Etranger
Mai 2010
Madagascar, Antanarivo
LES SUPERIEURS A LA RUE
Madagascar : 02 au 08 mai 2010
A l’occasion de la Retraite des Conseillers Provinciaux et des Directeurs, retraite prêchée par le Recteur Majeur.
Le 11 mai 2010
Après la retraite prêchée
aux directeurs et membres des
Conseils provinciaux d’Afri-
que et de Madagascar d’ex-
pression francophone, les
membres du Conseil provin-
cial de l’ATE et quelques directeurs
se sont réveillés très tôt pour s’en
retourner à leur Province. Mais les
aiguilleurs du ciel de la capita-
le malgache n’ont pas vu jus-
te. Et nos supérieurs ont vu les
dieux du retard leur tomber sur
la tête.
Voyez plus tôt ! Tou-
tes les formalités d’embar-
quements sont terminées dès
08h00, heure locale. Là débute
une longue attente, avec des infor-
mations qui tombent au goutte à
goutte. Finalement cinq heures
trente d’attente. L’arrivée 3h plus
tard à Johannesburg ne donne
plus d’espoir d’atteindre Douala
comme prévu. L’arrivée à Johan-
nesburg est marquée par l’accueil
embarrassé des représentants de
Air Madagascar. Une seule pro-
messe nous est faite : un repas du
soir de 100 Rands, monnaie sud
africaine et un petit déjeuner ;
pour la nuit, on nous présente les
réservations de l’hôtel en ville,
mais parmi nous plusieurs n’ont
pas la possibilité d’aller en ville,
faute de visa. Sur cette proposi-
tion, nous formons un bloc insépa-
rable : alors « tous à la rue » !
L’aile de transit de l’aéroport
de Johannesburg, à ce moment de
l’année, début de vacances et
Coupe du Monde obligent, est très
fréquentée. C’est là notre
hôtel, ce sera là notre cham-
bre, pour la nuit, avec pour
seule commodité les chaises qui
servent pour l’attente. Le détail
important qu’il ne faut ne pas
oublier c’est que c’est l’un
des endroits les plus frais de
l’aéroport "Oliver Tambo". Les su-
périeurs vont rapidement faire
corps avec leurs nouvelles installa-
tions. Une barrière de police nous
sépare de l’autre aile de l’aéroport,
la petite ville, grouillant de
bruits, magasins, bars, res-
taurants, hôtel, et autres
points d’attraction. Il faut
passer de ce côté-là, car
nous ne pouvons pas nous conten-
ter des chaises et du froid. Il faut
manger pour pouvoir passer cette
nuit-là. Nous traversons la
"barrière" de police prendre notre
repas du soir, au restaurant, repas
fait de Beef, Chiken, Cheese, Rice
et autres Water, Juice. Il faut faire
toutes les commandes, en Anglais
please ! Repassés de l’autre côté
de la barrière de police, le reste
se passe sans commentaires. La
nuit a été très longue, faite de
pas de passagers, des bruits
des trollers, ces espèces de
sacs à roue que chacun traîne
quand il sort de l’avion, de
froid hivernal, d’incommodité sur
les chaises et de tours intempestifs
aux toilettes.
L’avion qui est annoncé pour
Douala ce même jour, mercre-
di 12 mai, à 13h 35 sera le
nôtre, à condition que chacun
paye une pénalité de 730 eu-
ros. Tous, nous nous tour-
nons vers Air Madagascar, le véri-
table coupable. Ils restent introuva-
bles une grande partie de la mati-
née, jusqu’à cette fameuse minute
où ils nous mettront vraiment à la
rue. Et c’est à ce moment précis
que les Peoples vont vraiment se
casser les C…, une expression qui
est restée fameuse dans notre délé-
gation. Le représentant parjure dé-
cline toute responsabilité, il dit ne
rien pouvoir faire pour nous. L’âpre
discussion n’aura servi à rien. Les
Peoples se sont déchaînés mais
rien n’a changé au sort des
"supérieurs de la rue". Air Madagas-
car persiste et signe : tous à la rue !
Et à la rue comme à la rue, l’on
sait se débrouiller. Même s’il faut
encore attendre une journée entiè-
re, il n’est pas question de retour-
ner à l’hôtel, du moins notre hôtel
de fortune.
Et quand nous quittons finalement
Johannesburg, il est minuit 40 du
jour suivant, nous avons goûté à la
rue. Bilan : pas de douche,
pas de lit, pas de confort, pas
de repas régulièrement pro-
grammé, l’inquiétude des bagages
parti à Douala sans nous, etc. A
Nairobi, prochain escale du
jour de l’ascension, la rue a
un goût différent. Les Peoples
ne se sont plus rien cassés puis-
qu’ils sont maîtres de leur prochain
escale, Douala 21h30 et Yaoundé
un peu plus tard, vers 02h00 du
matin. A la rue comme à la rue, on
peut s’y faire, en tout cas, il faut s’y
faire.
Benoît NZIE, Sdb
Un voyageur à pas perdu !
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