frères, encore une fois, du fond de mon cœur, je demande pardon pour tout le mal. Pardonnez-moi. Je vais au ciel. Au
revoir, là-haut ! Au ciel je prierai pour vous. Je viens juste de recevoir le très saint Sacrement. Priez de temps en
temps pour moi. Demeurez avec le Seigneur ! Maintenant je m’en vais. Excusez-moi de tout – (bienheureux Franciszek
Kęsy).
Mes très chers parents, précisément aujourd’hui 24 août, en ce jour de Marie Auxiliatrice, j’ai reçu vos lettres. Je vais
devoir quitter ce monde. Je vous dis, mes bien-aimés, que je pars avec joie vers l’au-delà, une joie plus grande que celle
dont je ferais l’expérience lors d’une éventuelle libération. Je sais que Notre-Dame, Secours des chrétiens, elle que
pendant toute ma vie j’ai vénérée, m’obtiendra d’être pardonné par Jésus. Il n’y a pas longtemps je me suis confessé et
dans un instant je recevrai la Communion dans mon cœur. Le prêtre me bénira pendant l’exécution. Nous avons cette
grande joie de nous trouver ensemble avant la mort. Tous les cinq nous sommes dans une cellule. Il est 19 h 45.
A 20 h 30, je m’en vais de ce monde. Je vous en prie, ne pleurez pas, ne perdez pas courage, ne vous inquiétez
pas. Dieu a voulu ainsi. D’une manière particulière je me tourne vers toi, ma petite maman très chère, pour que tu offres
ton chagrin à Notre-Dame des sept douleurs. Elle sait, elle, guérir ton cœur quand il est affligé. Du fond de mon cœur je
vous prie de pardonner à mon âme, si j’ai causé à quelqu’un de la peine. Je prierai pour vous et je solliciterai la
bénédiction de Dieu afin qu’un jour nous puissions nous rencontrer tous ensemble au ciel. Au revoir, dans le ciel ! –
(bienheureux Czesław Jóźwiak).
250 Bienheureux François Kęsy et ses compagnons
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Ils sont étranges les décrets de Dieu, mais nous devons nous résigner devant eux, parce que cela sert au bien de notre
âme. Mes bien-aimés, la volonté de Jésus est impé-nétrable : il m’enlève de ce monde pendant ma jeunesse. Mais
combien ce sera pour moi un moment heureux quand je devrai laisser cette terre. Comment ne puis-je pas me réjouir
quand je vais près du Seigneur et près de la très sainte Maman en étant muni du Corps du Christ ? Jusqu’au dernier
moment Marie était toujours pour moi ma Mère. Et maintenant toi, ma petite maman, quand tu ne m’auras plus sur la
terre, prends Jésus. « Mère, voici ton fils ». […] Au revoir, dans le ciel, avec Notre-Dame, avec Jésus et avec saint Jean
Bosco. J’ai exactement saisi le sens de ma vie ; j’ai compris ma vocation et je me réjouis de pouvoir vous payer de
retour au ciel – (bienheureux Edward Klinik).
J’ai reçu votre dernière lettre avec vos salutations. Je vous en remercie. Elle m’a apporté une grande joie quand je
voyais, en vous lisant, votre tranquillité et votre résignation à la volonté de Dieu. Remerciez le Sauveur, rempli de tant
de clémence, car il ne nous enlève pas de ce monde à l’improviste, mais nous avons pu avoir un moment pour le
sacrement de pénitence et pour recevoir le Corps du Christ, en ce jour de Marie Auxiliatrice. Remerciez Dieu pour son
infinie miséricorde. Il m’a donné la paix. C’est résigné devant sa très sainte volonté que je m’en vais de ce monde. Il est
si bon qu’il nous pardonnera. Je te remercie, toi, ma petite maman, pour la bénédiction. Dieu t’a demandé ce sacrifice.
Offre-le pour mon âme de pécheur. Excusez-moi de tout cœur pour toutes mes fautes. Je demande ton par-don. Je
demande le pardon de tous ceux que j’ai offensés ou auxquels j’ai fait de la peine. Priez pour moi. Au revoir, dans le
ciel ! […] Que Dieu, qui est bon, prenne soin de vous tous par l’intercession de la très sainte Mère, de saint Joseph, de
saint Jean Bosco. Demeurez avec le Seigneur ! – (bienheureux Edward Kazmierski).
12 juin
251
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De tout cœur je vous remercie, ainsi que tous ceux qui ne m’ont pas oublié dans la vie. J’ai connu et j’ai vu exacte-
ment la vie de notre chère maman, de notre papa, ainsi que la tienne1 et la mienne. Et c’est pourquoi je suis sûr que tu te
réjouiras plutôt avec moi, au lieu de t’abandonner au désespoir. J’ai obtenu une extraordinaire grâce de Dieu et je m’en
vais après avoir compris ma vie passée ; je le fais sans le moindre regret. J’ai connu le monde, la vie et les hommes, et
c’est pourquoi à présent, ma très chère Liduś [Lydie], sois sûre que tu ne restes pas seule en ce monde. Maman1 et moi,
nous serons toujours près de toi. Je te demande une chose : confie tes sentiments à Jésus et à Marie à tout moment de ta
vie, car c’est seulement en eux que tu trouveras le réconfort. […] Pense au vrai bonheur. Je m’en vais uni à Jésus grâce
à la sainte Communion. Dans cette dernière Communion je pense à toi et je l’offre pour toi et pour moi, dans
l’espérance que toute notre famille, à l’exception de personne, sera très heureuse là-haut. Je t’en prie, demande à notre
Père le pardon pour tout ce que j’ai fait de mal, et assure-le que je l’ai toujours aimé. […] Priez tous pour moi, et je
vous le rendrai là-haut. Jésus, Marie, Joseph ! – (bienheureux Jarogniew Wojciechowski).
1 La maman est décédée au mois de juin 1942. La lettre, écrite le 24 août 1942, à un moment qui précède de peu la mort, est adressée à
Lydie, la sœur aînée. Lors des difficultés familiales (le papa, alcoolique, a quitté le foyer), Lydie fut chargée d’aider à l’éducation de son frère.
RÉPONS BREF
R/. Tandis que nous combattons pour la foi, Dieu nous regarde, le Christ et ses anges assistent : * c’est pour
nous un honneur et une joie de lutter sous le regard de Dieu, de recevoir du Christ juge la récompense
(alléluia).
V/. Regroupons les forces, préparons-nous à la lutte avec un esprit pur, avec foi et courage, avec un
dévouement total :
R/. c’est pour nous un honneur et une joie de lutter sous le regard de Dieu, de recevoir du Christ juge la