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autre façon d’inviter au multilatéralisme pour résoudre les problèmes réels de l’humanité, en
recherchant avant tout le respect de la dignité des personnes, de telle sorte que l’éthique prime
sur les intérêts locaux ou de circonstance.
40. Il ne s’agit pas de remplacer la politique, car, d’un autre côté, les puissances émergentes
deviennent de plus en plus importantes et sont en fait capables d’obtenir des résultats significatifs
dans la résolution de problèmes concrets, comme certaines d’entre elles l’ont démontré au cours
de la pandémie. Le fait que les réponses aux problèmes peuvent venir de n’importe quel pays,
aussi petit soit-il, finit par faire reconnaître le multilatéralisme comme une voie inévitable.
41. La vieille diplomatie, elle aussi en crise, continue de montrer son importance et sa nécessité.
Elle n’a cependant pas encore réussi à générer un modèle de diplomatie multilatérale qui réponde
à la nouvelle configuration du monde, mais, si elle est capable de se reconfigurer, elle devra faire
partie de la solution, car l’expérience des siècles ne peut pas non plus être rejetée.
42. Le monde devient tellement multipolaire, et en même temps tellement complexe, qu’un cadre
différent pour une coopération efficace est nécessaire. Il ne suffit pas de penser aux rapports de
force, mais aussi à la nécessité de répondre aux nouveaux défis, et de réagir avec des
mécanismes mondiaux aux défis environnementaux, sanitaires, culturels et sociaux, en particulier
pour renforcer le respect des droits de l’homme les plus élémentaires, des droits sociaux et la
protection de la Maison commune. Il s’agit d’établir des règles globales et efficaces pour “assurer”
cette protection mondiale.
43. Tout cela suppose l’initiation d’un nouveau processus de prise de décisions et de légitimation
de celles-ci, car ce qui a été mis en place il y a plusieurs décennies n’est pas suffisant et ne
semble pas efficace. Dans ce cadre, des espaces de conversation, de consultation, d’arbitrage, de
résolution des conflits et de supervision sont nécessaires, bref, une sorte de plus grande
“démocratisation” dans la sphère mondiale pour exprimer et intégrer les différentes situations. Il
n’est pas utile de soutenir des institutions dans le but préserver les droits des plus forts sans se
préoccuper des droits de tous.
4. Les Conférences sur le climat : progrès et échecs
44. Depuis des décennies, les représentants de plus de 190 pays se réunissent régulièrement
pour aborder la question du climat. La Conférence de Rio de Janeiro de 1992 a débouché sur
l’adoption de la Convention sur le Changement Climatique (UNFCCC), un traité qui est entré en
vigueur lorsque les pays signataires ont procédé aux ratifications nécessaires, en 1994. Ces États
se réunissent chaque année lors de la Conférence des Parties (COP), l'organe de décision le plus
élevé. Certaines ont été des échecs, comme celle de Copenhague (2009), tandis que d’autres ont
permis de franchir des étapes importantes, comme la COP3 de Kyoto (1997). Son précieux
Protocole a fixé comme objectif la réduction des émissions globales de gaz à effet de serre de 5