Bienheureux LOUIS VERSIGLIA évêque
et CALIXTE CARAVARIO,prêtre
Premiers martyrs salésiens
Louis Versiglia naît à Oliva Gessi (Pavie) en 1873. Il a dix ans lorsque Don Bosco
l'accueille. Devenu prêtre (1895), il est maître des novices durant dix ans à Genzano près
de Rome. En 1906, il conduit la première expédition salésienne en Chine, et réalise ainsi
une prophétie de Don Bosco plusieurs fois répétée. Il établit à Macao la « maison mère »
salésienne, ouvre la mission de Shiu Chow et en est le premier évêque le 22 avril 1920.
Sage et infatigable, vrai pasteur, consacré tout entier à son troupeau, il consolide la
structure de son vicariat en le dotant d'un séminaire, de maisoriSnde formation, de
plusieurs résidences, d'un orphelinat, de hômes'pour vieillards. Plus qu'homme d'autorité,
il se montre père et dorme l'exemple du travail et de la charité qui ne commande rien sans
avoir d'abord mesuré les forces de ses confrères.
Calixte Caravario naît à Cuorgné (Turin) en 1903. Il rencontre Mgr Versiglia à
Turin en 1922 et lui dit : « Je vous rejoindrai en Chine ». Il tient parole et part deux ans
après. Ordonné prêtre, fidèle à sa consécration religieuse et animé d'une charité toujours
plus ardente, il accompagnait Mgr Versiglia au cours d'une de ses visites pastorales dans
le district de Lin Chow en compagnie de deux maîtres, de deux catéchistes et d'une élève,
lorsque le 25 février 1930, dans un passage isolé du fleuve, ils furent assaillis par des
pirates communistes. Dans leur tentative de protéger les jeunes filles — qui réussirent à
s'enfuir —, les deux missionnaires furent frappés brutalement, puis fusillés, en haine de la
foi chrétienne qui exalte la virginité.
Jean-Paul II les béatifia comme Protomartyrs salésiens, le 15 mai 1983, en
reconnaissant en eux « l'idéal du pasteur évangélique [...] qui donne sa vie pour son
troupeau, [...] pour la cause de la vérité et de la justice, qui défend les faibles et les
pauvres, triomphe sur le mal du péché et de la mort ».
Leur mémoire se célèbre aujourd'hui parce que c'est le 13 novembre 1875 qu'est partie de Gênes la
première expédition missionnaire salésienne pour Buenos Aires (Argentine).
Le formulaire liturgique est une exaltation joyeuse du triomphe des martyrs Louis et Calixte parce
qu'ils « ont suivi les traces du Christ et [...] répandu leur sang pour son amour », (Ant. d'ouv.) et se
voient honorés par le Christ devant le Père. Ils ont donné « dans le martyre » « un signe éclatant de la
grâce » du Père qui déploie sa puissance dans la faiblesse « quand (il) donne à des êtres fragiles de (lui)
rendre témoignage » (Préf.): c'est-à-dire la force « de combattre jusqu'à la mort pour annoncer l'Évangile
et défendre la dignité humaine » (Con.).
Leur exemple qui unit la souffrance des hommes à la passion du Christ (cf. Après la comm.), donne
à l'assemblée la conscience de devoir affronter le martyre quotidien comme un témoignage vivant de « la
mort de Jésus Christ, (le) Fils » (Sur les offr.). Voilà pourquoi dans la célébration qui commémore le
mystère de la passion et de la glorification du Christ, les fidèles invoquent le Père pour avoir la force «
d'imiter le témoignage (des martyrs) en persévérant dans une charité active » (Coll.), de manière à «
connaître la paix qui n'a pas de fin» (Après la comm.).
Comme le Christ « ne s'est pas contenté d'exhorter au martyre, mais [...] voulut en donner l'exemple
» (Sur les offr.), ainsi le fidèle s'approche de la table de la Parole et du Pain de vie afin de recevoir du
Maître l'aide nécessaire pour le suivre sur la voie quotidienne de la croix, et être un jour admis à «