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peuvent avoir certaines personnalités. Il était donc normal que quelques figures de
pionniers émergent de ce volume: le coadjuteur Borivent en France, l’inspecteur Sca-
loni en Belgique, soeur Emilia Mosca en Italie, la coopératrice Dorotea de Chopitea à
Barcelone, le P. Sak au Congo belge, le P. Piccono au Mexique ou le P. Maschio en
Inde. Mais il existe sans doute bien d’autres figures significatives, même si elles sont
moins connues.
2° L’époque en question a enregistré sans nul doute un développement de
l’oeuvre salésienne. Il fallait tenter de comprendre les causes, internes et externes, qui
l’ont permis. À l’intérieur de la “famille salésienne”, on assiste à la poursuite d’une
“poussée charismatique” après don Bosco, et pas seulement en direction de la Chine,
à tel point que plusieurs ont cru devoir souligner les risques d’un personnel souvent
très jeune, peu formé et sélectionné à la hâte. D’autre part, on ne pouvait laisser sans
réponse les appels continuels provenant d’évêques, de gouvernants ou d’associations,
témoins d’une attente certaine dans le monde catholique après Rerum novarum et
chez les amis de l’oeuvre salésienne, en même temps que d’une “publicité” bien
menée. Pour satisfaire au moins une partie de ces demandes, il fallait du personnel,
des vocations. D’où l’intérêt d’une étude spécifique sur le recrutement du personnel
salésien à cette époque et sur sa formation.
3° Parmi les fondations salésiennes, les travaux rassemblés dans le volume ont
donné la priorité à celles qui paraissaient les plus significatives, surtout au plan so-
cial: écoles professionnelles et agricoles, orphelinats, maisons de rééducation, assis-
tance aux émigrants italiens, paroisses populaires, oeuvres missionnaires. Cela se
comprend d’autant mieux qu’elles correspondent à l’inspiration première de don
Bosco. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles ont été les seules ou les plus nom-
breuses. Plusieurs contributions signalent en effet une évolution en faveur des col-
lèges classiques, qui accueillaient une population moins défavorisée. La recherche
des vocations ecclésiastiques et salésiennes n’est sans doute pas étrangère à ce phéno-
mène qui, du reste, avait déjà débuté du temps de don Bosco. Par ailleurs, l’apostolat
salésien ne saurait être réduit au fonctionnement d’une oeuvre d’éducation ou d’une
paroisse. Une recherche élargie sur quelques aspects moins connus, tels que les publi-
cations de l’époque (journaux, bulletins, revues, livres), les associations (compagnies,
Action catholique, Schola cantorum, groupes sportifs ou culturels), ou la spiritualité
diffusée, serait également la bienvenue.
4° En ce qui concerne la distribution géographique des oeuvres étudiées, il ap-
paraît qu’elles couvrent imparfaitement le champ salésien. Dans la présentation du
volume, F. Motto signalait que manquaient à l’appel les communications prévues sur
l’oratoire Saint-Paul à Turin, sur la première présence salésienne en Amérique du
Nord et sur la plantatio ecclesiae en Patagonie. Ne serait-ce que pour l’époque de
don Rua, d’autres implantations seraient à explorer en divers pays d’Amérique du
Sud, dans les missions du Mato Grosso et de l’Équateur, en Palestine ou en Afrique
du Sud.
5° Un des grands problèmes qui se posait à l’oeuvre salésienne en expansion
rapide, c’était celui de la “transplantation” d’un charisme né au Piémont, en Italie, à
une époque donnée, dans une nouvelle culture. Déjà don Bosco s’était plaint de la