FR_LibrettoNovena


FR_LibrettoNovena



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« Faites tout par amour, rien par force »
en préparation de la fête de Marie Auxiliatrice
Oeuvre Audiovisuelle: 9 vidéos avec le commentaire du Recteur Majeur
Coordination : Pierluigi Lanotte
Des textes : Bruno Ferrero, Raffaele Ieva, Luca De Muro, Carlo Cassatella, Paolo Carlotti
Témoignages :
Olena Ponomarenko - Odessa (Ukraine)
Rino Balzano - Torre Annunziata (Italie)
Susan Garrate - Tondo (Philippines)
Ettore Esposito - Napoli (Italie)
Neely Hadad Assafo Aleppo (Syrie)
Edilma Souza da Silva - Belo Horizonte (Brésil)
Kouraogo Sébastien - (Côte d’Ivoire)
Tere e Antonio - Jerez Cadiz (Espagne)
Rocio del Nido - Siviglia (Espagne)
Commentaire : Recteur Majeur des Salésiens don Ángel Fernández Artime
Traductions :
Julian Fox (EN), José Luis Muñoz (ES), Simone Cristina Pinto (PR), Marisa Patarino (FR)
Coordination Speakerage e doublage: Piero Giordano
Speakerage et doublage :
Francesco Benedetto, Elena Sorgato, Fabrizio Gatti (IT) - Christopher Jones, Sharon Fryer (EN) -
Videorecord, Gustavo Adolfo Cano (ES) - Valdeir Grangeiro Bento, Elane Gomes (PR) - Bernard
Moutounet, Laurence Vassa (FR)
Films et photographies : Giacomo Di Gravina
Projet graphique: Chiara Veneruso
Montage vidéo : Alfredo Franciosa
Édité par IMEComunicazione srl

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ÉCOUTE L’HORREUR DE LA GUERRE
Marie sait ce que signifie avoir dans ses bras le corps
d’un fils injustement tué, par des hommes égarés à
cause d’une violence à laquelle ils ne savent pas mettre
fin. Ayons recours à Elle comme des enfants apeurés
qui ont recours à leur mère, à Elle qui au pied de la
croix attendait du Ressuscité le don de la paix de Dieu.
ACTUALISATION
J’ai vu un homme entrer dans l’église, hésitant et d’un pas
incertain. Il s’est agenouillé sur le dernier banc, il a porté ses
mains à son visage et il a fondu en larmes. Soudainement,
il s’est levé et s’est rendu dans un confessionnal. Il s’est
agenouillé et, après un moment d’hésitation, il a dit à
travers ses larmes : « Mes mains sont tachées de sang.
C’était pendant l’avancée, au milieu de cette guerre
absurde. Chaque jour, quelqu’un des miens mourait. La
faim était terrible. On nous avait dit de ne jamais entrer
dans les maisons sans avoir un fusil à la main, prêt à tirer
au premier signe de rébellion...Là où j’étais entré, il y avait
un homme âgé et une fille blonde, aux yeux tristes. « Du
pain ! Donnez-moi du pain !, » ai-je demandé. La fille s’était
penchée, j’ai cru qu’elle voulait prendre une arme, une
bombe. J’ai donc tiré résolument. En m’approchant, j’ai vu
que la jeune fille tenait un morceau de pain à la main. J’avais
tué une fille de 14 ans, une innocente qui voulait m’aider.
Je ne peux pas oublier. Dieu peut-il me pardonner ? ».
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COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Il y a beaucoup de guerres actives dans le monde
aujourd’hui. Selon des sources accréditées, 25 conflits
sont en cours avec des effets toujours très similaires :
des morts, des victimes, des migrations forcées, des
réfugiés, des divisions sociales, des ravages et beaucoup
de souffrances pour ceux qui restent. Toute guerre n’est
pas seulement injustifiable ; elle est insensée et inhumaine.
Famille Salésienne de Don Bosco n’est pas seulement
spectatrice de toute cette tragédie. Sur ce front, nous
sommes appelés à affirmer un projet inclusif d’amour, de
charité et d’harmonie qui doit devenir immédiatement
opérationnel à travers des aides humanitaires et d’autres
interventions de solidarité fraternelle. Mais il doit aussi
savoir s’exprimer à travers le soin de nos relations
interpersonnelles, sous le signe de l’accueil inconditionnel.
Chacun de nos petits gestes faits avec « douceur » peut
contribuer à construire la paix pour tous. La « douceur, »
cette vertu enseignée par Saint François de Sales, qui « met
en pratique la charité, » réchauffe les cœurs et conquiert
les âmes.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Au terme d’une guerre qui a duré quatre longues années,
le Recteur Majeur, le P. Paolo Albera, a consacré une lettre
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circulaire entière à la douceur. « La vertu de la douceur
exige de dominer la vivacité de son propre caractère,
réprimer tout mouvement d’impatience et empêcher
la langue de prononcer un seul mot offensant pour la
personne avec laquelle on interagit. Elle exige le rejet de
la violence dans les comportements, les propositions et
les actions.» Pour le P. Albera, il semblait impossible de ne
pas être un éducateur qui avait « un regard serein et plein
de bonté, qui est le miroir d’une âme sincèrement douce
et désireuse seulement de rendre heureux tous ceux qui
l’approchent. »
CONFIANCE À MARIE
Accueille-nous sous ton manteau, ô Mère,
et fais de nous des artisans de paix,
pas celle des drapeaux, pas celle des slogans,
pas même celle des photos larmoyantes.
Fais de nous des artisans de cette paix
qui vient du cœur transpercé de ton Fils,
que, comme de nombreuses mères encore aujourd’hui,
tu as vu injustement condamné sur une croix
et que tu as tenu, mort, dans tes bras.
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ÉCOUTE LE CRI DE LA TERRE
La création, comme jamais auparavant, est confiée
aux soins de tous. Ce n’est qu’ensemble que nous
pourrons la garder et l’assurer généreusement pour
les générations futures. C’est le temps des projets
communs et des chemins partagés, ouverts sur la nature,
et conscients que le Dieu de l’histoire œuvre avec
nous. C’est le temps de l’écologie humaine intégrale.
.
ACTUALISATION
Il était une fois une petite fleur dans la savane qui attendait
chaque jour quelques gouttes de pluie. Elle savait à
quel point la pluie était importante pour sa survie, mais
quand elle commençait à sentir son parfum, les vautours
couvraient tout de leurs grandes ailes. Seul un colibri se
rend compte de son désespoir et demande l’aide des
autres animaux. Le gros buffle répond : « C’est la loi de la
vie. » Le lion bâille et regarde ailleurs. Les gazelles crient :
« Nous sommes désolées, mais nous sommes pressées. »
Le colibri est découragé. Que peut-il faire, lui, le plus petit
des oiseaux ? Il s’approche d’une grande fourmilière et
raconte aux fourmis la tristesse de la fleur. Sans rien dire,
les petits animaux forment une longue chaîne, cherchent
des brins d’herbe et de petites feuilles, baignent tout de
rosée, et l’un après l’autre portent les gouttelettes d’eau
jusqu’aux racines de la petite fleur. Le lendemain, la fleur
a retrouvé sa force et sa couleur, resplendissant dans son
coin de savane.
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COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Tous peuvent constater l’accélération du changement
climatique, dû à la pollution causée par les activités
humaines et les modes de vie non durables. Nous ne
pouvons pas nous empêcher de nous inquiéter, avec nos
jeunes. Notre engagement pour une écologie humaine
intégrale découle de la conviction humaine et chrétienne
selon laquelle tout est lié. La qualité des relations avec la
nature est étroitement liée à la qualité de nos relations
interpersonnelles. Par conséquent, nous sommes invités
à une conversion écologique qui ne doit pas seulement
concerner les macro-secteurs de l’économique et de la
politique, mais aussi les micro-aspects de la vie quotidienne :
la justice, la fraternité, l’affectivité et la spiritualité.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
La nature douce et rude des prés où, enfant, Jean Bosco
faisait des sauts est restée à jamais dans son âme. Partout
où il allait, il y avait une vigne. Et il ne se contentait pas
de parler de la nature, il voulait que ses enfants gardent le
« contact » avec la nature. Il a inventé l’« agritourisme, » le
« trekking, » les écoles en plein air. Ces expériences
étaient les fameuses « promenades » le long des collines
du Montferrat et des Langhe dans une atmosphère
d’improvisation et d’optimisme. De plus, Don Bosco
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essayait de développer chez ses jeunes le sens de la
beauté, du naturel, de l’esthétique et il le faisait avec des
portraits poétiques de la nature. Il disait souvent que tard
le soir, lorsqu’il arrivait dans sa chambre, il s’arrêtait pour
contempler les espaces interminables du firmament, fixait
son regard sur la lune, contemplait la multitude d’étoiles,
et après une courte pause, il continuait : « L’univers
m’apparaissait une œuvre si grande, si divine...ma seule
solution était de courir sous les draps. » Les garçons riaient
et il concluait : « Seulement là-bas, je comprenais que je
n’étais plus si petit et pauvre. »
CONFIANCE À MARIE
Accueille-nous sous ton manteau, ô Mère,
et rends-nous capables de voir la beauté
de ton Fils dans la création ;
femme de l’écoute,
rends-nous capables d’écouter le cri de la terre,
pour pourvoir au soin
de notre monde, de la maison de tous.
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ÉCOUTE L’IMPATIENCE DES JEUNES
La perspective de l’avenir, presque sans fin, est le
regard du jeune qui s’aventure dans le monde avec « la
vie qu’il a, » faite de rêves, de ressources et d’énergie
comme une belle promesse qui ne veut pas décevoir.
Le jeune peut vivre cette espérance en compagnie
de Jésus de Nazareth, sur le chemin de l’âge et de
l’éternité.
ACTUALISATION
Un soir d’été, un groupe de jeunes autour du feu de camp
se demande : « Quel est le secret de la vie ? ». « Il y a un
puits qui a la réponse, » déclare l’âgé gardien du camp.
La brise nocturne est douce et les jeunes décident de s’y
rendre. Quand ils y arrivent, ils posent la question au puits.
Du fond résonne la réponse : « Allez sur la place du village :
vous y trouverez ce que vous cherchez. » Pleins d’espoir
ils obéissent, mais à l’endroit indiqué ils ne trouvent que
trois boutiques : l’une vend des fils métalliques, une autre
des formes en bois étranges et la troisième des pièces de
métal. Déçus, les jeunes retournent au puits en demandant
des explications. « Vous comprendrez à l’avenir, » répond
le puits. Il est tard dans la nuit, lorsqu’un jeune homme
avec un gros sac à dos les rejoint autour du feu de camp
et commence à jouer un sitar qu’il extrait de son sac à
dos. C’est une musique irrésistible, vibrante et inspirée.
Fascinés, les jeunes crient de joie. Ils ont compris : le sitar
est composé de fils métalliques, de morceaux de métal et
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de bois comme ceux qu’ils avaient vus dans les boutiques
de la place et qu’ils avaient jugés sans signification
particulière.
COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Notre monde a besoin de jeunes qui rêvent avec Dieu du
sens et de l’accomplissement de leur vie. Pour chacun
d’eux, Dieu a un projet personnalisé qui les guide et
les motive à regarder vers l’avenir. Il est du devoir de
chaque membre de la Famille Salésienne de s’engager à
accompagner le dynamisme que les jeunes portent dans
leur cœur afin que - comme le dit le Pape François - ils ne
se laissent pas voler l’espérance, afin que - comme le dit le
Pape François - ils ne se laissent pas voler l’espérance. Les
jeunes d’aujourd’hui, comme ceux de tous les temps et de
tous les lieux, attendent une main amie qui les aide à grandir
et à s’épanouir. Le soin des environnements proactifs et
« préventifs, » une animation qui sait se dépenser sur de
multiples dimensions telles que le théâtre, le sport, l’art,
le jeu, la musique, un accompagnement personnel qui sait
aller en profondeur sont les attentions que notre tradition
nous propose et nous invite à cultiver avec créativité dans
les nouveaux contextes d’aujourd’hui. Face à un si triste
panorama de jeunes blessés du monde de la jeunesse,
nous, les Salésiens, « Nous sommes du côté des jeunes, »
car comme Don Bosco nous leur faisons confiance
jusqu’au bout et croyons en la promesse qu’ils sont, en
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leur volonté de prendre leur avenir en main et de sortir
de toutes formes de pauvreté. Nous sommes toujours du
côté des jeunes, nous investissons toujours en eux. Nous
croyons en la valeur de la personne, en la possibilité d’un
monde différent et meilleur et bien sûr en la grande force
de l’éducation.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Un soir d’avril 1847, Don Bosco, ayant dû rester plus
longtemps dans la ville chez un malade, est rentré à
Valdocco tard dans la soirée. Près du quartier, un groupe
d’environ 20 garçons a commencé à se moquer de lui. « Les
prêtres sont tous avares, » disait l’un. « Ils sont orgueilleux et
intolérants, » déclarait un autre. « Mettons-le à l’épreuve, »
a crié un troisième. À ces voix peu flatteuses, Don Bosco
commence à ralentir son pas et, faisant semblant de ne
pas les avoir écoutés, il leur fait face : « Bonsoir chers
amis, comment allez-vous ? » « Pas très bien, monsieur le
Théologien, nous avons soif et nous n’avons pas d’argent ;
payez une pinte à nous tous. » Les autres garçons
entouraient Don Bosco pour ne pas le laisser s’échapper.
« Je vous la paierai volontiers - a dit alors Don Bosco - mais
je veux être là aussi avec vous. » « Figurez-vous !, » ont-
ils répliqué. Don Bosco a tenu parole non seulement pour
éviter de plus grands ennuis, mais aussi pour essayer de
gagner des âmes. Dans la taverne, il demande d’apporter
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aux garçons une bouteille, puis une autre. Quand il voit
ses gamins plus doux et bons, il dit : « Maintenant, vous
devez me faire une faveur. » « Dites, pas seulement une
faveur, mais deux, trois vous on en fera, parce qu’à partir
de maintenant, nous voulons être vos amis. » « Si vous
voulez être mes amis, vous devez me faire le plaisir de
ne plus blasphémer le nom de Dieu et de Jésus-Christ . »
« Vous avez raison, parfois le mot nous échappe sans qu’on
s’en rende compte, » répond l’un des garçons. « Bien;
maintenant, sortons d’ici, rentrons chacun à la maison.
Dimanche, cependant, je vous attends à l’Oratoire. » « Mais
je n’ai pas de maison, » commence à dire l’un d’eux ; « Et
moi non plus, » ajoute un deuxième ; et ainsi de nombreux
autres. « Mais où passiez-vous vos nuits ? » Don Bosco
a pris conscience du danger d’immoralité dans lequel se
trouvaient ces jeunes étrangers pour la plupart, puis il
ajoute : « Venez, l’Oratoire est une maison pour tous. »
CONFIANCE À MARIE
Enveloppe-nous sous ton manteau, ô Mère,
toi qui as décidé très jeune du sort du monde à Nazareth,
aide-nous à ouvrir nos bras à tous les jeunes.
Accueille-les dans tes bras et protège-les du mal,
montre-leur ton Fils et dévoile leur vocation :
être l’espérance du monde.
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ÉCOUTE LE DÉSESPOIR DES MIGRANTS
En sortie vers une vie meilleure, sans violence ni
pauvreté : voici le migrant. Marie, étrangère en
Egypte, le sait bien. Tenons bien étroitement près de
nous la foi simple et l’exemple de la Sainte Mère de
Dieu, qui a su accueillir et pour cette raison surmonter
toutes les difficultés.
ACTUALISATION
Dans un petit village d’Europe Centrale, les étrangers
n’étaient pas aimés. Les forces politiques du Pays avaient
empêché l’arrivée de citoyens d’autres Pays. Lors de
l’intervention de guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie,
des Albanais qui avaient échappé aux soldats ont demandé
à être hébergés dans l’école primaire d’une ville bavaroise.
Le bâtiment, en bon état, n’avait pas été utilisé depuis
des années. Certaines salles de classe, pour une courte
période, pourraient être adaptées en dortoir. Les toilettes
et la cuisine étaient encore fonctionnelles. L’idée a
provoqué une tempête d’indignation parmi les citoyens.
Par tous les moyens, les habitants ont tenté d’empêcher le
projet. Le pullman des réfugiés a été repoussé à coups de
bâton et jets de pierres. Le dimanche, sous la grande croix
qui dominait la nef de l’église du bourg, ils ont trouvé un
signe suspendu. Il disait : « Cette semaine, les citoyens de
notre pays ont crucifié Jésus-Christ. »
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COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Le contact avec les jeunes migrants, les réfugiés et bien
d’autres jeunes privés de leurs droits fondamentaux
devient pour nous un appel pressant à l’action. Comme
indiqué dans le Deutéronome, à Israël. « Aimez donc
l’étranger, car vous étiez étrangers dans le pays d’Égypte. »
Les migrants, surtout en ce moment où les attitudes et
les politiques de marginalisation, d’exclusion et parfois de
racisme ne manquent pas, sont une réalité qui dérange
et leur cri est inouï. Tout cela pèse sur la conscience de
la société, qui tente de mondialiser l’économie, mais pas
la solidarité et l’engagement pour le développement des
peuples et la promotion de la dignité de chaque personne.
La mission inter gentes est notre meilleure école : à partir
d’elle nous prions, réfléchissons, étudions, vivons. Lorsque
nous nous isolons ou nous nous éloignons des personnes
que nous sommes appelés à servir, notre identité en tant
que Famille Salésienne commence à se défigurer et à
devenir une caricature.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Été 1831. La famille Bosco a décidé que Jean devait suivre
ses études à Chieri. Chieri était une ville dynamique et
animée, qui inspirait un peu de peur à un garçon de la
campagne comme lui. Des églises, des monastères, des
écoles, des cafés et même un théâtre ! Au moins neuf
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mille habitants ! Jean n’avait jamais vu autant de personnes
au même endroit. Chieri était exactement à mi-chemin
sur la route de Castelnuovo à la capitale Turin, et pour
Jean, cela signifiait la porte sur le monde, pour étudier,
pour devenir prêtre (??). Mais le travail des champs et le
temps passé chez le forgeron l’avaient transformé en un
adolescent fort. Cependant, le « billet d’entrée » pour
continuer à étudier à Chieri exigeait une toute autre
force. Le premier prix à payer était de vaincre l’orgueil en
demandant l’aumône : il faisait le tour de toutes les fermes
pour demander de l’argent et du grain. « Je veux devenir
prêtre ; pour cela je dois étudier. Pouvez-vous m’aider ? »
La plupart des paysans lui avaient donné du blé, de la farine,
des noix ou du vin ; ou un morceau de linge, une serviette,
une vieille chemise. Avec du blé et du vin, on pouvait payer
une chambre pour dormir. À tous, en retour, Jean ne laissait
qu’un sourire. Il partira pour son aventure dans la villa avec
aussi ce sentiment merveilleux : il y a tellement de gens qui
l’aiment et croient en lui. Il ne les trahira certainement pas.
CONFIANCE À MARIE
Accueille-nous sous ton manteau, ô Mère,
toi qui sais ce qu’est l’indifférence, la souffrance, l’abandon,
deviens compagne de voyage de ceux qui souffrent,
qui sont persécutés, qui fuient leur Pays
pour la guerre, la faim et la pauvreté.
Aide-nous à prendre soin de la souffrance
de ces frères et sœurs sur le chemin de la dignité.
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ÉCOUTE LE MARTYRE DES FIDÈLES
Le martyre est une dimension distinctive de la vie de
foi et Marie est la mère de l’authenticité chrétienne
de ses fils. À travers son aide puissante, elle les
soutient dans leur chemin, afin qu’ils ne craignent pas
les épreuves, mais les affrontent avec courage.
ACTUALISATION
La petite Jia Li était barricadée dans l’église depuis
quelques jours avec ceux de son village. Lors d’une
irruption, le commissaire fait enfoncer le tabernacle par les
miliciens et les hosties sont éparpillés un peu partout. Puis
il crie : « Maintenant, partez ! Gare à ceux qui reviennent ! »
Jia Li avait fait sa première communion en mai. Depuis,
elle a communié tous les jours, demandant à Jésus de ne
pas laisser les méchants l’empêcher de communier : « Que
ferai-je sans Toi ?, » lui disait-elle. Le lendemain à l’aube,
elle retourne secrètement à l’église, se prosterne, va à
l’autel, se penche à terre et mange une hostie. Elle fait de
même les matins suivants. Elle ne savait pas qu’elle pouvait
les consommer en une seule fois, mais surtout elle voulait
faire durer son bonheur. Reste la dernière hostie et Jia Li
arrive comme tous les jours. Mais cette fois, on entend
un coup de feu sec, suivi d’un rire. La fille s’effondre. Elle
a encore la force de se traîner vers l’hostie pour l’avaler.
Quelques convulsions et elle se détend : la fille est morte.
Elle a sauvé tous les hosties.
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COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Nous ne pouvons pas, en tant qu’Église, manquer de pleurer
face aux tragédies de ses fils martyrs. Nous ne pouvons et
ne devons jamais nous y habituer. « Accourez, accourez
pour sauver ces jeunes... » il invita Don Bosco mourant
chez ses Salésiens. C’est une invitation à un engagement
sérieux qui aujourd’hui interpelle nous aussi, nous de la
Famille Salésienne, qui aujourd’hui interpelle nous aussi,
nous de la Famille Salésienne, qui aujourd’hui interpelle
nous aussi, nous de la Famille Salésienne, jusqu’au don de
leur propre existence. Cet engagement n’est pas possible
sans renouveler en nous la passion et la mort de Jésus pour
le salut des jeunes. Cette passion nous rendra courageux
et nous fera surmonter la crainte de ne pas être compris
ou d’être marginalisé ou rejeté par ce monde sécularisé,
qui rejette Dieu, supprime le surnaturel et marginalise le
croyant.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Au séminaire de Chieri, Jean avait eu l’occasion de connaître
les principaux écrits de Saint François de Sales et de s’y
passionner. Il avait découvert et trouvé un modèle dans ce
saint non seulement d’action pratique, mais aussi de style
de vie. La charité, la patience, l’amitié, la persévérance que
Saint François savait pratiquer dans les relations avec les
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3.4 Page 24

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gens malgré les situations conflictuelles dues aux guerres
de religion de son temps, ont eu un impact prophétique
dans ses choix futurs. Dans ces vertus, Jean reconnaissait
une consonance avec l’indication reçue d’un personnage
mystérieux au cours du rêve qu’il avait fait à l’âge de neuf
ans : « Ce n’est pas avec des coups, mais par la douceur et
la charité que tu t’en feras des amis. »
CONFIANCE À MARIE
Enveloppe-nous sous ton manteau, ô Mère,
et aide-nous à être une Église authentique.
Une Église qui sait habiter chaque lieu, chaque situation,
qui sait réconforter ceux qui souffrent,
qui sait sortir des sacristies
et toucher les périphéries existentielles de l’histoire
pour annoncer à tous la beauté d’être
fils de Dieu et tes fils.
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ÉCOUTE LE CRI DES ENFANTS
La spontanéité des enfants exprime le don précieux
de la vie, mais leurs larmes désemparées sont une
douloureuse accusation de notre égoïsme adulte.
Marie, qui est la mère de tout homme, nous invite à
être fils de Dieu et fils à elle, et frères entre nous.
ACTUALISATION
Peu de temps après la naissance de son petit frère, la
petite Lori a commencé à demander à ses parents de la
laisser seule avec le bébé. Ils étaient inquiets car, comme
la plupart des enfants de quatre ans, elle pouvait montrer
des expressions de jalousie. Mais au fil du temps Lori ne
montrait aucun signe de conflit ; au contraire, elle traitait
son petit frère avec gentillesse et ses demandes de rester
seule avec lui devenaient de plus en plus insistantes. Alors
ses parents un jour ont décidé de lui permettre de le faire.
Heureuse, Lori entre dans la chambre du bébé et ferme
la porte. Une petite fissure dans le bois suffit aux parents
curieux pour espionner. ont découvert que la petite Lori
jouait paisiblement. Puis, ils l’ont vue mettre son visage
à côté de celui de son petit frère et dire doucement :
« Mon enfant, dis-moi comment est Dieu. Je commence
à l’oublier. »
COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
La présence salésienne aux côtés des mineurs marginalisés
et piétinés par l’égoïsme des adultes est aujourd’hui l’une
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3.7 Page 27

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des activités éducatives les plus significatives et les plus
exigeantes. Mais il est encore plus urgent d’œuvrer pour
la défense des garçons, des filles et des jeunes exploités,
victimes de tout type d’abus : de l’abus sexuel à celui du
pouvoir. Don Bosco n’a pas découvert sa mission devant
un miroir, mais dans la douleur de jeunes qui n’avaient ni
espoir ni avenir. Le Salésien du XXIe siècle ne peut pas
faire autrement ; il découvrira sa propre identité s’il est
capable de partager, comme l’a fait Don Bosco, l’inconfort
et la douleur de chaque garçon, de chaque fille (??) et de
chaque jeune, abandonnés à eux-mêmes dans l’abus, la
misère et l’exploitation, privés de toute aide spirituelle et
matérielle, leur faisant vivre de façon tangible la paternité
d’un Dieu capable de « transformer la pierre que les
bâtisseurs ont rejetée en pierre d’angle. » La salésianité
naît précisément de ce besoin : révéler la beauté de toute
vie, même si elle est tachée, et susciter la prophétie d’un
nouveau commencement.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
La Dame du rêve lui répétait « Regarde ! » et le seul conseil
du P. Cafasso avait été : « Regarde autour de toi. » Alors
Jean a commencé à « voir. » Sur les chantiers, des enfants
de huit ou dix ans qui travaillaient comme manœuvres au
service des maçons. Ils remplissaient des bacs de tuiles et
de chaux, les chargeaient sur leurs épaules et grimpaient
sur des échelles de corde et des échafaudages. S’ils
travaillaient trop lentement, le contremaître les battait.
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3.8 Page 28

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Le marché de « Porta Palazzo » grouillait de pauvres gens
qui n’avaient appris aucun métier, la plupart ne savait ni lire
ni écrire. Don Bosco a passé les heures les plus terribles
de sa première période à Turin avec des jeunes en prison :
des garçons de douze à dix-huit ans, comme des mendiants
pleins de poux, se retrouvaient sans travail, avec seulement
de l’eau et du pain derrière des barreaux de fer. Ils étaient
forts et talentueux, mais loin de pouvoir espérer un foyer,
un travail ou une école. Ils regardaient avec scepticisme le
jeune prêtre qui leur apportait des fruits, des chocolats et
du tabac. Il voulait être leur ami, il parlait de la valeur et de
la dignité de chaque personne, mais, quand il revenait les
voir, tout était détruit. Celle qui semblaient être des amitiés
naissantes étaient mortes, les visages devenaient à nouveau
menaçants et Don Bosco ne savait pas toujours surmonter le
découragement. Un jour, il est éclaté en sanglots. Il y a eu un
moment d’hésitation dans la grande pièce lugubre. « Pourquoi
ce prêtre pleure-t-il ? » a demandé quelqu’un. «Parce qu’il
nous aime. Ma mère pleurerait aussi si elle me voyait ici ».
CONFIANCE À MARIE
Enveloppe-nous dans ton manteau, ô Mère,
et rends-nous capables d’écouter, de libérer
et d’accueillir avec tendresse les enfants sans défense,
victimes innocentes de la violence, de notre violence.
Aide-nous à être la voix des nombreux enfants
qui n’ont pas de voix,
de ceux qui sont marginalisés, maltraités, sans droits.
Aide-nous à voir en chacun d’eux ton Fils, qui est venu
dans notre monde comme un enfant sans défense.
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ÉCOUTE LE SILENCE DES PAUVRES
Mère de Dieu, réveille nos consciences afin que nous
écoutons le silence bruyant des pauvres. Sans eux,
l’Église ne serait pas telle que le Seigneur Jésus l’a voulue.
ACTUALISATION
J’ai récemment lu le témoignage d’un volontaire en
Afrique, avec son expérience dans un camp de réfugiés au
moment de la distribution de la nourriture. Une situation
chaotique et alarmante. Le volontaire s’est rendu compte
que les vivres s’épuisaient, alors que les personnes
affamées se retrouvaient au bord du désespoir. Au bout de
la file, il y avait une fille de neuf ans. Quand c’était son tour,
il ne restait plus qu’une banane. On la lui a donnée. Elle a
épluché la banane, puis en a donné une moitié à son jeune
frère et l’autre moitié à sa petite sœur ; et elle a léché
l’intérieur de la peau. Le volontaire avoue que la foi en Dieu
est née en lui à ce moment précis.
COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
L’option pour les jeunes pauvres, abandonnés et en danger
a toujours été au cœur et dans la vie de la Famille Salésienne,
de Don Bosco à aujourd’hui. Aujourd’hui les pauvretés
des jeunes se sont multipliées et amplifiées ! Pauvreté
économique, sociale et culturelle ; pauvreté affective et
familiale ; pauvreté morale et spirituelle. Dans de nombreux
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contextes, le chômage l’impossibilité d’étudier pénalisent
de larges couches de la population jeune. Trop souvent,
ces multiples formes de pauvreté privent les enfants et
les jeunes de la possibilité de grandir sereinement, d’avoir
une éducation adéquate, de décider de leur propre avenir.
Aujourd’hui encore, Don Bosco et l’Église nous envoient
travailler parmi les jeunes pauvres. Mais pour que le silence
des pauvres se transforme en chant de louange, il faut
aussi que nous puissions réaliser et imaginer un autre type
d’économie qui, à la fin du siècle dernier, n’a pas seulement
été théorisée, mais aussi pratiquée : c’est l’économie de
communion qui inspire de nombreux jeunes économistes
et entrepreneurs qui se reconnaissent dans le mouvement
« Economy of Francesco. » Même ainsi, le manteau de la
Mère de Miséricorde s’étend jusqu’aux extrémités du
monde pour qu’un jour, que nous espérons proche, plus
personne ne soit dans le besoin.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Un soir pluvieux de mai 1847, un jeune d’une quinzaine
d’années, tout trempé d’eau, se présente pour demander
du pain et un abri. Ma mère l’a accueilli dans la cuisine, l’a
invité à s’approcher du feu et, pendant qu’il se réchauffait,
ses vêtements se séchaient. Pendant qu’il se restaurait
avec de la soupe et du pain, je lui ai demandé s’il allait à
l’école, s’il avait des proches et quelle profession il exerçait.
Il a répondu : « Je suis un pauvre orphelin, je viens de
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Val Sesia. Ses habitants se consacrent à l’élevage et à
l’agriculture alpine, ils sont très pauvres, souvent contraints
de migrer. J’avais moins de trois francs, que j’ai tous
dépensés. Maintenant je n’ai plus rien et je n’appartiens
plus à personne. Je demande la charité de pouvoir passer
la nuit dans quelque coin de cette maison. » Ayant dit cela,
il s’est mis à pleurer. Ma mère a pleuré avec lui, j’étais ému.
« Si je savais que tu n’es pas un voleur, j’essaierais de t’aider,
mais d’autres ont pris une partie des couvertures et tu m’en
prendras une autre. » « Rassurez-vous ; je suis pauvre, mais
je n’ai jamais rien volé. » « Si tu veux -a repris ma mère - je
t’hébergerai pour cette nuit, et demain Dieu pourvoira. »
« Où ? » « Ici dans la cuisine. » La bonne femme, aidée par
l’orphelin, est sortie, a ressemblé quelques morceaux de
briques, et avec eux elle a fait quatre petits piliers dans la
cuisine, sur lesquels elle a posé des planches, et a placé un
sac sur eux, préparant ainsi, le premier lit de l’Oratoire.
CONFIANCE À MARIE
Accueille-nous sous ton manteau, ô Mère,
et rends-nous capables de partager
notre vie avec les pauvres,
de donner non seulement le superflu,
mais aussi le nécessaire « jusqu’à ce que ça fasse mal. »
Délivre-nous de l’hypocrisie de la pièce
donnée pour purifier notre conscience
ou de la caresse donnée pour sembler meilleurs.
Rends-nous capables de cet amour désintéressé
que ton Fils a montré pour l’humanité,
pour les plus petits, pour les plus pauvres.
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ÉCOUTE LE DRAME DE LA FAMILLE EN CRISE
La famille est une Église à l’intérieur de la maison
comme celle de Nazareth : un sanctuaire d’êtres
humains faits de terre, mais remplis d’un ciel infini.
Marie, qui est femme et mère de famille, nous
enseigne la valeur profonde de la communion.
ACTUALISATION
Une fille de huit ans, dans un petit essai pour l’école,
a décrit ainsi sa famille : « Dans ma maison, il y a deux
chambres, deux petits lits, une petite fenêtre et un chat
blanc. Chez moi, on ne mange que le soir, quand mon père
rentre avec un sac plein de pain et de poisson séché. Chez
moi, nous sommes tous pauvres, mais mon père a les yeux
bleus, ma mère a les yeux bleus, mon frère a les yeux bleus
et le chat a aussi les yeux bleus. Quand nous sommes tous
à table, chez nous il semble qu’il y ait le ciel. »
COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Dans l’histoire de l’art chrétien, il existe de nombreuses
représentations de Notre Dame en train de coudre ou de
tisser, peut-être entourée de Saint Joseph aux prises avec
son travail et du petit Jésus engagé dans l’apprentissage
de l’art de la menuiserie. Des légendes dévotes se sont
chargées de nous informer que la tunique sans couture,
mentionnée par l’évangéliste Jean dans son récit de la
passion, avait été confectionnée par Marie et avait la
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particularité de grandir avec son propriétaire. Si cette
croyance pieuse peut faire sourire, la vérité de foi que le
corps humain du Verbe de Dieu a été tissé par la vierge
Marie dans son propre sein mérite une plus grande
considération! Nous savons bien que les soldats n’ont pas
eu le cœur de détruire cet humble travail de couture qui a
été attribué par le sort à un seul vainqueur. Souvent cette
tunique a été évoquée pour indiquer l’appel à l’unité des
croyants dans le Christ, mais il n’en est pas moins vrai que le
sacrement du mariage peut être éloquemment représenté
par le vêtement indivis et indivisible du Christ. Deux
époux sont enveloppés par Jésus lui-même dans un seul
vêtement, car ils ne sont plus deux, mais un seul être. La
famille de Nazareth n’était pas celle des contes de fées.
L’Evangile nous en témoigne clairement (cf. Mt 2, Lc 2),
mais Joseph avec sa prompte obéissance, Marie avec sa
franchise intérieure, Jésus avec sa grande liberté et tous
les trois avec leur capacité à garder l’amour dans leur cœur
sont là pour nous rappeler que chaque nœud familial peut
se dissoudre dans la toile de l’unité.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Don Bosco avait trop forcé ses conditions de santé. Une
pneumonie sévère l’a mis à rude épreuve. Le P. Borel lui a
donné l’Extrême Onction. C’était un drame pour les quatre
cents garçons de l’Oratoire : ils n’avaient que ce père. Ils
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espéraient un miracle de toutes leurs forces. Don Bosco a
guéri. Il a cherché ses garçons des yeux et a réussi à dire :
« Je vous dois ma vie. Mais soyez-en sûrs : dorénavant je la
dépenserai toute pour vous. » Sa première sortie a été un
triomphe. De son lit, il a été porté sur une chaise sur les
épaules des jeunes jusqu’à la chapelle du hangar Pinardi.
Il passe une période de convalescence aux Becchi aux côtés
de sa mère Marguerite et de son frère Joseph. Puis, après
quelques mois, il retourne à Turin, et sa mère s’y rend avec
lui. Ils sont arrivés détruits, après 40 km de marche. Un
prêtre ami les a vus et s’est étonné : « Mais vous êtes fous !
Où allez-vous ? Comment allez-vous vivre ? Avez-vous
quelque chose au moins ce soir ? ». « Dieu pourvoira, mon
ami ». « Dieu pourvoira, mon ami. » lui donne sa montre.
« Tu le vois? Dieu a déjà pourvu, » lui dit doucement Don
Bosco. Marguerite a été la première à entrer dans ces
pièces vides du premier oratoire. Elle a souri et a déclaré :
« Aux Becchi, chaque jour, je devais travailler dur pour
ranger, dépoussiérer les meubles et laver les casseroles.
Je n’ai rien ici. Je me reposerai. » Ce soir-là, mère et fils
se sont mis à chanter. La vieille chanson populaire disait :
Malheur au monde s’il nous entend, étrangers sans rien. Un
garçon les a entendus et a répandu par le bouche à oreille :
« Don Bosco est de retour ! ».
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CONFIANCE À MARIE
Accueille-nous sous ton manteau, ô Mère,
et fais-nous sentir la chaleur de la famille,
de cette famille dans laquelle le Seigneur a voulu naître,
cette famille qui, comme les nôtres,
a affronté des difficultés et le découragement.
Aide-nous à être, en tant qu’Église, une famille de familles,
sans jamais juger, sans jamais diviser, sans jamais éloigner.
Pour que chaque famille soit un miroir de la vôtre.
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ÉCOUTE LA JOIE DU CŒUR
Nous avons tellement besoin de joie, dans un monde
dédié au simple amusement. Marie en est la source,
car en elle l’accomplissement de la volonté de Dieu a
toujours été une priorité.
ACTUALISATION
Il n’y a pas longtemps, un agriculteur s’est présenté à la
porte d’un couvent avec une grappe de raisin. « Frère
portier, » dit l’agriculteur, « sais-tu à qui je veux offrir cette
grappe de raisin qui est la plus belle de ma vigne ? À toi ! »
Le frère portier rougit de joie. « La veux-tu donner vraiment
à moi ? » « Bien sûr, parce que tu m’as toujours traité avec
amitié et tu m’as aidé quand je te le demandais. Je veux que
cette grappe de raisin te procure un peu de joie. » Le frère
portier a mis la grappe de raisin bien en vue et l’a regardée
toute la matinée. C’était vraiment une grappe magnifique.
À un certain moment, il a eu une idée : « Pourquoi
n’apporterais-je pas cette grappe au prieur pour donner un
peu de joie à lui aussi ? ». Il a pris la grappe et l’a apportée
au prieur. Le prieur en a été sincèrement heureux. Mais il
s’est souvenu qu’il y avait un frère âgé et malade dans le
couvent et il a pensé : « Je lui apporterai la grappe, afin que
son moral se remonte un peu. » Alors la grappe de raisin a
de nouveau émigré. Mais elle n’est pas restée longtemps
dans la cellule du frère malade.
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En fait, il pensait que la grappe ferait le bonheur du frère
cuisinier, qui passait ses journées à suer aux fourneaux,
et la lui a envoyée. Mais le frère cuisinier l’a donnée au
frère sacristain, qui l’a apportée a au frère le plus jeune
du couvent, qui l’a apportée à un autre, qui a cru bon de
la donner à un autre. Jusqu’à ce que, de frère en frère la
grappe de raisin revienne au frère portier. Ainsi le cercle
s’est refermé. Un cercle de joie.
COMMENTAIRE DU RECTEUR MAJEUR
Le 3 avril dernier, le Pape François s’est adressé au jeunes
maltais en ces termes : « Chers jeunes amis, je partage
avec vous la plus belle chose de la vie. Savez-vous ce que
c’est? C’est la joie de se dépenser dans l’amour, qui nous
rend libres. Mais cette joie a un nom : Jésus. » Dans cette
phrase est contenue la raison pour laquelle nous donnons
à Marie le titre de source de notre Joie. D’abord car par sa
maternité obéissante, elle a donné naissance au Seigneur
Jésus et, ce faisant, elle nous rend « la joie qu’Ève nous a
enlevée » et ensuite car, vivant la première dans le style du
don, elle témoigne à l’Église et à nous la vérité des paroles
de Jésus : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. »
Marie est la démonstration, le témoignage concret que
ceux qui accueillent l’appel du Seigneur, l’appel à aimer,
voient leur cœur se remplir de joie. Pas seulement cela.
L’Évangile nous rappelle que même les relations de Marie
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avec les gens génèrent de la joie, de la sérénité : comme
la visite de Marie à Elisabeth, comme les noces de Cana.
Et Marie répand cette joie aussi dans le cœur des saints où
la rencontre avec Marie génère toujours non pas la peur,
mais la sérénité, la familiarité : elle construit la fraternité.
RÉFÉRENCE SALÉSIENNE
Beaucoup de garçons de l’Oratoire portaient au plus
profond d’eux-mêmes des signes d’insécurité, de
manque d’estime, une grande soif d’amour et de modèles
d’identification. Conséquences d’un manque d’affection
chronique dans leur famille d’origine. Et précisément parce
que la disponibilité paternelle de Don Bosco fonctionnait
comme un « aimant » pour les garçons qu’il rencontrait,
ils devenaient immédiatement ses fils. Ils le suivaient,
l’accompagnaient, le traquaient presque, comme il l’a
écrit lui-même : « Une scène singulière était le départ
de l’Oratoire. Après avoir quitté l’église, chacun disait
mille fois bonsoir, mais sans abandonner l’assemblée des
compagnons. J’exhortais : Rentrez chez vous, il fait nuit ;
vos proches vous attendent. Mais en vain. Six des plus forts
faisaient de leurs bras une sorte de chaise, un trône, sur
lequel je pouvais m’asseoir. Ils s’organisaient en plusieurs
rangées, me portant sur le trône à leurs bras. Les autres
procédaient en chantant, riant et criant, jusqu’au Rondo.
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5.3 Page 43

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Là ils chantaient encore quelques louanges, qui avaient
pour conclusion le chant solennel du Loué soit toujours.
Après qu’un profond silence soit tombé, je pouvais alors
souhaiter à tous une bonne soirée et une bonne semaine.
Les garçons répondaient avec toute la voix qu’ils avaient:
« Bonsoir ! » Je descendais du trône « humain, » chacun
allait dans sa famille, alors que quelques-uns des plus âgés
ils m’ont accompagné jusqu’à la maison.
CONFIANCE À MARIE
Accueille-nous sous ton manteau, ô Mère,
et fais-nous sentir la joie qui a rempli ta vie.
Aide-nous à comprendre que cette joie
est le signe de la présence de l’Esprit du Ressuscité.
Aide-nous à ressentir la vraie joie, pas le simple amusement,
la joie qui est enracinée dans le fait d’être tes fils,
messagers de paix et d’espérance
dans un monde qui a souvent oublié la joie.
Rappelle-nous le Réjouis-toi,
qu’un jour l’ange t’a dit,
le Réjouissez-vous dit aux bergers dans la Nuit Sainte
et aux femmes le matin de la Résurrection.
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SALESIANI DI DON BOSCO
EDIZIONE EXTRA COMMERCIALE
Sede Centrale Salesiana
via Marsala, 42 - 00185 ROMA