Sal%C3%A9siens 2015 (fr)


Sal%C3%A9siens 2015 (fr)

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salésiens 2015
Équipe Éditoriale salÉsiens 2015
P. Filiberto González Plasencia sdb
Conseiller pour la Communication Sociale
Membres du Dicastère de la CS
M. Ephrem Santos sdb - coordinateur
et le P. Giuseppe Pelizza sdb
Traducteurs
Mme Deborah Contratto (Italien)
P. Franco Pirisi sdb (Italien)
P. Julian Fox sdb (Anglais)
P. Jacob Iruppakkaattu sdb (Anglais)
P. Arcadio Cuadrado sdb (Espagnol)
P. Placide Carava sdb (Français)
P. José Antenor Velho sdb (Portugais)
M. Zdzisław Brzęk sdb (Polonais)
remerciements À
Tous les auteurs des articles et photographes:
Andrea Cherchi, les collaborateurs d'ANS
pour la récriture, le personnel
de CCS - Madrid et le personnel
de Elledici – Turin.
mise en pages
Maison adv snc (Turin)
impression
EGL, Belo Horizonte, Brésil
Poligrafia Salezjańska, Cracovie, Pologne
SIGA (Salesian Institute of Graphic Arts), Chennai, Inde
Sociedad Salesiana Editorial Don Bosco, La Paz, Bolivie
GRAFISUR, S.L., Madrid, Espagne
ÉditÉ par SDB
Édition hors commerce
Direzione Generale Opere Don Bosco,
Via della Pisana 1111,
Casella Postale 18333,
00163 Roma-Bravetta, Italia
Pour plus d'informations:
redazionerivistesdb@sdb.org
www.sdb.org

1.4 Page 4

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8 Spiritualité
engagée
22 Spiritualité
joyeuse
52 Spiritualité
qui se célèbre
72 Spiritualité
missionnaire
84 Spiritualité
ecclésiale

1.5 Page 5

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E

1.6 Page 6

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E
éditorial
Cher(e)s Ami(e)s,
C’est avec une grande joie que je vous présente la revue
SALÉSIENS 2015 qui correspond à la troisième année
de préparation au Bicentenaire de Don Bosco.
La première année de préparation a été consacrée à l’histoire
de Don Bosco, la seconde à sa pédagogie et celle-ci à sa
spiritualité. Une spiritualité qui dépasse le temps et l’espace
et vient à nous comme un don et une proposition de bonheur.
Il est temps, maintenant, de conclure notre préparation à
l’approfondissement de ces trois importants et inséparables
éléments de la vie de Don Bosco.
Dans cette revue, vous trouverez des expressions concrètes
de la spiritualité que Don Bosco a laissée en héritage à sa Famille
Salésienne. Il y a des manières spécifiques de se mettre en
relation avec Dieu, avec les autres, avec son milieu social et avec
la nature, toujours sous le souffle de l’Esprit Saint. C’est pour ce
motif qu’on l’appelle «spiritualité». Ces expressions sont comme
des couleurs qui, unies à la forme, réussissent à construire une
œuvre d’art, un visage, une personnalité avec son identité
propre. Les mêmes éléments de sainteté vécus par d’autres
saints ont été systématisés par Don Bosco d’une manière
spéciale pour donner lieu à la spiritualité salésienne
de Don Bosco.
L’élément central de cette spiritualité est la charité pastorale
et tous les autres éléments gravitent autour d’elle: la grâce
d’unité comme un seul et même mouvement de charité envers
Dieu et envers le prochain; la prière orientée vers la gloire
de Dieu et le salut des âmes, une prière simple, jeune, populaire,
joyeuse et en phase avec le style de vie; la mission en faveur
des jeunes et des milieux populaires comme lieu de rencontre
avec Dieu; la vie ordinaire vécue avec optimisme, joie et
espérance; la bonté en éducation, qui ouvre les portes de son
cœur à Dieu et au prochain; le travail constant et la tempérance
joyeuse; l’amour pour le Pape et l’Église, et la confiance filiale
envers Marie.
Les articles que vous lirez dans les pages suivantes sont
seulement un petit échantillon du riche patrimoine humain
et spirituel laissé en héritage par Don Bosco à un vaste
Mouvement de personnes qui veulent faire du bien aux jeunes,
surtout les plus défavorisés. Vous êtes cordialement invités
à participer et à construire pour eux et avec eux un avenir
meilleur.
Cordialement,
Père Filiberto González Plasencia

1.7 Page 7

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SALESIENS 2015

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Recteur Majeur
DON BOSCO... un Saint plus actuel que jamais!
Deux cents ans se sont écoulés depuis la naissance de ce jeune garçon, fils de paysans, qui serait
connu plus tard comme notre Don Bosco. Sa manière de comprendre l’éducation, sa spiritualité
et son aventure humaine continuent de fasciner un grand nombre de personnes parmi lesquelles
celles qui constituent sa Famille Salésienne et celles, dans l’Église et dans la Société, qui veulent le
connaître de plus près.
C’est le Pape Paul VI lui-même qui, à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Jean
Bosco, dit que «pour donner un Père et un Maître à la Jeunesse ouvrière et étudiante des temps
nouveaux orientés vers l’élévation des classes populaires, dans les mystérieux desseins de sa Pro-
vidence, Dieu choisit un fils de la campagne, un descendant d’une famille très humble devant qui
– à regarder les choses d’un œil superficiel – ne s’ouvraient sûrement pas de grandes perspectives
dans la vie. Il lui donne une mère très vertueuse, l’enrichit d’une forte intelligence, d’une volonté
indomptable, d’une force physique propre aux gens de sa race. Il le comble surtout de ses cha-
rismes: don de piété, d’intelligence, désir de savoir, amour inné pour les jeunes de son âge, soif
d’apostolat, force dans les adversités et dans les épreuves. À travers des chemins difficiles, ensuite,
il le guide vers le sacerdoce en lui communiquant la passion des âmes, en particulier celles des
jeunes: "Da mihi animas, cetera tolle"». (Bénédiction du Saint Père pour le 150ème anniversaire de
la naissance de saint Jean Bosco, le 30 juin 1965).
Voilà notre Don Bosco, celui dont nous avons tous célébré, en cette année 2015, le Bicentenaire
de la naissance. La revue que vous avez actuellement entre les mains a été pensée pour être pré-
sentée à l’occasion du Bicentenaire durant duquel on a approfondi la connaissance historique de
Don Bosco, sa pédagogie et sa spiritualité. Sous peu, paraîtra une autre publication qui se veut une
modeste exposition de ce qui a été vécu en cette Année jubilaire salésienne.
Et ce, puisque cette année que nous avons vécue a manifesté que Don Bosco continue d’être, mal-
gré 200 ans passés depuis sa naissance, un prêtre éducateur hors temps, «atemporel!», toujours
R actuel, «plus actuel que jamais!». Et tout cela parce qu’il a trouvé chez les jeunes l’essence même
de son rêve, de sa vie et de son travail. Il a su lire les signes des temps qu’il lui était donné de vivre,
en particulier le message de Dieu aux plus pauvres, à ceux que nous appellerions aujourd’hui, avec
les mots du Pape François, les «exclus».
Celui qui, aujourd’hui, est pour l’Église universelle le «Père et Maître de la Jeunesse», visait toujours
le cœur des jeunes, cherchant à les aider à trouver leur place dans le monde et à rapprocher leur
cœur de Dieu.
Puisque les jeunes ont toujours été l’objet de ses soucis et préoccupations, de toutes ses pensées,
les jeunes d’aujourd’hui eux-mêmes, dans le monde entier, sentent que Don Bosco leur appar-
tient. L’amour pour ses jeunes était plein de gestes concrets et opportuns. Leur vie l’intéressait, la
vie de tous et de chacun; et il s’était donné totalement à eux, à la recherche de leur bien spirituel et
matériel, de toutes ses forces, «jusqu’à son dernier souffle!». Nous savons bien que chez Don Bosco,
ce service des jeunes fut la réponse généreuse et complète à l’appel reçu de Dieu.
Aujourd’hui nous sommes nombreux, religieux, religieuses et laïcs à être et à nous sentir appelés
à incarner Don Bosco, à transmettre son esprit, et appelés à éduquer avec son cœur même.
Et c’est pour cela que, avec un regard de foi et dans l’espérance, nous nous hasardons à dire que
Don Bosco continue à être vivant, et beaucoup d’entre nous, amis et amies de Don Bosco, nous
nous engageons à maintenir vivante la mission historique qu’il nous a laissée en héritage.
Je désire de tout mon cœur que cet homme de Dieu, ce Saint de l’Église, qui aujourd’hui encore
nous laisse séduire par Jésus et par Marie Auxiliatrice, ainsi que par les jeunes, continue à nous
soutenir dans notre identité et notre action d’éducateurs qu’il a lui-même vécues.
Bien cordialement,
Ángel Fernández Artime, SDB
Recteur Majeur

1.9 Page 9

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8

1.10 Page 10

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Spiritualité
9
engagée

2 Pages 11-20

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CHINE
10

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À travers cette comédie musicale, la parole
de dieu a pénétré dans bien des cœurs.
11
Le rapport d'amitié mÛri
dans notre groupe est
un grand trésor offert
par la grÂce de dieu.

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CHINE
L’héritage de Don Bosco - une comédie musicale réalisée par des jeunes
Amour pour le Chapelet II» est une œuvre théâtrale originale
montée par les jeunes du "Vineyard Youth Theatre" de l’égli-
se Saint-Antoine. Il s’agit de la seconde partie d’une autre
comédie musicale, «Amour pour le Chapelet I», réalisée en
2011. Le titre de cette comédie musicale veut nous rappeler
que l’amour de Dieu est comme les grains du chapelet et sa
chaîne. C’est l’histoire du combat entre le bien et le mal d’un
malade cancéreux en phase terminale. La personne vit avec
foi même les moments difficiles. Et sa manière de vivre in-
fluence son entourage.
Grâce à différentes actions, les jeunes ont trouvé eux-
mêmes les fonds nécessaires pour financer la comé-
die musicale. Ils ont écrit le scénario, acheté les grains
pour les chapelets, en ont fabriqué quelques-uns pour
recueillir des fonds; ils ont dû penser à la logistique,
12
à la réalisation des décors et des objets nécessaires
pour la représentation.
Le jeune Salésien John Baptist Lou, membre du groupe
avant d’entrer dans la Congrégation, a écrit les textes
des chansons et donné aux acteurs un impulsion spi-
rituelle. L’œuvre, d’une haute teneur évangélique, a
eu un grand succès au Sheung Wan Civic Centre: la
vie de centaines de personnes qui y ont participé a
changé en mieux.
Ho Man Ho, vice-directeur et acteur, affirme:
«Je réfléchissais à cette comédie musicale depuis
2007... Pendant la préparation et l’organisation, il
a fallu affronter beaucoup d’obstacles. Il semblait
même que ma présence ne fût pas importante. À ce
moment-là, je me suis donné un sens à moi-même.
Un partage spirituel m’a fait réfléchir sur la raison
profonde qui me poussait à produire cette comédie
musicale et sur ma relation à Dieu. Un dialogue du
scénario disait: "Si Dieu appelle une personne, rien
ne peut l’en empêcher. En même temps, si une per-
sonne répond à l’appel de Dieu, personne ne peut y
faire obstacle."Puisque Dieu m’avait demandé de par-
ticiper à la réalisation de cette comédie musicale, je
devais donc m’y engager au maximum».
Kwok Ming Ho, acteur principal, déclare:
«Nous avons tous travaillé en multitasking [en tâches
multiples]. Comme acteur, j’ai également aidé à écrire
le scénario, à réaliser des chapelets pour les vendre,
à la logistique, à la création des décors et des objets
nécessaires à la représentation, etc. Je dois dire que
tout le processus de production n’est pas allé de soi
au début et que l’organisation s’est améliorée avec le
temps... Malgré les nombreuses difficultés rencon-
trées, nous n’avons pas cessé de prier, demandant de
ne jamais perdre la passion pour notre travail et de
savoir affronter positivement les problèmes. Dans ma
vie spirituelle, j’ai appris à faire davantage confiance à
l’Esprit Saint dans n’importe quelle situation».
Fong Chun Ho fréquentait la 5e élémen-
taire [CM2 en France] quand, pour la première fois,

2.4 Page 14

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CHINE
L’héritage de Don Bosco - une comédie musicale réalisée par des jeunes
il a commencé à participer à la comédie musicale.
Actuellement il fréquente la première année du col-
lège [6e en France] et il a même été baptisé. Il nous
a dit: «C’était magnifique d’avoir tenu des rôles tota-
lement différents: l’ange, le diable, le gangster. Cela
m’a également touché au niveau spirituel. Je peux dire
maintenant que j’ai beaucoup appris sur ma foi grâce
aux garçons et aux filles du groupe plus âgés que moi,
d’avoir appris à m’occuper des plus jeunes, d’avoir
une plus grande envie d’aider les autres et de prier».
Lee Cheuk Lung, qui a eu un rôle matériel non
négligeable dans l’organisation de la comédie, a dé-
claré: «N’étant pas acteur, j’ai consacré la plus grande
partie de mon temps à d’autres activités. Nous avons
été capables de couvrir tout seuls l’ensemble des
dépenses; nous ne voulions pas dépenser de l’argent
inutilement. En outre, plusieurs fois, on s’est réunis
pour confectionner les chapelets, certes, mais en
même temps qu’on les faisait, on priait. Cela nous a
vraiment aidés à nous sentir partie prenante d’un
groupe. La comédie musicale était centrée sur le sens
qu’ont pour nous la perte de quelqu’un ou de quelque
chose, la douleur et la souffrance; centrée aussi sur
la vie et sur la mort, des thèmes très importants dans
notre vie. Elle m’a vraiment aidé à réfléchir sur ces
deux questions au niveau personnel».
Tsang Long Ting, pianiste, affirme: «J’ai com-
mencé à faire partie du groupe dès mon enfance ; au
début, à l’occasion seulement. Quelqu’un savait que
je jouais du piano et m’a ainsi demandé de participer
à la comédie musicale. Je dois admettre que cela ne
m’a pas fait trop peur, malgré ma performance entiè-
rement en direct! Pour surmonter mon angoisse, je
ne pouvais que me confier à Dieu, lui demandant de
m’aider à mener mon rôle à bonne fin puisque ce que
nous étions en train de faire était vraiment pour sa
plus grande gloire».
Voici les paroles prononcées par Ng Chau Yin,
une actrice principale: «J’aime ce groupe. Que d’expé-
riences communes n’avons-nous pas faites qui ont
toutes renforcé nos liens entre nous. Ce lien n’a jamais
changé, malgré les engagements des uns et des autres
au travail ou à l’école. Je considère ces relations de
groupe comme un grand trésor. Non seulement cela,
mais j’ai aussi appris qu’avec la grâce de Dieu et en me
confiant à lui, je peux surmonter toutes mes difficultés
et résoudre mes problèmes!».
13
Cheung King Yip, chorégraphe en chef et pro-
testant, déclare: «Je crois sans aucun doute que Dieu
vient en aide à notre groupe. Pendant la deuxième re-
présentation, il y a eu un problème et la sono est tom-
bée brusquement en panne. À ce moment-là, j’étais
le chef du groupe et celui qui connaissait le mieux
la chorégraphie mais, précisément à cet instant, je
ne me souvenais plus de rien... Le trou noir... Un des
danseurs s’est mis alors à taper dans ses mains sur
le rythme de la musique et a permis à tout le monde
de recommencer à danser. Et quelques instants après,
les jeunes ont également commencé à nous suivre de
leurs instruments. J’ai alors vraiment vu la présence
de Dieu dans notre comédie musicale, Dieu qui pre-
nait précisément à cœur non seulement le spectacle
mais notre groupe tout entier. Dieu nous aime le pre-
mier et nous en voyons les fruits».

2.5 Page 15

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Autriche
Par Leo Dhanraj
14
UdneePJenotieecôte
«Soyez joyeux; que votre joie soit simple
et prenne sa source dans une conscience
libérée du péché».
Don Bosco

2.6 Page 16

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Autriche
Des jeunes de toutes les Présences salésiennes d’Au-
triche se sont rassemblés à Unterwaltersdorf (Vienne)
pour y célébrer les 100 ans de présence salésienne.
Et nous avons saisi la balle au bond pour célébrer
l’Année Bicentenaire de la naissance Don Bosco.
Ils étaient environ 220 jeunes provenant de tous nos
centres de jeunes, de nos paroisses, de nos oratoires-
patronages, de nos écoles et de nos foyers d’étudiants
et de jeunes travailleurs.
Deux journées bénies pour la joie de tous les Salésiens
autrichiens et pour les jeunes rassemblés ! L’équipe
de Pastorale des Jeunes a organisé l’ensemble de
l’événement qui a permis de se rencontrer, être en-
semble, jouer, réfléchir, se connaître et prier les uns
pour les autres.
L’Événement Pfingst – c’est-à-dire Pentecôte – a été
coordonné par le P. Herbert et son équipe, avec la
participation des PP. Rudolf Osanger, Directeur, et
Petrus Obermüller, Provincial, et d’autres Salésiens
entourés de nombreux jeunes.
Le sport était de la partie, notamment avec un tournoi
de football entre les différentes équipes provenant de
toutes les Présences salésiennes d’Autriche. D’autres
activités ont réjoui les uns et les autres, tel le merveil-
leux Logo de l’Événement Pfingst qu’il s’agissait de
faire apparaître progressivement en couleurs. Il faut
y ajouter, évidemment, de la musique, de la danse et
du chant, un concert en direct, des moments de par-
tage, des activités de groupe, des temps de prière et
des activités spirituelles, sans oublier la veillée au-
tour du feu tant appréciée.
À la fin de la seconde journée, le P. Rudolf Osanger
a remis les diplômes à tous les vainqueurs des diffé-
rents sports et jeux: «Cela a été un véritable festival
des jeunes pour les jeunes !», a-t-il déclaré au terme
15
de la Rencontre.
Avec la bénédiction de Don Bosco, suivant son
exemple et ses paroles, nous avons vraiment servi le
Seigneur dans la joie, une sainte joie que nous avons
vue rayonner aussi sur le visage de chaque jeune.

2.7 Page 17

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Philippines
Par Bernard P. Nolasco
16
camps dété
et spiritualité salésienne
Les camps d’été étaient un moyen utilisé par saint
Jean Bosco pour aider les jeunes à passer un temps
de loisirs de façon intelligente et fructueuse, spécia-
lement durant les mois de vacances. Les camps d’été
de jeunes, dans l’esprit de Don Bosco, devaient les
former spirituellement. Tandis que les garçons se
divertissaient en plein air avec les activités qui leur
étaient proposées, il leur était donné, en même temps,
la possibilité de développer les talents et les capacités
que Dieu leur a donnés pour le bien commun. Depuis
l’époque de Don Bosco, les camps salésiens pour les
jeunes continuent encore aujourd’hui à leur donner
l’occasion de mieux comprendre que chacun d’eux a
la capacité d’affronter les difficultés de la vie.
Poursuivant ce type traditionnel de formation, les
Salésiens de Don Bosco de la Province Philippines
Nord (FIN) continuent à organiser, dans tous leurs
types de présences (écoles, paroisses, oratoires-pa-
tronages), des camps d’été fréquentés par les jeunes
qui expriment leur joie et leur optimisme d’être «de
Don Bosco». Avec l’aide de leurs jeunes chefs de
groupes, les Salésiens développent des méthodolo-
gies qui aident les jeunes à dépenser sainement leurs
énergies et, en même temps, les préparent à une vie
chrétienne d’adultes, significative et responsable.
En préparation au Bicentenaire de la naissance de

2.8 Page 18

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Philippines
Don Bosco, en 2015, la Province FIN a pensé, pour
l’été 2014, organiser un seul camp au niveau provin-
cial, au lieu des camps habituels organisés par chaque
maison.
Pour mettre au point le programme de ce camp, le
P. Gaudencio Carandang, responsable de la «Commis-
sion Jeunes Servants d’Autel» (CYM), s’est inspiré du
«Code des Témoins-Types» écrit par le P. Armando
Robleza. Sur les traces de saint Jean Bosco, le camp
avait comme but de faire en sorte que chaque jeune
«de Don Bosco» s’inspire du Père, Maître et Ami de la
Jeunesse, dans l’espoir de devenir une sorte de «té-
moin-type» pour les personnes rencontrées chaque
jour, en particulier les jeunes de son âge.
CHAMPOREE – c’est le nom du camp, une combinai-
son des mots «Type» [«échantillon»] et «Jamboree»
– a été en mesure d’offrir à plus de 400 campeurs
une vaste gamme d’activités récréatives et spirituelles
qui les ont fait devenir «témoins-types» les uns pour
les autres. Les équipes, dont chacune était composée
de jeunes de différentes maisons mélangés, ont pris
le nom de jeunes saints et bienheureux (Savio, Tar-
cisius, Namuncurá, Vicuña, Calungsod, Goretti, Ke¸sy
et Luwanga). Il n’y avait pas de compétition entre les
équipes car l’objectif des activités en équipes n’était
pas de lutter pour voir qui serait le plus fort mais de
s’inspirer les uns les autres et d’être tous des «types»
de sainteté. Il y a eu des temps de réflexion person-
nelle et en groupes, des débats, des temps de partage...
Les jeunes «de Don Bosco» de toutes les présences
salésiennes se sont rencontrés quatre jours durant
avec leurs camarades, partageant la prière, les repas,
le chant, la musique et la danse, ainsi que l’art théâtral,
sans oublier l’écoute ensemble des connaissances qui
leur étaient transmises, et les nouvelles amitiés qui
sont nées entre eux.
17
Les jeunes ont donné de leur mieux dans toutes les
activités pour se montrer de vrais «témoins-types»:
veiller à son caractère, avoir un cœur généreux, avoir
une mission à accomplir, mener une vie équilibrée,
donner la priorité à l’Esprit et rester sur de bons rails.
CHAMPOREE s’est déroulé du 1er au 4 mai, deux
jours avant la fête de saint Dominique Savio (6 mai),
un véritable «échantillon», un vrai «témoin-type» pour
tous les jeunes «de Don Bosco».
Lorsqu’il a été demandé à chaque campeur de parta-
ger avec les autres tout ce qu’il avait appris de beau
et de bien durant ces quatre jours de camp, chacun
savait qu’il pouvait donner en exemple ce garçon de
15 ans, Dominique, qui exprimait bien comment vivre
et mettre en pratique le «Code des Témoins-Types»
appris et vécu durant ces journées.

2.9 Page 19

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Mexique
Don Bosco
en fauteuil roulant
18
Le mouvement «don bosco en fauteuil roulant vit le
système préventif salésien en aidant les jeunes les
moins favorisés À retrouver la joie et l'espérance
dans la vie.
Par Hugo Orozco

2.10 Page 20

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Mexique
A près mon accident, c’était comme si j’avais cessé de vivre;
mes amis s’étaient lassés de venir me voir,
ma famille était fatiguée de tout faire à ma place,
et moi... je gisais sur un lit, incapable de bouger.
J’étais en colère contre la vie, contre Dieu, contre moi-même...
Je pensais être mort même si j’étais encore en vie...
Jusqu’au jour où un prêtre m’a rendu visite
et m’a demandé pourquoi je restais allongé alors que j’étais vivant...
La vérité est que j’étais furieux intérieurement.
Mais Don Bosco est apparu dans ma vie en fauteuil roulant,
il m’a fait me relever, m’a redonné la vie,
et m’a donné la force d’être autonome et indépendant...
19
L’expérience d’avoir été victime d’un accident est
toujours quelque chose qui marque la vie de celui
qui souffre et celle de son entourage. Et davantage
encore s’il existe des conséquences irréversibles
comme, par exemple, des dégâts à la colonne ver-
tébrale. Aide, réhabilitation et nécessaire soutien
pour ces personnes qui ne sont plus en mesure de
marcher ou de se tenir debout de façon autonome
ne sont pas toujours adaptés. La situation devient
encore plus dramatique s’il n’y a pas un soutien éco-
nomique et de rééducation suffisant. On en arrive
donc à se retrouver avec des jeunes de 10 à 30 ans
qui gisent «cachés» chez eux, sans ouverture dans la
vie, sans aucune autre alternative à leur handicap.
Sahuayo est une ville moyenne de la région de Mi-
choacán au Mexique. Pendant plus de cinquante
ans, les Salésiens de Don Bosco ont été présents
avec leurs œuvres sociales et éducatives. À la suite
du 26ème Chapitre Général (23 février-12 avril
2008), qui demandait de trouver de nouvelles fron-
tières au charisme de Don Bosco, le P. Jaime Reyes
Retana, sdb, membre de la communauté locale, a
commencé ce qui deviendra, des années plus tard,
le «Mouvement Don Bosco en Fauteuil Roulant»,
avec comme objectif un des besoins les plus ur-
gents pour le Mexique et, en même temps, quelque
chose de totalement nouveau pour nous tous.
Durant les dix dernières années, nombreuses ont été
les circonstances qui ont amené le P. Jaime Reyes à
étudier le dossier, à entrer en contact avec de nom-
breuses personnes et à en impliquer toujours plus.
Aujourd’hui, le «Mouvement Don Bosco en Fau-
teuil Roulant» est une Association en bonne et due
forme, qui compte plus de 800 sympathisants en
différentes villes, un Mouvement également doté
d’un atelier pour la fabrication de fauteuils roulants.
Sa mission principale est de prendre soin d’enfants, de
jeunes en conditions extrêmes de pauvreté, qui vivent

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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mexique
avec un handicap moteur, pour les inviter à partager
leurs problèmes avec d’autres personnes, de manière
à pouvoir trouver les moyens nécessaires pour leur
permettre de grandir et de s’intégrer dans la société.
On voit immédiatement, à leur simple regard, qu’ils
recommencent à «vivre». Ce sont tous des jeunes
ayant les mêmes désirs, le besoin d’avoir des amis, de
se sentir faisant partie d’un groupe, de faire du sport,
de travailler, d’avoir une vie sociale, de faire de la
musique et de danser... Pour eux, récupérer une indé-
pendance sociale et vivre en société veut également
dire redonner un véritable sens à leur vie. Si la tris-
tesse et le choc d’avoir perdu leurs facultés motrices
les avaient plongés dans une dépression profonde qui
mettait en jeu leur existence intérieure, ils voient au-
jourd’hui arriver le bonheur de trouver de nouvelles
20
occasions de vivre. L’effort, la lutte, la persévérance
impliquent bien davantage leur optimisme, leur en-
vie de vivre, la joie de rencontrer d’autres personnes
et donc la possibilité de «faire la paix avec Dieu».
C’est sûrement Don Bosco qui nous a inspiré d’aller
à la recherche de jeunes qui vivent un peu «dans
l’ombre»; et nous sommes évidemment heureux de
pouvoir ranimer la vie de tout jeune, surtout s’il se
sent définitivement perdu. Et nous sommes tout aus-
si convaincus que personne n’est en sûreté s’il se re-
trouve seul: on a toujours besoin des autres. Et il est
clair que nous croyons en la responsabilité et en l’im-
plication de nous tous, citoyens, dans la vie sociale
de tous les jours. Au «Mouvement Don Bosco en Fau-
teuil Roulant», nous partageons les valeurs d’une spi-
ritualité qui nous a été inspirée par le travail de Don
Bosco et des Salésiens: esprit de famille, communion,
charité, solidarité, liberté, responsabilité, travail.
Nous situer en phase avec le Système Préventif de
Don Bosco, voilà un aspect très important de notre
Mouvement. Le P. Jaime et certains jeunes volon-
taires ont appris comment pousser les fauteuils
roulants, non seulement en geste de solidarité, mais
avec le désir d’être proche de la personne que l’on
veut aider. Ils vont partout avec eux, sur fauteuil
roulant: aux différents rendez-vous, à la messe,
jouer, danser... partout où une personne a envie
d’aller. La Semaine Sainte a été une grande occa-

3.2 Page 22

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MExique
Au mouvement, on partage les valeurs de la
spiritualité salésienne jusqu'À avoir un atelier
où l'on construit des fauteuils roulants.
sion pour les membres du «Mouvement Don Bosco
en Fauteuil Roulant» qui ont voulu rencontrer le
Seigneur et le mettre dans leur vie: pour nombre
d’entre eux, en effet, l’accompagnement spirituel,
les temps de prière, de partage, les célébrations
typiques de la Semaine Sainte ont été une merveil-
leuse occasion de renouvellement de leur propre foi.
Le «Mouvement Don Bosco en Fauteuil Roulant »,
comme le grain de moutarde de l’Évangile, est en-
core une petite réalité mais c’est le début de nou-
veaux horizons qui offrent un havre, un refuge, de
la sérénité et de la tranquillité, à un grand nombre
de jeunes. Aujourd’hui – comme hier pour Don
Bosco – il suffit que ces personnes handicapées
soient des jeunes pour les aimer en Dieu, les voir
heureux maintenant et dans l’éternité, puisque
nous sommes les yeux du Bon Pasteur qui cherche
21
toujours ce que l’on n’est pas en mesure de voir.
Que le Bicentenaire de la naissance de Don Bosco
nous remplisse de sa passion apostolique pour tous
les jeunes de nos villes que nous ne voyons pas mais
qui existent et... nous attendent.

3.3 Page 23

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22

3.4 Page 24

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Spiritualité
23
joyeuse

3.5 Page 25

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USA
Par Osvaldo Gorzegno Davico/Juan Carlos Quirarte
24 La chaude
frontière
MEXIQUE-USA
La proposition pastorale et éducative des Provinces
Salésiennes MEG et SUO [respectivement Mexique
Nord et USA Ouest] pratiquée sur la frontière
Mexique-USA, se concentre particulièrement dans les
régions les plus peuplées, aux périphéries des villes
et dans d’autres zones stratégiques de concentration
humaine. Nous proposons des programmes scolaires,
de santé et d’évangélisation. Nous comptons 13
centres de jeunes, 6 paroisses (une en territoire améri-
cain), 1 école et 1 Centre d’intégration sociale avec des
programmes scolaires et sanitaires pour migrants,
personnes déplacées et habitants du lieu.

3.6 Page 26

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messico
La frontière est vue comme signe
d'espérance par les mexicains mais comme
un danger par les américains.
Un des lieux de grande concentration et de migrations
humaines est la frontière entre le Mexique et les États-
Unis, une région longue d’environ 3200 km. De nom-
breux barrages filtrent ou bloquent l’entrée d’un très
grand nombre de personnes qui veulent passer la fron-
tière, légalement ou illégalement, avec un système de
contrôle américain très aléatoire.
On peut franchir la frontière en 23 endroits différents,
dont 8 postes voient passer 94 % du flux migratoire dans
les deux sens. Ces barrages peuvent être classés en trois
25
catégories:
◦ Villes frontalières de type traditionnel, situées en des
points stratégiques: Tijuana-San Diego (ouest), Ciudad
Juárez- El Paso (centre) et Matamoros-Brownsville
(est).
◦ Villes frontalières moins réputées: Mexicali-Calexico,
Piedras Negras-Paso de Aguila, Nuevo Laredo-Laredo
(Texas) et Nogales Sonora-Nogales (Arizona).
◦ Nouveaux postes de passage: Reynosa-Mc Allen, Ciu-
dad Acuña-Del Río et Sásabe, dans le désert de l’Altar
(État de Sonora).
Les Salésiens de la Province MEG (Mexique-Guadalaja-
ra) comptent sept communautés le long de la frontière:
(Nuevo Laredo, Piedras Negras, Ciudad Juárez, Nogales,
Mexicali et Tijuana); les Salésiens de la Province SUO
(États-Unis Ouest) ont une communauté à Laredo (Texas)
et de nombreuses autres au sud de la Californie.
Dans les trente dernières années, sur la frontière des
deux pays, de profondes transformations sociales ont vu
le jour, avec des conséquences sur les processus migra-
toires. Des changements considérables sont survenus
quant au volume, aux lieux de migration et, au fil du
temps, l’on a vu de nouveaux types d’immigration. On
peut donc distinguer quatre types de flux migratoires,
selon la provenance:
1. Des immigrants qui arrivent dans les villes fronta-
lières, avec le projet de retourner chez eux, après une
période de travail aux États-Unis.
2. Des Mexicains «sans-papiers» bloqués aux barrages
aux États-Unis, et donc rapatriés.

3.7 Page 27

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USA
beaucoup de jeunes rencontrés par les salésiens
ont été victimes de violences et d'abus.
26
3. Des citoyens d’autres pays qui se trouvent temporai-
rement dans les villes frontalières pour leur travail ou
en recherche de travail et qui retourneront dans leurs
lieux d’origine (situation typique de la frontière sep-
tentrionale).
4. Des habitants d’autres régions du pays qui arrivent
dans les villes frontalières du Nord avec le désir d’y
travailler ou de se rendre aux États-Unis pour y cher-
cher du travail (situation typique de la frontière méri-
dionale).
En effet, pour les jeunes générations déjà nées dans
un contexte frontalier, c’est la seule réalité qu’elles
connaissent, qu’elles peuvent voir et toucher du doigt.
Pour les jeunes, passer la frontière n’est rien d’autre
qu’une image sociale résultant de situations plus ré-
centes:
◦ Des politiques migratoires créées par le gouverne-
ment des États-Unis et ses parlementaires, dans le but
de renforcer la sécurité, surtout après le 11 septembre
(2001).
◦ Le «cliché» désormais lié à l’expression «frontière
Mexique-USA», vu comme une espérance pour les
Mexicains mais comme un danger pour les Américains.
◦ Un lieu comme tant d’autres pour trafic de drogues,
d’armes, de personnes et d’argent.
Pour ceux qui s’occupent de la jeunesse d’aujourd’hui,
en d’autres mots ceux qui sont nés depuis la seconde
moitié des années 80 et au-delà, les régions frontalières
entre Mexique et États-Unis sont considérées comme des
zones de tension internationale, envenimées en grande
partie par différentes tendances sociales et politiques
dans les deux pays : des zones d’incertitude, de conflits,
d’affluence et parfois de blocage. Le fait que les relations
frontalières n’ont pas toujours été calmes ne signifie
pas que les choses resteront toujours en l’état ; mais
les jeunes voient encore aujourd’hui cette démarcation
comme un argument très difficile à affronter.
Selon la tradition salésienne, notre proposition comporte
des programmes éducatifs, des programmes d’évangé-
lisation, de développement humain. Nous sommes un
point de référence pour les enfants et les jeunes à qui
nous proposons des activités de loisirs, culturelles, des
occasions de rattrapage scolaire et de reprise d’un cur-
sus scolaire normal; et tout cela, toujours dans le total
respect des origines pluriculturelles des communautés
des zones frontalières.
Face à un climat de violence et d’insécurité sociale qui
s’est instauré ces dernières années, nous nous efforçons,
en tant que Salésiens, d’éduquer à la paix, au travail
comme moyen d’intégration sociale, à la prévention de
la toxicomanie ou de l’entrée dans la criminalité orga-
nisée. Nous essayons d’avoir une présence pleine de

3.8 Page 28

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27
charité chrétienne pour ceux qui ont été victimes de
la violence.
Le témoignage de notre vie religieuse est également
une partie importante de notre présence dans les zones
frontalières où nous voyons l’urgence d’encourager la
rencontre avec Jésus, de retrouver et approfondir la foi
en ses différentes expressions...
Dès le début des premières présences salésiennes sur
la frontière septentrionale du Mexique, vous avons
bénéficié de l’aide et de la présence de volontaires pro-
venant de différents pays (Autriche, Espagne, Italie,
Argentine, etc.) avec de courtes périodes (camps d’été,
vacances de Noël et de Pâques), ou même de l’aide de
personnes qui ont séjourné plus longtemps. Les deux
Provinces ont eu plusieurs fois l’occasion de se rencon-
trer pour échanger des idées aux fins de recevoir non
seulement l’aide humaine de volontaires mais aussi des
personnels salésiens en formation.
Après notre rencontre d’ensemble au Salvador, en
2011, le thème central de notre proposition pastorale
dans les zones frontalières est devenu objet de réflexion,
d’étude, de programmation pour les deux Provinces,
avec la possibilité même de créer une communauté
salésienne internationale. Et cela peut concerner non
seulement la Congrégation Salésienne mais l’ensemble
de la Famille Salésienne et les laïcs.

3.9 Page 29

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ESpagnE
L'évangile de la joie
28
Un couloir et 12 portes
Être éducateur à la «Maison Don Bosco » m’a permis de progresser non seulement au niveau profes-
sionnel mais aussi en tant que personne. Chaque jour, l’on vit des moments de joie et des moments
plus intenses, mais ce sont toujours des expériences inoubliables car ce sont des expériences de vie
que l’on ne peut oublier.
Par Luis Miguel Avilés
Mes yeux ne voyaient qu’un long couloir avec ses douze
chambres; mes oreilles n’entendaient que le silence d’un
chaud matin du mois d’août. Ma langue et ma bouche
n’arrêtaient pas de se crisper nerveusement, et la chair
de poule me prenait à mesure que les minutes passaient.
Mon nez commençait à humer des odeurs variées prove-
nant de ces cloisons et mon cœur pressentait que ce lieu
était très spécial, ainsi que j’allais le vérifier avec le temps.
Je suis éducateur à la «Casa Don Bosco» [Maison Don
Bosco] de Valence (Espagne)... J’avais 21 ans à mes dé-
buts : certains pourraient penser que j’étais trop jeune
pour travailler dans un Centre de Protection pour Mi-
neurs; je l’étais vraiment mais l’envie de me dévouer à
l’éducation sociale dépassait l’inconvénient de l’âge.
Je me souviens cependant de ce premier jour comme
si c’était hier, après 2 ans et 7 mois durant lesquels
j’ai été transformé: j’observais sans cesse et je sui-
vais, en les observant, chacun de mes camarades; et
cela m’aidait à progresser énormément comme édu-

3.10 Page 30

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EspagnE
pendant cette période, j'ai appris À Être reconnaissant,
À Être constructif et À avoir le sens de la famille.
cateur car, pour moi, ce sont des professionnels très jamais personne ne pourra vous enlever de la mémoire et
compétents, très qualifiés, mais surtout très humains. dont vous vous souviendrez toute votre vie.
29
Mon séjour à la «Casa Don Bosco» pourrait certes se
résumer d’un mot: «étonnement»; beaucoup de choses
m’ont étonné... Depuis le comportement familier, affable,
détendu des éducateurs avec leurs jeunes, en passant
par la bonne ambiance entre les collègues et la direction,
le vécu des expériences des jeunes, sans oublier l’impli-
cation de tout le personnel jusqu’aux Salésiens qui ne
cessent de nous surprendre par ce style si particulier
qu’ils ont de regarder la vie du bon côté...
Mais, en fait, je ne pourrais pas résumer mon expérience
d’éducateur à la «Casa Don Bosco» avec ce seul mot; il fau-
drait en ajouter beaucoup plus: gratifiante, constructive,
formatrice, familiale... Et davantage encore, mais je pré-
fère m’arrêter à ce qui est pour moi le plus important.
Quel bonheur de pouvoir aller chaque jour au travail et
de pouvoir partager son temps avec les gamins, en rêvant
et en espérant que ces moments leur reviendront à la
mémoire lorsqu’ils affronteront les difficultés de la vie !
Et penser également que ce que vous leur avez dit ou fait
un jour, ce que vous leur avez enseigné, pourra les aider,
je crois que c’est la plus grande récompense qui puisse
combler une personne.
Être éducateur à la «Casa Don Bosco» m’a permis de deve-
nir plus professionnel; mais cela m’a surtout permis de
mûrir comme personne puisque chaque jour vous fait
vivre des moments agréables, d’autres qui le sont moins,
des expériences incroyables, des anecdotes de toutes les
couleurs et, en définitive, des expériences de la vie que
Il est cependant certain que tout n’a pas toujours été tout
rose durant mon séjour à la «Casa Don Bosco». Il y a eu
des moments où je me suis senti bien, satisfait dans mon
travail, sûr de moi-même... Mais il y a également eu des
moments difficiles au point de vous faire vous deman-
der si vous avez vraiment choisi la profession qui vous
convient le mieux, des moments de doute, des moments
– pourquoi ne pas le dire ? – où vous vous trouvez face à
un dilemme professionnel et personnel complexe. Et c’est
dans ces moments-là, quand surviennent des personnes
qui comptent dans votre vie, que vous vous appuyez sur
elles pour prendre la bonne décision. Dans mon cas, ces
personnes ont été certains membres de ma famille et
certains collègues... Et cette situation m’a fait prendre
conscience que nous devons être là au cas où les jeunes
se trouveraient face à un dilemme comme le mien et que
nous pourrions être les personnes sur qui ils puissent
compter pour les soutenir, car nous sommes une partie
importante de leur vie comme l’ont été pour moi ma fa-
mille et mes collègues.
2 ans et 7 mois ! Et cependant je regarde ce couloir avec
les mêmes yeux, j’écoute le silence de la même manière,
je me souviens de l’odeur en inspirant des bouffées d’air
en pensant à ce que va me réserver cette journée. Je me
souviens de ce premier jour et rien n’a changé... Le seul
qui ait changé, c’est moi: je me souviens de la personne
qui est entrée ici et je vois la personne que je suis devenue
maintenant. Je me rends compte de tout ce que j’ai appris
et de tout ce qui me reste encore à apprendre....

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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argentinE
Dieu
30 est mon refuge
Par Manolo Cayo
Dieu invite tout le monde À la sainteté.

4.2 Page 32

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argentinE
J'écris de Córdoba (Argentine) n'est pas bien facile de trouver aujourd'hui parmi nous,
où je suis Provincial et où, en les jeunes. C’est quelque chose d'unique... qui n'a pas de
ce moment, je visite la maison rivaux, qui est offert pour donner un avenir à une vie. Nous
du postnoviciat. En discutant pouvons tous accomplir ce service et redonner un futur.
avec de nombreux confrères, je « Marie Auxiliatrice est ma maman. Elle a fait en sorte
peux affirmer que le souvenir que Don Bosco vive son rêve et a allumé en lui l'appel
de Gonzalo Acosta est encore très vivant. C'était un jeune à la sainteté, le désir d'avoir un cœur saint. Si un garçon
homme originaire de Salta, petite ville du nord-est de l'Ar- de 14 ans prend les moyens de devenir saint, qu’y a-t-il
gentine, qui a été durant plusieurs années leur camarade donc d'impossible?»
de noviciat et de postnoviciat. Gonzalo nous a quittés en
septembre dernier, après une intense période de discer- Prononcées il y a neuf ans, ces paroles ont été vécues
nement, mais il a gardé avec ses anciens confrères des intensément dans toutes les décisions que Gonzalo a
liens très étroits et durables.
prises dans sa vie. Nous en sommes certains grâce aux
Gonzalo est mort dans un accident de la route, le matin de témoignages de personnes qui l'ont accompagné tout au
Pâques 2014. Il n'avait que 22 ans. Beaucoup ont fait le long du chemin qu'il a parcouru. C'est justement pour
voyage de Córdoba à Salta, plus de 800 km, pour lui dire cela que sa vie a été si riche de fruits, malgré sa brièveté...
un dernier adieu. Chacun s'attendait à vivre un moment Sa disparition a été pour tous quelque chose d'inattendu, 31
difficile... Mais au cœur d'une si grande souffrance, ils ont mais son cœur, lui, était sûrement prêt.
été frappés par le climat de joie sereine qui régnait, par Je pense à Gonzalo précisément le jour où l'on fête Domi-
l'espérance qui existe lorsqu’on se repose entièrement nique Savio: un saint jeune, qui a compris qu'il pouvait
sur le Seigneur Ressuscité.
vivre en profondeur son existence terrestre. Il n’avait
Beaucoup de guitares jouaient à la célébration des fu- pas besoin d’attendre «d'être mûr» pour porter des fruits
nérailles, beaucoup d'amis ont parlé de la vie du jeune abondants, car chaque pas qu'il faisait dans la vie portait
homme, nombreux ont été les anecdotes et les témoi- déjà en lui la plénitude. C'était un saint qui avait rencon-
gnages riches d'enthousiasme à son propos. Les ob- tré un autre saint – pasteur et éducateur – qui lui avait
sèques ont été une véritable célébration d’action de grâce fait confiance, qui avait compris sa soif de Dieu et l'avait
envers Dieu pour le don de la vie de Gonzalo. Une fois encouragé à s'engager dans cette aventure.
encore, celui-ci nous donnait une grande leçon de vie. Faire mémoire de saint Dominique Savio nous invite
Parmi les nombreux souvenirs que je peux partager, il à deux choses: avant tout, à penser qu'il y a des gens
y a un petit texte qu'il a écrit à l'âge de 14 ans. J’en cite comme lui, non seulement Gonzalo, mais de nombreux
quelques pensées:
autres encore... qui veulent vivre leur vie en profondeur
et porter du fruit, donner un sens à leur existence... En
«Nous avons tous reçu une invitation et Dieu nous a
second lieu, il s'agit d'écouter et de considérer sérieuse-
donné une infinité de cadeaux: c'est l'appel à la sainteté, ment le désir qui jaillit du cœur de nombreux adolescents
quelque chose de possible, oui, quelque chose qui doit et jeunes, de manière à pouvoir leur servir de guides! Il
être pour nous une priorité... Mettons à profit chaque
est vraiment triste, en effet, de voir un éducateur et un
petite chose et nous atteindrons ainsi la sainteté.
pasteur minimiser, relativiser et négliger ce qui est dans
«Tous les souvenirs que j'ai de l'Oratoire sont de beaux
le cœur d'un jeune, en évaluant celui-ci comme un être
souvenirs: les moments passés ensemble, les escalades «incomplet» et le regardant seulement et exclusivement
des collines alentour, les promenades le long du fleuve, d’après les critères d'une personne adulte.
les tournois de foot, les structures d’Oratoire que nous
Durant la dernière récollection spirituelle que Gonzalo
installions aux postes de mission... Mais aucun de ses sou- a vécue, il y a deux mois, il avait écrit quelque chose qui
venirs ne peut surpasser le fait d’avoir été ensemble, entre synthétise bien son désir de vivre et ses projets pour
amis; et il n'y a aucune autre expérience qui vaille la peine l'avenir: «Dieu est mon refuge...»
d'être vécue que celle que j'ai partagée avec eux tous.
C'est à partir de là que sa vie continue à nous parler... Pré-
Une des caractéristiques clés d'un Salésien est le service, cisément comme le fait la vie de Dominique Savio, à plus
le service infatigable exercé par amour. Un service qu'il de 157 années de distance.

4.3 Page 33

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LIBERIA
Par Sony Pottenplackal
32 La mission
du groupe
“Don Bosco et Dominique Savio”
Des jeunes qui fréquentent les
deux présences salésiennes de
Monrovia, réunis dans le Groupe
«Don Bosco & Dominique Savio»,
animent une activité communautaire
de sensibilisation et d’éducation
préventive contre l’épidémie d’Ebola.

4.4 Page 34

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33
Au Libéria, qui est le pays le plus frappé par l’épidémie,
les jeunes ont entrepris la lutte contre l’Ebola à travers
les rues de Monrovia avec la devise «Each One Reach
One» [que chacun contacte une personne]. Dans un
premier temps, ils ont été formés par des agents sani-
taires et des médecins du Ministère de la Santé et de
la Prévoyance Sociale, ainsi que par l’équipe de forma-
tion du projet «Réponse à l’Ebola» promu par l’Église
Catholique, sous la conduite du Dr Timothy Flanigan,
spécialiste des maladies infectieuses à la Brown Uni-
versity, à Rhode Island (USA), qui est en même temps
diacre permanent.
Ce sont 105 jeunes gens et jeunes filles, répartis en
deux équipes, qui vont de communauté en communau-
té, à travers les rues de la ville et dans les bidonvilles
pour instruire les personnes sur la manière d’éviter
l’infection et de se protéger, avec leurs familles. Les
jeunes ont ainsi assumé un rôle de guides et d’ouvre-
piste dans la lutte contre la peur et l’ignorance, pour
donner de l’espoir. Ils expriment ainsi leur sens de la
solidarité et du patriotisme, en un moment de crise et
de souffrance pour tout le pays. Jusqu’à présent, cinq
mille personnes environ ont bénéficié de ce travail
d’éducation sanitaire, au cours des quatre dernières
semaines. Les deux équipes de jeunes sont animées et
accompagnées par les Pères Daniel Libby et Raphael
Airoboam, Coordinateurs et Responsables des jeunes
des deux œuvres salésiennes de Monrovia.
Leurs activités ont le soutien des Salésiens, de nom-
breuses personnes généreuses et des fidèles de la
paroisse Saint-Joseph de Capitol Hill.
«Ma famille et mes amis ont été très inquiets pour
moi et m’ont fortement conseillé de revenir au Nigé-
ria. Mais je me suis dit en moi-même: nous vivons une
situation qui nécessite la participation de tous, si mi-
nime soit-elle; et puisque Dieu m’a donné vie et bonne
santé, je dois les mettre au service des des autres»,
répète tout de go Josephat, l’initiateur et guide du
premier groupe qui s’est engagé à combattre le virus.
Le contexte social où les jeunes agissent est toujours
très difficile, puisque malgré les nouvelles qui par-
viennent et les mesures prises, il y en a encore beau-
coup qui ne croient pas que l’épidémie d’Ebola existe.
Ils critiquent et accusent le Gouvernement et le Minis-
tère de la Santé de vouloir empocher l’argent et se
soucier seulement de sauver les animaux sauvages,
les singes et les chauves-souris, principaux porteurs
du virus.
D’autre part, le Gouvernement n’a commencé à
prendre des mesures que lorsqu’un fonctionnaire du

4.5 Page 35

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LIBERIA
les volontaires sont formés par des agents sanitaires
du ministère de la santé pour répondre correctement
34
aux besoins provoqués par le virus de l'ebola.
Gouvernement est mort à cause de
l’Ebola au Nigéria (en juillet, alors que
les premiers cas avaient déjà été enre-
gistrés en mars au Libéria).
Environ 34 personnes ont été guéries.
D’après le témoignage de plusieurs
d’entre elles, le facteur le plus impor-
tant qui a beaucoup facilité la guéri-
son a été une alimentation correcte
associée aux soins appropriés prodi-
gués par les agents sanitaires. «C’est
ce qui a motivé notre groupe à étendre
notre mission directement aux malades
d’Ebola, raconte Josephat. Du moment
que nous ne pouvons pas les rejoindre
personnellement, nous faisons parvenir
au fonds de la "Charité de l’Archevêque"
de la nourriture, des désinfectants, des
eaux minérales, de l’argent, du chlore et
du savon... Nous achetons tout le néces-
saire et l’envoyons à notre Curé qui le
transmet à l’Archevêque afin de le faire
parvenir aux différents Centres d’isole-

4.6 Page 36

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35
ment de Monrovia. Il s’agit d’une initiative de l’Arche-
vêque qui veut que l’Archidiocèse participe à la lutte
contre l’Ebola».
Selon les statistiques du Ministère de l’Information
(3 septembre 2014), on a enregistré au Libéria 1015
morts attribués à l’Ebola (mais il semble bien qu’il
faille en compter plus de 1800). «La bonne nouvelle
est que deux comtés de ce pays sont actuellement
libérés du virus. Et le comté où se trouve le village où
nous sommes intervenus a vu le nombre de cas d’Ebo-
la diminuer; beaucoup de personnes ont quitté l’hôpi-
tal après les soins que nous avons conseillé de prodi-
guer, conclut Josephat... Le pays est actuellement en
piteux état, pour ne pas dire plus. Il faut intensifier la
prière et le travail. La prière sans un travail sérieux
reste lettre morte».
Le dernier voyage des jeunes du Groupe «Don Bosco
& Dominique Savio» n’a pas été facile parce que l’on
racontait que des gens mal intentionnés empoison-
naient les puits. Aussi, ces jeunes ont-ils été arrêtés
par la police locale à leur arrivée à Gwa, gardés à
vue et interrogés, ainsi que les familles qu’ils avaient
précédemment visitées. Même les photos de leurs
Le contexte où les jeunes volontaires ont agi a toujours été très difficile.
précédentes expéditions, qu’ils montraient sur leurs
téléphones portables, ne suffisaient pas à démontrer
leur bonne foi. Leurs bonnes intentions n’ont été re-
connues qu’après avoir été obligés d’utiliser sur eux-
mêmes d’abord les produits qu’ils avaient apportés.
«Nous l’avons fait en nous lavant les mains et la figure
avec le matériel sanitaire: s’en est suivie, en notre fa-
veur, une sincère présentation d’excuses publiques à
n’en plus finir.
La nouvelle qui était parvenue de Guinée quelque
temps auparavant – selon laquelle certains agents sa-
nitaires auraient été tués durant une de leur visite de
maison en maison pour la prévention contre l’Ebola –
nous avait fait craindre le pire. Mais le Seigneur nous
a vraiment protégés et sauvés.
Il n’a pas été facile pour mon groupe de surmonter
ce traumatisme mais, petit à petit, j’ai essayé de leur
faire comprendre que notre but est de faire ce que
nous faisons pour le Seigneur et pour sauver le plus
de vies possibles».

4.7 Page 37

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Turquie
36 «Ces salésiens sont
formidables!»
Par Joseph Nguyen

4.8 Page 38

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Turquie
37
Œcuménisme, liberté religieuse, protection des chré-
tiens et des minorités au Moyen-Orient… Nombreux
étaient les thèmes centraux du voyage apostolique du
Pape François en Turquie. Mais, comme d’habitude, le
Pape a voulu aussi se ménager un temps pour les der-
niers, pour les moins considérés de la Société, avec les
réfugiés mineurs qui sont accueillis au Centre de Réfu-
giés des Salésiens à Istanbul.
La visite du Pape à l’œuvre salésienne d’Istanbul a ainsi
braqué les projecteurs sur une réalité peu connue que
le Pape lui-même définit comme «un travail caché» mais
très précieux et exprimant d’une manière évidente la
maternité universelle de l’Église...
La rencontre entre le Pape et une centaine d’enfants
et de jeunes – chrétiens et musulmans, réfugiés de la
Syrie, de l’Irak et de la Corne de l’Afrique – a eu lieu
l’après-midi du 30 novembre, dans la Cathédrale du
Saint-Esprit à Istanbul, rencontre marquant la dernière
étape de son voyage apostolique.
Entre le Pape François et les jeunes réfugiés s’est immé-
diatement établi une cordialité affectueuse. Le Saint-
Père a avoué aux jeunes qu’il aurait voulu rencontrer
davantage de réfugiés pendant son voyage mais qu’il
n’a pas pu le faire à cause d’un programme déjà très
chargé. La majeure partie des réfugiés – âgés d’environ
10-11 ans – fréquentent l’école gérée pour eux par les
Salésiens. Grâce à des cours d’anglais, l’école les pré-
pare à émigrer surtout vers les États-Unis, le Canada
et l’Australie. Le Pape s’est entretenu avec eux pendant
près d’une demi-heure, assis au pied de l’autel tandis
que les enfants avaient pris place dans les premiers
bancs de l’église.
«Continuez à espérer!»
Le P. Andrés Calleja, Directeur de l’école, a salué le Pape
en espagnol. Une jeune irakienne chrétienne a ensuite
pris la parole pour raconter les circonstances drama-
tiques dans lesquelles elle a dû fuir, et la précarité dans
laquelle elle vivait, ne pouvant aller à l’école et vivant
dans des conditions dangereuses. Moment émouvant
que celui où les jeunes ont chanté au Pape une chanson
en espagnol, en anglais et en arabe, accompagnés à la
guitare par le P. Calleja.
«Chers jeunes, leur a dit le Pape, ne vous découragez

4.9 Page 39

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38
pas. Avec l’aide de Dieu continuez à espérer en un ave-
nir meilleur, malgré les difficultés et les obstacles que
vous affrontez en ce moment. L’Église catholique, à tra-
vers le précieux travail des Salésiens, est aussi proche
de vous et, en plus d’autres secours, elle vous offre la
possibilité de vous instruire et de vous former. Rappe-
lez-vous toujours que Dieu n’oublie jamais aucun de ses
enfants et que les plus petits et les plus souffrants sont
les plus proches de son cœur de Père».
En parlant aux jeunes, le Saint-Père a adressé un appel
à la communauté internationale: «Les conditions dégra-
dantes dans lesquelles doivent vivre tant de réfugiés
sont intolérables ! Il faut donc mettre tout en œuvre
pour s’attaquer aux causes de cette réalité. Je lance un
appel pour une plus grande coopération internationale
à résoudre les conflits qui ensanglantent vos terres
d’origine, à combattre les autres causes qui obligent les
personnes à quitter leur pays et à créer les conditions
qui leur permettent de rester ou de retourner».
Le Pape a ensuite poursuivi: «De mon côté, avec toute
l’Église, je continuerai à m’adresser avec confiance au
Seigneur, lui demandant d’inspirer les responsables afin
qu’ils promeuvent la justice, la sécurité et la paix sans
tergiversations et concrètement. À travers ses orga-
nismes sociaux et caritatifs, l’Église restera à vos côtés et
continuera à soutenir votre cause aux yeux du monde».

4.10 Page 40

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Turquie
«dieu n'oublie aucun de ses enfants. les plus petits et les plus souffrants
sont les plus proches de son cœur de père».
Pape franÇois
39
De retour au Vatican, dès la première audience générale,
le 3 décembre 2014, le Pape François, selon son habi-
tude, a partagé avec les fidèles les impressions de son
voyage en Turquie. Et en en parcourant les étapes sail-
lantes, il a rappelé avec émotion les petits réfugiés ren-
contrés à Istanbul et les Salésiens qui prennent soin d’eux.
Voici ce qu’il a dit: «La dernière rencontre – un très
beau mais douloureux moment – a été celle avec
un groupe d’enfants réfugiés, hébergé par les Salé-
siens. Il était très important pour moi de rencontrer
quelques réfugiés des régions en guerre du Moyen-
Orient, soit pour leur exprimer ma proximité et celle
de l’Église, soit pour souligner la valeur de l’accueil
pour lequel la Turquie également s’est beaucoup en-
gagée. Je remercie encore une fois la Turquie pour
cet accueil réservé à de nombreux réfugiés et je
remercie de tout cœur les Salésiens d’Istanbul. Les
Salésiens travaillent avec les réfugiés, ils sont for-
midables ! J’ai également rencontré d’autres Pères
et un Jésuite allemands, et d’autres encore qui tra-
vaillent avec les réfugiés. Mais cet oratoire-centre de
jeunes salésien pour les réfugiés est une très belle
chose, c’est un travail caché. Je remercie énormément
toutes les personnes qui travaillent avec les réfu-
giés. Et prions pour tous les réfugiés afin que soient
combattues les causes de cette plaie douloureuse».

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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Israël
La spiritualité
des émigrés en
quête de travail
40
Par Star Tuazon

5.2 Page 42

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Israël
Il y a huit ans, je me trouvais dans l’avion qui m’emme-
nait vers Israël où je ne connaissais qu’une personne:
ma tante. C’était mon premier voyage à l’étranger et
j’étais très ému, saisi par la peur de l’inconnu, angois-
sé par les reportages vus à la TV sur les conditions de
vie en Israël.
Ce n’est qu’à ce moment-là que je m’aperçus de la pré-
sence dans l’avion de quatre Philippins: toutes mes
craintes s’évanouirent alors en un clin d’œil et nous
entrâmes immédiatement dans une amitié qui dure
encore après de nombreuses années...
Les gens rencontrés sur ce vol partageaient ma condi-
tion, éprouvaient les mêmes inquiétudes. Ils sont
bien vite devenus des amis, toujours présents dans
les moments difficiles, offrant une épaule sur laquelle
s’appuyer dans les moments de découragement. D’où
qu’elles viennent, ces personnes font maintenant par-
tie de ma famille.
41
Mais je dois surtout remercier pour le don d’avoir une
église où aller. C’est la première chose à laquelle on
pense quand arrive le jour libre de la semaine: un sanc-
tuaire, un refuge sûr, un endroit où se retrouver, épan-
cher son cœur, murmurer à Dieu ce que l’on éprouve,
des choses que l’on ne peut dire même pas à ses amis
les plus intimes. Je remercie le Seigneur aussi pour les
communautés philippines de Tel-Aviv, Jaffa, Rehovot,
Netanya, Haïfa, Nazareth, Jérusalem, Kiriath Shemona
et d’autres encore, notamment la communauté «Saint-
Laurent» des Salésiens de Jérusalem-Ratisbonne. J’ai
toujours participé aux messes des Salésiens, le mer-
credi et le samedi soir, seul moment où l’on peut aban-
donner ses employeurs pour une petite heure.
Être Philippin signifie exprimer sa foi chrétienne et
avoir le sens du sacrifice, particulièrement pour le
bien de sa famille. C’est un sacrifice que de quitter ses
enfants, sa maison, sa patrie pour accomplir un travail
qu’on n’aurait jamais pensé faire au pays: auxiliaire
de vie, domestique, marin, travailleur-foreur au mar-
teau-piqueur. Continuellement mal à l’aise, solitude,
nostalgie de la maison, discrimination pendant des
La communauté philippine est toujours plus nombreuse.
les fils de don bosco procurent À beaucoup d'immigrés
les besoins spirituels et sociaux nécessaires.

5.3 Page 43

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Israël
Être et vivre dans le pays de jésus est, pour un philippin,
quelque chose de spécial.
années et des années: tout cela nécessite de la sou-
plesse, la capacité à voir le côté positif des choses, la
capacité d’adaptation. Mais cela signifie surtout avoir
un grand sens de la générosité: aller vers les plus mal-
42
heureux, vers les victimes des nombreuses calamités
qui frappent notre terre bien-aimée, les églises, les
enfants.
Être Philippin en Terre Sainte est autre chose, quelque
chose de plus, quelque chose de spécial. Et cette chose
spéciale, c’est justement la Terre Sainte. Qui aurait
jamais dit qu’un jour il y aurait 40 000 Philippins en
Israël? Nous sommes ici, nous vivons, nous travaillons
sur cette terre où coulent le lait et le miel, une terre que
nous aimons; la terre que Dieu avait promise à Abra-
ham, la terre où Jésus a marché, travaillé, souffert, est
mort mais aussi ressuscité; une terre dont auparavant
nous entendions seulement parler au catéchisme ou
à la messe. Nous n’avons pas seulement de la chance,
nous sommes bénis parce que nous vivons ici, nous
travaillons ici avec et pour ce peuple choisi.
Jérusalem, Bethléem, la Galilée et Jéricho: Jésus s’est
rendu présent ici, il a foulé ce sol, il a vu ces arbres, il a
bu à ces cours d’eau. En visitant ces lieux, je me sentais
à l’aise surtout quand j’organisais des excursions pour
mes amis, excursions qui servent aussi pour recueillir
des fonds pour des projets que nous portons dans nos
cœurs.
Ensuite, il y a mes refuges préférés, des lieux où je
vais pour me retrouver un peu seul avec moi-même:
le Saint-Sépulcre, l’église de la Dormition, Saint-Pierre
en Gallicante. Et puis, en plus des fêtes proprement
philippines, la fête de Noël, avec cette particularité

5.4 Page 44

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Israël
43
par leur présence, les philippins arrÊtent la diminution des chrétiens en palestine.
que, comme ceux qui vivent ici, on a le bonheur de
passer toute la journée à Bethléem!
Mais, honnêtement, tout n’est pas tout rose car il y a
aussi des immigrés qui ne sont pas si libres que cela:
dans certaines familles juives où ils travaillent, leur
sont interdits chapelets, Bibles, images pieuses, sca-
pulaires; ils n’ont pas de temps libre ni la possibilité de
participer à la messe du dimanche ou d’aller visiter les
Lieux Saints. Ou alors ils sont saisis d’angoisse pour
envoyer de l’argent à leurs familles, trouver un autre
travail en ces temps difficiles.
Dans nos rencontres, il y a beaucoup de foi et d’ami-
tié. Mais aussi beaucoup de nourriture! Il n’y a pas de
rencontres sans agapes; une nourriture qu’il n’est sou-
vent pas possible de cuisiner dans les maisons juives
où nous travaillons... Dans la semaine, il nous est bon
de penser au moment où nous pourrons manger nos
mets traditionnels et savoir que nous pouvons les par-
tager avec nos amis Salésiens.
Nous savons tous qu’en ce moment, les communautés
chrétiennes en Israël et en Palestine sont de moins en
moins grandes. Ce que l’on ne sait pas, en revanche,
c’est que le nombre de nouvelles communautés chré-
tiennes augmente. Qui aurait jamais pu imaginer
que la présence des catholiques se renforcerait avec
l’arrivée de beaucoup de communautés d’immigrés
comme celle des Philippins? Ce sont «les petites as-
tuces de Dieu», comme aime le dire le P. David Neu-
haus [Jésuite, Vicaire du Patriarcat Latin de Jérusalem
pour les chrétiens d’expression hébraïque]: «Sur une
terre où les habitants de foi chrétienne ont été persé-
cutés pendant plusieurs siècles, la présence de tant de
Philippins est une merveille évangélique, une façon
d’échanger les vieux souvenirs contre de nouvelles
expériences d’un service aimable, humble et patient».
Au cœur de la souffrance et du sacrifice, mais non
sans joie ni moments de détente, on peut être récon-
forté d’être le visage du Christ, révélation du Père,
visage de l’Amour!
Hamdullilah! Barukh Ha Shem! Béni soit son Nom
dans tous les siècles!

5.5 Page 45

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PHILIPPINES
Par Sylvester Casaclang
Spiritualité salésienne
44
dans les centres de formation professionnelle
Jeune prêtre plein d’énergie, Saint Jean Bosco s’est
retrouvé dans une société avec de nombreux jeunes
pauvres et abandonnés qui travaillaient dans les fa-
briques et sur les chantiers, quand ils ne commet-
taient pas de délits pour survivre à leur extrême
misère, et qui ne fréquentaient donc pas l’école.
Beaucoup de jeunes tombaient entre les griffes de
patrons véreux, tandis que d’autres finissaient en pri-
son. Saint Jean Bosco a senti que Dieu l’appelait à être
pasteur au milieu de cette jeunesse. En peu de temps, il
a réussi à mettre sur pied des Œuvres et des Centres de
Formation Professionnelle, offrant à ces jeunes l’occa-
sion d’étudier, d’apprendre un métier, de se préparer à
un avenir meilleur.
Aux Philippines, ainsi que dans les autres pays où sont
présents les Salésiens, saint Jean Bosco continue à être
vivant à travers les programmes que les Centres de For-
mation Professionnelle gérés par les Salésiens offrent à
la jeunesse pauvre et abandonnée.
Puisque le Gouvernement des Philippines est haute-
ment intéressé par la diminution du taux de chômage,
les Directeurs de tous les «Don Bosco Technical Voca-
tional Education & Training» (TVET) [Centres Tech-
niques de Formation Professionnelle et d’Apprentissage
Don Bosco], avec le consentement du Bureau pour
le Développement Scolaire (ODEA), se sont réunis
pour programmer au mieux les différents cours, de
sorte que chacun d’eux réponde aux exigences des
secteurs industriels et des services. Même si ces
Centres arrivent à former des milliers de diplômés,
il ne s’agit pas pour eux uniquement de procurer du
travail.
Différentes recherches ont démontré que les sujets qui
risquent le plus de déraper sont ceux qui n’ont pas le
sens d’appartenance à la société, à la communauté, à
l’Église, et ceux qui n’ont pas de lien affectif concret avec
leur famille. Ceux qui ne sont pas en mesure d’être des
membres actifs dans la société se trouvent marginalisés.
Tout à fait comme Don Bosco avec les pauvres de Turin,
les «Don Bosco Centres TVET» déploient leur activité ici
aujourd’hui, en rendant ces jeunes acteurs de dévelop-
pement et de changement social positif...
Au gré des changements, l’air du temps a conduit à dif-
férentes réformes dans le domaine scolaire, de la classe
enfantine au lycée. À cet effet, les Centres TVET, particu-
lièrement dans les deux Provinces Salésiennes des Phi-
lippines (Nord et Sud), s’y engagent activement. Chaque
Centre veut, en effet, collaborer toujours plus avec le

5.6 Page 46

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PHILIPPINES
Gouvernement et avec les Groupes industriels pour per- des Centres travaillent à un projet ambitieux: repenser
mettre l’insertion dans le monde du travail des jeunes leur programme pastoral en se basant sur le parcours
des deux dernières années du lycée. À cela, il faut ajou- d’un «chrétien pratiquant» ayant une expérience reli-
ter des fonds pour les systèmes et les projets d’appren- gieuse, pour voir comment arriver à intégrer dans les
tissage en alternance, pour les programmes qui, en re- matières techniques les valeurs qui le font vivre... Ils
vanche, concernent les personnes qui ne font pas partie s’interrogent pour savoir comment (en dépit de la brève
de ces deux dernières années de scolarité.
durée du cours) ces jeunes peuvent faire l’expérience
Tandis que l’on continue à travailler avec l’Autorité pour de Dieu, en créant le climat d’une maison qui accueille,
45
l’Éducation Technique et l’Autorité pour le Développe- d’une paroisse qui évangélise, d’une école qui prépare à
ment des Capacités Humaines (TESDA) en vue de la cer- la vie et d’une cour de récréation pour se rencontrer en
tification de nos formateurs et de nos élèves, les Centres amis et vivre dans la joie (cf. article 40 des Constitutions
ont commencé à confronter leur propre niveau de forma- Salésiennes)...
tion aux standards internationaux, pour essayer d’être Les nombreuses personnes qui travaillent dans ces
accrédités par le «Colombo Plan Staff College» (CPSC), Centres savent les difficultés (même matérielles)
Organisation internationale intergouvernementale pour qu’elles peuvent rencontrer. Et même si l’incertitude
le développement des ressources humaines en Asie et peut rendre les gens inquiets, nous avons également
dans le Pacifique. Le CPSC est la seule Institution régio- découvert combien grande est leur espérance, à la
nale fondée dans le but de développer la qualité du TVET. seule pensée des centaines de vies qu’ils ont réussi à
aider et à améliorer grâce à la formation profession-
Les «Don Bosco Centres TVET» ont également compris, nelle salésienne. Ces personnes puisent leur courage
dès le début, qu’il y a un tas de personnes qui partagent dans leur dévouement comme missionnaires laïcs.
leur cause et apprécient leurs initiatives. Ils ne peuvent Elles s’inspirent de beaucoup de Salésiens Coadju-
pas et ne doivent pas travailler isolément; ils ont toujours teurs qui ont fait l’histoire des Centres professionnels
cru dans le travail en réseau... D’où un
aux Philippines. Elles sont
grand nombre de rencontres organisées
également encouragées
par l’ODEA avec le TESDA, la Commis-
par l’appréciation des Ins-
sion de l’Éducation Supérieure (CHED),
tances gouvernementales.
le Département de l’Éducation (DepED),
Elles sont réconfortées
le Département du travail et de l’Emploi
par les Coopératives et les
(DOLE) et les différentes industries.
Industries qui continuent
à les soutenir en toutes cir-
Au milieu de tous ces «bouleverse-
constances… Mais on sent
ments» dans le contexte socio-écono-
aussi dans leur cœur que les
mique et éducatif actuel, les Centres
défis à affronter pourraient
TVET ont dû garantir que ne serait pas
simplement être la voix de
absent le projet de «former de bons
l’Esprit qui les invite à mener
chrétiens et d’honnêtes citoyens».
à bonne fin les nouveaux dé-
À cette fin, les modérateurs spirituels
fis que leur lance le Christ.

5.7 Page 47

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NOUVELLE-GUINÉE
Vous êtes
46 le sel…
s.A.L.T.
Par Ángel Sánchez

5.8 Page 48

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NOUVELLE-GUINÉE
«Vous êtes le sel de la terre...».
Comment cette exhortation de
Jésus (Mt 15,13) se concrétise-t-
elle dans la vie de tous les jours?
Comment pouvons-nous
devenir le sel de la terre?
Pendant plus de dix ans, la «Don Bosco Technical
School» (DBTS) de Port Moresby, en Papouasie-Nou-
velle-Guinée, a développé un programme spécial –
pour les classes diplômantes de niveau 12 et le cours
technique industriel de niveau 2 – comprenant le Ser-
vice et la Formation des Dirigeants/Guides (Servan-
thood and Leadership Training : le SALT) [=le SEL].
C’est le Référent spirituel de l’école, en collaboration
avec son équipe pastorale, qui dirige la planification,
la réalisation et l’évaluation de ce programme.
Chaque Centre salésien vise à former les jeunes pour
qu’ils deviennent «d’honnêtes citoyens et de bons
chrétiens». Au DBTS de Port Moresby, cette réalité se
traduit par la devise: «"Bosconien": Guide ceux que tu
sers». En d’autres termes, les "Bosconiens" s’efforcent
de devenir le sel de la terre en devenant des guides-
serviteurs. Le programme SALT est un bon moyen
pour transmettre les valeurs, les comportements
salésiens et les différents éléments de la spiritualité
salésienne des jeunes dans le contexte spécifique
mélanésien. Les jeunes qui obtiennent leur diplôme
à DBTS adoptent les comportements fondés sur la
spiritualité salésienne, qui leur sont transmis dès les
premières années d’école. Dans un pays et dans une
culture où les gens réclament toujours une «récom-
pense» en échange de tout ce qui leur est demandé,
les jeunes de DBTS apprennent à servir les autres sans
rien attendre en retour. Cette expérience élargit leurs
47
horizons et leur donne l’opportunité de faire quelque
chose de bon pour les autres.
Lorsqu’on lui a demandé de décrire son expérience du
programme SALT, Kenesi Sogiri (niveau 12) la décrit
simplement en ces termes: «Servir les autres avec
joie sans demander d’argent...». Voilà la manière dont
DBTS contribue à la formation des jeunes de Papoua-
sie-Nouvelle-Guinée.
Avant de suivre le programme SALT, les élèves passent
une journée entière dans l’école où ils ont été orien-
tés et où sont organisées des activités de travail en
équipe. L’horaire comporte des entretiens et des expo-
sés, sans oublier la liturgie et la prière. Toutes ces acti-
vités tendent à motiver les jeunes pour qu’ils fassent
leurs les idéaux de Don Bosco. «Comme "Bosconiens",
nous nous appelons guides-serviteurs. Nous devons
donc pratiquer le service des autres», dit Alois Tivelit,
lui aussi du niveau 12. C’est ainsi que, certains same-
dis, les jeunes du programme SALT accomplissent des
services dans les communautés des différents quar-
tiers de Port Moresby. Ils apprennent à «retrousser
leurs manches». Il n’est donc pas surprenant de les
voir nettoyer la voie publique et ramasser les détritus.
Les "Bosconiens" n’ont pas peur de se salir les mains!
Les jeunes ne sont pas livrés à eux-mêmes pendant
qu’ils accomplissent ces services. Leurs enseignants
respectifs les accompagnent dans cette expérience.
Ainsi, le programme SALT devient aussi pour les en-
seignants une occasion pour apprendre et pratiquer
l’assistance salésienne. Dans ce contexte, la présence

5.9 Page 49

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NOUVELLE-GUINÉE
de l’éducateur est importante car le SALT n’est pas
seulement une activité sociale mais surtout une acti-
vité éducative et une expérience formatrice.
Il faut remarquer, par ailleurs, que tous les élèves de
DBTS ne sont pas catholiques: beaucoup d’entre eux,
en effet, appartiennent à d’autres confessions chré-
tiennes. Mais les lieux où les élèves accomplissent
leur service communautaire sont, en général, des sec-
teurs paroissiaux catholiques. Cela suppose une coor-
dination préalable avec les différents Curés de la ville;
c’est ce qui a permis à certains élèves du programme
SALT de devenir, par la suite, des animateurs actifs
dans leurs paroisses. Cela a donc réveillé en eux leur
sens d’appartenance à l’Église locale, en les aidant à
mûrir un choix de volontariat dans leurs paroisses
respectives.
Mais le service des "Bosconiens" ne s’arrête pas aux
48
paroisses catholiques: la communauté de Casa Che-
shire, une communauté pour personnes handicapées,
bénéficie aussi de leur présence. Rencontrer des per-
sonnes vivant avec un handicap est toujours très for-
mateur. Les jeunes prennent conscience du bonheur
qu’ils ont d’être en bonne santé et ouvrent leur cœur
aux autres, dans un esprit de compassion.
Parfois, le contexte social favorise la formation de
bandes de «voyous» qui se rendent souvent respon-
sables de nombreux crimes. Certains de nos jeunes
proviennent de ce milieu. Le programme SALT leur
donne la possibilité de visiter la prison, à la périphé-
rie de Port Moresby, où sont détenus de nombreux
jeunes avec qui nos élèves peuvent parfois interagir.
Don Bosco disait que nous devons former les jeunes
à reconnaître «la laideur du péché et la beauté de la
vertu». Dans cette prison, les "Bosconiens" touchent
du doigt les conséquences de l’usage inconsidéré de
la liberté. En prison, on retrouve tous les stigmates de
la misère humaine; et les jeunes comprennent alors la
nécessité de penser à un avenir plus brillant.
Un autre élève, Don Apini, reconnaît que l’école salé-
sienne a eu un grand impact dans sa vie: «J’ai ainsi
décidé d’être un vrai "Bosconien" dans ma vie, non
seulement de nom mais aussi en actes».
Même si le programme SALT dure seulement
quelques samedis, il reste pour les jeunes une expé-
rience unique; et ce qu’ils apprennent demeure même
après l’obtention de leur diplôme.
C’est quelque chose dont ils se souviennent avec sym-
pathie car le «SALT!» [le SEL !] ne perd pas sa saveur...

5.10 Page 50

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49

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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italie
50
Témoins de la Joie:
en marche vers 2015!
«Je vous le redis: soyez dans la joie!» (St Paul aux Philippiens 4,4): Voilà une invitation qui, 2000
ans après, résonne encore aujourd’hui parmi les jeunes du monde entier, et que la ville de Turin
a entendue – du 10 au 16 août 2013 – sur les terrains de jeux, dans les rues, dans les églises,
sur les places envahis par les 1200 jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes [MSJ]
d’Italie rassemblés pour leur Confronto national [Rencontre].

6.2 Page 52

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italie
Cette joie ininterrompue a constitué une étape sur le
cheminement que les jeunes du monde entier sont
appelés à accomplir dans l’Église pour être les «saints
du nouveau millénaire» (saint Jean Paul II).
Au cours des JMJ [Journées Mondiales de la Jeunesse]
de Madrid (16-21 août 2011), les jeunes du MSJ ont
redécouvert les raisons de leur espérance pour être
«Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la
foi » (St Paul aux Colossiens 2,7). Les JMJ de Rio (22-29
juillet 2013), célébrées au terme de l’Année de la Foi,
ont envoyé les jeunes dans le monde: «Allez ! De toutes
les nations faites des disciples ! » (Matthieu 28,19). Et
le Confronto du MSJ n’a pu que puiser à la richesse du
cheminement de l’Église en relisant les thèmes de la
joie et du témoignage à la lumière de la spiritualité
salésienne des jeunes.
Le slogan du Confronto – «Témoins de la joie» – ex-
prime et réalise ce que Don Bosco proposait à ses
jeunes: «Je veux vous enseigner une méthode de
vie chrétienne, qui soit en même temps allègre et
joyeuse».
Le Confronto a permis aux jeunes provenant de toute
l’Italie de s’imprégner de la spiritualité salésienne des
jeunes. Une véritable expérience de l’ambiance salé-
sienne: une combinaison providentielle de joie, de
fête, de prière, de réflexion, de confiance, de familiari-
té, d’écoute, de rencontres significatives, de mise sous
la protection de Marie...
Pèlerinage salésien
À travers les rues de Turin, à Chieri et au Colle Don
Bosco, à la suite de Jean Bosco, protagoniste de mille
aventures depuis sa jeunesse jusqu’à sa vie de prêtre,
le MSJ italien vit dans l’Église comme proposition de
sainteté pour tous les jeunes, dans une profonde ami-
tié avec Jésus. La veillée d’adoration et la célébration
eucharistique aux Becchi, sur la «Colline des Béatitudes
des Jeunes» – ainsi que l’a définie Jean-Paul II à l’occa-
sion du premier Confronto en 1988 – ont permis aux
cœurs de ces jeunes d’exploser en une joie profonde
au cours d’une fête animée, en présence du P. Pascual
Chávez, Recteur Majeur, qui a inauguré la troisième
et dernière année de préparation au Bicentenaire de
2015. Le P. Pascual invitait les jeunes à regarder Don
Bosco, véritable maître de vie spirituelle : «Puisez en
lui, pour la faire vôtre, sa spiritualité; enflammez votre
cœur de sa charité pastorale; rencontrez le Christ et
faites-le rencontrer aux autres jeunes, de manière que
chacun puisse devenir un "témoin de la joie" crédible
et convaincu».
Tous les participants conservent encore dans leur
51
cœur les trois rappels que le Père Pascual leur a adres-
sés dans sa dernière rencontre en tant que Recteur Ma-
jeur avec les jeunes du MSJ d’Italie: 1. «Ne gâchez pas
votre vie: vous devez miser votre existence». 2. «Culti-
vez vos désirs: personne ne peut rêver grand s’il n’a pas
vu les étoiles». 3. «Apprenez à nager à contre-courant:
c’est l’unique façon d’être fécond dans l’amour».
Une proposition de sainteté pour les jeunes
Ce troisième millénaire a besoin de jeunes saints dans
les choses ordinaires comme dans les grands choix,
profondément joyeux dans leur vie de témoins de la
Résurrection du Christ.
Quelle apothéose, le 12 août à midi, lorsque la Piazza
Castello de Turin s’est tout d’un coup remplie des 1200
jeunes provenant des rues limitrophes et composant
une gigantesque banderole humaine affichant l’ins-
cription « MSJ»: ils dansaient au rythme de l’hymne du
Confronto: « GIOIA !» [Joie !] !
La joie en Christ n’est-elle pas la forme la plus pure de
la sainteté salésienne des jeunes?

6.3 Page 53

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52

6.4 Page 54

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Spiritualité
53
qui se célèbre

6.5 Page 55

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Une célébration de foi et de communion
54
PÂQUES
des jeunes
Province de Guwahati (Inde)
Guwahati est la porte nord orientale de l’Inde et la ville
la plus grande de la région de l’Assam. Les Salésiens y sont
présents depuis 1922, d’où ils ont ensuite essaimé dans tous
les coins de la région pour servir les jeunes, en particulier
en mettant l’accent sur leur formation intégrale. La Province
Salésienne de Guwahati, créée en 1959, a donné naissance
à deux autres Provinces à partir de 1981, et peut aussi être
considérée comme le point de convergence du Mouvement
des Jeunes de toute la région. Le «Don Bosco Youth Pasch»
[Pâques des Jeunes de Don Bosco] est célébré chaque année
au «Don Bosco Institute». C’est un événement de spiritualité
et de foi qui amène un très grand nombre de jeunes
du Mouvement Salésien des Jeunes [MSJ] des trois Provinces.

6.6 Page 56

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INDE
55
Dans une interview, le Père Johnson Parackal, Directeur de la maison, nous rappelle les origines de la
«Youth Pasch» [Pâques des Jeunes]: «La première rencontre a eu lieu en 2004, lorsque sont venus 100
jeunes pour célébrer le Triduum Pascal [Jeudi-Vendredi-Samedi Saints] au "Don Bosco Institute" de Guwa-
hati, guidé par le P. VM. Thomas, SDB, qui était à l’époque directeur et fondateur de l’institution et qui est
aujourd’hui notre Provincial... Depuis lors, de véritables foules de jeunes sont accourues dans notre Centre
pour vivre l’expérience communautaire de la Passion du Christ».
La rencontre de pÂques est devenue
synonyme de célébration de la foi
des jeunes.

6.7 Page 57

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inde
56
Depuis plus de dix ans, ces rencontres sont devenues
synonyme de célébration de la foi catholique au ni-
veau de toute la région nord orientale de notre pays.
Mazzarello Mh. Boko, une jeune fille qui a partici-
pé à l’événement de cette année, nous parle de son
expérience: «Cet événement, bien organisé dans ses
moindres détails, a été quelque chose d’unique pour
moi, une des rencontres spirituelles les plus belles
qu’il m’ait été donné de vivre».
En effet, «Youth Pasch» est une expérience de foi pour
les jeunes. «Le programme a été imaginé d’une ma-
nière attrayante pour les jeunes d’aujourd’hui, et en
style proprement salésien. Tout a été prévu pour que
chaque participant ait un rôle actif dans cette ren-
contre », affirme le P. Parackal.
Dans sa méthodologie, le «Youth Pasch» offre aux
jeunes des temps personnels et des temps en groupes
pour pouvoir, progressivement, s’approcher toujours
plus de la figure de Jésus-Christ. La Passion de Jésus
et l’espérance de la Résurrection sont expérimentées
à travers des rencontres communes, à travers la litur-
gie du jour solennisée d’une manière attrayante et
toujours dans un climat de prière.
Au début de la Semaine Sainte, au « Don Bosco Ins-
titute », se déroulent les préparatifs. Une marée de
jeunes de toute l’Inde nord orientale commence à en-
vahir les différents locaux de la maison située sur les
vertes collines bordant le fleuve Brahmapoutre.
Tout commence le soir du Mercredi Saint, avec des
catéchèses et des temps d’étude de la Bible: chaque
jeune peut ainsi commencer à se préparer au Tri-
duum Pascal. «Apprendre, étudier, connaître à fond
la Bible a élargi mes façons de voir», affirme Gracy
Kullu, du diocèse de Dibrugarh. «Il y a dans la Bible
des choses que je ne connaissais pas auparavant ; je
suis très heureuse maintenant d’avoir appris quelque
chose de nouveau».
Le matin du Jeudi Saint, des leçons de doctrine chré-
tienne permettent aux jeunes d’étudier et de réfléchir
sur la Parole de Dieu. Et, le soir, ils participent à une
évocation scénique du Lavement des pieds et de la

6.8 Page 58

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57
Le théÂtre est un moyen valable pour transmettre la foi.
dernière Cène, dont les acteurs sont les jeunes eux-
mêmes. Ces moments liturgiques, si importants pour
la foi chrétienne et riches de signification, sont revé-
cus d’une manière particulière et ne peuvent que tou-
cher la sensibilité de ces milliers de jeunes.
Le Vendredi Saint est entièrement centré sur la Pas-
sion et la Mort du Christ. La célébration du Chemin
de Croix est une occasion pour les jeunes de réfléchir
sur le sens de la souffrance, de penser à leurs propres
difficultés à la lumière des souffrances de Notre Sei-
gneur. Les jeunes eux-mêmes se partagent les rôles
et mettent en scène les quatorze stations. Samuel
Maslai nous dit: «J’ai été absolument frappé par des
moments de l’animation théâtrale. La Parole de Dieu
a fait jaillir en moi des sensations intenses ; et je dé-
sire profondément faire connaître à mon entourage
ce que Dieu a fait pour moi».
Le fait d’utiliser les terrains de jeux pour les confes-
sions est une manière tout à fait salésienne de faire la
fête avec les jeunes, ainsi que le fait de faire interpréter
par les jeunes une œuvre théâtrale intitulée «Il vit», qui
souligne la figure de Pierre jusque dans son repentir.
La méditation et les temps de partage en groupes, le
Samedi Saint, préparent les jeunes à la Veillée Pascale
et aident beaucoup à les faire entrer dans le climat du
mystère de la Vie Nouvelle et de la Résurrection.
«Salésiens, nous sommes des personnes pascales, des
gens de Pâques, pleins de joie et de vie! C’est ce que
chacun de nous veut exprimer durant ces journées vé-
cues sur les rives du Brahmapoutre», affirme le P. Pa-
rackal. Après la messe du Jour de Pâques, les jeunes
font éclater leur joie avec la musique, les chants, les
danses; et tout cela se termine par de joyeuses agapes
fraternelles...
Puis la soirée de prière ensemble fait de l’expérience
du «Pasch Festival» [Festival de Pâques] un véritable
chemin de foi pour la rencontre personnelle avec le
Seigneur Ressuscité. Puisse chacun s’en retourner,
renouvelé dans l’Esprit et fortement motivé pour se
mettre service du Christ en portant attention à ses
frères et sœurs les plus défavorisés!

6.9 Page 59

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58

6.10 Page 60

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Kenya
www.dbafe.org
La foi en action
59
«Je l’attends chaque mois avec impatience».
«J’aimerais que ce soit plus d’une fois par
mois». «Cela m’a aidé à fortifier ma foi!».
Voilà quelques-uns des commentaires
des jeunes qui participent au Groupe
Liturgique des Jeunes «Viens et Célèbre»
qui se réunit chaque mois sur les espaces
verts du Don Bosco Youth Educational
Services (DBYES) de Nairobi, Centre
d’Animation pour les jeunes et de Formation
Professionnelle de la Province Afrique Est.
Par Sebastian Koladiyil

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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Kenya
Ce programme, «Viens et Célèbre», s’adresse aux jeunes
des écoles de Nairobi et des environs, au Kenya. Beaucoup
d’écoles ne proposent pas la messe à leurs élèves catho-
liques: le DBYES essaye donc de compenser ce manque par
une messe mensuelle, de sorte que tous les élèves qui le
60
souhaitent puissent y participer, le premier dimanche de
chaque mois, à l’exception des vacances scolaires.
Au moins 400 jeunes y participent en moyenne, provenant
de 8 à 12 écoles secondaires de la région. Le seul but pour-
suivi est la célébration de la foi par des jeunes fiers d’être
catholiques dans un monde qui, globalement, ne l’est pas et
où eux-mêmes vivent et étudient. Chaque groupe a son chef
de groupe qui en est aussi l’animateur, souvent un ensei-
gnant de l’école.
Une célébration typique
La journée commence par l’enregistrement des partici-
pants, suivi de temps de louange et d’adoration, de chants
animés en pur style africain, d’élèves qui dansent au rythme
des tambours et d’autres instruments. Ces moments aident
beaucoup à créer une atmosphère de spiritualité pour pré-
parer les jeunes à la petite conférence sur le thème du jour.
Les jeunes se divisent ensuite en groupes, avec un ques-
tionnaire à remplir et à discuter tous ensemble. À la fin de
la discussion de groupe, les réponses sont communiquées
en assemblée générale qui se termine par une courte pause
pour permettre aux jeunes de se préparer à la messe.
Depuis le début de la journée jusqu’à ce moment-là, des
prêtres sont disponibles pour les confessions ; et il est très
encourageant de voir combien décident de recevoir le sacre-
ment de la réconciliation ou même simplement d’échanger
quelques mots avec un prêtre. Chaque partie de la messe
est animée par une école différente : le service des servants
d’autel, les lectures, les chants, les danses liturgiques, la
prière des fidèles, l’offertoire. La messe dure deux heures
en moyenne, après laquelle il y a une demi-heure de pause
pour le pique-nique et la rencontre amicale et infor-
melle entre élèves d’écoles différentes.
Après le repas, se déroule un temps de divertisse-
ment. Chaque école est invitée à présenter le thème
du jour comme elle l’entend, avec des chants, des
danses, de petits sketches... La meilleure présenta-
tion reçoit une récompense. La journée se termine
dans la soirée, les uns et les autres se saluant en
promettant de se revoir le mois suivant.
Thèmes
Le thème central pour 2013 a été le thème de la
Foi puisque nous étions dans l’Année de la Foi. Les
sujets abordés ont été les suivants: la Foi et/dans
la Bible; la Foi et l’Église; la Foi et la Prière; la Foi
comme Credo; Foi, Science et Mass- médias; la Foi
et la Spiritualité; la Foi et le Service; Charité, Foi qui
dépasse... l’Espérance.

7.2 Page 62

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Kenya
61
La famille est le lieu où l'on garde la foi et l'amour.
“Viens et célèbre” est une expérience de vie chrétienne.
En 2014, Année de la Famille, les thèmes traités jusqu’à
présent ont été: la Famille dans la Bible; Communica-
tion jeunes-adultes au sein d’une famille; Se préparer,
en tant que jeune, à une vie de couple; Jean-Paul II
et la famille; les Valeurs africaines en dialogue avec
le christianisme; Sacralité du sexe dans le contexte
du mariage; la Famille comme Église domestique; la
Famille et la Vocation.
Nous espérons maintenir vivante cette
tradition dans les années à venir
Ces rencontres donnent la possibilité aux élèves de
rencontrer des jeunes de leur âge d’autres écoles,
de faire l’expérience du partage dans une ambiance
absolument saine, entre garçons et filles indistincte-
ment, mais tous provenant des écoles de Nairobi et
environs. Il est actuellement nécessaire d’exprimer
sa foi, de la vivre d’une manière visible, d’être fier de
faire partie, comme nous, de la famille catholique.
Mais, en même temps, la foi de ces jeunes a encore
besoin d’enseignement pour croître. Voilà donc à
quoi servent les temps de catéchèse pendant les diffé-
rentes rencontres. Beaucoup de doutes que les jeunes
portent en eux reçoivent des éclaircissements, de
sorte qu’à la fin de la journée, ils sont envahis par un
sens de plénitude et sentent que leur foi s’est égale-
ment un peu renforcée.

7.3 Page 63

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Afrique
Par Marc-Auguste Kambire
62 Le Baptême
et l’Eucharistie,
sacrements
de la joie
Je me nomme Matthieu LAWSON,
étudiant en Master Droit Public et Sciences
Politiques à l’Université de Lomé (Togo).
Il y a dans la vie des événements qui marquent
notre existence et qui nous obligent à nous
arrêter. Ce que je vais raconter est
une expérience qui m’a beaucoup marqué.

7.4 Page 64

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Afrique
«Tout a commencé un samedi après-midi. D’habitude,
ma mère allait au marché les samedis pour l’approvi-
sionnement de la semaine. J’en profitais pour jouer
au ballon avec mes amis. L’après-midi de ce samedi,
en rentrant, ma mère m’a obligé à l’accompagner à la
Paroisse Maria Auxiliadora de Gbényedzi (située à l’est
de Lomé et animée par les Salésiens) pour commencer
la catéchèse. À vrai dire, elle me disait depuis un bon
moment que je devais la commencer, mais je refusais
d’y aller; et ce soir-là fut pour moi un samedi «noir» car
j’y étais amené manu militari. J’avais 11 ans à l’époque.
Arrivés à la paroisse, nous avons été dirigés dans
la classe des petits. Ma mère m’a confié au caté-
chiste et s’en est retournée à la maison. Entré dans
la classe, je suis resté silencieux et ombrageux car
j’intégrais un groupe que je ne connaissais pas. Il
a fallu plus de trois séances pour que je m’intègre
dans ce groupe et surtout que je commence à m’inté-
resser à ce qui se faisait: la catéchèse. Après le goût
amer d’ «abandonner» le football pour la catéchèse,
j’ai ressenti, par la suite, de la joie à aller à l’école de
Jésus. L’ambiance familiale qui régnait dans la classe
et l’enseignement des vertus telles que le respect
de l’autre et la réussite scolaire ont été des éléments
qui me motivaient à aller à la catéchèse. J’ai même
été nommé délégué de la classe et je devais veiller à
la discipline, organiser les questions/réponses et
rassembler les carnets de présence en l’absence du
catéchiste. J’apprenais ainsi à diriger un groupe.
Le dimanche de Pâques 2005, j’ai reçu la première com-
munion. Ce jour-là m’a marqué à jamais puisque c'est
le jour où j’ai accédé pour la première fois à la Table
Sainte. Je ne saurais comment décrire cette joie en rece-
vant pour la première fois le Corps et le Sang du Christ.
À cet âge, on est sans doute pressé d’aller à la Table du
Christ pour goûter ce qu’on nous empêchait de recevoir
auparavant. La curiosité de goûter le Corps et le Sang
du Christ va se transformer, au fil des ans, en source
de salut pour moi. J’ai découvert dans le
sacrement de l’Eucharistie la source du
salut de l’homme. Pendant la semaine
qui a suivi le dimanche de
Pâques, je suis allé régu-
lièrement à la messe et
mes proches me deman-
daient de prier pour eux.
Hélas, cet enthou-
siasme des pre-
miers jours allait
s’éteindre et j’allais même cesser la catéchèse pendant
des années. J’étais convaincu qu’en recevant ces sacre-
ments, j’avais obtenu la «carte d’identité catholique», le
diplôme requis et cela me suffisait. Sur l’invitation de
mon catéchiste, j’ai intégré le Groupe de Jésus Miséri-
cordieux en 2008. C’est en fréquentant ce groupe que
j’ai repris la catéchèse pour recevoir le sacrement de
Confirmation, en 2011. Dès lors, j’ai commencé à par-
ticiper à la vie de mon groupe et de ma paroisse. C’est
ainsi que j’ai été élu membre de la Coordination locale
des jeunes. Mon engagement dans l’Association m’a
permis de rester attaché au Christ et je continue de
méditer les grâces reçues par les sacrements, surtout
celui de l’Eucharistie».
Le rendez-vous de la joie
Ils sont nombreux, les fidèles comme Matthieu qui
reçoivent à Pâques les sacrements du Baptême et
de l’Eucharistie. De 1982 à mai 2014, la Paroisse a
63
enregistré 20 046 baptisés et 17 197 premiers com-
muniants. Ce qui fait une moyenne annuelle de 626
catéchumènes baptisés et 537 baptisés qui reçoivent
la première communion. La célébration de ces sacre-
ments, au dire de M. Désiré GONÇALVES (coordinateur
paroissial de la catéchèse) «est une occasion pour la
paroisse d’exprimer sa joie de voir des fils et des filles
naître de nouveau et intégrer la famille chrétienne.
Dans la culture éwé (peuple du Sud Togo), la "sortie"
de l’enfant, qui se fait huit jours après sa naissance,
consiste à accueillir le nouveau-né dans la société.
Le sacrement de Baptême est cette cérémonie par la-
quelle on accueille les nouveau-nés dans la famille de
Dieu. C’est un moment qui rassemble les familles pour
célébrer la joie de voir l’un des leurs devenir chrétien.
Un point particulier de cette paroisse est l’occasion
offerte aux néophytes de rendre grâce à Dieu et de
se consacrer à la Vierge Auxiliatrice, lors d’une messe
célébrée en leur honneur, l’après-midi du lundi de
Pâques».
Ainsi, la paroisse fait de ces moments un véri-
table rendez-vous de la joie dans la vie des néo-
phytes dont la plupart sont
des jeunes: une manière
pour la communauté
salésienne de pratiquer
la spiritualité de la joie,
élément caractéris-
tique de la spiritua-
lité salésienne.

7.5 Page 65

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Mexique
Par Jorge García Montaño et Oscar Gómez De la Vega
Fderupâitqs ues
Zamora, où les Salésiens ont la responsabilité d’une
église pastoralement très active, est une ville de taille
moyenne au Mexique, de tradition chrétienne bien
enracinée, faite plus de pratiques de piété et de célébra-
tions que de convictions évangéliques profondes. Chez
les jeunes – garçons et filles – des couches populaires, la
formation chrétienne s’effrite et ils sombrent fréquem-
ment dans l’indifférence et l’ignorance religieuse.
64
«Fruto Pascual» [Fruit de Pâques] est un Groupe du
Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ) qui se propose
de «sauver» les jeunes en les amenant à une foi vivante,
joyeuse et profonde au sein de cette société super-
ficielle déjà très contaminée par l’esprit de consom-
mation et orientée vers l’«avoir plus» et non pas vers
l’«être plus». C’est un mouvement de jeunes qui se
réfère à ces paroles de Jésus: «Celui qui demeure en
moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de
fruit» (Jean 15,5).
«Ça ne va pas?», s’est écriée Monse lorsqu’une amie
de «Fruto Pascual» l’a invitée à participer à ce groupe
d’Église. «Tout ce qui vient de l’Église est d’un ennui!»,
disait-elle. Il faut reconnaître que Monse était vrai-
ment une chic fille, mais sans aucun horizon spirituel.
Elle était réellement loin de l’Église, et Dieu ne faisait
pas spécialement partie de ses centres d’intérêt. Elle
a accepté l’invitation parce qu’elle devait y
aller avec une amie, mais à contrecœur
et... Surprise ! Elle a été accueillie
avec de grandes pancartes de bien-
venue. En peu de temps, sa vie a
changé, dit-elle, et maintenant,
elle se consacre à temps plein à
l’apostolat en amenant ses cama-
rades à découvrir l’amitié avec
Jésus. Elle avoue avoir découvert
la vraie joie et «Jésus est devenu son
héros». Les jeunes du groupe eux-
mêmes s’arrangent pour inviter
leurs camarades de l’école ou du
quartier pour qu’ils fassent partie de «Fruto Pascual».
Erik a 20 ans: il y a quelques années, il souffrait d’ano-
rexie, de complexes et d’apathie; c’était un garçon pas
sûr de lui et peu communicatif. Maintenant, c’est un
leader et un conseiller de groupes nouveaux parce que
pour lui, Dieu est devenu une présence perceptible dans
sa vie de tous les jours: «Il est toujours présent en moi;
je le remercie quand je me couche et quand je me lève».
Erik a une âme d’artiste: il chante et joue de plusieurs
instruments, il anime les célébrations liturgiques et les
séances récréatives, c’est un bon copain pour tous ceux

7.6 Page 66

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Mexique
du groupe parce que, dit-il, le groupe est le lieu où l’on
rencontre les vrais amis». Il s’est totalement identifié
à l’esprit de Don Bosco, se démenant pour amener ses
camarades à Jésus.
Oscar a 17 ans à peine; il est étudiant en informatique, il
aime les langues et la lecture: «Ce qui me passionne sur-
tout, c’est la manière avec laquelle Don Bosco a montré
le chemin de la sainteté aux jeunes, une sainteté juvé-
nile dans la vie quotidienne, une sainteté joyeuse et à la
portée de tous». Oscar considère la sainteté comme une
joie profonde qui provient de l’accomplissement du de-
voir; il se souvient fort bien des paroles de saint Domi-
nique Savio à son ami Camille Gavio, à l’Oratoire de Don
Bosco: «Mon cher, sache qu’ici, nous faisons consister la
sainteté à vivre très joyeux. Nous tâcherons seulement
de ne pas faire de péchés; le péché est un grand ennemi
qui nous vole la grâce de Dieu et la paix du cœur. Nous
tâcherons de faire minutieusement notre devoir et nos
pratiques de piété. Commence dès aujourd’hui à écrire
et à t’appliquer cette résolution tirée de la Sainte Écri-
ture: «Servez le Seigneur dans la joie».
Tous les jeunes de «Fruto Pascual» ont des histoires
semblables et ont évolué plus ou moins vite. Ils partent
souvent de situations humaines et spirituelles sans re-
lief, sans horizons attrayants, pleines de conflits fami-
liaux et d’un certain ennui qu’ils cherchent à tuer par
des fêtes et des distractions factices. Ils réussissent à
parvenir à une vie qui commence à remplir leur cœur
de la joie véritable que l’on rencontre dans l’amitié pure
et l’engagement pour Dieu, à travers des activités apos-
toliques qui leur permettent de transmettre à leurs amis
ce qu’ils vivent déjà eux-mêmes. Jésus l’a dit: «Je leur ai
dit ces choses pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils
en soient comblés» (Jn 17,13).
65
Checo (Sergio) et Grecia sont fiancés; ils ont grandi
et mûri à «Fruto Pascual» et, maintenant, ils sont «se-
meurs», ce qui est l’étape suivante dans l’iti-
néraire de base de trois ans commun à tous.
Grecia termine sa formation d’éducatrice: le
sujet de sa thèse est «Le Système Éducatif de
Don Bosco». Checo a été l’âme de ce mouve-
ment depuis ses débuts et il est le bras droit
de son fondateur, le Père Salésien Alejandro
Guzmán. Il ne peut se résoudre à voir des
garçons et des filles perturbés par le manque
d’amour, de foi ou d’éducation, qui s’enfer-
ment dans de mauvaises habitudes que per-
sonne n’a jamais su corriger, qui affrontent
la vie avec des handicaps, désarmés face aux
modèles d’égoïsme et d’indif-
férence sociale que la culture
actuelle leur offre.
«Fruto Pascual» cherche à
convaincre les jeunes, en cette
étape de leur vie, que la re-
cherche de sens se fait urgente.
Il est presque sûr que tous
tombent dans les bras de leur
ami Jésus qui les accueille
comme des amis, parce
que la spiritualité de
Don Bosco est à la me-
sure de leurs besoins
les plus profonds.

7.7 Page 67

▲back to top
Par Marina Lomunno
dLona fBêteosdceo
66
à la Maison Mère

7.8 Page 68

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La longue journée de la fête liturgique de Don Bosco
a vu le moment le plus important en fin d’après-midi,
dans la Basilique de Marie Auxiliatrice: la messe pour
les jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ)
présidée par le Recteur Majeur, le P. Ángel Fernández
Artime. Une célébration festive avec les représentants
du monde entier des 30 réalités (laïques et religieuses)
qui composent la Famille Salésienne, et avec des cen-
taines de jeunes qui ont rempli la basilique d’une ma-
nière incroyable.
Le Seigneur Jésus est le chemin authentique
pour le vrai bonheur de chacun
Le Recteur Majeur, poursuivant la tradition de son pré-
décesseur, le P. Pascual Chávez Villanueva, lui aussi
présent à Turin pour les célébrations du Bicentenaire,
a remis aux jeunes du MSJ – et idéalement à tous les
jeunes des 132 pays du monde où se trouvent les
œuvres salésiennes – le message de la fête liturgique
de Don Bosco, tiré de la première lettre de saint Jean:
«Je vous l’ai écrit, jeunes gens: vous êtes forts et la pa-
role de Dieu demeure en vous» (1Jn 2,14).
«J’ai choisi ces paroles, tirées de la première lettre
de saint Jean, a dit le Recteur Majeur, car elles me
semblent une très belle concrétisation de l’appel que le
Seigneur Jésus lance aujourd’hui à chacun et chacune
de vous. Et je pense que, sans aucun doute, Don Bosco,
avec son génie éducatif, saurait les traduire en défi et
objectif de la vie quotidienne pour ses jeunes.
«Mes chers amis, je ne peux pas vous cacher ma pro-
fonde conviction: le Seigneur, Jésus de Nazareth, Fils
du Père, est le chemin authentique pour le vrai bonheur
de chacun de nous, de chacun et de chacune de vous.
Don Bosco croyait aveuglément, pleinement en vous,
les jeunes. Il faisait siens les inquiétudes, les espérances
et les choix de ses jeunes (et les vôtres), en vivant avec
ses jeunes, au milieu d’eux et avec eux. Et il avait le don
spécial d’être un homme de la relation personnelle, de
la bonne humeur, de l’amitié et du dialogue; il faisait
entièrement confiance aux jeunes pour être vraiment
forts dans la vie, forts dans la foi et croyant réellement
en leurs propres capacités. Comme eux, vous pouvez
et devez être, vous aussi, parce que le Seigneur vous le
67
demande, les vrais protagonistes de vos vies».
30 Groupes, 132 Pays
Dans la matinée, les Supérieurs / Responsables et les
Coordinateurs des 30 composantes de la Famille Salé-
sienne se sont réunis, dans la Basilique Marie Auxilia-
trice, pour la première fois, à l’occasion du Bicente-
naire, animant la cour du Valdocco avec les couleurs et
les langues des 132 pays où sont présents les Salésiens:
«Nous nous sommes retrouvés à l’occasion des 200 ans
de la naissance de Don Bosco, a dit Sœur Yvonne Reun-
goat, Mère Générale des Filles de Marie Auxiliatrice,
pour créer davantage de synergie entre les différentes
composantes de la Famille Salésienne, pour renforcer
les mailles du filet des fils et des filles de Don Bosco et
de Mère Mazzarello. C’est le charisme de notre Saint
qui fait notre unité: mais plus nous réussirons à nous
connaître et à nous intégrer, mieux encore nous ser-
virons l’Église. Pour être signe de paix dans le monde,
nous devons avant tout, nous autres chrétiens, pro-
gresser dans le dialogue, abattre nos esprits de clocher.
Don Bosco n’appartient pas seulement à la Famille
Salésienne, il appartient à toute l’Église et à tous ceux,
même non chrétiens, qui aiment les jeunes».

7.9 Page 69

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Ethiopie
Par Lijo Vadakkan
LE DRAPEAU SALÉSIEN FLOTTE
EN TERRE ORTHODOXE
Les Salésiens
68 en Éthiopie

7.10 Page 70

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Ethiopie
69
Dans la Sainte Bible, la population d’une certaine
nation appelée Éthiopie est décrite comme «une race
élancée, à la peau luisante, peuple redouté, nation bar-
bare et tyrannique» (Isaïe 18,2). Aujourd’hui, l’Éthio-
pie est bien connue pour sa civilisation ancienne,
fière d’être un des premiers pays à avoir accueilli le
Christ et le christianisme. En réalité, dans l’histoire de
la chrétienté, la seule personne qui ait posé la ques-
tion au diacre Philippe: «Qu’est-ce qui empêche que je
sois baptisé?» fut un Éthiopien. «Il fit arrêter le char,
ils descendirent dans l’eau tous les deux et Philippe
baptisa l’eunuque». (cf. Actes 8,37-38).
Un “Rêveur” d’Afrique
Dans les Mémoires Biographiques de Don Bosco, on
trouve deux rêves particulièrement liés à l’Afrique. Le
premier se passe en 1866: une jeune bergère appa-
raît à Don Bosco et lui montre le développement de
sa Congrégation à l’aide d’un rayon de soleil allant de
Santiago du Chili à Pékin, en passant par le continent
africain (cf. MB XVIII, 71 et sv). Et le deuxième rêve a
dû avoir lieu en 1885: Don Bosco se trouve au centre
de l’Afrique où un ange lui dit que de nombreuses bé-
nédictions vont rapidement se répandre sur ce conti-
nent (cf. MB XVII, 643,645).
Voilà l’histoire ! En fait, il a fallu attendre 90 ans pour
voir réalisés ces rêves de Don Bosco, quand les pre-
miers Salésiens ont mis les pieds en terre éthiopienne
en 1975. Et depuis l’arrivée de ces pionniers, la prio-
rité des Salésiens en Éthiopie a été l’éducation et la
formation intégrale de milliers de jeunes fréquentant
leurs œuvres : un réseau de plus de 14 présences salé-
siennes éparpillées dans le pays.
Et le rêve continue…
La mission salésienne en faveur des jeunes d’Éthiopie
apparaît surtout comme un défi constant, du fait du
contexte multiethnique, multireligieux et multicultu-
rel du pays. Alors que celui-ci avait été traditionnel-
lement reconnu, avant tout autre, comme une nation
chrétienne, la population musulmane s’est considéra-
blement développée, de nos jours, et le nombre des
chrétiens égale aujourd’hui plus ou moins celui des
musulmans. Mais les catholiques – latins et grecs
confondus – sont moins de 1 % des presque 85 millions
de la population éthiopienne. Malgré cela, il faut dire
que l’Église Catholique jouit d’une grande influence
dans la vie de nombreux Éthiopiens, spécialement à
travers ses écoles, ses cliniques et autres institutions
à caractère social. Les écoles catholiques sont plus

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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etiopia
70
de 350 dans le pays et accueillent quelque 120 000
élèves chaque année; et cela fait de l’Église Catholique
l’organisation éducative la plus vaste après les écoles
publiques. Les écoles salésiennes sont au nombre de
19: écoles élémentaires, collèges, lycées et écoles pro-
fessionnelles.
Évangéliser dans un contexte
multireligieux
Le plus grand défi pour les Salésiens en Éthiopie est
précisément de rendre présent le charisme de Don
Bosco dans un milieu multireligieux et, en outre, dans
un pays où l’Église Orthodoxe éthiopienne est forte-
ment imbriquée dans la vie et l’histoire de la popula-
tion, déjà depuis le début de la chrétienté. On s’est vite
rendu compte que des prêtres orthodoxes en sont ar-
rivés parfois à interdire à leurs fidèles d’assister à des
cours ou de participer aux activités de loisirs dans les
Centres salésiens, convaincus que tout cela était une
façade pour inciter les jeunes à embrasser le catholi-
cisme. D’une manière ou d’une autre aujourd’hui, avec
patience et persévérance, on constate que l’Église Ortho-
doxe et l’Église Catholique poursuivent le même objectif:
la croissance des jeunes et de la société tout à la fois.
La pastorale salésienne des jeunes de la Vice-province
a fait des pas de géant dans l’accompagnement des
jeunes et dans l’équilibre harmonieux entre spiritualité
catholique et spiritualité orthodoxe. Des cours de caté-
chèse, les «Clubs Savio», des groupes de théâtre et de
cirque dans les différents oratoires-patros visent à la
formation, combinée avec des activités de détente. Des
cours de morale et des cours du soir à l’oratoire d’Adwa,
dans la région nord du Tigré, sont des exemples dont
les anciens élèves se souviennent encore aujourd’hui
avec plaisir. Le résultat est le nombre de vocations à la
vie salésienne – issues de ces oratoires – de jeunes de
familles traditionnellement orthodoxes et ce, malgré la
forte opposition de ces mêmes familles.
Journées de la Jeunesse Salésienne
à Mekanissa
Les Journées de la Jeunesse Salésienne, célébrées cette
année à Mekanissa (un faubourg d’Addis-Abeba), se
sont avérées une très belle initiative dont l’intention

8.2 Page 72

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Ethiopie
71
était de rassembler les animateurs des jeunes des dif-
férents oratoires-patronages salésiens. Le programme
s’est déroulé au Centre «Bosco Children» [Jeunes de
Don Bosco] de Mekanissa (un Centre d’assistance aux
jeunes de la rue). L’événement a permis de voir plus
de 250 jeunes animateurs des différents oratoires par-
tager leurs idées et leurs points de vue, célébrer leurs
différences, dans un forum de l’échange. Les trois jour-
nées ont été organisées de telle manière que les jeunes
et les Salésiens puissent se retrouver ensemble pour
des temps musicaux et des rencontres sportives, dans
une fort belle ambiance de joie et de prière. Parmi les
jeunes, il y avait des musulmans et des orthodoxes, des
catholiques et des protestants, mais tous étaient unis
sous le «parapluie» de Don Bosco, avec un seul et même
objectif: construire un monde meilleur.

8.3 Page 73

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72

8.4 Page 74

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Spiritualité
73
missionnaire

8.5 Page 75

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MISSIONS
Par Alfred Maravilla
74 Seigneur, envoie-moi!
Allez dans le monde entier...
Don Bosco a présidé personnellement 11 expéditions
missionnaires; mais aucune n’atteindra l’enthou-
siasme de la première. Parmi les nombreux confrères
qui avaient répondu à l’invitation, Don Bosco choisit
6 prêtres et 4 coadjuteurs. Ce fut un événement his-
torique pour la Congrégation et même pour la Ville de
Turin ! Le départ du Valdocco, le 11 novembre 1875,
fut solennel.
Commence alors une ère missionnaire qui se dévelop-
pera sur tous les continents, introduisant dans toutes
les cultures le charisme salésien: « J’ai toujours fait ce
que j’ai pu; ce qu’il reste encore à faire, mes fils s’en
chargeront».
Depuis 1875, la Congrégation Salésienne est mission-
naire. En 1888 déjà, 20 % des Salésiens vivent dans
les missions d’Amérique ; et ils continuent aujourd’hui
encore à vivre avec générosité et enthousiasme cette
vocation spécifique.
Mais qu’est-ce qui attire encore aujourd’hui dans cette
vocation missionnaire, même dans des pays d’une
culture totalement différente, en des endroits souvent
très pauvres et sans sécurité aucune ?
· Odise Lazri, Albanais, parti en 2013 comme mission-
naire en Afrique du Sud, affirme: «Être missionnaire,
pour moi, signifie être le porte-parole du Christ, ap-
porter la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Sei-
gneur, la joie du Ressuscité là où elle n’est pas encore
arrivée».
· Le P. Roberto Cappelletti, Italien, parti en 2012 au
Brésil, nous dit: «À partir de mon expérience de Salé-
sien qui est déjà allé plusieurs fois en terre de mis-
sion soit au Brésil soit à Madagascar, je peux dire que
les Salésiens poursuivent un grand objectif : donner
toujours une nouvelle espérance, une nouvelle force,
une foi profonde aux nouvelles générations».
· Le P. Sony, Indien, en Sierra Leone depuis 2013,
ajoute: «Le but principal de la mission aujourd’hui est
de faire connaître le Christ à qui ne le connaît pas en-
core, et orienter les personnes vers Dieu. Nous vivons
dans un monde où Dieu n’est pas important, et nous
devons donc faire connaître le Christ et sa Parole à
des gens qui vivent dans un monde sécularisé».

8.6 Page 76

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MISSIONS
Le P. Louis Bolla, a laissé ce témoi-
gnage: «Lorsque le bateau est
parti de Gênes (en 1953), j’ai vécu
l’un des plus beaux moments de
ma vie... C’est un moment où le Sei-
gneur te dit: "Je suis entièrement à
toi tout seul"; et c’est un moment
de joie infinie. Voilà bien le témoi-
gnage que je voudrais laisser car
il peut encourager les jeunes qui
hésitent tant de fois en disant: "Je
vais aller essayer". Il vaut mieux
partir, prêt à tout...».
75

8.7 Page 77

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76
Dans l’Année Bicentenaire de la naissance Don Bosco,
tous les Salésiens sont appelés à revivre son esprit mis-
sionnaire. «Le profil missionnaire est devenu le trait
typique de chaque Salésien car il fait partie de l’esprit
salésien, a écrit le P. Juan Vecchi, 8ème Successeur de
Don Bosco. Ce n’est donc pas une dimension qui vient
s’ajouter chez certains, mais le cœur de la charité pas-
torale, le don qui caractérise la vocation de tous».
Aux membres de la 145ème Expédition Missionnaire
(2014), l’actuel Successeur de Don Bosco, le P. Ángel
Fernández Artime, a redit: «Aujourd’hui, dire "Salé-
siens" signifie rester au milieu des plus pauvres et des
plus défavorisés de la Société; ce ne devrait plus être un
slogan seulement mais une réalité (...). Chaque Salésien
doit ressentir cette passion missionnaire pour aller à
la rencontre des jeunes. Nous avons donc besoin d’une

8.8 Page 78

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Congrégation plus proche d’eux, des gens, de la Société.
C’est ce qui garantira la continuité du charisme et de la
mission». C’est ainsi que le Diacre brésilien José Alves
de Oliveira a demandé à être envoyé parmi les Indiens
Xavantes de son pays: «De nombreux missionnaires,
quittant leur pays, se sont donnés à ce travail avec foi et
amour. Dans cette réalité indigène, je me vois ainsi faire
partie du rêve de tant d’autres "rêveurs"... et répondre,
pour ainsi dire, au défi du CG 27 qui nous appelle à être
Don Bosco aux vraies périphéries, là où une présence
prophétique et évangélisatrice est le plus nécessaire».
«Célébrer ces 200 ans de la naissance de Don Bosco
signifie aussi retourner à nos racines missionnaires,
insiste le P. Guillermo Basañes, Conseiller pour les Mis-
sions. Vivons ce Jubilé en clé de sortie missionnaire
77
salésienne. Que la solennelle conclusion de ces célé-
brations, le 15 août 2015, trouve les fils de Don Bosco
au diapason d’une Église voulue par le Pape François,
une Église "accidentée, blessée et sale pour être sor-
tie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la
fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres
sécurités" (Evangelii Gaudium 49). Sortons et offrons
à tous la vie de Jésus-Christ!». Voilà le meilleur cadeau
d’anniversaire que nous puissions offrir à notre cher
petit Jean!
Aujourd’hui, le Pape François nous éclaire: vivre cette
dimension missionnaire de notre charisme signifie
maintenir vive notre « passion pour Jésus et pour son
peuple» en vivant notre vie salésienne en «état perma-
nent de mission», dépassant ainsi «l’acédie pastorale»
[apathie], «la mesquinerie» et «la psychologie de la
tombe» et nous retrouverons «la joie de l’évangélisa-
tion» (cf. Evangelii Gaudium 25,82-83, 268).
D’ailleurs, l’expression la plus belle de cet esprit mis-
sionnaire est: quitter son pays pour annoncer l’Évan-
gile du Christ. C’est ainsi que chaque année, dans la
Basilique de Notre Dame Auxiliatrice à Turin, on renou-
velle l’événement solennel et émouvant de l’Envoi des
missionnaires. Avec la remise du crucifix et l’accolade
fraternelle, prend fin un cheminement de prépara-
tion personnelle et communautaire. La vocation mis-
sionnaire est une longue histoire d’amour entre Dieu
qui appelle et l’apôtre qui répond. C’est toujours Dieu
qui choisit. Et l’homme n’est jamais aussi grand que
lorsqu’il répond «oui» au Dieu qui passe et appelle.

8.9 Page 79

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Brésil
78 La voix
du missionnaire
Par Roberto Cappelletti, missionnaire italien au Brésil
Je ne me rappelle pas bien le jour précis de la naissance
de ma vocation salésienne, mais je sais très bien com-
ment elle s’est approfondie au fil des années.
Depuis mon enfance, puis au noviciat salésien, j’ai tou-
jours été attiré par les récits des missionnaires qui ve-
naient nous parler des terres lointaines et de leur vie
au milieu des plus pauvres. J’ai toujours eu cette sen-
sibilité mais peut-être, comme le feu d’une petite che-
minée, était-elle quelque peu cachée sous les braises
de mes nombreuses activités et de mes études. À la
maison salésienne de Mezzano (nord-est de l’Italie),
j’ai eu l’opportunité d’entrer en contact avec le Bré-
sil à travers des jumelages et des voyages dans ce
pays. Et c’est là que le feu s’est rallumé. Ensuite, j’ai
été appelé comme Délégué pour l’Animation Mission-
naire dans ma Province INE. Le cheminement avec
les jeunes de l’«École de la Mondialité» et les expé-
riences estivales à Madagascar m’ont confirmé dans
cette volonté de passer ma vie parmi les plus pauvres.
Certains me disent: «Ici, en Italie, nous avons besoin de
Salésiens. Pourquoi veux-tu partir pour les missions?».
Cette objection serait valable si l’on considère le choix
de quitter son pays pour être missionnaire ad gentes
l’étranger, dans les pays lointains], du seul point de vue
matériel, numérique et statistique. Mais celui qui part
pour les missions ne le fait pas pour fuir quelque chose
mais pour donner un sens complet à sa vocation et, dans
mon cas, à ma vocation salésienne.
En remettant ma demande d’être missionnaire ad gentes
directement entre les mains du Recteur Majeur, j’ai voulu
signifier que ma vie appartient à Dieu et non à moi, et que
je voudrais vraiment la dépenser pour les plus pauvres
et les plus lointains. Peut-être ne donnerai-je pas beau-
coup, mais je suis sûr que ressentir du bonheur en moi-
même pour ce que je fais avec les plus pauvres est la meil-
leure réponse à mes nombreuses hésitations du début.

8.10 Page 80

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AUSTRIA
79
Il y a peu encore, je me trouvais à Itajaì, une ville por-
tuaire du sud du Brésil, formée en grande partie de
gens aisés, vivant de leur travail. Mais même dans une
ville comme celle-là, il y a des centaines de personnes
et d’enfants qui vivent aux marges, dans des maisons
délabrées, dans des contextes de violence, de margina-
lisation et de drogue. Je suis allé là-bas pour eux surtout,
pour leur donner une espérance et un avenir, à travers
l’éducation, la formation personnelle, l’accompagne-
ment, mon témoignage et celui de la communauté édu-
cative du «Parque Dom Bosco», l’œuvre sociale où j’ai
travaillé, il y a peu de temps encore.
Il est clair que, certaines fois, moi aussi je me demande
si je suis à ma vraie place, en voyant qu’une grande par-
tie de la ville vit à l’européenne, sans trop de problèmes.
Mais, pour le moment, je suis ici, rêvant qu’un jour peut-
être, je pourrai dépenser ma vie aussi dans un contexte
missionnaire plus radical et plus pauvre que celui où
je me trouve aujourd’hui: cela a toujours été mon rêve.
Mais là où je suis et là où je serai envoyé ou demanderai
d’aller, je chercherai toujours à vivre au mieux ma voca-
tion salésienne missionnaire, en donnant chaque instant
de ma vie aux plus petits et aux plus pauvres!
Il y a deux mois, j’ai été destiné à la Province mission-
naire d’Amazonie pour vivre l’expérience missionnaire
dans la localité de l’Alto Rio Negro, appelée Iauaretê, au
nord-ouest du Brésil, à la frontière avec la Colombie. Ici,
j’ai commencé à travailler avec différentes ethnies indi-
gènes dont la plus importante est celle nommée Tukano.
En visitant les trente et quelques communautés éparpil-
lées le long des différents fleuves, en coordonnant les
activités de l’Oratoire-Centre de Jeunes et en aidant à
la pastorale de la paroisse, je suis en train de découvrir
combien nous autres, Occidentaux, avons à apprendre
de ces peuples si riches d’histoire et de culture et si
simples dans leur style de vie.
Je remercie Dieu et mes Supérieurs pour cette nouvelle
possibilité de vivre pauvre parmi les plus petits et les
plus pauvres.

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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patagonia
Par Pier Giuseppe Accornero
80 De la Terre de Feu
au Vatican
«Une pointe aride tournée vers le Sud, entre le Paci-
fique et l’Atlantique, au fin fond du continent améri-
cain: c’est la Patagonie. Redevenue "côtière" à l’Ouest,
sur la Cordillère des Andes, et baignée à l’Est par
l’Atlantique, reliée au Nord d’une manière incertaine
à la Pampa argentine et balayée sans arrêt par le
vent». C’est ainsi qu’un explorateur décrit la Patago-
nie, 800 000 km² – le double de l’Italie – où, en 1879,
arrivent les missionnaires salésiens et salésiennes
envoyés par Don Bosco. La Patagonie: «haut-plateau
aride», fleuves agités, montagnes imposantes, solitude
terrible, vent glacé et implacable.
Pour le Bicentenaire de la naissance de Don Bosco
– reconnu par le Comité historico-scientifique de
Rome comme «un anniversaire d’intérêt national» –,
la Chambre des Députés italienne a rendu hommage
au grand saint piémontais, au cours d’une célébration
dans la salle Aldo Moro, le 18 novembre 2014, prési-
dée par la Présidente de la Chambre Laura Boldrini,
dans le cadre du Congrès «Italiens du bout du monde :
missionnaires salésiens, pionniers en Patagonie et en
Terre de Feu».
Formation humaine avant tout
Le 11 novembre 1875, dans la Basilique turinoise
de Notre Dame Auxiliatrice, Don Bosco bénit la pre-
mière Expédition Missionnaire avec, à sa tête, le P.
Jean Cagliero, et composée de cinq autres prêtres,
parmi lesquels Joseph Fagnano, pionnier dans l’âme
et ex-garibaldien, ainsi que de quatre coadjuteurs. Don
Bosco leur recommande « avec insistance la situation
douloureuse de nombreuses familles italiennes. Vous
trouverez un très grand nombre d’enfants, et même
d’adultes, qui vivent dans l’ignorance la plus déplo-

9.2 Page 82

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Patagonie
rable, ne sachant ni lire ni écrire, et ignorant tout prin-
cipe religieux. Allez, rejoignez ces frères qui sont les
nôtres, et que la misère et l’infortune ont entraînés sur
une terre étrangère».
En un second temps, les missionnaires commen-
ceraient à évangéliser la Patagonie: «Nous lançons
ainsi une grande œuvre, non parce qu’on s’imagine-
rait convertir l’univers entier en quelques jours, non !
Mais qui sait si ce départ et ce petit rien ne seront pas
comme une semence d’où sortira une grande plante ?
Qui sait si ce ne sera pas comme une petite graine de
millet ou de moutarde qui se développera peu à peu
pour faire beaucoup de bien?».
Très émus, les dix missionnaires traversent la basi-
lique, ovationnés par une grande foule, tandis que
les fiacres, dont les lanternes éclairent la nuit, les at-
tendent pour les emmener à la gare ferroviaire.
Ils ont sur eux un feuillet avec les «souvenirs spé-
ciaux» écrits par Don Bosco: «Cherchez les âmes, et
non l’argent, ni les honneurs, ni les dignités. (...) Prenez
un soin spécial des malades, des enfants, des vieillards
et des pauvres, et vous gagnerez la bénédiction de
Dieu et la bienveillance des hommes. (...) Faites que le
monde sache que vous êtes pauvres dans vos habits,
votre nourriture, vos habitations; et vous serez riches
devant Dieu et vous conquerrez le cœur des hommes.
(...) Aimez-vous, conseillez-vous, corrigez-vous les uns
les autres mais n’ayez jamais ni envie ni rancune. Bien
plus, que le bien de l’un soit le bien de tous; que tous
partagent les peines et les souffrances d’un seul; et
que chacun s’efforce de les éloigner ou au moins de
les atténuer. (...) Dans les fatigues et les souffrances,
qu’on se rappelle qu’une grande récompense nous est
préparée au ciel. Amen».
81
À Don Cagliero, chef de l’Expédition, il confie spécia-
lement par écrit: «Faites ce que vous pouvez et Dieu
fera ce que nous ne pouvons pas faire. Confiez toutes
choses à Jésus Eucharistie et à Marie Auxiliatrice, et
vous verrez ce que sont les miracles».
Don Bosco accompagne ses fils jusqu’à Gênes où, le 14
novembre, ils s’embarquent sur le bateau français le
«Savoie».
Les premières œuvres et...
les grands-parents du Pape
À Buenos Aires et en Argentine, les premiers immi-
grants italiens et piémontais abondent. En 1877, au
Barrio [quartier] Almagro, les Salésiens inaugurent
l’église paroissiale, l’école professionnelle et l’oratoire-
patronage : dans la chapelle Saint-Antoine, en 1908,
naît l’équipe de foot San Lorenzo d’Almagro, du nom
du fondateur salésien, le P. Lorenzo Massa, équipe qui
fait fureur et gagne 14 coupes au Championnat d’Ar-
gentine.
Les grands-parents paternels et le père du Pape Ber-
goglio, émigrés de Turin et de Portacomaro, abordent
le 15 février 1929. À Buenos Aires, ils fréquentent la
paroisse du Barrio Flores mais ils ont leur cœur à l’ora-
toire d’Almagro: ils y sont supporters de l’équipe aux
couleurs rouge et bleue. Jorge Mario – le futur Pape
François – en est un fan éperdu: quand il peut, il va la
voir jouer au stade. Et, en 2008, pour le Centenaire de
l’équipe, Cardinal-Archevêque de Buenos Aires, il en
reçoit la Licence de Membre Honoraire.

9.3 Page 83

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Thaïlande
Par Anand Thanad
Construire dans la spiritualité
de Don Bosco
Le P. Albert Gustave Roosens est un Salésien belge,
un de ces missionnaires qui, à 89 ans, témoigne en-
82
core de la fraîcheur de l’Évangile qu’il annonce dans
le Sud de la Thaïlande.
Il nous a raconté qu’il n’était pas simple d’évangéliser
en ces lieux-là car la majorité des gens étaient musul-
mans... Il a aussi dû tenir compte du fait que de très
nombreux enfants n’avaient pas la possibilité d’aller
à l’école pour deux raisons principales: la pauvreté et
la distance de la maison à l’école.
Il a donc décidé de construire avant tout une école
technique... Mais d’autres écoles ont suivi, destinées
aux jeunes de familles pauvres et aux orphelins, et
dont le but principal est de permettre aux élèves de
devenir des techniciens de l’industrie, mécaniciens,
soudeurs, ingénieurs mécaniciens, électriciens et
électroniciens. Le P. Roosens croit que c’est la bonne
manière pour aider les jeunes à acquérir des connais-
sances qui puissent les aider économiquement ainsi
que leurs familles.
En plus de ces écoles, le Père a également construit
d’autres bâtiments, tel le «Centre de Formation Pro-
fessionnelle Don Bosco» pour les enfants dont les
parents sont atteints de la lèpre, pour qu’ils puissent
se débrouiller tout seuls dans la vie...
Il a également construit plusieurs maisons pour les
pauvres qui émigrent vers le Sud de la Thaïlande. Il a
entrepris de nombreux projets pour sensibiliser les
habitants des villages – même les plus paumés – sur la
manière de vivre mieux, particulièrement avec de meil-
leures conditions sanitaires et l’arrivée de l’eau cou-
rante. On doit encore ajouter un Centre d’aide aux An-
ciens Élèves de l’École Don Bosco, non-voyants et donc
dans l’impossibilité de vivre de manière autonome...
Quoi qu’il en soit, mener tous ces projets nécessite
une aide économique importante: le Père lui-même
admet que chaque fois qu’il commence une nouvelle
construction, il n’a jamais la certitude d’arriver au
bout, sachant que les problèmes à résoudre seront
toujours nombreux: «Aussi, ai-je toujours prié avec
persévérance, et Dieu ne m’a jamais abandonné».
«Un jour, un bienfaiteur est venu me dire que je pou-
vais utiliser son argent comme je l’entendais. Je suis
resté très surpris de ce geste: Dieu m’avait envoyé
cet homme, c’était un miracle. J’ai très souvent reçu
des dons en argent de gens que je n’avais jamais vus
auparavant. Dieu m’a toujours guidé vers les bonnes
personnes à qui demander de l’aide, m’indiquant
comment accomplir ma mission...» Le P. Roosens
adore construire : dans sa vie il a fait construire au
moins 35 nouveaux bâtiments, au point qu’on l’a sur-
nommé «Bob le Bâtisseur» (du titre d’un dessin animé
local bien connu). Il a construit des écoles, quatre
églises, et il en a déjà quatre autres en chantier: «Je
n’ai jamais pensé au nombre de bâtiments à réaliser
parce que mon unique préoccupation était d’aider les
pauvres et les nécessiteux».
Le P. Albert a reçu trois décorations de Baudouin,
Roi des Belges, en 1971, 1983 et 1986. Et, en dé-
cembre 2013, il a reçu la Médaille [du Saint-Siège]
«Pro Ecclesia et Pontifice» [Pour l’Église et le Pape]
pour ses années de service en faveur de l’Église et du
bien-être de l’humanité. Et quand on lui demande ce
qu’il pense de toutes ces décorations, il répond: «Non
pas que ces décoration aient programmé mon désir
d’aider le prochain ; elles démontrent seulement que

9.4 Page 84

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Thaïlande
ces constructions ne pouvaient certainement pas
surgir du néant. Il faut éprouver de la passion et de
l’amour pour le prochain ; et cela vaut surtout pour
nous prêtres, moi comme les autres, car notre vie
doit être un sacrifice pour le prochain».
En ce moment, le P. Albert s’occupe de son der-
nier projet: la «Maison Don Bosco» avec la chapelle
«Notre-Dame de Banneux-en-Belgique», son grand
rêve de toujours. La «Maison Don Bosco» est déjà en
cours de construction, destinée aux enfants pauvres
provenant des zones rurales de la Thaïlande, désirant
continuer leurs études à Bangkok mais n’ayant ni
logement ni argent pour se payer un loyer. Il s’agit
d’un bâtiment fonctionnel de quatre étages entouré
de cours de récréation et de terrains de sport...
Ce n’est qu’il y a trois ans, à l’âge de 86 ans, que le
Père a entrepris un long voyage jusqu’en Belgique,
à la recherche de fonds pour son projet. Il devait se
83
déplacer en voiture chaque jour pour aller voir ses
différents amis et bienfaiteurs qui l’avaient déjà aidé
dans le passé. Et quand ils lui demandaient s’il se sou-
venait des différentes routes, alors qu’il n’avait pas
mis les pieds dans son pays depuis plus de 50 ans,
il répondait: « C’est simple, pendant que je conduis,
je tiens le chapelet d’une main, je prie et je conduis.
C’est vrai que, parfois, et même souvent, je me perds;
mais avec l’aide des gens, je reviens toujours sain et
sauf à la maison». Et d’ajouter: «C’est sûrement mon
dernier voyage en Belgique».
Lorsque nous avons interviewé le Père, nous étions
curieux de savoir s’il n’avait pas éprouvé de la nos-
talgie pour sa famille, à des milliers de kilomètres
de lui. Il a reconnu n’être même pas rentré pour les
funérailles de ses parents. Évidemment, nous lui
avons demandé pourquoi, et il nous a répondu: «Je
me trouvais dans le Sud de la Thaïlande pour aider
les pauvres ; qu’aurais-je bien pu faire pour une per-
sonne décédée ? Simplement prier pour le repos de
son âme. Mais ce sont les vivants qui avaient et ont
besoin de moi
Ayant demandé au P. Roosens comment nous pou-
vons, nous, avoir une foi plus grande, nous nous
sommes entendu répondre: «Croyez à l’impossible».
Durant toute sa vie religieuse, le P. Albert a toujours
eu le cœur plein de joie, se sachant au service de
Dieu. Sa devise, toujours gravée dans son cœur, est:
«Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me man-
quer».

9.5 Page 85

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84

9.6 Page 86

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Spiritualité
85
ecclésiale

9.7 Page 87

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SAINTETÉ SALÉSIENNE
86
“La spiritualité
du quotidien”
Le P. Arthur Lenti est aujourd’hui connu dans tout le
monde Salésien grâce au succès de ses livres intitulés
«Don Bosco: histoire et charisme» et traduits en diffé-
rentes langues. Né en 1939 dans le Piémont (Italie),
comme Don Bosco, le P. Arthur a émigré aux États-Unis
où il est entré dans la Famille Salésienne. De retour en
Italie, après la seconde guerre mondiale, il y a entrepris
sa formation théologique en préparation à l’ordination
sacerdotale. Il a, en outre, étudié à l’Institut Biblique
de Rome. Depuis 1975, il vit au «Don Bosco Hall» de
Berkeley, dans l’État de Californie, une résidence pour
les étudiants salésiens de Théologie, où il a été leur
conseiller durant plusieurs années.
Rappelé à Rome, le P. Arthur y continua des études de
Salésianité pour lui permettre d’approfondir l’étude de
la spiritualité de Don Bosco dans le contexte de l’Église
et de la Société du XIXème siècle. C’est ainsi qu’est né
l’Institut d’Études Salé-
siennes au sein du «Don
Bosco Hall», affilié à
l’École Dominicaine de
Philosophie et de Théo-
logie.
Le P. Arthur a accepté
en toute simplicité de se
laisser interviewer sur la
spiritualité salésienne vécue au quotidien. Notre inter-
view a surtout porté sur ces deux questions : 1. Com-
ment entendez-vous la spiritualité du quotidien dans
le charisme salésien? 2. Comment est-il possible de la
vivre aujourd’hui?
«Il n’est pas aussi facile qu’on le pense de parler de "spi-
ritualité", nous répond le P. Lenti, car le terme est ambi-
gu. Il n’est donc pas surprenant qu’au fil du temps, il ait

9.8 Page 88

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SAINTETÉ SALÉSIENNE
été compris de manières différentes et parfois oppo-
sées. Un exemple très clair : lorsque l’on parle de spi-
ritualité aux gens, on ne la considère habituellement
que comme une action intérieure et individuelle. Or,
pour être authentique, la spiritualité ne peut exister
qu’en relation avec les autres, comme
l’avait bien compris et vécu Don
Bosco. En tant que Salésiens,
nous pouvons considérer la
"spiritualité" comme le moyen
par lequel nous agissons et
entrons en relation avec les
confrères de notre com-
munauté, avec les
jeunes, avec les personnes qui partagent avec nous la
mission éducative et évangélisatrice de la jeunesse, et
87
donc, en général, avec les gens.
«Fondamentalement, la spiritualité est amour, charité.
Nous ne devons cependant pas en être "satisfaits".
Concrètement, si nous remplaçons le mot "spiritua-
lité" par un autre qui nous aide parfois à exprimer
notre idée d’un monde meilleur, nous pourrions bien
employer des mots comme amour, charité, amitié,
désir d’aider, disponibilité pour aider le prochain, etc.
Pris dans leur ensemble, ces termes pourraient bien
décrire la spiritualité du quotidien comme l’entendait
Don Bosco. C’est sous cet aspect que l’on peut claire-
ment voir l’influence qu’a eue sur lui saint François de

9.9 Page 89

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SAINTETÉ SALÉSIENNE
88
Sales. Nous sommes absolument sûrs que Don Bosco
connaissait bien l’Introduction à la Vie Dévote (Phi-
lotée), œuvre maîtresse du saint Évêque de Genève.
Dans ce livre, l’on peut trouver l’une des principales
racines de la spiritualité du quotidien que Don Bosco a
vécue et enseignée.
«De plus, il est juste de rappeler que Don Bosco a vécu
comme un mystique, c’est-à-dire dans une profonde
union avec Dieu, avec les saints, surtout la Sainte
Vierge avec qui il parlait avec une authentique fami-
liarité. Et pas seulement: Don Bosco entendait la vie
mystique (spirituelle) comme l’amour chrétien mis en
pratique, vécu comme apostolat. Et ce, non seulement
comme une expression d’humanité, de philanthropie
mais comme une profonde union intérieure avec Dieu.
Voilà pourquoi il est possible de remplacer le mot
"spiritualité" par des termes comme amour et charité
chrétienne.
«L’on comprend mieux ce que je dis si l’on se rap-
pelle, par exemple, que certaines personnes en visite
à l’Oratoire de Don Bosco demeuraient surprises et
impressionnées par le "climat surnaturel" que l’on
y respirait. Ce fait était dû non seulement à l’intense
vie sacramentelle, aux pratiques religieuses et de
dévotion mais il était dû aussi particulièrement, vu le
haut niveau presque surnaturel – et c’est peu dire – à
l’amour chrétien qui motivait la vie de ces "simples"
adolescents et préadolescents. Le centre de toute cette
ambiance était Don Bosco lui-même et sa relation avec
Dieu qui, comme un soleil, irradiait tous ceux qui vi-
vaient autour de lui.
«Il est juste de rappeler en outre que, par principe, la
spiritualité n’est pas élitaire. Le Concile Vatican II l’a
bien compris. La spiritualité n’est pas réservée aux
évêques, aux prêtres et aux religieux, mais concerne
tout le monde. Cela veut dire qu’au jour d’aujourd’hui,
les membres de la Famille Salésienne peuvent vivre ce
type de spiritualité. Don Bosco attend de chacun de

9.10 Page 90

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SAINTETÉ SALÉSIENNE
89
nous que nous soyons prêts et disponibles à travailler
avec charité. Au sein de la Famille Salésienne, c’est un
devoir pour tous, sans aucune exception. Ce n’est pas
un simple travail, c’est un travail de charité. La Famille
Salésienne n’est pas un "club social"; c’est l’apostolat et
le travail pour le salut des jeunes qui nous unissent. En
un mot, ce qui nous unit et nous dis-
tingue de toutes les autres Familles
religieuses, c’est précisément notre
spiritualité et non seulement notre
apostolat dans le monde extérieur.
«En ce sens, notre spiritualité n’a
pas d’horaires: elle est vécue dans
le quotidien, particulièrement dans
notre attitude envers le prochain.
C’est pour cela que nous devons
accorder une grande attention
aux mots que nous utilisons, à la
manière dont nous traitons les per-
sonnes. En ce sens, notre respect envers les personnes
et nos manières d’être sont très importants. Ces petits
détails peuvent sembler insignifiants mais ce n’est pas
du tout le cas puisqu’ils expriment ce qui nous habite:
ce sont d’authentiques signes d’une spiritualité chré-
tienne (et salésienne) bien vécue».

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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SAINTETÉ SALÉSIENNE
«Ce qui fait la gloire
de mon Père,
c’est que vous portiez
beaucoup de fruit et que
90 vous soyez pour moi
des disciples».
(Jn 15,8)
Le Vénérable Père Joseph Auguste Arribat
(1879-1963), Salésien français, a été un bon père pour
tous ses enfants. Sa vie est l’incarnation de ce mot de
l’Évangile: «Le Fils de l’homme n’est pas venu pour
être servi, mais pour servir» (Mc 10,45). Il n’a refusé
aucune sorte de travail; au contraire il a cherché lui-
même à rendre les services les plus humbles. À cause
de sa disponibilité pour les travaux de nettoyage, les
novices l’appelaient «le chevalier du balai». Il veillait les
malades durant la nuit. Et pendant la guerre, il laissait
sa chambre et son lit aux confrères de passage, pas-
sant lui-même la nuit dans un fauteuil ou à la chapelle.
Dénommé «le Saint de la Vallée», on lui attribue des
guérisons miraculeuses.
Dans toutes ses charges de responsabilité, surtout
comme Directeur pendant plusieurs années et dans dif-
férentes maisons, le Père Arribat se comporte en Salé-
sien exemplaire: toujours présent au milieu des jeunes,

10.2 Page 92

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SAINTETÉ SALÉSIENNE
sur la cour comme à la chapelle, en classe de catéchisme la défense et la promotion de la famille. L’incarnation
comme à l’infirmerie ; il passe du réfectoire au dortoir, du en terres chinoise et philippine du Système Préventif
confessionnal au jardin, toujours attentif à tout et à tous. de Don Bosco, surtout avec la pratique de la bonté affec-
Il a un immense respect et une grande délicatesse pour tueuse amorevolezza et de la paternité, est un stimulant
chaque personne, surtout pour les petits et les pauvres. pour actualiser l’héritage charismatique et éducatif de
Il veille sur la maison dont il est considéré comme le «pa- Don Bosco en des temps et des lieux différents. L’enga-
ratonnerre», tel un nouveau saint Joseph. Visage ouvert gement et le zèle missionnaire qui ont caractérisé la vie
et souriant, ce fils de Don Bosco ne repousse personne. du P. Braga rappellent la dimension missionnaire qui doit
Alors que sa maigreur et son ascétisme rappelaient toujours accompagner la vie de chaque communauté
la figure du saint Curé d’Ars, sa douceur et son sourire chrétienne pour la rendre féconde et évangélique.
étaient dignes de saint François de Sales.
La vie du Serviteur de Dieu, le Père Andrej
Majcen (1904-1909), fut un continuel changement
sous les régimes communistes de Chine, du Vietnam
et de l’ex-Yougoslavie. La joie permanente, le travail en
collaboration avec les autres, la capacité d’«actualiser»
91
Don Bosco en terre chinoise, de fonder la présence
salésienne au Vietnam, de promouvoir l’animation mis-
sionnaire dans son pays d’origine, la Slovénie, sont les
caractéristiques de ce Salésien missionnaire.
Au milieu d’une activité intense, se trouvait le levain de
la sagesse évangélique et du discernement: les réflexions
Le Serviteur de Dieu, le Père Carlo Braga
et méditations recueillies dans des cahiers (plus de 6000
pages manuscrites), l’exercice quotidien d’un examen de
(1889-1971), resté orphelin de mère, est confié aux conscience soigné, expriment une vie chrétienne et reli-
Filles de Marie Auxiliatrice [Sœurs Salésiennes] de Ti- gieuse profonde, accompagnée d’un engagement per-
rano puis aux Salésiens de Sondrio, en Lombardie. Il sonnel de croissance spirituelle.
est mobilisé au moment où éclate la première guerre
mondiale. Ayant demandé à être envoyé en mission
en Extrême-Orient, il arrive à Shiu Chow, au sud de la
Chine, et le voilà collaborateur de Mgr Versiglia, pre-
mier martyr salésien. En 1930, il devient Provincial de
Chine, donnant une remarquable impulsion au déve-
loppement de l’œuvre missionnaire salésienne. Il fonde
à Pékin la première école salésienne et réalise ainsi le
rêve de Don Bosco. L’œuvre salésienne, en nette expan-
sion, fut dramatiquement interrompue par le commu-
nisme. Le P. Braga s’est alors tourné vers les Philip-
pines pour lancer l’œuvre salésienne. Il y est nommé
Provincial en 1955, avant de s’éteindre, le 3 janvier «Témoin de la bonté»: dans sa vie, longue et féconde,
1971, à Bacolor (Philippines).
il a été signe et porteur de l’amour de Dieu, puisant au
Profond optimisme, paternité et joie ont été les traits sail- Cœur même du Christ une charité pastorale marquée
lants du P. Braga qui, partout où il allait, créait un mer- d’une grande ardeur apostolique et de la prédilection
veilleux esprit de famille. Son histoire familiale, marquée pour les jeunes, témoignant de la tendresse de Dieu,
par l’épreuve et la souffrance de l’abandon paternel et la en paroles et surtout en actes, dans la pratique de
maladie de sa mère, est un rappel à l’engagement pour l’«amorevolezza» salésienne.

10.3 Page 93

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Par Pierluigi Cameroni assistant spirituel
92 LR'AeDcMtAeusarlueMle naoujveeuaur
Adma: Association De Marie Auxiliatrice
Les Associés de l’ADMA «font partie de la Famille
Salésienne "pour la dévotion salésienne à l’Auxilia-
trice dans la forme instituée par Don Bosco lui-même.
Cette appartenance engage à honorer Marie, Secours
et Mère de l’Église, en participant à la mission de Don
Bosco en faveur des jeunes et des milieux populaires,
surtout dans son aspect de développement et de dé-
fense de la foi chrétienne parmi les gens". Dans la Fa-
mille Salésienne, l’Association souligne et propage la
dévotion populaire Mariale comme instrument d’évan-
gélisation et de promotion des classes populaires et de
la jeunesse nécessiteuse. Elle reconnaît le Recteur Ma-
jeur, successeur de Don Bosco, comme père et centre
d’unité de toute la Famille». (Art. 3 du règlement).
Le P. Nestor Impelido, Salésien et Animateur spirituel
de l’ADMA des Philippines Nord, nous présente cette
Association aux Philippines.
Quelle est l’histoire de l’ADMA aux Philippines ?
C’est Mgr Guglielmo Piani, Salésien et Délégué Apos-
tolique aux Philippines de 1922 à 1948, qui fut le pre-
mier promoteur de l’ADMA. Il propageait la dévotion à
Marie Auxiliatrice partout où il allait et réussit à faire
proclamer Notre Dame Auxiliatrice Patronne Secon-
daire des Philippines.
Le premier groupe de l’ADMA fut fondé dans une
église administrée par les Franciscains, vers le Centre
de Manille, où se trouvait la première statue de Ma-
rie Auxiliatrice, placée aujourd’hui dans le sanctuaire
Notre Dame Auxiliatrice de Parafiache. Un autre
groupe, fondé par un confrère de Hong Kong, le P. Pa-
trick Rayan, se trouve dans la ville de Cebu. Ce Salésien
a également fondé un groupe à Manille-Makati, com-
posé de personnes de la haute société et qui continue
encore aujourd’hui. La dévotion à Marie Auxiliatrice
et à Don Bosco s’est répandue dans tout le pays grâce
aux Salésiens et aux Filles de Marie Auxiliatrice, parti-

10.4 Page 94

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www.admadonbosco.org
culièrement à travers la diffusion de la neuvaine à la
Vierge Auxiliatrice.
Quelle est la présence actuelle de l’ADMA?
Aux Philippines, il y a actuellement 35 groupes avec
environ 1000 membres, et 2 Conseils liés aux 2 Pro-
vinces Salésiennes du Nord et du Sud. L’actualité de
la dévotion à Notre Dame Auxiliatrice se manifeste
en s’opposant au sécularisme émergent soutenu par
la politique gouvernementale, et en faisant face à l’ur-
gence éducative, bien répandue dans le pays.
Quel est le rôle des laïcs dans la promotion de l’As-
sociation?
En plus des Salésiens et des Filles de Marie Auxilia-
trice, beaucoup de laïcs aussi ont contribué à propager
la dévotion à Notre Dame Auxiliatrice. Par exemple,
une Associée a fondé pas moins de 6 groupes ADMA.
Ce qui qualifie l’ADMA comme groupe de la Famille
Salésienne, c’est la présence en son sein des jeunes et
la participation des familles, comme cela a été souli-
gné au Congrès International de Cze¸stochowa, en
2011. Dans les maisons salésiennes, l’on trouve des
groupes appelés Auxilium, branche jeune de l’ADMA.
Dans les paroisses, les groupes s’occupent de l’anima-
tion du chant, de la liturgie, de la catéchèse, de diffé-
rentes formes de vie caritative et solidaire en faveur
des nécessiteux.
Quelles sont les Rencontres les plus significatives
de l’Association?
Le Congrès National de l’ADMA, au Nord et au Sud ; les
Rencontres annuelles de la Famille Salésienne au mois
de février ; la Semaine de Spiritualité de la Famille Salé-
sienne ; la Rencontre mensuelle du Conseil National; la
Retraite préparatoire à Noël ; l’Anniversaire de la Fon-
dation de l’ADMA, au mois d’avril ; chaque 24 du mois
93
précédé de la neuvaine ; la grande fête du 24 mai.
Quels défis l’Association doit-elle affronter?
Les défis les plus importants sont l’insertion et l’impli-
cation dans l’ADMA des jeunes et des familles. De plus,
les Salésiens qui, tout en connaissant l’ADMA et en
répandant la dévotion à la Vierge Auxiliatrice, doivent
raviver la «flamme» apostolique et intensifier la parti-
cipation aux Rencontres de la Famille Salésienne, pour
partager l’esprit salésien et la mission salésienne.

10.5 Page 95

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Voilà pourquoi
94 je l’aime
Une «Volontaire de Don Bosco» présente l’homme
qu’elle aime et dit la raison de son choix.
Je l’aime depuis plusieurs années déjà... Je suis tombée
amoureuse de lui, jour après jour, jusqu’à décider de
le suivre définitivement, tout en continuant à vivre ma
vie, à exercer mon métier, à rester au milieu des gens
et, chose encore plus étrange sans doute, sans révéler
à personne (au moins officiellement) mon lien avec lui!
Un homme qui a d’étranges relations ! Et pourtant,
tous tiennent une place particulière dans son cœur.
Pour eux, il ferait n’importe quoi, même donner sa vie !
Quand il a du temps libre, il s’invite chez les voleurs
(Lc 19,1-6), il se laisse laver les pieds même par une
prostituée (Lc 7,36-39). Et mieux vaut ne rien dire de
ses «trous de mémoire»: il suffit qu’un voleur, qui a
passé sa vie à voler, implore miséricorde, le voilà qu’il
l’emmène avec lui (Lc 23,43). Cette «mémoire très
courte» qui est la sienne me séduit. Il oublie toutes les
fois où je lui suis infidèle ou que je l’oublie car trop
prise par mon travail et tous les problèmes de la vie !
C’est un homme qui ne raisonne pas comme nous: une
fois, il m’a raconté qu’une de ses amies, qui avait dix
drachmes et en avait perdu une, a mis sa maison sens
dessus dessous et, quand elle l’a retrouvée, la voilà qui
organise une grande fête (Lc 15,8-10) à laquelle il a
participé! Ou bien quand, exerçant ses dons de méde-
cin, il a guéri une dizaine de personnes et qu’une seule
est revenue pour le remercier (Lc 17,11-19): mais
pour lui une seule personne en valait dix!

10.6 Page 96

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Non « pourquoi? » mais « pour qui?»
C’est Lui, le moteur de mes actions, l’horizon vers le-
quel je me dirige. Lorsque, chaque matin, je me pré-
pare à vivre ma journée, je me rends compte que la
seule réponse à la question «pourquoi?» ne me suffit
pas. Mais si je me demande «pour qui?», c’est-à-dire
pour Lui, la perspective change. Et pourtant, comme
courtisan, il ne vaut pas grand-chose: à l’époque où
il savait que j’allais tomber amoureuse de lui, que je
m’interrogeais de savoir si je devais passer toute ma
vie avec lui, plutôt que de me titiller avec des propo-
sitions attrayantes, il me disait : si tu veux venir à ma
suite, renonce à toi-même, prends ta croix et suis-moi!
(Mt 16,21-27). Mais, dites-moi, est-ce une manière de
faire la cour à quelqu’un? Il a pourtant réussi à m’atti-
rer, à me faire comprendre que toutes les croix, petites
ou grandes, qu’il me proposait de prendre étaient
faites pour moi, pour me mettre à l’épreuve; et, détail
très intéressant, chaque fois que je réussissais à em-
brasser cette croix, Il était là.
Chaque jour amène ses croix mais sa présence, atté-
nuant la difficile perspective de les porter, m’a progres-
sivement conduite à vivre dans un style d’obéissance à
la croix, qui n’est pas un chemin de souffrance mais
de purification. Et j’ai très souvent perçu son amour
extraordinaire pour moi; il m’a fait sentir combien
j’étais précieuse à ses yeux, en laissant tout pour venir
me chercher chaque fois que j’abandonnais le chemin.
Avec lui, avec l’amour qu’il y met, on s’y retrouve tou-
jours... Quand je demande quelque chose, si c’est pour
mon bien, il ne regarde pas à la dépense et ne se laisse
pas vaincre en générosité!...
Une carte de crédit
avec un code en lettres
Cela a eu pour résultat d’accorder à la prière une place
privilégiée dans mon quotidien, au milieu de mes
mille et une activités, une prière à plusieurs facettes:
la prière de l’Église mais aussi la prière pour confier
au Seigneur une simple rencontre avec une personne,
ou pour lui parler d’une situation délicate ! Puis j’ai dé-
couvert la manière d’utiliser sa «carte de crédit»: elle a
un code vraiment particulier, non pas avec des chiffres
mais avec des lettres: «Que ta volonté soit faite!». Et, à
ma grande satisfaction, je découvre souvent qu’il laisse
prélever sur son compte plus que je n’avais pensé.
L’homme que j’aime a exercé beaucoup de métiers,
même s’il n’a pas toujours eu la main heureuse. Il a
essayé d’être ministre de l’économie, mais il a presque
entraîné le système à la faillite. Par exemple, il paye
tout le monde pareillement; et au moment de la paye,
tous sont quelque peu mécontents parce qu’ils re-
çoivent tous le même salaire (Mt 20,1-16). Sa géné-
rosité ne lui permet pas de calculer si l’un a travaillé
plus ou moins qu’un autre: pour lui, nous sommes tous
égaux.
Peut-être qu’en lisant ces lignes, un lecteur s’est-il
demandé qui est Lui et qui je suis, moi. Eh bien! Lui,
c’est Jésus. Moi, je suis une VDB, une Volontaire de
Don Bosco, une laïque consacrée salésienne. C’est-à-
dire que j’ai choisi de consacrer ma vie à Dieu en conti-
nuant à vivre dans le monde, à la manière salésienne.
Ma consécration a rendu plus profonde la marque que
nous recevons tous à notre baptême. Elle m’a conduite,
95
après un long discernement, à faire vœu de chasteté,
de pauvreté et d’obéissance dans l’Institut des Volon-
taires de Don Bosco. Pour le reste, je continue à vivre
ma vie dans le monde, sans signe distinctif, une vie
tout ordinaire: je pourrais être la dame assise près de
toi dans l’autobus ou celle qui fait la queue avec toi
à la caisse du supermarché ou à la poste. Je souhaite
seulement que mon mode de vie fasse se poser des
questions aux autres, du genre: «Cette dame a quelque
chose de spécial que je ne réussis pas à comprendre».
Comment suis-je arrivée à ce choix? Eh bien ! si cela
vous intéresse, je vous le raconterai au prochain nu-
méro.

10.7 Page 97

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Mexique
Par Jorge García M.
96
Eau vive
“des femmes assoiffées”
«EAU VIVE» est un mouvement qui regroupe des
dames en recherche de formation pour leur vie. Ce
sont des personnes du peuple de Dieu, responsables,
épouses et mères de famille, plongées dans les soucis
normaux d’une famille, sans lieu ni temps pour leur
permettre de réfléchir sur le sens de leur vie. Elles se
trouvent entraînées par le tourbillon impétueux du
quotidien et toute leur attention est centrée sur la
question de savoir comment se maintenir à flot.
Cependant, elles sentent toutes la nécessité de
quelque chose qui remplisse leur âme et les rende
conscientes de leur dignité, de leur valeur comme per-
sonnes, de l’importance de leur vie. Beaucoup d’entre
elles n’ont pas eu ni suivi une formation scolaire de
base complète. On ne leur a pas non plus donné
une formation spirituelle. Elles avancent dans la vie
avec ce qu’elles ont réussi à capter de pratiques reli-
gieuses, d’images, de prières, de dévotions envers la
Vierge Marie ou les saints. Elles ont toujours soif de
quelque chose qu’elles découvrent ensuite être Dieu.
«Je me souviens, raconte Silvia, avoir rencontré une
amie qui m’a dit, à un certain moment: «Je vais à mon
groupe». Cela a éveillé ma curiosité et j’ai voulu en sa-
voir plus. Nous avons été invitées, dix dames environ,
et nous nous sommes présentées à ce fameux groupe.
Je peux dire maintenant que j’y ai trouvé ce que je
cherchais. J’avais toujours senti le besoin d’«autre
chose», et cela m’a plu dès le premier jour».
Norma fut également invitée au groupe mais cela ne
lui a pas plu. Elle a vécu cependant la terrible expé-
rience de se trouver aux portes de la mort à la suite
d’une maladie: «Moi aussi, je cherchais autre chose...
Dieu? Et, en la personne d’une amie, un ange est venu
m’inviter au groupe».
Suzanne raconte que lorsqu’elle a été invitée, elle pen-
sait qu’il s’agissait d’une de ces nombreuses réunions

10.8 Page 98

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de femmes pour papoter et qu’elle n’avait donc pas de
temps à perdre : «Quand j’ai commencé à écouter le
Père Chavo (le père salésien Salvador Horacio Pérez),
je me suis dit: ma place est ici; jusque-là, personne ne
m’avait aidée pour me guider dans la vie».
Nombreuses ont été celles qui sont parvenues à Dieu à
travers des expériences fortes de faiblesse ou de mala-
die, de problèmes ou de souffrance, de vide intérieur,
de solitude et d’abandon, partant d’une situation où
Dieu n’avait aucune place. «Au plan spirituel, je n’avais
rien dans ma vie; depuis mon mariage, j’avais perdu
la foi, j’avais abandonné Dieu, le remplaçant par mon
mari. Je croyais que tout est le fait du hasard et qu’il
n’y a pas besoin de Dieu».
«Eau Vive» est un mouvement adapté à ces situations
de femmes ordinaires qui n’ont pas d’importance
sociale ni de richesses qui les fassent sortir du lot du
commun des mortels et leur permettent une crois-
sance personnelle et une formation. Ce sont des per-
sonnes qui reflètent vraiment la vie de la société et à
qui on ne prête pas beaucoup d’attention, mais qui
sont capables de déployer des capacités et des dons
humains et spirituels surprenants.
«À "Eau Vive", j’ai rencontré Dieu, et c’est grandiose
car il m’aide à vivre avec dignité. Et maintenant je peux
trouver la réponse à beaucoup de «pourquoi?». Même
si je suis une pécheresse, j’apprends tous les jours de
Lui; et la Vierge Marie est ma mère et ma force».
«Dieu a retrouvé la première place dans ma vie; et 97
maintenant il est le premier et le seul ; je l’ai connu à
travers sa Parole. Il est toujours là en cas de besoin,
au contraire de mon mari, que je n’ai pas trouvé à un
moment où j’avais besoin de lui».
«Ma fille adolescente m’a demandé: «Qui aimes-tu le
plus?». Je lui ai répondu: Dieu ! «L’aimes-tu plus que
moi?». J’ai pu alors lui expliquer pourquoi nous ai-
mons Dieu «par-dessus tout». Mon souci actuel est que
mon époux et mes enfants connaissent Dieu; et mon
apostolat consiste à faire cheminer les gens vers Dieu;
c’est pour cela que je m’efforce de le connaître davan-
tage».
«Je m’aperçois qu’en changeant moi-même, mes en-
fants sont en train de changer un peu: cela me donne
de l’énergie et de la joie. «Eau vive» me nourrit et je me
prépare pour servir dans ma paroisse».
«Eau Vive» est née du souci pastoral d’un prêtre sa-
lésien de la Province de Guadalajara, au Mexique. Il
s’occupe des femmes, des épouses et des mères de fa-
mille qui vivent leur vie sans appui ni formation, sans
guide ni support face à leurs grands besoins et à leurs
grands manques. Le P. Salvador Horacio Pérez, affec-
tueusement appelé «Père Chavo», a fondé ce mou-
vement qui comprend des dizaines de groupes dans
certaines villes. Malgré sa mort, en 2012, «Eau Vive»
existe toujours et fonctionne avec un solide projet qui
répond aux nécessités humaines et spirituelles fonda-
mentales de ces personnes qui se souviennent de lui
avec affection et dévotion: il a donné vie à des gens qui
avaient besoin de cela: la vie!

10.9 Page 99

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Amériques et les Caraïbes
Des jeunes évangélisent des jeunes
98 Le mouvement
salésien des jeunes
en Amérique et dans les Caraïbes

10.10 Page 100

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Amériques et les Caraïbes
depuis 1986, le mouvement salésien des jeunes est devenu toujours plus une réalté vivante et captivante pour des milliers de jeunes du monde entier.
99
À l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse
(JMJ) qui se sont déroulées à Rio de Janeiro (Brésil) en
juillet 2013, le Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ)
a réalisé un magnifique parcours de préparation. Il
est déjà de tradition qu’au cours de chaque JMJ, on
réserve une journée spéciale pour les accompagna-
teurs, les animateurs et les participants du MSJ, avec la
participation du Recteur Majeur des Salésiens de Don
Bosco et de la Mère Générale des Filles de Marie Auxi-
liatrice (Sœurs Salésiennes).
Né à la suite d’un camp missionnaire de jeunes, à San-
tiago-du-Chili, il y a trente ans (1974), le MSJ s’est af-
firmé comme une organisation mondiale à l’occasion
du Centenaire de la mort de saint Jean Bosco (1988),
le fondateur et père de la Famille Salésienne. La pas-
sion éducative de Don Bosco l’a amené, à son époque,
à envisager un vaste mouvement de charité en vue
d’offrir aux jeunes une spiritualité. Il a ainsi voulu don-
ner une continuité au programme d’évangélisation
de son ministère pastoral à l’Oratoire du Valdocco, à
Turin. Témoins de tout cela, entre autres expressions
éducatives, les différentes formes d’associations de
jeunes qui ont fleuri, que Don Bosco a appelées «Com-
pagnies» et qu’il considérait comme «des œuvres des
jeunes eux-mêmes».
Avec le renouveau pastoral voulu dans l’Église par
le Concile Vatican II, les Salésiens et les Sœurs Salé-
siennes ont relancé, dans les années 70, le «Système

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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Amériques et les Caraïbes
100
Préventif» de Don Bosco, cherchant de nouvelles
manières d’exprimer cette pédagogie qui, fondée sur
l’Évangile, se propose d’éduquer les jeunes en usant de
bonté affectueuse et en se basant sur la raison. La nais-
sance de nouveaux Groupes et Associations de jeunes
a préparé le terrain pour déterminer la perspective
d’un vaste Mouvement de jeunes qui, inspiré de la spi-
ritualité salésienne et en communion avec l’Église, se
mettrait au service d’un plus grand nombre de jeunes
encore.
C’est ainsi que le MSJ est aujourd’hui constitué de
Groupes et Associations de jeunes qui se recon-
naissent dans la spiritualité et la pédagogie salé-
siennes. En conservant leur autonomie propre dans
leur organisation et leur action, ils assurent dans cette
pluralité une présence éducative variée et de qualité
dans les nouveaux espaces de socialisation où vivent
les jeunes. C’est un Mouvement «de jeunes pour les
jeunes» qui partagent une spiritualité avec une qua-
lité de communication leur permettant de transmettre
leurs messages et leurs valeurs communes. Le MSJ
regroupe des jeunes très différents, depuis les plus
éloignés de la foi, pour qui la spiritualité est à peine un
appel en germe, jusqu’à ceux qui, d’une manière expli-
cite et consciente, font leurs la proposition et l’enga-
gement apostolique de l’Évangile du Christ. La finalité
particulière du Mouvement est la formation de bons
chrétiens et d’honnêtes citoyens, comme apôtres des
jeunes, à l’école de Don Bosco et de Mère Mazzarello.
Du 18 au 21 juillet 2013, s’est déroulée la Rencontre
MSJ Amérique 2013. Étant donné que c’était la pre-
mière fois que se réunissait le MSJ d’Amérique et
des Caraïbes, l’objectif était de renforcer son iden-
tité comme présence salésienne séculière des jeunes
et présence d’Église dans chaque pays. Imprimant

11.2 Page 102

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Amériques et les Caraïbes
Chaque recontre du mouvement encourage et renforce
le sens d'appartenance.
un sentiment très vif d’appartenance continentale, il
cherche à acquérir une stature de vaste mouvement
de jeunes chrétiens. Ces jeunes se veulent disciples
fervents qui s’engagent avec Don Bosco à annoncer la
foi en Christ, comme missionnaires de la vie, dans une
société riche de beaucoup de valeurs ancestrales et, en
101
même temps, blessée dans ses fondements culturels..
Pour le renforcement du MSJ en Amérique et dans les
Caraïbes, ses coordinateurs ont décidé de continuer
à accompagner le parcours d’un cheminement édu-
catif pour mûrir dans la foi, avec Don Bosco et Mère
Mazzarello, comme une force jeune d’Église, à son
service d’évangélisation de la société. Pour parvenir à
cet idéal, nous aimerions construire un MSJ mission-
naire, avec des parcours de formation intégrale, des
synergies de communication, en réseau et en coor-
dination. Ces options inspirent les processus néces-
saires pour la mise en œuvre de stratégies et d’activités
dans chaque pays et dans chaque œuvre salésienne
où l’on apprend à être heureux dans la pratique soli-
daire de l’Évangile, maintenant et pour l’éternité.

11.3 Page 103

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Un cœur salésien
Brève biographie
de Xiomara Hernández González
cuba
102
Par Alejandro Satorre Morales

11.4 Page 104

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cuba
103
xiomara a commencé À suivre jésus pendant
ses années de lycée, À cuba, QUAND ELLE APPRENAIT
LE COMMUNISME.
L’humilité de Marie, la simplicité de François d’Assise
et la capacité de travail de Don Bosco décriraient à la
perfection cette femme du peuple et de l’Église pour la
manière dont elle a su mener sa vie, avec une franche
reconnaissance. Presque tout le contraire de ce qu’elle
désirait. C’est un cœur salésien qui bat en Xiomara
(avec un peu de nervosité parfois).
La personnalité de cette femme a été forgée par la
chaleur d’une famille de province, par l’exemple de sa
mère, veuve avec quatre enfants à élever. «Quand ma
mère est restée veuve, nous avons déménagé à Cama-
juaní, ensuite à Santa Clara. Elle travaillait à faire de la
lessive et du repassage pour nous entretenir; c’était la
seule chose qu’elle pût faire. C’est ainsi qu’elle nous a
élevés». La graine de sa foi lui est également arrivée
par sa marraine de baptême, qui avait une grande
confiance en Dieu et dans l’action aimante de la Vierge
Marie, «même si sa foi était quelque peu syncrétique».
Xiomara reçut le baptême lorsqu’elle était enfant, à
Santa Clara. «... J’ai commencé à fréquenter une maison
près de chez moi, où l’on donnait des leçons de caté-
chisme pour préparer la première communion. Je me
souviens fort bien des catéchistes: deux femmes un peu
rondelettes mais très intelligentes, qui venaient de la
paroisse La Pastora. Un Jeudi Saint, je ne me souviens
plus de quelle année, j’ai fait ma Première Commu-
nion».

11.5 Page 105

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cuba
Ce fut probablement durant les années du lycée qu’elle
commença à s’engager toujours plus à la suite de Jé-
sus, guidée par la directrice qui préparait le groupe
des filles au sacrement de Confirmation. Elle fréquenta
l’église de Notre-Dame du Mont Carmel (à l’âge de 12
ou 13 ans) où elle connut le Serviteur de Dieu, le P. José
Vandor, à qui elle se confessait et qu’elle choisit égale-
ment comme premier guide spirituel jusqu’à sa mort,
en 1979. L’engagement à suivre Jésus grandissait de
plus en plus, dans sa fréquentation habituelle de la
chapelle de Sant’ Anna: «Je me suis rapprochée de cer-
taines filles et je leur ai dit que je voulais faire quelque
chose de plus qu’aller simplement à la messe: c’est ainsi
que j’ai fondé l’Action Catholique».
Son «plus» aurait pu l’amener à devenir religieuse, mais
à ce moment-là, elle ne savait pas comment et, de plus,
«il ne semblait pas que c’était ce que Dieu voulait...». Et
104
si elle est restée fidèle à son Église et authentique dans
ses valeurs personnelles, c’est en partie aussi grâce à
son heureux mariage avec José Gálvez (un autre cœur
salésien) ainsi qu’aux cinq ou six enfants qu’elle aurait
aimé avoir: «Cela a été une grande frustration mais,
grâce à l’aide de Dieu, j’ai supporté également cela».
Parmi ses meilleurs souvenirs, «le premier amour
de ma vie a été Pepe et, en plus du mariage, un des
moments les plus beaux a été son ordination comme
diacre permanent».
Elle se marie à l’église de Notre-Dame du Mont Car-
mel en novembre 1965, paroisse qu’elle fréquentait
déjà depuis quelques années. «Nous avons passé plus
de 50 ans avec la Famille Salésienne du Mont Carmel
(elle comme Salésienne Coopératrice), je remercie Dieu
pour ma vocation et pour m’avoir permis de faire partie
de cette maison merveilleuse. C’est ici que j’ai rencon-
tré des personnes extraordinaires: Cheo et Nelita, Ama-
da et Yiyo, María del Carmen et Juan Carlos, Ileana et
Campito, Mirita et Pirolo, Alemán et Marité; les Sœurs
Salésiennes Flami, Lina, Severina, Lupita; les Salésiens
Ballari, Cantello, Linares, Soto, Adrián, Héctor, Alex,
Guillermo; ils constituent une famille merveilleuse. Si
vous voulez savoir qui m’a influencée le plus, je dirais
que ce sont les Pères Vandor, Bruno et Giordano. Je me
souviens encore avec plaisir de l’évêque de Santa Clara,
Fernando Prego, et de ma mère: tous des exemples de
courage et de foi, pour moi.
Chargée du groupe du cours pré-matrimonial, membre
de la chorale, trésorière de la paroisse (« Depuis
l’époque du P. Vandor jusqu’à aujourd’hui, tous les cu-
rés m’ont toujours fait confiance »), chargée du groupe
des Anciens, Xiomara est la véritable locomotive de la
paroisse, animatrice du groupe Caritas, ministre extra-
ordinaire de l’Eucharistie. Elle visite les malades, distri-
bue le journal du diocèse «Amanecer» [L’Aube]. «Je suis
plus que satisfaite de toutes mes activités d’apostolat,

11.6 Page 106

▲back to top
cuba
105
mais si par hasard je devais en choisir une, je choisirais
la catéchèse... Je dis toujours aux enfants, aux adoles-
cents et aux jeunes de vivre selon leur foi chrétienne.
Je n’ai jamais négligé ce devoir, pas même dans mon
travail, dans le quartier où je vivais, pas même dans
les moments les plus difficiles...» Voilà l’essence de sa
dimension salésienne.
Pour Xiomara, ce n’était pas suffisant de prier le Bon
Dieu pour les jeunes pauvres et abandonnés, prier pour
de nouvelles vocations au sacerdoce ou pour les ma-
lades: il fallait que son travail soit le témoignage d’une
vie enracinée dans le Christ. Il fallait que sa spiritualité,
centrée sur Marie, soit joyeuse, chaque jour, et qu’elle
prête un service responsable et toujours en profonde
communion avec l’Église; une pratique, en somme,
qu’elle a résumée elle-même avec ces paroles de saint
Paul: «Ma phrase préférée est: Malheur à moi si je n’an-
nonçais pas l’Évangile!».
Ses rides portent en elles les signes indélébiles de la vie
de l’Église à Cuba: «J’ai participé au premier Congrès
National Catholique, à la Réflexion de l’Église Cubaine
(dans les années 80), aux visites du Saint-Père». Elle a
vécu les hauts et les bas de son pays, sans critiques ni
plaintes, peut-être parce que ces paroles de saint Fran-
çois de Sales étaient bien enracinées en elle: «On prend
plus de mouches avec une goutte de miel qu'avec un
tonneau de vinaigre».
Voilà quelle a été cette femme, ne perdant jamais son
beau sourire, qui pleurait chaque Vendredi Saint en en-
tendant les mauvais traitements subis par Jésus et qui
vous fait venir la chair de poule à la seule pensée que
le Psaume 23(24) est son psaume préféré (« Dans ton
amour, ne m’oublie pas...»). Elle a affronté la mort de ses
neveux à l’étranger et elle tremble chaque fois qu’elle
entre à l’hôpital; elle a même la blague facile («J’ai tou-
jours été un tantinet nerveuse»).
Et Xiomara continuera à être ainsi jusqu’à la fin de ses
jours parce que son idée du bonheur est d’« avoir Dieu
dans son cœur, être en paix avec soi-même et avec les
autres».

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Comme Don Bosco:
avec les jeunes,
pour les jeunes
Dans l’Étrenne 2015, le Recteur Majeur souligne l’actualité
de la proposition éducative de Don Bosco,
à deux cents ans de sa naissance.
Par lorenzo bortolin

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don bosco se sentait impliqué dans la trame de dieu:
c'est pour cela qu'il aimait le jeune quel qui'il fÛt.
Le charisme salésien consiste À Être avec les jeunes,
les recontrer dans leur vie quotidienne, connaÎtre
leur monde et l'aimer.
Le charisme salésien consiste à être avec les jeunes, les
rencontrer dans leur vie quotidienne, connaître leur
monde et l’aimer.
Don Bosco se sentait impliqué dans la trame de Dieu;
c’est pour cela qu’il aimait le jeune quel qu’il fût.
L’Étrenne que le Recteur Majeur, le P. Fernández Ar-
time, 10ème successeur de Don Bosco, propose pour
2015, souligne que le charisme salésien est au service
de la communion évangélisatrice et s’adresse en par-
ticulier aux jeunes. Il rappelle avant tout que «dès les
premières années de l’Oratoire, Don Bosco avait com-
mencé à remettre, vers la fin de l’année, une Étrenne à
tous ses jeunes collectivement et une autre à chacun en
particulier. La première, la collective, consistait habi-
tuellement à signaler certaines manières de faire et des
points d’attention pour le bon déroulement de l’année
qui allait commencer».
Après lui, ses successeurs ont continué la coutume.
Pour le P. Fernández Artime, la Famille Salésienne «se
distingue et se caractérise par le fait d’être en premier
lieu une famille charismatique où le Primat du Dieu-
Communion constitue le cœur de la mystique salé-
sienne. (...) Dans cette communion, nous reconnaissons
la diversité et, en même temps, l’unité qui a sa source
dans la consécration baptismale, dans le partage de
l’esprit de Don Bosco et dans la participation à la mis-
sion salésienne au service des jeunes, spécialement des
plus pauvres».
La finalité de l’Étrenne est donc «d’être un message
créateur d’unité et de communion pour toute notre
Famille Salésienne, avec un objectif commun».
Pour tous et pour toutes
Le charisme salésien «embrasse et accueille tous et
toutes», mais porte une particulière attention aux
jeunes. Pour Don Bosco, «justement parce qu’il se sen-
tait impliqué dans la Trame de Dieu, ... [cela] signifiait
du fait même aimer le jeune, chaque jeune, quels que
fussent son état ou sa situation, pour le mener à la
plénitude de l’être humain manifesté dans le Seigneur
107
Jésus, pour qu’il puisse vivre concrètement en honnête
citoyen et en bon enfant de Dieu. Et cela doit être la
clé de notre existence, de notre manière de vivre et
d’actualiser le charisme salésien. Nous devons arriver
à sentir viscéralement, au plus profond de chacun/e
d’entre nous, le même feu, la même passion éducative
qui portait Don Bosco à rencontrer chaque jeune per-
sonnellement, à croire en lui, à croire qu’en chacun, il y
a toujours un germe de bonté et un germe du Royaume,
pour l’aider à donner le meilleur de lui-même et à ren-
contrer le Seigneur Jésus. Alors, oui, dans ces condi-
tions, nous réaliserons sans aucun doute le meilleur de
notre charisme salésien».
Pour le Recteur Majeur, «le charisme salésien n’est
pas notre propriété, ni la propriété des Salésiens ni
même de l’ensemble de la Famille Salésienne», mais
de l’Église tout entière: «Le charisme salésien est indu-
bitablement l’un de ces dons avec lequel l’Esprit Saint
a enrichi l’Église pour que, en posant décidément le
regard sur l’essence de l’Évangile, à l’intérieur de la
communion ecclésiale d’abord, et à l’intérieur de la
communion de la Famille Salésienne ensuite, ce cha-
risme puisse être un précieux cadeau pour les jeunes.
C’est pour cela qu’Évangile, cœur de pasteur pour les
jeunes et communion sont une garantie d’Identité et
de Fidélité pour nous, Famille de Don Bosco, Famille
Salésienne».
Le charisme salésien appartient à l’Église entière : il est
un don de l’Esprit Saint pour nous rappeler combien
les jeunes sont importants aux yeux de Dieu.

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CE SONT LES JEUNES QUI NOUS SAUVERONT, CAR ILS NOUS FERONT SORTIR DE NOTRE ROUTINE, DE NOS PEURS, DE NOS INERTIES.
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Rester avec les jeunes
Par conséquent, «le charisme salésien est de rester
avec les jeunes, de rester avec et au milieu d’eux, de les
rencontrer dans notre vie quotidienne, de connaître
leur monde et l’aimer, en les incitant à être les prota-
gonistes de leur propre vie, de réveiller leur "sens" de
Dieu en les incitant à viser des sommets élevés, à vivre
la vie comme l’a vécue le Seigneur Jésus». Pour cela, on
doit «rechercher leur bien, en y engageant toutes nos
énergies et toutes nos forces». Mais pas seulement.
Le P. Fernández Artime fait remarquer que «lorsque le
Pape François parle d’aller aux périphéries, en s’adres-
sant à toute l’Église, nous nous sentons interpellés très
vivement et très directement car il nous demande de
nous trouver dans les périphéries, presque loin de
tout, exclus, presque sans une quelconque opportu-
nité. En même temps, je veux dire que ces périphéries
sont pour nous quelque chose de typiquement nôtre
en tant que Famille Salésienne, car la périphérie est
quelque chose de constitutif de notre ADN salésien.
Qu’a donc été le Valdocco de Don Bosco sinon une
périphérie de la grande ville ? Qu’a donc été Mornèse
sinon une périphérie rurale ? Il faudra que notre exa-
men de conscience – personnel et comme Famille Salé-
sienne – se confronte avec ce rappel ecclésial fort qui
fait partie à son tour de l’essence de l’Évangile. Il nous
faudra nous examiner sur notre existence avec les
jeunes et pour eux, spécialement pour les derniers...
Mais il ne faudra pas chercher vers où nous orienter,
ne pas rechercher notre étoile polaire de la naviga-
tion» car c’est chez les derniers, les plus pauvres, chez
ceux qui ont le plus besoin de nous que se trouve l’élé-
ment le plus caractéristique de notre ADN comme cha-
risme salésien».

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Le charisme salésien appartient À l'église entière,
il est un don de l'esprit saint pour nous rappeler combien les jeunes sont importants pour dieu.
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Une année de fête
Le Recteur Majeur ajoute: «J’ose dire, ainsi que je l’ai
déjà exprimé à une autre occasion, que ce sont les
jeunes – garçons et filles – et spécialement les plus
pauvres et les plus défavorisés, qui nous sauveront
en nous aidant à sortir de notre routine, de nos iner-
ties et de nos peurs, parfois plus préoccupés que nous
sommes à conserver nos sécurités que d’ouvrir notre
cœur, nos oreilles et notre esprit à ce que l’Esprit peut
nous demander».
Et c’est beaucoup plus important en ce Bicente-
naire de la naissance de Don Bosco, « une année de
fête pour ce don qu’est Don Bosco à l’Église et à sa
Famille, [et qui] ne nous renfermera pas sur nous-
mêmes, ne nous rendra pas autoréférentiels ni au-
to-complaisants, mais nous lancera, avec une force
plus grande encore si possible, vers la mission».
Le Recteur Majeur rappelle enfin ce que le Pape saint
Jean Paul II a écrit aux Salésiens, dans sa lettre «Juve-
num Patris» [Le Père des Jeunes], pour le Centenaire
de la mort de Don Bosco (1988), se référant à Marie,
la plus insigne collaboratrice de l’Esprit Saint: «Je vous
confie à Marie et, avec vous, tout le monde des jeunes,
afin qu’attirés et guidés par Elle, ils puissent atteindre,
grâce à votre travail éducatif, la stature d’hommes nou-
veaux pour un monde nouveau: le monde du Christ,
Maître et Seigneur».
L’Étrenne est un cadeau du Recteur Majeur, successeur
de Don Bosco et Père de la Famille Salésienne. Chaque
Groupe de cette Famille, grâce à son message, vit la
commune mission salésienne au service des jeunes,
spécialement des plus pauvres.

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