2014_DPG_Cadre_de_Reference_fr_3ed


2014_DPG_Cadre_de_Reference_fr_3ed

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La
Pastorale
Salésienne
des Jeunes
Cadre de
Référence
Dicastère pour
la Pastorale
Salésienne des Jeunes

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La
Pastorale
Salésienne
des Jeunes
Cadre de
Référence
Dicastère pour
la Pastorale
Salésienne des Jeunes

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Ont collaboré au travail préparatoire :
Avec le Père Fabio Attard, SDB
Conseiller pour la Pastorale des Jeunes
Andrea Bozzolo - Antonino Romano - Antonio Jiménez - Centre National Salésien de la
Pastorale des Jeunes (Espagne) - Centre Salésien de Pastorale des Jeunes (Italie) - Chris Ford
- David O’Malley - Dominic Sequeira - Équipe du Théologat Don Bosco (Guatemala) -
Gianantonio Bonato - Institut pour la Pastorale des Jeunes Don Bosco (Allemagne) - Joe
Arimpoor - José Antonio Vega - José Miguel Núñez - Joseph Gevaert - Marek Chrzan
- Don Bosco Center (Philippines) - Osvaldo Gorzegno - Pier Fausto Frisoli - Riccardo Tonelli -
Ronaldo Zacharias - Rossano Sala - Savio Hon Tai Fai - Thomas Menamparambil.
Ont collaboré dans l’élaboration du document :
Alberto Martelli - Carlo Loots - Charles Maria Antonysamy - Chiara Bambozzi – Erino Leoni
- Fernando García - Francesca Ciolfi - Francisco Santos – Francesco Cereda - Gianni Filippin –
Giovanni Doff Sotta - Gregoire Kifuayi Nzilimpiem - Javier Valiente - José Francisco M. Zazo
- José Luis Aguirre - Jose Luis Plascencia - Koldo Gutiérrez - Marcello Baek - Mario Olmos
- Marta Cesteros - Miguel Angel Alvarez - Miguel Angel Garcia - Pier Fausto Frisoli - Rafael
Borges - Robert Simon David - Samuel Segura - Santiago Domínguez - Santiago G. Mourelo
- Sergio Castellini - Tarcizio Moráis.
Graphisme: Artia Comunicación
Illustrations: Javier Carabaño
Traduction: Placide Carava, René Dassy, Renée Seghers
Propriété réservée du Dicastère pour la Pastorale des Jeunes, SDB
Troisième édition 2014
Édition hors commerce
Direzione Generale Opere Don Bosco
Via della Pisana, 1111
Casella Postale 18333
00163 Roma Aurelio
Tipografia « Grafisur S.L. » • D. L.: M-5660-2014

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1.8 Page 8

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Présentation
Le Concile Vatican II a été un événement d’une grande importance dans
la vie de l’Église. Il a été le début d’un long processus de réflexion qui s’est
ravivé aux sources des grandes Constitutions Conciliaires : l’Église, comme
communauté de croyants, trouve dans la Parole et dans la vie sacramen-
telle et liturgique, spécialement dans l’Eucharistie, la force pour être signe
d’espérance et de joie pour le monde. Le cheminement synodal, avec
ses Exhortations Apostoliques, a continué à nourrir et à soutenir ce pro-
cessus. Les Exhortations Apostoliques Evangelii Nuntiandi et Catechesi Tra-
dendae, avec l’Encyclique Redemptoris Missio et le Directoire Catéchétique
Général ont donné une autre vigueur à la mission évangélisatrice de l’Église.
Dans l’immédiat après-Concile, la Congrégation s’est engagée à fond à
lire les signes des temps et à répondre avec générosité et créativité pas-
torale aux nouveaux besoins et aux nouvelles urgences. En repensant sa
mission, la Congrégation a offert, ces dernières décennies, une ré-
flexion actualisée sur le Système Préventif de Don Bosco. Elle a aussi
lancé toute une réflexion sur la communauté salésienne, objet et sujet de
l’évangélisation. Une attention spéciale a été accordée à la Communauté
Éducative et Pastorale, avec une claire vision de son Projet Éducatif et Pas-
toral Salésien, un projet qui définit l’identité évangélisatrice et éducative
de chaque type de présence salésienne.
La Congrégation s’est également engagée à répondre à la demande de
sens et à la recherche spirituelle à travers la proposition de la Spiritualité
Salésienne des Jeunes, vécue dans un vaste mouvement de personnes.
Durant ces dernières décennies, le Dicastère pour la Pastorale des Jeu-
nes a animé systématiquement et de façon continue les Provinces : un
engagement qui avait comme objectif de renforcer la connaissance et
l’application du modèle pastoral de la Congrégation, qui s’enracine dans
nos Constitutions (31–39).
Dans ce parcours d’animation, le Dicastère a trouvé un soutien solide et
clair dans le magistère des Recteurs Majeurs qui, d’une manière con-
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1.9 Page 9

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tinue et systématique ont proposé leur réflexion et guidé avec sagesse ce
processus d’évangélisation et d’éducation.
Sur le front pastoral, il est nécessaire d’approfondir cet effort d’assimilation,
d’éclaircissement et de réalisation pour le développer encore davantage.
On remarque un profond désir de la part de tous les sujets pastoraux de
répondre le mieux possible aux demandes des jeunes.
Il faut reconnaître que la présente édition du « Cadre de Référence » est en conti-
nuité avec les éditions précédentes. On a essayé de l’enrichir avec la réflexion que
l’Église a approfondie durant ces dernières années. L’édition actuelle est le fruit
d’un parcours parti des communautés et mûri à l’intérieur de chaque Province.
Nous avons ici une riche vision d’ensemble du patrimoine pastoral salésien,
vision éclairée par le magistère de l’Église en réponse aux défis actuels. C’est
une synthèse organique qui tient toujours compte d’une lecture empathique
de l’histoire des jeunes qui trouve sa source dans le Christ : une synthèse
qui se rend toujours plus consciente de son patrimoine charismati-
que et de son identité pastorale. Un manuel que la CEP assume com-
me un don et une responsabilité. C’est pour cela qu’elle le traduit en un
PEPS qui fournit à chaque contexte et à chaque œuvre une proposition claire
d’évangélisation et d’éducation en suivant les lignes des projets communs
pour une proposition salésienne aujourd’hui.
Le « Cadre de Référence » est un instrument offert par le Dicastère pour
la Pastorale des Jeunes pour éclairer et orienter le parcours pastoral de
chaque CEP provinciale et locale ; pour guider l’action pastorale de chaque
délégué provincial et local de la pastorale des jeunes et de leurs équipes ;
pour contribuer à la formation de tous – Salésiens, éducateurs, éducatrices
– qui sont coresponsables de la mission salésienne.
Fabio Attard
Conseiller Général pour la Pastorale des Jeunes
Rome, 8 décembre 2013
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Préambule à la troisième
édition
Le Chapitre Général 26 des Salésiens (2008), dans la ligne d’action 6
(CG 26,45) a délibéré que le Recteur Majeur « s’emploie, par l’intermé-
diaire des Dicastères compétents, à l’approfondissement du rapport entre
l’évangélisation et l’éducation, pour actualiser le Système Préventif et faire
correspondre le cadre de référence de la pastorale des jeunes au change-
ment des conditions culturelles » (CG 26, 45).
Immédiatement après le CG 26, le Dicastère pour la Pastorale des Jeunes a
commencé un processus de consultation pour arriver à ce but. En premier lieu,
ont été interpellés tous les Centres d’Études de la Congrégation, les Centres
Nationaux de Pastorale des Jeunes, les Centres de Formation Permanente, en
plus de Salésiens experts en la matière. Leur contribution a servi de base pour
élaborer un document permettant de solliciter la réflexion de toutes les com-
munautés de la Congrégation. Après cette phase élargie de partage, le Dicas-
tère a reçu de chaque Province un rapport sur le processus mené. La diversité
des thèmes et des nuances de ces rapports a été étudiée par une équipe qui
a élaboré la présente édition, cherchant à faciliter l’unité organique des diffé-
rents éléments constitutifs de la Pastorale Salésienne des Jeunes.
Le texte qui, pour servir de guide et d’outil de formation, se situe dans la
continuité de ce qui est affirmé dans les précédentes éditions, essaye, en
même temps, de saisir les nouvelles exigences éducatives et pastorales et
les défis culturels et ecclésiaux actuels.
La publication d’une nouvelle édition est l’occasion d’insister encore sur la
place centrale des jeunes, particulièrement les plus défavorisés, au cœur
de la Pastorale Salésienne des Jeunes. En effet, dès ses premières pages
(chapitre I), le texte rappelle ce choix charismatique : l’optique que nous
avons choisie ici est celle de voir comment la Congrégation Salésienne
comprend ou, mieux encore, sent, depuis l’époque de Don Bosco jusqu’à
aujourd’hui, son engagement en faveur des jeunes.
La structure et les contenus fondamentaux de la 2ème édition (2000) ont
été enrichis et développés par une réflexion théologique, spirituelle et cha-
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2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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rismatique plus ample (chapitres II et III). On a en outre prêté une atten-
tion particulière à la variété des contextes, devenus depuis longtemps mul-
ticulturels et multireligieux, là où est présente la Congrégation.
Le chapitre III prête une spéciale attention à deux aspects particuliers :
la compréhension du rapport évangélisation-éducation, d’une part ; et de
l’autre, on a considéré le Système Préventif comme projet de formation,
proposition de spiritualité et méthodologie éducative.
La nouvelle édition est enrichie d’une présentation mise à jour de la
Spiritualité Salésienne des Jeunes et des itinéraires d’éducation à la foi,
qui cherchent à « coller » au mieux à la situation actuelle des jeunes
(chapitre IV).
Le chapitre V présente en détail la Communauté Éducative et Pastorale
(CEP) et présente aussi une nouvelle section décrivant « le cœur de l’édu-
cateur salésien ».
Le Projet Éducatif et Pastoral Salésien (PEPS) est présenté dans ses dimen-
sions constitutives au chapitre VI. Étroitement liée au PEPS, cette édition
souligne quelques orientations pour une plus grande attention portée à
la culture des vocations, à l’animation missionnaire et au volontariat, ainsi
qu’au monde de la communication sociale.
Le chapitre VII présente les lignes opérationnelles à l’intérieur des activi-
tés et des œuvres de Pastorale Salésienne des Jeunes : services et œuvres
dans les différents secteurs salésiens qui ont une forte incidence éducative
et pastorale. C’est un chapitre qui a été restructuré notablement, à la
lumière des nouvelles réalités sociales, culturelles et salésiennes.
Le chapitre VIII présente une lecture des différents outils de pastorale et
comment ils doivent être compris et appliqués à l’intérieur d’une Pasto-
rale Salésienne des Jeunes organisée. Le projet pastoral local, provincial et
interprovincial est expliqué de manière à être mieux actualisé.
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2.2 Page 12

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Le graphique entend faciliter la lecture, l’étude et la réflexion en commun
entre les agents pastoraux. De plus, la centralité de la Parole de Dieu a
été privilégiée, avec la référence aux sources salésiennes : celles-ci sont le
fil conducteur du texte, présentées dans les « encadrés » qui enrichissent
chaque chapitre. Toutes les citations du texte sont tirées de la documen-
tation indiquée à la suite de ce préambule. On a particulièrement veillé au
langage propre des Constitutions et Règlements, au patrimoine du magis-
tère de l’Église et des Recteurs Majeurs.
Pour une lecture plus claire et plus logique, le texte est divisé en trois
parties, sauvegardant toujours la structure de chaque chapitre. En vue des
parcours de formation, chaque chapitre peut être lu séparément ou dans
un ordre différent de celui qui est proposé.
Nos vifs remerciements vont à tous ceux qui, durant ces dernières an-
nées, nous ont accompagnés de leur prière, de leur réflexion et de leurs
suggestions. Je voudrais particulièrement remercier Miguel Angel Garcia
Morcuende qui a suivi de près le parcours et l’élaboration du texte, Rafael
Borges, Mario Olmos et Robert Simon qui ont participé avec générosité à
sa révision.
Il nous faut dire notre vive reconnaissance à toutes les personnes qui,
grâce à leur travail de traduction, aussi précieux que discret, ont permis
que la réflexion pastorale de la Congrégation puisse rejoindre toutes les
parties du monde. Leur généreux service est un véritable ministère qui est
de plus en plus apprécié.
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2.3 Page 13

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Documentation
Documents de l’Église
• Lumen Gentium. Constitution dogmatique du Concile Vatican II sur
l’Église (21 novembre 1965).
• Gravissimum Educationis. Déclaration du Concile Vatican II sur
l’éducation chrétienne (28 octobre 1966).
• Gaudium et Spes. Constitution Pastorale du Concile Vatican II sur
l’Église dans le monde de ce temps (7 décembre 1966).
• Evangelii Nuntiandi. Exhortation Apostolique de Paul VI sur
l’engagement d’annoncer l’Évangile (8 décembre 1975).
• L’École Catholique. Document de la Sacrée Congrégation pour
l’Éducation Catholique (19 mars 1977).
• Conférence de Puebla. Document de la Conférence Générale de
l’Épiscopat Latino-américain (28 janvier 1979).
• Familiaris Consortio. Exhortation Apostolique de Jean-Paul II sur
les devoirs de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui (22
novembre 1981).
• Code de Droit Canonique. Promulgué par Jean-Paul II (25 janvier 1983).
• Christifideles Laici. Exhortation Apostolique de Jean-Paul II sur la
vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde (30
décembre 1988).
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• Juvenum Patris. Lettre de Jean Paul II pour le Centenaire de la mort
de Don Bosco (31 janvier 1988).
• Ex Corde Ecclesiae. Constitution Apostolique de Jean-Paul II sur les
Universités Catholiques (15 août 1990).
• Redemptoris Missio. Lettre Encyclique de Jean Paul II (7 décembre 1990).
• La Présence de l’Église dans l’Université et dans la culture
universitaire. Congrégation pour l’Éducation Catholique, Conseil
Pontifical pour les Laïcs, Conseil Pontifical pour la Culture (22 mai 1994).
• Directoire Général pour la Catéchèse. Congrégation pour le Clergé
(15 août 1997).
• Novo Millennio Ineunte. Lettre Apostolique de Jean-Paul II (6 janvier
2001).
• Deus Caritas Est. Lettre Encyclique de Benoît XVI sur l’amour
chrétien (25 décembre 2005).
• Spe Salvi. Lettre Encyclique de Benoît XVI sur l’espérance chrétienne
(30 novembre 2007).
• Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation.
Congrégation pour la Doctrine de la Foi (3 décembre 2007).
• Lettre de Sa Sainteté Benoît XVI au Père Pascual Chávez Villanueva, Recteur
Majeur S.D.B. à l’occasion du Chapitre Général XXVI (1er mars 2008).
• Caritas in Veritate. Lettre Encyclique de Benoît XVI sur le développement
humain intégral dans la charité et dans la vérité (29 juin 2009).
• Verbum Domini. Exhortation Apostolique de Benoît XVI sur la Parole
de Dieu dans la vie et la mission de l’Église (11 novembre 2010).
• Porta Fidei. Lettre Apostolique de Benoît XVI (11 octobre 2011).
• Message au Peuple de Dieu. XIIIème Assemblée Générale Ordinaire du
Synode des Évêques (7-28 octobre 2012).
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Sources salésiennes
• Chronique de l’Oratoire de Saint François de Sales par Domenico
Ruffino (Rome, Archives Salésiennes Centrales, cahier 5).
• Mémoires de l’Oratoire de Saint François de Sales de 1815 à
1855 par Jean Bosco. Introduction et notes historiques d’Aldo Giraudo
(Rome, LAS 2011).
• Vie du jeune Saint Dominique Savio, élève de l’Oratoire de Saint
François de Sales par Jean Bosco, in Jean Bosco, Vies de jeunes.
Les biographies de Dominique Savio, Michel Magon et François
Besucco. Introduction et notes historiques d’Aldo Giraudo (Rome, LAS
2012).
• Introduction au Plan de Règlement pour l’Oratoire de garçons
de Saint François de Sales (1854) par Jean Bosco, in Pietro Braido
(ed.), Don Bosco educatore scritti e testimonianze. Institut
Historique Salésien, Sources, première série, n. 9 (Rome, LAS 1997).
• La jeunesse Instruite pour la pratique de ses devoirs et des
exercices de piété chrétienne par Jean Bosco (Turin, 1847), in Pietro
Braido (ed.), Don Bosco educatore scritti e testimonianze. Institut
Historique Salésien, Sources, première série, n. 9 (Rome, LAS 1997).
• Le Système Préventif dans l’Éducation de la Jeunesse (1877)
par Jean Bosco, in Braido P. (ed.), Don Bosco educatore scritti e
testimonianze. Institut Historique Salésien, Sources, première série, n.
9 (Rome, LAS 1997).
• Lettre de Rome par Jean Bosco (Rome, 1884), in Pietro Braido (ed.),
Don Bosco educatore scritti e testimonianze. Institut Historique
Salésien, Sources, première série, n. 9 (Rome, LAS 1997).
• Lettre de Jean Bosco à Don Giacomo Costamagna (10 août 1885),
in Braido P., (ed.), Don Bosco educatore scritti e testimonianze.
Institut Historique Salésien, Sources, première série, n. 9 (Rome, LAS
1997).
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• Lettre circulaire sur la diffusion des bons livres par Jean Bosco (19
mars 1885), in Ceria E., Epistolario di san Giovanni Bosco, volume 4,
lettre 2539.
• Mémoires Biographiques de don [du vénérable serviteur de Dieu/
du bienheureux/de saint] Jean Bosco par Giovanni Battista Lemoyne -
Angelo Amadei - Eugenio Ceria, 19 volumes.
Documents de la Congrégation
et de la Famille Salésienne
• Actes du Conseil Général de la Société Salésienne de Saint Jean
Bosco. Organe officiel d’animation et de communication pour la
Congrégation Salésienne. Direction Générale Œuvres de Don Bosco.
• Chapitre Général Spécial de la Société Salésienne (1971).
• Chapitre Général 21 de la Société Salésienne (1978).
• Chapitre Général 21 de la Société Salésienne (1984).
• Chapitre Général 23 des Salésiens de Don Bosco. « Éduquer les
jeunes à la foi » (1990).
• Chapitre Général 24 des Salésiens de Don Bosco. « Salésiens et
laïcs : communion et partage dans l’esprit et dans la mission de
Don Bosco » (1996).
• Chapitre Général 25 des Salésiens de Don Bosco. « La
communauté salésienne aujourd’hui » (2002).
• Chapitre Général 26 des Salésiens de Don Bosco. «Da mihi
animas, cetera tolle» (2008).
• Constitutions et Règlements de la Société de Saint François de
Sales (1984).
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2.7 Page 17

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• Système Salésien de Communication Sociale. Lignes
d’Orientation pour la Congrégation Salésienne. Dicastère pour la
Communication Sociale (2011).
• Le Volontariat dans la Mission Salésienne. Guide et
Orientations. Dicastères pour la Pastorale des Jeunes et pour les
Missions (2008).
• Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne.
P. Pascual Chávez (2012).
• Identité des Institutions Salésiennes dans l’Enseignement
Supérieur. Direction Générale Œuvres Don Bosco (2003).
• Politiques pour la présence salésienne dans l’Enseignement
Supérieur 2012-2016. Direction Générale Œuvres Don Bosco (2012).
Sigles et abréviations
ACG/ACS
C ou R
CG
IUS
PEPS
PEPSP
CEP
CFP
MSJ
POP
Actes du Conseil Général/Supérieur de la Société
Salésienne de Saint Jean Bosco.
Constitutions et Règlements de la Société de Saint
François de Sales (1984).
Chapitre Général des Salésiens de Don Bosco.
Institutions Salésiennes d’Enseignement Supérieur
[Universités-Universitaires]
Projet Éducatif et Pastoral Salésien
Projet Éducatif et Pastoral Salésien Provincial
Communauté Éducative et Pastorale
Centre de Formation Professionnelle
[MGS en italien] Mouvement Salésien des Jeunes
Projet Organique Provincial
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2.8 Page 18

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I II III

2.9 Page 19

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PARTIE
PREMIÈRE
Dans cette première partie, on trace les lignes d’une Pastorale
Salésienne des Jeunes renouvelée à partir d’une approche
théologique et anthropologique. On indique certaines clés
d’interprétation pour la communication de la Bonne Nouvelle
afin qu’elle puisse être reçue par les jeunes, en accord avec leurs
attentes.

2.10 Page 20

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
20

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE
DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
CHAPITRE
I
en«vIelrsfuetusxa…isietdiel psietimé it
à les instruire »
(Mc 6, 34)

3.2 Page 22

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Le Seigneur a indiqué à Don Bosco les jeunes,
spécialement les plus pauvres, comme premiers et
principaux destinataires de sa mission. Appelés à
cette même mission, nous en saisissons l’extrême
importance: les jeunes vivent à l’âge des choix de vie
fondamentaux qui préparent l’avenir de la société et
de l’Église. Avec Don Bosco nous réaffirmons notre
préférence pour la « jeunesse pauvre, abandonnée,
en péril », qui a le plus besoin d’être aimée et
évangélisée, et nous travaillons spécialement dans
les lieux de plus grande pauvreté. »
(C 26)
Regarde, me dit-elle (...) Voilà ton champ
d’action; voilà où tu dois travailler. »
(Memorie dell’Oratorio [Souvenirs Autobiographiques], Introduction)
22

3.3 Page 23

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
Le premier chapitrevoudrait
être d’inspiration. En plus de donner à la pastorale une per-
spective positive de la réalité des jeunes, il la rend ouverte
à toutes les attentes, même cachées et inconscientes, des
jeunes. C’est seulement en habitant leur monde qu’on peut
réellement en apprécier les potentialités. En abandonnant
une pastorale repliée sur elle-même, nous ouvrons notre re-
gard, pleins d’espérance, en tenant toujours compte de ceux
qui sont les plus faibles et de ceux qui sont le plus à risque.
Les nouveaux paradigmes culturels et les défis des différents
contextes nous provoquent à des attentions spécifiques et
défient le sens même de la pastorale et du fait de faire Église.
Dans ce chapitre, nous voudrions mettre en lumière la moti-
vation qui poussa Don Bosco, et la Congrégation avec lui et
après lui, dans son engagement en faveur des jeunes.
23

3.4 Page 24

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 Voilà ton champ d’action;
voilà où tu dois travailler
À la maison, en famille et dans le milieu des Becchi où il vivait, Jean Bosco
parlait certainement le dialecte piémontais typique de ces terres paysannes.
Et nous croyons que Marie, la femme à l’aspect majestueux du rêve des
neuf ans, parla en songe au petit Jean en employant ce dialecte. Mais
dans le dialecte du temps, la phrase que Marie prononça pour indiquer à
Jean son futur champ d’action – « voici où tu dois travailler » – n’est pas
bien traduite avec le verbe « travailler » ; plus vraisemblablement faudrait-
il traduire « labourer » : « voici le champ que tu devras labourer ».
Nous sommes les fils d’un laboureur et cela nous confirme que le charisme
salésien comporte en soi une vertu toute particulière qui sous-tend la
mission pour les jeunes, qui nous caractérise : la vertu d’espérance.
Le laboureur ne regarde pas derrière lui, ne mesure pas sa fatigue aux fruits
qu’il récolte dans l’immédiat. Selon le climat du Piémont, il a fort affaire au
terrain pierreux et inculte, à la terre froide de l’automne ou encore compacte
au début du printemps. Il ne possède pas la vision du semeur, ni la joie du
moissonneur ; il a seulement l’espérance, la certitude du futur qu’il voit déjà en
fleurs, même si à ce moment-là, ce futur est encore fait de sueur et de fatigue.
Voilà les vertus de qui veut évangéliser et éduquer les jeunes : on ne peut
se permettre de perdre du temps ni de rater la route et de contempler
le passé, en regardant trop en
arrière ; mais on ne peut pas non
plus prétendre voir tout de suite les
fruits. Il faut espérer, au contraire,
regarder en avant et savoir cultiver
« Dans les affaires qui touchent à
l’avantage de la jeunesse en danger ou qui
servent à gagner des âmes à Dieu, je fonce
jusqu’à la témérité. »
(MÉMOIRES BIOGRAPHIQUES XIV, CHAP. XXVIII)
dans son cœur la certitude que
ce que l’on est en train de faire
portera beaucoup de fruits, des
fruits de sainteté, des fruits de bons
chrétiens et d’honnêtes citoyens.
24

3.5 Page 25

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
Nous Salésiens, regardons les jeunes comme le laboureur regarde la terre
qu’il est en train de travailler, avec la ferme obstination du paysan, avec la
témérité qui caractérise notre fondateur quand il pressent que ses projets
viennent de Dieu ; les yeux et l’esprit fixés dans le présent comme lieu
de l’espérance parce que là est le temps des jeunes ; parce que, même s’il
n’y paraît pas, cette terre sur laquelle on est en train de travailler est déjà
féconde de sainteté ; elle doit seulement être soignée correctement.
2 Sympathie et volonté de
contact avec les jeunes
L’arrivée de Don Bosco dans le Turin
de 1841 correspond pour le jeune
prêtre de campagne à la découverte
d’un monde de jeunes inattendu et
nouveau par rapport à celui auquel
il était habitué depuis son enfance :
« Il suffit que vous soyez jeunes pour que
je vous aime beaucoup. »
(LA JEUNESSE INSTRUITE, INTRODUCTION « À LA JEUNESSE »)
d’un côté, les enfants et les jeunes
sont nombreux à converger vers la
capitale de l’État savoyard pour chercher du travail et leur subsistance pour le
futur; de l’autre, Don Bosco découvre un visage de la société plus dangereux,
plus cruel et plus dur que celui qu’il avait vécu aux Becchi ou même dans la
petite ville de Chieri.
Don Bosco se trouve catapulté dans un monde nouveau où ne
manquent pas les problèmes sociaux, économiques, politiques et
religieux, où est en train de se développer l’anticléricalisme ; la manière
normale de voir et de penser des gens « nobles », y compris d’une partie
de l’Église, est que les jeunes ne sont pas et ne pourront jamais s’adapter
à une vie citoyenne. Beaucoup d’entre eux sont analphabètes, ignorants,
religieusement non pratiquants, s’adonnant au vol et au crime. Un seul
remède : « La Générale », la prison pour jeunes mineurs.
Don Bosco, grâce également à l’accompagnement spirituel et pastoral
de Don Cafasso, aborde cette question avec un regard différent :
il voit chez les prisonniers de futurs honnêtes citoyens possibles ; chez
25

3.6 Page 26

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
les enfants de la rue de possibles futurs bons chrétiens ; chez les petits
ramoneurs et les jeunes travailleurs de futurs saints, piliers de la société et
de l’Église d’aujourd’hui et de demain.
Voilà la grandeur de l’espérance, capable non seulement d’aimer (comme
la charité), mais d’aimer ce que sera demain ; non seulement de croire et
de savoir (comme la foi), mais croire et savoir ce que sera demain.
Le regard de Don Bosco est marqué avant tout par la sympathie.
Il se met dans la peau de ses jeunes. Il a mûri, durant sa formation
vocationnelle, un modèle de prêtre caractérisé par la proximité, par la
capacité d’empathie, du contact immédiat, du « consensus » avec les
jeunes et les gens. Le modèle pastoral que Don Bosco entrevoit, construit
et expérimente, sous la conduite de Marie, est celui du prêtre sympathique,
non pas le superficiel ou le grand copain, mais celui qui vous met tout de
suite à l’aise parce qu’il vous fait sentir tout de suite que vous êtes aimé
pour ce que vous êtes et comme vous êtes.
Le travail pastoral de Don Bosco, le choix qu’il fait de partir des plus jeunes,
son projet inventif, ne partent pas de la simple enquête sociologique
concernant les vices de la société, ou de la simple constatation
psychologique des potentialités des jeunes à ce moment de leur vie, ni
même du pur philanthropisme qui pousse à l’action ceux qui ne voient
que le mal-être des personnes qui les entourent.
C’est le cœur même du Bon Pasteur qui fait bouger Don Bosco, un
Bon Pasteur qui, voyant autour de lui un troupeau égaré et errant, est saisi
d’une émotion profonde et se met à leur prêcher la Parole et à leur donner
à manger, pour la subsistance de leur corps et de leur esprit, maintenant
et pour l’éternité : « En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi
de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les instruire longuement. » (Mc 6,34)
L’action pastorale de la Congrégation est donc marquée par une profonde
capacité de trouver des occasions de contact, de proximité, de communion
avec les jeunes. Elle va chercher ses destinataires là où ils se trouvent, là où
est leur liberté et où, même physiquement, sont leurs intérêts (cf. C 38).
Comme le Bon Pasteur, le Salésien se laisse interpeller par l’égarement de
ses destinataires, par leurs désirs, en s’adaptant à eux, et demandant à
l’Esprit Saint le don de la sympathie modelée sur la douceur du cœur du
Christ (cf. CG 20, n°100).
26

3.7 Page 27

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
Pour ce faire, l’action pastorale
doit être exercée d’une manière
professionnellement correcte, en
valorisant toute aide provenant des
sciences et de la sagesse humaine ;
mais elle doit surtout être orientée
par la contemplation de la
situation des jeunes avec le
« Que les supérieurs aiment ce qui plaît
aux jeunes et les jeunes aimeront ce qui
plaît aux supérieurs. »
(MÉMOIRES BIOGRAPHIQUES XVII, CHAP. III)
regard même de Dieu – ce regard
que Don Bosco eut à partir du
songe des neuf ans jusqu’à la fin de sa vie – avec la prière, la confiance en
Marie, l’obéissance à l’Église, la mise au diapason de ses désirs et de ses
sentiments avec ceux du Christ : « Ayez entre vous les dispositions que l’on
doit avoir dans le Christ Jésus » (Ph 2,5).
3 Un discernement
d’éducateurs et de croyants
La contemplation nous porte à voir la réalité dans sa profondeur. Nombreux
sont les rêves où Don Bosco décrit son action et les événements vécus à
l’Oratoire comme une lutte, parfois même cruelle, entre le bien et le mal
ou, mieux, entre le diable et Marie et Jésus.
Ces visions ne sont pas seulement pédagogiquement soignées pour servir à
la formation des jeunes qui écoutent Don Bosco durant les mots du soir du
Valdocco ; c’est la vision de la réalité à travers les yeux de qui contemple la
vie avec le regard de Dieu. Il y a effectivement en cours une lutte entre Jésus
et le pouvoir du mal : une lutte déjà gagnée d’avance, bien sûr, – ce qui
fonde notre optimisme et notre espérance – mais qui n’est pas encore finie.
Notre pastorale s’insère dans cette lutte, déjà victorieuse et encore
inachevée, pour la libération des jeunes du véritable esclavage et du
véritable mal : le péché. Un péché qui se manifeste de diverses manières :
dans le péché personnel, dans le péché de la Communauté ecclésiale, dans
les structures de péché de la société ; un péché qui opprime l’homme et
obscurcit l’horizon du salut dans lequel il progresse déjà et qui l’attend au
27

3.8 Page 28

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Et c’est dans cette lutte que notre pastorale s’insère, faisant face à toutes
les implications: spirituelles, matérielles, structurelles, politiques, sociales,
économiques et juridiques, afi n que chaque jeune puisse parvenir
pleinement à une vie digne de Dieu et du bonheur qui lui est réservé.
Le Salésien assume avec responsabilité (cf. C 18), joie et espérance (cf. C
17) la lourde tâche d’écouter, observer et discerner la situation de péché
de ce monde et s’efforce, dans son action quotidienne personnelle et
communautaire, de prendre les moyens pour actualiser sa mission : une
vie heureuse, maintenant et dans l’éternité, pour tous les jeunes, même
les plus éloignés.
C’est pour cela qu’à l’image du Bon Pasteur qui rassemble ses brebis et
les mène aux vrais pâturages, la pastorale salésienne est tout à la fois
évangélisation et éducation. Elle est œuvre de transformation de toute
la vie du jeune ; elle s’efforce d’écouter et de connaître, d’une manière
approfondie et compétente, la réalité où nous vivons pour pouvoir la
transformer selon le dessein divin (voir chapitre III).
Ainsi la mission salésienne, d’après l’intuition du Fondateur, s’étend à
toute la personne et au monde entier. Le souci pastoral et missionnaire de
Don Bosco concerne intégralement le jeune, dans toutes ses dimensions,
personnelles et sociales ; et cela vaut pour tous les jeunes du monde. C’est
d’ici que, depuis le début de la Congrégation salésienne, naît le choix
d’aller à la rencontre des jeunes dans les situations et les lieux où ils se
trouvent pour leur communiquer l’Évangile.
28

3.9 Page 29

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
4 Communion dans l’amour
avec les autres
Dans nos œuvres, nous formons la Communauté Éducative et Pastorale
(CEP) ; en elle et par elle, nous Salésiens, sommes signes et porteurs de
l’amour de Dieu pour les jeunes (cf. C 2 et 47).
Ce double point de référence éclaire et donne le sens de notre mission.
En premier lieu, notre mission se déroule dans le contexte de la mission
même du Christ, venu « pour que les hommes aient la vie et pour qu’ils
l’aient en abondance » (Jn 10,10) : non pas une vie quelconque mais sa
vie elle-même, lui étant justement la vie en personne, la vérité qui l’éclaire
et le chemin pour la rejoindre (Jn 14,6).
La vie divine, que le Christ incarne et manifeste sur la terre, et dont il
témoigne jusqu’à la mort sur la croix, est la vie même de Dieu, la vie
du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, un seul et même mouvement de
communion et d’amour.
Nous sommes donc en premier lieu fermement convaincus que le but
ultime de notre mission dans l’Église et dans le monde est d’offrir aux
jeunes, spécialement les plus pauvres, la vie même du Christ, vie de
relation, d’amour, de communion trinitaire avec le Père, fin ultime de notre
existence et origine de notre bonheur dans le temps et dans l’éternité.
C’est seulement dans la
communion plénière avec Dieu,
Trinité d’amour, dans la forme
même du Fils fait homme, que
les jeunes peuvent trouver le sens
de leur propre vie, c’est-à-dire
l’accomplissement d’eux-mêmes,
dans le concret du quotidien, la
vérité que Dieu leur réserve : la
plénitude de la vie et du bonheur.
« La communion et la mission sont
profondément unies entre elles (…) au point
que la communion représente la source et
tout à la fois le fruit de la mission. »
(CHRISTIFIDELES LAICI, 32)
29

3.10 Page 30

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Mais cet accomplissement personnel n’est pas solitaire ; il se construit dès
le début dans la communion trinitaire qui nous caractérise comme fils de
Dieu et comme hommes. Créé dans la forme du Fils, l’homme est créé
pour la communion. Promouvoir cette spiritualité de communion est le
principe éducatif dans tous les lieux où se forment l’homme et le chrétien
(cf. Novo Millennio Ineunte, 43). C’est pour ce motif que notre mission ne
s’exprime pas en premier lieu dans l’organisation d’œuvres et de projets
mais en donnant vie à des Communautés Éducatives et Pastorales
qui reflètent ici sur terre la même communauté trinitaire du ciel où
nous sommes destinés à demeurer.
Nous sommes certains que l’amour de Dieu que nous portons aux jeunes
se développe dans leur vie avec la joie, l’ascèse et la vie sacramentelle
qui combattent le péché de l’individualisme, de la solitude et de
l’autosuffisance. Nous sommes appelés à la communion dans l’amour, les
uns avec les autres. Nous exerçons notre mission en communauté et nous
nous efforçons continuellement de donner vie à des communautés qui
vivent ici sur terre comme Dieu nous a pensés dans l’éternité.
5 La Pastorale Salésienne des
Jeunes exprime la mission
salésienne
La mission salésienne, qui donne à toute notre existence sa tonalité concrète,
spécifie la tâche qui nous incombe dans l’Église et détermine la place
que nous occupons parmi les familles religieuses (cf. C 3). Concrètement
elle exprime son action historique dans un ensemble de projets, œuvres,
milieux éducatifs, lieux de formation et activités d’évangélisation qu’elle
désigne du nom global de Pastorale Salésienne des Jeunes.
La Pastorale Salésienne des Jeunes n’épuise pas la richesse de la mission
de la Congrégation. En effet, la mission est une réalité théologale,
strictement reliée à la vocation même de la Congrégation et de chaque
confrère individuellement. Elle ne peut pas cependant ne pas s’exprimer
30

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
en actions concrètes. La pastorale des jeunes est l’expression première et
typique de la mission.
C’est une pastorale parce qu’en premier lieu, elle est l’expression multiforme
d’une communauté ecclésiale qui comporte dans son noyau animateur
la communauté des consacrés salésiens, avec des collaborateurs laïcs (cf.
CG 25) ; et ils constituent tous ensemble une communauté ecclésiale sur
le territoire, caractérisée par le charisme salésien, qui exprime sa mission
évangélisatrice à travers les œuvres éducatives et pastorales qu’elle déploie
chaque fois sur le terrain.
C’est une pastorale des jeunes parce qu’au centre de son action il y a la
personne des jeunes, spécialement les plus défavorisés. Il s’agit de contacter
les jeunes dans leur réalité, avec leurs possibilités et leurs diffi cultés,
et découvrir les défi s des contextes culturels, sociaux et religieux dans
lesquels ils vivent, en dialoguant avec eux pour leur proposer, à travers
la pédagogie de l’accompagnement, un chemin de rencontre vivante et
communautaire avec Jésus-Christ (cf. CG 20, n°360).
Enfin cette pastorale est salésienne parce qu’elle possède dans le charisme
de Don Bosco, inspiré de la charité éducative du Bon Pasteur, sa référence
principale – expression de la pédagogie préventive, aimable, prompte au
dialogue et à la confiance –, la mesure de sa propre vérité et de sa propre
efficacité, la mesure de ses projets et de son action.
Expression de la mission ecclésiale dans le style de Don Bosco, la Pastorale
Salésienne des Jeunes ressent l’évangélisation comme l’urgence principale
de son action, consciente que sa tâche fondamentale revient donc à proposer
à tous les jeunes de vivre l’existence humaine comme l’a vécue Jésus afin
qu’ils le rencontrent progressivement, qu’ils vivent en plénitude leur humanité
et deviennent protagonistes et coresponsables de la construction du Royaume
de Dieu dans le monde.
La pastorale salésienne n’est pas
différente de celle de l’Église, qui
est effectivement tout entière
évangélisatrice. Elle se caractérise par
un style de médiation éducative, mais
c’est aussi une pastorale qui passe
à travers l’expérience éducative elle-
même.
« Nous devons avoir comme but
primordial la préoccupation de la
jeunesse, et toute occupation qui nous
éloigne de cet objectif n’est pas bonne. »
(MÉMOIRES BIOGRAPHIQUES XIV, CHAP. XI)
31

4.2 Page 32

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
En premier lieu, nos destinataires privilégiés sont les jeunes que Don
Bosco définit comme la part la plus précieuse et la plus délicate de toute
l’humanité et les préférés du Seigneur. La catégorie « jeunes », tout en
désignant inévitablement une spécifi que catégorie d’âge en évolution,
n’est employée ni dans un sens psychologique ni dans un sens sociologique.
La jeune génération doit donc s’entendre non seulement comme un âge
de passage en vue d’être plus tard de « bons chrétiens et d’honnêtes
citoyens », mais dans une double optique :
• d’un côté, cet âge ne peut être pensé que comme une étape de
croissance vers l’âge adulte, incompréhensible en dehors de la cor-
rélation avec les périodes qui le précèdent et qui le suivent ;
• de l’autre, il est nécessaire de mettre au point ce qui est propre à cet
âge, et qu’il faut nécessairement assumer pour passer à l’âge suivant
sans carences.
Ainsi les différents âges ne se succèdent pas de telle manière que l’âge
nouveau décrète purement et simplement que l’âge précédent ne valait
rien ; et la jeune génération représente une forme fondamentale de
l’existence humaine, une manière caractéristique de la vie de l’homme, de
son cheminement de la naissance à la mort ; une manière de sentir, de se
comporter dans les manières d’aborder le monde.
Nous en venons ainsi à découvrir que la jeunesse et l’adolescence qui la
précède sont la partie la plus précieuse de l’humanité parce qu’elles sont
vraiment la partie de la vie où l’on s’expérimente soi-même, où l’on reconnaît
l’émergence de la liberté comme un
devoir, le devoir de vouloir sa vérité
marquée par la vocation divine et
la solidarité avec les autres. C’est
« La jeunesse d’aujourd’hui est la portion
la plus délicate et la plus précieuse de la
société humaine, sur laquelle se fondent
les espérances du présent et de l’avenir. »
(INTRODUCTION AU PLAN DE RÈGLEMENT POUR L’ORATOIRE
l’âge où comprendre et vouloir sa
propre mission dans la vie afin que,
après une période d’essai, où le
sujet se mime soi-même dans les
différentes possibilités d’identités
SAINT FRANÇOIS DE SALES)
futures, il puisse accomplir le
saut initiatique qui fait passer du
« Jeunes, rappelez-vous que vous êtes les
préférés du Seigneur. »
(MÉMOIRES BIOGRAPHIQUES III, CHAP. LIII)
provisoire à la décision définitive de
soi. C’est l’âge où la force devient la
vertu cardinale par excellence, c’est
la phase de l’idéal, du défi face à
32

4.3 Page 33

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
la réalité au nom de la mémoire
des prédécesseurs et de la force
du choix accompli pour le vrai et
pour le bien. C’est le courage de la
mission que de « jeter les filets » sur
la promesse d’une parole autorisée.
La Pastorale Salésienne des Jeunes
« Notre tâche fondamentale est donc de
proposer avec joie et courage aux jeunes de
vivre l’existence humaine comme l’a vécue
Jésus Christ. »
(CG26, N.36)
poursuit tout cela non seulement
en faveur des jeunes mais avec
un style particulier : ensemble avec les jeunes. Don Bosco est le premier
saint à fonder une Congrégation non seulement en faveur des jeunes
mais ensemble avec les jeunes eux-mêmes, en mettant en valeur,
d’une manière inouïe, leur participation typique à cet âge et les impliquant
personnellement dans l’aventure de leur croissance religieuse et humaine.
C’est pour cela que la pastorale salésienne est juvénile : non seulement
parce qu’elle voit chez les jeunes ses destinataires et sa mesure mais parce
qu’elle les prend comme protagonistes.
Non pas une implication-participation aveugle. Dépassant les séparations
générationnelles et un certain paternalisme pastoral, Don Bosco active,
dans un style familial, une responsabilité éducative dans un dialogue franc
et ouvert, et valorise la coresponsabilité du sujet dans la communauté,
coresponsabilité proportionnée à sa maturité, mais avec la conscience que
celui qui ne deviendrait pas protagoniste de soi-même et de son dialogue
avec Dieu ne pourra jamais être impliqué dans l’aventure de la sainteté.
Enfin, précisément parce que la pastorale est juvénile, elle est toujours en
même temps évangélisation et éducation ; ou peut-être pourrions-nous
dire qu’une évangélisation qui propose aux jeunes de vivre leur vie sur
la base où le Christ a lui-même vécu la sienne, est toujours également
formation intégrale de la personne et donc éducation.
La Pastorale Salésienne des Jeunes est donc l’action organisée d’u-
ne Communauté Éducative et Pastorale qui, mue par une mission
charismatique, veut habiliter les jeunes à croître jusqu’à leur matu-
rité, jusqu’à en saisir le rappel religieux, et jusqu’à la communion en
Église avec Jésus-Christ perçu comme Celui qui donne plénitude à
la vie, en en étant le fondement ; et encore jusqu’à être, grâce aux
interventions éducatives, « d’honnêtes citoyens de bons chrétiens ».
33

4.4 Page 34

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
6
Multiplier et qualifier les lieux
de rencontre avec les jeunes
La Pastorale Salésienne des Jeunes est par définition attentive aux
signes des temps, parce que les jeunes ne sont jamais les mêmes, et
leur âge et condition changent et sont changeants par nature. C’est
pour cela que la pastorale salésienne ne craint pas de changer ses
propres paradigmes et de se mettre dans la condition d’une conversion
pastorale.
Les contextes où nous évoluons sont caractérisés par une complexité et
des contradictions notables : c’est un fait que jamais comme aujourd’hui
nous n’avons été appelés à thématiser d’une manière explicite.
L’expérience religieuse des jeunes se présente variée et même avec
des traits contradictoires ; parfois une expérience à côté des autres,
où la foi ne réussit pas à se faire le pivot d’un projet unitaire de vie. Pour
beaucoup de jeunes, la proposition chrétienne, abordée sporadiquement
ou avec une certaine continuité dans la catéchèse, les célébrations ou
une autre activité d’Église s’avère sans grande signification par rapport à
leur expérience, peu parlante, peu capable d’interpeller sur les problèmes
concrets de la vie. Parfois la proposition suppose, sinon un intérêt explicite
pour la foi, du moins une certaine ouverture à la dimension religieuse de
la vie ou une demande explicite sur le sens de la vie. De nombreux jeunes,
au contraire, pris par les difficultés du quotidien et la recherche d’intérêts
très immédiats, se trouvent de fait ailleurs, non seulement physiquement,
mais surtout mentalement. On relève alors une certaine indifférence vis-
à-vis de la foi. Cette indifférence, notons-le, est en rapport avec ce qu’on
leur propose et ne doit pas être comprise comme une fermeture absolue
par rapport à la foi, la présence de Dieu, le bien qui donne de l’espérance
et du sens à la vie.
Cette complexité ne concerne pas seulement le monde des jeunes. La
Congrégation Salésienne est désormais de dimensions mondiales. Elle vit
la féconde mais innovante tension entre la fi délité à son identité propre
et la déclinaison de celle-ci dans les réalités multiples et complexes où elle
vit et dont elle vit.
34

4.5 Page 35

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
C’est dans la polyvalence de ces processus de globalisation et de
changements structurels, et non seulement superfi ciels que, comme
Salésiens, nous sommes appelés à redécouvrir avec force les racines de
notre identité, à contempler avec foi nos projets pastoraux et à incarner
avec une plus grande vérité notre mission en faveur des jeunes, de manière
qu’elle soit une proposition forte et créatrice de nouvelles et actuelles
formes pour l’annonce de la « Bonne Nouvelle » de l’Évangile.
7 Double fidélité
La sympathie pour Don Bosco se traduit aujourd’hui par la
conscience de devoir vérifier notre action pastorale afin qu’elle soit
toujours guidée par une double fidélité : fidélité à la façon de
sentir des jeunes, à leur désir profond, au climat culturel qu’ils
vivent et dont nous voudrions les rendre protagonistes
et non seulement destinataires ou consommateurs. Et
fidélité à la façon de sentir de l’Église dans sa mission
évangélisatrice, dans sa capacité de vivre, grâce à l’action
de l’Esprit Saint, sa mission aujourd’hui, non seulement
comme une application protocolaire d’un passé qui
est derrière nous, mais comme une vérité toujours
féconde d’histoire et de nouveauté, qui nous
renouvelle sans cesse et nous conduit à l’union avec
l’Époux (cf. Lumen Gentium, 4).
Il est donc nécessaire d’habiter un terrain commun,
en syntonie, et vivre en profondeur cette assistance
et ce vivre ensemble avec les jeunes, comme l’a
écrit Don Bosco dans sa Lettre de Rome de 1884 :
urgence non seulement de présence physique mais
aussi de proximité spirituelle, culturelle, affective,
une présence qui fait aussi des propositions, non
paternaliste mais consciente de ce que le jeune
vit ; l’urgence d’une proximité qui, dans la relation
éducative, fasse découvrir la nouveauté de Dieu et
son appel à exprimer et vivre la vocation de l’Église
d’une manière toujours nouvelle.

4.6 Page 36

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Cette double fi délité historique, au monde des jeunes et à la mission
de l’Église, pose avant tout la question de la nécessité de multiplier et
de qualifi er les lieux de rencontre avec les jeunes de notre temps, de
découvrir, d’expérimenter et de proposer de nouvelles formes d’écoute, de
partage et de proposition. C’est la conversion pastorale qui est demandée
aujourd’hui ; et ici se trouve la racine de la créativité pastorale (cf. C 19)
que, comme Salésiens, nous cultivons dans nos œuvres et nos projets.
Cette conversion est une opération de vérification et de relance de
la pastorale à partir de cette fidélité au monde et à l’Évangile, une
conversion non statique mais éminemment innovante et missionnaire.
C’est là que réside le cœur de la Nouvelle Évangélisation, acte d’engagement
renouvelé par l’Église du mandat missionnaire du Seigneur Jésus-Christ
qui l’a voulue et envoyée dans le monde pour que elle témoigne du salut
reçu et annonce le visage de Dieu le Père, auteur premier de l’œuvre de
salut. Ce n’est pas seulement renouvellement, changement de paradigme
ou rénovation de projets, mais une vraie conversion parce que c’est la voie
de la sainteté, de lutte contre le péché et de conformation toujours plus
profonde au Christ Bon Pasteur.
Pour cette raison, nous Salésiens et laïcs, ayant été appelés d’une manière
charismatique comme Communauté Éducative et Pastorale pour annoncer
la Bonne Nouvelle, nous nous sentons particulièrement interpellés par
l’urgence de la Nouvelle Évangélisation, comme engagement de toute
l’Église aujourd’hui. Urgence qui nous pousse à trouver, dans la fi délité
renouvelée au charisme, un nouvel élan apostolique, un nouvel élan dans
le contact avec les jeunes et, surtout, à revoir notre action pastorale pour
qu’elle soit toujours plus efficace dans la proclamation de l’Évangile, dans
la collaboration à l’avènement du Royaume de Dieu, dans la formation
de bons chrétiens et d’honnêtes citoyens pour le présent et pour l’avenir.
36

4.7 Page 37

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HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
37

4.8 Page 38

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
38

4.9 Page 39

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DU CHRIST ÉVANGÉLISATEUR
À L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE
CHAPITRE
II
«… Afin de
lersaesnseflam’unbntlsietrdéedaDniesu
dispersés …»
(Jn 11, 52)

4.10 Page 40

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Salésiens de Don Bosco (SDB), nous formons
une communauté de baptisés qui, dociles à la voix
de l’Esprit, entendent réaliser, dans une forme
spécifique de vie religieuse le projet apostolique de
notre Fondateur: être dans l’Église signes et porteurs
de l’amour de Dieu pour les jeunes, spécialement les
plus pauvres. En remplissant cette mission, nous
trouvons le chemin de notre sanctification. »
(C 2)
(…) pour rassembler dans l’unité les enfants
de Dieu dispersés » (Jn 11,52). Les paroles du saint
Évangile qui nous font connaître que le Divin Sauveur
est venu du ciel sur la terre pour rassembler dans l’unité
tous les enfants de Dieu dispersés dans diverses parties
de la terre, il me semble qu’elles peuvent littéralement
s’appliquer à la jeunesse de notre époque. Cette partie la
plus délicate et la plus précieuse de la société humaine,
sur qui se fonde l’espérance d’un avenir heureux (...). Ce
fut la mission du Fils de Dieu ; la sainte religion ne peut
faire que cela (...) Quand je me suis destiné à ce type du
ministère sacré, j’entendais consacrer tout mon travail
à la plus grande gloire de Dieu et au bien des âmes ;
j’entendais m’employer à faire de bons citoyens en ce
monde pour qu’ils fussent, un jour, de dignes habitants
du ciel. Que Dieu m’aide à être en mesure de continuer
ainsi jusqu’au dernier souffle de ma vie. »
(Introduction au Plan de Règlement pour l’Oratoire Saint François de Sales)
40

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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DU CHRIST ÉVANGÉLISATEUR À L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE
Une mise à jour de la Pastorale Salésienne des
Jeunes nécessite une réflexion non seulement de type cha-
rismatique mais de type théologique. La pastorale des jeu-
nes comme action de la communauté ecclésiale nous conduit
à un approfondissement théologique et ecclésiologique. Ce
deuxième chapitre expose trois convictions fondamentales:
Jésus-Christ, évangélisateur et annonciateur de la commu-
nion avec Dieu et de la communion entre les hommes (amour
fraternel), qui est la révélation plénière de Dieu Communauté-
Amour ; l’Église, « Mystère de communion et de mission »,
animée et soutenue par l’Esprit de Dieu ; la Congrégation
Salésienne partage avec l’Église sa mission évangélisatrice
par l’option spécifique de la jeunesse.
41

5.2 Page 42

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1
Jésus Christ, Bon Pasteur,
manifestation plénière de
l’Amour de Dieu
Le précieux texte de notre saint Fondateur (voir plus haut), en plus
d’indiquer le caractère intégral de l’éducation salésienne qui, à travers le
Système Préventif forme « d’honnêtes citoyens de bons chrétiens », nous
entrouvre clairement la profondeur théologique de la mission qui lui
a été confiée par Dieu. Celle-ci, dans les contextes nouveaux et tout à
fait différents de ceux où a vécu et travaillé Don Bosco, continue à être
aussi notre mission. Nous sommes appelés à être dans l’Église, « signes
et porteurs de l’amour de Dieu pour les jeunes, spécialement les plus
pauvres » (C 2).
L’amour de Dieu s’est manifesté pleinement en Jésus-Christ, comme le dit la
Première Lettre de Jean : « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous
avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons
vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s’est
manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous
annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à
nous. Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous
l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec
nous » (1Jn 1,1-3a). En ce sens, Jésus est le prophète par excellence. À la
différence des prophètes de l’Ancien Testament, à travers qui, en de nombreuses
manières et en de nombreuses époques, Dieu a parlé à son peuple (cf. He 1),
Jésus est la Parole de Dieu en qui Dieu se communique à tous les hommes et à
toutes les femmes du monde d’une manière définitive.
L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ est la Bonne Nouvelle par
excellence donnée à tous les hommes, l’euanghèlion. Cet amour constitue
également la plénitude de toute femme et de tout homme dans leur
réalité intégrale. Jésus communique cet amour à travers la communion
avec Dieu, surtout dans le pardon des péchés, et à travers la communion
entre tous les hommes, dans le « commandement nouveau » : « Ce qui
montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour
que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,35).
42

5.3 Page 43

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DU CHRIST ÉVANGÉLISATEUR À L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE
Jésus communique l’amour de Dieu
qui mène au salut de tous sans
exclure personne, mais avec une
prédilection spéciale pour ceux qui
sont marginalisés, socialement ou
religieusement, pour diverses raisons
: les plus pauvres, les malades – en
particulier les lépreux et les possédés
d’un esprit mauvais – même les
plus éloignés de Dieu, les pécheurs
publics (publicains et prostituées : cf.
Lc 7,36-50 ; Lc 15, 1-3). Il montre
également une grande bonté et une
grande tendresse envers les enfants
dont il va jusqu’à affirmer : « Celui
qui n’accueille pas le Royaume de
Dieu à la manière d’un enfant n’y
entrera pas » (Mc 10,15).
« La pauvreté fait allusion directement
à leur situation socio-économique ;
l’abandon rappelle la “qualification
théologique” de privation de soutien faute
d’une médiation adéquate de l’Amour
de Dieu ; le danger renvoie à une phase
déterminante de la vie, l’adolescence-
jeunesse, qui est le temps de la décision,
après laquelle peuvent très difficilement
changer les habitudes et les dispositions
adoptées. »
(P. PASCUAL CHÁVEZ, ACG 384, « CONTEMPLER LE CHRIST
AVEC LES YEUX DE DON BOSCO »)
Cette manifestation de l’amour
de Dieu envers tous les hommes
et toutes les femmes n’est pas
seulement une promesse qui
s’accomplira dans l’avenir : Jésus
révèle l’amour de Dieu à travers ses
signes de salut : « Là où il passait, il
faisait le bien » (Ac 10,37-38).
« Jésus-Christ se fit petit avec les petits et
porta nos faiblesses. Voilà le maître de la
familiarité !»
(LETTRE DE ROME, 1884)
D’autre part, tous ceux qui ont fait
l’expérience de l’amour de Dieu à travers la parole et l’action de Jésus-Christ,
les plus « défavorisés » dans des situations variées, deviennent eux-mêmes
évangélisateurs: les malades, les plus pauvres, la Samaritaine méprisée, et
même celui qui était possédé d’une légion de démons (cf. Mc 5).
Jésus lui-même a voulu représenter sa mission par l’image du bon
Pasteur (cf. Mt 18,12-14 ; Lc 15,4-7 ; Jn 10,1-8), « qui conquiert par la
douceur et le don de soi » (C 11).
Comme Bon Pasteur, Jésus a toujours une préoccupation missionnaire : « Il
faut que j’aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle
du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé.» (Lc 4,43-44). « J’ai
43

5.4 Page 44

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut
que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul
pasteur. » (Jn 10,16). Aimant toutes ses brebis, le Bon Pasteur a une prédilection,
plutôt déconcertante, pour celle qui est égarée, manifestant son affectueuse
attention à la chercher jusqu’à ce qu’il la trouve, et sa bonté affectueuse
(amorevolezza) car « tout joyeux, il la prend sur ses épaules » (Lc 15,5).
Le sens le plus profond de l’Incarnation du Fils de Dieu, envoyé par le Père « par
l’opération de l’Esprit Saint » et qui atteint sa pleine réalisation dans le
Mystère Pascal, mort et résurrection de Jésus, est précisément celui-ci : nous
révéler « jusqu’au bout » (Jn 13,1ss.) l’Amour divin pour rassembler dans l’unité
de cet amour tous les hommes et toutes les femmes du monde : « C’est lui, le
Christ, qui est notre paix : des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ;
par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine. (…)
Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un
seul Esprit » (Ep 2,14.18).
2 Jésus nous révèle le Mystère
de Dieu, Communauté d’Amour
Or non seulement Jésus nous révèle l’amour de Dieu pour nous, mais il
nous révèle encore le visage du vrai Dieu qui est en lui-même Communion
d’Amour : le Père se donne lui-même au Fils en l’engendrant et, des deux,
procède l’Esprit Saint : voilà le cœur de la foi chrétienne.
Cette Communion d’amour n’est pas seulement manifestée aux hommes
par le Fils ; mais à travers l’action de Jésus et de l’Esprit Saint, elle est
réellement partagée. Elle constitue l’engagement fondamental du chrétien
: construire dans notre monde le Royaume de Dieu qui est un Royaume «
de justice, d’amour et de paix ». « Que tous, ils soient un, comme toi, Père,
tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le
monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17,21).
44

5.5 Page 45

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DU CHRIST ÉVANGÉLISATEUR À L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE
3 L’Église, appelée à continuer
la mission de Jésus
Voilà la raison d’être et la mission fondamentale de l’Église : continuer la
mission de Jésus-Christ, avec la lumière et la force de l’Esprit Saint, pour
manifester le Dieu d’amour, et construire la communion avec lui et entre tous
les hommes et toutes les femmes sans exclusion aucune, mais en privilégiant
« les derniers », selon les différentes situations dans l’espace et dans le temps
de l’histoire. Cette continuité est marquée dans le Nouveau Testament dans
l’œuvre johannique, à travers une constatation deux fois reprise : « Dieu,
personne ne l’a jamais vu » (Jn 1,18 ; 1Jn 4,12) ; mais si la première fois, elle
souligne la mission de Jésus : « Le Fils unique, qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui a conduit à le connaître », la seconde « transfère » cette mission
à la communauté des croyants en Christ : « Si nous nous aimons les uns les
autres, Dieu demeure en nous, et son amour atteint en nous sa perfection ».
L’Église et, dans son essence la plus profonde, « mystère de communion
et de mission » (Christifideles Laici, 32) : continuation de la Mission de
Jésus-Christ, dans l’annonce de l’Amour de Dieu pour l’édifi cation de la
communion-communauté des fils et filles de Dieu. L’expérience de l’Église
est expérience de communion avec Dieu et avec les hommes.
C’est une communauté soutenue par l’Esprit où la foi
se vit en communauté (koinonia)
se reflète et devient témoignage cohérent (martyria)
se célèbre (liturgie)
se transmet dans le service et l’action pastorale (diaconie)
se traduit dans des attitudes de vie (spiritualité)
Sa dimension communautaire se manifeste et se réalise à divers niveaux. Son
but propre réside dans l’accomplissement eschatologique de la communion
d’amour avec Dieu et des hommes entre : la plénitude du Royaume de
Dieu. L’instrument privilégié et le lieu d’actualisation de cet amour, déjà
ici sur terre, c’est la communauté ecclésiale, communion d’amour qui se
construit chaque jour et, en même temps, indispensable service ministériel
45

5.6 Page 46

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
pour la réalisation du Royaume à travers l’œuvre d’évangélisation et de
catéchèse, la célébration des sacrements, expérience de l’amour fraternel
dans la communauté, le dialogue œcuménique et interreligieux, la
promotion humaine qui conduit au dépassement de toute
discrimination et de toute marginalisation.
Aussi l’Église est-elle essentiellement
missionnaire et apporte-t-elle l’annonce
du Christ à chaque peuple et culture
comme son devoir prioritaire. La
mission ecclésiale donne le ton à
l’identité même de la communauté
chrétienne : la tâche reçue du Christ
d’évangéliser les peuples n’est pas
seulement une « chose à faire » mais
fait partie de la nature même de l’Église et
marque son identité. Comme dit un beau texte
liturgique :
« Faire de toutes les nations un seul peuple
nouveau qui a comme fin ton règne,
comme condition la liberté de tes
enfants et comme loi le précepte de
l’amour. » (MISSEL ROMAIN, PRÉFACE
COMMUNE VII)
4 La mission salésienne
Le charisme salésien participe de la mission universelle de l’Église
: c’est une expérience de l’Esprit, un don de Dieu donné à l’Église et à
l’humanité à travers Don Bosco, avec les particularités suivantes:
· les destinataires spécifiques : « rassembler » les jeunes ;
· la prédilection pour « les plus pauvres, les abandonnés et en
danger » : ceux qui sont « loin » de Dieu, marginalisés par la
46

5.7 Page 47

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DU CHRIST ÉVANGÉLISATEUR À L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE
communauté humaine, manquant davantage de l’expérience
de l’amour de Dieu ;
· un style typique qui privilégie la bonté affectueuse
(amorevolezza - amour éducatif qui fait grandir et crée la
relation) et la dimension communautaire (esprit de famille),
pour vaincre la solitude et l’exploitation ;
· la « médiation privilégiée » de l’éducation et l’expérience de la
Communauté Éducative et Pastorale, « expérience d’Église,
révélatrice du dessein de Dieu » (C 47).
5 Marie, Mère et Guide
« D’un seul coeur, ils participaient fi dèlement à la prière, avec quelques
femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. » (Ac 1,14). La
présence maternelle de Marie dans la première communauté, au centre
des « frères et sœurs » de Jésus, continue tout au long des siècles. «
Visage maternel de l’amour de Dieu », elle nous mène à Jésus pour
que tous, hommes et femmes de ce monde, puissions devenir fils et
filles dans le Fils. Comme aux noces de Cana, sa préoccupation et sa
prédilection maternelles vont à tous ceux qui « n’ont plus de vin » (Jn 2,3)
: en particulier aux nombreux jeunes qui ne trouvent pas de sens à leur vie
parce qu’ils ne se sentent pas aimés de Dieu, marginalisés à cause de leur
condition socio-économique, familiale, affective ou professionnelle. En
nous faisant, nous, leurs compagnons de route surtout pour ces jeunes,
« La Vierge Marie est maternellement présente sur ce chemin. Nous la
faisons connaître et aimer comme Celle qui a cru, qui vient en aide et qui
infuse l’espérance » (C 34).
47

5.8 Page 48

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
48

5.9 Page 49

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER :
NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
CHAPITRE
III
« Dcoenttneee-laaum: oi,
que je n’aie plus soif»
(Jn 4, 15)

5.10 Page 50

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Notre mission participe de celle de l’Église qui
réalise le dessein de salut de Dieu et l’avènement de
son Règne, en apportant aux hommes le message
de l’Évangile, étroitement lié au développement
de l’ordre temporel. Nous éduquons et nous
évangélisons selon un projet de promotion intégrale
de l’homme, orienté vers le Christ, homme parfait.
Fidèles aux intentions de notre Fondateur, nous
cherchons à former « d’honnêtes citoyens et de bons
chrétiens». »
(C 31)
Ce système s’appuie tout entier sur la raison, la
religion et la bonté affectueuse (amorevolezza). »
(Le Système Préventif dans l’Éducation de la Jeunesse)
50

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
La vie en plénitude etlebonheur
des êtres humains est le sens ultime du plan de Dieu. L’Évangile
du Christ a une grande confiance dans l’humain. Il faut prêter
attention à la réalité unique de chaque personne et à la disponibilité
d’en accueillir la vocation et le destin en Christ, « homme parfait
». L’Évangile propose la Bonne Nouvelle (la personne de Jésus)
qui invite chacun à participer de la filiation en Christ, fondement
de la liberté et de la dignité de chaque personne. Don Bosco
éduque et évangélise en actualisant un projet de promotion
intégrale : l’éducation comme croissance de la personne, comme
ensemble de médiations nécessaires au service des personnes
; l’évangélisation inspire et éclaire la plénitude de la vie pleine
offerte en Jésus, en respectant la condition évolutive du sujet.
Enfin, le choix du champ apostolique : les jeunes, surtout les plus
pauvres, et les milieux populaires, pour lesquels et dans lesquels
on humanise et on évangélise la culture.
51

6.2 Page 52

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1
La vie en plénitude et le
bonheur de l’être humain
Se construire comme personne est la tâche quotidienne, liée à la joie et à la
peine d’exister. C’est parfois une entreprise particulièrement prenante. On a la
sensation de devoir s’inventer par soi-même (et tout seul) un parcours inédit,
qui n’est jamais linéaire mais marqué par des hauts et des bas, des moments de
satisfaction et des moments de frustration, d’espérance et de désillusions : une
construction de soi qui demeure souvent un entrecroisement de situations et
d’expériences sans grandes références idéales ou sans grand souci de cohérence
et d’unité.
En ce sens, le contexte actuel provoque un nouveau malaise qui n’est pas passager
mais permanent. Au changement incessant qui caractérise la société et la
culture, s’ajoute la faiblesse des institutions qui accompagnent les jeunes
dans cette situation. Le comportement responsable de l’éducateur salésien et la
solidité de sa proposition deviennent urgents et importants.
La réflexion de Paul VI, qui signalait que la rupture entre foi et culture est un
drame de notre temps, n’a rien perdu de son actualité (cf. Evangelii Nuntiandi,
20). La culture actuelle, non homogène, influe sur les jeunes à travers sa
complexité et sa fragmentation ; avec ses différents stimulants et ses virtualités,
elle mène à une compréhension consumériste même de ce qui est affectif, et
laisse les jeunes dans la jungle de leurs désirs, face à la dure réalité d’une crise
économique et existentielle.
« Nous croyons que Dieu nous attend dans
les jeunes pour nous offrir la grâce de Le
rencontrer et nous disposer à Le servir en
eux, en reconnaissant leur dignité et en les
éduquant à la plénitude de la vie.»
(CG23, N.95)
À côté de cette dure réalité, restent
dans le cœur des personnes
des capacités et des possibilités
incroyablement précieuses qui
les entraînent à des entreprises
extraordinairement grandes. Chaque
homme et chaque femme, dans leur
singularité, s’ils réfléchissent sur eux-
mêmes, s’ils s’interrogent sur le sens
de la vie (d’où je viens, où je vais,
comment je veux y aller, avec qui
52

6.3 Page 53

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
je veux y aller), finalement, inconsciemment ou dans les faits, ils indiquent une
orientation précise à leur vie. À l’horizon ultime de l’humain, se trouve la vie en
plénitude, chez le jeune, chez l’éducateur, qui les implique tous les deux.
Dans l’interprétation du vécu des personnes, nous constatons le besoin d’être
aimé, le sens de la gratuité, le goût de se sentir valorisé et important pour ce
que l’on est et non à cause d’objectifs atteints et de résultats obtenus : nous
remarquons que si l’on se trompe dans le vivre quotidien, il s’agit d’un problème
de sens, un problème de projet de vie. C’est pour cela qu’il est urgent que,
comme éducateurs, nous repérions ce pour quoi il vaut la peine de dépenser
notre existence et de nous donner nous-mêmes en faveur des autres. Il est urgent
de voir dans les jeunes non pas des contenants à remplir mais des personnes à
accompagner. Nous les aidons à être eux-mêmes, à découvrir la beauté de leur
vocation.
Dans cette logique, comme chrétiens, nous lisons le projet de vie sous le signe de
la vocation, appel de Dieu qui suscite, soutient et renforce la liberté du jeune, la
rendant capable de correspondre en toute liberté et dans la joie à son identité et
à sa mission.
La vie en plénitude de l’Évangile non seulement ouvre à la dignité de l’humain
mais également libère et soutient sa capacité de réponse responsable et mûre
à Dieu. La vie humaine se place ainsi sous le signe de la vocation, laquelle
demande une grande ouverture d’esprit, une grande responsabilité pour un
engagement fidèle : « responsabilité » signifie littéralement assumer la beauté du
fait de « répondre ».
C’est dans cette dynamique que le jeune se trouve impliqué à se mesurer, à sortir
de soi, à se laisser interpeller par des expériences nouvelles, vers des rencontres
qui le poussent à aller plus loin, là où il se réappropriera plus profondément soi-
même. C’est dans cet espace que se situe également la proposition de la foi et la
réponse du projet de vie. Le jeune, objet de l’appel de Dieu, est protagoniste en
l’écoutant et en lui répondant : il en est le « responsable ».
La manière de comprendre avec vérité sa vie et sa liberté, c’est être conscient d’une
« vocation ». C’est seulement quand la liberté assume cette tâche qu’elle va au-
delà du moi particulier, entre dans la sphère de l’amour et accepte de construire le
bien pour les autres également. En un mot : la vocation, c’est aimer, se donner,
faire de soi-même un don qui puisse témoigner d’une nouvelle culture avec une
intelligence amoureuse. La vocation est une réponse d’amour. Tout projet de vie
qui naît d’une vocation est un don à faire qui transcende son propre moi.
53

6.4 Page 54

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 Orienté vers le Christ,
homme parfait
21
INTÉGRER L’AMOUR POUR LA VIE
ET LA RENCONTRE AVEC JÉSUS-CHRIST
La foi nous fait découvrir que le projet de vie et la transcendance de la
personne se réfèrent au Christ, dans sa condition historique de seul véritable
« Homme Nouveau ». Salésiens, nous sommes une communauté de baptisés
et nous nous présentons dans l’Église et dans le monde avec une tâche à
accomplir, une vocation et une raison d’être particulière : proposer à tous
de vivre l’existence humaine comme l’a vécue Jésus, et que se mettre à
la suite du Christ (sequela Christi) peut remplir une vie. Nous nous demandons
: comment proposer l’Évangile de Jésus de manière qu’il permette de mûrir
dans la vie ? Comment les désirs de l’homme peuvent-ils se mesurer avec
Jésus-Christ ?
La personne de Jésus, expert en humanité, interagit par son message avec
tous les désirs humains : il fait montre d’une grande confiance en l’humain, où
il retrouve les signes du bien et de la présence de Dieu. Jésus a pris au sérieux
les besoins de l’être humain, le désir de se sentir bien dans son corps, dans son
esprit, dans le vaste monde des relations, dans les expériences affectives. Il sait
ce qu’il y a dans le cœur de l’homme, son désir de se sentir réconcilié avec son
être profond, souvent écrasé, sans que tout cela soit le fruit du mérite mais
seulement par bonté et tendresse. Et, au fond, il témoigne d’une radicale
sympathie au sens étymologique du terme, évoqué dans Gaudium et Spes :
« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des
hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux
qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses
et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de
vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur.»
(GAUDIUM ET SPES, 1)
Il le peut parce que sa proposition libératrice est chargée d’humanité, faite de
gestes et de paroles d’accueil, de réciprocité, d’écoute. Cela implique, sur le
54

6.5 Page 55

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
plan de l’anthropologie chrétienne,
la conscience de l’intime corrélation
entre la richesse de l’humanité de
chaque personne et l’expérience
humaine de Jésus. Elle se fonde
sur l’Incarnation du Christ : la vie
humaine, même sous les apparences
« Sans Dieu, l’homme ne sait où aller
et ne parvient même pas à comprendre
qui il est. »
(CARITAS IN VERITATE, 78)
les plus pauvres et les plus dérisoires
est rendue digne de devenir, à
l’imitation du Christ, le lieu où Dieu sera présent et où elle est appelée à se
développer jusqu’à la pleine communion avec Dieu, à travers le don de soi. Par
son Incarnation, Jésus de Nazareth est l’unique chemin accessible pour
connaître le mystère de Dieu et celui de l’homme. Le monde de Dieu et
celui de l’homme ne sont pas éloignés et incommunicables. Dieu et l’homme
sont en plein dialogue à partir de Jésus-Christ, l’interprète le plus profond de la
vérité de l’homme.
La mission de Jésus s’est manifestée dans un contexte d’incarnation-inculturation.
L’Incarnation, comme la plus haute expression de l’inculturation, n’est pas un fait
secondaire, mais la vie choisie par Dieu pour s’auto-manifester : la révélation a
été transmise à travers l’Incarnation. La mission de l’Église, guidée et suscitée par
la mission de l’Esprit Saint, s’est réalisée et se réalise toujours en catégorie spatio-
temporelle, de profonde inculturation dans la vie des peuples. La nouvelle
évangélisation s’accomplit dans l’inculturation de la foi. Cela implique le
choix de trois stratégies : une évangélisation nouvelle à travers la catéchèse et
la liturgie (évangéliser en catéchisant) ; une évangélisation nouvelle attentive à
la promotion intégrale du peuple, des pauvres, pour les pauvres, au service de
la vie et de la famille (évangéliser en promouvant) ; une évangélisation nouvelle
engagée à pénétrer les milieux de la culture urbaine et non urbaine (évangéliser
en inculturant). À l’époque de la nouvelle évangélisation, la nouvelle pastorale
(cf. P. Pascual Chávez, ACG 407, « La Pastorale Salésienne des Jeunes ») doit
être une pastorale qui catéchise, promeut et inculture simultanément. Si la
nouvelle évangélisation ne se traduisait pas par la promotion humaine et par
l’inculturation, elle ne s’avérerait pas authentique et ne ferait pas mûrir dans
l’histoire l’énergie de la foi.
Le mystère du Christ étant, dans son Incarnation-Mort-Résurrection, la
révélation pleine et totale de l’humanité et de l’énorme grandeur de chaque
personne, l’Église peut se faire l’interprète de l’humain, se montrer
experte en humanité, prendre librement sa place, sans peur, sur le terrain
de l’humain : une anthropologie chrétienne, où la centralité de la personne
55

6.6 Page 56

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
– évidemment pas en concurrence avec le primat de Dieu – se comprend aux
horizons de Son initiative à Lui. La conscience de vivre immergé dans le don
du salut de Dieu et d’être, en Jésus-Christ, « des créatures nouvelles » (Rm 8)
est une expérience qui unifie l’existence.
La confiance chrétienne en la vie et en l’homme, en sa raison et en sa capacité
d’aimer, n’est pas le fruit d’un optimisme béat, mais provient de cette « espérance
fiable » (Spe Salvi, 1) qui nous est donnée avec la filiation en Christ : elle donne
leur fondement à la dignité, à la liberté et à la capacité d’aimer et d’être aimé ;
et elle permet à la personne de vivre d’une manière authentiquement humaine,
conforme à sa propre nature et à son propre appel. Le Christ croise l’espace le
plus intime de l’humanité. C’est précisément en révélant le mystère du Père
et de son amour que « le Christ révèle pleinement l’homme à lui-même »
(Gaudium et Spes, 22) et lui fait connaître sa très haute vocation.
La pastorale des jeunes habilite les jeunes à découvrir la profondeur de leur
expérience jusqu’à en saisir l’appel religieux, la pleine communion avec
Jésus-Christ. Progressivement, Jésus-Christ devient une personne centrale,
un point de référence dans la vie : pour leurs attitudes, leurs choix, leurs
actions, leurs comportements. Nous rencontrons aussi aujourd’hui des
modèles pédagogiques différents, imprégnés de valeurs positives mais qui
font abstraction dans leur anthropologie de toute référence à Jésus-Christ
et donc d’une vision intégrale de l’homme qui oriente la vie vers le salut,
comme vie nouvelle, pour la pleine maturation de la personne.
L’action salésienne, dans quelque milieu que ce soit, comprend toujours en
son sein l’annonce du Christ et la sollicitude pour le salut des jeunes : cette
« prédilection pour les jeunes […] donne son sens à toute notre vie » (C 14).
En toute initiative éducative et pastorale, cette sollicitude constitue toujours
l’intention et le désir principal. Le tout doit être explicité au fur et à mesure
que les sujets s’en rendent capables. Voilà le « projet apostolique » de Don
Bosco : « être [dans le style salésien] signes et porteurs de l’amour de Dieu
pour les jeunes, spécialement les plus pauvres » (C 2).
Nous désirons que les jeunes sentent Dieu Père, qu’ils connaissent
Jésus-Christ. Nous sommes convaincus que la proposition de l’Évangile
apporte des énergies insoupçonnées à la construction de la personnalité et
au développement intégral que chaque jeune mérite. C’est un processus
pédagogique qui tient compte de tous les dynamismes humains et favorise
chez les enfants et les jeunes les conditions qui font de chaque réponse
un acte de liberté. Le sens du réalisme, la patience dans le cheminement
56

6.7 Page 57

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
progressif sont des attitudes qui respectent la situation personnelle de chaque
jeune, du plus fragile au plus fort, du plus éloigné de la foi et de l’expérience
d’Église au plus proche.
22
L’ORIGINALITÉ ET L’AUDACE DE L’ART
ÉDUCATIF DE DON BOSCO
La pédagogie de Don Bosco assume, en insistant de façon explicite,
l’authentique finalité religieuse de la vie dans un processus éducatif
positivement orienté vers le Christ et éclairé par son message : l’intégration
foi et vie, nourrie de Sa force. Il est fondamental de reconnaître que le souci
pastoral de Don Bosco se situe à l’intérieur du processus d’humanisation qui
promeut la croissance intégrale de la personne des jeunes : la découverte du
projet de vie et l’engagement de transformer le monde selon le projet de
Dieu sur chacun d’eux. L’originalité et l’audace de la proposition de la
« sainteté juvénile » sont intrinsèques à l’art éducatif de Don Bosco :
une sainteté qui ne déçoit pas les profondes aspirations de l’esprit d’un jeune
(besoin de vie, de se dépenser, de joie, de liberté, d’avoir un avenir, etc. );
une sainteté que les jeunes expérimentent progressivement et d’une manière
réaliste comme « une vie de grâce », d’amitié avec le Christ, et comme
réalisation de leurs idéaux les plus authentiques : « Nous, ici, nous faisons
consister la sainteté à être toujours joyeux » (saint Dominique Savio).
3 Évangéliser et éduquer
selon un projet de promotion
intégrale
31
LE CHAMP DE COMPRÉHENSION
DE L’ÉVANGÉLISATION
L’évangélisation devient concrètement véhicule et expression de l’annonce
claire et sans équivoque du Seigneur Jésus : elle communique son
message, sa proposition de vie et le salut réalisé par Dieu, pour tous, avec
la puissance de l’Esprit. La réflexion de l’Église sur l’évangélisation s’efforce
57

6.8 Page 58

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
de persuader chaque croyant à être
partie prenante de l’évangélisation,
dans un engagement qui rende
« Évangéliser ne signifie pas seulement
enseigner une doctrine mais plutôt
annoncer Jésus Christ par la parole
et par les actes, c’est-à-dire se faire
instrument de sa présence et de son action
dans le monde. »
(NOTE DOCTRINALE SUR CERTAINS ASPECTS DE
L’ÉVANGÉLISATION, 2 )
accessible la richesse, la profondeur,
le caractère organique et
l’articulation multiple de ce message.
Dans cette optique, l’évangélisation,
au sens le plus large, est :
◗ l’engagement pour l’extension
du Royaume et de ses valeurs
parmi tous les hommes et l’action
au service de l’homme pour la
justice sociale concernant les Droits de l’Homme, la réforme des
structures sociales injustes, la promotion sociale, la lutte contre
la pauvreté et les structures qui la provoquent ;
◗ l’approche progressive des peuples vers les idéaux et les valeurs
de l’Évangile : le refus de la violence et de la guerre, le respect de
chaque personne, le désir de liberté, de justice et de fraternité,
le dépassement des racismes et des nationalismes, l’affirmation
de la dignité et de la valeur de la femme ;
◗ l’intervention opérationnelle dans les aréopages du monde
moderne et dans les grandes zones ou secteurs de souffrance de
l’humanité : les réfugiés, les migrants, les nouvelles générations,
les peuples émergents, les minorités, les zones d’oppression, de
misère et de catastrophes, la promotion de la femme et de l’enfant,
la sauvegarde de l’environnement, les rapports internationaux et le
monde de la communication sociale.
Évangéliser implique plusieurs aspects : présence, témoignage, prédication
(annonce explicite), appel à la conversion personnelle, formation en Église,
catéchèse ; mais aussi inculturation, dialogue interreligieux, éducation, option
préférentielle pour les pauvres, transformation de la société. Sa complexité
et son articulation ont été soulignées de façon autorisée dans Evangelii
Nuntiandi (n°17) et très bien présentées dans Redemptoris Missio (n° 41-60) :
« L’évangélisation, avons-Nous dit, est une démarche
complexe, aux éléments variés : renouveau de l’humanité,
témoignage, annonce explicite, adhésion du cœur, entrée
58

6.9 Page 59

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
dans la communauté, accueil des signes, initiative d’apo-
stolat. Ces éléments peuvent apparaître contrastants, voi-
re exclusifs. Ils sont en réalité complémentaires et mutuel-
lement enrichissants. » (EVANGELII NUNTIANDI, 24)
Cette vision ample de l’évangélisation confirme la première tâche de la
mission salésienne : la promotion intégrale des personnes, selon les urgences
des multiples situations concrètes (cf. C 31). Travailler dans ce domaine,
en s’inspirant de l’amour du Christ et sous le signe de son Royaume, c’est
évangéliser. La compréhension salésienne de l’évangélisation est animée
par un souci d’intégralité, suivi par un souci éducatif pour la croissance de la
personne dans sa totalité. L’éducation est le lieu humain où nous présentons
l’Évangile et où celui-ci acquiert une physionomie typique. Cette formulation
anthropologique nous porte à comprendre mieux comment les espaces de
l’action de l’éducateur salésien sont heureusement marqués par l’humanisme
intégral et sa dimension transcendante.
32
LE RAPPORT DE L’ACTION ÉDUCATIVE AVEC L’ACTION
ÉVANGÉLISATRICE
Le but proposé par la Pastorale Salésienne des Jeunes à chaque jeune est
la construction de sa propre personnalité qui a le Christ comme référence
fondamentale ; référence qui, s’explicitant et s’intériorisant progressivement,
l’aide à voir l’histoire comme Lui, le Christ, à juger la vie comme Lui, à choisir
et à aimer comme Lui, à espérer comme Lui l’enseigne, à vivre en Lui la
communion avec le Père et l’Esprit Saint (cf. CG 23, n° 112-115). Une vraie et
réelle conversion missionnaire requiert de la Pastorale Salésienne des Jeunes
de découvrir et de vivre le profond et inséparable rapport entre l’action
éducative et l’action évangélisatrice.
A Les implications éducatives de l’anthropologie chrétienne
Partir de l’éducation ne signifie pas suivre la dérive anthropologique, comme
dans une sorte de « sécularisation » de la mission évangélisatrice ; cela ne
signifie pas non plus s’éloigner des horizons et des fondements théologaux. On
peut penser la médiation éducative sur fond de l’histoire du salut. La réflexion
théologique postconciliaire a considéré dans la foi l’approche de l’éducation
: en traitant par exemple du primat du Royaume de Dieu ou du processus
du salut dans le contexte de l’Église et de ses médiations pastorales ; ou en
59

6.10 Page 60

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
reconnaissant comme lieux théologaux les situations de vie de l’homme, et en
incitant à les lire, par conséquent, avec les yeux de la foi.
La centralité de la personne dans l’anthropologie chrétienne comporte
des implications éducatives. L’éducation est assumée dans son acception
la plus ample et la plus complète : comme croissance de la personne et
comme ensemble de médiations qui se mettent à son service pour la rendre
consciente de son identité, l’aider à faire sien tout ce que le Créateur a mis de
bon en elle, et à l’ouvrir au sens et au mystère. Mettre au point la question
éducative, c’est l’affaire de tous et non seulement des chrétiens. Le choix
de penser l’éducation dans l’action pastorale devient toujours plus urgent,
en confirmation de la centralité de l’éducation comme médiation
privilégiée au service des personnes.
L’éducation active toutes les potentialités du jeune, de ses capacités
intellectuelles à ses capacités émotives et jusqu’à sa volonté libre. Prenant en
charge le jeune, la proposition éducative et pastorale salésienne accompagne et
éduque au sens large ses raisons de vivre et, à travers elles, toute sa croissance.
Le point de départ indispensable est la rencontre avec les jeunes dans la condi-
tion où ils se trouvent, en écoutant avec attention leurs questions pour mettre
en valeur le potentiel de croissance que chacun de porte en soi.
Vue ainsi, l’éducation des jeunes n’est pas une manifestation optionnelle
de la charité ou un aspect sectoriel de la mission : elle est la route qu’il
faut parcourir. Le souci éducatif de l’action pastorale veut se laisser
rejoindre par l’histoire de la vie du jeune et reconnaître que l’action de
Dieu passe par notre médiation.
Il s’ensuit de tout cela la nécessité de médiations culturelles et
pédagogiques au service des personnes : si l’éducation place
au centre la personne, en en soignant l’harmonie des diverses
dimensions, les structures ou les institutions en sont des médiations
qui répondent aux besoins des jeunes à qui nous sommes
envoyés (cf. C 26). On reconnaît donc la fonction précieuse de
toutes les interventions éducatives dans l’éducation de la foi :
elles ont comme tâche d’activer, de soutenir le processus du
salut et de lui servir de médiateur.
Tous les modèles éducatifs n’offrent pas leur service
précieux au processus d’évangélisation. Nous parions

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
en effet sur une éducation qui se
mesure à la pratique du Royaume,
qui signifie redonner de la vie
en abondance à tous, dans une
perspective d’humanisation plus
complète. Nous nous reconnaissons
dans une pratique éducative qui
ne devient jamais absolue et qui
n’absolutise aucune stratégie,
aucun contenu, aucun moyen ;
une pratique qui gère le processus
éducatif de manière ouverte, à l’issue
imprévisible, non manipulable, parce
qu’elle a affaire au mystère de la
liberté des personnes et de l’action
de Dieu dans la vie de chacun et
même dans la vie des communautés
et des institutions.
L’éducation à la maturité humaine
et chrétienne évoque plus immédia-
tement la perspective pédagogique :
c’est une aide pour proposer l’Évan-
gile avec un réalisme éducatif et pé-
dagogique.
B L’Évangile,
inspiration radicale
« Leur charisme [des Salésiens] les met
dans la situation privilégiée de pouvoir
mettre en valeur l’apport de l’éducation
dans le domaine de l’évangélisation
des jeunes. Sans éducation, en effet, il
n’y a pas d’évangélisation durable et
profonde, il n’y a pas de croissance et
de marche vers la maturité, on n’obtient
pas de changement de mentalité et
de culture. Les jeunes nourrissent des
désirs profonds de vie pleine, d’amour
authentique, de liberté constructive ;
mais souvent malheureusement leurs
attentes sont trahies et ne vont pas
jusqu’à la réalisation. Il est indispensable
d’aider les jeunes à mettre en valeur
les ressources qu’ils portent en eux
sous forme de dynamisme et de désirs
positifs ; de les mettre en contact avec
des propositions riches d’humanité et
de valeurs évangéliques ; de les inciter à
s’insérer dans la société avec un rôle actif
au moyen du travail, de la participation et
de l’engagement pour le bien commun. »
(LETTRE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI AU P. PASCUAL CHÁVEZ
VILLANUEVA, RECTEUR MAJEUR S.D.B., À L’OCCASION DU
CHAPITRE GÉNÉRAL XXVI, N°4)
L’intentionnalité de l’« action
éducative » se distingue, en elle-
même, de « l’action évangélisatrice » ; chacune a une finalité propre, des
chemins et des contenus particuliers. Nous devons savoir les distinguer ; non
pas pour les séparer, cependant, mais plutôt pour les unir harmonieusement
dans la pratique. Toutes les deux opèrent sur l’unité de la personne du
jeune: ce sont deux modes complémentaires du soin à apporter à
l’éducation des jeunes, ils convergent dans le but de « générer »
l’homme nouveau. Elles sont faites pour collaborer pleinement dans la
croissance unitaire, intégrale du jeune. La pastorale habite le terrain de
l’humain et le terrain de la foi en même temps.
61

7.2 Page 62

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’évangélisation dialogue avec l’éducatif
L’évangélisation se mesure sur le terrain humain qui rencontre, assume et
régénère la vie quotidienne des jeunes et leur exigence de sens et de plénitude
à tout ce qui survient dans leur monde. L’évangélisation, en libérant toutes
les potentialités éducatives du message du Christ, oriente vers la maturation
humaine, éclaire, propose, interpelle la liberté. L’éducation, en aidant les
personnes à atteindre la plénitude de leur vie, s’avère fondamentale pour la
construction de la personne ; elle intéresse tous ceux qui ont à cœur le bien de
l’homme. Le message chrétien se situe ainsi dans une optique éducative, s’offre
dans la logique d’un projet qui puisse favoriser une croissance vraie et intégrale.
L’évangélisation semble traversée par les instances de l’éducation là où
peut résonner l’Évangile de Jésus-Christ comme condition pour être accueilli
dans sa vérité.
L’attention éducative s’exprime dans l’effort de proposer l’Évangile d’une
manière existentiellement significative, c’est-à-dire de calibrer cette proposition
et de la faire interagir avec les problématiques de la vie du jeune et, plus
généralement, de la recherche de sens. Puisque l’éducation est un processus
et qu’elle est un appel à s’adapter continuellement au devenir soit du sujet
soit de la culture, elle doit faire percevoir le sens de la progression dans le
cheminement, et aider à en programmer les itinéraires. Elle doit savoir exercer
aussi une fonction critique positive face à certaines modalités d’évangélisation
qui peuvent pécher par naïveté et par abstraction. Elle doit savoir stimuler, dans
la mise en place du projet pastoral, une indispensable conscience pédagogique
pour ne jamais se séparer de la positivité fondamentale des valeurs humaines,
même blessées par le péché. La pastorale se laisse interpeller par l’expérience
des jeunes. Reconnaître les questions ultimes qu’ils ont dans leur cœur permet à
la foi et à l’annonce de l’Évangile de dialoguer avec eux d’une manière féconde.
L’Évangile comme inspiration radicale
D’autre part, le point qualifiant est l’Évangile, sa fonction d’orientation et
son inspiration radicale : c’est une annonce qui interprète la vie plus
en profondeur que n’importe quoi d’autre. L’évangélisation possède
une force qui provoque. Elle n’arrive pas « après ». L’Évangile entre dans
la logique de la formation de l’unité structurale de la personnalité. Ses
critères opérationnels et d’évaluation se relient à Jésus-Christ. Un service
éducatif qui vise avec intelligence à la formation intégrale des jeunes n’a
pas peur de s’interroger continuellement sur la signifi cation et sur les
raisons de l’évangélisation.
62

7.3 Page 63

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
L’action éducative s’enracine dans celle de Jésus ; non seulement elle la prend
comme modèle mais elle la prolonge dans le temps. Elle trouve sa signification
intégrale et une raison de force majeure dans le message de Jésus-Christ. Plus
encore, elle trouve dans l’Évangile l’aide pour la maturation de la liberté et de
la responsabilité. L’Évangile est le guide dans la recherche d’identité et de sens,
éclairant pour la formation de la conscience ; il se présente comme modèle
sublime pour l’authenticité de l’amour et offre l’horizon le plus clair et le plus
engageant à la dimension sociale de la personne. L’Évangile inspire les critères
de jugement, guide les choix fondamentaux de la vie, éclaire la conduite éthique
privée et publique, règle les rapports interpersonnels et indique l’orientation de
l’action et de la vie. La dignité de la personne est élevée dans l’interaction avec
la foi. Dans la rencontre avec la Bonne Nouvelle, la personne humaine arrive au
sommet de l’« l’image de Dieu » qui révèle à la vie son destin transcendant tout
en éclairant d’une lumière nouvelle tous ses droits.
Voilà l’intégralité de la proposition : l’éducation qui s’enrichit de son
inspiration évangélique dès le début ; l’évangélisation qui reconnaît dès le premier
moment la beauté d’être opportunément adaptée à la condition évolutive des
jeunes. La médiation éducative est enfin orientée à favoriser en chacun une
expérience personnelle de la rencontre avec Dieu : orienter positivement le
processus éducatif vers l’ouverture à Dieu et vers la configuration au Christ,
homme parfait. Cette perspective dépasse le problème, substantiellement
méthodologique, du comment et quand annoncer l’Évangile et du comment
composer dans les milieux concrets de pastorale et dans les parcours éducatifs
toutes les dimensions du Projet Éducatif et Pastoral.
C Bonne Nouvelle dans la variété
des cultures et des traditions religieuses
Le Projet Éducatif et Pastoral Salésien s’est révélé d’une grande
actualité dans les contextes des plus divers. Il a déjà démontré sa
validité même dans des milieux d’autres traditions religieuses, dans des
contextes pluriculturels et des milieux sécularisés. Aujourd’hui cependant,
dans des sociétés extrêmement pluralistes du point de vue culturel et
religieux, il est évident que les références chrétiennes du Système Préventif
ne peuvent pas toujours être explicitement affi chées. Elles doivent être
interprétées et adaptées en en accentuant l’humanisme intégral, base de
toute éducation, humanisme ouvert à la dimension éthique et religieuse
qui sait attribuer l’importance voulue à la connaissance et à l’estime des
cultures et des valeurs spirituelles des différentes civilisations.
63

7.4 Page 64

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Ce qui nous est demandé aujourd’hui, c’est de bien connaître l’outil dont nous
disposons et de l’appliquer en syntonie avec la sensibilité moderne, dans les
différents contextes. L’urgence éducative invite à une éducation intégrale qui
vise à former tout l’homme et chaque homme. La liberté religieuse favorise
l’exercice des facultés humaines en créant les prémisses nécessaires pour la
réalisation d’un développement intégral qui regarde de façon unitaire à la
totalité de la personne en chacune de ses dimensions (cf. Caritas in Veritate, 11).
Les œuvres salésiennes, en vertu de leur vocation missionnaire à l’universalité,
sont sollicitées, par la présence de religions et de croyances diverses, à un
meilleur dialogue avec les autres traditions spirituelles et religieuses. Il ne s’agit
pas de renoncer à sa propre identité ou au mandat missionnaire, moins encore
d’adopter des comportements fondamentalistes. Le pluralisme religieux
constitue une occasion pour une meilleure compréhension de l’identité
chrétienne. Bien au contraire, en ce sens, la conscience de sa propre identité
est le préalable inaliénable d’un dialogue sérieux quel qu’il soit. On doit
éviter toutes formes d’une lecture purement sécularisée, de même qu’il faut
éviter de se montrer rigide face à toutes formes d’ouverture envers les autres
religions. Ces deux attitudes empêchent le vrai témoignage des croyants dans
la vie civile et politique.
4 Le choix apostolique du
champ de travail
41
LES JEUNES, SPÉCIALEMENT LES PLUS PAUVRES,
SONT NOTRE CHOIX DÉTERMINÉ
A Un amour constant et fort envers les plus pauvres
Don Bosco oriente décidément son œuvre vers la jeunesse ; il choisit
consciemment de se rendre disponible pour accueillir les enfants et les
jeunes « à risque » : un choix qui devient critère pour mettre en place
l’évangélisation en vue de leur libération intégrale. La priorité envers « les
jeunes, spécialement les plus pauvres » – les mots sont de Don Bosco – est aussi
notre choix décisif (cf. C 6,26-29,41 ; R 1, 3, 11,14-15,25-26 ; CG 20, n°45-57).
64

7.5 Page 65

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
Don Bosco choisit la condition
évangélique de se faire pauvre avec les
pauvres. Il assume personnellement
la pauvreté, même matérielle, du
Fils de Dieu, pour aller vers les plus
éloignés. Il fait de la route, des places,
des lieux de travail, des arrière-cours
des lieux de rencontre et de première
annonce. Il accueille les jeunes
sans discriminations ni préjugés,
reconnaissant et mettant en valeur
« La vue de cette foule de jeunes gens
de 12 à 18 ans, tous en bonne santé,
robustes, à l’esprit éveillé, mais réduits au
désoeuvrement, mangés par la vermine,
privés du pain spirituel et matériel, fut
pour moi quelque chose d’horrible. »
(MEMORIE DELL’ORATORIO [SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES],
SECONDE DÉCENNIE 1835-1845, N°11)
tout ce qu’ils portent dans leur cœur
(leurs rêves, leurs difficultés, leurs
défis). Il marche avec eux, s’adaptant à leur pas. La rencontre avec chaque
garçon devient pour lui une occasion de dialogue et d’une éventuelle
rencontre avec la foi. C’est là, tout simplement, le terrain où la proposition
de foi se dévoile en ce qu’elle est une ressource dans la vie, un potentiel de vie
en plénitude. Les jeunes les plus pauvres attendaient d’être accueillis, d’être
pris au sérieux dans leurs aspirations, de sentir que leurs plus grands désirs
trouvaient une issue. Le comportement de Don Bosco est le comportement
de celui qui accompagne : il ne remplace pas, il n’envahit pas, il n’a pas de
préjugés, il ne feint pas la confiance. Il marche vraiment avec eux, il les soutient,
il les anime.
Don Bosco oppose à leur pauvreté négative, cause de corruption et
d’abrutissement, la pauvreté libératrice du Fils de Dieu. Consacré à sa
mission du soin des âmes, il est prêt à en payer le prix et à tout laisser
(Da mihi animas cetera tolle). Il s’abandonne lui-même ainsi que ses
commodités pour être tout entier aux siens, près des siens, pauvre avec
les pauvres. Pour cela, il bâtit son projet adapté aux jeunes, surtout
aux plus faibles et en danger, pour les aider à saisir la richesse de la vie et
ses valeurs, les équiper pour vivre avec dignité en ce monde et les rendre
plus conscients de leur destin éternel (cf. C 26).
Don Bosco, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, eut une conscience aiguë
d’être appelé par Dieu à une mission particulière en faveur des jeunes
pauvres. Sans eux, Don Bosco ne serait pas Don Bosco : « Pour vous
j’étudie, pour vous je travaille, pour vous je vis, pour vous je suis disposé
à donner jusqu’à ma vie » (C 14). Des signes d’en Haut, des dispositions
naturelles, des conseils de personnes sages et prudentes, son discernement
personnel, des circonstances qui se succédaient providentiellement le
65

7.6 Page 66

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
convainquirent que Dieu, l’ayant enrichi de dons particuliers, lui demandait
de se consacrer totalement aux jeunes :
« J’ai promis à Dieu que ma vie, jusqu’à son dernier
souffle, serait pour mes pauvres garçons. » (C 1)
Dans l’urgence actuelle de la Nouvelle Évangélisation, on doit recommander
le même esprit missionnaire de l’action pastorale de Don Bosco : un esprit
missionnaire qui pousse là où les besoins et les demandes des jeunes n’ont
pas encore reçu de réponse.
« Les jeunes nous tiennent à cœur de
manière toute particulière, parce que, tout
en étant une part importante du présent de
l’humanité et de l’Église, ils en sont aussi
l’avenir. […] Nous voulons les soutenir
dans leur recherche, et nous encourageons
nos communautés à entrer sans réserve
dans une attitude d’écoute, de dialogue et
de proposition courageuse concernant la
condition difficile des jeunes. Ceci afin de
ne jamais décourager, mais de préserver la
puissance de leur enthousiasme. Afin aussi
de soutenir en leur faveur le juste combat
contre les lieux communs et les spéculations
intéressées des puissances du monde
qui veulent capter l’énergie des jeunes
et utiliser leurs élans pour leur propre
avantage, en les privant de la mémoire
reconnaissante du passé et de tout projet
sérieux dans le futur. Tout en demandant
beaucoup d’attention, cette nouvelle
évangélisation dans le monde des jeunes
est particulièrement prometteuse […] Nous
reconnaissons donc aux jeunes une part
active dans l’œuvre d’évangélisation, en
particulier envers la jeunesse elle-même. »
(SYNODE DES ÉVÊQUES, MESSAGE AU PEUPLE DE DIEU, 9)
B La pauvreté compromet les
réserves éducatives et la croissance
des jeunes
Ce choix du champ de travail salésien
nous fait considérer sa réalité et
l’interpréter : le point de vue des
jeunes. Nous sommes donc sensibles
aux conditions qui favorisent leur
éducation et leur évangélisation, ainsi
qu’à celles qui leur font courir des
risques. Nous sommes attentifs aux
aspects positifs, aux nouvelles valeurs
et aux possibilités de se reprendre.
Toutes les formes de pauvreté
bloquent ou parviennent à
détruire les ressources éducatives
de la personne et compromettent
la croissance des jeunes comme
enfants de Dieu. Chaque jeune
porte en lui des signes de l’amour de
Dieu dans son désir de vivre, dans son
intelligence et dans son cœur. Il est
demandé aux croyants d’avoir à cœur
toutes ces expressions, nouvelles et
anciennes, de pauvreté, et d’inventer
de nouvelles formes d’attention, de
solidarité et de partage pour y porter
remède.
66

7.7 Page 67

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
Évangéliser et éduquer dans
ces contextes signifie accueillir,
redonner la parole, aider à se
retrouver soi-même, accompagner
avec patience le long d’un chemin
de récupération des valeurs et de
la confiance. Ce choix déterminant
est une partie essentielle de la
« C’est l’heure d’une nouvelle
imagination de la charité. »
(NOVO MILLENNIO INEUNTE, 50)
spiritualité salésienne qui professe
la force rédemptrice de la charité pastorale et proclame le désir et la
détermination de « sauver » ceux qui sont abandonnés de tous. C’est un
amour qui s’exprime en réponse souple et immédiate face au malaise des
jeunes, un amour qui s’engage à donner vie et espérance. Cette tâche
première de l’Église et de la Congrégation est le noyau de l’annonce du
Christ (cf. Evangelii Nuntiandi, 32).
L’annonce du salut aux pauvres, signe par excellence du Règne du
Christ, est la composante la plus profonde de notre mission éducative et
pastorale. La relation avec Jésus-Christ et son Évangile est un don à offrir
à tous, une source qui assouvit la soif et la recherche du sens : si le Christ
se donne aux plus pauvres et au plus défavorisés, nous ne pouvons
pas retarder le don de leur rencontre avec lui.
L’option préférentielle pour les jeunes, surtout les plus pauvres, nous conduit
vers les milieux populaires où ils vivent (cf. C 29). Dans les milieux populaires
nous sommes appelés à apporter un esprit de famille et de compréhension
par le contact quotidien de notre action apostolique.
42
L’HUMANISATION ET L’ÉVANGÉLISATION
DE LA CULTURE
A Fidélité à l’Évangile et fidélité à la culture
La fi n propre de l’éducation et d’une véritable activité culturelle est de
libérer le jeune, le rendre conscient de ses droits et devoirs, participant
conscient de l’histoire de son époque, capable d’autodétermination et de
collaboration pour une société plus humaine. Éduquer ainsi produit de la
culture, l’ouvre et l’enrichit. Ce processus devient réalité non seulement
67

7.8 Page 68

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
en introduisant dans la société des
idées, de nouvelles impulsions et
une sève nouvelle, mais surtout
en préparant des personnes
« Pour l’Église il ne s’agit pas seulement
de prêcher l’Évangile dans des tranches
géographiques toujours plus vastes ou à
des populations toujours plus massives,
mais aussi d’atteindre et comme de
bouleverser par la force de l’Évangile
les critères de jugement, les valeurs
déterminantes, les points d’intérêt, les
lignes de pensée, les sources inspiratrices et
les modèles de vie de l’humanité, qui sont
en contraste avec la Parole de Dieu et le
dessein du salut. »
courageuses, capables de
réflexion critique et d’une saine
conduite dans la vie.
L’évangélisation n’est pas
seulement se conformer aux valeurs
de l’Évangile transmises par le
Fondateur : c’est aussi une rencontre
avec la culture. L’engagement
culturel indispensable comporte
la rencontre avec les nouvelles
questions de la vie que la culture
(EVANGELII NUNTIANDI, 19)
génère, questions qui mettent
à l’épreuve le réalisme de notre
« Au sens large, le mot «culture» désigne
tout ce par quoi l’homme affine et
développe les multiples capacités de
son esprit et de son corps ; s’efforce de
soumettre l’univers par la connaissance et
le travail ; humanise la vie sociale, aussi
bien la vie familiale que l’ensemble de la
vie civile, grâce au progrès des mœurs et
des institutions ; traduit, communique
et conserve enfin dans ses œuvres, au
cours des temps, les grandes expériences
spirituelles et les aspirations majeures de
l’homme, afin qu’elles servent au progrès
d’un grand nombre et même de tout le
genre humain. »
propositionchrétienneetconfirment
notre capacité de dialogue. Il faut
donc une connaissance adéquate
de la complexe réalité culturelle
et sociopolitique. L’exercice du
« discernement » est nécessaire, en
reformulant l’expérience chrétienne
en rapport aux situations historiques
concrètes où elle est appelée à se
réaliser. En vérité, l’évangélisation
des cultures représente la forme
la plus profonde et la plus globale
d’évangélisation d’une société.
Le monde des jeunes est le « lieu
(GAUDIUM ET SPES, 53)
» par excellence où se manifeste
plus immédiatement les traits
culturels typiques de notre
société. Il est besoin ici d’un discernement attentif et d’une capacité à saisir
en profondeur les problèmes posés par les changements en cours. Il est
urgent de comprendre leur réalité culturelle avec son ensemble de valeurs et
de limites, d’expériences, de langages et de symboles. Voilà les éléments qui
forment leur mentalité et leur sensibilité. Les défis ne sont pas un obstacle
68

7.9 Page 69

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
problématique mais une provocation positive qui nous interpelle et nous
sollicite pour une intervention courageuse. L’action que la Congrégation
déploie par rapport à la culture, comme on l’a dit, complexe et articulée,
ne peut plus être comprise à l’intérieur d’un univers culturel homogène,
mais plutôt dans un contexte déterminé par une pluralité de situations. De
nombreux facteurs concourent, en effet, à dessiner un panorama culturel
toujours plus fragmenté, et en évolution continuelle et très rapide. Dressons
la liste de quelques-uns de ces facteurs :
◗ les différentes situations de pauvreté et d’exclusion sociale :
toujours plus fréquemment, des fragilités et des marginalisations
aboutissent à des phénomènes de dépendance dans la drogue,
de déviances, de violence ;
◗ la situation et la compréhension de la famille, avec les
problématiques humaines et éthiques qui s’ensuivent ;
◗ les questions concernant la vie et sa capacité de transmission
des valeurs ;
◗ la sphère affective et émotive, le domaine des sentiments ainsi
que celui de la corporéité sont fortement intéressés par le climat
culturel ;
◗ les systèmes éducatifs et la qualité et l’intégrité de la formation
qu’ils offrent ;
◗ la culture numérique qui favorise et, parfois, provoque elle-
même les continuels et rapides changements de mentalité,
d’habitudes, de comportement ;
◗ un des horizons les plus complexes et les plus fascinants de la société
actuelle : l’identité multiculturelle et multi religieuse des peuples ;
◗ les présupposés anthropologiques subordonnés aux interprétations
sociologiques et éducatives ;
◗ les courants de pensée qui insistent sur la négation de la
transcendance, la méconnaissance de la structure relationnelle
de l’homme et de la relation fondée sur Dieu.
69

7.10 Page 70

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
B Les défis de la culture traversent toutes
les expériences pastorales
L’attention prioritaire à la culture traverse toutes les expériences pastorales
et on y relève des défis pour tous : pour le croyant et pour le non-croyant,
pour qui appartient à l’Église et pour qui n’y appartient pas, pour le jeune
et pour l’adulte. Ce sont les défis inscrits à l’intérieur de la vie elle-même,
dans sa pauvreté et dans sa richesse, dans sa dignité, dans ses dons et dans
ses appels, qui s’imposent à tous et
sont une promesse pour tous.
L’éducateur salésien se mesure
« Nous avons reçu un signe, celui
qu’au seuil du nouveau millénaire — en
ces temps nouveaux en ces nouvelles
conditions de vie— l’Évangile est
de nouveau annoncé. Une nouvelle
évangélisation est commencée, comme s’il
s’agissait d’une deuxième annonce, bien
qu’en réalité ce soit toujours la même. »
(JEAN PAUL II, HOMÉLIE DE LA MESSE CÉLÉBRÉE AU
SANCTUAIRE DE LA STE CROIX, MOGILA, CRACOVIE, 9
JUIN 1979)
sérieusement
avec
cette
culture, il y saisit les signes de la
présence de Dieu et les appels au
renouvellement de la pastorale, du
langage et des comportements.
Dans cette optique, l’évangélisation
se rend sensible au dialogue.
La sollicitude positive pour
les valeurs et les institutions
culturelles devient prioritaire,
ainsi que la sollicitude pour les
sciences anthropologiques qui
« À travers l’Église, le Seigneur Jésus
nous appelle à réaliser une nouvelle
évangélisation : nouvelle dans son
ardeur, dans ses méthodes et dans ses
expressions. »
(JEAN PAUL II, DISCOURS À LA XIXÈME ASSEMBLÉE DU
CELAM, 9 MARS 1983)
ont leur contribution propre à
apporter. La confrontation est
enrichissante parce qu’elle a la
capacité de donner une unité à la
contribution qualifiante de chaque
discipline. C’est un vaste horizon
qu’il faut connaître ; il est habité
de valeurs riches et, partiellement,
de contre-valeurs. D’une manière
générale, tout influe profondément sur la manière de penser et d’agir, sur
les façons de vivre des personnes, des familles et des institutions sociales.
Comme Don Bosco, nous manifestons un intérêt particulier pour le
monde du travail (cf. C 27). Il a eu la clairvoyante préoccupation de
doter les jeunes générations également d’une compétence professionnelle
et technique adaptée. On sait aussi son souci de favoriser une éducation
à la responsabilité sociale, toujours plus incisive, sur la base d’une
70

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
dignité personnelle accrue : une
éducation au social à laquelle
la foi chrétienne donne non
seulement une légitimité mais lui
confère des énergies d’une portée
incalculable. À travers son travail
et l’utilisation correcte de ses
ressources, « l’honnête citoyen »
non seulement se réalise comme
personne mais contribue aussi au
bien commun, donnant un apport
substantiel à l’utilité sociale : un
projet qui plonge ses racines dans
la vision évangélique de l’homme
engagé pour le bien de tous.
« En réalité, le rappel à la nouvelle
évangélisation est avant tout un rappel
à la conversion. En effet, à travers le
témoignage d’une Église toujours plus
fidèle à son identité et plus vivante en
toutes ses manifestations, les hommes
et les peuples du monde entier pourront
continuer à rencontrer Jésus-Christ.»
(JEAN PAUL II, DISCOURS À LA IVÈME CONFÉRENCE
GÉNÉRALE DU CELAM, 12 OCTOBRE 1992)
Nos milieux éducatifs sont appelés
à être des centres de rayonnement de la culture de la vie en direction des
familles, des différents groupes, du territoire et de la société. La Nouvelle
Évangélisation exprimera sa nouveauté par l’ardeur renouvelée du
témoignage de la charité, par la proposition de nouvelles méthodes d’une
joyeuse annonce du Christ, et par les expressions convaincues d’un dialogue
intelligent avec la culture, adressé aux jeunes et à tous ceux qui attendent
de diverses manières la Bonne Nouvelle – euanghèlion (cf. C 30).
71

8.2 Page 72

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IV V VI

8.3 Page 73

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PARTIE
DEUXIÈME
Les trois chapitres de cette deuxième partie approfondissent les
choix de la Pastorale Salésienne des Jeunes, c’est-à-dire la manière
propre salésienne d’exercer la mission d’évangélisation. La source
charismatique est le Système Préventif qui inspire la Communauté
Éducative et Pastorale et sa proposition opérationnelle est le Projet
Éducatif et Pastoral.

8.4 Page 74

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
74

8.5 Page 75

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF:
UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE
ET ÉDUCATIVE
CHAPITRE
IV
« Moi je suis venu
poauqiruen’qitulsleall’eavsiieeh,noptmoeunmres
abondance »
(Jn 10, 10)

8.6 Page 76

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Guidé par Marie qui a été pour lui Maîtresse de
vie, Don Bosco a vécu, dans la rencontre avec les jeunes
de son premier oratoire, une expérience spirituelle et
éducative qu’il appela Système Préventif’. C’était, pour
lui, un amour qui se donne gratuitement, prenant sa
source dans la charité de Dieu qui précède toute créature
par sa Providence, l’accompagne par sa présence et la
sauve en donnant la vie. Don Bosco nous le transmet
comme façon de vivre et de travailler, en vue d’annoncer
l’Évangile et de sauver les jeunes, avec eux et par eux.
C’est un esprit qui imprègne nos relations avec Dieu, nos
rapports personnels et notre vie de communauté, dans la
pratique d’une charité qui sait se faire aimer. »
(C 20)
La pratique de ce système s’appuie entièrement
sur les paroles de saint Paul qui dit : la charité est
bienveillante et patiente ; elle supporte tout, mais elle
espère tout et endure tout. »
(Le Système Préventif dans l’Éducation de la Jeunesse)
76

8.7 Page 77

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
L’appel, par Dieu, de Don Bosco pour une mission de
salut de la jeunesse, spécialement des plus pauvres, implique
de nombreuses personnes et de nombreux groupes dans
une convergence spirituelle et dans un partage éducatif et
pastoral : le Système Préventif. Voilà la source et l’inspiration
d’une forme concrète et originale de vivre et d’actualiser
la mission salésienne que nous appelons la Pastorale
Salésienne des Jeunes. Dans ce quatrième chapitre, prend
progressivement corps la proposition éducative et pastorale
à partir de son principe inspirateur : la charité pastorale. Sa
centralité devient une réelle perspective de renouvellement
pour la pastorale des jeunes et donc critère, pivot de
la projection pastorale à tous les niveaux. Le Système
Préventif, en tant que projet éducatif d’éducation intégrale,
s’articule substantiellement selon deux directions : comme
proposition de vie chrétienne (Spiritualité Salésienne des
Jeunes) et comme méthodologie pédagogique pratique.
77

8.8 Page 78

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 La mission salésienne est
éclairée par la pratique de
Don Bosco
11
L’ESPRIT SALÉSIEN S’INSPIRE
DU STYLE DU BON PASTEUR
Don Bosco a entrevu la finalité originale de sa mission : révéler aux jeunes
pauvres l’amour de Dieu pour eux (cf. C 2, 14). Il a aussi eu l’intuition
des principes qui allaient inspirer un style pastoral adapté à cette
finalité : celui du Bon Pasteur. L’évocation biblique qui ouvrait le chapitre
I de ce texte offrait une image éloquente de l’expérience du Valdocco : la
foule affamée et égarée, et l’émotion de Jésus.
L’esprit salésien, inspiré du style du Bon Pasteur, qualifie notre spiritualité
et notre action éducative et pastorale. Cet esprit se trouve incarné, en
premier lieu, en Don Bosco. Sa personne et la mission qui vient de lui sont
notre point de référence historique et charismatique.
Don Bosco a offert toute sa vie pour les jeunes dans un projet de vie
fortement unitaire : sa vie sacerdotale et son action éducative, ses
multiples relations et sa profonde intériorité, tout était orienté vers le
service des jeunes, un service qui les a aidés à grandir, les rendant eux-
mêmes protagonistes de leur projet de vie :
« Pas un de ses pas, pas une de ses paroles, pas une de ses
entreprises qui n’ait eu pour but le salut de la jeunesse. » (C 21)
Dieu ne cesse pas d’en appeler beaucoup d’autres pour continuer cette
mission de Don Bosco pour les jeunes. Parmi eux, les Salésiens religieux
(SDB) sont par Lui consacrés, rassemblés et envoyés pour « être dans l’Église
signes et porteurs de l’amour de Dieu pour les jeunes, spécialement les
plus pauvres » (C 2). Avec eux, d’autres groupes de la Famille Salésienne
partagent la mission de Don Bosco, selon leur vocation spécifique et
leur propre style de vie . C’est un vaste mouvement de personnes et de
78

8.9 Page 79

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
groupes, hommes et femmes, appartenant aux conditions de vie les plus
variées, qui constitue le Mouvement Salésien. La mission salésienne, qui en
Don Bosco et en son expérience du Valdocco trouve son critère permanent
de discernement (cf. C 40), s’est développée par la suite, convoquant de
nombreuses personnes et de nombreux groupes vers une convergence
spirituelle et un partage de la mission éducative et pastorale pour la
promotion intégrale des jeunes, spécialement les plus pauvres.
12
L’INCARNATION DE L’« ESPRIT SALÉSIEN »
EST LE SYSTÈME PRÉVENTIF
A L’actualisation (l’actualité) pastorale-spirituelle-pédagogique
de Don Bosco
La mission et le projet de vie de Don Bosco s’expriment dans un style de vie et
d’action : l’esprit salésien. L’incarnation la plus caractéristique et la plus
expressive de l’« esprit salésien »
est le Système Préventif.
Le Système Préventif nous relie à
l’âme, aux comportements et aux
choix évangéliques de Don Bosco. La
pratique salésienne a comme cadre
de référence et comme mesure
d’authenticité l’actualisation
du projet pastoral-spirituel-
pédagogique de Don Bosco.
La « génialité » de son esprit est
liée à l’actualisation du Système
Préventif : un système réussi,
modèle et source d’inspiration
pour beaucoup qui, aujourd’hui,
travaillent dans l’éducation dans les
divers continents, dans des contextes
multiculturels et multi religieux ; un
modèle qui demande à tous une
réflexion continuelle pour favoriser
toujours davantage la centralité
des jeunes comme destinataires et
« Je voudrais moi-même vous faire à tous
un sermon ou, mieux, une conférence sur
l’esprit salésien qui doit animer et guider
notre action et chacun de nos discours. Le
Système Préventif doit vraiment être notre
marque. Jamais de punitions corporelles ;
jamais de paroles humiliantes ni de
reproches sévères devant les autres.
Mais dans les classes doivent résonner
les mots douceur, charité et patience.
Jamais de paroles caustiques, jamais une
gifle, ni forte ni légère. User de punitions
négatives, et toujours de manière que ceux
qui sont concernés deviennent davantage
nos amis qu’auparavant et ne nous
quittent jamais découragés. »
(LETTRE DE JEAN BOSCO À DON GIACOMO COSTAMAGNA, 10
AOÛT 1885)
79

8.10 Page 80

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
protagonistes de la mission salésienne (cf. P. Pascual Chávez, ACG 407, « La
Pastorale Salésienne des Jeunes »).
Le mot « Système » suggère l’idée d’exhaustivité, à savoir une expérience
organique/organisée : une proposition articulée vers un dynamisme
pédagogique. Dans le Système Préventif, en effet, on peut distinguer
quelques articulations profondément reliées entre elles : le principe
inspirateur, qui crée un comportement spirituel déterminé dans la
personne, est la charité pastorale. Une triple réalité dynamique :
◗ une « impulsion pastorale », peut-on dire, qui inspire un projet
éducatif de promotion intégrale (voir le présent chapitre IV, n°2).
◗ une spiritualité pour une proposition de vie chrétienne –
Spiritualité Salésienne des Jeunes – (voir le présent chapitre IV, n°3).
◗ une méthodologie pédagogique-pratique, inspirée du « critère
oratorien », qui guide les modalités concrètes des choix et des
interventions opérationnelles proposées (voir chapitre V, n°3).
B Le principe inspirateur est la charité pastorale
Pour Don Bosco, l’acte d’éduquer contient un comportement spécial de
l’éducateur et un ensemble d’interventions basées, de façon convaincue,
sur l’affection, la raison et la foi. Au centre de sa vision, il y a la « charité
pastorale ». Il s’agit de rechercher en particulier le bien spirituel des
jeunes, le salut des jeunes, leur bien intégral (« Da mihi animas »).
Le Système Préventif trouve sa source et son centre dans l’expérience
de la charité de Dieu qui prévient chaque créature de sa Providence,
l’accompagne de sa présence et la sauve en lui donnant la vie (cf. C 20).
Don Bosco croyait profondément en l’indulgence et dans la miséricordieuse
paternité de Dieu. Le choix de saint François de Sales comme exemple
pour ses collaborateurs et comme protecteur de sa Congrégation en est
une confirmation.
Cette expérience compte sur l’accueil de Dieu par les jeunes : en eux, Dieu
nous offre la grâce de Le rencontrer, il nous appelle à Le servir en eux.
Une expérience qui reconnaît leur dignité, renouvelle la confiance en leurs
ressources de bien, les éduque à la plénitude de la vie (cf. CG 23, n°95).
Dans cette dynamique éducative, l’attention aux jeunes les éduque à être
protagonistes (partie-prenante) de l’évangélisation
80

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
Pastorale
(Projet éducatif
de promotion
intégrale)
CHARITÉ
PASTORALE
Spiritualité
(Proposition
de vie
chrétienne)
Pédagogie
(Méthode
pédagogique
pratique)
La charité pastorale salésienne a une autre qualifi cation plus précise qui
la définit mieux : c’est une charité pédagogique. Elle démontre la passion
éducative mais aussi le tact, le bon sens, la mesure, l’affection et le
respect pour l’adolescent et le jeune. Ce comportement est le fruit de la
conviction que chaque vie, même la plus pauvre, la plus compliquée et la
plus précaire, porte en elle, grâce à la présence mystérieuse de l’Esprit, la
force de la rédemption et la semence du bonheur (cf. CG 23, n° 92).
Une expression synthétique, le « primat de la charité éducative », reflète
l’amour qui sait créer une relation éducative : il s’exprime à la mesure de
l’adolescent, du pauvre qui doit être aidé à s’ouvrir, à découvrir la richesse de
la vie, à grandir. Pour celui-ci, pour l’adolescent pauvre qui manque parfois
de courage, d’éducation, de mots et de pensée, la charité pédagogique de
l’éducateur devient communication de l’amour de Dieu : une charité qui
parvient aux derniers, aux plus humbles, à ceux qui ont de grandes difficultés.
C’est l’expression d’une sagesse paternelle qui enseigne à affronter la vie.
C Le Système Préventif implique l’éducateur et
la communauté dont il fait partie
Cette expérience à la fois spirituelle et éducative est intimement
unie, de telle sorte qu’elle constitue le point de référence et le visage
de la Famille Salésienne dans l’Église, que l’on peut défi nir comme la
spiritualité authentique de notre action apostolique. Dissocier la méthode
81

9.2 Page 82

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
pédagogique de Don Bosco de son âme pastorale reviendrait à les détruire
toutes les deux.
Le Système Préventif implique toute la personne de l’éducateur et la
communauté dont il fait partie, à côté des jeunes et pour eux ; avec une
modalité propre de pensée et de sentiment, de vie et d’activité, qui inspire
et caractérise toute l’existence. Dans l’engagement opérationnel du Système
Préventif, pédagogique et spirituel en même temps, l’activité éducative s’ouvre
à l’Évangile du Christ avec une intelligence constante et compétente : c’est le
« critère méthodologique » de la mission salésienne pour l’accompagnement
des jeunes dans le délicat processus de croissance en tant qu’hommes /
femmes et croyants. À son tour, la spiritualité salésienne respire et agit dans
le domaine de l’éducation comme proposition original de vie chrétienne
organisée autour d’expériences de foi, de choix de valeurs et d’attitudes
évangéliques qui constituent la Spiritualité Salésienne des Jeunes.
Dans la fi déilté à ce patrimoine pédagogique (le Système Préventif)
et son actualisation permanente, les Salésiens trouvent leur identité.
L’objectif fondamental du projet est résumé dans la formule bien connue
« d’honnêtes citoyens et de bons chrétiens », selon laquelle Don Bosco
entendait « former des bâtisseurs de la cité et des hommes de foi. » Deux
termes d’un binôme qui forment un ensemble inséparable pour Don
Bosco : les deux polarités constituent une unité indivisible.
2 Le Système Préventif comme
une impulsion pastorale
2 1 UN PROJET D’ÉDUCATION INTÉGRALE
Le Système Préventif inspire un projet éducatif de promotion intégrale
présente dans la proposition d’évangélisation pour les jeunes dans les différents
contextes. Il met en même temps en lumière la richesse humaniste et le coeur
essentiellement religieux du système, dans le dynamisme de la raison, de la
82

9.3 Page 83

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
religion et de la bonté affectueuse (« amorevolezza »). Le Système Préventif
devient une méthode d’action caractérisée par la centralité de la raison, le
caractère raisonnable des exigences et des règles, la souplesse et la force de
persuasion des propositions ; par la centralité de la religion, entendue comme
développement du sens de la présence de Dieu dans chaque personne et effort
pour lui communiquer la beauté de la Bonne Nouvelle ; par la centralité de
l’« amorevolezza », amour éducatif qui fait grandir et crée la relation réciproque.
2 2 LE DOUBLE RÔLE DE L’ÉDUCATION PRÉVENTIVE
La pratique préventive, même avec des nuances variées, se compose de
deux activités indissociables: répondre aux besoins fondamentaux des
jeunes (nourriture, vêtement, logement, sécurité, travail, développement
physique et mental, insertion sociale, un minimum de valeurs), et donner
vie à une action éducative plus systématique, à la formation sociale,
morale et religieuse de la personne. En fait, l’intentionnalité de l’Oratoire
de Don Bosco a pris naissance comme institution caritative et éducative.
Cette double instance est actuelle, avec une accentuation décidée des
valeurs d’assistance et des valeurs sociales du projet éducatif salésien,
avec la promotion et le développement de la dimension cognitive, affective,
éthique et spirituelle.
A Le Système Préventif dans les situations d’inconfort et de
récupération
Le caractère « préventif » dans des situations d’inconfort et de récupération
nous ramène au Don Bosco qui visitait les prisons, qui allait à travers les
rues et sur les lieux de travail pour rechercher les garçons, qui, même après
l’institutionnalisation de l’Oratoire, aidait les garçons dans la puanteur de
leurs logements et des ruelles de Turin, et qui envoyait les missionnaires
salésiens chez les jeunes qui n’avaient pas de « lieux » pour leur croissance
humaine et sociale correcte.
Aujourd’hui, en une époque d’« urgence » éducative, ce style préventif peut
obtenir des résultats plus satisfaisants. L’humanisme pédagogique chrétien,
sur lequel se fonde le Système Préventif est une réponse d’assistance sociale
en même temps qu’éducative et pastorale. La « charité éducative » ne peut
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9.4 Page 84

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
pas ne pas être « charité sociale
». L’évangélisation se présente
toujours étroitement intégrée à la
« Nous devrons donc nous orienter vers
une réaffirmation adaptée du «choix socio-
politico-éducatif « de Don Bosco. Cela
ne signifie pas promouvoir un activisme
idéologique lié à des choix politiques
partisans particuliers, mais former à une
sensibilité sociale et politique qui porte,
de quelque manière, à engager sa vie
comme une mission, pour le bien de la
communauté sociale, en référence constante
aux valeurs humaines et chrétiennes
inaliénables. »
(P. PASCUAL CHÁVEZ, ACG 415, « COMME DON BOSCO
ÉDUCATEUR »)
promotion humaine et à la liberté
de la proposition chrétienne. Le
commandement de l’amour est
unique, tout en ayant deux pôles de
référence, Dieu et le prochain.
Les profondes transformations qui
ont eu lieu dans la « société complexe
» montrent une phénoménologie
plus articulée de la « condition
des jeunes », et en particulier ceux
que Don Bosco appelait « pauvres,
abandonnés et en danger ». Une
jeunesse fortement problématique
du point de vue de l’éducation et
de la rééducation, celle des jeunes
touchés par la marginalisation et la pauvreté économique, sociale, culturelle,
affective, morale et spirituelle. Sur l’accumulation de ces pauvretés, fréquentes
dans les pays en voie de développement, ainsi que dans les grandes villes des
pays les plus développés, s’articule le panorama du malaise de la jeunesse qui
exige de toute urgence l’intervention éducative. Il faut prévenir le mal avec
le remède de l’éducation.
Face aux graves situations d’injustice et aux violations des droits de l’homme
dans nos sociétés, le charisme de Don Bosco et son système éducatif nous
incitent à travailler, aussi bien au niveau personnel que collectif. Avec un élan
renouvelé, le caractère préventif doit transformer, à travers l’éducation, les
structures de la misère et de la marginalisation, en particulier des mineurs.
Nous avons la possibilité d’offrir une « dimension préventive » qui favorise le
bien : des interventions éducatives qui renforcent l’intégralité des droits
fondamentaux civils, culturels, religieux, économiques, politiques et sociaux.
Il est également nécessaire de créer des communautés capables de
proposer de nouveau les valeurs fondamentales, peut-être déjà absentes
dans les premiers stades de la vie. « L’éducation libératrice » du Système
Préventif vise à accompagner les adolescents et les jeunes, déjà marqués
par des influences négatives : situations qui les rendent pauvres du point
de vue socioculturel, économique, moral, spirituel et religieux (cf. CG 20,
84

9.5 Page 85

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
n° 61). La « dimension préventive » salésienne s’exprime donc dans de
très nombreux choix pratiques : elle répond aux urgences que chaque
contexte indique. Ce pluralisme opérationnel pour les jeunes les plus
défavorisés est une expression de la richesse de l’éducation salésienne,
dans laquelle l’affectivité, vécue ou récupérée, réussit à se joindre de
manière fructueuse à la raison et à la religion.
L’« expérience préventive » de Don Bosco tend à devenir un « système »
d’assistance, d’éducation, et de socialisation. Éduquer signifie « prévenir »
dans toutes les acceptions du terme. Éduquer s’exprime par « accueillir »,
« redonner la parole» et « comprendre ». Éduquer veut dire aider les individus
à se retrouver soi-même, les accompagner avec patience dans un processus
de récupération des valeurs et de confiance en soi ; éduquer comprend la
reconstruction des raisons de vivre en découvrant la beauté de la vie. Éduquer
dit également une capacité renouvelée de dialogue, mais aussi de proposition
riche d’intérêts et solidement ancrée dans ce qui est fondamental. Cela
signifie encore impliquer les jeunes dans des expériences qui les aident à saisir
le sens de l’effort quotidien ; leur offrir des outils fondamentaux pour gagner
leur vie et se rendre ainsi capables d’agir en sujets responsables en toutes
circonstances. Éduquer requiert de connaître les problématiques sociales des
jeunes de notre temps (voir chapitre I).
B L’art d’éduquer en positif
La « dimension préventive » s’exprime dans un projet formatif d’éducation
en positif :
« L’art d’éduquer en positif, en proposant le bien en
des expérience adéquates et captivantes (art, théâtre,
musique, médias), capables d’attirer par leur noblesse
et leur beauté ; l’art de faire grandir les jeunes de
l’intérieur, en s’appuyant sur la liberté intérieure et
contestant les conditionnements et les formalismes
extérieurs ; l’art de conquérir le cœur des jeunes pour
les inciter au bien avec joie et satisfaction, en corrigeant
les déviations et en les préparant pour demain à travers
une solide formation du caractère. » (JUVENUM PATRIS, 8)
La formule raison, religion, bonté affectueuse (« amorevolezza »), qui
résume le Système de Don Bosco, doit se comprendre comme l’inspiration
85

9.6 Page 86

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
fondamentale d’un projet éducatif de promotion intégrale de
la personne qui entend fournir une réponse pleine à la question de
l’évangélisation du monde des jeunes. L’amour éducatif, dans la méthode
de Don Bosco, se déploie en trois attitudes : l’amour-cordialité, l’amour-
bon sens, l’amour-foi. Le Système Préventif devient un projet formatif et
pédagogique : un ensemble d’éléments qui composent la totalité dans la
triple valeur affective, rationnelle et religieuse :
La force
libératrice
de l’amour
éducatif
AMOREVOLEZZA
(BONTÉ AFFECTUEUSE)
RAISON
Les diverses
formes du bon
sens dans les
propositions
L’amour
éducatif est
basé sur
la foi
RELIGION
La force libératrice de l’amour éducatif
L’amour éducatif est avant tout un amour humain authentique : le principe
de la méthode est l’amorevolezza qui s’exprime comme un amour éducatif
qui fait grandir et crée des relations cordiales mutuelles. Nous avons ici la
grande intuition de Don Bosco : la force libératrice de l’amour éducatif. Au
contact d’éducateurs qui nourrissent une profonde passion ainsi qu’une bonté
affectueuse éducative, les jeunes se sentent incités à exprimer le meilleur
d’eux-mêmes et apprennent à faire leur l’expérience culturelle et religieuse qui
les précède. La charité pastorale, âme et centre de l’esprit salésien, réclame
certaines attitudes de fond. Avant tout les relations personnelles. Pour Don
Bosco, l’amour éducatif est en même temps spirituel et affectif. C’est un
amour qui jaillit de la volonté, qui porte l’éducateur à rechercher uniquement
le bien de l’éduqué, s’oubliant totalement soi-même. En vertu de cet amour,
l’éducateur est fortement porté à l’action et à l’esprit de sacrifice. Ainsi la
réalité la plus spirituelle de l’amour éducatif est-elle appelée à se manifester
en cordialité et en affection. L’amour cordial consiste avant tout à vouloir
vraiment le bien de l’autre en tant que personne. L’amour mûr est en même
temps caractérisé par la volonté et l’affection.
Il nous semble que l’amour-cordialité ait été illustré par Don Bosco
surtout dans sa Lettre de Rome de 1884, face à une situation de crise qui
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9.7 Page 87

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
se manifestait dans ses maisons. Il y expose ce qui lui semble essentiel
dans la relation éducative. Se reportant à son expérience personnelle,
il essaye de faire comprendre que l’amour de volonté avec le plein
engagement de l’éducateur est sûrement une chose appréciable et
bonne mais insuffisante et sans résultats pédagogiques si les jeunes
ne « sentent » pas l’amour, ou si celui-ci ne devient pas langage et
signe qui s’épanouissent en communauté et en cordialité. L’éducateur
qui se donne entièrement aux jeunes mais qui ne réussit pas à faire «
sentir » que ce qui l’intéresse est le bien du jeune n’obtiendra pas de
résultats pédagogiques. La première chose dans l’amour, ce n’est pas
l’action mais l’attention à la personne comme telle. C’est la force de
la rencontre gratuite qui a du sens et donne de la valeur à toutes
les autres valeurs.
Les différentes formes du bon sens dans les propositions
L’amour éducatif de Don Bosco est aussi un amour-raisonnable. Don Bosco
attire l’attention sur ceci : l’amour éducatif doit être accompagné du
bon sens qui se manifeste sous de nombreuses formes : le caractère
raisonnable de ce qui est demandé et des normes, et non pas la pression
émotive et sentimentale ; la souplesse et le bon sens dans les
propositions ; le souci de l’espace de compréhension,
de dialogue et de patience, en partant du monde
concret des jeunes ; le réalisme et l’esprit d’initiative,
le naturel et la spontanéité ; la sensibilité pour ce
qui est concrètement faisable ; faire en sorte de
convaincre personnellement.
Il s’agit de l’action éducative qui,
d’une part, stimule les jeunes à
développer leurs talents personnels
et à être actifs et entreprenants
dans le travail ; et, de l’autre, les
éduque à ne pas se fi er seulement
à soi-même, à éviter l’ambition et
l’orgueil intellectuel. Le bon sens aide
l’éducateur à proposer correctement
les valeurs qui, concrètement, sont
bonnes aujourd’hui et permettent au
jeune d’être réellement une personne. Dans
une société qui se transforme rapidement et
87

9.8 Page 88

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
où la capacité de jugement et le sens critique sont indispensables, nous
avons un terrain magnifique pour l’éducation basée sur la raison et le bon
sens. Elle aide à évaluer les choses avec un sens critique et à découvrir la
valeur authentique des réalités terrestres en en respectant l’autonomie et
la dignité séculière propres.
L’amour éducatif est basé sur la foi
L’amour éducatif est illuminé par la foi dans le développement du
sens de Dieu inhérent en chaque personne et dans l’effort
d’évangélisation chrétienne. Pour Don Bosco, l’amour cordial et
raisonnable s’alimente d’une racine profonde. Les jeunes sont des
personnes appelées à la véritable plénitude de la vie, la communion
avec Dieu et avec le prochain. Don Bosco jugeait qu’en dehors de cette
perspective, la proposition éducative perd sa force et sa signification.
L’amour éducatif du Salésien est symbole de l’amour de Dieu pour les
jeunes. Le Don Bosco fondateur, père des orphelins, parfait éducateur,
rêveur et entrepreneur téméraire, promoteur intuitif d’initiatives
pastorales et éducatives se comprend à partir de deux noyaux dynamiques
de sa vocation : un comportement cordial et affectueux naturel envers
les jeunes et, d’autre part, le don inconditionnel de soi à Dieu en réponse
à une mission reçue.
Dans le Système Préventif, la religion est celle de la « Bonne Nouvelle »,
de l’Évangile, des Béatitudes, de Jésus qui a considéré ses disciples comme
des amis et non comme des serviteurs, et qui nous appelle tous à chercher
le Royaume de Dieu et sa justice ; et il est avec nous tous les jours jusqu’à
la fin du monde. La religion du Système Préventif est populaire, simple et
va à l’essentiel : « amour de Dieu et amour du prochain ».
Plus concrètement : c’est la religion de l’humanisme dévot de saint François
de Sales qui a appris de Dieu à être aimant, bon, capable de patience et
de pardon ; et qui reconnaît dans l’Incarnation du Seigneur que nous
sommes tous appelés dans le Fils à partager la sainteté : c’est-à-dire à vivre
selon l’Évangile dans toutes les conditions de vie, à tout moment, dans
chaque situation, et à tout âge.
Plus profondément : c’est la religion vécue dans l’Esprit qui aide à discerner
dans le temps les signes de Sa présence et de la volonté de Dieu. C’est lui,
la source de l’optimisme : il ne permet pas que nous sombrions dans le
pessimisme et que nous nous laissions abattre par les difficultés.
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9.9 Page 89

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
Dans les contextes sécularisés, où la culture semble muette, incapable
de parler du Père de Jésus-Christ, il faudra éduquer aux notions de
transcendance et aux grandes questions du sens posées par la vie et par la
mort, par la souffrance et par l’amour sans cacher le rayon de lumière qui
nous vient de notre foi (cf. CG 23, n°76-77,83).
Dans les contextes des grandes religions monothéistes et des religions
traditionnelles, le premier dialogue éducatif sera avec les laïcs les plus
proches pour reconnaître ensemble la grâce présente en ces religions,
encourager le désir de prière et valoriser les fragments d’Évangile et de
sagesse éducative présents dans la culture, dans la vie et dans l’expérience
des jeunes (cf. CG 23, n°72-74,86).
3 Le Système Préventif comme
proposition de spiritualité
Le trinôme raison, religion, affection (amorevolezza), articulation de la
charité pastorale et âme du Système Préventif, ne dit pas seulement le
projet éducatif de formation intégrale, et n’est pas seulement la méthode
pratique que l’éducateur doit utiliser. Il révèle aussi les caractéristiques
fondamentales d’une spiritualité à découvrir, à vivre et à renouveler
en permanence (cf. P. Egidio Viganò, AGC 334, « Spiritualité salésienne
pour la nouvelle évangélisation »). La Pastorale Salésienne des Jeunes
plonge donc ses racines dans une spiritualité vivante qui la nourrit et
l’incite à chercher Dieu en servant les jeunes.
La spiritualité est une relecture de l’Évangile, capable d’unifier les gestes et
les attitudes qui caractérisent la vie chrétienne. Résultat de cela, à la racine
de la Pastorale Salésienne des Jeunes, on trouve une spiritualité
pour notre temps. Cela signifie que l’expérience de Dieu est possible dans
le contexte de leur vie: un chemin de sainteté, un projet spécifique de vie
dans l’Esprit.
Il ya une spiritualité chrétienne fondamentale qui jaillit du message de
l’Évangile, même s’il ya, ensuite, différents types de spiritualité chrétienne,
selon les nuances historiques, et surtout charismatiques importantes, que
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9.10 Page 90

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
nous découvrons dans l’expérience du Dieu trinitaire, sur le plan personnel
ou communautaire. Certaines valeurs évangéliques ont été fortement
relevées dans la tradition ecclésiale par divers Fondateurs, fi dèles à la
Parole de Dieu, éclairés et guidés par son Esprit.
Par conséquent, nous pouvons
parler d’une spiritualité salésienne:
une spiritualité charismatique
Notre action éducative doit « proposer
de nouveau à tous, avec conviction,
ce «haut degré» de la vie chrétienne
ordinaire. »
qui enrichit toute l’Église avec
un modèle de vie chrétienne
caractérisé par un chemin
concret vers la sainteté. Une
spiritualité apostolique parce
(NOVO MILLENNIO INEUNTE, 31)
que, conduits par l’Esprit, nous
sommes envoyés pour collaborer
à la mission du Père qui confère
l’efficacité rédemptrice à notre action éducatrice et évangélisatrice
parmi les jeunes et, en même temps, unifie toute notre existence en
son centre d’inspiration. Une spiritualité, enfin, qui fait des jeunes les
évangélisateurs d’autres jeunes.
Cette spiritualité ne se réduit donc pas à un ensemble de pratiques
psychologiques ou thérapeutiques visant à assurer le bien-être
psychologique et physique de la personne. Dans ces pratiques, la «
vie spirituelle » apparaît comme l’adhésion à un sentiment, à une
donnée subjective ressentie intérieurement, comme une expérience
très intimiste. Dans ces paramètres, on reconnaît les influences de
nombreuses philosophies et idéologies qui nient les contenus révélés
de la foi chrétienne et se présentent comme une alternative à celle-ci
: elles nient la transcendance de Dieu et son être personnel ; elles ne
se confrontent pas à la réalité du péché et ne considèrent pas comme
nécessaires la grâce et le salut dans le Christ. Elles croient que l’homme
obtient le bonheur par ses seules forces et que Jésus-Christ est l’une
des nombreuses manifestations du divin qui ont apparu dans l’histoire
humaine sous différents noms.
En revanche, la Pastorale Salésienne des Jeunes propose une spiritualité
qui facilite et promeut une vision unifiée de la vie, en indiquant le lien
étroit et connaturel qui englobe la gratuité de Dieu, la joie de la rencontre
avec le Christ et la liberté de la vie dans l’Esprit.
90

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
3 1 LA SPIRITUALITÉ EST AVANT TOUT VIE DANS L’ESPRIT
A La primauté de la gratuité de Dieu
La spiritualité est avant tout vie dans l’Esprit: à Lui seul appartient
l’initiative. Il a le primat de la gratuité, de l’initiative de l’amour de Dieu et
de la rencontre avec Jésus Christ.
La vie spirituelle a en Dieu, Mystère d’Amour, sa source, son centre
et son objectif. Nous pouvons comprendre la vie spirituelle comme le fait
de goûter l’amour de Dieu, vivre l’expérience d’amitié et d’intimité avec Lui,
et nous reconnaître envoyés par Lui dans la mission pour les jeunes. En eux
aussi il opère le même dynamisme de découverte de l’amour et de l’appel à
témoigner de Lui.
Dieu est le centre unificateur de notre vie, la source de notre communion
fraternelle, l’inspirateur de notre action. Vivre « en présence de Dieu» signifie
cultiver une relation profonde et continue avec Dieu, comblés de son Amour
et envoyés aux jeunes. Cela signifie accueillir les signes de sa mystérieuse
présence dans les demandes et les attentes des hommes et des femmes de
ce temps.
B La rencontre avec le Christ
Le centre de la vie spirituelle est
l’expérience de la foi chrétienne,
la rencontre avec Jésus Christ,
Évangile de Dieu. S’enraciner
dans le Christ et se conformer
à lui est un don et, en même
temps, l’horizon de la Pastorale
Salésienne des Jeunes. Dans la vie
chrétienne et l’action pastorale,
« À l’origine du fait d’être chrétien, il
n’y a pas une décision éthique ou une
grande idée, mais la rencontre avec un
événement, avec une Personne, qui donne
à la vie un nouvel horizon et par là son
orientation décisive. »
(DEUS CARITAS EST, 1)
l’écoute de la Parole, la liturgie, la
vie sacramentelle et le don de soi
au service des frères sont des éléments importants.
91

10.2 Page 92

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
C La vie dans l’Esprit Saint
La vie spirituelle consiste à accepter que notre existence soit façonnée par
l’Esprit avec l’action de la grâce. Dans cette relation d’amour, nous
pouvons affirmer la primauté de la grâce et, en même temps, la
participation libre et consciente de l’homme. L’être humain collabore
en se mettant à l’écoute et en se tenant disponible et docile. Son désir est
de rencontrer le Seigneur. Et il demande dans la prière que cette rencontre
se réalise et contribue, dans sa vie, à la mission.
La vie spirituelle est un processus dynamique qui se développe dans un
processus temporel qui affecte toutes les dimensions de l’être humain,
avec son rythme et ses moments personnels de croissance et d’épreuve.
32
UNE PROPOSITION ORIGINALE DE VIE CHRÉTIENNE :
LA SPIRITUALITÉ SALÉSIENNE DES JEUNES
A La spiritualité salésienne, expression concrète de la charité
pastorale
La charité pastorale éducative est le cœur de l’esprit salésien qui vit dans
la rencontre et la confession de Jésus-Christ, le Seigneur. Le Système
Préventif est vraiment une proposition de spiritualité pour tout
le monde : Salésiens, laïcs engagés dans l’esprit et la mission
de Don Bosco, familles et jeunes. Don Bosco, dans son expérience
pédagogique et pastorale, a montré le chemin de la sainteté juvénile
et a démontré par sa méthode la validité de sa haute finalité avec des
résultats admirables.
Le secret du succès de Don Bosco éducateur est sa charité pastorale intense,
cette énergie intérieure qui a uni inséparablement en lui l’amour de Dieu
et l’amour du prochain, et qui l’a rendu capable de faire un tout unique de
l’activité évangélisatrice et de l’activité éducative. La spiritualité salésienne,
expression concrète de la charité pastorale, constitue donc un élément
fondamental de l’action pastorale : la spiritualité salésienne, source de
vitalité évangélique, âme de la charité pastorale, en demeure le principe
d’inspiration et d’identité, son critère d’orientation. Nous devons en être
convaincus et nous rendre les promoteurs mis à jour de cette sagesse
pastorale. Une spiritualité vécue, c’est précisément l’attitude des croyants
92

10.3 Page 93

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
engagés. Ce n’est pas un spiritualisme de fuite, mais une spiritualité de
frontière, de recherche, d’initiative, de courage, en un mot, de réalisme.
En Don Bosco, tout cela s’appelle le « cœur oratorien » : ferveur, zèle
apostolique, effusion de toutes les ressources personnelles, recherche de
nouvelles interventions, capacité de résister dans les épreuves, volonté de
recommencer après les échecs et optimisme cultivé et contagieux ; c’est
la sollicitude, pleine de foi et de charité, qui trouve en Marie un brillant
exemple de don de soi (cf. Charte de l’Identité Charismatique de la Famille
Salésienne, n°29).
B Programme et cheminement de la Spiritualité Salésienne des
Jeunes
Une spiritualité appropriée pour les jeunes, vécue avec et pour les
jeunes, conçue et réalisée au sein de l’ expérience des jeunes, qui
se propose de générer une image chrétienne possible à ceux qui, vivant
à notre époque, en vivent la condition actuelle. Elle s’adresse à tous les
jeunes, s’adaptant aux « plus pauvres » ; une spiritualité capable en même
temps d’indiquer des objectifs à ceux qui progressent davantage ; une
spiritualité qui entend rendre les jeunes capables de faire des propositions
à leurs camarades, dans leur milieu de vie.
Cette spiritualité est liée au Système Préventif ; c’est le développement du Projet
Éducatif et Pastoral Salésien offert à tous les membres de la Communauté
Éducative et Pastorale, traduit en itinéraires d’engagement plus grand. Les
éléments suivants s’imprègnent réciproquement, chacun représentant une
accentuation qui rappelle ce qui est dit dans les autres : la vie, le Christ, les
Béatitudes, l’Église, Marie, le service sont des points de repère pour réfléchir
et vivre dans l’unité la totalité de l’expérience chrétienne.
La vie quotidienne comme lieu de la rencontre avec Dieu
La Spiritualité Salésienne des Jeunes considère la vie quotidienne comme
un lieu de rencontre avec Dieu (cf. C 18; CG 23, n°162-164 ; CG 24, n°97-
98 ; Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne, n°27-28,
34). À la base de cette compréhension de la vie quotidienne et de
l’évaluation positive de la vie, il y a la foi et la continuelle compréhension
de l’événement de l’Incarnation : une spiritualité par laquelle on se laisse
guider par le mystère de Dieu qui, par son Incarnation, sa Mort et sa
Résurrection, affirme sa présence salvifique, dans toute la réalité humaine.
93

10.4 Page 94

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Le quotidien du jeune est fait de devoir, de sociabilité, de jeu, de difficultés de
croissance, de vie familiale, de développement de ses capacités, de perspectives
d’avenir, de demandes d’interventions, d’aspirations. C’est cette réalité qui doit
être assumée, approfondie et vécue dans la lumière de Dieu. Selon Don Bosco,
pour devenir un saint, on doit faire «bien» ce que l’on a à faire : il considère
la fidélité à son devoir quotidien comme un critère de vérification de la vertu
et comme un signe de maturité spirituelle. Un réalisme pratique centré sur le
quotidien, le sens religieux du devoir à chaque moment de la journée.
Pour que la vie quotidienne puisse être vécue comme spiritualité, la grâce
d’unité est nécessaire, qui aide à harmoniser les différentes dimensions de
la vie autour d’un cœur habité par l’Esprit d’Amour. La grâce d’unité qui
rend possibles la conversion, la purification est la force du sacrement de la
Réconciliation, moyen privilégié. Une grâce d’unité qui fait en sorte, à travers
«le travail et la contemplation », que le cœur se maintienne libre, ouvert à Dieu
et disponible pour les frères, en particulier les jeunes et les jeunes pauvres.
Don Bosco s’est inspiré de saint François de Sales, comme maître d’une
spiritualité simple parce qu’essentielle, populaire parce qu’ouverte à tous,
sympathique parce que chargée de valeurs humaines et donc particulièrement
disponible à l’action éducative.
Parmi les attitudes et les expériences de la vie quotidienne à vivre en
profondeur dans l’Esprit, il peut y avoir :
◗ la vie de la famille ;
◗ l’amour de son travail/de l’étude, le développement de sa
culture et l’expérience scolaire ;
◗ la conjugaison des « expériences fortes » avec les « chemins
ordinaires de la vie » ;
◗ la vision positive et réfléchie vis-à-vis de son époque ;
◗ l’accueil responsable de sa vie et son cheminement spirituel
dans l’effort de chaque jour ;
◗ la capacité d’orienter sa vie selon un projet vocationnel.
Une spiritualité pascale de la joie et de l’optimisme
La vérité décisive de la foi chrétienne est le Seigneur ressuscité. La gloire
éternelle est notre but ultime, mais même dès maintenant car elle est
devenue réalité dans le corps de Jésus-Christ. La Spiritualité Salésienne des
Jeunes est une spiritualité pascale et eschatologique.
94

10.5 Page 95

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
Les tendances les plus enracinées dans le cœur de la personne sont
le désir et la poursuite du bonheur. La joie est la plus noble expression
du bonheur et, avec la fête et l’espérance, c’est la caractéristique de la
spiritualité salésienne. La foi chrétienne est par vocation une annonce du
bonheur radical, la promesse et l’assurance de la «vie éternelle», sans
limites d’espace et de temps, ni d’aspirations. La découverte du Royaume
et la rencontre avec le Christ deviennent une béatitude de l’homme. Ces
réalités, cependant, ne sont pas le fruit d’une conquête, mais un don :
Dieu est la source de la vraie joie et de l’espérance. Sans exclure la valeur
pédagogique de la joie, on en déclare avant tout la valeur théologique.
Don Bosco voit en elle une manifestation inséparable de la vie de la grâce.
Don Bosco a compris, et fait comprendre à ses jeunes, que l’engagement
et la joie vont de pair, que sainteté et joie sont un binôme inséparable.
Don Bosco est le saint de la joie de vivre, et ses jeunes ont bien appris
sa leçon de vie, dans le langage typiquement oratorien, que la « sainteté
consiste à être toujours joyeux » (cf. CG 23, n°165). La Pastorale Salésienne
des Jeunes propose un chemin de sainteté simple, joyeuse et sereine (cf.
C 17; CG 23, n°165-166 ; Charte de l’Identité Charismatique de la Famille
Salésienne, n° 33).
La valorisation de la joie comme action de l’Esprit, source d’engagement et
son fruit, implique que l’on permette chez les jeunes certaines attitudes
et expériences :
◗ l’expérience joyeuse de l’affection envers les personnes dans un
climat de participation et de relations sincèrement amicales et
fraternelles ;
◗ la liberté d’expression dans les fêtes des jeunes et leurs réunions
de groupes ;
◗ l’admiration et le goût pour les joies que le Créateur a mises sur
notre chemin : la nature, le silence, les réalisations accomplies
ensemble dans l’effort et la solidarité ;
◗ la grâce de pouvoir vivre la croix et la souffrance sous le signe et
la consolation de la Croix du Christ.
Une spiritualité de l’amitié et de la relation personnelle avec le
Seigneur Jésus
La Spiritualité Salésienne des Jeunes amène le jeune à la rencontre avec
Jésus- Christ et rend possible une relation d’amitié avec Lui, alimentée par
95

10.6 Page 96

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
la confiance, en un lien vital et
une adhésion fi dèle. Beaucoup
de jeunes ont un désir sincère
de connaître Jésus et cherchent
une réponse aux questions sur le
sens de leur vie, que Dieu seul
peut leur donner.
Ami, Maître et Sauveur sont les
titres qui décrivent la centralité
« Nous devons aider les jeunes à acquérir
une intimité et une familiarité avec la
Sainte Écriture, pour qu’elle soit comme une
boussole qui leur indique la route à suivre. »
(VERBUM DOMINI, 104)
de la personne de Jésus-Christ
dans la vie spirituelle des jeunes, dans la méthode salésienne (cf. C 11;
CG 23, n°167-168 ; CG 24, n°61; Charte de l’Identité Charismatique
de la Famille Salésienne, n°24, 36). Il est intéressant de se rappeler que
Jésus est présenté par Don Bosco comme ami des jeunes - « Les jeunes
sont le plus grand plaisir de Jésus », disait-il -, comme maître de vie et
de sagesse, comme modèle pour chaque chrétien, comme Rédempteur
qui livre toute sa vie dans l’amour et la passion pour le salut du monde,
jusqu’à mourir ; en étant présent dans les petits et les défavorisés. Cette
citation revient souvent : « Chaque fois que vous avez fait ces choses à
l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
(Mt 25,40).
Voici, à titre d’exemples, quelques attitudes et expériences à
promouvoir et à développer pour un cheminement permettant de se
conformer progressivement au Christ :
◗ la participation à la communauté de foi qui vit de la mémoire et
de la présence du Seigneur et le célèbre dans les sacrements de
l’initiation chrétienne ;
◗ la pédagogie de la sainteté que Don Bosco a montrée dans la
réconciliation avec Dieu et avec les frères à travers le sacrement
de la Pénitence ;
◗ l’apprentissage de la prière personnelle et communautaire, des
médiations privilégiées pour grandir dans l’amour et la relation
personnelle avec Jésus-Christ. La prière salésienne est une prière
simple et valable pour tous ; elle plonge ses racines dans la vie
quotidienne ;
◗ l’approfondissement systématique de la foi, éclairée par la
lecture et la méditation de la Parole de Dieu.
96

10.7 Page 97

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
Une spiritualité ecclésiale et mariale
L’expérience et l’intelligence adéquate de l’Église sont les marques
distinctives de la spiritualité chrétienne. L’Église est une communion
spirituelle et une communauté qui se rend visible à travers des gestes et des
convergences, y compris opérationnelles ; c’est un service à l’humanité dont
elle ne se sépare pas, au contraire d’une «secte» qui ne considère que les
œuvres qui portent la marque de leur appartenance ; c’est le lieu choisi et
offert par le Christ, dans le temps et dans l’espace de notre histoire, pour
pouvoir le rencontrer. Il a donné à l’Église la Parole, le Baptême, Son Corps et
Son Sang, la grâce du pardon des péchés et les autres sacrements, l’expérience
de la communion et la force de l’Esprit qui poussent à aimer les frères. Il
faut un sens toujours plus responsable et plus courageux d’appartenance à
l’Église particulière et universelle. De fait, la Famille de Don Bosco possède
parmi ses trésors une riche tradition de fidélité filiale au Successeur de Pierre,
et de communion et collaboration avec les Églises locales (cf. C 13; CG 21,
n°96, 102; CG 23, n°169-170; CG 24, n°62-64, 91-93; Charte de l’Identité
Charismatique de la Famille Salésienne, n°26).
Les attitudes les expériences à créer sont donc :
◗ l’environnement concret de la maison salésienne comme un lieu où
l’on expérimente une image d’Église jeune, sympathique, amicale,
active, capable de répondre aux attentes des jeunes ;
◗ les groupes et, surtout, la Communauté Éducative et Pastorale (CEP)
qui unit jeunes et éducateurs dans un climat familial autour d’un
projet d’éducation intégrale des jeunes ;
◗ la participation à l’Église locale qui rassemble tous les efforts de
fidélité des chrétiens dans une communion visible et un service
perceptible sur un territoire concret ;
◗ l’estime et la confiance envers l’Église universelle, vécues dans une
relation d’amour pour le Pape ; en s’informant sur les situations
qui limitent le peuple de Dieu dans son désir de vivre sa foi ; en
connaissant les saints et les personnalités significatives de la pensée
et des réalisations du christianisme dans les différents domaines.
La Spiritualité Salésienne des Jeunes est une spiritualité mariale.
Marie a été appelée par Dieu le Père pour être, par la grâce de l’Esprit,
Mère du Verbe et Le donner au monde. L’Église regarde Marie comme un
exemple de foi: Don Bosco avait ce regard et nous sommes appelés à l’imiter
en communion avec l’Église (cf. C 34, 92; CG 23, n° 177; CG 24, n° 68,188;
Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne, n° 11, 37).
97

10.8 Page 98

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Nous sommes convaincus que l’Esprit Saint a suscité, avec l’intervention
maternelle de Marie, l’œuvre salésienne (cf. C 1) : Elle a indiqué à Don
Bosco son champ d’action parmi les jeunes ; elle l’a guidé et soutenu
constamment, et elle est présente parmi nous, continuant Sa mission de
Mère de l’Église et d’Auxiliatrice des Chrétiens (cf. C 8). À l’Oratoire du
Valdocco, Marie était une présence vivante : l’inspiratrice, le guide et la
maîtresse de vie. Dominique Savio, Michel Magon et beaucoup d’autres
jeunes ne l’ont pas contemplée comme un idéal abstrait ou un simple
objet de culte et de dévotion, mais comme une personne vivante et active,
qui remplit la maison et vous fait sentir et expérimenter que l’amour de
Dieu est proche de vous. La Spiritualité Salésienne des Jeunes les invite à
se confier tout simplement à l’assistance maternelle de la Vierge Marie.
Elle est également reconnue comme Mère de Dieu et la nôtre ; comme
l’Immaculée, pleine de grâce, totalement disponible à Dieu ; elle stimule à
la sainteté, à la vie chrétienne vécue intégralement avec cohérence ; elle est
l’Auxiliatrice, Secours des Chrétiens, dans la grande bataille de la foi et de la
construction du Royaume de Dieu, celle qui protège et guide l’Église ; soutien
et point d’appui de la foi, considérée par Don Bosco comme « la Madone des
temps difficiles ».
En Marie Auxiliatrice, nous avons un modèle et un guide pour notre action
éducative et apostolique. Elle est proposée avec amour-admiration au culte
et à l’imitation, dans les célébrations et le souvenir de ses messages. Mère et
Maîtresse de notre expérience formative, nous l’invoquons dans la prière d’une
manière particulière (cf. C 84.87.92; Charte de l’Identité Charismatique de la
Famille Salésienne, n°37), méditant dans l’Évangile ses gestes et ses paroles.
Une spiritualité du service responsable
La vie assumée comme une rencontre avec Dieu, le cheminement
d’identification avec le Christ, l’engagement pour le Royaume, l’Église perçue
comme communion-service où chacun a sa place et où il y a besoin des
talents de tous, font émerger et mûrir une conviction : on doit vivre la vie
comme une vocation de service (cf. C 7, 19, CG 23, n°178-180; CG 24,
n°94-96; Charte de l’Identité Charismatique de la Famille Salésienne, n°35).
Cela est largement reflété dans l’expérience de Don Bosco, jeune et apôtre.
À partir du rêve des neuf ans, il a perçu et vécu son existence comme
une vocation. Il entend une invitation et y répond d’un cœur généreux
: aller au milieu des jeunes pour les sauver. Don Bosco invitait ses jeunes
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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
à un « exercice pratique d’amour envers le prochain. » La Spiritualité
Salésienne des Jeunes est apostolique. En effet, Don Bosco a la conviction
que nous sommes appelés à collaborer avec Dieu dans Sa mission, avec
dévouement, fi délité, confi ance et disponibilité totale. Un engagement
concret au service du bien en fonction de ses responsabilités sociales et
des besoins matériels et spirituels des autres.
Le service responsable comporte certaines attitudes et expériences à
favoriser. Elles peuvent se développer autour de quatre axes:
◗ ouverture à la réalité et au contact humain : Don Bosco demandait
à ses garçons de devenir «de bons chrétiens et d’honnêtes cito-
yens ». Être honnête citoyen implique aujourd’hui pour un jeune
homme qu’il promeuve la dignité de la personne et ses droits, dans
tous les contextes ; qu’il vive avec générosité dans sa famille et se
prépare à la fonder sur la base du don mutuel ; qu’il favorise la
solidarité, surtout avec les plus pauvres ; qu’il exerce son métier
avec honnêteté et compétence professionnelle ; qu’il promeuve la
justice, la paix et le bien commun en politique ; qu’il respecte la
création et favorise la culture (cf. CG 23, n°178) ;
◗ engagement sérieux pour déterminer son propre projet de vie ;
◗ maturation progressive et choix progressifs et cohérents d’un
service d’Église et des hommes. Ce service responsable se déve-
loppe dans un témoignage de vie et se concrétise dans de nom-
breux domaines : l’animation éducative et pastorale, culturelle,
le volontariat et la dimension missionnaire ;
◗ promptitude à aborder des situations nouvelles en étant capa-
ble de renoncer à des choses secondaires pour s’approprier les
valeurs essentielles.
La Spiritualité Salésienne des Jeunes veut donc aider chaque jeune sur son
chemin vocationnel, pour qu’il découvre le sens de sa vie, en vérité et en
dialogue avec Dieu.
C Projeter des itinéraires d’éducation à la foi
La spiritualité, avant d’être une formulation systématique, est « expérience » de
vie. Il faut traduire la synthèse théorique en itinéraires pédagogiques
structurés en étapes progressives, selon la condition des enfants et des
jeunes qui doivent les vivre (objectifs, attitudes, connaissances, engagements
concrets et expériences) avec quelques contenus clairement définis. La
Congrégation Salésienne a indiqué quatre axes de maturation humaine et
99

10.10 Page 100

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
chrétienne : l’identité humaine, la rencontre avec le Christ, l’engagement
pour le Royaume et l’appartenance ecclésiale (cf. CG 23, n°120-157).
Don Bosco, dans la mise en place de son système éducatif et pastoral, a tracé
un chemin « facile » de sainteté pour les jeunes, créant un milieu approprié
pour leur croissance d’hommes et de chrétiens, et réussissant à personnaliser
les parcours éducatifs conçus à leur mesure. Il suffit d’aborder les trois
biographies de Dominique Savio, François Besucco et Michel Magon pour
voir clairement comment les itinéraires étaient fortement unitaires dans leurs
objectifs éducatifs mais sagement différenciés selon la particularité des sujets.
Que signifi e en bref élaborer des itinéraires ? Voici quelques critères
opérationnels pour orienter la dynamique de l’itinéraire de foi :
◗ la souplesse qui permet de dépasser les rigidités des structures et le
fixisme. L’itinéraire doit s’adapter aux jeunes qui vivent des situations
personnelles et familiales différentes, même si l’on se base toujours
sur le but à atteindre. Il s’agit donc de penser des parcours ouverts,
en proposant à nouveaux frais le message intégral, d’une manière
et dans les formes adaptées aux différents âges et aux différentes
conditions culturelles et spirituelles des jeunes à qui l’on a affaire ;
◗ la continuité, contraire de la périodicité et de l’improvisation, et
la progressivité qui permet de dépasser la logique du « tout, tout
de suite » en faveur d’une sage patience éducative. L’itinéraire
prend ainsi la caractéristique d’un parcours initiatique, capable de
stimuler et d’impliquer la liberté du jeune qui parcourt la route et
100

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
assume les responsabilités que le cheminement éducatif indique
symboliquement dans ses contenus progressifs et ses modalités
d’intériorisation. Il est nécessaire d’établir les uns et les autres, en
présentant à chaque étape les objectifs essentiels et fondamentaux
de la croissance humaine et chrétienne ;
◗ l’orientation vers un point d’ancrage et des résultats formatifs
: marcher vers le but de du « bon chrétien » et de « l’honnête
citoyen », en cherchant à consolider durablement des valeurs, des
attitudes et des capacités fondamentales. Cela signifie être concret,
c’est-à-dire adhérer à la réalité pour discerner à travers les résultats
démontrables l’adéquation des propositions et des interventions ;
◗ le caractère organique en vue de la promotion intégrale de la
personnalité de chacun : harmoniser selon un critère éducatif
l’expansion de l’expérience humaine, la découverte du sens
chrétien, l’expression de la foi. L’itinéraire unifie ces trois
facteurs en circularité ; c’est pourquoi l’un rappelle, provoque
et fait grandir les autres, arrivant à une riche unité personnelle
chrétienne. Éduquer le « bon chrétien » et « l’honnête citoyen »
requiert donc que toute la proposition éducative et les différentes
étapes de chaque itinéraire aient comme fil conducteur du sens
et de l’action toutes les dimensions de la personne du jeune.
L’approche pédagogique de la méthode, en relation étroite avec celle des
contenus et de la dynamique est importante. L’attention aux styles relationnels
et de communication à tous les éléments qui indiquent la dynamique et la
qualité du processus est subordonnée à l’objectif et aux contenus. Priorité
doit être donnée aux formes les plus appropriées à l’âge des jeunes, celles
qui ont le plus de souplesse et qui puissent donner une plus grande place à
l’approfondissement systématique et à la créativité: certains «points de non-
retour », très importants, naissent de la réalité. Les éducateurs salésiens ne
peuvent ignorer les principaux éléments qui caractérisent les jeunes d’aujourd’hui
et qui affectent profondément leur vécu, même religieux ; le risque existerait
alors de l’inadéquation et de l’inefficacité de leurs propositions. La pastorale des
jeunes est authentique si elle est caractérisée par la souplesse et la créativité.
En ce sens, la méthode est aussi message. Les jeunes demandent un
style d’annonce chrétienne faite de propositions, capable d’établir une
communication correcte et de laisser place à la créativité et aux modulations
linguistiques d’aujourd’hui. Vu la réalité des jeunes et la qualité des objectifs
et des contenus à communiquer, il est nécessaire de prendre en considération
les critères de méthode suivants :
101

11.2 Page 102

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Le caractère
concret
les jeunes apprécient et accueillent volontiers
les démarches concrètes, les actions entrepri-
ses, l’efficacité de tout ce qui est proposé. Tout
ce qui se fait doit se voir, être souligné, remercié,
évalué et vérifié dans le concret du quotidien.
Le symbole
il est nécessaire d’éduquer à la capacité d’ap-
préhender le symbole, c’est-à-dire la capacité
de communiquer et d’entrer en communion
avec ce qui n’est pas transmis à travers le seul
concept, mais a besoin de la coopération de la
sensibilité et de la créativité. Initier à la com-
munication d’expériences et de réalités – qu’on
ne peut dire avec des mots – en employant des
gestes et des expériences anthropologiques de
caractère rituel (se saluer, faire la fête, échanger
le geste de paix…). La dimension symbolique naît
de la nécessité d’entrer en communion avec le
Mystère de Dieu déjà présent dans la réalité de
chaque jour. En ce sens, les langages liturgique,
catéchétique et expérientiel doivent tous être uti-
lisés de façon harmonieuse.
La narration
plus que le discours pour démontrer, justifier
ou convaincre, les jeunes préfèrent le récit, la
suggestion, les faits de vie. Employer les genres
évangéliques comme la parabole est indispen-
sable et plus crédible. On doit être en mesure de
raconter sa propre histoire et la foi qu’elle con-
tient. « Ce que nous avons vu et entendu » est ce
que nous devons transmettre.
L’intériorisation:
pour que l’itinéraire de foi soit effectif, il est
nécessaire que l’expérience et les activités so-
ient réfléchies dans l’intériorité de la personne
(tête, cœur et main), laissant la parole au vécu, le
partageant, le communiquant, de manière qu’il
devienne choix, parcours, changement.
102

11.3 Page 103

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LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
L’expérience
partir de l’expérience, susciter l’expérience, re-
venir à l’expérience, lire l’expérience. L’expérien-
ce de sa propre vie est la ressource éducative
principale, complétée et stimulée, le long du
processus, par d’autres nouvelles expériences
ultérieures. L’expérience, c’est donc aussi le fait
de consolider ou de contester ce que l’on relève
et l’on découvre. Elle doit être accompagnée et
lue pour qu’elle devienne partie du tissu person-
nel et vital, dépassant la tendance à la simple
accumulation de données.
Être protagoniste
et la participation
les jeunes ont besoin d’être protagonistes de
leur propre être, croyant en leurs propres ca-
pacités de croissance et de changement. Ils
veulent être considérés et interpellés. Il faut
risquer et leur donner des responsabilités,
selon leur situation et leurs capacités. Il n’e-
xiste pas de maturité sans responsabilités,
aucune confiance s’ils ne perçoivent pas la
confiance. Ils ne sont pas l’objet mais le sujet
du déroulement de leur vie.
La personnalisa-
tion et la
socialisation
tenir compte de la liberté effective à laquel-
le est parvenu le jeune, et du légitime plu-
ralisme éducatif qui respecte les différentes
situations où vivent les jeunes. Il faut être
souple, penser à chacun de manière particu-
lière et soigner son processus personnel. La
personnalisation s’actualise en référence aux
autres, elle advient avec les autres (groupe)
et à travers les autres. Tous se reconnaissent
en relation avec les autres, avec l’histoire et
avec le monde. On grandit en relation.
103

11.4 Page 104

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
104

11.5 Page 105

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET
PASTORALE:
FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE
POUR LES JEUNES
CHAPITRE
V
«sJ’aépspursolcuhi-ameêtmile
marchait avec eux »
(Lc 24, 15)

11.6 Page 106

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Don Bosco voulait que, dans ses maisons, chacun
se sente chez soi. La maison salésienne devient une
famille quand l’affection est réciproque entre ses
membres et que tous, confrères et jeunes, s’y sentent
accueillis et responsables du bien commun. Dans un
climat de confiance mutuelle et de pardon quotidien,
on éprouve le besoin et la joie de tout partager, et les
relations sont réglées bien moins par le recours aux
lois que par le mouvement même du cœur et de la foi.
Pareil témoignage suscite chez les jeunes le désir de
connaître et de suivre la vocation salésienne. »
(C 16)
Sans familiarité, l’affection ne se prouve pas, et
sans cette preuve il ne peut y avoir de confiance. Qui
veut être aimé doit montrer qu’il aime. »
(Lettre de Rome, 1884)
106

11.7 Page 107

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
La Pastorale Salésienne des Jeunes
demande une convergence d’intentions et de convictions de
la part de ceux qui sont impliqués dans la mise en place du
projet et dans la réalisation de la Communauté Éducative et
Pastorale où cette pastorale se vit. Dans ce chapitre, nous
exposerons l’identité communautaire, ses dynamismes,
son style de coresponsabilité et les modalités d’animation
pour son développement. La communauté est appelée à
investir dans la figure de l’éducateur salésien. En abordant
le discernement et le renouvellement de chaque activité et
de chaque œuvre, nous avons le regard sur le style salésien,
sur le « critère oratorien », qui nous relie aux intuitions
pratiques du charisme (modalités du vivre ensemble et de la
communion) devenues notre patrimoine commun, intuitions
applicables dans tous les contextes où œuvrent les Salésiens.
On donne de l’importance à la manière de présenter les
signes de l’Évangile dans le quotidien, en ayant le souci de
relations et de communications authentiques.
107

11.8 Page 108

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 La Pastorale Salésienne des
Jeunes : une expérience
communautaire
11
L’EXPÉRIENCE COMMUNAUTAIRE DANS L’ESPRIT
SALÉSIEN ET DANS LA MISSION
A Une communion au service d’une même mission
L’évangélisation est toujours un acte d’Église. Le premier élément
fondamental pour la réalisation de la Pastorale Salésienne des Jeunes est
donc la communauté qui implique, dans un climat de famille, jeunes et
adultes, parents et éducateurs, jusqu’à devenir expérience d’Église (cf.
C 44-48 ; R 5) : une communion qui vit les différents dons et services
comme des réalités complémentaires, dans la réciprocité, au service d’une
même mission (cf. CG 24, n°61-67). L’évangélisation est le fruit d’un
parcours unanime, une mission partagée par les consacrés et les laïcs qui
unissent leurs forces dans la collaboration et dans l’échange des dons
mutuels, au-delà des différences de formation, de charges, de charismes
et de degré de participation à cette mission. Une communauté où tous,
consacrés et laïcs, sont des sujets actifs, protagonistes de l’évangélisation
des personnes et des cultures (cf. Christifideles Laici, 55-56; CG 24, n°96).
Cette communauté, sujet et, en même temps, objet et le lieu de l’action
éducative et pastorale, c’est la « Communauté Éducative et Pastorale »
(CEP). Notre manière de faire Église, d’être Église, c’est notre pastorale dans
la pastorale de l’Église. L’éducation et l’évangélisation sont le fruit de la
convergence de personnes, d’interventions et de qualifications dans un projet
partagé et actualisé en coresponsabilité (cf. C 34 ; CG 21, n° 63,67 ; CG
24, n° 99). La Pastorale Salésienne des Jeunes part de l’action de personnes
individuelles pour devenir coordination des différentes interventions, recherche
d’entente et de complémentarité entre tous, recherche de collaborations,
effort d’une action organisée et de mise en projet.
108

11.9 Page 109

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
B La manière salésienne d’être présents parmi les jeunes
Dès les premiers temps de l’Oratoire, Don Bosco constitue autour de lui une
communauté-famille où les jeunes eux-mêmes sont protagonistes
: un milieu jeune imprégné des valeurs du Système Préventif avec des
caractéristiques spirituelles et pastorales bien définies, avec des objectifs
clairs et une convergence des rôles pensés en fonction des jeunes. De cette
communauté sont nées la Congrégation et la Famille Salésienne. D’après
Don Bosco lui-même, les Salésiens, avec leur vie en commun, sont le centre
de communion et de participation pour les éducateurs qui apportent leur
contribution au projet et en diffusent le charisme (cf. CG 24, n° 71-72,75).
Dans la mémoire des débuts du Valdocco, nous avons rencontré non seulement
le cœur pastoral de Don Bosco mais aussi sa capacité d’impliquer les personnes :
église, salles, chambres et cours de récréation deviennent des réalités éducatives
grâce à l’apport d’ecclésiastiques et de laïcs. Le Système Préventif est sensible
à la relation personnelle mais aussi communautaire. Sa proposition appelle
intensément à la « communion ». La CEP est la manière salésienne d’animer
toute réalité éducative voulant aller dans le sens de la mission de Don Bosco.
Ce n’est pas une nouvelle structure qui s’ajouterait aux autres organismes de
gestion et de participation existant dans les différentes œuvres ou structures
pastorales ; ce n’est pas non plus une simple organisation du travail ou une
technique de participation.
La présence salésienne est appelée à devenir une
maison accueillante, habitable pour les
jeunes. Avec la CEP, nous voulons
former, dans chacune de nos
présences, une communauté
de personnes orientée
vers l’éducation des
jeunes, qui puisse devenir
pour eux une expérience
d’Église et les ouvre à la
rencontre personnelle
avec Jésus Christ. La
CEP (cf. C 47 ; CG
24, n°156) est
donc :
109

11.10 Page 110

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
une communauté : parce qu’elle implique dans un climat de famille
jeunes et adultes, parents éducateurs, où l’élément fondamental
d’unité n’est pas le travail ou l’efficacité mais un ensemble
de valeurs vitales (éducatives, spirituelles, salésiennes…) qui
configurent une identité partagée et cordialement voulue ;
éducative : parce qu’elle place au centre de ses projets, de
ses relations et de ses organisations sa préoccupation pour la
promotion intégrale des jeunes, c’est-à-dire la maturation de
leurs potentialités sous tous les aspects : physique, psychologique,
culturel, professionnel, social, transcendant ;
pastorale: parce qu’elle s’ouvre à l’évangélisation, marche avec
les jeunes à la rencontre du Christ et réalise une expérience
d’Église où l’on expérimente avec les jeunes les valeurs de la
communion humaine et chrétienne avec Dieu et avec les autres.
C La CEP implique de nombreuses personnes autour de son
Projet Éducatif et Pastoral Salésien (PEPS)
Le défi de la CEP demande la reconstruction d’un sens mûr d’appartenance
et aussi d’une mentalité renouvelée quant au mode de penser, d’évaluer et
d’agir, de se poser face aux problèmes et au style des relations (avec les jeunes,
entre les éducateurs et les acteurs de la pastorale). Il s’agit d’une communauté
articulée en cercles concentriques et dans laquelle les jeunes, point de
référence fondamental, sont au centre (cf. C 5): la communauté salésienne,
garante de l’identité salésienne, noyau de communion et de participation ;
les familles, premières et principales responsables de l’éducation des jeunes
; les laïcs responsables à divers titres et collaborateurs, parmi lesquels avant
tout les membres de la Famille Salésienne qui opèrent dans l’œuvre selon la
richesse vocationnelle de leur propre groupe.
Les initiatives pastorales les plus significatives s’articulent comme un
réseau : tous collaborent aux différents niveaux de l’élaboration du PEPS,
centre de convergence de toutes les activités, en coopérant dans le même
processus éducatif, régissant mutuellement dans un parcours commun
de formation (cf. CG 24, n°157). L’expérience de formation implique la
communion dans les critères (mentalité), la convergence dans les intentions
(objectifs) et planification organisée des interventions (coresponsabilité,
110

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
confrontation, recherche, vérification). Le PEPS contribue à unifier dans une
synthèse l’Évangile et la culture, la foi et la vie (cf. CG 24, n° 96).
D La CEP et la famille
Comme déjà dit, la CEP est un centre d’accueil et de convocation du plus
grand nombre possible de personnes intéressées par les aspects humains
et religieux du lieu. Un défi pastoral important consiste à réaliser le partage
le plus complet possible avec la famille, première et indispensable
communauté éducative. Reconnaissons que la famille est la cellule de la
société et de l’Église. Malgré toutes les difficultés rencontrées, elle est estimée
par les enfants eux-mêmes qui en reçoivent l’affection indispensable. « Le
droit et le devoir d’éducation sont pour les parents quelque chose d’essentiel,
de par leur lien avec la transmission de la vie; quelque chose d’original et de
primordial, par rapport au devoir éducatif des autres, en raison du caractère
unique du rapport d’amour existant entre parents et enfants; quelque chose
d’irremplaçable et d’inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué
à d’autres ni usurpé par d’autres. » (Familiaris Consortio, 36).
Il est intéressant de constater la naissance prometteuse de centres d’écoute
pour venir en aide à l’éducation et aux problèmes familiaux, centres gérés
aussi bien par des laïcs que par des consacrés. Intéressantes aussi les tentatives
d’accompagnement de groupes de parents qui s’impliquent dans l’éducation
à la foi de leurs enfants. Chaque CEP s’engage à rendre conscients les parents
de leurs responsabilités éducatives, face aux nouveaux paradigmes émergents,
et à accompagner avec une particulière attention les jeunes couples, les
impliquant activement dans la CEP elle-même. Il est nécessaire d’opérer un
discernement communautaire attentif, SDB et laïcs, pour reconnaître, et y
répondre, les problématiques familiales les plus urgentes, en en saisissant les
multiples ressources. Une implication toujours plus active de la famille dans le
PEPS est souhaitable.
E La CEP comme expérience significative d’Église dans le
territoire
En raison de sa présence diffuse sur le territoire, chaque œuvre
salésienne dispose d’un potentiel éducatif extraordinaire. La mission
salésienne ne s’identifie ni ne se réduit à la communauté salésienne et à
l’œuvre salésienne, mais celle-ci est néanmoins nécessaire comme lieu de
convocation et de formation du vaste mouvement qui travaille pour les
jeunes, à l’intérieur et en dehors des structures salésiennes, dans l’Église et
111

12.2 Page 112

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
dans les institutions de la société civile (CG 24, n°4). La CEP, ainsi articulée,
collabore et s’ouvre à tous ceux qui travaillent pour la promotion et la
formation des jeunes sur le territoire, aux anciens et anciennes élèves qui se
sentent solidaires d’elle, aux jeunes et adultes de la région à qui elle propose
sa méthode éducative. Comme sujet de la pastorale, elle vit et agit dans
l’Église et dans le monde (cf. C 47), comme une présence significative.
◗ Elle s’intègre dans la pastorale de l’Église locale en insérant
le PEPS dans le plan pastoral du Diocèse ou de la Région ;
coordonnant son travail avec les autres forces chrétiennes
qui œuvrent pour l’éducation des jeunes ; exprimant
communautairement cette appartenance à l’Église à travers des
gestes proportionnées au niveau de foi atteint par le CEP.
Intervenant dans la communauté ecclésiale avec sa contribution
spécifique, la CEP enrichit l’Église locale avec le don de la
Spiritualité Salésienne des Jeunes, du Système Éducatif de Don
Bosco, de la vitalité de la Famille Salésienne et du Mouvement
Salésien des Jeunes (MSJ), soit qu’elle participe activement au
Conseil Paroissial (ou Régional) de Pastorale, soit qu’elle offre
sa contribution professionnelle à travers ses éducateurs ou
fasse des propositions et présente des initiatives au service de la
mission éducative et pastorale de l’Église en faveur des jeunes.
◗ Elle fonctionne comme point de rassemblement des forces
sociales existant sur le territoire, et tend à s’intégrer dans la
réalité dans laquelle il vit. Elle entretient avec ces forces un dialogue
et un rapport enrichissants; elle participe à la formation et à la
promotion humaine et chrétienne des jeunes, en collaboration
avec les organismes qui travaillent dans le même but (cf. CG 21,
n°17, 132; CG 23, n°229-230, CG 24, n°115).
Étant un centre de communion et de participation, la CEP
se construit comme une spirale dont le noyau rayonne la
sensibilité et la coresponsabilité aux périphéries, en veillant à
la signifi ance et à la communication (cf. CG 24, n°49, 114,
135). Elle rend significative la présence salésienne qui, avec son
identité éducative et pastorale propre, devient centre d’accueil
et d’agrégation, signe de communion et de participation, et
proposition pour transformer le milieu (cf. CG 23, n°225-229;
CG 24, n°173-174).
112

12.3 Page 113

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
◗ Elle fonctionne comme agent de transformation du milieu.
Elle est présente à travers ses membres, non seulement dans la vie
du territoire, mais elle participe « à l’engagement de l’Église pour la
justice et pour la paix » (C 33) et favorise la conversion des situations
contraires aux valeurs de l’Évangile (cf. C 7). Sa compétence
éducative et pastorale pourra être enrichie pour répondre aux
questions qui touchent les jeunes (cf. CG 24, n° 235). Elle est
présente dans les contextes humains où ils vivent, en particulier les
jeunes marginalisés et les jeunes exclus, attentive aux éléments qui
ont le plus d’influence sur leur éducation et sur l’évangélisation, y
discernant les signes de la présence salvatrice de Dieu. Elle participe
de façon significative au débat culturel et aux processus éducatifs à
travers les différentes formes d’associations, du volontariat et de la
coopération sociale, apportant une proposition éducative originale
pour créer une mentalité et une conscience sociale et civile, solidaire
et chrétienne, et pour l’évangélisation de la culture.
Ce dynamisme amènera la communauté à évaluer de façon
critique tout ce qui se vit autour d’elle et à encourager les
chrétiens engagés sur le territoire.
◗ Elle fonctionne comme présence de l’Église dans des contextes
multireligieux et multiculturels : la Pastorale Salésienne des
Jeunes se vit également dans des contextes de pluralisme culturel
et religieux, avec une présence significative de laïcs de différentes
cultures et croyances, impliqués dans notre mission. C’est pour cela
qu’elle doit toujours être ouverte au dialogue et à la collaboration
avec les différentes traditions religieuses, en promouvant avec elles
le développement intégral de la personne et son ouverture à la
transcendance. Cette perspective dit la nécessité d’une profonde
inculturation de la pastorale. Le Système Préventif est le critère de
base pour cette collaboration : « Avec ceux qui n’acceptent pas
Dieu, nous pouvons cheminer ensemble en nous appuyant sur les
valeurs humaines et laïques présentes dans le Système Préventif ;
avec ceux qui acceptent Dieu et le Transcendant, nous pouvons aller
plus loin, jusqu’à favoriser l’accueil des valeurs religieuses ; avec ceux,
enfin, qui partagent notre foi dans le Christ, mais non en l’Église,
nous pouvons avancer encore plus dans la voie de l’Évangile » (CG
24, n°185). Pour cette raison, il est important que, dans la CEP, les
chrétiens vivent fidèlement leur vocation et la mission évangélisatrice
de l’Église selon le charisme salésien (cf. CG 24, n°183 -185).
113

12.4 Page 114

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 2 L’ANIMATION DE LA CEP
Plus qu’une structure ou une institution déjà construite, la CEP est un
organisme vivant qui existe dans la mesure où elle grandit et se développe.
Pour cela, on ne doit pas seulement avoir le souci de son organisation
mais, surtout, développer sa vie. Dans chaque CEP, on doit assurer
la promotion et le soin des multiples modalités d’animation et
d’accompagnement des personnes. C’est pour cette raison que nous
pouvons parler d’un accompagnement pastoral salésien original. Nous
accompagnons les personnes à différents niveaux, à travers l’ambiance
générale de la CEP, les groupes et le rapport-accompagnement personnel.
A Accompagnement du milieu
En premier lieu, on accompagne avant tout en créant une ambiance
éducative : d’une part, les jeunes doivent se sentir chez eux ; de l’autre,
dans une atmosphère de soutien, d’échange d’idées et de sentiments
partagés, ils reçoivent des propositions éducatives qui les encouragent à
faire des choix et à s’engager. L’ambiance qu’une CEP propose dans une
œuvre salésienne doit être entendue, en premier lieu, à propos de ses
aspects les plus extérieurs et les plus opérationnels, c’est-à-dire dans son
organisation et sa coordination: la qualité et la pertinence des processus
d’information et de communication tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la
CEP ; l’implication des efforts de chacun dans les processus éducatifs ; le
respect des rôles, des fonctions et des contributions spécifiques selon les
différentes vocations des uns et des autres ; la présence réelle d’espaces
pour la participation à l’élaboration, la réalisation et la vérifi cation en
commun du PEPS ; l’intentionnalité éducative et pastorale des objectifs,
des contenus proposés et des réalisations des différentes équipes.
Pour mûrir, le jeune a besoin d’établir des rapports éducatifs et
d’identification avec différentes figures adultes de la CEP. Chacune
de ces personnes donne sa propre contribution et laisse la marque de sa
personnalité et de sa compétence. En toute CEP, il est nécessaire d’assurer
des relations ouvertes, avec des fi gures diversifi ées qui favorisent des
rapports personnalisés entre le monde des adultes et celui des jeunes,
des relations qui vont au-delà des relations purement fonctionnelles mais
qui favorisent des relations fraternelles, le respect et l’intérêt pour les
personnes. C’est le principe de l’assistance salésienne.
114

12.5 Page 115

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
Enfin le contexte doit faire en sorte que l’on soit continuellement encouragé
à accepter la formation permanente de qualité à différents niveaux,
spirituel, chrétien et salésien, puisque la CEP n’est pas seulement le sujet
mais aussi l’objet de la pastorale des jeunes. Pour ce faire, on doit mettre
en place des parcours de formation pour tous: la proposition éducative et
pastorale doit être établie non seulement pour les jeunes mais doit aussi
inspirer des itinéraires pour les adultes (laïcs et Salésiens ensemble) qui,
en plus de leur permettre de vivre « pour » les jeunes, les aident à grandir
« avec » eux, à rythmer leurs pas sur ceux des nouvelles générations.
B Accompagnement du groupe
Toutes les personnes qui font partie d’une CEP entrent en contact avec
une seule proposition de vie et de spiritualité. D’une certaine manière, en
parcourant un itinéraire unique où sont privilégiés divers lieux éducatifs
et religieux. Un de ces lieux sont les groupes. Ils accompagnent les
personnes précisément en veillant à la progressivité et à la différenciation,
à l’intérieur d’un unique parcours, pour répondre aux différents intérêts
des personnes. On harmonise au niveau personnel les différentes
appartenances en une forme d’apprentissage actif, où l’on recourt à
l’expérience, à la recherche, au fait d’être protagoniste, à l’invention et à
la relecture des actions. Les groupes sont un signe de vitalité, permettant
aux jeunes d’assimiler les valeurs avec les catégories culturelles auxquelles
ils sont le plus sensibles. Les groupes peuvent être, pour les jeunes, le
lieu où leurs attentes entrent en contact avec les propositions de valeurs
et les propositions de foi et, se trouvant impliqués loyalement dans la
découverte des valeurs, ils les assimilent pour la conduite de leur vie.
Les groupes aident les jeunes à retrouver plus facilement leur identité
propre, à reconnaître et à accepter la diversité des autres, passage presque
obligé pour mûrir une expérience de communauté et d’Église.
L’accompagnement à travers les groupes aide à grandir dans le sens
d’une appartenance à la CEP. Chaque groupe doit reconnaître qu’il est
impliqué dans une référence plus grande : la CEP. Les groupes, devenant
force de proposition, constituent une médiation entre la grande masse,
où le risque d’anonymat existe, et la solitude exaspérée renfermée sur
elle-même. À mesure que le groupe se consolide de l’intérieur, il interagit
positivement avec la CEP, échangeant en son sein des propositions, des
idées et des attentes, et favorisant la participation effective aux moments
qu’elle vit et à ses symboles.
115

12.6 Page 116

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
C Accompagnement personnel
Une troisième tâche se profile : accompagner chacun des membres de
la CEP dans sa croissance humaine et chrétienne ainsi que dans ses
choix les plus personnels. Cela nécessite que la personne soit rejointe
dans son individualité, « en tête-à-tête », même quand elle est activement
insérée dans un milieu ou dans un groupe. La pratique pédagogique de Don
Bosco a toujours uni le fait d’être ensemble sur la cour de récréation et le
petit mot personnel « à l’oreille » ; la rencontre avec tout le monde en des
moments suggestifs et le dialogue personnalisé ainsi que le rapport éducatif
dans la relation personnelle. L’objectif du parcours de cette pédagogie «
personnalisée » est d’arriver à une authenticité personnelle.
La vie des membres de la CEP ne se limite pas au milieu ou au groupe, même
si les expériences faites en leur sein sont décisives. L’entretien individuel a
une valeur et une fonction particulières. Le dialogue restitue des attitudes
pastorales, comme on le voit dans la rencontre du jeune Jean Bosco
avec Don Calosso ou la rencontre du prêtre Don Bosco avec Barthélémy
Garelli. L’action salésienne veut éveiller chez le jeune une collaboration
active et critique du cheminement éducatif, adaptée à ses possibilités, à
ses choix et à ses expériences personnelles : la recherche de motivations
de fond pour vivre, le besoin de clarté en un moment précis, le désir de
dialogue et de discernement, l’intériorisation des expériences quotidiennes
pour en déchiffrer les messages, la confrontation et l’instance critique, la
réconciliation avec soi-même et la récupération de son calme intérieur, la
consolidation de sa maturité personnelle et chrétienne. Les moments de
ses choix et de ses expériences ne sont pas les mêmes pour tous, pas plus
que ne sont identiques les situations et les décisions devant lesquelles se
trouvent les jeunes. L’accompagnement accomplit un service éducatif et
pastoral des individus, en valorisant leur vécu personnel, et fait de la vie le
thème central du dialogue éducatif et spirituel.
La CEP offre de nombreuses possibilités de communication personnelle. Le
but est unique mais peut être atteint en une gamme diversifiée de
modalités, de circonstances et d’interventions. Les moments informels
et spontanés de partage sont les plus fréquents. Mais d’autres moments
plus systématiques sont indispensables. Parmi eux, la direction spirituelle.
C’est là que s’affermit la foi comme vie dans le Christ et sens radical de
l’existence. Elle aide à discerner la vocation personnelle de chacun dans
l’Église et dans le monde, et à grandir constamment dans la vie spirituelle
jusqu’à la sainteté.
116

12.7 Page 117

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
Tout jeune, sentant le poids de la multiplicité des propositions qui lui sont faites et
la fatigue intérieure d’avoir à les passer au crible en vue de sa propre croissance,
désire un espace - chargé affectivement mais respectueux de sa liberté - qui lui
permette de « respirer », de s’interroger, d’exercer sa responsabilité, un espace
où trouver un soutien pour pouvoir patiemment s’approprier de lui-même. À
strictement parler, il s’agit d’une quête d’éducateurs, de guides, de figures
d’éducateurs capables de fournir un accompagnement personnel.
La CEP doit offrir des opportunités et des possibilités de dialogue « en tête à
tête » : elle ne peut pas être sourde à la demande d’un tel espace. Cela exige
que soit assurés des temps et des lieux où la communication personnelle ne
soit ni empêchée ni hâtive. Prendre soin de la dimension personnelle garantit
de l’oxygène à la CEP, en créant des occasions pour que chacun puisse évaluer
son propre vécu et prendre conscience de son orientation. On sent de plus en
plus un urgent besoin de gens prêts à écouter et à accueillir les confidences
avec respect, sans jamais envahir la vie privée et la conscience de quelqu’un.
On a besoin de personnes qui aient le don de l’écoute et qui acceptent la
responsabilité éducative d’aider les jeunes, en particulier dans leur effort de
croissance. Marcher à côté de chaque jeune pour l’aider à déterminer sa route
est une expérience humaine et une expérience de foi qui laisse une empreinte
permanente dans sa vie.
13
UN SERVICE SPÉCIFIQUE D’ANIMATION :
LE NOYAU ANIMATEUR
L’animation salésienne de la CEP implique certaines interventions qui
assureront l’organisation, la coordination, l’accompagnement pédagogique,
l’orientation éducative de ses objectifs et de ses contenus, la formation des
personnes qui interagissent, et le renforcement de l’originalité salésienne de
l’œuvre. Tout le monde est nécessaire et chacun a besoin de l’autre
pour que soit possible une animation « corporative », dans laquelle la
diversité des tâches et des rôles et la coresponsabilité de tous facilitent la
réalisation des objectifs (cf. CG 24, n°106-148).
A Un groupe de personnes dans un processus
d’enrichissement réciproque
Toutes les personnes qui composent la CEP – SDB et laïcs – participent
à son animation, mais certains ont la tâche particulière de favoriser
117

12.8 Page 118

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
la participation de tous, en favorisant la responsabilité du plus grand
nombre possible de ses membres, avec le souci de la qualité et de la
coordination, veillant particulièrement aux niveaux les plus déterminants
pour l’identité salésienne et la qualité éducative évangélisatrice. Par
leur témoignage charismatique, ces personnes constituent le « noyau
animateur » de la CEP.
Le cœur, dans la personne, tout en étant un petit organe par rapport
au reste du corps, est capable de faire arriver le sang, et donc la
vie, dans toutes les parties du corps, mais à condition que tous les
« vannes » travaillent en synergie pour y arriver. Ainsi, le noyau
animateur est un groupe de personnes, composé de Salésiens et de
laïcs, qui s’identifie à la mission, au système éducatif et à la spiritualité
salésienne, et assume en solidarité la tâche de convoquer, motiver,
mobiliser tous ceux qui s’intéressent à l’œuvre, pour former avec
eux la communauté éducative et réaliser le projet d’évangélisation et
d’éducation des jeunes.
Il convient de souligner que la communauté religieuse salésienne (cf. C 38,
47 ; R 5), son patrimoine spirituel, sa méthode pédagogique, ses relations
fraternelles et de coresponsabilité dans la mission, sont un témoignage de
référence pour l’identité pastorale du noyau animateur : « Elle joue le rôle
de référence charismatique dont tout le monde s’inspire » (CG 25, n°70).
La communauté religieuse ne constitue pas à elle toute seule le noyau
animateur, mais elle en est partie intégrante. Aux laïcs qui travaillent dans
une œuvre salésienne sans la présence d’une communauté religieuse, on
doit assurer, avec les moyens qui conviennent, que leur participation soit
effective et leur responsabilité réelle dans l’organisation, la gestion et aussi
dans les tâches propres du noyau animateur.
Le Conseil de la CEP est l’organe qui anime et coordonne la mise
en œuvre du Projet Éducatif et Pastoral ; il est le lieu privilégié de
la coresponsabilité des Salésiens, des laïcs, des parents et des jeunes. Il
opère à travers la réfl exion, le dialogue, la planifi cation et l’examen des
interventions planifiées (cf. CG 24, n°160-161, 171). Étant un organisme
de coordination pour le service de l’unité de tous dans le Projet local, il
coopère avec toutes les autres instances qui agissent dans la CEP. Il revient
au Provincial et à son Conseil d’en dire les critères de composition, les
compétences et les niveaux de responsabilité, en coordination avec les
attributions du Conseil de la communauté salésienne (cf. CG 24, n°171).
Ce sujet est traité largement au chapitre VIII, n° 2.1 / d.
118

12.9 Page 119

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
B Nouveaux modèles d’organisation
Le Chapitre Général 26 (n°120) reconnaît qu’il existe actuellement dans la
Congrégation une pluralité de modèles de gestion des œuvres : des
œuvres gérées par une communauté salésienne qui fait partie du noyau
animateur d’une Communauté Éducative et Pastorale plus large ; des
activités et des œuvres entièrement confiées aux laïcs par les Salésiens , ou
créées par des laïcs et reconnues dans le projet provincial (selon les critères
fixés par le CG 24 , n°180-182 ) ; des modalités de gestion diversifiées,
qui ne peuvent être ramenées à un modèle unique et dans lesquelles
demeure le rapport entre une communauté locale et l’œuvre, ou plusieurs
œuvres, ou des secteurs gérés par des laïcs. De telles situations exigent,
bien entendu , de nouveaux modèles d’organisation : pour l’animation
de la CEP où manque la présence de la communauté salésienne , le
noyau animateur, constitué de laïcs , s’inspire des trois critères suivants :
l’identité , la communion et la signifi cativité de l’action salésienne, sous
la responsabilité du Provincial et de son Conseil (voir chapitre VIII n°2.2) .
2 Le cœur
de l’éducateur salésien
Nous avons identifié dans la CEP les sujets avec lesquels on réalise cette
expérience. Il faut, maintenant, réfléchir à la personne de l’éducateur,
au profil qui doit l’inspirer et aux attitudes qu’il doit adopter. Signalons
brièvement ce qui concerne le cœur de l’éducateur salésien, de celui qui,
dans n’importe quel type de présence et d’engagement, est fidèle au
modèle d’éducateur et d’évangélisateur que Don Bosco a laissé en héritage.
2 1 L’INDISPENSABLE « INTÉRIORITÉ APOSTOLIQUE »
A Pénétrer plus profondément dans l’Évangile
L’indispensable « intériorité apostolique » conduit à une plus grande
prise de conscience du sens et des exigences du fait d’être
119

12.10 Page 120

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
éducateur et pasteur : on grandit dans une plus complète et plus
profonde connaissance du Christ Bon Pasteur et dans une authentique
expérience de foi dans l’intense activité salésienne quotidienne
Seule une « personne intériorisée » est capable d’écoute, peut distinguer
l’apparent de l’authentique, peut être ouverte aux nécessités des autres et
se laisser toucher par elles. Cette intériorité atteint son point culminant chez
l’homme « plein de Dieu », l’homme qui vit et marche « en présence de
Dieu », qui a découvert Dieu qui se révèle dans l’histoire de tous les jours et
qui se révèle d’une manière spéciale dans l’histoire des enfants et des jeunes
au service de qui il se trouve.
Pour avoir davantage de poids, il ne suffit pas d’être plus nombreux ou de
disposer de moyens plus importants ; il est nécessaire surtout d’être davantage
disciple du Christ, de pénétrer plus profondément dans l’Évangile. La force
d’attraction qui donne vie à l’action éducative et pastorale procède de la
charité pastorale, c’est-à-dire d’une motivation vocationnelle à servir l’Évangile.
Ce choix à la base pénètre de telle manière la conscience de l’éducateur
que toutes ses activités, de quelque nature qu’elles soient, acquièrent une
intentionnalité évangélique (cf. Ez 34,11.23, le vrai berger). Il s’agit donc
de personnes vraiment compétentes qui font dans leur vie l’unité entre une
intériorité évangélique salésienne et une humanité riche, qui voient dans leur
engagement éducatif un aspect de leur mission. Sans un souci spécial de
l’intériorité apostolique chez les consacrés, chez les laïcs et chez les jeunes,
on n’aura pas de véritable évangélisation. C’est la charité pastorale, enracinée
dans le cœur, qui s’avère le centre vivant de l’esprit salésien.
B La première forme d’évangélisation est le témoignage
« L’homme contemporain écoute plus
volontiers les témoins que les maîtres
— disions-Nous récemment à un groupe
de laïcs — ou s’il écoute les maîtres, c’est
parce qu’ils sont des témoins. »
(EVANGELII NUNTIANDI, 41)
Animé par cette intériorité
apostolique, l’évangélisateur est
conscient que la Bonne Nouvelle
non seulement réside dans la vérité
qu’il annonce mais, surtout, dans
la conviction du témoignage avec
lequel il la propose (cf. Evangelii
Nuntiandi, 42). L’éducateur salésien
témoigne non pas pour demander
qu’on l’imite mais pour faire entrevoir
la possibilité d’une vie fécondée par
120

13 Pages 121-130

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13.1 Page 121

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
le levain de l’Évangile, et pour aider ainsi chaque jeune à une interprétation
personnelle. Un témoignage dans la logique du dialogue de l’annonce
exige une forte capacité de vivre visiblement la foi parmi les jeunes. La pastorale
des jeunes nécessite non seulement des maîtres ouverts au pouvoir éclairant
de l’Évangile mais aussi des témoins qui parlent de Dieu et ayant l’habitude de
parler avec Lui.
Il faut que chaque éducateur renforce de façon explicite, claire et nette
ses motivations de foi. Parfois un apport éducatif, même s’il est donné
en lien avec la communauté ecclésiale, ne jaillit pas des motivations de
l’éducateur. Il importe que le service naisse d’un désir sincère de vie et de
promotion de la vie. Le chemin éducatif touche le cœur (au sens biblique)
de la personne et, au sens chrétien, il est chemin de spiritualité, vie dans
l’Esprit du Christ, une vie alimentée par la foi orientée vers sa plénitude.
2 2 L’IDENTITÉ CHARISMATIQUE SALÉSIENNE
L’identité charismatique éclaire le projet de vie. En faisant de l’éducation
un choix de vie et sa raison de vivre, Don Bosco a mûri progressivement
sa vocation d’éducateur et sa manière particulière d’être citoyen, chrétien
et prêtre. Hier comme aujourd’hui, le Système Préventif a besoin de
personnes qui fassent de l’éducation un choix de vie ; que l’éducation
devienne comme le centre d’unification de leur vie personnelle et le point
d’inspiration et dynamique de leur action, de leur fonction et de leur rôle
personnels. Don Bosco avait l’habitude d’affirmer :
«Soyez bien certains que tout ce que je suis, je le suis
entièrement pour vous, jour et nuit, du matin au soir, à
tout instant. Je n’ai aucun autre but que de rechercher
votre bien moral, intellectuel et physique. Pour vous
j’étudie, pour vous je travaille, pour vous je vis et
pour vous je suis même prêt à donner ma propre vie. »
(CHRONIQUE DE L’ORATOIRE DE SAINT FRANÇOIS DE SALES)
En proposant à nouveau et en approfondissant constamment le cadre de
référence théorique et pratique du Système Préventif, l’héritage salésien
devient compétence éducative, morale et spirituelle, fortement enracinée
dans des dispositions intérieures : le désir de répondre à l’appel à l’aide qui
121

13.2 Page 122

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
provient du jeune ; la disponibilité à consacrer aux jeunes son temps, ses
énergies, ses connaissances et son savoir-faire ; la capacité de continuer
avec méthode et persévérance, malgré les difficultés et les désillusions,
dans la recherche du bien prévu. Aujourd’hui, l’évangélisation ne peut être
vécue différemment ni ne peut être confiée à des personnes sans courage,
constamment insatisfaites et pessimistes. La passion et la vocation de
l’éducation doivent tenir la première place.
23
EN ÉDUCATION, PRIVILÉGIER
LE STYLE DE L’ANIMATION
A Privilégier chez les personnes les processus
de personnalisation et de croissance
L’éducateur salésien privilégie la pratique de l’animation pour amener
les personnes à l’écoute et à l’accueil de Jésus. Le modèle est celui
du chemin d’Emmaüs : l’approche missionnaire de la personne du jeune,
venir à sa rencontre dans une attitude d’écoute et d’accueil, d’annonce de
l’Évangile avec une proposition d’accompagnement (cf. CG 20, n°360-365
; CG 23, n°94-111). L’animation privilégie chez les personnes les processus
de personnalisation et de développement de la conscience, éduque les
motivations qui guident leurs options et leurs capacités critiques, et active
leur implication pour les rendre responsables et protagonistes de leur
propres processus éducatifs et pastoraux. On vise à la communion autour
des valeurs, des critères, des objectifs et des processus de la Pastorale
Salésienne des Jeunes, en approfondissant l’identité vocationnelle des
éducateurs, en renforçant la communication et le partage entre tous, en
favorisant la coresponsabilité. On s’engage à favoriser la collaboration, la
complémentarité et la coordination de tous autour d’un projet partagé.
B La présence active des éducateurs parmi les jeunes
Il faut nécessairement un effort pour se trouver là où les jeunes vivent
et se rencontrent, et instaurer avec eux un rapport personnel fait de
propositions positives. Il s’agit pour des éducateurs adultes de s’engager à
échanger, à rechercher la rencontre, l’écoute et à témoigner. Cela demande,
de la part de l’éducateur, une présence physique, une présence que Don
Bosco appelait « assistance », entendue comme un accompagnement, une
122

13.3 Page 123

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
proximité animatrice, une attention à tout ce qui advient, une possibilité
d’intervention au moment opportun et l’exemple donné. Une scène très
éloquente dans la vie de Don Bosco est décrite par les attitudes contrastantes
de certains personnages, courtois mais détachés et distants, en comparaison
avec l’attitude paternelle du prêtre Don Calosso :
« Je voyais de bons prêtres, très pris par leur saint
ministère, mais je ne pouvais les approcher familièrement.
Il m’arrivait souvent de rencontrer sur la route mon
curé accompagné de son vicaire. Je les saluais de loin ;
arrivé à leur hauteur, je m’inclinais encore ; mais eux,
très dignes, se contentaient de me rendre poliment mon
salut en poursuivant leur chemin. Plusieurs fois j’en
pleurai de tristesse. Je pensais, et disais parfois à d’autres
: « Si jamais, moi, je devenais prêtre, je voudrais agir
autrement. Je voudrais m’approcher des enfants et leur
dire de bonnes paroles». » (MEMORIE DELL’ORATORIO [SOUVENIRS
AUTOBIOGRAPHIQUES], PREMIÈRE DÉCENNIE 1825-1835, N°4).
Ce style éducatif original se fonde sur certaines convictions fondamentales
qui sont en même temps des choix opérationnels précis : si les jeunes,
pour développer leurs énergies intérieures, ont besoin du contact avec des
éducateurs, ces derniers doivent se nourrir d’une profonde bonté affectueuse
éducative [amorevolezza]. Ils sont obligés de s’ouvrir à tous les jeunes, et à
chaque jeune, sans minimiser leurs attentes éducatives mais offrant à chacun ce
dont il a besoin « ici et maintenant ». Cette décision active implique d’accueillir
le jeune là où il en est de sa liberté et de sa maturation ; dans l’attente que se
réveillent progressivement ses potentialités et que sa vie s’ouvre à de nouvelles
perspectives à travers différents parcours éducatifs et religieux.
De là, la paternité salésienne mûre et affectueuse qui rend incomparables
les éducateurs salésiens face au monde contemporain toujours plus
« orphelin » et seul. Selon les témoins de sa vie, Don Bosco a eu une
bonté paternelle s’exprimant en d’innombrables gestes de délicatesse :
des façons de faire désintéressées, de petits cadeaux, de gentilles lettres,
des gestes d’attention, des paroles de réconfort et de vie, dont le seul
souvenir rassérénait les cœurs. La paternité, celle de Dieu et celle des
hommes, se définit quand elle fait naître à la vie. Et elle n’engendre rien
si, d’une manière ou d’une autre, on ne se donne pas soi-même dans la
gratuité. Nous pouvons dire que faire naître à la vie comporte toujours
une mort qui, pour les éducateurs, n’est jamais se perdre mais toujours se
123

13.4 Page 124

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
retrouver en une vie plus large. Au-delà de la forme du dévouement et de
la gratuité, il n’y a pas de paternité sans une affectivité enveloppante et
disposée à rejoindre tout le monde. Combien les jeunes ont besoin non
seulement de se savoir mais encore de se sentir regardés avec bonté ! Ils
ont besoin, et même le « droit » de toucher la paternité de Dieu dans
le style de vie de l’éducateur : sa façon de penser, de parler, de sentir,
de se comporter laisse transparaître la bienveillance de Dieu.
24
INTELLIGENCE PASTORALE
POUR DYNAMISER LE PEPS
A Lire « d’une manière éducative » la condition actuelle des jeunes
Une qualité pastorale et culturelle pour dynamiser le PEPS s’avère urgente.
Il est nécessaire de se préparer de façon appropriée pour accomplir
pleinement sa mission. La formation vise à une conversion multiple du
cœur, de l’esprit et de l’action pastorale. Il en résulte qu’il faut repenser et
comprendre autrement la pastorale elle-même.
L’appel à lire « d’une manière éducative » la condition actuelle des jeunes
exige de cultiver une conscience aiguë de l’urgence éducative et pastorale
des signes des temps en repérant les valeurs émergentes qui attirent les
jeunes : la paix, la liberté, la justice, la communion et la participation,
la promotion de la femme, la solidarité, le développement, les urgences
écologiques, la pluralité des cultures, l’appel et la cohabitation entre ethnies
différentes, l’engagement contre l’exploitation de tous les jeunes mineurs,
quels qu’ils soient, et contre les nouvelles formes d’esclavage. Comme
serviteurs des jeunes, nous sommes appelés à évaluer les événements et
les courants de pensée de notre temps qui influent le plus sur l’homme.
B L’engagement patient d’adaptation et de formation
À l’éducateur, avec la conscience d’être un médiateur, il est demandé
un engagement patient d’adaptation et de réflexion à différents aspects
: dans sa tâche de projeter des chemins de foi qui sachent mettre en
valeur les langages disponibles aujourd’hui et qui seraient des points
d’accrochage chez les jeunes, dans la force vitale et claire de la proposition
évangélique et éducative, et des points stratégiques pour l’évangélisation
124

13.5 Page 125

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
des cultures. La vie devient une leçon continuelle : une opportunité pour
réfléchir sur l’expérience éducative, un chemin marqué par la créativité, un
temps facile pour l’évaluation sans se contenter de ce qui s’est toujours
fait et qui se réduit à la répétition.
La formation est une disponibilité de l’esprit et du cœur à se laisser
éduquer par la vie et tout au long de la vie. La personne est intelligemment
active et prête à apprendre. Cette disponibilité ne s’improvise pas et ne
provient pas de rien : elle surgit de notre vocation éducative.
On a la confirmation de l’insuffisance des parcours de formation qui sont
centrés unilatéralement sur les contenus ou sur l’acquisition de compétences
et de techniques professionnellement valables. Nous sommes de plus en plus
convaincus qu’il est important que l’éducateur soit impliqué dans la tâche
éducative avec toute sa personne : les savoir-faire dans la communication et
dans l’éducation doivent s’enraciner dans son identité et dans un cheminement
personnel réel. On peut posséder toutes les informations, on peut dominer
les méthodologies et les didactiques mises à jour et faire preuve de ressources
et de professionnalisme : mais le processus de formation professionnelle des
éducateurs salésiens passe, à la fin, par la mise en jeu de leur identité et le
don de leur témoignage, dans le modèle d’identification et dans la trajectoire
de leur formation personnelle. La vocation au service éducatif requiert la
capacité de s’interroger ou de se laisser interroger sur ses convictions, ses
motivations et ses attentes : se connaître enlève la peur et renforce l’identité
de la personne.
Chaque fois que nous nous confrontons à notre mission et à notre
vocation éducative, se réaffirme en nous la conscience
de devoir nous rendre plus aptes. Nous nous
sentons encouragés à accomplir cette mission
et cette vocation dans l’ensemble de nouvelles
compétences culturelles, pédagogiques et
pastorales, tels l’œcuménisme, le dialogue
interreligieux et le dialogue avec les non-
croyants, l’utilisation des moyens de
communication sociale, la participation au
débat public.
125

13.6 Page 126

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
3
Le Système Préventif
comme pédagogie pratique :
le style éducatif salésien
31
L’ORATOIRE DE DON BOSCO,
CRITÈRE DE NOS ACTIVITÉS ET DE NOS ŒUVRES
A Le « critère oratorien », inspiration et paradigme
pour nos activités et nos œuvres
« Quand nous pensons à l’origine de notre
Congrégation et de notre Famille, d’où
est partie l’expansion salésienne, nous
trouvons surtout une communauté, non
seulement visible, mais même unique,
atypique, comme une lampe dans la nuit.
Le Valdocco, maison de communauté
originale et lieu pastoral connu, étendu,
ouvert… Dans cette communauté
s’élaborait une nouvelle culture, non
au sens académique, mais au sens de
nouvelles relations internes entre jeunes
et éducateurs, entre laïcs et prêtres, entre
apprentis et étudiants, une relation qui
refluait sur le contexte du quartier et de
la ville… Tout cela avait comme racine et
motivation la foi et la charité pastorale, qui
cherchaient à créer à l’intérieur un esprit
de famille et orientaient vers une affection
sentie pour le Seigneur et la Vierge Marie. »
(P. JUAN VECCHI, AC G 373, « C’EST MAINTENANT LE TEMPS
FAVORABLE »)
L’Oratoire du Valdocco nous
ramène à l’expérience originaire
de la mission salésienne. Don
Bosco, avec ses collaborateurs et ses
premiers Salésiens, a vraiment incarné
dans l’Oratoire l’expérience particulière
de l’Esprit (le charisme) qui a suscité
dans l’Église notre forme originale de
mission apostolique parmi les jeunes
les plus pauvres. Par conséquent,
nous reporter aujourd’hui à l’Oratoire
du Valdocco n’est pas un exercice
historique de tout ce qui y a été vécu
avec Don Bosco, mais un chemin de
retour aux origines, à la source qui a
inspiré nos œuvres et nos activités (cf.
C 41), pour vérifier la fidélité de notre
action éducative et pastorale.
L’Oratoire de Don Bosco au Valdocco
est le paradigme, le critère permanent
de toute notre activité (cf. C 40):
◗ ce retour aux origines a comme
but de revenir au « cœur oratorien »
126

13.7 Page 127

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
caractérisé par la sollicitude
envers les jeunes les plus
pauvres et envers la
classe populaire. Ce zèle,
expression de la volonté
salvifique de Dieu, incarnée
dans la figure du Bon
Pasteur, a comme premiers
destinataires les jeunes
pauvres, dans les différentes
formes de pauvreté qu’ils
vivent.
Un changement est
nécessaire dans la
perspective pastorale : avant
les œuvres, il y a les jeunes
! En fonction de ceux-ci, les
médiations institutionnelles
« Je me rendis compte de ce qui faisait que
plusieurs étaient ramenés là [en prison]:
c’est qu’ils se trouvaient de nouveau
livrés à eux-mêmes. Qui sait, pensais-je,
si ces jeunes avaient hors d’ici, un ami
qui s’intéressât à eux, les assistât, les
instruisît de la religion aux jours fériés,
qui sait s’ils ne se seraient pas tenus à
l’écart de la ruine et si le nombre des
récidivistes ne diminuerait pas ? Je fis
part de ces réflexions à Don Cafasso et,
sur son conseil, je me mis en devoir de
chercher comment amener (ces intuitions)
à réalisation, en abandonnant totalement
la réussite à la grâce de Dieu, sans laquelle
les efforts des hommes restent vains. »
et les activités doivent être
repensées, reformulées
(MEMORIE DELL’ORATORIO [SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES]
SECONDE DÉCENNIE 1835-1845, N°11)
et réorganisées pour être
fidèles à la mission qui nous
a été confiée : « être signes et porteurs de l’amour de Dieu » (C 2).
◗ En second lieu, en référence au « cœur oratorien », nous pratiquons
une méthode pédagogique typiquement salésienne de vie en-
semble et de communion qui donne une physionomie spécifique à nos
œuvres. C’est le patrimoine de la famille salésienne qui se configure
non seulement comme bagage d’expérience au Valdocco mais comme
identité qui s’épanouit en un style. Son actualisation facilite le climat de
famille, établit les médiations nécessaires afin que chaque jeune croisse
dans un milieu accueillant et familier (« maison ») marqué par la joie
(« cour de récréation ») où il puisse développer toutes ses potentialités
en acquérant de nouvelles connaissances (« école »), et bénéficier d’un
cheminement selon une claire proposition de foi (« paroisse »).
Ce trait caractérise notre charisme ecclésial, qualifie notre travail
éducatif, renouvelle nos activités pastorales en syntonie avec les
différentes formes culturelles et les différentes expériences de foi
et de religion où vivent les jeunes.
127

13.8 Page 128

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
B Indicateurs généraux pour le discernement et le renouvellement
Non seulement le « cœur oratorien » représente l’objectif et la forme de l’action
éducative et pastorale salésienne, mais il devient même le critère fondamental
pour le discernement et le renouvellement des activités et des œuvres.
Pour donner à notre travail et à nos activités la connotation imprimée par Don
Bosco à son action, nous devons avant tout nous mesurer avec ses critères de
base.
«Don Bosco a vécu une expérience
pastorale typique dans son premier
oratoire qui fut pour les jeunes la maison
qui accueille, la paroisse qui évangélise,
l’école qui prépare à la vie et la cour de
récréation pour se rencontrer en amis et
vivre dans la joie. Dans l’accomplissement
de notre mission aujourd’hui, l’expérience
du Valdocco demeure pour nous critère
permanent de discernement et de
renouvellement de toutes nos activités et de
toutes nos œuvres. »
(C 40)
Pour être fidèles à notre mission et à
ses destinataires, est fondamentale
avant tout la disposition d’écoute
et de docilité à l’action de l’Esprit.
C’est Lui, en effet, qui soutient et
accompagne notre mission, l’oriente
et la renouvelle. En nous soumettant
à son action et à son inspiration,
nous parcourons la voie suivie par
Don Bosco qui, docile à l’Esprit,
a donné une réponse durable et
correspondant à la réalité des jeunes.
Pour nous renouveler en toute
cohérence, il nous faut avoir aussi la
capacité de lire et de discerner : une
écoute attentive et profonde de la
réalité socioculturelle des jeunes.
L’expérience du discernement est d’une importance fondamentale. À partir
de cela, la Pastorale Salésienne des Jeunes doit essayer de formuler une
réponse adaptée aux défis actuels. Discerner implique savoir poser les bonnes
questions, examiner avec sagesse les signes des temps, évaluer avec prudence
les différentes options et, dociles à l’Esprit Saint, traduire en actes, avec un
cœur intelligent et une volonté affirmée, les actions qui rendent présent Don
Bosco aujourd’hui et fécond le travail commencé par lui.
32
MODALITÉS DE VIE ENSEMBLE ET COMMUNION
DANS LE « STYLE SALÉSIEN »
Le Système Préventif est tellement lié au « style salésien » qu’il en
constitue l’incarnation la plus caractéristique et la plus expressive.
128

13.9 Page 129

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
Dans sa centralité, le Système Préventif, comme pédagogie concrète,
non seulement facilite l’action éducative et pastorale mais porte en lui les
contenus de la proposition. Ses aspects les plus significatifs ont été traduits
par les images de « maison », « paroisse », « école » et « cour de récréation
». Ce sont des images qui ne désignent pas des secteurs, des espaces et des
lieux déterminés, mais plutôt une série d’expériences à proposer.
La diversité des expériences de ces « icônes » modèle une unité inséparable
et indivisible. Elle présuppose différentes formes d’actions en fonction
du contexte des jeunes, de sorte qu’aucune de ces actions ne reste
inappliquée.
A Maison qui accueille (expérience d’« esprit de famille »)
L’expérience de la « maison
» génère un climat riche de
confiance et de familiarité.
Vraiment comme dans une famille,
le souci des uns pour les autres
est essentiel. Dans l’ambiance
salésienne, ce souci se concrétise en
une diversité de moments où l’on
se sent profondément accueilli et
« Fais en sorte que tous ceux à qui tu
parles deviennent tes amis.»
(MEMORIE BIOGRAFICHE XX, CHAP. VIII)
compris. C’est la proposition d’une
série d’expériences et de valeurs
transmises par le témoignage des éducateurs et par l’accompagnement
de celui qui aime et qui est aimé. L’impact de l’accueil inconditionnel est
fort pour celui qui arrive pour la première fois et remarque que ses besoins
principaux sont respectés et qu’on leur apporte la bonne réponse.
Cette expérience de « maison » en esprit de famille constitue un élément
caractéristique de notre pédagogie : l’assistance salésienne, faite
d’empathie, d’accueil attentif, de désir de faire parvenir les jeunes à la
rencontre avec le Christ et de disponibilité à accueillir leurs inquiétudes.
C’est seulement dans cette relation affectueuse et signifi cative que les
jeunes remarquent que deviennent ensuite possibles, même si lentement,
le développement du dialogue et la circulation des valeurs. C’est dans ce
climat que se développe toutes les conditions fondamentales pour que
le jeune puisse mûrir à tous points de vue et dans toutes ses dimensions.
129

13.10 Page 130

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
B Paroisse qui évangélise
(le vécu religieux et la pédagogie des itinéraires)
L’expérience de la « paroisse » se construit sur deux grands piliers : la
conviction que chaque jeune porte inscrit dans son cœur le désir de
Dieu, le désir d’une vie pleine, dans la perspective unificatrice de la foi en
premier lieu et, en second lieu, dans une série de propositions adaptées aux
destinataires, ayant comme fin la découverte et la réussite heureuse de leur
vocation.
Sur ces fondements, l’action de l’évangélisation se propose comme
un climat naturel où la foi est vécue au quotidien, avec spontanéité et
normalité, témoignée avant tout par la CEP. C’est un climat où s’explicite les
dimensions essentielles de l’Église, selon le charisme salésien : la «Koinonia »
dont l’expression la plus grande est la CEP, qui vit les valeurs du Royaume et
en appelle d’autres à y prendre part comme protagonistes ; la «Liturgia »,
célébration chrétienne des événements quotidiens, dont l’expression la plus
grande et la plus totale se concrétise dans les Sacrements, spécialement
dans l’Eucharistie et la Réconciliation ; la «Diakonia », disponibilité pour le
service éducatif et promotionnel dans des modèles de référence beaucoup
plus larges que la seule assistance ; la « Martyria », témoignage des valeurs
du Royaume aux yeux du monde, dans les actions de charité, avec des
propositions de formation qui préparent les jeunes et les éducateurs à
rendre compte de leur espérance (cf. 1P 3,15-16).
Tout cela est développé au sein de la CEP avec une proposition d’itinéraires
progressifs d’éducation à la foi qui aident les jeunes à découvrir leur
vocation et à y donner suite selon le projet de Dieu (voir chapitre IV,
n°3.2).
C École qui prépare à la vie
(la croissance intégrale à travers l’éducation)
L’expérience de l’« école » trouve sa qualité dans la proposition des
ressources nécessaires afin que chaque jeune développe ses capacités
et ses attitudes fondamentales pour la vie en société.
Dans chaque espace éducatif, formel ou informel, l’éducateur doit
chercher et trouver le point accessible au bien de chaque jeune pour que
celui-ci puisse mûrir intégralement à partir de là.
130

14 Pages 131-140

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14.1 Page 131

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COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE: FAIRE DE LA MAISON UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
Le jeune est le protagoniste de sa croissance et de sa maturité. L’éducateur
en accompagne le cheminement, faisant les propositions nécessaires pour
le développement harmonieux de la personnalité du jeune dans une vie
sociale fondée sur le respect et sur le dialogue, et par la formation d’une
conscience critique et engagée.
D Cour de récréation pour se rencontrer en amis et vivre dans la
joie (la pédagogie de la joie et de la fête)
L’expérience de la « cour de récréation » est celle d’un milieu spontané, où
se créent et se nouent des rapports d’amitié et de confiance. Dans la « cour
de récréation », entendue comme pédagogie de la joie et de la fête, la pro-
position de valeurs et d’attitudes
de confiance se réalise d’une
manière authentique et toute
proche. C’est le lieu adapté pour
prendre soin de chaque enfant/jeune,
pour le petit mot à l’oreille, où la rela-
tion éducateur-jeune dépasse le for-
malisme lié à d’autres structures, sec-
teurs et charges exercées.
En ce sens, l’expérience de la « cour
de récréation » est un appel à
sortir de nos structures formelles,
des murs entre lesquels nous
travaillons, pour faire de chaque lieu
où l’on rencontre les jeunes un milieu
riche de propositions éducatives et
pastorales. Même là où l’on essaie
« Mais sache qu’ici, nous faisons consister
la sainteté à vivre très joyeux. Nous
tâcherons seulement d’éviter le péché,
c’est un grand ennemi qui nous vole la
grâce de Dieu et la paix du cœur. Nous
tâcherons de faire minutieusement
notre devoir et nos pratiques de piété.
Commence dès aujourd’hui à écrire et à
t’appliquer à cette résolution : «Servite
Domino in laetitia», servez le Seigneur
dans une sainte allégresse. »
(VIE DU JEUNE SAVIO DOMINIQUE, ÉLÈVE DE L’ORATOIRE DE
SAINT FRANÇOIS DE SALES, CHAP. XVIII)
une pastorale plus décentrée sur les
lieux de rencontre des jeunes, comme
la rue, les parcs publics où ils se rassemblent, on ne doit pas porter son attention
seulement au rapport personnel mais aussi à l’importance et à la valorisation
des dynamiques des groupes informels.
Dans le secteur du temps libre, des loisirs, les nouveaux lieux de rencontre
virtuels, les réseaux sociaux sont en vérité des espaces qui ne doivent pas
nous être étrangers et dont nous devons savoir nous servir pour arriver à
être avec le jeune là où nous le rencontrons.
131

14.2 Page 132

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
132

14.3 Page 133

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL
SALÉSIEN :
UN OUTIL OPÉRATIONNEL
CHAPITRE
VI
« Adopntodeuzevllee’ahcuoommcrmpééoe…rtement
à l’image de Dieu »
(Ep 4, 24)

14.4 Page 134

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Pour mener à bien notre service éducatif et
pastoral, Don Bosco nous a légué le Système préventif.
« Ce système s’appuie tout entier sur la raison, la
religion et l’affection «: il fait appel non pas aux
contraintes mais aux ressources de l’intelligence, du
cœur et du désir de Dieu que tout homme porte au
plus profond de lui-même. Il associe dans une même
expérience de vie éducateurs et jeunes en un climat
de famille, de confiance et de dialogue. Imitant la
patience de Dieu, nous rencontrons les jeunes au point
où ils en sont de leur liberté. Nous les accompagnons
pour qu’ils mûrissent de solides convictions et
deviennent progressivement responsables du délicat
processus de croissance de leur humanité dans la foi. »
(C 38)
Une fois solidement implantés au Valdocco,
je me préoccupai de toute mon âme de pourvoir à
ce qui pouvait assurer l’unité d’esprit, de discipline
et d’administration. (…) Les bases organiques de
l’Oratoire étaient assurées. »
(Memorie dell’Oratorio [Souvenirs Autobiographiques], troisième décennie 1846-1855, n° 6)
134

14.5 Page 135

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
Nous croyons en l’éducation et nous nous
efforçons d’en projeter la pratique ; la pastorale des jeunes
s’actualise quand elle se traduit concrètement en itinérai-
res éducatifs. L’effort de projection, avec le PEPS, rend vive
notre volonté d’être des éducateurs qui fassent des propo-
sitions aux jeunes. Les quatre dimensions ci-dessous nous
aident à développer la personnalité du jeune chrétien, avec
une variété organique de propositions et une compréhension
ample de la pastorale des jeunes, ouverte à tous. À la fin,
on présentera quelques choix transversaux de la pastorale
salésienne.
135

14.6 Page 136

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 Une mentalité de projet
Dans un monde en continuel changement, où la société est généralement
complexe, la réflexion théologique et ecclésiologique essaye d’accompagner
les différents modèles éducatifs ; dans la diversité des contextes, les
expériences pastorales deviennent toujours plus diversifiées. Au sein de cette
complexité, la « charité pastorale » ne cesse pas de pousser et d’animer
avec une « intelligence pédagogique » la pratique quotidienne ; et la
communauté chrétienne se développe dans son désir de vivre avec conviction
la responsabilité éducative envers les jeunes. Le monde des jeunes demande
un engagement renouvelé vécu dans la constance, la continuité et l’unité des
différents agents éducatifs.. Il faut que tous se reconnaissent dans une ligne
d’intervention, autour d’une proposition unitaire, non individualiste et non
fragmentée. Pour cela, un projet est nécessaire, capable de continuer la «
tradition » et, en même temps, d’intégrer la nouveauté, de manière que l’on
ne reparte pas indéfiniment de zéro à chaque changement de responsables ou
à chaque renouvellement des équipes. Il devient essentiel de comprendre
la contribution de la réflexion et de la planification pastorales. Don
Bosco lui-même, en son temps, a senti l’exigence d’ordonner et d’organiser
les interventions pédagogiques.
Ceux qui abordent le domaine de la pastorale des jeunes doivent être
conscients du chemin à entreprendre, de la situation de départ et du point
d’arrivée. Ils doivent acquérir une familiarité avec l’ensemble du processus
éducatif qui se met en place concrètement. Projeter est une attitude
de l’esprit et du cœur avant d’être une œuvre concrète. Projeter
est un processus plus qu’un résultat, c’est un aspect de la pastorale plus
qu’un acte passager de celle-ci, projeter est un parcours d’implication et
d’unification de toutes les forces.
Autrement il peut y avoir le risque de poser en actes des interventions
superfi cielles et ineffi caces. Délinéer un projet semblerait apporter « un
plus à faire », une activité théorétique [de pure connaissance] préliminaire
à subir, un péage à payer aux orientations en vigueur.
Au contraire : le projet a la qualité d’une « carte de navigation » et de
point de référence où sont codifiés les points de départ et d’arrivée. Le
136

14.7 Page 137

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
projet n’est pas une programmation technique ni un vague ensemble
d’idées. C’est une carte [de navigation] qui oriente la passion éducative
et le service des plus faibles. Il sera important d’en tenir compte dans le
développement des itinéraires diversifiés. Construire un projet ne signifie
pas enterrer la créativité ni même avoir la solution à tous les problèmes
mais valoriser toutes les ressources et s’ouvrir aux solutions possibles.
2
Le Projet
Éducatif et Pastoral
Salésien (PEPS)
2 1 LE PEPS COMME PROJET APOSTOLIQUE SALÉSIEN
A Le PEPS est la médiation historique et l’outil opérationnel
Le PEPS est la concrétisation de la mentalité de projet qui doit guider
le déroulement de la mission dans les œuvres. Le PEPS est la médiation
historique et l’outil opérationnel qui guide la réalisation de la Pastorale
Salésienne des Jeunes (cf. R 4), et le facteur d’inculturation du charisme
(cf. CG 24, n°5). C’est le guide du processus de croissance de la
communauté provinciale et des différentes CEP de son territoire
dans leur effort d’incarner la mission salésienne en un contexte
déterminé. Le PEPS équivaut à un directoire pratique qui donne
orientation et continuité à la pastorale, et assure l’unité des objectifs et
des directives données aux œuvres.
Si la finalité première du PEPS est d’amener la Province et les communautés
locales à œuvrer dans une mentalité de partage et avec des objectifs et des
critères clairs, il rend aussi possible la gestion coresponsable des processus
pastoraux. Le projet se codifie en un texte qu’il faut connaître et actualiser.
137

14.8 Page 138

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
B Caractéristiques fondamentales
Étant l’expression opérationnelle de la Pastorale Salésienne des Jeunes, le
PEPS doit répondre aux caractéristiques fondamentales de cette pastorale,
lesquelles doivent qualifi er tous les aspects et tous les éléments qui le
composent, comme lignes transversales qui en assurent la salésianité.
Le centre du PEPS est la personne du jeune,
surtout le plus pauvre
Le point d’attention principal de tout le dynamisme de la Pastorale Salésienne
des Jeunes est le jeune dans la totalité de ses dimensions (corporéité,
intelligence, sentiment, volonté), de ses rapports (avec lui-même, avec
les autres, avec le monde et avec Dieu), dans la double perspective de
la personne et de sa part active dans l’histoire (promotion collective,
engagement pour la transformation de la société) ; avec un regard sur l’unité
du dynamisme existentiel de sa croissance humaine jusqu’à la rencontre
avec la personne de Jésus-Christ (voir chapitre III).
Le PEPS oriente et guide un processus éducatif où les multiples
interventions, les ressources et les actions s’entremêlent et s’articulent
au service du développement progressif et intégral de la personne
du jeune. Le PEPS actualise les valeurs et les attitudes aussi bien de la
proposition chrétienne que celles de la Spiritualité Salésienne des Jeunes,
et les principes méthodologiques de la pédagogie salésienne, c’est-à-dire
du Système Préventif : avec une attention prioritaire aux jeunes les plus
pauvres et en difficulté.
Il est nécessaire de garder constamment le contact avec la réalité des
jeunes, en perpétuel mouvement dans une culture changeante, en la
considérant toujours non pas en termes de simple destination mais comme
lieu théologique. Voilà le « fil rouge » qui passe par toutes les dimensions
et tous les aspects de l’action pastorale et du PEPS.
Sa réalité communautaire
Avant d’être un texte, le PEPS est un processus communautaire qui
tend à générer dans la CEP une confluence opérationnelle autour
de critères, d’objectifs et de lignes d’action communs. Étant un
processus de l’esprit et du cœur, il évite la dispersion dans l’action et en
138

14.9 Page 139

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
reconstruit la synthèse et la convergence éducative ; il crée et renforce
dans la CEP la conscience d’une mission commune et approfondit la
vocation éducative et pastorale à partager et à vérifier sans arrêt. Le PEPS
est donc un élément identifi ant et relatif au projet de la CEP, sujet de
l’action éducative et pastorale (cf. R 5).
Le fait de projeter n’aide pas seulement à orienter et à vérifi er
continuellement l’action pastorale pour qu’elle soit toujours inculturée
et consciente des défi s : projeter devient aussi un processus
d’identification communautaire : un engagement encore plus urgent
puisque nous sommes appelés à éduquer à la foi dans un contexte de
Nouvelle Évangélisation. La CEP est sollicitée à réfl échir sur sa propre
identité et sur son projet opérationnel. Un nouveau scénario l’engage
dans un défi particulier : proposer des itinéraires adaptés aux situations
particulières dans lesquelles vivent les jeunes.
L’ouverture au territoire de l’œuvre salésienne
et l’impact sur lui
On ne peut pas penser aujourd’hui le PEPS seulement confiné à l’intérieur
de l’œuvre salésienne ; toutes les institutions, surtout éducatives, entrent
dans un système plus vaste de relations avec lequel elles se confrontent
et où elles interagissent. On doit considérer le rayonnement que l’action
salésienne a en dehors de l’œuvre pensée comme centre d’agrégation
et agent de transformation éducative.
L’efficacité de l’évangélisation défie la CEP d’œuvrer harmonieusement,
selon la logique de l’alliance éducative, ouverte aux apports du
territoire. Viser ce service de coordination et de tissage implique un
sérieux engagement pour faire un pas en avant par rapport à la pure
gestion de ses œuvres et de ses services : cela demande de passer du
simple déroulement soigné des activités élaborées à l’interne à la capacité
communicative et entraînante sur les valeurs typiques de la mission et
de la spiritualité salésiennes ; cela demande d’élargir le dialogue avec les
institutions éducatives, sociales et religieuses qui œuvrent dans la même
zone ; de s’ouvrir à travers l’espace créé par les techniques modernes,
en étant capables de créer des relations et d’établir un dialogue effectif
avec les interlocuteurs les plus divers qui ont une incidence sur la vie des
jeunes.
139

14.10 Page 140

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 2 LE PEPS COMME PROCESSUS DYNAMIQUE ET COMPLET
A La compréhension articulée de la Pastorale Salésienne des Jeunes
Le point de focalisation où convergent les lignes doctrinales et opérationnelles
du Système Préventif est le PEPS. Le projet apostolique salésienne en toutes ses
dimensions trouve ses racines et sa description précise dans les Constitutions
de la Société de saint François de Sales, aux numéros 31 à 39 : « Notre Service
Éducatif et Pastoral ».
L’action éducative et pastorale salésienne est un processus dynamique qui
se déroule selon certaines dimensions fondamentales, comme aspects
intégrants et complémentaires. Il s’agit d’un cadre de référence anthropologique,
pédagogique et spirituel cohérent pour l’accompagnement des jeunes dans le
délicat processus de croissance de leur humanité dans la foi.
Dans son unité organique, le PEPS intègre ces différents aspects et éléments
de la Pastorale Salésienne dans un processus unique orienté vers un objectif
bien identifié. Ce processus se présente sur plusieurs facettes selon
quatre aspects fondamentaux, réciproquement corrélationnels et
complémentaires, que nous appelons « dimensions » (cf. C 32-37 ;
R 6-9). Celles-ci constituent le contenu vital et dynamique de la Pastorale
Salésienne des Jeunes et en indiquent la finalité. Chacune de ces dimensions,
tout en étant intimement connectée aux autres, vise un objectif spécifique
qui la qualifie. Ce ne sont pas des étapes qui se succèdent rigoureusement
mais elles s’intègrent dans le dynamisme unitaire de la croissance du jeune.
Sous-jacent à cette position, se trouve un horizon anthropologique, éducatif
et théologique précis : la croissance implique une imbrication entre la maturité
humaine et le sens chrétien de la vie, dans la logique du cheminement. Les
dimensions concernent chaque intervention, œuvre et service. En ce
sens, nous considérons comme « transversale » leur présence dans le PEPS.
B Le sens des quatre dimensions
On peut comprendre les dimensions comme des vases communicants qui,
non seulement s’appellent l’un l’autre idéalement, mais s’alimentent
réciproquement. Même si dans la description, ces dimensions se succèdent, il
convient de remarquer qu’elles forment toutes ensemble une unité : chacune
140

15 Pages 141-150

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15.1 Page 141

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
apporte à l’ensemble sa spécificité mais reçoit aussi des autres une orientation
et quelques accentuations originales. Ces dimensions sont inséparables et se
qualifient mutuellement de façon qu’on ne puisse pas en développer une sans
une référence explicite aux autres. Elles sont présentes selon une logique de
système, où la dynamique d’un élément suscite des points de jonction avec
toutes les autres dimensions.
Cette unité et cette corrélation doivent être explicitées dans les objectifs et les
stratégies des PEPS de toutes les œuvres de la Province, avec l’assurance que
chaque pas et chaque intervention s’insèrent dans un processus de croissance
humaine et chrétienne unitaire, répondant à cette question : Quel type de
jeune doit être promu qui puisse devenir « adulte dans la foi » ? Tenant
compte de la diversité des cultures et des territoires qui conditionnent le modèle
chrétien et exigent d’importantes intégrations, les dimensions donnent des
orientations pour définir l’identité chrétienne du jeune dans l’Église et dans la
société contemporaine.
L’articulation des dimensions naît d’une conception respectueuse de la
complexité de la croissance de la personne et d’un projet qui vise son
salut global en s’intéressant aux dynamiques divines et humaines qui
interagissent de fait dans l’histoire du monde.
La synthèse organique suivante exprimée dans les dimensions constitue la
caractéristique de Pastorale Salésienne des Jeunes :
La dimension de l’éducation à la foi (cf. C 22, 33, 34, 36 ; R 7,13) : impli-
citement ou explicitement, chaque projet pastoral a le souci de l’orien-
tation des jeunes vers la rencontre avec Jésus-Christ et la transforma-
tion de leur vie selon l’Évangile.
La dimension éducative et culturelle (cf. C 31, 32 ; R 4,6) : on rencontre
les jeunes au point où ils en sont, en stimulant le développement de
toutes leurs ressources humaines et en les ouvrant au sens de la vie.
La dimension de l’expérience associative (cf. C 35 ; R 8) : on favorise la
maturation de l’expérience de groupe jusqu’à découvrir l’Église comme
communion de croyants en Christ, et à mûrir une intense appartenance
ecclésiale.
La dimension vocationnelle (cf. C 34, 35, 37 ; R 9) : on accompagne
la découverte de la vocation et du projet de vie personnel en vue d’un
engagement pour la transformation du monde selon le projet de Dieu.
141

15.2 Page 142

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’ensemble de ces quatre dimensions constitue la dynamique interne de
la Pastorale Salésienne des Jeunes : c’est un cadre de choix qualifiants qui
peut nous aider à élaborer avec les jeunes, dans des situations concrètes,
des propositions éducatives adaptées.
Ces quatre dimensions, dans leur harmonie, nous permettent une variété
organisée de propositions et une compréhension large de la pastorale des
jeunes, ouverte à tous. Le chemin de la pastorale des adolescents et des jeunes,
en se développant, se traduit concrètement par de multiples interventions (à
cause de la diversité des situations des jeunes), visant l’intégralité (adressées
à la totalité de la personne). Quand les conditions sociales et culturelles dans
lesquelles vivent les jeunes sont fortement favorables et que l’on œuvre à
l’intérieur d’institutions éducatives aux finalités spécifiques, il faut élaborer
des itinéraires qui intègrent les situations concrètes (jeunes travailleurs, jeunes
élèves de l’école, jeunes particulièrement marginalisés) toujours dans la
perspective de la centralité du jeune et de son expérience de vie.
Après avoir défini le sens et la consistance du PEPS, il sera possible de s’occuper
plus particulièrement des moments de son élaboration (voir chapitre VIII).
23
SPÉCIFICITÉ DE CHAQUE DIMENSION
ET CHOIX NÉCESSAIRES
A Dimension de l’éducation à la foi
Sa spécificité
Évangéliser les jeunes est la fi nalité première et fondamentale de notre
mission (cf. R 7. 13). Notre projet est décidément orienté vers la pleine
maturité des jeunes dans le Christ (cf. C 31) et leur croissance dans l’Église,
sûrs que l’éducation de la dimension religieuse est centrale dans le
développement de la personne (cf. CG 23, n° 160).
L’évangélisation apporte la Bonne Nouvelle du Christ à toutes les couches
de l’humanité pour la renouveler de l’intérieur (cf. Evangelii Nuntiandi,
18). Dès la première annonce de la personne de Jésus, nous voulons
accompagner les jeunes pour leur faire traverser la porte de la foi afin que,
au cours de leur vie, en croyant « avec une foi consciente et vigoureuse »
(Porta Fidei, 8), ils en découvrent la joie intrinsèque.
142

15.3 Page 143

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
Le chemin de maturation de la foi demande souvent aujourd’hui des
temps plus longs et une implication communautaire qui va au-delà de la
proposition strictement catéchétique. Pour accompagner l’adhésion à la
foi et le cheminement chrétien, il faut raisonner en termes d’initiation.
Don Bosco a transmis la passion pour le salut des jeunes vécue dans
l’engagement constant d’une catéchèse simple, essentielle,
adaptée à la condition, à l’âge à la culture des jeunes, et jointe aux autres
propositions éducatives et récréatives de l’Oratoire. La catéchèse salésienne
ne s’actualise pas au terme d’un parcours propédeutique mais constitue
le c’ur, implicitement, des premières rencontres et, explicitement, de toute
la formation. Don Bosco ne distinguait pas entre la première annonce et
la catéchèse mais, quand il rencontrait un garçon, il l’invitait tout de suite
opportunément à faire un chemin de vie chrétienne. Si on n’intègre pas la
catéchèse dans la vie des enfants et des jeunes, elle leur reste étrangère et
incompréhensible ; ils la subissent et l’abandonnent par la suite.
Quelques choix qualifiants
1 Promouvoir le développement de la dimension religieuse de la
personne, aussi bien chez les chrétiens que chez ceux qui appartiennent
à d’autres religions, en approfondissant cette dimension, en la purifiant
et en l’ouvrant au désir d’un chemin de foi ultérieur. Aidons les jeunes,
par différentes propositions, à vivre des attitudes typiques d’une
expérience religieuse : l’émerveillement, la contemplation, l’ouverture
au mystère, le sens de la gratuité. Le premier défi est de susciter la
recherche religieuse et montrer peu à peu que l’acte de foi n’est pas
dépourvu de bon sens.
Le jeu, le dialogue, la confrontation, la rencontre sont le terrain de la
vie, de ses problèmes, de ses espérances, de ses attentes, le terrain
de l’expérience. Il faut ici se faire compagnons de voyage des jeunes
en partageant avec eux le diffi cile chemin de leur croissance et de
l’approfondissement de leur expérience de la vie. Pour eux, ce terrain
est nécessairement celui de leur croissance et de ce qu’ils ont à faire
pour construire leur identité. Ils ne sont pas indifférents à tout cela.
2 Susciter, accompagner et approfondir l’expérience de la foi comme
adhésion personnelle au Christ, et qui amène à voir la vie avec les yeux
de Jésus. Il est important de développer un itinéraire systématique
d’éducation à la foi. Qui connaît le processus de maturation humaine
143

15.4 Page 144

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
de l’adolescent et du jeune se rend compte que l’intégration foi-vie
exige une grande attention éducative.
Essayons d’approcher l’expérience des jeunes en repensant avant tout
les contenus de l’annonce et de la catéchèse. La catéchèse basée sur
l’expérience ou l’anthropologie, caractérisée par l’acceptation de la
problématique humaine comme contenu et dimension, s’exprime à
travers un double et complémentaire propos :
◗ proclamer la foi d’une manière significative, dans toute la
richesse de l’expérience du message chrétien ;
◗ aider à la maturation de la foi comme attitude capable d’inspirer
et d’organiser tout le processus de la maturation humaine,
en insistant sur la nécessité d’adhérer au Seigneur, à travers
la rencontre personnelle avec l’éducateur et au moyen de la
direction spirituelle (cf. CG 23, n° 173-175).
3 Initier les jeunes à participer d’une manière consciente et active
à la liturgie, particulièrement à la célébration des sacrements de la
Réconciliation et de l’Eucharistie :
◗ en leur en favorisant la préparation par un lieu accueillant et
sympathique qui leur rende plus facile l’ouverture de leur coeur ;
◗ en veillant à des célébrations qui portent à une vraie relation
personnelle avec le Christ grâce à leur beauté et à la profondeur
qu’elles communiquent ;
◗ en incitant à un engagement personnel pour vivre dans le
quotidien ce que l’on célèbre.
4 Dans un monde dominé par la vitesse, par la recherche du plaisir immédiat
et par l’effi cacité pragmatique, il est urgent de créer pour les jeunes
des lieux adaptés qui favorisent la rencontre avec Dieu à travers des
parcours d’intériorisation : la prière personnelle et communautaire,
l’ouverture au mystère, la contemplation et le silence, la rencontre et
la mise en relation avec la Parole vécue et partagée. Cette approche de
la Parole et les efforts de formation et d’intégration de celle-ci dans la
prière quotidienne de la communauté sont extrêmement importants.
Les jeunes sont toujours plus sensibles à la lecture priante de la Parole
144

15.5 Page 145

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
de Dieu sous forme de Lectio Divina quand le texte biblique leur est
« découpé » et partagé dans un langage approprié, correspondant à
ce qu’ils vivent, un langage qui leur dit qui est Dieu et qui leur révèle
ensuite à eux-mêmes qui ils sont.
5 Proposer aux jeunes des expériences appropriées et progressives de service
et d’engagement apostolique, qui les aident à intégrer personnellement
leur foi dans leur vie, devenant eux-mêmes, selon les possibilités de
chacun, témoins et évangélisateurs de leurs camarades. Il s’agit d’une foi
qui stimule et approfondisse les processus d’humanisation et de promotion
des personnes et des groupes selon le modèle de Jésus-Christ.
La dimension sociale de la charité appartient à l’éducation de la
personne socialement et politiquement engagée pour la justice, pour la
construction d’une société plus juste et plus humaine, en en découvrant
une inspiration pleinement évangélique (cf. C 32 ; R 22). Une adhésion
de foi toujours plus mûre permet de s’ouvrir au service sincère de
l’homme. La proposition et le témoignage de la solidarité donnent
de la crédibilité à l’annonce de l’Évangile, parce qu’ils en expriment le
potentiel d’humanité. Cette proposition et ce témoignage sont déjà
une annonce de la vie nouvelle en Christ et manifestent que l’Évangile
est pour l’homme, que l’Église a une parole décisive à dire pour la vie,
la dignité, l’espérance et l’avenir de l’homme. Don Bosco a éduqué les
jeunes aux vertus morales de l’honnête citoyen.
B Dimension éducative et culturelle
Sa spécificité
La dimension éducative et culturelle est en intime relation avec la dimension
de l’éducation à la foi. L’éducation est le lieu et la médiation pour la
proposition de la Bonne Nouvelle de l’Évangile, message qui s’incarne
dans la culture concrète et réclame des processus progressifs de réception
en syntonie avec la capacité de maturation de chaque jeune (cf. C 31).
L’éducation requiert qu’en partant de la situation concrète des jeunes, on
élabore des stratégies qui les conduisent à leur pleine maturation.
Le regard pastoral n’est pas orienté exclusivement par la problématique
religieuse et par le rapport avec la foi et l’Église. Il s’ouvre à l’expérience
tout entière du jeune : il capte toutes ses espérances et les fatigues de sa
145

15.6 Page 146

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
croissance, de sa construction personnelle avec les autres, de son insertion
dans la société, du travail. La proposition de foi, d’autre part, s’entremêle
avec les objectifs de la maturation humaine parce que c’est là que croire
a un sens. Le regard pastoral est donc plein d’attentions éducatives, c’est
un exercice de la sagesse éducative orientée par la foi.
Quelques choix qualifiants
Le souci de la dimension éducative et pastorale dans l’action pastorale
privilégie certains contenus opérationnels précis
1 Aider les jeunes à se construire une identité forte. Dans un monde
fragmenté et replié sur l’immédiat, marqué par le relativisme et par le
manque de principes, nous, Salésiens, croyons que le Projet Éducatif et
Pastoral peut aider à former chez les jeunes des personnalités fortes (cf. Mt
7,24-27). Aidons-les à surmonter leurs difficultés. Il est nécessaire d’avoir
le souci de la convergence de toutes les interventions éducatives pour la
formation d’une personnalité unitaire : un choix opérationnel où tous les
apports s’intègrent en se renforçant réciproquement, en harmonie avec
les aspirations et les dimensions éducatives bien hiérarchisées.
En jetant sur les jeunes le regard même de Jésus, nous les aidons à :
◗ se former une conscience morale et une capacité de discernement
éthique pour leur permettre de formuler un jugement motivé et
responsable ;
◗ croître dans l’autonomie pour affronter la vie avec cohérence et
responsabilité ;
◗ acquérir un riche patrimoine de valeurs/vertus conformes à
l’Évangile (cf. C 32) ;
◗ se confronter à des modèles de référence crédibles reconnus
chez des éducateurs qui ont Jésus, Bon Pasteur, et Don Bosco,
comme premiers référents (cf. C 11,21). La qualité du vécu de
ces modèles marque fortement le chemin d’adhésion au Christ.
2 Accompagner les jeunes dans le développement et la maturation de
leur monde affectif et émotionnel. C’est un monde qui peine parfois
à s’exprimer, bien qu’il ait un rôle fondamental. Les affections et les
146

15.7 Page 147

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
sentiments sont un critère-guide du cheminement relationnel, et même
de l’évaluation éthique ; mais il procède souvent à travers un parcours
parallèle au rationnel. Il est certain que le secteur affectif et sexuel s’avère
toujours plus important par rapport à la formation de la personnalité. Il faut
que nous les aidions, surtout les adolescents, à gérer leurs émotions, leurs
sentiments, leurs pulsions sexuelles et à vivre comme une expérience de
croissance le fait de tomber amoureux. L’éducation intégrale de la personne
amènera les jeunes à apprécier les valeurs authentiques de l’affectivité (le
respect de soi et des autres, la dignité de la personne, la transparence des
relations, la fidélité à l’autre, garçon ou fille) et la sexualité comme valeur
déterminante sur le chemin de la maturité.
Ayons le souci de ceci :
◗ en créant des lieux riches d’échanges communicatifs et affectifs.
Les jeunes cherchent des relations authentiques en famille, avec
leurs enseignants, leurs amis, leurs collègues sur leur lieu de
travail : des relations qui aident à se trouver bien et à continuer
avec sérénité son propre parcours ;
◗ en aidant les familles dans les situations hétérogènes où elles se
trouvent, y apportant les caractères propres de notre charisme : la
familiarité, la disponibilité constante au dialogue et la proximité ;
◗ en accueillant les souhaits des jeunes, dans une sereine limite,
évitant de donner une importance inopportune à la culture de
l’excès qui se répand aujourd’hui ;
◗ en accompagnant les jeunes dans les différentes étapes de leur
vie, favorisant des attitudes concernant le service et la gratuité
3 Promouvoir une culture qui s’inspire de l’humanisme chrétien. De
ce riche patrimoine humaniste, on peut accepter une vision différente
du monde et de l’homme. Suscitons le développement positif de la
réalité culturelle dans l’unité de la foi et de la vie :
◗ en valorisant tout ce qui est bon dans la culture actuelle, attentifs
à ne pas tomber dans une évaluation simpliste et excessivement
critique de la condition juvénile (cf. C 17) ;
◗ en favorisant la culture de la vie, en opposition aux tendances
destructrices du relativisme, de l’hédonisme et du pragmatisme ;
147

15.8 Page 148

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ en créant une culture de la solidarité et de l’engagement qui
amène à dépasser les situations difficiles en luttant contre toute
forme d’injustice ;
◗ en faisant des différents programmes de communication sociale
une proposition éducative qui permette l’émergence et la
maturation d’une mentalité évangélique.
4 Travailler pour la promotion humaine et la compétence humaniste
et professionnelle, pour que les jeunes puissent s’insérer dans le monde
du travail comme citoyens qualifiés. Le professionnalisme doit permettre
d’effectuer son avec une compétence toujours plus grande et une réelle
satisfaction, tout en ayant conscience de ses limites et en étant respectueux
du travail des autres, et ayant conscience aussi que l’on apporte sa propre
contribution au développement de la société.
Il faut, en outre, former des attitudes et des structures stables dans
la personnalité des jeunes (estime de soi, socialisation, participation,
autonomie, solidarité, responsabilité, volonté) qui leur permettent d’agir
en personnes libres et qui les orientent vers la compréhension critique de
la réalité et vers la solidarité avec les personnes.
5 Aider à réfl échir sur le bien-fondé de sa foi et sur l’apport du
christianisme à la construction de la société où nous vivons, en cultivant
une lecture intelligente du message chrétien :
◗ une éducation des attitudes qui sont à la base de l’ouverture à
Dieu (savoir rentrer en soi-même; connaître toujours plus et mieux
ses limites et ses possibilités ; savoir s’étonner et s’émerveiller de
tout ce qui est bien, grand et beau en soi et autour de soi) ;
◗ une formation religieuse critique et adaptée qui éclaire l’esprit
et fortifie le cœur ;
◗ une attitude d’ouverture, de respect
et de dialogue pour les
différentes confessions
chrétiennes et la
pluralité des
expressions
religieuses.
148

15.9 Page 149

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
C Dimension de l’expérience associative
Sa spécificité
La Pastorale Salésienne de Jeunes possède dans son expérience
associative une de ses intuitions pédagogiques les plus importantes.
Don Bosco a mis en valeur le groupe comme présence éducative capable
de multiplier les interventions. En tant que jeune, lui-même a grandi
dans la Société de la Joie lorsqu’il fréquentait le collège de Chieri et qu’il
y faisait l’expérience de la vie de groupe. Les Compagnies, les Sociétés,
les Conférences, chacune à sa manière et avec ses centres d’intérêt et ses
objectifs propres assumés par les associés, sont nées au début de l’Oratoire
et, dans les années 1860-1870, sont entrées dans les internats et les collèges.
Cette dimension est une caractéristique fondamentale de l’éducation-
évangélisation salésienne (voir chapitre V, n°1.3 /b).
Le Système Préventif nécessite un intense et lumineux climat de participation
et de relations amicales, vivifié par la présence animatrice des éducateurs ; il
favorise toutes les formes constructives d’activités et de vie associative, initiation
concrète à l’engagement communautaire, civil et ecclésial (cf. C 35 ; R 8).
Quelques choix qualifiants
Le développement de cette dimension dans la situation décrite requiert
certains choix :
1 Instaurer un climat de famille, grâce à des interventions appropriées
et stratégiquement planifiées, où l’on vit la pédagogie de la proximité,
des relations et de l’affection manifestée : un climat de confiance où les
propositions éducatives et d’évangélisation soient crédibles et assimilables
pour l’intensité des relations personnelles et le climat de joie partagée.
2 Opter pour le groupe comme le milieu privilégié où se développe la
proposition associative salésienne : une variété de groupes, ouverts à
tous les jeunes, les vrais protagonistes, et qui expriment la diversité des
itinéraires pédagogiques où se diversifie notre proposition pastorale. Ce
critère implique des attentions supplémentaires :
◗ créer une pluralité de propositions et de milieux d’accueil large
selon les différents centres d’intérêt et cheminements des jeunes,
149

15.10 Page 150

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
en partant de la situation où ils se trouvent et en respectant le
rythme de développement qui leur est possible ;
◗ soigner particulièrement les groupes de formation et d’engagement
chrétien, couronnement de l’expérience associative ;
◗ qualifier et former continuellement les éducateurs et les animateurs ;
◗ proposer des temps intenses de convivialité/partage de vie
(récollections, camps, journées) comme des temps forts de relance
de la décision associative et de vie chrétienne des groupes ;
◗ faire du fonctionnement, de l’efficacité éducative et des interventions
des groupes de jeunes un objet de réflexion et de révision de la CEP.
3 Éduquer avec le cœur et dans le style de l’animation. Le style de
l’animation comporte :
◗ un mode de penser la personne humaine qui la reconnaisse
capable de ressources intérieures, imprégnée et responsable des
processus qui la concernent ;
◗ une méthode qui regarde le positif, les richesses et les potentialités
que chaque jeune porte en soi, et qui agit pour promouvoir ;
◗ un style de cheminement avec les jeunes qui suggère, motive,
aide à croître dans le quotidien, à travers une relation à la fois
libératrice et influente ;
◗ l’objectif ultime et global de restituer à chaque personne la joie
de vivre pleinement et le courage d’espérer.
L’animation a le visage concret d’une personne : l’animateur. Celui-ci a
un rôle précis et indispensable. Bien que ce rôle varie dans les situations
particulières et selon le type de groupe, on peut le décrire ainsi :
◗ il encourage la formation de groupes et la progression des
recherches, des réflexions, des activités et des idéaux ;
◗ il aide, selon sa compétence et son expérience, à surmonter les crises
du groupe et à tisser les rapports personnels entre ses membres ;
150

16 Pages 151-160

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16.1 Page 151

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
◗ il présente aux jeunes des éléments de critique et d’approfondissement
afin qu’ils sachent exprimer leurs propositions, leurs désirs et l’objet
de leurs recherches ;
◗ il favorise la communication et le lien entre les groupes de la
communauté éducative locale ;
◗ il accompagne individuellement les membres du groupe dans leur
processus de croissance humaine et chrétienne.
4 Le groupe des jeunes doit tendre à son insertion sociale et ecclésiale
selon sa vocation propre. Dans cette optique, l’expérience associative
salésienne doit promouvoir :
◗ une préparation et un accompagnement qui rendent le jeune capable
de participer à la vie de la société en assumant ses responsabilités
morales, professionnelles et sociales, et coopérant avec tous ceux qui
s’emploient à rendre cette société plus digne de l’homme ;
◗ une insertion active dans la vie civile à travers la promotion de
différentes associations au service du bien commun dans la société ;
◗ une insertion dans la communauté ecclésiale en aidant les jeunes à avoir
un amour sincère pour cette communauté en tant que communion de
tous les croyants en Christ et sacrement universel de salut.
Les groupes locaux se retrouvent dans le Mouvement Salésien des
Jeunes (MSJ) : les individus, les groupes et les associations de jeunes
qui, tout en gardant leur autonomie propre, se reconnaissent dans la
spiritualité et dans la pédagogie salésienne, forment implicitement ou
explicitement le MSJ (voir chapitre VI, n°2.5).
5 Créer des communautés de jeunes-adultes qui permettent de prendre
soin de leur vie chrétienne et de la partager. Ce sont des lieux où l’on
partage la vie, où l’on discerne la volonté de Dieu dans l’écoute de la Parole,
où l’on célèbre, où l’on prie et où l’on prend des engagements pastoraux
dans les différents contextes d’Église où leurs membres sont insérés.
Les communautés de jeunes sont un lieu privilégié pour le discernement
vocationnel et offrent aux jeunes-adultes une aide précieuse pour l’appro-
fondissement, jour après jour, de la foi professée, célébrée, vécue et priée
(cf. Porta Fidei, 9).
151

16.2 Page 152

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
D Dimension vocationnelle
Sa spécificité
La proposition vocationnelle doit être présente durant tout le processus
d’éducation et d’évangélisation. Les trois premières dimensions
convergent dans la dimension vocationnelle, horizon ultime
de notre pastorale. L’objectif consiste à accompagner chaque jeune
dans la recherche concrète de sa vocation, lieu de sa réponse au projet
d’amour gratuit et inconditionnel que Dieu a pour lui/elle. La dimension
vocationnelle confi guer l’objectif premier et dernier de la Pastorale
Salésienne des Jeunes.
Quelques choix qualifiants
1 Faire naître des attitudes de disponibilité et de générosité qui préparent
les jeunes à écouter la voix de Dieu, et les accompagner à formuler leur
projet de vie. Avoir soin des vocations comporte un véritable chemin
d’accompagnement dans les choix fondamentaux de leur vie, en les
aidant à aborder leur propre histoire comme un don et à accueillir la
perspective de la vie comme vocation.
2 Constituer des communautés de croyants où soit visible et
crédible l’expérience de la foi : des communautés affables, proches,
profondes, engagées et ouvertes à tous les jeunes qui cherchent leur
destinée dans la vie. Le chemin de la vie chrétienne nécessite un contexte
communautaire (ecclésial) vivant, porteur, capable de soutenir le choix
de la foi et d’aider à l’interpréter par rapport à la vie quotidienne : une
ambiance éducative, donc, de témoins signifi catifs qui vivent leur vie
comme une vocation.
3 Opter pour l’accompagnement personnel afin de permettre aux options
vocationnelles des jeunes de mûrir d’une manière personnalisée, et pour
chercher à atteindre l’individu d’une manière diversifiée et correspondant
à son expérience intérieure, à la situation qu’il est en train de vivre et aux
justes exigences de la communauté. Il est donc essentiel, au sein de la
CEP et dans le PEPS, de proposer concrètement des espaces et des temps
pour l’accompagnement, pour la rencontre et le dialogue personnel avec
les groupes et les familles, pour l’intériorisation et la personnalisation
(récollections, retraites, etc.) et pour la direction spirituelle systématique (voir
chapitre V, n°1.3/c).
152

16.3 Page 153

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
4 On demande avec force, enfin,
que la proposition vocationnelle
soit insérée dans l’itinéraire
d’éducation à la foi, comme
point de convergence de tous
les efforts de d’éducation et
d’évangélisation. La pastorale,
dans la mesure où elle rend explicite
sa dimension vocationnelle,
retrouve les grandes motivations
pour sa revitalisation : elle fait
redécouvrir la vie comme don,
comme un « être pour », dans
une perspective de libération et de
fascination parce que située face
au plan surprenant et magnifique
de Dieu. Cet itinéraire suppose :
◗ un discernement vocationnel
proposé à tous les jeunes,
selon leur âge et les
différentes situations qui
sont les leurs, qui aide
chacun à découvrir le don de
Dieu, ses propres ressources
et à faire fructifier les
dons reçus pour répondre
généreusement à cet appel ;
◗ l’approfondissement, dans
« Toute la pastorale, et en particulier la
pastorale des jeunes, est radicalement
liée à la vocation : la dimension de la
vocation constitue son principe inspirateur
et son débouché naturel. Il faut, donc,
abandonner la conception réductrice de la
pastorale des vocations, qui se préoccupe
seulement de la recherche de candidats
pour la vie religieuse ou sacerdotale. Au
contraire, comme il est dit plus haut, la
pastorale des vocations doit établir les
conditions appropriées pour que tout
jeune puisse découvrir, assumer et suivre
de façon responsable sa vocation. La
première condition consiste, sur l’exemple
de Don Bosco, dans la constitution d’un
milieu dans lequel on puisse vivre et
transmettre une véritable “culture de la
vocation”, c’est-à-dire une manière de
concevoir et d’affronter la vie comme
un don reçu gratuitement ; un don à
partager au service de la plénitude
de la vie pour tous, en dépassant une
mentalité individualiste, préoccupée
d’utiliser immodérément les biens de
consommation, relativiste, et en dépassant
la culture de l’autoréalisation. »
les différentes étapes de
l’itinéraire d’éducation
(P. PASCUAL CHÁVEZ, ACG 409, «VENEZ ET VOUS VERREZ»)
à la foi, du thème de
la vocation – surtout durant le temps de l’adolescence et de la
jeunesse – et, en même temps, la proposition d’expériences de
service gratuit envers les plus défavorisés ;
◗ une proposition claire et explicite, par des rencontres, des témoignages,
des expériences, des informations sur les diverses vocations dans
différents états de vie (le temps des fiançailles, le mariage, le sacerdoce
ministériel, la vie consacrée) ;
153

16.4 Page 154

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ une formation spirituelle profonde à travers l’initiation à la prière, à
l’écoute de la Parole de Dieu, à la participation aux sacrements et à
la liturgie, ainsi qu’à la dévotion mariale ; la participation active à la
vie de la communauté ecclésiale à travers les groupes et mouvements
apostoliques considérés comme des lieux privilégiés de maturation
chrétienne et vocationnelle ; la possibilité d’un contact direct avec une
communauté religieuse et l’expérience d’un discernement vocationnel
explicite ;
◗ l’invitation personnelle à suivre une vocation, en assurant un
discernement soigné et progressif ; avec le souci particulier des
vocations dans le charisme salésien sous ses formes multiples,
moyennant le discernement et le soin des semences de vocation
salésienne, sous sa forme consacrée ou laïque, présentes chez les
jeunes.
Résumons d’une façon schématique les quatre dimensions de la Pastorale
Salésienne des Jeunes :
L’éducation à la foi (1) n’est pas possible si elle ne devient pas un par-
cours éducatif et culturel (2) impliquant la dimension relationnelle et
associative de la personne (3) qui, à ce moment-là seulement, pourra
découvrir et orienter sa vie vers son accomplissement (4).
Le parcours éducatif (2) demeure sans maturation, c’est-à-dire sans
vérité anthropologique de référence, s’il ne s’inspire pas de l’idée de
l’homme éclairé par l’évangélisation (1) ; de plus, il n’atteint pas son
objectif s’il n’implique pas la personne en tenant compte de toutes ses
relations (3) et de l’objectif d’accomplir sa vie selon un projet précis et
orienté de l’existence (4).
Les relations personnelles et associatives dans lesquelles nous vivons
(3) sont de pures proximités physiques si elles ne sont pas incorporées
de quelque manière dans une maturation personnelle et culturelle plei-
ne (2), si elles ne sont pas impliquées dans le projet de vie comme indi-
spensables à la réalisation de soi (4) et ne trouvent pas dans l’évangéli-
sation leur définition de relations d’amour (1).
La dimension vocationnelle qui oriente tout notre cheminement (4) est
incompréhensible sans la référence au Christ (1), si elle n’a pas d’impact
sur les relations que chacun a dans sa propre vie (3) et si elle ne devient
pas le sens et la fin de la formation culturelle et éducative de l’intéressé (2).
154

16.5 Page 155

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
24
CHOIX TRANSVERSAUX DE LA PASTORALE
SALÉSIENNE DES JEUNES
Le PEPS promeut la croissance d’une foi opérationnelle avec des engagements
éducatifs et pastoraux transversaux enracinés dans notre charisme :
A L’animation des vocations apostoliques
En continuité avec les éléments indiqués dans la dimension vocationnelle,
l’animation des vocations trouve son moment irremplaçable d’intervention
dans l’accompagnement du choix de la vocation apostolique.
L’orientation éducative aide à la recherche de l’identité et facilite le
processus décisionnel basé et construit sur les valeurs de l’Évangile.
Habiter dans une culture de la vocation
La continuité du processus d’animation vocationnelle apostolique se réalise
dans un itinéraire spécifique de vocation. Dans ce processus, on soigne avec
beaucoup d’attention l’écoute, le discernement, la vérification de l’expérience
dans le domaine de la capacité
personnelle à un appel possible pour
une consécration spéciale.
La diversifi cation des propositions
dans l’orientation vocationnelle
doit se faire en fonction des signes
de vocation qui semblent
se manifester pendant la
croissance. L’identifi cation de sa
vocation par le jeune lui-même
ne doit pas être entendue comme
le point d’arrivée mais comme
un point de départ pour une
croissance continue dans le choix
vocationnel. C’est la valeur d’une
culture vocationnelle qui entend la
vocation, au sens large, comme un
appel à la vie, à un travail digne, à
« Les contenus d’une culture de la vocation
concernent trois domaines : le domaine
anthropologique, le domaine éducatif et le
domaine pastoral. Le premier se rapporte
à la façon de concevoir et de présenter la
personne humaine comme une vocation ; le
deuxième vise à favoriser une proposition
de valeurs qui convienne à la vocation ; le
troisième fait attention à la relation entre
la vocation et la culture objective et en tire
des conclusions pour le travail sur le plan
de la vocation. »
(P. PASCUAL CHÁVEZ, ACG 409, «VENEZ ET VOUS VERREZ»)
155

16.6 Page 156

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
divers engagements et services : une culture qui amène certains à réfléchir
sur la possibilité d’opter pour le sacerdoce ou la vie consacrée.
Appelés à la vie et à la foi
La « vocation » a commencé avec l’appel à la vie, elle continue dans l’appel
à la foi et parvient, avec des réponses diverses, à l’appel à la vie consacrée.
En ce sens, on accompagne ceux qui, dans un bon processus de croissance
et de maturation dans la dimension vocationnelle de leur personne,
envisagent que Dieu puisse les appeler à une vie de consécration spéciale.
On accorde une attention particulière à la nature de l’appel : un chemin
spirituel configuré comme une prise de conscience progressive des
exigences d’une vocation qui demande conversion et offrande de
soi pour une vie donnée à Dieu avec amour.
La CEP, accompagnant tous les jeunes dans leur cheminement de
croissance humaine, chrétienne et salésienne, leur offre aussi des temps
et des formes adaptées de réflexion sérieuse sur la possibilité de donner
totalement leur vie au service de Dieu.
L’accompagnateur spirituel, nécessaire dans tout processus vocationnel,
aide particulièrement les vocations apostoliques à vivre avec discernement
les motivations de la vocation et les conditions nécessaires. Ce processus
permet au jeune de prendre une décision sereine et personnelle, libre
et motivée, tout en accomplissant des expériences dans une communauté
où il se forme selon le charisme auquel il est appelé en en approfondissant
la connaissance et s’y conformant progressivement.
L’animation vocationnelle au cœur du PEPS
Le PEPS doit proposer avec décision une action pastorale capable de susciter
et de repérer les vocations apostoliques particulières de vie consacrée.
Chaque PEPS doit répondre de façon appropriée aux jeunes qui
s’interrogent sérieusement sur la possibilité de vivre une vocation
apostolique salésienne.
Dans les propositions de discernement, l’animation des vocations apostoliques
porte son attention à la progressivité des objectifs et des méthodes.
Les phases de la préadolescence et de l’adolescence préparent le processus
décisionnel des jeunes. Ce sont des phases qui construisent l’identité
156

16.7 Page 157

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
humaine et chrétienne, et disposent
à la recherche de sa vocation et à y
adhérer. C’est une période favorable
pour les jeunes qui se découvrent
protagonistes, avec une vocation
spécifique dans l’Église, dans la
Congrégation et dans le monde :
une découverte qui peut être
proposée explicitement.
Ce caractère progressif permet
d’arriver à assumer la vie comme
vocation et à la traduire dans un
projet personnel de vie. Reprenant
les intuitions et les aspirations
vocationnelles cachées en des
époques précédentes, on passe
d’une disponibilité générique à la
disponibilité spécifi que du don de
soi-même.
Dans ces processus variés –
maturation des décisions de vie,
cheminement spirituel accompagné,
discernement vocationnel – on
doit garantir la liberté intérieure
qui aide à la pleine maturation de
la décision vocationnelle. On doit
« Encourager les vocations consacrées
exige quelques choix fondamentaux : la
prière constante, l’annonce explicite, la
proposition courageuse, le discernement
sérieusement mené, l’accompagnement
personnalisé. La prière doit être un
engagement quotidien des communautés
et doit impliquer les jeunes, les familles,
les laïcs, les groupes de la Famille
Salésienne. L’annonce demande de
mettre en valeur les multiples occasions
qui se présentent dans le cours de l’année
liturgique pour parler de la vocation. La
proposition et le discernement exigent
cette proximité cordiale qui suscite la
confiance et permettent de deviner les
signes de vocation qu’un jeune peut
manifester. L’accompagnement demande
d’aider les jeunes à intensifier leur vie
spirituelle, à faire l’expérience de formes
adaptées d’apostolat, à vivre l’expérience
de vie en communauté, à connaître la
Congrégation, à vérifier les motivations
et à mettre en œuvre les dynamiques qui
conduisent à une décision. »
prêter attention à la libération
de possibles conditionnements
(CG 26, N° 54)
culturels, affectifs, sociaux ou
émotionnels pour que l’engagement radical dans un style de vie donné soit
authentique et responsable.
B L’animation missionnaire et celle du volontariat
sous leurs diverses formes
La dimension de l’éducation à la foi trouve dans l’animation missionnaire
et dans les différentes formes de volontariat, une continuité qui doit être
maintenue et développée. L’ouverture à la vocation missionnaire
et l’engagement social de la charité dans le volontariat sont des
157

16.8 Page 158

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
expressions mûres de l’éducation
à la foi et de l’évangélisation des
jeunes.
« À l’Oratoire de Don Bosco, ses
collaborateurs, jeunes et adultes, ont
vécu une expérience de vie et de travail
avec lui pour l’éducation et le salut des
jeunes. Cette «vie charismatique» et
communautaire, noyau de la Spiritualité
Salésienne, éclaire le projet du
Volontariat salésien. »
(LE VOLONTARIAT DANS LA MISSION SALÉSIENNE, N° 33)
L’animation missionnaire ne naît
pas comme un fait isolé mais en
continuité avec l’identité de chaque
chrétien et de chaque communauté,
comme leur naturelle « floraison ».
D’autre part, elle se présente
comme une expression radicale
et claire de cette identité capable
de motiver les communautés
vers un dynamisme apostolique.
Caractéristique commune et
événement significatif sont les deux versants qu’il faut mettre en relief : une
animation missionnaire qui renforce la foi, et une foi qui mène à l’engagement
missionnaire en faveur de tous, spécialement les plus défavorisés. Pour cela,
il faut considérer l’animation missionnaire comme un élément qui féconde
les différentes dimensions du PEPS : la croissance humaine de la personne, sa
maturation dans la foi, son processus de décision vocationnelle.
Le coeur missionnaire de Don Bosco
Don Bosco a eu l’intuition de l’énorme tension spirituelle et de
l’extraordinaire force apostolique que l’idéal missionnaire allait susciter
parmi ses garçons. Il en a eu l’intuition et les a utilisées avec zèle et
intelligence. Il parlait aux jeunes des missions et des missionnaires, il les
tenait informés de leurs activités, de leurs besoins ; il les faisait prier, les
encourageait à participer à son rêve missionnaire.
L’animation missionnaire et le volontariat amènent aujourd’hui le
missionnaire à partager et le volontaire à faire sienne une vision de la vie
comme vocation : un don reçu gratuitement, à partager dans un service
de vie pour tous.
La culture missionnaire devient réalité vécue quand on acquiert des
attitudes et des valeurs fondamentales du charisme salésien. Ce sont les
valeurs que Don Bosco a inculquées à ses garçons et à ses Salésiens :
l’amour préférentiel pour les jeunes les plus pauvres, le désir de collaborer
à la mission rédemptrice du Christ et le renouvellement du monde.
158

16.9 Page 159

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
Notre Congrégation est missionnaire
L’encyclique « Redemptoris Missio » présente en général trois formes
différentes d’évangélisation : l’ « activité missionnaire spécifique» parmi
les peuples qui ne connaissent pas le Christ ; le « soin pastoral » parmi les
fidèles chrétiens ; et la « nouvelle proposition de l’Évangile » dans les pays
d’ancienne tradition chrétienne désormais sécularisés.
Les frontières entre ces trois modalités ne sont pas traçables de façon
claire ; mais ces activités ne s’identifient certainement pas l’une à l’autre,
ni ne s’excluent mutuellement comme si l’on pouvait isoler chacune d’elles
indépendamment des autres. Au contraire, elles sont interdépendantes ; en
outre, l’activité spécifiquement missionnaire (ad gentes) signifie aussi pour les
autres l’expression première et qualifiante de toute l’évangélisation : « Sans la
mission ad gentes, cette dimension missionnaire de l’Église serait privée de sa
signification fondamentale et de sa réalisation exemplaire. » (cf. Redemptoris
Missio, 33-34).
L’engagement missionnaire ad gentes fait partie intégrante du
charisme salésien. Dès le début, on a cultivé dans la Congrégation les
vocations missionnaires comme les expressions les plus vives et les plus
généreuses de la vocation salésienne. En outre, aujourd’hui, l’animation
missionnaire et le volontariat missionnaire salésiens sont des expressions de
la dimension missionnaire et de la spiritualité de la Congrégation salésienne.
Le missionnaire et le volontaire salésiens s’engagent pour un projet de vie
basée sur les valeurs de l’Évangile, au service des personnes en difficulté
: ils sont en première ligne pour l’annonce de l’Évangile, les droits de
l’homme, la solidarité, la justice et la paix.
Les valeurs que l’animation missionnaire et le volontariat défendent et
encouragent sont celles de l’esprit salésien : le service désintéressé, l’esprit
de communion et le style « oratorien », l’interculturalité, la solidarité,
comme une option claire et préférentielle pour les laissés-pour-compte,
en particulier pour les pauvres et les marginaux, l’insertion critique et
responsable dans la réalité sociale pour la construction du Royaume.
L’ardeur pour les missions provient du mystère de Dieu
Pour la mission et le volontariat, il est indispensable de cultiver une vie
intérieure spirituellement solide. Elle permet de découvrir en soi-même
159

16.10 Page 160

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
et chez les autres la présence et l’action de Dieu, et de l’annoncer : une
vie spirituelle qui renforce la conscience que l’on a de la responsabilité de
l’évangélisation et l’implication dans l’action pour le bien en faveur des
autres. La vie spirituelle génère des attitudes de service et de gratuité et
donne le courage de rêver et de désirer fortement le bien des autres.
La dimension missionnaire de l’Église est enracinée dans la vie trinitaire de
Dieu : le Verbe envoyé par le Père, dans son mystère de Mort et Résurrection,
nous livre la plénitude de la vie dans le don de l’Esprit Saint. Partager ce
message de plénitude, cette Bonne Nouvelle, cet euanghèlion, avec tous les
peuples, c’est la mission de l’Église.
L’animation missionnaire et le volontariat offrent aux personnes la possibilité
de s’engager et de travailler pour l’avènement du Royaume de Dieu
dans les différents contextes de la mission salésienne.
L’activité missionnaire n’est pas fondée d’abord sur les capacités humaines,
même si celles-ci jouent un rôle important. Le sujet protagoniste de la mission de
l’Église est l’Esprit Saint : il appelle, il éclaire, il guide, il donne valeur et efficacité.
Le missionnaire et le volontaire vivent leur vocation, dociles à l’action de l’Esprit.
Le volontariat e l’activité missionnaire
Le volontariat missionnaire salésien propose les valeurs de l’Évangile
par le témoignage du service désintéressé et solidaire dans l’éducation
et dans l’engagement sociopolitique qui rejoint les réalités de la famille, du
travail, de la culture.
De l’expérience actuelle émerge un volontariat salésien qui embrasse
substantiellement les grands secteurs d’intervention : culture, assistance
sociale, loisirs, développement de la coopération, animation de groupes,
éducation à la foi, formation des catéchistes et des agents pastoraux.
Le volontariat sous toutes ses formes, plus qu’un acte de générosité
spontanée et passagère, est un esprit qui assume le sens d’un témoignage
d’une très haute valeur morale et sociale. Il se qualifie par certains éléments
déterminants : l’intériorité apostolique, caractérisée par l’esprit du Da mihi
animas ; la centralité du Christ, Bon Pasteur, qui demande au volontaire
missionnaire une attitude pédagogique et pastorale dans ses rapports avec
les destinataires ; l’engagement éducatif, élément caractéristique de notre
charisme salésien ; le sens de l’appartenance à l’Église ; le travail accompli avec
160

17 Pages 161-170

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17.1 Page 161

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
joie ; la dimension mariale qui considère l’action missionnaire et le volontariat
comme une participation à la maternité ecclésiale de Marie Auxiliatrice.
Enfin il est important de reconnaître la multiplicité des initiatives et la
diversité des expériences qui s’identifient ou font référence à la dimension
missionnaire de la Famille Salésienne : la rencontre et le lien direct avec les
missionnaires ; l’information sur les innombrables activités missionnaires
(nouvelles, publications, produits audiovisuels, proposition de financement de
micro réalisations) ; matériels d’animation missionnaire avec sens pédagogique
et critères didactiques ; l’existence des groupes missionnaires ; des thèmes
de formation pour différents groupes et communautés chrétiennes ; la
connaissance et l’étude des documents de l’Église relatif aux missions ; la
participation aux différentes journées missionnaires de l’Église.
C La Communication Sociale
La Communication Sociale investit toutes les présences salésiennes
La Communication Sociale remplit le monde et détermine la forme du vivre
ensemble humain. De ce fait, elle intéresse de près la vocation de l’éducateur
salésien qui œuvre sur les fronts de la promotion et de l’évangélisation. C’est
donc une dimension spécifique du charisme salésien (cf. C 43). Elle fut
essentielle chez Don Bosco ; elle est un appel pour chaque éducateur,
elle est inévitable dans l’Église et dans le monde d’aujourd’hui.
Don Bosco a fait de son infatigable activité dans la Communication
Sociale un élément constitutif de son être éducateur et apôtre des jeunes
et de tout le peuple. De la tradition salésienne, nous avons appris que la
Communication Sociale n’est pas simplement un ensemble d’outils ou de
moyens matériels à employer ; au contraire, elle investit toute la présence
salésienne engagée dans l’éducation et l’évangélisation soit dans des
œuvres spécifiques soit à travers différentes formes d’action qui influent
161

17.2 Page 162

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
sur la culture populaire et sur la promotion de formes sociales adaptées.
Et pour rappeler Don Bosco :
« Je vous prie et vous conjure donc de ne pas négliger
cette partie très importante de notre mission ».
(LETTRE CIRCULAIRE SUR LA DIFFUSION DE BONS LIVRES, 19 MARS 1885)
Communicateurs par vocation et par mission
Comme éducateurs salésiens aujourd’hui, nous devrons, dans toute
notre activité multiforme apostolique et éducative, exprimer notre ferme
volonté d’être d’authentiques communicateurs. Communicateurs, donc,
par stricte vocation et par mission éducative.
Notre qualité d’éducateurs et d’évangélisateurs nous demande d’être
des communicateurs qualifiés. La communication favorise la communion
charismatique et la mobilisation pour la mission. C’est la communication
interpersonnelle qui nous intéresse avant tout, entre adultes et jeunes, entre
laïcs et religieux, entre ceux qui ont une riche expérience et les débutants, entre
tous ceux qui ont des dons à partager. Le Système Préventif attribue l’efficacité
éducative principalement à la rencontre directe, en tête à tête : rencontre faite
de confiance, d’amitié, d’écoute attentive et intéressée. Il est donc nécessaire
de soigner la capacité de gérer les dynamiques relationnelles : la qualité
des interactions peut conditionner de manière constructive ou négative la
formation de la personnalité ; les attitudes et les styles éducatifs influent sur
les états émotionnels en en déterminant très souvent le comportement.
La réflexion de la Congrégation révèle la consolidation des convictions sur
la communication entendue au sens large, et s’ouvre vers une nouvelle
pratique plus systémique dans le domaine de la communication
sociale (cf. Système Salésien de Communication Sociale). De cette
vision large de la communication sociale, on saisit le but primordial : la
communion et le progrès de la société humaine (cf. P. Egidio Viganò, ACG
302, « La Communication Sociale nous interpelle »).
Nous sommes dans une phase transitoire, nous traversons une période de
profonde révolution technologique et culturelle ; les informations et notre
façon de les utiliser se numérisent. Tout advient en réseau et les jeunes
générations (les « enfants du numérique », les « cyberkids », la « click
generation ») ont acquis une haute capacité d’accès à la technologie et en
usent avec une haute compétence.
162

17.3 Page 163

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
La technologie est pour les jeunes un outil libératoire et de responsabilisation
(empowerment) mais pose une question au plan de l’éducation : l’approche
de la technologie est un pas important dans le parcours de croissance et
d’affirmation de sa propre identité. Les médias influent sur la maturation
de la personnalité des jeunes, sur leur choix des valeurs fondamentales,
sur leur manière de se comporter vis-à-vis de Dieu et de l’homme. Ils nous
invitent à réfléchir sur ce qui est esthétiquement et moralement le meilleur
dans la formation des jeunes et sur leur incidence dans leur éducation.
La Communication Sociale dans le PEPS est au service de l’évangélisation
La promotion de la communication advient aussi en œuvrant avec des projets
axés sur des processus de communication insérés dans le PEPS. On évite de
fixer son attention seulement sur des activités et œuvres isolées. Dans les
projets éducatifs et pastoraux et sur les plans de communication, doivent être
présentes certaines lignes opérationnelles d’intervention dans ce secteur :
◗ La formation à l’utilisation critique et éducative des
moyens de la Communication Sociale (cf. CG 24, n° 129) et
des nouvelles technologies. Que les éducateurs et les jeunes
comprennent les changements en actes, le fonctionnement
des moyens de communication et les ingéniosités culturelles.
Sens critique, mentalité de stratégie, capacité d’autorégulation,
utilisation sûre et effi cace, sens de la limite et du respect,
sens civique, autonomie et capacité de problem solving (de
résoudre les problèmes) ne font pas nécessairement partie de
l’« équipement » d’un adolescent ou d’un jeune du seul fait qu’il
soit né et qu’il ait grandi entre écran et clavier et qu’il en ait fait
usage. Il faut une compétence sérieuse pour utiliser les moyens
de communication dans le « continent numérique » : clarté
des objectifs à proposer pour une valorisation de la créativité ;
acquisition d’une attitude émancipée et critique envers leurs
messages pour une prise de conscience de leur infl uence,
pour pouvoir s’exprimer avec en en dominant les langages et
les technologies. Le sens de la communication médiatique
renvoie directement à ce que les moyens expriment à travers des
paroles et des images, au « pourquoi » nous les utilisons et aux
buts poursuivis par émetteurs et récepteurs impliqués dans le
processus communicatif. Il y a donc nécessité d’une élaboration
critique des éléments conceptuels des signes que les moyens
eux-mêmes emploient.
163

17.4 Page 164

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ L’implication dans la production de messages et contenus
spécifiquement destinés aux jeunes, en utilisant tous les moyens
à notre disposition. Faire communication sociale est de plus en plus
une présence éducative, formatrice de mentalité et créatrice de
culture. Le défi pour l’avenir sera d’éduquer aux nouveaux médias
mais aussi d’accomplir une action éducative et pastorale par le
biais des nouveaux médias surtout face aux nouvelles générations.
Son efficacité incisive et sa présence toujours plus massive font
de la communication sociale une véritable et authentique école
alternative pour de très larges couches de la population mondiale,
spécialement jeunes et populaires (cf. CG 21, n° 48). Le rapport entre
communication sociale et évangélisation, ou plus concrètement si
l’on veut, entre l’utilisation des langages et des « médias » de la
communication sociale pour l’Évangile et notre style apostolique
d’« évangéliser en éduquant », pèse profondément sur l’activité
salésienne. Il ne s’agit pas seulement d’éduquer aux « médias »,
c’est-à-dire à la lecture critique de leurs messages mais également
d’évangéliser avec les « médias ». S’ouvre ainsi un vaste champ
d’initiatives pour nos activités didactiques, éducatives et culturelles,
pour l’animation chrétienne des groupes de jeunes, pour la
catéchèse, pour la prière.
◗ La valorisation de la Communication Sociale comme nouvel espace
d’agrégation des jeunes (cf. CG 25, n°47). Les technologies de
la communication changent le sens d’appartenance et le mode
d’agrégation en tant qu’ils créent plus de communautés où sont
insérés les usagers, avec des dispositifs de plus en plus reliés à la vie
des jeunes. Ce qui est proposé et requis, c’est d’écouter, reconnaître,
être avec et faire avec, dans une réalité qui met l’accent sur la
possibilité d’expériences (fussent-elles nouvelles ou différentes) qui
provoquent la confiance réciproque comme antidote au caractère
improvisé de la consommation. Ces nouveaux espaces, tels les social
network (réseaux sociaux), s’intéressent aux histoires de la vie des
jeunes en les présentant dans des récits personnels et dans des
réélaborations des vécus, avec la possibilité de les aider à s’orienter
et à choisir.
◗ La promotion et l’appréciation de toutes les formes et
expressions de communication (cf. CG 24, n°129), comme la
musique, le théâtre, le cinéma, la télévision, la photo, la bande
dessinée, les multimédias et autres expressions artistiques,
164

17.5 Page 165

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
dans un but éducatif et d’évangélisation clair. Il faut animer ces
réalités de la communication de manière que non seulement
elles offrent des espaces toujours plus larges à la libre expression
et à la créativité, mais encore stimulent le goût du beau dans
toutes les expressions (arts visuels, musique, poésie, littérature,
danse, théâtre). Éduquer à la beauté signifie impliquer toute
la sphère de la sensibilité et de l’émotivité, l’imagination et
la créativité, la capacité d’exprimer des sensations et des
sentiments propres et de comprendre l’expression des autres :
on active un enrichissement progressif de son propre patrimoine
expressif et de la zone de l’affectivité. L’éducation à la beauté
comporte aussi la formation à la compréhension et à l’utilisation
des différents langages iconique, musical et poétique.
2 5 LE MOUVEMENT SALÉSIEN DES JEUNES (MSJ)
Les Mouvements sont constitués par ceux qui, dans le grand et unique
« mouvement » de l’Église, vivent leur expérience chrétienne, ecclésiale,
missionnaire… en participant un charisme particulier. Les jeunes du MSJ
vivent leur vocation-mission ecclésiale selon le charisme de Don Bosco. En
effet, depuis 2004, le MSJ fait partie du Répertoire des Associations de
Fidèles (Conseil Pontifical pour les Laïcs).
Le MSJ n’est pas une association mais il est constitué par des jeunes
qui appartiennent à différentes associations ou groupes animés par la
Pastorale Salésienne des Jeunes. N’étant pas une association, il ouvre ses
portes à tout le monde puisque son service s’adresse à l’Église et à tous les
jeunes. Tout cela n’empêche pas, en effet, de témoigner du Christ, d’en
partager la foi en son Mystère avec d’autres jeunes unis par la même foi,
et de l’annoncer avec joie à ceux qui ne l’ont pas encore accueilli. Le MSJ
participe du charisme salésien, il en est l’expression chez les jeunes laïcs.
La pratique associative, la vie des groupes, l’action communautaire des
« Compagnies » ont été une expérience presque spontanée dans la vie
de Don Bosco, y ayant été naturellement amené par son caractère
sociable et porté à l’amitié. Don Bosco, guidé par son intuition de la
mentalité des jeunes, découvre la grande opportunité offerte par les groupes
165

17.6 Page 166

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
et les associations : s’adaptant aux différentes et multiples exigences de ses
garçons, il a créé pour eux des formes associatives multiples.
L’associationnisme juvénile est indispensable dans le projet préventif et populaire
de Don Bosco. C’est le lieu éducatif et pastoral d’une importance absolue pour
que les jeunes soient partie-prenante (= le « protagonisme » des jeunes). Les
groupes et les associations de types variés sont alors « l’œuvre des jeunes »,
même s’ils sont lancés par les éducateurs qui stimulent, par leur action, les
jeunes à en être les chevilles ouvrières ; les jeunes qui en font partie en assument
la responsabilité du fonctionnement, selon leurs capacités et à leur manière.
À travers une pluralité de groupes et d’associations juvéniles, nous voulons
assurer une présence éducative de qualité dans les nouveaux espaces de
socialisation des jeunes et les animer dans une expérience significative de vie
en Église.
A Identité et nature du MSJ
Deux éléments caractérisent l’identité du MSJ : d’une part, la référence à
la Spiritualité Salésienne des Jeunes et à la pédagogie salésienne ;
de l’autre, la relation entre les groupes et les associations pour
coopérer mutuellement dans leur engagement propre de formation selon
la proposition éducative et pastorale salésienne :
◗ Le MSJ unit dans la communion les jeunes des différents groupes,
associations et secteurs animés par la Spiritualité Salésienne des
Jeunes, selon la proposition éducative et évangélisatrice de Don
Bosco : c’est un mouvement de jeunes qui s’inspire de Don Bosco,
conçu non seulement comme « organisation » mais comme
dynamisme ayant un noyau commun de valeurs évangéliques, qui
suscite initiative apostolique et enthousiasme dans la vie. L’identité
du MSJ est donc la Spiritualité Salésienne des Jeunes (voir chapitre
IV), proposition de sainteté dans la vie quotidienne ordinaire. C’est la
sainteté atteinte par Dominique Savio, Laura Vicuña et tant d’autres
de la Famille Salésienne.
◗ Les groupes sont les sujets premiers du MSJ où les jeunes se
rencontrent et s’aident dans leur parcours de croissance. Il est
nécessaire de relier dans un réseau provincial les groupes existants
et ceux qu’il faut mettre en place. La première préoccupation n’est
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17.7 Page 167

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
pas alors le type qui privilégie groupe. Le MSJ les considère tous de
la même manière : les groupes sportifs et les groupes d’expression
artistique ; ceux qui ne sont intéressés que par le fait d’être ensemble
et ceux qui préfèrent les activités pratiques ; les groupes qui déploient
des activités de service et les groupes qui se dédient à la prière et
à la réflexion explicite du message chrétien et ecclésial ; ceux qui
ont comme objectif des centres d’intérêt considérés importants par
les adolescents et ceux qui se limitent aux exigences de la foi ; les
groupes qui se situent confusément entre la communauté chrétienne
et le territoire et les groupes où le sens de l’appartenance à l’Église
est plus fort. Étant communicants entre eux, ils forment comme un
réseau où ils ont tous une connotation éducative. Ce lien entre les
groupes s’actualise dans le partage des valeurs salésiennes et dans
la coordination d’initiatives communes, d’occasions significatives de
dialogue, de confrontation, de formation chrétienne et d’expression
juvénile (cf. CG 23, n°275-277). Il s’agit donc d’un Mouvement de
référence où chaque groupe garde sa spécificité propre, uni aux
autres par de multiples éléments communs.
Le MSJ est un mouvement de jeunes, éducatif et mondial :
de jeunes, parce que les jeunes sont les vrais protagonistes du déve-
loppement éducatif du Mouvement, accompagnés de leurs éducateurs,
dans leur responsabilité propre et au sein de l’unique projet pastoral du
territoire ;
éducatif parce qu’ouvert à tous les jeunes pour les rendre sujets et
protagonistes de leur développement humain et chrétien, dans un élan
missionnaire, ouvert aux plus éloignés, avec une volonté d’avoir du
poids dans le territoire et dans la société civile, de s’insérer dans l’Église
locale et d’y apporter sa contribution ;
mondial parce qu’au-delà des réalités particulières, il s’étend au mon-
de entier dans les différents contextes culturels.
L’horizon du MSJ est donc représenté par tous les jeunes qui évoluent
et vivent dans les différents milieux et secteurs d’animation pastorale
des œuvres salésiennes, à divers niveaux et rythmes d’implication et
d’engagement. Le « cœur » du Mouvement est indubitablement constitué
par les jeunes animateurs, les leaders de jeunes, qui ont intégré avec clarté
et décision la proposition éducative et évangélisatrice salésienne, et font
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17.8 Page 168

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
de leur vie un témoignage pour les autres jeunes. La tâche de l’animation
a été présentée dans ce chapitre (point 2.3. « Dimension de l’expérience
associative »). Les jeunes animateurs du MSJ font l’objet d’une spéciale
attention de la part des SDB, des FMA, des SSCC et des autres membres
adultes de la Famille Salésienne qui les guident et les accompagnent.
B Champs d’action privilégiés du MSJ
Le MSJ oriente l’ensemble de son activité en fonction de la personne des
jeunes en privilégiant les champs d’action suivants :
◗ l’éducation et l’évangélisation, en accompagnant le jeune vers la
plénitude de la vie chrétienne moyennant une ambiance positive
de soutien (des modèles alternatifs concrets de vie chrétienne),
où l’on respire la familiarité et la confiance ;
◗ l’associationnisme et la vie ecclésiale, en stimulant les jeunes à
s’engager dans la vie de l’Église, dans une collaboration active ;
◗ l’engagement apostolique, personnel et communautaire, au
service gratuit des autres et dans une « lecture salésienne » de
la réalité quotidienne selon l’Évangile ;
◗ l’engagement sociopolitique, particulièrement dans les institutions
civiles qui favorisent des initiatives pour les jeunes ;
◗ les processus de communication et de partage (informations,
nouvelles, expériences) et même les rencontres communes aux
différents niveaux, selon les possibilités.
C Fonctionnement et visibilité du MSJ
Même si les réalités sont très différentes, les aspects suivants sont fondamentaux
dans l’animation :
◗ Le MSJ se rend visible à travers les différentes équipes de
coordination locale, provinciale, nationale et des divers continents (à
quelque niveau de développement ou constitution que ce soit) ; à
travers la participation communautaire aux différentes convocations
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17.9 Page 169

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PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN : UN OUTIL OPÉRATIONNEL
ecclésiales d’ordre diocésain, national ou mondial, comme les
Journées Mondiales de la Jeunesse ; à travers une représentation
significative auprès des institutions civiles qui mettent en place des
politiques en faveur des jeunes. Il est important, pour cela, de créer
un réseau d’information et de liaison entre les divers groupes et
associations du MSJ et également entre eux et les autres groupes et
associations dans l’Église et sur le territoire.
◗ À côté des réunions et des activités particulières de chacun des
groupes du MSJ, on reconnaît comme temps forts d’expérience
communautaire de Mouvement les rencontres de jeunes au niveau
provincial, national, international et mondial, les célébrations
liturgiques et les fêtes salésiennes, la formation des animateurs. Les
rencontres de jeunes comptent parmi les éléments qui caractérisent
le MSJ, comme des occasions significatives de communication
entre les groupes et de circulation des messages et des valeurs de la
Spiritualité Salésienne des Jeunes.
◗ Bien qu’à différents niveaux, et chacun selon sa spécificité, les
membres du MSJ s’identifient particulièrement aux figures de Don
Bosco et de Mère Mazzarello. Il est donc nécessaire d’envisager
une formation salésienne à proposer aux différents groupes et
associations, comme point de référence pour leur plan de formation,
dans la perspective de la Famille Salésienne.
◗ La Province, en lien avec les autres formes de présence de la Famille
Salésienne organisée sur le territoire, doit avoir le souci que le
Mouvement soit pris en considération dans le contexte du PEPS où
le Délégué à la Pastorale des Jeunes et son équipe soient reconnus
« promoteur » de l’ensemble du MSJ en tant qu’expression juvénile
de l’action pastorale de la Province elle-même.
169

17.10 Page 170

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VII VIII

18 Pages 171-180

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18.1 Page 171

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PARTIE
TROISIÈME
La réalisation de la Pastorale Salésienne des Jeunes nécessite
une grande variété d’éléments : des personnes, des structures,
des activités, des ressources matérielles et des programmes qui
doivent s’orienter adéquatement selon les objectifs, les contenus et
les stratégies du Projet Éducatif et Pastoral. Il s’agit, au terme du
présent document, d’essayer de mettre au point la façon concrète
de structurer et d’organiser les différents éléments d’une pratique
éducative et pastorale, pour en assurer l’identité, la cohérence entre
les objectifs du projet et l’organisation. Cette troisième partie est le
« modèle opérationnel ».

18.2 Page 172

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
172

18.3 Page 173

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
ACTIVITÉS ET ŒUVRES
DE LA PASTORALE
SALÉSIENNE DES JEUNES
CHAPITRE
VII
p«oCu’reaqstiucmehvoooiiusqisus.ip..voortuiesz
du fruit»
(Jn 15, 16)

18.4 Page 174

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Nous réalisons notre mission principalement par
des activités et des œuvres où il nous est possible de
promouvoir l’éducation humaine et chrétienne des
jeunes, comme l’oratoire et le centre de jeunes, l’école et
les centres professionnels, les foyers et les maisons pour
jeunes en difficulté. Dans les paroisses et les résidences
missionnaires, nous contribuons à la diffusion de
l’Évangile et à la promotion du peuple, en collaborant
à la pastorale de l’Église particulière avec les richesses
d’une vocation spécifique. Nous offrons notre service
pédagogique et catéchétique dans le secteur des jeunes
au moyen de centres spécialisés. Dans les maisons de
retraites spirituelles, nous travaillons à la formation
chrétienne des groupes, spécialement des groupes de
jeunes. De plus, nous nous adonnons à toute œuvre qui
a pour but le salut de la jeunesse. »
(C 42)
Au soir de ce jour je portais les yeux sur cette bande
d’enfants qui gambadaient, considérant l’abondante
moisson qui se préparait pour mon ministère sacré.
Mais j’en étais le seul ouvrier, les forces épuisées, la
santé ébranlée, ne sachant où dorénavant je pourrais
réunir mes garçons. J’en ressentis une vive émotion.
Je m’éloignai un peu et fis quelques pas, solitaire. Pour
la première fois peut-être je me sentais ému jusqu’aux
larmes. Allant et venant, je levai les yeux vers le ciel et
m’écriai : « Mon Dieu, pourquoi ne me montrez-vous
pas nettement l’endroit où vous voulez que je recueille
ces enfants ? Oh, faites-le-moi connaître et dites-moi ce
que je dois faire.»»
(Memorie dell’Oratorio [Souvenirs Autobiographiques], deuxième décennie 1835-1845, n°23)
174

18.5 Page 175

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
On propose quelques réflexions sur les
caractéristiques les plus importantes des œuvres et des
services où l’on réalise la Pastorale Salésienne des Jeunes
exprimée dans le Projet Éducatif et Pastoral. On présente
d’abord les œuvres et les structures les plus organisées et
les plus traditionnelles : l’Oratoire-Centre de Jeunes, l’Éco-
le et le Centre de Formation Professionnelle, la présence
Salésienne dans l’Éducation Supérieure, la paroisse et le
sanctuaire confiés aux Salésiens, et les œuvres et les ser-
vices sociaux pour jeunes à risques. Ensuite, les autres
œuvres et services par lesquels on tente d’aller à la rencon-
tre des jeunes et répondre aux nouveaux défis qu’ils nous
présentent. Beaucoup de ces nouvelles présences éducati-
ves et pastorales parmi les jeunes peuvent aussi être réa-
lisées dans les œuvres traditionnelles et constituent un si-
gne de leur force de renouvellement et de qualité pastorale.
175

18.6 Page 176

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 Une pastorale organique :
unité dans la diversité
Dans la pastorale des jeunes, les différentes activités et les différentes
interventions sont réalisées avec un but unique et identique : la
promotion intégrale des jeunes et de leur monde, en dépassant une
pastorale sectorielle et fragmentée. Cet objectif rejoint la communion
opérationnelle autour des grands buts, des critères d’action et des
choix préférentiels des facteurs qui interviennent dans l’action
pastorale, pour créer entre eux liaison et interrelation.
Une telle convergence est requise : par le sujet, le jeune, auquel s’adressent
les différentes propositions, par la Communauté Éducative et Pastorale qui
doit partager les objectifs et les lignes opérationnelles, et par la nécessité
d’une complémentarité entre les différentes interventions, expériences et
modèles pastoraux.
Ce caractère organique de la Pastorale Salésienne des Jeunes se réalise à
travers :
◗ le Projet Éducatif et Pastoral Salésien qui, à différents
niveaux, défi nit les critères, les objectifs et les processus qui
orientent et favorisent, dans la Communauté Éducative et
Pastorale, la convergence et la communion opérationnelle
parmi les multiples activités, les interventions et les personnes ;
◗ une organisation de l’animation et du gouvernement
pastoral de la Province et des œuvres qui garantisse la
communication et la coordination de tous les aspects de la vie
salésienne autour des objectifs d’éducation et d’évangélisation
des jeunes (cf. CG 23, n°240-242).
176

18.7 Page 177

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 Les différents milieux et
activités
Nous utilisons le terme milieux pour indiquer les structures éducatives et
pastorales dans lesquelles se déroule la mission salésienne selon une proposition
éducative et pastorale spécifique (voir Glossaire). Chacun d’eux crée une
atmosphère et réalise un type de rapport spécifique au sein de la Communauté
Éducative et Pastorale. Une œuvre salésienne peut comprendre plusieurs milieux
qui se complètent mutuellement pour mieux exprimer la mission salésienne.
2 1 L’ORATOIRE-CENTRE DE JEUNES
2 1 1 L’originalité de l’Oratoire-Centre de jeunes salésien
L’Oratoire de saint François de Sales au Valdocco fut la première
œuvre stable qui donna naissance à toutes les autres. L’ambiance
éducative réalisée à l’Oratoire fut la réponse pastorale de Don Bosco aux
nécessités des adolescents et des jeunes les plus nécessiteux de la ville
de Turin. À la plupart d’entre eux, en même temps que le catéchisme, il
offrait des loisirs sains, une instruction élémentaire et des compétences de
travail pour la vie. Don Bosco sut assurer une formation et un engagement
chrétien aux jeunes qui représentaient des défis éducatifs les plus urgents.
L’empreinte personnelle de Don Bosco donna forme à l’Oratoire et sa
pratique devint le modèle préventif appliqué à travers les années :
◗ d’une leçon de catéchisme vers la présence-participation dans la
vie du jeune, en tenant compte de ses besoins, de ses problèmes
et de ses potentialités ;
◗ d’un oratoire des jours fériés à « temps partiel » vers une maison
à « temps plein » qui se prolonge au cours de la semaine avec des
contacts personnels et des activités complémentaires ;
◗ d’un enseignement de contenus catéchétiques vers un programme
éducatif et pastoral intégral, le Système Préventif ;
177

18.8 Page 178

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ de quelques services pensés pour les jeunes vers une présence
familière des éducateurs au milieu des jeunes, dans les activités
ludiques et dans les propositions religieuses ;
◗ d’une institution se référant aux adultes vers une communauté
de vie avec les jeunes, de participation des jeunes, de convivialité
ouverte à tous ;
◗ du primat du programme vers celui de la personne et des relations
interpersonnelles ;
◗ d’une paroisse centrée sur le culte et la dévotion vers l’élan
missionnaire d’une communauté de jeunes qui s’ouvre aux jeunes
qui ne la connaissent pas et n’y trouvent aucune référence.
Ce dynamisme propre au Système Préventif suscitait, chez les jeunes, le désir
de croître et de mûrir, en passant des exigences immédiates des loisirs ou de
l’enseignement à des engagements plus systématiques et profonds dans la
formation humaine et chrétienne ; et, impliqués dans les activités, ils apprenaient
à prendre leur place dans les activités ; les jeunes apprenaient à être des acteurs
et des animateurs d’un milieu éducatif au service des autres copains.
L’Oratoire de Don Bosco est à l’origine de toute l’œuvre salésienne et il en
constitue le prototype. Avec cette inspiration se développent tous les différents
projets et les services évangélisateurs de la mission salésienne (cf. C 40).
Le développement historique et l’étendue de l’œuvre de Don Bosco n’ont
pas modifi é les principes inspirateurs ni les caractéristiques de l’Oratoire
salésien. Cependant, les nouvelles situations socio-éducatives et les
phénomènes qui ont marqué la condition des jeunes, requièrent sa
mise à jour. Elle est née d’une nouvelle conception du temps libre, une
réalité toujours plus valorisée dans nos sociétés comme l’espace ouvert à
tout type d’expérience sociale, culturelle, sportive, où se développent les
relations sociales et les capacités personnelles. De nouveaux lieux et des
organismes éducatifs ont vu le jour et font place à l’initiative des jeunes.
Dans une situation où le temps libre des jeunes est saturé par tant d’activités
gérées de plus en plus souvent par des institutions civiles ayant des
ressources considérables, l’Oratoire accueille les demandes d’activités en
prêtant attention au coeur « oratorien », à son style, à sa qualité, convaincu
que, dans le temps et avec la collaboration des familles, nos propositions
178

18.9 Page 179

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
éducatives sont gagnantes. Les Oratoires salésiens ont su s’adapter aux
nouvelles situations, avec des modalités diverses, en assumant même des
noms différents. Dans certains contextes, par « Oratoire » on entend un
programme, quotidien ou aux jours fériés, destiné spécialement aux jeunes
(enfants et préadolescents), ouvert à un public vaste, avec des méthodes
d’approche qui favorisent, dans leur milieu, différentes formes de loisir
et de rencontre religieuse. Par « Centre de Jeunes », on entend une
structure destinée surtout aux adolescents et aux jeunes, ouverte à tous,
avec diverses propositions d’épanouissement intégral, avec prédominance
de la méthodologie de groupe, pour un engagement humain et chrétien.
Par « Oratoire-Centre de jeunes » on entend la réalité « oratorienne »
ouverte aussi à l’engagement pour les jeunes les plus mûrs (Cf. C 28 ; R 5,
7, 11-12, 24 ; CG 21, n°122).
Beaucoup d’œuvres de la Congrégation sont actuellement des Oratoires-
Centres de Jeunes qui proposent divers projets éducatifs, avec un large
éventail de destinataires, capables d’intéresser et d’impliquer les jeunes.
Ils présentent de multiples formes et caractéristiques, en fonction
des différents domaines géographiques, religieux et culturels. Il
existe, par exemple, des oratoires en soirée, des présences itinérantes pour
jeunes à risque, des oratoires de zone ou de quartier reliés entre eux en
réseau, des oratoires qui offrent aux jeunes inoccupés et en marge du
système scolaire la possibilité d’acquérir une formation de base ou de se
préparer à un métier ; certains cherchent même à récupérer les jeunes en
situations de grave risque social.
2 1 2 La Communauté Éducative et Pastorale de l’Oratoire-Centre de
Jeunes
A L’importance de la CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes
Dans chaque endroit, l’Oratoire-Centre de Jeunes est organisé en CEP
composée de jeunes, d’animateurs, de familles, de collaborateurs et de la
communauté salésienne. Tous se sentent appelés à une participation
active et coresponsable, selon les fonctions propres de chacun. Comme
Don Bosco avec ses jeunes et avec ses collaborateurs au Valdocco, on veut
faire de chaque Oratoire-Centre de Jeunes une véritable maison avec des
espaces concrets et bien définis dans une ambiance de famille, avec un PEPS
partagé et un accompagnement adéquat des groupes et des personnes.
179

18.10 Page 180

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’Oratoire-Centre de Jeunes est un milieu de vaste accueil, ouvert à une
grande variété d’enfants, d’adolescents et de jeunes, surtout aux plus
nécessiteux, et avec une influence dans une vaste zone sociale. En même
temps, il s’agit d’un espace éducatif et pastoral spécialement adapté à
l’accueil et à l’attention personnelle, au-delà de relations purement
fonctionnelles. L’éducateur salésien, déjà lors des premières rencontres, sait
entreprendre le dialogue avec les jeunes pour les motiver et les impliquer
toujours plus, en les rendant coresponsables graduellement dans les
activités et dans les processus des groupes auxquels ils participent. Comme
au temps de Don Bosco, l’implication des jeunes est caractéristique dans la
CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes salésien
La CEP dans l’Oratoire-Centre de Jeunes vit la réalité des jeunes, fait siennes
leurs inquiétudes, leurs problèmes et attentes, et ouvre des espaces pour
vivre et s’engager dans leur monde. Avec sa gestion fl exible et créatrice
elle est en mesure de s’adapter à la diversité et à la spontanéité typique
d’une éducation « oratorienne ». Elle est certainement une présence
éducative et pastorale de référence significative dans le monde des jeunes.
B Les sujets de la CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes
Les jeunes constituent le centre de la vie de la CEP de l’Oratoire-
Centre Salésien de Jeunes, de ses choix et de ses propositions. Ceci
signifi e que les jeunes se sentent aptes à juger et décider des questions
qui les concernent et dont ils sont capables; qu’ils sont conscients des
opportunités qu’on leur offre avec cette possibilité et qu’ils ont accès aux
moyens nécessaires ; qu’ils s’impliquent dans l’organisation de l’Oratoire-
Centre de Jeunes, en accord avec le projet éducatif et en respectant les
niveaux de décision des différents organes.
La CEP de l’Oratoire-Centre Salésien de Jeunes est en constante
construction et nécessite des personnes qui animent son projet, en phase
avec les initiatives éducatives. Les animateurs jeunes, empreints du style
et du charisme salésien, assument la proposition éducative de l’Oratoire-
Centre de Jeunes et ils en animent activement la réalisation.
L’animateur est un éducateur qui chemine avec les jeunes, qui découvre avec
eux, qui se laisse questionner par eux et sait proposer, avec enthousiasme et
fermeté de nouveaux moyens de maturation personnelle : il a fait l’expérience
du processus éducatif qu’il anime, en répondant à une vocation et à un projet
180

19 Pages 181-190

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19.1 Page 181

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
de vie qui le fait grandir en tant que personne. Il est conscient d’être, aussi
bien au sein qu’en dehors de l’Oratoire-Centre de Jeunes, un animateur et,
par conséquent, un éducateur qui vit les valeurs qu’il propose. Les animateurs
sont conscients que la vie de l’Oratoire-Centre de Jeunes dépend en grande
partie d’eux : par leur fonction de dirigeants et d’organisateurs et par le fait
qu’ils sont appelés à dynamiser la vie de l’oratoire. Ils doivent donc faire l’objet
d’une attention spéciale, d’un accompagnement et de soin de la part des
responsables de l’Oratoire-Centre de Jeunes.
Le service d’animation se développe dans le style du volontariat et de la
gratuité ; selon les circonstances de la zone ou des différentes structures,
on peut même professionnaliser les rôles pour le bon fonctionnement de
l’Oratoire-Centre de Jeunes et pour une meilleure attention aux jeunes.
L’Oratoire-Centre de Jeunes et son projet n’ont pas seulement les jeunes comme
destinataires, mais aussi les salésiens : acteurs et, en même temps, destinataires
de l’offre pastorale. Pour cette raison, tous les Salésiens de la maison, et pas
seulement ceux qui en ont la charge, ont une fonction spécifique d’animation
de l’Oratoire-Centre de Jeunes. Ceci met les Salésiens à même d’établir, avec les
jeunes, la même relation que Don Bosco, par le témoignage de la communion
fraternelle et de l’ouverture cordiale. La communauté religieuse offre, en outre,
des expériences de foi et de prière à partager avec eux ; des initiatives pour vivre
ensemble des processus de formation permanente, la participation active dans
l’élaboration, dans le développement et dans l’évaluation périodique du PEPS
local. La référence au PEPS provincial sera toujours assurée aux présences et aux
œuvres « oratoriennes » gérées entièrement par les laïcs.
Les processus d’orientation de la coresponsabilité des adultes sont
typiques de la pastorale « oratorienne ». Ils partagent avec les jeunes le
climat d’amitié, la proposition éducative de vie et l’expérience de famille
et de communauté. Leur présence constante est un élément de stabilité
et de maturité importante dans la vie changeante de l’Oratoire-Centre
de Jeunes. Parmi les adultes, se détachent ceux qui ont des fonctions
particulières d’animation : ce peut être les parents et les représentants
de la famille ou les membres de la Famille Salésienne.
2 1 3 La proposition éducative et pastorale de l’Oratoire-Centre de Jeunes
La proposition de l’Oratoire-Centre de Jeunes se réalise à travers des
itinéraires, en fonction des intérêts des jeunes. Chaque jeune, en choisissant
181

19.2 Page 182

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
parmi les différentes possibilités de participation qui s’offrent, peut prendre
le chemin le plus adéquat à sa condition et à son niveau de maturité.
Il faut faire attention au risque, toujours plus présent, de centrer la dynamique
de l’Oratoire-Centre de Jeunes presqu’exclusivement sur les activités ludiques-
récréatives-culturelles propres à la pastorale éducative salésienne. Une
réflexion est requise pour repenser l’identité de l’Oratoire-Centre de
Jeunes et y recréer la méthodologie éducative et pastorale originale.
A Un processus d’évangélisation
La proposition de l’Oratoire-Centre de Jeunes est destinée à la
personne du jeune, avec une vision chrétienne de la vie à laquelle il
tend. Notre proposition est une proposition chrétienne d’éducation, dont le
noyau est la Spiritualité Salésienne des Jeunes.
Notre foi en Jésus Christ nous ouvre à une vision chrétienne de la vie, nous
montre la forme de vie qui doit animer l’Oratoire-Centre de Jeunes. Dans
le Centre, les jeunes pourront découvrir graduellement un milieu riche en
valeurs évangéliques qui les guide dans l’expérience de la foi au sein de la vie
ordinaire de tous les jours. On offre des itinéraires diversifiés selon l’âge du
destinataire, des parcours progressifs d’éducation et de personnalisation de
la foi, des célébrations joyeuses de la foi et des sacrements, une éducation
à l’engagement chrétien dans son propre milieu selon sa vocation, et le
mûrissement de son projet de vie dans l’Église et dans la société.
L’Oratoire-Centre de Jeunes est une œuvre de médiation, de « frontière »
entre l’Église, la société urbaine et les couches populaires de jeunes,
qui assure la recherche et le contact avec les jeunes. En tant que travail de
frontière entre le champ religieux et le champ civil, entre le monde séculier et
le monde ecclésial, il offre des réponses éducatives et évangéliques aux défis
et aux phénomènes émergents, en particulier ceux qui concernent les jeunes
défavorisés. Il est un milieu salésien d’association de jeunes avec une identité
chrétienne, dans lequel les espaces sont ouverts à tous ceux qui veulent y entrer.
L’Oratoire-Centre de Jeunes est un lieu privilégié pour les animateurs.
Ils y vivent la foi personnellement et communautairement, avec des attitudes
d’ouverture au service des plus nécessiteux. Cette même opportunité est donnée
aussi aux enfants et aux jeunes: par leur exemple et par leur témoignage, ils
interpellent les familles et les jeunes éloignés de la vie de l’Église.
182

19.3 Page 183

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
B Une éducation dans le style salésien
Dans l’action éducative des Oratoires-Centres Salésiens de Jeunes, la
référence constante à l’Oratoire du Valdocco nous rappelle la profonde
unité de notre proposition, en même temps éducative et
évangélisatrice, et nous pousse à vivre les attitudes fondatrices qui leur
donnent vie : la sensibilité éducative et la visée évangélisatrice.
Le critère préventif favorise les expériences positives, il motive et cherche à
répondre aux aspirations et aux intérêts les plus profonds des jeunes. On
souligne donc les éléments suivants:
◗ l’ouverture de l’Oratoire-Centre de Jeunes à tous les jeunes,
spécialement aux plus pauvres et aux jeunes à risque, qui ne
réussissent pas toujours à s’intégrer dans d’autres structures et
dans d’autres propositions éducatives ;
◗ l’accompagnement des forces personnelles les plus profondes
de chacun : la raison, l’affection et la recherche de Dieu ;
◗ le climat de gaieté et de fête, qui favorise l’optimisme et la vision
positive de la vie ;
◗ l’animation comme option éducative, qui se concrétise dans
la présence active des éducateurs parmi les jeunes, dans
l’ouverture à tous et à chaque jeune en particulier, dans la
force libératrice de l’amour éducatif, dans la confiance en la
personne et les forces positives et de bien qu’elle renferme en
elle-même ;
◗ la créativité et l’esprit d’innovation, qui refusent la routine,
l’indifférence ou le conformisme ;
◗ le sens du devoir et de la responsabilité dans les formes
concrètes de l’engagement personnel et au service des
autres. L’Oratoire-Centre de Jeunes cherche de nouvelles
méthodes pastorales pour répondre aux nécessités les plus
immédiates de la grande masse des jeunes, sans oublier les
propositions les plus engageantes et exigeantes à faire aux
jeunes disponibles pour un parcours formatif de plus grande
profondeur.
183

19.4 Page 184

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Dans le domaine éducatif de l’organisation associative, l’expérience
singulière de la pédagogie pastorale de Don Bosco s’est consolidée. Elle offre
donc une proposition vaste et structurée de groupes et d’associations
en fonction des intérêts des jeunes autour desquels ils s’organisent
: groupes spontanés, dans lesquels prévalent les leaders naturels et les
intérêts immédiats ; groupes proposés, avec des itinéraires formatifs
spécifi ques selon les divers milieux sportifs, culturels, sociopolitiques,
écologiques, de communication sociale, d’approfondissement religieux,
de sensibilisation missionnaire, d’animation interne, de volontariat.
C Une éducation qui s’insère dans la société pour
la transformer
La CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes est insérée et ouverte à l’Église
locale et au terrain : elle est une cellule vivante de la société et de
l’Église, une communauté de foi et de vie. À travers notre travail éducatif
continu et l’implication des jeunes dans ces processus, nous collaborons
principalement au renouvellement de la société, des contextes les plus
proches, jusqu’aux milieux les plus larges et aux structures.
Par conséquent, dans l’action éducative nous soignons :
◗ la sensibilité pour tout ce qui nous entoure et le dépassement
de la passivité conformiste et de l’indifférence ;
◗ la capacité d’analyser la réalité et réveiller des attitudes de service
et de solidarité, en mettant en œuvre des initiatives qui aident à
connaître les milieux du mal-être des jeunes dans la zone ;
◗ la valorisation de la famille et la contribution que les jeunes
peuvent lui offrir ;
◗ les moments de « portes ouvertes » et la disponibilité des locaux
pour les activités du terrain, en accord avec le but du Centre ;
◗ la participation toujours plus importante à la vie du quartier,
de la ville ou de la région, par un engagement actif et critique
des situations sociales que nous vivons. Dans ses relations sur le
terrain, la communauté oratorienne sait aussi dialoguer avec les
institutions pour un travail en réseau.
184

19.5 Page 185

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Les Oratoires-Centres de Jeunes étant une présence de l’Église, il
est requis qu’ils soient insérés en coresponsabilité dans les différentes
structures de participation (Conseil Pastoral de la paroisse et/ou de la
zone) et perfectionnent le PEPS en convergence et dialogue avec les lignes
de la pastorale diocésaine. Puisque l’Oratoire-Centre Salésien de Jeunes
est une présence pastorale dans le monde des jeunes, ses programmes
éducatifs et pastoraux sont particulièrement significatifs : ils rapprochent
l’Église des jeunes et favorisent leur évangélisation dans une pastorale
d’ensemble (voir le présent chapitre VII, n.2.4.4/b).
D Une expérience pour la maturation de la vocation
Dans la merveilleuse entreprise de formation de la personne entrent
en jeu certains mécanismes que la pédagogie de l’accompagnement
éducatif dans l’Oratoire-Centre de Jeunes doit favoriser. Le PEP local de
l’Oratoire-Centre de Jeunes prévoit le service d’accompagnement
pour tous les jeunes. Avec la direction spirituelle, la pratique soignée de
la prière, la pédagogie du projet personnel de vie, mûrit graduellement
le discernement pour des choix responsables : des engagements stables
en faveur d’autres, la mission de parents, l’exercice consciencieux de la
profession, d’autres ministères et services apostoliques dans l’Église. Sous
cet aspect, l’accompagnement des ex-oratoriens est important, pour leur
introduction responsable dans la vie sociale et ecclésiale.
Dans l’Oratoire-Centre de Jeunes, on favorise la culture de la vocation
dans toutes les expériences de volontariat social : activités de vacances
(dans le cadre « patro » par exemple), camps-mission, activités didactiques
pour les enfants et les adolescents, soutien solidaire à la communauté de
quartier, initiatives dans un but écologique, et autres.
2 1 4 L’animation pastorale organique de l’Oratoire-Centre de Jeunes
A Principaux aspects de la proposition
1 L’Oratoire Salésien-Centre de Jeunes est une maison ouverte aux
adolescents et aux jeunes du quartier et de la zone : un lieu physique
de référence. Le milieu éducatif est le résultat d’une série de rencontres
signifi catives, d’histoires et de noms, de qualité de rapports humains.
185

19.6 Page 186

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
« Le milieu oratorien » n’est donc pas créé seulement pour tenir les
portes ouvertes et pour que les jeunes aient tout à disposition. La valeur
de la proposition éducative de l’Oratoire Salésien-Centre de Jeunes est
l’accompagnement de la personne, sujet de processus de croissance et
objet des actions éducatives et pastorales.
2 l’assistance salésienne est la proximité réelle, affective et effective
des éducateurs auprès des jeunes, même à l’extérieur du domaine
physique de l’Oratoire-Centre de Jeunes, dans leurs milieux de vie :
c’est le style salésien d’encouragement et d’intervention pédagogique
dans les processus de la mission. La présence active et animatrice des
Salésiens et des éducateurs laïcs parmi les jeunes est une excellente
forme de communication éducative et évangélisatrice (CG 24, n° 131).
3 la pluralité de propositions, d’activités et d’expériences qui
caractérise la pastorale oratorienne salésienne demande une animation
coordonnée et convergente, dont quelques critères fondamentaux
sont conçus pour la promotion de différents groupes d’activités et
de formation selon l’âge et les intérêts, et pour le regroupement des
jeunes comme partie intégrante du Mouvement Salésien des Jeunes.
La proposition oratorienne est multiple et diversifi ée (sportive,
récréative, culturelle, sociale, écologique) en référence aux aspects les
plus signifi catifs de la vitalité et du processus de développement des
jeunes. Parmi les activités particulières de l’Oratoire-Centre de Jeunes,
il y a le jeu et le sport, aussi bien spontané qu’organisé ; tout ce qui
concerne la culture, la musique, le théâtre et la communication sociale
dans ses différentes expressions ; les promenades et le tourisme des
jeunes, les camps, les excursions, les activités solidaires et missionnaires.
Il est important d’impliquer la participation des jeunes dans la
planification, la réalisation et la révision des activités à travers les divers
groupes et les comités. Il est bon que toutes les activités soient bien
articulées et coordonnées, de façon que les possibilités éducatives
intrinsèques des jeunes puissent se développer. Quand cela se présente,
cela doit correspondre aux objectifs formatifs prévus dans le PEPS de
l’Oratoire-Centre de Jeunes.
Il est nécessaire de coordonner les temps, les moyens et les modalités
éducatives de l’Oratoire-Centre de Jeunes avec ceux des autres entités
de la maison/présence salésienne.
186

19.7 Page 187

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
4 la qualité de la formation systématique demande d’affecter des
efforts continus en vue de la qualité éducative, chrétienne et salésienne
des personnes et des ressources. C’est seulement à ces conditions que
les jeunes animateurs seront en mesure d’assumer leur responsabilité.
Les programmes des écoles pour animateurs, des camps, des cours,
des retraites, des rencontres et des autres activités de formation sur
des thèmes éducatifs, culturels ou salésiens signifi catifs doivent aussi
valoriser les expériences de la vie quotidienne.
B Les structures de participation et de responsabilité
Tous sont coresponsables dans l’animation, mais quelques fonctions
particulières sont à mettre en évidence.
L’animation locale
Le coordinateur local de l’Oratoire-Centre de Jeunes ne devra pas
minimiser la participation et la coresponsabilité des autres membres
du Centre, mais plutôt les stimuler, en leur ouvrant des canaux de
développement. C’est un Salésien ou un laïc ayant vocation à travailler
parmi les jeunes, avec sympathie et compétence ; avec un esprit
apostolique, une capacité de rapports directs et profonds avec les
collaborateurs, de présence stimulante parmi les jeunes ; avec une créativité
et une détermination pour renouveler des propositions et communiquer
de l’enthousiasme ; avec le souci de l’unité de l’équipe dans l’action et de
sa croissance dans la foi.
En accord avec la communauté salésienne, il promeut le PEPS élaboré,
réalisé et évalué avec la CEP ; il coordonne l’action des éducateurs qui
travaillent dans l’Oratoire-Centre de Jeunes, les divers groupes et les
commissions ; il soutient les liens et la collaboration avec les autres forces à
l’œuvre sur le territoire et dans l’Église locale pour le monde des jeunes et
il garantit l’insertion de l’Oratoire-Centre de Jeunes dans la communauté
chrétienne paroissiale.
La fonction du groupe des animateurs, partie intégrante de la CEP, est
d’être une référence, pour les jeunes, dans leur vie. Les éducateurs de
l’Oratoire-Centre de Jeunes sont les animateurs du groupe, les entraîneurs
sportifs, les éducateurs des travaux artistiques. Ils travaillent ensemble et
suivent un processus continu de formation comme éducateurs.
187

19.8 Page 188

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Les fonctions d’animation se coordonnent aussi avec d’autres organismes.
Parmi ceux-ci, le Conseil de l’Oratoire-Centre de Jeunes ou le Conseil de
la CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes est important (cf. CG 24, n°161).
Sa composition et son fonctionnement obéissent à des schémas et à des
critères dynamiques, mais aussi de continuité, en phase avec les orientations
du Provincial et de son Conseil (CG 24, n°171).
Ses principales responsabilités sont d’évaluer et de promouvoir le programmation
pastoral annuel sur la base des principales requêtes de la condition des jeunes
et aux lignes-guides du PEPS local ; de coordonner les diverses propositions
éducatives des associations et des groupes et de veiller à l’harmonisation et
à l’intégration au sein des différentes interventions pastorales ; de favoriser le
mouvement salésien, le partage d’informations et la coordination entre les divers
groupes et les associations ; de maintenir un rapport étroit avec le territoire
et avec tous ceux qui travaillent pour l’éducation des jeunes en favorisant des
interventions et des propositions adaptées aux situations de marginalisation et
de danger. Au sein du Conseil et sous son contrôle, on peut constituer des
commissions avec des tâches particulières pour les secteurs d’activités.
Le Projet de l’Oratoire-Centre de Jeunes doit favoriser des structures de
participation pour les familles. Par conséquent, en fonction des instances
locales de coordination dans le Projet de l’Oratoire-Centre de Jeunes, les
familles des jeunes de l’Oratoire sont aussi coresponsables, en préservant
toujours l’implication des jeunes.
À côté du PEPS, il y a les statuts et/ou règles/règlements de
fonctionnement concret qui sont un élément de l’organisation locale. On
doit y spécifier : de qui dépend l’organisme et la personnalité juridique du
Centre ; la personne nommée responsable du dit organisme ; les organes de
participation et les compétences personnelles et collégiales ; la relation avec les
organes de participation et d’animation de l’œuvre salésienne, avec les familles
et avec les organismes civils et ecclésiaux.
L’animation provinciale/nationale
La Commission provinciale pour l’accompagnement des Oratoires-
Centres de Jeunes participe à l’animation de la Pastorale des Jeunes
dans la Province. Le Coordinateur et les membres de cette Commission
garantissent l’élaboration, la réalisation et l’évaluation du Projet Éducatif
et Pastoral Provincial de l’Oratoire-Centre de Jeunes, en conformité avec
le PEPS provincial.
188

19.9 Page 189

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Pour une animation organique et coordonnée en réseau, il faut une
synergie dans les commissions provinciales des Oratoires-Centres
de Jeunes, les Écoles, les Paroisses, le MSJ, l’Animation des vocations,
l’Animation missionnaire et le Volontariat, la Communication Sociale. La
Commission Provinciale de Formation assure l’accompagnement formatif
des jeunes Salésiens qui, pour leur action apostolique, sont assignés à la
gestion et à l’animation de l’Oratoire-Centre de Jeunes.
Pour l’animation et la coordination de ces milieux de la mission salésienne
provinciale, le Bureau Provincial de Planification et de Développement est
particulièrement important, afin d’assurer la faisabilité du projet, en accord
opérationnel avec la Délégation provinciale pour la Pastorale des Jeunes.
Au plan national, là où il y a deux Commissions Provinciales des
Oratoires-Centres de Jeunes, ou plus, celles-ci doivent se coordonner
entre elles et œuvrer selon un projet partagé et participer à des réseaux
plus étendus. L’action des Oratoires-Centres de Jeunes ne se limite pas aux
quartiers des villes. Le travail en réseau demande une vaste coordination
pour être présent dans les « forums » d’opinion, dans le monde du travail
des jeunes, dans les organisations pour l’enfance et pour les jeunes, qui
ont une infl uence sur les décisions qui concernent les politiques de la
jeunesse (prévention éducative, action sociale, formation et promotion du
volontariat, animation socioculturelle, promotion du temps libre éducatif).
22
L’ÉCOLE ET LE CENTRE DE FORMATION
PROFESSIONNELLE (CFP) SALÉSIENS
2 2 1 L’originalité de l’École et du Centre de Formation
Professionnelle salésiens
La Formation professionnelle et l’École salésienne naissent au Valdocco
pour répondre aux nécessités concrètes de la jeunesse et elles s’insèrent
dans un projet global d’éducation et d’évangélisation des jeunes,
surtout les plus nécessiteux. Animé du désir de garantir la dignité
et l’avenir à ses jeunes, Don Bosco créa des ateliers d’arts et métiers en
aidant, en même temps, les jeunes dans la recherche de travail et en leur
procurant des contrats pour empêcher leur exploitation. Ce service et cette
préparation seront enrichis par la vocation et la présence des Salésiens
Coadjuteurs.
189

19.10 Page 190

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
«Don Bosco lui-même envoya ses fils
aux Universités d’État, pour leur confier
ensuite l’enseignement de matières même
profanes. Il avait le sentiment vif de
l’unité de l’homme, et donc de la nécessité
d’une action éducative intégrale. Il savait
qu’une action pastorale forme en même
temps d’honnêtes citoyens et de bons
chrétiens. Dans ce sens, il voyait dans
l’école un moment providentiel de la
formation. »
(CG20, N° 234)
C’est la matrice de l’actuel CFP que
de se préoccuper de promouvoir
la formation humaine, chrétienne
et professionnelle des jeunes.
Cette proposition répond à des
prédispositions, capacités et
perspectives de beaucoup d’entre
eux qui, au terme de la formation
de base, aspirent à s’insérer
dans le monde du travail. La
formation professionnelle se
révèle être un moyen efficace pour
l’épanouissement humain intégral
et la prévention du malaise de
la jeunesse, pour l’animation
chrétienne des réalités sociales
et le développement du monde
entrepreneurial.
Toujours attentif aux besoins des jeunes, Don Bosco élargit son engagement
en favorisant la naissance des écoles salésiennes. Il pressentait que l’école
était le moyen indispensable pour l’éducation, lieu de rencontre entre
culture et foi. Nous considérons l’école comme une médiation culturelle
privilégiée d’éducation ; une institution déterminante dans la formation
de la personnalité, parce qu’elle transmet une conception du monde, de
l’homme et de l’histoire (cf. L’école catholique, n° 8). Le milieu scolaire
s’est beaucoup développé dans la Congrégation en réponse aux exigences
de ces jeunes, de la société et de l’Église. Il est devenu un mouvement
d’éducateurs solidement reconnu sur le front scolaire.
Il existe même des Centres de formation préprofessionnelle avec une
formule particulière et la réalisation de propositions diversifiées : parcours
d’orientation, d’instruction et de formation, de mise à jour, de reclassement,
d’introduction et de réinsertion dans le monde du travail, de promotion de
l’entreprise sociale. Ils contribuent à la réussite personnelle de chacun et ils
s’adressent à une vaste typologie de destinataires : jeunes en obligation de
formation ; jeunes et adultes à la recherche de travail ; jeunes en situation
de mal-être ou en situation de décrochage scolaire ; émigrés ou apprentis.
Ces parcours prévoient une proposition fortement individualisée pour
rentrer dans le système scolaire et formatif ou bien pour entrer dans le
monde du travail. En effet, cette formation préprofessionnelle comprend
190

20 Pages 191-200

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20.1 Page 191

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
une série d’interventions aptes à conscientiser le sujet au contexte actuel
du travail et à le préparer à affronter au mieux les phases d’accès à la
profession.
Certaines Provinces offrent un service de pensionnat / foyer pour des
garçons qui fréquentent les écoles/CFP. Les pensionnats sont dotés d’une
structure résidentielle qui permet la présence de l’élève tout au long de la
journée, y compris la nuit. C’est un milieu approprié pour l’étude dans un
climat serein de cohabitation. Les garçons sont accompagnés constamment
par une équipe d’éducateurs. La figure de l’éducateur revêt une grande
importance dans les pensionnats: il assiste et conseille les élèves pendant
les heures d’étude et de récréation ; il mange à la cantine avec eux et les
accompagne pendant la journée. Dans certains cas, leur formation humaine
et culturelle est prise en charge avec soin pour fournir un soutien à l’étude
journalière. La journée du pensionnaire s’articule autour du temps d’école,
du temps d’étude et du temps récréatif, sportif et spirituel.
2 2 2 La Communauté Éducative et Pastorale de l’École/CFP
salésiens
A L’importance de la CEP de l’École/CFP salésiens
Dans les décennies à cheval entre la fin du XXème siècle et le début du XXIème,
on a cherché à passer d’un modèle éducatif institutionnel à un modèle
éducatif communautaire, d’une attitude de délégation éducative à quelques
personnes qui y sont spécialement consacrées (religieux, professeurs), à
un engagement de participation active de tous ceux qui sont impliqués
dans le fait éducatif. La CEP est le nouveau sujet de la responsabilité
éducative et des milieux éducatifs. Dans les écoles et les CFP salésiens
la convergence des intentions et des convictions de la part de tous les
membres de la CEP trouve son contrôle dans la réalisation du PEPS.
Nous reconnaissons la valeur fondamentale de la formation professionnelle
et de l’école comme domaines où l’Évangile éclaire la culture et l’interpelle
; on crée ainsi une intégration efficace entre le processus éducatif et le
processus d’évangélisation. Cette intégration constitue une alternative
éducative importante dans l’actuel pluralisme culturel, éthique et religieux
de la société. La réalité sociopolitique et culturelle actuelle, les nouvelles
orientations de renouvellement scolaire dans les différents États, de même
191

20.2 Page 192

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
que la réalité interne des écoles, présentent de nouveaux défis et des
difficultés complexes. Il faut concrétiser des critères et des stratégies
qui, en affrontant cette complexité, orientent la réalisation du PEPS.
B Les sujets de la CEP des Écoles/CFP salésiens
Les élèves sont les premiers acteurs du chemin formatif : ils participent
de façon créative à son élaboration et à sa réalisation dans ses diverses
phases ; ils croissent dans la capacité relationnelle à travers l’exercice de la
participation scolaire et formative. En répondant à la question explicite des
jeunes de recevoir une sérieuse préparation culturelle et professionnelle,
les Écoles/CFP salésiens éveillent en eux la question implicite du sens de
la vie. Les Écoles/CFP entament des cheminements, des activités et des
initiatives qui répondent fondamentalement à une telle préoccupation.
Selon l’expression de Don Bosco, les éducateurs créent, avec les jeunes,
une « famille », une communauté de jeunes où les intérêts et les expériences
des jeunes sont à la base de toute la panoplie éducative. Les éducateurs
non seulement enseignent mais ils « assistent », travaillent, étudient et
prient ensemble avec les élèves. Ce sont des personnes disponibles pour
rester avec les jeunes, capables de prendre en charge leurs problèmes.
« Maîtres en classe et frères dans la cour » (Don Bosco).
Parmi les éducateurs, signalons le personnel enseignant/formateur,
Salésiens et laïcs, insérés pleinement dans l’engagement éducatif et
pastoral, selon le projet salésien et selon leur compétence professionnelle :
◗ Le choix des laïcs est l’expression d’une décision attentive et
réfléchie qui exige équilibre, sérieux et style de vie cohérent : des
laïcs qui assument avec joie l’engagement éducatif, ouverts aux
intérêts pédagogiques de l’école ou des CFP salésiens. Ils ont une
compétence professionnelle, une disponibilité pour la remise à
niveau systématique et participent activement aux rencontres
de programmation et d’évaluation. Leur professionnalisme
éducatif valorise la relation interpersonnelle et se connote
d’une dimension éthique fondamentale en accord avec leur
témoignage personnel, ce qui favorise l’intériorisation des
valeurs de la part des élèves. Les professeurs/formateurs laïcs
apportent leur expérience de vie chrétienne laïque, l’expriment
culturellement et professionnellement dans leurs choix de vie,
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20.3 Page 193

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
de connaissances et d’activités, ainsi que dans les diverses
initiatives de formation parascolaires et extrascolaires.
◗ À leur tour, les professeurs/formateurs religieux témoignent
de leur expérience de personnes consacrées en stimulant
la recherche de façons nouvelles de vivre la culture et la
formation selon une vision chrétienne de la vie, de l’homme et
de l’histoire.
Le personnel auxiliaire/administratif contribue en particulier à l’action
éducative en prenant soin de l’ambiance, du style relationnel et du bon
fonctionnement logistique et organisationnel.
Il incombe particulièrement aux parents, responsables directs de la
croissance des enfants, de dialoguer avec les éducateurs/formateurs ; ils
participent personnellement, à travers les organes collégiaux, à la vie de
l’École/CFP lors des programmations, des évaluations éducatives et des
engagements dans les activités de loisirs.
Le Système Préventif de Don Bosco s’inspire de la famille et se pratique
en relations familiales. Il fait partie de nos écoles et de nos centres de
formation professionnelle, et se présente aux parents comme un modèle
de relation et de croissance dans le dialogue éducatif avec les enfants.
2 2 3 La proposition éducative et pastorale de l’École/CFP
salésiens
Les Écoles et CFP salésiens sont deux structures de formation
systématique avec des caractéristiques propres, mais toujours
avec de profonds liens. Il n’y a pas de vraie école salésienne qui ne
mène pas au travail, il n’y a pas de vrai CFP salésien qui ne tienne pas
compte de l’élaboration systématique de la culture. L’éducateur a la tâche
et l’art de penser au contenu de son enseignement au point de vue du
développement éducatif intégral des jeunes, au service de leur croissance
personnelle.
Il est opportun de se rappeler synthétiquement quelques traits essentiels
de la pratique éducative et pastorale qui fait d’une École/CFP salésiens un
moyen privilégié de formation, un élément valable de promotion populaire
et un milieu d’évangélisation d’une particulière efficacité :
193

20.4 Page 194

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
A L’inspiration par les valeurs évangéliques et la proposition
de la foi
On souligne l’urgence actuelle de l’engagement de nos institutions
éducatives dans l’évangélisation. Nous nous insérons dans le panorama
des CFP et des écoles catholiques avec le patrimoine pédagogique hérité
de saint Jean Bosco, accru de la tradition postérieure (cf. CG 21, n°130).
Il faut que toute institution éducative offre une proposition éducative pastorale,
en restant ouverte aux valeurs partagées dans les milieux ambiants, qui prône
l’ouverture et l’approfondissement de l’expérience religieuse et transcendante,
et repense le « message évangélique », en acceptant la comparaison vitale avec
le monde des langages et avec les interrogations de la culture. Donc :
• elle organise toute activité à la lumière de la conception chrétienne
de la réalité, dont le Christ est le centre (cf. L’École Catholique, n°33) ;
• elle oriente les contenus culturels et la méthodologie éducative
selon une vision de l’humanité, du monde, de l’histoire inspirée de
l’Évangile (cf. L’École Catholique, n°34) ;
• il promeut le partage des valeurs éducatives et pastorales ex-
primées surtout dans le PEPS (cf. L’École Catholique, n°66) ;
• il favorise l’identité catholique à travers le témoignage des éduca-
teurs et la constitution d’une communauté de croyants animatrice
du processus d’évangélisation (cf. L’École Catholique, n°53).
B L’éducation efficace et de qualité
Parmi tant de modalités à travers lesquelles on peut réaliser
l’évangélisation, nous Salésiens, privilégions celles dans lesquelles la
préoccupation éducative est la plus respectée et où les exigences d’un
processus éducatif correct sont les mieux assurées. En gros, l’éducation est une
intervention « de projet» (avec des buts précis, des rôles définis, des expériences
appropriées) et dans une synergie d’efforts (CEP). Dans cette optique, les Écoles/
CFP salésiens offrent une proposition éducative et culturelle de qualité, dans
laquelle :
◗ les dynamiques d’enseignement/apprentissage sont greffées sur
une solide base éducative ;
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20.5 Page 195

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ est cultivée une attention continue et critique aux phénomènes de
la culture, du monde du travail et de la communication sociale;
◗ est offerte une mise en place ordonnée du processus
pédagogique et méthodologique qui favorise, chez les jeunes,
la découverte de leur projet de vie ;
◗ on mûrit une vision humaine et évangélique du travail, entendue
non pas uniquement comme une tâche développée dans
l’organisation sociale, mais comme une modalité privilégiée de
communication, d’expression de soi, d’autoréalisation, de relations
interpersonnelles et sociales toujours nouvelles, de contribution de
la personne à l’amélioration du monde dans lequel elle vit et agit ;
◗ ongarantitlamiseàjourcontinuedelaqualificationprofessionnelle
et de l’identité salésienne de tous les membres de la CEP avec des
processus systématiques de formation permanente ;
◗ on favorise une pédagogie appropriée et la mise en projet de
l’action éducative en veillant au rapport étroit entre les objectifs
éducatifs, didactiques, et pastoraux.
Il faut s’assurer de la formation à tous les aspects de la profession, où le
jeune est impliqué dans un processus d’éducation globale et apprend
les droits et les devoirs de citoyenneté active, outre les compétences
relatives au travail; où il expérimente des comportements sociaux
portant à la collaboration, à la responsabilité individuelle et à
la solidarité ; où il augmente ses connaissances culturelles
et structure son identité de manière appropriée pour
s’intégrer dans le tissu social et civil.
195

20.6 Page 196

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
C La pédagogie salésienne
L’école et les CFP salésiens se rejoignent dans leurs buts par la méthode
et le style éducatif de Don Bosco (CG 21, n°131). Le vécu des aspects
ci-dessous donne l’esquisse typique de nos centres éducatifs :
◗ animer, orienter et coordonner de façon « oratorienne », en faisant
de l’institution une famille où les jeunes ont « leur maison » (C 40) ;
◗ souligner la personnalisation des rapports éducatifs, fondés sur
la confi ance, sur le dialogue et sur la présence-assistance des
éducateurs parmi les jeunes ;
◗ assumer l’intégralité de la vie des jeunes, en rendant les éducateurs
participants aux intérêts des jeunes et en favorisant les activités
de loisir comme le théâtre, le sport, la musique, l’art ;
◗ préparer à être responsable par une citoyenneté active dans la vie
familiale, dans la société civile et dans la communauté ecclésiale.
La fonction sociale et l’attention aux plus défavorisés
D Les parcours scolaires sont ouverts à une pluralité d’expériences et peuvent
être coordonnés par l’École/CFP avec également des débouchés extérieurs.
Les éducateurs accompagnent l’insertion des jeunes dans la réalité en
collaboration avec les organismes et les agences éducatives/formatives.
L’insertion à part entière des jeunes dans la vie locale et l’engagement
d’une partie d’entre eux dans des responsabilités, représentent un des
objectifs du cheminement éducatif intégral dans les écoles et les CFP
salésiens. Nos écoles et CFP se proposent de contribuer à la construction
d’une société plus juste et plus digne de l’homme. Pour ceci :
◗ ils cherchent à se situer dans les zones les plus populaires et
donnent la préférence aux jeunes les plus nécessiteux ;
◗ ils dénoncent toute condition discriminatoire ou réalité
d’exclusion ;
◗ ils privilégient le critère de l’accompagnement de tous sur celui
de la sélection des meilleurs ;
196

20.7 Page 197

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ ils favorisent une formation
sociale systématique de
leurs membres ;
◗ ils privilégient l’introduction
équitable des jeunes dans
le monde du travail et
leur accompagnement
éducatif, en maintenant un
contact systématique avec
le monde des entreprises ;
◗ ils deviennent des centres
« Que l’école salésienne soit populaire
par son implantation, par la culture
et les orientations qu’elle privilégie,
et par les jeunes qu’elle accueille.
Qu’elle organise des services utiles à la
population locale, comme des cours de
qualification professionnelle et culturelle,
d’alphabétisation et de rattrapage, la
création de bourses d’études et d’autres
initiatives semblables. »
d’animation et de services
(R 14)
culturels et éducatifs
pour l’amélioration du
milieu en privilégiant ces
parcours, spécialisations et programmes qui répondent aux
besoins des jeunes de la zone (cf. CG 21, n°129, 131)
◗ ils pratiquent la proximité et la solidarité, avec la mise à disposition
des personnes et des locaux, l’offre de services de promotion
ouverts à tous, la collaboration avec d’autres institutions
éducatives et sociales ;
◗ ils favorisent une présence significative dans le monde des anciens
élèves pour qu’ils s’insèrent, de manière active et dynamique,
dans le dialogue culturel, éducatif et professionnel existant sur le
territoire et dans l’Église locale.
2 2 4 L’animation pastorale organique de l’École/CFP salésiens
A Principaux aspects de la proposition
1 Dans la tradition salésienne les personnes, le temps, l’espace, les
rapports, l’enseignement, l’étude, le travail et toute autre activité
interagissent de manière systémique dans une ambiance de sérénité,
de joie et d’engagement : c’est le milieu éducatif.
197

20.8 Page 198

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’amélioration de la qualité des rapports éducatifs sera fondée sur le
bon sens des exigences, sur la valorisation de la vie quotidienne et sur
l’accompagnement éducatif. Outre l’attention aux devoirs d’étude,
de recherche et de travail, il est important du point de vue éducatif,
d’obtenir le respect et le soin des moyens, des équipements et des
locaux dans lesquels se déroule la vie scolaire/professionnelle, comme
expression d’appartenance.
La cour est, sans aucun doute, l’espace et la modalité appropriés dans
l’expérience de l’École/CFP salésiens. Elle n’est pas seulement un lieu
géographique dans lequel se déroulent des activités et des initiatives,
mais elle se configure comme un temps de construction des relations
personnelles à partir de l’animation, du jeu, du sport. Chaque
École/CFP salésien est appelé à sauvegarder, même dans le futur, les
temps et les espaces destinés à la rencontre des élèves. La CEP se porte
garante de l’assistance aux jeunes selon l’esprit de Don Bosco.
2 Les contenus systématiques des différentes disciplines sont
offerts comme connaissances à acquérir, vérités à découvrir, techniques
à dominer, réponses aux interrogations, valeurs à assimiler. À cela
contribuent la clarté des savoirs, la posture pédagogique et surtout la
conception culturelle fondamentale qui se présente.
Ceci suppose que, d’une part, l’on donne du relief au type d’expérience
humaine qui soutient les différentes disciplines en aidant les jeunes à
recueillir, apprécier et assimiler les valeurs inhérentes aux faits présentés
et approfondis ; et, d’autre part, que l’intérêt soit porté à la culture
universelle, en contact avec les expressions des différents peuples et
avec le patrimoine des valeurs communes de l’humanité.
Il faut absolument conjurer le risque que la référence aux valeurs
fondamentales qui sont à la base des « savoirs » ne soit l’objet d’une
dérive scientifique/technologique, et mise au second plan, ou carrément
marginalisée. L’éducation aux valeurs, aux idéaux et à la recherche est
un aspect éducatif parmi d’autres qui forment l’ossature d’une action
d’éducation intégrale.
Le problème central de l’école est sa prise de position culturelle : sa
réflexion intégrale sur l’homme. Dans la vie quotidienne de la classe ou
de l’atelier on offre une vision anthropologique intégrale inspirée de
l’humanisme chrétien.
198

20.9 Page 199

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Dans les différentes disciplines, les professeurs introduisent les élèves à
la rencontre vivante et vitale avec le patrimoine culturel et professionnel
en dialogue avec l’humanisme chrétien. Dans une telle perspective, une
attention particulière sera donnée au choix des manuels scolaires et des
autres matériels didactiques.
Dans les Écoles/CFP salésiens, les éducateurs mettent en œuvre des
cheminements de formation riches de la contribution de l’humanisme
chrétien et salésien comme thèmes centraux du chemin de croissance
intégrale des jeunes : la formation de la conscience, l’éducation
à l’affectivité et l’éducation sociopolitique et, spécifi quement, la
formation religieuse. Nous retenons que la dimension religieuse doit
être présente dans le cadre des « savoirs » qui constituent la base de la
formation des adolescents et des jeunes.
De fait, l’enseignement de la Religion Catholique, considéré
comme un élément fondamental de l’action éducative, entre dans les
programmes scolaires de beaucoup de pays. En ayant conscience des
problématiques inhérentes à la formation chrétienne des jeunes, on
active des processus périodiques de projet et d’évaluation pour veiller
à la qualité de l’enseignement de la religion, moment important de la
formation culturelle. L’enseignement scolaire de la religion doit proposer
comme objet d’étude ce qui, pour les croyants, est objet de foi. Son but
est de former une capacité habituelle de compréhension de la religion,
c’est-à-dire, les faits qui jalonnent les événements religieux de l’homme.
Comme pour tous les faits culturels, y compris les faits religieux, l’école
propose une connaissance systématique et critique dans les formes
du discours éducatif, dans le but d’éduquer à connaître l’événement
religieux de l’humanité. C’est un enseignement qui aide les jeunes à
découvrir la dimension religieuse de la réalité humaine et à chercher le
sens ultime de la vie ; il offre une orientation vers un choix conscient et
libre d’une vie engagée et cohérente ; il propose une vision positive et
ouverte de la doctrine chrétienne qui prédispose à l’annonce explicite
; il favorise un dialogue critique et positif avec les autres domaines de
la connaissance et avec les autres religions ; il réveille le désir d’une
éducation progressive à la foi dans la communauté chrétienne.
3 Nous choisissons comme méthode didactique-éducative : la
personnalisation des propositions et la collaboration réciproque.
Donc : une didactique active qui développe, chez les élèves, la capacité
de découverte et fait mûrir des habitudes de créativité et de croissance
199

20.10 Page 200

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
culturelle autonome ; l’interdisciplinarité qui offre des apports
complémentaires aux différentes sciences ; l’évaluation du processus
de développement des élèves dans la capacité d’apprendre et de
rechercher, et pas seulement les résultats finaux.
4 L’éducation intégrale demande de compléter le programme scolaire-
professionnel avec d’autres activités complémentaires d’intégration,
de soutien et de propositions libres. L’École/CFP salésiens donnent un
vaste espace aux activités de loisir et de distraction (artistiques, récréatives,
sportives, culturelles), en tendant à devenir une école à temps plein.
L’École/CFP salésiens donnent de l’espace, favorisent et accompagnent
les différents groupes (d’étude-recherche, culturels, récréatifs, artistiques,
de service communautaire, de volontariat, de croissance chrétienne,
d’orientation de la vocation, d’engagement chrétien), en reconnaissant en
eux un moyen privilégié d’éducation et d’évangélisation. Dans certaines
Écoles/CFP, des lieux d’accueil informels sont mis à disposition des jeunes,
des chambres, salles de musique, etc. Dans la programmation annuelle,
des temps spécifiques doivent être prévus pour participer à ces activités.
Dans le droit fil de la tradition salésienne, on doit veiller à la rencontre
avec les jeunes qui ont fréquenté notre École/CFP, les anciens élèves, en
trouvant les modalités les plus opportunes en vue de leur implication
personnelle et associative.
Un des piliers de l’identité salésienne de l’École/CFP est l’articulation claire
et organique des interventions explicitement évangélisatrices. La
proposition éducative et pastorale est traduite en expériences et activités
chères à la tradition salésienne :
◗ de brèves rencontres journalières prévues pour l’ensemble ou
pour les groupes (le « Bonjour », ou « Mot du matin » ou « Mot
d’accueil ») inspirées du « Mot du soir » pratiqué par Don Bosco
dans son expérience de vie avec les garçons au Valdocco. Le
« Mot du matin » se défi nit comme un temps de prière et un
regard de sagesse sur la vie, en vue de former progressivement
à un jugement chrétien sur les événements ;
◗ au cours de l’année scolaire/de formation, la possibilité est
offerte aux élèves et aux professeurs des Écoles/CFP salésiens de
vivre des expériences à caractère formatif et spirituel. Insérés de
200

21 Pages 201-210

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21.1 Page 201

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
préférence dans les temps forts de l’année liturgique, ce sont des
temps favorables pour la croissance dans la foi et l’évaluation de
sa propre vie à la lumière du message chrétien ;
◗ en fidélité au vécu de Don Bosco avec les garçons hébergés au
Valdocco, chaque École/CEP propose des temps explicites de prière
et de célébration. Les élèves appartenant à d’autres confessions
chrétiennes ou à d’autres religions peuvent aussi participer à de
tels temps comme étant des occasions d’intégration culturelle
et de connaissance de la tradition religieuse de la nation dans
laquelle ils vivent. L’Eucharistie et les célébrations des temps
liturgiques ou de dévotions locales font partie intégrante de la
proposition éducative et pastorale. Les instants de célébration
de la Réconciliation seront particulièrement soignés, selon
les opportunités du calendrier, prévues à l’occasion de la
programmation des activités annuelles de formation;
◗ dans le cours de l’année scolaire/de formation doivent être
prévus des temps de rassemblement et de fête comme des
occasions de reconnaissance et d’éducation à la coresponsabilité
et à l’appartenance. Dans l’organisation et dans le déroulement
de certaines de ces initiatives, les familles et les différentes
composantes de CEP seront activement impliquées. Un relief
particulier sera donné à la célébration des fêtes salésiennes,
moments de croissance de l’esprit de famille et de reconnaissance.
5 Les jeunes qui fréquentent l’École/CFP salésiens sont souvent attirés
par l’ambiance familiale qu’ils rencontrent. Il est important, dans
l’animation de CEP, que les éducateurs soient de plus en plus disposés
à la rencontre personnelle avec les élèves. En tenant compte
des différentes phases de l’âge des élèves, dans chaque secteur, les
éducateurs offrent des espaces et des temps adaptés pour la rencontre
personnelle avec les élèves, pour une évaluation du chemin accompli
par chacun et pour les propositions à indiquer.
Tous les éducateurs seront disponibles pour l’entretien personnel ; mais
il y en a certains qui se dédient à ce service avec un soin particulier. Le
service d’orientation psychologique joue un rôle important.
6 La formation et la remise à niveau des enseignants sont de grandes
opportunités pour toute institution éducative et pour ceux qui y travaillent.
201

21.2 Page 202

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Une formation et une remise à niveau de nos professeurs est nécessaire, selon
un projet formatif qui conjugue foi, science et vie, non seulement pour les
aspects méthodologiques et disciplinaires qui assurent le professionnalisme
dans l’école salésienne. Pour cela, le parcours formatif des professeurs
devrait assurer : un caractère professionnel pédagogiquement efficace ; un
style éducatif salésien de qualité ; une spiritualité vécue chrétiennement;
une personnalité humainement riche et accueillante. Dans cette formation,
on souhaite une plus grande attention à la pastorale éducative dans les
dynamiques spécifiques de l’école.
Des initiatives locales ou provinciales sont périodiquement programmées
qui répondent au plan provincial de formation des professeurs/formateurs,
avec un soin particulier pour la formation des nouveaux professeurs
engagés. Les cours, les journées de réflexion et la formation, auxquels les
professeurs/formateurs de l’École/CFP salésiens sont tenus de participer
les impliqueront dans un parcours qui prévoit la connaissance de Don
Bosco et du Système Préventif. Seront également partagés des aspects
inhérents à la méthodologie et à la didactique pratiquées dans la tradition
salésienne.
7 Tous les éléments et interventions indiqués qui constituent le PEPS de
l’École/CFP doivent être insérés dans un Projet Éducatif plus vaste, selon
les dispositions législatives émanant des Gouvernements. La planification
pastorale du PEPS exprime et définit l’identité de l’école en explicitant
les valeurs évangéliques dont elle s’inspire, en les traduisant en termes
opérationnels précis. Le PEPS est le critère inspirateur et unificateur de
tous les choix et de toutes les interventions (programmation scolaire, choix
des enseignants et des manuels scolaires, plans didactiques, critères et
méthodes d’évaluation). Il distingue l’intention pastorale qui anime toute la
CEP, décisive dans tous ses éléments, des articulations de l’École/CFP.
Comme institutions éducatives, nos centres salésiens s’insèrent dans un
contexte historique et normatif précis, défini par les lois nationales qui en
dessinent le système d’organisation et didactique, en reconnaissant et en
approuvant ordinairement notre proposition d’École/CFP, nos principes
et les valeurs qui les caractérisent. Le PEPS est notre « carte d’identité ».
En lui sont présentés : le charisme qui inspire notre offre éducative (les
motivations des origines doivent continuer à éclairer aujourd’hui notre
œuvre) ; le concept d’éducation intégrale ; le modèle de communauté
éducative, la CEP ; les valeurs de référence ; la méthode éducative et les
choix préférentiels du moment.
202

21.3 Page 203

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’identité de « notre école salésienne » écrite dans le PEPS local constitue,
donc, une proposition formative commune pour tous les élèves de
l’école et de chaque classe. Le PEPS, qui dans la planification pastorale
défi nit des interventions d’évangélisation explicites, est pleinement
cohérent avec la culture du cursus didactique (choix éducatifs et
didactiques généraux) ; avec celui plus vaste, qui présente aussi des
propositions hors cursus et d’organisation, et avec celui de gestion
(parcours formatifs, activités, initiatives éducatives, organisations et
gestions des structures, des personnes et des ressources de l’école).
L’action pastorale, non isolée, pénètre l’œuvre éducative tout entière.
B Les structures de participation et de responsabilité
Animation locale
Les structures de participation et de coresponsabilité visent à créer les
conditions idéales pour une communion, un partage et une collaboration
toujours plus grande entre les différentes composantes de la CEP. Le but
est la réalisation du Projet Éducatif et Pastoral et une collaboration toujours
plus grande entre les professeurs/formateurs, les élèves et les parents. Ces
structures varient selon les pays et les différentes législations scolaires. De
ce fait, chaque Province doit définir les modalités opportunes et concrètes
d’organisation, de fonctionnement interne et de responsabilité des Écoles/
CFP, en tenant compte des éléments suivants:
◗ en premier lieu, le Conseil de la CEP de l’École/CFP, selon
les dispositions de chaque Province, est l’organe qui anime et
oriente toute l’action salésienne par la réflexion, le dialogue, la
programmation et l’évaluation de l’action éducative et pastorale
(CG 24, n° 160-161, 171) ;
◗ en deuxième lieu, au Collège des professeurs/assemblée
des formateurs incombe la programmation des orientations
éducatives et didactiques/formatives lors des propositions, des
discussions, des décisions et des évaluations en cohérence avec
le Projet Éducatif et Pastoral. Chaque École/CFP assure aussi
la structuration du collège des enseignants/assemblée des
formateurs en commissions (ou équipes ou groupes de travail) et
départements (ou domaines de disciplines) en vue du projet, de
la programmation, et de la réalisation des initiatives éducatives ;
203

21.4 Page 204

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ enfin, l’équipe de Pastorale, dirigée par le coordinateur
pastoral, anime l’action d’évangélisation en veillant à sa profonde
intégration dans le processus didactique et éducatif. Les critères
de composition d’une telle équipe sont défi nis localement. En
font partie quelques élèves.
Animation provinciale/nationale
Les structures d’organisation prévues pour les Écoles/CFP salésiens sont de
niveau provincial, national et international. Elles peuvent être des entités
avec des personnalités juridiques civilement reconnues. Ce réseau
de collaboration à divers niveaux constitue une présence active dans le
système scolaire et de la formation professionnelle, en interagissant avec le
système productif, avec les organismes publics et privés pour la recherche
et le développement de la formation professionnelle, avec les forces sociales
et syndicales, ainsi qu’avec d’autres organismes nationaux et internationaux
intéressés aux processus de formation et aux politiques actives du travail.
23
LA PRÉSENCE SALÉSIENNE DANS L’ÉDUCATION
SUPÉRIEURE
2 3 1 L’originalité de la présence des Salésiens
dans l’Éducation Supérieure
Cette présence est récente dans l’histoire de la Congrégation Salésienne.
Quoique la première institution dans ce domaine remonte à 1934 (St. Anthony’s
Collège, Shillong, Inde), la conscience de l’importance de ce niveau éducatif et le
développement de la présence Salésienne à ce niveau se sont réalisés seulement
dans les dernières décennies du siècle passé, avec le processus mondial de
l’accès massif des classes moyennes et populaires à l’éducation supérieure.
La présence Salésienne dans l’Éducation Supérieure s’est développée
quantitativement et qualitativement, à partir du processus de réfl exion
et de travail en réseau sur les institutions universitaires, entamé en
1997 à l’initiative du Recteur Majeur, Don Juan Vecchi, comme service
de la Direction Générale aux Provinces et à leurs Institutions (cf. Don
Juan Vecchi, ACG 362, « Documents et nouvelles : Un service pour les
institutions universitaires salésiennes »). Un tel service, effectué à travers la
Coordination Générale des IUS, a représenté la volonté de la Congrégation
204

21.5 Page 205

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Salésienne d’orienter et de parfaire ce nouveau type de présence parmi
les jeunes. Une fois ce processus réalisé, la Congrégation Salésienne,
à travers une modifi cation de l’article 13 des Règlements Généraux, a
voulu reconnaître que la présence dans le domaine de l’éducation
supérieure fait partie de sa mission :
« L’école, les centres de formation professionnelle et
les institutions d’éducation supérieure ont pour but de
promouvoir le développement intégral du jeune par
l’assimilation et la relecture critique de la culture, et par
l’éducation de la foi, en vue de la transformation chrétienne
de la société. »
(R 13 ; CF. CG 26, N°122)
La présence salésienne dans ce domaine est aujourd’hui une réalité très
étendue et diversifiée. Nous œuvrons à travers la direction et la promotion
de centres académiques – sous la responsabilité directe de la Congrégation
Salésienne ou en coresponsabilité avec d’autres institutions ecclésiales –, par la
gestion et l’animation de collèges et de résidences pour jeunes universitaires,
et par la présence de nombreux Salésiens qui assument la responsabilité
de direction, d’enseignement, de recherche ou d’animation pastorale
universitaire, dans des institutions d’enseignement supérieur, salésiennes,
ecclésiales ou publiques.
La réfl exion et les orientations de la Congrégation Salésienne pour une
présence dans l’éducation supérieure touchent d’une façon particulière
les institutions d’enseignement supérieur, les collèges et les résidences
universitaires qui sont sous sa responsabilité, puisque ces structures
permettent de développer une proposition éducative et pastorale plus
structurée et animée spécifiquement par le charisme salésien.
2 3 2 Les Institutions Salésiennes d’Éducation Supérieure
Sous le nom d’Institutions Salésiennes d’Éducation Supérieure (IUS) on
regroupe un ensemble de centres d’étude de niveau supérieur et
tertiaire, dont la Congrégation Salésienne est titulaire ou responsable,
directement ou indirectement. Les différences dans les conditions sociales et
dans les systèmes éducatifs des pays où ils sont présents, font en sorte que
les centres présentent une grande diversité non seulement dans le mode de
gestion, mais aussi au point de vue des grades académiques conférés et du
205

21.6 Page 206

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
type de cours offerts : Universités, Centres Universitaires, Polytechniques,
Collèges, Facultés, Instituts, Écoles Supérieures ou Spécialisées.
Aux origines des IUS, il y a différentes motivations : la préoccupation d’offrir
et de garantir aux Salésiens religieux une formation de niveau supérieur ; un
passage à l’enseignement supérieur résultant naturellement de la croissance
et de l’évolution des écoles moyennes et supérieures connues pour leur
excellence académique et éducative ; le besoin de continuer à accompagner
les jeunes dans la période de leur vie au moment où ils prennent des
décisions fondamentales pour leur futur et offrir une opportunité d’accès
à l’université à ceux qui proviennent des milieux populaires et du monde
du travail (cf. Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation Supérieure,
n°3.19). Dans leur ensemble ils reflètent la conviction que, à travers nos
Centres de Formation Supérieure, nous sommes capables d’offrir à la
société une proposition culturelle de qualité, en l’enrichissant de personnes
humaines, de professionnels compétents et citoyens actifs.
La nature et le but de ce type de présence salésienne ont été définis
par ces institutions elles-mêmes à travers le processus de réflexion et le
travail en réseau déjà signalé. Ceci a rendu possible l’élaboration et ensuite
l’approbation, de la part du Recteur Majeur et de son Conseil, d’une série
de documents qui constituent aujourd’hui le cadre de référence de l’IUS :
Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation Supérieure (Rome, 2003)
et Politiques pour la présence Salésienne dans l’Éducation Supérieure 2012-
2016 (Rome, 2012). Alors que le premier définit l’identité et la nature de
ce type de présence, le second concrétise les orientations opérationnelles
pour le développement des institutions dans une période déterminée.
Les IUS sont défi nei s comme « Institutions d’Études Supérieures qui
ont une inspiration chrétienne, un caractère catholique et une
nature salésienne » (Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation
Supérieure, n°14). En assumant la tradition scientifique et académique
propre à la structure universitaire, elles offrent à ce niveau éducatif les
valeurs et l’esprit du patrimoine éducatif et charismatique salésien, en
se configurant ainsi comme institutions d’éducation supérieure avec une
identité particulière, tant à l’intérieur de l’Église que dans la société.
En tant que partie de l’Église, les IUS veulent être « une présence chrétienne dans
le monde universitaire face aux grands problèmes de la société et de la culture »
(Ex Corde Ecclesiae, 13) ; en tant que présence de la Congrégation Salésienne
qui « se caractérise par l’option en faveur des jeunes des classes populaires,
206

21.7 Page 207

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
par les communautés académiques
avec une identité salésienne claire,
par un Projet Institutionnel orienté
chrétiennement et salésiennement et
par la finalité éducative et pastorale »
(Identité des Institutions Salésiennes
d’Éducation Supérieure, n°18).
Les IUS - comme chaque œuvre
salésienne - se trouvent sous la
responsabilité de la Province qui les
promeut, les soutient et leur attribue
une fonction spécifique à l’intérieur
de son POP. Chaque IUS constitue
une présence de qualité de la Province
au service de la mission et des autres
types de présences salésiennes dans
son territoire.
« Chaque IUS, en tant qu’institution
d’éducation supérieure, est une
communauté académique, formée de
professeurs, d’étudiants et de personnel
de gestion qui, d’une façon rigoureuse,
critique et intentionnelle, promeut le
développement de la personne humaine
et du patrimoine culturel de la société,
à travers la recherche, l’enseignement,
la formation supérieure et continue,
et les différents services offerts aux
communautés locales, nationales et
internationales. »
(IDENTITÉ DES INSTITUTIONS SALÉSIENNES D’ÉDUCATION
SUPÉRIEURE, N°15)
A La Communauté académique des Institutions Salésiennes
d’Éducation Supérieure
Importance de la Communauté académique
Comme telle, elle dispose de sa propre autonomie institutionnelle,
académique et de gouvernement, dans le respect de la mission et de
la fi nalité confi ées par l’Église et par la Congrégation Salésienne (cf. Ex
Corde Ecclesiae, 12 ; Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation
Supérieure, n°21), ainsi que de l’orientation particulière indiquée par la
Province et inscrite dans ses actes statutaires et normatifs.
La communauté académique de l’IUS est le sujet de la mission, comme la
CEP en d’autres milieux et œuvres salésiennes. Ses membres s’engagent
de façon coresponsable dans l’élaboration d’une proposition éducative
intégrale pour les jeunes et agissent avec responsabilité face aux besoins
et aux attentes de la société dans laquelle ils se trouvent insérés.
La communauté s’accorde avec les valeurs de l’humanisme chrétien et du
charisme salésien, indiqués dans le Projet Institutionnel. Comme noté dans
« Ex Corde Ecclesiae », « la source de son unité jaillit de la consécration
207

21.8 Page 208

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
commune à la vérité, de la même vision de la dignité humaine et, en
dernière analyse, de la personne et du message du Christ » (n° 21).
Les sujets de la Communauté académique
Comme l’indiquent les documents de référence, la communauté académique
est constituée de différents membres, Salésiens et laïcs, qui coopèrent de
façon coresponsable à la réalisation des objectifs institutionnels. En vertu de
sa finalité, la communauté académique demande à chacun de ses membres :
• l’identification au charisme et à la méthode éducative salésienne,
indiquée surtout dans le Système Préventif de Don Bosco ;
• l’attention à la réalité de la condition de la jeunesse et une capa-
cité de rapport avec les jeunes universitaires ;
• l’identification et l’engagement selon le Projet Institutionnel :
celui-ci suppose et exige, de chaque membre de la communauté
académique, la cohérence éthique et professionnelle, théorique et
pratique, avec les valeurs et les principes qu’il contient ;
• les compétences nécessaires pour le développement des fonctions
universitaires ;
• le respect des fonctions respectives et des rôles confiés à cha-
que membre de la communauté (étudiants, professeurs, dirigeants,
personnel administratif et de service) ;
• le soin et la promotion d’une ambiance dans laquelle la personne
humaine est centrale, et dans laquelle le dialogue et la collabora-
tion sont la base de la méthode d‘éducation.
Les éducateurs et chaque membre de la communauté académique
engagent leurs qualités et compétences personnelles en vue de l’unique
but éducatif et pastoral (cf. Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation
Supérieure, n°31) : chacun le fait cependant selon ses compétences, dans
la tâche spécifi que qui lui est assignée à l’intérieur de la communauté
académique. Cette conformation requiert donc :
◗ des professeurs, ayant des compétences respectives sur le
plan professionnel, pédagogique, et relationnel, capables
d’organiser toute leur activité académique tant de recherche
208

21.9 Page 209

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
que d’enseignement, en cohérence de vie avec les valeurs de
l’Évangile ;
◗ des étudiants, orientés vers leur formation humaine et
professionnelle, qui participent en coresponsabilité à l’engagement
culturel, scientifique et social promu par le Projet Institutionnel ;
◗ un personnel administratif et de service qui assume son
travail comme support imprescriptible lié à l’activité académique
et comme contribution à la formation des jeunes universitaires ;
◗ des dirigeants, Salésiens et laïcs, capables d’articuler les défis
et les responsabilités de l’institution universitaire et de guider la
communauté dans l’élaboration et dans le développement du
Projet Institutionnel.
Pour réaliser efficacement sa mission et arriver à un résultat de
qualité, selon la finalité et les objectifs de son identité universitaire,
catholique et salésienne, chaque IUS doit garantir la gestion et
le développement de son personnel, surtout les enseignants et la
direction. Cela implique un grand soin dans la sélection, la formation
et l’accompagnement, pour garantir l’identification et l’engagement
dans le Projet Institutionnel (cf. Identité des Institutions Salésiennes
d’Éducation Supérieure, n°29).
B Le Projet Institutionnel
En tant qu’institution d’éducation
supérieure, chaque IUS doit
réaliser la recherche, coordonner
l’enseignement, répandre le
savoir et la culture. Chacune le
fait cependant « dans un Projet
Institutionnel approprié – à caractère
culturel et scientifique, pédagogique,
éducatif et pastoral, organisationnel
et normatif – qui, en répondant aux
exigences des réalités locales et de
l’université, façonne et applique dans
l’ensemble, en termes opérationnels,
« Les Ordres religieux et les Congrégations
assurent une présence spécifique dans les
Universités et contribuent, avec la richesse
et la diversité de leurs charismes - en
particulier avec leur charisme éducatif - à
la formation chrétienne des enseignants et
des étudiants. »
(PRÉSENCE DE L’ÉGLISE DANS L’UNIVERSITÉ ET DANS LA
CULTURE UNIVERSITAIRE, II, N°1)
209

21.10 Page 210

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
l’identité décrite ci-dessus» (Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation
Supérieure, n°26).
Le Projet Institutionnel spécifie la façon dont l’institution adapte le charisme
salésien en réponse aux exigences du système national d’éducation supérieure
et aux conditions du pays où elle est située. Les missions et le contexte local
donnent à chaque IUS, dans l’ensemble des institutions d’éducation supérieure
présentes dans ce même territoire, son véritable caractère particulier.
En plus de définir avec clarté la nature, la mission et les objectifs institutionnels,
le Projet précise les options et les critères de la recherche, sélectionne les
domaines scientifiques et professionnels de l’enseignement et les méthodes
de transmission de la connaissance et de la culture. En cohérence avec le
Projet Organique Provincial (POP) il évalue les choix à privilégier sur le territoire,
les secteurs et les domaines sociaux à favoriser, en accord avec la mission
salésienne et les besoins de l’Église locale, dont il constitue une présence
de qualité dans le milieu universitaire. Le Projet Institutionnel est une
véritable charte constitutionnelle qui oriente intégralement la vie de
l’institution.
La développement et l’application concrète du Projet Institutionnel se réalisent
progressivement par l’adoption d’une série de moyens et de procédures qui en
assurent l’orientation, la direction, la gestion et le fonctionnement en accord
avec l’identité particulière de l’institution (Identité des Institutions Salésiennes
d’Éducation Supérieure, n°28) : en premier lieu, le Plan stratégique et le Plan
opérationnel pour la réalisation progressive du Projet Institutionnel, avec
la définition des objectifs stratégiques, des buts, des lignes d’action et de
l’identification des ressources ; la valorisation institutionnelle et l’accréditation,
procédures destinées à assurer l’amélioration constante de l’institution et
la réalisation effective des objectifs et de la finalité éducative et pastorale
indiquées. Enfin, le Projet Institutionnel détermine la structure d’organisation
et le corpus normatif (statuts, règlements) qui caractérisent la vie universitaire
et la culture institutionnelle.
C La proposition éducative et pastorale
Comme déjà indiqué, le « Projet Institutionnel de chaque IUS est guidé
par un objectif clair éducatif et pastoral selon les caractéristiques de
la pédagogie et de la spiritualité salésienne » (Identité des Institutions
Salésiennes d’Éducation Supérieure, n°24). Ce but se traduit par une
210

22 Pages 211-220

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22.1 Page 211

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
proposition éducative et pastorale adressée à tous les membres de la
communauté académique, en particulier aux étudiants, et par la volonté
d’avoir une incidence éducative et culturelle dans la société et dans l’Église
(cf. Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation Supérieure, n°24.31).
La proposition éducative et pastorale est contenue dans le Projet Institutionnel
et est développée à travers les différents processus et actions avec lesquels
l’institution réalise ses fonctions de recherche, d’enseignement et de service
à la société. Elle se fonde sur la conception chrétienne de la personne et
s’oriente selon les valeurs de l’esprit et de la pédagogie salésienne (cf. Ex
Corde Ecclesiae, 49 ; Identité des Institutions Salésiennes d’Éducation
Supérieure, n°22). En accord avec ces principes, la proposition éducative et
pastorale promeut :
◗ une conception de la personne humaine inspirée de l’Évangile,
qui la place au centre de la vie et en promeut la dignité ;
◗ une quête constante de la vérité au moyen d’une recherche à la
lumière de l’Évangile, qui met la connaissance au service de la
personne et du développement de la société ;
◗ une vision de la formation qui prépare les personnes à être
capables de jugement critique, avec une compréhension
organique de la réalité, résultat de l’interdisciplinarité et de
l’intégration des savoirs ;
◗ une conception de la vie professionnelle orientée vers la
conscience éthique et ouverte à la responsabilité et au service
dans la société ;
◗ un dialogue entre culture, science, et foi capable d’éclairer
chrétiennement la vie et de favoriser l’inculturation de l’Évangile.
Le but éducatif et pastoral se manifeste aussi dans la volonté d’incidence
éducative et culturelle, dans la société et dans l’Église. Il se réalise à
travers l’engagement de connaître la réalité sociale et sa transformation,
surtout dans ses aspects qui touchent la condition des jeunes (cf.
Politiques pour la présence Salésienne dans l’éducation supérieure 2012-
2016, n°41). Le contexte social est une référence constante pour la vie et
l’activité de l’institution, il constitue le terrain d’essai de ses propositions
éducatives et un questionnement constant sur sa signification.
211

22.2 Page 212

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Un tel service est développé à travers la recherche scientifique, l’étude des
problèmes humains et sociaux contemporains, l’analyse critique de la culture,
la promotion du bien commun et de la justice sociale selon les principes de
l’enseignement social de l’Église et la formation d’hommes et de femmes
capables d’assumer un engagement de service responsable dans l’Église et
dans la société.
D L’animation pastorale organique des Institutions Salésiennes
d’Éducation Supérieure
La proposition éducative et pastorale s’explicite et se réalise dans les différentes
dimensions de la vie et des activités de l’institution, en particulier dans le
milieu éducatif, dans la proposition de formation intégrale des étudiants,
dans l’attention et dans le souci pastoral des membres de la communauté.
1 Élément clé de la pédagogie salésienne, le milieu éducatif est conçu
comme un espace riche de stimulations et de rapports de qualité
entre les personnes qui fait passer un ensemble de valeurs qui rendent
possible l’action éducative et pastorale.
Cela, dans la pratique éducative salésienne, comporte :
◗ une ambiance familiale caractérisée par l’accueil et la disponibilité
pour la rencontre personnelle ;
◗ le rapport humain, dans lequel sont évidents le respect, la
cordialité, et la disposition au dialogue ;
◗ le reflet de la pratique des valeurs proposées (solidarité, justice,
liberté, égalité, etc.) dans la vie des personnes et dans l’organisation
de l’institution ;
◗ une ambiance riche de propositions éducatives et d’expériences
en mesure de favoriser la croissance des personnes ;
◗ la promotion et l’accompagnement de l’esprit de groupe et la
participation à différents organismes de représentation ;
◗ la mise à disposition et la répartition des espaces et des structures
physiques qui favorisent la rencontre, la communication et le
rapport entre les personnes.
212

22.3 Page 213

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 La proposition de formation intégrale s’explicite dans l’activité
académique et dans les initiatives complémentaires qui configurent la vie
universitaire. Dans la mesure où la recherche, l’enseignement et la pratique
professionnelle se réalisent ensemble, ils contribuent à la création de la
structure de la pensée et au développement de critères, d’attitudes et de
compétences qui garantissent, chez les étudiants, leur formation intégrale.
Par son caractère complet et intégré, une telle proposition offre aux
étudiants le mûrissement personnel et la préparation culturelle, scientifique
et professionnelle nécessaire pour garantir l’épanouissement de la personne
et son insertion dans la société.
L’intégralité offerte dans le Projet Institutionnel demande par conséquent
une attention particulière aux composantes suivantes :
◗ l’élaboration d’un modèle éducatif qui intègre les valeurs et les
principes de la vision humaniste chrétienne et salésienne, les
théories et les méthodes d’apprentissage, les méthodologies et
les ressources didactiques nécessaires ;
◗ l’élaboration d’un modèle de cursus qui offre le développement
de critères et d’attitudes humaines de base, de connaissances et
d’aptitudes liées au développement professionnel et une série
de compétences qui préparent la personne à la vie, au travail
professionnel et à son insertion dans la société ;
◗ la posture scientifique et rigoureuse de la recherche, des itinéraires
relatifs au curriculum et des contenus de l’enseignement, ouverts à
une vision transcendante de la personne humaine et de la vie ;
◗ le dialogue interdisciplinaire
parmi les différentes
matières académiques y
compris celles à caractère
éthique, religieux et
théologique pour aider
les étudiants à acquérir
une vision organique de la
réalité ;
◗ l’offre de matières
particulières relatives au
« L’action pastorale dans l’université offre
aux membres de la communauté l’occasion
de coordonner l’étude académique et
les activités para-académiques avec
les principes religieux et moraux, en
complétant ainsi la vie de foi. »
(EX CORDE ECCLESIAE, 38)
213

22.4 Page 214

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
cursus, à caractère éthique et religieux de niveau scientifique et
pédagogique et de valeur académique égales à celles des autres
disciplines du parcours d’études.
3 Le développement humain intégral offert dans la proposition formative
demande de l’attention pastorale et l’accompagnement de chaque
personne.
L’intégralité implique l’intégration des différentes dimensions de la personne
avec celle de sa dimension transcendante et de son ouverture à Dieu. Ceci
suppose le développement d’un modèle de formation et de pastorale qui :
◗ garantit l’orientation et l’accompagnement de la personne dans
l’intégration des différentes dimensions de son développement
humain, chrétien, professionnel et social ;
◗ annonce explicitement Jésus-Christ et son Évangile, en
accompagnant ceux qui, librement, désirent parcourir un chemin
de croissance et de mûrissement chrétien, avec des itinéraires
d’éducation à la foi, des célébrations liturgiques et sacramentelles,
l’introduction et l’expérience dans une communauté de foi ;
◗ crée la possibilité du dialogue et de la direction spirituelle
comme moyens d’accompagnement pour chaque membre de
la communauté dans son chemin de foi et d’approfondissement
de sa vocation chrétienne ;
◗ propose des moments de réflexion sur la réalité sociale,
interculturelle et interreligieuse et sur la condition des jeunes ;
◗ offre des propositions de formations, de services et de moyens
d’attention aux jeunes, en réponse aux situations et aux défis
posés par leur condition d’étudiants universitaires ;
◗ favorise la réalisation d’expériences d’engagement chrétien et
solidaire, à travers le service social ou le volontariat en faveur
des pauvres et des nécessiteux ;
◗ met à disposition des espaces et des structures qui favorisent
la rencontre et la croissance chrétienne : lieux ouverts à tous,
accueillants, de fraternité, de réflexion et de prière.
214

22.5 Page 215

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Dans les Institutions Salésiennes d’Éducation Supérieure, la pastorale
traverse, en les orientant et en les renforçant, tous les processus et tous
les domaines d’activité de l’institution. Son animation demande une
organisation adéquate avec la nomination des responsables, l’élaboration
des plans d’intervention et l’efficacité dans la gestion des services et des
structures d’accompagnement pastoral des personnes.
2 3 3 Structures d’accueil pour étudiants universitaires
L’expansion du système d’enseignement supérieur dans les différents
pays, que l’on considère comme nécessaire pour le développement
économique et social, ainsi que pour la consolidation de la démocratie,
a impliqué l’accès massif des jeunes des classes moyennes et populaires à
l’enseignement supérieur. Cela a entraîné une croissance non seulement
du nombre et du type d’institutions d’enseignement supérieur, mais aussi
des structures de service et d’accueil, indispensables pour garantir
l’accès des centres d’études aux jeunes qui habitent loin.
La nécessité croissante d’assurer pour ces jeunes un service d’hospitalité,
et, surtout, une expérience positive de croissance humaine, chrétienne et
professionnelle, a encouragé les communautés salésiennes à créer différentes
structures d’accueil pour jeunes étudiants universitaires à l’extérieur de
l’université. En conformité avec les systèmes d’enseignement supérieur et avec
les conditions socio-économiques de
chaque pays ou de chaque région,
des collèges ou des résidences
universitaires se sont développés,
soit comme des structures séparées,
voisines des centres d’études, soit
comme des structures intégrées à
l’intérieur du campus des Institutions
Salésiennes d’éducation supérieure ou
d’institutions appartenant à d’autres.
Les collèges universitaires,
contrairement aux traditionnelles
pensions qui ont pour fonction
principale la résidence, sont des
centres extérieurs à la structure
« On manque souvent de structures
d’accueil, d’accompagnement et de vie
communautaire, pour beaucoup d’entre
eux, qui sont transplantés loin de leur
famille dans une ville mal connue,
et ils souffrent de solitude. En outre,
dans de nombreux cas, les relations
avec les professeurs sont réduites et
les étudiants sont confrontés à des
problèmes d’orientation auxquels ils ne
savent pas faire face. »
universitaire qui offrent aux étudiants
un espace d’accueil et un projet de
(PRÉSENCE DE L’ÉGLISE DANS L’UNIVERSITÉ ET DANS LA
CULTURE UNIVERSITAIRE, I, N°1)
215

22.6 Page 216

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
formation. Beaucoup de collèges sont le résultat d’une restructuration de l’œuvre
salésienne et de l’ouverture aux nouveaux besoins des jeunes, particulièrement
dans les villes sièges de grandes structures universitaires traditionnelles. Dans
ces cas, on est passé généralement d’une offre initiale de logement et de
lieu de vie , rendue possible par la restructuration d’édifices déjà existants, au
développement de vrais milieux, avec des propositions de formation humaine,
chrétienne, académique et professionnelle.
Les collèges universitaires, en tant que structures séparées du campus
universitaire, se trouvent généralement associés à une œuvre salésienne,
dans laquelle sont présents d’autres secteurs (Oratoire-Centre de Jeunes,
École, Paroisse, etc.), structure dans laquelle ils s’insèrent et se complètent.
Dans de telles conditions, ils se trouvent sous la tutelle et la promotion de la
communauté salésienne responsable de l’œuvre. Sa gestion opérationnelle est
confiée généralement à un responsable, salésien ou laïc, accompagné d’autres
tuteurs et du personnel de service.
Les résidences universitaires sont des structures appartenant à la même institution
d’éducation supérieure, destinées à l’accueil des étudiants. Généralement elles
se trouvent à l’intérieur du campus et, en plus d’offrir un espace de logement et
des lieux de soutien pour la vie et pour l’étude, elles permettent aux étudiants
de faire l’expérience du campus, en employant de la meilleure façon possible la
totalité des services académiques (bibliothèque, lieux d’étude et de consultation)
et de formation (activités et programmes à caractère culturel, sportif, religieux et
social) mis à disposition par l’institution même.
En plus des activités hors cursus, gravitant à l’intérieur de la structure
universitaire, les résidences offrent aux étudiants un programme de formation
et de croissance personnelle, spirituelle, sociale et culturelle, en intégrant, en
plus des services déjà offerts dans le campus, la valeur de l’expérience de la
vie en commun et du partage d’un projet.
A La Communauté Éducative et Pastorale des structures
d’accueil d’étudiants universitaires
L’importance de la CEP des structures d’accueil d’étudiants
universitaires
En tant qu’œuvres éducatives salésiennes, les collèges et les résidences
universitaires sont appelés à promouvoir des communautés dans
216

22.7 Page 217

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
lesquelles on élabore un projet de formation et on offre une expérience
d’accompagnement éducatif et pastoral.
Dans ce type de présence, la CEP est composée de tous les responsables,
salésiens et laïcs, chargés de la gestion de la structure d’accueil et des jeunes
universitaires qui, à différents niveaux, sont impliqués dans l’animation de
la vie de la communauté et dans la réalisation de ses objectifs.
Les sujets de la CEP des structures d’accueil d’étudiants universitaires
L’organisation des différents services d’accueil et le développement de sa
fonction de formation demandent l’implication et la coresponsabilité des
différents membres :
◗ le Directeur et la communauté salésienne, responsables de
la direction et de l’animation de toute l’œuvre ou de l’institution
universitaire mais aussi de la structure d’accueil des étudiants
universitaires ;
◗ le responsable dirigeant, salésien ou laïc, qui au nom de la
communauté assure l’orientation et la gestion du collège ou de la
résidence et le développement de la proposition de formation ;
◗ les tuteurs ou les éducateurs qui, à différents titres, s’insèrent
et accompagnent l’expérience de la communauté du collège
ou de la résidence (orienteurs, psychologues, administratifs,
aumôniers, etc.) ;
◗ les étudiants qui sont appelés à être de vrais acteurs de leur
croissance et de leur formation, en assumant des rôles et tâches
particuliers dans la vie du collège ou de la résidence, chacun
selon ses capacités et ses possibilités particulières.
L’édification de la communauté demande à ses membres d’avoir le souci de
lieux adéquats et de temps de communication et de formation. Il est surtout
nécessaire de promouvoir l’implication des étudiants dans la vie et dans
l’animation du collège ou de la résidence à travers les groupes, le conseil ou
les assemblées.
La communauté salésienne, particulièrement, est appelée à garantir une
présence constante dans les lieux et dans les moments conviviaux du collège
217

22.8 Page 218

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
ou de la résidence, en offrant aux jeunes son témoignage et des opportunités
pour vivre de cet esprit de famille que Don Bosco désirait dans ses maisons.
B La proposition éducative et pastorale dans les collèges et les
résidences universitaires
Les collèges et les résidences offrent, non seulement aux étudiants
universitaires, un espace d’accueil pour vivre et étudier, mais surtout une
proposition de formation qui leur permet de croître comme personnes,
professionnels et citoyens. Ces structures ont pour orientation le PEPS,
dans lequel sont définis leur but, les figures de référence, les contenus, la
méthode et les temps.
Le PEPS est le moyen qui rassemble les différents éléments de l’expérience
de vie, de la cohabitation et de la formation que les collèges et les résidences
universitaires salésiennes offrent aux jeunes universitaires. Comme tel, il intègre
dans une proposition unique les
réponses aux besoins des jeunes, les
exigences dérivées de l’expérience
d’étude à l’université et les valeurs
« Pour répondre aux exigences
suscitées par la culture universitaire,
de nombreuses Églises locales ont pris
diverses initiatives appropriées : la
recherche d’une pastorale universitaire
qui ne se limite pas à une pastorale de
jeunes, générale et indifférenciée, mais
qui prenne pour point de départ le fait que
beaucoup de jeunes sont profondément
influencés par le milieu universitaire.
Ici se joue dans une large mesure
leur rencontre avec le Christ et leur
témoignage de chrétiens. Cette pastorale
se propose, en conséquence, d’éduquer et
daccompagner les jeunes pour affronter la
réalité concrète des milieux et des activités
quils doivent fréquenter. »
de la spiritualité et de la pédagogie
salésienne.
Son élaboration comporte une
profonde connaissance de la
condition des jeunes et des
dynamiques particulières qui
caractérisent les expériences
d’étude à l’université et
d’introduction dans l’expérience
professionnelle du travail.
Parmi celles-ci, le passage de
la vie familiale et scolaire au
milieu universitaire, le besoin de
développer de nouveaux rapports
interpersonnels et d’apprendre à
cohabiter avec d’autres personnes,
(PRÉSENCE DE L’ÉGLISE DANS L’UNIVERSITÉ ET DANS LA
CULTURE UNIVERSITAIRE, II, N°3)
l’adaptation aux exigences et à la
méthode d’étude universitaire,
le besoin d’intégrer la formation
218

22.9 Page 219

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
scientifique et professionnelle à ses convictions de vie et de foi, demandent
une attention particulière.
La proposition éducative et pastorale contenue dans le projet, offre un
parcours de croissance orienté vers un plein épanouissement humain, vers
la formation d’une vision chrétienne de la vie et vers un professionnalisme
ouvert à la solidarité. Pour ce faire, il unit diverses dimensions pour garantir
aux jeunes une expérience de formation intégrale ; et entre autres :
◗ la croissance humaine orientée vers le plein épanouissement, ce qui
implique la capacité de gérer sa vie avec autonomie et responsabilité ;
◗ la valorisation des relations interpersonnelles, de la cohabitation
et du service des autres ;
◗ le développement de la responsabilité pour l’étude et pour sa
formation personnelle ;
◗ la croissance de sa capacité de réflexion, de discussion et
d’engagement dans la recherche de la vérité ;
◗ le développement d’une conception du professionnalisme ouvert
à la solidarité et au service des plus nécessiteux ;
◗ la croissance spirituelle à travers une connaissance progressive et une
expérience de foi vécue personnellement et communautairement ;
◗ la découverte de sa vocation et la construction d’un projet de
vie au service de Dieu dans l’Église et dans l’engagement social
vécu selon les valeurs de l’Évangile.
C L’animation pastorale organique dans les collèges et dans
les résidences universitaires
L’attention à ces dimensions demande que soient offerts aux étudiants des
moments et des expériences qui assurent la pleine réalisation de la proposition
éducative et pastorale. Parmi ceux-ci ont une importance particulière:
1 un milieu de vie dans un climat accueillant et familial qui favorise
l’engagement sérieux dans l’étude dans la perspective de la formation
219

22.10 Page 220

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
intégrale de la personne. À cet effet, beaucoup de collèges et de résidences,
outre le logement, offrent différents lieux de soutien à l’expérience d’étude
et de croissance personnelle : chapelle, salle d’étude et d’informatique, salle
TV et de récréation, salle de rencontres, de cantine, de jeu ou de pratique de
sport, etc. ;
2 des lieux et des temps de rencontre et de convivialité avec
d’autres, où apprendre à vivre ensemble et partager une expérience de
communauté ;
3 Une expérience d’accompagnement et d’orientation personnelle
(vocationnelle, professionnelle, de travail) qui aide le jeune, pendant ses
années d’étude, à vivre et à intégrer les différentes expériences de formation ;
4 un programme de formation partagée pendant l’année d’étude,
qui favorise le développement personnel, social et culturel. On offre
des expériences d’approfondissement culturel et des contacts avec la
réalité sociale pour la formation d’une conscience éthique, responsable
et solidaire, surtout envers les plus nécessiteux de la société. Des telles
expériences mènent au volontariat, comme au choix de vie et de croissance
humaine et chrétienne ;
5 Un chemin de formation dans la foi, selon les valeurs de la Spiritualité
Salésienne des Jeunes, à travers la direction spirituelle et les temps de
prière, de réflexion sur la Parole de Dieu et la célébration des Sacrements.
Là où c’est possible, la proposition d’animation éducative et pastorale du
collège ou de la résidence universitaire s’harmonise avec les initiatives des
bureaux et des organismes de la pastorale universitaire de l’Église locale.
2 4 LA PAROISSE ET LE SANCTUAIRE CONFIÉS AUX SALÉSIENS
2 4 1 L’originalité de la paroisse et du sanctuaire Salésiens
Le zèle apostolique de Don Bosco pour les jeunes les plus pauvres de
Turin le poussa à créer une paroisse pour les jeunes sans paroisse.
Don Bosco lui-même, en son temps, accepta sept paroisses. En 1887, il
écrivit un règlement sur le fonctionnement correct de la paroisse. Il parla
des thématiques qui le préoccupaient le plus : l’attention prioritaire aux
220

23 Pages 221-230

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23.1 Page 221

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
jeunes, surtout les plus pauvres, et l’identité du curé religieux salésien qui
leur rend service en communion avec l’Évêque et le clergé diocésain :
« Les malades, les pauvres et les jeunes gens feront l’objet
d’un zèle spécial (des curés) »
(DÉLIBÉRATIONS DU QUATRIÈME CHAPITRE GÉNÉRAL DE 1886)
Après de nombreuses années, le CG 19 a affirmé que la paroisse est le lieu
pour « une attention exemplaire de la jeunesse » (CG 19, IX, n°3), et le CG 20
affirme que « nous trouvons dans le ministère paroissial de vastes possibilités et
des conditions favorables pour nous acquitter des buts de notre mission et, en
particulier, pour l’éducation des jeunes de souche populaire ou pauvre » (CG
20, 401). Le CG 21 considère la paroisse comme une œuvre qui nous permet
de nous placer parmi les jeunes pour les évangéliser et, là nous pouvons,
évangéliser selon le style du PEPS (cf. CG 21, n° 135). Le Chapitre confirme la
priorité de la pastorale des jeunes et définit les caractéristiques de la paroisse
salésienne (cf. CG 21, n°136-141).
En 1984, avec l’approbation
définitive des nouvelles Constitutions
et des Règlements de la Société de
saint François de Sales, la paroisse
est explicitement reconnue comme
un des milieux pastoraux, ou secteur
d’activité, où nous réalisons notre
mission : « Nous réalisons aussi
notre mission dans les paroisses, en
réponse aux nécessités pastorales
des Églises particulières dans les
secteurs qui offrent un terrain
propice au service des jeunes et des
milieux populaires.» (cf. C 42 ; R 25).
L’option pour les jeunes dans
la paroisse confiée aux Salé-
siens n’est pas exclusive ou
discriminatoire mais préféren-
tielle. Cette option préférentielle
est un don précieux pour la mis-
sion dans toute la communauté
ecclésiale.
« La paroisse est, sans doute, le lieu le
plus significatif, dans lequel se forme et
se manifeste la communauté chrétienne.
Elle est appelée à être une maison
familiale, fraternelle et accueillante,
où les chrétiens deviennent conscients
d’être le peuple de Dieu. Dans la
paroisse, en effet, se fondent toutes les
différences humaines qui s’y trouvent
et se greffent dans l’universalité de
l’Église. Elle est, d’autre part, le lieu
ordinaire où l’on naît et l’on grandit
dans la foi. Elle constitue donc un
espace communautaire très adapté pour
que le ministère de la Parole réalisé en
elle soit en même temps enseignement,
éducation et expérience vitale. »
(DIRECTOIRE GÉNÉRAL POUR LES CATÉCHÈSE, N°257-258)
221

23.2 Page 222

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 4 2 La CEP de la paroisse et du sanctuaire confiés aux Salésiens
A L’importance de la CEP de la paroisse et du sanctuaire
confiés aux Salésiens
La paroisse est la première instance communautaire dans laquelle l’Église
développe la mission confiée par Jésus dans un contexte socioculturel
bien défini. Elle constitue une grande communauté de croyants baptisés,
« portion » de l’Église universelle, dans le dynamisme de la pastorale
diocésaine. La communauté chrétienne est le lieu historique dans lequel on
vit la communion : en elle, le croyant trouve sa maison.
En étant communauté de communautés, la paroisse crée un vaste
tissu de rapports humains qui favorise la communion et la fraternité - une
« spiritualité de communion » (Novo Millennio Ineunte, 43-45).
B Les sujets de la CEP de la paroisse et du sanctuaire confiés
aux Salésiens
« Lorsque les Salésiens sont appelés
par l’Évêque au service pastoral d’une
zone, ou d’un secteur du peuple de Dieu,
ils assument, face à l’Église, l’exaltant
engagement de construire - en pleine
coresponsabilité avec les laïcs - une
communauté de frères, réunis dans la
charité, par l’écoute de la Parole, la
célébration de la Cène du Seigneur et par
l’annonce du message de salut. »
(CG 20, N° 416)
« La paroisse salésienne a la
communauté religieuse comme
responsable et animatrice. »
(CG21, N°138)
La CEP de la paroisse confiée aux
Salésiens assume une mission
commune qui implique dans la
coresponsabilité (cf. CG 24, n°
18) le plus grand nombre possible
de personnes autour d’un projet
pastoral. Il s’agit d’une communauté
croyante qui, en favorisant
l’appartenance dans un climat familial,
accueille la participation consciente,
claire et coresponsable des diverses
vocations, charismes et ministères,
réciproquement complémentaires
dans la diversité.
La paroisse est confiée à
la communauté religieuse
salésienne. Celle-ci assume les
orientations pastorales du diocèse
avec la richesse de son charisme
222

23.3 Page 223

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
pastoral ; elle crée autour du curé
une équipe d’animateurs pour la
pastorale paroissiale ; elle promeut
le développement et la réalisation
du PEPS dans la paroisse ; elle est
responsable, en collaboration avec le
curé et son équipe, de la formation
et de l’animation spirituelle des
fidèles ; elle guide les membres
de la Famille Salésienne à être les
premiers collaborateurs dans le
développement du projet.
« Le Projet Éducatif et Pastoral est
une riche synthèse de contenus et de
méthodes ; de processus et de promotion
humaine et, en même temps, d’annonce
évangélique et d’approfondissement de
la vie chrétienne. »
(CG 21, N°80)
La communauté religieuse (cf. CG 21, n°138 ; R 26) fait partie du noyau
animateur de la paroisse salésienne et en assume un rôle distinctif (cf.
CG 24, n°159) : elle est témoin de la primauté de Dieu, elle manifeste
visiblement sa vie fraternelle et sa pratique des conseils évangéliques
par ses temps de prière, de rencontre, de détente ; et elle partage ce
témoignage avec les laïcs de la communauté paroissiale. Elle est une unité
dans le projet qui reconnaît les différentes compétences des frères. Elle
participe à la vie de la paroisse, en s’intéressant à la histoire des personnes,
surtout des jeunes.
Le directeur de la communauté salésienne a une responsabilité spéciale
dans la paroisse en tant que guide spirituel de la communauté religieuse
et premier responsable des activités apostoliques de la communauté. Il
veille à l’unité et à l’identité salésienne de toute l’œuvre et encourage les
confrères dans la réalisation du projet pastoral de la paroisse (cf. R 29). Il
est membre du Conseil Pastoral de la paroisse.
Le curé, berger de la communauté, est le responsable immédiat de la
mission paroissiale confiée par l’Évêque à la Congrégation Salésienne. Pour la
communauté chrétienne, il représente l’Évêque, mais aussi la Congrégation
Salésienne. Fidèle à la mission éducative et pastorale, il a comme modèle
Don Bosco pour l’évangélisation des jeunes et du peuple de Dieu.
Il est appelé à accueillir, écouter, accompagner et former la communauté
paroissiale. Il la préside, en assumant la responsabilité de réaliser le projet
pastoral, en communion avec le Directeur, avec la communauté salésienne
et avec le Conseil Pastoral.
223

23.4 Page 224

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
La communauté paroissiale promeut et accompagne la diversité des vocations, en
encourageant aussi un laïcat qui assume son rôle significatif dans la mission
d’évangélisation. La communauté paroissiale se renforce dans les assemblées,
dans les groupes, dans les petites communautés et dans les mouvements qui
vivent un engagement plus grand en faveur de tous. La paroisse salésienne
anime les groupes ecclésiaux, avec une attention spéciale aux propositions de la
Famille Salésienne et du Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ).
Elle considère les jeunes comme membres de plein droit de la CEP. Cette
présence charismatique assure l’attention positive et intéressée au monde
des adolescents et des jeunes, à leurs préoccupations, leurs expériences et
leurs attentes. La préférence envers les jeunes caractérise le type de pastorale
paroissiale, dynamique, enthousiaste et proposant des idéaux évangéliques.
2 4 3 La proposition éducative et pastorale de la paroisse confiée
à la communauté salésienne
La paroisse est plongée dans un monde sujet à de profondes et rapides
transformations. Sa mission est une réalité unitaire et complexe et requiert
un Projet Éducatif et Pastoral (CG 21, n°140).
A Un centre d’évangélisation et d’éducation à la foi
Les Actes des apôtres constituent un livre du Nouveau Testament qui, plus
que les autres, nous aide à comprendre la vie, certes pas facile, des premières
communautés chrétiennes. En lui le partage et la diffusion de la vérité de Jésus
Christ prennent naissance et se consolident. Au chapitre 2, versets 42-46, on
lit un extrait qui peut vraiment accompagner la vie de chaque communauté
paroissiale :
« Ils étaient fidèles à écouter
l’enseignement des Apôtres
Vivre en communion fraternelle…
Chaque jour, d’un seul coeur,
ils allaient fidèlement au Temple,
ils rompaient le pain dans leurs
maisons».
Évangélisation
et catéchèse
Témoignage de la charité
Prière
Liturgie
224

23.5 Page 225

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
La paroisse confiée à la communauté salésienne offre à tous une proposition
systématique d’évangélisation et d’éducation à la foi (cf. CG 23, n°116-157).
Elle promeut la première annonce pour ceux qui sont éloignés, et offre des
parcours continus et graduels d’éducation à la foi, surtout pour les familles.
La paroisse est une communauté où l’on peut expérimenter les valeurs les
plus caractéristiques de la spiritualité salésienne : la joie de la vie chrétienne
quotidienne, l’espérance qui perçoit le positif dans les personnes et dans les
situations, et promeut la communion.
La communauté paroissiale cultive les relations humaines, en veillant à ce
que les personnes et les groupes se sentent reconnus, acceptés, compris.
Nos communautés ecclésiales représentent le lieu opportun de l’expérience
chrétienne quotidienne.
La communauté s’engage donc avec tous et en particulier pour l’épanouissement
humain et religieux des faibles et des nécessiteux : non seulement elle accueille
tous ceux qui cherchent le sens religieux de leur vie, mais elle offre compassion
et accompagnement à ceux qui sont tentés de s’en éloigner. Consciente de
cela, la paroisse se sent interpellée par ceux qui se considèrent indifférents ou
incroyants.
C’est une communauté missionnaire et évangélisatrice, la Parole de Dieu et la
liturgie soutiennent la vie de foi de ses membres et elle promeut la communication
de l’expérience chrétienne. La communauté paroissiale met l’Eucharistie
au centre de sa vie communautaire et célèbre de manière significative les
sacrements de la vie chrétienne, en particulier le sacrement de la Réconciliation.
La paroisse confiée aux Salésiens entretient la dévotion à Marie Auxiliatrice. La
Vierge de Don Bosco est à considérer comme une présence vraiment active
qui nous rend meilleurs à la suite de Jésus, « faites ce qu’Il vous dira » : c’est
l’invitation de la Mère. En outre, la dévotion à Marie Auxiliatrice nous unit à la
communauté universelle de l’Église.
B Une présence d’Église ouverte et insérée dans le territoire
La paroisse est le visage de l’Église. Elle est, dans le territoire, le point de
référence qui rend l’Église visible et socialement insérée dans la vie
quotidienne. En elle, les chrétiens vivent la foi, l’espérance et la charité, alimentés
par la Parole de Dieu et par la célébration des sacrements. La paroisse est « l’Église
qui vit au milieu des maisons de ses fils et de ses filles » (Christifideles Laici, 26).
225

23.6 Page 226

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
La communauté paroissiale est le centre significatif des diverses communautés
ecclésiales et des groupes qui y vivent. Elle est une communauté ouverte, qui
collabore avec les autres paroisses et communautés, et avec les autres agences
sociales et éducatives présentes sur le territoire pour le développement humain
et religieux des citoyens.
Engagée dans le dialogue avec les divers milieux culturels, la paroisse les aide
tous à développer des valeurs, des critères de jugement et des modèles de vie
selon l’Évangile, par une présence fondée sur la confiance (donnée et reçue).
La paroisse développe sa mission en communion avec l’Église locale et avec
l’Évêque, avec les autres paroisses et les organisations pastorales diocésaines.
C Une communauté au regard missionnaire
Dans la fidélité à Jésus, la paroisse croit que le Règne de Dieu a les pauvres
comme destinataires et sujets privilégiés. Par conséquent, dans sa pastorale, elle
doit refléter l’option évangélique préférentielle pour les plus pauvres.
Cela implique, en premier lieu, l’appréciation de la foi et de la sagesse des
pauvres et leur accompagnement.
La paroisse confiée aux Salésiens assume comme critère et choix fondamental
l’unité existentielle de l’évangélisation, de la promotion humaine et de
la culture chrétienne. Nous annonçons l’Évangile et la personne de Jésus en
relation intime avec l’histoire des personnes, avec leurs problèmes et avec leurs
possibilités. Dans le désir d’assainir les situations moins humaines nous nous
laissons guider par la valeur de plénitude humaine que la personne a en Dieu.
Le développement de l’évangélisation paroissiale comporte simultanément la
diffusion de l’Évangile et la promotion
du peuple (cf. C 42). Une telle
proposition, en considérant l’action
pastorale dans sa globalité comme
« Dans les paroisses […] nous
contribuons à la diffusion de l’Évangile
et à la promotion du peuple, en
collaborant à la pastorale de l’Église
particulière avec les richesses d’une
vocation spécifique. »
(C 42)
le rayonnement de l’Évangile, ne se
résume pas à la seule administration
des sacrements.
La paroisse est encouragée à être
un espace d’accueil et d’espoir pour
tous, spécialement pour celui qui est
fatigué, déshérité, exclu, malade et
226

23.7 Page 227

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
souffrant. Ainsi, en dialogue étroit et
en collaboration avec les institutions
établies sur le territoire, elle promeut
fortement la défense et la promotion
des droits de l’homme ; elle partage
leurs préoccupations et leurs
aspirations.
D Une option claire pour les
jeunes et pour les classes
populaires
« La paroisse confiée aux Salésiens doit
actualiser dans l’aujourd’hui cette expérience
charismatique du Valdocco et enrichir ainsi
la pastorale de l’Église locale. Ainsi se
caractérise chaque choix charismatique qui
fonde sa vie et sa mission. »
(P. ANTONIO DOMENECH, ACG 396, « ORIENTATIONS ET
DIRECTIVES : L’IDENTITÉ DE LA PAROISSE CONFIÉE AUX
SALÉSIENS »)
Dans la paroisse, la pastorale des
jeunes devrait être considérée comme la dimension qui en caractérise la vie. C’est
là, la contribution spécifique que les Salésiens offrent comme enrichissement à
la mission d’une Église particulière (cf. C 48 ; R 26). L’attention particulière
aux jeunes est donc un choix préférentiel du dynamisme des jeunes
dans l’évangélisation.
L’attention préférentielle pour les jeunes, spécialement les plus pauvres, introduit
dans toute la pastorale de la paroisse, une forme d’action particulière et une
disposition éducative particulière. On favorise des expériences qui rendent les
jeunes évangélisateurs d’autres jeunes. La priorité aux jeunes implique aussi le
devoir de sensibiliser la communauté diocésaine aux problèmes et aux exigences
de la pastorale des jeunes. La paroisse confiée aux salésiens peut contribuer à
offrir des propositions éducatives pastorales exemplaires pour les rapports des
paroisses avec le monde des jeunes.
La paroisse est une communauté qui accompagne le choix vocationnel des
fidèles, spécialement celui des jeunes. L’accompagnement des jeunes demande
une force considérable. Ce service aide à intérioriser la foi : dans l’écoute de
Dieu, le sens de la vocation de la vie chrétienne se renforce. La paroisse oriente
et accompagne les différentes vocations dans l’Église. Elle offre aux jeunes
une proposition vocationnelle spécifique à la vie religieuse, à la prêtrise ou au
laïcat engagé. Elle promeut dans la communauté paroissiale et dans les divers
groupes et les mouvements, une prière constante pour les vocations.
La paroisse salésienne a un caractère populaire de vaste accueil. L’évangélisation
de la culture populaire demande une attention constante aux diverses formes
dans lesquelles elle se manifeste. L’évangélisation s’adapte et s’intègre à la vie
du peuple, avec la prise en considération de son histoire, de ses traditions et de
sa culture, de ses coutumes et de ses racines.
227

23.8 Page 228

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 4 4 L’animation pastorale organique dans la paroisse
A Principaux aspects de la proposition
La paroisse est une communauté évangélisatrice : elle porte la première
annonce à ceux qui sont éloignés et elle les catéchise en les rencontrant là
où ils se trouvent. Il semble opportun de reprendre quelques principes qui
s’inspirent du catéchuménat chrétien comme éléments pédagogiques et
de base pour une éducation à la foi. Le catéchuménat cherche à évangéliser
dans les quatre principaux domaines de croissance dans la foi présents dans
l’expérience de l’Église (cf. Directoire Général pour la Catéchèse, n°147) : la
dimension personnelle, la dimension communautaire, la dimension célébration
liturgique, et la dimension de l’engagement d’évangélisation. Ces quatre
dimensions peuvent aider à la programmation correcte des interventions avec
les jeunes, en assurant la perfection et l’intégrité de l’expérience chrétienne.
1 La paroisse crée et propose des itinéraires graduels et diversifiés
d’éducation à la foi, en particulier des jeunes et des familles, sans cependant
réduire la catéchèse seulement à la préparation aux Sacrements (cf. CG 23,
n°116-157). Ces processus initient les familles à l’éducation de la foi de leurs
enfants, instituent la catéchèse baptismale, offrent des chemins d’éducation
à la foi pour les fiancés qui pourraient, par la suite, donner vie à des groupes
de familles.
Dans toutes ses formes, la catéchèse doit transmettre une synthèse
adéquate et actuelle du message chrétien et, surtout, intégrer l’expérience
personnelle dans le processus de mûrissement et de la croissance chrétienne.
Elle cherche à encourager et à accompagner l’engagement progressif dans la
vie chrétienne.
L’initiation chrétienne se base sur l’expérience, sur les rapports avec la
communauté et sur le témoignage de la vie. Par conséquent, la paroisse
confiée aux salésiens offre de multiples processus pastoraux et des initiatives
qui, avec fraîcheur et créativité, permettent une rencontre personnelle avec
Jésus Christ. Il est urgent d’entamer, dans les communautés chrétiennes,
des expériences significatives qui accompagnent celui qui est en recherche
de la foi dans ses moments variés : la compréhension et l’écoute de la Parole
de Dieu (des cours d’introduction aux Saintes Écritures, la prédication, la
Lectio Divina) ; l’expérience de la prière personnelle et partagée (des écoles
de prière) ; la participation dans la célébration liturgique de l’Eucharistie et
228

23.9 Page 229

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
des sacrements ; l’approfondissement de la foi ; l’appréciation des richesses
de la piété populaire ; l’expérience de la pastorale missionnaire des jeunes
dans les zones rurales et urbaines. Le tout doit être accompagné par la
réflexion, la communication en profondeur, le silence et la contemplation.
2 Une autre action de la paroisse est d’encourager dans les groupes leur
appartenance ecclésiale. Pour ce faire, elle favorise les mouvements, les
communautés de jeunes, les groupes de la Famille Salésienne, parmi
d’autres. Cela requiert, en outre, la coordination de ces groupes avec le MSJ
et la proposition de la Spiritualité Salésienne des Jeunes. L’expérience de
groupe devrait être en mesure de mener à des communautés chrétiennes
ouvertes et intégrées.
3 La paroisse est une communauté qui vit la liturgie et les Sacrements
: elle prépare à les célébrer avec goût et beauté. Elle veille à ce que
la liturgie soit plus proche de la vie, en cherchant à employer un langage
compréhensible et accessible, exprimé de façon simple à travers des
chants, des gestes, des histoires, des témoignages, des symboles. Pour
que la célébration soit vivante, il est important de raviver la participation
active de tous dans sa préparation et sa réalisation.
4 En travaillant à la croissance d’une foi active, la paroisse éduque à la
dimension sociale de la charité pour construire une culture de la
solidarité. Ainsi, elle reconnaît et encourage l’engagement des membres
de la communauté paroissiale impliqués dans l’action sociale et dans
la charité, dans la vie civile et politique. Elle soutient la promotion, la
formation et l’accompagnement du volontariat solidaire et missionnaire.
Dans une communauté ecclésiale qui collabore avec d’autres forces du
territoire en faveur des pauvres, une conduite de vie sobre et ouverte à la
générosité et à la solidarité, doit être visible dans des gestes concrets et
dans des actions qui manifestent les valeurs du Royaume. On privilégie
des gestes de solidarités qui se traduisent en activités durables.
5 La communauté paroissiale devient un centre de formation pour des
laïcs, dynamiques et engagés et, surtout, pour des animateurs pastoraux
de jeunes. Une priorité pour le futur de la communauté ecclésiale est le
développement de parcours de formation adéquats pour tous les
agents, en particulier pour ceux qui ont des responsabilités éducatives
: les catéchistes, les adultes (ou jeunes matures), les croyants, ceux qui
sont préparés pour animer les groupes. La méthodologie créative et
229

23.10 Page 230

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
dynamique ne peut pas être vraiment féconde si elle n’est pas pratiquée
par des catéchistes formés.
Tout cela demande à la communauté paroissiale, Salésiens et laïcs,
un lieu et un temps d’analyse et de réflexion sur l’action pastorale en
faveur des jeunes et des adolescents.
B Les structures de participation et de responsabilité
Animation de la communauté paroissiale locale
L’assemblée paroissiale et les groupes sont des moyens de communion
et de participation des laïcs à la vie de la communauté et des instants de
coresponsabilité. Ils renforcent leur identité à travers la préparation et la
réalisation du Projet Éducatif et Pastoral Salésien de la paroisse.
En outre, la pastorale paroissiale prend forme dans un Projet Éducatif et
Pastoral unitaire et articulé. Avec lui, la paroisse propose une coresponsabilité
effective dans la mission pastorale d’enseigner, de sanctifier et de guider
chacun. Les structures de la paroisse renforcent la communion entre tous et
la convergence et la complémentarité des personnes, des interventions et
des structures autour du Projet Éducatif et Pastoral.
Le conseil paroissial est une équipe pastorale à caractère consultatif et
opérationnel (cf. Code de Droit Canonique, can. 536) ; il est représentatif des
divers groupes et des secteurs de la paroisse. En conformité avec les tâches
prévues par le Code de Droit Canonique et les lignes indiquées par l’Église
locale, le Conseil pastoral remplit le rôle que le CG 24 assigne au Conseil de
la CEP et de l’œuvre (cf. CG 24, n°160.171). Il s’agit d’une équipe nécessaire
pour l’animation pastorale de la paroisse. Présidée par le curé, animée et
accompagnée par lui en union avec les autres Salésiens de la communauté,
l’équipe est composée des prêtres assignés à la paroisse, des représentants
des divers secteurs de la vie paroissiale et d’autres membres que le curé peut
nommer librement.
Ses fonctions sont définies dans le Statut et sont principalement celles-ci :
analyser la réalité de la paroisse et celle des destinataires pour une réponse
évangélique aux défis qui en proviennent ; proposer à l’assemblée le PEPS de la
paroisse, le réaliser et l’évaluer périodiquement ; étudier et approuver le bilan
ordinaire de la paroisse ; assurer la formation des agents pastoraux paroissiaux.
230

24 Pages 231-240

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24.1 Page 231

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Les commissions et les groupes de travail sont des équipes qui, en
conformité avec le PEPS, animent les différents domaines d’activité. Parmi
ceux-ci est particulièrement importante, la commission ou l’équipe animatrice
de la pastorale des jeunes, coordonnée par le vicaire paroissial ou par un
Salésien/laïc responsable de l’Oratoire-Centre de Jeunes (cf. CG 20, n°432).
Une Commission économique de la paroisse est prescrite. Sa composition
répond à des critères de compétence et d’effi cacité administrative. Ses
membres doivent être experts dans le domaine économique et de conduite
honorable. Son rôle juridique est purement consultatif : il conseille le curé
dans l’administration des biens de la paroisse. Le curé est Président de
droit de la Commission économique en tant que « véritable berger » (cf.
Code de Droit Canonique, can. 515.519) d’une communauté déterminée
de fi dèles ; le curé en est responsable non seulement du point de vue
sacramentel, liturgique, catéchétique et caritatif, mais aussi du point de
vue administratif : en effet, il en est le représentant légal (cf. Code de
Droit Canonique, can. 532) et administrateur unique (cf. Code de Droit
Canonique, can. 1279) dans le système canonique.
Cette Commission a ses statuts qui en définissent la nature, les caractéristiques,
les objectifs, la composition, les tâches, les fonctions des membres, les modèles
de travail, les rapports avec le Conseil paroissial et la durée des mandats.
Lorsque dans la zone, la paroisse est présente avec d’autres milieux pastoraux,
ou secteur d’activité, de l’œuvre salésienne (Oratoire-Centre de Jeunes, École,
Œuvre Sociale, Internat, Résidence), elle promeut avec eux, dans le dialogue,
une collaboration spéciale pour une pastorale unitaire à l’intérieur
de l’unique mission. En rapport avec l’Oratoire-Centre de Jeunes, c’est un
rappel à un projet pastoral convergent sur le territoire et dans l’Église locale, à
partir des différentes responsabilités des deux entités de l’œuvre. Les rapports
réciproques montrent de fait l’unité de l’action pastorale ; la distinction des
projets nous permet de mieux répondre aux nombreuses situations particulières
de la Congrégation : Oratoire-Centre de Jeunes dans une paroisse salésienne,
Oratoire-Centre de Jeunes dans des paroisses diocésaines, Oratoire-Centre de
Jeunes dans des œuvres très charpentées.
Le conseil de l’Oratoire-Centre de Jeunes, en sa totalité ou à travers une
représentation qualifi ée, est présent à l’intérieur du Conseil pastoral
paroissial pour garantir l’unité de l’action d’évangélisation. En différentes
Provinces, on a décidé que le chargé de l’Oratoire-Centre de Jeunes était
le vicaire chargé de la pastorale des jeunes.
231

24.2 Page 232

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Animation provinciale/nationale
Le curé est nommé par le Provincial et présenté à l’Ordinaire du lieu pour
travailler au service de l’Église locale, en communion avec l’Évêque, le
presbytérium et les autres paroisses. Il cherche à se coordonner avec les autres
paroisses de la Province et la Délégation provinciale à la pastorale des jeunes.
Les orientations du Chapitre Général 19 et du Chapitre Général Spécial
(CG 20, n°441) demandent qu’on promeuve dans toutes les Provinces la
coordination des paroisses.
Les paroisses dépendent des Diocèses dans lesquels elles sont localisées,
mais sont confi ées à la Congrégation Salésienne pour une réponse aux
exigences pastorales des Églises particulières (R 25). Par son appartenance
à l’Église locale, la paroisse salésienne incorpore dans son PEPS les
orientations pastorales du diocèse et ceux du PEPS provincial.
Une Commission provinciale, présidée par un coordinateur, garantira
l’action provinciale d’accompagnement et de soutien aux communautés
paroissiales dans la réalisation du PEPS paroissial. Le coordinateur ainsi que la
Commission font partie des organes d’animation de la pastorale provinciale
des jeunes.
Le Coordinateur et les membres de la Commission ont les fonctions suivantes:
◗ sensibiliser les communautés salésiennes pour qu’elles prêtent la plus
grande attention aux réalités paroissiales là où elles se trouvent ;
◗ promouvoir la réfl exion et l’approfondissement de l’identité
salésienne de la paroisse en relation avec la situation ecclésiale
et sociale du territoire ;
◗ répondre aux défis pastoraux de l’Église dans les églises publiques
et les sanctuaires présents dans les œuvres de la Province ;
◗ garantir l’élaboration, l’exécution et l’évaluation du PEPS des
paroisses et des sanctuaires, en offrant aux communautés
paroissiales des lignes et des orientations qui servent de guide
pour vivre l’identité salésienne ;
◗ favoriser la communication et la collaboration entre les
différentes paroisses de la Province ;
232

24.3 Page 233

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ soutenir la formation permanente des Salésiens et des laïcs
coresponsables de la pastorale paroissiale, par des rencontres et
des cours programmés ;
◗ convoquer périodiquement des journées ou des rencontres
de curés, de conseillers pastoraux, de catéchistes, d’équipes
diaconales, de l’apostolat de la santé, de la pastorale des jeunes.
La synergie avec les autres commissions provinciales est requise :
l’Oratoire-Centre de Jeunes, le MSJ, l’Animation vocationnelle, l’Animation
missionnaire, la Communication Sociale. La Commission Provinciale de
Formation garantit l’accompagnement formatif pour les étudiants en
théologie, surtout les diacres, dans l’exercice de leur ministère. Qu’ils
soient insérés dans la gestion effective du ministère paroissial.
Le dynamisme et le travail de coordination provinciale sont soutenus par le
travail d’animation et de coordination nationale, selon les circonstances
et les contextes. Sa fonction est en premier lieu de promouvoir la réflexion
et l’approfondissement de l’identité salésienne de la paroisse, à travers le
développement et l’actualisation de la proposition éducative et pastorale. Il
cherchera donc à faciliter la communication dans les Provinces pour le partage
des expériences et des défis. Une pratique commune dans les différentes réalités
de la Congrégation est de promouvoir, à travers l’organisation nationale, la mise
à niveau et la formation des curés (formation, retraites spirituelles, cours de
spécialisation). En outre, dans cette plate-forme, il est possible de convoquer
des réunions pour une réflexion nationale, dans la conscience de la variété des
groupes qui œuvrent dans nos paroisses (les catéchistes, les Conseils pastoraux,
les animateurs des jeunes, les Comités, les groupes).
2 5 LES ŒUVRES-SERVICES SOCIAUX POUR JEUNES À RISQUE
2 5 1 L’originalité des œuvres et des services pour les jeunes à risque
Dans les rues de Turin, Don Bosco vit les besoins des jeunes en danger et
répondit à leur pauvreté en ouvrant de nouveaux organismes de service
pastoral. À peine entré au Convitto, Don Cafasso lui avait confié la tâche de
visiter les prisons où, pour la première fois, il constata la condition alarmante
et malheureuse de beaucoup de jeunes détenus. Le contact avec les jeunes
en prison l’émeut et le trouble, mais le fait aussi réfléchir pour agir.
233

24.4 Page 234

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Il se considéra envoyé de Dieu
pour répondre au cri des jeunes
pauvres et pressentit que, s’il était
« Avec Don Bosco nous réaffirmons notre
préférence pour la «jeunesse pauvre,
abandonnée et en péril», qui a le plus
besoin d’être aimée et évangélisée, et nous
travaillons spécialement dans les lieux de
plus grande pauvreté. »
important de donner des réponses
immédiates à leur mal-être, il fallait
encore davantage en prévenir
les causes par une proposition
éducative intégrale. Pour cette
raison, il voulut, en premier lieu,
(C 26)
accueillir auprès de lui des jeunes,
orphelins et abandonnés, qui
arrivaient dans la ville de Turin pour
chercher du travail, leurs parents ne pouvant ou ne voulant pas prendre soin
d’eux.
Avec le zèle missionnaire de Don Bosco, nous rencontrons les enfants,
les adolescents et les jeunes qui vivent dans des conditions d’exclusion
sociale. Ce terme doit être assumé au-delà de la simple signifi cation
économique à laquelle fait référence le concept traditionnel de pauvreté
parce qu’il signifie aussi la limitation de l’accès à l’éducation, à la culture,
à l’habitation, au travail, au manque de reconnaissance et de réalisation
de la dignité humaine et l’interdiction de l’exercice de la vraie citoyenneté.
Nous croyons que la forme la plus efficace qui réponde à cette difficulté,
est l’action préventive, dans ses multiples formes.
L’option pour les jeunes pauvres, abandonnés et en danger a toujours
été présente dans le coeur et dans la vie de la Famille Salésienne, de Don
Bosco jusqu’aujourd’hui : de là la grande variété de projets, services et
structures pour la jeunesse la plus pauvre, avec le choix de l’éducation,
inspirée du critère préventif salésien.
Poussés par la constatation de l’exclusion sociale croissante, nous
reconnaissons la nécessité de garantir la pratique du système éducatif de
Don Bosco, pour que les jeunes dépassent le malaise et la marginalisation,
assimilent les perspectives d’une éducation éthique et de promotion de la
personne, dans l’engagement sociopolitique et dans la citoyenneté active,
en veillant à l’éducation et à la défense des droits des mineurs, la lutte contre
l’injustice et la construction de la paix.
La pauvreté et l’exclusion croissent chaque jour jusqu’à atteindre
une dimension tragique : c’est une pauvreté qui blesse les individus
234

24.5 Page 235

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
et les communautés, spécialement les jeunes, jusqu’à devenir réalité
structurelle et globale de vie. Notre modèle est le Bon Samaritain, « coeur
qui voit » et qui sauve.
Les situations de pauvreté et d’exclusion ont un fort impact social et,
malheureusement, ils tendent à persister. Nous ne pouvons pas rester
indifférents face à tout cela : la réalité nous pousse et nous engage à mettre
en acte des réponses immédiates, à court et moyen terme (cf. CG 21, n°158
; CG 22, n°6, 72 ; CG 23, n°203-214), de telle sorte qu’en vainquant les
injustices et les inégalités sociales, de nouvelles opportunités soient données
aux jeunes pour construire leur vie de manière positive et pour s’insérer dans
la société de façon responsable.
Beaucoup de ces œuvres et services présentent un nouveau modèle
pédagogique et salésien et demandent, par conséquent, une compétence
professionnelle, des programmes spécialisés et une collaboration avec les
institutions civiles et religieuses. Une vision d’ensemble est offerte dans la liste
suivante:
◗ des œuvres pour les enfants des rues : école-maison, centres de
jour, ou foyer. Il faut y ajouter des réalisations pour loger des
jeunes sans abri. Il y a des structures adaptées pour immigrants
et réfugiés, pour des jeunes errants qui vivent dans les rues aux
marges des villes, pour des jeunes « anonymes », abandonnés
ou devenus orphelins ;
◗ le service aux jeunes qui ont des besoins spéciaux : mineurs avec
des mesures de protection et responsabilité pénale ; détenus
; enfants-soldats ; enfants exploités par le tourisme sexuel et les
mauvais traitements ; jeunes avec des besoins éducatifs spéciaux,
physiques et mentaux ;
◗ l’attention aux immigrés : alphabétisation ; soutien
psychopédagogique et scolaire ; consultation juridique pour la
régularisation de leur situation ; contributions par des compétences
sociales et professionnelles ; participation et intégration dans le
contexte ;
◗ l’accueil et l’accompagnement en vue d’une récupération et
d’une réhabilitation : les toxicomanes, les mineurs ayant des
problèmes comportementaux, les malades du Sida ;
235

24.6 Page 236

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ les services éducatifs alternatifs pour faire face au problème de
l’échec scolaire : projets socio-éducatifs ; ateliers professionnels
et de pré-engagement ; classes de soutien et de renforcement
scolaire ; ateliers socioprofessionnels ; cours de formation pour
chômeurs ; programmes de rattrapage éducatif ;
◗ les présences d’insertion dans les milieux populaires et dans des
activités culturelles dans les quartiers marginaux ; actions pour
accueillir et accompagner ceux qui sont victimes de violence, de
la guerre et des fanatismes religieux ;
◗ les centres d’attention et de soutien à la famille dans sa fonction
éducative ; des services qui se tournent vers les jeunes qui souffrent
parce qu’ils proviennent de familles décomposées, familles sans
maison ou avec un logement insalubre ;
◗ les services particuliers de promotion de la femme : alphabétisation,
maternité responsable, éducation à la santé et à l’hygiène.
La prise en charge de l’option préférentielle charismatique en faveur
des plus pauvres et des nécessiteux est transversale dans l’animation
organique de la Famille Salésienne. Dans le PEPS provincial nous
garantissons cet engagement dans toutes nos œuvres et dans toutes nos
présences. Prévenir et affronter des situations possibles et les besoins des
jeunes dans tous les milieux, dans n’importe quel contexte et, en particulier,
dans les œuvres et les services particuliers d’attention à la pauvreté et à
l’exclusion sociale, c’est un trait typique de toute la Pastorale Salésienne
des Jeunes.
2 5 2 La Communauté Éducative et Pastorale de l’œuvre sociale
A L’importance de la CEP de l’œuvre sociale
Don Bosco, à travers l’Oratoire, offrit aux jeunes abandonnés une vraie
famille où ils pouvaient croître et se préparer à la vie ; c’est pourquoi il
considéra l’expérience communautaire comme importante.
La CEP, dans les œuvres et dans les services qui répondent au malaise des
jeunes, a des caractéristiques propres de configuration et de croissance. Par
236

24.7 Page 237

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
son expérience depuis quelques années, la Congrégation a acquis quelques
critères qui sont à prendre en considération dans la consolidation de cet
engagement institutionnel. Ce service éducatif intégral est une véritable
option missionnaire d’accueil et de présence familiale parmi les
jeunes qui vivent des situations à risque ; attentif à la personne du
jeune, il l’accompagne dans son insertion communautaire en tant que sujet
de droits, engagé pour la justice et pour le renouvellement de la société :
en favorisant la culture de la solidarité selon des valeurs qui s’inspirent à la
Doctrine Sociale de l’Église (cf. C 33).
B Les sujets de la CEP de l’œuvre sociale
Les éducateurs vivent avec les jeunes un rapport de proximité et
d’amitié, dans la familiarité et dans l’amabilité de la présence salésienne
(amorevolezza). On ne travaille pas seulement pour les jeunes pauvres,
mais on le fait en solidarité et en communion avec eux : il s’agit d’une
expérience d’interrelation étroite et fl exible, basée sur un pacte éducatif
d’accords, sur la base du consentement mutuel.
L’équipe des éducateurs est le principal responsable de l’élaboration,
de la réalisation et de l’évaluation du PEPS local. La coresponsabilité des
éducateurs et des jeunes dans le projet est un élément caractéristique
de la pédagogie salésienne. Cette expérience communautaire se présente
ainsi comme une école d’expérience pour les jeunes eux-mêmes. Ils
se reconnaissent eux-mêmes comme éducateurs d’autres copains, avec
lesquels ils partagent le même processus de mûrissement intégral qui les
prépare graduellement aux futurs rôles de service éducatif dans la même
œuvre, dans leurs familles et dans la société.
Pour effectuer une action éducative et pastorale de qualité, les intuitions,
l’expérience personnelle et la bonne volonté personnelle ne sont pas
suffisantes. On demande aux éducateurs les disponibilités suivantes:
◗ garantir dans le PEPS les stratégies et les interventions qui
approfondissent continuellement les motivations et les valeurs
qui guident les choix institutionnels et de chaque éducateur ;
◗ avoir la préparation nécessaire pour réaliser le projet avec
compétence professionnelle et les qualités pour affronter la
complexité des situations ;
237

24.8 Page 238

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ assurer le professionnalisme sur le fondement vocationnel,
surtout de la part des éducateurs dans la communauté dédiée à
ce service, des experts en éducation et en humanité ;
◗ cultiver une profonde connaissance de la réalité de la jeunesse
et des processus culturels qui se forment dans le monde de
l’exclusion et de la marginalisation sociale;
◗ approfondir l’étude du Système Préventif pour l’actualiser dans
les situations de vie quotidienne avec une formation continue
dans la dimension sociale de la charité ;
◗ assumer le point de vue de la Doctrine Sociale de l’Église et des
Droits de l’Homme;
◗ gérer de manière efficace les longs processus éducatifs et de
récupération, en garantissant entretemps les capacités d’organisation
et de gestion, comme la recherche et la gestion des ressources.
L’intervention proactive des éducateurs et des jeunes dans le quotidien requiert
la coopération de spécialistes professionnels : sociologues, psychologues,
médecins, avocats, pédagogues, éducateurs sociaux. Dans ces œuvres, on
développe les meilleures formes de volontariat. La liaison et l’interrelation
systématique avec les référents familiaux et avec les autres institutions
de la zone ou les associations qui travaillent dans le même domaine sont
aussi indispensables.
La cohabitation avec les jeunes en situations d’existence précaires et fragiles
interpelle les Salésiens et les laïcs, pour une conversion personnelle et
institutionnelle. Les situations de besoin et les nombreux aspects de souffrance,
de fragilité, de malaise et d’exploitation interrogent la vie de l’éducateur
salésien, ses activités ordinaires, le sens profond de gestes souvent considérés
comme acquis. Ces aspects et ces histoires exhortent à la concrétisation et à
l’urgence, à la compétence et à la passion, au travail en projets et à la gratuité,
à la spiritualité et à l’espérance.
D’une part, les Salésiens offrent le témoignage austère d’une présence
solidaire et éducative parmi les jeunes : ils les accompagnent soutenus par
une foi profonde en Dieu-Père qui veut que tous « aient la vie et l’aient en
abondance » (Jn 10, 10), tandis qu’ils acquièrent une connaissance toujours
plus profonde de la réalité sociale environnante et de ses mécanismes. Les
238

24.9 Page 239

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
éducateurs laïcs, d’autre part, représentent, pour les jeunes, un modèle
proche de la vie de la cellule familiale, gérée avec responsabilité. Ils sont
engagés avec une qualité professionnelle dans leurs interventions éducatives
et témoins de la vie inspirée de l’Évangile du Christ.
2 5 3 La proposition éducative et pastorale de l’œuvre sociale
Le Projet Éducatif et Pastoral spécifique pour ces œuvres et services sociaux
en faveur des jeunes à risque délimite l’identité de la proposition et
oriente le service des éducateurs en fonction des exigences de la
qualité professionnelle et de la conscience vocationnelle prévues dans le
modèle pédagogique salésien.
A L’inspiration évangélisatrice
Notre engagement éducatif est inspiré entièrement de l’Évangile et est destiné
à orienter les jeunes vers le Christ, qui « passa sa vie en faisant le bien » (Ac
10, 38). Dans ces œuvres et services, parfois, les interventions répondent, sans
retard, à des nécessités primordiales de survie (nourriture, eau, soins médicaux,
abri-refuge dans une ambiance familiale) pour que les jeunes puissent croître
en autonomie et dépassent les conditionnements de dépendance. Ce premier
but atteint, on essaye de leur assurer toutes les autres ressources dont ils ont
besoin pour vivre dignement et en sécurité. La formule « honnêtes citoyens
et bons chrétiens » de Don Bosco veut dire répondre dans une perspective
humanisante à tous les besoins des
jeunes « abandonnés ».
Le témoignage des éducateurs et
de la CEP, l’ambiance d’accueil et de
famille, la défense et la promotion
de la dignité personnelle et de ses
valeurs, sont une première forme
d’annonce et une première
réalisation du salut du Christ qui
est libération et plénitude de vie.
Il s’agit d’une action éducative
qui partage avec les jeunes une
proposition de croissance intérieure,
« À travers les voies mystérieuses de
l’Esprit, qui agit dans le coeur de toutes les
personnes, et en particulier des plus pauvres
et des nécessiteux, nous croyons que dans
cette relation personnelle avec Dieu se
cachent des énergies insoupçonnables pour
la construction de la personnalité et pour sa
formation intégrale. »
(P. JUAN VECCHI, ACG 359, « NOUVELLES PAUVRETÉS,
MISSION SALÉSIENNE ET SIGNIFICATION »)
239

24.10 Page 240

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
avec une attention spéciale à la dimension religieuse de la personne, facteur
fondamental d’humanisation et de prévention, soutien solide d’espérance
pour les jeunes qui souffrent gravement des conséquences dramatiques de la
pauvreté et de l’exclusion sociale.
Évangéliser, pour nous, signifie proximité et partage, humanisation
et proposition. C’est un processus et même lorsqu’on n’arrive pas à la
proposition chrétienne pour tous avec la même intensité, c’est toutefois une
première et authentique forme d’évangélisation parce que, comme Jésus, on
plonge dans la réalité pour l’humaniser et appeler tout le monde à sa suite.
Par conséquent, dans le PEPS, chaque communauté éducative doit
proposer aux jeunes des expériences et des parcours qui réveillent
en eux la dimension de la vie spirituelle et les aident à découvrir Jésus
Christ comme leur Sauveur (cf. CG 26, n°105-106). Cette proposition
d’évangélisation doit s’insérer pleinement dans le processus
éducatif, progressivement, avec des itinéraires pédagogiques simples,
personnalisés, étroitement liés à la vie quotidienne.
Il faut protéger et développer le réveil religieux avec patience et
persévérance, en faisant émerger le positif qui est chez les jeunes,
la conscience de leur dignité, leur volonté de se refaire. Les formes
particulières de soutien et d’action que nous réalisons avec les jeunes sont
les suivantes : faciliter l’éclosion de questions sur le sens de la vie (Quel sens
a ma vie ? Quel type de personne
je veux être ?) ; être présents
dans les célébrations et dans les
événements importants de leur
« La pauvreté et la marginalisation ne
sont pas des phénomènes purement
économiques, mais les expressions
d’une réalité qui touche la conscience
des personnes et défie la mentalité de la
société. L’éducation est donc un élément
fondamental pour leur prévention et leur
élimination, et c’est aussi la contribution
particulière et originale que nous sommes en
mesure de donner en tant que Salésiens. »
(P. JUAN VECCHI, ACG 359, « NOUVELLES PAUVRETÉS,
MISSION SALÉSIENNE ET SIGNIFICATION »)
vie familiale, sociale et religieuse
; offrir des valeurs qui orientent
vers la recherche religieuse et qui
favorisent la disponibilité à la foi ;
présenter l’humanisme chrétien de
l’Évangile de Jésus comme Bonne
Nouvelle ; inviter à se sentir accueilli
par la communauté chrétienne
et ses membres ; proposer des
expériences religieuses simples
et de qualité, et assumer des
engagements progressifs.
240

25 Pages 241-250

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25.1 Page 241

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
B Une proposition éducative intégrale et organique
Il est important d’aider, par des processus d’« identific ation », à reconstruire
et unifi er le monde intérieur. À une époque de fragmentation, on ne
peut arriver à l’unité intérieure qu’à travers le contact vital avec des
personnes et des institutions de forte identité, respectueuses de
la diversité et libératrices. Par conséquent, nous éduquons à travers la
conviction et la motivation, par des relations personnalisées qui expriment
accueil et dialogue, respect et acceptation inconditionnelle. Chaque
éducateur est un modèle positif d’identification et un point de référence
dans le processus de croissance personnelle des jeunes. En bref, la présence
« parmi » les jeunes crée des interrogations et suscite l’attraction.
Ces milieux ont besoin d’une animation communautaire familiale. Dans leur
noyau, les Salésiens et les éducateurs laïcs remplissent un rôle irremplaçable.
Les jeunes en situations de risque, la plupart d’entre eux avec des expériences
dans des milieux familiaux inadéquats, ont besoin d’une ambiance familiale
où trouver les conditions favorables pour restructurer et réorienter leur vie
de manière adéquate. En outre, l’offre d’une ambiance familiale, avec
la possibilité de vivre des relations
avec des référents adultes positifs,
casse la barrière de méfiance et
réveille le désir éducatif.
Le développement de la conscience
critique envers eux-mêmes
et envers leur milieu, avec des
critères d’analyse renouvelés
« La force éducative du Système Préventif
apparaît également dans la capacité
de récupération des jeunes perdus qui
conservent des aspects accessibles au bien. »
est essentiel. Les compétences
technico-culturelles et, surtout,
(CG 22, N°72)
l’acquisition d’habitudes de travail
sont un chemin important pour
l’insertion des jeunes dans la vie familiale, de travail et sociale.
Cette formation complète, qui s’étend à toutes les expériences de vie
des jeunes et à toutes les dimensions de leur personne, valorisera leurs
ressources de façon continue et systématique afin qu’ils se rendent toujours
plus responsables de leur vie. Notre proposition éducative a, comme terme,
chaque jeune appelé à se développer dans toutes les dimensions de la vie
: personnelle, familiale, socioculturelle, environnementale, sociopolitique
et éthico-religieuse.
241

25.2 Page 242

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
C Le choix du critère préventif
La prévention est une méthode éducative qui se propose d’assainir le
malaise en prévoyant les effets négatifs ; c’est aussi une action sociale
systématique qui ne se réduit pas à l’assistance momentanée mais porte
remède à la marginalisation dans ses causes. Il s’agit d’une action non
seulement éducative directe des personnes mais aussi de mûrissement
d’une nouvelle mentalité sociale au niveau culturel et au niveau politique,
pour le bien commun et les droits de l’homme.
Notre proposition éducative, dans beaucoup d’occasions d’urgence, inclut
l’assistance et la protection sociale. Le critère préventif garantit les conditions
pédagogiques pour la reconstruction d’une vie digne, en évitant l’aggravation.
L’accompagnement pédagogique qu’on offre aux jeunes pendant leur
processus de croissance est fondamental, et est destiné à faire d’eux des
personnes autonomes, capables de gérer leur vie de façon responsable.
Parfois la condition personnelle des jeunes demande des œuvres et des
services habilités à la récupération et à la rééducation. Don Bosco présente un
système parmi les plus adéquats pour la rééducation des jeunes tombés dans
la délinquance ou gravement exclus.
La pédagogie contemporaine
valorise la « résilience » en tant que
capacité d’une personne ou d’un
groupe à progresser vers un futur,
« Aider à créer une nouvelle mentalité
et une nouvelle culture « qui suscite des
changements de critères et de points
de vue par des gestes et des actions…
il s’agit de promouvoir une culture
de l’altruisme, de la sobriété… de la
disponibilité à partager gratuitement,
de la justice entendue comme l’attention
au droit de tous à la dignité de la vie, et
plus directement, il s’agit d’impliquer des
personnes et des institutions dans une
œuvre de large prévention, d’accueil et de
soutien à qui en a besoin. »
(P. JUAN VECCHI, ACG 359, « NOUVELLES PAUVRETÉS,
MISSION SALÉSIENNE ET SIGNIFICATION »)
à partir d’événements déstabilisants
ou de conditions de vie difficiles,
avec des traumatismes graves.
Le projet salésien offre la pédagogie
du groupe comme expérience
pour apprendre à vivre en relation
et dans le dialogue spontané,
dans l’autonomie et dans
l’interdépendance. Pour ces jeunes
qui tendent à être « grégaires » et
à se laisser entraîner par le groupe
et à y trouver refuge, le groupe est
un facteur très déterminant dans
tout le processus éducatif et pour la
reconstruction de leur personnalité.
242

25.3 Page 243

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
D La perspective sociale et politique
La réponse salésienne à la marginalisation et à l’exclusion des jeunes a
nécessairement aussi une perspective sociale et politique. Ses œuvres et
ses services promeuvent la culture de l’autre, de la sobriété, de la paix, de
la justice, comprise comme attention au droit de tous à vivre de manière
digne.
L’action éducative dans ces œuvres et ces services prépare et aide les
jeunes à s’engager sur le territoire. En même temps, elle favorise la
transformation des mentalités en collaborant à la transformation
de la réalité sociale. Il est nécessaire d’affronter la lutte contre la
pauvreté et l’exclusion sociale comme un défi structurel. La réflexion
constante sur la pauvreté et sur la marginalisation, sur leur influence
dans le monde des jeunes, spécialement dans la famille, suppose une
collaboration systématique entre les différentes institutions éducatives
présentes dans la zone. Notre charisme nous demande de percevoir
attentivement les catégories culturelles de la jeunesse, des pauvres, des
minorités, pour contribuer à reconstruire une nouvelle humanité même
avec les marginalisés de l’histoire.
Cela requiert une analyse continue dans le milieu social local qui
signale de façon toujours plus précise les défis au PEPS et propose des
processus adaptés et pertinents ainsi que des interventions particulières.
La conscience de collaboration en réseau avec d’autres institutions se
développe dans l’élaboration de politiques éducatives, familiales, pour les
jeunes, urbanistiques et autres, capables de prévenir et de dépasser les
causes structurelles du malaise. Il est nécessaire de renforcer la présence
des Provinces auprès des organismes civils compétents pour suivre
l’évolution des politiques sociales en faveur des jeunes et intervenir dans
la réflexion et dans les décisions législatives.
Chaque CEP est insérée dans l’Église et dans les milieux sociaux où elle
déploie son projet. Nous aspirons à la promotion d’une culture de la
solidarité selon l’Évangile de Jésus.
Le projet d’attention pastorale à l’enfance, à l’adolescence et à la jeunesse
à risque rend concrets la participation et l’engagement libérateur pour la
justice et la paix (cf. C 33) et, en impliquant tous les responsables, se fait
voix prophétique pour l’édification d’une société digne de l’homme.
243

25.4 Page 244

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
2 5 4 L’animation pastorale organique dans l’œuvre sociale
A Principaux aspects de la proposition
1 La réponse aux nouvelles pauvretés des jeunes doit être donnée dans
toutes les œuvres et les services de la Province. La collaboration et la
complémentarité des différentes œuvres salésiennes présentes sur le
territoire et le service d’un projet unitaire de promotion et d’éducation des
jeunes multiplient les forces et rendent plus efficaces les actions de chacun.
Que l’on prête attention aux projets provinciaux et locaux, aux situations
de crise de la jeunesse et aux différentes manifestations de pauvreté et
d’exclusion sociale ; et que l’on définisse les objectifs et les propositions
éducatives les plus aptes à leur prévention et à leur résolution. La création
d’un réseau d’information sur les projets, les présences, les programmes et
les activités est très importante.
2 Le PEPS d’une œuvre dédiée explicitement au service social pour les
jeunes à risque aménage des politiques et des stratégies en fonction
des phases graduelles d’attention et d’accompagnement :
• s’approcher des jeunes, s’intéresser à eux et connaître leur situation,
en partageant leurs intérêts dans leur monde et dans leurs espaces de
vie, en les accueillant de façon inconditionnelle, dès le départ ;
• réaliser des interventions pertinentes pour la restructuration/
récupération personnelle des jeunes, en les aidant à se reconnaître
pour, ensuite, leur offrir la possibilité de réparer et de reprendre leur vie
de façon positive (en cultivant les bonnes attitudes d’une saine relation
avec eux-mêmes et avec les autres) ;
• connaître leur monde religieux pour offrir des expériences qui stimu-
lent, dès le début, le développement de leur dimension spirituelle, et les
aident à assimiler personnellement des valeurs éducatives, religieuses
et évangéliques ;
• les aider à découvrir et à expérimenter la présence affectueuse et
paternelle de Dieu dans leur vie, en créant les conditions pour un
entretien personnel, patient, confiant et confidentiel ;
• travailler sur de petits engagements pour arriver à de plus grandes re-
sponsabilités. La participation des jeunes eux-mêmes dans les actes et
les célébrations civiles du territoire, avec des expériences de groupe et de
solidarités, les mène graduellement vers des engagements plus stables ;
244

25.5 Page 245

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
3 la prévention, comme nous l’avons vu, n’est pas seulement une méthode
pour assainir le malaise et en prévenir les effets, mais aussi la création
de conditions adéquates pour que chaque jeune développe toutes ses
potentialités. Il est important de promouvoir des milieux ouverts
qui offrent une vaste gamme de possibilités et d’initiatives,
spécialement des activités de socialisation proches du langage des jeunes
comme la musique, le théâtre, le sport, l’art, les excursions dans la nature,
les nouvelles TIC (Technologies de l’information et de la communication),
où chacun est valorisé dans ses qualités. Ce sont des moyens significatifs
de récupération et d’action préventive dans un projet global qui favorisent
l’accompagnement éducatif personnel de chaque jeune ;
4 la lutte contre l’exclusion sociale doit s’aménager en «des stratégies
de synergie », capables de faire converger dans la même direction les
apports des différents acteurs sociaux : le quartier ou le territoire environnant
; les institutions, entités ou groupes ; les interrelations humaines où les
phénomènes d’exclusion et les situations de crise se vérifient. Il s’agit de faire
mûrir dans la société une mentalité nouvelle et une culture de la solidarité
et d’intervenir, en collaboration avec d’autres agents, sur les politiques
éducatives, familiales, de la jeunesse, qui pèsent sur la vie et sur la condition
des jeunes.
B Les structures de participation et de responsabilité
Animation locale
Pour affronter la vitesse avec laquelle, dans nos sociétés, se produisent les
changements fondamentaux, toute la CEP doit s’engager à chercher des
réponses efficaces aux situations de pauvreté des jeunes de nos milieux et de
notre contexte territorial, avec un esprit d’initiative, pour réaliser les processus
rapides de coordination dans la réalisation des projets spécifiques.
L’attention aux jeunes en difficulté doit se développer dans toutes les
communautés et les œuvres de la Province avec une évaluation de la culture
et de la mentalité préconisées dans leur PEPS. L’élaboration du PEPS local
devra inclure des indicateurs relatifs à cette sensibilité : l’ouverture de
l’œuvre aux milieux et au monde des jeunes ; le renforcement d’une mentalité
de projet organique selon les critères et les demandes du travail éducatif et
pastoral pour les plus pauvres ; la dynamique et la méthodologie de l’œuvre
qui évitent l’exclusion ; la présence, la participation et l’implication des jeunes
245

25.6 Page 246

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
en difficulté dans les activités et dans les groupes ; la qualité des processus
éducatifs et des programmes, telle qu’elle est requise par les conditions des
bénéficiaires.
Les œuvres spécifiques destinées à l’attention pastorale des jeunes à risque
ont acquis de nombreux de critères d’interventions qui en justifient la gestion.
Comme dans chaque œuvre salésienne, cela demande une présence éducative
et pastorale avec une gestion et une administration correctes des ressources
économiques qui s’y rapportent.
On doit veiller à la faisabilité du projet lui-même, en termes de ressources
humaines, administratives, pédagogiques et financières. La consultation légale
est importante, dans tous les secteurs, avec les moyens les plus appropriés.
Ce dernier aspect est à approfondir en collaboration avec les œuvres et les
services de la Province et avec les Institutions présentes sur le territoire.
Dans les structures et dans les organismes d’animation, les jeunes sont présents
en tant que sujets actifs de leur propre formation, en vue de leur insertion
socio-familiale.
Animation provinciale/nationale
La sensibilité et la préoccupation, la réflexion et l’engagement pour le monde
de la marginalisation des jeunes, grandissent dans les Provinces. Cette réalité
ne constitue plus une partie isolée, réservée à une œuvre particulière ou animée
seulement par des initiatives personnelles. L’attention aux déshérités devient
une « sensibilité institutionnelle » exprimée dans le PEPS Provincial,
avec lequel grandit, dans chaque CEP, une attention particulière aux facteurs
de pauvreté et d’exclusion. On s’oriente vers des services particuliers en faveur
des jeunes à risque. Le PEPS, de façon cohérente avec ses choix politiques et
stratégiques en faveur des plus pauvres, oriente une œuvre d’animation
organique et en réseau, avec une collaboration à tous niveaux, avec la
Famille Salésienne et avec les autres organismes, ecclésiaux et civils.
Les principaux critères qui guident les interventions
de l’animation provinciale privilégient les aspects de la
formation et de l’animation pastorale organique :
246

25.7 Page 247

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ la formation sociale et politique des éducateurs salésiens, religieux
et laïcs et ceux de la CEP, afin qu’ils comprennent la réalité complexe
de la pauvreté et de l’exclusion dans laquelle se trouvent les
jeunes, pour tracer des itinéraires adaptés aux destinataires et aux
éducateurs (consacrés et laïcs, référents affectifs/familiaux) ;
◗ c’est seulement avec la réfl exion et l’évaluation systématique
que l’on peut consolider le travail qui se déploie ; la planification
des processus, leur évaluation et le nouveau projet deviendront
toujours plus des outils de meilleure qualité.
Le Coordinateur provincial des œuvres et des services pour les jeunes à
risque fait partie de l’équipe provinciale de la Pastorale Salésienne des Jeunes.
Dans certaines Provinces/pays, existe une commission Provinciale/nationale qui
accompagne la Province dans le développement de cette action salésienne :
choix charismatique préférentiel pour la mission entière. Dans certaines réalités
nationales, cette coordination est assumée par une structure civile salésienne
(Association, Fédération ou autre) qui projette et réalise les interventions en
faveur des mineurs et des jeunes, en particulier en faveur de ceux qui se trouvent
dans des conditions de marginalisation, de malaise et d’exclusion sociale.
Dans l’animation et dans la coordination de ces milieux le Bureau Provincial
de Planification et le Développement est particulièrement important. Ce
Bureau aide la Province à planifier de façon stratégique ses interventions pour
le développement et à chercher des sources de financement pour les projets.
Le travail conjoint de ce Bureau avec la Délégation Provinciale pour la Pastorale
des Jeunes est très important, pour garantir l’insertion des projets dans le PEPS
Provincial et pour promouvoir, en même temps, une planification systématique
et une évaluation exigeante des objectifs du PEPS local.
26
AUTRES ŒUVRES ET SERVICES DANS LES DIFFÉRENTS
CONTEXTES
Dans le monde salésien de nouvelles réalités et des associations de jeunes
se sont développées. Ce sont des activités éducatives, des services ou des
œuvres qui répondent aux nouvelles urgences de la jeunesse et offrent des
réponses adaptées aux questions d’éducation et d’éducation à la foi. Parmi
elles, il y a les programmes d’animation des vocations (projets d’Aspirantat ; de
Communautés de proposition, des Centres d’accueil vocationnel) ; les services
spécialisés de formation chrétienne et d’animation spirituelle (maisons de
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25.8 Page 248

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
spiritualité et de retraites ; centres de formation pastorale et catéchétique) ; les
Associations et les services d’animation dans le domaine du temps libre, comme
les écoles de Temps Libre et d’Animation Socioculturelle, le sport, le tourisme,
la musique et le théâtre ; d’autres formes d’action dans les mass media par
lesquelles la proposition salésienne se rend présente dans le tissu social, en lien
avec l’animation missionnaire, animées respectivement par les Dicastères pour
la Communication Sociale et pour les Missions.
Ces présences nouvelles sont des projets plus que des structures, elles
répondent et s’adaptent aux besoins changeants et aux urgences avec
une liberté d’action et d’initiative. Elles utilisent la communication avec
les milieux naturels des jeunes, indépendamment de la stabilité d’un
milieu physique. Avec elles, il est relativement plus facile d’impliquer les
jeunes dans la conscience que le chemin à accomplir ensemble est entre
leurs mains. Elles sont, donc, une expression d’une forme nouvelle
de présence dans le monde des jeunes et des moyens efficaces en
réponse aux nouvelles urgences éducatives et évangélisatrices. Ces
projets offrent l’opportunité d’une œuvre pastorale en synergie avec les
autres groupes de la Famille Salésienne.
Ces nouveaux espaces et formes éducatives sont cependant exposés à des
dangers qui peuvent réduire leur effi cacité éducative et évangélisatrice
: l’individualisme dans la gestion, une identité faible et peu définie, une
prévision de réalisations et une précarité de projet qui rendent diffi cile
la continuité des processus éducatifs. Il convient donc de prendre en
considération quelques conditions et critères d’orientation qui les
harmonisent avec les présences traditionnelles à l’intérieur du projet de la
Province. En voici certains :
• ouverture au critère incontournable de discernement et de renouvel-
lement : toute activité et œuvre est « pour les jeunes la maison qui ac-
cueille, la paroisse qui évangélise, l’école qui prépare à la vie et la cour
de récréation pour se rencontrer entre amis et vivre dans la joie » (C 40) ;
• clarté du but éducatif et pastoral (cf. C 41) ;
• réalisation communautaire ; la CEP est toujours le sujet de la
mission (cf. C 44) ;
• intégration dans le projet provincial avec une interaction perma-
nente et une collaboration entre les différentes œuvres et services
éducatifs et pastoraux de la Province (cf. C 58).
248

25.9 Page 249

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
A Expériences ou services d’animation et d’orientation
vocationnelle
Dans l’effort de recherche de nouvelles voies pour l’animation de la vocation,
sont nées et se sont consolidées des expériences ou services d’animation
et d’orientation vocationnelle (communauté d’accueil, communauté de
proposition, centres d’orientation vocationnelle). Elles offrent aux jeunes
l’opportunité d’une expérience concrète de la vie et de la mission salésienne
et de la partager pour des périodes déterminées, en approfondissant
systématiquement la vocation avec un accompagnement soigné et immédiat.
Il est important que ces activités assurent :
◗ la présence d’une communauté salésienne ouverte et accueillante,
qui offre un témoignage vocationnel significatif pour les jeunes ;
◗ une expérience de vie fraternelle et de mission salésienne ;
◗ un accompagnement systématique du processus de mûrissement
de la vocation de chacun ;
◗ une étroite relation et collaboration avec les autres communautés
de la Province dans la responsabilité de l’animation vocationnelle
selon le plan provincial ;
◗ la collaboration avec les Centres de la Pastorale des Vocations
de l’Église locale et des autres Instituts religieux.
B Des services spécialisés de formation chrétienne et
d’animation spirituelle
Dans les dernières décennies, sont nées dans la Congrégation différentes
initiatives et des services de formation chrétienne et d’éducation à la spiritualité
: expériences de retraites spirituelles, écoles de prière, maisons de
spiritualité, centres de formation pastorale et catéchétique. Ces services
constituent une nouvelle forme de présence salésienne parmi les jeunes,
toujours plus nécessaire et urgente.
Il convient que les maisons de spiritualité et de retraites spirituelles, ainsi
que les centres de formation pastorale et catéchétique soient configurés
selon les dimensions suivantes :
249

25.10 Page 250

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ assurer la présence d’une équipe de SDB et d’autres membres
de la Famille Salésienne ; organiser ces maisons non simplement
comme un lieu d’hospitalité, mais aussi comme une communauté
ou une équipe de personnes qui accueille, accompagne et
partage avec les jeunes une même expérience spirituelle ;
◗ avec un programme précis d’approfondissement et de pédagogie
spirituelle, avec des propositions et des niveaux divers selon les
besoins des différents groupes de destinataires ; en dépassant la
simple offre d’initiatives isolées, pour présenter un cheminement
précis d’initiation et d’approfondissement spirituel ;
◗ donner une importance spéciale à la pédagogie de la prière
et de l’écoute de la Parole de Dieu ; offrir des expériences de
participation aux Sacrements selon les valeurs de la Spiritualité
Salésienne des Jeunes; soigner surtout l’aspect de l’initiation et
de l’accompagnement, pour aider les jeunes à faire une vraie
expérience, vécue de façon personnelle ;
◗ offrir à tous les jeunes la possibilité d’un dialogue personnel
avec un Salésien ou un animateur pendant la rencontre, ou
d’accompagnement systématique ;
◗ toujours développer le thème de la vocation, en aidant les jeunes
à situer leur vie devant le Seigneur et face à son projet de salut.
D’autres services pastoraux existent qui font des propositions en dehors de la
présence salésienne, soit dans l’Église locale (comme par exemple l’engagement
des SDB dans la pastorale de la vocation diocésaine, ou dans les mouvements
non salésiens de jeunes), soit aussi en des lieux non salésiens (comme par
exemple la formation des éducateurs de la zone). Ces services pastoraux seront
utilisés en accord avec le Provincial et en cohérence avec le PEPS provincial.
C Des services d’animation du temps libre
Les activités de loisirs, de sport, de tourisme, de culture, de musique, de
danse et de théâtre sont une occasion d’association pour beaucoup de jeunes
qui y cherchent à satisfaire leurs intérêts typiques. Elles sont présentes dans
toutes nos œuvres. Cette intervention éducative est aujourd’hui considérée
comme d’une grande valeur sociale et d’une importance préventive. Elle est une
250

26 Pages 251-260

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26.1 Page 251

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
nouvelle façon de recréer le milieu
oratorien suscité par Don Bosco au
Valdocco, où la cour de récréation
était pour lui le lieu préféré de l’action
éducative et pastorale.
Il existe, dans le monde salésien,
une grande variété de groupes et
d’associations avec des initiatives qui
développent la proposition éducative
et pastorale salésienne dans ces
domaines avec de nombreuses
modalités d’action, de formes
d’organisation, et de nombre de
participants.
« L’Église fait grand cas des autres
moyens éducatifs qui appartiennent
au patrimoine commun de l’humanité
et peuvent beaucoup pour cultiver les
esprits et former les hommes ; elle
s’efforce de les pénétrer de son esprit
et de les porter à un niveau supérieur.
Ce sont notamment les moyens de
communication sociale, les multiples
organismes qui ont pour objet le
développement du corps et de l’esprit, les
mouvements de jeunesse et surtout les
écoles. »
Dans tous ces groupes, nous pou-
vons relever des éléments communs
(GRAVISSIMUM EDUCATIONIS, 4 ; CF. GAUDIUM ET SPES, 61)
qui en caractérisent l’identité : le
groupe et l’expérience associative
comme choix éducatif privilégié et essentiel pour un mûrissement humain
intégral ; la présence active sur le terrain avec une offre éducative libre des
conditionnements de consommation ; la manière propre au système éducatif
de Don Bosco ; l’animation ; la participation et l’implication de ces jeunes.
Le sport éducatif salésien
La promotion d’activités sportives dans les Œuvres salésiennes est une réalité
vivante qui se réalise sous différentes formes de régulation et d’organisation.
Le sport est reconnu comme une valeur dans le système éducatif
salésien, activité pour tous les âges et tous les contextes.
Une lecture attentive du sport éducatif salésien permet d’en déterminer quelques
composantes qui, de diverses manières et selon des réalisations multiples, sont
constantes et caractéristiques :
◗ un sport populaire, loin de l’élitisme, auquel chacun a le droit et la
possibilité d’accès;
◗ un sport humanisant, qui augmente le potentiel de croissance des
jeunes ; qui privilégie, avec la promotion du « jeu propre », le rapport
251

26.2 Page 252

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
interpersonnel et le respect réciproque ; qui favorise la rencontre
entre le jeune et l’adulte, plus spontanée par rapport à d’autres
instants éducatifs, comme la classe ou l’atelier ;
◗ un sport préventif, c’est-à-dire qui favorise la création d’un style de
vie sain et qui accueille de préférence les enfants et les jeunes qui
sont à risque, par l’âge, par la zone dans laquelle ils vivent, par la
situation familiale, par le rendement scolaire faible;
◗ un sport avec une dimension ludique qui, sans mépriser la
compétitivité dans sa juste mesure, se meut avec sportivité dans des
situations de succès ou d’échec, qui accueille et rassemble autour
des mêmes objectifs tous les membres du groupe, même les moins
doués ;
◗ un sport intégré dans un vaste Projet Éducatif et Pastoral, qui implique
une équipe de personnes qui poursuit des objectifs communs ;
pour que cela soit possible, la formation et l’accompagnement des
animateurs sportifs sont essentiels;
◗ un sport structuré et organisé, envisagé dans le Projet Éducatif
et Pastoral par les membres du milieu éducatif des jeunes : les
animateurs sportifs, les collaborateurs, les parents.
Les multiples formes de l’art (musique, chant, danse, théâtre)
Dès le début, l’oratoire salésien, dans ses buts et caractéristiques, a considéré
la musique et le théâtre comme des valeurs imposées par les exigences
d’expression des jeunes. Comme au temps de Don Bosco, aujourd’hui
encore, les œuvres salésiennes déploient ces activités, en proposant le théâtre
et la musique en tant qu’arts accessibles aux jeunes et comme moyens de
communication de messages positifs.
En reconnaissant leur forte valeur éducative, les œuvres salésiennes les
favorisent, en prenant en considération les aspects suivant :
◗ ils offrent une possibilité propre et unique de s’approcher de la
réalité, et de l’interpréter en utilisant des langages et des symboles
esthétiques ; ils révèlent des idées, sentiments et émotions, et mettent
en évidence des aspects fondamentaux de l’expérience humaine qui
pourraient difficilement se comprendre à travers d’autres formes ;
252

26.3 Page 253

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ ils sont une contribution unique au développement des aptitudes
cognitives, créatrices et expressives, en habituant les jeunes à la
concentration, à la discipline et à la constance ;
◗ ils offrent un espace privilégié pour les relations interpersonnelles : à
travers leurs diverses manifestations, ils engendrent des espaces de
sociabilité et de collaboration : et… ils sont divertissants ;
◗ ils sont un moyen privilégié pour l’évangélisation, l’annonce et
l’expression de la Bonne Nouvelle ; musique et art encouragent à
choisir avec soin le lieu de célébration et son caractère festif ;
◗ ils ont une valeur esthétique et éthique : ils portent le spectateur à la
contemplation, à l’admiration, à la capacité critique et à la flexibilité
de jugement. C’est pour cela que la pédagogie salésienne a toujours
été attentive à ces initiatives, en étant bien consciente que, dans
beaucoup de milieux, on n’y arrive que par des activités « non
formelles ».
253

26.4 Page 254

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
254

26.5 Page 255

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
STRUCTURES ET PROCESSUS
D’ANIMATION DE LA PASTORALE
SALÉSIENNE DES JEUNES
CHAPITRE
VIII
« Je sudiesvaouusmilieu
comme celui qui sert »
(Lc 22, 27)

26.6 Page 256

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Le mandat apostolique que l’Église nous
confie est assumé et mis en œuvre en premier lieu
par les communautés provinciales et locales, dont
les membres ont des fonctions complémentaires,
avec des tâches qui toutes sont importantes.
Ils en prennent conscience: la cohésion et la
coresponsabilité fraternelle permettent d’atteindre
les objectifs pastoraux. Le provincial et le directeur,
en tant qu’animateurs du dialogue et de la
participation, guident le discernement pastoral de
la communauté, pour qu’elle avance, unie et fidèle,
dans la réalisation du projet apostolique. »
(C 44)
Le bienfait de ce petit règlement fut considérable.
Chacun savait ce qu’il avait à faire. Comme j’avais
l’habitude de laisser à chacun la responsabilité de sa
charge, chacun aussi s’ingéniait à bien connaître sa tâche
pour la bien remplir. »
(Memorie dell’Oratorio [Souvenirs Autobiographiques], troisième décennie, n°6)
256

26.7 Page 257

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’animation et la coordination de la pasto-
rale sont organisées à différents niveaux : local, provincial,
interprovincial et mondial. Pour élaborer le projet pastoral
sur lequel mesurer son engagement, la CEP doit choisir les
moyens adéquats et définir les étapes concrètes pour ne pas
procéder de manière étourdie. Nous proposons un tracé con-
cret pour l’élaboration du PEPS.
257

26.8 Page 258

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1 Une pastorale des jeunes
organique et articulée
L’action pastorale est ecclésiale et elle est vécue et réalisée en communion
: « Le mandat apostolique que l’Église nous confi e est assumé et mis
en œuvre en premier lieu par les communautés provinciales et locales »
(C 44). La Province est la première structure territoriale dans laquelle
la Congrégation organise et anime, dans un territoire donné, la vie de
communion et la réalisation de la mission. La communauté provinciale
est médiatrice d’union des communautés locales entre elles, avec
les autres Provinces, avec la communauté mondiale et avec l’Église.
L’action pastorale de chaque communauté locale est issue de cette médiation
et s’articule avec la vie et le projet apostolique de la Province (cf. C 157).
L’action pastorale de la communauté locale trouve ses points de référence
dans une triple réalité : la vie et l’action de l’Église locale, la situation et
les options de la Province et la condition des jeunes et des personnes du
territoire dans lequel elle se trouve.
Les orientations et les choix pastoraux émanant d’une évaluation attentive
des situations sont des moyens pour répondre, avec une charité ardente et
une intelligence pastorale, aux défis et aux attentes des jeunes.
11
MISE EN PROJET ET ACTUALISATION DE LA PASTORALE
DES JEUNES
A Au niveau des structures de gouvernement et d’animation
provinciale
Sauf ce qui est stipulé dans les Constitutions de la Société de Saint François
de Sales concernant les dispositions des Provinces et des fonctions
assignées au Provincial et à son conseil (cf. C 161-169), chaque Province
s’organise de façon autonome pour la mission dans un territoire
déterminé.
258

26.9 Page 259

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
La complexité croissante des situations dans lesquelles vivent les personnes et
la pluralité de domaines dans lesquels il nous est demandé d’intervenir nous
font prendre conscience du besoin d’être plus attentifs à l’appel spécifique
de Dieu dans la diversité des contextes. La communauté provinciale ainsi
que les communautés, les Salésiens et les collaborateurs laïcs, sont appelés
à se confronter aux situations vécues par les jeunes vers qui Dieu nous
envoie. Dans leur accompagnement pastoral et éducatif, la réflexion et
le discernement nous portent à déterminer quelques défis clés ; ils nous
obligent à pointer quelques options fondamentales et à favoriser la mise en
projet de notre action pastorale.
Comme nous le verrons plus avant, les choix et les orientations relatifs à
la situation et au développement de la Province sont définis et indiqués,
en premier lieu, dans le Projet Organique Provincial (POP), point de
référence constant pour le gouvernement et l’animation de la Province.
D’autres moyens concernant, par exemple, la vie et l’action des personnes
impliquées dans l’action pastorale sont ceux concernant la formation des
Salésiens ou des laïcs qui collaborent dans la mission. Les communautés
locales doivent tenir compte du POP dans l’organisation de leur vie et du
déroulement de la mission.
Pour la réalisation de la pastorale, la référence aux options de la Province
est fondamentale, celles-ci s’articulent dans le Projet Éducatif et Pastoral
Salésien Provincial (PEPSP ou PEPS provincial). Il signale les grands
choix et indique les orientations pour le déploiement de la pastorale des
jeunes dans toutes les œuvres de la Province, indépendamment du type de
milieu et de secteur d’animation pastorale (voir Glossaire).
Le Provincial avec son Conseil est le premier responsable de l’animation
et du gouvernement pastoral de la Province (cf. C 161). À lui et à son
Conseil appartient la fonction fondamentale de gouverner la vie et l’action
pastorale de la Province définie dans le PEPS : orienter et indiquer, selon
la situation, les buts qu’on veut atteindre, les priorités à privilégier, les
stratégies à employer et les ressources disponibles. Le Conseil provincial est,
par conséquent, un organe de réflexion et de décision pastorale : en son
sein, une fonction plus directe est confiée au Délégué de la pastorale des
jeunes, puisqu’il est l’animateur direct et le promoteur des décisions et des
orientations provinciales.
Les choix et les orientations de la Province sont réglés pour le développement
et l’organisation d’une série de structures d’animation et de service qui
259

26.10 Page 260

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
soutiennent et accompagnent l’action des communautés locales. De telles
structures d’animation et de service constituent une référence et un support
à l’action pastorale ordinaire des communautés et des œuvres locales, ainsi
qu’à leur renouvellement continu. La réflexion pastorale constante dans
tous les milieux et les secteurs d’animation pastorale est nécessaire.
B Au niveau des communautés et des œuvres salésiennes
locales
Au niveau local, les communautés et les œuvres doivent répondre à deux
grands défis : en premier lieu, la pluralité croissante d’organismes et des
besoins qu’elles sont appelées à affronter ; en deuxième lieu, la complexité
des processus qui impliquent une attention éducative et pastorale toujours
plus fine et nécessaire aux personnes. Ces deux situations peuvent provoquer
dans les communautés et dans les œuvres une tendance à la sectorisation
et au manque d’unité organique. Devant ces dangers, on demande aux
communautés salésiennes et aux membres des CEP locales un changement
de mentalité et de méthodologie dans l’action pastorale.
Comme la communauté provinciale, la communauté locale est aussi
appelée à vivre et à agir avec une claire mentalité de projet : une mentalité
qui porte à identifi er les champs d’attention prioritaires et à accomplir
les choix fondamentaux qui doivent guider la vie des personnes et le
déroulement de l’action dans les différents secteurs de l’œuvre.
La réalisation de la pastorale trouve son principal point de référence dans le
PEPS local. Le PEPS indique les lignes pour le développement de la pastorale
des jeunes dans tous les secteurs et les domaines de l’œuvre. Le PEPS veille
à l’intégralité et à l’articulation des quatre dimensions qui configurent la
proposition éducative et pastorale salésienne (v. chapitre VI). Le directeur et
son Conseil sont les premiers responsables du gouvernement et de l’animation
pastorale de l’œuvre. La responsabilité fondamentale de coordination et
d’organisation de la pastorale des jeunes leur appartient. Ils favorisent les
processus d’implication des personnes, déterminent les priorités, attribuent
les ressources et activent la réflexion.
La première tâche du Directeur et de son Conseil est de programmer la réflexion
et la pratique pastorale. La coordination de la pastorale des jeunes trouve dans
le coordinateur local le premier animateur direct qui en promeut le caractère
organique et son articulation avec les structures et l’organisation locale.
260

27 Pages 261-270

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27.1 Page 261

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
12
UNE MODALITÉ PARTICULIÈRE POUR LE DÉROULEMENT
DE L’ACTION APOSTOLIQUE : L’ANIMATION PASTORALE
Une caractéristique de la Pastorale Salésienne des Jeunes est l’animation,
dans le sens profond du terme : « donner âme ». L’animation salésienne,
par conséquent, n’est pas seulement une action technique et fonctionnelle
: elle est spirituelle, apostolique, pédagogique et trouve sa source
dans la charité pastorale. Animer est beaucoup plus que gouverner, gérer
et organiser des œuvres et des secteurs. Les capacités et les compétences
humaines nécessaires pour la tâche fonctionnelle ne sont pas oubliées, au
contraire elles sont présupposées. Mais il est important que la sensibilité
pastorale prime sur l’efficacité des structures.
L’animation est la façon d’envisager, de penser, de sentir et d’agir qui
caractérise celui qui assume une responsabilité particulière de gouvernement
et qui, sans cesse, s’implique dans l’action pastorale pour les jeunes.
A Caractéristiques de l’animation salésienne
Cette façon particulière de réaliser la pastorale nous a été transmise par
Don Bosco : c’est un style particulier de présence dans l’accompagnement
261

27.2 Page 262

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
des jeunes et des collaborateurs qu’il a pratiqué en vivant la mission
que Dieu lui avait confiée. Ce style particulier se vit et s’enrichit par son
application dans les différents contextes et domaines.
L’animation de la Pastorale Salésienne des Jeunes comprend, avant tout,
l’implication des personnes, des relations et des processus. Ceci
suppose :
• l’implication du plus grand nombre de personnes, des Salésiens
en premier lieu, mais aussi de tous ceux qui participent à l’action
éducative et pastorale ;
• la motivation et l’approfondissement de l’identification sur les valeurs,
les critères et les objectifs de la proposition pastorale salésienne ;
• l’accompagnement continu pour réaliser, sans interruption, l’u-
nité et le caractère organique du processus pastoral salésien ;
• la promotion et la réalisation de processus qui influent dans la
vie et dans la croissance des jeunes ;
• l’unité et la communion dans un projet partagé ;
• l’attention à favoriser l’information et la communication, la pro-
motion de la collaboration, de la créativité et de l’appartenance;
• l’urgence de la réflexion constante sur la situation des jeunes et sur la
pratique pastorale et pour qu’elle corresponde à leurs attentes.
B Principes et critères pour l’animation des processus
et des structures
Articulation avec les organismes provinciaux de gouvernement
et de coordination
Pour la promotion d’une étroite collaboration entre les différentes
œuvres et les services, en fonction de l’unité, il faut :
◗ assurer dans le POP la convergence et l’articulation des choix
d’animation et de gouvernement dans la Province ;
262

27.3 Page 263

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ avoir pleinement conscience de la globalité de l’action pastorale
salésienne dans le PEPS, dans ses quatre dimensions articulées
dans les différents secteurs de l’œuvre, mutuellement intégrés et
complémentaires ;
◗ assurer la coordination et la collaboration parmi les différents
secteurs de l’animation provinciale (Formation, Famille Salésienne,
Économie, les milieux pastoraux, ou secteurs d’activité, de la
Pastorale des Jeunes, Communication Sociale), pour garantir
l’unité de l’action pastorale selon les objectifs du PEPS.
◗ mener une réflexion systématique et une comparaison entre la
réalité et les objectifs fixés : processus d’étude, de réflexion, de
choix, de programmation et d’évaluation ;
◗ soutenir l’action des communautés religieuses salésiennes et de la
CEP, plutôt que d’organiser de façon directe, afin de favoriser une
vaste participation et une coresponsabilité (sens de la communauté,
du travail en équipe, de l’information adéquate et suffisante).
Implication des communautés, des confrères et des CEP
Le but de l’animation est de susciter et de maintenir active et de façon constante,
la coresponsabilité. Dans les CEP, tous les confrères, avec les laïcs, sont
impliqués dans l’étude et dans l’élaboration des critères et des décisions
pastorales, ainsi que dans leur exécution. Pour cela, plus qu’à la réalisation
d’un grand nombre d’activités, on doit donner priorité aux orientations, aux
indications et à l’information qui accompagnent les communautés, et assumer
sa responsabilité. Les facteurs stratégiques deviennent :
◗ assurer la consistance quantitative et qualitative des communautés
locales (cf. CG 24, n°173-174) ;
◗ accompagner de près et systématiquement les communautés et les
responsables des différents secteurs pastoraux, surtout ceux qui se
trouvent le plus en difficulté dans leur mission d’animation ;
◗ veiller à la communication et à l’échange entre les communautés
et les opérateurs pastoraux ;
◗ promouvoir l’appartenance, l’assimilation des critères et des
objectifs communs, la collaboration et l’enrichissement mutuel;
263

27.4 Page 264

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ suivre avec un soin particulier les moments spéciaux dans
l’animation pastorale, comme le processus d’élaboration et
l’évaluation des PEPS locaux, la détermination des rôles pastoraux
et des responsabilités dans les équipes d’animation éducative
et pastorale, la programmation de la formation des opérateurs
pastoraux, etc.
Formation pour la mission
La réponse à l’appel de Dieu pour le service des jeunes, comporte
l’adhésion à des processus de formation, pour renforcer la mentalité
et l’attitude pastorale à la lumière du charisme salésien. La formation
pastorale demande l’accompagnement des Salésiens et des laïcs pour
l’approfondissement de leur vocation éducative et la mise à jour
de leur capacité opérationnelle. Pour cela, en plus de l’étude du
modèle de la Pastorale Salésienne des Jeunes, présentée dans le « Cadre
de Référence » de la Pastorale Salésienne des Jeunes, il faut offrir des
processus de réflexion pastorale et d’accompagnement pastoral.
L’histoire complexe de nos jours engage, dans des parcours formatifs
communs : Salésiens, laïcs, jeunes collaborateurs et membres de la
Famille Salésienne (CG 24, n°138-146). Voici quelques lieux importants :
◗ une proposition formative systématique et consistante doit être
soutenue dans les phases initiales de la formation des Salésiens,
au moyen de l’étude systématique et graduelle du modèle de
la Pastorale Salésienne des Jeunes et des pratiques pastorales
accompagnées qui aident les jeunes confrères à assumer une
mentalité de pastorale unitaire et un style d’animation et de
méthodologie de projet. Il faut garantir une initiation graduelle à la
Pastorale Salésienne des Jeunes « sur le terrain », avec de bonnes
pratiques et un solide accompagnement. La formation doit aider à
unir la réflexion à l’action pastorale pour dépasser l’improvisation,
la superficialité, la sectorisation et le vague/généralisme ;
◗ une formation spécifi que doit être offerte aux enseignants,
animateurs, entraîneurs, assistants sociaux et catéchistes pour
leur qualifi cation d’éducateurs et de pasteurs ; on doit prévoir
une préparation spécifique du personnel pour les divers milieux
de la Pastorale Salésienne des Jeunes (plan provincial de
formation du personnel prévu dans le POP) ; il faut spécialement
264

27.5 Page 265

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
prendre soin du domaine des sciences pastorales et éducatives,
avec la spécialisation théorique, pratique et expérimentale ;
◗ il faut prêter attention à la demande toujours plus grande
des jeunes : l’accompagnement spirituel. Cette exigence nous
demande de fournir des parcours formatifs qui préparent les
Salésiens et les collaborateurs laïcs à être des pasteurs et des
éducateurs capables de discerner et de guider ;
◗ il faut renforcer les processus de formation permanente en
augmentant la qualité culturelle et pastorale des Salésiens et des laïcs
dans un engagement renouvelé au plan de la culture, de l’étude et
du professionnalisme ; en approfondissant la Spiritualité Salésienne
des Jeunes pour la vivre, la proposer et la partager (CG 24, n°239-
241, 257) ; en améliorant les moments de vie communautaire qui,
dans le quotidien, font partie de sa formation permanente.
2 L’animation et la
coordination locales
21
UNE COMMUNAUTÉ SALÉSIENNE ANIMATRICE D’UNE
ŒUVRE SALÉSIENNE
Le rôle effectif des Salésiens est différent selon le nombre de confrères et
leurs fonctions. Il appartient au provincial, avec son Conseil, de déterminer
les modèles concrets de réalisation de la CEP (cf. CG 24, n°169). Voici
quelques tâches essentielles de l’animation :
A La communauté SDB
La communauté religieuse (SDB) qui vit, garde, approfondit et développe
constamment le charisme de Don Bosco, développe une action animatrice
spécifi que vis-à-vis de la CEP. Le patrimoine spirituel de la communauté
265

27.6 Page 266

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
religieuse, sa pratique pédagogique, ses relations fraternelles et
coresponsables dans la mission, représentent, dans tous les cas, le modèle
de référence pour l’identité pastorale du noyau animateur (cf. C 47 ; R. 5).
La communauté salésienne est donc appelée à :
◗ témoigner de la vie religieuse, en manifestant : le primat de
Dieu dans la vie ; le dévouement total à la mission éducative
et évangélisatrice ; un témoignage de vie joyeux et d’attention
au développement de la vocation salésienne parmi les jeunes
et les collaborateurs. La contribution apostolique de tant de
jeunes Salésiens, « plus proches des générations nouvelles,
capables d’animation et d’enthousiasme et disponibles pour
des solutions nouvelles » (C 46). La vie de celui qui est arrivé
à un âge avancé, par la force de la fidélité amoureuse de Dieu,
devient don et révélation des aspects les plus accomplis de la
vocation. Le salésien âgé ou malade est toujours plus conscient
d’avoir encore un futur actif, sa tâche missionnaire n’étant pas
encore épuisée. Il continue à témoigner qu’en dehors du Christ,
il n’y a ni valeur, ni joie dans la vie personnelle et dans la vie avec
les autres ;
◗ garantir l’identité charismatique salésienne par la présence
proche et signifi cative parmi les jeunes et la disponibilité pour
un contact personnel ; veiller à l’intégration du PEPS dans
chaque activité ; la vision d’ensemble de la présence salésienne,
en favorisant l’interrelation et la
collaboration entre les différentes
œuvres qui la composent ;
« La modalité de référence visée et
qu’on doit tendre à réaliser dans les
plans provinciaux de réajustement et
d’adaptation est celle dans laquelle la
communauté salésienne est présente,
en nombre et en qualité suffisants, pour
animer, avec quelques laïcs, un projet et
une communauté éducatifs. »
(P. JUAN VECCHI, ACG 363, « EXPERTS, TÉMOINS ET
AUTEURS DE COMMUNION »)
◗ être un centre de communion
et de participation qui appelle les
laïcs à participer à l’esprit et à la
mission de Don Bosco et collabore
loyalement avec les différents
organes de participation existants ;
◗ être première responsable de
la formation spirituelle, salésienne
et vocationnelle (cf. CG 24, n°159)
en participant activement dans les
processus de formation.
266

27.7 Page 267

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
La prise en main de cette tâche d’animation demande que la communauté
salésienne comprenne à nouveaux frais sa réalité et sa fonction de
communauté religieuse à l’intérieur de la CEP et du processus
éducatif et pastoral. Dans le passé, la communauté salésienne a
assumé presque exclusivement la responsabilité des secteurs et de l’œuvre
éducative, aidée par des laïcs selon les nécessités ; aujourd’hui elle est
appelée à appeler les laïcs en partageant ses responsabilités, en assumant
sa tâche spécifique à l’intérieur de la CEP.
La culture des personnes (laïcs, jeunes), leur sensibilité, leur façon de
penser et d’affronter la vie, contiennent des potentialités et des clés de
lecture vitales pour une nouvelle interprétation de l’Évangile.
La communauté salésienne, toujours plus consciente de ce nouveau modèle
opérationnel, assume sa responsabilité spécifique en tant que partie
significative du noyau animateur de la CEP.
B Le Directeur SDB
L’animation pastorale des œuvres et de l’activité à travers lesquelles se
réalise la mission salésienne dans un lieu déterminé relève avant tout de la
responsabilité de la communauté salésienne locale et, principalement, du
Directeur avec le Conseil local.
Le Directeur SDB, comme premier responsable de la CEP, anime les
animateurs et est au service de l’unité globale de l’œuvre :
◗ il veille à l’identité charismatique du PEPS, dans le dialogue avec
le Provincial et en accord avec le projet provincial :
◗ il promeut les processus formatifs ;
◗ il veille à ce que, dans
chaque activité et œuvre,
se réalisent l’intégrité et
l’unité de la Pastorale
Salésienne ;
◗ il détermine les critères
d’appel et de formation
« Le laïc chrétien est donc un membre de
l’Église au cœur du monde et un membre
du monde au cœur de l’Église. »
(CONFÉRENCE DE PUEBLA, 103)
267

27.8 Page 268

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
des laïcs, il implique surtout de façon coresponsable le Conseil
de la CEP et/ou de l’œuvre ; il maintient la liaison entre la
communauté salésienne et la CEP (cf. CG 24, n°172).
C Le Conseil de la communauté
Le Conseil de la communauté assiste et collabore avec le Directeur
SDB dans ses fonctions de premier responsable de la CEP. Pour préciser
la liaison nécessaire entre le Conseil de la communauté et les autres
organismes de participation de la CEP, il convient de suivre quelques critères
particuliers, outre ceux présentés dans les Constitutions et Règlements de
la Société de Saint François de Sales :
◗ participer en qualité de membres du Conseil de la CEP et
collaborer directement et activement aux processus de réflexion
et de décision ;
◗ assumer les décisions sur ce qui touche directement l’identité
salésienne, la formation et l’appel des laïcs ;
◗ favoriser toujours un échange d’informations adéquat entre
la communauté et les organismes de la CEP, le dialogue et le
respect des responsabilités des membres.
D Le conseil de la CEP et/ou de l’œuvre
Le conseil de la CEP et/ou de l’œuvre est l’organisme qui anime et
coordonne l’œuvre salésienne à travers la réfl exion, le dialogue, la
programmation et l’évaluation de l’action éducative et pastorale (cf.
CG 24, n°160-161, 171). Sa fonction est de favoriser la coordination au
service de l’unité du projet salésien sur le territoire où se trouve l’œuvre
salésienne ou bien là où agissent les CEP des différents secteurs dans les
œuvres complexes. S’il n’existe qu’une seule CEP, il n’y a qu’un seul conseil
de la CEP qui coïncide avec le Conseil de l’œuvre. Si, par contre, il y a
autant de CEP que d’entités dans l’œuvre, chacune d’elles a son conseil et
il y a un Conseil de l’œuvre constitué des représentants des Conseils des
CEP. Le Conseil de la CEP ne se substitue pas aux différents organismes de
la CEP et ne les prédomine pas en prenant des décisions ne relevant pas
de sa compétence, mais il doit plutôt les aider à :
268

27.9 Page 269

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ veiller à l’intégrité du projet en tant qu’horizon concret des
programmations et des activités des différents secteurs ;
◗ se sentir coresponsables de son élaboration, de sa réalisation et
de son évaluation ;
◗ avoir une volonté claire de communion et de service des besoins
communs.
◗ être attentifs aux nécessités et aux exigences de l’ensemble du
contexte des jeunes ;
◗ favoriser la collégialité et la collaboration mutuelle, surtout dans
les services plus globaux, comme la formation des éducateurs ;
◗ se maintenir en communion et collaborer avec les différents
groupes de la Famille Salésienne qui travaillent sur le territoire.
Il est de la compétence du Provincial et de son Conseil de déterminer les critères
de composition et d’établir les compétences, les niveaux de responsabilité et les
relations avec le Conseil local de la communauté salésienne (cf. CG 24, n°171).
E Le coordinateur local de la Pastorale des Jeunes avec une équipe
Pour l’animation pastorale locale, auprès des individus chargés des divers
milieux et des secteurs d’animation pastorale dont l’œuvre est composée,
il est possible, au cas où l’on en voit la nécessité, de prévoir la présence
d’un coordinateur de la Pastorale Salésienne des Jeunes avec son équipe.
En outre, il est possible, là où la complexité de l’œuvre le requiert, d’avoir un
coordinateur pastoral pour chaque milieu et secteur d’animation pastorale.
Le coordinateur local avec l’équipe, programme, organise et coordonne
l’action pastorale de l’œuvre, selon les objectifs proposés dans le PEPS
local et les orientations et les critères du Conseil de la CEP et/ou de l’œuvre,
toujours en lien étroit avec le Directeur. Ce rôle exige une capacité de relation
et de coordination. Concrètement, il remplit les fonctions suivantes:
◗ il collabore avec le Conseil de la CEP pour inclure, dans le processus
d’élaboration, de réalisation et d’évaluation du PEPS local, les
éléments fondamentaux de la Pastorale Salésienne des Jeunes ;
269

27.10 Page 270

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ il coordonne la réalisation du PEPS local au moyen de
programmations concrètes pour les différents secteurs de
l’action pastorale de l’œuvre, dont il est responsable ;
◗ il veille à la coordination et à l’intégration des différentes activités
éducatives et pastorales, en assurant leur complémentarité et
leur orientation en ce qui concerne l’éducation à la foi ;
◗ il promeut les initiatives de formation des agents de la pastorale
selon les orientations de la programmation provinciale ;
◗ il assure la relation et la collaboration de l’œuvre salésienne
avec la pastorale de l’Église locale et avec les autres institutions
éducatives du territoire.
Il est de la compétence du Provincial ou du Directeur, selon les usages dans
les Provinces, de nommer le coordinateur local, salésien ou laïc et, dans le
second cas, de déterminer ses relations avec la communauté salésienne.
F Autres organismes et fonctions d’animation
et de gouvernement dans la CEP
La participation et la coresponsabilité demandent d’articuler, dans la CEP,
divers organismes d’animation, de gouvernement et de coordination :
équipes qui se constituent opportunément, conformément au PEPS
et à ses ressources. Dans la définition de leur profil il est nécessaire que
soient garanties, de la part des salésiens et des laïcs :
◗ la complémentarité des différents rôles et des fonctions dans la
CEP ;
◗ la référence au PEPS, dont elles doivent partager et assumer
les horizons anthropologiques et religieux, le regard éducatif
sur la réalité, le style de présence parmi les jeunes, les
objectifs, les méthodes et les stratégies pour y parvenir
; les indications pour leur croissance comme éducateurs
salésiens (maturité humaine, compétence éducative, identité
salésienne, témoignage qui s’inspire des valeurs chrétiennes)
à travers un processus permanent de formation personnelle
et communautaire ;
270

28 Pages 271-280

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28.1 Page 271

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ leur présence active parmi les jeunes pour les aider à former
un groupe, à les accompagner dans le processus de croissance
humaine et chrétienne et à favoriser leur ouverture aux milieux
éducatifs culturels et ecclésiaux.
Dans chaque œuvre, en accord avec le Provincial et son Conseil, on spécifie
les champs de responsabilité confiés aux laïcs, leur domaine de décision,
la relation des différents organes et les formes de coresponsabilité avec la
communauté salésienne et avec la Province (CG 24, n°125, 169).
22
AUTRES MODÈLES D’ANIMATION DE LA CEP DANS LES
ŒUVRES SALÉSIENNES
A Œuvres salésiennes gérées par des laïcs avec une présence
communautaire
Dans ces œuvres où les principales responsabilités sont gérées par des
laïcs, la communauté salésienne, lorsqu’elle est très réduite, en garantit
l’identité salésienne et la coordination avec la Province, avec l’aide de la
Province elle-même (CG 26, n°120) ; elle implique le Salésien dans des
tâches d’animation pastorale, de formation et d’accompagnement des
éducateurs ; elle veille à l’appel et à la formation des laïcs collaborateurs
selon les critères proposés par le CG 24, n°164, en impliquant le plus
possible des membres de la Famille Salésienne.
B Œuvres gérées par des laïcs à l’intérieur du Projet Provincial
Salésien
Pour qu’une activité ou une œuvre, gérée par des laïcs, puisse être
considérée comme appartenant au projet d’une Province, elle doit
assurer deux conditions indispensables : réaliser les critères d’identité,
de communion et de signifi cation de l’action salésienne et elle doit être
accompagnée par le Provincial et son Conseil (CG 24, n°180 ; CG 26,
n°120).
De même que pour les CEP qui bénéfi cient de la présence d’une
communauté salésienne, la Province offre, sous sa responsabilité, à ces
œuvres et à leur CEP, des interventions d’animation et de gouvernement :
271

28.2 Page 272

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ la visite provinciale ;
◗ l’évaluation du projet local (PEPS) ;
◗ le lien du directeur laïc de l’œuvre avec le Provincial ;
◗ la participation périodique d’un délégué du Provincial au Conseil
de la CEP ;
◗ la constitution du Conseil de la CEP ;
◗ l’organisation, avec les laïcs, d’un sérieux itinéraire de formation
à l’identité salésienne ;
◗ le souci des laïcs qui ont des rôles d’animation et de responsabilité
dans la CEP ;
◗ le lien stable avec une communauté salésienne voisine ou avec
le centre d’animation provinciale, spécialement pour le service
charismatique et pastoral (cf. CG 24, n°181).
3 L’animation et la
coordination provinciales
3 1 LE PROVINCIAL ET SON CONSEIL
On défi nit trois niveaux de responsabilité dans les services provinciaux
d’animation pastorale, distincts, mais inséparables :
• le niveau de gouvernement : le Provincial, avec son Conseil, prend
les décisions fondamentales en tant que premier responsable de
l’animation et du gouvernement pastoral de la Province (cf. C 161) ;
272

28.3 Page 273

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
• le niveau de l’unité et de l’orientation pastorale : le Délégué
Provincial avec son équipe veille à l’unité organique de l’action
pastorale dans la Province et son orientation selon le PEPS pro-
vincial (cf. CG 23, n°244) ;
• le niveau de la coordination opérationnelle : les Commissions,
les Bureaux provinciaux et les Consultes veillent à la coordination
des activités pastorales dans les différents milieux et secteurs
d’animation pastorale, en fonction des différentes dimensions du
PEPS (cf. CG 26, n°113).
Ces trois niveaux interagissent et se complètent réciproquement, le second
assure de façon spéciale l’identité salésienne de l’action pastorale décidée
et coordonnée dans les deux autres.
32
LE DÉLÉGUÉ PROVINCIAL DE LA PASTORALE
DES JEUNES ET SON ÉQUIPE
A Le Délégué de la Pastorale des Jeunes
Le Provincial « nommera son Délégué pour la Pastorale des Jeunes, lequel
coordonnera une équipe qui assurera la convergence de chaque initiative
avec l’objectif de l’éducation à la foi et rendra possible la communication
opérationnelle dans les Provinces » (CG 23, n°244).
C’est le Délégué du Provincial et travaille en accord avec lui et avec
le Conseil Provincial. Ses premiers destinataires sont les confrères, les
communautés salésiennes et les CEP. Il n’a pas la charge des initiatives ou
seulement d’un secteur, mais c’est lui qui assure la pastorale organique
dans la Province, attentif à toutes les dimensions. Normalement, il se
dédie à l’animation pastorale de la Province à temps plein. Il convient
qu’il soit membre du Conseil Provincial, où se traitent habituellement la
planification et les préoccupations pastorales. Ses fonctions prévoient
que :
◗ il assiste le Provincial et son Conseil dans l’élaboration du PEPS
et des directives et orientations pastorales communes ;
273

28.4 Page 274

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ il coordonne le fonctionnement collégial de l’équipe provinciale de
Pastorale des Jeunes et il assiste chaque membre dans la réalisation
de sa tâche ;
◗ il accompagne les communautés locales dans leur programmation,
la réalisation et l’évaluation pastorale, en soignant le développement
des quatre dimensions du PEPS dans les différentes entités ;
◗ il communique avec les opérateurs pour orienter leurs interventions
selon l’unité du PEPS ;
◗ il dirige les initiatives intercommunautaires proposées dans le PEPS ;
◗ il veille à la réalisation d’un plan organique de formation, éducatif
et pastoral, pour les confrères, les collaborateurs laïcs et les jeunes
animateurs ;
◗ il maintienne un rapport assidu avec les membres de la Famille
Salésienne qui travaillent dans la Province, avec l’Église locale et
avec le Dicastère pour la Pastorale des Jeunes.
B L’équipe provinciale de la Pastorale des Jeunes
L’équipe provinciale de la Pastorale des Jeunes collabore directement avec
le Délégué dans la réalisation de ses fonctions. Il est important que, dans
l’équipe, soient présents les responsables provinciaux des milieux
pastoraux et, éventuellement, des secteurs d’animation pastorale
de la Province, de sorte que, ensemble, ils garantissent la réalisation
harmonieuse et unitaire des différents programmes et des processus
pastoraux animés par la Province et par les communautés. Il est important
qu’à cette équipe provinciale participent le responsable de l’animation
vocationnelle et les Délégués pour l’Animation Missionnaire et pour la
Communication Sociale. Elle a parmi ses tâches :
◗ collaborer avec le Délégué dans ses fonctions ;
◗ promouvoir la présence et l’interrelation des dimensions du
PEPS dans les différents œuvres, milieux pastoraux et secteurs
d’animation de la Province ;
274

28.5 Page 275

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
◗ orienter les communautés vers une vision interdisciplinaire des
défis pastoraux et vers une action conjointe pour y répondre.
Cela demande, pour les membres de l’équipe, une préparation spécifique
théorique et pratique ; un temps de réflexion et d’évaluation ; une capacité de
contact, de coordination, de motivation ; un programme concret de travail basé
sur le PEPS, selon les lignes prioritaires indiquées par le Provincial et son Conseil.
C Les responsables provinciaux des milieux pastoraux et
secteurs d’animation et leurs équipes
Pour l’accompagnement et l’animation dans les milieux pastoraux et
secteurs d’animation pastorale de la Province, le Provincial nomme un
Chargé de mission aidé normalement par une équipe.
Les fonctions des Chargés de secteur sont :
◗ aider la CEP de ces milieux et secteurs d’animation pastorale
à concrétiser les orientations provinciales de la Pastorale des
Jeunes, selon le PEPS et le plan de travail du Délégué de la
Pastorale des Jeunes et de son équipe ;
◗ étudier et réfléchir sur leur but éducatif et pastoral, leurs réalités,
leurs problématiques et leurs prévisions ;
Il est important que les différents Chargés des milieux et secteurs d’animation
pastorale de la Province soient coordonnés systématiquement entre eux
avec l’animation du Délégué Provincial pour la Pastorale des Jeunes ; qu’ils
soient membres de son équipe pour une vision partagée et une application
coordonnée du PEPS et de la programmation Provinciale ; qu’ils assurent l’unité
organique de la pastorale des jeunes dans toute la Province.
275

28.6 Page 276

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
4 L’animation et la coordination
interprovinciales
Au service de la programmation et de l’animation pastorale d’un groupe de
Provinces se trouvent des organismes d’interrelation et de coordination
: des équipes interprovinciales de Pastorale des Jeunes, des Délégations
nationales ou régionales de Pastorale des Jeunes, Centres Nationaux de
Pastorale des Jeunes. Ces organismes ou équipes sont promus et orientés par
les Provinciaux d’un groupe de Provinces ou d’une Région et collaborent de
près avec le Dicastère pour la Pastorale des Jeunes.
Les réalités sont variées, mais on peut définir des critères communs :
◗ offrir à ce niveau une coordination qui réponde à la
problématique d’une situation de la jeunesse toujours plus
globale et complexe ;
◗ développer, dans les Provinces, une mentalité plus ouverte
et universelle, en favorisant la solidarité et l’échange dans le
domaine de la Pastorale des Jeunes, en facilitant la circulation
d’expériences et de modèles pastoraux ;
◗ étant un service de support, d’animation et de coordination
subsidiaire, il ne doit pas assumer des tâches que les autres
sujets du projet peuvent et doivent assumer ;
◗ la priorité de l’éducation à la foi, affirmée dans les programmes
et dans les interventions éducatives, s’affi rme aussi pour
l’organisation des structures d’animation (cf. CG 23, n°245) ;
◗ tous les organismes de coordination doivent s’articuler de
manière convergente, intégrée et organique, en évitant soit la
sectorisation soit la bureaucratisation centralisée.
Les Délégués Provinciaux de la Pastorale des Jeunes des différentes
Provinces d’une région ou d’un groupe de Provinces (Délégation
276

28.7 Page 277

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Nationale ou Régionale, équipe interprovinciale de la Pastorale des Jeunes)
se rencontrent systématiquement pour :
◗ réfl échir ensemble sur la réalité des jeunes et sur les défis
qu’ils présentent dans le domaine des Provinces, en vue d’une
élaboration de critères et d’orientations d’ensemble pour
l’animation pastorale dans le pays ou la zone ;
◗ coordonner une collaboration mutuelle entre les Provinces
pour quelques objectifs communs, comme la formation des
éducateurs et des animateurs ;
◗ promouvoir le partage d’expériences, de matériaux, d’initiatives
et de propositions ;
◗ orienter une forme de présence et une action convergente et
unitaire dans l’Église et dans le territoire national ou la Région.
À côté de la Délégation Nationale ou Régionale, ou des équipes
interprovinciales de la Pastorale des Jeunes, peuvent être créés des Centres
Nationaux ou Régionaux de la Pastorale des Jeunes, organismes de
réfl exion et d’animation institués par une Conférence provinciale ou un
groupe de Provinces, au service de la Pastorale des Jeunes de la Région ou
du pays pour :
◗ promouvoir et développer des études et des recherches sur les
problèmes actuels de la Pastorale Salésienne des Jeunes ;
◗ collecter et confronter les expériences salésiennes et ecclésiales
les plus significatives sur la Pastorale Salésienne des Jeunes;
◗ proposer et diffuser ces réflexions et expériences ;
◗ se mettre au service des Provinces et des Églises locales pour
animer l’action de projet et la programmation, surtout dans la
formation des opérateurs de la Pastorale des Jeunes ;
◗ agir en conformité avec les priorités de la Congrégation et du
Dicastère pour la Pastorale des Jeunes, de la Conférence des
Provinciaux et des Délégués provinciaux.
277

28.8 Page 278

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
5 L’animation et la coordination
au niveau mondial
Les services, les activités, les initiatives et les œuvres qui se donnent
pour objectifs l’éducation et l’évangélisation des jeunes trouveront une
référence qui permette une unité, dans le Dicastère pour la Pastorale
des Jeunes, formé du Conseiller Général pour la Pastorale des Jeunes et
son équipe.
Sa fonction, selon les Constitutions de la Société de Saint François de
Sales, au n° 136, est d’animer et d’orienter l’action éducative et d’assister
les Provinces. Concrètement :
• il offre de l’aide pour progresser, il motive, présente la globalité de
l’action, veille à l’approfondissement culturel et spirituel, promeut
l’orientation éducative des projets dans les objectifs et dans les con-
tenus et l’accompagnement méthodologique ; il promeut la réfle-
xion sur les critères et sur les urgences, et l’échange d’expériences ;
• il favorise l’insertion de la Pastorale Salésienne des Jeunes dans
l’Église en apportant ses indications, ses recommandations et sa
contribution spécifique ;
• au sein du Conseil Général, il apporte une vision pastorale et
une vision de la jeunesse en lien concret avec la programmation
générale du Recteur Majeur et de son Conseil ; il maintient des
relations de réciprocité et de complémentarité avec les autres Di-
castères comme ceux de la Formation, des Missions, de la Com-
munication Sociale et de la Famille Salésienne ;
• il collabore avec les Régionaux pour unifier et organiser les in-
terventions dans les différentes Provinces selon les situations et
les besoins.
278

28.9 Page 279

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Les destinataires prioritaires de sa
fonction d’animation sont :
◗ les Provinciaux et leur
Conseil ;
◗ les Délégués
Provinciaux pour
la Pastorale des
Jeunes, leurs
équipes et les
chargés de secteurs ;
◗ les autres organismes
d’animation au niveau
régional.
6 Planification pastorale
61
LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE L’ÉLABORATION
PROVINCIALE ET LOCALE
La mise en projets de la pastorale comporte différents niveaux de
concrétisation, avec divers processus et documents. La nôtre se veut une
proposition méthodologique, avec la présentation de quelques
outils pour l’élaboration du projet de la Pastorale des Jeunes. Ce
sont des moyens résultant de choix motivés.
279

28.10 Page 280

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
CONTEXTES
«Cadre de référence»
pour la Pastorale
Salésienne des Jeunes
Autres orientations
et urgences de la
Congrégation et
de l’Église
Projet Organique
Provincial (POP)
à long ou moyen terme
Autres projets, plans,
itinéraires provinciaux
(formation, laïcs,
vocations et autres)
Programmation
d’animation provinciale
[annuelle]
Projet Éducatif et Pastoral
Salésien Provincial (PEPSP)
à long ou moyen terme
Autres projets,
plans,
itinéraires
locaux
Programmation
générale de l’œuvre
[annuelle]
Projet Éducatif et Pastoral
Salésien (PEPS)
dans chaque œuvre ou entité
locale à long ou moyen terme
280

29 Pages 281-290

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29.1 Page 281

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Les divers documents présentent des différences conceptuelles et des
différences d’application, même s’ils sont utilisables en superposition. Ils
ne se juxtaposent pas simplement, mais ils s’influencent et se soutiennent
mutuellement, en circularité dynamique
Le « Cadre de Référence » pour la Pastorale Salésienne des Jeunes,
avec d’autres documents de la Congrégation et de l’Église, définit
l’ensemble des directives, des orientations et des lignes de fond à vaste
rayon selon lesquelles se déploie l’action pastorale salésienne et ecclésiale.
Ce sont les textes qui inspirent toute la Congrégation, points de référence
proposés pour une panoplie d’interventions pastorales plutôt étendues
dans le temps et dans les contextes.
Les projets provinciaux, comme le Projet Organique Provincial et le Projet
Éducatif et Pastoral Salésien Provincial, ainsi que les projets locaux,
comme le Projet Éducatif et Pastoral Salésien local, ont un caractère plus
opérationnel et contextualisé, bien qu’ils évoluent encore sur des lignes
générales. Ces documents spécifient les orientations de la Congrégation
et de l’Église, en leur donnant un aspect plus concret. C’est la tâche de
la Programmation d’élaborer une concrétisation détaillée et particulière.
Il semble opportun d’attirer l’attention sur la simplicité des projets et des
programmations : textes souples, clairs dans leur articulation et pratiques
dans l’application. Il est souhaitable qu’ils comportent peu de pages pour
qu’ils aient un caractère concret et répondent à des priorités concrètes. Il
est nécessaire de faire attention à ce que ces documents ne deviennent
pas un « conteneur » à l’intérieur duquel s’insèrent de vastes réfl exions
ou bien des textes abondants de référence. La clarté descriptive permet la
compréhension immédiate de la structure du document.
Le travail en projets ne répond pas seulement à des exigences d’organisation
et de planification. Le travail en projets exprime un discernement et est le
témoignage de qui écoute, observe et scrute les signes des temps avec le regard
de Dieu. En effet, nous sommes convaincus que le projet pastoral n’est pas
pensé en chambre mais se nourrit d’un profond et sérieux discernement dans
l’Esprit qui est l’âme et la source inspiratrice de toute mission dans l’Église. Il faut
donc unir les deux aspects : le discernement et le travail en projets.
Il y a des méthodologies personnelles et communautaires de discernement
(« voir, juger, agir », « appel de Dieu, situations et lignes d’action »,
281

29.2 Page 282

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
« révision de vie ») qui demandent des conditions et des attitudes très
soignées. Ce sont des méthodologies qui aident à lire et à interpréter
la réalité pastorale à la lumière de la Parole de Dieu. Il faut en évaluer
l’utilisation selon les circonstances et les contextes.
62
INDICATION POUR DÉFINIR LES TYPES
DE DOCUMENTS À GÉRER
A Le « Cadre de Référence » pour la Pastorale Salésienne des Jeunes
C’est une synthèse organique de la Pastorale Salésienne des Jeunes
: un outil pour guider la réflexion, le travail en projets, la programmation
et l’évaluation de la Pastorale Salésienne des Jeunes. Il présente l’ensemble
des caractéristiques qui identifi ent l’action pastorale salésienne de la
Congrégation. Il signale la direction à suivre sur le chemin de la réalisation
de la mission salésienne. Il répond aux questions : Qui sommes-nous ?
Que voulons-nous ? Où voulons-nous arriver ? Que proposons-nous ?
Le « Cadre de Référence » définit, face à l’Église et à la société, les
éléments constitutifs de l’action pastorale de la Congrégation.
Connu et partagé dans la CEP, il est la référence fondamentale qui établit
l’appartenance, détermine l’engagement commun, suscite les ressources
les meilleures des personnes avec leur formation adéquate, promeut une
ambiance de collaboration et de coresponsabilité.
B Le Projet Organique Provincial (POP)
C’est un plan stratégique d’animation et de gouvernement qui règle le
développement et la continuité des décisions de la Province (cf. CG 25,
n°82). C’est un moyen pratique qui a pour but de coordonner les ressources
éducatives et pastorales présentes dans la Province. Il ne se propose pas comme
un schéma rigide. Le POP considère les aspects fondamentaux : l’observation
attentive de la situation dans laquelle on est appelé à agir ; les options centrales
qui doivent guider le développement de la Province ; les champs d’action
prioritaires pour les prochaines années ; les critères opérationnels qui doivent
guider les divers projets ; les lignes générales pour la préparation des personnes
et le développement économique et structurel.
282

29.3 Page 283

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Le CG 25 a indiqué le sujet du POP : « La Communauté Provinciale à travers
ses organismes étudie, élabore ou évalue, dans les trois prochaines années,
le Projet Organique Provincial » (CG 25, n°82). Le Provincial avec son
Conseil, aidé d’une équipe opérationnelle (CG 25, n°84), guide et oriente le
processus d’étude, d’élaboration et d’évaluation du POP en intéressant les
communautés et spécialement les Directeurs. À la lumière de C 1, 2, 171, et
de R 3, 167, il convient que les directives et les choix fondamentaux du POP
soient étudiés et approuvés par le Chapitre Provincial.
Ces éléments institutionnels (à long ou moyen terme) doivent se concrétiser
dans les différents plans ou projets opérationnels, selon les secteurs importants
de la vie de la Province : le projet de formation ; le projet des laïcs ; le budget
annuel prévisionnel et le budget réalisé ; les projets communautaires locaux.
Parmi ces projets, celui à développer en priorité, du point de vue de
la mission, est le PEPS, en référence au secteur de l’action éducative
et pastorale. Les projets cités ne coordonnent pas des processus ajoutés
au PEPS, mais ils en caractérisent et en développent les aspects importants.
Les fonctions du POP et du PEPS provincial sont distinctes des autres
documents par leur aspect, et en particulier celui du Directoire Provincial
: celui-ci est un texte normatif confi é au Chapitre Provincial (cf. C 171).
C’est un « directoire » qui contient des règles particulières concernant des
matières relevant du niveau provincial. Le POP et le PEPS provincial ont une
nature, une fi nalité et des contenus distincts du Directoire Provincial. Ils
ont un caractère de projet et de programmation : ce sont des documents
en soi et ne font pas partie du Directoire Provincial.
Le Projet Organique Provincial : plan stratégique d’animation et de gouvernement
qui règle le développement et la continuité des décisions de la Province
analyse de
la réalité
options
centrales
champs
d’action
prioritaires
les critères
opéra-
tionnels
lignes
générales dans
deux aires
distinctes
en tenant
compte du
contexte
socioculturel
et éducatif
pour guider
le développe-
ment
de la Province
à long
ou à moyen
terme
pour guider
les divers
plans
et projets
la préparation
des personnes
et le déve-
loppement
économique
et structurel
283

29.4 Page 284

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
C Le Projet Éducatif et Pastoral Salésien
C’est le plan général d’intervention qui guide la réalisation du
cheminement éducatif et pastoral dans un contexte déterminé,
provincial et local, et qui oriente chaque initiative et chaque ressource
vers l’évangélisation (cf. R 4 ; cf. CG 26, n°39). Il répond à la question :
Que faire et comment, pour arriver au but prévu ?
Un PEPS, en étant plus concret que le « Cadre de Référence », a une valeur
pour une durée « à long ou à moyen terme », en référence à la situation
dans laquelle se trouve la Province ou l’œuvre salésienne. Les buts ou
les finalités qu’il propose, les aires d’intervention qu’il marque, les lignes
opérationnelles qu’il choisit indiquent le processus opérationnel à parcourir.
Les Constitutions de la Société Saint François De Sales font référence à ce
projet apostolique au sens global (cf. C 31 ; 44), auquel correspondent
aussi divers articles des Règlements (R 4-10 ; 184). Donc, il existe une
corrélation entre le PEPS provincial et le PEPS d’une œuvre :
◗ Le PEPS provincial définit le processus de la Province, pour 3-5
ans. Il indique les objectifs, les stratégies et les lignes d’action
éducatives et pastorales communes qui orientent l’action
pastorale de toutes les communautés et des œuvres. Il sert de
point de référence pour leur programmation et comme évaluation
éducative et pastorale pendant cette période. C’est la référence
pour l’élaboration du PEPS de chaque œuvre ou entité locale.
◗ Le PEPS de chaque œuvre ou de chaque milieu pastoral applique
à la réalité locale les lignes du PEPS provincial. C’est le projet
directement opérationnel dans chaque œuvre (avec un seul
milieu pastoral) et de chaque milieu pastoral (dans une œuvre
complexe). Dans ce dernier cas, le PEPS des œuvres salésiennes
qui se présentent avec deux ou plusieurs milieux pastoraux,
devient un moyen important pour la convergence et l’unité des
objectifs et des lignes d’action communes de l’œuvre. Il répond
à deux aspects fondamentaux :
- la coordination de toutes les milieux et, éventuellement,
les secteurs d’animation pastorale l’œuvre, avec la série
conséquente de critères, d’options méthodologiques,
d’orientations d’organisation et de structures ;
284

29.5 Page 285

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
- la convocation, la constitution, la formation et le
fonctionnement de la CEP des divers milieux pastoraux.
Tous les éléments concernant les structures (les espaces, les offres éducatives
et pastorales, les temps, les horaires, les calendriers) et le personnel
(organismes personnels et collégiaux) sont prescrits pour la réalisation de
l’objectif, pour environ trois ans. La coresponsabilité de la tâche est assumée
par tous les membres de chaque CEP (cf. CG 23, n°243), mais cette tâche est
particulièrement suivie par son Conseil.
Le CG 23 a proposé que chaque Province, dans la révision du PEPS
provincial, entre autres aspects, traduise le chemin de foi en itinéraires
concrets et adaptés à ses destinataires et aux contextes où
l’on travaille (cf. CG 23, n°230) : les itinéraires de foi, les parcours
éducatifs vocationnels et l’initiation chrétienne des jeunes. L’itinéraire
est une succession ordonnée d’étapes ou de moments éducatifs (avec
des modalités et des temps de réalisation, des moyens et des acteurs
propres) à travers lesquels on rejoint les objectifs établis dans le PEPS.
L’itinéraire aide à rendre opérationnel le projet, son déroulement dans le
temps et son adaptation aux différents destinataires ; dans l’itinéraire,
les objectifs deviennent des mouvements progressifs ; la méthode se
concrétise en un ensemble d’interventions et d’expériences ordonnées
en séries successives (v. chapitre IV, n° 3.2).
D Les différents niveaux de concrétisation du PEPS
Nous sommes appelés à traduire et à développer le PEPS en itinéraires, plans
et programmations. Parmi ceux-ci, signalons : la Programmation d’animation
provinciale et la Programmation générale de l’œuvre. Certaines Provinces
emploient ces dénominations ou d’autres pour indiquer la même chose.
La Programmation d’animation provinciale est l’application annuelle
du PEPS provincial, selon le schéma suivant (approximativement) :
◗ l’objectif général de l’année, comme cadre de référence,
l’horizon à l’intérieur duquel se développe le programme
d’animation du Conseil Provincial ;
◗ des objectifs spécifiques, pour chaque milieu pastoral et secteur
d’animation de la Province : ils représentent la déclinaison de
285

29.6 Page 286

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
l’objectif général et ils apparaissent comme buts, objectifs à
atteindre, points d’arrivée vers lesquels focaliser tous les efforts
pendant l’année ;
◗ des processus et des interventions pour l’animation et la
coordination des milieux et secteurs d’animation pastorale, en
précisant les sujets concernés, les tâches spécifiques et les temps :
- Communauté et Formation,
- Mission Éducative et Pastorale,
- Famille Salésienne,
- Communication Sociale,
- Economie,
- Autres ;
◗ des modalités d’évaluation pour une évaluation effective de la
réalisation réelle des résultats fixés au préalable ;
◗ un organigramme de la Province, c’est-à-dire, la représentation
graphique de la structure de l’organisation générale de la Province ;
◗ un calendrier provincial avec tous les rendez-vous provinciaux
de l’année.
À travers ces plans annuels se dessine un chemin progressif qui rend
opérationnel le PEPS provincial, avec la réalisation de l’évaluation
systématique de la CEP de chaque œuvre. La programmation se fait tous
Programmation de l’animation provinciale :
l’application annuelle du PEPS provincial
objectif
général de
l’année
objectifs
spécifiques
processus et
interventions
-modalités
d’évaluation
organigramme
général de
la Province
Calendrier
provincial
selon le
programme
d’animation
du Conseil
provincial
avec une
spéciale
attention
pendant
l’année
avec la
précision du
personnel,
des tâches
spécifiques et
des temps
la
représentation
graphique de
la structure
d’organisation
générale
tous les
rendez-vous
provinciaux
de l’année
286

29.7 Page 287

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
les ans. Elle se fait dans toutes les œuvres de la Province comme référence
pour l’élaboration de la Programmation Générale de chaque œuvre.
Le Programmation générale de l’œuvre est l’application annuelle
du PEPS de l’œuvre (ou, éventuellement, du PEPS particulier des
différents milieux pastoraux et secteurs d’animation pastorale de
l’œuvre). Il s’ensuit ce schéma approximatif :
◗ l’objectif général de l’année, comme cadre de référence, horizon
au sein duquel se développe le programme de l’animation de la
Province ;
◗ des objectifs spécifi ques pour chaque milieu pastoral et,
éventuellement, secteur d’animation pastoral de l’œuvre
: ils représentent la déclinaison de l’objectif général et ils
apparaissent comme buts, objectifs à atteindre, points d’arrivée
vers lesquels focaliser tous les efforts pendant l’année ;
◗ des processus et des interventions de la CEP des différents
milieux pastoraux et, éventuellement, des secteurs d’animation
pastorale, selon les dimensions du PEPS, en précisant les sujets
concernés, les tâches spécifiques et les temps ;
◗ des modalités d’évaluation pour une évaluation effective de la
réalisation réelle des résultats fixés au préalable ;
◗ un organigramme de l’œuvre, c’est-à-dire la représentation
graphique des organes d’animation et de gouvernement, avec
des indications sur les services, les horaires et le fonctionnement :
- communs à toute l’œuvre,
- spécifiques pour chaque milieu pastoral et, éventuellement,
secteur d’animation pastorale ;
◗ un calendrier avec tous les rendez-vous de l’année.
287

29.8 Page 288

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Programmation générale de l’œuvre : l’application annuelle du PEPS local
(avec les PEPS des diverses milieux pastoraux de l’œuvre)
objectif
général
de l’année
objectifs
spécifiques
de chaque
entité de
l’œuvre
processus et
interventions
- modalités
d’évaluation
organigramme
de l’œuvre
salésienne
Calendrier
selon le
programme
d’animation
de la Province
et du PEPS
local
avec une
attention
spéciale
pendant
l’année
en précisant
le personnel,
les tâches et
les temps
avec
indications
sur les
services, les
horaires et le
fonctionnement
tous les
rendez-vous
de l’année
63
LIGNES MÉTHODOLOGIQUES POUR L’ÉLABORATION
ET L’ÉVALUATION DU PEPS
A Les phases de l’élaboration du PEPS : une proposition dynamique
C’est un projet qui veut être réaliste et efficace, par un processus continu.
En partant d’une situation initiale, il avance vers les buts fixés à travers des
objectifs à réaliser. Il doit être élaboré de façon progressive. Le PEPS trace
un itinéraire en trois phases qui seront successivement reprises,
développées, approfondies. Il crée un espace pour l’adaptation des
plans éducatifs à la réalité changeante dans laquelle on œuvre.
Dans ce processus d’élaboration, la CEP doit se confronter continuellement
avec le « Cadre de Référence », aussi bien pour une analyse éclairée de
la situation et pour le discernement des principaux défis et, surtout, pour
déterminer les objectifs qui doivent orienter l’action pastorale vers les buts
signalés dans ce même « Cadre de Référence ».
Moment de l’analyse de la situation
1 L’observation attentive et la connaissance de la situation de notre
territoire et du « type » de jeunes qui y habitent : les personnes, les
situations, les ressources, les problèmes, les tendances, les possibilités.
288

29.9 Page 289

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Cette procédure n’est pas réalisée une fois pour toutes. Cette opération
demande la capacité de joindre les données précédentes avec de
nouvelles acquisitions. Il faut activer la communication, les expériences
de participation, les réseaux éducatifs, et le sens de coresponsabilité.
2 L’interprétation éducative et pastorale de la situation : en cherchant
à comprendre plus profondément la réalité, « creuser les choses »,
avec le désir de la renouveler, en agissant de toutes les façons possibles
pour l’améliorer. Il faut accueillir objectivement la réalité en évitant de
formuler des évaluations hâtives, en positif ou, plus souvent, en négatif.
L’interprétation s’accomplit à la lumière des éléments fondamentaux de la
mission salésienne et du Système Préventif.
3 Déterminer une vision d’avenir avec des options précises (quatre ou cinq
au maximum) ; dans le cas du PEPS provincial, les options sont pour toutes
les présences et pour toutes leurs entités ; dans le cas du PEPS local, pour
les entités de la réalité locale. En tout cas, il est important que ces options
précises jaillissent de l’analyse de la réalité et de ses urgences éducatives et
pastorales.
Moment de la mise en projet opérationnelle
1 Traduire les options précises en objectifs généraux que l’on considère
comme les plus importants, les plus urgents et possibles à réaliser.
Ces objectifs refl ètent des propositions claires, en tenant compte des
personnes de la CEP et du dynamisme propre aux quatre dimensions de
la Pastorale des Jeunes.
2 Proposer quelques processus à travers lesquels se traduisent en pratique
et se rendent opérationnels les objectifs généraux.
3 Concrétiser l’efficacité opérationnelle, c’est-à-dire, des interventions
précises, progressives et vérifiables. Dans ces interventions, on précise
: le groupe de personnes destinataires (pour qui ?) ; les responsabilités
des différentes personnes ou équipes (par qui ?) ; le développement des
ressources réelles et la programmation des temps (quand et comment ?).
Moment de l’évaluation du projet et nouvelle projection
L’évaluation du projet permet de mesurer objectivement l’impact du projet
sur la réalité. Elle évalue les résultats à la lumière des objectifs proposés. Elle
289

29.10 Page 290

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
découvre les nouvelles possibilités ou les urgences apparues, et discerne
les nouveaux pas à accomplir.
Pour une évaluation globale du PEPS, voici quelques éléments à ne pas oublier :
◗ impliquer les différentes personnes, groupes et équipes
intéressés. Les sujets de l’évaluation du PEPS provincial sont le
Chapitre Provincial, le Provincial avec son Conseil et l’Équipe
Provinciale de la Pastorale des Jeunes ;
◗ générer un vrai processus éducatif et pastoral. On ne doit pas se
limiter à examiner les produits et les résultats. Il faut, par contre,
raviver les processus individuels et communautaires de maturation,
encourager à progresser et motiver pour de meilleurs résultats ;
◗ utiliser des indicateurs précis et mesurables, à la lumière desquels
on puisse vérifi er les résultats obtenus et connaître comment
ils ont été atteints. L’essai et l’erreur font partie du processus :
une erreur évaluée est source d’apprentissage ; une erreur non
évaluée porte au découragement et à l’inactivité ;
◗ faire attention à l’analyse des causes personnelles, structurelles,
organisationnelles qui ont favorisé ou non le processus, et
adapter les objectifs aux nouvelles situations et possibilités.
B Critères fondamentaux pour l’élaboration ou la réélaboration
du PEPS
Comme nous l’avons déjà indiqué, le but du projet du PEPS n’est pas
l’élaboration d’un nouveau texte à mettre entre les mains des opérateurs
pour qu’ils le connaissent et le réalisent, mais pour aider la CEP à œuvrer
avec une même mentalité, des objectifs et des critères clairs : une mentalité
de projet en coresponsabilité.
Le PEPS, plus qu’un texte, est un processus mental et communautaire
d’implication, de clarification et d’identification : il tend à engendrer dans la
CEP la convergence opérationnelle, en prévenant ainsi la dispersion dans l’action.
Sont d’importance fondamentale le chemin accompli ensemble et sa
méthodologie. Il faut signaler trois critères :
290

30 Pages 291-300

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30.1 Page 291

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
Analyse de la situation
Observation attentive
et connaissance du contexte/des jeunes
Interprétation
éducative et pastorale
Détermination
des options préférentielles
Projection opérationnelle
Objectifs généraux en tenant compte des personnes de la
CEP et des quatre dimensions, valables pour chaque milieu
pastoral et, éventuellement, secteur d’animation pastorale
Processus et interventions: en indiquant les
personnes destinataires, les responsables des tâches,
les ressources réelles et la programmation des temps
Évaluation du projet et nouvelle projection
291

30.2 Page 292

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
a) Un constant discernement avec une capacité prophétique
aiguë et courageuse. La planification pastorale n’est pas une
pure entreprise technique, ni un simple acte intellectuel, mais
une médiation. Celui qui élabore, réalise et évalue le PEPS, doit
mûrir un discernement continu dans l’écoute du plan de Dieu.
C’est le Seigneur qui indique le chemin et nous offre les points
de référence : l’adhésion à la réalité concrète du temps et de
l’histoire (en évitant les propositions abstraites et étrangères à
la situation) ; la présence centrale de la personne du jeune ;
l’attention à la globalité de la proposition éducative et pastorale
salésienne (accord organique selon les quatre dimensions) ; les
éléments constants de notre pratique éducative et pastorale - le
Système Préventif et la Spiritualité Salésienne des Jeunes.
C’est pourquoi, face au défi éducatif et pastoral, il est nécessaire
d’éviter deux attitudes qui entravent la mission salésienne :
premièrement, se figer dans un schéma de projet statique, rigide et
anonyme ; deuxièmement, mettre sur pied d’égalité le Projet Pastoral
des Jeunes et d’autres projets de nature commerciale, économique
et politique, en trahissant l’animation éducative et pastorale du PEPS,
sa nature évangélique d’offre de salut au jeune, dans le Christ.
b) La collégialité : la participation conjointe de tous les membres
de la CEP impliqués dans le projet. Que l’on présente avec clarté
la motivation, les objectifs et le cheminement. Un dialogue
serein et progressif doit être instauré dans l’étude des problèmes
et des situations. Que l’on valorise toujours les apports de tous.
Que l’on crée une vraie équipe de travail, capable d’animer des
processus longs et complexes.
Chaque vrai Projet Éducatif et Pastoral est une œuvre
communautaire et de collaboration. Le PEPS provincial implique
toutes les communautés et œuvres de la Province, le PEPS local
engage la CEP comme sujet de son élaboration, de sa réalisation
et de son évaluation.
Il faut intéresser de façon spéciale les membres de la Famille
Salésienne qui travaillent sur le même territoire (cf. CG 24, n°125)
: au niveau provincial, au moyen de la rencontre des organismes
provinciaux (équipe provinciale de la Pastorale des Jeunes et/ou le
Conseil Provincial) avec les représentants des différents groupes
292

30.3 Page 293

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STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
de la Famille Salésienne présents dans la Province ; au niveau
local, à travers le dialogue au sein de la consulte locale de la
Famille Salésienne, la communauté SDB et le Conseil de la CEP.
Pour intéresser et engager toute la CEP dans ce processus, la création
d’un groupe animateur qui provoque et motive est utile, en aidant
à surmonter les obstacles ; il indique les lignes méthodologiques
qui favorisent la participation de tous les groupes et les organismes
de la CEP selon leurs responsabilités et leurs possibilités ; il offre
les éléments et les documents/matériaux produits (sussidi) pour la
réflexion et l’étude ; il reprend et formule les conclusions pour les
proposer de nouveau au groupe. Ce groupe, au niveau provincial,
peut être l’équipe provinciale de la Pastorale des Jeunes élargie à
d’autres personnes compétentes et qualifiées ; au niveau local, le
Conseil de la CEP ou l’équipe de pastorale.
c) La communication : par le partage des lignes de projet de la
part de ceux qui sont sujets et agents dans le projet. Avec cette
attitude ouverte, il est urgent, dès le début, de clarifier les différents
niveaux de participation (discussion, décision, exécution) et leurs
responsables. Dans ce processus, les Salésiens et les laïcs font une
expérience de communion et de partage dans l’esprit de Don Bosco
dans sa mission. Toutes les composantes de la CEP parcourent un
chemin de discernement, en participant activement à la recherche
des objectifs et des lignes d’action du PEPS (CG 24, n°119-120).
La complexité de l’organisation ne doit pas obscurcir l’esprit éducatif et
pastoral qui la sous-tend. Chaque activité est la partie qui doit rendre
manifeste et évidente l’ensemble : l’éducation des jeunes à la vie et à la
rencontre avec le Dieu de la vie.
Mettre la main dans l’élaboration du projet, le réaliser et être capables
de révision et de changement n’est ne faire preuve ni de superficialité
ni de complication. C’est plutôt le signe de la maturité éducative d’un
service spécialisé qui se pose en conversion continue pour la promotion
de la vie dans une société continuellement changeante. C’est faire preuve
d’une capacité de réalisme, d’amour et de respect pour les jeunes. C’est
faire preuve de cohérence avec les décisions éducatives qu’ils attendent et
méritent. C’est la réalisation d’une symphonie éducative, fruit d’un
cheminement pédagogique le plus fructueux, à long terme, parmi
toutes les œuvres de l’humanité.
293

30.4 Page 294

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
294

30.5 Page 295

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ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
ÉPILOGUE

30.6 Page 296

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
L’esprit salésien a son modèle et sa source dans
le cœur même du Christ, apôtre du Père. Dans notre
lecture de l’Évangile, nous sommes particulièrement
sensibles à certains traits de la figure du Seigneur: sa
gratitude envers son Père pour le don de la vocation
divine à tous les hommes, sa prédilection pour les
petits et les pauvres, son ardeur à prêcher, à guérir et
à sauver devant l’urgence du Royaume qui vient; son
attitude de Bon Pasteur qui conquiert par la douceur
et le don de soi; son désir de rassembler ses disciples
dans l’unité de la communion fraternelle. »
(Constituions de la Société de Saint François de Sales 11)
296

30.7 Page 297

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ÉPILOGUE
PRIÈRE À DON BOSCO
O saint Jean Bosco,
Père et Maître de la jeunesse,
docile aux dons de l’Esprit
et ouvert aux réalités de ton temps,
tu as été pour les jeunes,
surtout pour les petits et les pauvres,
un signe de l’amour de Dieu.
Sois notre guide sur le chemin d’amitié avec le Seigneur Jésus :
nous pourrons ainsi découvrir en Lui et dans son Évangile
le sens de notre vie
et la source du vrai bonheur.
Aide-nous à répondre avec générosité
à la vocation que nous avons reçue de Dieu,
pour être dans la vie quotidienne
des porteurs d’amour,
et collaborer avec enthousiasme,
en communion avec toute l’Église,
à la construction du Royaume de Dieu.
Obtiens-nous la grâce de vivre
selon l’esprit des béatitudes ;
et fais en sorte que, guidés par Marie Auxiliatrice,
nous puissions nous trouver un jour avec toi
dans la grande famille du ciel. Amen
297

30.8 Page 298

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
COMMENTAIRE DES ILLUSTRATIONS
ICÔNE 1
À la scène de Jésus avec les apôtres succède celle de Jésus avec
les foules : la vie est faite de rencontres. Le Seigneur marche
devant nous comme un berger. Ici, c’est un jeune dans une
mission salésienne. Cette brebis a trouvé quelqu’un qui ne la
rejette pas. Une invitation : rester avec Jésus pour apprendre
de Lui le cœur de Dieu, sa compassion. Il est beau, ce terme,
comme un miracle, comme fi l conducteur. Ce qu’il offre aux
gens est avant tout de la compassion. Son regard va saisir la
fatigue, les errements, la peine des siens (le troupeau au-dessous). Sa
vie donnée pour le bien du troupeau, les paroles qu’il prononce pour
accompagner. Pour lui, ce qui compte avant tout, c’est la personne, la
santé profonde du cœur. La première chose que les disciples apprennent
de Jésus est de savoir s’émouvoir simplement, divinement. Un sentiment
divin et tellement salésien ! La bonne réponse est l’émotion ; elle ne passe
jamais, comme les quatre saisons (les quatre arbres au-dessous). Habitons
la vie et la culture des jeunes pour ne pas les priver de notre compassion.
ICÔNE 2
Jésus a prié pour ses disciples et pour tous ceux qui croiraient
en Lui, en tous temps et en tous lieux (le ciel étoilé). Il a alors
prié également pour les gens de notre temps, même pour
nos jeunes. Des gens fatigués dans le désert, qui ont marché
sous le soleil, sans orientation, le visage brûlé par la fatigue,
la souffrance, l’épuisement… Des gens qui le cherchent
car ils veulent l’écouter. Des jeunes à la recherche d’un vrai
repos, qui ont besoin de paroles de salut, de paroles éternelles,
qui demeurent… marchent vers le Seigneur (le calice entre terre et ciel).
Les mains de Dieu s’ouvrent pour rassembler et caresser ses enfants
dispersés. Il nous revient de soutenir leur espérance en faisant en sorte
qu’ils puissent faire l’expérience de l’action providentielle de Dieu. Il est un
vent de communion qui nous pousse les uns vers les autres.
298

30.9 Page 299

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ÉPILOGUE
ICÔNE 3
Jésus traverse le pays des Samaritains, étranger au milieu de gens
d’une autre tradition et d’une autre religion. Dans sa démarche
libre, il fait naître la soif et lui-même offre la carafe d’eau.
Jésus rejoint la soif profonde de cette femme en lui offrant
« un plus » de beauté, de bonté, de vie, de printemps : « Je
te donnerai une eau qui devient une source jaillissante. » En
réalité, Dieu est la Source inépuisable de la vie nouvelle depuis
l’aube des temps, depuis la création des espèces terrestres (le cerf),
la mer (le poisson) et l’air (l’oiseau). Jésus donne à la Samaritaine de se
relier à sa source et de devenir source elle-même. Une très belle image. La
femme de Samarie aux yeux clairs, joyeux, sereins et pleins de bonté. Elle
n’assouvira pas sa soif en buvant à satiété mais en assouvissant la soif des
autres ; elle sera éclairée en éclairant les autres ; elle recevra de la joie en
donnant de la joie. Devenir source, un très beau projet de vie pour chaque
évangélisateur : faire surgir et répandre espérance, accueil, amour.
ICÔNE 4
Aucun mot comme le mot « vie » ne réussit à résumer d’une
manière aussi prégnante en chaque langue ce à quoi l’être
humain aspire massivement. La «vie » indique la somme des
biens souhaités et, en même temps, ce qui les rend possibles,
achetables, durables. L’histoire des jeunes n’est-elle pas
marquée par la recherche de quelque chose ou de quelqu’un
qui soit en mesure de lui assurer la vie ? Mais quelle vie ? La
vie « en abondance » de Dieu qui dépasse toutes les aspirations
pouvant naître dans le cœur de l’homme, comme le soleil couchant
illumine les champs. La vie est une place entre les mains de Dieu, comme
les moineaux qui ont leur nid dans les branches fl euries de l’arbre. La
vie nouvelle rayonne sur chaque contexte de l’expérience humaine des
jeunes : en famille, à l’école, au travail, dans les activités de tous les jours
et dans les temps de loisirs. Cette vie commence à fleurir ici et maintenant.
Le signe de sa présence et de sa croissance est la charité pastorale. Une
troupe nombreuse d’éducateurs salésiens se dépensent au quotidien,
avec générosité, créativité et compétence en faveur de la vie des nouvelles
générations.
299

30.10 Page 300

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
ICÔNE 5
Jésus s’approche des deux disciples d’Emmaüs qui sont en chemin.
Il reconnaît ses enfants dans chaque coin du monde. Il les
accompagne, « marche à leurs côtés » … Le Seigneur nous
rejoint dans notre aventure quotidienne de passants. Et il
change le cœur, les yeux et le chemin de chacun. Au fond,
Don Bosco : combien ont goûté la richesse d’une rencontre
capable de bouleverser une vie. Le Seigneur nous demande
à nous aussi, éducateurs salésiens, le courage de nous mettre en
chemin, de nous faire compagnons de voyage, non seulement de voyage
extérieur (assis sur le chemin) mais aussi de voyage intérieur (l’écoute).
Chaque présence salésienne croise la route des jeunes du monde, rêve de
faire de la maison salésienne une famille pour eux. Pour cela, il faut une
Communauté Éducative et Pastorale qui appelle chacun par son nom, qui
se mesure à la qualité des rapports humains que l’on y a instaurés.
ICÔNE 6
Le Christ a revêtu nos habits : la souffrance et la joie d’être homme,
la faim, la soif, la fatigue, les espérances et les déceptions,
tous nos soucis et même la mort. Et Il nous a donné ses
« vêtements », le don de l’être nouveau : « Revêtir l’homme
nouveau, créé selon Dieu ». Avant d’être une décision, la
réalisation de l’homme est œuvre de Dieu. Mais il faut un projet
engagé pour la transmission d’une foi vive. Le Projet Éducatif et
Pastoral est seulement un outil pastoral et répond aux deux grands
objectifs (humaniser et éduquer les jeunes à la foi) moyennant les quatre
dimensions qui intègrent et enrichissent toute la personne, qui font naître
la personne du dedans, comme la corolle qui forme une seule et même
fl eur avec les pétales. Chaque jeune (de chaque âge et condition) a au-
dedans de lui un trésor de lumière, un soleil intérieur : notre image et
notre ressemblance à Dieu. La Pastorale Salésienne des Jeunes n’est rien
d’autre que la joie (le beau sourire des jeunes) de libérer toute la lumière
du Ressuscité.
300

31 Pages 301-310

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31.1 Page 301

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ÉPILOGUE
ICÔNE 7
« Je vous ai choisis ». Et cet appel est précisément ce qui garantit
notre efficacité apostolique, la fécondité de notre service. Nous
sommes des paysans patients et confi ants mais nous devons
nous examiner où et comment nous portons du fruit. Dieu
prend soin comme personne de ce champ ensemencé, de ce
petit jardin que sont nos œuvres : il travaille, taille, émonde,
élague ; nous sentons ses mains chaque jour. Le regard se porte
sur la fécondité ; ne pas donner vie, c’est déjà mourir. L’arbre de
nos œuvres apostoliques se renouvelle, multiplie la vie. La graine va où
le vent l’entraîne, loin des clameurs et du bruit, elle se plante dans les
sillons de l’histoire et des peuples. De nouvelles présences éducatives et
pastorales naissent parce que la mission salésienne contient beaucoup
plus d’énergies qu’il n’y paraît, beaucoup plus de lumière et des germes
divins. Tout un volcan de vie : la pierre se change en fleur, la fleur en fruit,
le fruit en semence.
ICÔNE 8
« Comme celui qui sert ». Servir : verbe à la fois agréable
et contraignant. Dans ces versets, nous trouvons l’image
authentique, réelle et concrète de l’animation et la
coordination de l’action pastorale. La coresponsabilité donne
sa forme concrète à la communion, comporte de s’entraîner
au discernement spirituel, l’écoute réciproque, le partage, le
témoignage réciproque, pour arriver à mûrir, selon la responsabilité
de chacun, une proposition coordonnée et organique. L’action éducative
et pastorale n’est pas faite d’interventions sans lien les unes avec les
autres : tout se déroule selon un plan que l’on partage, selon des choix
et des parcours de formation adaptés. La Pastorale Salésienne des Jeunes
implique toutes les énergies et les accompagne avec ses dynamismes ses
modalités d’animation.
301

31.2 Page 302

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
GLOSSAIRE
MILIEU PASTORAL ou SECTEUR D’ACTIVITÉ : Se rapporte aux structures
éducatives et pastorales où se déroule la mission salésienne selon une proposition
éducative et pastorale spécifique. Chacun d’eux, à sa manière, crée une atmosphère
et actualise un style de rapports à l’intérieur de la Communauté Éducative et
Pastorale. Ce sont : l’Oratoire-Centre de Jeunes ; l’École et le Centre de Formation
Professionnelle (éventuellement le Centre de Formation Préprofessionnelle et le
Foyer scolaire) ; les Institutions d’Éducation Supérieure (éventuellement les Centres
Académiques, les Collèges et les Résidences pour étudiants universitaires) ;
la Paroisse et le Sanctuaire confié aux Salésiens (éventuellement les chapelles
publiques) ; les Œuvres-Services Sociaux pour jeunes à risques. Une œuvre
salésienne peut comprendre plusieurs secteurs qui se complètent mutuellement
pour mieux exprimer la mission salésienne.
SECTEUR D’ANIMATION PASTORALE: Se rapporte aux multiples activités
ou contextes éducatifs et pastoraux présents de façon transversale dans les œuvres
et les contextes traditionnels signalés plus haut. En résumé, on peut indiquer :
l’animation des vocations apostoliques ; l’animation missionnaire et du volontariat
sous ses diverses formes ; les propositions importantes de pastorale des jeunes qui
concernent la Communication Sociale. En outre, la mission salésienne se déploie
aussi dans quelques autres réalités significatives comme le Mouvement Salésien
des Jeunes (MSJ) et les différents champs d’action spécialisés au niveau local ou
provincial, ainsi qu’on le mentionne au chapitre VI : les services de formation
chrétienne et d’animation spirituelle ou les associations et services d’animation
dans le domaine des loisirs.
SECTEUR D’ANIMATION PROVINCIALE : C’est le champ ou secteur
d’action d’une Province ou d’une Œuvre. Les champs fondamentaux dans les
Provinces sont : la Pastorale, la Formation, la Famille Salésienne, l’Économie, la
Communication Sociale. À cela s’ajoutent les différents milieux où s’exprime
chacun de ces secteurs.
COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE (CEP) (cf. C 47 ; CG 24,
n°149-179) : C’est la forme salésienne d’animation de toute réalité éducative visant
à la réalisation de la mission de Don Bosco. Ce n’est pas une nouvelle structure
qui s’ajoute aux autres organismes de gestion et de participation existant dans les
différentes œuvres ou sections pastorales, et ce n’est pas non plus seulement une
organisation de travail ou une technique de participation. C’est l’ensemble des
personnes (jeunes et adultes, parents et éducateurs, religieux et laïcs, représentants
d’autres institutions ecclésiales et civiles et appartenant même à d’autres religions,
hommes et femmes de bonne volonté) qui œuvrent ensemble pour l’éducation
et l’évangélisation des jeunes, spécialement les plus pauvres, selon le style de Don
302

31.3 Page 303

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ÉPILOGUE
Bosco. Cet ensemble se présente en cercles concentriques selon le partage des
responsabilités de chacun dans la mission.
CONSEIL DE L’ŒUVRE : Il rassemble la communauté religieuse (ou
au moins ses instances dirigeantes : le Directeur et le Conseil local) et les
principaux responsables des sections et secteurs d’activité. Animés du même
charisme et participants à une mission unique, ils sont chargés de faire vivre
sur un territoire le don et le service du charisme salésien dans sa signification
la plus profonde. Ils partagent solidairement les différentes responsabilités
dérivant de la gestion de tous les secteurs d’une œuvre ; ils se retrouvent non
seulement pour organiser, décider, gouverner mais aussi pour se former et
pour mettre en place des parcours de réflexion.
CONSEIL DE LA CEP (cf. CG 24, n°160-161; 171-172) : C’est l’organisme
qui anime et coordonne l’actualisation du Projet Éducatif te Pastoral. Sa fonction
est de favoriser la coordination et la coresponsabilité de tous au service de l’unité
du projet pastoral de l’œuvre salésienne ou des CEP des différents secteurs dans
les œuvres complexes. S’il existe une seule CEP, il y a alors un seul Conseil de la
CEP qui coïncide avec le Conseil de l’œuvre. Mais s’il existe autant de CEP que de
secteurs dans l’œuvre, chacune a son propre Conseil, et le Conseil de l’œuvre est
alors constitué de représentants des Conseils des divers CEP.
CONSEIL DE LA COMMUNAUTÉ ou CONSEIL LOCAL ou CONSEIL DE
LA MAISON (cf. C 178) : Il est composé de confrères de la communauté et chargé
de collaborer à l’animation et au gouvernement avec le directeur qui le convoque
et le préside. Il appartient au Provincial de déterminer, avec le consentement de
son Conseil, et après avoir pris l’avis de la communauté locale, les secteurs des
activités de la communauté qui doivent être représentés au Conseil.
DIRECTOIRE PROVINCIAL (cf. C 171) : Texte normatif confié dans son
contenu et sa révision au Chapitre Provincial. Le but prioritaire de ce règlement, à
travers ses normes particulières, est de promouvoir et de garantir le charisme et la
salésianité de chaque œuvre au sein de la communauté provinciale.
DICASTÈRE (cf. C 133 ; R 107) : Les Dicastères sont des regroupements de
services d’animation de chacun des secteurs où est répartie l’administration
de la Direction Générale des Œuvres Don Bosco. Chaque Dicastère est sous la
responsabilité d’un Conseiller Général qui fait fonction de chef de Dicastère.
MOUVEMENT SALÉSIEN DES JEUNES (MSJ) : Il est constitué de groupes
et associations qui se reconnaissent dans la spiritualité et dans la pédagogie
303

31.4 Page 304

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
salésienne, à l’école de Don Bosco et de Mère Mazzarello. Tout en gardant leur
organisation opérationnelle propre, ils assurent, dans la pluralité une présence
éducative de qualité, spécialement dans les nouveaux espaces de socialisation des
jeunes. Mouvement « de jeunes pour les jeunes », défini par la référence à une
spiritualité commune et par la communication entre les groupes, qui assure la
circulation des messages et des valeurs, le MSJ unit des jeunes très divers entre
eux, des plus éloignés pour qui la spiritualité est un rappel à peine en germe
à ceux qui, d’une manière explicite et consciente, font leurs la proposition et
l’engagement apostolique salésiens.
NOYAU ANIMATEUR : C’est un groupe de personnes qui s’identifie avec la
mission, le système éducatif et la spiritualité salésienne et assume solidairement
la tâche de convoquer, motiver, impliquer tous ceux qui s’intéressent à une
œuvre, pour former avec eux la communauté éducative et réaliser un projet
d’évangélisation et d’éducation des jeunes. La communauté religieuse, point de
référence charismatique (cf. CG 25, n°78-81), n’épuise pas à elle seule le noyau
animateur mais elle en est l’une des parties intégrantes : en effet, le noyau doit
être capable de s’ouvrir vers l’extérieur, en impliquant sous des formes et des
modalités diverses tous ceux qui désirent s’engager dans l’œuvre salésienne.
Ce noyau animateur, n’étant pas une « structure de gouvernement », est seul
et unique pour l’ensemble de l’œuvre ; mais il peut coïncider avec le Conseil
de l’Œuvre ou / et le Conseil de la CEP, selon la complexité de l’œuvre et des
différents secteurs.
PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN (PEPS) (cf. CG 24, n°5.42) :
C’est le plan général d’intervention qui guide la réalisation du parcours éducatif et
pastoral dans un contexte provincial et local déterminé ; il oriente chaque initiative
et chaque ressource vers sa réalisation propre de la mission salésienne. Il a une
durée « à long ou moyen terme » (entre 3 et 5 ans), en référence à la situation
où se trouve la Province ou l’œuvre salésienne. L’objectif du PEPS n’est donc pas
seulement la définition des contenus concernant les différents milieux pastoraux
au niveau provincial et local, mais aussi la définition des dimensions avec lesquelles
les différents PEPS de ces même milieux sont construits. La formulation du PEPS
et, par conséquent, des PEPS de chaque milieu pastoral, vise en premier lieu à être
le soutien de la programmation de la mission de l’ensemble de la CEP provinciale
ou locale.
PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN PROVINCIAL (PEPS
Provincial) : il définit le processus de la Province et indique les objectifs, les
stratégies et les lignes d’action éducative et pastorale communes qui orientent
l’action pastorale de toutes les œuvres, milieux pastoraux et secteurs d’animation
304

31.5 Page 305

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ÉPILOGUE
pastorale. Il sert de point de référence pour leur programmation et comme moyen
d’évaluation éducative et pastorale pendant cette période.
PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN DE CHAQUE ŒUVRE
ou MILIEU PASTORAL : il applique à la réalité locale les lignes du PEPS
provincial. C’est le projet directement opérationnel dans chaque œuvre (avec un
seul secteur d’activité) ou de chaque secteur (dans une œuvre complexe). Dans
ce dernier cas, le PEPS des œuvres salésiennes qui se présentent avec deux ou
plusieurs secteurs devient un instrument important pour la convergence et l’unité
dans les objectifs, et dans les lignes d’action communes de l’œuvre. Il répond
à deux aspects fondamentaux : la coordination de tous les milieux et secteurs
d’animation pastorale de l’œuvre, avec la série correspondante de critères,
options méthodologiques, orientations dans l’organisation et la structuration ;
la convocation, la constitution, la formation et le fonctionnement des CEP de
l’œuvre et des secteurs.
PROGRAMMATION D’ANIMATION PROVINCIALE : l’application sur
l’année du PEPS Provincial, élaboré annuellement par le Conseil Provincial,
avec la collaboration des œuvres. Elle sert de référence provinciale pour
l’élaboration de la programmation annuelle générale des œuvres.
PROGRAMMATION GÉNÉRALE DE L’OEUVRE : l’application sur l’année du
PEPS de l’œuvre (ou, éventuellement, de chacun des PEPS des différents milieux et
secteurs d’animation pastorale de l’œuvre). C’est le Conseil de l’œuvre qui l’élabore,
avec la collaboration des Conseils des CEP des différents contextes pastoraux.
PROJET ORGANIQUE PROVINCIAL (POP) : c’est un plan stratégique
d’animation et de gouvernement qui règle le développement et la continuité des
décisions de la Province (cf. CG 25, n°82-84). C’est un outil pratique qui a pour
but de coordonner avec un but les ressources éducatives et pastorales présentes
dans la Province. En outre, c’est un point de référence pour tous les projets et
programmations des communautés des œuvres.
«CADRE DE RÉFÉRENCE» POUR LA PASTORALE SALESIENNE
DES JEUNES : c’est un outil (avec les inspirations de fond et les orientations
pour l’action) proposé par le Dicastère pour la Pastorale Salésienne des Jeunes
pour éclairer et orienter le cheminement pastoral de chaque CEP provinciale et
locale ; pour guider l’action pastorale de chaque Délégué Provincial et local à la
Pastorale des Jeunes et de leurs équipes ; pour contribuer à la formation de tous
ceux – Salésiens, éducateurs, éducatrices – qui sont coresponsables de la mission
salésienne.
305

31.6 Page 306

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
INDEX
Présentation .................................................................................................................... 8
Préambule à la troisième édition ............................................................................ 10
Documentation ............................................................................................................ 13
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre I
HABITER LA VIE ET LA CULTURE DES JEUNES D’AUJOURD’HUI
1. «Voilà ton champ d’action ; voilà où tu dois travailler»........................ 24
2. Sympathie et volonté de contact avec les jeunes.................................... 25
3. Un discernement d’éducateurs et de croyants ........................................ 27
4. Communion dans l’amour avec les autres ................................................ 29
5. La Pastorale Salésienne des Jeunes exprime la mission salésienne.... 30
6. Multiplier et qualifier les lieux de rencontre avec les jeunes................ 34
7. Double fidélité.................................................................................................... 35
Chapitre II
DU CHRIST ÉVANGÉLISATEUR À L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE
1. Jésus-Christ, Bon Pasteur, manifestation plénière de l’amour de Dieu .. 42
2. Jésus nous révèle le Mystère de Dieu, Communauté d’Amour............... 44
3. L’Église, appelée à continuer la mission de Jésus......................................... 45
4. La mission salésienne ......................................................................................... 46
5. Marie, Mère et Guide ........................................................................................ 47
Chapitre III
ÉVANGÉLISER ET ÉDUQUER : NOTRE IDENTITÉ APOSTOLIQUE
1. La vie en plénitude et le bonheur de l’être humain.................................. 52
2. Orienté vers le Christ, homme parfait.............................................................. 54
2.1. Intégrer l’amour pour la vie et la rencontre avec Jésus-Christ ... 54
2.2. L’originalité et l’audace de l’art éducatif de Don Bosco .............. 57
3. Évangéliser et éduquer selon un projet de promotion intégrale ........ 57
3.1. Le champ de compréhension de l’évangélisation............................ 57
3.2. Le rapport de l’action éducative avec l’action évangélisatrice ... 59
a) Les implications éducatives de l’anthropologie chrétienne
b) L’Évangile, inspiration radicale
306

31.7 Page 307

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INDEX
c) Bonne Nouvelle dans la variété des cultures et des traditions
religieuses
4. Le choix apostolique du champ de travail..................................................... 64
4.1. Les jeunes, spécialement les plus pauvres, sont notre choix
déterminé..................................................................................................................... 64
a) Un amour constant et fort envers les plus pauvres
b) La pauvreté compromet les réserves éducatives et
la croissance des jeunes
4.2. L’humanisation et l’évangélisation de la culture............................... 67
a) Fidélité à l’Évangile et fidélité à la culture
b) Les défis de la culture traversent toutes les expériences
pastorales
DEUXIÈME PARTIE
Chapitre IV
LE SYSTÈME PRÉVENTIF : UNE EXPÉRIENCE SPIRITUELLE ET ÉDUCATIVE
1. La mission salésienne est éclairée par la pratique de Don Bosco ....... 78
1.1. L’esprit salésien s’inspire du style du Bon Pasteur................................. 78
1.2. L’incarnation de l’« esprit salésien » est le Système Préventif .......... 79
a) L’actualisation (l’actualité) pastorale-spirituelle-pédagogique
de Don Bosco
b) Le principe inspirateur est la charité pastorale
c) Le Système Préventif implique l’éducateur et la communauté
dont il fait partie
2. Le Système Préventif comme une impulsion pastorale .......................... 82
2.1. Un projet d’éducation intégrale................................................................... 82
2.2. Le double rôle de l’éducation préventive ............................................... 83
a) Le Système Préventif dans les situations d’inconfort et de
récupération
b) L’art d’éduquer en positif
3. Le Système Préventif comme proposition de spiritualité........................ 89
3.1. La spiritualité est avant tout vie dans l’Esprit .......................................... 91
a) La primauté de la gratuité de Dieu
b) La rencontre avec le Christ
c) La vie dans l’Esprit Saint
307

31.8 Page 308

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
3.2. Une proposition originale de vie chrétienne : la Spiritualité
Salésienne des Jeunes ............................................................................................. 92
a) La spiritualité salésienne, expression concrète de la charité
pastorale
b) Programme et Parcours de la Spiritualité Salésienne des Jeunes
c) Projeter des itinéraires d’éducation à la foi
Chapitre V
COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ET PASTORALE : FAIRE DE LA MAISON
UNE FAMILLE POUR LES JEUNES
1. La Pastorale Salésienne des Jeunes : une expérience communautaire. 108
1.1. L’expérience communautaire dans l’esprit salésien
et dans la mission..................................................................................................... 108
a) Une communion au service d’une même mission
b) La manière salésienne d’être présents parmi les jeunes
c) La CEP implique de nombreuses personnes autour de son Projet
Éducatif et Pastoral Salésien (PEPS)
d) La CEP et la famille
e) La CEP, comme expérience significative d’Église dans le territoire
1.2. L’animation de la CEP .................................................................................. 114
a) Accompagnement du milieu
b) Accompagnement du groupe
c) Accompagnement personnel
1.3. Un service spécifique d’animation: le noyau animateur................ 117
a) Un groupe de personnes dans un processus d’enrichissement
réciproque
b) Nouveaux modèles d’organisation
2. Le cœur de l’éducateur salésien ...................................................................... 119
2.1. L’indispensable «intériorité apostolique»............................................. 119
a) Pénétrer plus profondément dans l’Évangile
b) La première forme d’évangélisation est le témoignage
2.2. L’identité charismatique salésienne ........................................................ 121
2.3. En éducation, privilégier le style de l’animation................................ 122
a) Privilégier chez les personnes les processus de personnalisation
et de croissance
b) La présence active des éducateurs parmi les jeunes
308

31.9 Page 309

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INDEX
2.4. Intelligence pastorale pour dynamiser le PEPS .................................... 124
a) Lire «d’une manière éducative» la condition actuelle des jeunes
b) L’engagement patient d’adaptation et de formation
3. Le Système Préventif comme pédagogie pratique: le style éducatif
salésien .............................................................................................................................. 126
3.1. L’Oratoire de Don Bosco, critère de nos activités et de nos œuvres 126
a) Le « critère oratorien », inspiration et paradigme pour nos
activités et nos œuvres
b) Indicateurs généraux pour le discernement et le renouvellement
3.2. Modalités de vie ensemble et communion dans
le « style salésien » ................................................................................................... 128
a) Maison qui accueille (expérience d’« esprit de famille »)
b) Paroisse qui évangélise (le vécu religieux et la pédagogie des
itinéraires)
c) École qui prépare à la vie (la croissance intégrale à travers
l’éducation)
d) Cour de récréation pour se rencontrer en amis et vivre dans
la joie (la pédagogie de la joie et de la fête)
Chapitre VI
PROJET ÉDUCATIF ET PASTORAL SALÉSIEN :
UN OUTIL OPÉRATIONNEL
1. Une mentalité de projet......................................................................................... 136
2. Le Projet Éducatif et Pastoral Salésien (PEPS) ............................................... 137
2.1. Le PEPS comme projet apostolique salésien ........................................ 137
a) Le PEPS est la médiation historique et l’outil opérationnel
b) Caractéristiques fondamentales
2.2. Le PEPS comme processus dynamique et complet............................ 140
a) La compréhension articulée de la Pastorale Salésienne des Jeunes
b) Le sens des quatre dimensions
2.3. Spécificité de chaque dimension et choix nécessaires ..................... 142
a) Dimension de l’éducation à la foi
b) Dimension éducative et culturelle
c) Dimension de l’expérience associative
d) Dimension vocationnelle
2.4. Choix transversaux de la Pastorale Salésienne des Jeunes ........... 155
309

31.10 Page 310

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
a) L’animation des vocations apostoliques
b) L’animation missionnaire et celle du volontariat sous leurs diverses
formes
c) La Communication Sociale
2.5. Le Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ) ............................................. 165
a) Identité et nature du MSJ
b) Champs d’action privilégiés du MSJ
c) Fonctionnement et visibilité du MSJ
TROISIÈME PARTIE
Chapitre VII
ACTIVITÉS ET ŒUVRES DE LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
1. Une pastorale organique : unité dans la diversité ...................................... 176
2. Les différents milieux et activités ....................................................................... 177
2.1. L’Oratoire-Centre de Jeunes ......................................................................... 177
2.1.1. L’originalité de l’Oratoire-Centre de jeunes salésien
2.1.2. La Communauté Éducative et Pastorale de l’Oratoire-Centre
de Jeunes
a) L’importance de la CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes
b) Les sujets de la CEP de l’Oratoire-Centre de Jeunes
2.1.3. La proposition éducative et pastorale de l’Oratoire-Centre
de Jeunes
a) Un processus d’évangélisation
b) Une éducation dans le style salésien
c) Une éducation qui s’insère dans la société pour la transformer
d) Une expérience pour la maturation de la vocation
2.1.4. L’animation pastorale organique (organisée) de l’Oratoire-
Centre de Jeunes
a) Principaux aspects de la proposition
b) Les structures de participation e dans la responsabilité
2.2. L’École et le Centre de Formation Professionnelle (CFP) salésiens ... 189
2.2.1. L’originalité de l’École et du Centre de Formation
Professionnelle salésiens
2.2.2. La Communauté Éducative et Pastorale de l’École / CFP
salésiens
a) L’importance de la CEP de l’École/CFP salésiens
b) Les sujets de la CEP de l’École/CFP salésiens
2.2.3. La proposition éducative et pastorale de l’École/CFP salésiens
a) L’inspiration des valeurs évangéliques et la proposition de la foi
310

32 Pages 311-320

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32.1 Page 311

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INDEX
b) L’éducation efficace et qualifiée
c) La pédagogie salésienne
d) La fonction sociale et l’attention aux plus défavorisés
2.2.4. L’animation pastorale organique (organisée) de l’École/CFP
salésiens
a) Principaux aspects de la proposition
b) Les structures de participation et de responsabilité
2.3. La présence salésienne dans l’Éducation Supérieure ...................... 204
2.3.1. L’originalité de la présence des Salésiens dans l’Éducation
Supérieure
2.3.2. Les Instituions Salésiennes d’Éducation Supérieure (IUS)
a) La Communauté Académique des Institutions Salésiennes
d’Éducation Supérieure
b) Le Projet Institutionnel
c) La proposition éducative et pastorale
d) L’animation pastorale organique (organisée) des Institutions
Salésiennes d’Éducation Supérieure
2.3.3. Structures d’accueil pour étudiants universitaires
a) La Communauté Éducative et Pastorale des structures
d’accueil des étudiants universitaires
b) La proposition éducative et pastorale dans les collèges et les
résidences universitaires
c) L’animation pastorale organique (organisée) dans les collèges
et résidences universitaires
2.4. La paroisse et le sanctuaire confiés aux Salésiens ............................ 220
2.4.1. L’originalité de la paroisse et du sanctuaire confiés aux
Salésiens
2.4.2. La CEP de la paroisse et du sanctuaire confiés aux Salésiens
a) L’importance de la CEP de la paroisse et du sanctuaire
confiés aux Salésiens
b) Les sujets della CEP de la paroisse et du sanctuaire confiés
aux Salésiens
2.4.3. La proposition éducative et pastorale de la paroisse confiée
à la communauté salésienne
a) Un centre d’évangélisation et d’éducation à la foi
b) Une présence d’Église ouverte et insérée dans le territoire
c) Un communauté au regard missionnaire
d) Une option claire pour les jeunes et les classes populaires
2.4.4. L’animation pastorale organique (organisée) de la paroisse et
du sanctuaire confiés aux Salésiens
311

32.2 Page 312

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LA PASTORALE SALÉSIENNE DES JEUNES
a) Principaux aspects de la proposition
b) Les structures de participation et de responsabilité
2.5. Les œuvres-services sociaux pour jeunes à risque............................ 233
2.5.1. L’originalité des œuvres et des services pour jeunes à risque
2.5.2. La Communauté Éducative et Pastorale de l’œuvre sociale
a) L’importance de la CEP de l’œuvre sociale
b) Les sujets de la CEP de l’œuvre sociale
2.5.3. La proposition éducative et pastorale de l’œuvre sociale
a) L’inspiration évangélisatrice
b) Une proposition éducative intégrale et organique (organisée)
c) Le choix du critère préventif
d) La perspective sociale et politique
2.5.4. L’animation pastorale organique (organisée) dans l’œuvre
sociale
a) Principaux aspects de la proposition
b) Les structures de participation et de responsabilité
2.6. Autres œuvres et services dans les différents contextes ................ 247
a) Expériences ou services d’animation et orientation vocationnelle
b) Des services spécialisés de formation chrétienne et d’animation
spirituelle
c) Des services d’animation du Temps Libre (loisirs)
Chapitre VIII
STRUCTURES ET PROCESSUS D’ANIMATION DE LA PASTORALE
SALÉSIENNE DES JEUNES
1. Une pastorale des jeunes organique (organisée) et articulée ............ 258
1.1. Mise en projet et actualisation de la pastorale des jeunes ........... 258
a) Au niveau des structures de gouvernement et d’animation
provinciale
b) Au niveau des communautés et œuvres salésiennes locales
1.2. Une modalité particulière pour le déroulement de l’action
apostolique : l’animation pastorale ................................................................. 261
a) Caractéristiques de l’animation salésienne
b) Principes et critères pour l’animation des processus et des
structures
2. L’animation et la coordination locales........................................................... 265
2.1. Une communauté salésienne animatrice d’une œuvre salésienne. 265
312

32.3 Page 313

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INDEX
a) La communauté SDB
b) Le Directeur SDB
c) Le Conseil de la Communauté
d) Le Conseil de la CEP et/ou de l’œuvre
e) Le coordinateur local de la Pastorale des Jeunes avec une équipe
f) Autres organismes et fonctions d’animation, et gouvernement
dans la CEP
2.2. Autres modèles d’animation de la CEP dans les œuvres salésiennes.... 271
a) Œuvres salésiennes gérées par des laïcs avec présence d’une
communauté
b) Œuvres gérées par des laïcs au sein du Projet Provincial Salésien
3. L’animation et la coordination provinciales ....................................................... 272
3.1. Le Provincial et son Conseil............................................................................... 272
3.2. Le Délégué Provincial à la Pastorale des Jeunes et son équipe.......... 273
a) Le Délégué à la Pastorale des Jeunes
b) L’équipe provinciale de Pastorale des Jeunes
c) Les responsables provinciaux des milieux et secteurs d’animation
pastorale, avec leurs équipes
4. L’animation et la coordination interprovinciales .............................................. 276
5. L’animation et la coordination au niveau mondial ......................................... 278
6. Planification pastorale ................................................................................................. 279
6.1. Les différents niveaux de l’élaboration provinciale et locale ............... 279
6.2. Indication pour définir les types de documents à gérer ....................... 282
a) Le «Cadre de Référence» pour la Pastorale Salésienne des Jeunes
b) Le Projet Organique Provincial (POP)
c) Le Projet Éducatif et Pastoral Salésien
d) Les différents niveaux de concrétisation du PEPS
6.3. Lignes méthodologiques pour l’élaboration et l’évaluation du PEPS.. 288
a) Les phases de l’élaboration d’un PEPS: una proposition dynamique
b) Critères fondamentaux pour l’élaboration ou la réélaboration du PEPS
Épilogue ...................................................................................................................................... 297
Commentaire des illustrations ..................................................................................... 298
Glossaire...................................................................................................................................... 302
313

32.4 Page 314

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