du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un seul corps.
V/. Par-dessus tout cela, qu'il y ait l'amour : c'est lui qui fait l'unité dans la perfection
R/. et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un
seul corps.
DEUXIÈME LECTURE
(deux possibilités)
Du “Traité de l'amour de Dieu”
de saint François de Sales, évêque
(V, 1, passim)
L’amour de Dieu
L'amour n'est autre chose […] sinon le mouvement et écoulement du cœur, qui se fait envers le bien par le moyen de
la complaisance que l'on a en icelui ; de sorte que la complaisance est le grand motif de l'amour, comme l'amour est le
grand mouvement de la complaisance.
[…] Or, quand nous avons rendu notre entendement fort attentif à la grandeur des biens qui sont en ce divin objet, il
est impossible que notre volonté ne soit touchée de com-plaisance en ce bien, et lors nous usons de notre liberté et de
l'autorité que nous avons sur nous-mêmes, provoquant notre propre cœur à répliquer et renforcer sa première com-
plaisance par des actes d'approbation et réjouissance.
[…] Il est Dieu de notre cœur par cette complaisance, d'autant que par icelle notre cœur l'embrasse et le rend sien ; il
est notre héritage, d'autant que par cet acte nous jouissons des biens qui sont en Dieu, et comme d'un héri-tage nous en
tirons toute sorte de plaisir et de contentement.
Par cette complaisance nous buvons et mangeons spirituel-lement les perfections de la Divinité, car nous les rendons
propres et les tirons dedans notre cœur.
[…] O Dieu, quelle joie aurons-nous au Ciel, Théotime, lorsque nous verrons le Bien-aimé de nos cœurs, comme une
mer infinie de laquelle les eaux ne sont que perfection et bonté ! Alors, comme des cerfs qui longuement pour-chassés
et malmenés, s'abouchant à une claire et fraîche fontaine (cf. Ps 42 (41),2), tirent à eux la fraîcheur de ses belles eaux,
ainsi nos cœurs, après tant de langueurs et de désirs, arrivant à la source forte et vivante de la Divinité (cf. Ps 42
(41),3), tireront par leur complaisance toutes les perfections de ce Bien-aimé, et en auront la parfaite jouis-sance par la
réjouissance qu'ils y prendront, se remplissant de ses délices immortelles : et en cette sorte le cher Epoux entrera dedans
nous […] pour communiquer sa joie éternelle à notre âme ; selon qu'il dit lui-même (cf. Jn 14,23), que si nous gardons la
sainte loi de son amour, il viendra et fera son séjour en nous.
[…] L'amour que le grand apôtre saint Paul portait à la vie, mort et passion de Notre Seigneur fut si grand, qu'il tira la
vie même, la mort et la passion de ce divin Sauveur dans le cœur de son amoureux serviteur, duquel la volonté en était
remplie par dilection, sa mémoire par méditation et son entendement par contemplation.
RÉPONS BREF
Ep 4,32–5,1 ; Mt 11,29
R/. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu
vous a pardonné dans le Christ. * Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés.
V/. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur.
R/. Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses en-fants bien-aimés.
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Ou bien :
DEUXIÈME LECTURE
De l’ “Introduction à la Vie dévote”
de saint François de Sales, évêque
(I, 3)
La dévotion doit être diversement pratiquée
Dieu commanda en la création aux plantes de porter leurs fruits, chacune selon son genre : ainsi commande-t-il aux
chrétiens, qui sont les plantes vivantes de son Eglise, qu’ils produisent des fruits de dévotion, un chacun selon sa qua-
lité et vacation. La dévotion doit être différemment exercée par le gentilhomme, par l’artisan, par le valet, par le prince,
par la veuve, par la fille, par la mariée ; et non seulement cela, mais il faut accommoder la pratique de la dévotion aux
forces, aux affaires et aux devoirs de chaque particulier. Je vous prie, Philothée, serait-il à propos que l’évêque voulût
être solitaire comme les Chartreux ? Et si les mariés ne voulaient rien amasser non plus que les Capucins, si l’artisan
était tout le jour à l’église comme le religieux, et le religieux toujours exposé à toutes sortes de rencontres pour le
service du prochain, comme l’évêque, cette dévotion ne serait-elle pas ridicule, déréglée et insupportable ? Cette faute