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2.1. FIDÉLITÉ À LA VOCATION
Père Francesco CEREDA
Conseiller général pour la formation
Fin janvier, le Recteur majeur a fixé, pour toute la Congrégation, une période de préparation étalée sur trois années et une période de célébration étalée sur une année en vue du bicentenaire de la naissance de Don Bosco. Pour nous tous s’ouvre un “temps de grâce”, pendant lequel il nous est donné d’approfondir le charisme de Don Bosco dans quelques-uns de ses aspects fondamentaux : l’histoire, la pédagogie, la spiritualité et la mission avec et pour les jeunes. Nous est surtout offerte la possibilité de reconnaître avec gratitude le don de la vocation consacrée salésienne, à laquelle Dieu nous a appelés et qu’avec joie nous avons accueillie. Egalement l’Etrenne 2011 nous suggère de relire et de raconter aux jeunes l’histoire de notre vocation. C’est donc un temps favorable pour redécouvrir et raviver le don et l’engagement de la fidélité à la vocation.
Au cours des années passées, les Provinces ont mené une réflexion sur la fragilité de la vocation1 des candidats et de ceux qui sont à former, en en recherchant la racine, les manifestations, les causes et en déterminant les priorités d’intervention en vue de la surmonter. Cette fragilité est un trait qui caractérise les jeunes générations d’aujourd’hui et qui continue à persister également dans notre formation initiale, surtout dans les Provinces qui n’ont pas fait disparaître les faiblesses des équipes de formateurs, des parcours de la formation, de la méthode suivie pour la formation. Ces années-ci, nous avons une perte moyenne annuelle d’environ 110 novices et 220 profès temporels, sur un moyenne de 530 novices qui commencent ; la fragilité de la vocation est une cause de ces sorties, même si elle n’est pas l’unique ; il faut donc continuer à en tenir compte.
A présent est arrivé le moment de commencer dans les Provinces un processus qui ait en vue de renforcer la fidélité à la vocation des confrères qui se trouvent en formation permanente, mais aussi de ceux qui sont en formation initiale. Il faut remarquer, en effet, que la période de la profession temporelle demande de la fidélité ; ce n’est pas une expérience provisoire. La formule de la profession temporelle met en évidence qu’il s’agit d’un choix subjectivement définitif ; en elle, celui qui fait profession dit que, “bien qu’ayant l’intention” de s’offrir à Dieu “pour toute la vie”, il fait vœu de “vivre obéissant, pauvre et chaste” pour un temps déterminé, “selon les dispositions de l’Eglise”.2 De cela on doit tenir davantage compte pendant la formation initiale. Il faut observer ensuite que la fidélité à la vocation fait penser à la possibilité de l’infidélité dans ses diverses formes et que le manque de fidélité ne coïncide pas avec les sorties ; mais il est aussi utile de rappeler qu’en favorisant des processus de fidélité, on pourra surmonter dans une certaine mesure les infidélités, à savoir les manques de la discipline religieuse, ainsi que le phénomène des abandons.3
1. EXPÉRIENCE DE LA FIDÉLITÉ À LA VOCATION
1.1. Relecture de l’histoire de la vocation personnelle
La fidélité à la vocation est avant tout un don de Dieu ; c’est déjà le cas de la vocation. Nous sommes conscients que dès le début de l’histoire de notre vocation, il y a l’initiative de Dieu. Par amour, Il nous a appelés à l’existence, nous a fait grandir dans une famille et, pour vivre, nous a placés dans une culture particulière. Dans le Baptême, Il a fait de nous Ses fils. Tout au long du parcours de la vie, tandis que nous passions à travers des rencontres et des situations, il nous a accompagnés pour que nous mûrissions dans la foi, pour que nous aimions Jésus, pour que nous accueillions Sa Parole et les Sacrements, pour que nous nous confions à Marie, pour que nous estimions faire partie de l’Eglise, pour que nous fassions le don de nous-mêmes aux autres.
Puis est venu le jour où nous avons éprouvé de l’attrait pour suivre Jésus de plus près. L’appel nous est arrivé à l’improviste ; il a été l’aboutissement d’un projet d’amour que Dieu a pensé avant notre naissance et mis à exécution au moyen de ses interventions et de nos réponses. Avec les yeux de la foi, en relisant le passé, nous percevons que nous avons été l’objet de la prédilection de Dieu. Il nous a choisis avant que nous ne Le choisissions ; Il nous a fait confiance ; Il nous a séduits ;4 Il nous a guidés. Nous nous sommes épris de Jésus ; nous nous sommes sentis heureux de continuer sa présence et son action dans le monde.5 Dieu a dilaté notre cœur, en nous donnant la grâce de nous sentir aimés par Jésus et de l’aimer de tout cœur ; il nous a aidés à faire nôtres ses sentiments et son style de vie ; il nous a rendus disponibles pour le service des jeunes, comme a fait Don Bosco. Ainsi par la profession religieuse dans la Congrégation chacun de nous a offert à Dieu et aux jeunes non seulement son cœur, ses biens et son autonomie, mais toute sa personne.
Nous étions conscients que chaque choix demande le renoncement à d’autres possibilités ; d’autre part, nous avons trouvé que choisir Jésus et sa mission était si fascinant que nous avons éprouvé de la joie en abandonnant d’autres choses. C’est ainsi que Don Bosco a fait, lui qui pour les âmes a laissé tomber tout le reste ; c’est ainsi qu’a agi le marchand de l’Evangile qui, après avoir trouvé la perle précieuse, a tout vendu avec joie pour pouvoir l’acquérir.6 L’accueil de la vocation à la vie consacrée a été motivé par la beauté du don ; nous étions convaincus de trouver du bonheur dans cette vocation ; nous avons préféré dire non à quelques bonnes réalités, pour dire oui à d’autres qui pour nous étaient meilleures. Et ainsi nous avons commencé un chemin de fidélité à la vocation que Dieu nous a donnée ; c’est, en effet, sur la vocation que se fonde la fidélité.
On ne choisit pas la vocation, mais elle nous est donnée ; nous ne pouvons, quant à nous, que la reconnaître et l’accueillir ; si c’était nous qui la choisissions, il ne s’agirait plus de vocation, mais d’un projet que nous aurions toujours la possibilité de changer. Avec la profession religieuse Dieu confirme l’alliance établie avec nous dans le baptême.7 Il nous consacre à vivre totalement pour Lui dans des communautés fraternelles, à la suite du Christ obéissant, pauvre et chaste, au service des jeunes ;8 nous, nous répondons à Son action de consécration par l’offrande de nous-mêmes. Etre fidèles veut dire renouveler notre réponse à cette alliance particulière que Dieu a scellée avec nous.9 Sur l’exemple de Don Bosco répétons chaque jour : “J’ai promis à Dieu que ma vie, jusqu’à son dernier souffle, serait pour mes pauvres garçons”. Parfois notre réponse peut être marquée d’hésitation, de faiblesse, d’infidélité, mais ce n’est pas pour cela que l’alliance de Dieu avec nous s’évanouit ; Il ne retire pas son alliance. La fidélité de Dieu fonde et réclame notre fidélité.
1.2. Possibilité d’un choix définitif
La fidélité de la vocation est un engagement d’amour ; c’est un choix libre qui porte sur toute la vie jusqu’à la fin. L’engagement “pour toujours” est une exigence de l’amour ; en effet, la mesure de l’amour est de n’avoir pas de mesure ; ainsi a été l’amour de Jésus qui “ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout”.10 Dans les rapports interpersonnels l’amour est un engagement total et inconditionné ; un amour partiel et provisoire n’est pas authentique ; mettre des conditions à l’amour, par exemple une limite de temps, vide l’amour de son sens. L’amour demande à être total et définitif. Cela vaut plus encore au sujet de l’amour pour Dieu et pour Jésus, un amour radical, total, pour toujours.
Parfois il pourrait apparaître en nous une interrogation : est-il possible de vivre la fidélité jusqu’au bout ? Si nous comptions seulement sur nos forces, il serait difficile de répondre ; mais la fidélité trouve son soutien dans la fidélité de Dieu. Par Son alliance Dieu s’unit à nous comme un partenaire fiable ; il ne s’agit donc pas de combien de temps peut durer notre force, mais de combien de temps dure la Sienne ; elle dure pour toujours. L’histoire du salut est un témoignage de la fidélité de Dieu. Dieu est toujours fidèle. Cela nous donne confiance parce que nous savons que, malgré notre faiblesse, Dieu qui a commencé en nous son œuvre la portera à son achèvement ;11 ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces ; 12 sa grâce nous suffira.13 Malgré notre infidélité, Il demeure fidèle parce qu’il ne peut se renier lui-même.14 Ses dons sont irrévocables.15 La fidélité de Dieu rend possible notre fidélité.
Une autre demande pourrait nous inquiéter : comment pouvons-nous vivre fidèles jusqu’au bout ? Pour notre part, nous ne pouvons pas savoir si notre engagement sera définitif ; c’est seulement la fidélité quotidienne qu’avec la grâce de Dieu nous pouvons assurer. Lorsque dans la profession religieuse nous disons “pour toujours”, nous ne sommes pas en train d’annoncer ce qui arrivera, mais ce que nous voulons qu’il arrive. Le Recteur majeur écrit à ce sujet : “La fidélité a une caractéristique typique qui la distingue d’autres vertus. Nous pouvons la comparer, dans le domaine des beaux-arts, avec la musique par rapport à la peinture et à la sculpture : je peux contempler, en un seul moment, une belle statue ou encore un tableau fameux, mais je ne peux pas écouter, à un moment précis, la Neuvième Symphonie de Beethoven ou La Flûte Enchantée de Mozart : ici, pour la musique, sont indispensables son ‘déploiement’ dans le temps, son ‘lien à une histoire’ […]. D’une manière analogue, la fidélité ne peut être réalisée si ce n’est comme une expérience liée à une histoire”.16 C’est pourquoi il est nécessaire d’assurer une réponse à Dieu tous les jours.
Puisque nous vivons dans un monde en continuelle transformation et que, nous aussi, nous changeons, il ne peut y avoir qu’une fidélité dynamique et créative. Il ne s’agit pas de rester fidèle, mais de devenir fidèle. Faire la profession religieuse, c’est “comme tracer un cadre : il délimite des frontières et distingue l’espace intérieur d’avec ce qui reste au-dehors ; cet espace devra être rempli par les décisions futures, qui seront qualifiées de réussies et de vraies, seulement si elles sont dans la même ligne que ce qui a été librement choisi au début”.17 Il faut affronter les nouvelles circonstances, en opérant des choix cohérents avec l’engagement initial. Cela ne sera pas toujours facile ; il pourra peut-être y avoir des infidélités ; et pourra apparaître le doute de s’être trompé de route, de ne pas avoir compris ce que l’on choisissait, de ne pas avoir imaginé les difficultés. Personne ne peut savoir comment sera l’avenir et donc anticiper les problèmes ; on ne peut avoir une connaissance complète d’une forme de vie avant de s’y engager ; personne ne peut faire l’expérience des différentes formes de vie et ensuite choisir la bonne. La vie est une continuelle découverte du choix fait et un engagement renouvelé pour le vivre en plénitude.
2. FIDÉLITÉ “MENACÉE”
Dans l’époque d’aujourd’hui la fidélité n’est plus perçue immédiatement comme une valeur ; en conséquence il s’avère ardu d’instituer une mentalité de fidélité. La culture, surtout postmoderne, tandis qu’elle apprécie des valeurs, comme par exemple la sincérité de la personne et l’authenticité de ses relations, ne favorise pas des liens forts. D’autre part, la fidélité s’avère faible également dans les manières de penser et de vivre la vocation chrétienne et en particulier la vocation à la vie consacrée. Même si les situations présentent des difficultés et des menaces, il faudra toujours chercher les modalités pour les transformer en occasions positives et en ressources.
2.1. Rapidité du changement culturel
A une période récente le développement accéléré de la technologie, le rôle central de l’activité économique et l’énorme impact des médias ont contribué à un important changement culturel dans la société, non seulement dans la société occidentale, mais aussi, en raison de la mondialisation, dans le reste du monde. Quelques aspects de la culture ou des propres cultures posent des défis à la fidélité de la vocation ou la menacent. Il faut en être conscient, afin de transformer ces défis en point de départ de l’action.
Dans la société de consommation la personne fait l’expérience de la difficulté de choisir ; souvent elle est poussée à satisfaire ce qui est immédiat et à portée de main ; elle s’habitue à une mentalité du “jetable”. Même les convictions, les valeurs et les relations sont considérées comme une denrée à se procurer, à employer et à jeter. Progresse de plus en plus la culture de l’agrément, de ce qui me fait plaisir et m’apporte de la satisfaction. Les modèles de vie ouverts sur la tendance à utiliser les biens de consommation de façon immodérée se répandent aussi dans les pays pauvres. Avec cette mentalité, si un choix ne plaît pas ou s’avère difficile, il peut être changé. On privilégie la réalisation exclusive des besoins et des désirs personnels ; on cesse d’accorder de la valeur à la fidélité, à la vérité, aux affections stables ; on néglige les engagements à long terme. Ainsi la personne risque d’être psychologiquement fragile et immature.
En outre est respirée une mentalité relativiste diffuse. Est présente une énorme quantité d’images et d’opinions. Comme il manque le temps ou la capacité de s’arrêter pour réfléchir, il y a le risque d’être informé de toutes les nouveautés, mais de vivre superficiellement. La recherche de la vérité ne fascine pas, car cet engagement est pénible et le résultat est incertain. On ne sait pas distinguer ce qui est essentiel de ce qui est éphémère. Ainsi tout devient fluide ; l’histoire est en perte de sens et le nihilisme est toujours à l’horizon. Nous sommes dans la société “liquide”. A vivre dans un continuel changement, on a peur de prendre des engagements. On préfère vivre “ponctuellement” [“relativement à quelque point précis”] et s’engager dans le présent. On ne comprend pas la raison de se lier à des choix définitifs au début de la jeunesse, quand on n’a aucune expérience de l’avenir. Si, par hasard, des engagements ont été pris précédemment, on justifie l’abandon des choix effectués en disant : “aujourd’hui je vois les choses autrement et demain je pourrais penser encore d’une façon différente”.
Donc dans ce climat, les décisions dépendent souvent davantage des opinions personnelles immédiates, des émotions et des désirs que des motivations et des convictions ; on se laisse emporter par l’enthousiasme facile et par le spontanéisme. Une forte impression peut parfois provoquer des changements radicaux et soudains dans les choix de vie, sans en évaluer les conséquences ; ce qui se fait important, c’est de surmonter la situation de malaise dans laquelle on se trouve ou de parvenir à un bien-être espéré, même s’il n’est pas garanti. Diminue, dans cette manière de faire, la capacité d’attente, de renoncement et de sacrifice en vue de biens plus durables dans l’avenir. Il devient pesant d’accepter la croix de la quotidienneté, la discipline, l’ascèse, la maîtrise de soi, et donc on capitule facilement devant les difficultés. Se présente alors la demande : comment pouvoir vivre fidèle à la vocation consacrée à une époque de changements radicaux et de transformations rapides ?
2.2. Faiblesse de l’identité de la vie consacrée
Il y a aussi, en plus des aspects culturels, des motifs internes à la vie consacrée qui l’affaiblissent. Cela se produit spécialement lorsque diminue ou se perd le sens de la propre identité d’être une personne consacrée, qui est appelée à vivre en tant que “mémoire vivante du mode d’existence et d’action de Jésus” au milieu des jeunes.18 Si la vie consacrée ne vit pas d’une manière prophétique la mystique du primat de Dieu, le service des plus pauvres, la fraternité de la communion, non seulement elle perd sa propre identité, mais elle met aussi en danger la fidélité de la personne consacrée. Le risque augmente quand ensuite on prend à son compte le “modèle libéral” de vie consacrée, qui peut circuler surtout dans les cultures laïcisées.19
A la vie consacrée est demandée une intense expérience de foi et de vie spirituelle, qui puisse engager l’existence, donner la primauté à Dieu, porter à faire l’expérience de l’amour du Seigneur Jésus, remplir le cœur de passion apostolique. Mais quand on vit en restant superficiel dans la vie spirituelle ou bien quand l’expérience spirituelle s’avère marginale ou perd sa force mystique, les valeurs de la vie consacrée ne sont pas intériorisées au point de pénétrer dans le cœur au niveau des affections, des sentiments, des convictions et des motivations. Alors peuvent être vécues d’une manière extérieure la prière, l’obéissance, la pauvreté et la chasteté, ou la vie communautaire ; ce n’est plus une vie authentique, mais seulement une observance formelle ; on ne vit plus la ‘radicalité évangélique’. Progressivement la vocation de vie consacrée perd du sens.
En conséquence, avec le temps, vient également la perte de la passion apostolique, disparaît peu à peu la capacité de gratuité et de générosité, est ressentie une fatigue dans le domaine psychologique et sur le plan spirituel. L’apostolat au milieu des jeunes cesse d’être une présence d’animation et d’évangélisation ; il n’est accompli que par devoir. Certains confrères, du fait que la réorganisation des œuvres n’a pas été réussie, que ceux qui vivent une vocation vieillissent ou qu’est insuffisante l’arrivée de nouvelles vocations, se trouvent chargés d’un travail excessif et pas toujours satisfaisant ; d’autres se découragent à cause de leur sentiment personnel de ne pas être à la hauteur ou en raison des maigres résultats ; alors il n’est pas difficile de comprendre les motifs d’une certaine frustration apostolique. Il n’y a plus de dynamisme, de capacité d’invention, de créativité. Et quand l’engagement apostolique est en perte de valeur, on s’interroge sur le sens de sa vocation personnelle.
Si, d’autre part, on fait l’expérience du manque de la vie fraternelle, alors l’individualisme s’installe ; cela conduit le confrère à s’éloigner de la communauté et à vivre dans son propre monde. Ainsi se dégradent l’esprit de famille et le sens d’appartenance. Les rencontres communautaires s’avèrent formelles. Tous, ils voudraient un contact humain profond, mais ils ont parfois l’impression d’être davantage des employés d’une entreprise que des personnes consacrées pour une mission. Graduellement, si on n’y prête pas attention, on glisse vers la médiocrité et l’embourgeoisement ; on évite l’ascèse ; on cherche la vie facile. On perd la confiance dans le charisme. Comme une ambiance vitale fait défaut en communauté, certains commencent à la trouver à l’extérieur. La vie consacrée est désormais sentie comme un poids et la fidélité commence à faire problème.
Il y a aussi d’autres facteurs qui accentuent les difficultés. Autrefois la personne consacrée bénéficiait d’un certain prestige ; cela facilitait la fidélité, même dans les cas où l’individu se sentait fragile ou moins sûr dans la vocation. Aujourd’hui l’Eglise est parfois perçue comme étant peu crédible et l’image de la personne consacrée bénéficie de moins d’estime ; alors il y a peu d’espace et une maigre reconnaissance pour son rôle ; souvent on rencontre l’indifférence, le désintérêt, l’apathie. Qui plus est dans les sociétés laïcisées la religion tend à être reléguée dans la sphère du privé. Surmonter ce climat demande du courage et un niveau de maturité de la vocation plus élevé par rapport à d’autres époques, mais malheureusement tous n’y parviennent pas.
3. FIDÉLITÉ “PROTÉGÉE”
La vocation est un don inestimable, mais elle est aussi “un trésor [porté] en des vases d’argile” ;20 il faut donc mettre tout son engagement pour “la raviver”21 continuellement au moyen de la fidélité. C’est précisément parce qu’elle est exposée aux risques et aux menaces de la mentalité et des styles de vie faibles, spécialement à notre radicale fragilité, que la fidélité est une réalité à vivre quotidiennement. Elle se nourrit de vigilance, de prudence et d’attention, mais elle a aussi besoin d’être cultivée et soutenue.
3.1. A la période de la formation initiale
L’expérience actuelle nous enseigne à donner de l’importance au monde intérieur de la personne avec ses affections, ses émotions et ses sentiments, mais aussi avec ses dispositions d’esprit, ses motivations et ses convictions. Il faut pour cela un travail de personnalisation dans tout le processus de formation, en commençant par la formation initiale, qui se propose d’ “imprégner en profondeur la personne”.22 Voici à présent quelques aspects de l’expérience de formation initiale qui favorisent une vie de fidélité.
Avant tout, dès les premiers pas de la formation, le processus de maturation humaine mérite une grande attention. Par exemple, la faible estime de soi chez une personne fait sentir qu’elle est peu comprise, peu appréciée et aimée par les autres ; quand elle ne reçoit pas suffisamment d’affection et de considération, elle vit dans la difficulté et se renferme ; cela explique certains problèmes liés à la pratique de la chasteté, qui ensuite portent atteinte à la fidélité. Il est donc nécessaire que celui qui est à former, tandis qu’il découvre la présence de Dieu dans sa propre histoire, porte attention à ce qu’il vit au plus profond de lui-même, en ne laissant pas sous silence des problèmes personnels, des points obscurs, des incertitudes, et donc en ayant recours à l’aide psychologique et à l’accompagnement spirituel. La formation en ces étapes initiales doit viser à préparer des personnes possédant une maturité psychologique et affective ainsi qu’une capacité de vivre sereinement la chasteté ; cela donne de la force à la fidélité.23
Puisque l’amour occupe une place centrale dans la vie, la formation à l’affectivité et à la chasteté nécessite une profonde vie spirituelle, ayant essentiellement pour objectif d’insuffler l’amour pour Jésus et, avec Lui, pour Dieu, pour Marie, pour Don Bosco. Celui qui est à former prend conscience que Jésus Ressuscité est son “ami”24 : alors cet “amour ardent, vif et personnel”25 pour Lui devient le centre unificateur de sa vie. Il assume graduellement les sentiments de Jésus, découvre le sens et la beauté du don de soi à Dieu dans la vie consacrée salésienne, éprouve un fort sentiment d’appartenance à l’Eglise et à la Congrégation, nourrit un attachement à Don Bosco et de l’enthousiasme pour la mission auprès des jeunes. C’est l’amour qui fait vivre la fidélité à la vocation. C’est pourquoi il faut favoriser un grand changement dans la pratique de la formation et aider celui qui est à former à assumer la capacité de prière personnelle : cela commence par la méditation quotidienne, faite pendant au moins une demi-heure et de préférence sous la forme de la “lectio divina”, puis viennent la visite et l’adoration eucharistique, la Confession, jusqu’à l’union à Dieu. Egalement la prière personnelle pour se confier à Marie doit être développée ; elle a une forte connotation affective qui soutient la chasteté et la fidélité.
La formation initiale, qui est le processus d’intégration dans la vocation consacrée salésienne, vise à former des disciples et des apôtres de Jésus, selon le style de Don Bosco ; son centre est donc la vie spirituelle et l’engagement apostolique. L’amour pour le Seigneur se convertit en passion apostolique qui inspire de l’enthousiasme chez celui qui est à former pour la mission auprès des jeunes et le porte à aimer les jeunes avec une généreuse disponibilité et à rester volontiers au milieu d’eux, en mettant toute sa personne à leur service. Et cela soutient sa fidélité.26 Pour donner suite à la démarche du processus utilisé pour repenser la pastorale des jeunes, se fait nécessaire une formation pastorale effectuée au moyen d’une réflexion mise à jour et d’une pratique engagée selon le chemin que la Congrégation est en train d’accomplir.
Le même amour motive la formation intellectuelle. Rempli de passion apostolique, celui qui est à former reconnaît la nécessité de se préparer pour le service éducatif et pastoral. Il trouve dans la formation intellectuelle une base solide pour sa vie spirituelle ; il acquiert une connaissance et une compétence pour la mission salésienne ; il se forme une mentalité cohérente avec la vocation. Dans le même temps il valorise les aspects positifs de la modernité et de la postmodernité et se prépare à ne pas s’égarer devant les tendances relativistes et nihilistes de la culture et devant la désorientation morale. C’est pourquoi la formation intellectuelle doit aider le changement de la mentalité et, si elle veut avoir des répercussions sur les motivations et les convictions de celui qui est à former, elle doit assumer aussi une connotation affective.
Aujourd’hui nous avons davantage conscience de l’importance de la formation initiale ; c’est pourquoi ont été effectués des pas considérables pour améliorer les contenus et les méthodes de formation, fortifier les communautés de formation et les centres d’étude, préparer les formateurs. Si bonne que puisse être la formation initiale, on est cependant également conscient que dans la vie il y a des changements continuels et imprévisibles ; et donc on sent qu’elle est appelée à développer chez celui qui est à former la capacité de vivre la vocation avec une fidélité créative, c’est-à-dire à lui faire assumer une mentalité de formation permanente. “La formation initiale doit […] être affermie par la formation permanente, prédisposant le sujet à se laisser former tous les jours de sa vie”.27 Pour cela il est nécessaire que celui qui est à former fortifie sa capacité d’autoformation, en étant cependant attentif à ne pas alimenter l’individualisme dans ses parcours de formation.
3.2. A la période de la formation permanente
La formation permanente est un grand soutien de la fidélité à la vocation ; en effet, elle aide à faire face aux défis provenant de la culture qui change et de la personne qui évolue au cours de la vie. Dans la Congrégation elle a besoin qu’on prenne d’elle le plus grand soin. Sont à présent suggérés, au niveau personnel, au niveau communautaire et au niveau provincial, quelques aspects qui peuvent favoriser la fidélité.
Engagement personnel
La formation permanente est confiée en premier lieu à la responsabilité personnelle.28 Il faut l’attitude et l’engagement personnels de vouloir croître dans sa vocation. “Toute formation […] est finalement une auto-formation. Personne en effet ne peut se substituer à la liberté responsable que chacun possède comme personne unique”.29 Malheureusement il arrive que surtout dans les premières années de la pleine insertion dans l’apostolat, mais pas uniquement, en nous mettant sérieusement au travail, nous nous exposions à des dangers comme l’habitude, l’activisme, la démotivation. Donc, il faut l’engagement personnel qui sait utiliser toutes les occasions que nous rencontrons dans notre vie, pour maintenir vivant en nous le désir de croître et d’être fidèles ; l’animation communautaire, le climat de prière, la passion apostolique, l’étude, les relations fraternelles sont des situations à mettre en valeur.
Un des moyens les plus efficaces pour conserver la fidélité à la vocation est la vie spirituelle. Notre cœur est fait pour aimer et être aimé ; en adoptant la vie consacrée, nous avons donné notre cœur au Seigneur Jésus en réponse à l’amour que nous avons reçu de Lui. L’Eucharistie, la Réconciliation, la “lectio divina”, la dévotion à la Vierge Marie, la prière personnelle, l’union à Dieu sont quelques-unes des expressions fondamentales de notre vie spirituelle. La prière est comme l’huile avec laquelle nous tenons allumée la lampe de notre amour pour le Seigneur Jésus et alimentons la joie pour notre vocation salésienne ; mais quand elle vient à manquer, la flamme de l’amour s’affaiblit et nous nous trouvons plus exposés aux “tentations” qui menacent la fidélité.
Conjointement à la vie spirituelle, et comme son fruit, il y a la passion apostolique du “da mihi animas, caetera tolle”. Il s’agit d’un zèle pastoral inspiré par l’amour pour le Seigneur Jésus et pour le charisme de Don Bosco, qui nous fait chercher en tout “la gloire de Dieu et le salut des âmes”. La passion apostolique évoque ce qu’il y a de meilleur en nous : l’amour pour les jeunes, la générosité, le dévouement, la créativité, la communion avec d’autres agents pastoraux, mais aussi l’esprit de sacrifice, l’ascèse, l’autodiscipline. Elle purifie nos motivations ; elle nous préserve du découragement dans les moments de difficulté ; en échange, elle nous remplit de joie et de satisfaction pour la vocation.
Néanmoins, une crise dans la vocation est toujours possible ; elle n’arrive pas à l’improviste, mais se développe progressivement ; elle peut concerner la vie de foi, la fatigue psychologique, la déception apostolique, la perte de motivations. Souvent cette crise concerne l’affectivité et la chasteté ; on commence par de petits fléchissements et de petites gratifications qui au début semblaient permis ou inoffensifs, mais qui graduellement se transforment en habitudes et en comportements ambigus, jusqu’à se développer en crise dans la vocation. Cependant, même en ces moments-là, il est toujours possible de revenir en arrière et de reprendre une vie fidèle ; ces situations ne sont pas irréversibles. Il est important de reconnaître que nous sommes fragiles ; nous ne pouvons jamais présumer de nos forces. C’est justement pourquoi nous devons pratiquer la prudence et la vigilance et avoir de l’autodiscipline et de l’autocontrôle. Dans ce domaine, la sincérité avec nous-mêmes et avec un guide spirituel est très utile ; il faut le courage de nous remettre en question honnêtement devant Dieu, de reconnaître en nous des sentiments, des comportements et des attitudes qui ne nous conviennent pas. Cela révèle que nous prenons en responsabilité notre vie et notre vocation, et que nous sommes sérieux en voulant vivre fidèles à notre engagement.
Sollicitude communautaire
La communauté est un grand soutien pour la fidélité, du fait qu’elle se trouve proche des confrères dans leurs situations concrètes. La communauté peut avoir des faiblesses et des limites, mais elle possède aussi des éléments de vitalité qui en font le lieu privilégié pour faire face aux défis de la fragilité de la vocation de ceux qui sont à former et aux difficultés de la fidélité à leur vocation des confrères de tous les âges. Une réalité vivante, vivace et vitale suscite de l’intérêt, du charme, de l’attrait ; mais surtout elle engendre la fécondité, l’authenticité, la plénitude de réponse. La vie engendre la vie. En conséquence, afin que la communauté aide les confrères à vivre avec créativité la fidélité, il faut intensifier les éléments de vitalité qui se trouvent déjà en elle, c’est-à-dire ses capacités à offrir un témoignage prophétique, à attirer des vocations, à renforcer le sens d’appartenance, à mobiliser les confrères pour des tâches et des formes de vie de majeur engagement, à entraîner les laïcs et les jeunes, à accroître sa signification dans l’Eglise et dans le territoire.
Parmi ses éléments vitaux, il en est un qui renferme de grandes ressources pour la fidélité : c’est le style de vie et de travail. L’accueil et la joie de rester ensemble font en sorte que chacun se sente aimé, apprécié, mis en valeur. Il y a une richesse de relations à découvrir et à recevoir. L’esprit de famille établit une mentalité qui pousse à mener en commun la recherche et le discernement ; le climat de foi et de prière renforce les motivations intérieures et dispose à vivre avec une radicalité évangélique et un dévouement apostolique ; la bonne mise en place du travail accompli ensemble, du projet communautaire et du projet pastoral favorise la croissance, améliore la prestation apostolique, fait éviter le stress et la fatigue. Et si quelqu’un se trouve en difficulté, le sens de responsabilité réciproque des confrères les rend attentifs aux premiers signaux de son malaise ; lui sont un soutien leur amitié, l’intérêt qu’ils prennent et leur compréhension ; lui est une source d’encouragement leur vie exemplaire.
Est aussi d’une particulière importance l’engagement que la communauté assume pour aider les confrères à approfondir l’identité de la vie consacrée salésienne. La communauté favorise la mise à jour au sujet de la réalité salésienne,30 la réflexion sur les Constitutions,31 l’étude de la condition des jeunes, également au moyen de la présence des jeunes lors de ses réunions ou au moyen de sa présence dans leurs milieux de vie,32 l’apprentissage de nouvelles approches dans la pastorale des jeunes et dans la catéchèse, la communication du charisme.33 Ainsi les confrères vivent une profonde expérience de reconnaissance à Dieu pour le don de la vocation ; ils ressentent la fierté d’être membres de la Congrégation et fils de Don Bosco ; ils font une expérience de joie, d’enthousiasme et d’engagement dans la vocation.
A tout cela contribue nettement la manière d’exercer le service d’autorité dans la communauté. Le directeur s’engage à établir un climat d’accueil et de respect pour chaque confrère, à un point tel que ce dernier se sente ‘chez lui’ ;34 il maintient un contact journalier avec chacun, en agissant toujours avec le comportement “d’un père, d’un frère et d’un ami”.35 C’est sa préoccupation que tous soient unis dans une vie de frères et de coresponsables. Il fait preuve de sollicitude pour celui qui souffre, se sent seul, se trouve en marge, est en difficulté. Au moyen de l’entretien et de l’accompagnement spirituel il aide les confrères à vivre une affectivité mûre, à assumer la responsabilité pour leur formation personnelle, à trouver la joie de la relation amicale avec le Seigneur Jésus, à faire un bon usage du temps et des moyens de communication sociale, à organiser leur vie personnelle et à faire face aux difficultés de l’action apostolique. Son animation vise à assurer un bon niveau de vie spirituelle et pastorale dans la communauté, en prenant soin de la prière et de l’ascèse communautaires,36 du partage fraternel, de l’apostolat.
Responsabilité provinciale
Tout en étant une réalité complexe, la communauté provinciale, elle aussi, joue un rôle important pour favoriser la fidélité de ses membres, en tant qu’elle infuse en eux avant tout le sens d’appartenance. La fraternité dont on fait l’expérience dans la Province, particulièrement à l’occasion de professions, d’ordinations et d’anniversaires, la sollicitude en cas de maladie, la proximité dans les moments de deuil dans la famille, sont des preuves d’affection envers les confrères et des liens qui attachent à la Province. Il est important que les relations entre les confrères et avec l’autorité soient sereines ; que les confrères soient mis à contribution dans les processus de discernement en vue de choix importants opérés dans la Province ; que l’on perçoive dans la Province une mentalité et une “culture” qui soient cohérentes avec l’identité de la vie consacrée salésienne.
Dans le même temps, la formation permanente est d’un grand secours pour la croissance et la fidélité des confrères. Dans un monde qui change rapidement et où les personnes évoluent avec le passage des années, “la formation continue aide le religieux à intégrer […] une croissance dynamique et une fidélité dans les circonstances concrètes de l’existence”.37 Elle facilite la transformation de la “culture provinciale”, spécialement en référence à l’identité de la vie consacrée. Pour cela se fait utile une bonne animation provinciale, qui offre diverses occasions favorables pour la croissance et le renouveau spirituel et pastoral des confrères. En particulier, se fait nécessaire une attention spéciale aux confrères en stage pratique et à ceux du “quinquennium” ; il n’est pas toujours facile de passer d’une vie organisée et accompagnée dans la communauté formatrice à la pleine insertion dans le travail éducatif et pastoral ; cela exige que l’on repense les modalités d’insertion et d’accompagnement de ces confrères.
Enfin, la manière dont la Province effectue la mission dans le territoire est importante. En effet, cela a une influence considérable sur la fidélité des confrères. C’est pourquoi il est nécessaire qu’ils puissent se dévouer aux jeunes, spécialement aux plus pauvres, en employant leurs dons et leurs capacités et en ayant la possibilité d’une présence d’animation parmi eux. Il est nécessaire qu’ils puissent vivre et travailler ensemble en des communautés, numériquement et qualitativement consistantes, de frères consacrés pleinement donnés à Dieu et soutenus par Lui. Il est nécessaire que les forces présentes dans les communautés éducatives et pastorales soient à même d’accomplir un travail serein et efficace qui donne un témoignage, attire les vocations, mette à contribution des collaborateurs. La mission joue un rôle central dans la vie des confrères et constitue un encouragement pour leur fidélité à la vocation ; les Constitutions affirment que “la mission donne à toute notre existence son allure concrète”.38 Donc, toute Province engagée dans le processus de “dessiner à nouveau ses présences”, en portant attention aux processus visant à donner à chacune une nouvelle signification, de nouvelles dimensions et un nouvel emplacement, ne peut pas ne pas tenir compte de ces critères si elle veut assurer que les confrères soient heureux et fidèles à la vocation. Elle doit viser non seulement à commencer ou à continuer les œuvres, si important que cela puisse être, mais surtout à assurer une meilleure qualité pastorale de la présence salésienne dans le territoire, car c’est seulement de cette façon que le charisme salésien aura un avenir.
FICHE DE RÉFLEXION ET DE CONFRONTATION
1. Que le confrère, aussi bien en formation initiale qu’en formation permanente, réfléchisse personnellement sur ces orientations ; qu’il revoie sa vie actuelle, en la vérifiant du point de vue de la fidélité à la vocation ; qu’il mette dans son projet personnel de vie ce qui peut l’aider à vivre en fidélité.
2. Que la communauté locale propose des moments de partage pendant lesquels elle réfléchira sur sa vitalité, sur la manière dont elle vit la vocation consacrée salésienne et sur l’aide qu’elle offre à ses membres pour vivre en fidélité.
3. Que la communauté formatrice s’interroge sur ce qu’elle est en train de faire pour aider ceux qui sont à former à assumer une mentalité de fidélité à la vocation et de formation permanente.
4. Que la Province réfléchisse sur sa “culture”, sur l’organisation de la formation permanente, sur les moyens pour renforcer la fidélité à la vocation. Qu’elle cherche la manière de mettre à contribution les confrères, les communautés locales et les communautés formatrices dans ce processus relatif à la fidélité.
1 F. CEREDA, La fragilité de la vocation, dans ACG 385, Rome 2004.
2 Cf. Const. 24.
3 L’Assemblée de l’Union des Supérieurs Généraux a affronté le thème de la fidélité à la vocation deux fois ; voir à ce sujet : USG, Fedeltà e abbandoni nella vita consacrata oggi, Litos 2005 ; et USG, Per una vita consacrata fedele. Sfide antropologiche alla formazione, Litos 2006. Dans l’Assemblée de 2005 Luis Oviedo, ofm, a présenté les résultats d’une enquête, à laquelle a participé un échantillon significatif d’Instituts religieux masculins. Il ressort que pour le plus grand nombre les abandons de profès perpétuels se produisent à l’âge moyen : 37,8% d’abandons dans la tranche de 31-40 ans et 33,0% dans la tranche de 41-50 ans ; en particulier 42,2% d’abandons se produisent dans les 10 premières années après la profession perpétuelle et 31,3% dans les 10 années suivantes. Il ressort aussi que 42% des abandons est dû à des problèmes affectifs, auxquels on peut joindre d’autres motifs semblables, tels que l’immaturité pour 21,3% et des problèmes psychologiques pour 21,0%.
4 Cf. Jr 20,7.
5 Cf. JEAN-PAUL II, Vita consecrata, 22.
6 Cf. Mt 13, 44-46.
7 Cf. Const. 23.
8 Cf. Const. 3.
9 Cf. Const. 195.
10 Jn 13, 1.
11 Cf. Ph 1,6.
12 Cf. 1 Co 10,13.
13 Cf. 2 Co 12,9.
14 Cf. 2 Tm 2,13.
15 Cf. Rm 11,29.
16 P. CHÁVEZ, La fedeltà, fonte di vita piena, dans : USG, Per una vita consacrata fedele, o.c., 27.
17 A. CENCINI, Mi fido… dunque decido, Milan 2009, 74.
18 JEAN-PAUL II, Vita consecrata, 22.
19 Cf. P. CHÁVEZ, Tu es mon Dieu ! Je n’ai pas d’autre bonheur que toi , dans ACG 382, Rome 2003.
20 2 Co 4, 7.
21 Cf. 2 Tm 1,6.
22 FSDB 208.
23 F. CEREDA, Formation à l’affectivité et à la chasteté, dans ACG 408, Rome 2010.
24 JEAN-PAUL II, Pastores dabo vobis, 45, 46.
25 Ibidem, 44.
26 Cf. Const. 195.
27 JEAN-PAUL II, Vita consecrata, 69.
28 Cf. Const. 99 : “Chaque salésien assume la responsabilité de sa formation”.
29 JEAN-PAUL II, Pastores dabo vobis, 69.
30 Cf. CG26, 10.
31 Cf. CG26, 10.
32 Cf. CG26, 15.
33 Cf. CG26, 21.
34 Cf. Const. 16.
35 Const. 15.
36 Cf. CIVCSVA, La vie fraternelle en communauté, 23 : “La communauté sans la mystique n’a pas d’âme, mais sans ascèse elle n’a pas de corps”.
37 CIVCSVA, Potissimum institutioni, 67.
38 Const. 3.