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Rome
EDUCATION ET
CULTURE
“La tâche première et essentielle de la culture en général et aussi de chaque culture est l’éducation. Elle consiste dans le fait que
l’homme devienne toujours plus homme, qu’il puisse ‘être’ plus et pas seulement ‘avoir plus’ et que par conséquent en raison de
ce qu’il a, de tout ce qu’il possède, il soit capable d’être toujours plus pleinement homme ».
éducation est un chemin spécifique d’humanisation ; elle cherche à construire l’homme en le
libérant des conditionnements qui pourraient l’empêcher de vivre pleinement sa propre voca-
tion et en lui donnant la possibilité d’étendre ses capacités créatives. Le développement de
l’homme passe nécessairement par la culture, entendue comme une manière de se placer en
face du monde, en face des autres, envers soi-même, avec Dieu ; mais aussi comme une ren-
contre avec le patrimoine objectif de connaissances, de biens et de valeurs, et comme un pro-
cessus personnel d’assimilation, de ré-élaboration, d’enrichissement. C’est pour cela que la
culture n’est pas un patrimoine accepté par tous : nous devons faire face à des sociétés tou-
jours plus complexes, post-idéologiques et multiculturelles , avec toute la charge d’ambiguïté
que ce dernier terme évoque. Il faut aussi tenir compte du scénario de la globalisation qui
écrase l’identité et la proposition de projets. Et alors le défi à venir de l’éducation sera juste-
ment celui de la mondialité et de l’interculturel, où reconnaître les différences et démonter les
stéréotypes sera une nécessité et une ressource éducative. L’éducation est capable de compa-
rer situations et aspirations des jeunes avec l’expérience de l’humanité exprimée dans le pa-
trimoine culturel et dans la mondialité actuelle en évolution.
■ L’éducation salésienne est basée sur une échelle de valeurs qui a sa source dans une
conception particulière de l’homme : la maturation de la conscience par la recherche et l’ad-
hésion à la vérité ; le développement de la liberté responsable et créative au moyen de la
connaissance et le choix du bien ; la capacité de relation et de solidarité basées sur la recon-
naissance de la dignité de la personne, l’habilitation aux responsabilités historiques, fondée
sur le sens de la justice et de la paix. Les œuvres salésiennes sont des milieux d’éducation et
de culture où on dépense un savoir qui rend les jeunes conscients des problèmes du monde,
sensibles aux valeurs et aux critiques de manière constructive ; où les jeunes assument des
attitudes qui leur permettent d’agir en hommes libres et avec une capacité qui les rend compé-
tents et efficaces dans l’action. Elle est bien connue la situation d’incrédulité dans laquelle
grandit la plus grande partie des jeunes européens. Elle a une extraordinaire importance
culturelle. Il suffit de jeter un regard sur le monde de la littérature et du cinéma. Il est extrê-
mement difficile de trouver dans les œuvres à succès quelque production dont les protagonis-
tes reçoivent du christianisme l’inspiration pour la vie ou pour la dignité de leur existence.
L’expérience religieuse est présentée avec des tons péjoratifs, comme un phénomène d’infanti-
lisme et de sensation de faute. Cependant, pour nous, le Christ est la meilleure nouvelle que
nous pouvons annoncer au monde ; en Lui l’homme atteint sa plus grande dignité, puisqu’il se
reconnaît comme fils de Dieu et les frontières de son existence se dilatent jusqu’à l’éternité.
Et donc l’objectif final de l’éducation est l’évangélisation en tant que synthèse entre foi et
culture, foi et vie. Les milieux éducatifs salésiens cherchent l’intégration entre savoir, éduca-
tion et Evangile. La référence au Christ est un critère d’évaluation pour discerner les valeurs
qui construisent l’homme et les contre-valeurs qui le dégradent. En effet, c’est surtout l’insi-
gnifiance de la foi dans la culture et la vie qui rend les jeunes indifférents ou étrangers au
monde religieux, et rend insignifiante la question sur Dieu, et qui vide le langage religieux de
son sens et qui tend à rendre inutile tout engagement d’évangélisation.
■ Au long de nombreux siècles la foi chrétienne a inspiré, en Europe, la réflexion des penseurs, les œuvres des écrivains,
les créations des artistes et les compositions des musiciens. Avec beaucoup de témérité (ou de cynisme !) on prétend au-
jourd’hui nier les racines chrétiennes de la culture européenne. Depuis trop longtemps il manque une présence de témoi-
gnage efficace des catholiques dans les différents milieux de la culture. Il nous manque des politiciens, des écrivains, des
professeurs, des médecins, des poètes, des juristes, des journalistes vraiment catholiques. Etant donné que l’incrédulité a
un très grand impact culturel en Occident, il est nécessaire que le catholique fasse de la culture le champ de sa présence
active. Nous avons besoin de catholiques militants dans le monde de l’art, de la pensée, de la communication sociale, capa-
bles de donner du prestige à l’événement chrétien.
« L’Eglise pousse les fidèles laïcs à être présents avec courage et créativité intellectuelle, dans les milieux privilégiés de la
culture, tels que le monde de l’école et de l’université, dans les milieux de la recherche scientifique et technique, les lieux
de la création artistique et de la réflexion humaniste ». L’éducateur selon le cœur de Don Bosco est conscient que le pro-
cessus éducatif est le lieu de la promotion totale de la personne. Dans l’enseignement il éclaire le savoir humain avec les
données de la foi, sans le détourner de l’objectif qui lui est propre ; dans le processus éducatif il cherche à développer la
culture de l’individu en tant que capacité de communion et d’écoute des hommes comme un devoir de service et de respon-
sabilité envers les autres et non pas comme moyen d’affirmation et d’enrichissement. L’éducateur salésien aide à découvrir
la cohérence entre la foi et les valeurs poursuivies par la culture. ■
ETRENNE 2008 , di Pascual Chávez Villanueva
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