27_anno14_num2 - 0405-0413


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LE PARAGRAPHE OUBLIÉ PAR DON BOSCO
DANS SES MEMORIE DELL'ORATORIO
Francis Desramaut
Don Bosco entreprit d'écrire ses Memorie dell'Oratorio en 1873 quand, aux
soucis journaliers d'une œuvre désormais multiple, s'ajoutaient les tracas entraî-
nés par le besoin de faire approuver ses Regole par le Saint-Siège. Il devait re-
faire son texte en tenant compte des observations de la congrégation des Evêques
et Réguliers, préparer un mémoire historique et justifier ses choix, dont certains
en désaccord avec la congrégation. Ses Memorie, pourtant travaillées, comme en
témoignent leurs ratures et leurs additions marginales, pâtirent de ces conditions
difficiles. Il est ainsi arrivé à don Bosco d'oublier un paragraphe après l'avoir
dûment annoncé dans un sommaire. Par bonheur le hasard nous permet de le
reconstituer nous-mêmes à peu près aujourd'hui.
L'apparat critique des Memorie dell'Oratorio établi par Antonio Da Silva
Ferreira nous apprend que le titre du premier chapitre de la première décennie fut
d'abord libellé: Primi trattenimenti coi fanciulli - Le prediche - Il saltimbanco -
Le nidiate - La Missione - Giuoco di memoria - La predica D. Calosso, mais que
les quatre derniers éléments de ce sommaire primitif, c'est-à-dire: La Missione,
Giuoco di memoria, La predica et D. Calosso, furent aussitôt raturés. Ces élé-
ments passèrent dans le chapitre suivant intitulé, après Prima comunione: Predi-
ca della Missione, D. Calosso, Scuola di Murialdo. Le Giuoco di memoria an-
noncé était celui de la répétition du sermon de la mission sur la route de Buttiglie-
ra. Les quatre éléments subsistants du sommaire, à savoir: Primi trattenimenti coi
fanciulli, Le prediche, Il saltimbanco, Le nidiate, désignaient en principe le
contenu du premier chapitre rédigé. De fait ce chapitre explique successivement
quand et comment Giovanni Bosco se mit à s'occuper des jeunes, comment à dix
ans il prêchait dans les étables durant les veillées d'hiver, comment il s'exerça à
jouer au saltimbanque et le genre de spectacle qu'il offrait les jours festivi sur un
pré à ses voisins des Becchi. Mais le chapitre s'arrête sur la compréhension de
Margherita à l'égard de son fils acrobate et prestigiateur. On lit en finale:
«Voi qui mi dimanderete: E la madre mia era contenta che tenessi una
vita cotanto dissipata e spendessi il tempo a fare il ciarlatano? Vi dirò
che mia madre mi voleva molto bene; ed io le aveva confidenza illimita-

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ta, e senza il suo consenso non avrei mosso un piede. Ella sapeva tutto,
osservava tutto e mi lasciava fare. Anzi, occorrendomi qualche cosa me
la somministrava assai volentieri. Gli stessi miei compagni e in generale
tutti gli spettatori mi davano con piacere quanto mi fosse necessario per
procacciare loro quegli ambiti passatempi».1
Seuls les trois premiers éléments du titre, à savoir: Primi trattenimenti coi
fanciulli, Le prediche et Il saltimbanco ont donc été développés dans le chapitre
ainsi bâti. La section Le nidiate, qui n'avait pourtant pas été raturée, fut oubliée
dans la narration. Le lecteur des Memorie dell'Oratorio sera éternellement privé
des histoires de nids repérés et d'oiseaux dénichés, que don Bosco lui avait réser-
vés. Les cœurs tendres amis des oiseaux ne les regretteront peut-être pas. D'au-
tres, curieux des aventures qui attendent les dénicheurs, seront d'un avis différent.
Il n'est pas impossible de les contenter. Car don Bosco aimait raconter aux
siens son enfance et sa jeunesse. Et quand, durant les premières années
1860, une commission des sources eut été constituée dans son oratoire du Val-
docco autour du jeune Michele Rua, les secrétaires Domenico Ruffino et Giovan-
ni Bonetti eurent bientôt la possibilité de composer sur ses premières années un
article qui va nous éclairer.
Dans son premier cahier d'Annali Bonetti écrivit, à la date du 1er juillet
1861, une vingtaine de petites pages sous le titre: «Principio degli studij di D.
Bosco».2 C'était l'histoire des premières lectures publiques de l'enfant, telles que
les Reali di Francia, l'histoire de son maître Calosso, dont la mort lui avait été si
douloureuse, celle de son entrée au collège de Chieri, puis, par un retour sur les
années précédentes, la description de ses talents d'acrobate (Ero già un cerlatano
affatto), de ses exercices persévérants, enfin de ses activités de dénicheur. Ce
dernier épisode fut ajouté dans un deuxième temps à la rédaction des précédents,
car, après une barre significative de séparation, Bonetti écrivit pour l'introduire:
«Altro fatto da lui stesso raccontato lo stesso giorno». Ce récit, qui n'appartenait
pas au texte primitif, ne fut donc pas composé directement à l'audition, mais re-
constitué d'après des souvenirs. Le camarade de Bonetti, Domenico Ruffino, avait
été lui aussi présent au récit de don Bosco ce 1er juillet 1861 (date qu'au reste il ne
relevait pas). Et il en avait pris note au fil de la conversation.3 Son cahier ne nous
permet guère d'hésiter sur ce point. Ruffino ponctuait avec une extrême parcimo-
nie, ignorait à peu près les majuscules et multipliait les ratu-
1 G. Bosco, Memorie dell'Oratorio, éd. A. Da Silva Ferreira, p. 38-42.
2 G. BONETTI, Annali, I, p. 54-73.
3 D. RUFFINO, Cronache 1861, 1862, 1863, p. 123-131.

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Le paragraphe oublié par Don Bosco
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res sur la ligne même sans toujours parvenir à écrire des phrases tout à fait cohé-
rentes. Les corrections et les additions de la relecture ne cachent pas ces particu-
larités. Moins énergique que Bonetti, il fut aussi moins long que lui (huit pages
seulement). Mais son plan était identique. Sous le titre Occasione del mettersi a
studiare, il commençait par l'épisode Calosso avec l'enseignement et la mort de
ce prêtre, continuait par l'envoi de Giovanni à l'école de Castelnuovo d'abord, à
celle de Chieri ensuite. Et, comme Bonetti, Ruffino revenait alors en arrière:
«... poi a Chieri. Aveva allora 14 anni; Il più bello però (post però del. in
linea della mia) ed il romanzesco della mia vita fu intorno ai 10 anni,
quando andava agli uccelli, quando faceva i giuochi e divertiva quei del
contorno. Io (post Io del. in linea andava; add. supra linea mi trovava)
mi trovava a tutte le fiere (post le fiere add. supra linea di quei paesi) di
quei paesi per vedere i ciarlatani colà pagava due soldi per vederli lavo-
rare non tanto per curiosità quanto per imparare i loro giuochi».4
A cet endroit de son histoire, don Bosco pensait déjà aux uccelli, mais en-
treprenait de décrire d'abord ses exhibitions dominicales, ses prêches et ses tours
de prestidigitation devant ses voisins médusés. Les uccelli reparaissaient alors.
En l'écoutant Ruffino enchaînait:
«Finita la predica faceva dei giuochi e li faceva ridere a crepapelle (post
crepa pelle del. in linea quando poi erano; add. supra linea Ad un punto
in cui li vedeva). Ad un punto in cui li vedeva tutti intenti (post intenti
add. supra linea colla bocca aperta), colla bocca aperta ad un colpo so-
spendeva e faceva loro dire il rosario e cantare le tanie infine poi termi-
nava i giuochi (post i giuochi del. in linea ed allora) e poi io me ne anda-
va per nidiate in questa parte me ne accaddero tante che sarebbe un
vero romanzo il (post il del. in linea contarle) descriverle (post descriver-
le del. in linea fra) gli episodii i pericoli corsi sono innumerevoli».5
Bonetti et Ruffino introduisaient ainsi un épisode sur Le nidiate, faisant
suite, dans l'esprit de don Bosco, à la description des spectacles des Becchi. Or ce
serait un tableau parallèle qui, dans les Memorie dell'Oratorio, aurait dû précéder
le paragraphe oublié. On y lit, avant les réflexions sur Margherita reproduites ci-
dessus:
«Terminata la predica si faceva breve preghiera, e tosto si dava princi-
pio ai trattenimenti. In quel momento voi avreste veduto come vi dissi,
l'oratore divenire un ciarlatano di professione. Fare la rondinella, il salto
mortale, camminare sulle mani col corpo in alto; poi cingermi la bi-
4 D. RUFFINO, op. cit., p. 128.
5 D. RUFFINO, op. cit., p. 129.

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Francis Desramaut
saccia, mangiare gli scudi per andarli a ripigliare sulla punta del naso
dell'uno o dell'altro; poi moltiplicare le palle, le uova, cangiare l'acqua
in vino, uccidere e fare in pezzi un pollo e poi farlo resuscitare e cantare
meglio di prima, erano gli ordinarii trattenimenti. Sulla corda poi cam-
minava come per un sentiero; saltava, danzava, mi appendeva ora per
un piede, ora per due; talora con ambe le mani, talora con una sola.
Dopo alcune ore di questa ricreazione quando io era ben stanco, cessava
ogni trastullo, facevasi breve preghiera ed ognuno se ne andava pe' fatti
suoi».6
Il est donc permis de voir dans le récit qui s'ouvre alors, chez Ruffino et
chez Bonetti, un épisode que don Bosco eut l'intention de raconter dans ses Me-
morie dell'Oratorio. La structure de l'anecdote, identique chez les deux chroni-
queurs, nous apprend comment il aurait vraisemblablement organisé son paragra-
phe: 1) A 10 ou 11 ans, il allait volontiers dénicher les oiseaux. 2) Il eut alors une
aventure mémorable. 3) Il avait repéré depuis le tronc d'un chêne proche de sa
maison un nid fixé sur l'une de ses branches. 4) Avec quelques camarades il en-
treprit un jour de dénicher les oisillons, escalada le tronc et avança précaution-
neusement sur la branche comme il le faisait sur sa corde durant les spectacles. 5)
Il ramassa les oisillons, se les mit sous la chemise et tenta de revenir vers le tronc
de l'arbre en marchant sur la branche. 6) Mais ladite branche étant courbée vers le
sol, il tomba, se rattrapa et s'y agrippa des mains et des pieds. 7) Il tenta un ou
deux rétablissements, mais ne réussit qu'à faire le tour de la branche. 8) Du bas,
ses camarades l'encourageaient à tenir. 9) Au bout d'un quart d'heure environ,
épuisé il lâcha prise et se vit tomber tête première. 10) Il eut la présence d'esprit
de se redresser en tirant violemment sur ses cheveux, si bien qu'au sol il rebondit
sur ses pieds puis sur son derrière. 11) Ses camarades lui demandèrent de parta-
ger les oiseaux, il commença par refuser. 12) Mais, se sentant mal et près de
s'évanouir, la perspective des reproches de sa mère l'amena à leur donner ses
oiseaux. 13) Il rentra chez lui et se coucha. 14) Margherita lui prépara de la ti-
sane, mais ne parvint pas à déterminer l'origine de son mal. 15) Elle fit venir le
médecin, qui, lors d'une première visite, ne fut pas mieux renseigné. 16) Quand il
revint le lendemain, Margherita étant absente, Giovanni lui raconta son aventure
et put être soigné efficacement. 17) Il fut malade deux mois et plus, mais, guéri,
recommença de plus belle à dénicher les oiseaux. 18) Passer près du chêne de sa
chute lui donnait ensuite toujours le frisson.
L'historiette est bien construite. Son cadre est judicieusement dessiné: la ca-
setta des Becchi; à proximité, un chêne, que, probablement avec raison,
6 Memorie dell'Oratorio, éd. cit., p. 41.

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Le paragraphe oublié par Don Bosco
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Bonetti donnait pour immense; enfin, à son pied, quelques garçonnets plus ou
moins téméraires. Les péripéties se suivent, bien enchaînées entre elles à partir du
héros principal, dont on revit les émotions l'une après l'autre. Il les décrit ou les
suggère avec humour. Nulle réflexion morale n'alourdit le récit. Le senza badare
alle conseguenze, qui fait exception chez Bonetti, fut ajouté au premier jet. Mar-
gherita ne prononce pas un mot, le médecin n'a droit qu'à une phrase. L'historiette
s'achève sur l'élargissement de la scène à la vie de l'enfant et de l'adulte Bosco,
qui ne pouvait côtoyer le chêne de son aventure sans ressentir quelque frisson.
Si nous partons du texte Ruffino, plus certainement fidèle dans ses notes à
l'audition de don Bosco, le paragraphe prévu pour la fin du premier chapitre des
Memorie dell'Oratorio aurait eu (en français), après la scène du divertissement
aux Becchi, à peu près la forme suivante:
«En ce temps-là j'allais aux nids. J'étais un vrai chat pour grimper aux arbres
et y prendre des nids. Et il m'en est arrivé de toutes sortes. Raconter mes aventu-
res serait un vrai roman.
«Je suis allé un jour aux oiseaux avec quelques camarades. Il y avait, sur un
grand chêne auprès de chez moi, un nid que j'avais déjà aperçu une ou deux fois,
quand il n'était pas encore bon à prendre. Mais une chose était de regarder ce qu'il
y avait dedans depuis le tronc, une autre d'aller le chercher là-haut à travers les
branches. Il était justement sur une branche assez longue et penchée vers le sol.
Habitué que j'étais à marcher sur les cordes, la prise ne me faisait pas peur, pas du
tout. Tout doucement, un pied après l'autre, tout droit, j'arrivai au nid, je le pris et
me le logeai sous la chemise. Il s'agissait maintenant de retourner en arrière pour
retrouver le centre de l'arbre. Mais ce n'était pas possible sur une branche recour-
bée vers la terre. J'essayai, mais en vain. Jusqu'à ce que, dans une nouvelle tenta-
tive, je me retrouvai pendu par les pieds et par les mains au-dessous de la bran-
che. Dans cette position, je tentai un rétablissement; mais, dans mon élan, au lieu
de rester ferme sur la branche, je passai de l'autre côté. Au-dessous, mes camara-
des avaient peur pour moi: ils criaient: Tiens-toi, tiens-toi. Bien sûr, moi aussi je
voulais me retenir! Jusqu'au moment où, après avoir lutté pendant environ un
quart d'heure, n'en pouvant plus je me laissai choir. Ma position était telle que je
devais tomber la tête première. Mais, étant en l'air, je m'attrapai les cheveux dans
les mains, donnai un bon coup à ma tête pour me redresser et tombai droit, les
pieds, puis le derrière par terre, si bien que je rebondis sur environ un trabucco.
Mes camarades coururent aussitôt à moi: «Tu t'es fait mal? Tu t'es blessé? - Non!
Rien! - Et les oiseaux sont morts? Alors, on partage? - Les oiseaux sont ici, ré-
pondis-je. Mais ils m'ont coûté trop cher: je les garde.» Je me dirigeai vers ma
maison, mais, au bout

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Francis Desramaut
de quelques pas, comme je ne pouvais plus avancer parce que je me sentais sur le
point de m'évanouir, je pris les oiseaux et les leur donnai. Ainsi, ma mère ne sau-
rait rien. A chaque instant, j'avais chaud et me trouvais faible. J'arrivai enfin chez
moi et me couchai. Ma mère accourut, prépara de la camomille, me frictionna et
appela le médecin. A sa première visite, je ne lui révélai pas la cause de mon mal,
qui demeurait mystérieuse pour les miens. Puis, à la deuxième, comme je me
trouvais seul avec lui, je lui racontai tout. Il m'appliqua alors les remèdes conve-
nables, car le mal était interne. Je fus malade pendant deux ou trois mois. A peine
guéri, je retournai dénicher les oiseaux. Je ne suis pas peureux, mais, quand je
repassais ensuite auprès du chêne, un frisson me courait dans le dos au souvenir
de mon aventure.»
Est-il permis d'ajouter une remarque? Selon la finale actuelle du premier
chapitre des Memorie dell'Oratorio, Giovanni ne cachait rien à sa mère. Don
Lemoyne a répété ce détail avec dévotion dans sa biographie de Margherita Bos-
co.7 L'histoire de la chute du chêne aux oiseaux nous apprend que la règle
connaissait des exceptions. Heureusement! Giovanni Bosco était un vrai garçon
de la campagne.
7 G.B. LEMOYNE, Scene morali di famiglia esposte nella vita di Margherita Bosco. Rac-
conto edificante ed ameno, Turin, tip. e libr. salesiana, 1866, p. 83.

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Le paragraphe oublié par Don Bosco
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LES VERSIONS DES CHRONIQUEURS
RUFFINO, Cronache 1861, 1862, 1863,
p. 129-131.
Finita la predica faceva dei giuochi e
li faceva ridere a crepa pelle [post crepa
pelle emend, in linea quando poi vend]
Ad un punto in cui li vedeva [post crepa
pelle add. interi. Ad un punto in cui li
vedeva] tutti intenti, colla bocca aperta
[post intenti add. supra linea colla bocca
aperta] ad un colpo sospendeva e faceva
a loro dire [post e emend, li] il rosario e
cantare le tanie infine per terminare i
giuochi [post i giuochi del. in linea ed
allora] e poi me ne andava per nidiate in
questa parte me accaddero tante che
sarebbe un vero romanzo il descriverle
[post il del. in linea contarle] gli episodii
[post descriverle del. in linea fra] i pericoli
corsi [post episodii del. in linea i pervenu-
ti] e[ra]no innumerevoli.
Un giorno andai con alcuni compagni
per uccelli [post per del. in linea nidiate;
corr. supra linea uccelli] v'era sopra una
quercia una nidiata di [post di verbum
om.] io l'aveva [post io del. in linea che
era sempre mi av] già vista tra una o due
volte (quando non era ancora buona a
prendersi); ma altro era il guardare quello
che vi era dentro dal tronco [post dentro
emend, in linea altro poi il prenderl]
altro l'andarla a prendere pei rami ¡post
prendere add. supra linea pei], essa era
appunto sopra un ramo alquanto disco-
sto [post ramo emend, in linea alquanto
discosto] alquanto lungo [post lungo del.
in linea il quale andava in pendio verso
terra], io che era assuefatto a camminare
sulle corde non mi feci alcun (p. 130)
paura, ma adaggio adaggio piedi avanti
piedi, così ritto giunsi al luogo ¡post
giunsi emend, in linea dove potei pren-
derla e metterla] la presi e me la misi in
seno [post giunsi corr. in et supra linea al
BONETTI, Annali, I, 67-73.
Altro fatto da lui stesso raccontato lo
stesso giorno. Quando io era dell'età di
10 o undici anni ero un gatto per
mon(p. 68)tare sugli alberi per cercare
nidiate. Un giorno mi successe questo
bello, che sempre mi stette fisso in men-
te. Vicino a mia casa v'era un piccolo
boschetto, che era a quasi per metà dis-
sodato. Quivi s'alzava una frondosa
quercia, sopra una nidiata di... (sic) la
quale era fatta sopra di un ramo, che
allontanavasi dal tronco, e sporgevasi
all'ingiù. Io era già montato diverse
volte per vedere se i pulcini fossero già
da prendersi, ma ciò potea farlo stando-
mene sul tronco, d'indi vedersi si pote-
ano. Ma questa volta si trattava di po-
terli prendere. Come fare? Io, che era
già pratico come i caratani (sic) a bal-
lare sulla corda senza appoggio di sorte
[add. interlin. e senza badare alle conse-
guenze] mi allontanai dal tronco e mi
posi a camminare ritto sopra quel ramo
come se fossi stato (p. 69) sopra la
corda, e giunsi sino al nido. Qui giunto
mi chinai, presi i pulcini, e me li misi in
seno. Ma intanto si trattava di ritornare
in dietro sopra quel ramo, che era non
molto grosso, e che per soprapiù si
chinava un poco verso terra. Come fare?
Rivolgermi indietro più non poteva. Mi
provai a fare un passo indietro, ma subi-
to caddi. Cadendo mi aggrappai colle
mani al detto ramo, e quivi mi tenni
colla schiena rivolta a terra. Ma il più
bello è qui. Diedi uno slancio per po-
termi portare co' piedi [add. supra linea e
colle mani] sopra quel ramo. Ma lo slan-
cio fu tale che mi fe dare il giro dall'altra
parte del ramo, ed io ritornai nella stessa
posizione di prima. Andava via pensan-
do come avrei dovuto fare per isbro-
gliarmi, ma non trovava modo, e quel
che era

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Francis Desramaut
luogo la presi e me la misi] ora si tratta-
va di volgermi indietro per ritornare al
centro dell'albero il che non poteva più
fare [post più add. supra linea fare] per-
ché quel ramo era ricurvo verso terra,
mi sforzava ma era nulla [post ma coir.
nulla valse in era nulla] finché facendo
un nuovo tentativo ¡posi tentativo
emend, in linea caddi dalla parte] mi
rilasciò penzolare [post mi in linea corr.
rivoltai in rilascio penzolare] dalla parte
disotto del ramo a cui era attaccato coi
piedi e colle mani, in questo stato tenta-
va [post mani add. supra linea in questo
stato] di rivolgermi, ma lo slancio che mi
si dava [post mi add. supra linea si] invece
[post dava emend, in linea mi faceva
girare dall'altra parte] di lasciarmi fermo
sopra [post sopra add. supralinea il ramo]
il ramo mi faceva rivolgere dall'altra
parte i compagni dal disotto tremavano
per me e gridavano tienti tienti, - si con-
viene anche a me il tenermi; finché dopo
aver lottato per un quarto d'ora circa,
non ne potendo più mi lasciai cadere la
mia posizione era tale da dover cadere
[post da add. supra linea dover] col capo
sotto ma essendo ancora per aria misi
le mani nei capelli e poi diedi un forte
impulso al capo che mi rivoltai e caddi
[post e emend, in linea caddi ritto in pié]
ritto battei de' piedi per terra e poi del
deretano in modo che feci un rimbalzo
circa di (p. 131) un trabucco [post caddi
corr. in et supra linea in piedi ma battei
ancora del deretano per terra in battei
de' piedi per terra e poi del deretano] i
miei compagni mi corsero [post compa-
gni add. supralinea mi] subito attorno ad
domandarmi ti sei fatto male, hai sof-
ferto, no niente, e gli uccelli sono morti
[post sofferto add. supralinea e gli uccelli
sono morti], adunque dividiamoli sono
qui rispondeva ma mi costano troppo
[post adunque corr. dividiamo gli uccelli
subito dissero ah no mi costano troppo
cari in dividiamoli sono qui rispondeva
ma mi costano troppo], e mi avviai
verso casa, feci alcuni passi ma
peggio, mi sentiva già le braccia a venir
meno. I compagni da basso gridavano
(p. 70) Bosco, fatti coraggio, non cadere,
altrimenti ti rompi il collo. Ah sì, non
cadere, dicevo tra me, come fare? Di
quando in quando dava un'occhiata a
basso, vedeva che v'era un'altezza spa-
ventosa. Mi diedi di nuovo uno slancio
per mettermi sul ramo, e di bel nuovo
diedi il giro al ramo, e mi trovai allo
stesso punto. Era già circa un quarto
d'ora che colà mi trovava e non ne po-
tea più. Ed ecco mentre ancora volea
fare qualche sforzo le braccia e le mani
mi vengono meno, ed io mi lascio cade-
re, e veniva già a testa prima. Mentre
faceva quel brutto salto, ebbi ancora
questa previdenza. Mi gettai le mani ai
capelli e diedi giù un tiro tale che mi
volsi il corpo sicché caddi a terra ritto in
piedi. Battei adunque di piedi, poscia mi
sedetti, e battei ancora (p. 71) si forte
del deretano, che il mio corpo balzò da
terra più di un metro. Miei compagni
spaventati subito si fecero a me d'attor-
no credendomi morto o tutto fracassato.
Bosco come ti senti? Ti sei fatto male?
Mi sento benissimo, nessun male. - E i
pulcini? qualcuno subito mi dimandò.
Sono qui. - Abbiamo da dividerli? - Oh,
dividerli, mi costano troppo. Ma intanto
mi sentiva venirmi caldo, lo stomaco ed
il ventre mi dolevano, le mie membra
tutte tremavano. Sicché dissi tra me: è
un po' meglio che io doni via questi
uccelli, altrimenti se li porto a casa mia
madre subito se ne accorge che mi sono
arrampicato sopra gli alberi, e mi servirà
allora per le feste, tanto più se mi son
fatto male. Prendete, dissi pertanto ai
compagni, questi uccelli, divideteli tra
voi, io non li voglio. Quindi allo bel
meglio (p. 72) mi condussi a casa. Ivi
giunto incontrai pel primo mio fratello
cui dissi. Panni che non mi senta bene,
mi sento a venir caldo, mi duole lo
stomaco. Io me ne vado a coricarmi un
momento. Ben tosto mia madre mi fu al
letto. Mi interrogò del male, ma nulla
poté

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Le paragraphe oublié par Don Bosco 413
non potea più camminare [post casa add.
supra linea feci alcuni passi], presi perciò
[con. supra linea allora in perciò] gli
uccelli, li diedi loro affinchè mia ma-
dre non venisse a saperlo [post diedi
loro con. in linea per non che mia madre
sapesse in affinché mia madre non ve-
nisse a saperlo] ad ogni momento mi
veniva caldo e mi sentiva svenire. Fi-
nalmente giunsi a casa e mi porsi a letto,
mia madre corse subito mi fece abbrucia-
re della camomilla e mi scaldò, e mandò
subito pel medico. Alla prima vista che
quegli fece [post visita, add. supralinea
che quegli fece] non gli palesai la causa
del mio male alla 2a poi, essendo solo
con lui gli narrai tutto e mi applico op-
portuni rimedii perché il mio era nelle
interiora, stetti due o tre mesi ammala-
to, ma appena guarito ricominciai le mie
valentie [post le mie verbum emend, non le
e turn].
sapere se non che mi sentiva lo stomaco
a far male e che mi veniva caldo, senza
niente penetrare di quel mistero. Mi fece
subito della bevanda di camomilla, che
però non valse a togliermi il male. Si
mandò tosto pel medico, cui non osai
aprire il male perché mia madre se ne
stava li ad ascoltare. Ritornò il medico
al domani, ed in casa mia non v'era
alcuno. Ah! sono al buono quest'oggi,
dissi tra me. Appena mi fu accanto:
Ebbene, Bosco, mi disse, come stai? -
Non va bene. Io ho bisogno di parlarle e
contarle la faccenda. E gli raccontai il
fatto, il mistero del (p. 73) mio male. Ma
perché non subito dirmelo ieri? - Ah!
mio caro, non mi conveniva, aveva paura
che mia madre mi acconciasse per le
feste. Subito mi ordinò rimedii oppor-
tuni. Tuttavia mi andarono due mesi e
più per guarire perfettamente. Io non ho
mai avuto alcuna paura, ma tuttavia ogni
volta che passava vicino a questa quer-
cia, sentiva ribrezzo e tremava.