avait suivi plusieurs sessions d’été à l’abbaye
bénédictine de St-Benoit-du-Lac.
Il était très attaché à sa famille, à la
Congrégation et à ses nombreux amis. Pour ceux-ci
surtout, on peut vraiment parler de fidélité. Il
correspondait avec plusieurs d’entre eux, longtemps
après les avoir quittés : il exerçait ainsi un bel
apostolat par sa correspondance, soit par l’écriture
ou le téléphone. Il aimait recevoir leur visite. En
apprenant son décès, plusieurs voulurent en
témoigner. Je n’en cite que deux, venant du NB.
« Le bon frère m’avait même écrit et téléphoné tout
dernièrement. J’avais été surpris qu’il m’ait ainsi
rejoint dans ma nouvelle paroisse…Je comprends
très bien qu’il était un bon religieux et que les
anciens et les jeunes étaient importants pour lui…»
(ancien élève devenu prêtre). Et celui-ci d’un ami
laïc : « Je dois vous avouer que la nouvelle de son
départ m’a grandement affecté. Il était pour moi un
grand ami, un frère, et beaucoup plus : ce fut pour
moi un privilège d’avoir pu tenir contact avec lui
pendant près d’un demi-siècle… ».
Ces dernières années, autant que sa santé le
lui permit, il dévoua beaucoup de son temps auprès
des personnes malades, âgées ou démunies (Hôpital
Rivière-des-Prairies, Grace Dart Hospital, Centre
N,D. de l’Enfant, Foyer St-Joseph, Maison St-
Georges, etc.).
Un moment tragique dans sa vie fut ce grave
accident d’auto, survenu près de Bathurst, NB, en
1957, impliquant plusieurs salésiens. Il n’avait alors
que 35 ans et ce fut le début de multiples problèmes
de santé, cause de nombreuses souffrances.
On appréciait chez lui sa bonne humeur, son
entregent, son habileté d’échange spirituel et son
attention envers les jeunes. Depuis quelques années,
il s’intéressait beaucoup aux écrits de Thomas
Merton et on sentait que ce mystique trappiste
nourrissait sa vie spirituelle.
En le portant en terre au Repos St-François
d’Assise à Montréal le 16 juin par une journée
resplendissante, là où il repose en attendant la
résurrection finale, on était conscient qu’il possédait
enfin dans les bras du Père ce repos qu’il souhaitait
déjà depuis quelque temps.
Roméo
Trottier
GATENGA, RWANDA. La grande nouvelle ce
mois-ci, c’est la nomination du premier Provincial
de la nouvelle quasi-province de l’AGL (Afrique des
Grands Lacs) qui comprend trois pays : l’Ouganda, le
Rwanda et le Burundi. Il s’agit d’un Burundais, le P.
Gabriel Ngendakuriyo, actuel vicaire provincial de
notre ancienne Province. La quasi-province entrera
en fonction le l5 août prochain. Il y a beaucoup de
vocations pour le moment, et de ce côté-là, ça promet
bien pour l’avenir. Le 15 août, 6 novices feront leur
première profession, et ils seront remplacés par 10
autres, dont 8 du Rwanda.
Quant à moi, je continue ma petite routine à
Gatenga. Je donne trois matinées de travail à la
Nonciature Apostolique (lundi, mercredi et vendredi)
pour la correspondance en français, en anglais et en
italien, et rarement, traduction d’un article paru dans
un journal en kinyarwanda. L’Office Rwandais du
Tourisme et des Parcs Nationaux (ORTPN) m’a
approché pour leur rendre un service. Comme je suis,
faute de concurrents, l’expert en orchidées et pour les
oiseaux, pour attirer plus de touristes, on m’a
demandé de localiser les orchidées du Rwanda et de
les situer. Pour cela, je suis assisté d’un technicien
qui enregistre sur GPS (Geophysical Positioning
System) grâce à un satellite, l’exacte position de telle
ou telle orchidée sur un arbre ou par terre. Mon
travail consiste à donner le nom de l’espèce, ou des
espèces, se trouvant sur un arbre. Jusqu’à présent j’ai
fait 9 sorties. Il faut beaucoup marcher, mais j’aime
ça. Une journée j’ai marché ainsi 18 km, me rendant
au sommet du Parc à 2950m d’altitude, (à partir de
2300m). On me rembourse toutes les dépenses
généreusement.
Je suis aussi responsable de la comptabilité de
l’Oeuvre de Gatenga, et cela prend beaucoup de mon
temps… et ce n’est pas facile : énormément de
rentrées et de sorties. Heureusement que les rentrées
l’emportent sur les sorties!
Les dimanches, nous aidons dans la Paroisse
St-Jean Bosco avec les messes. Je revois ainsi mes
anciens paroissiens. J’en rencontre un peu partout au
pays. Le Rwanda est un grand village. Que j’aille à
Cyangugu, ou à Kibuye ou à Gisenyi, ou ailleurs, il y
a toujours quelqu’un qui vient me saluer.