Anselmo Perez, sdb, a célébré ses 78 ans le 20 avril 2001 à Mbalmayo ( Cameroun ) durant le premier Chapitre Provincial de l’ATE. Fêté par tous les capitulaires, il l’a été aussi par les jeunes consacrées de l’Eau Vive, dans leur Centre d’accueil Notre-Dame du Perpétuel Secours. Elles ont tenu à unir leur prière à la sienne, et laissé éclater pour lui la joie de leurs gracieuses danses africaines. |
Vice-Province Salésienne "Notre Dame d'Afrique"
Afrique Tropicale - Equatoriale
B.P. 1607 - Yaoundé – Cameroun
Tél. (237) 22.22.21 Fax : (237) 22.22.51. E-mail :< ans.yde@refinedct.net >
EDITORIAL
ON NE RATTRAPE JAMAIS L'AMOUR QUI N'A PAS ETE DONNE
Je reviens de congés, le corps rafraîchi, l'esprit détendu, l'âme pleine de reconnaissance vers un Dieu qui continue à me faire signe chaque jour.
Parmi les multiples lettres que j'ai reçu à l'occasion de mes 25 ans de sacerdoce et de présence en Afrique, un mot court d'un ami de toujours, avec la dédicace d'un de ses livres: "Angel, je bénis tes 25 ans d'Amour. Ton frère. Guy Gilbert".
J'ai été émerveillé de voir comment l'Amour de Dieu fait son oeuvre sur tant de personnes que j'ai connu à travers ces 25 années. Ces jeunes qui apprennent à leurs enfants la solidarité et l'amour des plus exclus, pour qu'une société plus juste et plus digne pour tous puisse être un jour une réalité.
Je réfléchis à cela pendant que je participe au Chapitre Provincial des FMA à Duekoué en Côte d'Ivoire. La réflexion tourne autour de l'Alliance que Dieu fait avec nous pour que nous soyons capables d'être signes visibles de cet Amour de Dieu.
Et tout d'un coup j'ai devant moi l'année pastorale que nous devons entamer bientôt. Il sera question de planification et de programmation communautaire, il faudra y mettre les meilleures de nos forces, mais il faudra surtout rentrer dans la perspective d'un Dieu qui continue à nous faire signe d'abord à travers les confrères de communauté à aimer. Nos manquements d'amour, nous ne les rattraperons jamais. Il faudra veiller amoureusement pour que nos faibles forces communautaires, et nos effectifs si réduits, marchent dans l'unité d'un projet communautaire qui épargne des efforts inutiles et qui rend témoignage d'une communion faisant chemin au nom de Jésus-Christ.
Je cite Guy Gilbert : "Tant de choses à faire aussi m'effleurent. Mais sans me stresser. Le temps de l'amour est le temps à ne pas gaspiller. Je trie donc mes urgences par rapport à mes manques au niveau de la relation, d'abord".
Oui, mes frères, et pour cela il nous faut du silence qui est aussi le temps du tri. Priorités, alors, au rétablissement de relations communautaires brisées, aux manquements d'amour. Il faut construire la communauté dans l'écoute, dans le silence et dans la construction de la paix au milieu des tempêtes humaines. "N'ayez pas peur. Je suis avec vous", nous dit Jésus.
En toute amitié fraternelle...
P. Miguel Angel Olaverri - Provincial de l'ATE
50 ANS AU SERVICE DES JEUNES
Anselmo Perez : noces d’or sacerdotales
Dans la même semaine, nous l’avons entouré également pour ses « 50 ans de sacerdoce ». Anselmo recevait l’ordination le 24 juin 1951 dans son Espagne natale.
Pour « @te.media », Anselmo a accepté de raconter ses années salésiennes, et plus spécialement celles qu’il a vécues en Guinée Equatoriale.
J’ai commencé comme aspirant à vivre la vie salésienne en 1937. Il y avait à ce moment-là trois Provinces salésiennes en Espagne. Aujourd’hui, il y en a sept.
J’ai été ordonné le 24 juin 1951. De 1951 à 1975, j’ai été responsable en maison de formation. J’étais chargé des vocations. En 1975, je suis parti en Guinée Equatoriale, où les salésiens étaient entrés en 1972
Je suis parti pour remplacer le Père Agustin Cuevas. Il avait été expulsé pour une question très spéciale. Le gouvernement ( Ndlr : Du temps de Macias, voir ci-dessous ) faisait crier à l’élève qui entrait en classe : « Pour la révolution ! ». Ceux qui étaient déjà en classe répondaient : « La victoire ou la mort. Nous triompherons ! ». Un jour, excédé par leurs cris, Agustin leur dit : « Quelles bêtises vous dites là ! ». Agustin était préfet des études. Le gouvernement mis au courant l’expulsa.
Mon Provincial était alors le Père José Antonio Rico. Je lui ai dit : « Pourquoi vais-je aller là-bas si je ne peux rien faire ? » Il me répondit : « Tu ne feras rien. Tu donneras ton témoignage de foi au milieu des chrétiens. »
Quand les enfants en entrant en classe ont poussé le cri qui avait causé le départ d’Agustin, je leur ai dit : « Pourquoi crier si fort ? Nous pouvons dire la même chose un peu plus doucement ». (Souriant) Au premier essai, c’était tellement faible que j’ai dû leur dire : « Cette fois, je n’entends plus rien ». Ils ont recommencé un peu plus fort, et peu à peu chaque jour, le cri a tellement diminué que finalement ils ne le disaient plus.
Nous avions alors la charge de l’attention pastorale de sept villages proches de Bata. Toute activité sacerdotale était interdite dans ces villages aux prêtres guinéens. Nous, nous y allions sans permission. Trois de ces villages étaient plus difficiles d’accès à cause des contrôles policiers.
Le culte était interdit dans tous les villages. Il n’était autorisé qu’à la cathédrale. Et encore, parfois, Macias ( 1968 – 1979 ) faisait fermer aussi la cathédrale, et alors il n’y avait plus de messe nulle part.
En Guinée, nous avions un internat scolaire, dépendant de l’Etat, avec un contrat. Le président Macias nous avait fait venir pour cela. Le 20 décembre 1976, en pleine dictature de Macias, toute notre communauté est jetée en prison pendant un mois. Nous voici tous arrêtés et emprisonnés, par ce même Macias qui nous a fait venir.
La prison africaine était très dure. Nous n’avions ni matelas, ni couverture, ni oreiller. Ils ne nous donnaient pas à manger. Nous avions huit à dix heures de travail par jour pour nettoyer et couper du bois dans la forêt. Les religieuses nous apportaient de la nourriture. On nous la remettait, mais nous n’avons jamais pu voir les religieuses.
Toute notre communauté salésienne fut emprisonnée durant un mois, et deux d’entre nous pendant quatre mois. Le Provincial de Madrid a dû payer une grosse somme pour nous libérer. Nous n’avions plus d’évêque. Le seul qui restait était en exil. Tous les lieux de culte étaient fermés. La majorité des prisonniers étaient des croyants ou des gens qui avaient un idéal. Il y avait des prêtres, des religieux, des catéchistes, et des laïcs très engagés dans la vie chrétienne. Parmi eux, nous étions sept salésiens, prêtres, clercs et coadjuteurs. Les civils qui étaient enfermés avec nous, nous ont souvent redonné du courage. « Seul Dieu est grand ! », disait celui-ci, et un autre ajoutait : « D’ici, on sort un jour. Ce n’est pas éternel. »
Il y avait une grande solidarité entre tous les prisonniers à cause de ces sentiments chrétiens et d’une grande générosité. Ces personnes rendaient témoignage du Christ.
La police nous a donné des coups. Je n’entends plus rien de l’oreille gauche, à cause des mauvais traitements reçus.
Envers nous, l’attention et la gentillesse des petites gens était énorme. Le peuple, profondément chrétien et religieux, vénérait ses prêtres, les diocésains et les autres.
Au niveau politique, nous sentions de l’agressivité. Le gouvernement présentait un double visage.
Après ces événements, nous, les salésiens, nous avons abandonné le pays pendant deux ans.
L’actuel chef de l’Etat est un neveu de Macias. Le gouvernement actuel a donné la liberté de culte et du commerce.
L’œuvre salésienne de Bata est aujourd’hui un ensemble complexe. Il comporte un Centre de formation professionnelle, avec des ateliers d’électricité, d’informatique, d’administration, de menuiserie. Il prépare aussi des jeunes à l’agriculture, avec une ferme à cinq kilomètres. Nous dirigeons le Collège espagnol qui est reconnu par le Ministère d’Education d’Espagne. De cette façon, les élèves ont accès aux Université d’Europe. Notre œuvre est très appréciée actuellement par les autorités publiques comme par le peuple. Tous tiennent notre éducation en haute estime.
Le dimanche, nous allons dans les villages. Nous sommes en ce moment sept salésiens à Bata.
Recueilli par JB Beraud
Pour mieux comprendre l’histoire de la Guinée Equatoriale : REPERES
1471 : Découverte par les Portugais de l’île d’Annobon. 1472 : Découverte par les Portugais de l’île de Bioko ( Malabo ) ( La Guinée Equatoriale actuelle est formée de ces deux îles d’Annobon et de Bioko, ainsi que d’une enclave sur le continent dite « région du Rio Muni ») 1642 : A Corisco, s’établit une organisation pour la vente d’esclaves. 1777 : Le Portugal cède à l’Espagne la souveraineté sur Annobon, Bioko et une partie de la côte atlantique. 1819 : A Bioko, installation d’un Tribunal antiesclavagiste. 1858 : L’Espagne commence la colonisation de la Guinée Equatoriale. 1883 : Arrivée des premiers missionnaires clarétains. 1968 : Le 12 octobre, Indépendance de la Guinée Equatoriale. Francisco Macias devient le premier Président de la nouvelle République. 1969 : Tentative de coup d’état contre Macias. Début de la dictature sanglante. 1979 : Le 3 août se produit le « coup d’état de la Liberté » qui conduit à la Présidence Obiang Nguema Mbasongo, actuel chef de l’Etat.
( Guinea ecuatorial, Nuestra raices, Apuntes de Historia, de Josean Villalabeitia )
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CAMEROUN – YAOUNDE :
5 Juin 2001, les 25 ans de sacerdoce du Père Miguel Olaverri
Ce jubilé a été un grand moment de ferveur et de joie pour tous les participants. L’Eucharistie débute à 19h 00 dans la chapelle de la Maison Provinciale. Le Père Miguel préside, entouré du Père Germain, Vicaire Provincial, de tous les salésiens de Yaoundé, du Père Giovanni Favaro, venu d’Ebolowa. Malgré un programme chargé, Mgr le Nonce apostolique arrive lui aussi parmi nous quelques instants plus tard. Les sœurs salésiennes, d’autres communautés de religieuses, les parents du Père Philippe, quelques amis font de cette assemblée un véritable rassemblement de « famille salésienne ». Matthieu Makima et tous les jeunes, religieuses et religieux font chanter leurs instruments et leurs voix. A l’homélie, le Père Miguel évoque les différents moments qui ont marqué plus fortement son parcours sacerdotal : l’enfance, les premiers contacts chez les salésiens, puis l’Afrique, le Congo Brazza, les doutes, les difficultés, les recommencements et la persévérance. Un moment d’émotion lorsqu’il cite la phrase décisive d’un témoin devant une sérieuse hésitation qui risquait d’entraver sa marche apostolique. C’était un mot de Mgr Pierre Pican, évêque aujourd’hui de Bayeux Lisieux. Provincial de Paris à l’époque, ce pasteur trouvait le message qui ferait avancer le jeune missionnaire dans un moment de fort découragement. Dieu guide toujours son Eglise.
Après la messe, le repas de fête attend tout le monde sur la terrasse. En finale, chacun y va de sa chanson, et le Père Miguel n’est pas le dernier à prendre la guitare. Il convie tous ses invités à laisser éclater leur joie et leurs louanges au Seigneur.
Dimanche 10 juin 2001, Léopold Fanze nouveau prêtre
Il fallait bien toute l’immense cour de Mimboman pour recevoir les centaines de personnes accourues à cette belle liturgie. Soigneusement préparée par les groupes de jeunes et d’adultes, la « salle d’accueil » en plein air est très richement décorée et les bancs sortis de l’église se remplissent rapidement. Mgr l’évêque de Bafoussam entre solennellement, précédé des deux pères Provinciaux d’Abidjan et de Yaoundé ainsi que de nombreux prêtres. Une longue théorie d’enfants de chœur les introduit sous une pluie de fleurs et les embaume d’encens. Le Père Miguel, Provincial, présente les nouveaux diacres Denis Soro, ivoirien et Artur Bartol, polonais, puis le futur prêtre Lèopold, camerounais. Un large mouvement de foule se dessine alors. Venus de leurs villages, parents et amis de Léopold, gens de sa famille, de son voisinage, de son ethnie, s’avancent vers le candidat au sacerdoce. Leur responsable le présente à la communauté et à l’Eglise pour recevoir l’ordination. Geste ancestral du don d’une personne du groupe pour une plus large mission. Tradition historique du riche patrimoine des civilisations africaines !
La prière se fait spectacle recueilli, haut en couleurs pour les quelque deux mille participants. Une « première » pour beaucoup d’entre eux. Catéchèse en direct pour les yeux, les oreilles et le cœur ! Liturgie joyeuse, enthousiaste, gestuelle ! Concours exceptionnel de chorales remarquablement attentives aux appels de l’Esprit Saint !
Les applaudissements crépitent lorsque Denis et Artur deviennent diacres. Ils mettront un long temps à cesser lorsque le meneur annoncera : « Léopold est prêtre »
GABON : PORT-GENTIL - Les « 3 J »
Yolande Ossavou est Rédacteur en Chef Adjoint du Bulletin « La Voix des Jeunes », périodique d’information. de la Pastorale des Jeunes de Sainte Barbe. Elle nous adresse un de ses derniers articles qu’elle vient de publier dans le numéro de Juin 2001.
Larges extraits qui nous invitent déjà à prévoir la nouvelle année pastorale.
Carême 2001 à Port-Gentil ! En prélude aux Fêtes pascales, et à leurs « 3 J », « trois Journées », quelques activités s’organisent. A Sainte Barbe, les jeunes se rassemblent pour un nettoyage complet de la paroisse, de ses enceintes et abords : armés de balais, pioches, machettes, râteaux, ...ils s’attaquent à toute saleté, herbes, toiles d’araignées et autres.
Dans le cadre de la Pastorale d’ensemble, tout débute le samedi 31 mars par un enseignement aux « Cocotiers » présenté par le Père Alphonse Owoudou, aumônier des jeunes, sur le thème du « Sacrifice ». Le Père explique le sens du mot « Sacrifice », en se basant sur l’Ancien et le Nouveau Testament. Jésus est l’Agneau de Dieu immolé pour nous. Il est le Sacrifice par excellence. Le conférencier suggère ensuite des façons de faire des sacrifices en s’appuyant sur le message de Jean Paul II aux jeunes du monde entier. Pour la XVIème Journée Mondiale de la Jeunesse, le Pape a choisi comme « verset phare »: « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive » (Lc 9, 23).
Autrement dit, chaque jeune doit faire le choix qui n’admet pas de retour en arrière, le choix d’une vie pleine de sacrifices à l’image de Jésus obéissant à son Père jusqu’au bout. Pendant la pause, chaque jeune doit répondre à la question suivante : « Comment puis-je montrer mon engagement dans l’Eglise ? ». La diffusion du film « Martyrs de l’Ouganda », exemple poignant du sacrifice de ces jeunes qui ont préféré mourir plutôt que de renier leur amour et leur foi, vient clore ces échanges. Dans la foulée, certains jeunes sous la direction du groupe Michel Magon de Sainte Barbe, prolongent ces moments de réflexion intense par un pèlerinage au Fort de l’Eau, distant de dix kilomètres. La soirée se passe à méditer dans le silence et la prière sur les thèmes de l’amour, de l’enfant prodigue et du jeune homme riche. Le groupe reprend la route et en clôture, participe à la messe d’action de grâce.
Les « 3 J », elles, débutent le vendredi 6 avril 2001 par un Chemin de Croix mimé. Les jeunes des quatre paroisses tournent leurs pensées et leurs regards vers Jésus en croix. Le samedi 7 avril, à Saint Louis se tient une récollection. Le Père Jean-Pierre, spiritain, y parle de la « Réconciliation ». Chacun a ensuite la possibilité de recevoir le sacrement du pardon. La soirée se termine par le concert à Sainte Thérèse avec la participation des chorales des quatre paroisses. Le dimanche 8 avril, la procession des Rameaux va du carrefour Léon Mba au Stade Blanc. La messe est présidée par le Père Alphonse. Puis les jeunes partagent leur repas tiré du sac. L’après-midi voit les finales de foot masculin et féminin entre Sainte Barbe et Sainte Thérèse. Gagnent les équipes de Sainte Thérèse. La remise des coupes clôture ces manifestations. Les équipes dames et messieurs de Sainte Barbe emportent la palme d’or au volley et la deuxième place au foot..
De l’évaluation de Sainte Barbe, il ressort que dans l’ensemble, les manifestations se sont bien déroulées malgré quelques « loupés » ça et là, mais que l’objectif pastoral est loin d’avoir été atteint. Comment expliquer en effet le nombre important de jeunes lors des concerts et du sport et le désert affiché lors d’un enseignement, d’une formation ou d’une séance de prière ?
C’est sur cette question méditative que les jeunes de Sainte Barbe se sont séparés, permettant ainsi à chacun d’y réfléchir et de chercher la réponse au fond de son cœur.
Yolande OSSAVOU
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2 Ce vendredi 25 mai 2001, nous roulons de Bata vers Mikomeseng. Le Père Luis Javier conduit la voiture et nous explique les richesses historiques de cette route nbsp;Ici, chaque village a son église. C’est une zone chrétienne. |
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3 En l’absence du Père Jean-Baptiste durant les mois de septembre et octobre, |
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4 envoyez vos articles au Père Guy pour « te.media d’octobre, et de novembre |
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5 avant le 15 du mois précédent. E-mail atesdb@refinedct.net |
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