LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR
Père Ángel Fernández Artime
DON BOSCO
L'HOMME DE DIEU QUI A TOUJOURS DEMANDÉ DE L’AIDE À TOUT LE MONDE
Amis et lecteurs du Bulletin Salésien et, surtout, amis de Don Bosco et de son charisme, je vous salue à la fin de cette année 2020 que nous garderons en mémoire comme une année difficile, douloureuse à bien des égards, une année qui a changé, jour après jour, nos habitudes de vie et nos rythmes personnels, familiaux et communautaires.
Je le fais dans ce numéro du Bulletin Salésien qui propose le calendrier pour la nouvelle année 2021, une année que nous espérons pleine de bénédictions. Et en méditant sur tout ce qu'une année signifie, j'ai pensé à quelque chose qui me tient à cœur. Un peu par mon éducation, un peu par ma propre nature, je ressens très fortement au plus profond de moi-même le besoin permanent d'être très reconnaissant pour tout ce que je reçois dans la vie sans aucun mérite personnel.
Et je voudrais profiter de ce numéro du Bulletin Salésien – espérant que ce sera reproduit dans les Bulletins Salésiens du monde entier – pour remercier, au nom de Don Bosco, les milliers et les milliers de personnes qui sont nos bienfaiteurs et qui aident les œuvres salésiennes à travers le monde.
Il y a quelques jours, une chose très simple a attiré mon attention. Après six mois, j'ai pensé à enregistrer un message vidéo pour remercier la générosité de tant de personnes qui ont répondu, selon leurs moyens, pour aider les personnes les plus touchées par le Covid 19. Je l'ai fait en toute simplicité et vérité. Et j'ai reçu des dizaines de messages de remerciement pour avoir expliqué en toute transparence ce qui avait été fait grâce à eux et les sommes totales reçues. Je pense qu'il ne peut ni ne doit en être autrement.
Comme Don Bosco
« J'ai toujours eu besoin de tout le monde », aimait répéter Don Bosco.
Inoubliable, cette soirée froide du 3 novembre 1846 où ce prêtre et sa mère sont arrivés après avoir marché quarante kilomètres. Lui, son bréviaire sous le bras et un petit sac, elle avec un panier contenant peu de choses. Sa mère le suit dans une aventure un peu folle. Il ne l'a pas forcée. Il aimait sa mère. Mais sa mère l'aimait encore plus. Et elle n'a pas hésité : « Jean, je viens avec toi. »
Ils sont arrivés, recrus de fatigue, aux portes de la ville. Le théologien Vola, un prêtre ami, les vit et s'étonna : « Mais vous êtes fous ! Où allez-vous ? Comment allez-vous vous vivre ? Avez-vous au moins quelque chose pour ce soir ? – Dieu y pourvoira, cher ami. »
Ce bon prêtre, ému, lui donna sa montre : c'est pour les premiers mois de loyer. « Vous voyez bien ? Dieu a déjà pourvu », lui dit plaisamment Don Bosco qui passera toute sa vie à demander de l'aide à des centaines et des centaines de personnes. Il n'a jamais rien demandé pour lui-même, mais toujours pour ses garçons. En même temps, il croyait fermement en la Providence Divine ; c'est pourquoi il faisait inlassablement du porte à porte.
Il a tendu la main des milliers de fois, a demandé l'aide financière et la collaboration de nombreuses personnes pour mener à bien sa mission. Il n'hésitait pas à solliciter toute personne qui pût contribuer de son temps ou de ses biens en faveur des jeunes dans le besoin.
Il a été aidé par des laïcs, hommes et femmes, et par des prêtres amis, qui ont collaboré avec lui de nombreuses manières.
Il a surtout bénéficié de l'aide inestimable de sa mère bien-aimée, Maman Marguerite. J'aime dire, et je crois que c'est historique, qu'ensemble ils ont fondé l'Oratoire, parce qu'au génie créatif et apostolique de Don Bosco s'est ajoutée la délicatesse maternelle de sa mère qui a donné une chaleur féminine à cette maison. Elle a accompagné et encouragé son fils dans les débuts difficiles de l'Oratoire et de son travail parmi les jeunes qui frappaient à la porte de leur maison.
Aux côtés de Maman Marguerite, se trouvait la mère de Michel Rua, l'un des premiers Salésiens et son premier successeur. Il y avait aussi la mère de l'Archevêque Gastaldi et le père de Dominique Savio. Un groupe de personnes sympathiques qui connaissaient et aimaient Don Bosco, et qui ont donné à son œuvre un ton complètement différent de celui des autres institutions de l'époque : une marque bien perceptible d’« ambiance familiale ».
En demandant de l’aide, Don Bosco a su, dès les premiers instants, qu'il pouvait compter sur des prêtres qui offraient une partie de leur temps à l'Œuvre des Oratoires qui s'est développée avec lui, des prêtres et des amis, et aussi des maîtres spirituels tels que Don Cafasso, le théologien Borel et Don Leonardo Murialdo. Un autre groupe important de bienfaiteurs et de sympathisants a contribué économiquement aux œuvres lancées par Don Bosco à Turin, dans divers endroits d'Italie, en France et en Espagne, ainsi que dans les missions américaines. Les bienfaiteurs sont aujourd'hui encore l'épine dorsale de la Congrégation Salésienne.
Les temps ont changé, mais je peux vous assurer que les situations qui sont vécues aujourd'hui dans le monde, dans l'Église et dans les présences salésiennes ont beaucoup de choses en commun avec l'époque de Don Bosco. Lorsque j'ai visité les œuvres et les jeunes les plus pauvres d'Amérique Latine, d'Afrique, d'Inde et de certains pays d'Océanie, j'ai eu l'impression de voir des situations qui ne sont pas différentes de celles de Don Bosco au Valdocco.
Et je peux vous assurer que cela ne me décourage en aucune façon, mais cela renouvelle en moi la conviction qu'à chaque instant l'Esprit de Dieu réveille des millions et des millions de personnes avec un cœur déterminé à rendre ce monde toujours plus humain. Il ne fait aucun doute que vous en faites partie tout comme moi-même.
Je vous remercie pour cet effort. Merci de croire que cela en vaut la peine. Merci de ne pas vous laisser bloquer par l'amertume de ceux qui doutent toujours de tout et de tous, et merci de croire que l'on peut vivre dans l'espérance. C'est ce que je propose à notre Famille Salésienne pour la nouvelle année : en ce moment difficile de Covid 19, plus que jamais, nous sommes animés par l'espérance. Ensemble, nous réussirons.
Don Bosco initiateur de la Famille Salésienne
L'expression « Famille Salésienne » a été officiellement prononcée pour la première fois par le Pape Pie XI, le 3 avril 1934, deux jours après la canonisation de Don Bosco, devant les pèlerins venus à Rome pour l'occasion : « Vous représentez tous ceux que vous avez laissés dans vos différents lieux de provenance, toute la grande Famille Salésienne. »