2021|fr|04, La vraie Résurrection

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LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR

Père Ángel Fernández Artime


La vraie Résurrection

Celle qui touche la vie des personnes

et les transforme



Chers amis, lecteurs du Bulletin Salésien,

Je vous salue affectueusement, comme d’habitude, à travers cette Revue fondée par Don Bosco lui-même qui a voulu ainsi faire connaître la réalité salésienne de la jeune Congrégation qu’il avait créée, sur un projet de Dieu, et qui grandissait petit à petit.

Comme nous le lisons dans le Bulletin Salésien de 1877, « le Bulletin est publié pour rendre compte des choses faites ou à faire selon le but de la mission salésienne qui est le soin des âmes et le bien de la société civile. »

J'espère que le Bulletin Salésien vous aide à sentir que la Famille Salésienne de Don Bosco, 162 ans après le début de la Congrégation Salésienne, continue humblement, encore aujourd’hui, à apporter sa contribution pour rendre ce monde plus humain, plus digne, plus rempli de vie authentique, plus éclairé par cette vraie lumière qui vient de Dieu.


Dimanche de Pâques 1846


Pour la couverture de ce mois, nous avons choisi [pour l’édition italienne] l'image du Christ Ressuscité qui se trouve dans la Chapelle Pinardi. Le misérable hangar loué par Don Bosco en 1846 a subi de nombreuses transformations et c'est aujourd'hui un charmant petit lieu où l’on peut se recueillir pour l’adoration eucharistique. Cette remise n'était ni belle ni en bon état ! Mais Dieu semble avoir un penchant pour les barraques et les étables pour commencer ses œuvres.

Le Père Francesia, qui était l'un des jeunes de cette époque, a témoigné : « Lorsque Don Bosco a visité pour la première fois ce lieu, qui devait servir pour son oratoire, il a dû faire attention à ne pas se cogner la tête car, sur une côté, il n'y avait pas plus d'un mètre de hauteur ; le parquet était un sol de terre battue, et quand il pleuvait l'eau pénétrait de toutes parts. Don Bosco sentit des rats courir entre ses pieds et des chauves-souris voltiger au-dessus de sa tête. »

Mais pour Don Bosco, c'était le plus bel endroit du monde. Il raconte : « J'ai aussitôt couru vers mes jeunes gens. Je les ai rassemblés autour de moi et je me suis mis à crier : "Ça y est, les gars, nous avons un Oratoire fixe, plus stable que par le passé ; nous aurons une église, une sacristie, des salles pour la classe, une cour de récréation. Dimanche, nous irons dans notre nouvel Oratoire qui se trouve là-bas, dans la maison Pinardi." Ces paroles ont été accueillies dans un grand enthousiasme. Les uns couraient, les autres sautaient de joie ; d'autres semblaient pétrifiés ; et d'autres encore criaient et hurlaient de joie ». Ce fameux « Dimanche », c'était Pâques !

Cette origine très humble où le charisme salésien, inspiré par l'Esprit Saint, a pris racine, nous rappelle aujourd'hui que la Résurrection du Seigneur a transformé et transforme tout. C'est à nous, avec notre liberté, de faire de cette Humanité une réalité telle que Dieu l'a « rêvée » pour nous.

Ma curiosité m'a amené à rechercher dans les moteurs de recherche sur Internet ce qu'ils entendaient par le mot « Résurrection ». J'ai trouvé des références à la foi chrétienne, bien sûr, mais dans le même « débarras numérique », j'ai trouvé de tout. Il y avait même des films qui, bien sûr, n'avaient rien à voir avec la foi. Par exemple : « Mechanic : Resurrection » [Le Mécano : Résurrection], film franco-américain, une vilaine histoire de violence et de vengeance. Tout le contraire du mystère central de notre foi.

Je vous en parle car je tiens à souligner que nous vivons dans un monde où l’on trouve de tout : foi et condamnation de la foi, liberté et esclavage, promotion des droits des enfants et travail forcé des jeunes mineurs, respect de la dignité des femmes et exploitation des femmes, justice sociale et injustice et abus, solidarité et distribution de nourriture et manque de tout ce qui est nécessaire pour vivre dans la dignité. Et je pourrais continuer. Il semble que notre monde soit un marché aux puces où l'on peut trouver des marchandises de toutes sortes, sans aucune distinction, sans aucune évaluation. Mais tout n'est pas bon et tout n'est pas bon pour nous.


« Je ne peux pas me permettre de vivre sans espérance »


Le temps de Pâques que nous sommes en train de vivre et le grand événement de la Pâque du Seigneur, sa mort et sa résurrection, nous parlent de la Vie « pleine », de la Vie « autre » ; ils nous parlent d'espérance, d'humanité en marche, de présent et de futur en Dieu, de réalités simples où chaque jour est évidente la présence de Dieu qui est Amour.

Au moment même où j'écris ces lignes, le Saint-Père se rend en Irak, pour un voyage pastoral qui veut annoncer la paix, la réconciliation et la justice. Nous voyons tous en lui un homme à la foi profonde, qui vit en Dieu et l'implore pour que les blessures causées par les erreurs humaines se cicatrisent et cèdent la place à des rencontres fraternelles.

Est-ce trop demander ? Est-ce illusoire ou utopique ?

Je ne crois pas. Je crois que c'est possible parce que, comme je l'ai dit à maintes reprises, ces « miracles » qui changent la vie et le cœur des gens se produisent chaque jour dans le monde grâce à d'autres qui ont cru, ont fait confiance, ont tendu la main aux besoins des autres.

Le Christ Ressuscité dans la Chapelle Pinardi du Valdocco nous rappelle ce que signifie se laisser guider par Dieu, ce que signifie vivre dans la Foi – comme Don Bosco, la tête au Ciel et les pieds bien par terre – attentifs aux supplications et aux larmes de ceux qui nous entourent.

Je fais partie de ceux qui, peut-être comme beaucoup d'entre vous, veulent continuer à avoir une espérance, une espérance profonde qui se nourrit de la force qui vient de Dieu. Et savez-vous pourquoi ? Parce que je ne peux pas me permettre de vivre sans espérance ; parce qu'alors je ne saurais pas comment vivre ; parce que ce mode de vie ne serait plus une vie pour moi, ou du moins une vie « pleine ».


Je vous souhaite de Joyeuses Pâques et un temps merveilleux, plein de la présence de Dieu.