BS 2023-05: MARIE AUXILIATRICE DANS LA VILLE DE L’ÉTERNELLE CHALEUR

LE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR

Père Ángel Fernández Artime


MARIE AUXILIATRICE

DANS LA VILLE DE L’ÉTERNELLE CHALEUR

 

« Une fois de plus, j’ai pu constater par moi-même, en voyageant dans le monde salésien, que Marie Auxiliatrice – comme l’avait promis Don Bosco – est un phare qui illumine, un refuge sûr, l’amour maternel pour son Fils et pour nous tous ».



Chers Amis de Don Bosco, du Bulletin Salésien et de son précieux charisme,


Comme je le fais souvent, je désire partager avec vous, en ce mois de mai, un fait que j’ai vécu récemment, qui a touché mon cœur et qui m’a fait beaucoup réfléchir sur la responsabilité que nous avons envers la dévotion à Notre Dame Auxiliatrice.


Le jour de l’entrée au séminaire de Jean Bosco, Maman Marguerite lui dit : « Quand tu es venu au monde, je t’ai consacré à la Sainte Vierge. Quand tu as commencé tes études, je t’ai recommandé la dévotion à cette Bonne Mère. Maintenant je te recommande d’être tout à Elle. Sois l’ami de tes camarades qui ont une dévotion pour Marie. Et si tu deviens prêtre, recommande toujours la dévotion à Marie. »  « En concluant ces paroles, raconte Don Bosco, ma mère était très émue ; moi, je pleurais : "Mère, ai-je répondu, je vous remercie de tout ce que vous avez dit et fait pour moi. Vos paroles n’auront pas été vaines et je les conserverai dans mon cœur durant toute ma vie." »


Comme les Memorie Biografiche le rappellent souvent, Don Bosco s’est jeté dans les bras de la Divine Providence, comme un enfant dans ceux de sa mère.

 

Une ville salésienne

 

Fin mars, lorsque je suis retourné au Pérou – en Amérique Latine – j’ai voulu me rendre dans la partie nord-ouest du pays et visiter une ville, Piura, où la présence salésienne est très significative. Et ce, pour plusieurs raisons.


Tout d’abord parce que Piura est appelée par les habitants eux-mêmes « la ville de l’éternelle chaleur » ou même « la ville où l’été ne finit jamais » : il y fait certainement très chaud et l’humidité la rend encore plus chaude. Mais en même temps, c’est une ville très salésienne. Plus d’un siècle de notre présence ici a marqué l’esprit du peuple avec un style de relation et des liens éducatifs et relationnels très familiers, très simples, bref, très salésiens. C’est surtout une ville très mariale et, dans l’orbite des deux présences salésiennes, elle affiche une profonde dévotion envers Notre Dame Auxiliatrice.


Enfin, je voudrais souligner le magnifique service éducatif qui a été fourni depuis le début de notre présence avec l’École Don Bosco et surtout, au cours des dernières décennies, avec la présence salésienne de Bosconia. Celle-ci est une présence humble et belle dans l’un des quartiers périphériques parmi les plus troublés et les plus pauvres, et où, grâce à l’engagement de nombreuses personnes (tant dans la société civile que dans l’Église), et surtout grâce au charisme de Don Bosco, cette partie de la ville continue de se transformer, offrant des possibilités de formation professionnelle à des centaines de garçons et de filles qui n’auraient eu aucune chance sans cela. Or les jeunes quittent aujourd’hui cette maison salésienne en ayant appris et exercé un métier, prêts à affronter le monde du travail.


À Bosconia, il y a même un magnifique Centre médical salésien géré par une branche de notre Famille, les Damas Salesianas [des femmes laïques salésiennes].


Je pense avoir rapidement décrit ce que j’ai trouvé dans la « ville de l’éternelle chaleur ». Tout est remarquable, certes, mais j’ai été particulièrement touché par la profonde dévotion à Marie Auxiliatrice. Presque de façon inattendue – parce que quelques semaines à peine après l’annonce de mon arrivée – je me suis retrouvé à 18 heures, un jour de semaine normal, au milieu d’une foule de plus de trois mille personnes rassemblées pour célébrer l’Eucharistie en l’honneur de Notre Dame Auxiliatrice.


J’ai vu des centaines d’enfants et de jeunes avec leurs parents, des dizaines et des dizaines de garçons, filles et adolescents des différents oratoires-patronages salésiens locaux, des enseignants, des éducateurs ... L’« éternelle chaleur de la ville » semblait bien peu de chose comparée à la foi, à la dévotion, à l’intériorité et à la prière, au chant et à tout ce qui pouvait remplir le cœur de ces gens, comme il remplissait le mien.


Une fois de plus, j’ai pu constater par moi-même, en voyageant dans le monde salésien, que Marie Auxiliatrice – comme l’avait promis Don Bosco – est un phare qui illumine, un refuge sûr, l’amour maternel pour son Fils et pour nous tous, ses fils et ses filles. Elle est finalement la MÈRE en qui nous nous confions et qui nous conduira toujours à son Fils bien-aimé. J’ai aussi vu la même chose à Piura.

 

La Madone sur le balcon

 

Et en même temps, je voudrais ajouter un autre petit commentaire avec une autocritique nécessaire pour nous tous qui sommes fils et filles de Don Bosco. Il s’agit de ceci : l’Esprit de Dieu arrive là où il veut et touche le cœur de ses fidèles comme lui seul peut le faire. C’est le cas de la dévotion à la Mère du Fils de Dieu, qui a toujours voulu veiller sur nous. Et ma remarque critique est que ce n’est pas dans toutes les parties du monde que nous avons réussi à faire connaître et aimer notre Mère du Ciel, la Vierge Auxiliatrice, avec la même intensité, avec la même passion apostolique. Et ce, en de nombreux endroits où nous avons néanmoins développé des écoles, pratiqué une bonne pastorale et œuvré pour le bien des gens…


Ce serait incompréhensible pour Don Bosco. Je vous dirai que c’est tout aussi incompréhensible et inacceptable pour moi. Et de plus, si dans la Famille de Don Bosco, il y avait des gens qui ne se référeraient pas à l’Auxiliatrice, ils seraient autre chose, mais ils ne seraient pas fils et filles de Don Bosco. Elle, la Mère, et la dévotion à l’Auxiliatrice comme Mère du Seigneur et notre Mère ne sont pas quelque chose de facultatif dans le charisme salésien, comme cela ne l’était pas pour Don Bosco. C’est tout simplement essentiel. « La Très Sainte Vierge Marie est la fondatrice et sera le soutien de nos œuvres, ne cessait de répéter Don Bosco. Elle sera généreuse avec nous en grâces temporelles et spirituelles ; elle sera notre Guide, notre Maîtresse de vie, notre Mère. Tous les biens du Seigneur nous parviennent par l’intermédiaire de Marie. »


Dans l’un de ses songes, Don Bosco vit une très noble Dame, vêtue comme une reine, qui se penchait de son balcon en criant : « Mes enfants, venez, abritez-vous sous mon manteau. »


Personnellement, je désire vivement que la Mère du Fils bien-aimé, l’Auxiliatrice, continue d’être l’objet d’une dévotion toute spéciale dans toutes les parties du monde, comme elle l’est dans la « ville de l’éternelle chaleur », Piura, au Pérou.


Bonne fête de Notre Dame Auxiliatrice à vous tous, où que vous soyez, dans le monde entier.