AIMER L’AFRIQUE |
N° 23 – mars 2002
Vice-Province Salésienne "Notre Dame d'Afrique"
Afrique Tropicale - Equatoriale
B.P. 1607 - Yaoundé – Cameroun
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EDITORIAL
« L’ Afrique d’aujourd’hui a un besoin urgent de paix. Elle a besoin du soutien résolu de la communauté internationale… »
L’homme qui parle ainsi s’adresse à l’Assemblée plénière des Nations Unies à New-York. Nous sommes le 4 décembre 2001. Devant un parterre de chefs d’état et des plus hauts diplomates du monde, une fois de plus l’Eglise parle. Observateur permanent du Saint Siège auprès de cet organisme international, Mgr Renato Martino précise sa pensée : « L’Afrique a besoin du soutien résolu de la communauté internationale non seulement pour faire cesser les guerres en cours, mais aussi pour combattre les causes profondes des conflits… »
Les causes profondes des conflits
Quelles sont-elles donc, ces causes profondes ? Déjà Paul VI avait répondu, il y a plus de 30 ans, dans son Encyclique « Populorum progressio » : « Le développement est le nouveau nom de la Paix ». Et Jean-Paul II n’a cessé de marteler : « Il n’y a pas de paix véritable si elle ne s’accompagne pas d’équité, de vérité, de justice et de solidarité »
Ces conditions de la paix doivent certes être vécues par les pays extérieurs qui perpétuent de diverses façons des systèmes injustes d’échanges économiques, mais « équité, vérité, justice et solidarité » doivent être aussi la recherche constante des peuples africains. A cet égard, Mgr Renato Martino en appelle à une sorte de partenariat auquel les gouvernements ne pensent pas nécessairement. Il évoque auprès des Etats qui travaillent parfois à restaurer les « relations sociales brisées » dans des régions africaines durement éprouvées par des guerres ou des génocides, que « les communautés religieuses ont joué et jouent un rôle de premier plan en tant qu’éveilleurs de conscience, agents et lieux de réconciliation… »
Religieux à l’action
Depuis le Synode Africain un peu partout en effet se sont multipliés des groupes « Justice et Paix ». Dans des pays « à risques », les gens acceptent de parler, de sortir dans la rue. Des Communautés chrétiennes de base découvrent dans la Bible les paroles qui les poussent à transformer leurs conditions de vie et à rappeler à leurs dirigeants la valeur de chaque personne humaine.
Cette livraison N°23 de « @te.media » révèle l’une ou l’autre de ces manifestations. Les Fils de Don Bosco sont présents aussi sur ces chantiers. A Port-Gentil, les « Communautés de base » ne sont plus seulement « pour les autres paroisses ». Si « Justice et Paix » agit dans les prisons d’Ebolowa, jusqu’à obtenir que les « mineurs » soient scolarisés, c’est à M. le Préfet qu’il revient sympathiquement d’en remercier l’Eglise locale et les salésiens. Mgr Renato Martino ne rappelait-il pas aux Chefs d’Etat : « Les communautés religieuses sont en première ligne dans la défense des laissés pour compte. »
Le Fondateur des salésiens aimait leur dire : « Il ne faut pas seulement aimer un jeune. Il faut qu’il se sente aimé. »
Par la Communauté Internationale, et par ses propres habitants, l’Afrique n’a pas seulement besoin d’être aimée. Il faut qu’elle se sente aimée.
Jean–Baptiste BERAUD, sdb
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