d’estime réciproque’ (Rm 12, 10) ; ‘soyez bien d’accord entre vous’ (Rm 12, 16) ; ‘accueillez-vous donc les uns les
autres comme le Christ vous a accueillis’ (Rm 15, 7) ; ‘soyez capables de vous avertir mutuellement’ (Rm 15, 14) ;
‘attendez-vous les uns les autres’ (1 Co 11, 33) ; ‘par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres’ (Ga 5, 13) ;
‘réconfortez-vous les uns les autres’ (1 Th 5, 11) ; ‘supportez-vous les uns les autres dans l’amour’ (Ep 4, 2) ; ‘soyez
bons les uns pour les autres, ayez du cœur, pardonnez-vous mutuellement’ (Ep 4, 32) ; ‘vous qui craignez le Christ
soumettez-vous les uns aux autres’ (Ep 5, 21) ; ‘priez les uns pour les autres’ (Jc 5, 16) ; ‘tous, dans vos rapports
mutuels, revêtez-vous de l’humilité’ (1 Pt 5, 5) ; ‘soyez en communion les uns avec les autres’ (1 Jn 1, 7) ; ‘ne nous
lassons pas de faire le bien à tous, surtout à nos frères dans la foi’ (Ga 6, 9-10) ». Je m’arrête sur deux points qui
prennent de l’importance aujourd’hui : les relations interpersonnelles et la communication.
Les relations constituent une des preuves de la maturité personnelle : peut-être même son paramètre principal, car elles
reflètent les qualités et les limites de chacun. Leur qualité, la façon de les engager et de les gérer, révèlent à quel point
l’amour, première force et premier commandement, a fait son chemin en nous et à quel point nous avons appris à le
manifester.
C’est pourquoi nous accordons une grande importance aux relations dans notre travail et notre formation : non
seulement dans leurs formes, mais dans leur aspect intérieur et essentiel. Dans la vie fraternelle il faut des relations qui
surmontent la fatigue et l’habitude pour se rénover et ne pas se couper, puisque nous sommes capables de nous
réconcilier chaque jour. Il est important qu’elles soient intérieures et profondes, et vécues non seulement en fonction du
travail, mais de façon à s’approfondir en amitié vers la croissance dans le Seigneur et la solidarité dans la mission ;
qu’elles s’inspirent surtout de l’oblativité et du don de soi, sans se centrer sur sa propre personne ni sur ses fins propres.
L’observation des groupes et des communautés révèle souvent que la plupart des difficultés intérieures, qui semblent
provenir du travail ou des idées, se rattachent au fond à des problèmes de relations interpersonnelles mal établies, qui
trouvent dans le travail ou les idées leur terrain de friction.
D’autre part, les rapports malaisés et les situations de conflit non résolues comme il faut par la réconciliation agissent
sur les personnes en bloquant leur maturation et en créant des difficultés à se donner avec sérénité et joie à leur mission
et à Dieu. La tristesse et le malaise qui peuvent en résulter sont dommageables en tous les sens. Les amertumes
intérieures rongent. C’est rendre un grand service que d’aider à les dissiper, à en clarifier les racines, à les assumer
comme des limites personnelles et à les affronter avec calme, sans se fixer sur elles.
Il est nécessaire de s’éduquer et d’éduquer chacun aux relations, ne serait-ce que d’un mot, d’un appui, d’un
encouragement. Il est indispensable d’animer les relations en leur créant des possibilités de s’exprimer et de se
développer. C’est un aspect de la charité de tous, en particulier du directeur et du Provincial, pour bâtir l’union de la
communauté.
Personne ne peut se contenter de recevoir de la communauté, comme si elle était un milieu déjà tout fait avant et sans
notre contribution. Par ailleurs, il faut suppléer à d’éventuelles carences de certains par un plus grand don de soi de la
part des autres. Dans les communautés il y a toujours des limites dans la communication, des timidités, des précautions
excessives qui freinent la familiarité. Le Seigneur compense ces limites par les confrères qui sont disposés à mettre un
peu plus de conversation, de proximité, d’union et de joie pour que ne diminue pas le niveau de la vie de communauté
en fait d’affection réciproque et d’ambiance familiale. « Une communauté riche de joie est un véritable don du Très-
Haut, accordé aux frères et sœurs qui savent le demander, et qui s’acceptent mutuellement en s’engageant dans la vie
fraternelle avec confiance en l’action de l’Esprit ».
Ce commentaire peut sembler inhabituel dans une circulaire : trop particulier, presque technique. Mais plusieurs
documents me l’ont suggéré : tout d’abord le document La vie fraternelle en communauté qui affirme : « Il est bon de
rappeler la nécessité de cultiver les qualités requises dans toutes les relations humaines : bonne éducation, gentillesse,
sincérité, contrôle de soi, délicatesse, sens de l’humour, esprit de partage ». Il y a aussi le CG24, puisqu’il parle de notre
spiritualité relationnelle : une spiritualité qui aime non seulement avec une charité intérieure, mais qui, comme l’avait
déjà enseigné Don Bosco par sa façon de traiter avec les jeunes, sait établir des relations adultes conformes au milieu de
vie et aux sensibilités actuelles. Il y a encore l’importance que prennent aujourd’hui les relations, qui sont presque
devenues un objet d’étude et d’entraînement sur tous les terrains de l’agir humain. Et il y a enfin la pensée de saint
François de Sales, chez qui la « douceur » se traduisait par la quantité et la qualité des relations personnelles qui
constituaient un de ses traits distinctifs.
La spiritualité relationnelle a comme source la charité qui se rend apte et disponible à créer, guérir, rétablir et multiplier
les relations. Cette charité est « pastorale » quand elle s’exerce dans le ministère de conduire et d’orienter une
communauté ecclésiale.
Avec les relations, et faisant partie de leur dynamique, il y a la communication. On désire aujourd’hui que, dans les
communautés, elle ne se limite pas au fonctionnel, mais qu’elle rejoigne l’expérience de la vocation ; que s’échangent
non seulement les nouvelles du journal ou les données du travail, mais les évaluations, les exigences, les idées qui
regardent notre vie dans le Christ et notre façon de comprendre notre charisme. C’est à quoi tendent la révision de vie,
l’évaluation de la communauté, l’échange dans la prière, le discernement sur les situations, les projets et les
événements.
L’époque actuelle a rendu plus nécessaire la communication dans les communautés religieuses et en a modifié les
critères et les formes : elle s’est assouplie et répartie. La complexité de la vie exige que nous nous confrontions sur nos