qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître
du repas appelle le marié 10et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en
premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais
toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » 11Tel fut le
commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de
Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Les paroles de Marie aux serviteurs de Cana (Jn 2,5) contiennent une
pédagogie de l'écoute et de la réponse. Une pédagogie qui s'oppose à toute
forme d'obéissance passive. Marie ne dit pas simplement « obéissez », mais
invite à une écoute personnelle, active et proactive : « ce qu'il vous dira ». C'est
une invitation à faire confiance à la personne du Christ, une confiance qui
devient un geste de responsabilité qui, à son tour, génère une authentique
liberté.
Le sous-titre de l'Étrenne – « croyants, libres pour servir » – complète le
tableau en traçant une trajectoire existentielle : la liberté naît de la foi, de la
liberté jaillit le service, c'est-à-dire une liberté qui, vécue, rend l'autre libre. Il
ne s'agit pas d'une séquence chronologique, mais d'une dynamique vitale, où
chaque élément alimente les autres et s’en nourrit. On ne peut pas être
croyant en restant distant et détaché de ce qui peut et doit générer la vie, la
joie et la communion. Croire, c'est parier, parier tout et soi-même. Croire nous
pousse hors de l'enclos du confort qui ne se résigne qu’à « commenter »
l'histoire. Croire est une expérience qui donne naissance et contribue à la
construction d'une société plus juste. Croire devient une énergie qui alimente
des processus vers une humanité plus prospère.
2. Un itinéraire vers une foi génératrice
La proposition de l'Étrenne suit une progression qui rappelle la méthode
du discernement chrétien : reconnaître – interpréter – choisir. C'est un
parcours qui évite à la fois l'activisme aveugle et soumis, et une spiritualité
désincarnée et intimiste. C'est une invitation à prendre le chemin qui s'ouvre
devant nous lorsque nous accueillons avec foi l'invitation de la Parole. Un
chemin marqué par la confiance et la responsabilité. C'est le chemin qui
caractérise la meilleure tradition salésienne : aider les jeunes à avoir et à faire
confiance, les accompagner et les éduquer à faire des choix qui les rendent
responsables, en vue de l'objectif de former « de bons chrétiens et d'honnêtes
citoyens ».
2.1. Accueillir les signes des temps
Tout d'abord, il est nécessaire de réfléchir à l'urgence de « saisir le temps
et l'histoire ». L'histoire que nous habitons, avec ses défis, doit être
« affrontée » avec empathie. Cette attitude exprime un geste actif d'amour
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