répondre aux défis, guidés par l’amour qui trouve sa source
dans le cœur de Jésus, c’est-à-dire vivre pour les autres
comme Jésus nous l’enseigne et nous le montre.
Le syndrome de Philippe
Le syndrome de Philippe est subtil et c’est pourquoi il est
aussi très dangereux. L’analyse que fait Philippe est juste et
correcte. Sa réponse à l’invitation de Jésus n’est pas fausse.
Son raisonnement suit une logique humaine très linéaire et
sans défaut. Il regardait la réalité avec des yeux humains,
avec un esprit rationnel et, en fin de compte, sans issue.
Face à cette manière de procéder « raisonnable », l’affamé
cesse de m’interpeller, le problème est le sien, pas le mien.
Pour être plus précis à la lumière de ce que nous vivons
quotidiennement : le réfugié aurait pu rester chez lui, il ne
doit pas me déranger ; le pauvre et le malade se débrouillent
seuls et il ne m’appartient pas de faire partie de leur
problème, encore moins de leur trouver la solution. Voilà le
syndrome de Philippe. C’est un disciple de Jésus, mais sa
manière de voir et d’interpréter la réalité est encore figée,
non remise en question, à des années-lumière de celle de son
maître.
Le syndrome d’André
Vient ensuite le syndrome d’André. Je ne dis pas qu’il est
pire que le syndrome de Philippe, mais il s’en faut de peu
pour qu’il soit plus tragique. C’est un syndrome subtil et
cynique : il voit une opportunité possible, mais ne va pas
plus loin. Il y a une toute petite espérance, mais
humainement, elle n’est pas réalisable. Alors on en vient à
disqualifier aussi bien le don que le donateur. Et le donateur
à qui, dans ce cas, échoit la « malchance », est un jeune
garçon qui est simplement prêt à partager ce qu’il a !
Deux syndromes qui sont encore avec nous, dans l’Église et
aussi parmi nous, pasteurs et éducateurs. Étouffer une petite
espérance est plus facile que de laisser place à la surprise
de Dieu, une surprise qui peut faire éclore une espérance,