Echos du MSJ
Le journal du MSJ, Ebolowa 2007
La jolie petite ville rurale
d’Ebolowa dans la province du
Sud Cameroun, a accueilli du 16
au 23 juillet 2007, des jeunes
venus de toute la Province des
salésiennes de Libreville ( Afrique
Equatoriale Centrale, AEC ) et
de celle des salésiens de Yaoundé
( Afrique Tropicale Equatoriale,
ATE ) pour la Rencontre Interna-
tionale du Mouvement salésien
des Jeunes, MSJ.
Les deux Congrégations
partagent volontiers leurs efforts
apostoliques dans les quatre pays
où elles sont implantées toutes
deux : Cameroun, Congo Brazza,
Gabon, Guinée Equatoriale. Les
salésiens sont aussi en Centrafri-
que et au Tchad. De ces six pays,
seule la République Centrafricaine
n’a pu faire le déplacement. Au
total, ce sont dix huit Centres de
jeunes, filles et garçons, organisés
par des salésiennes ou salésiens
qui ont pu réunir 165 jeunes ani-
mateurs du mouvement en pleine
croissance.
Accompagnés dans leur
réflexion par une quinzaine de
jeunes salésiennes ou salésiens,
les participants ont travaillé cha-
que jour en divers ateliers. Sur le
thème central « Pour une culture
de la vie en Afrique, devenons
serviteurs de l’Evangile », ils ont
partagé leurs pensées et leurs ac-
tions sur leur « vocation ». S’ils
ont réfléchi sur « les cultures
africaines et l’Evangile ». ils se
sont aussi interrogés sur « la
culture actuelle des jeunes et l’E-
vangile ». . . Rien n’est resté dans
l’ombre : l’argent, la sexualité, la
mode, les moyens de communi-
cation, la rue, le social, la politi-
que, tout a été analysé dans les
groupes de travail. Les problèmes
auxquels les jeunes sont mêlés
sont énormes. Félicité, 18 ans, et
Roméo, 20 ans, sont venus de
N’djamena, la capitale du Tchad.
Ils racontent : « Nous avons
voyagé en bus et en train durant
trois jours. Dans le train, nous
étions entassés. Des gens pas-
saient pour nous demander de
l’argent parce que nous sommes
étrangers. ». Une jeune étudiante
explique comment elle a dû refu-
ser des propositions déplacées
qui pouvaient lui obtenir son bac
sana difficultés. Des visites en
groupes à la prison, à une lépro-
serie et dans un hôpital ont per-
mis aux jeunes de partager durant
quelques heures la vie difficile de
ces personnes. Jeux et compéti-
tions sportives meublent les après
midi, tandis que les rythmes des
danses ancestrales surgissent
effrénés et splendides dans cha-
que soirée.
Un jour, Mr le Préfet ré-
gional crée la surprise. Il vient
gentiment saluer tous ces jeunes.
Impressionné lui-même par l’ac-
cueil qu’ils lui ont réservé, il leur
demande de travailler dès main-
tenant à l’intégration des six pays
de la Région, dont « les popula-
tions souffrent souvent entre el-
les, de grandes difficultés. »
Mgr Jean Mbarga, évêque
d’Ebolowa, venu présider l’Eu-
charistie du dimanche, se ques-
tionne : « Qu’est-ce que la vie
pour un africain ? » Il répond par
une belle méditation sur ces qua-
tre points : « La vie pour un afri-
cain, c’est l’enfant, c’est la fa-
mille, c’est la terre féconde, c’est
l’harmonie avec la nature hu-
maine. »
Dans les dernières heures
de la Rencontre, il suffisait d’é-
couter leurs réflexions pour saisir
que cette semaine de forte spiri-
tualité venait de marquer profon-
dément tous ces jeunes : « On
arrivait à se comprendre entre
ceux de langue espagnole
(Guinée Equatoriale ) et les au-
tres francophones. On n’avait
plus peur de parler. On s’est senti
vraiment en famille ».
« Donnez-nous le « Don
Bosco Africain », disait en 1998
le 8e successeur de Don Bosco, le
Père Juan Vecchi. Les jeunes du
continent noir l’offrent déjà au
monde.
JB BERAUD, sdb
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