Nous présentons ici une synthèse des thèmes les plus importants discutés dans les groupes et rapportés en assemblée. Nous n’avons retenu que ceux qui sont immédiatement pertinents par rapport au rôle et à l’organisation du Bureau de Planification et de Développement de la province.

La synthèse suit les rapports rédigés par Melle Françoise Léonard et Melle Bettina Heidelberg après les discussions en assemblée

1. L’engagement salésien en faveur du Développement

Comment comprenez-vous le développement et la promotion humaine d’un point de vue salésien ?

L’opinion qui a prévalu est que la promotion humaine et le développement ne peuvent être séparés. La mission salésienne vise le développement intégral de la personne à travers l’éducation. Il s’agit d’un processus graduel de transformation de l’individu et, à travers l’individu, d’un processus graduel de transformation de la société dans son ensemble.

Selon le concept salésien de l’éducation, vous « faites avancer les jeunes avec vous », en les prenant de l’assistance (en pourvoyant à leurs besoins de base) à travers le développement (travail et valeurs) vers la réhabilitation (travail et compétences) et l’intégration dans la société. L’objectif est d’amener les jeunes gens à l’autonomie, en les rendant capables de mener leurs propres combats, de devenir, selon la vision de Don Bosco, de « bons chrétiens et d’honnêtes citoyens ».

Le charisme salésien, basé sur une présence qualitative au milieu des jeunes, joue ici un rôle essentiel.

L’on a aussi jugé que lorsque l’on parle de développement dans le contexte de la réalité socio-politique et économique actuelle, nous avons besoin comme congrégation d’accorder une attention spéciale à la question de la justice sociale. Il existe en effet de nombreuses discriminations dans les sociétés dans lesquelles nous travaillons, qui conduisent à une marginalisation ultérieure du pauvre et du faible. Soutenir la cause de la justice sociale pour tous est certainement quelque chose que nous devons intégrer dans notre compréhension du développement.

En outre, l’on a ressenti que nous devons investir plus dans le travail en réseau et la recommandation de manière à influencer les politiques publiques. A ce sujet, l’on a fait remarquer que nous Salésiens nous ne sommes pas suffisamment engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA, la discrimination du genre et d’autres maux sociaux semblables. Nous devons être plus au courant des temps que nous vivons et aller de l’avant avec courage, travaillant aux problèmes réels qui affectent les vies de nos bénéficiaires.

En référence au développement les points suivants ont également été relevés

• Nous Salésiens devons relire la doctrine sociale de l’Eglise et tenir plus sérieusement compte du rôle des jeunes gens comme protagonistes dans nos activités. Ce rôle est très conforme à notre charisme, mais n’est pas réalisé de manière adéquate à cause du manque d’ouverture de la part de beaucoup de confrères.

• Les nouvelles formes de pauvreté qui affligent l’Europe actuellement doivent être prises en considération. Des provinces salésiennes traditionnellement riches sont maintenant confrontées avec la possibilité d’un appauvrissement rapide.

• Si les Salésiens continuent à éduquer l’élite (comme cela se passe en de nombreux endroits), il sera difficile pour eux de promouvoir la justice sociale.

2. Coopération et synergie entre le BPD et la pastorale des jeunes

Comment feriez-vous le lien entre planification, développement et pastorale des jeunes dans la construction générale d’une province ?Quels pas suggéreriez-vous pour arriver à plus de synergie entre le BPD et la pastorale des jeunes d’une province ?

1. Coopération entre BPD et Pastorale des jeunes

La pastorale des jeunes oriente l’idéologie de la province. Comme tel le Projet Educatif et Pastoral de la province est (ou devrait être) le lien entre la pastorale des jeunes et le développement. En même temps, la pastorale des jeunes n’est pas isolée, elle est facilitée par la communication sociale et le travail de développement.

Le BPD est une entité professionnelle qui pourrait mettre son expertise au service de la pastorale des jeunes. Il prendrait soin de :

• l’estimation des besoins

• la planification

• s’assurer que l’argent pour le projet est disponible

• l’exécution, l’évaluation

2. Synergie

Pour garantir la synergie entre le BPD et la pastorale des jeunes, il a été suggéré de créer un comité consultatif au-dessus du BPD, incluant l’économe, le délégué à la pastorale des jeunes et la personne qui a la charge de la communication sociale. Le provincial pourrait présider ce comité. Ce comité établirait les buts, assurerait le suivi de ce qui se passe et évaluerait le travail.

L’on a également fait observer que l’animation de la pastorale des jeunes au niveau provincial devrait devenir un travail à temps plein, ce qui n’est pas le cas dans de nombreuses provinces.

3. Clarification de la terminologie

Vu qu’il existe de nombreuses entités qui se chargent d’activités similaires dans le domaine de la collecte de fonds, de la gestion des projets et d’autres activités du même ordre, on a ressenti la nécessité d’avoir une vue claire de ces différents organes de service dans les provinces salésiennes.

1. Le Bureau de propagande : un bureau de collecte de fonds commencé par des missionnaires. La méthode encore en usage aujourd’hui consiste à maintenir une correspondance personnelle avec des bienfaiteurs en les informant au sujet des activités et en faisant connaître les exigences financières. Plusieurs provinces ont organisé un ou plusieurs bureaux de propagande au niveau provincial.

2. Le Bureau des Missions : peu à peu la nécessité s’est fait sentir de mieux organiser ces bureaux de propagande et de rechercher l’intérêt de tous les missionnaires. Les principales fonctions du Bureau des Missions sont de collecter des fonds et de faire connaître les activités salésiennes. Ceci se fait en écrivant des lettres et en publiant de la documentation pour informer sur le travail missionnaire en général. Ces activités fournissent une publicité positive de la congrégation. Tandis que certains Bureau des Missions travaillent pour des provinces individuelles, d’autres ont une portée internationale et congrégationnelle.

3. Procure : D’autres services pour les missionnaires ont été ajoutés aux activités traditionnelles du Bureau des Missions. Les procures entreprennent des activités comme l’achat et l’expédition de biens aux missions, la supervision des formalités d’importation, le travail administratif, la préparation des documents de voyage des missionnaires…

4. Le Bureau des Projets. La nécessité a été ressentie d’écrire des projets pour obtenir des fonds publics. Dans plusieurs provinces, l’on a érigé un Bureau des projets pour examiner les aspects techniques de la rédaction et de la présentation des projets qui nécessitaient un financement.

5. Le Bureau de Développement : Les agences de financement attendent des projets qui soient situés dans un programme global de développement. Les Bureaux de développement ont commencé comme Bureaux de projet et ont ultérieurement étendu leurs activités en direction de la planification stratégique, de la programmation en vue du développement et de l’adoption d’une approche anticipative à la question du développement au niveau provincial. Les bureaux de Développement sont connus sous des noms différents selon les provinces.

6. Le Bureau de Planification et de Développement : Le développement ne saurait être réduit au domaine du progrès économique et matériel, mais devrait embrasser le développement humain intégral et le développement social. Etant donné que la planification est un aspect important du développement compris de cette façon, nous préférons appeler le Bureau de Développement « Bureau de Planification et de Développement » qui sert toute la province en synergie avec d’autres organes d’animation et de gouvernement au niveau provincial. Des activités comme la collecte de fonds, la rédaction des projets, etc. peuvent être intégrées dans le BPD. La synergie entre les différents départements de la province doit être promue et l’expertise humaine et les ressources humaines doivent être partagées entre tous les concernés.

Le BPD pourrait aussi veiller à des domaines comme l’assistance, les urgences, les centres de service social….

Au cours des discussions, on a jugé nécessaire de proposer le BPD aussi aux pays en voie de développement.