Un projet de saintete, Quatrieme partie p 381-385

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Quatrième partie





UN PROJET
DE SAINTETÉ
RELIGIEUSE APOSTOLIQUE



« D'un zèle sans nonchalance, d'un esprit fervent, servez le Seigneur. Soyez joyeux dans l'espérance, patients dans la tribulation, persévérants dans la prière, solidaires des saints dans le besoin. » (Rom 12, 11-13).



I. Les Constitutions salésiennes

II. Sermons, conférences, circulaires aux Salé­siens

III. Lettres à des Salésiens et Soeurs salésiennes

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Don Bosco a toujours fait remonter la vraie fondation de la Société salésienne à la date de 1841, début de son apos­tolat auprès de la jeunesse abandonnée 1. Cette référence signifie que, comme « société d'apôtres voués à la jeunes­se », la Société salésienne est née en 1841 ; et dix-huit ans plus tard, le 18 décembre 1859, elle est devenue une « socié­té d'apôtres religieux », ainsi caractérisée dans le procès­verbal de la réunion « constituante »: « (les dix-huit membres se sont réunis) dans le but et dans un esprit de pro­mouvoir et conserver l'esprit de vraie charité qui est requis dans l'ceuvre des Oratoires en faveur de la jeunesse aban­donnée et en danger... Il a donc plu à ces mêmes membres de s'ériger en Société ou Congrégation qui, tout en visant l'aide réciproque pour la sanctification personnelle, se pro­pose de promouvoir la gloire de Dieu et le salut des âmes, spécialement de celles qui ont le plus besoin d'instruction et d'éducation » 2. Il s'agit bien d'une consécration totale de /383/ soi à Dieu, mais toute orientée vers le service des jeunes, ensemble, pour sa gloire. Les voeux ne sont pas conçus comme des valeurs en soi, mais comme la meilleure façon pratique, de réaliser cette donation de «vraie charité ».

Les Salésiens étaient 22 en 1862, une centaine en 1870. près de 500 en 1880, et à la mort du fondateur 863 (plus 276 novices), prêtres, clercs et coadjuteurs, répartis en 57 mai­sons. Même expansion miraculeuse chez les Soeurs salésiennes, les Filles de Marie Auxiliatrice, fondées le 5 août 1872 à Mornèse : les 11 professes d'alors étaient passées, en 1888, à 390 (plus cent novices), réparties en 51 maisons3 .

On comprend que Don Bosco, dans les trente dernières années, ait consacré à la formation de ses fils et disciples le meilleur de ses soins. D'autant plus que l'identité et l'unité d'esprit et d'action entre toutes ses maisons était à ses yeux l'une des conditions essentielles de la réussite du travail édu­catif et pastoral. A vant tout, l'exemple de sa personne et de sa vie rayonnait. Mais il intervint lui-même fréquemment :

- d'abord dans l'élaboration des Constitutions, qui lui coûtèrent quinze années de sueurs ;

- puis par la prédication des exercices spirituels, par des conférences, par des circulaires à tous les Salésiens, par le récit de ses songes, par des lettres ; /384/

- enfin, au niveau des responsables, par les réunions du Conseil supérieur, les conférences annuelles aux directeurs (dès 1865) à l'occasion de la fête de saint François de Sales, et par les quatre chapitres généraux qu'il présida et qui eu­rent à élaborer un certain nombre de dispositions réglemen­taires et à faire des choix pratiques importants.

Dans ce domaine encore de la formation spirituelle de ses fils, nous retrouvons l'homme de Dieu réaliste. Le P. Stella remarque :« Les problèmes théoriques sur la na­ture de la vie religieuse apparaissent plutôt atténués dans la conscience de Don Bosco » 4. Il a certes une doctrine, cel­le qui est courante à l'époque et qui s'inspire surtout de saint Alphonse et du jésuite Rodriguez ; mais elle reçoit son in­terprétation « salésienne » du contexte vital où elle est reçue et des multiples consignes d'ascèse pratique qui l'accompa­gnent toujours. Le Salésien que Don Bosco veut former, c'est ce chrétien tout pénétré d'amour de Dieu, de l'Eglise, des jeunes pauvres, qui cherche sa sainteté dans le don de soi quotidien : il accepte donc les formes de chasteté, de pau­vreté, d'obéissance, de vie communautaire, de prière... qui expriment et favorisent la réalité de ce don, et aussi l'esprit de simplicité et de joie dans lequel il doit être vécu.

Voici, sur ces thèmes, quelques textes typiques, tous choisis parmi les documents autographes de Don Bos­co. 5.



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1 «... La Congrégation de S. François-de-Sales commencée à Turin en 1841 » (premier projet des Constitutions présenté à Pie IX en 1858, MB V, 931).

2 Voir MB VI, 335. Rappelons les quatre étapes qui ont marqué le long effort du fondateur pour donner à sa Société son visage original, sa stabilité, sa liberté d'action et d'expansion :

1) 14 mai 1862 : les vingt-deux premiers Salésiens professent les voeux de pauvreté, chasteté et obéissance (MB VII, 160-164).

2) 1 e• mars 1869 : La Société est approuvée par Rome comme Congré­gation de voeux simples, y étant inclus, dans la pensée de Don Bosco, les « membres externes » Coopérateurs (MB IX, 539 et 558-560).

3) 3 avril 1874 : les Constitutions sont approuvées, toutefois sans plus les membres externes.

4) 28 juin 1884 : sont accordés les privilèges d'exemption qui lui don­nent la plénitude de la personnalité juridique dans l'Eglise universelle (MB XVII, 136-140 et 721).


3 Voir MB XVIII, 609-611.

4 Don Bosco nella storia II, 383.

5 Voir. P. Stella, Don Bosco nella storia I, 150-163 ; 11, 377-439. Et un choix plus ample de textes en G. Favini, Alle fonti della vita salesiana, SEI, Tornio 1964.