Yaoundé
Pour la troisième année consécutive, des chefs d’atelier, enseignants, professeurs des écoles professionnelles salésien-
nes d’Afrique centrale se sont réunis du 20 au 28 juillet 2008, à la Maison Don Bosco de Yaoundé, pour leur session annuelle
d’élaboration de brochures didactiques d’enseignement technique, manuels pour professeurs et étudiants.
Chaque participant est spécialisé en menuiserie, électricité ou mécanique auto. Dix sont venus du Cameroun, des Centres
Professionnels d’Ebolowa et de Yaoundé Mimboman. La RCA et le Congo ont envoyé chacun trois participants de Brazzaville et
de Bangui. Deux autres sont venus de Oyem au Gabon. La Province salésienne de l’ATE ( Afrique Tropicale Equatoriale) com-
porte encore un Centre important d’enseignement professionnel à Pointe Noire, au Congo, et un autre à Bata, en Guinée Equato-
riale.
Des brochures utiles aux élèves et aux professeurs
Lors des deux rencontres antérieures, les participants ont rédigé et publié plusieurs manuels scolaires. Camille Sossou,
responsable de l’atelier d’électricité de Don Bosco Oyem signale « La filière électricité a réalisé déjà les plaquettes « Electricité
initiation », « Electricité 1re année », « Electricité 2re année ». La filière mécanique automobile a produit « Mécanique automobile
1re année », et la filière menuiserie « Menuiserie 1re année ». Il précise ensuite que les travaux de la session 2008 ont mis en
chantier les brochures suivantes « Electricité 3e et 4e année », « Mécanique automobile 2e année » « Menuiserie Initiation » et
« Menuiserie 2e année ». Une fois terminés, les livres sont publiés rapidement par les Editions Don Bosco, et offerts aux Ecoles
salésiennes et aux autres.
L’idée de ces rencontres est venue du manque de matériel pratique sur le territoire pour l’enseignement de ces matières.
Le désir des éducateurs a été de réaliser des livres accessibles et clairs pour des jeunes trop souvent en difficultés.
La session de juillet 2008 a permis de compléter ce travail en faveur des jeunes apprentis, afin qu’ils aient plus de possibi-
lité d’étudier et de trouver un emploi.
Les ministères de l’Enseignement professionnel de Bangui et de Libreville ont déjà exprimé leur satisfaction pour l’intérêt
porté ainsi par « Don Bosco » aux jeunes des milieux défavorisés. Les livres ont été sollicités par plusieurs écoles publiques.
Vocation de laïcs au service d’un esprit de famille
Parallèlement au travail de préparation des brochures, la session comporte chaque soir, une causerie sur un thème d’inté-
rêt éducatif. Le Père Jean Baptiste Beraud présente « Le travail dans la Doctrine sociale de l’Eglise ». Les chefs d’ateliers
confessent eux-mêmes qu’ils ne connaissent pas les textes vigoureux de Léon XIII, dénonçant sévèrement déjà en 1891, l’exploi-
tation du travailleur, et particulièrement des femmes et des enfants. « Il semble qu’il parle pour ce qui se passe aujourd’hui, lance
un des auditeurs »
Le Père Benoît Nzié, développe les aspects éducatifs des publications qui sortent des Editions Don Bosco, tandis que le
Père Anaclet, Vicaire Provincial, souligne la richesse des possibilités éducatives chez Don Bosco. Le « système préventif » du
fondateur des salésiens, s’il force aujourd’hui l’admiration de grands intellectuels, et les stimule dans leurs recherches universitai-
res, continue surtout d’aider des jeunes « de qui l’on n’avait rien à attendre ». Mr Raoul Ateba, du Centre Professionnel de Yaoun-
dé Mimboman, a partagé avec ses collègues, comment « tenir une classe et le cahier de progression. »
Des tracasseries regrettables
Une conférence de presse permet le 24 juillet de faire découvrir l’important engagement des salésiens au service de l’En-
seignement professionnel en Afrique. « Ce sont de très lourds investissements en hommes et en argent qui sont nécessaires,
affirme le Père José Antonio Vega, Provincial. Si de temps à autre, s’exprime une appréciation favorable de la part de telle autori-
té du pays, nous souhaiterions néanmoins plus de compréhension de la part des ministères et des gouvernements. Tous savent
les sommes énormes qu’il faut engager pour obtenir de bonnes machines-outils. Nous aimerions plus de facilités pour l’achemine-
ment de ce matériel. Nous ne comprenons pas les complications et les frais exorbitants de douanes qui nous sont imposés, alors
que nous travaillons pour les jeunes du pays, et finalement pour le développement des populations. Comment justifier les tracas-
series frontalières et les sommes demandées pour une entrée d’ordinateurs, pour des machines d’atelier, pour du matériel sco-
laire, alors que dans tel pays voisin, ils passent sans encombre et les installateurs bénévoles en sont félicités. De nombreux ges-
tes se pratiquent ailleurs et favorisent l’entente des dirigeants d’une nation avec ceux qui travaillent à son service. Il est tout sim-
plement normal qu’un gouvernement favorise l’action sociale de gens qui apportent leur savoir faire et le don de leur personne.
Des actions sont possibles de la part des dirigeants des pays. Il faut les réaliser ! L’enseignement professionnel s’en portera
mieux, et le pays aussi ! »
P.Jean Baptiste BERAUD,sdb.
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