2015|fr|05: Dieu nos a donné une vraie Mère

Le MESSAGE du Recteur Majeur
Don Ángel Fernández Artime


DIEU NOUS A DONNÉ UNE VRAIE MÈRE.


Marie est notre mère, car en prenant soin de nous, elle nous enseigne, au fond de notre âme, à prendre soin de nous-mêmes, à prendre soin des autres, à prendre soin de la vie, de la création, de la croissance de nos frères et sœurs et de la vie de ceux qui sont dans le plus grand risque de la perdre et de se perdre.

Le rêve qu’avait fait Don Bosco dans la nuit du 9 au 10 mai 1868, alors qu'il était à Barcelone, et qu'il a ensuite partagé d’une voix tremblante d'émotion, est inoubliable. Il est inoubliable à cause de la quantité énorme d'enfants qui couraient vers lui en lui disant : « Nous vous avons attendu! Nous vous avons tant attendu et enfin vous êtes ici: vous êtes parmi nous. » Il est inoubliable en particulier à cause de la présence de la bergère qui dit à Don Bosco : « Te souviens-tu du rêve que tu as eu quand tu avais neuf ans ? » Marie, la mère de Jésus, est une présence forte et significative, parce que souvent, elle est la Bonne Bergère qui conduit ses enfants à Jésus.

En tant que membres de la famille de Don Bosco, nous ne pouvons pas penser à nous sans elle, parce qu’ « elle a tout fait » et continue de tout faire! Ici je voudrais vous demander : « Qui est Marie pour vous? Qui est-elle pour vous? Qui est-elle pour moi? »

Mes chers amis et amies, je vous invite à contempler Marie à travers les yeux de l'intelligence et du cœur. Contemplez-la comme Femme, Mère, Maîtresse et Secours.

Elle est d'abord Femme. Dans le quatrième évangile, Jésus la nomme ainsi deux fois et en deux occasions très importantes: pendant le premier signe qu'il fait aux noces de Cana, (cf. Jn 2, 1 -12.), un signe grâce auquel « ... ses apôtres crurent en lui », et puis quand il était en croix, lorsque Marie et le disciple bien-aimé de Jésus étaient là (cf. Jn. 19, 25 -27). «Femme, que voulez-vous de moi?" Et "Femme, voici ton fils!". «Femme» : un beau titre donné à la nouvelle Ève, la mère du nouvel Adam. En elle, toute l'humanité se réveille et renaît à nouveau à travers l'action de son fils. Quand saint Paul parle de l'humanité du Fils unique de Dieu, il le définit comme « né d'une femme» (Gal. 4, 4) . Nous ne pouvons pas réfléchir sur le mystère de l'incarnation sans la contempler comme femme. Et la contempler comme femme, cela veut dire cheminer encore plus sur le chemin d'humanisation qui marque la vocation salésienne de tous les membres de notre Famille. Nous vivons et travaillons pour une humanité authentique qui est fraternelle, solidaire et en paix. Et elle est la première qui nous accompagne dans ce cheminement.

Marie est aussi une Mère pour nous tous et plus encore, je dirais qu'elle est notre maman! Dieu a choisi pour son fils une vraie mère. Sans doute, quand Jésus grandissait à côté de Marie et Joseph, il était capable de reconnaître dans son cœur l'amour chaleureux qu'il avait connu de toute éternité auprès de son père, le Père de tous.

Marie était une mère comme beaucoup de nos mères. « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois ! ton père et moi nous te cherchons, angoissés. » (Lc. 2, 48) .Ce texte de Luc nous révèle tout le cœur d'une mère. Combien de fois les mères se sentent inquiètes pour leurs enfants!

Et qu'est-ce que les bergers ont vu quand ils sont allés à Bethléem? N’ont-ils pas trouvé une mère et un père qui prenaient soin de leur enfant ? (cf. Lc. 2, 16). C’est pourquoi elle est mère : parce qu'elle prend soin de nous! Par conséquent, le don que Jésus a fait à son disciple bien-aimé éblouit encore plus: « Voici ta mère!» (Jn 19, 27.). Elle est notre Mère, parce que, en prenant soin de nous, elle nous apprend dans la profondeur de notre âme à prendre soin de nous-mêmes et les uns des autres, à prendre soin de la vie, de la création, de la croissance de nos frères et sœurs, de la vie de ceux qui risquent de la perdre et de se perdre ...

Mes chers amis et amies, comme Famille salésienne, comme amis de Don Bosco, prenons soin de la vie! Prenons soin les uns des autres!

Nous ne pouvons pas oublier ce que notre bien-aimé Don Bosco a fait quand il a perdu Maman Marguerite: il est allé au sanctuaire de la Consolata et là, de tout son cœur, il a renouvelé sa filiation et sa confiance en la mère qui était toujours présente, tout près, près de lui et de ses enfants. Aujourd'hui, nous aussi, nous voulons dire à Marie: Sois notre mère! Apprends-nous à prendre soin de la vie!

Marie est Maîtresse! La maîtresse qui nous dit: « Tout ce qu'il (Jésus) vous dit de faire, faites-le. » (Jn 2, 5); la maîtresse qui était la première à garder dans son cœur toutes les choses se rapportant à Jésus (Lc. 2, 51) et elle nous apprend à faire de même. Le chrétien, la chrétienne , est la personne qui garde toutes les choses de Jésus dans son cœur et s’inspire toujours de ce trésor.

Elle, la femme et la mère, a été montrée à Don Bosco par Jésus comme celle qui lui indiquerait la mission qu’il avait reçue et l’aiderait à l’accomplir, « la maîtresse sous la conduite de qui tu pourras devenir un sage et sans qui toute sagesse devient sottise » (Souvenirs Autobiographiques).
Et «se laisser conduire» fait partie intégrante d’être disciple.
Sommes-nous de bons disciples de Marie, comme l’étaient Don Bosco, Mère Mazzarello et les premiers membres de notre Famille salésienne?

Enfin, Marie est Secours, Aide. Après l'annonciation de l'ange, la première chose que la femme, déjà mère, a faite était de rendre service à Élisabeth (cf. Lc. 1, 39). L'Évangile dit qu’«elle partit en hâte »! Quelle belle expression du service dans l'Église, en particulier dans la Famille salésienne: Soyons « en hâte » pour rendre service, pour prendre soin de la vie en croissance, et qui est si souvent menacée; soyons en hâte pour répondre aux cris des jeunes, en particulier de ceux qui sont le plus en danger; en hâte, mais pas dans la précipitation, c.à.d. en consacrant le temps nécessaire et suffisant requis, comme Marie le faisait quand elle « demeurait avec elle (Élisabeth) environ trois mois » avant de retourner chez elle.
Marie est celle qui vit que le vin manqua à Cana ... Elle est celle qui fait bouger Jésus et ainsi elle devient une aide qui assure que la joie dans fête de la vie ne va pas manquer.

C’est pourquoi, chers frères et sœurs, je vous le dis encore une fois: n’ayez peur de rien parce que Marie est notre secours ; elle est notre Mère et notre maîtresse qui nous apprend à être de vrais disciples missionnaires de Jésus et à prendre soin de notre vie pour la rendre plus humaine, selon la mesure du Christ, le Verbe éternel né d'une Femme.