E TRENNE 2008
di Pascual Chávez Villanueva
EDUQUER AVEC LE CŒUR DE DB
EVANGELISER EN EDUQUANT
La pastorale de Don Bosco « ne se réduit pas à la seule catéchèse ou à la seule liturgie ; mais, elle s’étend à toutes les tâches concrètes – pédagogigo-culturelles - de la vie des jeunes ». […] « Il s’agit de cette charité évangélique » qui se concrétise dans la libération et la promotion du jeune abandonné et égaré. (ACS 290, 4.2)
L
e
mois dernier
nous avons souligné le fait qu’éduquer et évangéliser sont des
actions différentes, mais que dans la pratique salésienne elles ne
peuvent être séparées : elles doivent se compléter et
s’enrichir mutuellement. Tout le monde connaît la situation de la
culture européenne et les difficultés que rencontre l’Eglise pour
évangéliser les nouvelles générations. Parler de religion ou des
religions dans l’Europe d’aujourd’hui est vraiment quelque
chose de complexe. En face des chiffres d’appartenance officielle
il y a la pratique personnelle et la pratique sociale (baptêmes,
mariages…), les croyances plus profondes, toute une typologie du
vécu d’expérience religieuse qui va du croyant convaincu et
cohérent à l’athée plus radical. Les sondages et les
statistiques ne sont évidemment pas le dernier mot sur le vécu
religieux de nos contemporains, mais nous ne pouvons pas les ignorer.
Les sémaphores en Europe sont au rouge. Il a énormément
d’articles, d’essais publiés en ces années sur le fait
religieux. En général ils sont pessimistes.
g Le Synode pour l’Europe – octobre1999 – affirmait que « la prédominance culturelle du marxisme a été substituée par un pluralisme indifférencié et fondamentalement agnostique ou nihiliste. (…) Grand est le risque d’une progressive déchristianisation du continent, jusqu’à formuler l’hypothèse d’une sorte d’apostasie du continent. Il est évident que soit la pratique religieuse, soit les croyances soient plus faibles parmi les jeunes, qui vivent toujours davantage loin de la foi. « Il s’agit d’une couche de la population… la plus touchée par la laïcisation du milieu ». L’évangélisation devient chaque fois plus difficile à cause de cette sécularisation du milieu. L’ignorance religieuse et les préjudices que les jeunes avalent tous les jours à partir de certains moyens de communication ont nourrit en eux l’image d’une Eglise/institution conservatrice, qui va contre la culture moderne, surtout dans le domaine de la morale sexuelle ; car toutes les propositions religieuses sont automatiquement dévaluées, relativisées. Le drame se situe dans la rupture existante dans la chaîne de transmission de la foi. Les espaces naturels et traditionnels (famille, école, paroisse) se révèlent inefficaces ; chez les nouvelles générations l’ignorance religieuse augmente, « l’émigration silencieuse ‘extra muros’ de l’Eglise continue.
g L’ignorance religieuse est presque absolue. Il n’est pas facile de définir l’image que les jeunes ont de Dieu, mais il est certain que le Dieu chrétien a perdu la centralisation vis-à-vis d’un Dieu médiatique qui porte à la divinisation des personnages du monde du sport, de la musique, du cinéma. Les jeunes sentent la passion pour la liberté et ils ne s’arrêtent pas devant les portes des églises : ils pensent que l’Eglise est un obstacle à leur liberté. En face de cette situation, quelle éducation les institutions scolaires et ecclésiales offrent-elles ? Pourquoi la demande religieuse a-t-elle été effacée de l’horizon vital des jeunes ? Jean-Paul II a faite a l’Eglise un appelle pour une nouvelle évangélisation qui doit être effectuée avec une nouvelle ardeur, un nouvelle méthode et des nouvelles expressions. Les adolescents et les jeunes sont généreux par nature et ils s’enthousiasment pour des causes qui valent la peine. Pourquoi le Christ a-t-il cessé d’être significatif pour eux ? L’Eglise doit apprendre les langages des hommes de tous les temps, les races et les lieux… il est évident qu’elle a ‘ un sérieux problème de langage’ qui ne lui permet pas d’exprimer, de manière adéquate, le salut que le Christ offre. Il s’agit, au fond, d’un problème de communication, d’inculturation de l’Evangile et d’éducation à la foi. L’éducation salésienne part de la situation concrète de la personne, de son expérience humaine et religieuse, de ses angoisses et anxiétés, de ses joies et espérances, en privilégiant le témoignage dans la transmission de la foi et des valeurs.
g ‘Evangéliser en éduquant’ veut dire être capable de proposer la meilleure des nouvelles (la personne de Jésus) en s’adaptant et en respectant la condition évolutive du sujet. Le jeune cherche le bonheur, la joie de la vie et il est prêt à se sacrifier pour les atteindre, si nous lui indiquons un chemin convaincant et si nous nous offrons comme compagnons compétents de route. Les jeunes étaient convaincus que Don Bosco voulait leur bien, qu’il désirait leur bonheur sur terre et dans l’éternité. C’est pour cela qu’ils acceptaient le chemin qui leur était proposé : l’amitié avec le Christ. Don Bosco nous apprend à être en même temps éducateurs et évangélisateurs. En tant qu’évangélisateurs nous connaissons et cherchons le but : porter les jeunes au Christ ; en tant qu’éducateurs nous devons être capables de partir de la situation concrète du jeune et de parvenir à trouver la méthode adéquate pour l’accompagner dans son processus de maturation.
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