2020|fr|10, Du Valdocco au monde entier...

LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR

Père Ángel Fernández Artime


DU VALDOCCO AU MONDE ENTIER...

Nous avons la joie de remettre à la Famille Salésienne du monde entier la nouvelle exposition muséale des lieux d'origine, de l'aventure éducative et spirituelle de Don Bosco. Les salles situées sous la cour et la Maison Mère ainsi que la collection d'objets ayant appartenu à Don Bosco et à la première communauté salésienne ont été restaurées.


Tout a commencé il y a plus de 160 ans. Quelques années plus tard, une poignée de jeunes, enthousiasmés par leur éducateur, Don Bosco, se sont engagés à donner vie à une « Société », la « Société de Saint François de Sales », aujourd'hui connue sous le nom de « Salésiens de Don Bosco ».


Leur premier Siège permanent se trouvait dans une maisonnette appartenant à un certain Monsieur Pinardi. Pas toute la maison, entendons-nous bien, juste un hangar bas adossé au mur Nord et une petite cour en terre battue. Le monde n'en savait rien, mais là commençait à naître une œuvre connue aujourd'hui dans le monde entier.


Turin était une ville distinguée et soignée, mais cet endroit-là, le « Valdocco », était malfamé, même si l’arrière-fond des Alpes voisines lui conférait quelque noblesse. Au sommet, sur un rondeau, se dressait la sinistre silhouette d'une potence que le gouvernement royal tenait toujours prête à punir de façon exemplaire les malfaiteurs en les mettant inutilement en garde. Ce site avait été dénommé « Valdocco », selon une étymologie que les historiens et les chercheurs n'ont jamais réussi à déchiffrer de manière claire. Il était humide et broussailleux. Les quelques maisons qui l'entouraient étaient plutôt tristement célèbres, avec des moulins et un cimetière tout proche. Les quartiers élégants et aisés se trouvaient plus haut, au-delà d'une pente ascendante qui faisait presque office de barrière.


C'est précisément là qu'est arrivé ce jeune prêtre qui n'avait rien, pas même un habit décent, mais qui, un jour, pourrait crier avec joie et espoir : « Courage, mes enfants, nous avons un Oratoire plus stable que par le passé ; et nous aurons une église avec une sacristie, des salles de classes, des cours de récréation. Dimanche, nous nous rendrons au nouvel Oratoire qui se trouve dans la maison Pinardi. »


Et ce fameux dimanche était le Dimanche de Pâques 12 avril 1846.


À l'enthousiasme des jeunes, Don Bosco unit son sens du concret, sa fantastique force de réalisation, comme nous le dit un témoin : « En une semaine, tout s'est transformé. On fit venir des ouvriers pour creuser et emporter la terre, des maçons pour casser et élever des murs, des menuisiers pour installer des étagères ; et comme ils ne suffisaient pas à ce travail, Don Bosco, le Théologien Carpano, les jeunes et même l'ancien propriétaire y mirent la main. »


Ce hangar n'était ni beau ni en bon état ! Mais Dieu semble avoir une prédilection pour les baraques et les étables. C'est là qu'a commencé cette belle œuvre, avec les gens les plus humbles et les plus simples, à l'exemple de la vie du Seigneur qui est né dans une étable, dans la plus grande pauvreté et avec la seule protection des bras aimants de sa Mère, Marie de Nazareth, et de Joseph.


Aujourd’hui comme hier


Ces jours-ci, nous avons donné vie à un « rêve », un très beau rêve qui est bien plus qu'un simple remodelage de murs et de lieux. Un rêve a vu le jour. Le rêve de faire de la maison du premier Oratoire salésien du Valdocco, le premier lieu où ont été accueillis les orphelins qui frappaient à la porte de la cuisine de Maman Marguerite, la Maison Pinardi où est née la Congrégation, un espace qui parle du charisme salésien. Un lieu plein de charisme et de vie. Une maison où des centaines de jeunes et des dizaines de Salésiens ont vécu aux côtés de Don Bosco, créant toute une famille devenue une école de sainteté. Un espace, un lieu, une cour de récréation et une maison où chacun est invité à venir, à connaître et à se faire connaître, à regarder, à « sentir » les choses, car « au Valdocco tout parle ».


Cette maison qui est maintenant offerte à tous pour être visitée et connue a accueilli des centaines de jeunes, et la vie qui s'y déroule a changé leur vie : elle a fait d’eux « d'honnêtes citoyens et de bons chrétiens ».


Cette maison qui est maintenant offerte au monde entier a vu naître, comme la petite graine dont parle l'Évangile, l'arbre feuillu, vert et sain qu'est aujourd'hui la Famille de Don Bosco répandue dans le monde entier.


Cette maison qui est maintenant offerte au monde entier a témoigné de la façon dont un jeune prêtre plein de passion pour l'évangélisation et l'éducation a enthousiasmé un groupe de jeunes qui ont poursuivi son rêve. Et ces jeunes ont été les premiers Salésiens ; ils ont donné une continuité à la Congrégation, ils ont succédé à Don Bosco et ont fait de son rêve missionnaire une réalité en Patagonie, puis dans la plus grande partie de l'Amérique et aujourd'hui dans 134 pays.


Dans cette maison et dans cette cour (qui était aussi le jardin de Maman Marguerite), il y avait de la vie et de la joie, et aussi des difficultés et la faim, mais on pouvait « respirer le Ciel ». Dans ces quelques mètres carrés, vit le souvenir de 13 personnes vénérables, bienheureuses et saintes qui ont grandi et ont permis à l'Esprit de semer en elles la graine de « la sainteté vécue au Valdocco ». Notre cher Don Bosco était un maître dans l'art de proposer de beaux idéaux à ses garçons.


Dans cette maison et dans cette cour, se trouvent trois églises, l'une plus grande que l'autre. Elles se sont succédé rapidement, car le nombre des garçons ne cessait d'augmenter. Et ici, dans la minuscule Chapelle Pinardi, dans l'église de saint François de Sales, Don Bosco, Maman Marguerite, Dominique Savio, Michel Rua, Philippe Rinaldi, Louis Variara, Léonard Murialdo et bien d'autres ont parcouru un chemin de sainteté. L'ombre de la belle Basilique de Marie-Auxiliatrice veillait sur tout, avec la protection de la Mère du Ciel.


Cette maison que nous présentons aujourd'hui au monde entier pour être visitée, pour être connue, est et sera très significative pour tous :

  • Pour les touristes qui ne connaissent rien du monde salésien parce qu'ils verront (peut-être sans trop comprendre), comment ici, quelque chose de grand est sorti de rien.

  • Pour les personnes qui connaissent le charisme salésien, qui l'aiment, qui le ressentent dans leur cœur parce qu'elles le toucheront du doigt, et verront comment Dieu a fait quelque chose de beau pour tous les jeunes où qu’ils se trouvent.


De cette maison, de ces églises, de cette cour, le parfum de Don Bosco continuera à se répandre dans le monde entier. Des gens viendront de partout au Valdocco pour rencontrer le Seigneur, notre Mère, la Vierge Auxiliatrice, Don Bosco et Maman Marguerite, et bien d'autres encore, car l'esprit du Valdocco est plus vivant que jamais.

Nous offrons bien plus que de beaux murs.

Nous offrons bien plus qu'un musée.

Nous offrons bien plus que des œuvres d'art.

Nous offrons bien plus que des souvenirs historiques.

Nous essayons de proposer des rencontres amicales, des visites agréables, des expériences de vie et de cœur qui touchent le cœur de ceux qui les recherchent.

Du Valdocco au monde entier !