C'est la raison pour laquelle on peut affirmer que «si les contemplatifs sont d'une certaine manière
dans le coeur du monde. ils sont bien plus encore dans le coeur de l'Eglise» (ib.). Bien plus, Ad
Gentes a affirmé que la vie contemplative manifeste la plénitude de la présence de l'Eglise,
exhortant à l'instaurer partout dans les Missions (n. 18,40).
26. - Le «mystère apostolique» de ces Instituts
La vie de ces Instituts «manière particulière de vivre et d'exprimer le mystère pascal du Christ, qui
est une mort pour la vie» (Venite Seorsum, I), est un mystère spécial de grâce qui exprime le visage
le plus saint de l'Eglise, «communauté priante» s'immolant par amour, avec Jésus-Christ son époux,
pour la gloire du Père et le salut du monde.
C'est pourquoi leur vie contemplative est leur premier et fondamental apostolat, parce que, selon un
dessein spécial de Dieu, c'est leur mode typique et caractéristique d'être Eglise, de vivre dans
l'Eglise, de réaliser la communion avec l'Eglise, d'accomplir une mission dans l' Eglise. C'est dans
cette perspective, dans le plein respect de la fonction apostolique principale de la même vie, en
vertu de laquelle ils doivent «vaquer uniquement aux choses de Dieu» (P.C. 7), qu'ils peuvent, en
sauvegardant les lois de la clôture et les normes établies à cet égard, dans la fidélité à leur esprit
propre et aux traditions de leur famille respective, s'ouvrir à des expériences d'aide et de
participation, par la prière et la vie spirituelle, à l'égard de ceux qui vivent à l'extérieur (M.R. 25).
27. - Nécessité d'une formation approfondie
On insiste sur la nécessité d'une formation, initiale et permanente, adaptée à leur vocation et à la vie
de recherche contemplative de Dieu, «dans la solitude et le silence, dans la prière continue et une
joyeuse pénitence» (P.C. 7), dans l'engagement sérieux de fonder cette formation sur des bases
bibliques, patristiques, liturgiques, théologiques, spirituelles et de préparer des formateurs et des
formatrices aptes à cette fonction.
Les jeunes Eglises et les Monastères isolés, et dépourvus d'aide particulière et de moyens adaptés à
cette fin, méritent une attention particulière. En collaboration avec la Sacrée Congrégation pour
l'Evangélisation des Peuples et avec celle pour les Eglises Orientales, on devra étudier des méthodes
et des moyens pour apporter à ces communautés une aide valable dans le domaine de la formation
(équipes de formation, livres, cours par correspondance, rubans, cassettes, disques....).
28. - Estime et délicatesse dans les rapports
Les rapports de l'Evêque, comme Pasteur, guide et Père des monastères contemplatifs (rapports déjà
soulignés par une Plenaria précédente), demandent que l'étude des divers aspects de la question soit
poursuivie, afin que, grâce à l'aide de la Hiérarchie, la présence et la mission de ces monastères,
dans les Eglises particulières, constitue véritablement une grâce, reflétant la diversité des charismes
au service de tout le peuple de Dieu.
La «Plenaria» souhaite également que les Evêques cherchent à promouvoir, parmi les prêtres (dès la
préparation du Séminaire) (cf. O.T. 19, M.R. 30,b) et chez les fidèles, la connaissance et l'estime de
la vie spécifiquement contemplative. Celle-ci ne rend pas «étrangers à l'humanité ceux qui y sont
appelés... Dans la solitude où ils se livrent à la prière, les contemplatifs n'oublient jamais leurs
frères. S'ils sont comme coupés du monde et de l'Eglise, ce n'est pas en vue d'une commodité et
d'une tranquillité personnelle, mais pour participer plus universellement à leurs travaux, à leurs
douleurs, à leurs espérances» (Venite Seorsum, III).