Engagement-sal-islamique


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ENGAGEMENT SALÉSIEN
EN CONTEXTE ISLAMIQUE
Dicastère des Missions,
15 février 20

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DOSSIER
ENGAGEMENT SALESIEN EN
CONTEXTE ISLAMAIQUE
Dicastère des Missions
Roma, 15 février 2008
Engagement salésien en contexte islamique
3

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Contenus
1. Introduction
(5)
2. Présences salésiennes en contexte islamique.
(6)
2.1 Pays de régime musulman.
(6)
2.2 Pays majoritairement musulmans.
(8)
2.3 Pays à forte présence musulmane.
(11)
2.4 Synthèse des présences salésiennes en contexte islamique. (12)
3. L’Eglise et les pays islamiques.
(14)
3.1 Interventions du Saint Siège
(14)
3.2 La position de l’Eglise face aux pays islamiques.
(17)
4. La Praxis salésienne jusqu’aujourd’hui.
(19)
4.1 Répondre aux besoins concrets.
(19)
4.2 Les résultats jusqu’à présent.
(20)
5. Les défis de l’Islam au charisme salésien.
(21)
5.1 Les défis internes.
(21)
5.2 Les défis externes.
(21)
5.3 Les défis du dialogue avec L’Islam.
(23)
5.4 Les défis de l’Islam en Europe contemporaine.
(23)
6. Comment s’orienter vers le futur ?
(25)
6.1 La voix des confrères.
(25)
6.2 L’importance d’être présents.
(27)
Annexe 1: Présence significatives de l’Islam dans le Monde. (29)
Afrique
(29)
Asie
(36)
Europe
(45)
Annexe 2: La sharia
(52)
Annexe 3: Bibliographie (55)
Annexe 4:Rapports parvenus des certaines provinces.
(54)
1. AFO
2. AFW
3. ATE – Sarh
4. FIS – Pakistan
5. FRA – Maroc
6. INB – Kuwait
7. INK - Bangalore
8. ITM – Indonésie
9. MOR- Moyen Orient
10. SLK – Azerbaïdjan
11. SLO – Podgorica
(57)
(66)
(69)
(72)
(80)
(85)
(87)
(90)
(94)
(110)
(112)
4
Engagement salésien en contexte islamique

1.5 Page 5

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1 INTRODUCTION
Suite aux diverses demandes d’ouverture des nouvelles œuvres salésiennes en contexte
islamique, le besoin de mesurer l’impact des œuvres déjà ouvertes se fait sentir, pour cela le
Recteur Majeur a demandé une étude à ce sujet. Une première tentative est faite par une
petite commission de conseillers généraux en décembre 2005, en se limitant aux présences
salésiennes du Moyen Orient et du Golfe. En janvier 2007, une recherche élargie au monde
salésien est faite par le Dicastère des Missions et toujours sous la consigne du Recteur
Majeur.
Plusieurs provinces salésiennes ont manifesté le désir de voir les résultats de la recherche,
ainsi le Recteur Majeur a ordonné la préparation de ce Dossier avec les adaptations
nécessaires pour le rendre accessible au grand public. Nous l’offrons à tous ceux qui
s’intéressent à l’amélioration de notre service en contexte islamique et comme une
contribution au dialogue avec l’Islam.
Dans la préparation de ce Dossier les provinces salésiennes furent interpelées afin qu’elles
fournissent les informations des présences salésiennes sur leur territoire. Nous avons reçu
11 rapports venants, dans sa majorité, des provinces fortement engagées en contexte
islamique. Ces réponses peuvent être considérées comme représentatives des actions
réalisées, aussi bien pour les provinces qui n’ont pas répondu, parce que la connaissance
que nous avons de ces provinces nous montre que la présence de l’Islam n’a pas beaucoup
d’incidence sur la nature des activités salésiennes puisqu’elles jouissent d’un climat de
tolérance, de liberté religieuse et qu’il y a des opportunités pastorales au style salésien.
Une synthèse a été faite des idées qui émergent dans les différents rapports, bien que la
situation dans chaque présence soit particulière. Pour cela, nous avons cru opportun
présenter tous ces rapports intégralement sous forme des annexes.
Ce Dossier contient :
1. Une description analytique de la présence salésienne en contexte islamique;
2. La position de l’Église face à l’Islam;
3. Un regard sur ce qui a été fait jusqu’à présent dans les divers contextes islamiques;
4. Les défis que l’Islam pose au charisme salésien;
5. Divers rapports qui fournissent des informations pour élargir nos connaissances sur
la réalité musulmane aujourd’hui dans le monde
Il est évident que ce thème reste à approfondir d’avantage dans les années à venir, au
niveau d’étude et de réflexion, mais aussi au niveau de valorisation et discernement. Si cet
ouvrage peut lancer ce processus, nous avons commencé la marche du bon pied.
Engagement salésien en contexte islamique
5

1.6 Page 6

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2 PRESENCES SALESIENNES
AUJOURD’HUI DANS LE
MONDE ISLAMIQUE
Ce chapitre présente une brève analyse des présences salésiennes dans plusieurs
contextes islamiques. Il est pertinent de regrouper ces présences sous trois titres :
1) Les présences dans les pays de régime musulman ou les pays dits Etats
Islamiques;
2) Les présences dans les pays à population majoritairement musulmane,
cependant les pays ne sont pas islamiques et le contexte est assez tolérant;
3) Les présences dans les pays où certaines régions comportant des majorités
musulmanes, néanmoins les musulmans sont minorité dans la population totale
du pays. De cette dernière catégorie peu d’exemples seront exposés.
L’analyse est suivie d’une tentative de synthèse pour souligner quelques caractéristiques.
Bien évidemment la présentation ne considère pas toutes les présences salésiennes en
contexte islamique, mais pour l’objectif de notre étude, les analyses sont suffisamment
représentatives.
Clé de lecture :
Le titre indique le pays et la province d’origine de l’article. Pour avoir une vision d’ensemble
on doit lire la description avec les données du pays disponibles dans l’annexe 1. Le numéro
entre parenthèse est celui donné aux différents pays dans la liste des annexes. Les
statistiques sont de l’année 2006.
2.1 Les pays à régime islamique
2.1.1
-
-
-
EGYPTE – MOR (annexe 1: 4)
Alessandria: Ecole IPIA: élèves: 286, dont 80 chrétiens (28%) et 206 musulmans (72%):
Ecole égyptienne: élèves: 627, dont 186 chrétiens (30%) et 441 musulmans (70%);
Cycle court: élèves: 440, dont 49 chrétiens (11,1%) et 391 musulmans (88,9%); Oratorio
quotidien mixte: chrétiens et musulmans: 550, dont 120 chrétiens (21.8%); Oratorio festif
(chrétiens): 120
Caire - Rod El Farag: Ecole ITI: élèves: 576, dont 37% musulmans; Cycle court: élèves:
3.300, dont 70% musulmans; Oratorio festif: 175, tous chrétiens
Caire – Zeitoun: Oratorio festif: 650, tous chrétiens (égyptiens et soudanais).
2.1.2 EMIRATS ARABES (annexe 1: 31)
Fujaïrah– INM
- Une présence qui est encore à ses débuts; elle fut acceptée en 2007 sous la
demande du vicaire apostolique de l’Arabie.
- Une école avec deux sections : une d’elles compte une majorité d’autochtones
musulmans; la deuxième section a une majorité constituée par des immigrés parmi
6
Engagement salésien en contexte islamique

1.7 Page 7

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lesquels il y a un bon pourcentage de catholiques. L’ensemble des sections a un
effectif de 1000 élèves.
- Il y a la possibilité de s’occuper de la paroisse de Fujaïrah au service des immigrés.
2.1.3 IRAN – MOR
(annexe 1: 35)
- Une seule présence à Téhéran : paroisse – accueil; Maison d’accueil à Now Shahr:
capacité: 50 places.
2.1.3
-
-
-
-
-
-
-
KUWAIT – INB
(annexe 1: 39)
La présence salésienne comporte un complexe scolaire à trois niveaux: école
primaire, collège et lycée.
Élèves : 1255 dont 32.35% catholiques et 26.69% chrétiens non catholiques; 24.38%
musulmans et 16.57% d’autres religions ou animistes.
Indiens : 928 dont 380 catholiques et 233 chrétiens non catholiques; 111 musulmans
184 hindou et 20 d’autres religions.
Arabes : 188 dont 3 catholiques et 72 chrétiens non catholiques; 113 musulmans.
Autres nationalités : 139 dont 23 catholiques et 30 chrétiens non catholiques; 82
musulmans et 4 d’autres religions.
L’école a toujours de la demande, mais l’espace est limité. L’éducation est valorisée
parce que chez nous il y a une ambiance éducative et en même temps familiale.
La religion est interdite au Kuwait à exception de l’islam, ainsi les signes visibles sont
interdits par la loi. On évangélise par le système préventif.
2.1.4 MAROC – FRA
(annexe 1: 13)
- Kenitra : La présence comporte plusieurs secteurs : Paroisse – 120 chrétiens; école
Don Bosco – 646 élèves dont le 100% musulmans; 30 professeurs dont le 100%
musulmans.
L’école professionnelle JUK-SPEL avec 90 élèves tous musulmans, 8 professeurs
dont 6 marocains musulmans et 2 français chrétiens.
- Il y a une liberté pour éduquer aux valeurs du Royaume et on aide aux élèves à
devenir des bons musulmans. Toutes les fêtes musulmanes et chrétiennes peuvent
être célébrées.
- Nous voyons de la tolérance et l’acceptation mutuelle entre chrétiens et musulmans.
- Nous les salésiens, nous ressentons la difficulté de ne pas pouvoir évangéliser
ouvertement à cause du manque de liberté religieuse.
- Kenitra est donc une présence évangélisatrice dans un sens large.
2.1.5
-
PALESTINE
Autorité Nationale Palestinienne – MOR (ex CISJORDANIE – TERRITOIRES OCCUPES PAR
ISRAËL) (annexe 1: 45)
Bethléem : École technique: 118 élèves dont 48 chrétiens, soit 40,6%; 70 musulmans,
soit 59,4%. L’école a une section de formation accélérée avec 18 élèves chrétiens, soit
19,5%, et 74 musulmans, soit 80,5%. L’Oratorio est fréquenté par 275 enfants chrétiens.
2.1.6 SIRIE – MOR
(annexe 1: 48)
Engagement salésien en contexte islamique
7

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- Les 4 maisons que nous avons sont toutes des oratorios – centre des jeunes; fréquentés
majoritairement par des chrétiens.
- Alep : Oratorio – centre des jeunes, fréquenté par 550 jeunes et enfants (tous
chrétiens des différentes églises et rites).
- Damas : Oratorio –centre des jeunes, ouvert vendredi, samedi et dimanche,
fréquenté par 650 jeunes et enfants (tous chrétiens des différentes églises et rites).
L’oratorio en temps de vacances a quelques 800 jeunes et enfants.
- Kafroun : Oratorio – centre des jeunes. L’oratorio du vendredi est fréquenté par 140
jeunes et enfants (tous chrétiens des différentes églises et rites). Pendant les activités
de vacances : 2010 jeunes et enfants de plusieurs groupes
- Qamishly : Oratorio – des jeunes, l’oratorio marche tous les jours: fréquenté par 370
jeunes et enfants (tous chrétiens des différentes églises et rites, dont une majorité des
arméniens).
2.1.7
-
-
PAKISTAN – FIS (annexe 1: 44)
Deux présences dans le pays :
Lahore : École professionnelle avec 155 élèves dont 10% musulmans. L’oratorio –
centre des jeunes qui a été fermé il y a 4 ans à cause des troubles venant des
musulmans. Nous avons l’intention de rouvrir seulement pour les chrétiens.
Quetta : École pour les pauvres. Foyer pour les orphelins et les pauvres. Les
45foyistes sont tous chrétiens. Dans le collège nous avons 750 élèves dont un 60%
des chrétiens, le reste des élèves étant musulmans.
Nous réalisons une formation religieuse pour chrétiens et musulmans. Il n’est pas
permis aux musulmans de prier dans l’école puisque le lieu deviendrait sacré et non
employable à d’autres fins.
2.1.8
-
-
-
TUNISIE
(annexe 1: 23)
Manouba : École maternelle et primaire mixte avec 700 élèves dont 100%
musulmans. Le programme officiel du Ministère de l’Éducation est appliqué; les
relations avec l’Etat sont optimales.
La présence compte avec trois confrères.
Pas d’autorisation pour l’ouverture d’un oratorio – centre des jeunes.
2.1.9
-
-
-
-
YEMEN- INK
(annexe 1: 53)
99% musulmans. Le Yémen est un Etat Islamique.
La présence des chrétiens est tolérée d’une manière diplomatique, mais en réalité il
est interdit de parler du christianisme aux autochtones.
Les salésiens sont aussi présents en tant que aumôniers des Missionnaires de la
Charité de mère Thérèse; ils peuvent aussi s’occuper pastoralement. Des églises
existent seulement à Aden, ville qui avait une forte communauté chrétienne dans les
temps de la colonisation.
Nos activités se développent dans 4 centres. Les fidèles sont autour de 1500. Les
conditions de travail et de suivi ne sont pas faciles.
8
Engagement salésien en contexte islamique

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2.2 Les pays à majorité musulmane
2.1.10 ALBANIE – IME (annexe 1: 54)
- Tirana : École professionnelle avec 461 élèves dont 70% musulmans; Ecole et foyer
avec 431 élèves dont 35% musulmans. L’oratorio est fréquenté par 425 jeunes et
enfants dont 68% musulmans.
- Il existe une ambiance de tolérance.
- Scutari : Oratorio et Ecole professionnelle.
2.1.11 AZERBADJAN – SLK
(annexe 1: 26)
- Une présence salésienne : “Missio sui iuris”, avec une paroisse, activités sociales et
pour la jeunesse. Une autre présence doit voir le jour d’ici peu et elle devrait être
typiquement salésienne, orientée aux jeunes. Il y a 300 catholiques.
- Activités pastorales, missionnaires et sociales.
- Existe une tolérance religieuse. Peu nombreux les musulmans observants,
néanmoins il y a un réveil islamique dans ces dernières années. Les étrangers ne
peuvent pas prêcher.
2.1.12 TCHAD – ATE
(annexe 1: 2)
N’djamena: Oratorio et centre des jeunes ouvert à tous. La présence des
musulmans n’a pas des inconvénients. L’oratorio est né dans un quartier à minorité
musulmane et comptant un grand nombre des immigrés de plusieurs ethnies; cela a
contribué à mitiger les différences. La paroisse est très vaste et active.
Sarh: Dans la périphérie du Kassaï nous avons une paroisse confiée à nous. Notre
engagement dans cette paroisse évangélisatrice se manifeste explicitement au milieu
d’une population formée exclusivement des familles des religions traditionnelles et
chrétiennes. En général, nous n’avons pas des contacts ni des problèmes avec nos
frères musulmans. L’oratorio et le centre des jeunes sont ouverts à tous et fréquenté
par 200 jeunes. Notre cour est probablement l’unique espace de rencontre spontanée
des jeunes des différentes religions. Avec quelques tensions, nous cherchons à créer
un climat de dialogue et acceptation mutuelle.
2.1.13 GUINEE – AFO
(annexe 1: 9)
Conakry: Paroisse, oratorio; fréquentés par 300 jeunes dont 80% musulmans, 18%
chrétiens et 2% d’autres religions.
- Approche des musulmans à travers des activités culturelles et sportives.
- Il n’y a pas d’obstacles pour une pastorale salésienne.
2.1.14 INDONESIE – ITM
(annexe 1: 34)
Tigaraksa: Ecole professionnelle, Oratorio, prénoviciat.
- Ecole professionnelle: 9 filières avec près de 773 élèves dont un 90% sont des
musulmans. Les formations sont de courte durée. Pendant cette période nous avons
289 élèves dont 259 musulmans, 10 catholiques, 13 protestants, 7 bouddhistes. Les
professeurs sont 10 en tout, et un seul catholique. L’oeuvre est située dans un milieu
musulman conservatiste et peu ouvert.
Engagement salésien en contexte islamique
9

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- L’oratorio compte aussi une grande majorité des musulmans; il est facile de constater
des difficultés dans le vécu de tous les jours et aussi quelques signes d’hostilité.
- L’approche pastorale est d’encourager les musulmans à être des bons musulmans.
- La participation des prénovices aux activités de l’oratorio est perçue positivement.
Sunter: Oratorio – centre des jeunes. Avec une grande majorité des musulmans
(95%), même si notre oeuvre n’est pas en zone à majorité musulmane. Quelques 200
à 300 jeunes et enfants participent à l’oratorio pendant la semaine et 500 le
dimanche.
- Il est possible de parler librement de Don Bosco, mais pas de Jésus Christ. La
formation doit passer par le sport, les célébrations de fêtes, les services sociaux, etc.
2.1.15 KOSOVO – IME (annexe 1: 63)
Pristina: Ecole professionnelle, paroisse, oratorio.
- Ecole professionnelle avec 100 élèves dont 90% musulmans et 10% catholiques.
- Oratorio: près de 200 jeunes et enfants. Musulmans 80%, catholiques 20%.
- Comme signe de rapprochement entre musulmans et chrétiens nous partageons les
activités culturelles, musicales et théâtrales. Nous participons à la commission
interreligieuse de Pristina.
2.1.16 LIBAN – MOR
(annexe 1: 40)
El Houssoun: Oratorio – centre des jeunes – accueil (des groupes pendant l’année
scolaire et des colonies pendant les vacances). L’oratorio se fait le samedi après-midi
avec un effectif de 170 jeunes et enfants (tous chrétiens maronites). Pendant l’été
l’oratorio se fait trois fois par semaine.
Fidar: Oratorio, école professionnelle; l’oratorio le samedi matin, fréquenté par 20
enfants tous chrétiens. Pendant l’été, l’oratorio compte une centaine d’enfants tous
les jours. L’école professionnelle a 132 élèves dont 41 musulmans.
2.1.17 MALI – AFO
(annexe 1: 12)
Bamako: Centre de formation professionnelle dont la grande majorité des élèves est
musulmane.
Sikasso : Centre de formation professionnelle avec 230 élèves dont 82,61%
musulmans et 17.39% des chrétiens. Oratorio: 150 enfants dont 90% musulmans.
2.1.18 SENEGAL – AFO (annexe 1: 18)
Dakar Yoff: Centre des jeunes avec 88% des musulmans et 11% des catholiques et
1% d’autres religions.
Thiès: Centre de formation professionnelle et centre des jeunes; fréquenté à 95%
par des musulmans et 5% des catholiques.
- Une petite paroisse prend soin d’une communauté chrétienne de l’ethnie sérère.
- Le centre de Thiès est en train de gagner plus d’accessibilité parmi les musulmans.
2.1.19 SIERRA LEONE – AFW (annexe 1: 19)
- 2 présences, Lungi et Freetown. Celle de Freetown est située dans une ambiance
plutôt chrétienne.
Lungi: 5000 jeunes et enfants fréquentent: 2 écoles maternelles, 4 écoles primaires,
2 écoles secondaires, 1 centre de formation professionnelle, et 3 centres des jeunes.
10
Engagement salésien en contexte islamique

2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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Il y a aussi une paroisse. Le 15% des élèves sont catholiques, 10% des chrétiens
(différentes dénominations), 70% musulmans et 5% de religion traditionnelle.
- Il y a une bonne relation entre musulmans et chrétiens et beaucoup de tolérance
religieuse.
2.1.20 SOUDAN – AFE (annexe 1: 21)
Khartoum: Ecole professionnelle:
Khartoum - Kalakala: Ecole primaire de la paroisse.
El Obeid: Ecole professionnelle:
A Wau e Tonj presque tous les destinataires de notre oeuvre sont catholiques.
2.1.21 TURQUIE – MOR (annexe 1: 50)
Istanbul: c’est l’unique présence en Turquie.
- Une Paroisse et sanctuaire Notre Dame de Lourdes – oratorio – école – colonie de
vacances. Les fidèles de la paroisse sont des plusieurs ethnies.
- Oratorio: le samedi: 300 jeunes et enfants. Pendant l’été l’oratorio est journalier,
fréquenté par quelques 300 irakiens.
- L’école turque avec un total de 291 élèves dont 59 chrétiens, 12 hébreux et 220
musulmans.
- Ecole pour les irakiens: 280/300 élèves tous chrétiens (siriens, arméniens...)
- Cette présence est en situation critique à cause du manque du personnel et de l’âge
avancé des salésiens présents. La situation financière est aussi délicate.
2.3 Les Pays avec une forte présence musulmane.
2.1.22 INDE (annexe 1: 33)
INK: Tandis que le pourcentage de musulmans en Inde est de 13,4% de la
population totale, dans l’Etat de Kerala le 24,7% de la population est musulmane et le
12,2% dans l’Etat de Karnataka (les 2 Etats qui constituent la province salésienne).
Dans notre province, sur un totale de 8606 élèves (dans 11 centres éducatifs)
seulement le 2,63 % sont musulmans.
Les élèves musulmans ont la permission d’aller prier à la mosquée le
vendredi à midi; ensuite ils retournent pour les activités scolaires.
D’autres provinces indiennes, particulièrement l’INC et l’ING, ont une plus grande
concentration des musulmans; néanmoins l’incidence de cette présence massive n’a
pas des répercussions sur le fonctionnement de l’école, laquelle peut développer
toutes les activités selon la tradition salésienne.
2.3.2 ISRAEL – MOR
Nazareth: Ecole primaire et secondaire avec un effectif de 607 élèves dont 292
musulmans (49%). L’oratorio est: fréquenté par 200 enfants (tous chrétiens).
Bet Gemal: Maison d’accueil pour groupes, familles, etc. Capacité 250 places.
Engagement salésien en contexte islamique
11

2.2 Page 12

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Crémisan: oratorio le samedi, ouvert depuis 1970; fréquenté par une centaine des
jeunes dont 95% musulmans. L’ancienne maison de théologie est actuellement fermée.
Jérusalem– Ratisbonne: Théologie, maison internationale de formation (en anglais).
2.3.3 SERBIE-MONTENEGRO – SLO (annexe 1: 65)
Podgorica: La présence en Serbie-Monténégro est une école professionnelle.
- Elèves: 470 dont 42% des orthodoxes; 30% de catholiques et 24% des musulmans
et 4% d’autres religions.
- L’école est ouverte à tous. Il n’y a pas des problèmes à cause de la présence des
musulmans.
2.3.4 FILIPPINES Sud - FIS
Mati: Ecole professionnelle avec 40 élèves par filière.
- Depuis 1999 il y a une constante de 10% des musulmans
- Zone très pauvre, pour cela l’école sert aussi de maison d’accueil. Elle est ouverte à
tous sans distinction de religion.
- Certains musulmans fondamentalistes entravent les activités pastorales.
12
Engagement salésien en contexte islamique

2.3 Page 13

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2.4 Synthèse des présences salésiennes en contexte
islamique.
2.1.23
Les présences salésiennes qui travaillent parmi les
musulmans sont distribuées comme il suit:
Région
AFRIQUE
ASIE EST
ASIE SUD
EUROPE
ITALIE-MOR
Province
AET
AFE
AFO
Pays ou région du pays.
Ethiopie, Erythrée,
Tanzanie, Soudan
Guinée Conakry, Mali, Sénégal,
AFW
ATE
MOZ
IRL-Malta
FRA
FIS
ITM
Nigeria, Sierra Léone
Tchad
Mozambique
Tunisie
Maroc, France
Libye
sud Philippines
Indonésie- Djakarta
THA
INB
INC
Diocèse de Surathani
Kuwait
Bengale occidental
ING
Assam
INK
Yémen, Kerala, Karnataka
INM
UAE- Fujaïrah
CRO
Bosnie-Herzégovine
SLK
Azerbaïdjan
SLO
Serbie, Monténégro
Les pays et les villes d’Europe là où il y a une grande
concentration des immigrés musulmans.
MOR
Egypte, Iran, Israël, Liban, Palestine,
Syrie, Turquie
IME
Albanie, Kosovo
2.1.24
Observations et synthèse.
Après la présentation et analyse des oeuvres salésiennes dans les différents contextes
islamiques, nous faisons certains constats, en prenant comme base les rapports qui ont été
envoyés par les différentes provinces (pour les détails voir les annexes 2).
a)
Il n’est pas possible de comparer toutes les présences salésiennes
dans les différents pays ou contextes islamiques. Dans certains pays il y a des grandes
Engagement salésien en contexte islamique
13

2.4 Page 14

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difficultés de divers points de vue. Par contre, dans d’autres pays, il n’y a pas des
problèmes considérables, même si la majorité de destinataires sont musulmans. Les
problèmes ne sont pas liés au contexte du pays comme tel, mais plutôt au contexte
immédiat dans lequel l’oeuvre salésienne travaille. Il est toutefois vrai que les lois et la
situation du pays incident considérablement sur les oeuvres.
b)
Dans certains pays islamiques (Ex. Egypte, Syrie, Kuwait) les
présences salésiennes s’occupent surtout des catholiques et d’autres chrétiens. Ainsi
notre présence représente pour ces communautés un fort appui, une sécurité. Sans
notre présence et notre appui, ces minorités chrétiennes laissées à elles mêmes, courent
le risque de se perdre.
c)
Nous remarquons que dans les pays où l’Islam est tolérant, les
salésiens ont une présence majoritaire des musulmans dans les oeuvres (Maroc, Mali,
Sierra Léone). Dans ces contextes il existe la possibilité d’un certain travail pastoral avec
les musulmans, sans faire du prosélytisme. De temps en temps il y a des rares
conversions au christianisme.
d)
Dans les pays, ou régions des pays, caractérisés par une forte
présence musulmane (Inde, Thaïlande, Philippines sud...) avec quelque rare exception
(Tigaraksa, Sarh), la présence des musulmans dans nos écoles, centres de formation
professionnelle et oratorios, ne sont pas source de préoccupations.
e)
Dans la majorité de nos oeuvres nous n’avons pas des programmes
spéciaux pour les musulmans; il n’y a pas des privilèges, ni des discriminations. Dans
plusieurs présences nous prions ensemble des prières chrétiennes. Dans certaines
présences, on aide les musulmans à devenir des bons musulmans (Tigaraksa, Maroc).
f)
Nous n’avons pas préparé des programmes spéciaux pour la
formation des musulmans, sauf là où l’Etat Islamique prescrit une telle formation.
Cependant, des cours d’éthique et de morale sont prévus un peu partout. Ces cours sont
appréciés aussi par les musulmans.
g)
Dans certains pays (Pakistan, Tchad) où les chrétiens sont peu
nombreux, le fait d’avoir des chrétiens et des musulmans ensemble dans l’oratorio n’a
pas été positif du fait que les musulmans s’imposent ; les chrétiens se sentent fragiles et
souffrent du complexe d’infériorité.
h)
Le système préventif et, en particulier, la présence amicale des
salésiens parmi les destinataires, c’est la porte d’entrée pour une évangélisation efficace
des musulmans. C’est pour cela que nos confrères perçoivent chaque présence en
contexte islamique comme une présence vraiment évangélisatrice (Kuwait, Pakistan,
etc.). L’évangélisation se réalise à travers du témoignage, de l’amitié et de l’amour
bienveillant (amorevolezza).
14
Engagement salésien en contexte islamique

2.5 Page 15

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3 L’EGLISE ET LES
PAYS ISLAMIQUES
3.1 Intervention du Saint Siège.
L’Eglise ne possède vraisemblablement pas des documents qui présentent une politique à
adopter dans les pays islamiques. Le saint Siège non plus. Cela s’est déduit des derniers
discours du pape Benoît XVI et d’autres représentants du Saint Siège.
Dans la dernière rencontre de Benoît XVI avec le représentant de la communauté
musulmane en Allemagne, lors de sa visite en août 2006, le pape a mis en relief l’importance
de la coopération entre chrétiens et musulmans et le besoin grandissant de dialogue.1 Voici
quelques extraits:
« Chers amis, je suis profondément convaincu que nous devons affirmer, sans
considérer les pressions négatives de la conjoncture actuelle, les valeurs du respect
réciproque, de la solidarité et de la paix. La vie de chaque être est sacrée, soit pour
les musulmans, soit pour les chrétiens. Nous avons un grand espace d’action
pour nous sentir unis au service des valeurs morales fondamentales. La dignité
de la personne et la défense des droits que de telle dignité découlent, doivent
constituer le but de chaque projet social et de chaque effort déployé. Ceci est un
message scandé de manière incontournable de la voix soumise mais claire de la
conscience. C’est un message que nous devons écouter et faire écouter : si l’écho de
nos cœurs s’éteignait le monde serait exposé aux ténèbres d’une nouvelle barbarie.
Seulement sur le reconnaissance de la centralité de la personne, nous trouverons
une base commune pour l’entente, en dépassant les éventuelles contradictions
culturelles et en neutralisant la force aveugle des idéologies ».
Tout en faisant référence à son discours précédant, le Pape affirme:
« Dans la rencontre que j’ai eu avec les délégués de l’Eglise et communautés
ecclésiales et avec les représentants de diverses traditions religieuses… je vous
assure que l’Eglise veut continuer à construire des ponts d’amitié avec les
partisans de toutes les religions, afin de chercher le bien authentique de chaque
personne et de la société dans l’ensemble »
(l’Osservatore Romano, 25 avril 2005, page 4).
Le Pape nous fait remarquer que la liberté est garantie dans le respect réciproque:
« Nous cherchons la voie de la réconciliation et nous apprenons à vivre dans le
respect de l’identité de chacun. La défense de la liberté religieuse, dans ce sens, est
un impératif constant ; ainsi le respect des minorités est un signe indiscutable de la
vraie civilisation ».
En citant le document du Vatican II, le Pape réaffirme l’estime que l’Eglise catholique a pour
les musulmans et le besoin de travailler ensemble pour une société plus juste et libre :
« L’Eglise voit avec estime les musulmans qui adorent l’Unique Dieu miséricordieux
et omniprésent, Dieu vivant créateur du ciel et de la terre et qui a parlé avec les
hommes. Eux, ils cherchent à se soumettre de tout cœur aux décrets de Dieu,
1 Viaggio apostolico a colonia in occasione della XX Giornata Mondiale della Gioventù. Incontro con i
rappresentanti di alcune comunità musulmane. DISCORSO DI SUA SANTITÀ BENEDETTO XVI,
Arcivescovado di Colonia, Sabato, 20 agosto 2005.
Engagement salésien en contexte islamique
15

2.6 Page 16

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comme Abraham s’est soumis ; Abraham qui est cité volontiers par la foi musulmane.
Si des mésententes et contrariétés ont surgi au cours des siècles entre chrétiens et
musulmans, le saint Concile exhorte tous à oublier le passé et s’appliquer à la
mutuelle compréhension ainsi qu’à défendre et promouvoir ensemble la justice
sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté, pour tous les hommes ».
(Déclaration Nostra Aetate, n.3).
A la fin, Benoît XVI fait la solennelle déclaration:
« Ensemble, chrétiens et musulmans, nous devons faire face aux nombreux défis de
notre temps. Il n’y a pas de la place pour l’apathie et le désengagement, et moins
encore pour la partialité ou le sectarisme. Nous ne pouvons pas céder à la peur ni au
pessimisme. Nous devons plutôt cultiver l’optimisme et l’espérance. Le dialogue
interreligieux et interculturel entre chrétiens et musulmans ne doit pas se réduire à un
choix passager ; il est un besoin vital duquel dépend notre futur ».
La politique de l’Eglise par rapport à l’Islam est exprimé de façon claire dans l’intervention de
monseigneur (actuellement cardinal) Giovanni Lajolo, ex secrétaire pour les Relations avec
les Etats, à l’occasion de la XVII Session Plénière du Conseil Pontifical de la Pastorale des
Migrants et les itinérants sur le thème : « Migration et itinérance dès et pour les pays à
majorité islamique », réalisé au Vatican du 15 au 17 mai 2006. Cette intervention parle donc
« des mesures à adopter dans l’approche aux personnes de foi islamique, ayant conscience
que ces questions prendront de l’ampleur dans les années à venir ».
a) En première ligne, il faut dire que face à l’Islam l’Eglise est appelée à vivre à fond sa
propre identité, ne pas hésiter à prendre des positions claires et courageuses pour
réaffirmer l’identité chrétienne. Nous savons bien que l’Islam radical profite de signes qu’il
interprète comme des faiblesses ».
b) « Cela doit nous pousser à prêter attention aux initiatives de dialogue en acte, aussi
au niveau international… Il est évident que les initiatives de dialogue sur des thèmes
religieux n’attendent pas aux Etats, mais aux chefs religieux, même si ces dialogues peuvent
être facilités par les responsables politiques ».
c)...
d) « Un thème particulièrement délicat est le respect des minorités et des droits
humains, particulièrement de la liberté religieuse que inclus, comme a été dit
plus haut, la liberté de changer sans constriction sa propre religion pour embraser
une autre. Nous savons que, même dans les contextes musulmans, les
déclarations et les interventions du Pape à ce propos ont une bonne résonance. La
communauté internationale devrait réexaminer les politiques et les stratégies qui
ont des répercutions sur la liberté religieuse et sur les autres droits humains, tout
en vérifiant, en outre, que le partenariat des institutions gouvernementales et les
ONG humanitaires n’instrumentalisent pas l’assistance aux migrants et réfugiés en
faisant du prosélytisme religieux. Le Saint Siège ne cessera de se faire entendre à
travers les Organisations et les Conférences Internationales pour promouvoir le
respect des droits humains des migrants, la reconnaissance d’une situation
juridique adéquate à la dignité de chaque personne ».
e) « L’Eglise continuera, en outre, à déclarer sa ferme opposition à toute tentative
de manipulation de la religion pour justifier le terrorisme et la violence que, encore
aujourd’hui, contraignent les populations à fuir leur propre pays ».
f) « Un problème délicat pour l’Eglise est la protection des chrétiens dans les pays
à majorité islamique. Des milliers de chrétiens laissent ainsi leur patrie là où leurs
droits fondamentaux ne sont pas protégés de manière adéquate. La situation des
chrétiens en Terre Sainte est particulièrement douloureuse, mais aussi en Turquie
et dans d’autres pays du Moyen Orient, où l’effectif des chrétiens s’est réduit
considérablement ».
16
Engagement salésien en contexte islamique

2.7 Page 17

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g) « En ce qui concerne la présence des migrants musulmans dans les pays à
majorité chrétienne, comme il a été dit plus haut, il est important de souligner
l’importance de l’intégration. De manière générale et préliminaire, disons que
l’Eglise, en conformité à sa nature catholique de sa mission et de son choix
préférentiel pour les pauvres, est favorable au droit d’émigrer et à la tutelle des
droits des migrants. Cela n’enlève pas l’importance et la responsabilité des
politiciens qui doivent réguler les flux migratoires de façon à ce que les immigrés
se sentent accueillis humainement avec dignité, et que les populations qui
accueillent ne soient pas prédisposées au refus, avec ses néfastes conséquences
pour les immigrés, mais aussi pour la culture humaine de la population locale et
pour les rapports entre les peuples. Ceci admis, en chaque cas, les chrétiens et
les pasteurs eux-mêmes, sont confrontés à des nouveaux engagements de
solidarité et de partage liés au besoin de connaître la culture de ceux qui
rejoignent la communauté sociale, mais aussi le besoin indissociable de témoigner
les propres valeurs en vue de l’annonce respectueuse de la propre foi. Souvent,
ce qui frappe le plus les immigrés c’est le sentiment de se trouver dans une
société qui a perdu ses propres racines religieuses et ses points de repère
éthiques. Et puis, beaucoup de ces immigrés en provenance des pays à majorité
islamique, n’ont aucune pratique religieuse. Toutes ces personnes devraient
trouver des témoins de l’amour de Dieu capables de communiquer la foi aux frères
sans peur ni réticence. Avec ceux qui veulent se convertir à la foi catholique, il est
impératif de les suivre et les accompagner, puisque ces personnes subissent
parfois des grandes pressions (parfois avec menaces de mort) de la part de la
famille, ou des services secrets, voire des fonctionnaires des ambassades de leur
pays d’origine. Ces personnes doivent être fortes dans la foi pour affronter les
conséquences de leur foi sur leur vie, ou même penser aux contrariétés lors d’un
possible retour chez eux ; parfois considérer non-retour ».
h) …
i)… « Engageons nous donc à ce travail, avec prudence et attention, mais aussi
avec liberté d’esprit et espérance, avec Celui qui guide les destins de l’histoire
mais qui demande aussi notre engagement et notre amour pour atteindre le monde
des croyants musulmans et l’enrichir avec le ferment évangélique. C’est notre
devoir, mais n’oublions pas que c’est aussi leur droit ».
Dans la même ligne, il est très éclairant l’aperçu du nonce apostolique d’Israël,
monseigneur Sambi, qui proposait trois critères fondamentaux par rapport à
l’évangélisation en contexte islamique. Pour lui, les communautés chrétiennes
vivant en contexte évangélique doivent :
1) Sauvegarder la propre identité, sans faire des concessions et sans hésitation;
2) Cultiver l’excellence en tout ce qu’elle fait, surtout dans le secteur éducatif, parce que
là où la logique de la quantité n’arrive pas, c’est la logique de la qualité qui vainc.
3) Collaborer avec tous les hommes de bonne volonté quelque soit leur foi, à la
recherche du bien commun.
Une récente lettre de novembre 2006 du nonce apostolique au Pakistan, monseigneur
Adolfo Tito C. Yllana, adressée au père Pietro Zago, missionnaire salésien au Pakistan
confirme cette politique de l’Eglise. Il écrivait après la visite aux présences salésiennes dans
ces termes:
« Il est très encourageant de voir les communautés qui vivent le vrai esprit de communion
animé de la prière commune.
Je suis très content en regardant combien la famille de Don Bosco est en train de faire dans
cette Préfecture Apostolique.
Engagement salésien en contexte islamique
17

2.8 Page 18

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J’apprécie beaucoup le travail que vous réalisez surtout en faveur des plus pauvres et
défavorisés, ainsi que l’accompagnement de la petite communauté catholique : Je
reconfirme ce que je vous avez déjà exprimé : Celle-ci est la place où Don Bosco serait parti
travailler au service missionnaire dédié particulièrement aux jeunes.
Je prie pour que le Seigneur vous soutienne avec sa grâce et le courage de porter de
l’avant, malgré les difficultés, le service louable que vous accomplissez au nom de
l’Eglise… »
3.2 La stratégie de l’Eglise face aux pays islamiques.
A la suite des ses observations pertinentes nous pouvons ajouter quelques points, tout en
nous basant sur les pratiques de l’Eglise pour encourager les présences chrétiennes,
spécialement des religieux/ses, dans les pays islamiques. A ne pas oublier qu’au Moyen
Orient l’Eglise permet rarement la fermeture ou la vente de ses présences.
1. L’Importance de la présence dans ces contextes islamiques malgré les difficultés et les
dépenses.
De telles présences devraient profiter des espaces de liberté desquels on dispose,
parfois exigus. L’Eglise retient qu’il est toujours mieux d’être là que de ne pas être,
mais pas seulement avec des lieux de culte, mais aussi avec des œuvres sociales,
même si cela demande de grands sacrifices
Parmi les œuvres sociales il y a une certaine préférence pour l’école parce qu’elle offre
la possibilité d’influencer la société musulmane et la capacité de contribuer au
changement de la mentalité.
La présence de l’Eglise et du christianisme, même comme une île dans un océan, est
extrêmement importante, puisqu’il s’agit de l’unique véritable lumière du Christ dont les
musulmans voient, sentent et touchent directement chez eux et différente donc (nous
espérons…) de celle présenté par les mass-médias occidentaux.
2. La présence de l’Eglise dans ces milieux est donc une présence de témoignage,
souvent silencieuse, parfois héroïque, faite de service, de charité et, si elle est acceptée,
de collaboration, par exemple dans le domaine de l’éducation ou du social.
3. Il ne s’agit pas d’une présence passive souffrante, mais d’une présence qui revendique,
avec tous les moyens possibles, la liberté du culte et le plein droit de citoyenneté.
Cela est possible à travers de participation à la vie publique, même si celle-ci est
presque toujours limitée par des lois restrictives et par la praxis de l’opinion publique
hostile.
Il s’agit de l’affirmation de l’identité chrétienne, au point que les chrétiens se sentent fiers
de l’être et retrouvent le courage d’affronter les problèmes liés au fait de vivre dans un
milieu hostile à leur foi. De cette façon on peut, en même temps, combattre la
déchristianisation de ces pays.
4. Une présence ouverte et de dialogue. Bien que les présences chrétiennes en contexte
islamique devraient s’occuper surtout des chrétiens (spécialement des catholiques), elles
ne doivent pas se convertir en présences introverties. Ces présences doivent promouvoir
le dialogue avec l’Islam à tous les niveaux possibles. Ainsi se construisent des ponts
entre les cultures et les religions. Un dialogue ouvert surtout au quotidien dans l’accueil
et l’amitié avec les musulmans mais qui touche aussi le partage des convictions
religieuses et la prière en commun.
18
Engagement salésien en contexte islamique

2.9 Page 19

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4 LA PRAXIS SALESIENNE
JUSQU’AUJOURD’HUI
4.1 Répondre aux besoins concrets.
1. Dans tout ce qui apparait comme histoire des présences salésiennes dans les
différents contextes islamiques, on constate que les salésiens ne sont pas allé combattre
l’Islam ni dialoguer avec celui-ci non plus. Le Moyen Orient est probablement une
exception, mais pour le reste, les salésiens ont été guidés par les besoins des jeunes et
des enfants défavorisés. On peut dire qu’ils sont partis avant tout pour s’occuper des
chrétiens et pour évangéliser ceux qui pratiquent encore les religions traditionnelles. Cela
se vérifie dans la MOR, le Pakistan, mais aussi le Mali, la Sierra Léone...
2. Le thème de l’Islam est désormais devenu très actuel à cause de l’augmentation des
attaques terroristes perpétrées par les intégristes musulmans, mais aussi par le
phénomène de l’immigration massive dans l’Europe, avec la conséquente augmentation
de sa population islamique.
3. Très peu, ou presque rien, a été fait pour la croissance religieuse des destinataires
musulmans dans nos œuvres. De toutes façons, on s’acquitte des obligations imposées
par la loi de ces pays (destiner un lieu pour la prière des musulmans, payer un
professeur pour l’enseignement du Coran). Où la loi ne nous impose rien, rien n’a été
fait, et dans quelques présences la prière est carrément interdite. (Pakistan: “They
[muslim students] are not allowed to pray in the compound since once a student prays in
some place that can be declared “Holy Land”, having to build a mosque for them”).
4. Les activités (y compris les prières) sont dans un certain sens neutres, ouvertes à tous et
sans aucun favoritisme, même si pour la plupart des cas elle a une forme plutôt
chrétienne. Dans les divers contextes, surtout dans les pays plus tolérants, les
musulmans participent aussi aux activités religieuses, aux célébrations et aux fêtes. Les
valeurs chrétiennes sont enseignées dans l’école et les musulmans participent ainsi d’un
christianisme voilé.
5. Souvent on insiste sur la différence entre école et oratorio/centre des jeunes. Tandis que
l’école est ouverte à tous, chrétiens et musulmans, dans la plupart des cas
l’oratorio/centres des jeunes est réservé aux chrétiens ou aux musulmans. Dans certains
cas, la participation simultanée des chrétiens et musulmans aux activités de l’oratorio n’a
pas été positive. (Egypte, Syrie, Pakistan, Sarh).
6. Il semble que dans le passé le Conseil Général n’a pas eu une politique bien énoncée
pour guider ses décisions d’ouverture des présences en contexte islamique. A chaque
fois il était question de répondre aux demandes parvenues de façon singulière et à partir
des ressources à notre disposition. L’attention était portée surtout sur les modalités de
réalisation des projets et non sur le “pour quoi” des propositions, ce qui était un implicite.
De toutes façons nous pouvons dégager ce qui semble furent les critères, à savoir:
a. Le besoin de l’Eglise. La réponse favorable à l’invitation du Saint Siège ou des
évêques des pays intéressés.
b. Le besoin de rendre un service à une minorité chrétienne/catholique dans les
pays islamiques.
c. La possibilité de travailler d’après notre charisme.
d. L’opportunité d’avoir plus de présences dans les pays islamiques plus ouverts et
plus tolérants.
e. “Un projet de la congrégation” même s’il est assigné à une province.
Engagement salésien en contexte islamique
19

2.10 Page 20

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4.2 Les résultats obtenus jusqu’à présent.
1. Toutes nos présences coïncident en affirmant qu’elles ont un impact très positif sur le
milieu où elles se trouvent. L’école est très appréciée de par la qualité de l’enseignement.
Dans plusieurs endroits les mêmes leaders islamiques (les Imams) appuient nos œuvres.
Après des débuts difficiles nous arrivons à être appréciés et soutenus à cause de la
qualité de notre service.
2. Le système préventif est notre grand moyen pour entrer dans les cœurs des
musulmans. « la méthode éducative de Don Bosco s’est révélée parfois pénétrante et
convaincante, elle est accueillie et prise comme idéale, mais il y a toujours des difficultés
pour la faire passer dans la pratique de la réalité musulmane » (MOR, Kuwait, AFO). La
difficulté vient du fait que la mentalité musulmane ne comprend pas la possibilité
d’éduquer sans punir, sans violence. Quand ils voient la pratique ils restent émerveillés.
3. Toutes nos communautés affirment que leur présence est vraiment évangélisatrice. Il ne
s’agit pas de la prédication libre et ouverte, de l’administration du baptême ou encore des
quelques conversions, même si cela est possible dans certains milieux islamiques tolérants,
mais il est question du témoignage aux valeurs chrétiennes et de la diffusion des idées
chrétiennes à travers de l’enseignement et d’un programme pastoral. Sans notre présence il
ne serait pas possible de jeter la semence du Royaume dans les milieux musulmans.
4. Le soin pastoral des catholiques est en général bien fait quant à l’instruction, les activités
religieuses ou les célébrations des sacrements. Là où cela n’est pas possible dans l’école, à
cause des lois du pays, la pastorale se fait à la paroisse où nous collaborons ou nous
sommes des pasteurs.
5. Les fêtes chrétiennes, spécialement la fête de Don Bosco, sont célébrées aussi avec la
participation enthousiaste des musulmans. Dans plusieurs endroits les fêtes des musulmans
sont aussi fêtées dans nos ambiances.
6. Dans ce travail, en général, les salésiens marchent seuls. Il y a très rarement une
concertation ou un programme en synergie avec d’autres congrégations ou la société civile.
Nos confrères n’ont pas encore senti le besoin d’une telle collaboration.
7. Dans divers pays islamiques nos présences s’occupent principalement des catholiques et
des chrétiens.
20
Engagement salésien en contexte islamique

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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5 LES DEFIS DE L’ISLAM AU
CHARISME SALESIEN
Malgré les bons résultats de nos présences et de notre travail en contexte islamique, il est
évident que nous avons des difficultés et des défis. Les défis peuvent être internes et
externes.
5.1 Défis internes.
1. Inconsistance numérique de la communauté. Peu du personnel donc pour le travail à
réaliser (Pakistan, Kuwait, Kosovo…).
2. Dans la province MOR il y a un vieillissement du personnel salésien.
3. Le peu de préparation des salésiens au dialogue avec l’Islam est un handicap. Une très
petite connaissance de l’Islam et de la société musulmane. Donner priorité à l’inculturation,
bien que nous n’ayons pas encore une stratégie pour favoriser une vrai inculturation de nos
missionnaires en contexte islamique.
4. Ils sont peux nombreux les confrères qui ont étudié l’arabe/urdu ou les langues locales
(surtout en Afrique). Cela entraîne une série de difficultés de communication dans les
relations avec les musulmans.
5. Réinterpréter le système préventif en milieu islamique est le plus grand défi, puisqu’il est
notre principal moyen d’évangélisation. Il manque une réflexion approfondie de l’application
du système préventif dans les contextes islamiques. Beaucoup des musulmans ne
comprennent pas la méthode de l’amour bienveillant (amorevolezza) et de la raison.
L’adhésion émotive à la religion impose tout dans la vie quotidienne.
5.2 Défis externes
5.2.1 Les grands défis des contextes islamiques, en particulier dans les pays
islamiques.
a. Fondamentalisme religieux, fanatisme (souvent instigué) qui entraîne division,
discrimination, préjugés stéréotypés, application indiscriminée de la Shari’a.
b. La nature de l’Islam: Pour l’Islam il y a une connexion étroite entre: religion (dïn), monde
(dunyã) et Etat (dàwlah): “la ‘être une religion universelle et de construire la Nation
Islamique (Ummah) partout, de là découle la mission (da’wah) et le jihãd (entendu soit
comme lutte pour les droits de Dieu, soit comme effort et lutte personnelle pour être un
bon musulman, c’est-a-dire personne “soumise” à la volonté de Dieu en tout).
c. Le problème de la Shari’a et son application (rigide ou tolérante), en fonction de la
distinction juridique entre but de la Shari’a et son application et interprétation. Cette
dernière tient compte du caractère historique des systèmes légaux. En outre,
l’interprétation peut être donnée selon le besoin ou l’intérêt (maslahah) de la
communauté.
d. Interdiction absolue d’évangéliser et de faire prosélytisme, avec des sévères peines
pour les transgresseurs (cf. aux rapports Pays par Pays 1988 sur l’AIDE À L’ÉGLISE
SOUFFRANTE: on analyse la situation de 46 pays à majorité musulmane; cf. aussi le rapport
de 2005 sur la situation dans tous les pays de l’Afrique).
Engagement salésien en contexte islamique
21

3.2 Page 22

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e. Confusion et comparaison entre Christianisme et Occident: Le christianisme est très
souvent identifié avec l’Occident sécularisé, impérialiste, mondain, américanisé,
néocolonialiste, et pour cela il est critiqué, accusé, combattu parfois et aussi criminalisé.
f. De la part des musulmans il y a une ignorance totale (ou presque) du christianisme.
Pourtant le Coran fait bien des références sur le “vrai et authentique” christianisme, sur
Jésus, Marie, les prophètes, la morale, etc.
g. Le fait que les chrétiens sont la minorité dans beaucoup des nations musulmanes.
5.2.2 Difficultés spécifiques en Moyen Orient
a. Difficulté politique dans la MOR: instabilité, tensions permanentes et plusieurs guerres.
b. Société et Pays divisés entre riches et pauvres.
c. Jeunes: catégorie sociale peu considérée.
d. Considération non paritaire de la femme et de sa promotion dans l’Islam (mariage:
l’épouse est choisie; droit au divorce: sans partage des biens; témoignage faible ou non
considéré; emploi du voile en publique, etc.); la femme est vue souvent comme objet du
désir, de plaisir (cf. le harem ou les filles du paradis), elles n’ont que de l’existence en
fonction du mari, de la famille, de la maison. La doctrine (endoctrinement) islamique
proclame que seulement avec l’Islam la femme s’est affranchie et jouit du respect, avant
elle pouvait être vendue comme esclave, tuée à la naissance, privée de toute hérédité.
La situation préalable à l’Islam portait la femme au désespoir et au suicide
(empoisonnement, se jeter dans les puits...).
e. Le fait que les chrétiens sont une minorité au sein d’une autre minorité (les musulmans)
en Israël.
5.2.3 D’autres défis en contexte islamique, particulièrement les pays les plus
tolérants.
a. Comment évangéliser dans un contexte islamique ? Comment être des vrais témoins de
l’Evangile et d’une présence positive de l’Eglise, malgré la difficulté (ou impossibilité)
d’évangéliser et de “convertir” ? Le besoin de semmer la semence de l’Evangile sans
trouver la satisfaction de récolter.
b. Pour nous l’éducation est le moyen privilegié pour l’évangélisation. Mais, comment
réaliser cet objectif si dans plusieurs pays (par ex.Kuwait, UAE) l’éducation est
considérée comme un “business” pour s’enrichir ? Le défis est de donner un témoignage
à travers l’éducation et faire de celle-ci un vrai moment d’évangélisation en combinant
l’excellence académique avec la transformation de l’ambiance socio-culturelle. Cela
demande du courage et de la ténacité pour porter avant les oeuvres que souvent sont
considérées par les musulmans comme entreprises.
c. Dans nos écoles et autres oeuvres il est difficile, ou presqu’impossible, avoir une CEP
qui fonctionne bien, par manque d’un noyau responsable de catholiques qui
comprennent notre méthode et nos objectifs.
d. Les écoles et oratorio/centre des jeunes qui admettent des musulmans sont un vrai défis.
Le complexe de supériorité et l’agressivité des musulmans fait que les chrétiens se
rétirent.
e. Une difficulté vient de la même ambiance cullturelle, quand là où il y a un minimum des
conversions, chacune de ses conversions demande une rupture avec la famille et cela
implique aussi des difficultés dans le travail et la société en général.
f. L’influence de l’Islam importé de l’extérieur augmente. Dans plusieurs pays avec une
forte présence islamique, mais tolérants du point de vu religieux, comptent avec des
grands investissements pour la construction des mosquées, une augmentation des
22
Engagement salésien en contexte islamique

3.3 Page 23

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musulmans au niveau universitaire, formations coraniques, etc. Au delà de tout ces
moyens il y a la corruption.
g. Un autre défi : lutter contre l’apathie et le manque d’engagement des minorités
chrétiennes dans ces pays (par ex. Pakistan). Souvent il y a plus de coopération de la
part des musulmans pour nos projets. La faiblesse sociale des chrétiens ne facilite pas
notre travail. Prendre soin de la minorité catholique sans délaisser la jeunesse
musulmane n’est pas toujours facile.
h. Promouvoir les vocations locales là où il est possible dans les pays islamiques, tout en
reconnaissant la difficulté pour repérer du personnel à cet objectif. Il est prévisible que
les vocations locales ne seront pas abondantes, alors on doit dépendre des autres
provinces pour les missionnaires.
i. Le travail social fondé sur la charité souvent nous fait apparaître comme le “bon papa
Noël” et crée dépendance chez les destinataires pour résoudre les problèmes d’un pays
toujours pauvre.
j. Le financement de nos œuvres est toujours une grande préoccupation. Les ressources
locales sont presqu’inexistantes et l’on doit dépendre des bienfaiteurs étrangers. Nous ne
nous occupons pas de l’éducation des plus pauvres, des réfugiés et des catholiques
(souvent les plus pauvres) parce qu’ils ne peuvent pas payer (Ex. Pakistan, Turquie,
Sierra Léone...). Trouver des fonds pour cet objectif s’avère difficile, c’est un vrai défi.
Les agences de développement n’aident pas pour le fonctionnement des écoles. Dans
certains pays le démarrage d’une œuvre salésienne a un coût très élevé.
5.3 Le défi du dialogue avec l’Islam
a. Le dialogue possible est celui de la vie et des œuvres (témoignage).
b. Le dialogue “formel”, technique, “théologique” et aussi celui de l’expérience religieuse
(qui est bien plus que la simple pratique, disons une certaine mystique) est souvent
impossible, sinon à titre strictement personnel et privé avec un nombre réduit de
personnes. Nous devons retenir que le Coran recommande aux musulmans de “ne pas
discuter de religion”.
Voici quelques versets coraniques:
“Appelle les hommes à la voie du Seigneur et, avec sagesse et bonnes exhortations,
discute avec eux de la meilleure manière” (Sourate 16, 125).
“Dis: «Oh gens du Livre ! Venez à un accord juste entre nous et vous, et décidons de
n’adorer que Dieu, de ne pas l’associer à aucune chose et de ne pas choisir entre
nous des patrons hors de Dieu !». Si après ils nous renvoient la balle dis-leur:
«Témoigner au moins que nous sommes soumis à Dieu !». Oh gens du Livre ! Pour
quoi discutez-vous d’Abraham, alors que le Pentateuque et l’Evangile ont été révélés
après lui ? Ne comprenez-vous donc ? Voilà: Discutez plutôt de ce dont vous avez la
connaissance, de ce dont vous ne connaissez rien ? Dieu sait tout, mais vous non”
(sourate 3, 64-66).
5.4 Les défis de l’Islam dans l’Europe contemporaine.
La présence des musulmans en Europe est toujours en augmentation. Le phénomène de
l’immigration et la haute natalité entre les immigrés explique bien la situation. (Voir
statistiques dans l’annexe 1). Cette situation présente plusieurs défis au charisme salésien.
a. La présence des enfants musulmans croît dans nos écoles, oratorios, etc. Elle exige une
stratégie évangélique d’intégration.
b. La continuation d’une pastorale d’évangélisation et d’éducation dans un contexte
pluriculturel et de dialogue interreligieux.
Engagement salésien en contexte islamique
23

3.4 Page 24

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c. La pratique du système préventif face aux musulmans dans un climat pluriculturel et
pluri religieux.
d. Le renforcement de la foi des chrétiens, spécialement des catholiques.
e. Inculquer chez les confrères une nouvelle mentalité de mission dans un contexte
pluriculturel.
f. Rendre les confrères capables de dialoguer avec l’Islam.
g. Comment affronter le problème de nouvelle pauvreté provoqué par l’immigration ?
24
Engagement salésien en contexte islamique

3.5 Page 25

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6 COMMENT NOUS
ORIENTER FACE AU
FUTUR ?
Quelle attitude devons-nous avoir comme salésiens et comme missionnaires face aux défis
de l’Islam ? La voix des confrères qui travaillent en contexte islamique peut nous orienter à
faire un discernement plus équilibré.
6.1 La voix des confrères
6.1.1 L’importance du témoignage.
Just be Christians and Salesians in our life-style, behaviour and mind-set. We
are not expected to DO anything but BE Christ-like in our life!” [INK].
- “La première forme d’évangélisation est le témoignage... Le témoignage de la vie
chrétienne est irremplaçable forme de mission... “dans beaucoup des cas c’est le
seul et unique mode possible d’être missionnaire” (Jean Paul II, Redemptoris Missio
42). La meilleure méthode de présence est l’action, ce que disaient Charles de
Foucauld, Mère Thérèse et le père Andrea Santoro († Turquie 2006); aimer par les
actes, se mettre au service, privilégier les plus défavorisés.
« Un tel témoignage est déjà une proclamation silencieuse, mais très forte et efficace,
de la Bonne Nouvelle. C’est un geste initiale d’évangélisation…c’est un élément
essentiel, généralement le premier, dans l’évangélisation » (Paul VI, Evangelii
nuntiandi 21 ; cf. aussi 41).
6.1.2 L’engagement pour l’évangélisation.
L’évangélisation dans les pays islamiques demande à considérer les points suivants :
- la foi dans l’intangible: sans regarder les résultats touchables dans l’immédiat,
mais laissant à Dieu de “vérifier” les fruits; Lui seul sait tout, lui seul sauve quand
Il veut ;
- l’espérance et l’attente: sans regarder l’aujourd’hui, immédiat, le présent, mais
surtout le futur, tout en répétant avec confiance: “que ton règne vienne”;
- charité, charité, charité: vécue et pratiquée! (cf. Charles de Foucauld, Mère
Thérèse);
- courage et continuité;
- une préparation spéciale, pour comprendre la culture et l’ambiance islamique,
pour étudier les langues difficiles, pour vivre presque “sans satisfactions” de
conversions, de baptêmes, de pastorale quotidienne... [MOR].
- Partout (écoles professionnelles, écoles primaires ou dans n’importe quel
contexte) notre mission doit être adressée à l’annonce de l’Evangile. Autrement
nos confrères perdraient rapidement la passion pour la mission et y
renonceraient facilement. [Pakistan].
- Soigner notre engagement catéchétique en organisant des cours de formation
plus attractifs et en fournissant des informations sur notre religion. Les études
comparatives du Christianisme et Islam aident les jeunes à comprendre mieux
leur propre religion. Une formation approfondie des chrétiens avec insistance sur
le témoignage peut influencer les musulmans. [AFW]
Engagement salésien en contexte islamique
25

3.6 Page 26

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6.1.3
-
-
6.1.4
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-
6.1.5
-
-
6.1.6
-
6.1.7
-
-
S’engager pour la paix, la justice et les Droits Humains.
« Aussi l’engagement pour la paix, la justice, les Droits Humains, la promotion
humaine est un témoignage de l’Evangile, s’il est signe d’attention pour les
personnes et s’il vise le développement intégrale de l’homme » (RM 43) [MOR, AFO].
« Une bonne approximation aux musulmans se fait à travers le service des plus
démunis d’entre eux, surtout en cas des calamités. Souvent eux-mêmes ne le font
pas ». Les expériences vécues après les tremblements de terre au Pakistan (octobre
2005) confirment que l’aide apportée en moment opportun fait tomber les préjugés,
on gagne ainsi leur estime et on ouvre la porte au dialogue. [Pakistan].
Ouverture aux chrétiens et aux musulmans.
« Si nous sommes invités à ouvrir une nouvelle présence salésienne en pays
islamique, celle-ci doit être une présence sociale pour le bénéfice des jeunes pauvres
des deux groupes, chrétiens et musulmans ensemble ». La première approche se
fait en fonction de notre commune humanité. Ceci favorisera l’acceptation et la
sympathie des familles et des autorités. L’engagement pour le bien des plus pauvres,
musulmans et chrétiens, est le gage de notre sécurité. [Pakistan].
Notre engagement sera reconnu par les chrétiens et les musulmans à la mesure de
notre fidélité à la mission: les jeunes défavorisés, spécialement les plus pauvres et
abandonnés. [Pakistan].
En même temps nous ne pouvons pas cacher notre identité. Quand nous travaillons
comme représentants d’une minorité en contexte islamique, il est important de
présenter, avec clarté et sans peur, notre charisme et notre identité comme Eglise
Catholique. Nous ne pouvons pas minimiser ce qui donne sens à notre service
seulement pour être acceptés ou s’ouvrir au dialogue, un dialogue que jusqu’à
présent n’a pas donné ses fruits aux communautés chrétiennes. [Pakistan].
Formation des missionnaires.
Notre engagement pour le monde arabe (islamique) a besoin d’être mieux organisé,
en commençant par la formation de notre personnel. L’étude de la langue arabe est
la porte du dialogue et de communication avec le monde arabe. Une étude plus
systématique de l’Islam et du Coran nous aidera à identifier les valeurs de
l’enseignement du Coran. Une connaissance approfondie de l’histoire de l’Islam nous
aidera sans doute à mieux comprendre la réalité actuelle. [Kuwait].
Pour cela il est nécessaire d’investir, en temps en en ressources, dans la formation
de notre personnel, si nous voulons atteindre les buts fixés. L’inculturation est une clé
indispensable. [Pakistan].
S’appuyer sur l’éducation et sur le système préventif.
L’éducation à l’amour et à la paix est tout ce dont le monde a besoin aujourd’hui.
Considérant la longue histoire des guerres faites dans cette partie du monde (Moyen
Orient), nous sommes convaincus que le Système Préventif pratiqué par Don Bosco
dès le 19º siècle est très nécessaire aujourd’hui, il est peut-être la clé pour
commencer une ère de paix et d’amour. Appuyons nous sur l’éducation dans le style
salésien de Don Bosco. [Kuwait].
Présences actuelles et projections.
Ne jamais laisser les présences ouvertes en contexte islamique en arguant une
«apparente stérilité» ou pour s’ouvrir à « des horizons plus prometteurs » ; il serait
difficile d’être acceptés à nouveau pour rouvrir une « mission » éducative ou de
promotion humaine [MOR];
Accepter les offres de présences pour des services humanitaires, surtout de la part
du gouvernement (ex: Yémen, Lybie...) elles sont présence vivante du Christ, même
si elle est un peu caché! [MOR].
26
Engagement salésien en contexte islamique

3.7 Page 27

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6.2 L’importance d’être présent.
Il n’y a pas de doute, nous devons travailler dans les pays islamiques et nous approcher des
musulmans en appliquant notre charisme en faveur des jeunes. L’Eglise, les signes des
temps et, surtout, la charité du Christ nous poussent dans cette direction.
Il semble que la confrontation avec le monde islamique sera perçue, en occident, comme
l’un de plus grands problèmes des années à venir:
- que ce soit pour l’Europe (immigration légale et illégale);
- que ce soit dans la société en générale (théocratie-démocratie, un possible “crash
des civilisations”);
- que ce soit par les intérêts économiques mondiaux (l’importance de l’économie
pétrolière...);
- que ce soit par la situation de paix mondiale (le terrorisme islamique qui s’élargit à
beaucoup des pays, la “bombe islamique”)
- qu’il s’agisse de l’Eglise (la liberté religieuse, le dialogue interreligieux...).
6.2.1 C’est important et nécessaire d’être présents dans les pays
islamiques.
a. S’ouvrir aux actuelles demandes de présence et des services est un gain incalculable
pour l’Eglise présente et future, et cela malgré le coût élevé et le profit de la part de non
chrétiens, et aussi le manque des fruits en baptêmes. Dans ce cas on sème et le fruit
viendra quand le Seigneur voudra. La vertu de l’espérance se rattache directement à
celle de la charité et doit être vécue de manière sublime, comme le martyre, « sang des
nouveaux chrétiens ».
b. L’histoire nous enseigne que dans le monde islamique il est possible uniquement une
présence chrétienne de témoignage. Une présence en milieu islamique semble
infructueuse (dans le sens de la plantatio ecclesiae). Mais les valeurs humaines
inculquées et le témoignage offert restent gravés et sont déjà semina Verbi. Le mandat
missionnaire du Christ est le même pour tous les peuples, pour tous les gens. Notre
présence donne témoignage de la vraie catholicité de l’Eglise.
c. Le fait d’accompagner et soutenir les chrétiens qui vivent dans les conditions difficiles
dans les pays islamiques c’est déjà une très grande mission. Il en vaut de même pour les
chrétiens immigrés à cause du travail, lesquels sont en risque d’avantage. C’est une
grande mission d’assister pastoralement, religieusement, et dans l’éducation ces
chrétiens (cf. recommandation de Don Bosco aux premiers missionnaires d’assister les
immigrés italiens en Argentine).
d. L’Eglise avec ses institutions, et son ouverture à tous (écoles, œuvres de charité,
hôpitaux, centres des jeunes), offre une vision diverse de celle qui est diffusée et travaille
de manière différente dès mêmes institutions islamiques. Ce n’est pas pour rien que les
musulmans demandent librement la fréquence de telles œuvres et le bénéfice de leur
assistance. Même s’il n’est pas possible une évangélisation explicite, on attend que
l’Eglise et les chrétiens soient lumière sur le monde, lumière qu’en Christ illumine tous les
hommes. « Crier l’Evangile avec la vie » (Charles de Foucauld). Avec les musulmans,
ouvertement, il n’y a pas d’autre méthode.
6.2.2 Renforcer les présences actuelles, spécialement dans la MOR.
a. Renforcer et soutenir les présences existantes dans les pays islamiques, spécialement
dans le Golfe et dans la MOR.
Engagement salésien en contexte islamique
27

3.8 Page 28

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b. Valoriser l’influence de nos présences et, si nécessaire, changer de stratégie et
d’approche pastorale pour une présence plus efficace.
c. Etudier avec assiduité l’application du système préventif en milieu islamique.
d. Engager un vrai dialogue avec l’Islam.
e. Il nous faut une nouvelle approche d’inculturation et de dialogue réciproque ; cela
implique une particulière attention à la préparation du personnel :
- à l’apprentissage de la langue arabe avant tout engagement apostolique ;
- à la connaissance approfondie de la religion et de la culture islamique ;
- aux contacts, à différents niveaux, avec les autorités civiles et religieuses, avec les
gens et avec les jeunes ;
- à la promotion de l’éducation et de la croissance humaine personnelle et sociale
comme point de dialogue réciproque.
6.2.3 Les possibles critères pour l’ouverture des nouvelles présences.
a. Chaque lieu de mission (ou de présence chrétienne) a ses caractéristiques, ses temps,
ses exigences. Chaque région, pays, situation, doit se valoriser pour ce qu’il est en soi et
non en rapport avec d’autres. Il n’est pas possible ni pertinent d’appliquer les mêmes
critères à tous les pays quand il s’agit de discerner l’opportunité de commencer une
nouvelle présence.
b. L’ouverture soudaine de certains pays islamiques aux présences chrétiennes (où elles
sont très rares) doit être profitée rapidement. Demain serait peut-être trop tard. Une
semence chrétienne est toujours productive, mais les temps et les manières sont de
Dieu !
c. Une option claire à considérer sérieusement selon notre charisme d’éducation et
d’évangélisation, est de considérer avant tout les catholiques et les chrétiens vivant dans
ces milieux islamiques, et par la suite nous approcher, autant que possible, des
musulmans. Une politique d’engagement donc, pour :
Maintenir les œuvres significatives en mettant l’accent sur l’éduction ;
Chercher une expansion, là où il est possible, selon notre charisme ;
Tracer un plan de développement organique pour le futur en tenant compte
des possibilités réelles de chaque endroit et des ressources disponibles.
d. La disponibilité du personnel qualifié
e. La disponibilité des moyens financiers pour démarrer la nouvelle présence, mais aussi
pour la développer et la faire tourner par la suite.
28
Engagement salésien en contexte islamique

3.9 Page 29

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Annexe 1
Présences significatives de l’Islam dans le monde
(Données tirées de LAIDE A LÉGLISE EN DÉTRESSE, SECRÉTARIAT ITALIEN, La liberté religieuse dans les
pays à majorité islamique. Rapport 1998.
ID. RAPPORT SUR LA SITUATION RELIGIEUSE EN AFRIQUE. Rapport 2005.
World Mission (Octobre 2006, No. 194, Vol XVII).
Autres données ont été tirées des sites web.
NB:
- Les pays sont regroupés par continent, en ordre alphabétique par continent, mais
la numérotation est continue.
- ** indication pour les pays où les salésiens sont actuellement présents.
AFRIQUE
1. ALGERIE
a) Population: 32 millions hab.
b) Religion:
Islam 99,5% (sunnites). Chrétiens: 0,5%; catholiques: 2.500 en 2
diocèses – communauté constituée par une majorité d’étrangers
c) Constitution:
République. L’Islam est religion d’Etat. Le président doit être
musulman. Aucune forme de prosélytisme n’est permise. La
discrimination dans le respect des libertés individuelles est interdite.
d) La réalité des L’Eglise catholique, la communauté protestante (méthodistes inclus) et
faits:
celle Adventiste du septième jour, sont les uniques confessions non
islamiques reconnues et qui peuvent opérer dans le pays. Aux
chrétiens leur est interdit de manifester extérieurement leur foi et leur
identité religieuse. L’importation et la diffusion de la Bible est possible.
Dans la pratique il y a eu, et il y a encore, plusieurs formes de
persécution religieuse. Plusieurs prêtres, pasteurs et religieux ont été
assassinés par les fondamentalistes (Mons. Gaston Jacquier, Mons.
Pierre Clavaire, 7 moines trappistes de Tibhirine...).
2. TCHIAD**
a) Population: 8.596.528 hab.
b) Religion:
Islam 4.298.264 = 50,0%, Catholiques: 986.022 = 11,5%, protestants
326.668 = 5,8%, Religion traditionnelle: 2.985.574 =34,7%. (D’autres
statistiques officieuses font cas d’un nombre égal des protestants et
catholiques, parfois même supérieur).
c) Constitution: République laïque. Constitution de type laïc; la loi prévoit la liberté
religieuse.
d) La réalité des Les groupes religieux doivent s’inscrire auprès du ministère des
faits:
affaires religieuses. L’enseignement religieux est interdit dans les
écoles publiques, mais les établissements privés religieux sont libres
de le réaliser. La tradition de tolérance de l’Islam semble être la
Engagement salésien en contexte islamique
29

3.10 Page 30

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dominante. Certaines activités islamiques sont particulièrement
favorisées.
3. ÎLES COMORES
a) Population: 550.000 hab.
b) Religion:
Islam 99%. Catholicisme: 1%. (administration apostolique).
c) Constitution: République. L’Islam est la religion d’Etat, mais la liberté religieuse est
revue dans la Constitution.
d) La réalité des Le gouvernement décourage la pratique d’une religion autre que
faits:
l’Islam. Le prosélytisme et autres manifestations religieuses diverses à
l’Islam sont interdites, ainsi que les réunions entre membres d’autres
religions. Dans la pratique, le poids de l’Islam dans la vie sociale et
politique a augmenté considérablement. Le grand Mufti est nommé
directement par le président de la république et participe à la vie
politique du pays; son conseil est très relevant quand il s’agit de la foi
islamique et du respect des loi coraniques. Dans les écoles publiques
on récite le Coran et cela à partir de 4 ans d’âge. Les principes de
l’Islam sont enseignés partout.
4. EGYPTE**
a) Population: 70 millions hab.
b) Religion:
Islam 93%. Coptes orthodoxes: 6-7%. Catholiques 230.000 (plusieurs
églises sui juris)
c) Constitution:
République. L’Islam est la religion d’Etat, ainsi toute loi contraire à
l’Islam est contraire à la Constitution. La loi islamique est le
fondement de la législation. Dans le texte on garantit formellement la
liberté de conscience et le principe d’égalité entre tous les citoyens
para rapport aux lois, sans distinction de race, langue ou religion.
d) La réalité des Dans la réalité les choses se passent autrement; il est évident que
faits:
l’Islam pèse lourd dans la vie sociale. Le prosélytisme en soi n’est pas
interdit, mais un article du code pénal poursuit les actes susceptibles
de porter attente à l’unité nationale ou à la paix sociale. Cet article est
employé contre les musulmans qui tentent de se convertir au
christianisme. Nombreuses lois invalident, par des actes juridiques, le
principe de l’équité prôné par la Constitution. Un chrétien ne peut pas
être tuteur d’un musulman, ne peut pas enseigner les matières
littéraires ni exercer des responsabilités politiques, académiques ou
sociales (avec quelques exceptions de façade); son témoignage a
moins de validité que celui d’un musulman. Il est interdit d’abandonner
la religion musulmane mais il n’est pas interdit d’abandonner le
christianisme. Les éditions chrétiennes sont soumises à la censure. Il y
a des très grandes difficultés pour construire ou restaurer des
bâtiments de culte, les églises. Il y a des persécutions contre l’Eglise:
l’arrestation du Anba (Pape) Shenoda dès 1981 à 1985. Des outrages,
des injures, des assassinats de chrétiens, isolés ou en groupe. Des
menaces, de l’extorsion, pour contraindre les chrétiens à se convertir à
l’Islam. Les activités missionnaires sont interdites. La discrimination et
la pression sociales forcent le passage à l’Islam. Les coptes
catholiques sont considérés comme des étrangers. Il y a une forte
émigration des chrétiens.
30
Engagement salésien en contexte islamique

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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5. ERYTHREE**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
4 millions hab.
Islam 50%. Christianisme oriental (rite alexandrin) 50%. Catholiques
150.000 (trois diocèses).
République. Le droit de liberté religieuse a été décrété.
Les dénominations religieuses reconnues sont: orthodoxes,
catholiques, évangéliques-luthériens, musulmans. La demande est
exigée pour les religions diverses de 4 officialisées, autrement dit,
elles sont hors de la loi. La relation entre les deux religions majoritaires
sont en générale bonnes. Les islamistes radicaux cherchent à
influencer sur la société et le gouvernement, il y a des lois restrictives
en matière de religion, mais l’Etat sauve son apparence. Il y a
discrimination avec les membres des petits groupes religieux comme
les témoins de Jéhovah, les bahaïs, les pentecôtistes coptes.
6. ETHIOPIE**
a) Population: 75 millions hab. (2006)
b) Religion:
Musulmans: 45%-50%, Orthodoxes éthiopiens 35%-40%, animistes
12%, autres 3%-8%. Les catholiques sont seulement 482.031
c) Constitution: République Fédérale
d) La réalité des Il y a liberté de culte.
faits :
7. GAMBIE
a) Population: 1,7 millions hab.
b) Religion:
Islam 95,4%. Christianisme 3,7%. Catholiques 35.000 (un diocèse).
Animistes 0,9%.
c) Constitution: République. Constitution laïque.
d) La réalité des Seulement les citoyens musulmans sont jugés selon le code
faits:
islamique.
8. DJIBUTI
a) Population: 700.000 hab.
b) Religion:
Islam 97,2%. Christianisme 2,8%. Catholiques 10.000.
c) Constitution: République. La Constitution déclare l’Islam comme religion d’Etat bien
que la liberté religieuse est aussi déclarée.
d) La réalité des Le prosélytisme est découragé, même s’il n’est pas interdit. Tous les
faits:
groupes religieux doivent s’inscrire auprès du Ministère de l’intérieur.
Les relations entre musulmans et d’autres croyances sont, en général,
amicales. Il y a une animosité croissante contre les non musulmans, et
cela de la part des fondamentalistes.
9. GUINEA CONAKRY**
a) Population:
b) Religion:
8 millions hab.
Islam 87%. Christianisme: 5%. Animistes 5%. Catholiques 130.000 (en
trois diocèses).
Engagement salésien en contexte islamique
31

4.2 Page 32

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c) Constitution: République. Il y a liberté de profession, de foi et de culte.
d) La réalité des Les organisations doivent être reconnues par le Ministère de la Justice
faits:
et la Religion. Le gouvernement manifeste un certain favoritisme vers
l’Islam, la religion majoritaire. Les relations entre les religions sont
généralement bonnes. Dans certaines régions du pays on ressent des
fortes pressions ver le non musulmans.
10. LYBIE**
a) Population: 6,5 millions hab.
b) Religion:
Islam 99%. Chrétiens 0,1%. Catholiques 50.000 (un vicariat).
c) Constitution:
Jamahiriya (l’Etat des masses) Libyque Arabe Populaire Socialiste
“Livre Vert” de Kadhafi remplace la Constitution; il se définit comme
modèle de loi humaine et a des références du Coran mais sans
citations explicites. Mais la proclamation de 1977 récite: “la seule loi de
la Jamahiriya arabe libyque populaire socialiste est le Saint Coran”.
C’est ainsi la Constitution garantit la liberté de religion.
d) La réalité des Les rapports entre la Lybie et le Saint Siège ont dernièrement amélioré
faits:
à partir de 1998 avec la reprise des relations diplomatiques. Il y a des
programmes radiophoniques retransmis en arabe sur l’Evangile.
Certaines communautés religieuses non islamiques: Bahaï,
hindouistes, bouddhistes, se lamentent de ne pas avoir des lieux de
culte.
11. MALAWI (l’Islam est minoritaire)**
a) Population: 10 millions hab.
b) Religion:
Protestants 34%. Catholiques 28% (2,5 millions en 7 diocèses). Islam
16%. Cultes ethniques traditionnels 19%
c) Constitution: République. Constitution laïque.
d) La réalité des En général, les rapports entre les différentes religions sont portés vers
faits:
le dialogue et la tolérance. L’influence islamique est en expansion
avec les conséquentes tensions. Le Malawi a établit des rapports avec
plusieurs pays islamiques fondamentalistes. Il y a augmentation du
nombre des mosquées. Les produits alimentaires (la boucherie)
suivent les normes islamiques. Les chrétiens ne se plient pas à ces
exigences.
12. MALI**
a) Population: 11 millions hab.
b) Religion:
Islam 90%. Animistes 9%. Chrétiens 1% (300.000). Catholiques
200.000 (6 diocèses). Population composée de 23 ethnies.
c) Constitution: République. Constitution laïque.
d) La réalité des L’Islam du Mali se définit comme celui de la “rencontre et le dialogue”.
faits:
Mais les activités des groupes fondamentalistes augmentent.
13. MAROC**
a)
b)
c)
32
Population: 28,5 millions hab.
Religion:
Islam 98,7%. Chrétiens 1,1%. Catholiques 25.000 (2 diocèses).
Constitution:
Monarchie. L’Islam est religion d’Etat, mais selon l’article 6 de la
Constitution il y a la liberté de culte (chrétiens et hébreux). Le roi est
considéré comme “amir al-mu’minin” (émir ou commandant des
Engagement salésien en contexte islamique

4.3 Page 33

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croyants) et il a la responsabilité de veiller au respect de l’Islam (art.
19 de la Constitution). L’actuel souverain se déclare descendant
directe de Muhammad. Le code pénal interdit le changement de
religion (conversion).
d) La réalité des Les chrétiens ne peuvent réaliser des activités de prosélytisme; les
faits:
conversions sont punis sévèrement et subissent discrimination. Les
chrétiens convertis dès l’Islam peuvent être arrêtés sous prétexte des
lois islamiques. Les convertis subissent donc un ostracisme de la part
de la société. Aux citoyens musulmans l’Etat interdit d’étudier dans
des écoles hébraïques ou chrétiennes. L’autorité concède que dans le
territoire s’emploient des textes en anglais, français, espagnol, mais il
interdit les textes religieux en arabe qui ne soient pas musulmans.
14. MAURITANIE
a) Population: 3 millions hab.
b) Religion:
Islam 99,5%. Christianisme 0,2%. Catholiques 5.000 (un diocèse). Les
chrétiens sont notamment des noirs: diplomates, hommes d’affaires,
étrangers.
c) Constitution: République islamique Arabe et Africaine. L’Islam est la religion du
peuple et de l’Etat. Le prosélytisme est interdit.
d) La réalité des Le système judiciaire s’appui sur un moderne système législatif, mais il
faits:
doit en même temps respecter les lois islamiques. La Shari’a est
appliquée à tous les citoyens, y compris le non musulmans; ainsi le
gouvernement considère l’Islam comme élément de cohésion national.
Qui professe le christianisme est susceptible d’être poursuivi.
Toutefois, les étrangers et les peu nombreux chrétiens autochtones
peuvent pratiquer la religion ouvertement. Les publications sont
interdites ainsi que les émissions d’inspiration chrétienne; on ne peut
pas distribuer des matériels religieux aux musulmans. Il y a des
mesures restrictives pour l’importation de bibles et des publications
non islamiques bien que la possession d’une bible n’est pas illégale.
15. MOZAMBIQUE**
a) Population: 19.686.505 hab. (2006)
b) Religion:
Catholiques 21,13%, Autres chrétiens 3,80%, Islam 18%, Animistes et
autres 64,07%.
c) Constitution: République
d) La réalité des Il existe liberté de culte.
faits:
16. NIGER
a) Population: 10 millions hab.
b) Religion:
Islam 98,7% (l’islamisation est faite dès le XIX siècle) Animistes 0,7%.
Chrétiens 0,4 % Catholiques 20.000 (un diocèse)
c) Constitution: République. La Constitution assure que “chacun a droit de liberté de
pensé, d’opinion, de conscience de culte” (art. 24). Elle garantit le libre
exercice du culte et de l’expression des convictions. Dans l’article 4 il
est dit qu’il y a séparation entre Etat et religion. L’article 9 dit: “aucune
religion, aucun crédo ne peut s’emparer du pouvoir politique ni se
mêler des affaires de l’Etat”. L’article 3 précise que “chaque
propagande particulariste [...] de caractère politique et religieux et
Engagement salésien en contexte islamique
33

4.4 Page 34

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punie par la loi”. L’article 10 interdit les partis politiques d’inspiration
religieuse.
d) La réalité des Toutes les organisations religieuses doivent être inscrites. Dans les
faits:
écoles il est permit d’enseigner la religion. La condition actuelle
semble bien meilleure par rapport aux autres pays là où la religion
islamique est majoritaire. Il y a des contacts amicaux entre les
communautés chrétienne et musulmane; il y a aussi des conversions
des musulmans au christianisme. L’expansion de l’Islam a provoqué,
dans certains cas, des épisodes d’intolérance et d’intimidation.
17. NIGERIA**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
124 millions hab.
Islam 50%. Christianisme 40%. Protestants et anglicans 26 millions.
Catholiques 13 millions, organisés en 44 diocèses. Eglises africaines
indépendantes 9 millions. Les musulmans sont surtout au nord du
pays et les chrétiens au sud.
République fédérale. La Constitution interdit l’adoption d’une religion
d’Etat, néanmoins dans le nord, 12 Etats ont déjà proclamé la Sharia
comme loi d’Etat.
Le gouvernement généralement respecte la liberté de culte et de
pratique religieuse. L’Islam a, cependant, un traitement de privilège
face aux autres religions. Dans le sud il est permit aux musulmans de
se convertir au christianisme, mais cela n’est pas possible au nord. On
constate des actes de violence contre les chrétiens (des meurtres, des
incendies, des abuses, etc.), ainsi que les institutions chrétiennes. Ils
sont fréquentes les confrontations de type religieux avec beaucoup
des victimes, plus de 10.000 victimes dans les 10 dernières années et
100.000 déplacés à cause des ces confrontations.
18. SENEGAL**
a) Population: 10,5 millions hab.
b) Religion:
Islam 92%. Animistes 6%. Chrétiens 2%. Catholiques 670.000 dans 6
diocèses.
c) Constitution:
République. Dans la Constitution art. 1 , l’Etat se définit comme ayant
une identité laïque, démocratique et sociale, et les citoyens ont égalité
des droits, sans distinction de race, de sexe, d’origine ethnique ni de
religion. L’article 19 affirme que les institutions religieuses ont le droit
de se développer sans obstacles et qu’elles sont libres de la tutelle de
l’Etat; lesdites institutions peuvent administrer leurs affaires de façon
autonome.
d) La réalité des Dans le nord, l’islam est ressenti comme un élément de l’identité
faits:
nationale et de stabilité. Dans le sud par contre, la religion est vue
comme un élément de pouvoir de l’Etat et comme résultat de la
colonisation des tribus nordiques (arabes). Les mariages
interconfessionnels sont assez courants. Les groupes religieux doivent
être enregistrés, le Sénégal fait des efforts pour garder le caractère
laïc de l’Etat.
19. SIERRA LEONE**
a) Population:
b) Religion:
6.005.250 hab. (2006)
Islam 60%, religions traditionnelles 30%, Chrétiens 10%.
34
Engagement salésien en contexte islamique

4.5 Page 35

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c) Constitution: République
d) La réalité des Islam tolérant.
faits:
20. SOMALIE
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
8 millions hab.
Islam 99% (majorité sunnite). Catholiques 200 (une diocèse)
République. Le pays est en proie de l’anarchie et des “seigneurs de la
guerre”. La Somalie est divisée actuellement en 4 parties; le nord ou
Etat autonome de Somaliland, le Puntland, L’Etat de la Somalie sud-
occidentale, et la capitale Mogadiscio. Les deux premiers ont proclamé
l’Islam come religion d’Etat.
Forte présence des intégristes musulmans et fondamentalisme en
augmentation. Dans plusieurs zones la Sharia a été adoptée, ainsi la
suspicion existe envers les autres groupes non musulmans. La
répression à l’Eglise se manifeste les dernières années, ainsi Mons.
Colombo est assassiné en 1991 et la cathédrale de Mogadiscio pillée
et détruite, les prêtres sont intimidés ainsi que les religieuses. Les
congrégations religieuses ont été contraintes à abandonner le pays.
21. SOUDAN**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
34 millions hab.
Islam 73%. Animistes 8,2%. Chrétiens 8,2%. Catholiques 3,3 millions
dans 8 diocèses latins.
République. L’Islam est la religion d’Etat; la Sharia a été adoptée.
Régime militaire, influence des pays arabes. La sphère du pouvoir est
touchée par l’Islam au niveau législatif, institutionnel et politique. Le
problème ethnique-religieux-politique a duré depuis 23 ans entre le
nord arabisé et le sud à majorité noire, animiste et chrétien.
La législation tend vers l’islamisation et l’arabisation; le niveau
institutionnel tend, par contre, à l’indépendance ou, au moins, à
l’autonomie. Les religions du “livre” sont tolérées si leurs fidèles
consentent se soumettre à la loi musulmane. Il n’est pas permis de
faire prosélytisme religieux, le culte public est prescrit. L’apostasie est
un acte qui peut être puni avec la peine de mort. L’Eglise et autres
institutions religieuses doivent se soumettre à des nombreuses
limitations; elles doivent être enregistrées et reconnues légalement.
Les animistes sont considérés “infidèles” païens, en outre, sans âme,
semblables aux animaux. Dans la version soudanaise de “la charte
des Droits de l’Homme”, le mot homme est traduit comme “musulman”.
Ils affirment: Nous reconnaissons la charte de Droits, mais pour les
musulmans. Ceci justifie les persécutions, les tortures, les
intimidations, les otages, les arrestations, la traite des mineurs et
l’esclavagisme (spécialement des enfants), conversions forcées,
diffamation, etc. La discrimination contre les chrétiens est importante,
ainsi ils n’ont pas de droit aux lieux de culte ni aux réunions de prière,
pas de permissions pour des écoles catholiques. Les campagnes
diffamatoires sont courantes.
22. TANZANIE**
a) Population:
b) Religion:
37.445.392 (juillet 2006)
Islam 35%, religions indigènes 35%; chrétiens 30%, dans le Zanzibar
Engagement salésien en contexte islamique
35

4.6 Page 36

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l’Islam fait 99%
c) Constitution: République
d) La réalité des Il y a liberté religieuse. Ce pays est classé parmi les plus pauvres du
faits:
monde, avec peu de ressources naturelles. Il n’y a pas des présences
salésiennes à Zanzibar.
23. TUNISIE**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
10 millions hab.
Islam 99%. Catholiques 22.000 (un diocèse).
République. La Constitution établit que la religion d’Etat est l’Islam. Le
chef d’Etat doit être un citoyen musulman.
Le gouvernement permet la pratique d’autres cultes religieux, mais le
prosélytisme est interdit comme toute distribution des matériels
religieux. Beaucoup des églises sont fermées ou ne fonctionnent plus
à cause de l’exode des chrétiens à partir de 1950.
ASIE
24. AFGHANISTAN
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
31.056.997 (juillet 2006)
Islam 99% (80% sunnites, 19% chiites) Autres 1% – minorités hindou
et sikh. Les chrétiens sont une petite communauté composée
essentiellement des étrangers. Il n’y a pas des structures de l’Eglise
qui opèrent actuellement.
République. L’Islam est religion d’Etat. Aucune forme de prosélytisme
n’est admise.
d) La réalité des Sharia dans la pratique.
faits:
25. ARABIE SAUDITE
a) Population: 27.019.731 hab. y compris les non citoyens qui sont 5.576.076 hab.
(juillet 2006)
b) Religion:
Islam 98 (95% sunnites, 3% chiites). Chrétiens: 2%, tous étrangers,
immigrés dans toute sorte de métier. Catholiques 880.000, dans un
seul vicariat apostolique d’Arabie (siège à Abu Dhabi, aux Emirats
Arabes Unis).
c) Constitution: Royaume. Le Coran est la Constitution et l’Islam la religion d’Etat.
Aucune forme de prosélytisme n’est admise.
d) La réalité des Aux “infidèles” (les non musulmans), il est interdit de manifester ou
faits:
pratiquer quelconque type de religion, y compris dans la sphère du
privé. Il y a un contrôle sévère de la part de la police religieuse. Dans
l’interprétation de l’Eglise Wahhabite, le rôle de l’Etat dans la péninsule
arabe est d’interdire toute sorte de manifestation non musulmane pour
protéger ainsi la terre sacrée du prophète Muhammad. Les religions
dites “du Livre” (christianisme et hébraïsme) ne sont pas tolérées, et
même les formes islamiques différentes de la sunnite sont interdites.
L’Arabie se considère le pays gardien de la pureté et de l’intégralité
36
Engagement salésien en contexte islamique

4.7 Page 37

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islamique. Les symboles des autres religions sont retirés par la
police: croix, bibles, rosaires, tableaux, images... Le pouvoir judiciaire
est régulé par la Sharia et considère le Coran et la tradition (hadith)
comme les fondements. Dans les tribunaux il n’existe pas de jury, tout
dépend d’un magistrat, mais en cas de peine capitale, les juges sont
trois. Décapitation publique, flagellation, amputation des membres. Il y
a des conversions forcées en échange de la liberté. Il y a plusieurs
types de persécution religieuse: torture, expulsions du territoire,
arrestations. La peine de mort qui est appliqué en cas d’agression
sexuelle n’est pas appliqué s’il s’agit d’une femme chrétienne qui subit
l’abus (nombreux cas des femmes philippines violées). Nombreux les
cas d’expulsion pour “activité blasphématoire”.
26. AZERBADJIAN**
a) Population: 7.961.619 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 93.4%. Chrétiens orthodoxes (arméniens et russes): 4.8%.
Autres 1.8%. catholiques: 300, missio sui juris.
c) Constitution:
République. La Constitution ne prévoit pas une religion d’Etat et le
culte est libre. Néanmoins il y a interdiction aux étrangers, de faire
prosélytisme.
d) La réalité des L’appartenance religieuse est encore nominale. Les nationalistes
faits:
deviennent de plus en plus forts et antichrétiens à cause du
fondamentalisme islamique. Il y a bien des restrictions religieuses.
Aujourd’hui la prédication est rendu impossible en dehors de l’Islam.
Les étrangers ne peuvent pas porter des objets de propagande dans
le pays. Il y a discrimination envers chrétiens.
27. BAHRAIN
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
698.585 hab. y compris 235.108 expatriés (juillet 2006)
Islam 81% (24% sunnites, 57% chiites). Chrétiens: 8,5%; catholiques:
quelques milliers, appartenant au Vicariat apostolique d’Arabie.
République. L’Islam est religion d’Etat. La Sharia est le fondement du
droit civil.
Il y a une certaine liberté de religion pour le non musulmans, mais le
prosélytisme est découragé. Les écrits qui attaquent l’Islam sont
interdits. La conversion des musulmans à d’autres religions, si bien
qu’elle n’est pas interdite, reste très rare à cause des pressions
sociales et de la famille.
28. BANGLADESH
a) Population: 147.365.352 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 83%, Hindou 16%, Autres 1%
c) Constitution: Démocratie parlementaire
d) La réalité des Les préceptes islamiques guident la politique même si officiellement le
faits:
Bangladesh n’est pas un Etat islamique. L’Eglise a liberté de culte et
d’action. La population est très pauvre et le pays sous-développé, ainsi
la population subit des fréquentes pénuries.
29. BRUNEI
a) Population:
379.444 hab. (juillet 2006)
Engagement salésien en contexte islamique
37

4.8 Page 38

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b) Religion:
Islam 67%. Bouddhisme 13%, Christianisme: 10%; Autres: 10%.
Catholiques: 31.000 dans une préfecture apostolique.
c) Constitution: Monarchie constitutionnelle. L’Islam est religion de l’Etat.
La Constitution affirme que les autres cultes doivent être pratiqués en
paix et harmonie avec les personnes qui les professent.
d) La réalité des Dans la pratique, le Gouvernement a contraint les garanties de la
faits:
liberté religieuse et de culte. La conversion est interdite. L’ordination
de prêtres et évêques à été refusée par l’Etat. L’importation des objets
religieux et de culte, autres qu’islamiques, a été interdite. Les permis
de construction des églises ont été systématiquement refusés. La
célébration de Noël est interdite et quelques chrétiens ont été expulsés
par des motifs religieux.
30. CHYPRE
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
880.000 hab.
Grecque-orthodoxe 80%. Islam: 18,6%. Catholiques: 10.000 (un
diocèse maronite).
Deux républiques (division de l’île en 1974; une zone est habitée par
la population turque qui se déclare indépendante).
Dans la zone turque on vend de plus en plus des lieux sacrés pour des
emplois profanes.
31. EMIRATS ARABES UNIS – (Fujaïrah)
a) Population: 2.602.713 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 96% (80% sunnites, 16% chiites). Chrétiens: 3,8%; catholiques:
50.000 appartenant au Vicariat de l’Arabie (avec 15 prêtres et 360
religieuses).
c) Constitution: Emirat (7 Principauté). L’Islam est la religion officielle d’Etat.
d) La réalité des Il y a grande tolérance pour les constructions des lieux de culte et
faits:
écoles chrétiennes. Les chrétiens étrangers ont liberté de culte et de
témoignage mais le prosélytisme est sévèrement condamné. On voit
de temps en temps des épisodes d’intolérance envers les chrétiens
“trop zélés” et des membres de la communauté bahaï.
32. JORDANIE
a) Population: 5.906.760 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 94%. Christianisme: 6%. Catholiques: 100.000 hab. (7 diocèses
de plusieurs églises sui juris).
c) Constitution:
Règne Constitutionnel. L’Islam est religion d’Etat, mais on a
sauvegardé l’exercice de toutes les formes de culte et de rite s’ils sont
en accord avec les coutumes du pays, avec l’ordre public et le décor.
Le prosélytisme est interdit. Les discriminations sur la base de la
religion sont proscrites. Le trône royal peut être occupé seulement par
un musulman, fils de père et mère musulmans, fils légitime de femme
légitime.
d) La réalité des L’Eglise, les congrégations et les groupes religieux ont le droit de
faits:
s’établir et d’ouvrir des écoles et des institutions éducatives pour ses
fidèles tout en respectant les lois du pays. Les lieux de culte ne sont
pas employés pour des activités des partis politiques. L’instruction
religieuse est obligatoire pour les élèves musulmans dans les écoles
publiques. L’enseignement de la religion chrétienne est consenti pour
38
Engagement salésien en contexte islamique

4.9 Page 39

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les chrétiens dans les écoles publiques. La fête de Noël est reconnue
comme fête nationale. Il y a quelques épisodes de discrimination. Les
musulmans qui se convertissent à une autre religion sont considérés
toujours musulmans par la loi et donc sujets à la Sharia; ainsi l’Etat
peut confisquer leurs propriétés et nier leurs droits de citoyens. La
religion Bahaï n’est pas reconnue même si la pratique du culte bahaï
n’est pas interdite. Il y a une tendance à élargir l’influence de la Sharia,
par l’interdiction des boissons alcoolisées par exemple. La monarchie
parait favorable au christianisme, le but étant d’empêcher l’expansion
de l’islamisme politique.
33. INDE**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
1.095.351.995 hab. (juillet 2006)
Hindouisme 80,5% - Islam 13,4% - Chrétiens 2,3% - Sikh 1.9% -
autres 1.9%
République fédérale.
L’Inde est par sa Constitution un pays séculier. Toutes les religions
sont considérées par l’Etat comme étant égales, mais dernièrement il y
a une grande influence du fondamentalisme hindou dans les décisions
du gouvernement central et des gouverneurs de certains Etats de la
confédération. Il y a une subtile persécution des chrétiens et des
musulmans dans diverses parties du monde avec l’appui tacite des
mécanismes de l’Etat.
34. INDONESIE**
a) Population: 245.452.739 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Musulmans 88%, Protestants 5%, Catholiques 3%, Hindous 2%,
Bouddhistes 1%, Autres1%
c) Constitution: République
d) La réalité des Officiellement l’Indonésie est un pays laïc avec liberté de culte.
faits:
Néanmoins les milices islamiques sont en constante augmentation et
cela crée des situations difficiles pour les chrétiens.
35. IRAN**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
68.688.433 hab. (juillet 2006)
Islam 99% (chiites 93%, sunnites 6%). Christianisme 0,5% (près de
70.000 entre orientaux, catholiques, anglicans, protestants).
Catholiques 12.000 dans 5 diocèses de rites divers). Zoroastriens:
0,1%. Minorité bahaï (3000.000) et un groupe des hébreux.
République Présidentielle Islamique. L’Islam est donc religion d’Etat
sur la base de principes principalement Chiites.
L’application de la Sharia est rigide, surtout par rapport aux chrétiens
et aux bahaï. Il y a de la discrimination sociale envers les chrétiens,
intimidation pour la conversion à l’islam, surtout pendant le service
militaire et la formation scolastique. La conversion des musulmans au
christianisme peut être punie par la peine de mort ou, en tout cas, par
la persécution. Les activités des autorités chrétiennes (et d’autres
religions) sont strictement contrôlées et soumises à conditionnements.
36. IRAQ
a) Population: 26.783.383 hab. (juillet 2006)
Engagement salésien en contexte islamique
39

4.10 Page 40

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b) Religion:
Islam 97% (chiites 63% et sunnites 34%). Christianisme 2%
(assyriens, chaldéens). Catholiques 650.000 (14 diocèses divers rites).
Autres 1%.
c) Constitution:
République. L’Islam est religion d’Etat. Après la période Saddam on
cherche à changer la Constitution en garantissant plus de liberté
religieuse, mais en même temps on affirme que l’Islam est la norme
(l’unique norme) sur laquelle se fondent les lois.
d) La réalité des Dans le régime Saddam il y avait une tolérance réelle. Il y a une forte
faits:
émigration des chrétiens. Dans l’après-Saddam les sanctuaires et des
églises chrétiennes ont été attaquées faisant plusieurs morts.
37. KAZAKISTAN
a) Population: 15.233.244 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 47%. Christianisme russe orthodoxe 44%. Protestants: 2%.
Autres 7%. Catholiques 350.000 (une administration apostolique).
c) Constitution: République présidentielle. La liberté de religion et d’association a été
proclamée officiellement.
d) La réalité des Dans ces derniers temps, le contrôle de l’Etat a augmenté sur les
faits:
groupes religieux qui opèrent dans le pays, avec ses 1.600
communautés enregistrées régulièrement.
38. KIRGHIZISTAN
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
5.213.898 hab. (juillet 2006)
Islam 75%. Christianisme russe orthodoxe 20%. Autres 5%.
Catholiques 350.000 (une administration apostolique).
République. Etat laïc qui différencie la politique de la religion. La liberté
religieuse et de culte est protégée par l’article 16 de la Constitution et
par l’article 146 du Code pénal.
d) La réalité des Chaque organisation doit être enregistrée (il y a autour de 200) mais
faits:
quelque fois le permis est refusé. Les confessions religieuses les plus
importantes reçoivent une sorte de reconnaissance de l’Etat. La
conversion des musulmans au christianisme ne sont pas bien vues.
Les festivités musulmanes et chrétiennes orthodoxes sont déclarés
publiques.
39. KUWAIT**
a) Population: 2.418.393 hab., y compris les 1.291.354 des résidants (juillet 2006).
b) Religion:
Islam 85%. Autres: bouddhistes, hindouistes, chrétiens...15%
(Catholiques 158.600 - Vicariat Apostolique latin gréco-catholique).
c) Constitution: Emirat (Principauté). La Constitution garantit la liberté religieuse.
L’article 20 parle d’absence de discriminations.
d) La réalité des L’Emirat a refusé l’introduction de la Sharia dans la sphère du pouvoir.
faits:
La tolérance des non musulmans a été confirmée, néanmoins le
danger d’islamisation est là pour les minorités vu les avantages des
musulmans même à niveau économique. Iles catholiques sont une
petite minorité, tous étrangers, ainsi les religieux venant de l’Inde et
des Philippines. Après la guerre du Golfe en 1991, les chrétiens
arabes d’origine palestinienne, ont été expulsés. L’Eglise garde un
respect formel, les fonctions peuvent se réaliser seulement dans les
lieux de culte, les manifestations publiques étant interdites.
40
Engagement salésien en contexte islamique

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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40. LIBAN**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
3.874.050 hab. (juillet 2006)
Islam 59,7%. Chrétiens 39%. Catholiques 2 millions (22 diocèses avec
plusieurs rites) Autres 1.3%.
République. Constitution “laïque”. Gouvernement confessionnel
(Ministères repartis selon les groupes religieux). Liberté de religion et
de culte.
La guerre civile (1975-1986) a mis en crise le modèle de tolérance
interreligieuse sur lequel le Liban avait progressé depuis la création de
l’Etat en 1920 suite au “pacte national”. La guerre civile a fait des
nombreuses victimes parmi le clergé et les chrétiens laïcs, il y a aussi
quelques 670.000 réfugiés chrétiens contre 157.000 refugiés
musulmans. Ces dernières années les chrétiens quittent le Liban, les
émigrés libanais seraient 3 millions. Le pape Jean Paul II a suivi le
Synode des églises catholiques du Liban; sa lettre apostolique a
comme titre: “une espérance pour le Liban”, dans laquelle le pape
exhorte le pays à être un message de tolérance et de dialogue.
41. MALESIE
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
24.385.858 hab. (Juillet 2006)
Islam 53%. Bouddhisme 17%. Hindouisme 7%. Christianisme 6,4%.
Catholiques 700.000 (dans 10 diocèse).
Fédération de 13 Etats. Monarchie constitutionnelle.. L’Islam est la
religion officielle du pays mais n’entre pas directement dans la
législation de l’Etat. La Constitution garantir la liberté de religion.
L’évangélisation des musulmans, ainsi que la conversion, sont interdits
par les lois.
Les chrétiens s’opposent à la tentative de changer les lois de sécurité
interne (ISA) avec la Sharia. Le gouvernement permet, mais
décourage, les conversions à toute autre religion que l’Islam. Les
mouvements d’inspiration islamique sont très actifs. Les Malaisiens ont
le droit de se réunir dans les endroits de culte chrétien. La Bible
indonésienne et d’autres libres chrétiens qui avaient des termes
communs à l’islam ont été interdits. Le permis de construire des
églises est rarement octroyé. En outre, il y a des restrictions pour la
publication que ne correspondent pas à la culture islamique.
42. MALDIVES
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
359.008 hab. (juillet 2006)
Islam 99%.
République présidentielle.
La nationalité Maldivienne et la profession de foi islamique sont
considérées par l’Etat comme deux éléments de l’identité du peuple.
Les activités religieuses différentes de l’Islam ne sont pas tolérées. Il y
a une forte répression pour les personnes soupçonnées d’être
chrétiennes (perquisition, confiscation, emprisonnement).
43. OMAN
a) Population:
b) Religion:
3.102.229 hab. y compris les 577.293 étrangers (juillet 2006).
Islam 75,4%. Hindouisme 13%. Catholiques 50.000 (dans le vicariat
apostolique d’Arabie).
Engagement salésien en contexte islamique
41

5.2 Page 42

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c) Constitution: République. Les discrimination à cause de la religion sont interdites.
La Sharia est appliquée.
d) La réalité des Il est interdit le prosélytisme envers les musulmans; interdite aussi la
faits:
presse et propagande religieuses, même si l’importation est possible.
Les religions autres que l’Islam sont tolérées en accord avec les
traditions à condition qu’elles ne dérangent pas l’ordre publique. Dans
les dernières 20 années, 5 églises catholiques ont été construites.
44. PAKISTAN**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
165.803.560 hab. (juillet 2006)
Islam 97% (Sunnites 77%, Scia 20%). Chrétiens, hindous, et autres:
3%. Catholiques 800.000 (6 diocèses), protestants 900.000.
République islamique. L’Islam est la religion d’Etat. En théorie, la
Constitution affirme que les citoyens ont la liberté de culte, profession
et divulgation. L’article 36 déclare que l’Etat protège les intérêts et les
droits des minorités. Le Président de la république doit être musulman.
La loi prévoit que les minorités religieuses aient des représentants
dans le parlement. La Sharia est appliquée.
d) La réalité des Les chrétiens ont constitués des ghettos. Ils sont souvent exposés à
faits:
des épisodes d’intolérance surtout à cause de la loi sur les
blasphèmes (le suicide de l’évêque de Faisalabad, John Joseph avait
fait beaucoup de bruit en 1998). La diffamation contre le Coran est
punie avec prison à vie; les blasphèmes contre Muhammad risque la
peine de mort. En outre, il y a des abus contre les non musulmans,
des arrestations, et parfois des meurtres. Les mariages mixtes sont
permis seulement si l’homme est musulman et la femme chrétienne.
Les institutions éducatives sont dans les mains des musulmans;
l’enseignement chrétien est donc marginalisé. La religion chrétienne et
les personnes sont discréditées dans les livres scolaires. Il est interdit
le prosélytisme envers les musulmans. Les églises et des maisons
d’habitation des chrétiens sont attaquées, il y a aussi plusieurs cas
d’otage et de disparition des chrétiens. Les conversions à l’Islam sont
nombreuses parce que forcées, surtout sur des mineurs. Des
discriminations existent aussi entre les employés, certains travailleurs
musulmans refusent de manger avec les chrétiens, les salaires des
chrétiens sont inférieurs, et les tâches les plus dures leurs sont
réservées. Il est presqu’impossible aux chrétiens d’accéder aux
emplois publics et de l’Etat.
45. PALESTINE (Autorité Nationale Palestinienne)**
a) Population: 3.815.250 hab. (juillet 2004)
b) Religion:
Islam 75%, Hébreux 17%, Chrétiens et autres 8%.
c) Constitution: République.
d) La réalité des Instabilité politique continue. Conflit avec Israël. Fondamentalisme
faits:
islamique. Emigration des chrétiens.
46. QATAR
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
885.359 hab. (juillet 2006)
Islam 95%. Catholiques 50.000 (vicariat apostolique d’Arabie)
République. L’Islam est religion d’Etat.
42
Engagement salésien en contexte islamique

5.3 Page 43

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d) La réalité des Les chrétiens sont tous des étrangers; il y a des difficultés pour la
faits:
pratique du culte.
47. SINGAPORE
a) Population: 4.492.150 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Bouddhisme 42,5%, Islam 14,9%, Taoïsme 8.5%, Hindouisme 4%,
Catholiques 4,8%, Autres chrétiens 9,8%, Autres religions 0.7%,
Aucune religion 14,8%.
c) Constitution: République parlementaire
d) La réalité des Il y a liberté de culte. Les citoyens peuvent effectivement choisir la
faits :
religion qu’ils veulent pratiquer.
48. SYRIE**
a) Population:
b) Religion:
c) Constitution:
d) La réalité des
faits:
18.881.361 hab. (juillet 2006)
Islam 86%. Christianisme 9%. Catholiques 135.000 (4 diocèses avec
des rites différents). Druses 3%.
République. La Constitution affirme que l’Islam est la source du droit et
que le président doit être musulman. Néanmoins les autres religions
sont reconnues et il y a liberté de foi et de culte.
Le gouvernement agit avec fermeté contre toute sorte d’opposition,
islamiques ou non. Les communautés chrétiennes jouissent de liberté
pour édifier des églises, des lieux de culte et des lieux pour les
activités religieuses. Les écoles confessionnelles ont été nationalisées
en 1967. Il existe des difficultés quant à la censure sur la presse et
publications religieuses. Les fêtes de Noël et de Pâque sont
considérées des fêtes officielles. Les moyens de communication
sociale syriens transmettent les célébrations religieuses chrétiennes.
Les prêtres sont exemptés du service militaire et civile.
49. TAGIKISTAN
a) Population: 7.320.815 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 90% (sunnites 85%, Chiites 5%). Autres10%. Catholiques
25.000 (d’origine allemande et qui diminuent car ils rentrent peu à peu
chez eux). Mission sui juris
c) Constitution: République. L’Islam est la religion principale mais pas d’Etat.
d) La réalité des Le communisme a préparé un terrain propice à l’évangélisation.
faits:
50. TURQUIE (près du 3% se trouve en Europe)**
a) Population: 70.413.958 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 99,8%. (sunnites 80%, chiites 19,8%). Christianisme 0,2%.
Catholiques 28.000 (7 diocèse avec des rites différents).
c) Constitution: République. Constitution laïque. L’Islam n’est pas religion d’Etat.
d) La réalité des Chacun a liberté de conscience. Il y a liberté religieuse et les
faits:
célébrations peuvent se faire librement. Personne ne doit être forcé à
participer aux rites religieux ou être victime de discrimination à cause
de sa foi ou des ses convictions. L’éducation, l’instruction éthique et
religieuse, sont développés avec la supervision de l’Etat. L’instruction
relieuse étant obligatoire dans l’école primaire et secondaire. Les
Engagement salésien en contexte islamique
43

5.4 Page 44

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signes religieux externes sont interdits. Il n’est pas permis de profiter
des sentiments religieux et des choses considérées sacrées, que ce
soit pour influencer personnellement, politiquement, économiquement
ou légalement l’Etat. Les chrétiens n’accèdent pas au parlement ni à la
carrière militaire. La vie pour les croyants chrétiens n’est pas facile, il y
a de la violence, des emprisonnements, confiscation des biens
ecclésiastiques. L’évangélisation est empêchée. Il est difficile d’obtenir
le permis de construire pour les nouveaux locaux de prière ou même
restaurer ceux qui existent déjà. Bien que le prosélytisme ne soit pas
formellement interdit, des militants musulmans ont été emprisonnés,
qualifiés d’extrémistes, ainsi que des évangélistes. Les épisodes
d’intolérance sont courants, surtout envers les syro-orthodoxes.
Beaucoup ont choisi l’exile. Il y a aussi des nombreux chrétiens
chaldéens réfugiés qui viennent du nord de l’Irak. Il y aurait 4,5 millions
de chrétiens qui vivent dans l’anonymat. Parmi ceux-ci: 8.000 latins,
150.000 syro-catholiques, 150.000 syro-orthodoxes, 400.000
arméniens, 150.000 immigrés russes.
51. TURKMENISTAN
a) Population: 5.042.920 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 89%. Christianisme russe orthodoxe 9%. Autres 7%.
Catholiques très peu nombreux.
c) Constitution: République. La Constitution affirme le principe de la liberté religieuse.
d) La réalité des Les organisations doivent être enregistrées par le gouvernement ainsi
faits:
que toutes les rencontres publiques. Les lieux de culte sont soumis au
contrôle, à exception des endroits islamiques et gréco-orthodoxes. Sur
les croyants des communautés non enregistrées, le gouvernement
exerce une pression psychologique.
52. UZBEKISTAN
a) Population: 27.307.134 hab. (juillet 2006)
b) Religion:
Islam 88%. Christianisme russe orthodoxe 9%. Autres 3%. Toute
petite minorité de catholiques.
c) Constitution: République. Constitution laïque.
d) La réalité des Chaque communauté religieuse à l’obligation de se faire enregistrer
faits:
auprès du gouvernement. Les activités religieuses non enregistrées
sont criminalisées et toute information à contenu religieux est
pénalisée du point de vue de la liberté d’expression.
53. YEMEN**
a) Population: 21.456.188 hab.(juillet 2006)
b) Religion:
Islam 99%. Autres 1%.
c) Constitution: République. La Constitution dit que l’Islam est la religion d’Etat. Le
système législatif est fondé sur la sharia.
d) La réalité des Les vielles églises sont restées seulement à Aden. Le prosélytisme est
faits:
interdit. Les chrétiens peuvent pratiquer leur religion.
EUROPE
POPULATIONS MUSULMANES EN EUROPE
(Source: BBC News internet version: Muslims in Europe: Country guide; Other internet sites)
44
Engagement salésien en contexte islamique

5.5 Page 45

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L’Islam est considéré actuellement en Europe comme une religion à croissance rapide
et cela par le fait de l’immigration et des naissances intracommunautaires.
Il y a une réelle difficulté à établir le nombre des musulmans en Europe, bien que
certains questionnaires de recensement comportent la question de la religion, tous les
pays ne compilent pas ces informations.
54. ALBANIE**
Population: 3.581.655 hab. (juillet 2006)
Religion: Musulmans (2,2 millions) 70%, Orthodoxes albanais 20%, Catholiques 10%
Constitution: République.
La réalité des faits: Il n’y a pas des statistiques disponibles actuellement sur
l’appartenance religieuse. En 1967 toutes les mosquées et églises furent fermées,
l’observance religieuse fut interdite. En novembre 1990 l’Albanie a commencé à
permettre le culte en privé. Aujourd’hui il y a la liberté de culte et de pratique religieuse.
Nombreux sont les musulmans de nom, mais cela est une simple apparence. Il y a
possibilité d’évangélisation.
Origine: La pratique religieuse a été interdite en Albanie pendant la transition du
Stalinisme à la démocratie et jusqu’à 1990. L’Islam est maintenant reconnu ouvertement
comme la religion majeure du pays et la plupart des Albanais sont Musulmans Sunnites
en raison de l'histoire de la nation: Les Balkans ont eu des siècles d'association avec la
foi musulmane comme beaucoup de régions qui faisaient partie de l'Empire ottoman turc.
Pendant que l'empire tenait, la culture est restée en place. Les populations considérées
comme des Musulmans albanais existent dans plusieurs autres pays européens.
55. AUTRICHE**
Population: 8.200.000 hab.
Musulmans: 339.000 hab. (4.1%)
Origine: Un grand nombre de Musulmans vivait sous le règne d'Autriche quand la
Bosnie-Herzégovine a été annexée par l’Autriche-Hongrie en 1908. Beaucoup des
musulmans d'Autriche ont des racines en Turquie et d’autres sont arrivés des Balkans
pendant les guerres des années 90s - en partie à cause de liens historiques. L’Islam a
été reconnu comme une religion officielle en Autriche pendant beaucoup d'années, ainsi
l’Islam avait un rôle dans l'enseignement religieux dans les écoles. Vienne a été
considérée historiquement comme le point où le monde islamique a atteint son point le
plus à l'ouest. Ce n’est que la bataille du seizième siècle qui marque le commencement
du déclin de l'Empire ottoman turc.
Sources: Total population - Statistics Austria, 2005 figures; Muslim population - Statistics Austria,
2001 figures.
56. BELGIQUE**
Population: 10.300.000 hab.
Musulmans: 400.000 hab. (4%)
Origine: L’Islam est une de sept religions reconnues en Belgique, un statut qui lui
apporte plusieurs primes et rôles officiels, tel que fournir des professeurs. En dépit de
ceci il y a eu des plaintes de discrimination aux musulmans. Le chômage et le
logement pauvre ont été cause de tension. Il y a aussi eu des plaintes de
discrimination contre les femmes en robe traditionnelle. La majorité des musulmans
belges est de¡’origine marocaine ou turque; beaucoup d'autres sont de l’Albanie. (La
citoyenneté est disponible après sept années de résidence).
Engagement salésien en contexte islamique
45

5.6 Page 46

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Sources: Total population - Statistics Belgium 2001; Muslim population - US State Department.
57. BOSNIE-HERZEGOVINE**
Population: 3.800.000 hab.
Musulmans: 1.500.000 hab. (40%)
Origine: La Bosnie-Herzégovine se remet encore de la sanglante guerre ethnique tenue
entre 1992-95. Autour de 250.000 personnes sont mortes dans le conflit entre les
Musulmans Bosniaques, les Croates et les Serbes. Presque 8.000 Musulmans ont été
tués par les Serbes Bosniaques à Srebrenica en 1995 - la plus mauvaise atrocité
d'Europe depuis la seconde guerre mondiale. Beaucoup de Musulmans ont été déplacés
comme étant membres des différentes communautés. L’effort de pacification est encore
présent dans le pays dont les frontières ont longtemps été considérées les frontières de
l'ouest de la foi islamique en Europe.
Sources: Total population - Agency for Statistics Bosnia and Herzegovina, 2003 figures; Muslim
population - US State Department.
58. BULGARIE**
Population: 7.385.367 hab.
Religion : Orthodoxes bulgares 82.6%, Musulmans 12.2%, Autres chrétiens 1.2 %,
Autres 4%
Origine: La domination communiste a terminé en 1990, quand la Bulgarie a procédé à sa
première élection pluripartite depuis seconde guerre mondiale et a commencé le
processus contentieux de changement vers la démocratie et une économie de libre
marché. Le pays a entrepris la lutte contre l'inflation et le chômage, la corruption et le
crime. La Bulgarie a joint l'OTAN en 2004 et l'UE en 2007.
59. DENMARK
Population: 5.400.000 hab.
Musulmans: 270.000 hab. (5%).
Origine: A partir de 1970 les musulmans sont arrivés de la Turquie, du Pakistan, du
Maroc et de la Yougoslavie principalement pour travailler. Pendant les années 80s et 90s
la majorité de musulmans qui arrivent sont des réfugiés et chercheurs d'asile ; ils
viennent d'Iran, d'Irak, de la Somalie et de la Bosnie. L’accès au logement et à l'emploi a
été source d'inquiétude pour les musulmans au Danemark. (Une petite minorité a la
citoyenneté danoise).
Sources: Total population - Statistics Denmark, 2004 figures; Muslim population - US State
Department.
60. FRANCE**
Population: 62.300.000 hab.
Musulmans: entre 5 et 6 millions (8-9.6%)
Origine: La population musulmane française est la plus grande en Europe de l'ouest.
Approximativement 70% ont leur héritage dans les anciennes colonies nord-africaines de
l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. La France favorise l’intégration et beaucoup de
Musulmans sont devenus des citoyens français. Néanmoins, l'augmentation de la
communauté musulmane a défié l'idéal français de séparation stricte de religion et vie
publique. Les critiques touchent le chômage et souvent le logement, car beaucoup
46
Engagement salésien en contexte islamique

5.7 Page 47

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d’immigrés vivent dans les quartiers périphériques pauvres. L’interdiction des symboles
religieux dans les écoles publiques a provoqué un débat national majeur, ainsi que le
port du foulard islamique. En 2005 il y a eu des émeutes à travers toute la France,
principalement dans les communautés des immigrés.
Sources: Total population - National Institute for Statistics and Economic Studies, 2004 figures;
Muslim population - French government estimate.
61. ALLEMAGNE**
Population: 82.500.000 hab.
Musulmans: 3 millions (3.6%)
Origine: La majorité de la population musulmane en Allemagne est d’origine turque, et
celle-ci maintient des liens forts avec la Turquie. D’autres groupes de musulmans sont
arrivés de la Bosnie et du Kosovo pendant les guerres balkaniques. Jusqu'à récemment
les musulmans ont été considérés comme des "ouvriers accueillis" et qui voudraient un
jour habiter le pays, mais cette vision est en train de changer actuellement. La violence
raciste est une question sensible en Allemagne. Les autorités essaient une gamme de
stratégies pour la combattre. Des mesures ont été prises pour améliorer l'intégration.
Sources: Total population - Federal Statistical Office, 2004 figures; Muslim population - Federal
Ministry of the Interior estimate.
62. ITALIE**
Population: 58.400.000 hab.
Musulmans: 825.000 hab. (1,4%)
Origine: La population musulmane est diverse, le plus grand groupe vient du Maroc.
D’autres viennent de l’Afrique du Nord, de l’Asie du sud, de l’Albanie, et du Moyen-
Orient. La plupart des musulmans sont arrivés avant les années 80s, beaucoup d'eux en
condition d’étudiant. L'Italie travaille pour formaliser des relations entre l'Etat et la
communauté musulmane. Jusqu'à 160.000 musulmans sont Italiens nés. La plupart des
musulmans ont le droit de résider et travailler en Italie, mais ils n’ont pas la nationalité
italienne.
Sources: Total population - Italian National Statistical Institute; Muslim population - UK Foreign Office.
63. KOSOVO**
Population: D’après la “Kosovo in Figures 2005 Survey” du bureau de statistiques du
Kosovo, la population totale du Kosovo serait d’entre 1.9 à 2.2 millions. Elle est
composée de:
88% Albanais (entre 1.972.000 et 2.100.000 hab.)
7% Serbes (entre 126.000 et 140.000 hab.)
1.9% Bosniaques (entre 34.200 et 38.000 hab.)
1.7% Romans (entre 30.600 et 34.000 hab.)
1% Turques (entre 18.000 et 20.000 hab.)
0,5% Goran (plus au moins 10.000 hab.)
(Les chiffres ne sont pas exacts car le recensement est à faire)
Engagement salésien en contexte islamique
47

5.8 Page 48

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Religion: La majorité des albanais au Kosovo sont des musulmans; les serbes sont
des orthodoxes. 5% des albanais sont catholiques. L’athéisme est courant entre les
albanais et les serbes.
Constitution: administration en transition menée par l’ONU
La réalité des faits: Les albanais du Kosovo ne définissent pas clairement leur
identité religieuse. La majorité est musulmane non pratiquante, cependant, a minorité
des musulmans pratiquants ont beaucoup de force dans le pays.
Origine: Les années 1990s ont vu le conflit dévastateur menée par L’Armée de
Libération du Kosovo et soutenue par la majorité des albanais ethniques, la plupart
des musulmans, il s’agissait d’une rébellion ouverte contre le régime serbe. Le
président yougoslave Slobodan Milosevic a commencé un "nettoyage ethnique"
contre la population albanaise du Kosovo. Il y a eu des milliers de morts et de
centaines de milliers ont fui la région. L’OTAN intervient entre mars et juin 1999 avec
78 jours de bombardement de la campagne pour pousser les forces serbes, ainsi le
Kosovo reste sous contrôle de l’ONU. La communauté ethnique albanaise a exprimé
sa frustration pour la lenteur à donner un statut au futur Kosovo. Il ya quelques
attaques contre la population serbe à cause de l’inquiétude.
64. MACEDOINE
Population: 2.100.000 hab.
Musulmans: 630.000 hab. (30%)
Origine: La plus grande religion de Macédoine est orthodoxe (macédonienne), mais
presque un tiers de la population se définit comme musulmane. La Macédoine a été
épargnée des violences ethniques qui ont touché les Balkans et qui ont provoqué la
rupture de l’ancienne Yougoslavie. Mais en 2001 un soulèvement rebelle a été organisé
pour demander le respect des droits pour la minorité albanaise ethnique. Ce groupe
rebelle était constitué par une majorité des musulmans. L’Union Européenne et l’OTAN
ont soutenu cette démarche et il y a une amélioration dans le respect des droits, malgré
quelques épisodes de violence. Le Département de l'État Américain suggère que la
liberté religieuse soit respectée, car le problème de la région est avant tout ethnique et
non religieux.
Sources: Total population - UK Foreign Office; Muslim population - UK Foreign Office.
65. PAYS BAS**
Population: 16.300.000 hab.
Musulmans: 945.000 hab. (5.8%)
Origine: L'intégration des musulmans reste une inquiétude pour le gouvernement
hollandais, en particulier après l’assassinat d’un cinéaste critique de l'Islam en 2004,
commis par un Islamiste radical. Les tensions dans le pays sont dues à la violence et au
crime qui augmentent et qui sont attribués à la jeunesse musulmane et aux immigrants,
du même pour le chômage en hausse. Dans les années 50s les musulmans sont arrivés
des colonies hollandaises comme le Surinam et l’Indonésie. Un des groupes les plus
importants est substantiellement composé d’une minorité somalienne. D’autres groupes
importants viennent de la Turquie et du Maroc. L’Hollande favorise le multiculturalisme,
essentiellement l’intégration de différents groupes sur les termes de l'égalité.
Sources: Total population - Statistics Netherlands, 2005 figures; Muslim population - Statistics
Netherlands, 2004 figures.
48
Engagement salésien en contexte islamique

5.9 Page 49

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66. SERBIE ET MONTENEGRO**
Population: 8.100.000 hab.
Musulmans: 405.000 hab. (5%);
Origine: Dans la Serbie et le Monténégro la religion prédominante est de l'Orthodoxie
serbe. L’Islam est la deuxième plus grande religion, avec les musulmans qui ont vu
augmenter sa population du 5% à 20% au Monténégro. La communauté musulmane est
considérée une de sept communautés religieuses "traditionnelles." La religion et
appartenance ethnique restent liées à travers le pays. Dans la région persistent les
tensions et des discriminations.
Sources: Total population - UK Foreign Office; Muslim population - US State Department.
67. ESPAGNE**
Population: 43.100.000 hab.
Musulmans: 1 million (2.3%)
Origine: L’Espagne a connu presque huit siècles de domination arabo-musulmane,
laquelle finit en 1492, laissant un héritage islamique fort, en particulier dans son
architecture. La population musulmane moderne s’incrémente surtout à partir des années
70s. Beaucoup des musulmans sont marocains qui viennent travailler dans le tourisme et
dont l’augmentation est remarquable à cause des familles qui viennent les rejoindre.
L'état reconnaît l’Islam et octroie plusieurs privilèges, ainsi l'enseignement de l'Islam
dans les écoles et la célébration officielle des fêtes religieuses. Il y a quelques tensions
vers les immigrés musulmans. L'Espagne a été secouée en 2004 par les attaques
Islamistes qui ont fait 191 morts dans le métro de la banlieue à Madrid.
Sources: Total population - Spanish National Institute of Statistics, 2005 figures; Muslim population -
US State Department.
68. SUEDE**
Population: 9.000.000 hab.
Musulmans: 300.000 hab. (3%)
Origine: La population musulmane est considérable, avec groupes importants venant de
la Turquie, la Bosnie, l’Irak, l'Iran, le Liban et la Syrie. La dimension de la population
musulmane est telle que les corps représentatifs reçoivent la consolidation de l'état. Le
Suède favorise le multiculturalisme et les immigrés peuvent devenir des citoyens suédois
après cinq années de résidence. La Suède est reconnue par sa tolérance, néanmoins il y
a des critiques, des reproches à l’égard de la communauté musulmane, tenue
responsable des problèmes sociaux.
Sources: Total population - Statistics Sweden, 2005 figures; Muslim population - US State
Department.
69. SUISSE**
Population: 7.400.000 hab.
Musulmans: 310.800 hab. (4.2%)
Origine: Les chiffres officiels suggèrent que la population musulmane a doublé ces
dernières années, les sources parlent 150.000 musulmans dans le pays. Les premiers
musulmans sont arrivés comme des ouvriers dans les années 60s, principalement de la
Turquie, la Yougoslavie et aussi de l’Albanie. Les familles ont rejoint ces ouvriers dans
Engagement salésien en contexte islamique
49

5.10 Page 50

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les années 70s. Aujourd’hui les musulmans qui arrivent en suisse sont notamment des
demandeurs d’asile politique. Peu de musulmans ont la nationalité suisse.
Sources: Total population - Swiss Federal Statistical Office, 2003 figures; Muslim population - Swiss
Federal Statistical Office, 2000 figures.
70. ROYAUME UNI**
Population: 58.800.000 hab.
Musulmans: 1.600.000 hab. (2.8%)
Origine: Le Royaume-Uni a une longue histoire de contact avec les musulmans, des
liens forgés avant le Moyen-âge. Au 19ème siècle des hommes yéménites viennent
travailler sur les bateaux, en formant une des premières communautés musulmanes du
pays. Dans les années 60s, un nombre considérable de musulmans sont arrivés des
colonies anglaises toujours pour travailler sur des offres du gouvernement. Les premiers
étaient des asiatiques et des africains de l'Est. Les communautés permanentes se sont
constituées, et aujourd’hui au moins 50% de la population musulmane est née au
Royaume-Uni. Les communautés considérables gardent des liens avec la Turquie, l’Iran,
l’Irak, l’Afghanistan, la Somalie et les Balkans. Le recensement de 2001 a montré qu’un
troisième de la population musulmane était sous les 16 ans (la plus haute proportion pour
tout groupe en Royaume-Uni), il a aussi mis en évidence les hauts niveaux de chômage,
la basse qualification, et le bas niveau de propriété de maison de la communauté
musulmane. Le Royaume-Uni favorise le multiculturalisme, une idée partagée par les
autres pays qui, en termes généraux, acceptent toutes les cultures comme d’égale
valeur. Ainsi le gouvernement s’engage avec les minorités.
Sources: Total population - Office for National Statistics, 2001 figures; Muslim population - Office for
National Statistics, 2001 figures.
50
Engagement salésien en contexte islamique

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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Présence musulmane en Europe aujourd’hui.
Etat
Superficie Population Population Pourcentage
totale
Musulmane musulman
Albanie
28.750
3.581.655
2.362.000
70,0 %
Autriche
83.849
8.200.000
339.000
4,1 %
Belgique
30.000 10.300.000
400.000
4,1 %
Bosnie
Herzégovine
51.233
3.800.000
1.500.000
40,0 %
Bulgarie
110.910
7.385.367
1.000.000
12,2 %
Croatie
56.538
4.697.000
57.000
1,2 %
Danemark
43.069
5.400.000
270.000
5,0 %
France
547.026 62.300.000
5.500.000
9,0 %
Allemagne
356.628 82.500.000
3.000.000
3,6 %
Grèce
131.944 10.564.000
300.000
2,9 %
Irlande
70.282
3.539.000
20.000
0,6 %
Italie
301.224 58.400.000
825.000
1,4 %
Luxemburg
2.586
401.000
10.000
2,6 %
Norvège
324.219
4.314.000
50.000
1,2 %
Pays Bas
33.612 16.300.000
945.000
5,8 %
Pologne
312.680 38.654.000
150.000
0,4 %
Portugal
91.530 10.524.000
20.000
0,2 %
Royaume Uni
245.813 58.800.000
1.600.000
2,8 %
Roumanie
237.500 23.181.000
928.000
4,0 %
Serbie
et
Monténégro
102.350 10.759.000
2.045.000
19,0 %
Slovénie
20.296
1.972.000
20.000
1,0 %
Espagne
504.750 43.100.000
1.000.000
2,3 %
Suède
449.750
9.000.000
300.000
3,0 %
Hongrie
93.030 10.319.000
301.000
3,0 %
Total
4.229.119 487.991.02 22.942.000
2
Engagement salésien en contexte islamique
51

6.2 Page 52

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Annexe 2
La sharia
1. Eclaircir avant tout le concept de sharia: signifie “lire” (le Coran naturellement). Elle est aussi
une organisation de toute la vie (sociale et individuelle) selon la loi positive divine, exprimée
dans le Coran et dans les traditions (ensemble des “hadits”, phrases, faits, gestes... attribués
à Muhammad), telles que vécues par les 4 premiers caliphes (c’est ainsi pour les sunnites)
ou comme l’a exprimé le quatrième caliphe Ali (unique dépositaire du charisme de
Muhammad, selon les chiites). La sharia a come base la foi islamique et ses droits et règles,
les rapports humains (comme le mariage, la famille, la proprieté, l’héredité), le travail et
l’économie (commerce, industrie, traitement des employés...), le fonctionnement de l’Etat et
la politique, les comportements sociaux, les régles morales, en créant un rapport très étroit
entre la religion (din) et Etat (dawla). La sharia enfin punit les coupables (code pénale) dans
les domaines cités.
Les cas les plus “éclatants” du code pénal selon la sharia sont: comdamnation à mort en cas
d’apostasie de l’Islam. La loi du talion en cas d’homicide (tuer celui qui a tué). La réconciliation
est possible en cas d’homicide involontaire, moyennant une somme d’argent versée aux parents.
En cas de vol, la sanction commence par l’amputation d’un doigt, par la suite la main droite; en
cas de récidive l’amputation du pied gauche s’en suit. En cas de brigandage il y a aussi
amputation des membres ou peine de mort. La fornication d’une femme est punie par la
lapidation, et s’il s’agit d’un homme c’est la flagelation. La consommation des boissons
alcoolisées est puni aussi par la flagelation. Le blasphème contre Dieu ou la religion,ou encore
contre le prophète, est puni par la mort. Le trafique des drogues également. Le prosélytisme est
proscrit, le manquement du respect peut être aussi sanctionné par la peine de mort.
Il y a des déterminations plus spéciphiques dans la sharia qui devraient, en théorie, se référer à
chaque comportement, spécialement social, car celui-ci est visible et donc susceptible de
provoquer le scandale, la corruption ou le mauvais exemple. Citons quelques exemples: Il est
interdit aux musulmans de laisser l’Islam, les lieux de culte et les pratiques publiques sont
interdits aux non musulmans. Les femmes doivent soigner l’habillement par le port d’un voile. La
promiscuité entre hommes et femmes n’est pas tolérée dans les endroits publiques, les moyens
de transport, à l’école primaire et sécondaire. Certains aliments sont interdits (la viande de porc
par exemple) ainsi que les boissons alcoolisées. Les jeux de hasard sont interdits. La pratique du
ramadam est obligatoire, il n’est pas permis de violer le jeûne en public. Les artistes ne peuvent
pas peintre représentations du corps humain, ni passer des émissions immorales dans les mass
media.
2. Le problème moderne et contemporain touche l’interprétation (la portée) de la sharia, et donc
l’application. Concernant l’interprétation de sa portée, il y a plusieurs courants: un de
courants termine avec le prophète Muhammad lui même, d’autres avec ses compagnons ou
avec les fondateurs des écoles juridiques; d’autres courants encore continuent avec les
réformateurs tout au long des siècles et continueront possiblement dans un mouvement
d’adaptation à l’évolution des temps et des circonstances. Il est donc évident que dans
l’application des lois et des normes relatives, de la part de celui qui a le pouvoir dans les
Etats à population majoritairement musulmane, il n’y a pas d’égalité, mais c’est une minorité
qui “guide”. Il y a alors trois positions possibles: une fidélité intransigeante envers la sharia,
une interprétation moderne adaptée à la diversité dans un Etat-Nation, ou l’interprétation
pluraliste et laïque. En outre, il faut distinguer les Etats Islamiques, dans lesquels la
Constitution déclare: que la Sharia est l’unique source de la législation; que la Sharia est la
source fondamentale; ou encore, que la Sharia est la principale source à côté d’autres; ou
que la Sharia est tout simplement l’une des sources. Ainsi les courants actuels dans le
monde islamique peuvent se définir, selon l’interprétation, en Etat intégriste (fondamentaliste,
radical...), modéré ou laïc.
52
Engagement salésien en contexte islamique

6.3 Page 53

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3. Enfin, il faut tenir compte le fait que beaucoup des Etats Islamiques reconnaissent comme
juridiquement valables « le statut personnel – familial » des diverses minorités religieuses
(spécialement des gens du Livre = Ahl el-Kitab), en ce qui concerne le mariage, la pratique
cultuelle (privée ou publique) et quant à l’hérédité. Ceci délimite, d’une certaine manière,
l’application de la Sharia aux citoyens et résidents des autres religions ; néanmoins, en cas
de divergence et surtout de contradiction envers la Sharia, c’est celle-ci qui prévaut.
4. En conclusion, aujourd’hui le monde islamique n’est pas unanime para rapport au concept de
la Sharia. Le consensus n’existe pas, non plus, sur l’application de la même, surtout aux
citoyens et résidents non musulmans. Pour avoir une vision juste, il est nécessaire de
considérer pays par pays, car les situations sont effectivement diverses.
5. Nous pouvons tenter toutefois une classification des pays qui suivent à peu près les mêmes
lignes :
a) Des pays où la Sharia est la loi suprême.
- Arabie Saoudite (près de 100.000 exécutions par an)
- Pakistan (non officiellement mais dans la réalité quotidienne)
- Afghanistan
- Soudan (l’un des pays où la répression contre les chrétiens est très dure)
- Iran (application sévère avec quelques droits accordés aux minorités reconnues)
- Nigeria (Sharia appliquée dans 12 Etats du nord du pays)
- Qatar
- Somalie (dans la division actuelle en trois régions).
b) Des pays où la Sharia n’est pas la seule loi, même si l’Islam et déclaré
religion d’Etat. Les pays « modérés ».
- Moyen-Orient : Irak, Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, Oman, Yémen, l’Autorité
Nationale Palestinienne, la Jordanie.
- En Afrique du nord : Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie.
- En Afrique sous-saharienne : Djibouti, Mali, Guinée, Sierra Léone.
- Afrique insulaire : Iles Comores.
- Sud-est asiatique : Maldives, Bangladesh, Singapour, Brunei.
- Asie centrale : Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizstan, Turkménistan, Ouzbékistan.
c) Des pays laïcs avec une certaine pluralité.
- En Europe : l’Albanie,
- En Moyen-Orient : La Turquie,
- En Afrique : Ethiopie, Erythrée, Mali, Niger, Sénégal, Tanzanie,
- En Asie : Indonésie, Malaisie.
d) Les pays « particuliers ».
- Le Liban (système pluriconfessionnel)
Engagement salésien en contexte islamique
53

6.4 Page 54

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- Israël (système confessionnel pour les minorités déclarées)
- Ethiopie : 71 millions dont 50% musulmans, 40% chrétiens éthiopiens orthodoxes
(catholiques 1%).
- Erythrée.
N.B. Ce thème est bien développé sur le rapport annuel de “l’Aide à l’Eglise qui souffre”; le thème
de la liberté religieuse est abordé largement.
54
Engagement salésien en contexte islamique

6.5 Page 55

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Annexe 3
Bibliographie
1. AIUTO ALLA CHIESA CHE SOFFRE, SEGRETARIATO ITALIANO, La libertà religiosa nei Paesi a maggioranza
islamica. Rapporto 1998 (Pza S. Callisto, 16 – 00153 Roma; www.acs-italia.org) tel. 06-
69893911
2. BORRMANS M., Orientations pour un dialogue entre Chrétiens et Musulmans (Cerf, Paris 1981)
3. ID., Islam e Cristianesimo. Le vie del dialogo (Paoline, Cinisello Balsamo, 1983) 240 p.
4. CLAVERIE P. , Lettere dall’Algeria (Paoline, Milano, 1998) 312 p.
5. CONSIGLIO DEI PATRIARCHI CATTOLICI D’ORIENTE:
1) La presenza cristiana in Oriente: testimonianza e missione (1992)
2) Insieme davanti a Dio per la presenza della persona e della società. La convivenza tra
cristiani e musulmani nel mondo arabo (1994)
3) Il movimento ecumenico. “Che tutti siano uno” (Gv 17,21) (1999)
4) La famiglia responsabilità della Chiesa e dello Stato (2005)
6. GIOVANNI PAOLO II, Discorso ai Giovani Musulmani a Casablanca, 19.08.1985; cf Seminarium
(gennaio-marzo 1986) testo in francese, inglese e arabo: p. 3-12; 13-22; 22-32).
7. ID., Ecclesia in Africa (1995), spec. n. 66
8. ID., Une nouvelle espérance pour le Liban (1997), spécialement le chapitre V, numéros 89-
99 ; in italiano: cf Enchiridion Vaticanum 16,322-532.
9. ID., The Church in Asia (1999) , spécialement le n. 31
10. ID., The Church in Africa (1995) , spécialement le n. 66
11. GROUPE DE CHRÉTIENS VIVANT EN TUNISIE, Pistes de réponses aux questions qu’on nous pose
(PISAI, Roma 1990) 116 p. Anche in italiano
12. Islamochristiana: rivista edita dal PONTIFICIO ISTITUTO DI STUDI ARABI E ISLAMICI (PISAI), diretta dai
Padri Bianchi, Roma
13. MICHEL TH., Per comprendere il cristianesimo. Un cristiano presenta la sua fede ai musulmani
(c/o IMO, d. Giampiero Alberti, Cernusco sul Naviglio, MI) 120 p. (anche in francese e in
arabo)
14. Orientamenti per un dialogo tra cristiani e musulmani (Urbaniana, Roma 1988)
15. PACINI Andrea (a cura di), Comunità cristiane nell’Islam arabo. La sfida del futuro (Fondazione
Agnelli, Torino 1996) 409 p.
16. TEISSIER H.(MGR), Église en Islam. Méditation sur l’existence chrétienne en Algérie (Le
Centurion, Paris, 1984) 216 p.
17. VALOGNES Jean-Pierre, Vie et mort des chrétiens d’Orient (Fayard, Paris 1994) 975 p.
Literature salésienne
18. BORREGO J., I Salesiani in Medio Oriente, 1891-1980 (bozza pro-manoscritto, dattilografata,
con osservazioni di alcuni revisori salesiani del MOR) circa 500 p.
19. DESRAMEUX F., L’Orphélinat Jésus-Adolescent de Nazareth en Galilée aux temps des turc, puis
des Anglais (1896-1948) (Roma, 1986)
Engagement salésien en contexte islamique
55

6.6 Page 56

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20. DICASTERO PER LE MISSIONI: Convegno su Pastorale Salesiana in contesto Islamico, Cairo,
30.12.1988-3.1.1989: 196 p.
21. DICASTERO SDB MISSIONI – AMBITO FMA AD GENTES: Convegno SDB – FMA in contesto Islamico,
Roma-Pisana, 25.2.2001; bilingue (italiano e inglese) 226 p.
22. FORTI E., Un buon samaritano concittadino di Gesù [Simaan Srugi] (Elledici, Torino, 1967)
195 p. (spec. pp. 61-71)
23. MOR, Atti Capitolo Ispettoriale 1980
24. MOR, Progetto Educativo Pastorale, 1992, specie nn. 54-95
25. POZZO V., L’ispettoria salesiana del Medio Oriente. I primi cinquant’anni (1902-1952)
(Ispettoria MOR, Betlemme, 2003) 60 p. Pro-manuscripto.
26. SHALHUB G., Abuliatama. Il “Padre degli orfani” nel Paese di Gesù [Don Antonio Belloni] (SEI,
Torino, 1955) 208 p. (spec. pp. 89-98).
56
Engagement salésien en contexte islamique

6.7 Page 57

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Annexe 4
Rapports parvenus des diverses provinces.
AFO - AFRIQUE FRANCOPHONE OCCIDENTALE
Généralités
La société de SAINT FRANCOIS DE SALES (Salésiens de Don Bosco) est une
congrégation religieuse reconnue à travers le monde pour sa vocation de promotion des
populations jeunes surtout dans les milieux les plus défavorisés. Répondant à l’appel de son
Recteur Majeur, elle s’est implantée presque partout et en particulier en Afrique de l’Ouest
depuis les années 1980.
Les salésiens de Don Bosco sont présents dans la sous région francophone de l’Afrique de
l’ouest où ils forment la vice province Notre Dame de la Paix. Leur présence couvre 7 pays
de cette sous-région ouest-africaine et totalise 22 communautés reparties comme suit :
Bénin (4), Burkina Faso (1), Côte d’Ivoire (3), Guinée-Conakry (3), Mali (3), Sénégal (3) et
Togo (5).
COTE D’IVOIRE
Abidjan
Duékoué
Korhogo
BENIN
Porto novo
Cotonou
Parakou
Kandi
MALI
Bamako
Sikasso
Touba
GUINEE CONAKRY
Conakry
Kankan
Siguiri
BURKINA FASO
Bobo-Dioulasso
SENEGAL
Dakar
Thiès
Tambacounda
TOGO
Lomé MDB
Lomé Maria Auxil.
Gbodjomé
Kara
Cinkassé
Engagement salésien en contexte islamique
57

6.8 Page 58

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Notons cependant que sur les 22 présences que comptent la province, 8 sont des pays à
majorité musulmane mais qui n’appliquent cependant pas la sharia. Ce sont : Conakry,
Kankan et Siguiri pour la Guinée Conakry, Bamako et Sikasso pour le Mali et Dakar, Thiès
et Tambacounda pour le Sénégal.
GUINEE CONAKRY
La République de Guinée est située sur la côte Ouest de l’Afrique. Avec une superficie de
245.857 km2, elle est limitée au Nord par la Guinée-Bissau, le Sénégal et le Mali; à l’Est par
la Côte-d’Ivoire et le Mali; au Sud par le Libéria et la Sierra Leone et à l’Ouest par l’Océan
atlantique. Il l’aborde sur plus de 300 km.
La Guinée est subdivisée en quatre régions : La Région côtière appelée Basse-Guinée ou
Guinée-Maritime, la Région du Fouta-Djalon ou Moyenne-Guinée, la Haute-Guinée ou
Guinée forestière est une région de plaines baignées par les eaux du Niger et ses affluents.
Le climat est sahélien, chaud et sec.
En Novembre 1977, l’Eglise Catholique de Guinée célébrait son centenaire dans l’austérité,
sur les rives du Rio-Pongo, ce fleuve dont le nom reste lié à l’histoire de l’évangélisation.
L’Eglise de la Guinée compte trois diocèses : l’archidiocèse de Conakry (Basse-Guinée), le
diocèse de Nzérékoré (Guinée Forestière) et le diocèse de Kankan (Haute-Guinée). Les
missionnaires spiritains ont fait un travail remarquable qui, malheureusement a reçu un coup
dur après la proclamation de l’indépendance en 1958 et leur départ forcé. Malgré le fait
qu’elle a un peu plus de cent ans, elle est toujours dans la phase d’évangélisation. Plusieurs
facteurs expliquent ce ‘’ retard ‘’ : le départ des premiers missionnaires, l’islamisation des
régions (encouragée par le pouvoir qui créa un ministère des affaires islamiques) et le
manque d’agents pastoraux.
Communauté Salésienne de Conakry
Conakry est la capitale de la Guinée (République de Guinée), sur l'île de Tombo, dans
l'Océan atlantique. En 2006, la ville compte près de 2 millions d'habitants, ce qui en fait de
loin la première métropole du pays. Le territoire bâti déborde aujourd'hui largement sur le
continent, en particulier sur la presqu'île de Kaloum à laquelle l'île est reliée par une digue.
L'activité portuaire constitue aujourd'hui un secteur majeur de l'économie de la ville.
1. Statistiques
Le centre est fréquenté par environ trois cents (300) jeunes dont 80 % de musulmans ; 18%
de chrétiens et 2% d’autres religions
2. Histoire
L’œuvre salésienne de Conakry a démarré au quartier Kaloum, centre-ville de Conakry en
1986 ; elle est canoniquement érigée en 1989. Les salésiens s’occupaient d’une imprimerie,
d’une paroisse et d’un oratorio.
En 2003, ils ont quitté le centre ville pour un quartier populaire de la banlieue (Nongo) à
majorité musulmane ; ici, les salésiens ont pris en charge une paroisse et ont ouvert un
oratorio et ont débuté un centre de jeunes. Un service de soins médicaux étaient assurés
aux enfants mal-nourris par les sœurs de la charité de Mère Térésa, bien avant la prise en
charge de cette paroisse par les salésiens jusqu’en novembre 2005. Ce service est
complètement délaissé pour le moment, faute du personnel et de moyens.
58
Engagement salésien en contexte islamique

6.9 Page 59

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3. Approche
C’est lors des rencontres sportives et culturelles que l’on peut approcher ces jeunes et
enfants musulmans, très nombreux, du quartier qui se réunissent dans la cour du centre.
4. Dialogue interreligieux
En dehors de la catéchèse qui est très suivie, nous organisons régulièrement les
célébrations eucharistiques dans les CCB, les confessions périodiques et les visites aux
malades dans leur domicile chaque semaine. Les sessions de formation des catéchistes se
déroulent mensuellement pour quatre paroisses sur notre paroisse ; elles sont organisées
par l’archidiocèse. Les rapports de voisinage sont positifs, ainsi lors de fêtes chrétiennes,
l’iman ou chef musulman vient féliciter le curé de la paroisse ; le curé à son tour, visite les
chefs musulmans lors des manifestations ou fêtes religieuses. Cependant on se garde de
participer aux prières ou d’entrer à la mosquée.
5. Difficultés.
Le principal défi est d’arriver à éloigner nos chrétiens des habitudes musulmanes et de leur
donner des habitudes chrétiennes.
6. Impact
Malgré leur petit nombre, les chrétiens catholiques sont acceptés et beaucoup appréciés
dans tout le pays ; néanmoins, ils jouissent difficilement de leurs droits en tant que
communauté (ex : dans chaque quartier, ils sont prévus un domaine pour la construction
d’une mosquée et un autre pour la construction d’une église, mais les chrétiens ne
bénéficient pas de ce droit ; pour ne citer que cela). Ils ont acquis depuis la réputation de
donner de bonnes formations aux enfants et aux jeunes, d’où l’affluence vers les rares
écoles chrétiennes du pays par les musulmans en vue de garantir la formation de leurs
enfants.
Quant à notre présence, nous sommes en train de nous insérer petit à petit dans le milieu,
globalement, nous sommes acceptés par la population. Les soins sanitaires y sont pour
quelque chose.
7. Présence évangélisatrice
Nous croyons que notre présence est évangélisatrice parce que cette communauté
chrétienne n’existait pas avant dans le quartier, ce qui fait que la population est de plus en
plus curieuse lors des grandes fêtes et autres manifestions pour découvrir la manière de
fêter des chrétiens. Certaines femmes musulmanes viennent demander à la paroisse qu’on
prie pour elles.
8. Propositions
Une suggestion : faire revivre l’activité des premiers soins médicaux que les sœurs de la
charité animaient avant. La raison en est que notre quartier est rempli de familles pauvres,
des femmes nourrices qui n’arrivent pas à bien alimenter leurs enfants, ce qui engendre
d’innombrables maladies et une importante mortalité infantile. Ceci est remarquable tant
parmi les familles autochtones du quartier que parmi les femmes réfugiées sierra-léonaises
ou libériennes qui sont aussi nombreuses dans notre quartier.
9. Collaboration
L’unique domaine de collaboration était les soins médicaux que les sœurs de la charité
venaient réaliser sur la paroisse. Présentement, il n’y a plus rien.
Engagement salésien en contexte islamique
59

6.10 Page 60

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MALI
Situé au cœur de l’Afrique de l´Ouest, le Mali est limité au Nord par la Mauritanie et le
Sahara, au sud par la Côte d´Ivoire et la Guinée Conakry, à l´ouest par le Sénégal et à l´est
par le Niger et le Burkina Faso. Le pays n´a aucune sortie à la mer. Avec une population
de13.007.000 habitants, il s’étend sur une superficie de 1.257.371 Km2
Il est divisé en 7 régions : Sikasso, Tombouctou, Mopti, Ségou, Kayes, Kidal et Koulikoro. À
elles s´ajoute la Circonscription spéciale de Bamako, la capitale.
Au niveau religieux, le Mali a environ 80% de sa population qui est musulmane, cependant
l’état reste laïc. L´Eglise malienne est centenaire. Les premiers missionnaires sont arrivés du
Sénégal en 1888 au diocèse de Kayes. Durant des décennies les seuls missionnaires à faire
l´Évangélisation étaient les Pères Blancs (Missionnaires d´Afrique). Cela a marqué
profondément la naissance et le développement de l´Eglise malienne, jusqu´à nos jours.
Dans l´actualité, en plus des Pères Blancs, qui continuent à assurer un grand nombre de
paroisses dans tous les diocèses avec une grave problématique de personnel très âgé, et
les prêtres Fidei Donum provenant notamment du Burkina, les Congrégations masculines
avec des prêtres sont 2, avec un nombre assez réduit et présents seulement dans quelques
diocèses ; parmi eux les Salésiens avec 3 communauté : à Bamako, à Sikasso et à Touba
(diocèse de San).
La communauté chrétienne du Mali est très minoritaire avec environ 300.000 fidèles, qui
représentent le 2,3% de la population. La majorité musulmane est très tolérante car
imprégnée d´un sens religieux très générique et très respectueux. La culture en générale est
musulmane dans ses coutumes, ses expressions et ses manifestations.
De nos trois communautés au Mali (Bamako, Sikasso et Touba), une se trouve dans une
région qui est majoritairement chrétienne : celle de Touba.
Communauté Salésienne de Sikasso
Situé à 375 Km de Bamako, 100 Km de la frontière de la Côte d'Ivoire et à 45 Km de celle du
Burkina Faso, Sikasso est une ville carrefour entre les pays côtiers (Togo, Bénin, Ghana,
Côte d’Ivoire) et les pays enclavés (Burkina Faso et Mali).
1. Statistiques
* Au Centre Professionnel :
- Nombre d´élèves: 230.
- Pourcentage : 190 musulmans soit 82,61% ; 40 élèves chrétiens, soit 17,39%
(la majorité catholiques).
* A l´Oratorio : 150 enfants, dont 90% musulmans.
2. Histoire
L´histoire de la présence salésienne à Sikasso a traversé 2 grandes périodes bien
différenciées.
Première étape : 1981-1994 : Les salésiens arrivent à Sikasso en 1981. Ils prennent en
charge la seule paroisse de la ville, avec environ 1.500 chrétiens sur près de 100.000
habitants. Mais la présence chrétienne a été toujours croissante, avec des baptêmes chaque
année. Le souhait des salésiens fut toujours d´ouvrir une œuvre éducative.
Deuxième étape : 1994-200… : Les salésiens cèdent la paroisse aux prêtres maliens en
1994 et ouvrent un centre professionnel pour les jeunes qui cherchent à s´ouvrir une place
dans le marché de travail. C´est l´œuvre que les salésiens réalisent aujourd´hui.
60
Engagement salésien en contexte islamique

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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Le Mali est un pays à majorité musulmane, environ le 80% de la population. L´État est
officiellement laïc. C´est un Islam assez « culturel », sans un fondement religieux profond
dans le peuple ; il est aussi très tolérant et pacifique. Beaucoup de maliens sont des
musulmans par héritage familial et non pas par un choix libre et conscient. La jeunesse
grandit dans un climat de respect et d´acceptation des autres religions.
Ici il n’y pas d´activités spécifiques pour les musulmans, mais nous essayons d´éduquer :
- à la connaissance mutuelle des richesses des religions chrétienne et musulmane à l
´école, à travers la formation religieuse ;
- à la tolérance à travers le climat de convivialité, de formation et de travail ensemble,
en mettant en relief la personne et non pas les différences religieuses.
3. Approche
En accord avec l´intention de la société, nous pratiquons un grand respect envers les
enfants et jeunes musulmans. Ainsi, aucune différence ne doit être faite dans l´accueil au
niveau du centre comme au niveau de l´oratoire. Mais en même temps, nous essayons de
donner une formation explicite qui insiste :
- sur la connaissance critique de la propre religion, à travers a formation religieuse à l
´école ;
- sur l´importance d´éviter les préjugés ;
- sur les valeurs religieuses communes au christianisme et à l´islam : la foi en un seul
Dieu, le choix de l´amour de son prochain comme chemin authentique de vivre et
pratiquer la religion, la raison comme manière d´éviter les radicalismes négatifs dans
la pratique religieuse ;
- sur les thèmes communs de sensibilisation sur l’épanouissement intégral des
jeunes : le sida, les droits humains, etc. ;
- sur l´identité chrétienne du centre, à travers la pastorale d´ambiance (mots du jour,
récollections, messes, fêtes salésiennes) et l´offre des groupes de formation
chrétienne (catéchèse) ;
- sur Don Bosco comme patrimoine commun à tous les jeunes, quelle qu´en soit leur
religion.
4. Dialogue interreligieux
Nous n´avons pas d´activités particulières dans ce sens. S´agissant des chrétiens non
catholiques ils sont presque inexistants dans nos structures éducatives. C´est donc à
travers la paroisse que ce dialogue œcuménique se fait.
5. Difficultés
Nos difficultés :
- Impossibilité matérielle de former la Communauté Éducative et Pastorale, par
manque d´un nombre minimum de membres chrétiens parmi les élèves, les
professeurs (ou animateurs) et les parents ;
- Le rôle peu prépondérant des chrétiens dans la marche du centre professionnel
(témoignage et engagement faibles des chrétiens) ;
6. Impact
Il est très positif, surtout en ce qui concerne :
- la qualité de l´enseignement professionnel reconnu dans tout le pays ;
- l´accueil indifférencié des enfants (oratorio) et des jeunes (centre prof.) ;
Engagement salésien en contexte islamique
61

7.2 Page 62

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- l´amour préférentiel pour les jeunes plus pauvres, qui n´ont pas les moyens de payer
leur formation ;
- l´organisation des activités de temps libre ouvertes aux jeunes de tous les quartiers.
7. Présence évangélisatrice.
Nous pensons qu´il existe la possibilité d´exploiter mieux les deux plateformes pastorales
(oratorio-centre des jeunes et centre professionnel) pour l´évangélisation. Notre œuvre a
besoin d´un plan pastoral plus systématique et mieux suivi. Cela pourrait porter des fruits,
même s’ils seront toujours très partiels à cause du milieu musulman.
8. Propositions.
La Province pourrait organiser des rencontres d’échanges sur la pastorale en milieu
musulman, et établir des lignes d’action.
SENEGAL
Le Sénégal est situé, à l’extrémité ouest du continent africain, dans la zone tropicale nord. Le
pays est limité à l’ouest par l’océan Atlantique (530 km de côte), au nord par la Mauritanie, à
l’est par le Mali, au sud par la Guinée et la Guinée Bissau. La Gambie, constituée d’une
bande de terre longue de 350 km en bordure du fleuve Gambie, est enclavée dans son
territoire. Le fleuve Sénégal forme la frontière avec la Mauritanie et son principal affluent, le
Falémé, marque les limites avec le Mali. Avec une population de 11.658.000 habitants, il
s’étend sur une superficie est de 196.722 Km².
Ce pays se subdivise en 11 régions que sont : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda,
Louga, Matam, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor
L’Afrique est un continent où la plupart des religions du monde cohabitent parfois bien,
parfois moins bien. Si l'Islam est la religion dominante dans la partie Nord, ce sont les
religions chrétiennes et traditionnelles qui font le plus d'adeptes au Sud d'une ligne partant
du Cameroun à l'Ouganda. Le Sénégal ne déroge pas à cette règle. En effet, le pays compte
près de 88% de musulmans et 12% de catholiques. On peut en fait affirmer que les
Musulmans constituent plus de 90% de la population mais qu'au moins 15% de la population
pratiquent une religion traditionnelle. C'est particulièrement le cas au Sud du pays, de la
Casamance au Sénégal oriental. En outre, une grosse partie du pays sérère (région de
Thiès, Fatick et Kaolack) est constituée de nombreux Catholiques. A part quelques agités
intégristes et fanatiques, on peut dire que l'entente entre les communautés religieuses est
très cordiale.
Communauté Salésienne de Dakar
Située au bord de l’Atlantique sur la presqu’île du Cap vert (qui aurait donné ultérieurement
son nom à la république du Cap Vert, Dakar est la Capitale du Sénégal. Elle compte près de
2.500.000 habitants.
1. Statistiques
Le centre de jeunes ou oratorio est en gestation. Aussi nous avons une présence animatrice
« informelle » des jeunes, surtout à travers le sport (pour tous) et les activités
« paroissiales » pour les chrétiens. L’on peut cependant dire que 88% de ceux qui
fréquentent le centre sont musulmans tandis que 11% sont chrétiens et 1% d’autres
religions.
62
Engagement salésien en contexte islamique

7.3 Page 63

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2. Histoire
Depuis les premiers temps de l’implantation salésienne au Sénégal (1980), les fils de Don
Bosco ont rêvé de la Ville de Dakar où s’entasse une bonne partie de la jeunesse de ce pays
(surtout de l’élite intellectuelle), et où, par l’importance de la Ville elle même, se décide le
futur du pays et de l’Afrique.
Les premiers salésiens arrivent à Dakar en Septembre 2002 (un confrère pour le suivi du
chantier et le début du travail pastoral. En septembre 2003 ils sont deux confrères). La
maison salésienne est inaugurée le 31 janvier 2005.
Notons comme il a été marqué plus haut que cette communauté est à ces débuts.
3. Approche
Au niveau de l’approche pastorale, notons qu’il se fait une formation civique et sociale
portant sur la tolérance, la justice, la paix et autres valeurs humaines. C’est surtout à travers
du sport et des activités récréatives et culturelles qui aident les jeunes à ‘épanouir et à
grandir sainement.
4. Dialogue interreligieux
Concernant le dialogue interreligieux, Il n’y a pour le moment rien de spécifique sinon l’esprit
d’ouverture présent en tous et le fait que tout vise à favoriser un climat d’entente, de
dialogue et d’écoute
5. Difficultés
Les difficultés rencontrées sont le manque d’engagement, de continuité des actions. Les
jeunes s’engagent selon leur intérêt. Par ailleurs, il se dresse devant des murs de méfiances
de sorte qu’il se crée des difficultés d’approche des jeunes sans susciter un esprit « anti-
colonialiste »
6. Impact
Il est trop tôt pour faire une évaluation quelconque cependant l’on notera le fait que l’on
commence à connaître ce Don Bosco au service des jeunes.
7. Présence évangélisatrice.
Notre présence est évangélisatrice de par les différentes vertus inculqués aux jeunes. Cela
est plus visible à la paroisse.
8. Propositions
Comme proposition, l’on gagnerait à accentuer plus l’aspect civique, social et sportif du
centre. On pourrait par ailleurs étudier en profondeur les propositions faites par le président
du Sénégal, SEM Abdoulaye WADE.
9. Collaboration.
Une collaboration existe au niveau des différentes communautés religieuses (sœurs) afin
d’intensifier le travail dans tous les quartiers, ouvert à toute la population, pour accroître la
tolérance du Sénégal aux différentes religions.
Engagement salésien en contexte islamique
63

7.4 Page 64

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Communauté Salésienne de Thiès
Thiès est la deuxième ville du Sénégal, après Dakar, la capitale. Situé à 70 km à l’est de la
capitale, c’est une ville avec un carrefour ferroviaire. Centre commercial dynamique, Thiès
est aussi une ville industrielle ou la plus grande partie de la population est employée dans
l’exploitation des mines de phosphates ainsi que dans les usines locales.
Thiès est une ville hautement islamisée.
1. Statistiques
Le centre professionnel, aussi bien que le centre de jeunes, sont le reflet de la ville de Thiès.
Il y a 98% de musulmans pour 05% de catholiques.
2. Histoire
En contribution à la réalisation du « Projet Afrique », lancé par le Recteur Majeur Edigio
VIGANO à la suite du 21e Chapitre Général, les salésiens arrivent à Thiès le 18 septembre
1986.
La communauté salésienne de Thiès (Quartier Médina-Fall) au Sénégal travaille dans la
Pastorale à Paroisse Cathédrale « Sainte Anne », dans le Centre de Formation
Professionnelle « DON BOSCO », dans le Patronage (Oratoire), et un secteur Pastoral
« DON BOSCO ».
Le Secteur Pastoral « DON BOSCO » (Communauté chrétienne) est composé
d’une communauté chrétienne formée en grande partie par l’ethnie sérère.
Le Centre DON BOSCO :
C’est un Centre de Formation Professionnelle avec trois spécialités : la Mécanique Générale,
l’Electricité (Bâtiment et Industrielle), Menuiserie bois (et Ebénisterie). La durée de la
formation est de trois ans. Toutefois, il y a une année préparatoire pour ceux qui n’ont pas le
niveau requis.
Le Patronage (oratoire) DON BOSCO :
Le Patronage (oratoire) est un lieu de rencontre, d’éducation et de formation à travers les
activités sportives et de loisirs, qui est ouvert aux adolescents et aux jeunes du quartier.
3. Approche
L’œuvre de Thiès compte un oratoire où se retrouvent tous les après-midi et tous les Week-
end un nombre important d’enfants et d’adolescents du quartier à majorité les garçons
musulmans. L’activité principale est le sport (Tournois de foot ou de basket). On avait tenté
d’introduire la danse et le théâtre, mais ces activités n’ont pas donné grand-chose, et par
cause le manque de motivation des animateurs et des enfants. On remarque un
distancement des enfants chrétiens envers nous, comme conséquence de l’influence
musulmane.
4. Dialogue interreligieux
Les activités organisées en ce qui concerne dialogue interreligieux sont : Des conférences,
la formation continue des prêtres sur le dialogue Islamo – chrétien, des cours d’appui aux
élèves en difficulté, le développement de la Caritas.
5. Difficultés.
Les difficultés rencontrées sont :
- La communication ; Les jeunes qui fréquentent nos structures (centre de jeune)
s’expriment difficilement en français. Ce qui ne facilite pas la l’intégration.
64
Engagement salésien en contexte islamique

7.5 Page 65

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- Le manque du respect des structures d’accueil.
- Une sorte de méfiance au risque de se convertir au christianisme.
- Le manque d’éducation
- Dès le début, notre présence dans ce milieu n’a pas été acceptée. Il y a eu des
oppositions très fortes pour la présence chrétienne.
- L’appel de l’Imam, et les veillés de prière dérangent le repos nécessaire.
6. Impact
Aujourd’hui notre présence est mieux acceptée dans le milieu car beaucoup viennent
solliciter nos structures telles que la grande salle, les salles de classes et les terrains de
sports.
- Un point positif ; les Imams et les chefs du quartier sont venus présenter les
condoléances à la communauté chrétienne à la mort du Pape Jean Paul II.
- L’imitation des musulmans dans certaines expressions, par exemple : se promener avec
le chapelet à la main, jeûner comme des musulmans …)
7. Présence évangélisatrice.
Notre présence est évangélisatrice dans le sens où nous montrons à tous ces jeunes les
valeurs de la vie chrétienne et les valeurs de l’Evangile. Nous essayons des sauvegarder la
foi de nos chrétiens.
8. Proposition
Développer un centre de formation sociale (activités culturelles et sportives)
Engager des encadreurs qui maîtrisent le milieu, et leur offrir des formations adéquates.
Engagement salésien en contexte islamique
65

7.6 Page 66

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AFW: Le travail des salésiens en contexte
islamique
1. Statistiques: nombre d’élèves, pourcentage des chrétiens et musulmans,
autres religions.
Les salésiens de Don Bosco, nous avons deux présences en Sierra Léone : une à Lungi,
dans un milieu rural, et la deuxième à Freetown dans un contexte typique urbain africain.
Nous allons décrire nos présences tout en nous penchant d’avantage sur Lungi, située dans
un milieu musulman, car la ville de Freetown est plus christianisée.
Il est très difficile de donner les chiffres ou statistiques de la Sierra Léone sur l’aspect
religieux, car la réalité est changeante. Les salésiens à Lungi servent près de 5.000 jeunes
et enfants dans 2 écoles maternelles, 4 écoles primaires, 2 collèges, 1 école professionnelle
et 3 centres des jeunes. On estime à 15 % les catholiques, à 10 % les chrétiens non
catholiques, 5% des animistes et 70% les musulmans. Nos centres connaissent une
fréquentation des chrétiens supérieure à la moyenne de la ville dont le pourcentage des
musulmans va au-delà de 75% et celui des animistes autour de 10%.
2. Bref aperçu historique et description de l’ambiance islamique dans laquelle la
présence salésienne se développe.
Les salésiens sont arrivés à Lungi en 1986 pour prendre une école secondaire qui était
gérée jusqu’alors par les missionnaires de saint Xavier. Leur méthodologie d’évangélisation,
dans les contextes islamiques ou animistes, consistait à ouvrir, outre la paroisse, des écoles
primaires. Ces œuvres permirent l’acceptation des missionnaires comme des agents de
développement social et culturel. Education et charité offertes aux pauvres posèrent les
bases de l’Eglise au nord de la Sierra Léone. Les musulmans étaient les amis des
missionnaires et permirent aussi la pratique des religions traditionnelles ; c’est un Islam
tolérant et syncrétiste qui prédomine dans le pays, c’est le fruit de l’histoire.
Il y a quelques problèmes mineurs sur la scène politique aussi bien que dans les familles où
les membres appartiennent aux religions différentes. Il n'y a aucune persécution ouverte ni
des préjugés entre Chrétiens et Musulmans bien que, quelquefois, il y ait un manque de
tolérance. Dans ce contexte religieux les Salésiens continuent la mission de l'Église avec,
comme centre, la jeunesse, surtout ce plus pauvre et déshérité. Pour l'instant nous avons à
Lungi une paroisse avec deux stations, deux écoles maternelles, quatre écoles primaires,
deux lycées, une école professionnelle, et une maison pour les enfants de rue (qui dépend
du projet de Freetown). La paroisse et les stations exécutent beaucoup des actions
supplémentaires comme centres des jeunes, maison de retraite et œuvres de charité, ainsi
que des projets de développement.
3. Quelle est l’approche pastorale envers les destinataires musulmans ?
Toutes les activités sont ouvertes à tous les jeunes, sans distinction de religion. Dans les
écoles, le programme contemple la formation religieuse et le catéchisme de l’Eglise
Catholique. Les fêtes et célébrations de l’Eglise ont un impact positif sur les musulmans. Le
respect de la prière chrétienne et des enseignements de l’Eglise sont introduits dans les
programmes et sont autant des possibilités d’encourager la foi chrétienne. Les centres des
jeunes développent des activités sportives et ludiques, c’est une présence amicale des
salésiens parmi les jeunes au secours de plus marginalisés. Les musulmans apprécient
notre présence et respectent les valeurs chrétiennes.
66
Engagement salésien en contexte islamique

7.7 Page 67

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4. Les activités spécifiques pour promouvoir le dialogue interreligieux.
Il y a des activités spécifiques au sein de la paroisse destinées à soigner les rapports entre
les catholiques et les autres églises chrétiennes. Préparation à la liturgie, célébration aux
sacrements et plusieurs programmes de formation destinés aux petits groupes et visant la
croissance spirituelle et de la foi. Il y a des programmes exclusivement pour les catholiques :
groupes des jeunes, groupe des vocations, les enfants de cœur, des retraites et des
programmes spéciaux de formation. Nous dirigeons des groupes d’étude de la Bible pour
d’autres chrétiens et leurs leaders. Le dialogue interreligieux est promu, surtout avec notre
présence lors des enterrements, et manifestations religieuses, des rencontres diverses
(concernant le développement). Il n’y a pas eu vraiment beaucoup des initiatives, mais les
célébrations des fêtes ou les rencontres en commun créent un climat de respect mutuel et
une atmosphère de paix au niveau religieux.
5. Quelles sont les difficultés, les défis, vis à vis des rapports avec les
musulmans dans les présences ?
Nous n’avons pas des difficultés avec la population musulmane. Un problème est que dans
le milieu nous sommes identifiés aux projets de charité et donc nous représentons une
source de bénéfices, ainsi le développement est quelque part dénaturé. Je pense que nous
devons réduire le facteur économique de certaines de nos activités de développement.
6. Comment vous évaluez l’impact de notre présence dans les zones où nous
sommes ? Avez-vous des exemples concrets d’influence positive ou négative ?
Nous avons une grande influence dans la zone où nous travaillons, surtout au niveau de
l’éducation, dans la promotion humaine et dans le développement. Le peuple apprécie bien
notre présence, ainsi que les valeurs chrétiennes et notre enseignement. Certaines
mauvaises influences viennent des difficultés dans le processus d’inculturation. Nous les
étrangers, nous ne sommes pas bien compris par la culture locale quant à nos motivations
pour agir. Un bon exemple est l’emploi su système préventif dans l’éducation dans un milieu
où la société est habituée à réprimer les enfants et les jeunes. Nous sommes parfois jugés
comme des gens qui « gâtent » les enfants. Il est vrai que, parfois, notre connaissance de la
culture locale n’est pas suffisante, alors nous ne parvenons pas à faire passer le message.
Ce processus d’inculturation a besoin du temps et d’une mutuelle formation afin d’enraciner
au milieu la foi chrétienne et le charisme salésien.
7. Pensez-vous que votre présence est évangélisatrice ?
Notre présence à Lungi est évangélisatrice. Il y a beaucoup du monde qui vient à l’Eglise (y
compris des musulmans), elle grandit en nombre et dans la qualité de l’engagement de ses
membres. Mais il est pertinent de se demander si la Bonne Nouvelle a un impact réel ou
gouverne la vie des gens.
8. Avez-vous des suggestions pour rendre plus effectif l’approche aux
musulmans ?
Pour que nous ayons une influence pastorale sur les musulmans, nous avons besoin d’une
meilleure formation de tous les aspects concernant la foi : la connaissance des différences et
des ressemblances entre le christianisme et l’islam par exemple. La formation nous
permettra de mieux faire connaitre aux jeunes la religion et de leur aider à faire un choix
selon leur conscience. Une meilleure formation sur notre propre foi et notre témoignage de
vie capable d’influencer le contexte islamique. En effet, le témoignage sur des petits faits de
la vie ordinaire vaut mieux que les grands discours.
Engagement salésien en contexte islamique
67

7.8 Page 68

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9. Collaborez-vous avec d’autres religieux pour travailler en faveur des
musulmans ?
Nous collaborons avec les missionnaires de saint Xavier qui sont les responsables de la
paroisse, en plus avec les frères de saint Jean de Dieu qui ont une clinique, et avec les
prêtres diocésains qui ont ouvert une nouvelle quasi-paroisse dans le territoire de notre
paroisse. Tous les services offerts dans la région de Lungi sont en faveur des musulmans. A
niveau national, nous collaborons avec d’autres instituts religieux et diocésains pour mener
des programmes ensemble, ainsi l’éducation par exemple.
68
Engagement salésien en contexte islamique

7.9 Page 69

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ATE - TCHIAD
Le Tchad est le pays qui compte le plus des musulmans dans notre province ATE qui
compte 6 pays. Les statistiques de 2003 sont les suivantes :
Population totale. 8.596.528 habitants.
Catholiques :
11,5%
Protestants :
5,8%
Musulmans :
4.298.264 habitants, soit le 50%
Religion traditionnelle : 2.985.574 hab., soit 34,7%
D’autres statistiques officieuses présentent le nombre de protestants égale à celui des
catholiques, et quelquefois de plus. Rappelons-nous que la première évangélisation dans le
Tchad a été menée par les protestants américains au début du XX siècle.
Les salésiens avons deux présences en Tchad ; une à Sarh depuis 1986 et l’autre à
Ndjamena depuis l’année 2000.
Le sud du pays est plus peuplé que le nord et en principe plus animiste ou chrétien, mais les
événements politiques ont porté au pouvoir un président musulman, avec la conséquente
arabisation de l’administration publique et des forces armées. Le flux migratoire tend à
déplacer des commerçants et des bergers d’origine arabique vers le sud et, de ce fait, la
présence des musulmans a beaucoup augmenté dans le sud du pays.
La présence des jeunes et enfants musulmans dans nos œuvres (Centre des Jeunes et
Oratorio) fait compte de ces brassages. Leur présence est plus marqué et même
problématique à Sarh. En effet, l’oratorio est situé dans un quartier résidentiel de la ville,
habité en majorité par des fonctionnaires et militaires d’origine arabe, en plus la guerre civile
qui a duré 30 années, est encore dans les esprits des gens tant elle était cruelle. Ainsi la
rancune est un sentiment réciproque qui divise les populations. L’ethnie Sara affiche souvent
des sentiments d’infériorité face à l’invasion des nordistes, ces derniers vainqueurs sur tous
les fronts : politique, administration, forces armées, commerce, élevage … presque tout est
dans les mains de la population islamique. Il ne reste que la culture aux sudistes, mais
comprise comme une instruction scolastique voulue par l’administration coloniale française.
C’est-à-dire que l’administration coloniale comptait avec un nombre important des
fonctionnaires. Depuis quelques années, l’islam récupère aussi le secteur de l’instruction et
forge aussi les fonctionnaires qui lui manquaient, ainsi, des lycées islamiques surgissent un
peu par tout, financés par l’Arabie Saoudite et la Lybie. Les filles sont aussi encouragées à
fréquenter l’école. Les mosquées sont aussi construites grâce à l’aide des pays cités, mais à
différence des écoles, les mosquées sont construites même dans les villages très reculés du
Sud. Les actions de développement y sont financées toujours par les pays arabes.
L’œuvre salésienne de N’djamena ressent moins la tension entre les deux groupes, et cela
parce que l’oratorio évolue dans un quartier périphérique où la présence des musulmans est
mineure et les immigrés de plusieurs ethnies se sont mélangés. Les contrastes sont mitigés.
Cela dit, nous devons peut-être parler de deux Islams au Tchad : le premier, né d’une longue
histoire séculière, histoire de cohabitation avec les populations autochtones de religion
animiste, un Islam qu’on peut l’appeler lui-même « autochtone ». Cet Islam a trouvé des
espaces de cohabitation avec les autres groupes religieux et continue aujourd’hui à chercher
le dialogue et l’estime réciproque avec le christianisme et les religions traditionnelles. Un
deuxième Islam pourrait être défini comme un « islam d’influence soudanaise », celui qui
connait une expansion depuis quelques décennies et se caractérise par une appartenance
ethnique et une domination politique, intransigeant…. Certains chercheurs affirment que le
Darfour est victime de ce conflit, du désir d’expansion de ce type d’islam, très présent dans
l’Afrique subsaharienne, le Tchad y compris.
Engagement salésien en contexte islamique
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7.10 Page 70

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Présence de Sarh.
Il ne s’agit pas de commenter notre présence dans la paroisse de Kassaï qui nous a été
confiée, constituée en grande majorité pas familles chrétiennes et de religion traditionnelle.
C’est clair que c’est une présence explicitement évangélisatrice. Globalement, nous n’avons
pas de problèmes avec nos frères musulmans, car nous n’avons pas assez de contact, nous
retrouvons les musulmans dans le marché de Kassaï, les quincailleries, les boutiques de la
ville. Nous rencontrons les femmes Bororo (peulh) qui viennent vendre du lait... nous
sommes de bons amis, nous échangeons, le plus souvent, des souhaits de bonne fête. Mais
nous sommes blancs et non des tchadiens sudistes..., il y a bien une différence !
Il s’agit donc de parler de notre Oratorio et Centre des Jeunes de Sarh, qui est probablement
l’unique endroit où les jeunes et les enfants de différentes religions peuvent se rencontrer.
Il y a à Sarh des écoles confessionnelles (un collège géré par les jésuites, un lycée dirigé par
les protestants, un lycée islamique) dans lesquelles les élèves n’appartiennent pas, de
manière exclusive, aux religions professées par chacun de ces instituts. Il y a donc des
musulmans qui fréquentent l’école des jésuites comme des catholiques dans l’école
protestante ou dans l’école parrainée par l’Arabie Saoudite. Mais ce choix est souvent à
base économique, et quelque fois un choix des parents par rapport au niveau d’études des
institutions. L’intégration des groupes religieux ou ethniques n’est certainement pas la
priorité des écoles, la diversité est plutôt une source des problèmes disciplinaires et
d’intégration.
Notre centre des Jeunes est toujours ouvert à tous, sans aucune distinction. Cependant,
nous aussi, nous avons rencontré des difficultés, quelque fois importantes. La culture de la
violence, la volonté d’humilier celui qui est divers, la défiance… des phénomènes très
présents dans tout le pays.
Il y a eu des moments dans le passé, dans lesquels nous n’avons pas réussi à gérer la crise.
Nous nous sommes confrontés aux petits et aux grands « raï » musulmans qui prétendaient
faire la pluie et le beau temps dans le Centre des Jeunes, en occupant tous les espaces
(surtout ceux dédiés au sport) , avec la violence et les menaces, mais aussi avec les poings
et les couteaux. Méthode déplorable mais assez ordinaire dans un milieu où l’on voit des
agressions, des blessés, parfois des assassinats des compagnons d’école, des professeurs,
des voisins, des concurrents économiques ou amoureux …. pour ne pas citer l’eternel conflit
entre les musulmans éleveurs et les cultivateurs non musulmans !
La difficulté de gérer ces crises réside dans le fait que ce climat généralisé de défiance entre
les deux groupes, dans la pratique, vire à l’avantage du groupe qui s’appui sur les
hiérarchies militaires et les clans qui ont un rapport avec le pouvoir politique en place.
L’Eglise locale, à travers la Conférence Episcopale Tchadienne, ne cesse de faire entendre
sa voix, parfois très critique sur cette situation de violence, tout en réclamant au pouvoir en
place de créer une plateforme de dialogue politico-sociale et de travailler à la réconciliation
nationale. Dans la pratique, nous essayons, d’une part, à trouver sur place les référents
disposés à un tel travail de réconciliation, et d’autre part, à travailler avec courage et
confiance réciproque.
Dans notre Centre des Jeunes, il y a eu des plaintes déposées à la police mais sans grand
résultat. Une délégation de représentants de la réalité catholique s’est adressé au substitut
du Procureur de la République pour dénoncer les vexations et menaces de mort qui pèsent
sur les agents de l’Eglise, de la part de quelques musulmans exaltés apparemment liés à la
hiérarchie militaire.
Toutes ces réalités quotidiennes ne doivent pas nous faire oublier le fait qu’il y a aussi le
revers de la médaille, c’est-à-dire des jeunes musulmans avec lesquels nous travaillons sans
difficulté, nous cohabitons dans le respect et la tranquillité. L’oratorio n’a jamais fermé ses
protes. Nous avons essayé de motiver d’avantage les jeunes chrétiens pour qu’ils ne se
laissent pas vaincre de la peur et de la timidité.
70
Engagement salésien en contexte islamique

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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Un grand changement s’est fait cette dernière année. Dans le Centre des Jeunes nous
avons supprimé la tasse d’inscription aux activités du Centre. Il s’agissait d’une petite
somme demandée (0,4 à 0,8 euros) qui créait de la discrimination entre les destinataires, car
les musulmans arrivaient à la payer et de ce fait, ils cherchaient à s’imposer comme les
patrons du Centre. En effet, le prix à payer pour la carte d’accès aux activités du centre
excluait surtout les plus pauvres, la communauté Sara.
Terminée la discrimination, la présence des enfants, et surtout des fillettes, à augmentée. Il a
été possible de mieux travailler sur la notion de l’égalité et l’acceptation réciproque ; chacun
peut accéder aux services du Centre des Jeunes et de l’Oratorio. Il est vrai que la parte
économique en souffre un peu, puisque cette partie aidait à l’autofinancement de l’œuvre,
mais du point de vue pédagogique et social (et aussi interreligieux) nous croyons que ce
sacrifice vaut la peine.
Cette année nous sommes privilégiés par la présence d’un confrère stagiaire tchadien,
originaire de Ndjamena et qui parle l’arabe et le Sar, et qui a donc toutes les possibilités de
comprendre les enfants et de se faire comprendre, nous avons organisés une fête pour la fin
du Ramadan dans le Centre des Jeunes.
Pas beaucoup des discours mais surtout l’invitation à participer à une journée des jeux et de
fête ensemble : chrétiens et musulmans. Une commission spéciale « mixte » des jeunes,
avec un jeune musulman comme chef, Abdelkarim, s’est chargée de préparer la fête. Il ne
pouvait pas manquer le mouton tué selon les règles religieuses des doux arabes. Les
équipes de Football et de basket, pour la première fois, n’étaient pas composées seulement
des musulmans ou des catholiques, ou encore des protestants, mais elles étaient mixtes, un
mélange des ethnies et des religions. Ainsi nous avons joué pour nous amuser et non pour
écraser l’adversaire.
Quelques commerçants du marché qui se sont renseignés de notre fête nous ont fait des
cadeaux, des matériels, de la nourriture, et ont appuyé l’initiative avec conviction, car c’est
pour la première fois qu’on organise quelque chose du genre à Sarh.
Nous souhaitons que cet esprit de collaboration et de respect réciproque puisse trouver un
écho favorable auprès des responsables des plusieurs groupes religieux (chrétiens,
musulmans) de la ville, et que cette spirale de cohabitation puisse être visible publiquement
dans d’autres occasions pour favoriser la réconciliation et la paix.
Il nous plairait d’instaurer une réflexion commune avec le clergé diocésain et les
communautés religieuses que travaillent, comme nous, dans cette partie du pays, que
parfois semble une poudrière prête à exploser. Nous ne pouvons pas négliger l’œuvre des
sœurs de la Charité de Mère Teresa dans le territoire de notre paroisse, elles accueillent,
soignent et guérissent des centaines de pauvres parmi les plus pauvres, parmi lesquels un
nombre grandissant des femmes et enfants musulmans. Nous ne pouvons oublier que
l’efficient service mobile de santé de Sarh, géré par le diocèse, accueil les malades sans
distinction de religion.
Nous n’oublions pas l’œuvre de notre confrère, don Franz Cremon, qui travaille dans la
prison de Sarh, avec toutes ses forces, à récupérer la dignité de vie des prisonniers dans
une petite cours de la prison. Il fournit la prison en eau potable, en électricité, et organise des
cours scolaires, des réflexions à portée religieuse, des petits ateliers occupationnels. Il s’est
senti récompensé par quelques prisonniers musulmans qui l’ont dit : « seulement vous les
catholiques, vous êtes capables de faire toutes ces choses pour nous tous ».
Enrico Bergadano
Salésien prêtre.
Engagement salésien en contexte islamique
71

8.2 Page 72

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FIS – PRESENCE SALESIENNE EN PAKISTAN
Historique.
La possibilité d’ouvrir une présence salésienne au Pakistan démarre en 1991 avec
l’appel du nonce apostolique Mgr. Luigi Bressan, qui avait contacté le Recteur Majeur
don Viganò et l’avait soumis sa demande, en souhaitant la présence de don Bosco
dans trois diocèses :
1.
Le diocèse d’Hyderabad pour une présence éducative, en particulier
dans la zone de Quetta. Cette requête fut ratifiée en 1993-94 par Mgr. Joseph Coutts,
évêque d’Hyderabad
2.
Dans le diocèse de Lahore avec l’archevêque Mgr Trinidad Armando, en
Décembre 1994. Il écrit au Recteur Majeur demandant la présence des salésiens, en
particulier pour assumer l’école technique de Saint Joseph à Yuhannabad (25
Km. de Lahore ville) que les Frères de la Charité avaient abandonnée en 1994.
3.
Dans le diocèse de Rawalpindi. En 1994 Mgr Lobo Anthony, évêque de
Rawalpindi demande au Recteur Majeur de pouvoir compter avec les salésiens pour
mener un grand centre des jeunes avec une école.
En novembre 1995 don Luciano Odorico visite les trois évêques et en novembre 1997,
il invite à don Peter Zago (qui venait de finir son mandat comme provincial de la FIS) à
visiter les trois diocèses et leurs évêques concernés.
Après la visite, la décision fut prise par le Conseil Général, pour démarrer le
travail en Quetta avec la possibilité de s’installer par la suite à Lahore.
En 1998, pendant la visite de Don Odorico à Cebu, le conseil provincial fut informé que
la nouvelle présence à Pakistan serait sous la juridiction de la FIS ; le Conseil Général
veillera pour le personnel nécessaire et l’appui financier.
Le travail salésien en Pakistan commence le 26 Août 1999 avec l’arrivée de don Peter
Zago au diocèse d’Hyderabad. Après six mois d’étude de la langue Urdu, son souci
était de trouver une place pour assurer la présence à Quetta et Lahore.
A Quetta les salésiens furent reçus par l’évêque du lieu et hébergés dans un ancien
séminaire abandonné (le tout premier séminaire du Pakistan) qu’ils renouvelèrent par
la suite, en créant la résidence. L’ancien séminaire fut transformé et employé comme
Centre des Jeunes. Ainsi les salésiens ouvraient la première école pour les enfants
afghans.
A Lahore, l’archevêque Mgr Armando Trinidad accueille les salésiens dans la vieille
résidence des Frères de la Charité à côté des ateliers remplis des vieilles machines
abandonnées depuis 1994. Après avoir restauré la résidence pour l’arrivée du père
Hans Dopheide (en mai 2000), et adapté deux salles à petite capacité (10 places), le
père Peter constate que la place obtenue ne répond pas aux attentes de
développement de la mission. Mgr Trinidad consent l’achat d’un terrain propre aux
salésiens et signe un contrat donnant les pleins pouvoirs aux Salésiens pour
développer l’œuvre selon leur charisme.
A.
NOTRE PRESENCE A LAHORE.
1. La structure présente : Le père Hans Dopheide, ingénieur en génie civil, pris le
projet dès le début ; consolidation du programme de formation ajusté aux besoins de
l’industrie locale. Ce centre devient le deuxième plus grand du pays après celui de
Karachi.
Notre Centre Technique est enregistré à présent sous la tutelle de l'Éducation
Technique de Pendjab et affilié à l'Éducation Technique et Professionnelle Nationale.
La formation dure deux ans en électricité, métallerie et soudure, mécanique et
72
Engagement salésien en contexte islamique

8.3 Page 73

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climatisation. En plus nous avons une menuiserie destinée à la production où quelques
garçons apprennent les compétences pour la fabrication des meubles, sans que cette
formation soit officielle.
Une de nos priorités est de servir la communauté catholique qui habite dans les villages
éloignés, pour cela un foyer a été ouvert pour 10 garçons, mais il compte aujourd’hui 105
garçons, tous catholiques et venant des familles très pauvres. Nous sommes ouverts aux
chrétiens de toutes les dénominations et aussi aux musulmans, pourtant les chrétiens
ensemble ne constituent qu’une très petite minorité dans le Centre (jamais plus de 10%).
Le Centre des Jeunes était ouvert à tous, Chrétien et Musulmans, de 15 à 18 heures,
jusqu'à il y a quatre ans. Soudainement nous avons des problèmes sérieux causés par des
mauvais éléments qui s’infiltraient et qui par des accusations cherchaient à se battre. Nous
avons eu besoin d’un mur et d’une deuxième porte d'école pour protéger les chrétiens ;
finalement ce sont les chrétiens seulement qui profitent des activités. C'est pourtant notre
souhait que, quand il y aura plus de personnel salésien, l'offre éducative de sports et
activités soit, encore une fois, ouverte aux deux groupes.
Le Centre Technique évolue (à travers le support de Misereor et le Rassemblement) vers
une nouvelle phase qui augmentera notre capacité d’accueil pour la formation, et aussi pour
l’enseignement général. Notre personnel éducatif bénéficie souvent des cours de
qualification de haut niveau. Dans ces dernières années, une équipe de jeunes
professionnels a travaillé à notre côté avec honnêteté et le sens d’appartenance ; ils sont
appelés à jouer un rôle très important dans le futur de cette Institution.
La présence de jeunes qui se préparent pour le prenoviciat est une grande aide dans le
foyer.
2. Relations avec la communauté musulmane
Notre Centre ne discrimine pas les jeunes à cause de leurs croyances. Cependant, nous
informons la communauté locale de la mission à laquelle nous dédions notre vie. Nous ne
cachons pas notre identité et nous demandons aux candidats musulmans d’accepter nos
règlements et notre identité propres d’une institution catholique.
Les musulmans ne sont pas autorisés à prier dans l’enceinte de l’école et moins encore à
déclarer une place de prière comme "Terre Sacrée" (la mosquée …) Nous n'avons eu aucun
problème jusqu'à présent avec les élèves musulmans, pourtant nous gardons une
observance stricte de nos règles. Ils sont demandés d’être présents le matin à l’assemblée
où une prière est faite ; ils doivent venir juste parce qu’ils sont élèves de notre établissement.
Vraiment il n'y a pas eu de problèmes pour les Musulmans à s’adapter à notre système
préventif: le mot du jour quotidien suivi de la prière chrétienne, les cours, les ateliers et les
jeux. Ils sont très respectueux de notre foi chrétienne et ont une haute considération notre
école et des Salésiens. Souvent ils participent à nos programmes où les valeurs chrétiennes
sont données comme une façon d'améliorer la société. Nous faisons aussi un effort de
respecter leur identité, en les laissant donner le mot du jour, parler pour expliquer leurs
festivités et célébrations ou les aider à garder le jeûne du mois Sacré de leur Calendrier.
Ils sont nombreux les Musulmans qui, à cause des affaires ou de l’amitié, entrent en contact
avec nous (des gens généralement cultivés, directeurs, des professeurs, etc.). Vite ils
établissent un rapport très ouvert et franc, et ils s’intéressent à la contribution sociale de
notre travail pour la jeunesse pauvre, ils offrent des services et de l’aide matérielle. La
société civile et les autorités de l'éducation commencent à voir l'impact positif de notre école
parmi la jeunesse de la région de Pendjab. Le Projet « Plan Professeur » présenté à
Misereor a été soutenu par le Ministre Fédéral de l’Industrie qui a remercié Don Bosco pour
le service précieux aux jeunes pauvres de la région
3.Relation avec l’Eglise locale.
La même nature de notre mission au Pakistan (travail pour la jeunesse pauvre) nous a fait
gagner la sympathie et la coopération du Clergé local et Congrégations Religieuses. Dans le
discours d'un Provincial Supérieur: « Vous les Salésiens, vous avez ce que nous n’avons
Engagement salésien en contexte islamique
73

8.4 Page 74

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pas fait ont fait auparavant ». Ils admirent la quantité et la qualité du travail (et par extension
de service) fait à la communauté chrétienne locale dans si peu un temps et malgré la pénurie
de personnel salésien. Cela a incité beaucoup de Congrégations Religieuses et personnel
Diocésain à commencer leur propre Programme d’Éducation, viser la jeunesse pauvre de
leurs paroisses, avec l’idée de compléter le Programme dans notre Centre de Formation. À
présent nous travaillons en coopération avec les Franciscains, Capucins, Comboniens,
Jésuites, Oblates de Marie Immaculée… Ils n'aident pas avec les ressources matérielles
mais nous aident à comprendre le contexte local et nous envoyer les garçons qui seront
formés dans nos installations.
La mention spéciale donnée par la hiérarchie locale de l’Église, représentée par
l’Archevêque Lawrence Saldanha, qui a toujours été très positif envers notre travail, nous a
été donnée. Dans une réunion récente des Supérieurs Religieux de Lahore, le Pasteur
Général a présenté Don Bosco Training Centre comme un exemple d'institution à être imitée,
parce qu’elle répond aujourd’hui aux besoins de notre communauté. Les prêtres locaux
cherchent souvent à se faire conseiller par nous sur les programmes d’éducation, et nous
sommes actuellement impliqués dans le Conseil du Ministère de la jeunesse du Diocèse.
La coopération avec l'Église locale a été très visible dans notre « Projet pour les victimes du
dernier tremblement de terre ». Commencé avec seulement PKR 20,000 (approximativement
300 $) empruntés à la Paroisse, nous étions capables de réunir quelques Congrégations qui
ont apprécié nos compétences d'organisation et le travail dur que nos étudiants ont fait dans
ces jours. Même la Nonciature Apostolique nous a promis des fonds comme un signe de
confiance.
4. Quelques conclusions.
a) Pour comprendre le rapport avec les Musulmans dans ce pays il est très
nécessaire de comprendre son histoire. Les Musulmans montrent un grand respect
pour nous quand nous leur rappelons leur propre histoire parce que Musulmans et
Chrétiens vivaient paisiblement lors de la naissance du pays (1947) ; mais ce sont
les événements internationaux récents de violence qui ont créé une atmosphère de
confrontation.
b) Le Pakistan éprouve à présent une révolution Industrielle qui donne à notre
Centre Technique une place très significative. L'industrie locale favorisera bientôt
notre développement et les entreprises à nous seront possibles. C'est un sol fertile
pour notre charisme!
c) Notre travail est apprécié par chrétiens et musulmans, en fait, nous partageons
la même mission : les jeunes nécessiteux, surtout les plus pauvres et abandonnés.
d) Il est nécessaire d’investir du temps et des ressources dans la formation de
notre personnel si nous voulons qu'ils agissent d'après nos attentes. La culture
locale est imprégnée profondément dans la jeunesse, et cela conditionne leur
acceptation de valeurs de l'Évangile. Dans l’Éducation Technique, l’éducation
générale de base ou tout autre domaine, Notre priorité doit être l’évangélisation qui
oriente toute la mission. Autrement nos confrères peuvent perdre bientôt la passion
pour la Mission et abandonner facilement.
e) Vue notre condition de minorité, il est nécessaire que nous présentions
clairement notre charisme et notre identité comme Église catholique sans peur.
Nous ne pouvons pas cacher ce qui donne la signification à notre service seulement
pour être acceptés, et nous ne pouvons pas priver les gens de tout ce que nous
pouvons offrir.
74
Engagement salésien en contexte islamique

8.5 Page 75

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B. NOTRE PRESENCE A QUETTA
1. Les débuts.
Nous avons été appelés par Mgr Joseph Coutts en 1998 pour aider l'OMI dans le travail
pastoral pour approximativement 2500 familles catholiques qui résident dans ville Quetta.
Nous nous sommes installés temporairement dans l’ancien séminaire Quetta où nous avons
ouvert un Centre des Jeunes et nous avons aussi reconstruit la vieille église. Les OMI
comptaient alors avec la seule Paroisse du Sacré Rosaire. Bientôt, Quetta est devenue
aussi, à cause de notre présence salésienne, une Préfecture Apostolique et une nouvelle
Paroisse nous a été confiée, sous le patronage de St John Bosco. La ville de Quetta a été
divisée alors pastoralement en secteurs, un pour l’ancienne ville (OMI), et le deuxième pour
la ville prospère (Salésiens). Notre Paroisse comptait avec 1250 familles catholiques.
Notre toute première œuvre sociale fut pour les musulmans. Cela commença quand la
guerre des afghans finissait, en 2001, avec la première véritable école ouverte pour 120
enfants afghani (filles et garçons) de la tribu ouzbek. Parallèlement, un programme de suivi
des milliers des familles immigrées fut réalisé, celles-ci s’étaient installées dans la banlieue.
Un groupe de volontaires (chrétiens et musulmans) visitèrent plus de 1500 familles et
invitèrent aux parents à envoyer les enfants au Centre Don Bosco, qui était l’école
spéciale pour les enfants afghans. Quand Mgr d’Errico Allesandro, nonce apostolique, est
venu visiter notre école en 2002, il fut impressionné de voir ces pauvres enfants afghans très
bien accueillis dans un environnement chrétien et il prit de l’affection pour les salésiens et les
professeurs (chrétiens et musulmans).
Le succès initial de notre programme pour les enfants afghans ouzbek nous a conduit par la
suite à prendre contact avec les "chiffonniers" très pauvres qui ont inondé la ville. Mais le
Don Bosco Center devenait trop petit pour tant d'élèves. D'où nous avons envisagé une plus
grande école, dans un secteur pauvre ; une école ouverte aux chrétiens les plus pauvres qui
ne pouvaient pas se permettre d’étudier dans les autres écoles catholiques à cause de la
scolarité trop chère. En même temps, ouvrir l’école aux enfants de la rue, notamment des
musulmans, ainsi qu’aux enfants des familles immigrées.
2. Le début du « Centre d’Apprentissage Don Bosco » qui fut bâti dans le secteur le plus
pauvre de la ville appelé Issa Nagri (Jésus de Nazareth). Après 4 ans de travail, notre centre
a un effectif de 750 élèves (pour le cycle allant jusqu’en troisième année) desquels 60 %
sont catholiques et 40 % musulmans. Les élèves appartiennent aux différentes tribus, les
Balochis, les Pashtouns, les Azara. L’école a été inscrite auprès du Ministère de l’Education
tout dernièrement.
Nous avons constaté que la plupart des enfants pauvres n’étaient pas prêts pour aller à
l’école, ainsi nous avons ouvert dans les après-midis, une section d’enseignement non
formel, dans laquelle la formation se fait de manière intensive pendant deux ans pour
rattraper les enfants et les permettre de réintégrer le cycle normal. Les 140 enfants de cette
section sont tous des musulmans. Nous offrons à ces enfants (particulièrement actifs) des
cours de couture et de marqueterie.
3. Relation entre les élèves chrétiens et musulmans.
Les débuts de l’école en mars 2003 ne furent guère faciles, bien qu’à l’intérieur de notre
centre il y avait de la joie, une ambiance de famille grâce au système de Don Bosco, grâce
aux jeux, à nos programmes toujours complimentés pas la dance et la musique….. mais les
problèmes venaient plutôt de l’extérieur, de la part des leaders religieux musulmans (les
Mullanas) que chaque mois nous visitaient, ils posaient des questions sir le Coran dans les
classes, vérifiaient la stricte division entre filles et garçons dans les locaux, l’emploi
différencié des toilettes, etc. Nous avons reçu quelques lettres qui nous accusaient de
prosélytisme et de discrimination envers les élèves musulmans. Néanmoins l’ambiance avait
changé au fil des mois, car les parents voyaient leurs enfants retourner joyeux de l’école et
s’adonner aux études, alors les gens commencèrent à apprécier les salésiens et les
professeurs du Centre.
Engagement salésien en contexte islamique
75

8.6 Page 76

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Actuellement, nombreux sont les parents qui viennent nous visiter, parfois ils viennent
vérifier que leurs enfants soient arrivés à l’école, mais ils sont souriants. Le bâton (employé
dans la plupart des écoles au Pakistan) est disparu de la main des professeurs, mais cela ne
fut pas facile. Les punitions physiques ont laissé la place aux services communautaires.
Nous avons éliminé l’uniforme tout en demandant aux parents d’habiller leurs enfants avec
les meilleurs habits comme s’ils allaient à la prière du vendredi ou de dimanche. Notre école
est devenue ainsi une « école multi couleur ».
Nous avons introduit une prière commune, la prière de St Francis d'Assise (Seigneur fais de
moi un instrument de paix) chantée quotidiennement ensemble par tous les élèves,
musulmans et chrétiens avant l'hymne national. Les garçons et filles, musulmans et chrétien
s'asseyent côte à côte dans la classe de la maternelle à la troisième. Une fois, nous avons
reçu la visite de l'adjoint du Ministère de l'Éducation du Gouvernement de Balûchistân.
Après avoir visité toutes les classes et parler avec les élèves, il ne croyait pas ses yeux, du
fait de voir l’ambiance de famille, les filles et garçons ensemble. Ainsi nous l’avons demandé
s’il était impératif d’appliquer la séparation entre filles et garçons que l’Etat demande aux
écoles. « Pour quoi ?..... Si vous pouvez continuez comme jusqu’à présent, allez y » était sa
réponse.
4. Sécurité et relations avec les autorités civiles.
Quetta est une ville différente de toutes les autres au Pakistan. La présence forte de Afghans
(parmi lesquels quelques Talibans qui se sont échappés de la guerre Afghani ou sont rentrés
blessés pour se faire soigner), l'influence lourde de fondamentalisme dans les tribus locales
différentes, manque d'éducation (70% analphabétisme), l'aversion des gens Beloch vers le
gouvernement central soutenue par une présence forte de personnel Pendjabi, rendent
difficile le fonctionnement d'une école tenue par les étrangers. Néanmoins, le fait que nous
nous occupons des enfants les plus pauvres, musulmans et chrétiens, est la garantie
la plus forte de notre sécurité. Les gens qui entrent en contact avec nous, que ce soit les
parents, les autorités ou la police, commencent au début par se demander ce que nous
faisons, mais finissent pas nous admirer, nous pouvons dire que les gens nous aiment dans
l’école technique de Lahore.
C. REPONSES AU QUESTIONNAIRE
1. Statistique
Nombre d’élèves:
150 à Lahore, dont 10 % des musulmans.
A Quetta 45 internes dans le Foyer Don Bosco de Al Falah (pour orphelins et enfants
pauvres), tous chrétiens. 750 élèves dans le Centre d’Apprentissage, dont 60% des
catholiques et 40 % des musulmans.
2. Historique:
Expliqué antérieurement.
3. Approche Pastorale:
Nous présentons notre charisme et notre identité d’Eglise Catholique clairement et sans
peur.
« Nous ne pouvons pas cacher ce qui donne la signification à notre service, ni être
acceptés sans que nous établissions un dialogue qui apporte des fruits » En même
temps, nous sommes intéressés à ce que les musulmans accomplissent leur foi. En
présentant le système Préventif nous disons que Don Bosco voulait des bons chrétiens ou
76
Engagement salésien en contexte islamique

8.7 Page 77

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des bons musulmans et des citoyens engagés. Ainsi nous devons respecter leur foi, leurs
fêtes, leurs prières et leurs coutumes.
4. Quelles sont les activités spécifiques ?
À travers les 5 ans d'expérience passés en contact journalier avec les musulmans et les
chrétiens (je fais référence surtout à la situation de Quetta) nous nous sommes rendus
compte que l'approche fondamentale est celle de donner les mêmes opportunités aux
chrétiens et aux musulmans et de marcher ensemble. Naturellement, la seule séparation est
pendant la classe de la religion: Les musulmans se rencontrent ensemble par classe pour
recevoir un enseignement sur l’Islam avec un professeur musulman professionnel choisi par
nous; les chrétiens restent ensemble pour recevoir l'instruction catéchétique donnée par nos
catéchistes. Tout le reste: la prière de l'assemblée, l’étude, les célébrations des fêtes,
les programmes de loisir, etc. sont des activités organisées et faites ensemble. Mais
cela est possible quand les professeurs ont été choisis correctement et avec soin et c'est
sans aucun doute plus facile quand nous commençons le programme scolaire au niveau de
la maternelle.
5. Difficultés et défis:
a. Le fondamentalisme est sans doute la plus grande difficulté et le plus grand défis.
Au Pakistan il y a eu une lutte progressive du gouvernement Musharaf contre le
fondamentalisme. Mais il varie de ville à ville selon le niveau d'éducation. A Quetta (70% de
la population est illettrée) le fondamentalisme est plus enraciné et nous avons besoin de la
protection de l'armée pendant nos rassemblements religieux. Aussi nos écoles sont gardées
par le gouvernement ou la sécurité privée. Mais cela n’est pas le cas à Lahore.
b. Très souvent le défi vient aussi de notre propre communauté chrétienne. La
catéchèse est pauvre et elle reste dans les traditions du passé (par manque de personnel ou
de préparation théologique et pastorale), il y a une « mentalité utilitariste » des premiers
missionnaires qui ont concédé trop « d’avantages matériels » aux catéchistes; ainsi nous
obtenons plus de collaboration de familles musulmanes pauvres que de nos chrétiens.
c. C’est une petite minorité (2% de 160 millions) des chrétiens, et cela pèse beaucoup sur
les traditions plutôt islamisées (mariage, travail, etc.). Par contre, les valeurs chrétiennes
comme la « piété et le pardon » restent dans une petite minorité des chrétiens.
d. Un autre défi très grand pour nos écoles est la viabilité financière car le
fonctionnement demande beaucoup d’aide étrangère. D’une part, les familles chrétiennes
sont discriminées en termes d’emploi et elles n’ont pas assez des revenus pour scolariser
leurs enfants dans les bonnes écoles catholiques. D’autre part, les écoles chrétiennes, bien
appréciées du gouvernement et du public, ne reçoivent aucune aide de l’Etat, et pourtant
elles doivent appliquer ses directives, C’est un grand défi surtout à Quetta. L’école technique
de Lahore compte avec un bon programme actualisé adapté à l’industrie, ainsi elle peut
subsister par des programmes de production.
6. L’impact de notre présence
Nous ressentons fortement, dans notre contact journalier avec les parents, religieux et
visiteurs, par les familles qui envoient leurs enfants dans nos écoles comme par le religieux
et les autorités du Gouvernement. Voici un résumé qui montre concrètement l’impacte de
nos œuvres :
« Sono stato molto felice di aver visto e constatato quanto la famiglia di Don Bosco sta
facendo per il popolo di quella Prefettura Apostolica. Apprezzo molto il lavoro che state
portando avanti, sopratutto in favore dei più poveri e disagiati, nonché della piccolo comunità
cattolica. Riconfermo quanto vi avevo gia ditto: Quetta è il posto dove Don Bosco sarebbe
andato per operare un servizio missionario dedicato particolarmente ai giovani ».
Engagement salésien en contexte islamique
77

8.8 Page 78

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7. Une présence évangélisatrice.
a. Définitivement notre présence est évangélisatrice. Avant tout, pour un travail pastoral
positif, nous nous consacrons aux responsabilités chrétiennes, dans le foyer de Lahore
avec ses 105 jeunes, du même avec les 45 jeunes du foyer Al Fallah Don Bosco de Quetta.
Dans la paroisse, nous penons en charge l’animation d’une communauté de plus de 1200
familles catholiques, nous travaillons en collaboration avec la Pastorale Diocésaine pour la
pastorale des jeunes, etc.
c. Indirectement, au sein de nos écoles, nous influençons les élèves musulmans et
nous créons une ambiance de respect mutuel, et de respect et collaboration avec
d’autres religions. Ainsi, à travers de nos élèves, nous touchons de milliers des
musulmans, car nos élèves racontent dans leurs familles ce qu’ils reçoivent chez nous.
8. Nos propositions
a. Si toujours nous sommes invités à ouvrir des œuvres salésiennes en contexte
islamique, nous devons nous focaliser sur les chrétiens et les musulmans les plus
pauvres, surtout les jeunes... et toujours ensemble. La première approche est toujours
au niveau de l’humanité. Nous gagnerons ainsi la sympathie et l’appui des autorités. Nous
sommes en train de vivre cela très concrètement dans nos présences, c’est un fait criant.
Les trois archevêques de Pakistan (Karachi, Multan, Faiselabad), après avoir vu le succès
des salésiens et leur méthode, souhaitent l’expansion de nos œuvres dans leurs diocèses.
b. L'expérience de notre programme de soulager les victimes du tremblement de terre (Oct.
2005) a été une surprise. Le meilleur chemin d'approcher les Musulmans est celui de
répondre aux besoins de leurs frères les plus pauvres (souvent ils ne le font pas) surtout
l’aide en cas de calamité, etc.,
PRESENCE SALESIENNE EN PHILIPINNES SUD
Don Bosco Mati
Les Philippines comptent une majorité de chrétiens, mais dans le sud de l’archipel il y
a une grande concentration de musulmans. Don Bosco Mati a ouvert ses portes au
milieu de cette population.
Statistique: le centre de formation offre deux filières; la mécanique automobile et la
mécanique générale.
40 élèves par branche.
Ouvert en 1999
Musulmans et autres religions – 10%
Le cadre: Mati se trouve dans une région très pauvre où les salésiens furent invites pour
ouvrir un Centre de Formation Professionnelle pour les jeunes qui ne fréquentent pas
l’enseignement général dans la province.
Le contact direct avec les musulmans dans le centre de formation et ceux des
nombreuses tribus de la localité nous ont ouvert au dialogue. Il y a aussi quelques
mariages interreligieux avec des chrétiens.
Dans le centre de formation tout le monde est invité aux cours d’éthique et de religion
dispensé par un prêtre ; ensuite les élèves sont invité à continuer toutes les autres
activités du centre.
Dans la paroisse, et dans le diocèse, il y a des rencontres de dialogue interreligieux et
des rencontres des jeunes. Il y a un véritable échange qui débouche sur des actions.
78
Engagement salésien en contexte islamique

8.9 Page 79

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Le Dialogue de vie est une attitude qui nous porte à regarder le rapport avec Dieu dans
les autres religions. Ce thème est aussi traité dans le cours d’éthique dans les écoles et
les musulmans sont particulièrement actifs. Presque chaque été nous réalisons des
rencontres de la jeunesse religieuse, nous touchons principalement le sujet de la paix et
le développement.
Quelques jeunes musulmans, après l’exposé et les activités, expriment leur désir de
devenir des chrétiens.
Nous avons un prêtre, un imam, un pasteur… très souvent lors des meetings. Nous
avons organisé ensemble des activités en faveur de la paix: le forum de la paix, la
caravane de la paix, des rallies, etc.
Pour les professionnels, c’est un forum interconfessionnel.
Décidément, l’Eglise locale fait des actions sociales, et pour cela il est tant nécessaire le
dialogue interreligieux.
Dans le milieu, il y a des musulmans fondamentalistes qui sont réactionnaires. Ils se
sentent opprimés du fait qu’ils ne sont pas pris en compte, ainsi quelques activités
pastorales sont gênées par ces groupes. Les musulmans qui ont un niveau très bas
d’éducation se méfient de nous, ils soupçonnent que certaines activités de l’Eglise visent
à convertir les gens.
L'Église locale et les autorités civiles reconnaissent la contribution de Don Bosco,
particulièrement le travail du centre de formation et l'établissement de la paroisse. En
effet il y a un impact de Don Bosco sur ces communautés musulmanes:
Positif : Les musulmans envoient leurs enfants dans notre centre de formation. Il y a
quelques convertis et des mariages mixtes avec des chrétiens.
Négatif : Présence remarquable des fondamentalistes autour de nous.
Nous constatons que le Dialogue de vie évangélise. Voir ce que les musulmans ont de
bon nous aide. Arriver à montrer nos valeurs aux autres est en fait une manière
d’évangéliser.
Nos propositions :
a. Connaître leurs traditions, leurs coutumes, leur manière d’enseigner, etc.
b. Rester active dans le dialogue interreligieux.
c. Participer aux activités d’ensemble (entre chrétiens, musulmans, et natifs)
d. Rester toujours ouverts, en évitant les préjugés et les clichés.
e. Nous avons une certaine coopération avec les protestants et d’autres dénominations
religieuses, ainsi qu’avec les structures traditionnelles.
Engagement salésien en contexte islamique
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8.10 Page 80

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FRA - Maroc
1. Brève description de l’œuvre salésienne de Kenitra (Maroc)
La présence salésienne de Kenitra a commencé en 1937. Les salésiens sont arrivés pour
assumer la responsabilité de la paroisse, jusqu’alors dirigée par les diocésains et les
franciscains. Par la suite l’œuvre s’élargit avec l’ouverture de l’école Don Bosco et de
l’oratorio.
Actuellement l’œuvre est menée par la communauté constituée de 3 salésiens prêtres, elle
comprend les secteurs suivants :
1.1 PAROISSE – COMMUNAUTE CHRETIENNE
La paroisse compte 120 chrétiens (60 subsahariens, étudiants ou militaires ; 30 européens
nés au Maroc ou résidants de longue date, et 30 européens de passage, soit des
coopérants, des religieux ou des entrepreneurs).
L’un des prêtres est le curé de la paroisse et les autres deux collaborent avec lui. Les
activités sont celles d’une paroisse quelconque : célébrations liturgiques, catéchèse, chorale,
groupes de réflexion, etc.
1.2 ŒUVRES EDUCATIVES
Ecole Don Bosco, avec 646 élèves, tous des musulmans, 30 professeurs, eux aussi tous
musulmans.
Ecole Technique JUK-SPEL, avec 90 élèves tous musulmans, 6 professeurs marocains
musulmans et 2 français chrétiens.
La direction de deux écoles est assurée par l’un des confrères salésiens, l’autre est le vice-
recteur et administrateur de l’école technique.
1.3 ŒUVRES CULTURELLES
La « bibliothèque pour tous » est un service de prêt des livres pour plus de 1000 utilisateurs,
surtout les enfants de l’école Don Bosco, de l’orphelinat de la ville et des écoles publiques
qui ont signé une convention avec nous. Il y a aussi quelques jeunes qui la fréquentent.
Dans la même bibliothèque il ya un service informatique avec 3 ordinateurs connectés à
Internet, à dispositions de tous les inscrits.
1.4 L’AMBIANCE
Le Maroc est un pays officiellement musulman mais de pratique modérée. Les chrétiens
jouissent de liberté de culte mais non de droit d’évangéliser explicitement. Notre présence
est appréciée par les services qu’elle offre, surtout dans le terrain éducatif, ainsi notre
présence est pour le gouvernement preuve de tolérance et d’ouverture.
Les chrétiens sont 30.000 au total sur 30 millions d’habitants. Les juifs et membres d’autres
religions ont des présences encore plus petites que celle chrétienne. L’ambiance politique
est plutôt calme grâce au contrôle de la police surtout le territoire national.
Le niveau de développement est relativement haut par rapport au reste du continent africain,
la croissance est régulière.
L’analphabétisme est l’un des problèmes majeurs du Maroc (45% de la population adulte).
La qualité du système éducatif n’améliore pas, même si quantitativement il y a des
avancées, car la scolarisation des enfants a augmenté ces dernières années.
2. DEFIS ACTUELS
80
Engagement salésien en contexte islamique

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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2.1 LES PROJETS A COURT TERME
La construction et ouverture d’un collège pour 150 élèves, comme suite logique à l’école
primaire qui travaille depuis quelques années et servant à compléter le cycle de formation.
La prise de la direction de l’école maternelle « La Sacrée Famille », dirigée jusqu’à présent
par les sœurs du Sauveur et de la Sainte Vierge. Elle compte 230 enfants dans les 3 niveaux
préscolaires.
La prise en charge et de la direction du Centre de Formation Féminine avec 50 élèves. Elles
se préparent comme auxiliaires éducatives et institutrices des écoles maternelles.
La mise en marche de l’oratorio pour les enfants du quartier (une centaine) avec l’appui des
jeunes volontaires de notre école technique comme animateurs.
L’élargissement du service de la bibliothèque à d’autres écoles publiques qui ne disposent
pas de ce service.
2.2 DEFIS
Continuer sur la voie du dialogue islamo-chrétien, il existe un niveau d’amitié et respect très
appréciable ainsi que la collaboration surtout dans le terrain de l’éducation et l’animation
culturelle. Nous avons commencé des groupes de réflexion et dialogue islamo-chrétien que
nous voulons consolider progressivement.
Intensifier l’identité salésienne de notre présence avec la mise en marche de l’Oratorio
(activités éducatives, culturelles, sportives et artistiques… du temps libre).
3. INFLUENCE DE L’ŒUVRE DANS LA ZONE
Nos écoles ont un long parcours, elles sont connues et appréciées (par le sérieux de notre
travail, l’éducation bilingue français-arabe, par son projet éducatif…)
Toutes les activités éducatives se réalisent actuellement avec des élèves, professeurs et
parents musulmans. Les 4 centres éducatifs suivent les programmes officiels du Maroc et
appartiennent à l’ECAM (Enseignement Catholique du Maroc), groupe de 15 écoles
catholiques qui dépendent de l’évêché de Rabat. Le projet éducatif de l’ECAM est élaboré
par chrétiens (6) et musulmans (8) ensemble, tout en reconnaissant nos identités différentes
nous pouvons travailler ensemble.
L’ensemble des écoles de l’ECAM atteint un effectif de 10 000 élèves. Ainsi le contact avec
les parents et la famille suppose que nous touchons entre 4 000 et 5 000 personnes à
Kenitra.
L’influence de nos écoles à Kenitra est quantitativement et qualitativement très appréciée et
considérable.
L’influence de la paroisse se fait à travers chaque chrétien dans son propre milieu et aussi
bien à travers de la bibliothèque. La communauté chrétienne n’est pas très connue comme
telle.
4. TEMOIGNAGES
Dans les dernières années, l’école Don Bosco a pu présenter et faire connaitre le charisme
salésien et la pédagogie; le Système Préventif a provoqué un intérêt auprès des autres
institutions éducatives. Deux journées pédagogiques ont été organisées et des matériels
pédagogiques ont été distribués.
Plus de 100 exemplaires de la vie de Don Bosco ont été donnés, aux professeurs et à
d’autres personnes. La vie de Don Bosco a été imprimé en arabe, 1000 exemplaires pour
l’emploi de nos élèves, des professeurs et les parents ; 800 ont été déjà distribués.
Le film de Don Bosco de Ben Gazzara, « L’enfant du rêve » a été visionné par nos élèves et
professeurs.
Engagement salésien en contexte islamique
81

9.2 Page 82

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Dans le cas de l’ECAM, avec ses 10 000 élèves exclusivement musulmans, nous devons
considérer que le rapprochement entre musulmans et chrétiens est très positif. Le climat de
travail et l’ambiance sont bons.
6. COLLABORATION AVEC D’AUTRES GROUPES RELIGIEUX OU CIVILS
Nous avons une bonne collaboration avec la petite communauté protestante (totalement
subsaharienne) ; nous prêtons nos locaux et équipements, nous rendons quelques visites à
ladite communauté.
La Bibliothèque ouvre ses portes à « Maison de Bienfaisance » (orphelinat) et aussi à l’école
publique.
7. SUGESTIONS ET COMMENTAIRES
Nous croyons que la congrégation doit maintenir les présences dans les pays à majorité
musulmane et de population arabe (Maroc, Tunis, Egypte, Palestine, Syrie, Liban…) et cela
même si nous n’obtiendrons pas « résultats vocationnels » ou apostoliques importants.
Notre présence est gratuite, désintéressée, généreuse…, une présence qui n’attend rien en
retour, une présence qui n’est autre chose que le témoignage de l’amour de Dieu envers
l’humanité.
Si la situation actuelle justifie déjà largement notre présence et notre travail, dans un futur
proche ou lointain, ces présences seront indispensables à l’annonce de l’évangile et de la
personne de Jésus à de millions de personnes qui le considèrent aujourd’hui un simple
prophète.
Notre présence est un service qualifié pour l’Eglise, laquelle ne serait pas universelle si nous
n’étions pas présents dans les pays islamiques. Un service à la fraternité humaine pour
qu’elle ne se détériore d’avantage à cause de tout un éventail des séparations qui existent.
Nous construisons des ponts qui relient les différentes parcelles de l’humanité.
Les événements que l’humanité a vécu ces dernières années et continue à vivre
présentement (je vous écris à l’heure où Sadam Houssein est jugé) méritent que la
Congrégation approfondisse la réflexion sur le sens des ces présences. Je crois que cette
petite enquête va dans ce sens et elle pourrait nous enrichir si une restitution se fait, un
résumé à partir duquel les communautés pourront réfléchir ainsi que le Conseil Général.
L’Internet nous permet de rester en contact et de nous communiquer en temps réel, tout
cela à moindre prix ; c’est une opportunité pour partager nos vécus continuellement malgré
la dispersion géographique au lieu d’attendre une rencontre tous les 10 ou 15 ans.
Merci d’avoir pensé à nous : Cristóbal López.
Questions pour aider la réflexion.
Les réponses se répètent parfois mais elles aident à compléter les réponses antérieures.
1. Quelle approche pastorale vous avez envers les jeunes musulmans ? Brève
description du travail fait.
Vision de NOTRE ACTION PASTORALE avec les jeunes et enfants musulmans.
Nous avons toute la liberté d’éduquer aux valeurs du royaume (présence de Dieu dans le
quotidien, la paix, la liberté, la vie, l’amour, la solidarité, la vérité…), nous pouvons appliquer
notre système préventif à travers le mot du jour du chaque matin, l’assistance dans la cour,
accompagnement personnalisé, les activités extrascolaires, l’ambiance de famille, la
communauté éducative. Nous essayons de rendre les élèves protagonistes de leur propre
formation.
Nous facilitons aux élèves musulmans la formation en éducation religieuse, à partir de
l’école primaire (c’est obligatoire dans le programme), nous tenons en compte les fêtes
musulmanes tout comme les fêtes chrétiennes. Les vendredis, pendant le mot du jour, nous
permettons que le Coran soit proclamé.
82
Engagement salésien en contexte islamique

9.3 Page 83

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Nous essayons d’aller outre la simple tolérance, nous voulons l’acceptation mutuelle, le
respect entre musulmans et chrétiens.
Nous considérons que notre présence d’Eglise dans ce pays est essentielle, car notre
témoignage est l’occasion de montrer que la cohabitation entre personnes de différentes
religions est possible, que nous ne sommes pas des ennemis ni des adversaires, mais nous
sommes croyants d’un Dieu Unique.
Nous avons l’opportunité d’être un « pont » entre occident et orient, entre nord et sud, entre
civilisations diverses, entre religions différentes. Nous sommes bien placés pour dire que
tous les musulmans ne sont pas des extrémistes ou des terroristes et que vivre et travailler
ensemble c’est possible. Nous sommes aussi les porteurs d’un message pour le monde
musulman et pour nos propres communautés. Dans l’actualité, notre présence (avec toute
humilité) est indispensable pour conjurer le danger de l’affrontement que d’autres forces ne
cessent d’encourager.
2. Quelles sont les activités concrètes pour soigner la pastorale des chrétiens
catholiques et la promotion du dialogue interreligieux?
Les activités dans ce secteur sont celles de la paroisse : célébrations liturgiques, catéchèse,
chorales, groupes de réflexion, etc. Le dialogue interreligieux est une dimension permanente
de notre vie à différents niveaux :
- dans la vie quotidienne : l’amitié, la convivialité, la familiarité.
- Dans le travail d’ensemble (surtout éducatif, mais aussi associatif)
- Dans la réflexion et dialogue théologique (il y a 2 groupes qui se forment…)
- Dans la prière d’ensemble (aspect à découvrir et développer encore)
3
Quels sont les difficultés et les défis que vous trouvez dans l’ambiance
islamique dans laquelle votre présence est située ?
Les difficultés que nous rencontrons sont les suivantes :
- Le manque de liberté religieuse et de conscience de la part des musulmans, cela
empêche qu’ils s’approchent librement du christianisme.
- Manque de liberté à notre niveau pour évangéliser.
- Les barrières établies par les différences culturelles, linguistiques, de formation, de
nationalité…, barrières difficiles à surmonter.
- La mentalité dominante du monde musulman qui ne favorise pas le dialogue et les
échanges dans une ambiance réciproque.
- Le manque des instances hiérarchiques dans le monde islamique auxquelles nous
pourrions nous adresser pour établir des contacts officiels.
4. Comment valoriser l’impact de notre présence sur la population de la zone?
Pouvez-vous donner des exemples de cette influence positive ou négative ?
Nos écoles ont une longue trajectoire qui les a fait connues et appréciées, par leur sérieux,
la qualité de l’éducation, par le bilinguisme français – arabe, par son projet éducatif.
Toute l’activité éducative de la communauté se fait avec les élèves, les professeurs et les
parents musulmans. Les 4 centres éducatifs suivent le programme officiel marocain et
appartiennent à l’ECAM (enseignement Catholique du Maroc). L’ECAM a un projet éducatif
réalisé avec un ensemble composé de 6 chrétiens et 8 musulmans, directeurs des écoles.
Dans ce projet les musulmans et chrétiens reconnaissent leur propre identité, ils se montrent
capables de travailler ensemble.
L’effectif atteint 1 000 élèves, cela suppose qu’avec les parents, professeurs et proches,
nous touchons au moins de 4 000 à 5 000 personnes à Kenitra.
L’influence de nos écoles dans la ville est considérable. L’influence de la paroisse se fait à
travers le contact personnel dans les différentes ambiances (éducative, culturelle, sociale…)
Engagement salésien en contexte islamique
83

9.4 Page 84

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et à travers la bibliothèque et les écoles. La communauté chrétienne comme telle est peu
connue.
5. Considérer votre présence comme une présence évangélisatrice ?
Si par évangélisation nous comprenons la proclamation explicite, ouverte et totale de
l’Evangile, il est évident que nous n’arrivons pas à cela dans le contexte islamique ouvert,
mais nous le faisons à l’intérieur de la communauté chrétienne.
Si nous comprenons que l’évangélisation comprend plusieurs étapes, entre lesquelles la
première est celle du témoignage personnel et communautaire, et la deuxième celle du
travail pour la construction du Royaume de Dieu, à travers la justice, la liberté, la paix, la vie,
l’amour..., alors il est évident que notre présence est pleinement évangélisatrice, même si
nous n’arrivons pas à compléter tout le processus, chose qui n’est pas faite ailleurs non plus.
A continuation il a des textes qui inspirent notre présence depuis longtemps :
« Il ne s’agit pas de prêcher l’évangile dans des zones géographiques chaque fois plus vastes ou des
populations chaque fois plus nombreuses ; il est question de transformer avec la force de l’Evangile,
les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d’intérêt, les lignes de la pensée, les
sources d’inspiration et les modèles de vie de l’humanité qui sont opposés à la parole de Dieu et au
salut des hommes » (Evangelii Nuntiandi 19)
« La Bonne Nouvelle doit être proclamée avant tout, à travers le témoignage .Supposons une
communauté chrétienne insérée dans une communauté humaine, une communauté qui manifeste la
capacité d’acceptation et de compréhension de l’autre, qui accepte la communion de vie et de destin
avec les autres, la solidarité dans les efforts pour soutenir tout ce qui est noble et bon. Supposons
aussi une communauté qui dégage, de manière simple et spontanée, sa foi et ses valeurs qui vont au­
delà des valeurs courantes, une espérance en quelque chose de transcendant et qu’on ne voit pas. A
travers d’un tel témoignage, sans paroles, ces chrétiens interpellent l’entourage et font émerger des
questions : pour quoi ils sont comme ça ? Quoi ou Qui inspire cette communauté ? Pour quoi ils
restent avec nous ? Et bien, ce témoignage est en soi une proclamation silencieuse, mais aussi claire
et efficace, de la Bonne Nouvelle. Il y a donc un mouvement d’évangélisation ».(Evangelii Nuntinadi
21).
« Il faut souligner ceci : pour l’Eglise, le premier moyen d’évangélisation consiste dans le témoignage
d’une authentique vie chrétienne, donné à Dieu dans une communion que rien ne doit arrêter, mais
consacrée également au prochain. L’homme contemporain écoute plus facilement les témoignages
que les enseignements, s’il écoute les enseignements c’est grâce aux témoignages » (67) (Evangelii
Nuntiandi 41).
6. Avez-vous des propositions ou des suggestions pour une approche plus efficace
des musulmans ?
Pour l’instant, notre présence est discrète, humble et amicale parmi les musulmans. Il y a un
travail d’ensemble en faveur des grandes causes de l’humanité (les Droits Humains, la Paix,
l’Education, la Santé, la Culture…) ce sont les deux grands chemins que nous avons
entrepris. Le temps et les circonstances nous montrerons d’autres possibilités, surtout celle
de pouvoir annoncer explicitement à Jésus Christ comme Sauveur. Dieu nous le dira.
7. Avez-vous collaboré avec d’autres religieux ou religieuses pour des actions
quelconques envers les musulmans ?
Toute l’Eglise du Maroc, et les religieux du Maroc, font un travail d’ensemble et avec les
mêmes orientations. Ce qui vient d’être exposé reflète une ligne de travail de l’Eglise
Catholique au Maroc, une Eglise que se définit comme une “Eglise de la rencontre, du
dialogue et du témoignage”.
84
Engagement salésien en contexte islamique

9.5 Page 85

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INB - KUWAIT -
IEAS – INDIAN ENGLISH ACADEMY SCHOOL
1. Statistique: d’avril 2005 à mars 2006.
Détail sur l’appartenance ethnique et religieuse des élèves:
INDIENS : 928 (380 catholiques, 233 chrétiens, 111 musulmans, 184 hindous, 3 parsi, 15
Sikh et 2 bouddhistes).
ARABES : 188 (3 catholiques, 72 chrétiens, 113 musulmans).
AUTRES: 139 (23 catholiques, 30 chrétiens, 82 musulmans, 1 hindou, 3 n.s.).
TOTAL :
1255
POURCENTAGE:
Catholiques
Chrétiens
Musulmans
Autres
32.35 %
26.69 %
24.38 %
16.57 %
2. Historique et présentation de l’œuvre salésienne au Kuwait; description de
l’ambiance islamique où l’œuvre est située. Activités spécifiques.
L’IEAS est le tout premier collège Don Bosco dans la région du Golf. Cette école a ouvert
ses portes à Salmiya (Kuwait) en 2002. L’école est reconnue par la CBSE (Ministère de
l’Education Secondaire, New Delhi, Inde). L’effectif total des élèves est de 1300, originaires
de 22 nations. En avril 2006, le lycée a ouvert ses portes avec deux filières : Sciences et
Commerce.
Le Kuwait est un Etat Islamique. Il y a une tolérance religieuse généralisée, mais seul l’Islam
est permis officiellement dans l’enseignement religieux dans les écoles.
3. Quelle est votre approche dans le travail avec les enfants et les jeunes
musulmans ? Faites une petite description du travail fait.
Notre approche pastorale est avant tout l’Ecole, au sein de laquelle nous mettons des
priorités que nous pouvons continuellement évaluer.
Les enfants sont motivés et accompagnés ; ils reçoivent des remarques et des prix. Les plus
grandes fêtes religieuses sont célébrées et nous encourageons le respect des toutes les
religions.
Nous créons une atmosphère de raison, religion et bienveillance dans toutes nos activités.
La pratique du Système Préventif est promue, il fait de nous des « pères, des maîtres et des
amis » de nos élèves.
4. Quelles sont les activités spécifiques que vous avez en faveur des catholiques et
chrétiens ?
Nous n’avons pas des activités spécifiques pour les élèves catholiques ou chrétiens dans
l’école, car l’Etat ne permet pas l’enseignement des religions autre que l’Islam dans les
écoles.
Pour la promotion du dialogue interreligieux, nous avons réveillé un vrai intérêt auprès des
professeurs et des élèves, cela se traduit par un réel échange des expériences entre la
Engagement salésien en contexte islamique
85

9.6 Page 86

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direction, le personnel enseignant et les élèves. Ces échanges touchent aussi les aspects
culturels.
5. Quels sont les difficultés et les défis que vous découvrez dans votre présence
salésienne en contexte islamique ?
Il suffit de dire que nous sommes obligés à nous conformer aux lois de l’Etat Islamique. Dans
le Kuwait il y a très peu de place pour les autres religions, y compris le christianisme. Toute
forme de prosélytisme est permise, à conditions d’avoir une autorisation du Gouvernement.
Tous les livres et textes scolaires sont révisés et approuvés par le Ministère de l’Education
pour qu’ils ne contiennent pas des références au christianisme ou au judaïsme. Cela est
valable aussi pour les références à une Science Morale.
Les élèves catholiques peuvent être formés au sein des églises paroissiales ; pour cela il
faut obtenir l’autorisation de l’évêque du lieu.
Au niveau du collège, il est difficile de parler de l’éducation comme évangélisation, et cela
parce que l’éducation est ici au Kuwait une affaire commerciale, une filière à exploiter.
6. Comment vous évaluez l’impact de notre présence dans la zone ou dans le pays ?
Donnez des exemples concrets d’influence positive ou négative.
L’IEAS n’a que 4 ans d’expérience. Toutefois, notre modeste expérience avec le Système
Préventif a un impact positif, surtout au niveau de nos élèves eux-mêmes, des professeurs
et des parents.
Nous mettons l’accent sur la motivation au moment du recrutement des élèves, cela n’est
pas une affaire seulement académique, mais un intérêt vrai pour la personne de l’élève. Ce
fait a développé une image très positive de notre école comme un centre d’éducation
holistique où le Système Préventif est mis en relief.
7. Pensez-vous que notre présence est une présence évangélisatrice ?
Vu les circonstances au Kuwait de l’IEAS nous marchons comme une école, mais nous
croyons qu’il y a bien un côté évangélisation.
8. Avez-vous des propositions pour une meilleure approche des musulmans ?
L’éducation à l’amour et à la paix est un besoin très urgent dans le monde d’aujourd’hui. En
regardant la triste et longue période de guerre vécue par le Kuwait, nous sommes
convaincus que le Système Préventif de Don Bosco, parfait au XIX siècle, est très valable
aujourd’hui pour former une nouvelle génération de paix et d’amour.
Nous SDB devons nous engager à continuer nos présences dans le contexte islamique en
formant notre personnel. L’étude de la langue arabe nous permet d’entrer en contact direct
avec les peuples, c’est une porte ouverte a la communication dans les pays Arabes. Nous
devons aussi étudier systématiquement le Coran pour identifier les valeurs positives de
l’enseignement islamique. Une connaissance en profondeur de l’histoire peut nous aider à
une meilleure compréhension de la situation actuelle.
9. Collaborez-vous avec d’autres religieux pour travailler en faveur des musulmans ?
Présentement tous nos efforts sont orientés vers l’éducation, nous cherchons la réussite à
niveau intellectuelle et académique, mais aussi à niveau socioculturel.
86
Engagement salésien en contexte islamique

9.7 Page 87

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INK - BANGALORE
1. Introduction générale
La province INK s’étend sur deux Etats indiens, celui de Karnataka et celui de Kerala. Le
Yémen y est annexé à l’INK.
L’Inde c’est un Etat laïc qui permet la pratique de toutes les religions et l’égalité des chances.
Les musulmans représentent le 13,8 % de la population indienne tandis que les chrétiens
sont seulement le 2,8 %. L’Inde est la deuxième population islamique du monde ! Le Kerala
compte 56,1 % des hindous et le 24,7 % de musulmans pour 19 % de chrétiens; par contre
le Karnataka a 11,6 % de musulmans, 4,2 % de chrétiens et 84,2 % des hindous.
Nos centres éducatifs accueillent les enfants et jeunes de toutes les religions, tout comme
les centres séculiers, néanmoins nous rehaussons les valeurs chrétiennes et nous gardons
une ambiance catholique.
2. Notre présence au YEMEN
4 prêtres salésiens sont présents en République du Yémen. Notre présence a démarré le 13
août 1987 avec un seul confrère présent à Taïz. Par la suite, les autres confrères vinrent
s’ajouter à Sanaa, Hodeïda et à Aden.
La ville d’Aden a un passé colonial marqué par la présence des églises tenues par les
prêtres capucins, elle est aussi le siège du Vicariat Apostolique d’Arabie bien que la
résidence de l’évêque se trouve actuellement à Abu-Dhabi, la capitale des Emirats Arabes
Unis.
Le Yémen est une démocratie même si le 100 % de la population est islamique.
Les Missionnaires de la Charité de mère Térésa travaillent au Yémen, elles ont été invitées
par le Gouvernement en août 1973. Les salésiens arrivèrent au Yémen en se mettant
d’accord avec les Missionnaires de la Charité en 1987. Il y a aussi quelques Pères Blancs et
Sœurs Blanches qui travaillent sur plusieurs fronts, toujours à côté des Missionnaires de la
Charité.
Les prêtres au Yémen ont été toujours libres de pratiquer la religion et de prendre soin des
expatriés catholiques ou chrétiens. Il est toutefois formellement interdit de parler de religion
aux natifs. Tous les prêtres salésiens au Yémen (un à Sanaa, un à Taïz, un a Hodeïda et un
à Aden) n’ont pas une église, à exception de celui d’Aden. Le Yémen a établi des relation
avec le Vatican, mais le Nonce Apostolique réside au Kuwait.
3. Le panorama de la Province.
3.1 Statistiques:
nombre d’élèves sur 11 centres: 8606
Porcentage de musulmans:
2,63 %
3.2 Faites une brève description de la présence ainsi que de l’entourage islamique dans
lequel l’œuvre est située. Y a-t-il des activités spécifiques pour les musulmans ?
Nous n’avons pas des institutions éducatives parmi des populations musulmanes
significatives ; les majorités restent toujours les chrétiens ou les hindous. Ces derniers
sont très amicaux envers nous et nous n’avons pas connu des difficultés par leur
présence.
Les musulmans et les chrétiens n’ont pas de problèmes entre eux, il y a donc une
cohabitation pacifique.
Engagement salésien en contexte islamique
87

9.8 Page 88

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Les élèves musulmans n’ont pas des difficultés à assimiler notre système éducatif, ils sont
respectueux et amicaux. Nous n’avons pas des activités spécifiques pour les musulmans,
ils respectent les autres religions ainsi que les cours de catéchèse ou de formation morale
dispensés aux chrétiens. A travers les cours, nous passons des messages de respect et
de tolérance religieuse et culturelle.
Nous n’avons pas une considération spéciale pour les musulmans au sein de l’école sauf
les vendredis, jour de prière à la mosquée, nous laissons les élèves musulmans à 12 :00
heures, mais ils reviennent quelques minutes après. S’ils sentent des réels besoins nous
les concédons des permissions à l’école, quand ils nous le demandent.
3.3 Quelle est l’approche pastorale envers les enfants et les jeunes musulmans ? Faites un
bref aperçu du travail réalisé.
C’est dit plus haut : nous n’avons pas un regard spécial envers les enfants et les jeunes
musulmans. Notre approche est typiquement salésienne : l’amitié, l’assistance... Certains
élèves musulmans, et leurs familles, sont très coopératifs dans toutes les activités dans
notre centre.
3.4 Le travail avec la communauté catholique / chrétienne
- Nous avons des cours de catéchisme.
- Une Eucharistie est célébrée tous les premiers vendredis du mois, à l’occasion nous
motivons les élèves qui souhaitent se confesser et nous faisons une célébration
pénitentielle avec eux le jour précédant.
- Nous réalisons une retraite spirituelle annuellement.
- Nous organisons des festivals chrétiens.
- La fête de Don Bosco est célébrée en pompe, il y a des programmes religieux mais
aussi culturels. Tous les élèves participent dans ces programmes.
3.5 Le dialogue interreligieux.
- nous organisons des festivals chrétiens.
- Les cours de morale sont dispensés pour tous les élèves.
- Le mot du jour chaque matin sert à promouvoir l’intégration sociale entre tous.
- Des programmes socioculturels sont des occasions particulières pour favoriser aussi le
dialogue interreligieux. Ces programmes se font plusieurs fois dans l’année.
4. Difficultés et défis dans le travail avec la communauté musulmane.
D’après les statistiques, avec seulement 2,6 %, les musulmans ne sont pas une présence
significative. Pour cela nous n’avons pas des initiatives spéciales pour les musulmans.
Nos difficultés ne viennent pas du fait de travailler avec les musulmans.
5. Comment vous évaluez l’impact de votre présence dans la zone où vous êtes ? Y a–
t-il des circonstances qui révèlent une influence positive ou négative ? Donnez des
exemples.
En général, nous pouvons dire que notre approchement envers les gens d’autre religion, a
une influence positive pour eux. Un exemple clair c’est la participation massive des gens à
toutes les fêtes de notre institution. Les gens prennent part de manière active. C’est clair
qu’ils nous acceptent et nous respectent, ils reconnaissent les valeurs qui nous animent.
Notre impact au niveau de la province ou du pays est sûrement modeste, car nous
sommes un petit nombre.
6. Considérez vous que votre présence est évangélisatrice ?
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Engagement salésien en contexte islamique

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Nous sommes une présence évangélisatrice. Mais elle n’est pas directe, néanmoins elle
est effective. Cela dépend aussi des points de vue, de notre témoignage et notre style de
vie, de la fraternité que nous vivons entre nous et envers les pauvres (en rapport avec leur
religion), de notre regard et de notre manière d’aider.
Notre présence est chrétienne et en même temps salésienne. Nous sommes signes de
l’amour de Dieu pour les jeunes de toute religion et toute caste. Notre charité n’est pas
limitée, elle est inconditionnelle. Cette attitude fait que nous soyons respectés par les gens
d’autre religion.
7. Avez-vous des suggestions pour améliorer l’approche aux musulmans ?
Nous n’avons pas des nouvelles propositions car le besoin ne se fait pas ressentir.
Notre style de vie c’est d’être des bons chrétiens et des bons salésiens… ! L’important ce
n’est pas de FAIRE seulement, mais plutôt d’ETRE. Intégrer le Christ dans notre vie.
8. Collaborez-vous avec d’autres religieux pour travailler en faveur des musulmans ?
Le besoin de travailler en réseau ne s’est pas présenté dans nos centres. Il y a juste une
cohabitation pacifique.
Engagement salésien en contexte islamique
89

9.10 Page 90

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ITM – INDONESIE
SUNTER
1. Statistiques: Nous avons trois communautés canoniquement érigées en Indonésie.
Toutes ces maisons sont en même temps maison de formation; ainsi Don Bosco Wisma
à Djakarta comprend la paroisse, le centre des jeunes, l’oratorio et le post-noviciat.
L’œuvre de Sumba, dans la province de Tangerang, est un centre de formation
professionnelle, centre des jeunes – oratorio et station paroissiale. Dans cette œuvre
nous n’avons que 24 élèves dont 1 protestant et tous les autres catholiques. A Sumba se
trouve le noviciat. Finalement Tigaraksa : centre d’apprentissage, oratorio et en même
temps prenoviciat. C’est à Tigaraksa que nous comptons 95 % de musulmans, car cette
maison marche surtout comme un oratorio, une cour ouverte à tous ; ainsi elle est
fréquentée tous les jours par 200 à 300 personnes, et les week-ends par 500.
2. Histoire, contexte islamique et activités spécifiques. La présence des salésiens en
Indonésie commence en septembre 1985 avec deux missionnaires venant de la Province
de Manille, Philippines. Pendant 6 ans, la communauté louait une maison et travaillaient
dans une école technique catholique en tant que professeurs. En juin 1992 s’ouvre la
communauté de Wisma Don Bosco, à quelque 8 kilomètres de la précédente maison,
elle ouvre immédiatement un oratorio journalier où les jeunes confrères étudiants de
philosophie participent activement à l’animation.
Les musulmans en Indonésie sont généralement tolérants, même s’il y a des divisions au
sein de la communauté musulmane entre les Muhamadiya et les Uléma. Les Uléma
comptent parmi ces membres certains musulmans traditionalistes. Quelque soit
l’appartenance des enfants et jeunes qui nous fréquentent, ils se montrent très tolérants
et amiables envers nous et apprécient notre présence. Frères et prêtres salésiens
établissent des liens d’amitié très facilement. Nous avons à l’oratorio des activités
sportives comme le football, le basket ou le volley-ball, nous avons aussi 3 chorales de
jeunes pour les offices.
3. Approche pastorale. C’est surtout à travers l’oratorio que nous nous faisons connaître ;
le jeu et l’assistance salésienne, ce sont les outils plus importants que nous employons,
prêtres comme frères. Cela n’est pas exclusivement pour les catholiques, en fait, la
plupart des enfants ne connaissent pas que nous sommes des prêtres ou des frères
catholiques. Nous parlons avant tout de Don Bosco, avant de leur parler de Jésus Christ.
Les activités sportives durent toute l’année et permettent aussi de réaliser d’autres
programmes d’animation parmi les jeunes et les enfants. Nous comptons avec un service
médical gratuit, un service social, un service d’assainissement, aide alimentaire pour les
enfants… le tout organisé par la paroisse Saint Jean Bosco avec la coopération des
post-novices salésiens de Wisma.
4. Quelles sont les activités spécifiques que vous avez en faveur des catholiques et
chrétiens ?
Dès le début de la présence les relations avec la communauté catholique de la paroisse
ont été très cordiales. La communauté salésienne compte toujours avec la bonne
disposition des paroissiens pour les activités envers les jeunes. Il y a beaucoup des
chrétiens, assez des jeunes, grâce aux activités sportives et à la musique.
La communauté tente de faciliter et promouvoir le dialogue interreligieux, elle participe
aux célébrations nationales. Pendant ces événements, les jeunes comme les enfants
considèrent leurs religions et apprennent à regarder les autres, tout en réalisant des
activités d’animation comme les jeux, les sports, les stages de formation en musique ; ils
développent le sens de l’amitié et la solidarité.
5. Tout au début de l’œuvre les salésiens expérimentèrent des difficultés, surtout envers
certains musulmans traditionalistes, des maîtres ulémas (des imams), et aussi avec les
parents. Mais nous avons respecté tous les jeunes du quartier et actuellement tous les
gens ont du respect pour Don Bosco.
90
Engagement salésien en contexte islamique

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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6. Evaluation de notre présence dans la zone. Dans ce contexte islamique, l’impact de
notre présence est très positif. Le contact avec les musulmans est aussi enrichissant
pour les chrétiens et pour nous les salésiens. De fait, il y a de l’amitié et de la tolérance,
cela est le fruit de notre présence évangélisatrice qui ne laisse pas de la place à des
préjugés négatifs envers le christianisme.
Oui, notre présence est évangélisatrice. Nous prenons soin des toutes les brebis avec
amour, et cela grandit aussi dans les cœurs des musulmans.
7. Nous sommes en train d’étudier la possibilité d’ouvrir la formation professionnelle. Elle
représente sûrement l’approche la plus pertinente pour un impact sur les jeunes pauvres,
les enfants et les familles défavorisées.
8. Pour le moment nous ne collaborons pas avec d’autres religieux en faveur des
musulmans.
Fr Peter Tukan
Tigaraksa – Centre de Formation Professionnelle.
1. Statistiques :
En attendant les nouveaux élèves dans le centre, nous comptons actuellement 289 élèves.
Bouddhistes 7
Chrétiens 13
Catholiques 10
Musulmans 259
Le staff de professeurs est composé par 10 personnes dont un seul est catholique.
2. Historique. L’idée initiale d’ouvrir un centre de formation professionnel est née dans le
post-noviciat à Sunter. L’archevêque (Cardinal Léo S. sj) l’avait suggéré aux salésiens qui
étaient dans une zone rurale pauvre en dehors du diocèse, bien que maintenant la ville de
Djakarta est en train d’engloutir Tigaraksa. Sa population est faite des fermiers, il y a
quelques industries du bois, des chaussures, des habits et le secteur métallurgique.
Le contexte islamique est plutôt conservateur avec une tendance à la tolérance et au
pragmatisme. Il faut remarquer que nous sommes la première institution catholique à
travailler dans cette province et dans les villages, ainsi nous sommes comparés souvent
avec d’autres écoles et d’autres églises, et même avec des projets commerciaux ou des
militaires. Pour plusieurs années, les chefs de village voulaient la présence du centre Don
Bosco. Quelques-uns ont protesté en disant qu’ils se sont trompés, ils ont accepté Don
Bosco parce que c’était une occasion de trouver du travail, un moyen de vie, et seulement
plus tard ils se sont rendus compte que l’institution était dirigée par des prêtres chrétiens. En
fait, l’année dernière, les chefs de village se sont opposés à la construction de l'école et du
couvent appartenant aux Soeurs franciscaines en dépit du besoin pour cette région d’un
lycée et d’un collège.
Les services spécifiques tenus par la communauté, à savoir la maison de formation de
prénovices, l’attention des paroissiens, l’animation des jeunes de la paroisse, l’aumônerie
des écoles catholiques du district.
3. L’Approche pastorale envers les jeunes musulmans est axée surtout sur la formation
au travail et à travers l’orientation des élèves et les sessions de formation éthique. Les
élèves musulmans sont invités à nous parler de l’Islam pendant le Ramadan, l’objectif
Engagement salésien en contexte islamique
91

10.2 Page 92

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pastoral étant celui d’encourager les élèves et leurs parents à vivre leur foi. Il existe des
moments de silence avant et après la prière, une prière qui est conçue en considérant
leur religion. Nous nous donnons les moyens de faire passer le message : « former de
honnêtes citoyens et des bon croyants ». Nous profitons aussi des rencontres des
parents d’élèves pour chercher un dialogue et présenter la figure de Don Bosco.
4. Les activités spécifiques en faveur des chrétiens / catholiques prennent la forme
d’éducation religieuse, des recollections et des retraites, proposées aux écoles
publiques, à part de la collaboration dans l’apostolat de la paroisse.
Le dialogue interreligieux se fait quand nous invitons les autres pour des réunions sur le
thème, en dehors de cela l’échange est informel avec les personnes qui s’intéressent.
Mon impression au sujet du dialogue interreligieux c’est que la communauté musulmane,
tout en étant majoritaire, se sent dans l’insécurité et les leaders religieux ne veulent pas
afficher leur peur, il y a aussi de la suspicion envers les activités chrétiennes.
5. Les difficultés prennent la forme d’un manque de coopération des gens, de passivité
pour collaborer dans l’humanitaire et les projets sociaux, sauf quand il y a le grand gain
financier personnel dans ces activités. Cela est préjudiciable aux salésiens, car les
rumeurs circulent au sujet des activités qui seraient toujours payées.
Tous les commencements sont difficiles. Peut être les résultats positifs commencent
juste à paraître après des années d'effort. Donc, il y a quelque impact positif sur bon
nombre des enfants qui ont acquis des compétences et qui ont trouvé un travail capable
d’améliorer la condition économique, et cela grâce au centre de formation Don Bosco.
Cette nouvelle génération ne supporte pas les rumeurs contre Don Bosco comme quoi
nous cherchons à les convertir au christianisme. Ces jeunes témoignent aujourd’hui en
notre faveur, nous les avons encouragés à devenir des bons croyants au Dieu
d’Abraham.
Il y a des exemples de changement de mentalité de parents à cause de ce qu'ils voient
dans leurs enfants qui assistent à nos cours. Ainsi, une religieuse organisait la prière du
rosaire dans un quartier, mais elle a dû arrêter cette activité car un monsieur a porté
plainte en arguant qu’on fait du bruit. Cependant, quand la fille de ce monsieur s’est
inscrite aux cours d’informatique dans notre école, son père était presque sûr qu’elle
trouverait du travail dans une banque, alors il a appelé la sœur pour la demander de
continuer les activités catholiques. Il a appuyé les prières qu’avant il avait fait interdire.
L'impact négatif est cité plus haut. Il y a les rumeurs contre nous, les gens disent que
nous donnons de l’argent aux gens pour les convertir au christianisme. Au moins nous
donnons l’impression aux gens d’être riches.
6. Notre présence est évangélisatrice, mais l’évangélisation dans notre cas ne
consiste pas à prêcher verbalement. Nous sommes témoins de la charité, nous avons fait
un choix de vie pour travailler avec les jeunes, pour qu’ils soient exemple de sagesse
pour les plus petits. Notre présence donne l’opportunité aux gens de nous comparer au
clergé local et aux chefs traditionnels sur notre vécu du célibat, des veux, les prières, etc.
Les gens apprécient beaucoup le fait que nous participons aux prières funéraires. Je me
suis toujours demandé si nous les catholiques nous vivons aussi les pratiques
religieuses : prière, funérailles, jeûne, etc., seulement pour que les autres nous voient.
L’expérience des salésiens dans un domaine comme l’éducation, permet la participation
à des forums et groupes divers, cela est aussi une richesse pour nous mais aussi une
richesse pour les autres.
9. L’approche aux musulmans a plusieurs facettes comme toute approche commencée
par Don Bosco. Nous savons que Don Bosco voulait que ses missionnaires prennent
soin des jeunes, mais aussi des personnes malades et âgées. L’un de ses rêves c’était
que des missionnaires mouraient décimés par les peuples hostiles, qui cessèrent de les
attaquer quand les salésiens se sont occupés de leurs enfants. Ce furent les enfants qui
allèrent raconter aux autres qui Don Bosco était. C’est peut-être la même chose qui
92
Engagement salésien en contexte islamique

10.3 Page 93

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arrive aujourd’hui. Nous sommes éprouvés par la jeunesse musulmane, mais ce sont eux
qui iront dire aux autres qui nous sommes et comment nous agissons.
8. C’est parce que nous sommes officiellement reconnus par les autorités comme une
institution qui prépare les jeunes au travail que nous collaborons avec d’autres religieux
qui travaillent aussi dans le même domaine. Une paroisse située à 20 Km. de chez nous
et dans un milieu musulman, collabore avec nous. Nous offrons des causeries de
formation à la jeunesse musulmane de cette région.
Frère Ephrem Santos
Engagement salésien en contexte islamique
93

10.4 Page 94

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mor (MOYEN ORIENT)
Présence salésienne dans 7 pays de la région: Turquie, Iran, Syrie, Liban, Cisjordanie, Egypte et
l’Autorité Palestinienne.
1. STATISTIQUE ET BREVE DESCRIPTION DES OUVRES ET DES ACTIVITES PASTORALES.
NB: Les statistiques sont de l’année 2005-2006
1. TURQUIE:
* superficie: 779.452 km2
* population: 70 millions d’habitants plus ou moins.
* religion: 99,8% musulmans (sunnites 80% et chiites 19,8% - chrétiens 0,2% (150.000 desquels
75.000 à Istanbul, il y a des “orthodoxes orientaux et aussi grecque orthodoxes, ensemble font le
80 % de tous les chrétiens de Turquie. Les catholiques de tout rite confondu font un total de
29.000).
N.B. Des sources extra officielles en Turquie (particulièrement en Anatolie) affirment qu’il y aurait
4,5 millions de chrétiens qui vivent dans l’anonymat. Ils seraient surtout des crypto chrétiens.
a) Istanbul
Notre Dame de Lourdes, c’est une paroisse sanctuaire, oratorio, école et colonie d’été.
- Paroisse; on parle français, turc, anglais.
Les fidèles venant de l’extérieur sont nombreux.
- Oratorio; les samedis avec 300 enfants. Les autres jours, il est fréquenté par 300 irakiens.
- l’école Turque: avec 291 élèves desquels 59 chrétiens, 12 hébreux et 220 musulmans.
- L’école pour les irakiens avec 280 à 300 élèves tous chrétiens (chaldéen, syriens, arméniens…)
2. SYRIE
Les 4 présences sont des oratorios – centre des jeunes, fréquentés seulement par des chrétiens.
* superficie : 185.180 Km2
* Population : près de 15.500.000 Hab.
* Religion : 86 % de musulmans, 9 % chrétiens (75% orthodoxes et 25% catholiques de divers
rites), 3 % drus.
a) Alep : Oratorio - centre des jeunes, fréquenté par 550 enfants et jeunes tous chrétiens (de
différentes églises et rites).
b) Damas: Oratorio - centre des jeunes.
L’oratorio est ouvert les vendredis, samedis, dimanches ; fréquenté par 650 jeunes et enfants.
Tous les destinataires de l’oratorio – centre des jeunes sont chrétiens, de différentes églises.
L’oratorio journalier a quelques 800 enfants et jeunes.
c) Karoun: Oratorio – centre des jeunes.
L’oratorio est ouvert les vendredis et fréquenté par 140 jeunes et enfants, tous chrétiens des
églises et rites différents.
La colonie d’été atteint un effectif de 2010 enfants et jeunes.
d) Qamishly : Oratorio – centre des jeunes, ouvert tous les jours avec 370 enfants et jeunes,
tous chrétiens, mais une grande majorité des arméniens.
94
Engagement salésien en contexte islamique

10.5 Page 95

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3. LIBAN
* superficie 10.400 Km2
* Population : 3,5 millions d’habitants ; dans la diaspora 3 millions en majorité chrétiens.
* Religion : 52 % de musulmans (dont 32% des chiites et 23 % des sunnites), 43 % de chrétiens
(desquels une grande majorité sont maronites, ensuite de gréco orthodoxes, gréco catholiques
arméniens orthodoxes, arméniens catholiques, syro orthodoxes, syro catholiques, des assyriens,
des chaldéens, des latins, des protestants…), drus 7%.
a) El Houssoun : oratorio – centre des jeunes – accueil des groupes pendant l’année et colonie
de vacances en été. L’oratorio est ouvert les samedis et fréquenté par 170 enfants et jeunes,
tous chrétiens (presque tous maronites). En vacances k’oratorio ouvre trois fois par semaine :
jeudi, vendredi et samedi.
La maison d’accueil reçoit plusieurs groupes pendant toute l’année, et pendant les vacances elle
accueille 200 jeunes.
b) Fidar: oratorio et école professionnelle. L’oratorio fonctionne le samedi matin avec 20
enfants, tous chrétiens. Pendant les vacances l’oratorio ouvre tous les jours avec 100 enfants et
jeunes.
L’école a 132 élèves desquels 41 sont musulmans.
4. IRAN
* superficie : 1.629.805 Km2
* Population : 71.000.000 Hab.
* Religion : 99% musulmans (93,7 % chiites et 5,3 sunnites), 0,01 % de chrétiens, soit 100.000
personnes, desquelles 8.000 sont catholiques.
a) Téhéran : paroisse et colonie. La résidence pour les colonies est à Now Shahr avec une
capacité de 50 places.
5. ISRAËL
* superficie (sans les territoires occupés): 20.255 km2
* Population: 6.500.000 hab. (5,2 millions d’hébreux et 1,3 millions d’arabes).
* Religion: 81 % hébreux, 15 % musulmans, 1,7% drus, 2,3 % chrétiens (130.000 personnes plus
au moins).
a) Nazareth : Ecole primaire et secondaire, 607 élèves desquels 292 sont musulmans (49%).
L’oratorio journalier est fréquenté par quelques 200 enfants et jeunes, tous chrétiens.
b) Bet Jemal: Accueil (des groupes, familles et personnes… capacité de 250 places).
c) Cremisan: oratorio ouvert les samedis avec 100 enfants et jeunes, 90 – 95% musulmans.
d) Jérusalem – Ratisbonne: maison des études théologiques.
A . 6. UTORITÉ NATIONALE PALESTINIENNE (ex-CISJORDANIE – TERRITOIRES OCCUPÉS PAR ISRAËL)
* superficie: 6.257 km2 (Cisjordanie + Bande de Gaza)
* Population: 3,5 millions (1,6 millions en Cisjordanie et 900.000 à Gaza)
* Religion : 97,5% musulmans, 2,1% chrétiens (desquels 50 % de catholiques des églises et rites
différents.
a) Bethléem: Ecole technique et de formation rapide, avec 118 et 92 élèves respectivement.
Dans l’école il y a 70 musulmans et 48 chrétiens ; dans le centre de formation rapide 74
musulmans pour 18 chrétiens.
L’oratorio est fréquenté par 275 jeunes et enfants presque tous chrétiens.
Engagement salésien en contexte islamique
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10.6 Page 96

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7. EGYPTE
* superficie: 997.739 km2
* population : près de 85.000.000 hab.
* religion : 90 % de musulmans, 10 % de chrétiens (desquels 9,7% copte orthodoxes).
a) Alexandrie : Ecole primaire avec 286 élèves, parmi lesquels 80 chrétiens (28 %) et 206
musulmans (72 %).
L’école égyptienne avec 627 élèves, desquels 441 musulmans (70%) et 186 chrétiens (30%).
Les cours rapides comptent avec 440 élèves, desquels 391 musulmans (88,9%) et 49 chrétiens
(11,1%).
L’oratorio de dimanche est fréquenté par 550 enfants et jeunes desquels 120 sont chrétiens.
L’oratorio journalier est fréquenté par 120 enfants et jeunes tous chrétiens.
b) Caire – Rog El Farad : Ecole technique avec 576 élèves desquels le 37% sont musulmans.
Les cours rapides ont un effectif de 3.300 élèves desquels 70% sont musulmans.
L’oratorio journalier est fréquenté par 175 enfants et jeunes tous chrétiens.
c) Caire – Zeïtun: Oratorio journalier fréquenté par 650 enfants et jeunes tous chrétiens
(égyptiens et soudanais).
2. BRÈVE HISTOIRE DE LA PRÉSENCE ET DESCRIPTION DU CONTEXTE ISLAMIQUE. LES ACTIVITÉS
PARTICULIÈRES QUE NOUS DÉVELOPPONS.
Passage de « l’organisation externe » 1891-1902, à l’érection de la province orientale
« Jésus adolescent » en 1902 :
Officiellement l’œuvre de la Sainte Famille (fondée par le père Antonio Belloni en 1874) est
reconnue par la congrégation en 1891. La majeure partie de ses membres adhère au passage.
Jusqu’à 1902, le même père Belloni fut le directeur effectif des trois présences de la Palestine
(Bethléem, Cremisan et Bet Jemal) appartenant canoniquement à la province externe de
« Omnium Sanctorum » = tous les saints, qui avait le siège à Turin et qui comprenait plusieurs
présences dans plusieurs Etats. Les supérieurs de Turin parlent du père Belloni comme
« délégué de la Palestine », tandis que le premier provincial canonique était le père Célestin
Durando, membre du conseil général des salésiens.
D’autres fondations suivirent en 1896, Nazareth en Palestine et Alexandrie en Egypte.
L’érection canonique de la « Province d’Orient » se fait avec le décret le 20 janvier 1902 à
Bethléem qui est depuis toujours le siège de la province.
PALESTINE (qui comprend Israël dès 1948 et l’Autorité Nationale Palestinienne dès 1991).
* Bethléem, Cremisan, Bet Jemal, Nazareth qui sont fondées depuis 1896.
* Jérusalem et la zone Musrara (école italienne), ouvertes dès 1904 à 1940.
* Jaffa (école italienne), ouverte dès 1907 à 1920.
* Haïfa, ouverte dès 1920 à 1948. C’est l’école italienne de Jaffa qui est transférée à Haïfa.
* Jérusalem (Ratisbonne), zone du Grand Rabbinat ou la maison de théologie, fondée en 2004.
Bethléem
a) « L’orphelinat catholique » était le nom officiel jusqu’à 1960. C’était un internat qui avait des
élèves internes et externes. L’internat fut fermé en 1986. Dès le début et jusqu’aux années 50,
les internes étaient majoritairement catholiques. Il y avait quelques chrétiens appartenant à
96
Engagement salésien en contexte islamique

10.7 Page 97

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d’autres rites sui juris. Pour les catholiques orientaux (maronites, grecques catholiques…) on
cherchait des prêtres de ces rites. Les chroniques écrites mentionnent que par périodes, il y avait
aussi des internes grecques orthodoxes, des arméniens (réfugiés qui fuyaient le massacres en
Turquie), des maronites, des syriens, des protestants…Les « schismatiques » (d’après le
langage de l’époque) pouvaient participer librement à l’eucharistie journalière mais sans
communier ni accéder au sacrément de la pénitence. Par contre ils devaient participer sans
exception aux cours de catéchèse à l’école et à l’église les dimanches ; ils devaient participer
aussi aux prières communautaires des jeunes.
A l’époque, il était possible d’enregistrer plusieurs passages de l’orthodoxie au catholicisme.
A partir des années 50, le numéro des internes chrétiens non catholiques grandissait. Ensuite on
a accueilli quelques musulmans.
b) l’Ecole était dès le début, une école artisanale, des arts et métiers, adaptée aux besoins
changeants du milieu. Elle est devenue par la suite école professionnelle et plus tard (à la fin des
années 60) école technique reconnue par les autorités. Dans les années 70, l’école offre aussi la
formation rapide. En ce qui concerne la confession religieuse, jusqu’aux années 50, presque tous
les élèves étaient des chrétiens. Dans l’internat il y avait quelques rares musulmans. Dans les
années 60 eurent lieu les premières inscriptions des musulmans externes qui venaient des
villages voisins à Bethléem et aussi de Hébron et Ramallah.
Actuellement, l’école cherche à garder une majorité d’élèves chrétiens. Le climat de cohabitation
a été toujours bon, même si c’est assez formel.
La formation religieuse des musulmans, au moins à l’école professionnelle, a été toujours faite
sous forme d’enseignement du Coran, soit 2 heures par semaine. C’est l’équivalent du cours de
religion pour les chrétiens.
c) Les cours rapides commencent en 1974. Dans cette section les musulmans ont été toujours
majoritaires mais aucune formation religieuse n’a été prévue.
d) l’oratorio journalier (quelques après-midi dans la semaine) a connu plusieurs expériences tout
au long de ses 100 ans de vie.
- Pendant quelques décennies, il était ouvert seulement pour les chrétiens, internes et
externes ; il y avait quelque rare musulman.
- Graduellement, entre les années 50 et 60, il s’ouvrit aux musulmans, avec une majorité
chrétienne et des musulmans triés, avec ou sans carte d’inscription, quelques après-midi pour les
musulmans et d’autres exclusivement pour les chrétiens ; les musulmans étaient intégrés
seulement dans les activités sportives.
- Pour les chrétiens il y avait la prière organisée dans l’église, entre-temps les musulmans
restaient dans la cours assistés par l’un des salésiens.
- De temps en temps il y avait des causeries sur la morale pour tous.
- Toutes les activités sportives étaient communes.
- La structure du Centre des Jeunes est récente, c’est un centre mixte et compte avec le
MSJ = Shabite Don Bosco.
e) Groupe scout, composé par presque la totalité des chrétiens. Les activités sont variées.
f) Le personnel externe et les employés, depuis le temps du père Belloni, sont chrétiens et
musulmans. Dans les chroniques nous trouvons que, pendant la première décennie de l’Institut,
quelques collaborateurs musulmans furent baptisés ainsi que leurs enfants. Les relations sont
toujours bonnes, il n’y a pas un esprit d’adversité ni de fanatisme. En général, les relations sont
fraternelles et amicales.
Les maîtres à l’école étaient au départ, et jusqu’aux années 30, tous chrétiens. Avec le temps il y
a de plus en plus des musulmans.
g) L’église publique, située dans le territoire de l’unique paroisse latine de Bethléem. Elle jouit
d’une bonne renommée à cause du zèle pastorale qui la caractérise. Elle est fréquentée par une
assemblée d’entre 100 à 200 fidèles dont 95 % catholiques, les autres sont des chrétiens de rite
syro orthodoxe et grecque orthodoxe.
Engagement salésien en contexte islamique
97

10.8 Page 98

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h) La Paroisse (temporaire…) pour les grecques catholiques à Bethléem fut ouverte en 1885.
Elle fut abandonnée peu après et rouverte de 1901 jusqu’au 1913. Elle occupait un local de la
résidence salésienne. En 1913, les grecques catholiques achètent un local propre à Bethléem.
Le terrain sur lequel la nouvelle église fut érigée, était offert par les salésiens.
i) Four et boulangerie, avec des ouvriers chrétiens et musulmans. Fonctionnel.
Bet Jemal (depuis 1891)
a) L’orphelinat pour les internes comptait aussi avec une école agricole. En 1887, le père Belloni
écrivait que tous les internes étaient des catholiques, à exception d’un « encore » musulman.
Mais pas la suite, des musulmans et des hébreux vinrent s’ajouter, bien que quelques uns de
ceux-ci recevaient le baptême.
b) L’école arabe primaire et moyenne en Israël, reconnue par les autorités israéliennes et
jordanienne, elle fut aussi internat jusqu’à 1970.
Parmi les internes il y avait quelques musulmans et des hébreux. Pendant quelques années,
certains internes étaient des enfants de mariages mixtes entre chrétiens et hébreux de familles
polonaises.
c) Infirmerie ambulante (de 1920 à 1948) dont presque tous les patients étaient des musulmans
des villages voisins. Le service fut interrompu avec les événements de 1948 (l’occupation et
déportation des villageois…). Un nombre discret des enfants musulmans furent baptisés, ce sont
les enfants qui se trouvaient en danger de mort. Chroniques de 1929, 1931, 1933, 1935 et 1936.
d) Le moulin fut aussi arrêté en 1948, il servait les paysans musulmans surtout.
e) Centre d’accueil et colonie qui ouvrit ses portes après 1980 suite à la fermeture de l’internat.
La maison d’accueil reçoit des chrétiens qui veulent se retirer pendant un ou deux jours. Les
samedis le centre est ouvert aux hébreux pour des pique-nique, on vend le vin de Cremisan. Une
visite à la chapelle de saint Stéphane est organisée (dans la sacristie de la chapelle on met à
disposition des exemplaires de la bible en plusieurs langues). Des concerts sont aussi organisés.
f) Le personnel externe est composé des musulmans et des chrétiens. Les maîtres ont tous
chrétiens.
Nazareth.
a) Orphelinat au départ, internat et école. Presque tous les internes étaient des catholiques au
départ, mais par la suite il y avait aussi des musulmans. L’internat fut fermé dans les années 50.
b) L’école artisanale, qui devient par la suite école professionnelle et technique.
- elle accueille des internes et externes, le nombre toujours en constante augmentation.
- les élèves chrétiens sont toujours la majorité.
- dès années 60 les musulmans commencèrent à augmenter en nombre.
c) oratorio – centre des jeunes, développé récemment et fréquenté surtout par des chrétiens. Il
ouvre les vendredis, samedis et dimanches. Le MSJ y est présent.
d) Les anciens de don Bosco généralement chrétiens, mais quelques musulmans aussi.
e) Les coopérateurs salésiens sont là dès 1997.
f) Le personnel est chrétien en majorité, quelques musulmans et des hébreux russes.
Cremisan
a) Maison de formation, prenoviciat, noviciat, post-noviciat et théologie.
98
Engagement salésien en contexte islamique

10.9 Page 99

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- Pendant les années 70 – 80, des nouvelles matières sont introduites dans le curriculum
de la théologie, ainsi la théologie orientale, inculturation, islamologie, missiologie, la pensée
hébraïque.
- L’étude des langues locales (arabe et hébreux) a été toujours soignée en théologie.
b) Production vinicole pour le soutien de l’œuvre.
c) L’oratorio, qui fonctionne avec la participation des étudiants des différentes étapes.
- Toujours ouvert à tous, il comptait un nombre plus au moins égale de chrétiens et des
musulmans, mais les musulmans ont augmenté progressivement.
- Le climat de cohabitation est bon. Ambiance de récréation et sportive.
- Il y a des réunions de prière pour les chrétiens.
- Il y a des formations pour chrétiens et musulmans ensemble.
- Pendant des nombreuses années, les post-novices étaient envoyés à Bethléem pour
aider dans l’oratorio, ensuite pour les institutions éducatives.
d) Le personnel externe est mixte, il y a un climat de respect et de fraternité.
Jérusalem, Jaffa et Haïfa.
a) Il y a trois écoles italiennes à l’extérieur.
b) Les élèves externes sont de diverses nationalités (italiens, hébreux, turques… ces derniers
sont musulmans). La majorité est islamique, bien que les pourcentages changent à chaque
période.
c) Education religieuse. Chaque groupe est formé dans sa religion.
Exceptionnellement il y a quelque conversion.
Jérusalem (Ratisbonne).
- Il y a un programme académique qui contient des matières pastorales.
- Un programme pratique de pastorale est aussi prévu.
TURQUIE.
Smyrne 1
a) Ecole commerciale italienne, ouverte dès 1903 et fermé en 1943.
b) Elèves de plusieurs nationalités : italienne, turque, hébraïque, arménienne, grecque. Il y a des
chrétiens de plusieurs rites, des israélites (hébreux), des musulmans. Les hébreux et les
musulmans sont la majorité.
c) Education religieuse : chaque groupe est formé dans sa religion.
Note: Les lois laïques interdisaient les symboles religieux dans les endroits publics et aussi
l’enseignement de la religion.
d) La cohabitation est bonne.
Smyrne 2
a) L’école populaire italienne a été ouverte en 1903 et fermée en 1924.
b) Les élèves… la situation est semblable à celle de Smyrne 1.
c) Education religieuse : chaque groupe est formé dans sa religion.
d) Le climat de cohabitation est bon.
Ada Lia
Engagement salésien en contexte islamique
99

10.10 Page 100

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a) Ecole italienne, ouverte depuis 1913 et fermée en 1927.
b) Les élèves sont de plusieurs nationalités et religions. Les musulmans étaient majoritaires.
c) L’éducation religieuse est dispensée à tous les groupes religieux.
d) La cohabitation était pacifique et l’ambiance bonne.
Istanbul
a) L’école italienne avec 80 apprentis de plusieurs nationalités et religion ; l’école turque qui
fonctionne dès 1983. La majorité des élèves sont musulmans. Il y a acceptation de la diversité,
ainsi le climat de cohabitation est amical.
b) L’oratorio journalier et de week-end (ouvert à partir de 1999), avec un effectif de 300 enfants
irakiens chrétiens.
c) Colonie île Büyükada (ouvert à partir de 1986), employée généralement par des chrétiens.
d) Personnel externe (employés). Chrétiens et musulmans.
EGYPTE
Alexandrie (à partir de 1896).
a) L’école italienne pour internes et externes. Au départ la majorité des bénéficiaires étaient
chrétiens, de rites différents, mais à partir des années 50 les musulmans augmentent de plus en
plus.
b) L’école primaire Italienne, destinée aux égyptiens. Elle commença en 1980 avec des chrétiens
et des musulmans, ces derniers augmentent progressivement.
c) Les cours rapides sont fréquentés par 300 à 400 apprentis; la majorité des musulmans ; le
secteur ne prévoit pas de formation religieuse.
d) L’oratorio journalier qui marchait jusqu’aux années 1980 seulement par chrétiens (coptes
orthodoxes et copte catholiques), et après les années 80, l’oratorio est ouvert aux chrétiens et
aux musulmans, ces derniers en augmentation.
Note : Dans la période 1897 – 1920, une moyenne de 5 musulmans ou hébreux, se convertissait
au catholicisme.
Port Said (depuis 1924 et jusqu’à 1963).
a) L’école italienne, qui compte des chrétiens, des israëlites et des musulmans. Ces derniers
sont la majorité.
Ismaïlia (dès 1925 à 1940).
a) L’école italienne avec une majorité des musulmans.
Suez (de 1926 à 1940).
a) L’école italienne avec des chrétiens et des musulmans.
Le Caire - Rod el Farad (ouvert en 1926).
a) L’école italienne comptait, au départ, des élèves de plusieurs nationalités et religions. Elle
devint par la suite école en langue italienne pour internes et externes. Elle compte deux sections,
l’enseignement général et l’artisanat. Avec le temps c’école devient Institut technique italien,
destiné aux egyptiens, chrétiens et musulmans.
b) L’oratorio, fréquenté seulement par des chrétiens.
Le Caire – Zaytun (ouvert en 1985).
a) Eglise publique et maison pour les aspirants, prenoviciat, et ensuite centre salésien des
études arabes.
100
Engagement salésien en contexte islamique

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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b) L’oratorio, fréquenté seulement par des chrétiens, égyptiens (et dernièrement des soudanais).
c) L’assistance sociale pour les chrétiens soudanais.
SYRIE
Aleppo.
a) L’école professionnelle nationalisée en 1967. les élèves sont majoritairement chrétiens, il y a
quelques musulmans.
b) L’oratorio, très vivant, fréquenté seulement par des chrétiens.
c) Centre pour les vocations, aspirants et prenoviciat., à partir de 2000.
Qamishly (ouvert en 1986).
a) Le centre est né comme « centre de vocations inter rituels »
b) L’oratorio, seulement pour les chrétiens, la majorité des enfants sont des arméniens (de
plusieurs rites).
Kafroun (ouvert en 1991)
a) Oratorio, destiné aux chrétiens.
b) Colonie, pour les communautés et groupes chrétiens.
Damas (ouvert en 1994).
a) Oratorio, destiné aux chrétiens.
LIBAN
Beyrouth (de 1952 à 1977).
a) Ecole primaire, collège et lycée ; section italienne, franco-libanaise et anglo-américaine. Les
élèves viennent d’une vingtaine des pays différents. Il y a un grand nombre des chrétiens et
musulmans, mais au moins 10 religions sont professées. La formation religieuse s’adapte à
toutes les confessions religieuses.
b) Les anciens de don Bosco, très en contact avec les salésiens au début, mais le contact a été
perdu après la guerre civile de 1975 à 1987.
El Houssoun (ouvert en 1957).
a) Institut de Philosophie au départ, et siège du noviciat pendant quelques années. Actuellement
c’est l’école libanaise qui travaille avec des élèves chrétiens et musulmans. Elle fut fermée
pendant la guerre civile de 1975. Elle fut occupée par les « forces libanaises » pendant des
années, habitée par des familles et des réfugiés pendant une période. En 1973, l’école fut
nationalisée et devient ainsi une école étatique, tel est son statut aujourd’hui.
b) L’oratorio journalier et centre des jeunes, qui reçois beaucoup des chrétiens et quelques rares
musulmans.
c) La maison d’accueil et de colonie, destinée aux chrétiens (quelques fois à de non catholiques).
El Fidar (ouverte en 2002).
a) Centre de Formation Professionnelle, avec des élèves chrétiens et musulmans ; la formation
religieuse est spécifique pour chaque groupe.
b) Oratorio seulement pour les chrétiens.
IRAN
Téhéran (ouverte en 1937).
a) Les paroisses de la Consolata (avec un petit oratorio journalier) et du Sacré Cœur.
Engagement salésien en contexte islamique
101

11.2 Page 102

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b) L’école italienne à ses débuts (1939), avec un internat. Elle a connu des déménagements
successifs pendant 20 ans.
c) Ecole Andisheh (1958 à 1980). Ecole primaire, collège et lycée. Elle fut nationalisée en 1980
et les salésiens expulsés. L’école comptait des élèves de plusieurs religions : 1400 musulmans,
200 chrétiens, 120 hébreux,…. Statistiques de l’année 1980. L’instruction religieuse se faisait
séparément pour chrétiens et musulmans. Les dimanches et les vendredis étaient des jours de
repos.
Abadan (de 1954 à 1981).
a) Paroisse, en plus de l’assistance pastorale aux ouvriers étrangers. Certaines activités furent
suspendues pendant la période de guerre entre l4irak et l’Iran, 1983 – 1990.
3. UN REGARD SYNTHETIQUE DE LA REALITE
Quelques prémisses :
1. Du côté Islamique.
a) Avec la constitution des différentes nations du Moyen Orient, après la chute de l’empire Otto
Romain, et après les périodes anglaises et françaises de colonisation, la plupart des pays à très
grande majorité islamique, interdissent formellement le prosélytisme religieux, dans le sens
d’action « missionnaire » (évangélisation), parmi les musulmans et, pire encore, la conversion de
l’Islam à toute autre religion. La conversion est généralement sanctionnée par la peine de mort
pour le converti, mais aussi pour l’évangélisateur (même si l’application pratique dans chaque
pays diverge, il y a expulsion, expatriation, prison…).
b) Cette loi décrite sur le littéral a, est valable pour tous les pays du Moyen Orient. Israël a aussi
une loi qui interdit le prosélytisme dans le sens de conversion ; la peine peut varier entre la mort,
la prison ou la privation pécuniaire.
c) Il est clair que ces dispositions coupent l’élan de toute activité dans le sens « missionnaire »,
comme nous comprenons ce terme, c'est-à-dire une proclamation ouverte et libre.
d) Dans ces pays, la liberté de pensée, d’expression, de religion (croyance et pratique) est
théoriquement reconnue, et ce dans le texte de la Constitution, mais dans la pratique c’est une
autre chose, car ces libertés sont perçues comme des dangers potentiels à la stabilité des
principes islamiques de la société, menaces à la culture et la morale islamique.
e) Chaque comportement contraire à la loi est puni : pour les natifs musulmans (de 90 à 99,9 %)
selon les peines prévues dans le code pénal emprunté à la charria. Pour les étrangers hôtes
(aucun pays ne concède la citoyenneté) le procédé le plus employé est l’expulsion permanente
du pays. Mais il y a aussi des prévisions plus sévères.
2. Du côté chrétien.
a) La vision ecclésiale et missionnaire du Vatican II (et les documents) ont certainement changé
la compréhension de la pastorale missionnaire, qu’aujourd’hui est désormais fondée sur le
dialogue et l’annonce.
b) Les documents ecclésiaux locaux aussi parlent d’activer une mission dans le sens classique
du mot, mais de viser surtout le témoignage, la convivialité, la justice, le service. C’est une
semence qui est semée, qu’on attend avec patience, foi, espérance et amour, le temps de Dieu
(cf. Jean 5,7 : soyez donc patients, jusqu’à la venue du Seigneur. Regardez l’agriculteur qui sait
attendre patiemment le fruit de la terre…)
c) De la part des salésiens, un chemin a été parcouru d’après l’esprit du Vatican II et les
indications pastorales locales, en considérant aussi les situations concrètes qui varient dans les
différents endroits et dans les périodes de l’histoire. Les stratégies aussi varient, les dates, la
fréquence, les attentes et les bouleversements qui connaissent les sociétés de la région.
d) Les conditions changeantes de la géopolitique de la région qui ont vu émerger le nationalisme
arabe des années 50 – 60 et avec les nouvelles Constitutions des Pays du Moyen Orient qui
considèrent l’Islam comme religion d’Etat (exception faite de la Syrie), mais aussi la phobie pour
les étrangers, les groupes de chrétiens grecques, arméniens, syriens… qui immigrent eu Moyen
102
Engagement salésien en contexte islamique

11.3 Page 103

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Orient. Ceci a eu comme résultat la diminution des élèves chrétiens dans nos écoles et donc
l’augmentation des musulmans.
Les écoles.
Il parait que la province MOR commença à accueillir des musulmans dans ses écoles à partir de
1950, en nombre considérable, plutôt par contrainte que par détermination.
En Terre Sainte, à cause de l’exode des réfugiés palestiniens qui ont fait accroître
le pourcentage des musulmans dans les centres habités par des chrétiens… et
aussi dans les écoles chrétiennes.
En Egypte, après l’exode des colonies grecque, italienne et hébraïque (au temps
de Nasser entre 1950 et 1960), premièrement les chrétiens des différents rites
étaient nombreux (surtout les grec orthodoxes) et ils pouvaient remplir nos
écoles, et après, un peu à la fois les musulmans augmentèrent progressivement.
En Iran, avec les débuts de l’école d’Andisheh (1958), les élèves étaient un petit
groupe des chrétiens, mais avec le prestige de l’école, les demandes d’inscription
des musulmans augmentèrent sous le régime « libéral et modéré » du Shah.
Ainsi les musulmans sont devenus constamment la majorité.
En Turquie les élèves étaient majoritairement non chrétiens dans les écoles
italiennes pour étrangers (turcs et israéliens). Mais avec la fermeture provoquée
par la défaite de l’Italie dans la deuxième guerre mondiale, les italiens aussi sont
partis.
En Syrie, pendant la période dans laquelle les écoles privées étaient permises,
presque tous nos élèves étaient des chrétiens.
Au Liban, après 1960, les écoles ont été toujours ouvertes aux chrétiens et aux
musulmans, et elles continuent de l’être.
Les oratorios et les centres des jeunes.
Il y a diverses expériences dans les différentes maisons:
Les oratorios étaient seulement pour les chrétiens (en Syrie, le Caire, El
Houssoun, Istanbul, Nazareth)
Les oratorios avaient des jours d’ouverture pour les musulmans (Bethléem).
Les oratorios étaient mixtes pour chrétiens et musulmans: (Alexandrie, avec don
Bashir Succar, à Beyrouth de 1970 à 1977, à Cremisan de 1971 à 2001.
4. QUELLE APPROCHE PASTORALE VOUS AVEZ PAR RAPPORT AUX
JEUNES MUSULMANS ? BREVE DESCRIPTION DES ACTIVITES.
a) Le système éducatif salésien, système préventif, religion, raison, amorevolezza.
b) L’éducation commune pour chrétiens et musulmans.
* Cohabitation quotidienne pratique, ouverte, spontanée, accueillante, sans discrimination.
* Connaissance réciproque du monde religieux chrétien et islamique, les valeurs, l’éthique, la
spiritualité, la vision de l’homme et de Dieu, du monde, de la société, du développement…
* Itinéraires et méthodologie d’éducation communs (chrétiens et musulmans) : prière, soumission
à Dieu, liberté religieuse, intégration entre foi et vie, la recherche du dialogue quotidien, cultiver
les valeurs humaines, la formation de la conscience, développer les bonnes œuvres.
c) Education aux valeurs communes.
* Sensibilité aux valeurs religieuses et pratique des mêmes.
Engagement salésien en contexte islamique
103

11.4 Page 104

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* Respect d’autrui (de sa vie, de sa religion…)
* Défense de la vie, de la santé, attention pour le sport.
* Engagement pour la paix et la cohabitation pacifique.
* Sociabilité et détente saine.
* Sauvegarde de la nature et de la création (propreté, ordre, beauté…).
d) Education aux valeurs difficiles.
* Solidarité.
* Réciprocité.
* Sens critique et conscience personnelle.
* Les vertus difficiles… : respect de l’autre, solidarité et aide envers les autres (pas seulement
ceux de la propre religion), honnêteté, pureté, ascèse, sacrifice, fidélité.
e) Liberté de pratique religieuse.
* L’école de religion islamique : l’enseignement de la religion est assuré dans les programmes
(c’est exigé par l’Etat) sauf en Israël.
* Les vendredis il n’y a pas de cours, à exception d’Israël.
* Dans toutes les écoles il y a « le mot du jour » pour tous les élèves, chrétiens et musulmans.
Les contenus sont éducatifs.
* Dans les écoles du Caire et Alexandrie ; une salle a été aménagée en Mosquée pour la prière.
* Pendant le mois du Ramadan, les sections de formation rapide ont des emplois du temps
réduits.
5. ACTIVITES PARTICULIERES POURS LES CATHOLIQUES ET LES
CHRETIENS.
a) Formation de base pour tous les chrétiens.
* Sens de l’église locale et universelle.
* Mentalité œcuménique.
* Education à la maturité chrétienne : vertus humaines et chrétiennes, Parole de Dieu,
Sacrements, spiritualité du quotidien.
* Dans les écoles, il y a une heure de « religion ».
* Formation des animateurs des centres des jeunes et oratorios.
* Célébration des principales fêtes liturgiques, pèlerinages aux lieux saints, retraites.
* Possibilité de participer à notre retraite spirituelle (en arabe).
* Participation aux différentes rencontres organisées par la province MOR ou de la région.
b) Formation spécifique pour les jeunes catholiques.
* Liturgie et sacrements.
* Associationnisme.
* Service à la gratuité, volontariat.
* Pastorale des vocations.
* Participation aux rencontres d’ensemble, meetings, forums…. Salésiens.
* Participation aux journées mondiales de la jeunesse.
c) Défis.
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Engagement salésien en contexte islamique

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* Il y a l’émigration constante des chrétiens. Il faut sauvegarder et soutenir les présences
chrétiennes.
* Présence comme témoignage, service désintéressé.
* Développer les vertus difficiles comme le pardon et la charité universelle.
* Travailler pour les familles, toucher les difficultés…
* Prendre conscience du fait que nous sommes minoritaires mais tout en gardant la dignité et la
notion d’être citoyens de plein droit.
* Améliorer l’œcuménisme surtout entre tous les chrétiens.
* Prise de conscience de notre héritage apostolique pour vivre la nouvelle évangélisation.
* Lutter contre la superficialité religieuse, la perte progressive du sens religieux et du sacré.
6. PROMOTION DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX.
Nous avons tiré nos réflexions des documents du Magistère de l’Eglise que voici :
* PAOLO VI, Ecclesiam suam (1964)
* CONCILE VATICAN II: cf. LG 16 e NAe 3 (sur les musulmans),
* AG 3, LG 16, AG 11, AG 16 et GS 92 (dialogue interreligieux)...etc.
* JEAN PAUL II Redemptoris missio (1990) n°. 55-57.
a) Le dialogue interreligieux fait partie de la mission évangélisatrice de l’église. Comme
méthode et comme moyen, le dialogue interreligieux est lié à la mission et il en est l’expression.
Entre l’annonce du Christ et le dialogue interreligieux il y a un lien et une distinction, car c’est un
appel universel au salut de la part de Dieu et aussi le mandat de Jésus à évangéliser les gens.
Donc le dialogue ne dispense pas l’évangélisation, car Jésus est l’unique Sauveur de tous et
l’Eglise est la voie ordinaire du salut.
Le dialogue ne surgit pas d’une tactique ni d’un intérêt, mais d’une activité qui a ses propres
motivations, ses exigences et sa dignité. Il est aussi le fruit de l’Esprit qui souffle là où il veut. Les
« germes du Verbe » sont des rayons de vérité qu’illuminent les hommes. Les religions sont un
défi pour l’église car elles stimulent le témoignage.
L’esprit du dialogue est cohérent et ouvert, il n’est pas abdication ni un laisser-aller, mais un
témoignage réciproque. Le dialogue interreligieux peut réveiller aussi d’autres dialogues :
collaboration pour le développement, la sauvegarde des valeurs communes, le dialogue pour la
vie.
b) La pratique et l’expérience.
* Notre possibilité de dialogue est très limitée, nous mettons l’accent sur le témoignage et le
dialogue de vie.
* Le dialogue “formel”, technique, théologique, et aussi le dialogue de l’expérience religieuse, est
presque impossible ; il peut se faire a titre strictement personnel, en privé et avec des rares
personnes.
* Voici quelques versets du Coran qui interpellent :
« Appelle les hommes à la voie de ton Seigneur et avec sagesse et bonnes exhortations
et parle avec eux de la meilleure manière » (surate 16, 125).
« Dis : Oh, gens du Livre, faisons un juste accord entre nous et vous et décidons de
n’adorer que Dieu, de ne pas nous attacher aux choses et de ne pas choisir entre nous
aucun patron an dehors de Dieu » Si après on vous renvoie la balle, dites-leur :
« Témoignez au moins que nous sommes soumis à Dieu ». Oh, gens du Livre, pour quoi
vous discutez sur Abraham, tandis que le Pentateuque et l’Evangile ont été révélés après
lui ? Vous ne comprenez donc pas ? Discutez plutôt sur ce dont vous avez quelque
Engagement salésien en contexte islamique
105

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connaissance, pour quoi discuter sur ce dont vous n’avez aucune connaissance ? Dieu
sait tout, vous non » (surate 3, 64-66).
* Le dialogue organisé, « officiel » (conférences, rencontres, etc…) existe, mais il est rare et très
formel, les points de divergence ne sont pas abordés. Tout fini à la case de départ.
* Le Coran exulte aux musulmans à ne pas discuter religion par d’autres versets.
D’autre part écris donc : « qu’il n’ait pas de contrition dans la religion » (surate 2, 256).
Ou encore : « Gardez votre religion que je garderai la mienne » (surate 109, 6).
7. QUELLES SONT LES DIFFICULTES QUE VOUS AVEZ DANS LE CONTEXTE
ISALMIQUE, LA OU VOUS ETES ?
a) Le défi général dans le contexte islamique.
* Le fondamentalisme religieux, le fanatisme qui fomente les divisions, discrimination, préjugés et
stéréotypes, application indiscriminée de la Charria.
* Pour l’Islam il y a une étroite connexion entre : religion (dĨn) , monde (dunyã) et Etat (dàwlah).
La vraie religion doit déterminer tout.
* L’Islam a comme précepte d’être une religion universelle et de construire et constituer la Nation
Islamique (Ummah) partout. De là se dérive la mission (da’wah) et le djihad, entendus comme
lutte pour les droits de Dieu dans le monde et contre tout obstacle qui s’oppose à l’instauration
d’elle. Le djihad est aussi un effort de lutte personnelle pour être un vrai musulman, c’est-à-dire
une personne « soumise » à la volonté de Dieu.
* De ce qui a été dit plus haut se dérive aussi le problème de la Charria et son application (rigide
ou tolérante), en fonction de la distinction juridique entre objectif de la Charria et son application
et interprétation. L’interprétation tient compte du caractère historique des systèmes légaux.
Autrement dit, l’interprétation peut dépendre aussi du besoin (darũrah) et l’opportunité de la
communauté (maslaħah).
* L’interdiction totale d’évangéliser et du faire du prosélytisme, avec des sanctions très fortes
pour les transgresseurs (cf. Rapport pays par pays 1998 d’aide à l’Eglise qui souffre… analyse la
situation de 46 pays à majorité musulmane).
* Confusion et comparaison du christianisme et occident ; le christianisme est en fait très souvent
identifié comme : occident sécularisé, impérialiste, mondain, américanisé, néocolonialiste, et pour
cela il est fortement critiqué, combattu et aussi criminalisé.
* Il y a une ignorance du christianisme de la part des musulmans ; le Coran a des références sur
le bon et authentique christianisme, sur Jésus, sur Marie, les prophètes, la morale, etc.
* Le fait que les chrétiens soient une minorité dans plusieurs pays islamiques, en une minorité
encore plus petite en Israël.
b) Difficultés spécifiques en Moyen Orient.
* Il y a un contexte politique complexe en Moyen Orient, beaucoup des guerres, des tensions.
* Les pays et les sociétés sont divisés entre riches et pauvres.
* Les jeunes sont une catégorie sociale très peu considérée.
* La femme n’est pas considérée l’égal de l’homme en Islam, souvent vu comme tentation, objet
de désir, de plaisir... elle est considérée seulement en fonction du mari, de la famille et du foyer.
La doctrine islamique proclame que seulement avec l’avènement de l’Islam la femme a obtenu
un affranchissement et un vrai respect, puisque auparavant elle pouvait être vendue comme
esclave, elle n’avait aucun droit à l’hérédité, elle était donnée en mariage dès la naissance… et
cela provoquait beaucoup des suicides.
c) Répercussions sur les chrétiens.
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Engagement salésien en contexte islamique

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* pratiquement, dans beaucoup des aspects sociopolitiques, les chrétiens sont discriminés
(citoyens de deuxième catégorie) : travail, emploi, position social et politique, jugements légaux,
restriction du culte, problèmes de droit familial, dans le mariage et le divorce…
* Il y a le danger de mimétisme de la propre identité chrétienne et d’imitation des pratiques
religieuses.
* Clandestinité pour se convertir au christianisme, puisque l’apostasie de l’Islam (unique
péché qui Dieu ne pardonne pas) selon la Charria, est sanctionnée par la peine de mort.
L’alternative peut être alors s’expatrier, émigrer.
* Il y a difficulté d’intégration sociale, danger de ghettoïsation des chrétiens et le danger de
vivre « à part », et pas vraiment en société.
* Le sentiment de supériorité (affiché par les chrétiens entre eux), mais aussi des musulmans
envers les chrétiens.
* Les matières d’étude des programmes officiels de l’Etat sont pleines des contenus
islamiques que les chrétiens doivent les étudier, ce qui provoque un sentiment de refus et
donc le manque d’intérêt pour connaître d’avantage l’Islam.
* Les vertus difficiles : pardon, charité universelle, vérité, fidélité à la parole donnée…
d) Chaque zone, région et pays, chaque œuvre a ses propres difficultés.
* L’Iran est proie du fondamentalisme.
* En Egypte grandit l’influence des « frères musulmans ».
* En Palestine dominent les préoccupations politiques et sociales.
* En Syrie existe une certaine cohabitation pacifique.
* Dan le Liban la cohabitation est toute différente d’après la zone ; on passe de la tolérance à
la juxtaposition.
* En Israël il y a le danger de désintéressement, manque d’identité et d’intégration nationale
pour les chrétiens. Influence négative laïque de la part des israélites sur les jeunes chrétiens,
et apostasie des chrétiens vers l’Islam.
* En Turquie il y a une tolérance remarquable dans les villes, mais pas dans la campagne.
e) Chaque présence et à chaque période il y a des difficultés spécifiques.
* Il faut donc discerner d’après les circonstances, les changements sociopolitiques, les
vagues de fanatisme et de fondamentalisme religieux.
* La méthode éducative de Don Bosco se révèle en tout temps pénétrante et convaincante.
C’est apprécié et accueilli un peu partout comme idéal, mais il y a des difficultés à la faire
passer dans la pratique musulmane (surtout en ce qui concerne la religion et
l’amorevolezza).
* Il n’est pas possible d’annoncer directement Jésus, même s’il est possible de parler de Dieu
et de Don Bosco. On aussi parler de Don Bosco, et des salésiens, comme des disciples de
Jésus qui témoignent de lui.
* Il y a une importance très grande portée sur le témoignage.
* L’oratorio représente une ambiance de famille, d’accueil, d’accompagnement, de sérénité,
de joie, de jeu, d’associationnisme… Il est possible de dépasser les méfiances.
8. COMMENT VALORISER L’IMPACT DE NOTRE PRESENCE SUR LA
POPULATION LOCALE.
a) Prémisse : le terme « missionnaire » comme celui de « évangélisation », sont absolument
interdits dans l’ambiance musulmane. Ils rappellent le sens des « croisades », avec toutes les
connotations négatives que suscitent ces souvenirs. Il ne faut pas les employer donc.
Engagement salésien en contexte islamique
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* La meilleure méthode est la présence, la contemplation dans l’action comme service qualitatif,
éducatif, humble et désintéressé, comme celui de Charles de Foucauld et de mère Térésa de
Calcutta, du père Andrea Santoro († Turquie 2006) ; aimer concrètement les plus marginalisées.
* Il faut travailler en accord avec la pastorale de l’Eglise locale : adopter leur « politique » ou
praxis et la conscience d’Eglise dans les pays du Moyen Orient et du Golf.
* Considérer le passé comme un passé de tolérance et de cohabitation et voisinage, parfois
pacifique, parfois difficile d’obtenir, quelques fois conflictuel (avec extermination des chrétiens).
b) Défis:
* Sauvegarder et soutenir la présence des chrétiens pour éviter les exodes massifs, l’émigration.
* Présence comme témoignage, semence d’espérance, service désintéressé.
* Travailler les vertus difficiles : le pardon, la charité universelle.
* porter attention aux familles qui vivent entre difficulté et espérance.
* Prendre conscience du fait que nous sommes minoritaires mais tout en gardant la dignité et la
notion d’être citoyens de plein droit.
* Améliorer l’œcuménisme surtout entre tous les chrétiens.
* Prise de conscience de notre héritage apostolique pour vivre la nouvelle évangélisation.
* Lutter contre la superficialité religieuse, la perte progressive du sens religieux et du sacré.
c) Le présent.
Il y a une sensibilité positive et acceptation du travail de l’Eglise dans les aspects suivants :
Le champ éducatif (école et institutions éducatives bien acceptés et diffusées),
avec des problèmes inévitables mais possible de résoudre à travers le dialogue.
Il y a des services sociaux : hôpitaux, maison d’accueil, crèches, assistance aux
malades… des actions bien acceptées par tous.
La catéchèse (adapté à l’âge scolaire, même si après il n’y a pas de suite… !)
Les relations internationales qui facilitent l’aide et l’assistance technique et qui
dépasse désormais la seule ingérence politique.
Une meilleure méthode de présence et d’action envers les plus démunis.
En général, les élèves musulmans viennent à nos écoles pour recevoir une formation de qualité
surtout dans le domaine professionnel et technique en vue d’une préparation au monde du travail
ou à l’université ; ils apprécient aussi la formation humaine. On peut dire qu’ils viennent par
intérêt et que nous influençons la mentalité des jeunes musulmans, qui s’approchent des
chrétiens, au moins de ceux qui connaissent l’école.
d) Vision du futur.
* Nous voyons que le dialogue reste difficile dans un contexte islamique totalisant.
* Créer les liens entre les églises chrétiennes originaires et les diasporas.
* Travailler sur les Droits Humains.
* Chercher la stabilité, la justice, la paix.
* Les jeunes qui sont nombreux (de 30 à 50 %), ont peu du poids dans la vie politique, sociale.
En général le service militaire est obligatoire. Il n’y a pas de certitudes sur le futur, l’occident attire
les jeunes, il y un manque d’engagement social des jeunes, absence de volontariat.
* Les mass média sont fortement contrôlés par l’Etat, ainsi la culture est islamisée. Il y a une forte
augmentation des TV satellites, la diffusion de l’Internet et le développement de l’informatique.
9. VOTRE PRESENCE EST ELLE EVANGELISATRICE ?
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Engagement salésien en contexte islamique

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Certainement !
a) « La première forme d’évangélisation est le témoignage… Le témoignage de vie
chrétienne est la première forme de mission, et dans beaucoup de cas l’unique mode possible
d’être missionnaires » (jean Paul II, Redemptoris Missio 42).
Un témoignage est une proclamation silencieuse mais très forte et efficace de la bonne nouvelle.
C’est un geste initial d’évangélisation et un élément essentiel, généralement le premier.
« Les religions non chrétiennes que l’Eglise respecte sont l’expression de vie de l’âme de vastes
groupes humains… elles ont en soi des innombrables « germes du Verbe » et peuvent constituer
une authentique préparation évangélique… Une telle situation suscite, certainement, des
questions complexes et délicates… » (RM 53).
b) L’engagement pour la justice et la paix, pour les Droits humains, la promotion humaine, est
aussi un témoignage de l’évangile. Nous sommes signe d’attention pour les personnes et pour le
développement intégral de l’homme » (RM 43).
c) L’évangélisation dans le contexte islamique demande :
* La foi dans l’invisible et non dans les résultats tangible ; on laisse « vérifier » à Dieu, Lui seul
connaît tout, Lui seul sauve.
* Espérance et attente qui dépasse l’immédiat, le présent, mais qui regarde surtout le futur, avec
une attitude de « que ton Règne vienne… ».
* La charité, charité, charité… vécue et pratiquée à la manière de Foucauld, de mère Térésa…
* Courage et continuité.
* Une préparation adéquate pour comprendre la culture islamique, les langues difficiles, pour
vivre presque sans satisfaction de voir les conversions, les baptêmes, la pastorale quotidienne…
d) Les présences actuelles et les projections d’avenir.
* Ne pas laisser les présences fondées en contexte musulman, malgré l’apparence de stérilité et
avec le prétexte de chercher plus de fécondité. Il serait après beaucoup plus difficile d’être reçus
et de relancer quelconque pastorale éducative.
* Accepter les présences pour des services humanitaires, surtout s’ils viennent des
gouvernements (ex. Yémen, Libye…). C’est une présence vive du Christ, même si elle est
cachée.
Engagement salésien en contexte islamique
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11.10 Page 110

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SLSKLK- A- ZAEZREBRABÏADYJGAINAN
1. Statistique:
Population : 7.600.000 hab.
Musulman 90% (58 % chiites et 32 % sunnites).
2. Brève histoire de la présence:
Nous sommes arrivés en 2000 après une intervention du Préfet de la Congrégation pour
l’Evangélisation des Peuples. Azerbaïdjan est devenue indépendante en 1992; la société est
sécularisée. Formellement musulmane, mais la pratique de la religion est délaissée, surtout
en campagne. En tout cas la culture est fortement influencée depuis des siècles par l’Islam.
La situation de guerre avec l’Arménie chrétienne a provoqué un actuel refus des chrétiens,
même si ce pays fut chrétien jusqu’au siècle VIII. Pour cela il est convenable de mettre
l’accent sur le fait que nous sommes catholiques.
L’Islam local se proclame tolérant, en fait il l’est. Le baptême des natifs est plutôt difficile,
mais il n’est pas sanctionné par la mort. Ainsi il y a plusieurs baptêmes dans la ville. L’Islam
se fait sentir avec force à partir des pays voisins, spécialement de l’Iran. On compte bien des
écoles financées par l’extérieur arabe.
Notre présence consiste en une paroisse qui développe aussi les activités sociales et
éducatives. A la tête de la communauté chrétienne il y a, par loi, un laïc local. Nous sommes
tolérés comme des serviteurs spirituels de la communauté et toute « propagande » nous est
interdite.
3. Approche.
Les jeunes musulmans viennent à nous sans difficulté. La majorité vient paradoxalement des
familles très pauvres, ou très riches.
4. Activités.
Pour les jeunes nous avons ouvert des cours de langue et d’informatique ? Il y a le sport et
les loisirs.
5. Activités particulières pour les chrétiens/catholiques.
La liturgie est la première forme d’attention de la communauté chrétienne, les fêtes
religieuses, les recollection mensuelles, les groupes de prière, de Bible, etc.
6. Dialogue interreligieux.
Le dialogue interreligieux est fortement présent. Nous avons des excellents rapports avec
l’Eglise Orthodoxe russe et avec les différents groupes protestants. Les chefs musulmans
participent à nos fêtes et nous sommes invités à leurs fêtes. Nous avons une cantine pour
les pauvres qui est gérée en commun avec les musulmans.
7. Les difficultés.
La difficulté la plus importante est l’ambiance musulmane environnante. Chaque conversion
demande la rupture avec la famille et des difficultés sociales, notamment dans le travail.
110
Engagement salésien en contexte islamique

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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L’influence de l’Islam importé de l’extérieur augmente, il y a des grands financements pour la
construction des mosquées (plus de 1200 dans les dernières années), cela vise à renforcer
la présence parmi les universitaires, pour qu’ils aillent étudier le Coran dans les pays
islamiques. Au delà de ces aspects, la corruption est très généralisée ; manque de dialogue
politique, incapacité d’instaurer un régime démocratique… la mentalité ne pas habituée à la
démocratie.
8. Notre influence
Notre influence est très positive. Dans la présence de l’Eglise Catholique on perçoit un
espace de liberté d’esprit, un pont vers le monde extérieur (non islamique).
Notre présence est perçue comme une démonstration de capacité de tolérance du peuple et
de la société.
Notre service à tous, sans discrimination de nationalité ni de religion, est très bien vu comme
un témoignage de notre foi. La visite de Jean Paul II a été vécue comme un signe des cieux,
comme une bénédiction.
Notre aide aux plus nécessiteux (cantine pour les pauvres, les tricycles pour les handicapés,
etc.) fait sensation, elle est sûrement rare dans ce pays.
9. Présence évangélisatrice.
OUI, notre présence est bien et belle évangélisatrice. Les relations interpersonnelles, la vie
de la communauté paroissiale, sont vues comme un grand témoignage (malgré les
problèmes). Le témoignage de la communauté salésienne est aussi très apprécié.
10. Synergie
Depuis quelques mois nous avons la présence des sœurs de la charité de Mère Térésa.
Pour l’instant elles jouissent de l’admiration de toute la communauté catholique et de la
population en général.
Contribution spéciale
Dans le dossier que vous avez envoyé il n’est pas question d’aborder les de l’Asie centrale,
de l’ex Union Soviétique. Mais ce sont des pays où le régime communiste a préparé, d’une
certaine manière, l’accueil du message chrétien. En outre, ces territoires sont de tradition
chrétienne. L’Eglise de Kazakhstan est très vivante. Mais il y a des communautés dans bien
de pays de la région de l’Asie Centrale.
Je me permets de donner quelques informations sur ces républiques. Dans notre Province il
y a des attentes pour promouvoir la « mission » salésienne dans ces terres.
Kazakhstan:
Kirghizstan:
Tadjikistan:
Ouzbékistan:
Turkménistan:
15.143.000 hab.
5.081.000 hab.
7.011.000 hab.
26.410.000 hab.
4.863.000 hab.
50% musulmans sunnites.
75% musulmans.
85%, musulmans, desquels 80% sunnites.
88% musulmans sunnites.
90% musulmans.
Par Joseph Daniel Pravda, SDB
Délégué pour les Missions.
Engagement salésien en contexte islamique
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12.2 Page 112

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SLO Serbie - Monténégro
1. Statistique: Nombre des élèves, pourcentage des musulmans et d’autres religions.
Total d’élèves (Ecole professionnelle): 470 (y compris ceux des cours du soir)
42% orthodoxes
24% musulmans
30% catholiques
4% autres
2. Brève historique et description du contexte islamique environnant. Quelles sont
les activités particulières que vous avez ?
La ville de Podgornyï est la capitale du Monténégro. La majorité de la population est
orthodoxe (74%), les musulmans 18%, les catholiques 4%, et d’autres 4%. Il s’agit d’un
contexte multiethnique, multiculturel et multi religieux. Les salésiens (province de SLO –
Ljubljana) sont présents dès 1966. La région Serbie – Monténégro dans notre province est
appelée « diaspora ».
La paroisse de Podgornyï est confiée aux salésiens (près de 3000 catholiques), dans le
diocèse de Bar. La majorité des catholiques sont d’origine albanaise. L’œuvre salésienne
comprend aussi un centre des Jeunes et l’Ecole Professionnelle.
3. Quelle est l’approche pastorale que vous avez envers les musulmans? Brève
description du travail que vous faites.
L’ouvre salésienne de Podgornyï est ouverte à tous les jeunes du territoire. Comme dans la
vie quotidienne de la ville, il n’y pas des problèmes particuliers par rapport à la cohabitation
entre les différents groupes ethniques et religieux.
Les jeunes musulmans sont intégrés, tout comme les autres, dans l’école professionnelle et
dans les programmes du centre des jeunes.
4. Quelles sont les activités particulières.
5. Activités destinées à la communauté chrétiennes et catholique.
6. Promotion du dialogue interreligieux.
Les catholiques participent à la vie de la paroisse (catéchèse, liturgie, chorales, groupes des
lecteurs, etc.).
Jusqu’à présent il n’y pas eu des propositions des activités particulières pour les musulmans
dans la paroisse, puisqu’ils ne viennent pas aux activités citées au ci-dessus.
Le dialogue interreligieux est plutôt spontané et occasionnel.
7. Quelles sont les difficultés et les défis que vous avez en contexte islamique ?
Nous n’avons pas des difficultés particulières.
112
Engagement salésien en contexte islamique

12.3 Page 113

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8. Comment vous valorisez l’impact de votre présence sur la population de la zone ?
Donnez des exemples de l’influence positive ou négative de votre présence.
La présence salésienne a une influence très positive sur la population de la région. L’œuvre
salésienne est considérée comme une ambiance très positive, accueillante et ouverte à tous.
C’est un endroit de dialogue, d’échange et de collaboration, particulièrement dans le
domaine de l’éducation, de l’instruction et du temps libre.
9. Considérez vous votre présence comme étant évangélisatrice ?
La proposition de la foi chrétienne est faite surtout à la population chrétienne (catholique).
Notre présence n’est pas évangélisatrice dans le sens strict du terme.
10. Avez vous des suggestions pour une approche plus efficace dans le contexte
islamique ?
Non, nous n’avons pas encore des propositions à faire.
11. Collaborez-vous avec d’autres religieux/religieuses dans votre engagement pour
les musulmans ?
Non. Nous-mêmes, les salésiens, nous avons besoin des suggestions venant des gens qui
ont fait des bonnes expériences. Pour notre Province, cette situation est très spécifique et
elle est pour nous un défi. Nous essayons de nous débattre et de faire de notre mieux. Nous
avons beaucoup à apprendre des autres.
Don Lojze Dobravec
Engagement salésien en contexte islamique
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