Actes_1970_262.ACG


Actes_1970_262.ACG

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51e ANNÉE
ocToBRE 1970
N.262
ACTE§ DU CONSEIT SUPERIEUR
DE LA SOCIÉTÉ SALËSIENNE
SOMR/IAIRE
l. Lettre du Recteur maieur
-pIDLCla'raeohépbncapjLéaupBeaapibtoltiritisfelureiéccelaoneagcitréti-feiostnasunvdcCrede-aeouerlndrdsvDoldpunotoéeacvncacilstitaoBadiomteulienoaui-s.nrDdsui-àooLnnC'ilsnahLZva-apiiptgarigitfroiieLoroneentcgti-técpio-noaénnt"regaNlrLréloagsesupilsrlemélcapnoidtaooinevlnudes-sDi,aesoldeLdndrneeoeBstsoisotcnspoAescrmxnooecmvcn-liiuniresisccnsiehVisfosiesnddrseusà"
Lettre du Recteur majeur aux Anciens de Don Bosco
-A-rl'éEngIoN'Llevisoeéxeetesr.menAopdnuleecsvieddoneeirmsDaaEunoldjnèoevuBer-odss,'hcScuoe'iane-dttarpedDteederu'sianxeutsérxersmtêeutamccrdpqeesuses-lseau-rUCsno-PnegoxruaéPrmgauaetnetnioerndniCeo-cnosgpnrCsiércigetiueaentqiclouleene
Discours de S. S. Paul Vl en conclusion du Congrès mondial des Anciens
de Don Bosco.
ll, Chapitre général spécial
Les commissions précapitulaires.
l!1, Dispositions et normes
(Ce cahier ne comporte aucune communication).
lV. Communications
La consigne annuelle du Recteur majeur pour
tion du baptème de la part des religieux et
accordées aux lnstituts
Sol idarité fraternelle.
religieux
-
Liturgie -
dI'aensnréeelig1i9e7u1se-s
La messe " pro
Administra-
-popFualocu"lté-s
V. Activités du Gonseil supérieur et initiatives d'intérêt général
CcleoosnngVtraoèlcostnsmtaaoirnvedesicadl luedSesserpAvrioncevciinemcniessssdioe-nnDaoiLrnee.BsoVscoolo-ntaCiroeusrsmdisesipornénpaairraetsion-
Le
pour
Vl, Docurnents
ADdinedésmctlraruienctSitsi.aotrCcnacotiopnorognduraérdngIuta'etcibxoeaanrpctattpèeinomaeuepsr pdlelfiaeccCalutalieoltrngasédr,etacudloaexnscClenroresnntlaiisgtntuiietttusultaxiorenmelitelgistdiuesereugsxiaqr-euplerigo-iTepruoosiDpseuiéèslcomr-eeDt.
Vll. Enseignement pontifical
Vtll.qLmNueoélrc*atroalolrcouahbgcrlteeéèntri(eet3nelpel-aismstetoConroddaneeld1da-9me70nV)La'atEiotgincliasmneodlrlaanl-es
Bappel du Saint-Père à I'ordre
de toutes les formes de violence
un monde qui change.

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I. LETTRE DU RECTEUR MAJEUR
Turin, octobre 1970
Chers Confrères et tls bien-aimés,
C'est une grande gerbe de nouvelles que je suis heureux de vous
présenter aujourd'hui.
Je commencetai par vous faire part qu'au mois de décembre pro-
chain, plus exactement le jour de la fête de l'Immaculée Conception,
notre cher et vénéré Don Ziggiotti célébrera son jubilée sacerdoral.
Avec I'humilité et la simplicité qui lui sonr propres, i. aurait préf&é
célébrer cet anniversaire dans le silence et le recueillement. J'aurais
cependant l'impression de manquer à mon devoir si je ne vous faisais
pas part de cet événement.
Don Ziggiotti s'est dépensé généreusement au service de la Congré-
gation. Toutes les étapes de sa longue carrière salésienne y compris
celle où, après avoir dirigé avec dévouement et droiture la Congrégation,
il laissa à tous l'exemple d'un détachement serein et la preuve supplé-
menraire de I'authenticité de ses sentiments.
Tous, nous avons des motifs de lui exprimer notre gratitude.
Le jour de la fête de l'Immaculée Conception, fête si chère à tout
salésien, nous nous unirons par la prière pour remercier le Seigneur
des bienfaits dont il a comblé les cinquante années de sacerdoce de
Don Ztggiotti. A notre action de grâces nous joindrons noue suppli-
cation. Nous invoquerons sur lui ces lui ces consolations que seul le
Seigneur peut donner à celui qui a tant fait pour Ia Congégation, non
seulement par ses activités mais surtout par I'exemple de sa vie de
religieux et de prêtre. Nous lui souhaiterons aussi pour l'avenir
d'autres années, nombreuses et sereines, comblées d'avance de la
récompense que le Seigneur lui accordera au jour fixé.

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-3-
La cél&raton du jubilée sacerdotal de notre cher Don Ziggtrotti
me fait penser à tous ces vénérables et valeurzux Salésiens qui célé-
breront, eux aussi, au milieu de la joie de leur communauté et de leur
province, leur propre jubilée sacerdotal.
Il s'agit de confrères qui, d'une façon ou d'une autre, ont conffibué
à construire la Congtégation à travers le monde. Dans la mesure j'en
suis informé, je ne manque jamais d'exprimer au nom de toute la Con-
gtégatton la reconnaissairce et l'amitié que nous devons avoir envers
ces heureux jubilaires.
Je profite de cette occasion pour rappeler à tous de quelle attention
tliale nous devons entourer nos confrères âgés. Ils ont consacré à notre
famille religieuse le meilleur de leur üe. Ils ont donc droit aux égards
afiectueux dela par' de ceux qui n'ont pas encore donné toute la mesure
de leur dévouement envers 7a Congrégation. N'oublions pas que ce
furent ces confrères âgés qui jour après jour, souvent au prix de lourds
sacrifices, ont édifié la réalité dont nous faisons partie et dont nous
tirons profit. Oublier cette vérité, ou ne pas vouloir en tenir compte,
ce serait non seulement faire preuve d'ingratitude mais aussi d'une cer-
taine cécité, d'une certaine irresponsabité face aux réalités, tant prG.
fanes que religieuses.
Je puis cependant dire, pour notre consolation, que j'aipu constater
avec quelle attention tliale et afiectueuse on entoure nos confrères âgés
et plus encore nos confrères malades. Je m'en réjouis. C'est cela qui
f.utla f.amile, la vraie famille chtétienne, pas celle que malheureusement
on rencontre çà et là, ces familles qui semblent avoir oublié les prin-
cipes d'amour contenus dans l'Evangile. Dans ces familles, hélas, Ies
gtands parents sont considérés comme des personnes encombrantes.
Notre famille religieuse est et se veut une famille unie et soutenue
per le lien vivant et acti. de la charité.
La réponse de nos provinces à mon appel en faveut des missions
Passons à la deuxième communication. Dans Ie précédent numéro
des Atti nous avons déjà parlé du départ en mission de cinquante con-
frères, pour la plupart des prêtres. Après avoir suivi un cours de ptépa-
ratioî, ils iront peu à peu rejoindre les postes qui leur ont été assignés,
en Amérique latine ou dans d'autres pays de mission.
A propos de ce troisième départ en mission des << Volontafues >>,

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4
ie voudrais faire patt de quelques réflexions. En premier lieu, je vou-
drais exprimer ma gratitude et celle de 7a Congrégarion aux provinces
dont sont issus ces Volontaires. En consultant la liste publiée par les-
derniets Atti vous avez pu vous rendre compte que ces Volontaires ne
proviennent pas seulement de I'Europe mais aussi de I'Australie et de
I'Asie.
J'exprime ma reconnaissance toute spéciale aux provinces, dont
j'admire la générosité. Elles sont nombreuses. Il me plalt de souligner
parmi ces provinces celles du centre de l'Europe et, pour la première
fois dans notre histoire des missions, la province de l'Assam ( Inde )
a fourni un prêtre récemment ordonné pour la mission des Carcha au
Guayémala.
Je cite ce f.ut parce qu'il me semble révélateur. Une province
essentiellement missionnaire comme celle de I'Assam se révéle capable
de répondre à son tour à I'appel de la solidarité en venant en aide à
un autre territoire de mission non moins nécessiteux que lui. Ce geste,
dicté par la foi et la chatité concrète, ne peut que pioduire de fruits
abondants. Je voudrais que des exemples comme celui-ci puissent vous
aider à être plus attentifs et plus disponibles pour entrer dans le jeu de
la solidarité fraternelle.
L'expérience nous suggère de lancer dès maintenant le nouvel appel
aux << Volontaires >> de 1'an prochain. En anticipant ainsi cet appel,
nous pensons pallier aux retards des départs en mission. L'idéal serait
que les réponses nous parviennent au cours des mois de janvier et de
février, de manière à pouvoir règler normalement toutes les démarches
nécessaires.
J'espère que pour l'année L977,L'année du Chapitre général spécial,
un bon nombre de prêffes et de coadjuteurs viendront s'offrir au Recteur
majeur pour I'Amérique latine ou d'autres territoires de mission.
Ce sera une façon très éloquente de démonter la vitalité spirituelle
et apostolique de la Congrégation. La vocation missionnaire est, en efiet,
un indice de vitalité apostolique, et plus encore, de vitalité religieuse
et spirituelle.
Vous trouverez plus loin, dans ce numéro des Atti, la 4e liste de Ia
solidarité fraternelle. I1 est réconfortant de constater comment tant de
provinces sont entrées dans le jeu de cette charité active à I'intérieur
de notre famille religieuse.
Ce mouvement de solidarité est d'autant plus réconfortant quand

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5
,il se manifeste dans des provinces et des maisons pauvres, qui auraient
-elles-mêmes besoin d'être aidées. Je pense, par exemple à notre province
''-
missionnaire de Cuenca
Irrd.. Mais je pourrais
en Equateur ou à la mission de Krishnagar
également citer d'auffes noms. Leurs dons,
en
si
humbles soient-ils, sont le {ruit de sacrifices souvent très durs.
L'exemple de ces provinces et des ces oeuvres devrait être, a mon
avis un rappel eficace pour tous ceux qui sont loin d'être dans
les conditions que nous avons évoquée§ et qui jusqu'à présent semblent
rester inrli#érentes aux besoins de leurs frères.
Nous devons nous rappeler qu'il est vain de prétendre aimer les
pauvres si nous ne faisons pas personnellement quelque chose pour
eux, si nous ne payons pas de notre propre personne, Nous avons
à l'intérieur même de la Congrégation d'authentiques pauvres. Ils sont
notre prochain le plus proche.
Le Congrès mondial des Anciens de Don Bosco
Au mois de septembre a eu lieu le premier congrès mondial des
Anciens de Don Bosco, réunis à l'occasion du premier centenaire de
leur organisation.
Je n'ai pas l'intention de m'attarder ici sur tous les détails de ce
congrès. D'autres le feront ou l'ont déjà fait. Tous ceux qui ont pris
paît à ce congrès auront rapporté chez eux les impressions dont ils
ont été les heureux témoins.
En ce moment je voudrais dire à tous que ce congrès nous a mis
en face de nos responsabiltés et nous a fait mieux comprendre quelle
doit être l'attention apostolique et éducative nous devons avoir pour
ce vaste champ d'activités que l'Eglise nous confie.
C'est dans ce sens que j'ai cru bon de préparer une lettre adressée
à toute la Congregation. Vous la trouverez dans une autre partie de
ce numéro des Atti. Je demande à vous tous de prêter à cette lettre
toute l'attention que mérite pareil sujet.
Convocation du Chapire général spécial
Vous attendez certainement que je vous dise quelque chose de
concret concernant notre Chapitre général special. C'est un désir légi-
time, je dirais même louable. J'accèderai donc aussitôt à votre attente.

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6-
Je commence par annoncer à toute la Congrégation que, conformé-
ment à l'Art. 128 de nos Constitutions, Ie Chapitre général spécial
s'ouvrira le 10 mai 1971, l0 heures, au siège de la nouvelle maison
généralice de Rome, Via della Pisana 1111.
Les gens du métier nous ont assurés que d'ici à cette date Ia Maison
généralice ainsi que la Maison de retraites et des congrès qui la pro-
longe seront en mesure d'aççusillil en temps voulu les membres du
Chapitre général.
A ce sujet, vous voudrez bien accompagner de vos prières les
travaux actuellement en cours, afin que rien ne vienrie porter préjudice
au programme prévu pour le Chapitre général.
Permettez-moi d'ajouter à cette communication rendant officielle
la date d'ouverture de notre Chapitre général. sffcial quelques in-
formations et quelques considérations assez importantes.
La deuxième série des Chapitres provinciaux spéciaux est à présent
achevée. Les résultats de leurs ffavaux ont été conÉés au Bureau
central de coordination, ils ont été mis en fiches pour servir dès à
prèsent à la réflexion des Commissions précapitulaires, et, plus tard, aux
délibérations du Chapitre gén&al lui-même.
Je désire exprimer ici ma satisfaction en même temps que ma
gratitude à tous ceux qui, pendant deux ans, ont ofiert leur collaboration
intelligente et généreuse aux ttavaux préparatoires du Chapitre. C'est
un signe évident de leur attachement à la Congrégation et du sens
de leur responsabilité fi.liale dans noffe efiort de renouveau.
De même qu'au début des travaux préparatoires j'avais adressé une
invitation personelle à chacun de vous, ainsi J'adresse aujourd'hui mes
felicitations et l'expression de ma gratitude à tous et chacun de
vous. Je crois pouvoir dire que vous avez pleinement pris part à la
préparation du Chapitre général special. Je ne connais pas encore le
pourcentage des réponses au questionnaire intin:Ié << Problèmes et
perspectives pour Ie deuxième chapitre provincial special »>. Mais je
puis déjà dire que votre participation a été sociologiquement remar-
quable et significative, et qu'elle a été nettement supérieure à ce que
l'expérience nous permettait d'espérer.
Je répète que tout cela est l'expression claire et réconfortante de
notre attachement à la Congrégation et qu'elle e§t aussi Ia mani{estation
du désir que chaque conÏrère a de voir notre Congrégation telle que

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7
I'a voulue Don Bosco et qu'elle soit en mesure de répondre convenable-
ment à l'attente de l'Eglise et aux besoins de notre temps.
Cette expression de notre corresponsabilité est d'autant plus ap-
préciable qu'elle a demandé de grands sacrifices à tous les confrères,
et surtout aux membres des commissions capitulaires provinciales. Je
sais bien que ces travaux en vue du Chapitre général' sont venus s'aiou-
ter à toutes vos préoccupations habituelles et qu'il a pris sur le temps
dont vous aviez normalement besoin pour refaire vos forces.
Cela confirme que le principe de la corresponsabilité et la méthode
de la << participation >> (sur lesquels les documents conciliaires et Per'
lectae Caritatis ont tellement insisté ) ne sont pas un prétexte ou un
alibi pour abaisser le tonus de la vie religieuse ou pour lui enlever de
son sérieux ou de ses exigences. Ils sont, au contraire, un encouragemert
à 7a gén&osité, à la disponibilité des con{rères et des communautés
afn de dépasser tout repliement individuel ou, pire encore, toute indiJ-
férence égoïste.
Les commissions ptécapitulaires
A présent, les travaux préparatoires au Chapitre général sont passés
du niveau local au niveau central. Cinq commissions précapitulaires ont
été formées, en telation avec les cinq grands thèmes. Les noms des
membres de ces commissions sont publiés dans une autre partie de ce
numéro des Atti. Dans chaque commision il y a un confrère qui a déia
pris part aux travaux de la première phase des travaux préparatoires
qui ont eu lieu à Rome, au cours de l'été 1969. De cette façon, une
certaine suite dans le travaux a pu être assurée. On a également fait ap-
pel à quelques Provinciaux et Délégués provinciaux qui prendront part
an Chapitre gén&al.spécial. Par leur présence ils assureront cette con-
tinuité indispensable entre les difiérentes phases des ravaux capitulaires.
Les commissions capitulaires travailleront du L0 décembre jusqu'à la
fin de février 197t, dans la maison de retraites de la Province romaine,
à la Villa Tuscolana. 11 a été demandé à ces commissions de préparer
les schémas qui serviront de base aux travaux du Chapitre gén&al spécial.
Et à présent, permettez-moi de vous faire part de quelques réfle-
xions qui m'ont été suggérées par l'approche du Chapitre général.

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8
Invitation à Ia prière
La pÉparution directe, personnelle et communautaire au Chapitre
général n'est pas terminée. Il ne peut pas et ne doit pas en être ainsi.
Au cours de ces prochains mois, elle doit au .ontràir. prendre une
autre forme, qui ne sera pas moins précieuse et indispensable. A la
phase des discussions, des confrontations, aux moments de réflexion et
de dialogue nous devrons ajouter plus que jamais la prière. une prière
accompagnée de ces dispositions intérieures qui déterminent une atti-
tude et commandent les activités, et sans lesquelles Ia prière perdrait
de son efficacité et de son authenticité. Nous avons besoin, d'une manière
absolue, de l'assistance du Saint-Esprit qui rend présent au milieu de
nous Ie christ seigneur, sans lequel nous ne pouvons rien faire. pour
nous mériter cette assistance nous devons donner à cette période qui
nous, sépare du Chapitre gén&al spécial un élan particulièrem"nt ,pi-
rituel et apostolique. Chaque maison, chaque province, la Congrégation
tout entière doit se mettre en << état de cénacle )>: nous devons nous
mettre en état d'attente humble et fervente, en compagnie de Marie
Auxiliatrice et de Don Bosco, afin de recevoir de l,Esprit ces dons
supérieurs et des semences de fécondité spirituelles que sont les charis-
mes.
Le climat de prière doit être proportionné à l,importance et à Ia
difficulté des devoirs qui incombent au chapitre général spécial. plutôt
que d'indiquer des formes de prière identiques pour tous, je préfère
laisser cela à l'initiative des provinces. Elles seront plus à même de
trouver l'expression la plus adéquate. Je suis srir que Ie mouvement de
prière et de ferveur ne sera pas moins ample que ne l,a été l,élan de
réfledon et de confrontations. Cherchons à y associer également nos
élèves, nos Anciens Elèves et nos coopérateurs. Là où cela est possible
qu'on y intéresse également des communautés de religieuses, des asso-
ciations religieuses, nos paroisses, pour que tous nous soutiennent de
leur prière.
Je serais heureux d'êre informé par les Provinciaux de ce qui
aura été fait en ce sens.
Nous nous sentons enrichis
Une autre réflexion m'a été suggérée par les informations qui me
sont parvenues sur les travaux des deuxièmes chapitres provinciaux spé-
ciaux.

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9
Je désite profiter de cette occasion pour remercier de tout coeur
tous les Chapitres provinciaux qui, tout au long de leurs travaux, ont
tenu à exprimer au Recteur majeur et aux Supérieurs leurs sentiments
de tlial attachement à Don Bosco et à la Congrégation.
<< Nous nous sentons tous intellectuellement, spitituellement et pas-
toralement plus riches, en tant que religieux et en tant que salésiens ».
Voilà, en résumé, l'impression qu'on a ressentie çà et là, après deux
années de travaux plutôt rlifficiles. Il me plaît à penser que cette im-
pression est un peu celle de toute la Congrégation.
Comme je vous l'ai déjà dit dans la lettre précédente, les chapitres
provinciaux se sont déroulés, dans la plupart des provinces, dans un
climat de charité et de liberté, de tesponsabilité et de respect. Les dis-
cussions se sont faites en plein loyauté et franchise; les dialogues
étaient quelques. fois très animés, passionnés même, mais à la fin, les
participants se sont tous trouvés plus riches. Compte tenu des nuances,
la constatation générale à propos des chapitres provinciaux a été la sui-
vante: <( Nous avons été obligés de réfléchir, d'approfondir les lignes
fondamentales de notre vie religieuse et de notre activité pastorale.
Nous avons été confrontés à nous-mêmes dans la mesure nous nous
sommes laissés intetpeller par le Christ, par l'Eglise, par Don Bosco,
par les jeunes et les hommes de notre temps >>.
Il est sorti de ces confrontations un matériel précieux pour les
travaux du prochain Chapitre gén&al spécial. Il en est sorti aussi, j'en
suis sûr, un sens plus vif de l'urgence de la mission à laquelle nous
avons été appelés. Il en est sorti, par conséquent, un sens plus vif de
cette responsabiiité qui incombe à chacun de se tenouveler intétieu-
rdeemseanmt -issioinn. justitia et sanctitate veritatis - pour ême à la hauteur
Si Ie dialogue universel de Ia Congrégation ne nous aidait pas à nous
mettre dans de telles dispositions d'âme, le Chapitre général spécial
produirait peut-être d'excellents documents et de sages directives, mais
il ne rejoindrait nullement, ou que très peu, le but que I'Eglise lui
a assigné.
La rcctitude du coeur
Pout que cet enrichissement spirituel ne soit pas simplement une
impression de quelques-uns, mais une réalité pout tôus, il me semble
*

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-10-
qrr'il y a une vertu qui nous est particulièrement nécessaire: la recti-
tude du coeur.
Je Ia considère comme une vertu symphonique »>, d'autres
vertus fondamentales viennent s'y fondre et s'y développer corlme
les thèmes d'une même symphonie. Cette vertu implique surtout une
parfaite pureté d'intention dans notre démarche de renouveau. Ce qui
imForte pour nous ce n'est pas la victoire de note point de vue par-
ticulier (que chacun a pu exprimer à su guise). I1 s'agit encore moins
de défendre notre tranquillité qui sous le couvert de la fidélité n'est que
Il formalisme. s'agit non plus d'une attente messianique désincarnée,
dénuée de tout sens du concret. Ce qui importe, pour un coeur droit,
è'est que la Congrégation sadre interprêter et vivre Ie message que
Dieu confie aujourd'hui.
C'est pour cela que la droiture du .coeur comprend une humilité
nous rend disponible à la voix de Dieu. Humilité de l'homme
qui sait que Dieu n'a donné à personne l'exclusiüté de la vérité, et
qui, par conséquent, sait et veut écouter. Humilité du chrétien qui est
intimement persuadé que le message que le Père céleste adresse à cha-
cun et à chaque communauté s'insète nécessairement dans Ie message
universel de son Fils, lequel I'a conté à toute l'Eglise guidée par ceux
que l'Esprit-Saint a choisi pour la gouverner..Sans cela, les individus et
les communautés ne tarderaient pas à perdre le contact vital avec la
source, ou bien, selon l'expression de Paul VI, ils deviendraient << des
ruisseaux qui ne deviennent jamais rivière ».
L'humilité du Salésien, conscient de ses propres limites et de sa
place au milieu de ses frères, fait qu'il ne drerche pas tant une nouvelle
CongÉgation que de rendre toujours plus fécond et plus adapté au
temps présent le charisme qui a été donné à Don Bosco en tânt que
fondateur. Ce Salésien est convaincu qu'il ne peut exister qu'en réfé-
rence à Don Bosco, à I'exemple de sa vie, de ses réalisations, de ses
paroles et de ses éctits, Une telle dépendance le pousse à une étude
plus intense de la tgue de Don Bosco. Elle n'est pas ressentie par lui
comme une d:atne qui pèsetait sur la marche ou la rallentirait, mais
comme une lumière qui illumine la route et pennet une démarche plus
Il assurée et plus courageuse. s'agit, pour employer I'expression d'un
conférencier au couts d'un récent cours de théologie, d'une concordance
délicate doit réaliser équilibre entre les deux pôles: l' << anamnèse »>
(tdélité aux origines) et la << prophétie » (la lecture attentive de l'E-

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- 11 -
vangile, et, pour nous autres, la transcription fidèle du charisme de Don
Bosco pour notre temps ).
Avec l'humilté nalt aussi la droitute du coeur, l'espérance qui ne
déçoit pas. Le coeur droit, tout en cherchant de toutes ses forces à
écouter et à mettre en pratique le message de Dieu, attend en même
temps du Seigneur la grâce de comprendre la Parole de Dieu et la
force de la mettre en pratique. Ce salésien trouve ainsi le secret de la
sérénité et de l'optimisme chrétien et salésien, tout en étant bien con-
scient des faiblesses humaines et de Ia ditrculté des problèmes qui
tourmentent aujourd'hui l'humanité, l'Eglise et la Congrégation. Il sait
en qui il a mis sa conÉance: en Jésus crucifié, ressuscité et touiours
vivant.
La fonction législative revient exclusivement au Chapitre général
spé"i"1
Encore une aume réflexion que je désire vous communiquer à propos
des chapitres provinciaux. Ces chapitres ont constitué une phase inter-
médiaire, orientée vers le Chapitre gén&al spécial. Ils n'avaient donc
rien de définitif. Les idées qui ont iatlli au cours de ces réunions, les
choix qui ont été formulés devront maintenant être confrontés avec le
panorama plus large et plus universel du Chapitre général' Ils ne peu-
vent donc pas être considérés comme des délibérations ayant force de
loi. La fonction législative est réservée exclusivement au Chapitre
général.
L'enrichissement dont je parlais il y a un instant doit également
servir à cela: à nous petsuader que si déjà une confrontation au niveau
des maisons et des ptovinces a été pour nous une expéri:nce enrichis-
sante, d'autant plus une confrontation au niveau mondia[, chargée de
l'apport de toutes les expériences des ptovinces.
Il est donc raisonnable et nécessaire d'adopter une attitude d'attente
confiante et disponible, sans vouloir prétendre précéder les décisions
du Chapitre général et sans poser dès à présent des conditions person-
nelles à leur acceptation.
La parole du Père
Encore un mot. Nous nous inspirerons pour cela filialement de Don
Bosco. A I'occasion du premiet chapitre génétal de la Congrégation,

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qui s'était ouvert le 5 septembre 1877 à Lanzo, Don Bosco dit entre
autres: << Nous entreprenons une chose ffès importante pour notre
Congrégation ». Et il avait raison. Il me semble que nous pouvons dire
la même chose aujourd'hui, à la veille de notre prochain chapitre gé-
néral spécial.
Don Bosco rappelait alors à ceç salésiens de la primière heure qu'ils
ne devaient avoir en vue que la gloire de Dieu et le bien salvifique des
âmes et que, réunis au nom du Christ Sauveur, Celui-ci ne pouvait pas
les priver de sa présence lumineuse et récon-fortante.
Telle est I'invitation et tel est le souhait que, au nom de notre
1Ère commun, je vous adresse.
Unis dans un même charité et dans une humble recherche de la vo-
lonté de Dieu pour le"vrai bien de la Congrégation et des âmes, nous
pourrons espérer que le Christ Seigneur sera présent au milieu de nous
et qu'il nous indiquera la route pour arriver au but.
En cette même occasion, Don Bosco invita les Salésiens << à metffe
le Chapitre gén&al sous Ia protection de Marie Auxiliatrice >>. << Made,
dit-il, est la lumière des aveugles. Prions-la pour qu'elle daigne illuminer
nos pauvres intelligences pendant toute la durée de nos réunions >>.
Nous sentons vibrer dans ces paroles tout l'amour et toute la con-
fiance que Don Bosco mettait en Ia Vierge Marie, au nom de laquelle
surgirent toutes les nouvelles entreprises dans notre Congrégation.
Sut son exemple, attenti{s à son invitation paternelle, plaçons avec
un coeur filial notre Chapitre gén&al sous la protection de la Vierge
Auxiliatice. C'est à elle que nous confions notre projet. Que le sainte
Vierge soit notre guide pour toute la durée de notre chapitre, << iter
para tutum )>, pour que celui-ci réponde pleinement à l'attente de l'E-
glise, des âmes, de la société.
Pendant que ce numéro des << Atti )> commençait déià à passer sous
presse, i'ai reçu I'heureuse nouvelle de Ia reconnaissance officielle de
deux miracles faits sur l'intercession du Vénérable Don Rua. Une telle
reconnaissance constitue, comme vous Ie savez, le derniet pas avant
la béatification.
Je me réserve de revenir sur ce suiet qui est pour la Congégation
non seulement un motil de grande ioie mais aussi, a l'approche de
notre chapitre général, un heureux rappel à cet amour et à cette fid&
lité à Don Bosco, dont Michel Rua a été Ie magnifique exemple.

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_t3_
Tout en vous invitant à rendre gtâces au Seigneur pour le don qui
est fait à Ia Congrégation, ie vous invite aussi à approfondir notre con-
naissance de celui a été non seulement le ptemier successeur de Don
Bosco mais aussi Ie compagnon fidèle et filial pendant les débuts diffi-
ciles de Ia Congrégation.
Je vous prie de recevoir, tous et chacun, en même temPs que mes
salutations très cordiales l'assurance d'un souvenit quotidien dans ma
prière.
P. Luigi Ricceri
Recteur maieur

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Les Anciens élèves Salésiens
Lettre du Recteur nzajeur à l'occasion d.u Cerutenaire de I'Organisation
des Anciens Elèues..
Bien chers Confrères,
Le << Congrès Mondial des Anciens Elèves de Don Bosco »>, qui
s'est déroulé à Turin et à Rome du 17 au 23 septembre dernier, à
l'occasion du Centenaire de I'Organisation, nous a fait constater avec
évidence l'ampleur du Mouvement de nos Anciens Elèves, organisé
aujourd'hui en 60 Fédérations Nationales, er l'action spirituelie qu'il
peut exetcer dans Ie monde par ses membres et ses Associations.
Il y a un fait qui m'a surtout ftappé durant le Congrès: j'ai entendu
les Anciens Elèves demander, je devrais plutôt dire implorer, avec
insistance un plus vif intérêt de la Congrégation à leur égard.
Ce fut une preuve de lien affectueux envers nous, sur la ligne de
ce sentiment qui anima les Anciens Elèves de Don Bosco, il y a 100
ans, mais ce fut plus encore un appel qui ne doit pas ne pas être
écouté et auquel je désire répondre concrètement, comme je l'ai pro-
mis. Et je Ie fais par cette exhortation que je vous adresse à rous,
partout vous ttavailliez dans le monde salésien et à n'importe quel
niveau de responsabilité. Ceux qui ont été présents à Turin peuvent
comptendre I'impulsion à laquelle ce Mouvement obéit et les résultats
auxquels il tend.
Nous, Salésiens, tout en regardant avec une satisfaction légitime,
en même temps que les Anciens Elèves, le chemin parcouru en ce
premier centenaire, nous devons et nous voulons plus proches de nos
Anciens Elèves et être leurs animateurs plus actifs et plus eficaces
en vue des nouvelles, et nous espérons, plus valables réalisations
qu'ils envisagent en ce deuxième Centenaire.

2.5 Page 15

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_15_
A I'exemple de Don Bosco et de ses Successeuts
Notre attitude vis-à-vis des Anciens Elèves tire sa première origine
de I'exemple de Don Bosco. Don Bosco a d'abord suivi individuellement
et occasionnellement ses Anciens Elèves, puis il s'est bientôt occupé de
leur organisation.
Il a vu, en efiet, avec sympathie et il a encouragé de toutes manières
les réunions annuelles qui se faisaient à l'occasion de sa fête patronale,
il a créé dans l'esprit cordial de famille le climat qu'il voulait instaurer
entre les Salésiens et les Anciens Elèves, il a défini clairement les
finalités du mouvement naissant, l'assistance spirituelle aux Anciens
Elèves eux-mêmes et leur préparation comme chrétiens larcs pour le
service de l'Eglise et de la société, il a vu en eux des porteurs de son
esprit parmi iet homm.t et il s'est préoccupé d'en faire de valides
collaboiaterrrs de ses oeuvres en les invitant à s'inscrite parmi les
Coopérateurs Salésiens. Dans I'organisation primordiale, possible à
cett; époque, il y avait toutes les conditions préalables pout des
développements ultérieurs et les contenus idéals pour une grande Asso-
ciation de Laîcs dans l'Eglise.
Les ptemiers Successeurs de Don Bosco ont encouragé, par tous
les moyens, l'idée de Don Bosco sur les Anciens Elèves et ils ont eu
un double mérite: ils ont donné vie, les premiers parmi toutes les
autres institutions du genre, à une véritable organisation d'Anciens
Elèves à caractère unitaire et mondial, et ils ont compris que l'Asso-
ciation des Anciens Elèves devait avoir une organisation de type laîque,
comfire l'a enseigné ensuite le Concile Vatican II' L'histoire des Anciens
Elèves Salésiens, dans les premières décennies de notre siècle et dans
les difiérents pays, que nous connaissons peutétre trop peu, prouve
qu'ils ont été parmi les avant-gardes des Associations de laîcs qui ont
pÉparé des temps nouveaux dans la vie de I'Eglise.
Paternité spirituelle
Le devoir de notre intérêt pour les Anciens Elèves se trouve
implicitement dans l'essence même du système éducatif de Don Bosco.
En citant les raisons en faveur su Système préventif, le Saint afirme
entre autres choses: << L'élève sera touiours plein de respect envers
l'éducateur et il se rappellera toujours avec plaisir l'éducation qu'il

2.6 Page 16

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-16-
a reçue, et il considérera toujours comme des pères et des frères ses
maîtres et Ies autres supérieurs »>.
Ces paroles sous-entendent une réalité très profonde. Lorsqu,un
jeune garçon prend contact avec un Salésien, Ia rencontre n'a jamais
lieu par hasard. La Providence a conduit à la renconue et elle confie,
pour toujours, un devoir sacré à l'éducateur: un lien de paternité
s'établit entre lui et le jeune garçon, et à partir de ce moment naît
pour le Salésien une responsabilité indéclinable, surrour pour ce qui
regarde les intérêts spirituels.
C'est dans ce sens qu'il faut entendre la paternité salésienne et
c'est sous cette lumière que l'on peut comprendre ce que Don Bosco
demandait avec amour à ses Anciens Elèves: << Appelez-moi toujours
Père >>. L'éducateur reste pour touiours, dans I'ordre spirituel, le père
des jeunes garçons que le Seigneur lui a confié au cours des années.
Les Anciens Elèves, centre d'intérêt de la Congrégation
Notre Congrégation a comme but fondamental de son apostolat
l'éducation des jeunes. Mais l'éducation des jeunes n'est pas une fin
en soi. Notre but, dans toutes nos oeuvres de jeunes, est essentiellement
celui d'arriver à former des laïcs adultes, bien préparés spirituellement,
humainement et professionnellement, pour les insérer dans la société
et animer chrétiennement celle-ci. Avec une largeur de vue tout à fait
sienne, quand il éduquait les jeunes, Don Bosco avait toujours pour
but d'en faire, quand ils seraient devenus des adultes, des instruments
conscients et valides pour la solution des grands et graves problèmes
de la société. Son mérite a été de proposer des finalités sociales con-
crètes à son apostolat parmi les jeunes; renoncer à ces perspectives
d'apostolat serait le vider de ses buts éducatifs. Nous serons cependant
fidèles à notre mission si nous nous trouvons aux côtés de nos jeunes
Anciens Elèves au moment ils quittent nos oeuvres pour s'insérer
dans Ie monde et si nous continuons d'être leur guide au fur et à
mesure qu'ils devront assumer leurs responsabilités dans le domaine
Lamilial, social et professionnel.
L'efficacité de notre mission éducative n'est pas tant mesurée par
Ie nombre de nos élèves ou par de brillants résultats scolaires ou par
d'autres succès dans les activités variées propres aux jeunes, mais par
leur connexion pratique avec les enseignements que nous leur aurons

2.7 Page 17

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_17_
donnés et par l'incidence chrétienne concrète que ceux-ci, devenus
adultes, autont su exercer dans l'Eglise et dans la société.
Tout ceci nous impose un travail sérieux pour les Anciens Elèves,
un travail organisé, non pas marginal, mais inséré parmi les activités
propres à la communauté. Nos oeuvres, en efiet, ne s'épuisent pas dans
Ie rapport des jeunes années, mais elles atteignent la plénitude de leur
but dans le rapport efÊcace que nous aurons su maintenir avec les
Anciens Elèves. Pour illustrer l'incohérence que nous manifestons en
ne nous intéressant pas comme il convient aux Anciens Elèves, j'ai
employé, en une autre circonstance, l'image du semeur qui laboure
son champ, jette la semence et puis ne se préoccupe pas de la moisson.
C'est, me semble-t-il, une sensibiüté déficiente et nuisible que nous
devons ffop souvent nous reprocher.
Ce que I'Eglise nous demande
Tout en donnant de l'importance à la vocation apostolique des
laïcs, à leur spiritualité, aux divers secteurs d'activité auxquels ils
peuvent se consacrer et aux caractéristiques de leur action, le Concile
Vatican II a recommandé, à plusieurs reprises, au clergé et aux institu-
tions religieuses la préparation des laîcs, à qui on atmibue aujourd'hui
une mission irremplaçable dans l'Eglise. La déclaration << Sur 1'éducation
chrétienne des jeunes» (n.8) exhorte en ce sens les éducateurs:
<< qu'ils continuent
suivre les élèves de
-leurys
cliotn-osenils-
et
après la fin du cycle d'études, à
de leur amitié', ainsi qu'au moyen
d'associations particulières pénétrées d'un véritable esprit d'Eglise »>.
La recommandation a pris, à travers la parole pressante du Pape, l'accent
d'un appel angoissé. Elle résonne plus encore dans notre coeur que
dans nos oreilles la parole que Paul VI a adressée à nos Anciens Elèves,
lors de l'audience du 23 septembre dernier, à l'occasion des fêtes du
Centenaire: << Aimez votre Association, soyez-lui fidèles, et efforcez-
vous surtout de toutes vos forces à en rayonner I'esprit chez les autfes,
par un témoignage chrétien franc, ouvert, généreux, dispensateur de
sérénité et de joie, conforme aux enseignements de Don Bosco. Le
monde qui vous entoure a un besoin urgent de ce témoignage. C'est
l'Eglise qui vous le demande aujourd'hui pat la voix autorisée du
Concile Vatican II ».
Puisque notre apostolat s'exerce principalement dans l'éducation
tt

2.8 Page 18

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-18-
des jeunes, il appartient à une institution religieuse, comme la nôtre,
de répondre à l'appel pressant de l'Eglise et de préparer ces laïcs adultes
qui peuvent apporter un témoignage chrétien patmi les hommes et
assumer des positions de responsabilité et aussi de guide dans le
champ de I'apostolat laïc. C'est le premier de nos devoirs dans l'Eglise.
Il est vrai que, par le passé, le Mouvement des Anciens Elèves a donné
beaucoup de ses hommes pour ce service de l'Eglise, et que beaucoup
de ses meilleurs éléments ont été aussi les animateurs des Associations
Catholiques les plus variées; mais je voudrais souligner l'exigence de
ne pas trop nous satisfaire de tout ce qui a été réalisé dans le passé.
I1 {aut faire davantage, beaucoup plus, et mieux. Nous pouvons et
nous devons le faire'pour donner à I'Eglise les hommes dont elle a
besoin, spécialement à notre époque.
Une réponse concrète et spécifique aux exigences de l'Eglise aujour-
d'hui peut être donnée par nous en ce secteur et nous pouvons, sur
cette ligne, nous insérer pratiquement et avec grande efficacité dans
le grand mouvement rénovateur du Concile. A cela nous disposent
l'esprit même de Don Bosco si proche des requêtes des. hommes de
notre époque, l'universalité de notre expansion dans le monde, le
nombre de nos Anciens Elèves et leur présence dans chaque secteur
de la vie sociale, ce sens de responsabilité, d'ouverture et d'adhésion
aux intérêts de l'Eglise qui doit nous üstinguer dans chaque de nos
activités. C'est une occasion à laquelle nous ne devons pas manquer
pour rendre à I'Eglise avec humilité, mais en même temps avec la
générosité de Don Bosco, un service on peut plus actuel. Le secteur
toujours plus étendu de nos Anciens Elèves païens correspond aussi
à une préoccupation missionnaire de l'Eglise.
S'adapter aux temps
Pour autant que nous puissonb nous inspirer du passé pour retrouver
le splendide climat spirituel dans lequel est notre Mouvement des
Anciens Elèves, nous devons reconnaître que Ie monde a marché et
que nous devons donc nous adapter aux exigences nouvelles. Il n'est
pas difficile de les identifier.
Aujourd'hui, les laïcs n'acceptent plus les formes de paternalisme
qui limitent cette autonomie dans leur action reconnue par l'Eglise
elle-même, mais ils veulent assumer directement la responsabilité de

2.9 Page 19

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_19_
leurs Associations en vue d'atteindre leurs buts patticuliers. Je ne vois
pas que cela soit inacceptable, quand on reconnâlt nos comlÉtences dans
le domaine spéci.fiquement spirituel et salésien.
Aujourd'hui, les laïcs, spécialement les jeunes, n'entendent plus
Iimiter les intérêts de leurs associations à des rencontres de caractère
sentimental, de banquet et récréatif ou des buts vagues et, ie dirais,
académiques: ils veulent des engagements personnels de travail, des
centres d'intérêt précis, des réalisations concrètes. S'ils ne sont pas
satisfaits en cela et si on veut demeurer dans la position d'exécutzurs
passifs et sans responsabifité, les meilleurs nous abandonnent et vont à
la recherche d'autres groupes pour affirmer leur capacité d'engagement.
Ils demandent, plus qu'on ne croit ordinairement, des intérêts spirituels,
une ouverture aux problèmes essentiels de la vie et du monde, un
dialogue comme moyen d'enrichissement. Les laïcs n'acceptent plus les
formes et les contenus du passé uniquement en vertu de certaines
traditions ou par respect vis-à-vis des autorités extrinsèques: ils veulent
une coffespondance aux choses, aux hommes et aux situations de notre
époque, une compréhension de leur sensibilité.
On ne peut plus ainsi limiter les intérêts et les activités à 1a vie
interne de l'Association, comme pour faire des membres une élite de
privilégiés: on aime des telations avec d'autres associations une ouver-
ture au monde, une colnmunication avec les voisins et avec ceux qui
sont au loin.
Ce sont les << signes des temps >> qu'il faut savoir comprendre avec
promptitude et savoir favoriser, mais avec ce seîs de sagesse et d'équi
libre que Don Bosco nous a enseigné au moment même il a eu une
attitude d'adaptibilité et d'ouverture aux valeurs et aux caractéristiques
propres à son époque. L'histoire de nome Mouvement des Ancient
Elèves, si nous avions l'occasion de l'étudier, nous démontrerait que
les Associations ont été florissantes d'une activité exubérante
les ressources spirituelles de la tradition ont su se rallier à I'exigence
vivante du mfieu et des temps.
Un examen de conscience
Si nous considétons le Mouvement des Anciens Elèves tel qu'il
s'est manifesté en ces 100 années de vie, nous pouvons constater des
réalisations réconfortante. Le Congrès du Centenaire lui-même nous
en a donné la mesure.

2.10 Page 20

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-20-
Mais il y a aussi difiérents éléments négatifs à relever. Et nous
devons le faire avec humilité et franchise. Les générations passées ont
toutes été très engagées dans le travail parmi les jeunes, sons une
poussée toujours plus pressante d'expansion: cela a trop souvent dé-
tourné l'attention et l'intérêt pour le salésianisme, engagement néces-
saire dans le secteur des Anciens Elèves. De sont venues les autres
conséquences pratiques: les confrères délégués au soin des Anciens
Elèves ont fait défaut, ou bien ils n'ont pas eu une conscience exacte
de leur travail, ou bien ils n'ont pas été mis en état de s'engager, ou
bien ils ont manqué de moyens et d'aides pour la mise en place sérieuse
de cette activité.
Nos communautés sont souvent demeurées pratiquement détachées
de ce secteur et, dans la programmation des difiérentes initiatives, les
Anciens Elèves sont demeurés en dehors de leurs intérêts. En laissant
de côté d'autres éléments, que je ne vais pas analyser ici, je relève
que nous n'avons peut4tre pas surtout pÉpaÉ nos élèves à passer
dans le Mouvement organisé des Anciens Elèves. Il ne s'agissait pas
seulement de les informer de I'existence de I'Association, mais bien
de les éduquer à leur insertion dans une vie associative libre, après la
vie plutôt protégée et réglée par l'expérieur de leur jeunesse. Il fallait
suscitet leur intérêt personnel pour les problèmes religieux, les ouvrit
au devoir de la charité, et alimenter systématiquement en eux le sens
communautaire de la vie et le besoin et le goût de s'associer pour
rendre service aux autres. Ce sont des idées que j'ai illustrées dans
ma lettre précédente sur Ie sous-développement. Comme vous le voyez,
ce sont des idées << vraies » et par là-même périodiques.
Tout cela les aurait amenés à continuer le contact avec nous, contact
grâce auquel ils auraient pu réaliser leurs aspirations. Nous ne les avons
pas sensibilisés à cet engagemenr qui les attendait, à la sortie de nos
écoles, et nous n'avons pas non plus su créer le climat, leur donner les
instruments et nous n'avons pas surtout ptépaté et consacré les per-
sonnes nécessaires et capables de les accueillir. C'est ainsi qu'en trop
de cas s'est vérifiée une dispersion; et nous sommes peut+tre demeurés
satisfaits, avec une illusion trop facile, de démonstrations de cordialité
et d'enthousiasme qu'ont pu nous donner un certain nombre d'Anciens
Elèves, lors de rencontres plus ou moins occasionnelles.
Bien chers Confrères, pour répondre réellement à ses fins, notre
travail éducatif doit se préoccuper de mettre entre nous et les jeunes

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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-2L-
de nos oeuvres les conditions systématiques et efEcaces préalables pour
continuer à se développer durant toute la vie. C'est là la manière
d'assurer une véritable fécondité à tant de nos fatigues.
Notre devoir auiourd'hü
De tout ce qui a été &t découlent des conséquences bien claires
et concrètes. Notre premier devoir consiste essentiellement à prendre
conscience que nous intéresser aux Anciens Elèves est une tâche
strictement salésienne, inhérente à notre qualification d'éducateurs et
non pas quelque chose de plus ou qui ne nous regarde pas. Cette
conviction doit se former à tous les niveaux: à celui de ceux qui
doivent donner les directives et choisir le personnel en le mettant à
même d'exercer sa charge; à celui des aumôniers qui doivent afironter
cette charge avec la même diligence que celle qu'ils mettent à templir
toute occupation salésienne assignée par l'obéissance. Tous les Confrères
doivent aussi se sentir spirituellement et personnellement responsables
de lzurs anciens élèves; et enÉn, la communauté toute entière doit
considérer le secteur des Anciens Elèves comme sien et faisant partie
intégrante du travail de la communauté éducative salésienne elle-même.
Le réajustement de nos oeuvres peut et doit se faire dans beau-
coup de secteurs, mais il consiste certainement aussi à savoir donner
l'attention juste et proportionnée à toutes nos tâches éducatives et à
en soutenir l'accomplissement en harmonie avec le but général de notre
apostolat. I1 ne fait aucun doute qu'il faut tenir compte de ce soin des
Anciens Elèves dans ce travail de réajustement; il doit prendre sa
iuste place dans la réflexion des Confrères et parmi les activités dont
la communauté doit se sentir responsable.
Avec la conscience de f importance de cette tâche éducative nous
devons nous faire des idées claires sur la finalité que nous voulons
atteindre avec notre travatl parmi les Anciens Elèves.
Après ce qui a été dit jusqu'ici, iI n'est pas dificile de définir ces
buts. Elle réclame de nous, en premier lieu, I'efiort en vue d'une for-
mation spirituelle, toujours nouvelle et touiours plus élevée, de nos
anciens élèves. Nous savons qu'avec eux nous devons crèer un climat
cordial de famille et d'amitié, que nous devons être présents avec une
compréhension humaine aux évènements heureux et malheureux de
leur vie et nous devons constituer avec nos Associations de vrais
centres pour des rencontres de sérénité, de détente et de véritable

3.2 Page 22

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-22-
amitié. Les Anciens Elèves ont besoin de tout cela. Mais persuadons-
nous bien que tout cela ne srrfFt pas: ils sont plus sensibles qu'on ne
le pense à noue intérêt pour ce que Don Bosco appelait << les afiaires
de l'âme >> et c'est pour cela que nous devons mettre nos rapports avec
eux sur ce plan de véritable assistance spirituelle.
Certes, tous ne sont pas susceptibles de la même action. Je connais
bien la gamme exffêmement variée des situations qu'on nous présenre,
depuis celui qui doit être ramené de Ioin à Dieu jusqu'à celui qui doit
êue mis sur la voie d'un christianisme intégtal et engagé. Mais avec
des formules et en des moments rli#érents le but est unique et touiours
identique. Ce soin spirituel des Anciens Elèves nous prépare à atteindre
un autre but: celü de les aider à s'insérer eficacement dans les difiérents
secteurs de la vie familiale, professionnelle et sociale. C'est ainsi que
nous formons I'homme tout entier et que nous le préparons à apporter
son apport constructif à la société. Ce but n'est pas présomptueux,
même si on ne regatde que le nombre, I'expansion et la position occupée
par tant d'Anciens Elèves dans le monde. Ce sont ces vastes perspecti-
ves et ces grands idéals qui donnent l'impulsion aux entreprises et aux
sacrifices de notre apostolat.
Je voudrais ajouter un mot sur la figure du Délégué, élément
réellement déterminant pour la vitalité des Associations. Dans toutes
les renconffes, les Anciens Elèves reviennent avæ. la même insistance
sur la fonction irremplaçable du Délégué salésien, tout en demandant
que la responsabilité de I'organisation soit de leur compétence. Le
Délégué a son rôle très particulier comme guide spirituel de l'Asso-
ciation, animateur de toute activité, responsable de la fidélité à I'Egüse
et à Don Bosco, uait d'union avæ, la Congrégation Salésienne. La
figure du Délégué Salésien << factotum »>, qui abandonne ses prérogatives
pour exercer celles des autres, doit disparaître. En même temps doit
être dépassée la mentalité de celü qui le considère presque en marge
de la vie de la maison, à la recherche d'évasions personnelles. I1 doit
être partie vivante de la communauté dans une occupation qui coordonne
et intègre le travail des confrères avec la portion la plus nombreuse de
ceux que Dieu a confiés à notre responsabilité, celle des Anciens Elèves.
Naturellement, le Délégué iloit agir fidèlement sur cette ligne, engagé
<< verbo et opeie » à réaliset les diverses tâches décrites ci-dessus en
évitant avec soin toute déviation dans son activité et, avant tout, dans
sa vie de Salésien.
,L

3.3 Page 23

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Deux remarques
-23-
IlJe désirerais terminer sur une double remarque.
arrive souvent d'entendre des Confrères se plaindre de devoir
limiter leur action exclusivement à la classe ou à une activité parmi les
jeunes sans possibilité d'un apostolat direct parmi les adultes. J'ar déià
écrit, en une autte circonstance, que l'école, le patronage, l'assistance
elle-même sont un apostolat authentique, quand on Ie fait avec coeur
et but pastotal. J'ajoute maintenant que le champs très va§te des An-
ciens Elèves se prête excellement pour satisfaire l'aspiration légitime
à un travail parmi les adultes, pour ne pas parler aussi des Coopérateurs,
etc. L'engagement est plus étendu qu'il ne semble, quand on considère
la vaiété d'initiatives que nous pouvons ptomouvoir. Celui qui en
fait l'expérience, avec un véritable zèle sacetdotal et salésien et non
en vtre d'une évasion personnelle, sait quel réconfort est réservé à celui
qui travaille patmi les Anciens Elèves, quels résultats il peut recueillir.
Je veux dire dire un mot de l'un d'eux en particuliet' Le travail
au milieu des Anciens Elèves nous aide dans notre apostolat au milieu
des jeunes. Il peut patticulièrement arriver que celui qui est trop
exclusivement renfermé dans le cercle de l'école, de la discipline, des
loisirs au milieu de nos garçons, perde le contact et la connaissance de
la vie réelle du monde auquel nous devons préparer nos élèves. Il peut
en résulter une éducation infantile, peu ouverte aux exigences des
adultes, détachée de la réalité. Quand, au contraire la maison est
ouverte à un juste contact avec les Anciens Elèves, on fait une large
expérience de la vie à travers tous les problèmes que les Anciens plèves
portent avec eux. c,est précisément par cette voie que les _salésiens
l".ru"rrt devenir plus sensibles et plus mûrs à leurs tâches d'éducateurs.
Le, anciens élèvàs se font en quelque sorte les maîtres de leurs édu-
cateurs.
Je voudrais, en second üeu, que les Anciens Elèves, disséminés
dans l'ensemble composite de la vie civile forment comme un prolon-
gement et une couronne de nos oeuvres, puissent témoigner par leur
vie et leur activité que nos maisons sont plus que des serres de pro
tection pour la formation de nos jeunes gens: qu'elles sont et qu'elles
veulent être d'authentiques centres de rayonnement d'action apostc
lique dans les milizux les entourent. Avec les Anciens Elèves, notre
".iion r" prolonge en dehors de nos communautés, pénètre dans. les

3.4 Page 24

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_24_
familles, dans le milieu de travail, dans la société et dans l,Eglise,
Le- témoignage personnel de foi chrétienne peut, certes, être déjà très
eficace: mais on obtient beaucoup plr* eniore si les Ancien, blèrr",
sont organisés en Association. une Association organisée avec des
critères conformes "à notre temps incarne, d'une manière plus visible
et convaincante, une idée et, avec ses idées, elle s,en fait une promotrice
plus large et plus efEcace.
Pour une Congrégation rénovée
En suivant les directives du Concile, nous voulons aujourd,hui une
congrégation renouvelée dans ses formes d'apostolat, sainement ouverte
au monde et insérée en lui pour l'animer chrétiennement, conforme
aux temps et aux milieux elle travaille, capable de comprendre les
graves problèmes de l'Eglise et de la société et d,y apporter sa parr
de solution, avec l'intention d'agir non pas isolément, hais en com-
munion avec toutes les autres organisations et mouvements catholiques.
Je pense que l'apostolat très vaste au milieu des Anciens Elèves, s,il
est bien compris et mieux réalisé dans un climat de renouvellement
authentique et constructif, peut être un élément non secondaire de
notre apport aux besoins de l'Eglise et de la société aujourd,hui.
Que Ia date centenairc que nous avons célébrée nous ouvre à cette
petspective, qu'elle nous en fasse comprendre l'urgence et la respon-
sabilité et que, surtout, elle nous fasse nous décider, avec la clairvoyance
et le courage de Don Bosco, aux réalisations pratiques qui résultent
avec évidence de cette lettre.
J'invoque sur vous tous la bénédiction de notre Père.
Doru Louis Ricceri

3.5 Page 25

▲back to top
-25-
Discours de S.S. Paul VI .en conclusion du Congès Mondial des Anciens
Elèves de Don Bosco
(Audience générale, 23 septembre L970).
Prennent part à cette audience les représentants de la Confédération
Mondiale des Anciens E1èves de Don Bosco, réunis ces jours-ci à
Turin pour célébrer le Centenaire de leur première organisation; à
eux aussi et, en particuliet, au cher et vénéré Recteur Majzur des
Salésiens qui les conduit, Don Louis Ricceri, notre salut, nos voeux,
notre satisfaction.
Votre présence, si nombreuse et si fervente, nous ofire la con-
solante certitude de la vitalité de votre Mouvement, né il y a cent ans
comme un des plus beaux fruits dans le sillage de I'apostolat de Saint
Jean Bosco. Le besoin que vous ressentez de gardet les rapports soit
avec vos malffes d'autrefois, soit avec vos anciens condisciples, nous
dit la valeur de l'éducation que vous avez reçue et, en même temps,
l'engagement par lequel vous cherchez à rendre votre manière de vivre
aujourd'hui conforme à la formation d'hier. Vous constatez que l'école
de Don Bosco vous a donné quelque chose de plus qu'une instruction
soignée ou profession digne; elle vous a donné des principes, des prin-
cipes clairs, forts, vitaux; elle vous a donné la conscience de vos
devoirs et l'exaltante sécurité de votre vocation chrétienne. Nous vous
dirons alors: aimez voue association, soyez-lui fidèles, et suftout efior-
cez-vous, de toutes vos forces, à rayonner son esprit sur les autres,
par un témoignage chrétien franc, ouvert, générrux, dispensateur de
sérénité et de joie, conforme aux enseignements de Don Bosco. Le
monde vous entoure a un pressant besoin de ce témoignage. L'Eglise
vous le demande, aujourd'hui, par la voix autorisée du Concile Vatican
II (cfr. Décret Apostolicam Actuositatem, î.2).
Très chers fils, que le Seigneur bénisse votre association et qu'il
Ia rende féconde en fruits généreux trrour I'avenir chrétien de la société.
Nous le Lui demandons de tout coeur en vous donnant notre affectuzuse
Bénédiction Apgstolique, que nous étendons aux anciens élèves des
écoles salésiennes répandus dans le monde, à toutes leurs familles et
à leurs dirigeants, en gage des faveurs divines.

3.6 Page 26

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II. CIIAPITRE GENERAL SPECIAL
Commissions précapitulaires centrales
Première commission
P. Biavati Ca.lmo
P. Ferreira Antoine
P. Javierre Antoine
P. Natali Paul
P. Stella Pieme
P. Vigano Egiüo
Délégué de la Province Rome-Sardaigne
Délégué de la Province Brésil-Sao Paulo
P.A.S., Rome
Délégué de la Province Ligurie-Toscane
P.A.S., Rome
Provincial du Chili
Deuxième commission
P. Calero Antoine
P. Gozzelino Georges
P. Lara Tiago
P. Moure Argimiro
P. Nocon Guillaume
P. Raineri Jean
Délégué de la Province du Chili
P.A.S., Turin
Province Brésil-Belo Horizonte
Délégué de l'Argentine -La Plata
Délégué de la Province Pologne-Sud
Provincial de Ia Liguie-Toscane
Troisième çemmissisn
P. Brocardo Pierre
P. Camaru Alfted
P. Dho Juvénal
P. Licciardo Démétrius
P. Mendizabal lsmael
M. Seren Tha Mario
P. Van Severen Roger
Province Rome-Sardaigne
Délégué de la Province Brésil-Belo Horizonte
Délégué de la Province du P.A.S.
Provincial du P.A.S.
Délégué de la Province Espagne-Valence
Délégué de la Province Centrale
Provincial de la Belgique-Sud

3.7 Page 27

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_27 _
Quatrième commission
P. Dominguez Felix
P. Henriquez Joseph
P. Malloy Jean
M. Nicholson Maurice
P. Scalvini Jules
P. §Tahl Othon
Province Espagne-Sud
Provincial du Vénézuéla
Provincial des Etats Unis-Est
Délégué de la Province Inde-Calcutta
Province Lombardie-Emilie
Allemagne-Sud
Cinquième commission
P. Aubry Joseph
P. Baruca André
P. Boscani Louis
P. Lederc Gustav
P. Putenkalam Joseph
P. Rico José Antonio
France-Sud
France-Sud
Ptovincial de la Province Venise-Ouest
P.A.S., Rome
Province Inde-Nord-Est
Délégué de la Province Espagne-Madrid

3.8 Page 28

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IV. COMMT]NICATIONS
1. Consigne annuelle du Recteur maieur pour 1971
« Face aux graves problèmes du sous-développement, de quelque
façon que nous appartenions à la famille salésienne, employons-nous
courageusemelt à vivre et à acfuaüser le charisme propre de Don
Bosco pour la promotion spirituelle, culturelle .t maiérièU. de ceux
qu'il appelait << les jeunes pauvres et abandonnés >>.
En particulier:
1. que les Salésiens, les Soeurs salésiennes, les Coopérateurs et
les Anciens Elèves prennent conscience, chacun selon sa condition, de
cette vocation essentielle à I'esprit salésien;
2. que, selon les situations et les exigences des divers pays, ils
donnent leur contribution chrétienne aux activités de promotion so-
ciale et motale des jeunes;
3. que, dans nos Oeuvres, ils éduquent les jeunes à un sens social,
vivant et ouvert, les orientant vers des initiatives au service des autres.
2. Administmtion du baptème de Ia part des teligieux et des religieuses
Le Pape a approuvé <( que, en dehors des territoires de Mission et
en I'absence habituelle du ministre ordinaire du baptème, des religieux
et des religieuses puissent administrer le baptème, suivant le ritus a
catbecbistis adhibendus, contenu dans l'Ordo Baptismi paruulorum,
promulgué par la Congrégation pour Culte divin, le 15 mai 1969 »>.
L'indult est accordé selon certaines conditions et en conformité
aux normes actuellement en vigueur du Code du Droit Canon.
(Le texte de l'indult est publié in extenso dans la partie << Do-
cuments »»).

3.9 Page 29

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_29_
3. Facultés accordées aux Instituts religieux
La Congrégation pour les Instituts religieux et les Instituts séculiers
a accordé aux Instituts religieux certaines facultés concernant l'érection
et la modification de leurs provinces, l'ouverture des maisons des
Instituts exeJmpts, Ia limils d'âge des sutrÉrieurs, les letres testimoniales
des aspirants, Ia durée des exercices spirituels, le testament, I'examen
de Ia vocation et la permission accordée aux religieuses de sortir de leur
maison,
(Le texte de l'Instruction est publié in extenso dans Ia partie
<< Docaments »>).
4. Liturgie
La Congrégation pôur le Culte divin a promulgué, en date du
5 septembre 1970, la << Troisième Instruction pour l'exacte application
de la Constitution sur la Liturgie »>.
(Le texte de I'instruction est publié in extenso dans la partie
<< Documents »»).
5. La messe pro populo
La Congrégation du Clergé a publié, en date du 25 juillet 1970, un
décret qui prévoit qu'à p4rtir du Ler janvier L97lla messe p/o populo
sera la forme oficiellement admise pour la célébration de la messe
les dimanches er les fêtes d'obligation.
(Voir le texte publié in extenso dans la partie « Documents »»).
6. Solidarité fratetnelle
Nous présentons ci-contre la quatrième liste des dons qui nous
sont parvenus au cours des mois d'août à octobre. Nous faisons suivre,
comme de coutume, la liste des oeuvres auxquelles sont destinés ces
dons.
Les sommes qui nous ont été envoyées Cirectement par les Maisons
ou par des personnes ont été regroupées sous le nom de la Province
d'origine.
Dans tous les cas l'intention du donateur a été respectée.

3.10 Page 30

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30
Dans I'esprit de Perfectae Caritatis, n. 13,(<<Que les Instituts reli-
gieux consacrent une partie de leur biens à d'autres nécessités de l'Egli-
se... ») ceftaines sommes ont été réservées à des oeuvres qui ne sont
pas de notre Congrégation.
Provinces d'où sont provenues les sommes
a
Italie
Centrale
Lombardie-Emilie
Novare
Subalpine
Venise-Saint Marc
Lires
2.000.000
t.047.500
6.855.000
106.000
225.000
Europe
Allemagne du Sud
Angleterre
Potugal
Espagne-Madrid
2.074.080
900.000
420.987
L.207.640
Asie
Moyen-Otient
Inde-Calcutta
100.000
50.000
Amérique
Argentine-Cordoba'
Amérique centrale
Colombie-Médellin
Equateur-Cuenca
Yénézuéla
253.000
625.000
228.t25
416.t50
1,43.750
Total
Fonds de caisse
16.652.232
62.445
Total des sommes disponibles t6.7L4.677
Oeuvres auxquells sont desdnées ces sommes:
Amérique
Haïti, << Maison Populaire d'Education >> de
CapHaitien
Lires
500.000

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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-)r-
Santo Domingo, Paroisse Maria Auxiliadora
Brésil, Oeuwe de Saô José di Natal
Brésil, Belem-Sacramento, pour l'école profes-
sionnelle
Brésil, Campo-Grande, pour une installation
radio
Pérou, pour le Centre catéchétique de Lima
Asie
Inde, pour le Centre missionnaire de Tura
(Assam)
Pakistan, pour les sinisués
Vietnam, à Mgr Paul Seiu, pour le village des
réfugiés
Total des sol?tmes distribuées
Fonds de caisse
Total
500.000
500.000
500.000
).465.000
400.000
500.000
6.250.000
250.000
12.865.000
3.849.677
t6.7L4.677
Récapitulation générale, statistique du 11.10.
1,970
Total des sorillfles paruenil.es
Total des sornmes attribuées
Fonds de caisse
1,00.t95.997
96.346.320
3.849.677

4.2 Page 32

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V. ACTIVITES DU CONSEIL SUPERIEUR
ET INITIATIVES D'INTERET GENERAL
D'ici au mois de décembre les Conseillers régionaux auront été
surtout occupés par les visites aux provinces de leur région, les dernières
avant I'ouverture du Chapitre général special.
Le P. Castillo aura fut la tournée des provinces de l'Argentine
(provinces de Rosario et de La Plata ) .
Le P. Garneto aura vu les provinces de Récife et du Mato Grosso.
Le P. Segarra se sera rendu dans nos provinces de la péninsule
ibérique.
Le P. Ter Schure, après une visite rapide à plusieurs provinces de
l'Europe prévoyait consacrer un temps assez long à notre province
d'Autriche.
Le P. Tohill aura visité, entre autres, la province de Bombay (Inde).
Le P. Giovannini aura consacré une partie importante de son temps
aux rencontres des provinciaux et des délégués d'Italie.
Parmi les événements de ces derniers mois, nous rappelons le départ
des Volontaires pour les Missions, le Congrès mondial des Anciens
de Don Bosco et le début du cours de formation pour les Volontaires
en service missionnaire.
Les Volontaires partis pour les missions, aa cours de I'année 1970,
sont au nornbre de 54: 26 prêtres, 6 coadjuteurs et 22 « abbés »>.
Leurs provenances se répartissent comme suit: 26 de I'Italie, 11 de
la Pologne, 6 de l'Espagne, 4 de la France, 2 de I'Autriche, 2 des Etats-
Unis, 1 de l'Angleterre, 1 de l'Australie et 1 de I'Assam.
Leur provenance selon les provinces s'établit comme suit: 5 de la
Centrale, 5 de la Lombardie, 5 de la Campanie-Calabre, 4 de la province
Rome-Sardaigne,2 des Pouilles, 2 dela province de Venise-SaintZénon,
1 de Venise-Saint Marc, 1 de la province de Novare, 1 de la Sicile et
1 de la province de l'Adriatique, 8 de la province de Cracovie, 3 de

4.3 Page 33

▲back to top
-3)-
la province de Lodz, 2 de la province de Lyon, 2 de la province de
Pais, 2 de l'Autriche, 2 de la province de Barcelone, 2 de la province
de Léon, 2 de la province de San Francisco ( Etats Unis ), 1 de chacune
des provinces suivantes: Bilbao, Valencia, Angleterre, Gauhati (Inde)
e Australie.
Les Volontaires ont été afiectés aux pays suivants:
44 pour l'Amérique latine (Argentine 3; Bolivie 4; Brésil 16; Co-
lombie 1; Cuba L; Equateur 6;Yénézuéla 3; Saint-Domingue 1).
9 pour I'Asie (Japon 1; Philippines 1, Moyen-Orient 4; Tharlande
)).
1 pour l'Afrique (Congo ) .
A signaler également que l'Institut des Volontaires de Don Bosco
a commencé son activité missionnaire en envoyant en Equateur sa
première Volontaire.
I:e Congrès mondial des Ancierus de Don Bosco
Ce Congrès a été une réussite, tant par le nombre de ses partici-
pants que par Ie programme de ses activirés religieuses et civiles. Au-
delà de cet aspect le Congrès a surtout été intéressant par les réflexions
qui sont surgies concernant I'apostolat salésien auprès des Anciens
Don Bosco. Le Recteur majeur, dans sa lettre adressée à tous les
confrères et publiée dans ce même numéro des Atti, souligne l'impor-
tance et I'urgence de cette activité éducatrice.
En ce qui concerne plus directement les Anciens, plusieurs points
ont été abordés au cours des conférences et des discussions du Congrès.
On a souligné en premier lieu la nécessité de renouveler la vie de
l'Association, I'urgence de I'adapter aux exigences des temps actuels
et des situations locales particulières, en tenant compte surtout des
jeunes.
On a également réaffirmé que la responsabilité de Ia direction et
des initiatives de l'Association revenaient de droit aux Anciens Elèves.
Ce qui n'empêche pas des rapports très étroits avec la Congrégation
salésienne.
Il a, enfin, été rappelé à tous I'obligation de se tenir au courant des
problèmes importants de la société contemporaine er de l'Eglise, et
de chercher à les résoudre par une action commune avec les membres
de I'Association.
Ce congrès, malgré les dificultés dues au grand nombre et à la

4.4 Page 34

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34-
üversité des participants, a exprimé ses sentiments de fraternité, d'trnité
et d'attachement à l'esprit de Don Bosco et à Ia grande famille des
Anciêns Elèves.
Cours de préparation pour les Volontaires d.u Seraice ruissionnaire
Volontaires de Service missionnaire. L,e 23 octobre l97O a débuté
un cours de formation pour les volontaires du Service missionnaire,
organisé par le Centre << Terra Nuova », auprès de l'Institut Saint-
Callixte de Rome. Ce Cours est prévu pour les jeunes qui ont l'intention
de donner au moins trois années à un service de promotion humaine et
d'animation chrétienne dans certaines régions du Tiers Monde.
Ce cours prendra fin en avril 197L. Au programme de cette année:
L ) un cours sur les problèmes économiques, sociaux, anthropologi-
ques et religieux du Tiers monde;
2) un cours de préparation aux tâches concrètes de promotion
humaine. Ce cours comprend l'étude de la langue locale. Il comprend
également des expériences concrètes de vie commune basée sur l'amitié
et 7a charité chrétienne; des expériences d'assistance sociale en collabo-
ration avec des organismes compétents de Rome; des activité spécialisées
selon' les futures exigences professionnelles des volontaires.
3 ) un cours de programmation des futures activités des volontaires
en service missionnaire.

4.5 Page 35

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VI, DOCUMENTS
1. Administration du baptème de la patt des teligieux et des religeuses
SACRA CONGREGAZIONE
PER I RELIGIOSI
E GLI ISTITUTI SECOLÀRI
Prot. n. Sp. R. 11/70
Mon Révérend Père,
Je suis heuteux de vous informer que le Saint Père a daigné approu-
ver que, en dehors des territoires de Mission et en I'absence habituelle
du ministre ordinaire du baptème, des religieux et des religieuses
puissent administrer le baptème, suivant le << ritus a cathechistis
adhibendus )> contenu dans l'Ordo Baptisrni Paruulorum promulgué par
la Congrégation pour le Culte divin, le 15 mai 1969.
L'indult sera accordé sur demande des Ordinaires des lieux, Iesquels
devront présenter la requête à la Congrégation pour les Sacrements.
La concession de la faculté est soumise aux conditions suivantes:
A) qu'il n'y ait pas sur place de ministre ordinaire du baptème
(prêtre ou diacre). Pour juger du degré d'absence (physique ou mo-
rale) du ministre ordinaire, il sera demandé I'avis de la Conférence
épiscopale du lieu.
B) que les religieux laïcs et les religieuses aient L8 ans accomplis,
qu'ils aient fait la première profession religieuse (ou ce qui en tient
lieu) et qu'ils aient une instruction catéchistique sufÊsante.
On rappele, en outre, que Ia Conférence épiscopale nationale et les
Ordinaires du lieu devront veiller à l'application des normes du Code
du Droit Canon en ce qui concerne les parrains, le lieu et le temps de
la célébration, selon ce qui est dit dans le nouvel Ordo Baptismi Par-
uulorurn.
On demande, enfin, que le religieux ou la religieuse qui a administré

4.6 Page 36

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-36-
la baptème accomplisse scrupuleusement les formalités administratives
prescrites par le Droit canon et I'Instruction sacrosancturn promulgté
par la Congrégation pour les Sacrements.
Je vous prie, mon Révérend Père, de bien vouloir porter à la
connaissance des Supérieurs généraux intéressés la susdite concession
du Souverain Pontife.
Agrée2""
au Révérend Père Pedro Arrupe
Président de I'Union des Supérieurs Généraux
Edouard Heston, C.S.C.
Sècrétaire
2. Concession de certaines facultés
SACRA CONGREGÀZIONE
PER I RELIGIOSI
E GLI ISTITUTI SECOLARI
Prot. n. Sp. R. 13/70
DECRET ACCORDANT CERTAINES FACULTES
AUX INSTITUTS RELIGIEUX
La S. Congrégation des Religieux et des Instituts séculiers reçoit
souvent des demandes de dispense du droit commun en true de faire des
expériences, conformément au Motu proprio << Ecclesiae sanctaè »>.
Les motifs de certaines de ces demandes étant communs et valant,
d'une façon gén(rale, pour tous les instituts de même droit, cette S.
Congrégation, au cours de sa congrégation gén&ale ordinaire du 24
avtil 1970, a examiné l'opportunité qu'il y aurait à suspendre ou changer
certains canons.
Après mfir examen, au cours de ladite congrégation, les pères ont
estimé devoir établir ce qui suit:
1. Tout institut religieux de droit ponti6cal pourra, conformément
au droit particulier, unir des prouinces déjà constituées ou les délimiter
autrement, en créer de nouvelles ou en supprimer. Il demeure cepen-
dant obligatoire de recourir au Saint-Siège pour la première division
en provinces ou pour la suppression totale de celles-ci (cf. ganon 494,

4.7 Page 37

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-37 -
§ 1 ). Le Chapitre général établit les normes qui doivent être observées
pour l'érection de provinces ou le changement de celles-ci, et qui doivent
être insérées dans les constiturions.
2. L'obligation est suspendue de demander I'accord du Siège aposro-
lique pour ériget une maison religieuse exempte, ou pour la supprimer,
en vertu du canon 497, S l, et 498, à l'exception cependant des mona-
stères szzl juris de moniales (cJf. Perfectae caritatis, n. 7), demeurant
sauf ce qui est de la compétence des Ordinaires des lizux en vertu du
droit (cf. can. 497, S L, Motu proprio << Ecclesiae saflctne r>, I, 34, § 1).
3. Demeurant fermes les Constitutions de tout institut qui exigent
un âge plus élevé ou posent de plus grandes exigences, sont inaptes à la
fonction de supérieur général ceux qui ne sont pas profès perpétuels
de cet institut et ont moins de mente-cinq ans accomplis. Tous les autres
supériears rnajeurs (cf. can. 488, 8) doivent également être profès
perpétuels, mais il sufit qu'ils aient trente ans. Pour les autres charges,
c'est le droit particulier qui détermine l'âge requis, cependant le rnaître
des ruouices doit avoir au moins trente airs.
4. Est suspendue la norme en vertu de laquelle les lettres testi-
rnoniales devaient être demandées pour les aspirants du sexe masculin,
conformément aux canons 544, S 2, et 545. Mais, par la nature des
choses, l'obligation demeure de recueillir toutes les in{ormations utiles
au sujet des candidats.
5. Il est laissé à chaque institut de déterminer dans ses règlements
particuliers la durée des exercices spiritaels, dont il est question aux
canons 541 et 571, § 3, avant que les candidats commencent leur
nouiciat ou que les novices prononcent leurs voeux temtrroraires, à
condition cependant qu'un minimum de cinq jours entiers soit prescrit
et que ces exercices spirituetrs s'efiectuent comme il convient et d'une
façon appropriée.
6. L'obligation de rédiger saî testament avaît la profession tempo-
raire, qui est actuellement prescrite par le canon 569, § 3, pour les
novices d'une congrégation religieuse, peut être transférée au temps qui
précède immédiatement le voeux perpétuels.
7. L'obligation de s'assî4rer du consenternent (de la candidate),
dont il est question au canon 552, est suspendue.
8. La prescription du canon 607, en verru de laquelle les supérizures

4.8 Page 38

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-38-
et les Ordinâires des lieux doivent veiller attenrivement à ce que les
religieuses, sauf en cas de nécessité, ne sortent pas seules, de leur maison
(religieuse), est suspendue. Cependant l'obligation demeure de veiller
à ce qu'il n'en résulte pas des inconvénients.
Le Souverain Pontife Paul VI, au cours de I'audience accordée le
ler juin L970 au cardinal préfet soussigné, a daigné approuver ces
résolutions de la congrégation générale ordinaire.
, En conséquence de quoi, la S. Congrégation des Religieux et Instituts
séculiers a décidé de publier ces résolutions par Ie présent démet.
Celles-ci entreront immédiatement en vigueur, sans qu'il soit besoin
de formule dite exécutoire.
Nonobstant toutes choses contrâires.
Donné à Rome,le 4 juin 1970.
J. card. Antoniutti, prélet;
E.. Heston, C.S.C., secrétaire.
3. Trcisième instruction pour l'exacte application de la Constitution
ütutgique
Congrégation pour le culte diuin
Les réformes qui ont été accomplies jusqu'à maintenanr pour appli-
quer la Constitution conciliaire sur la liturgie concement avant tout la
célébration du mystère eucharistique. << Il contient, en efiet, tout le
trésor spirituel de I'Eglise, c'est-à-dire le Christ lui-même, notre Pâque
et notre pain vivant, lui dont la chak, vivifiée par l'Esprit-Saint et
vivifiante, donne Ia viê aux hommes, les invitant et les conduisant à
s'ofirir eux-mêmes en union avec lui, en même têmps que leurs travaux
et toute la création »>.
Par elle-même, la célébration renouvelée du sacrifice de la messe
dans les assemblées liturgiques montre qu'il est le centre de toute la
vie de l'Eglise, cenme auquel sont ordonnées les autres activités, si
bien que la réforme des rites vise à promouvoir une action pastorale
dont la liturgie soit la source et le sommet, et à faire vivre le mystère
pascal du Christ.
Le travail de la réforme, qui s'est accompli graduellement au cours
de six années, a préparé le passage de la liturgie antérieure à celle qui,
maintenant, depuis la publication du Missel romain avec l'Ordo missae
et la Présentation générale introduisaît au Missel, se présente dlune

4.9 Page 39

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-)9-
manière plus précise et plus complète, de telle sorre on peut bien
- le dire qu'une voie nouvelle s'ouvre désormais à la pastorale liturgi-
- que avec de magnifiques perspectives. En outre, le Lectionnaire de la
messe, déjà publié, et l'abondance des formulaires conrenus dans le
Missel romain ouvrent pour la célébration eucharistique de larges
possibilités, en permettant une grande variété.
En effet, la f.aælté de choisir certains textes et la souplesse des
rubriques favorisent certainement une célébration active, atttayafrte et
spirituellement efEcace, puisque les possibilités s'accommodent aux
diverses situations, ainsi qu'à la mentalité et au degré de préparation des
fidèles. C'est la raison pour laquelle on n'aura pas besoin de recourir
à des créations et à des choix arbitraires, qui appauvriraient la célé-
bration.
Le passage progressi{ à des formes nouvelles et modernes, qui a
tenu compte à la fois du plan gén&al de la réforme et de la grande
variété des situations, a été favorablement accueilli par la majorité du
clergé et des fidèles, bien qu'il ait rencontré parfois certaines résisrances
et impatiences.
Les uns, en efiet, sous prétexte de conserver l'ancienne tradidon, ont
accueilli les changements avec amertume; d'autres, devant l'urgence des
besoins pastoraux, ont estimé qu'on ne devait pas attendre la publication
des dernières téformes. La résultat est que certains en- sont vgnus à
des initiatives personnelles, à des .o.porition, hâtives, parfois fântaisi-
stes, à des créations, des additions ou des simplifications qui sont
souvent conraires aux règles fondamentales de la liturgie. Aussi ont-ils
troublé profondément la conscience des tdèles, tout en s'opposant à
la cause d'un renouveau équilibré et en le rendant plus dificile.
C'est pourquoi de nombreux évêques, prêtres et laïcs ont fait appel
à l'autorité du Siège apostolique pour que soit maihtenue et renforcée
dans la liturgie l'harmonie féconde et tant désirée qui est le caractère
propre de la communauté chrétienne rassemblée en présence de Dieu.
En conséquence, ce qu'il n'a pas semblé opportun de faire, tant
que le Consilium de liturgie travaillut à établir- la réfôrme, devient
maintenant possible, compte tenu de tout ce qui a été décidé d'une
façon stable et définitive.
I1 faut en appeler d'abotd à l'autorité de chacun des évêques << que
l'Esprit-Saint a établis pour conduire l'Eglise de Dieu >>, eux qui sont
les principaux dispensateurs des mystères de Dieu en tant que chargés,

4.10 Page 40

▲back to top
-40-
dans l'Eglise qui leur est confiée, d'organiser toute la vie liturgique, de
la promouvoir et de veilleur sur elle.
Il leur appartient de régler, diriger, stimuler, parfois même de
reprendre, mais toujours de mettre en valeur l'exécution d'une saine
réforme, et également de veiller à ce que le corps entier de l'Eglise
puisse progresser, unanime, dans l'unité de la charité sur les plans
diocésain, national et universel. La tâche des évêques en ce domaine
est d'autant plus nécessaire et urgente que la liturgie et la foi ont
entre elles des rapports étroits, si bien que ce que l'on fait en faveur
de l'une rejaillit également sur l'autre.
Les évêques, avec l'aide des Commissions liturgiques, s'informeront
donc avec soin de la situation religieuse et sociale des fidèles confiés à
Ieur sollicirude, de leurs besoins spirituels et de Ia meilleure manière
de les aider,. et ils emploieront toutes les possibilités offertes par les
nouveaux rites. Ils pourront ainsi y'uger ce qui est conforme au véritable
renouveau, comme aussi ce qui lui est contraire. Ils pourront aussi,
en toute prudence et sagesse, proposer et régler ce qu'il convient de
faire de telle sorte que, compte tenu des exigences légitimes, toute
l'oeuvre du renouveau puisse s'accomplir selon les norrnes de la nouvelle
Iégislation lirurgique.
La même e)<acte connaissance des faits, que doivent posséder les
évêques, sera aussi d'un grand secours aux.prêtres dans leur ministère,
qu'ils devront évidemment remplir dans la communion hiérarchique.
Elle leur facilitera ainsi I'obéissance requise pour une expression plus
parfaite du culte et pour la sanctification des tdèles.
C'est pourquoi, afin d'aider les évêques dans Ieur tâche relative à
une juste application des Iois liturgiques, en particulier celles qui sont
données dans la présentation générale du Missel romain, et afin de
restaurer I'ordre et la discipline dans la célébration de l'Eucharistie,
qui est de la plus grande importance pour la vie de l'Eglise en rant que
<< signe de I'unité et de lien de la charité )>, il a paru opportun de
rappeler les règles et recommandations suivantes:
Les nouvelles normes ont simplifié les formules, les gestes et les
actions liturgiques, selon ce principe établi par la Constitution sur la
Iiturgie: << Les rites manifesteront une noble simplicité, seront transpa
rents du fait de leur brièveté et éviteront les répétitions inutiles; ils
seront adaptés à la capacité des fidèles et, en général, n'exigeront pas
de nombreuses explications >>. Mais dans ce dornaine, il ne faut pas

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

▲back to top
-4t-
aller au-delà des limites fixées. Ceux qui le font dépouillent la liturgie
des signes sacrés et de la beauté propre qui lui sont nécessaires pour
que Ie mystère du salut puisse vraiment s'accomplir dans l'assemblée
chrétienne et que, sous le voile des rites visibles et avec l'aide d'une
catéchèse adaptée, il soit correctement compris.
La réforme lirurgique, en effet, ne vise absolument pas et d'aucune
manière à la ,< désacraüsation>>, et elle ne veut apporter aucun argu-
ment au phénomène appelé << sécularisation »>. Il faut donc conserver
aux rites leur dignité, leur gravité et leur caractère sacré.
Les actions liturgiques trouvent leur force, non pas dans le fait de
multiplier les expériences, les changements de rites, pas davantage dans
le fait de réduire les rites à des formes de plus en plus simples, elles
la trouvent dans une attention toujours plus profonde portée à la Parole
de Dieu et au mystère célébré, dont Ia présence est rendue certaine par
l'observation des rites de l'Eglise, et rion pas de ceux qu'un prêtre
fixe au gré de sa fantaisie.
On se souviendra, par ailleurs, que les modifications qu'un prêtre
peut apporter, à titre privé, dans les rites lirurgiques blessent la dignité
des fidèles et ouvrent la voie à des formes individualistes dans Ia
célébtation liturgique qui appartient directement à toute l'Eglise.
Puisque le ministère du prêtre est celui de toute l'Eglise, il ne peut
être exercé que dans I'obéissance et la communion à la hiérarchie, et
dans le zèle au service de Dieu et des frères. Il est clair que ce caracère
hiérarchique de la liturgie, sa valeur sacramentelle et le respect à
la communauté des fidèles exigent que le prêtre remplisse sa fonction
cultuelle cofirme <( un serviteur fidèle, un intendant des mystères de
Dieu >>, n'introduisant aucun rite qui ne soit établi et approuvé dans
les livres liturgiques.
Parmi les textes sacrés utilisés dans l'assemblée liturgique, les
livres de Ia Sainte Ecriture jouissent d'une dignité particulière, car
« Dieu y parle à son peuple et le Christ, présent dans sa parole, annonce
I'Evangile >>. C'est pourquoi:
a) On célébrera la liturgie de la parole avec le plus grand soin. Il
n'est jamais permis de lui substituer d'autres lectures tirées d'auteurs
religieux ou profanes, anciens ou modernes. Le but de I'homélie est
d'expliquer aux fidèles Ia parole de Dieu qu'on vient de ptoclamer et
de l'adapter à la mentalité actuelle. Il appartient à un prêtre de la

5.2 Page 42

▲back to top
-42-
prononcer, et les fidèles n'interviendtont pas d'eux-mêmes pouT toutes
Il réfle'rions, dialogues et autres choses semblables. n'est pas permis
de faire seulement une lecture.
b) La liturgie de la Parole prépare la liturgie eucharistique et elle
y conduit, en formant avec elle un seul acte du culte. Il n'est donc pas
permis de séparer l'une de l'autre, ni de les célébrer en des Iieux et des
temps difiérents.
En ce qui concetne I'union organique d'une action liturgique, ou
d'une partie de I'Office divin précédant la messe, avec la liturgie de la
Parole, des règles spéciales y pouwoiront, données par les Iivres liturgi-
ques dans la mesure cela est nécessaire.
Les textes liturgiques composés par l'Eglise doivent, eux aussi, être
utilisés avec le plus grand respect. I1 n'est donc permis à personne d'y
apporter de son propre chef quelque changement, substitution, suppres-
sion ou addition.
a) an aura pour l'Ordo ruissae un respect tout spécial. Dans les
versions offi.cielles, les formules qu'il contient ne peuvent absolument
pas être changées,, même sous prétexte de messe chantée. Certaines
de ses parties: acte pénitentiel, prières eucharistiques, acclamations,
bénédiction finale, peuvent être choisies parmi plusieurs formulaires
diffétents, comme c'est indiqué en son lieu pour chacun des rites.
b) On peut prendre Ies antiennes d'entrée et de communion dans
le Graduel romain, le Graduale simplex, le Missel romain ou dans les
répertoires approuvés par les Conférences épiscopales. Dans le choix
des chants pour la célébration de la messe, les Conférences veilletont
non seulement à leur convenance avec les temps et les üverses circon-
stances de I'action liturgique, mais aussi aux besoins des fidèles qui les
emploient.
c) Il faut favoriser par tous les moyens le chant du peuple même
sous des formes nouvelles, adaptées au génie de chaque p€uple et à la
mentalité de I'homme d'aujourd'hui. Les Conférences épiscopales éta-
bliront un tecueil de chants à employer pour les messes de groupes
particuliers, par exemple de jeunes et d'enfants, de manière que par
les paroles autant que par la musique, le rythme et l'usage des instru-
ments, ces chants soient en harmonie avec la dignité et la sainteté du
lieu et du culte divin.

5.3 Page 43

▲back to top
-4)-
Bien que l'Eglise n'exclue des actions liturgiques aucun genre de
musique sacrée, il faut cependant reconnaitre que tous les genres de
musique, de chants ou d'instruments ne sont pas également aptes à
soutenir la prière et à exprimer le mystère du Christ. Parce que leur
fonction est ordonnée à la célébration du culte divin, ils doivent être
remarquables <( par la sainteté et I'excellence des formes »>, être accordés
à l'esprit de I'action liturgique et à la nature de chacune de ses parties;
iI faut qu'ils n'empêchent pas la participation active de toute I'assemblée
et qu'ils orientent les esprits vers les mystères célébrés.
Il appartient aux Conférences épiscopales ou, à défaut de directives
générales, aux évêques pour le territoire de leur diocèse de déterminer
cette question avec précision. De plus, on choisira soigneusement les
instruments de musique et leur nombre en vue de leur convenance avec
le lieu et nature de l'assemblée, de manière qu'ils favorisent la piété
sans être trop bruyants.
d) lJne large possibilité est oflerte dans le choix des oraisons: les
jours de semaine du temps ordinaire, en particulier, on peut les prendre
soit dans n'importe lequel des trentequatte formulaires du temps ordi-
naire, soit dans les messes << ad diversa >>, soit dans les messes votives.
En outre, pour la traduction des textes, les Conférences épiscopales
peuvent suivre les règles particulières données à cette fin par l'Instruc-
tion sur les traductions liturgiques en langue vivante pour la célébration
avec le peuple, instruction publiée par le Consilium le 25 janvier L969.
e) En ce qui concerne'les lectures, en plus de celles qui sont afiectées
à chaque dimanche, fête ou jour de semaine, il en est d'autres prévues
pour la célébration des sacrements ou pour des circonstances particu-
Iières. Pour les messes de groupes, il est permis de choisir des textes
spéciaux, plus adaptés à la célébration, pourvu qu'ils soient tirés d'un
Lectionnaire approuvé.
l) l" cours de la célébration, il est prévu que le prêtre puisse
s'adresser à l'assemblée par de très brèves monitions: au commencement,
avant les lectures, avaît la ptéface et aussi avant le renvoi. Il ne le
feta cependant pas pendant la liturgie eucharistique. Ces interventions
seront brèves, efficaces et toujours préparées, afin de ne pas alourdir la
célébration. S'il amive que d'autres monitions soient encore nécessaires,
elles seront confiées au commentateuf qui guide l'assemblée, à condition
d'éviter toute longueur et de se limiter aux paroles vraiment indispen-
sables.

5.4 Page 44

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44-
g) Dans la prière universelle, il est bon d'ajouter aux intention
pour l'Eglise, le monde et ceux qui soufirenr une intention particulière
relative à Ia communauté locale. On se garderu donc d'introduire dans
le Canon romain d'autres intentions au memento des vivants et à celui
de; défunts. Ces intentions, que l'on introduira dans la prière univer-
selle, doivent être auparavant préparées, écrites et conformes au style
propre de la prière universelle. On pourra confier leur proclamation à
un ou plusieurs membres de l'assemblée.
Toutes ces possibilités, si elles sont connues et intelligemment appli-
quées, permettent une souplesse assez grande pour qu'il ne soit nulle-
ment nécessaire de recourir à des créations personnelles. l,es prêtres
seront formés à préparer leur célébration en tenanr compte à la fois
de la situation et des besoins spirituels des fidèles, agissant en toure
sécurité dans les limites 6xées par la Présentation générale du Missel
romain.
La prière eucharistique, plus que toute autre partie de la messe,
appartient au seul prêtre en raison de sa charge. D'aucune manière, on
ne doit donc accepter qu'une'partie quelconque en soit prononcée par
un ministre inférieur, par l'assemblée ou par un fidèle. Ce serait con-
traire à la nafure hiérarchique de la liturgie, dans laquelle chacun doit
accomplir << seulement et totalement »> ce qui lui revient. C'est pourquoi
la prière eucharistique doit être dite entièremenr par le prêtre, et par lui
seul.
Le pain destiné à la célébrution de l'Eucharistie doit être de froment
et, selon I'usage séculaire de I'Eglise latine, sans levain.
Bien que la vétité du signe exige que ce pain apparaisse comme un
véritable aliment fait pour être rompu et distribué entre les frères, il
faut cependant touiours le faire dans la forme traditionnelle, selon Ia
règle de la ptésentation générale du Missel romain, qu'il s'agisse des
petites hosties pour la communion des fidèles ou des grandes hosties
qui seront ensuite fractionnées.
La première exigence de vérité porte plutôt sur la couleur, la saveur
et l'épaisseur du pain que sur sa forme. En raison du respect au
sacrement, on apportera le plus grand soin à la confection du pain,
eucharistique, afin que la fraction puisse s'accomplir avec dignité et
que la sensibilité des fidèles ne soir pas heurtée par la manducation.
On évitera surtout le pain qui a le gorit de pâte insufisamment cuite,
ainsi que celui qui durcit trop vite et devient immangeable.

5.5 Page 45

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-45-
En outre, on agira avec le plus grand respect, par égatd pour le
sacrement, au moment de rompre le pain consacré, comme au moment
de consom-er ce pain et de boire le vin consacré, que ce soit à la
communion ou bien après, pour consommer ce qu'il en resterait.
En raison du signe, la participation la plus parfaite des fidèles est
exprimée yar la communion sous les deux espèces. Cette manière de
communier est accordée seulement dans les limites fixées par la Présen-
tation génétale du Missel roqain (n. 242) et ,conformément à l'Ins-
truction de la S. congrégation pour le Culte divin Sacramentali Comrnu-
nione sut une plus large faculté d'administrer la communion sous les
deux espèces, instruction publiée le 29 juin 1970. En conséquence:
a) Ordinaires n'accorderont pas la permission indistinctement,
mais ils détetmineront avec précision pour quels cas et quels types de
célébration, dans les limites fixées par la Conférence épiscopale. On
évitera les occasions se rencontre un grand nombre de communiants.
Les groupes devront être bien déterminés, organisés et homogènes.
b) On instruira avec soin les fidèles avant de les admettre à la
communion sous les deux estrÈces, afin qu'ils en pénètrent plus profon-
dément le sens.
c) Quand on disffibuera Ia communion au calice, ce seront des
prêtres, des diacres ou des acolytes ayant reçu l'ordre de l'acolytat, qui
présenteront le calice aux communiants. En leur'absence, Ie célébrant
suivra le rite décrit dans la Présentation générale du Missel romain,
n.245.
Il ne sen?ble pas que I'on puisse approuver la manière qui consiste
en ce que les communiants se passent le calice de l'un à l'autre ou
qu'ils slapprochent directement du calice pour communier au sang du
Christ. Dans ce cas, on préf&eru la co-munion par mode d'intinction.
d) La charge de distribuer la communion revient d'abord au célé-
brant, puis au diacre et, dans certains cas, à l'acolyte. Le Saint-Siège
peut permettre de désigner aussi d'aures personnes, dignes et bien
connues, qui auront reçu mandat pour cette fonction. Ceux qui n'au-
raient pas reçu ce mandat ne peuvent pas distribuer la comrnunion ni
porter les vases sacrés contenant le sacrement.
, Quant à la manière de distribuer la communion, on se conformera
à la Présentation générale du Missel romain, n. 244-252, et à l'Ins-

5.6 Page 46

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-46-
truction du 29 jün 1970 citée ci-dessus. Si au contraire on permet
une manière de distribuer la communion rli#(1sn1s de la manière tradi-
tionnelle, on observera les conditions fixées par le Siège apostolique.
e) Quand, par manque de prêtres, il arrive que l'évêque désigne,
avec l'autorisation du Siège apostolique, certains tdèles, comme des
catéchistes en pays de missions, pour la Iiturgie de la Parole et la distti-
bution de la communion, ceux-ci ne devront pas dite la prière euchatis-
tique. Mais s'ils estiment opporfun de Iire le técit de l'institution de
l'Eucharistie, ils le choisiront comme lecture dans la Iiturgie de la Parole.
Dans de telles assemblées, après avoir célébré la liturgie de la Patole,
on dira le Pater nostff et on distribuera la communion selon le rite
prescrit.
l) Quel que soit le mode choisi, on veillera à distdbuer la commu-
nion avec dignité, piété et honneur. On évitera tout danger d'irrévérence
et on tiendra compte de la nature de chaque assemblée liturgique, ainsi
que de l'âge, des conditions et du degré de préparation de ceux qui la
reçoivent.
Selon les règles traditionnelles de l'Eglise, il n'est pas permis aux
femmes (jeunes filles, femmes matiées, religieuses) de servir le prêtre
à l'autel dans les églises, les maisons, les communautés, les collèges
et les institutions féminines.
Mais il est permis aux femmes, selon les règles ptescrites en cette
matière:
a) D. proclamer les lectures, à l'exception de l'Evangile. En
remplissant cette fonction, elles pourront se servir des appareils de la
technique moderne, afin dêtre entendues de tous. Les Conférences
épiscopales pourront préciser davantage de quel lieu le plus adapté les
femmes pourront annoncer la parole de Dieu dans I'assemblée lituryique;
b) De dire les intentions de la prière univetselle;
c) De didger le chant de I'assemblée et de jouer de l'orgue ou
d'autres instruments permis ;
d) De lire les monitions ou commentaires pour aider les ûdèles à
mieux comprendre le rite;
e) De remplir au service de I'assemblée certaines fonctions qui
sont parfois confiées aux femmes, par exemple: recevoir les fidèles aux

5.7 Page 47

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-47-
portes de l'église, les conduire à leur place, organiser les processions,
fa.rela quête dans l'église.
On doit traiter les vases, les vêtements et le matériel du culte avec
un respect et un soin particuliers. Si Ia plus grande liberté est laissée
en ce qui concerne leut matière et leur forme, c'est avec l'intention de
permettre largement à des artistes nombreux d'appliquer le meilleur
de leurs facultés créatrices au service du culte.
Cependant, on n'oubliera pas les règles suivantes:
a) I-es objets destinés au culte devront touiours être << d'une matière
noble, durable et bien adaptés à leur usage liturgique »>. I1 n'est donc
pas permis d'employer des objets d'un usage couiant et profane.
b) I-æs calices et les patènes, avant dêffe mis en service, devront
être consacrés par l'évêque, qui jugera s'ils sont aptes à l'usage auquel
on les destine.
c) <<L'aube est le vêtement commun aux ministres de tous ordres >>.
Concélébrer en portant seulement l'étole sur la coule monastique ou
sur le vêtement clérical ordinaire est un abus doit être réprouvé.
Il n'est absolument pas permis de porter seulement l'étole sur l'habit
civil pour célébrer la messe et accomplir d'autres actions sacrées, comme
par exemple: imposer les mains pendant les ordinations, administrer
Ies autres sacrements, donner les bénédictions.
d) Il appartient aux Conférences épiscopales de décider s'il est
opportun de choisir, pour le matériel liturgique, d'autres matières en
plus de celles qui sont traditionnellement en usage. On devra in-former
le Siège apostolique de ces délibétations.
En ce qui concerne la forme des vêtements liturgiques, les Confé-
rences épiscopales peuvent déterminer et proposer au Siège apostolique
certaines adaptations répondant aux nécessités et aux counrmes de cha-
que pays.
Il L'Eucharistie se célèbre normalement dans un lieu sacré. n'est
pas permis de célébrer en dehors de l'église sans une vraie nécessité,
laissée au jugement de I'Ordinaire pour sa juridiction. Si l'Ordinaire
le permet, on aura soin de choisir un lieu digne et de célébrer sur une
table convenable. On ne célébrera pas, si possible, dans les salles à
manger ni sur la table destinée au repas.

5.8 Page 48

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-48-
Dans l'application de la réforme liturgique, les évêques veilleront
spécialement à la disposition digne et déEnitive des lieux sacrés, en
particulier du << presbyterium » (sanctuaire ), conformément aux règles
fixées dans la Ptésentation générale du Missel romain et de I'Instruction
Eucb arist icum My s t erium.
Les solutions provisoires adoptées au cours de ces dernières années
tendent parfois à se maintenir et à prendre ainsi un caractère défi-
nitif. Certaines d'entre elles, réprouvées par le Consilium, son encore
en vigueur, alors qu'elles vont contre le sens liturgique, le goût esthé-
tique, la commodité et la dignité des célébrations.
Avec I'aide des commissions diocésaines de liturgie et d'art sacré,
eextpéegratsleemtednet s-orgcahnaisqmueesfopiusbqliucse
ccoemlapeéstetnntés,ceosnsaeirxeam- inearvaeclel'apvlaisn
des
des
futurs travaux et on révisera les solutions provisoires, de telle sorte
que, dans toutes les églises, on arrive à une disposition définitive qui,
le cas échéant, respecte les monumenis du passé et soit adaptée, atrtant
que possible, aux nouvelles exigences de la liturgie.
Pour comprendre la liturgie rénovée, il reste encore à faire un
grand effort, afin que le livres liturgiques révisés soient traduits soi-
gneusement et publiés en langues vivantes. Ils devront être traduits
intégralement et remplacer les autres livres liturgiques particuliers qui
étaient en usage auparavant.
Si la Conférence épiscopale juge nécessaire ou opportun d'ajouter
d'autres formules ou d'apporter certaines adaptations, celles-ci seront
intoduites après l'approbation du Saint-Siège, en les distinguant du
texte typique latin par des signes typographiques spéciaux.
Dans ce cas, il sera bon de procéder patiemment et sans hâte, en
s'aidant de la collaboration de nombreux spécialistes, non seulement
théologiens et liturgistes, mais aussi linguistes et littérateurs, afin que
Ies traductions soient des textes d'une beauté reconnue qui, par leur
dignité, leur rythme, leur élégance, la richesse du discours et du style,
puissent promettre un usage prolongé, tout en étant en parfaite
harmonie avecla richesse intérieure du contenu.
Dans Ia préparation des livres liturgiques en langues vivantes, on
observera la règle traditionnelle de publier les textes sans indiquer les
noms des auteurs et des traducteurs. Les livres liturgiques sont, en
efiet, destinés à la communauté chrétienne; ils sont préparés et publiés
seulement par ordre de la hiérarchie et .sous son autorité. De telles

5.9 Page 49

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-49-
éditions ne peuvent donc être soumises au consentement de personnes
privées, de quelque manière que ce soit, pour ne pas nuire à la liberté
de l'autorité et à la dignité de la liturgie.
Les expérimentations liturgiques, quand elles sont nécessaires ou
semblent opportunes, sont autorisées uniquement par la S. Congrégation
pour le Culte divin, par écrit, selon des norrnes précises et définies, et
sous la responsabilité de l'autorité locale compétente.
En ce qui concerne la.messe, toutes les permissions d'extrÉrimenter,
accordées en vue de la réforme, sont tenues pour abolies. Depuis l'édi-
tion du nouveau Missel romain, les règles et la forme de la célébration
eucharistique sont celles données par la Présentation générale du Missel
tomain et l'Ordo rnissae.
Les Conférences épiscopales décideront d'abord sur les adaptations
déjà prévues par les livres liturgiques et les proposeront ensuite au
Siège apostolique pour confumadon.
Si des adaptations plus larges devenaient nécessaires, la Conférence
épiscopale, conformément' à 7a Constitution Sacrosanctum Concilium
n. 40, feruit étudier attentivement la question, en examinant la mentalité
et les traditions de chaque peuple, ainsi que les besoins pastoraux parti-
culiers. S'il paraît opportun de faire quelque expérimentation, on veillera
attentivement à ce qu'elle soit bien déterminée et limitée. On la fera
avec des groupes préparés, sous Ia responsabilité de personnes prudentes,
expressément désignées à cette fin par mandat spécial. On ne la f.eru pas
dans de grandes célébrations er on n'en donnera pas de publicité. Les
expérimentations seront limitées en nombre et en durée: au maximum
pour une année. Puis on proposera les conclusions au Siège apostolique.
Dans l'attente de sa réponse, il n'est pas permis d'appliquer aussitôt
les adaptations demandées.
S'il s'agit de modifier la structure des rites ou la disposition des
parties selon les possibilités prévues par les livres liturgiques, d'intro-
duire des textes ou quelque élément entièrement nouveau il faut en
présenter le schéma détaillé au Siège apostolique avant d'entreprendre
toute expérimentation.
Telle est la pratique voulue pat la Constitution Sacrosancturt
Concil.ium et exigée par f importance de la question.
On doit en6n se rappeler que l'Eglise entière est concernée par la
réforme liturgique décidée par le Concile. Cela exige qu'on poursuive
dans les sessions pastorales toute une étude d'ensemble, théorique et

5.10 Page 50

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-50-
pratique, en vue de l'éducation du peuple chrétien, afin que la liturgie
devienne vivante, atffayaîte et adaptée.
La réforme actuelle s'efiorce de présenter la ptiète liturgique, née de
I'antique et vivante traütion spiriruelle; dans cette présentation, la
liturgie doit apparaltre comme l'oeuvre de tout le peuple de Dieu,
structuré selon la variété des ordres et des ministères.
C'est seulement dans cette unité de tout le corps de l'Eglise'que
se trouve l'assurance de l'eficacité et de l'authenticité.
Avant tout, les pasteurs, prompts à observer les lois et les prescrip
tions de l'Eglise, mus par l'esprit de foi, rejetant leurs pÉférences indi-
viduelles et leurs goûts personnels, seront donc les serviteurs de la litur-
gie commune par leur propre exemple, leur étude approfondie, leut
enseignement intelligent et persévérant. Ils prépareront ainsi le renouveau
florissant que I'on espère d'une litutgie désormais ouverte aux exigences
de notre époque, mais qui doit rester étrangère à des formes profanes
et arbitraires qui la compromettraient gravement.
Par mandat du Souverain Pontife, la S. Congrégation pour le Culte
divin a rédigé cette Instruction, que le Pape Paul VI a approuvée et
confirmée de son autorité, ordonnant de la publier pour qu'elle soit
observée paf tous ceux qu'elle concerne.
Fait au siège de la S. Congrégation pour le Culte divin, le 5
septembre 1970.
Benno, card. Gut, Prélet.
A. Bugnini, secrétaire.
4. Décret de Ia S. Congrégation pout le Clergé, concer.nant la Messe
<< pro populo »>
A 7a suite de la Lettre apostolique << Mysterii Pascalis » que S. S.
Paul VI fit publier le 15.2.1969 (A.A.5., LXI, 222) le nouveau
Calendrier romain est entré en vigueur au début de cette année.
L'enttée en vigueur de ce nouveau Calendrier ayant' été l'occasion
d'un certain nombre de modifications, la S. Congrégation pour le Clergé,
après avoir consulté les Con{étences épiscopales, au nom du Souverain
Pontife décrète ce qui suit:
Ceux ont I'obligation de célébrer la messe << pro populo >>
seront tenus de le faire tous les rlimanches et les jours de fête qui, dans

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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-51 -
la nation, sont eflectivement fêtes de précepte. Les indults particuliers
resteront en vigueur jusqu'à leur orpiration, dans la mesure ils ne
tombent pas sous les limitations prévues par le nouveau Calendrier.
Le ptésent Décret entre en vigueur le ler janvier 1971.
Rome, le 25 jurllet 1970
Signé:
J. Card. \\ü7right, Prélet
P . P alazzint, S e u é t air e

6.2 Page 52

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VII. ENSEIGNEMENT PONTIFICAL
1. Le caractère pastoral de Vatican II
Allocution prononcée par le Saint-Père au coars de l'audience générale
du 30 septernbre 1970.
<< Ce n'est pas en me disant Seigneur, Seigneur qu'on entrera dans
le Royaume des cieux, mais c'est en faisant la volônté de mon Père
qui est dans les Cieux »> (Mattb. 7,21). Voilà une parole célèbre de
Jésus-Christ, Notre Seigneur, que nous choisissons aujourd'hui comme
thème de notre brève méditation, toujours tournés vers ce grand événe-
ment qu'est le Concile, qui ne doit pas être passé sous silence de nos
jours mais doit imprimer un renouveau moral dans notre vie chrétienne.
C'était la pensée prédominante de notre vénéré Prédécesseur quand
il convoqua le Concile: ... de l'adhésion renouvelée, sereine et calme,
à tout l'enseignement de I'Eglise dans sa plénitude et sa précision, tel
qu'il resplendit encore dans les actes du Concile de Trente à celui de
Yatican I, I'esprit chrétien, catholique et apostolique du monde entier
attend un bond en avant vers une pénétration doctrinale et une formation
des consciences, touiours plus conforme à la fidélité de la doctrine au-
thentique, qui doit être cependant étudiée et exposée à travers les
formes de recherche et de formulation littéraire propres à la pensée
moderne » (A.A.S. 1962, p.792). Pour cela le concile veut avoir le
caractère d'un magistère surtout pastoral.
Et la pensée de ce but moral du Concile revient souvent dans son
enseignement. Ainsi par exemple dans le décret pour I'oecuménisme,
qui semblerait en soi éloigné de buts directement personnels et moraux,
il est dit: .. il ,'y a pas de vrai oecuménisme sans conversion intérieure »>
(Unit. Red.7). De même dans la constitution sur la liturgie on parle
de conversion et de pénitence comme conditions pour s'approcher du
Christ dans la célébration des saints mystères (n.9).Cette symbiose
entre doctrine et conduite morale se retrouve dans tout l'évangile. Le

6.3 Page 53

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-53-
Seigneur, fut maitre de vérité et de vie en même remps; il nous a
instruit par la parole et les exemples, il ne nous a pas laissé de livre,
mais une forme d'existence nouvelle, transmise et réalisée par une
communauté guidée par un magistère et paf un ministère (l'un et
l'autre authentiques continuateurs de sa mission rédemptrice) et consis-
tant en une vie surnaturelle dans la grâce, c'est-à-dire dans l'esprit de
Jésus.
C'est ainsi que, si nous voulons accueillir I'influx du Concile, nous
devons nous demander quelle application nous voulons en faire. Il ne
sufit pas de savoir, il faut faire. I1 y a deux manières de comprendre
cette application: la première, disons en extension, c'est-à-dire par des
déductions doctrinales et canoniques, dont nous ne voulons pas parler
maintenant, entre autres parce que cette voie, si elle n'est pas guidée par
le magistère de l'Eglise, peut aller au delà des enseignements et'des
intentions du Concile; la seconde, en profondeur, c'est-à-dire par la
voie de réformes intérieures dans nos âmes et dans la vie de l'Eglise
de manière que le Concile ait son eficacité rénovatrice, surtout dans
la conception de notre appartenance au Christ et à l'Eglise, dans la
participation à la vie ecclésiale, soit dans la prière, soit dans l'action,
dans le recours à notre conscience et à l'usagc responsable de notre
libeté, dans l'engagement à une sanctificadon personnelle et à la
rli#usion de I'esprit et de I'appel chrétiens, dans I'efiort pour nous
rapprocher de nos Frères chrétiens séparés, dans I'affrontement du
christianisme avec le monde moderne, pour en reconnaître les valeurs
positives et les besoins auxquels nous pouvons répondre et enfin, pour
tout résumer, dans I'amour accru pour Ia sainte Eglise, corps mystique
du Christ et son continuateur historique et vital, pour qui il a versé son
sang rédempteur.
Nous pouvons distinguer en divers domaines et en diverses formes
cette application du Concile, commençant à f.aire nôtres avec une con-
fiance 6.liale les réformes extérieures juridiques, qui en sont authenti-
quement dérivées: la réforme litutgique, pour commencer, sans hésita-
tions critiques et sans altérations arbitraires; de même les réformes
structurales de la communauté ecclésiale. Ce serait déjà un grand résultat
du Concile si nous donnions tous nore adhésion, prompte et exacte,
à ces innovations externes, mais teflement liées à notre renouveau
comme à celui de l'Eglise. Voilà l'application canonique.
Une autte application est I'application spirituelle. Le volume des

6.4 Page 54

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-54-
Constitutions et des Décrets du Concile peut servir de livre de lecture
spirituelle, de méditation. Il s'y trouve de très belles pages, de sagesse
ffès dense, d'expérience historique et humaine, qui métitent cette
réflexion capable de se transformer en noumitute pour l'àme. La Parole
de Dieu y est tellement présente et tellement liée aux besoins humains
de note âge qu'elle nous invite tous à son école. Nous ne devrions pas
perdre une pareille leçon, mais elle devrait éduquer les chtétiens d'au-
jourd'hui à la vocation du silence qui écoute, du coeur qui permet
à la vérité du Seigneur de devenir esprit et vie dans notre existence.
Même la forme, simple, claire, autorisée, de l'enseignement conciliaire
est par elle-même une formation à l'esprit évangélique, au style pastoral,
à l'imitation du Seigneur, gu'il propose comme modèle: << Apprenez
de moi que je suis doux et humble de coeur ,, (Mt lL29). C'est une
application spirituelle.
Nous aurions une autre application, touiours dans la ligne morale,
l'application théologique. L'action suit l'êre; et nous connaissons l'être
par l'étude de Ia vérité. La véfité théologique préside à l'ordre moral.
La conception de la vie, telle qu'elle nous est présentée par le dessein
du salut, exposé par la théologie du Concile, contient Ia loi supérieure
que nous devons suivre. De la conception de ce que nous sommes
comme chrétiens naît l'obligation de ce que nous devons êffe pour
correspondre à notre définition. De llêtre dérive le devoir être, I'agir;
<< faire la volonté du Père céleste )>, ce commandement de Jésus dont
nous avons parlé, nous oblige aussi à I'expression religieuse, même si
elle était sans contenu d'action conforme à la volonté divine. C'est
pourquoi nous devons chercher les bases de la vie morale que Ie Con-
cile, reflet de l'Evangile, nous expose, si nous voulons vous donner
une application fidèle et heureuse du renouveau, de l'<< aggiornamento >>.
Cet appel aux principes théologiques leur subordonne les préceptes de
la vie morale, et les soumet à la critique, pour divers motifs; ceux
de la priorité: <. il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes »> (Act 5,
29), d'où la valeur du martyre; ceux de la suppression, comme il est
advenu des prescriptions purement légales de la loi de Moîse, comme
il résulte de I'enseignement de I'Eglise prirnitive et de St. Paul speciale-
ment (cfr. Act 1,5; Gal 2,16); ou encore de la réforme possible de la
loi civile, ou canonique, quand elle n'est pas l'expression de la loi
naturelle, loi divine inscrite dans l'être humain (ér. Mt 5,17-20; Rom
2,14), restant toujours sauve I'obligation de l'obéissance aux règlements

6.5 Page 55

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-55-
en vigueur dans la société civie (Rorn. 13,7) et dans la société ecclésias-
tique (Heb. 1.3,17; Lc l6,LO).
Le Seigneur n'a-t-il pas dit « la vérité vous libèrera»>? (lo 8,32;
Gal 5,1) . Oui. Mais cette vérité, libératrice des erreurs et des décisions
arbitraires de l'ignorance et de l'arrogance humaines, üe ensuite en
conscience et de manière plus forte, plus logique et plus responsable,
la volonté qui la connalt et oblige l'homme à la loi de l'Esprit, c'est-à-
dire de la grâce et de la charité, dont dérive l'engagement supérieur à
l'union au Christ, à son imitation, à l'amour de Dieu et du prochain
(Mt 22,39; Rom l),9; Gal 5,14), àL'abnégation, au service du pro-
chain, jusqu'à la sainteté.
La réflexion sur ce dessein de la vie morale authentique du chrétien
nous est très recommandée par Ie Concile (LG 40 Opt. tot. 16, etc);
elle sera un des meilleurs fruits du Concile, si nous la faisons nôtre.
Elle ne sera pas brève, mais salutaire.
Avec notre Bénédiction Apostolique.
2. Rappel du Saint-Père à l'ordre moral chrétien
AJlocution proruoncée par le Saint-Père au cours de l'audience générale
du 7 octobre L970.
Une des questions fondamentales concernant toute la vie humaine,
spécialement de nos jours, regarde les principes de l'action, les critères
de l'ordre moral, Ies règles de l'agir; la question est si fondamentale que,
dans les discussions théoriques, beaucoup se demandent; existe-t-il un
ordre, une règle, une loi, s'impose, qui pré-détermine, qui oblige
l'homme à agir d'une certaine manière? L'homme n'est-il pas libre? La
question devient si pressante et simpliste qu'elle paraît équivalente à
cette auffe: l'indifiérence morale, c'est-à-dire l'anarchie ne serait pas,
à la fin, sa propre << loi »? Cette question et d'auttes semblables sont
posées non seulement par les penseurs en proie à la critique comosive
et qui après avoir renié les raisons absolues de la pensée et de l'être,
ont réussi à détruire les bases de toute obligation morale et à abolir
ce qu'on appelle la << répression )>, permettant à leurs disciples de tout
faire et de ne rien faire, de vivre dans la pleine spontanéité des instincts;
ces questions, elles sont posées aussi instinctivement par une grand part
de la génération nouvelle, qui lui donne pratiquement des solutions
et des applications immédiates par des comportements habituels de

6.6 Page 56

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-56-
contestation, de rébellion, de révolution, avec une seule tendance: chan-
ger, sans se rendre compte clairement ni du comment ni du pourquoi.
Pour ensuite: jouir.
Quand saint Paul, alors Saü, fut frappé à la porte de Damas par la
lumière soudaine de Jésus céleste, il
Seigneur? » et <( que veux-tu que
pjeosafasdseeu»x»q(uAecstteiosns9: ,3<<-Q5)u. i
es-tu
Nous
appelons cette scène prodigieuse la conversion de saint Paul, choisi
de cette manière pour convertir le monde au christianisme. Notez bien
Ies deux points de f interrogation: la connaissance du Christ, la nouvelle
ügne d'action. Une fois connu le Christ, un besoin impératif, un
commandement à agir, en dérive immédiatement et logiquement. Le
chrétien est un homme qui agit en conformité avec son être, qui a
son sÿe, son dessein de vie, et, en plus, s'il est vraiment fidèle à sa
vocation chrétienne, aussi la force, la grâce pour traduire cette vocation
dans la vie.
Les enseignements du Concile
mnoeunsLteaqpuCpeoenll'lEceigleàl,isc-eetatecpatretosnvtioaduuesrnatntiieoolunlesmdreeénfIét'arogenxirspohesumcoàareinnosIc'oceotdngrtreeamnmdpooerranasinlescighn-rée--
tien (cfr. Inter Mirifica, 6; Gaudium et Spes,87, etc.).
La formule est simple, mais la Éahté à laquelle elle se réfète est
très complexe. Elle implique un grand nombre d'éléments qui font
partie d'une structure de vérités: sur Dieu, sur l'homme, sur la révé-
lation et I'histoire du salut; et, plus particulièrement sur I'existence
d'une obligation morale, d'une responsabilité, d'un devoir, qui engage
toute la vie, sur la loi et l'autorité l'interprète et la promulgue,
sur la liberté, sur la conscience, sur la loi naturelle, sur la grâce, sur
le peché, sur la vertu, sur le mérite, sur la.sanction, etc. S'il en est
ainsi, la première impression est décourageante: elle est trop compliquée
cette conception de la morale chrétienne! C'est tout un système: et
aujourd'hui on est facilement opposé au système. Dans le domaine pra-
tique spécialement, on désire des idées simples, des formules claires,
des paroles accessibles. Ce système par contre, conduit à des codes
volumineux, remplis d'interdictions et d'obligations, il débouche sur
la casuistique et le juridisme. L'homme moderne veut une morale
moderne.

6.7 Page 57

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-57-
Tendences à la simplification
C'est une affirmation très répandue et très importante. Il faut la
méditer, parce que il est vrai qu'aujourd'hui nous avons besoin de
réfléchir sur les problèmes moraux, de renforcer notre conscience mo-
rale; nous devons remonter aux principes pour avoir des convictions
srlres et agissantes; nous devons voir comment les progrès des sciences
modernes, surtout la psychologie, la médecine et la sociologie, entrent
dans Ie cadre de la connaissance de l'homme, l'anthropologie, dont
dérive la science de l'agir, c'est-à-dire la morale; no,rs dèvoni voir si
tant de formes de l'agir, tant de coutumes, sont aujourd,hui raisonna-
bles ou non; nous devons voir comment appliquer les principes moraux
pefmanents aux besoins nouveaux et aux aspirations contingentes de
notre temps. Le concile désire que soient perfectionnées les études de
la théologie morale (Optatarn totias, n. 16) et nous devons aussi réflé-
chir parce que dans ce domaine de la morale, qu'il soit théorique ou
pratique, règne une tendance générale: simplifier. On pourrait étudier
les divers aspects de cette simplification qui souvent se résolvent en
mutilation de I'ordre moral, en contradiction avec l'adage antique et
sage: bonum ex integra caona, le bien résulte de la totalité de ses
composantes. Une simplification fort à la mode, par exemple, est celle
qui regarde la loi morale, positive d'abord puis naturelle. Certains
contestent jusqu'à I'existence d'une loi naturelle, stable et objective.
Le domaine de choses permises riomphe progressivement. Nous de-
vrions examiner si le développement de ce qui est licite est justifié
par une ouverture raisonnable à l'esprit moderne: ce qui est; si ce n,est
pas contradictoire à des normes intangibles; si cela produit de bons
effets: <.< vous les connaitrez à leurs fruits »> nous enseigne Jésus (Matt.
7,20); si cela ne supprime pas la notion du bien er du mal, et si cela
n'enlève pas à la personnalité humaine Ia force de la maltrise de soi,
du respect des autres, de la mesure due à la coexistence sociale; et
puis si n'est pas oublié un critère fondamental du progrès, qui ne con-
siste pas toujours dans l'abolition de normes d'actions mais plutôt dans
la découverte de nouvelles normes dont découlent du fait de leur obser-
vance un vrai progrès, une perfection humaine, telles les normes qui
favorisent Ia lustice sociale, ou celles qui empêchent certaines dégénéres-
cences morales, comme la guerre, la polygamie, la violation de la parole
donnée ou des traités, etc. La licéité peut se dégrader en licence.

6.8 Page 58

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-18-
Le contrnandement le Plus baut
Une autre simplification est celle qui soutient que la règle de l'agir
doit naire seulement de la situation. Vous avez entendu pader. Les
circonstances, c'est-à-dire la situation, sont certainement pn élément
qui pose des conditions à l'acte humain, mais cela ne peut faire-abstrac-
tion-des normes morales supérieures et objectives, la situation dit seule-
ment si et comment elles sont applicables dans le cas concret. Limitet
le jugement direaif de I'agir à la situation, peut signiÊer la iustification
de-làpportunisme, de l'incohérence, de la lâcheté; aüeu la force de
caractère, adieu I'héroTsme, adieu, enfin, la vraie loi morale. L'existence
de I'homme ne peut oublier son essence (cfr. l'instruction du S. Ofice
du 2 février L956, A.A.S. p. t44-L45; allocution de Pie XII, 18 avril
L952, Dscorsi, XIV, p.69 ss'). Sans oublier que la conscience, à
laquelle. la morale de la situation se réfère, la conscience toute seule,
sans être illuminée par des principes transcendants et guidée par un
magistère competent, ne peut être l'arbitre infaillible de la moralité de
I'action; c'est un oeil qui a besoin de lrrmière.
Nous pourrions continuet. Mais nous préférons conclure par une
réponse consolante au désir, légitime d'ailleurs, de trouver en une
synthèse simplitcatrice et complète toute la loi morale; c'est la réponse
donnée par le chrirt lui-même à celui qui lui demandait quel était le
premier précepte et le plus important de toute la loi üvine, cette loi
qui avaii été èxprimée dans une mosaïque et développée dans tout le
formalisme légaliste de ce temps. Nous la connaissons, cette téponse,
qui reprend en un double commandement <( toute la loi et les prophè-
tes >>; le premier est vertical, comme nous dirions aujourd'hui, et
source du iecond, horizontal: << aime Dieu, aime ton prochain »> (Mattb.
22,36). Voilà la synthese, avec toutes ses implications, voilà l'Evangile;
voilà la vie: << Fais cela et tu vivras »> (Luc 10,28), conclurons-nous
avec Jésus. Avec notre Bénédiction Apostolique'
3. Condamnation morale de toutes les fotmes de violence qui troublent
Ie monde
Allocution prononcée par le Saint-Père au cours de I'audience générale
du 21 octobre L970.
Fidèle au devoir qui Nous vient du Concile, Nous cherchons à
rappeler quelques principes fondamentaux proclamés par les enseigne-

6.9 Page 59

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59
ment conciliaires sur l'agir humain, assuré que Nous sommes de relier
notre parole, d'une part à la doctrine du Christ, d'autre part aux pro-
blèmes et aux besoins du monde présent. C'est notre devoir de promou-
voir la formation d'une mentalité et de comportements qui correspon-
dent davantage au vrai progrès moral de I'homme et de la société, même
si notre voix s'exprime dans ces rencontres heMomadaires de manière
occasionnelle et populaire, très simple et nullement exhaustive.
Mais Nous vous confions que l'exercice de cet humble ministère
Nous fait prendre conscience de notre responsabilité apostolique. Nous
Nous sentons en efiet sollicité à porter un jugement, non certes en
raison d'une compétence ürecte et spéciÊque que Nous ne prétendons
pas avoir dans les problèmes propres à ce monde, mais en raison de
la référence qu'a toute question humaine avec la conception globale
de la vie et de ses fins suprêmes; également en raison du regard critique
de toute part, même des horizons profanes, se fixe sur Nous pour
voir si Nous avons vraiment fonction universelle de magistère doctrinal
et moral. Avec surprise pour beaucoup. Nous revient, éffangement re-
vendiquée, la parole de Saint Paul: << L'homme spitituel iuge de tout »>
(1 Cor.2,l5), parole qui résonne avec la force propre au moyen-âge
dans la sentence célèbre et contestée de Boniface VIII, afirmant que
<< au regard du peché »>, c'est-à-dire sous l'aspect moral transcendant,
par rapport à Dieu, <( toute chose humaine est sujette à la puissance
des clés de Pierre » (d.Denz. - Scbôrnm 87)-874). Récemment encore,
par exemple, à l'occasion d'un crime commis dans une île païenne du
Pacifique, un journal local demandait: « Qu'en dit le Pape? >>.
Cette introduction vous laisse comprendre combien c'est pour Nous
un devoir douloureux d'appeler la réflexion des hommes de bonne
volonté sur certains faits qui surviennent aujourd'hui sur li scène du
monde, faits qui frappent la sensibiüté de tous par eux mêmes, par
leur singularité, leur gtavité et leur répétition, qui va au-delà du
simple épisode et semble le signe d'une soudaine décadence morale.
Continuelles offenses à la dignité de la personne humaine
Quels faits? Les tortures par exemple. On en parle comme d'une
épidémie répandue dans de nombreuses parties du monde; on en désigne
le centre, peutêtre pas touiours sans quelque intention politique, dans
un grand pays, tendu dans un efiort de progrès économique et social,
et jusqu'à présent considété et respecté par tous comme un pays libre

6.10 Page 60

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-60-
et sage. Eh bien! les tortures, c'est-à-dire les méthodes policières cruel-
les et inhumaines pour extorquer des aveux des Ièvres de prisonniers,
sont à condamner absclument. Elles ne sont pas admissibles aujourd'hui,
pas même dans le but d'exercer la justice et de défendre l'ordre public.
Elles ne sont pas tolérables, même quand elles sont pratiquées par des
organes subalternes, sans mandat ni autorisation des autorités supé-
rieures, sur qui peut retomber la responsabilité de tels abus et de
telles violences déshonorantes. Il faut les dénoncer et les abolir. Elles
sont une ofiense, non seulement à l'intégrité physique, mais encore à
la dignité de Ia personne humaine. Elles dégradent Ie sens et la majesté
de la justice. Elles inspirent des sentiments implacables er contagieu(
de haine et de vengeance. Là où cela a été possible, Nous les avons
déplorées et Nous avons cherché à dissuader de recourir à des méthodes
si barbates. Les autorités de l'Eglise et l'opinion publique des catholi-
ques ont élevé leur voix contre de tels abus iniques de pouvoir.
Ces affirmations catégoriques ont valeur de principe, car en ce qui
concerne la réalité de certains faits, Nous n'avons pas qualité pour
Nous prononcer, particulièrement après des démentis et rectifications
souvent donnés par des organes qualifiés et des enquêtes particulières.
De même, ces afÊrmations n'entendent pas justifier des violations pri-
vées ou collectives de l'ordre public, qui peuvent avoir fourni un pré-
texte à de tels excès de la part des défenseurs de I'ordre lui-même.
Ici se présente une avûe catégorie de méfaits, que le sens chrétien
de la vie sociale ne peut admettre comme licites. Nous voulons dire:
la violence et le terrorisme employés comme moyens normaux pour
renverser I'ordre étabh, quand celuici ne revêt pas lui-même la forme
ouverte, violente et iniuste d'une oppression insupportable et irré-
formable par d'autres moyens. Cette mentalité et ces méthodes sont
elles aussi à déplorer. Elles causent des dommages injustes, provoquent
des sentiments et suscitent des méthodes qui mettent en danger la vie
de la communauté, elles aboutissent logiquement à la diminution ou à
Ia perte de la liberté et de l'entente sociale. La théologie de la révolu-
tion, comme on l'appelle, n'est pas conforme à l'esprit de l'Evangile.
Vouloir trouver dans le Christ, réformateur et rénovateur de la cons-
cience humaine, un destructeur radical des institutions temporelles et
juridiques, n'est pas une interprétation exacte des textes bibliques, ni
de I'histoire de l'Eglise et des saints. L'esprit du Concile met Ie chrétien
en face du monde dans une tout autre position.

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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-61.-
Les aoies de la justice et du droit
Que dirons-Nous des répressions meurtrières, non seulement contre
les formations armées et rebelles, mais conffe des populations innocen-
tes et désarmées? Que dirons-Nous de certaines oppressions et intimi-
dations qui pèsent sur des pays entiers? Tous voient comment la guerre
continue à traves le monde. Le jugement devient d'autant plus rlifiçlls
et réservé que la complexité des faits et de leurs composanrÀ échappent
à une exacte connaissance. Mais ici encore: on ne peut taftela condamna-
tion, au moins de principe. Nous ne sornmes pas pour la guerre, même
et elle peut malheureusement encore aujourd'hui s'imposer parfois
comme une suprême nécessité de défense. Nous sommes pour la paix.
Nous sommes pour l'amour. Nous continuons à espérer que le monde
d'aujourd'hui sera libéré de tout conflit destructeur et meurtrier. Nous
souhaitons toujours et toujours plus que les aspirations à la justice,
au droit, au progrès, trouvent leur voie pacifique, humaine et chrétienne,
dans des institutions internationales existantes ou à créer à cet efiet.
Mais la série n'est pas finie de ce que Nous avons à déplorer: les
détournements d'avions, les séquestrations de personnes, ies vols à
main armée, le commerce clandestin de la drogue, et tant d'autres faits
criminels qui remplissent Ia chronique de nos jours: tous ces faits
réclameraient notre dénonciation et notre condamnation morale. .Au
moins, c'est pour Nous un récon{ort de constater que I'opinion publi
que déplore unanimement de tels agissements. Puisse être aussi una-
nime la recherche logique des causes de semblables aberrations! Et
Nous sommes aussi soutenu par l'amour que Nous portons aussi à
I'homme délinquant: Nous gardons au coeur l'inébranlable confiance de
rettouver 7a face humaine de tout visage qui porte le reflet de celui
de Dieu. Nous avons foi en efiet dans la bonté et la miséricorde de
Dieu et dans la rédemption du Christ.
A vous tous, notre Bénédiction Apostolique.
4. L'Egüse dans un monde qui change
Ahlocution prononcée par le Saint-Père au cours de I'audience générale
du 28 octobre 7970.
Nous vous proposons une réflexion dont chacun peut trouver le
motif en lui-même, dans sa conscience, dans son expérience. Cette
réflexion boncerne le grand phénomène, que nous pouvons appeler

7.2 Page 62

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-62-
universel, des changements auxquels nous assistons et auxquels nous
participons dans le monde qui nous entoure. Tout change, tout évolue
sous nos yeux, dans le domaine social, culturel, pratique, économique;
dans tous les domaines, pouvons-nous dire. La vie courante est toute
prise par ces changements que nous observons dans les instruments
matériels à la maison et au travail, dans les habitudes de la famille
et de l'école, dans les rapports avec le monde, dans les nouvelles qui
aujourd'hui appartiennent à tous et proviennent de toutes parts, dans
les voyages, dans les coutumes, dans les modes de penser, dans les
afiaires et dans la culture, même dans la vie religieuse; tout se meut,
tout change, tout évolue, tout court vers un avenir dans lequel nous
rêvons déjà de vivre. Concile aussi nous l'a rappelé (cfr. GS,5 ss')'
Précariété des cboses et des hommes
Ceci est un fait d'ordre gén&al qui suscite en nous bien des pensées
dont chacune peut devenir une mentalité, une philosophie ou une
pratique, de grand intérêt et fondée sur des données de fait indiscutables
et par conséquent riche d'une sagesse respectable. Par exemple: n'est-il
pas vrai que, si tout change, tout périt, tout passe, tout meurt? Notre
temps nous donne une vision à la fois magnifique et désolante de la
précarité des choses et des hommes; donc après tant de fierté légitime
pour les conquêtes du progrès, notre temps ne nous ofire-t-il pas une
leçon angoissante quant à la vanité de Ia vie? Connaissez-vous ce Iivre
de la Bible qui s'appelle << Ecclésiaste >>. C'est un des livres sapientiaux,
attribué à Salomon, mais en fait postérieur à lui. Ce livre, qui, sans
arriver à un pessimisme absolu, considère les choses du monde avec un
regard sincèrement impitoyable, et voit en toutes une caducité déce-
vante, qu'il commente par les célèbres paroles: << vanité des vanités,
et tout est vanité. Quel intérêt a l'homme à toute la peine qu'il prend
sous le soleil? >> (EccI. L,2-3). Et avez-vous jamais observé combien la
réflexion sur le temps et sur l'histoire, a pénétré la pensée moderne,
présentant une variété de systèmes philosophiques et scientifiques qui
intéressent et tourmentent notre culture? Ainsi, par exemple, l'évolu-
tion, I'historicisme, le relativisme, et ainsi de suite (cfr.J.Moureaux,
Le mystère du temps ) . L'importance conférée ptatiquement à cette
valeur primordiale et fuyante qu'est Ie temps, met en relief pour l'hom-
me d'aujourd'hui l'actualité, la mode, la nouveauté, le culte de la

7.3 Page 63

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-63-
vitesse... On vit dans le temps; et le temps engendre et dévore chacun
de ses fils. Le temps est de l'argent, dit-on. Le temps conditionne toute
chose. Il est le maître de tout.
Renouaeau cohérent et constructil
Du moins il semble qu'il en soit ainsi. D'où une conclusion exces-
sive, ffansférée au domaine humain et religieux: donc I'homme aussi
change? Donc les vérités religieuses, les dogmes changent? Donc rien
n'existe de permanent? Et qui coit à la stabilité vit dans I'illusion?
La tradition est vieillesse? et ce qu'on appelle le progressisme, c'est
de la jeunesse? donc une loi qui nous serait transmise du passé, même
si elle était rationnelle et <( naturelle >>, pourrait ême abrogée et déclarée
déchue? et une foi qui nous présenterait des dogmes {ormulés dans le
temps et dans le langage d'anciennes cultures, des dogmes auxquels on
devrait adhérer comme à des vérités indiscutables, une telle foi serait
intolérable de nos jours? Et des structures ecclésiastiques qui comptent
des siècles, pourraient êffe remplacées par d'aures d'invention nouvelle
et géniale?
Vous voyez combien de questions surgissent. Et vous voyez certaine-
ment aussi comment elles se répercutent dans les discussions post-
conciliaires, faisant souvent appel à un mot, le fameux << aggiotnamen-
to », non comme à un critère de renouveau cohérent et constructif,
mais comme à un pic destructif, qui détient abusivement la force de la
Iiberté <( avec laquelle le Christ nous a liberés »> (Gal. 5,L).
Nous ne voulons pas répondre maintenant à toutes ces questions
agressives. Nous osons les présenter à votre réflexion simplement pour
la stimuler à chercher une réponse adéquate, ne serait-ce que pour
éviter les conséquences catastrophiques qui dériveraient de l'acceptation
qu'aucune norme et aucune docftine n'a de taison de rester dans le
temps, et que tout changement, aussi radical soit-il, peut très bien être
adopté comme règle de progrès, de contestation ou de révolution. Ce
sont des questions extrêmement complexes mais non insolubles.
L'Eglise en marche et oictorieuse du ternps
Nous sentons tous, nous croyants en particulier, que quelque chose
demeure dans le passage du temps, et que ce quelque chose doit rester
et nous ne voulons pas que la civiüsation ne se transforme en chaos, et

7.4 Page 64

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-64-
que le christianisme ne perde toute raison d'être dans la vie moderne.
Que deux observations sufÊsent maintenant. La première: par
exemple; d'où le progrès humain et social tire-t-il la force d'attirer
à lui la conviction des hommes, de ses promoteurs et de ses auteurs
en particulier, si ce n'est d'un appel et d'une exigence de justice, de
perfection humaine idéale, innée et supérieure à la légalité même,
exigence que no,us voyons inscrite dans lrêtre même de l'homme comme
un << droit naturel »>, qu'il faut traduire dans une expression juridique,
coercitive pour toute la communauté? Deuxième observation: Pouvons-
nous faire abstraction du Christ du passé, du Christ historique, du
Christ maltre, si nous voulons professer un christianisme authentique?
Le christianisme est ancré dans l'Evangile, on lit, parmi les autres
paroles du Christ: << Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne
passeront pas? »> (Mt. 24,35). Et encore, comme traçant au-dessus des
siècles un arc qui s'appelle tradition, la voix impérative et prophétique
de Jésus résonne: << Faites ceci en mémoire de moi )> <( ... Vous vous
souviendrez ainsi, ajoute saint Paul, de la mort du Seigneur jusqu'à
ce qu'il ne revienne >> (I Cor. 11,25-26). Et qu'est-elle cette institution
par laquelle Ie Christ invite à I'attendre jusqu'à la fin des siècles à
venir, sinon l'Eglise catholique, pèlerine dans le temps mais victorieuse
du temps?
Ce sont de grandes questions auxquelles il faut réfléchir, pour
retrouver la stabilité et le progrès, de nos jours. Avec notre Bénédiction
Apostolique.

7.5 Page 65

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VIII. NECROLOGE
* t M. Joseph Ardanaz
à Ardanaz (Espagne) 22.L.1914, à La Almunia de Dofra Godina (Espagne)
7.6.1.970, à 56 ans, après 12 années de profession religieuse.
Religieux exemplaire, scrupuleusemenr soumis aux Règles, constam-
ment préoccupé par les devoirs de sa change, même pendant sa dernière
maladie. Il ofirit généreusement ses souffrances au Seigneur pour le
bien de la communauté, de la Congrégation et de toute I'Eglise.
P. Léon Brauo
f *- à Mendoza (Argentine) 12.7.1926, à Salta (Argentine) 22.9.1970 à 44 ans,
après 25 années de prof. et 14 de sacerdoce.
Sa vocation naquit au milieu des Scouts de Mendoza. Il se signala
corrme conseiller des études par les résultats qu'il sut obtenir dans la
discipline et les études. Sa délicatesse de sentiments fuent qu'il {ut
particulièrement sensible au manques de charité entre les confrères.
t M.
*à
Jean Cantejo
San José de Mayo
(Uruguay)
27.1.L890,
à General Piran (Argentine)7.9.1970,
à 80 ans, après 42 années de profession.
Salésien d'une piété touiours exemplaire, respectueux des Règles,
travailleur acharné et discret. Il nous laisse un exemple édifiant de
simplicité et d'amour envers la Congrégation.
*P.
Albin Castellaro
à Morteros (Cordoba
-
Argentine)
L63.1913,
f
à Moreno (Buenos Aires -
Argentine) D.8.1970, à 57 ans, après 39 années de proL., 29 de sacerd. Fut
directeur pendant 9 années.
Esprit entreprenant, il se dévoua tout entier pour gagner les
âmes au Christ, soit au milieu des en{ants et des jeunes-gens soit dans
ses activités paroissiales et missionnaire. Le Seigneur Ie rappela brus-
quement à lui, mettant fin à son intense dévouement.

7.6 Page 66

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-66-
M* .àDCoengltiieniMqueseCpibcoiric(Borindisi - Italie) 7.10.1879, T à Messine (halte) 2.10.L970,
à 90 ans, après 52 années de profession.
Il était venu chez nous à l'âge adulte' La déclaration de la
prernière guerre mondiale l'éloigna de nos maisons après quelques
mois de vie religieuse. Rentré en communauté après une longue absence,
il reprit avec ardeur et avec esprit de sacrifice la vie régulière, en §e
dévouant généreusement dans les difiérentes charges qui lui furent
confiées.
M. Auguste Conti
*- à Veàiano (Forlt - Italie) 8.1.1887, T à Calcutta (Inde) 21.10.1970, à 83 ans,
après 62 années de profession.
Il fut un des onze premiers salésiens qui sous la conduite de
l'inoubliable Mgr. Mathias, arrivèrent à Shillong au début de 1922
et fondèrent la première mission salésienne en Inde. Coadjuteur humble,
généreux et travailleur. Contraint par l'àge, il se retira discrètement
èt pieusement auprès du santuaire de Notre-Dame du Bon Voyage
a Bidala (Bengale). Il expira en prononçant le nom de Don Bosco.
t M.
oà
leCahenraCscoost(aCmuanegona-
Italie)
14.8.1882,
au Caire (Egypte) D.r.lglj, à 87 ans,
après 68 années de profession.
Figure sympathique du vieux coadjuteur d'auuefois. Il avait grandi
et avait été formé à l'Oratoire du Valdocco auquel il resta profondé-
ment attaché. Il passa la plus grande partie de sa vie au Moyen-Orient.
Parmi ses activités on compte celles de chef de clique et responsable
du théâtre. Il était de tempérament ioyeux et afrable, sociable, dynamique
et bout en train. Ce qui ne l'empéchait pas d'avoir une de prière
fervente.
P. Pierre Farina
" à Bollate (Milan - hahe) 29.1'2.1'897, T à Colle Don Bosco (Italie) 6.9.L970, à
I'âge de 72 ans, après 48 années de prof., 40 années de sacerdoce' Fut directeur
pendant 21 ans.
Pendant la célébration de la sainte messe, après la liturgie de la
parole, il fut pris d'un malaise et expira quelques instants après.
Toute sa vie sacerdotale fut une longue immolation, soif comme
prisonnier au cours de la première guerre mondiale, soit comme mis-
iionnaire en Orient, soit comme malade. Il a été directeur, con{esseur.

7.7 Page 67

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-67-
Il fut surtout un ami apprécié et aimé: il savait conquérir par sa
simplicité, sa bonté et sa sérénité tous ceux qui le rencontraient pour
susciter en eux l'amour profond qu'il vouait luimême au Seigneur, à
Notre-Dame Auxiliatrice et à Don Bosco.
f P*-JoAslbepab(kFüoegl)iaL9.7.1900, à Goa (Inde) 22.9.1970, à 70 ans, après 49 années
de profession, 42 de sacerdoce. Fut directeur pendant 27 alrnées.
Pendant 47 arnées de présence en mission, il se dévoua entièrement
aux âmes et aux pauvres. Ce furent des années de sacrifices qui ne
restèrent pas sans effets patmi la population catholique des Khasi.
En ces dernières années sa santé lui donna de sérieuses préoccupations,
mais, autant que cela lui était encore possible, iI restait fidèle à son
travail missionnaire.
*P-.àJoBsuesptbo
Gallazzi
Arsizio (Varese
-
Italie)
8.L.1940,
T
à
Banpong
Ratburi
(Thailande)
7.5.1970, à 30 ans, après 12 années de profession et de sacerdoce.
Vicaire de paroisse depuis deux jours, il s'apprêtait à porter le
Viatique à un malade, quand iI fut pris d'un malaise, tomba à terre
et ffappa de la tête le pavé. Il expira quelques heures après.
Salésien dévoué et plein d'initiative, éducateur exemplaire, aimable
et patient, il s'était gagné I'estime et l'afiection de ses maîtres et des
jeunes. On avait fondé sur lui de grands espoirs, mais autres sont
les desseins de Dieu.
P* .àleHainlteGrsrreieinde(rAllemagne) 7.3.L905, t à Munich (Allemagne) 15.8.1970 à l'âge
de 65 ans, après 46 années de profession, 40 de sacerdoce. Fut pendant 6 années
directeur et pendant L6 années provincial.
Jeune abbé il partit au Brésil il dépensa le meilleur de ses
forces. Après la deuxième guerre mondial. il fut nommé provincial
d'Allemagne, puis de nouveau au Brésil, il fut à l'origine de nom-
breuses fondations salésiennes. Sa première préoccupation était de
conserver l'esprit salésien parmi ses confrères. Au cause de sa santé iI
dut tetourner en Allemagne. Sa précieuse collaboration à la Procure
missionnaire permit d'obtenir de nombreuses aides en faveur des
maisons d'Amérique du Sud. Il mourut le jour de la fête de l'Assomption,
au moment précis les novices émettaient leur première profession
religieuse.

7.8 Page 68

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68
M.lacques Guidoni
f * à Camugnano (Bologne, ltüe) 12.12.190r, à Darfo (Brescia - Italie) 20.8.1970,
à 66 ans, après 39 années de profession.
Salésien de premier plan, ardent au ttaÿail et à la prière. Le style de
sa présence au milieu des jeunes était tout à fait dans la ligne de Don
Bosco. Il nous apprit à comprendre que la joie réside dans le service des
autres, et que le fait de se rendre utile à la maison était le moyen le
plus srir pour se sentir de la famille. Il avait une attention toute
particulière pour les confrères malades. Plus d'une fois il ofirit sa vie
pour sauver la nôtre, quand il estimait qu'elle était en danger. Comme
le Seigneur, au moment de son agonie, M. Guidoni a transpiré, prié et
pleuré, mais comme le Seigneur il s'est touiours abandonné avec foi
dans les mains du Père céleste.
P. Lorent Kapczuk
" f à Derewiczna (Pologne) 26.7.L901, à Cracovie (Pologne) 17.9.1970, à 67 ans
après 45 années de profession, 36 de sacerdoce. Fut directeur pendant 18 années.
Il était un des confrères les plus aimés et plus estimés de la province.
Bon envers tous, délicat dans sa charge de supérieur, de conseiller
provincial et de curé. Il s'adonnait très volontiers au ministère de la
confession, de la prédication et du catéchisme. Pendant de nombreuses
années il assuma la charge de doyen de la Curie archiépiscopale de
Cracovie.
t *P. Léon Kruoll
à Herscheimweyler (Allemagne) 28.1.1888, à Lima (Pérou) 17.10.L970, à 82
ans, après 58 années de profession et 49 de sacerdoce.
Il excerça la plus grande partie de sa mission à Chapapoyas (Pérou )
auprès de Mgr Ortiz, évêque salésien. Il fut un missionnaire ardent,
dévoué, travailleur infatigable et discret. Il avait reçu à un degré
éminent de Dieu le don de la prière.
M. Ernrnanuel Lopez
*- à Requeijo (Espagne) 15.2.1890, T à Bernal (Argentine) 25.9.1970, à 80 ans,
après 56 années de profession.
Il fut un modèle de coadjuteur, humble et pieux, véritable serviteur
bon et tdèle. Il travailla dans les missions de la Pampa et fut I'infati-
cable compagnon des missionnaires quand les déplacements se faisaient
encore en charrette. Il se dévoua entn avec un zèle admirable auprès

7.9 Page 69

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-69-
des confrères malades de la maison de formation de Bernal. fl mouvait
dans Ia prière des premières heures du jour la force qui lui était
nécessaire pour faire face aux devoirs de sa chage tout au long de la
journée.
P. Staruislas Lakszewski
f *' à Szczekociny (Pologne) 12.4.1,885, à Kielce (Pologne) lO3.t97O, à l,âge de
84 ans, après 66 années de vie religieuse, 56 de sacerdoce. Fut directeur pendant
21 années.
Ayant réussi à vaincre Ia résistance de ses parents, il vint en Italie
il fit son noviciat et ses études de philosophie. Après avoir passé
quelques années au Brésil iI revint en Pologne travailla pendant
de longues années comme curé et comme directeur de maison. Il se
signalait par son caractère décidé, par son fécond apostolat paroissial
et par profond attachement au Pape, à l'Eglise et à la Congrégation.
f P* PLioegNnaanlion (Vérone - Italie) LL.3.l876, à Loreto (Italie) 11.9.1970, à 90 ans,
après 77 années de profession et 69 de sacerdoce.
Prêtre vraiment bon et pieux, il passa sa longue vie dans la souf-
france, dans la prière et l'efiacemenr en donnanr avec simplicité et
doucer à de nombreuses âmes le réconfort de sa parole sacerdotale
nourrie par la méditation assidue de la Sainte Ecriture.
f M* à.
Stanislas Pannatier
Vemaniege (Suisse) 8.1,2.1978,
à Campo Grande (Brésil) 24.7.1970, à 51 ans,
après 33 années de profession.
I1 passa sa vie comme secréraire de nos collèges. Il était apprécié
pour ses qualités d'ordre et d'organisation, mais plus encore pour
ses qualités de véritable éducateur salésien, tant auprès des jeunes
qu'auprès des parents.
Dans sa letue testamentaire on a pu lire: << Je dois beaucoup à la
Vierge. Je suis le jour de l'Immaculée Conception et toutes les
choses les plus importantes sont arrivées les jours qui lui sont dédiés.
Je suis salésien et par 7a gràce de Dieu je mourrai salésien »>.
P* .àPFauuelntPeassdteorVadepero (Espagne) le 22.3.7897, T à Valencia (Espagne) L9.7.1970,
à 73 ans, après 55 années de profession et 45 de sacerdoce.

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-70-
II se distingua par son tlial attachement à l'esprit salésien et à nos
traditions de famille. Il enseigna pendant de nombreuses années avec
compétence et zèle. D'autres charges plus importantes lui furent con-
tées, il s'en acquitta scrupuleusement jusqu'au jour où son état de
santé le contraignit à une vie efiacée et retirée.
P. François Picabea
f o à Buenos Aires (Argentine) 28.11.1885, à Viedma (Argentine) 8.10.1970, à l'âge
de 84 ans, après 68 années de profession et 62 de sacerdoce. I1 fut ürecteur
pendant 24 années et provincial pendant 16 années.
Au cours de ses nombreuses années de sacerdoce il se distingua
constamment par son obseryance religieuse et se préoccupa beaucoup
de la formation du personnel salésien. De nombreuses générations lui
sont reconnaissantes pour la formation religieuse et sacerdotale qu'elles
ont reçue de lui et pour le témoignage de fidélité au Seigneur et de
dévouement envers à la Congrégation.
P* .
J
à
ean-Baptis
Strambino
te Pigruocco
(ltüe) 2.12.1906,
T
à
Turin
le
25.10.1970,
à
6)
ans,
après
47
années de profession et 18 de sacerdoce.
Il entra tès jeune dans la Congrégation, après avoh fait ses études
à l'Oratoire de Valdocco. I1 se distingoapat son ardeur au travail dans
les diverses maisons il fut préfet et conseiller des études. Salésien
humble et obéissant, administrateur consciencieux, prêtre exemplaire,
partout il conquit l'estime et la sympathie des confrères' Le Seigneur
le rappela à lui après une douloureuse maladie, supportée avec une
grande sérénité.
f M* .à
Paul Porro
Castellana (Varese
-
Italie)
6.7.1911,
à Castellana le ).10.L970 à I'âge de 59
ans, après 12 anrées de profession.
Missionnaire en Inde pendant de longues années, il se sanctiûa en
accomplissant avec humilité et zèle son travail. Revenu dans son pays
d'origine, il faisait l'édification de tous ceux le connurent et qui admi-
rèrent en lui sa bonté et son dévouement, et, au cours de sa dernière
maladie, sa grande patience.
P. Laurerut Ruiz
t '" à Santa Tecla (San Salvador) le 30.11.1895, à Santa Anna (San Salvador)
7.10.1970,à74 ans, après 47 années de profession,4l de sacerdoce. Fut directeur
pendant 4 années.

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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-7t-
Prêtre humble, obéissant, prudent et dévoué. Pendant plus de
quarante ans il servit le Seigneur dans le travail et la prière. Sa sim-
plicité et son afrabilité lui avaient acquis Ia symparhie de rous. Pour
chacun il avait le mot qui redonnait bonne humeur et courage. D'une
intelligence peu commune, il mit ses connaissances théologiques et
profanes au seryice de la formation religieuse et humaine des jeunes.
P. Auguste Sarugalli
't à Ponte nelle Alpi (Belluno - Italie) 19.9.1906, T à Turin (Italie) Ie ».10.L970,
à l'âge de 64 ans, après 46 années de profession et 35 de sacerdoce.
I1 avut conservé sa vie durant le coeur simple, afiecteux et sensible
d'un enfant. Son dévouement auprès des jeunes des collèges ou des
pattonages, son ponctualité scrupuleuse, son application dans I'accom-
plissement de sa charge de secrétaire; tous ses instants étaient insérés
dans une vie religieuse vécue en pleine cohérence et en fraternel esprit
de famille.
*P. Louis Sekowski
à Brzeszcze (Pologne) 27.7.1892, T à Cracivie (Pologne) 7.L0.7970, à l'âge de
78 ans, après 59 années de profession et 52 de sacerdoce. Fut directeur pendant
I 8 années.
Fut un véritable religieux, respecueux des Règles et fidèle aux
excercices de piété malgré ses multiples occupation. Par amour des
jeunes il poursuit avec ardeur de longues études, reconnues officielle-
ment. Son ardeur au ûavail, sa disponibilité, 7a fidélité exemplaires
aux devoirs de sa charge demeurèrent constante jusqu'à la fin de sa vie.
P. FrançoisVillalobos
f '* à El Transito (San Salvador) 17.8.1903, à Santa Tecla (San Salvador) le
26.3.1970, à 60 ans, après 43 années de profession, J4 de sacerdoce. Fur directeur
pendant 20 années.
Ce cher confrère fut un travailleur infatigable, un prêtre irrépro-
chable, un salésien selon le sens plein du mot. Son action fut toujours
humble et cachée. Son tempérament bon et serein facilitait ses contacts
avec tous. On ne le vit jamais agité. Jamais un mot de critique ou de
murmufe ne sortit de sa bouche.

8.2 Page 72

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