Ceci exige que tout formateur ait la sensibilité et la préparation psychologique adéquate 17 pour être
en mesure, autant que faire se peut, de percevoir les motivations réelles du candidat, de discerner les
obstacles s'opposant à l'intégration humaine et chrétienne, ainsi que les pathologies psychiques
éventuelles. Il doit peser avec soin et grande prudence l'histoire du candidat. Toutefois, celle-ci
seule ne peut constituer le critère décisif et suffisant pour juger l'admission ou la démission de la
formation. Le formateur doit savoir évaluer la personne dans sa globalité et son développement –
avec ses points forts et ses points faibles –, la conscience qu'il a de ses problèmes et la maîtrise
responsable de son comportement.
Pour cela, chaque formateur doit être préparé, à l'aide de cours spécifiques, à la compréhension plus
profonde de la personne humaine et des exigences de sa formation au ministère ordonné. A cette fin,
les rencontres et clarifications avec des psychologues sur certains thèmes peuvent être très utiles.
III. Contribution de la psychologie au discernement et à la formation
5. En tant qu'ils sont le fruit d'un don particulier de Dieu, la vocation au sacerdoce et son
discernement échappent aux compétences strictes de la psychologie. Toutefois, pour une évaluation
plus assurée de la situation psychique du candidat, de ses aptitudes humaines à répondre à l'appel
divin, puis, pour une aide dans sa croissance humaine, le recours à des « psychologues » peut être
utile en certains cas. Ceux-ci peuvent offrir aux formateurs non seulement un avis sur le diagnostic
et la thérapie éventuelle des perturbations psychiques, mais aussi une contribution pour soutenir le
développement des qualités humaines, surtout relationnelles, requises par l'exercice du ministère,18
en suggérant des cheminements qui favorisent une réponse plus libre à la vocation.
De même, la formation au sacerdoce doit prendre en compte les multiples manifestations de cet
équilibre qui s'enracine dans le cœur de l'homme : 19 celles-ci se manifestent de manière particulière
dans les contradictions entre l'idéal d'oblation auquel le candidat aspire en toute conscience, et sa
vie concrète. Elle doit aussi considérer les difficultés liées au développement progressif des vertus
morales. L'aide du père spirituel et du confesseur est fondamentale et incontournable pour que, avec
la grâce de Dieu, le candidat dépasse ces difficultés. Néanmoins, en certains cas, le développement
de ces qualités morales est contrarié par des blessures passées qui ne sont pas encore assimilées.
En effet, ceux qui aujourd'hui demandent d'entrer dans un Séminaire reflètent, de manière plus ou
moins aiguë, le malaise d'une mentalité actuelle caractérisée par le consumérisme, l'instabilité dans
les relations familiales et sociales, le relativisme moral, les visions erronées de la sexualité, la
précarité des choix, un travail systématique de négation des valeurs, surtout de la part des mass
media.
Parmi les candidats, certains ont vécu des expériences particulières – humaines, familiales,
professionnelles, intellectuelles, affectives – qui, de différentes manières, ont laissé des blessures
pas encore guéries. Celles- ci provoquent des perturbations dont le candidat ignore la portée réelle,
qu'il attribue souvent de manière erronée à des causes extérieures à lui- même et que, par
conséquent, il ne peut affronter adéquatement.20
Il est évident que tout ceci peut conditionner la capacité de progresser dans le chemin de formation
vers le sacerdoce.
« Si casus ferat » 21 – c'est-à-dire dans les cas exceptionnels qui présentent des difficultés
particulières –, le recours à des psychologues, soit avant l'admission au Séminaire soit durant le