Bulletin d’information de la Province Salésienne Afrique Occidentale « Notre Dame de la Paix » (A.F.O.)
Vu le fait qu’il y a eu la concordance en-
tre votre cadre stratégique et celui de l’AFO,
êtes-vous sûre de continuer cette coopération
entre votre ONG Via Don Bosco et la Province
AFO ?
Avec les partenaires que nous avons sé-
lectionnés, nous avons l’intention de continuer
la coopération à long terme c'est-à-dire le pro-
gramme qui est en cours, le programme pro-
chain et peut être d’autres programmes ulté-
rieurs. En même temps nous voulons aussi que
chaque action, chaque activité financée soit une
activité qui a une certaine durabilité et qui aug-
mente aussi la capacité institutionnelle de l’orga-
nisation. Nous souhaitons que le programme ait
un impact au niveau de leur durabilité institu-
tionnelle. Nous voulons soutenir nos partenai-
res à multiplier et à diversifier leurs bailleurs de
fonds afin d’assurer leur durabili-
té institutionnelle. Nous espérons tout de même
être des partenaires à long terme même si ce
n’est pas des partenariats financiers.
Tout à l’heure vous parliez des enfants de
la rue et si j’ai bonne souvenance, le Program-
me ne concernait pas les enfants de la rue, mais
seulement les centres professionnels, pourquoi
cette nouveauté ?
Les enfants de la rue répondent aussi à la
définition des groupes les plus marginalisés.
C’est un phénomène d’ampleur dans cette par-
tie de l’Afrique. La réponse que la Province
donne va de pair avec nos objectifs. Par exem-
ple, l’organisation partenaire que nous allons
intégrer dans le Programme est le Foyer de Por-
to-Novo au Benin. Evidemment, nous n’allons
pas soutenir le Centre dans son entièreté, mais il
y a des actions telles que les ateliers de forma-
tions qui sont aussi des formes de développe-
ment des compétences des plus pauvres que
nous pouvons intégrer dans le Programme. Il y
a aussi des actions que le Centre mène vers les
entrepreneurs ou vers les ateliers de production.
Nous préférons parler du monde de travail que
du marché d’emploi d’autant plus que le mar-
ché d’emploi est restrictif (il se réduit au travail
formel). Nous prenons en compte le secteur
informel et l’auto emploi des jeunes ; notre ob-
jectif est que cela soit un travail digne.
Depuis quand il existe une coopération
entre votre ONG Via Don Bosco et la Province
AFO ?
Nous collaborons avec la Province depuis
longtemps. Même avant l’année 2000 nous
avons soutenu des projets. VIA Don Bosco a
soutenu la création d’ADAFO, le Bureau de Pla-
nification et Développement de la Province. A
partir de 2008 nous avons adopté l’approche
Programme qui dure 3 ans et qui gagne en effi-
cacité et en cohérence. Actuellement, nous som-
mes en train de réaliser le deuxième Programme
qui s’étend de 2011 à 2013.
Selon vous, quelles sont les nouvelles
formes d’éducation que les Salésiens doivent
proposer aux jeunes de l’Afrique Francophone
Occidentale ?
Il faut préciser que Via Don Bosco ne
donne pas une définition des groupes margina-
lisés ; cela relève de chaque province par rap-
port à la réalité qu’elle vit. C’est à elle de définir
la catégorie des groupes les plus défavorisés.
Nous ciblons néanmoins des jeunes qui ont au
moins 12 ans, même si certains enfants de 10 ans
sont marginalisés, nous estimons que l’acquisi-
tion des compétences commence généralement
à un âge qui est plus élevé (il doit avoir fait le
cours primaire). Nous nous intéressons à ces
jeunes qui ont 12 ans au moins et même aux
adultes parce que nos partenaires proposent des
actions éducatives telles que les cours du soir,
Parlant des nouvelles formes d’éducation,
ce que les Salésiens appellent la formation inté-
grale cadre aussi bien avec notre vision ; la for-
mation donnée ne doit pas se résumer seule-
ment à la formation technique, mais elle doit
prendre en compte toute la personne. Il faut
que les bénéficiaires acquièrent aussi des com-
pétences sociales à même de les aider à mieux
se réinsérer dans la société. C’est une bonne
pédagogie selon nous qu’il faut tout de même
actualiser en vue de répondre aux exigences de
la réalité qui change. C’est un vrai défi qui enga-
ge tous nos partenaires. Au regard des expérien-
ces faites au Sénégal et au Mali, il se trouve que
les professeurs ont la tendance à appliquer le
système de « copier coller » qui consiste à mettre
tout au tableau pour que les élèves copient (la
méthode classique ou passive). Il faut promou-
voir d’autres formes de pédagogies qui exigent
la participation des élèves qui les aideront à
mieux apprendre. Nous faisons confiance pour
cela à nos partenaires (les centres professionnels
et le Centre Magone) parce que ce sont eux des
spécialistes en éducation.
Pour finir quel est votre dernier mot ou
votre souhait pour les actions entreprises en AFO ?
Que toutes les actions que nous finançons
aient une certaine durabilité ; c’est le rêve que
nous visons. Et que ces actions puissent contri-
buer à l’amélioration des conditions de vie des
groupes les plus défavorisés.
Interview réalisée par Marc-Auguste KAMBIRE
@fo.net (sdbafonet@gmail.com)
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Juillet 2012 (91)