LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR
PÈRE ÁNGEL FERNÁNDEZ ARTIME
NOTRE ÉTÉ
AU NOM DE MARIE
« C’EST ELLE QUI A TOUT FAIT », DISAIT DON BOSCO.
JE SUIS CONVAINCU QUE LA SAINTE VIERGE
« CONTINUE À TOUT FAIRE ».
C’EST ELLE QUI NOUS DONNE JÉSUS ET, PAR SA PRÉSENCE ET AVEC SON AIDE, ELLE NOUS POUSSE TOUS À VIVRE TOUJOURS
DANS UNE FOI PROFONDE.
Dans notre hémisphère, l’été est presque synonyme de « vacances ». Je pense à de nombreux Salésiens et à leurs collaborateurs qui, en cette période, organisent toutes sortes d’activités de vacances pour les jeunes. C’est magnifique de penser qu’au cœur de cette période, il y a la très belle fête de l’Assomption de Marie au ciel.
Et j’ai pensé à une vieille histoire qui parle d’un Maître qui, se penchant à sa fenêtre donnant sur la place du marché, vit un de ses élèves, un certain Haikel, qui se hâtait, tout affairé. Il l’appela et l’invita à le rejoindre :
« Haikel, as-tu vu le ciel ce matin ?
Non, Maître.
Et la route, Haikel ? L’as-tu vue, ce matin ?
Oui, Maître.
Et maintenant la vois-tu encore ?
Oui, Maître, je la vois.
Dis-moi : qu’y vois-tu ?
Des gens, des chevaux, des charrettes, des marchands qui s’agitent, des paysans qui se réchauffent, des hommes et des femmes qui vont et viennent, voilà ce que je vois.
Haikel, Haikel, l’avertit le Maître avec bienveillance, dans cinquante ans, dans deux fois cinquante ans, il y aura toujours une route comme celle-ci et un autre marché semblable à celui-ci. D’autres voitures amèneront d’autres marchands pour acquérir et vendre d’autres chevaux. Mais je n’y serai plus, toi non plus. Alors, je te le demande, Haikel, pourquoi cours- tu si tu n’as même pas le temps de regarder le ciel ? »
Le voilà, le don de Marie en cette fête de son Assomption : l’invitation à regarder le ciel. Nous ne pouvons pas oublier les premiers mots écrits par Don Bosco dans le Manuel La Jeunesse Instruite : « Ouvre tes yeux sur les beautés du monde et regarde tout ce qui existe au ciel et sur la terre.»
Les fêtes de Marie, organisées en de nombreuses parties du monde, sont des guides pour la vie et des invitations pressantes à ne pas oublier le ciel, même au cœur de nos activités nombreuses et agréables, au milieu de la détente et de la nature.
La « disciple missionnaire »
Il y a peu, je me trouvais au Mexique. Le 11 mai, j’ai eu la grâce de présider le pèlerinage annuel de la Famille Salésienne mexicaine et la messe solennelle dans l’Insigne Basilique Nationale de la Vierge de Guadalupe. Une fois encore, j’ai pu voir, sentir et toucher du doigt la foi du peuple de Dieu et son amour pour la Madone, Mère de Jésus et notre Mère.
Et le soir, un cadeau plus spécial encore nous attendait : l’opportunité de visiter la petite pièce qui conserve l’image de la Vierge, et pouvoir ainsi la contempler de près et même de la « toucher ». Là se trouve ce fameux tissu en fibres végétales provenant de l’agave, appelé tilma, une sorte de pèlerine dont se revêtaient les indigènes simples de cette région dans les années 1500.
Vous connaissez tous plus ou moins l’histoire ; donc je n’en dis pas plus. Mais depuis 1531, l’icône de la Mère du Dieu Vivant s’est miraculeusement imprimée d’une manière absolument inouïe dans un tissu qui ne dure habituellement pas plus d’une vingtaine d’années, et encore, quand il est très bien entretenu. Et celui de Guadalupe a plus de 500 ans d’âge. Ce « Prodige de Guadalupe », comme on l’appelle, consiste en une série de signes (la conservation du tissu, les couleurs, etc. mais aussi la foi et la dévotion du peuple) qui mettent en évidence la proximité, la présence, la tendresse, la maternité et l’aide de Marie, la Mère de Jésus avec le peuple de Dieu, et qui s’étend à tous les peuples et cultures du monde. Soit au Tepeyac, la colline où Elle est apparue à l’Indigène saint Juan Diego, soit en tout autre point de la terre où elle a voulu être présente de différentes manières, surtout dans la foi de ses enfants, sa présence, sa proximité et son aide se font sentir, et nous poussent tous à vivre dans une foi profonde.
Marie, dans le « Prodige de Guadalupe », depuis 500 ans jusqu’à aujourd’hui, a voulu apparaître comme Mère qui porte en son sein « le Dieu Unique et Véritable, l’Auteur de la vie ». Elle, l’humble servante, se présente toujours en lien avec Lui, son Fils, le Fils de Dieu. Elle ne veut donc pas apparaître seule, mais se montrer en voulant l’annoncer Lui, en voulant le « montrer » Lui. Voilà comment elle se manifeste en tant que disciple missionnaire qui donne Jésus aux peuples, à nous aujourd’hui, et à chaque fils et fille de Dieu vivant sur cette terre.
De la coupole de la basilique
Notre-Dame de Guadalupe est « notre » Auxiliatrice qui se fait proche de tout homme et de toute femme et qui « montre » Jésus. Sur la colline du Tepeyac, elle portait Jésus en son sein, non pas pour elle-même mais pour le faire connaître. Au Valdocco, dans le magnifique tableau de Lorenzone peint selon les indications de Don Bosco, elle porte son enfant sur son bras pour le donner, pour le montrer, pour le donner à voir.
Une semaine après, j’ai pu célébrer la fête de Notre Dame Auxiliatrice au Valdocco, avec des milliers de fidèles venus de tous les coins d’Italie et du monde. J’ai éprouvé la même émotion qu’à Guadalupe, avec une tonalité toute salésienne, parce qu’Elle, la Mère, est invoquée et acclamée sous le nom si cher à Don Bosco, sur les terrains de jeu où vécurent, jouèrent et cheminèrent jusqu’à la sainteté Dominique Savio, Michel Rua, Philippe Rinaldi, Don Bosco, les innombrables jeunes de l’Oratoire et les premiers Salésiens.
J’imagine facilement un pont invisible entre Guadalupe et le Valdocco. Au Valdocco nous avons prié pour les Mexicains que j’avais rencontrés à Guadalupe. Je le leur avais promis, et lorsque je leur ai fait cette promesse, la Famille Salésienne de Guadalupe a applaudi longuement et chaleureusement.
Au Valdocco, j’ai clairement compris ces paroles de Don Bosco : « C’est Elle qui a tout fait », et je sais avec certitude que la Vierge Marie « continue à tout faire ».
Du Tepeyac, de la coupole de la Basilique, des nombreuses églises que les Salésiens lui ont consacrées en Afrique, Marie veille sur tous les jeunes et les Salésiens du monde, pour que personne ne rate le chemin du ciel : c’est là que Don Bosco nous attend tous.