Album du centenaire 2 Fevrier 2011


Album du centenaire 2 Fevrier 2011

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100 ans
AFC
février
2011
Des hommes,Une terre et une histoire...
Album du Centenaire de la présence salésienne en RD. Congo 1911-2011
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Des hommes, une terre et une histoire...
Album du Centenaire de l’Afrique Centrale
Maria Assunta.
Délégué provincial: P. Deogratias Mutombo
Président: P. Jean Marc-Marie Ngoie
Secrétaire: Abbé Joachim Shamukeke
Membres
- P. Michel Mankonga
- P. Eric Meert
- P. Jean Bwato
- P. Dieudonné Besa
Rédaction de l’album du centenaire
- P. Jean Marc-Marie Ngoie
- P. Tryphon Kalimira
- Abbé Joachim Shamukeke
- Texte: P. Marcel Verhulst
Internet
Blog: centenaireafc.blogzoom.fr
Site: www.salesianissimoafc.org
Siège local:
Provincialat Salésiens de Don Bosco
Avenue Ruwe, 1870
Lubumbasshi-Katanga
R.D. Congo
Des hommes, une terre et histoire...
Est un hommage à tous ces confrères qui ont dédié et qui dédient encore leur vie
à la fondation, à la consolidation et au développement de la mission salésienne en
Afrique Centrale, Des hommes! Il y en a eu beaucoup, pleins de vigueur et de courage,
qui ont affronté avec sérénité et joie les dures réalités dans les missions salésiennes
répandues sur le territoire lushois en chantier et en douleur d’enfantement de la ville
d’Elisabethville, dans la vallée de la Kafubu, dans la botte du Katanga, dans les
bananeraies et sur les mille collines du Rwanda et du Burundi, dans le territoire de la
Suisse africaine aux alentours du lac Kivu et Tanganyika, et plus tard vers le coeur de la
RD Congo et dans sa capitale, Léopoldville, actuellement Kinshasa.
Se lancer sur les routes de l’AFC, c’est suivre l’histoire de ce territoire, qui,
d’intercontinental jusqu’à l’érection canonique en 1959, est devenu régional en
couvrant la zone de Grands lacs africains, dans la continuité du Rift Valley oriental
africain, prenant ainsi la RD Congo, la Republique du Rwanda et celle du Burundi. Les
circonstances socio-politiques obligeant, s’est reduit seulement au territoire congolais.
Mais les cent ans, c’est l'échos de cette aventure intercontinentale, qui continue encore
aujourd’hui. Une reconnaissance à ces fils de Don Bosco qui, jours et nuits apportent
leur pierre pour la construction de l’AFC. Des hommes, une terre et une histoire, c’est
le chant d’espérance de tous ces salésiens qui regardent vers l’avenir en ce disant que
la route est longue à parcourir, mais nous ne partons pas du vide. Nous sommes fils de
Don Bosco et nous croyons en la providence que le Très Haut a placée dans nos mains
pour actualiser toujours le charisme salésien chez en cheminant et en nous dédiant
pour les jeunes pauvres de ces terres
Père Jean Marc-Marie Ngoie
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Reconnaissance des confrères
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François Scaloni
Né à Monterubbiano, le 30 août 1861,
décédé à Elisabethville, le 5 avril 1926, à l’âge de 65 ans ;
après 8 ans de travail en France,
28 ans en Belgique dont 18 ans comme provincial belge,
8 ans comme provincial des Salésiens du Congo,
et 17 ans comme provincial de la province anglo-irlandaise.
"Monsieur l'abbé François Scaloni" (tel qu’il a été appelé en Belgique)
occupe une place bien à part.
En tant que provincial de la province salésienne de Belgique, son rôle
dans la fondation de l’oeuvre salésienne au Congo a été d’envoyer le
premier groupe de missionnaires salésiens, de donner des orientations,
et de soutenir cette œuvre en tant que provincial et visiteur. Ce rôle
« extérieur » n’a pas été insignifiant. Don Ceria par exemple, en tant
qu’historien des rectorats de don Rua et don Albera, affirme dans ses
Annali della sociétà salesiana, que don Scaloni a eu « une grande part
dans la mise en route » de la Mission salésienne au Congo Belge. Ceci
du fait que le Chapitre supérieur de la Congrégation avait entièrement
confié la charge de la fondation des mission au Congo à la province
belge.
En quoi a consisté concrètement sa contribution ? Il a décidé la
fondation avec l’accord de son conseil ; il a composé la première
équipe ; il a consolidé et orienté l'oeuvre salésienne au Congo par
l'envoi régulier de nouveau personnel, sa correspondance et ses deux
visites canoniques.
Quelques interventions plus précises sont à signaler. C’est lui a décidé
la fondation du premier vrai poste de mission de Kiniama, lors de sa
première visite canonique en 1914 et on sait que ce fut le tout premier
début de l'oeuvre d'évangélisation directe des populations de la Botte
du Katanga, et donc de l'oeuvre missionnaire au sens strict de la part
Salésiens de don Bosco au Congo.
En 1919-1920, il est intervenu pour maintenir des Salésiens dans les
écoles officielles, à un moment où cette présence était mise en question
et une nouvelle convention allait entrer en vigueur, optant de nouveau
pour une collaboration étroite entre l'Etat colonial et les Salésiens.
Lors de sa dernière visite, en 1926, il aurait voulu retirer ses confrères
de l'Ecole officielle pour enfants européens (ce qui deviendra le «
collège »), pour orienter les Salésiens davantage vers la population
autochtone : vers l'oeuvre missionnaire dans les villages de la brousse
et la formation des jeunes par moyen des écoles professionnelles. Dans
ce sens, il a donné son approbation aux options pastorales déjà prises
par le père Sak et, partant par la Congrégation fortement engagée dans
l’expansion missionnaire dans la période entre les deux guerres.
Il a cherché à consolider l’unité fragile de la nouvelle « visitatoria
» (vice-province) créé en 1924, en favorisant la fraternité et d’unité
entre confrères et en cherchant l’unification disciplinaire.
Pour toutes ces raisons, il mérite amplement le tire « fondateur de
l’œuvre salésienne au Congo ». C’est au père Sak qu’on peut attribuer
plutôt de rôle de « fondateur des missions salésiennes ». L’image
mortuaire qu’on a probablement distribuée dans les maisons de
Belgique, résumait sa figure dans une phrase condensée : « Religieux
exemplaire, prêtre zélé, humble et prudent dans la prospérité, ferme et
serein dans l’adversité, bon pour les enfants, bienveillant pour ses
confrères, il laisse à la famille salésienne le souvenir ineffaçable d’un
vrai disciple de Saint François de Sales et d’un digne fils de Don
Bosco... »
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Au centre, Don Francesco Scaloni, fondateur de la mission salésienne
en RD. Congo
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De manière plus explicite, la rédaction du bulletin salésien anglais, parlait de lui dans
un article d’hommage posthume qui s’adressait aux Coopérateurs salésiens : « Son
sourire réconfortant, son ouverture à tous, son caractère paternel et sa gentillesse, aussi
bien que son sérieux et sa sincérité évidents - toutes ces qualités l’avaient rendu fort
aimable, et avaient laissé une impression indéniable. Tous étaient habitués à sa belle
nature et à sa bonne humeur, et pouvaient discerner en lui le prêtre de Dieu le Père
qui inspirait de la confiance à ses enfants spirituels [... ] Bien que souvent fatigué et las,
et secrètement sans énergie par la souffrance, il restait toujours affable et gai à sa façon
et prêt à dire un petit mot d'encouragement. À ceux qui ne le connaissaient pas de
plus près, il était comme quelqu’un qui n'avait jamais été malade, qui n’avait jamais
souffert. [... ] Les beaux mots avec lesquels saint Paul décrit la charité [l’auteur
paraphrase les versets 1 Cor 13, 4-7] peuvent sans exagération être bien appliqués à ce
prêtre dont nous tous déplorons la mort. [...]
Son départ inattendu nous a surpris et nous a causé de la peine. Il nous a enlevé un
père et un ami. Il a privé la Congrégation Salésienne d’un directeur plein de sagesse et
un administrateur doué. Tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître ont reconnu
en lui un très saint prêtre.»
Le Recteur Majeur, don Filippo Rinaldi, dans sa lettre mortuaire, l’a présenté « à
l’admiration et l’imitation commune » et don Eugenio Ceria affirme que, dans les
pièces d’archives qu’on garde de don Scaloni, ce dernier se révèle un homme « de
haute intelligence, de trempe solide, de tact exquis et d’attachement filial à la
Congrégation et à ses Supérieurs. »
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Don Sak Joseph (1875-1946)
Né à Eksel, le 16 janvier 1875,
il a accompli 35 ans de travail missionnaire au Congo,
dont 8 ans de mandat de « visitateur » (quasi-) provincial des salésiens
du Congo,
et 5 ans d’épiscopat (1940-1945).
Il est mort à Elisabethville, le 15 mars 1946, comme deuxième du
premier groupe, à l’âge de 71 ans,
Chef de la première expédition missionnaire envoyée au Congo, il était
de nationalité belge, flamand d’origine. Avant de partir aux missions, il
avait déjà exercé plusieurs fonctions dans le domaine scolaire et para-
scolaire au sein de la première salésienne de Belgique, à Liège.
Au Congo, il est devenu le premier supérieur religieux des Salésiens du
Congo ; en 1925 : « préfet apostolique » d’un territoire du Sud-Katanga,
appelée « la Botte de Sakania », sous le nom de préfecture du Luapula
Supérieur. En 1939, il est nommé « vicaire apostolique » dudit territoire.
Depuis 1959, ce vicariat est devenu le « diocèse » de Sakania ; en
1976 : le diocèse de Sakania-Kipsuhi.
Son amour pour Don Bosco s’exprimait dans sa préférence pour des
jeunes issus des classes populaires. Même si pour lui la priorité dans le
travail des salésiens au Katanga était l’œuvre missionnaire, il n’a pas
pour autant négligé l’enseignement aux jeunes. Il voulait justement le
développer d’une manière plus adaptée à l’évolution de la population,
à partir des postes missions, pour créer ce qu’il appelait « la civilisation
indigène ».
Sur le plan pastoral, il voyait grand ; il pensait toujours à l’expansion de
sa préfecture par des nouveaux postes de mission, même si, par après, il
devait parfois adapter sa vision à la réalité, surtout quand il devait
souvent diminuer les dépenses d’après les finances disponibles. En
faisant le tour des missions, il assurait le stricte nécessaire à leur
fonctionnement. Il dépensait de l’argent non seulement en construisant
des postes de missions et d’églises, mais aussi en investissant dans la
presse catholique et scolaire au service des missions et leurs écoles.
Il fut un véritable « brasseur d’affaires », un homme super-actif et
infatigable. A un moment où il fallait créer un futur diocèse quasi ex
nihilo, un homme comme lui était pratiquement indispensable. Quand
on regarde ce qu’il a pu réaliser au cours des cinq premières années,
de 1925 à 1930 : cinq postes de mission, deux maisons de sœurs
salésiennes, la cathédrale, la turbine et l’école professionnelle de la
Kafubu..., c’est presque incroyable. Certes, il disposait de moyens
financiers suffisants, mais il payait aussi de sa personne. Puis, il avait
aussi le don d’enthousiasmer et impliquer les autorités civiles
(coloniales) dans ses projets qui visaient le développement agricole et
industriel de la région. Très cordial, il savait gagner leur sympathie et
nouer des amitiés avec les autorités de l’époque qui avaient le plus
souvent une pleine confiance dans son savoir-faire.
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Père Schillinger Alphonse, prêtre (1880-1959)
Né à Mutzig, le 3 juin 1880,
Il est décédé le 13 juillet 1959, à Elisabethville,
le quatrième du groupe,
en sa 80ème année d’âge,
après presque 60 ans de vie religieuse,
51 ans de sacerdoce et 48 ans de vie missionnaire au Congo.
abandonner le travail de broussard. Il connaissait tout son monde et il
sut gagner l’amitié des chefs locaux… ».
De nationalité allemande, puis française, il était Alsacien d’origine.
Avant de partir au Congo, il a exercé le ministère sacerdotal à l’école
professionnelle de Liège et à la paroisse Saint François de Sales. Peu
apte pour l’enseignement scolaire, il était par contre bien doué pour un
travail pastoral direct.
En tant qu’homme, il était d’un caractère assez fort et indépendant. On
pouvait trouver en lui quelque chose d’allemand et de français :
allemand de caractère (iIl avait une voix percutante), il était français de
cœur. Il s’est improvisé comme missionnaire, mais en fait sa méthode
était simple et classique : d’abord être vrai et juste, proche des gens,
surtout par le contact personnel avec les gens : savoir « bavarder avec
La tradition salésienne au Congo est unanime à affirmer que le père
Schillinger a été - avec le père (Mgr.) René Vanheusden - le deuxième
grand missionnaire salésien des premiers temps au Congo. C’était un
véritable pionnier, prêtre-missionnaire au cœur généreux et dévoué,
prêt à se donner jusqu’au bout.
Monsieur Maus qui vivait avec lui dans la communauté de Kafubu, du
temps des premières années d’existence de ce poste de mission, écrivit
les gens ». Puis, bien soigner la catéchèse et la prédication ; enfin,
susciter la piété des gens. A cet effet, il accordait beaucoup
d’importance aux cérémonies : la procession du S. Sacrement à
Musoshi était chaque année un événement. La population africaine des
villages s’attachait à lui de manière « personnelle ». Il exerçait sur les
gens une forte autorité : parfois de manière spontanée (comme à
Kambikila), parfois imposé (comme à Musoshi).
déjà à son temps de lui : « Le P. Schillinger est le chevalier de la
brousse, absent des semaines entières, roulant [à vélo] d’un village à
l’autre, capable de prêcher 5 et 6 fois le même jour, créant des postes
nouveaux, stimulant ses catéchistes dans les anciens [postes]. »
Dans une lettre de condoléances, adressée à Monseigneur Lehaen, don
Ziggiotti, parle de lui comme « le broussard légendaire » parmi les
salésiens du Congo.
L'Ordinaire du lieu, Mgr. Frans Lehaen qui a rédigé la lettre mortuaire,
affirme que le père Schillinger était remarquable à plus d'un point de
vue. Sa résistance physique d'abord: rien ne l’effrayait, ni les distances,
ni les conditions misérables du logement, ni la pauvreté du
ravitaillement. Doué d’une santé à toute épreuve, il avait encore une
volonté tenace d'aller de l’avant guidé par son idéal de missionnaire :
instruire, éduquer, relever, grandir tous ceux qu’il pouvait approcher.
D’après une notice biographique du père René Picron, de très
nombreux villages dans les chefferies de Kaponda, Shindaika, Kombo,
Fundamina furent évangélisés par lui. Il parcourut cette région à vélo.
« A 70 ans, il traversait encore les rivières, ayant parfois de l’eau
jusqu’à mi-corps. Il fallut lui faire une douce violence pour lui faire
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Jamais il ne se laissait rebuter. Mais son âme de prêtre savait aussi que
« la transformation des âmes et des esprits est une œuvre de longue
haleine et qu’il ne faut rien brusquer. » Il se montra encore très gai et
enjoué en communauté. Il aimait à raconter de petites anecdotes très
spirituelles et à prendre part à d’aimables taquineries entretenant la joie
autour de lui.

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Le père Mariage Jules, prêtre (1883-1963)
Né à Calonne (Antoing) le 4 octobre 1883,
décédé à Elisabethville, le 19 mai 1963, comme dernier du groupe des
six pionniers,
dans sa 80ème année d’âge, après 63 ans de vie religieuse et 54 ans de
sacerdoce,
et 52 ans de vie missionnaire au Katanga.
De nationalité belge, wallon d’origine. En Belgique, il a d’abord exercé la
fonction d’« instituteur » d’école primaire, autant dire celle d’éducateur
et assistant des jeunes.
Pour se préparer à sa future mission au Congo, il fut envoyé à l’Ecole de
Médecine Tropicale à Bruxelles où il obtint le certificat A.M.T. (Assistance
Médicale Indigène) le 15 juillet 1911.
Ses premières occupations au Congo seront à peu près les mêmes que
celles qu’il avait connues en Europe. Son travail principal était
l’enseignement aux élèves noirs de l’école professionnelle ; il collaborait
avec le père Sak pour les cours du soir aux colons adultes et, jusqu’au 16
août 1915, il partageait aussi la tâche de l’économat avec d’autres
confrères.
Sœurs de la Charité. Le père Mariage fut sauvé. A ce sujet, le père Sak
écrivit : « On a toujours considéré à Elisabethville, cette guérison comme
miraculeuse ». De suite après, et durant trois mois, le père Mariage partit
en convalescence au Cap, en Afrique du Sud.
Rentré à Elisabethville, à partir du 8 août 1917, il redevint enseignant à
Elisabethville . Sa tâche était bien plus vaste, cette fois-ci, car il devait
aussi donner cours aux enfants, jeunes et surtout adultes dans la cité
africaine où, dès 1917, les Salésiens avaient ouvert une sorte d’école
rurale. On y donnait des cours de français, de calcul, et de religion.
Cc’était loin d’être son unique occupation. Il supervisait le vaste domaine
de l’école où se trouvait une sorte de ferme derrière l’habitation de la
communauté.
En 1918, le père Mariage fit des exploits quand tout le Katanga était
affligé par la terrible fièvre espagnole : une vraie épidémie qui tua six à
700 Noirs et 50 Blancs parmi la population évilloisse. Aussi, à l’école, six
élèves moururent sur un total de cent-dix malades. Sept confrères de la
communauté d’Elisabethville, qui soignèrent les élèves malades, furent à
leur tour atteints. Seulement deux confrères restèrent valides. Le père
Mariage pouvait donc soigner les confrères et monsieur Weber les élèves
noirs.
En 1915, il était heureux de quitter une œuvre scolaire « trop monotone
» et d’entamer une vie de vrai missionnaire. Il écrivit : « J’ai quitté
Elisabethville, l’école primaire, sans esprit de retour... » . Du 17 août
1915 jusqu’au au 23 mars 1917, il sera directeur du premier poste de la
mission de Kiniama et de la petite communauté de deux confrères : une
vie marquée à ses débuts par l’isolement, l’absence de tout confort et les
difficultés inévitables inhérente à tout nouvelle fondation. En 1917, il
tomba lui-même gravement malade, atteint de la terrible hématurie
d’Afrique. D’après le médecin de l’hôpital d’Elisabethville, il ne pouvait
même plus s’en sortir. Pendant quatre jours il lutta entre vie et mort. Une
neuvaine fut faite à Dominique Savio à laquelle prirent part aussi les
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En 1923, il est rentré à Kiniama comme assistant médical indigène. J’y
suis resté exactement 2 ans. » Bien qu’il ne fut qu’un simple infirmier, il
y fera pratiquement le travail d’un médecin. En fait, il devait combiner
deux tâches : les soins médicaux et l’apostolat missionnaire.
En 1927, il devint directeur et économe du poste de mission à
Tshinsenda. Il y resta du 4 janvier 1928 jusqu’à la fin du mois de
septembre 1934 quand le poste fut fermé à cause de l’exode de la
population vers d’autres centres. D’après le père Dumont, ce fut sa
période d’or et aussi le temps le plus heureux de sa vie. Non seulement
parce qu’à Tshinsenda il y avait la compagnie de nombreux Européens,
des familles assez simples d’ailleurs (surtout le personnel de la gare aux
chemins de fer), mais aussi parce qu’il pouvait y parler avec la
population en kiswahili, la langue qu’il connaissait mieux que le
kibemba. Au sujet de cette période de sa vie, le père Léon Verbeek
écrit :
« ...durant plusieurs années le père Mariage sera seul comme prêtre,
aidé par de bons catéchistes. La paroisse était trilingue : français pour
les européens, le Swahili pour les ouvriers de la société ferroviaire, le
Cibemba pour les habitants des villages environnants. [...] Parmi les
blancs occupés dans la C.F.K., dans les prospections et dans les fermes
des environs, il y en avait qui maltraitaient les ouvriers noirs et
dérangeaient [...] dans leur vie familiale. Ceci fit naître parmi les noirs
un sentiment anti-blanc et une tendance vers le Kitawala. Le père
Mariage intervint auprès de l’administration de Sakania pour défendre
ses paroissiens africains. »
La pastorale des blancs y était donc plus que nécessaire. C’est pourquoi
il s’en occupa tout comme des noirs :
« A Tshinsenda, entre 1927 et 1931, le père Mariage s’occupait des
blancs de l’endroit dont le nombre montait parfois à une centaine. Il y
organisait même une petite école primaire pour des enfants à
Elisabethville. Les sœurs salésiennes en avaient fait autant en 1926 à
Sakania. C’étaient des classes de quelques élèves seulement. Le père
Mariage réussit à avoir la collaboration des blancs pour l’aménagement
de son église. »
Il passa ensuite une assez longue période - du 4 janvier 1934 jusqu’en
janvier 1946 - comme préfet (économe) à l’école professionnelle de La
Kafubu . Il connut de sérieux ennuis de santé en 1945, quand on dut lui
enlever un rein. Sa tâche, à partir de 1946, fut fort réduite, car de 1947
à 1948, il n’occupait plus que la fonction de « catéchiste » à l’école. En
octobre 1948, il partit à Mokambo pour y être directeur d’une petite
communauté missionnaire constituée de trois autres confrères plus
jeunes que lui. De 1953 à 1959 il partit au poste de mission à Kalubwe.
Les dernières années de sa vie, de 1959 à 1963, le père Mariage a vécu
à l’Evêché de La Kafubu comme curé au repos. Au moins depuis 1959,
il connut une régression de son état mental qui causait une perte de
mémoire et parfois une confusion dans son discours . Mais son coeur
resta bien conscient et sensible. En 1960, quand le père Provincial lui
envoya les souhaits pour sa fête patronale, il répondit par une lettre
autographe : « J’ai bien reçu votre carte me souhaitant une bonne fête
patronale par écrit. J’en suis touché. Je crois que c’est la première fois
que la chose arrive. Je vous remercie de votre délicate attention. »
Ouvrier de la première heure , le père Mariage a été de ceux qui ont
semé ce que d’autres récoltent. D’un extérieur un peu rude et d’un
caractère franc et loyal, il parlait sans détour. Esprit critique face à
l’autorité, il lui arrivait de dire tout haut ce qu’il pensait. Somme toute,
selon Mgr. Frans Lehaen, qui a fait le discours d’adieu pour le défunt, le
père Mariage avait été «… un véritable frère pour ses collaborateurs et
un vrai père pour ses subordonnés. Il a consacré toute sa vie au service
de l’Eglise et des âmes. » [...] Au cours de sa longue vie de
missionnaire, 52 ans bien comptés, il n’a pris que deux congés en
Europe : en 1919 et en 1927. [...] Le Père Mariage a voulu vivre au
Katanga et il a voulu y mourir. »
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Sa contribution à l’œuvre missionnaire semble donc avoir été celle du
travail modeste d’un ouvrier évangélique au grand cœur. La vie
missionnaire était alors encore une aventure et la vie du missionnaire
exigeait une adaptation continuelle à l’imprévu, ainsi que l’art de se
débrouiller car le confort, à son époque, était minime. La vie du père
Mariage, malgré le peu d’éclat, a eu sa grandeur et sa beauté : la
grandeur du service discret de la donation aux autres, jour par jour. Il
avait fait siennes ces paroles du Christ : « les disciples ne sont pas au-
dessus du Maître ». C’est pour cela qu’il aimait rester le serviteur fidèle
et effacé qui sert son Dieu et son prochain dans les humbles tâches de
chaque jour.
Selon un deuxième témoignage, celui du père Lambert Dumont, le père
Mariage n’était pas un missionnaire raté ou fainéant comme l’un ou
l’autre l’a dit ou pensé. C’est vrai qu’il a souvent changé de poste car il
n’était pas doué intellectuellement. Il avait commencé avec le swahili et
n’étant pas fort en langues, il n’apprit jamais bien le cibemba. C’était un
sérieux handicap. Il compensait cette défaillance par deux excellentes
qualités : le bon cœur et le contact facile avec les gens. Il était
accueillant et aimé par les Africains tout comme par les Européens. Né
dans une famille catholique d’ouvriers, il en avait hérité une grande
sensibilité sociale. Il ne se mettait pas en avant. Sociable et serviable,
homme du peuple, il aimait « causer » avec les gens et leur faire plaisir.
Il avait encore le sens du devoir et était fidèle aux moment de prière de
la communauté. Il faisait un effort aussi pour renoncer au tabac. Dans
son contact avec les confrères et les gens, il avait « le franc-parler : « ça
sortait comme ça » dans les entretiens. Il aimait aussi se moquer des
petits côtés faibles des autres. Il se fâchait facilement, mais oubliait
vite ; il n’était pas méchant, ni aigri.
Un troisième témoignage nous est parvenu de la part du père René
Picron que nous reproduisons tel quel il a été rédigé par le père
Picron : « Son âge d’or fut là-bas, à Tshisenda où il vivait, seul salésien
aidé de laïcs, et sut lancer la vie chrétienne dans cette population de
villageois coutumiers et de Baushi (commerçants extra-coutumiers). Les
chrétiens entretenaient la lampe du sanctuaire, nettoyaient l’église, les
catéchistes lui découvraient les cas irréguliers, les instituteurs
obtenaient des résultats appréciables. Le fait est que, un an après le
départ et la fin de tout les paiements, les rouages tournaient encore au
grand émerveillement du Père qui y passa un mois. Tous les livres
paroissiaux en ordre; la bibliothèque était assez nourrie. Le premier
peut-être, il employa la moto, suppléant ainsi une connaissance des
langues du pays, qu’il n’eut qu’imparfaitement. Il circulait à partir du
centre. Les villageois étaient attirés par son dispensaire. C'était une
mission "à taille humaine" et il sut y tenir son rôle de prêtre et d'ami . »
D’après le père Léon Verbeek, c’étaient surtout les pères Van Heusden
en Mariage qui, dans les premiers temps, se sont dévoués à la formation
des catéchistes africains. Dans des réunions annuelles qui se passaient
sous forme de retraite, ils approfondissaient avec eux le programme de
religion, apprenaient la méthodologie.
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Des hommes, une terre et une mission:
Les premières années de Ima Kafubu en images
1924: Cité des travailleurs de la Kafubu à l’emplacement ou sera construite
par après la communauté salésienne.
1920: Un pont sur la rivière Kafubu et une cabane dans le village Kafubu....
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1920: Lieu de culte dans le village Kafubu
1924: Père Schillinger présidant un moment des
funérailles chrétiennes au cimetière à la Kafubu
1920: Père Schillinger prechant
dans le village Kafubu accompagné
par Frère Maus.
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Province salésienne d’Afrique Centrale
AFC
Commission Provinciale Salésienne de
Communication Sociale
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Echos sur la Famille salésienne en AFC dans le numéro de Mars 2011
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Oeuvres Don Bosco RDC
Avenue Ruwe, 1870
Lubumbashi-Katanga
36 RDC
Commission Provinciale de Communication Sociale