former les familles et les laïcs. Un engagement particulier doit être porté pour susciter chez les
jeunes la passion apostolique. Comme Don Bosco nous sommes appelés à les encourager à être
apôtres de leurs copains, à assumer diverses formes de service ecclésial et social, à s'engager dans
des projets missionnaires. Pour favoriser un choix de vocation avec engagement apostolique, on
devra proposer à ces jeunes une vie spirituelle plus intense et un accompagnement personnel
systématique. Tel est le terrain dans lequel fleuriront des familles capables d'un témoignage
authentique, des laïcs
engagés à tous les niveaux dans l'Eglise et dans la société et aussi des vocations pour la vie
consacrée et pour le. ministère" .1
Evangélisation et vocation, chers frères et soeurs, sont deux éléments inséparables. Et même, un
critère d'authenticité d'une bonne évangélisation est constitué par sa capacité de susciter des
vocations, de mûrir des projets de vie évangélique, d'engager entièrement la personne de ceux qui
sont évangélisés, jusqu'à les rendre disciples et apôtres.
Une donnée historique de la vie de Jésus, confirmée par l'ensemble des quatre évangélistes, permet
de savoir que, dès le commencement de son activité d'évangélisation (cf. Mc 1,14-15), Jésus appela
quelques hommes à le suivre (cf. Mc 1,16-20 ; Mt 4,18-22 ; Lc 5,10-11 ; Jn 1,35-39). Ces hommes
devinrent ainsi ses premiers disciples, ceux « qui nous ont accompagnés, dira saint Pierre, tout le
temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous, en commençant au baptême de Jean jusqu'au
jour où il nous fut enlevé » (Ac 1,21-22).
La vocation de ces premiers disciples, rapportée dans l'Evangile selon saint Jean, est le fruit d'une
rencontre personnelle qui suscite en eux une attraction, une fascination qui transforme leur esprit et
surtout leur coeur, quand ils reconnaissent en Jésus Celui en qui se réalisent les attentes les plus
profondes, les prophéties, le Messie attendu. Cette expérience les relie tellement à la personne de
Jésus qu'ils le suivent avec enthousiasme et communiquent à d'autres leur expérience en les invitant
à la partager, en rencontrant personnellement Jésus. L'Evangile selon saint Luc parle aussi du
groupe de femmes qui accompagnent et aident le Seigneur (cf. Lc 8,1-3), ce qui veut dire que Jésus
avait des femmes parmi ses disciples, dont quelques-unes seront des témoins de sa mort et de sa
résurrection (cf. Lc 23,5524,11.22).
1 CG26, Da mihi animas, caetera toile, Rome, 2008, n. 53 : "Vocations à l'engagement
apostolique".
C'est pourquoi, chers frères et soeurs, je vous invite à être pour les jeunes de vrais guides spirituels,
comme Jean-Baptiste qui indique Jésus à ses disciples en leur disant : "Voici l'agneau de Dieu" (Jn
1,36). De cette manière, ils partiront derrière lui, au point que Jésus, qui se rendra compte que
quelques-uns le suivent, s'adressera directement à eux en leur demandant : "Que cherchez-vous ?",
et eux, pris du désir de connaître en profondeur qui est ce Jésus, lui demanderont : "Rabbi, où
demeures-tu ?" (Jn 1,38). Et Lui les invitera, comme les premiers disciples, à faire une expérience
de vie en commun avec lui : "Venez et vous verrez". C'est de quelque chose d'immensément beau
qu'ils auront fait l'expérience à partir du moment où "ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils
demeurèrent auprès de lui" (Jn 1,39).
Voici une première caractéristique de la vocation chrétienne : une rencontre, une relation
personnelle d'amitié qui remplissent le coeur et transforment la vie. Cette rencontre qui opère une
transformation est la foi qui, animée par la charité, fait des croyants et des communautés
chrétiennes les propagateurs de la Bonne Nouvelle de l'Evangile de Jésus. Dans la première épître
aux Thessaloniciens Paul l'exprime ainsi : "Ayant accueilli la Parole, vous êtes devenus un modèle
pour tous les croyants de Macédoine et d'Achaïe ; par votre intermédiaire la Parole du Seigneur s'est
répandue partout" (cf. 1 Th 1,6-8). Nous sommes donc appelés à renouveler en nous ce dynamisme
propre à la vocation : communiquer et partager l'enthousiasme et la passion avec lesquels nous
sommes en train de vivre notre vocation, de telle manière que notre vie devienne elle-même une
proposition de vocation pour les autres. C'est justement ainsi que fit Don Bosco, qui, plus que des
campagnes de vocations, sut établir à Valdocco un "microclimat" au sein duquel grandissaient et
mûrissaient les vocations, en façonnant une authentique culture des vocations dans laquelle la vie