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Avril 2010
Tchad - N’Djaména
La cathédrale de N’djémena ne sera pas délocalisée
affirme l’archevêque de N’djaména lors d’une conférence de presse !
Il y a quelques mois, des rumeurs concernant la délocalisation de la cathédrale Notre Dame de la paix ou la cons-
truction d’une basilique à un autre emplacement en remplacement de la cathédrale ont défrayé la chronique. Le sa-
medi 20 février 2010, l’archevêque de N’djaména, Mgr Mathias Ngarteri a donné une conférence de presse pour
clarifier les choses et démentir ces rumeurs.
Lors de cette conférence, il a abordé trois points à savoir : le rappel de l’histoire de l’évangélisation du Tchad, celle
de la cathédrale et la nouvelle de la restauration de la cathédrale.
La cathédrale avant 1980
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La cathédrale avant 1980
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La cathédrale avant 1980
L’évangélisation du Tchad
Rappelant l’histoire de la présence de l’Eglise catholique au Tchad,
Mgr Ngarteri a souligné que : « l’Église Catholique est présente dans
notre pays depuis 1929, grâce aux premiers missionnaires,
les spiritains, les Pères du Sacre Cœur de Saint Quentin, et les Pères
Capucins qui sont arrivés de Batangafo dans L’Oubangui Chari, et
qui se sont installés à Kou, dans la région de Moun-
dou, Doba, Kélo, et Sarh.
La première Evangélisation de Fort Lamy s’est faite un peu plus tard,
en 1955, grâce à un prêtre Jésuite français, aumônier militaire, le Père
de Bélinay, qui, après plusieurs explorations du Tchad, surtout dans
la partie Nord, a obtenu l’envoi des premiers Jésuites, dont Monsei-
gneur du Bouchet, premier Préfet apostolique au Tchad. 10 ans après
a commencé une histoire, celle de la construction de la Cathédrale
Notre Dame des Victoires de Fort Lamy, devenue aujourd’hui Notre
Dame de la Paix de N’Djaména. »
L’histoire de la cathédrale
Selon Mgr Ngarteri, l’histoire de la cathédrale est intimement liée à
celle de la participation du Tchad au côté des forces de la France libre
et du monde à la deuxième guerre mondiale : « Eh bien, c’est à la
veille de la mise en marche de la colonne Leclerc, appelée deuxième
division blindée, que celui-ci et ses futurs compagnons ont demandé à
Dieu de leur accorder la Victoire, et que s’il la leur accorde, qu’ils re-
viendront construire une Maison de Dieu digne de son nom.
C’est ainsi que, après la victoire sur l’Allemagne Nazie, le Comité de
construction, qui avait déjà été mis sur pieds avant la deuxième guerre
mondiale, a recherché les fonds nécessaires et a construit la Cathédra-
le en hommage à tous ceux qui ont constitué la colonne Leclerc par-
tie de Fort Lamy pour participer à la libération de Strasbourg et Paris.
L’édifice construit et inauguré en 1965 a été détruit le 21 avril 1980
lors de la guerre civile. La Cathédrale, telle que vous la voyez au-
jourd‘hui est très différente de l’ancienne qui représentait, dans sa
forme, tout une bonne partie de l’histoire de notre pays. l’Église catho-
lique n’ayant pas les moyens de la reconstruire à l’identique, a recons-
truit l’actuelle, inaugurée en 1986, il y a 25 ans aujourd’hui.»
La cathédrale ne sera pas délocalisée
« Une cathédrale ne peut jamais être déplacée
sauf dans des cas de forces majeures : tremble-
ment de terre par exemple ; ou par autorisation
expresse du Saint Siège » affirme l’archevêque.
Pour lui, ces rumeurs ont fait passer sous silence
un projet beaucoup plus noble et ambitieux, celui
de la restauration de la cathédrale depuis sa des-
truction en 1980 : « La cathédrale détruite en
1980 a été conçue sur le modèle de l’architecture
locale (les cases massa). La forme « coque ren-
versée d’un bateau » est une architecture unique
en Afrique. Si le Tchad est reconnu comme « pays
de folklores et de traditions », sa cathédrale est
un objet d’art digne d’un prestigieux héritage
historique.
Aujourd’hui, toute la population tchadienne se
reconnaît dans la symbolique et dans le nom de
la Cathédrale Notre Dame de la Paix. Tous espè-
rent qu’en faisant œuvre commune de sa recons-
truction, le Peuple tchadien « reconstruira » en
même temps la paix dans son pays et dans le
cœur de ses fils et filles.
La Cathédrale Notre Dame de la Paix et la
Grande Mosquée Fayçal sont deux patrimoines
historiques du Tchad et symboles de la ville de
Fort Lamy devenue N’Djamena comme l’a affir-
mé le Président de la République, Idriss DEBY
ITNO, à l’occasion de l’audience qu’il nous a
accordée le ……décembre. Ces paroles du Chef
de l’Etat rejoignent parfaitement notre conviction
et notre Projet, la restauration à l’identique de la
Cathédrale Notre Dame de la Paix. »
MagEy
(Source : Conférence de presse déclaration préli-
minaire de Son Excellence Mgr Mathias Ngarteri)
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