Comment Don Bosco s'est lancé dans l’engagement missionnaire
danger soient comptées, quelques dizaines après, parmi
les grandes congrégations missionnaires les plus
importantes de l’Eglise Catholique? Comment cela
s’est-il passé? C’est par la logique interne entre
phénomènes et apparence sans lien? «Commencement
d’une nouvelle histoire» dit Don Ceria. Qui sait si on
ne devrait pas dire plutôt: «Commencement de la plus
vraie histoire de Don Bosco?»
Le soir du 29 Janvier 1875, Don Bosco annonça
solennellement sa décision d’envoyer en Amérique un
premier groupe des missionnaires salésiens.L’historien
Eugenio décrit ce moment solennel de cette manière:
«Surprise, stupeur, enthousiasme se succédèrent
dans les âmes des assistants, qui à la fin débordèrent
dans une joyeuse acclamation. Pour juger
l’impression produite chez ceux qui avaient écouté,
nous devons nous reporter à ces temps, quand
l’Oratoire n’était pas encore comme aujourd’hui,
une ambiance internationale et la Congrégation
n’avait encore que l’air d’une famille strictement
centrée autour de son Chef. L’élan donné à ce jour
porta soudain à imaginer dans un instant des
horizons sans fin et gigantesque de la conception
que Don Bosco avait de son œuvre» (Annali della
Società Salesiana, I, 249).
Maintenant nous, aujourd’hui, qui connaissons plus de
cent ans de cette histoire missionnaire et vivons
désormais dans une ambiance vraiment internationale,
nous n’éprouvons plus de surprise ni d’enthousiasme.
Je me demande s’il ne serait pas normal de s’étonner,
et peut être de s’étonner plus qu’il y a cent ans parce
que nous pouvons contempler le grand arbre qui a
poussé à partir d’une graine jetée en 1875. Comment
expliquer que le jeune prêtre d’une trentaine d’années,
qui entraînait derrière lui une bande d’adolescents dans
la périphérie de Turin, soit devenu a soixante ans un
bâtisseur des Eglises par ses fils envoyés au fond de
l’Amérique? Et comment expliquer que les deux
congrégations missionnaires fondées en 1859 et 1872
explicitement pour venir en aide à la jeunesse en
Certainement, pour porter un jugement sur Don Bosco
et sur son charisme de fondateur, nous devons
contempler l’ensemble de sa vie et ses entreprises. Don
Bosco est un fondateur assez spécial. Nous ne devons
pas l’enfermer seulement dans la période de la
fondation embryonnaire de Valdocco, pour autant
qu’elle puisse intéressante et davantage
paradigmatique. Don Bosco a été un fondateur poussé
par le zèle et par son imagination pastorale, et sans
jamais cesser de penser à des nouvelles initiatives: en
1875, il envoie ses premiers missionnaires et il fonde
en même temps l’œuvre de Marie Auxiliatrice pour les
vocations adultes; dans la même année 1876, il
réorganise définitivement les Salésiens Coopérateurs;
en 1876, il lance le Bulletin Salésien… et dans tout
ceci, que signifie le début missionnaire? Dans la
richesse du charisme salésien, qu’est-ce qui représente
l’élément missionnaire? Supposons que Don Bosco
soit mort à soixante ans, plutôt qu’à soixante trente ans,
au début de l’année 1875, avant de pouvoir organiser la
première expédition missionnaire: qu’est-ce qui ne
serait pas réalisé dans son projet salésien? Nous
pouvons affirmer: une certaine Famille Salésienne
serait née sans doute, et elle aurait grandi… mais elle
n’aurait pas été la Famille que nous connaissions
aujourd’hui voulue par Don Bosco, ample et vivante.
Je voudrais tenter de montrer comment l’engagement
missionnaire, l’élément constitutif de notre charisme,
représente le développement ultime de ce charisme, sa
plénitude, et vraiment par ce fait l’illumine aussi dans
son ensemble, en mettant en relief les lignes
fondamentales, qui nous permette de délimiter la face
du vrai salésien.
.(J. Aubry, Rinnovare la Nostra Vita Salesiana, 47-49)
Témoinage d'un Missionnaire
«...Don Bosco a fondé l’Oratoire et la Congrégation… Sa principale motivation était celle de sauver les
jeunes, ensuite tout son engagement et son travail étaient de sauver les âmes… Si nous voulons être des fils de
Don Bosco, nous devons chercher avec tous les moyens de sauver les âmes. Ainsi, dans nos missions à Siu
Chow, nous avons l’intention de porter le Christ à toutes les âmes, qui nous entourent. L’important est d’être
en contact avec les peuples avant tant d’œuvres, d’avoir des écoles bien appréciées par le gouvernement et par
la population. En 1950 en Chine les écoles étaient pleines de jeunes garçons… Nous faisons la catéchèse en
chinois, j’utilisais la catéchèse traduite par D. Zuggo. Les jeunes garçons arrivaient spontanément… Nous
avions beaucoup de catéchumènes… Chaque Salésien avait son groupe de catéchumènes… C’était une grande
floraison … Jusqu’aujourd’hui je continue à enseigner la catéchèse aux catéchumènes… Si je n’évangélise
pas, je meurs!»
(Don Gaetano Nicosia, 92 ans, missionnaire en Chine)