Mes chers amis:
Une salutation cordiale. Je vous écris ces quelques lignes dans la préparation immédiate à la fête de Marie Auxiliatrice et je demande à la mère de Jésus de faire en sorte que la bénédiction de Dieu vous parvienne à vous tous avec mes meilleurs vœux pour vos familles, pour les personnes et les situations qui ont besoin d’un peu plus de lumière.
Dans ces premiers mois, je suis en train de visiter déjà quelques Provinces et de mieux connaître la réalité concrète de la Congrégation et de la Famille Salésienne toute entière. Je rends grâce à Dieu pour le bien qui, au nom de Don Bosco, on réalise partout en faveur des jeunes, et parmi eux les plus nécessiteux et les gens simples. Je suis témoin de la quantité de projets passionnants dans lesquels, continuellement, Dieu, avec quelques pains et quelques poissons, multiplie notre action et rend prospères les pauvres œuvres de nos mains.
Je suis très heureux de partager avec vous tous espoirs et désirs. Je suis à votre totale disposition pour continuer à stimuler et à appuyer avec ma présence, mon humble service et ma prière tout ce que l’Esprit est en train de susciter dans nos Provinces.
Nous sommes encore en train de vivre le temps pascal, y la paix du Ressuscité palpite dans nos cœurs. Son message de vie et de plénitude réjouit notre regard et fait briller nos yeux, qui peuvent contempler un nouvel horizon pour toute l`humanité. L’avenir appartient à Dieu mais nous l’anticipons au jour le jour en nous engageant à libérer les prisons injustes, en encourageant celui qui est accablé, en aidant celui qui chemine dans les difficultés, en partageant ce que nous sommes avec celui qui a moins ou qui est seul.
Voilà le message de celui qui est Vivant : la vie nouvelle selon le cœur de Dieu, la dignité de ses enfants, une réalité chargé d’avenir pour les petits et les pauvres. Comme nous le rappelait Saint Irénée il y a déjà tant d’années : « la gloire de Dieu est l’homme vivant ». Voilà aussi notre engagement, glorifier Dieu dans nos frères les plus nécessiteux.
Justement dans ces jours, nous parviennent des nouvelles terrifiantes sur la persécution des chrétiens dans beaucoup d’endroits dans le monde, la violation des droits de l’homme en des zones critiques de la planète, sur la maltraitance et a prise en otage de mineurs à cause de leur condition de femme ou de leur crédo. Rien plus loin du plan de Dieu ! La présence du Seigneur Ressuscité est lumière qui éloigne les ténèbres, et paix qui dissipe la peur. Le message du Christ Sauveur est d’harmonie, dans une création nouvelle libéré du mal et de l’obscurité. Malheureusement, le péché nous paralyse encore et la mauvaise herbe étouffe la bonne semence. C’est pourquoi les chrétiens et les hommes et femmes de bonne volonté, nous devons continuer à nous engager, au nom de Dieu et de nos frères les plus vulnérables, à faire émerger une réalité nouvelle, plus proche du projet de Dieu, avec plus d’opportunités pour tous et dans laquelle « déjà mais pas encore » résonne avec plus de force la plénitude de la nouvelle création qui gémit encore dans les douleurs de l’enfantement. Nous devons lever notre voix et nous unir à la dénonce prophétique que le Saint Père a lancée dans ces jours en demandant aux puissants de ne pas rester indifférents et d’unir leurs efforts pour mettre fin à barbarie et l’injustice.
Mais il n’est pas question seulement des politiques des États ou des stratégies des Nations Unies. Dans notre familles salésienne, marquée par une spiritualité profondément pascale, nous continuons à travailler de toutes nos forces pour que, au nom de Jésus, il y ait la vie pour les plus petits et pour les derniers. Avec le cœur du Bon Pasteur qui prend soin des plus faibles, nous continuons à faire des options osées pour les jeunes les plus défavorisés en situation de risque comme Don Bosco l’a voulu et nous l’a appris.
L’appel de François à impulser une “Église qui sorte” vers les périphéries et les quartiers précaires où la souffrance et la désolation son plus grandes, est une stimulation pour notre proposition éducative et évangélisatrice. Nous sommes convoqués à une nouvelle manière de “faire pastorale”: c’est la révolution de la tendresse, de la proximité de ceux qui sont le plus blessés, de l’accueil des éloignés, la proposition d’un chemin pour les derniers, d’un accompagnement qui se rend proche de ce qui sont marginalisés et abandonnés par la réalité sociale.
Mes chers amis et amies: voici aussi notre proposition. Dans cette année, nous devrons continuer à travailler, puisque nous faisons partie de l’Église, à rende plus crédible notre manière de vivre et plus audacieux notre témoignage. Cela sera une réalité dans la mesure où nos options s’approchent des plus nécessiteux parmi les jeunes les plus pauvres. Notre dernier Chapitre Général nous a demandé aux salésiens de faire grandir le témoignage de notre radicalité évangélique. L’invitation pourrait être adressée à la Famille Salésienne toute entière. Suivre Jésus c’est marcher sur le chemin de la pauvreté et de la proximité aux derniers. À la suite du Maître, nous voulons passer par la vie en guérissant et en libérant. Ceux qui portent gravées les plaies du Christ sur la peau de leur existence défaite sont les principaux destinataires de l’annonce du Ressuscité : la Paix soit avec vous !
En marchant vers le Bicentenaire de la naissance de Don Bosco, la meilleure manière de fêter notre père est d’être fidèles à ces grandes intuitions. Je ne m’en doute pas qu’une d’elles, qui constitue un engagement vital pour nous aujourd'hui, est l’option préférentielle pour les jeunes « abandonnés et en danger ». Devant le message du Ressuscité, se rendre en Galilée veut dire remonter dans nos origines, c’est retourner aux jeunes pauvres. Je suis sûr que là, nous le verrons.
Cordialement en Don Bosco,
Recteur Majeur