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CONNAITRE DON BOSCO

PASCUAL CHÁVEZ VILLANUEVA

2 Communiquer efficacement

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3 pour évangéliser et éduquer

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Depuis son enfance, Jean Bosco eut le don d’une communication efficace. Un don personnel : le charme de la parole, l’art de raconter hérité d’une riche tradition orale archaïque, mise au service de la mission en fonction éducative et pastorale. En parlant de son enfance, entouré par ses camarades, il écrivait : « Ce qui les poussait à se retrouver autour de moi et les amusait jusqu’à la folie, était les histoires que je leur racontai. Les exemples entendus dans un sermon ou au catéchisme, la lecture de ‘Reali di Francia’, du ‘Guerino Meschino’, de ‘Bertoldo Bertoldino’ me fournissaient beaucoup de matériel. Dès que mes camarades me voyaient, ils accouraient autour de moi, pour se faire raconter quelque chose par moi qui, a peine, je commençait à comprendre ce que je lisais. A ceux-ci se joignaient aussi beaucoup d’adultes, et parfois, en allant ou en revenant de Castelnuovo, dans un champ ou une prairie j’étais entouré per de centaine de personnes accourues pour écouter un pauvre enfant qui, sauf une bonne mémoire, était dépourvu de savoir, mais qui, parmi eux, apparaissait comme un grand docteur » (MO 2011, 65-66).

Devenu prêtre il est assiégé par de requêtes : « Je suis invité à aller dans ce village-ci ou celui-là pour prêcher un ‘triduo’, une neuvaine ou retraite, mais je n’ose pas m’éloigner ne sachant à qui laisser ma maison. Que de bien on pourrait faire » écrit-il à don Alasonatti aux premiers temps de l’Oratoire.

Devant s’occuper d’enfants et de jeunes, don Bosco est un grand narrateur.

Sa pédagogie est narrative, sa spiritualité est narrative, la formation envers ses collaborateurs est narrative, la communication publique de ses projets et de ses œuvres est narrative. Objet de son raconter est la vie chrétienne vécue, la Parole de Dieu et l’exemple concret des saints, les actions vertueuses des personnes et bonnes actions, les résultats positifs de l’engagement éducatif et formatif de l’Oratoire, les réalisations, ses songes, ses utopies.


UN STRATEGE GENIAL


Son action pastorale consiste surtout dans le fait de raconter les merveilles opérées par le Seigneur : don Bosco raconte la Bible comme « histoire » sacrée, histoire de l’action salvifique de Dieu et de ses merveilles parmi les hommes, histoire de fidélité et infidélité de ses fils. Pour lui la Parole de Dieu n’est pas simplement un livre mais une parole qui doit être annoncée, orientée vers des écouteurs concrets, appliquée au vécu, « guide de la route vers le ciel » (vie de D. Savio, 1859, p.30) .

Don Bosco a écrit beaucoup. Non pas pour les savants, mais pour les enfants et le peuple, pour les membres de la Famille Salésienne. Il a écrit en tant que pasteur et éducateur chrétien. Il veut toucher les cœurs et l’esprit pour former et informer, pour sensibiliser et convoquer. Il veut convertir, encourager dans le bien, ouvrir les horizons aux jeunes, susciter vocations et collaboration. Il est un propagateur d’idées en fonction du vécu chrétien et de la régénération sociale, de la promotion culturelle et spirituelle des jeunes, avec la presse et la parole (les petits mots aux jeunes et aux salésiens, les mots du soir, les conférences de Saint François de Sales, les prédications de charité dans les églises d’Italie, de France et Espagne…). Ses écrits édités sont réunis dans une édition anastatique de 38 volumes (Editrice LAS). Il a été un habile communicateur éducatif, un prédicateur et conférencier efficace.

Il a été génial dans l’organisation et la stratégie de la communication. Dans un contexte historique de grand développement de la presse populaire et de la diffusion d’idées et de modèles de vie alternatifs au modèle chrétien, don Bosco comprend l’importance de la communication et de la mobilisation d’opinions. Il ne se contente pas d’écrire de livres pour la formation des jeunes : il se fait éditeur (en commençant par l’heureux recueil ‘Letture cattoliche’), fondateur de typographies et maisons d’édition. Il stimule et encourage les salésiens, les FMA, les coopérateurs et les amis à se faire écrivains, auteurs de livres pour l’école, journalistes, auteurs de pièces de théâtre et compositeurs de musique. Il fut un temps où les salésiens étaient devenus des spécialistes de la communication, culturellement bien préparés, compétents dans leur secteur au niveau des professionnels (compétence intellectuelle et compétence technique). Ils étaient à l’avant-garde dans le monde catholique avec leurs maisons éditrices : à leur suite il y eut d’autres congrégations vouées à la Bonne Presse. Le ‘Bollettino Salesiano’ a été le modèle de centaines de publications analogues.

Que reste-t-il aujourd’hui de cet engagement énorme et intelligent ? On risque de perdre une passion, une compétence, une pratique et une culture. Une tradition à récupérer et renouveler ; une série de compétences à reconstruire, par de parcours de formation adaptés et par de choix avisés, par la valorisation des laïcs et anciens-élèves professionnels.


AUX SALESIENS POUR LA DIFFUSION DE BONS LIVRES


Désireux de vous voir chaque jour croitre davantage dans le zèle et les mérites devant le Seigneur, je ne me lasserais pas de vous suggérer, de temps en temps, les différents moyens, que je crois les meilleurs, pour que votre ministère soit toujours plus fructueux. Parmi ceux-ci, je que j’entends vous recommander surtout, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes, c’est la diffusion de bons livres.

Les bons livres propagés parmi le peuple sont un de moyens capable de garder le royaume du Seigneur dans beaucoup d’âmes. Ajoutez ceci : si d’un coté le livre n’a pas la même force intrinsèque que la vive voix, de l’autre coté il a, en certaines circonstances, des avantages même majeurs. Le bon livre entre même dans les maisons où ne peut pas entrer le prêtre, il est toléré même par les méchants comme mémoire ou cadeau. En se présentant il ne rougit pas, laissé de coté il ne s’en inquiète, lu il enseigne la vérité dans le calme, méprisé il ne se plaint pas et il laisse le regret qui parfois allume le désir de connaitre la vérité : il est toujours prêt à l’enseigner.

Que des âmes ont été sauvées par les bons livres. Que des âmes préservées de l’erreur, combien encouragées dans le bien. Qui donne un bon livre, même s’il na pas d’autre mérite que de susciter une pensée de Dieu, a déjà acquis un mérite incomparable auprès de Dieu. Et cependant on obtient beaucoup plus. Un livre dans une famille, s’il n’est pas lu par celui à qui il est destiné ou donné, il est lu par son fils ou sa fille, par un ami ou voisin. Dans un village, le livre passe parfois dans les mains de centaines de personnes. Dieu seul connait le bien que produit un livre dans une ville, dans une bibliothèque ambulante, dans une société d’ouvriers, dans un hôpital, donné comme signe d’amitié.

Je vous prie et supplie donc de ne pas négliger ce coté très important de notre mission.

GIOVANNI BOSCO.

(Lettre circulaire pour la diffusion de bons livres, 19/03/1885)



gerirvi di quando in quando i vari mezzi che io credo migliori, onde possa riuscire sempre più fruttuoso il vostro ministero. Fra questi quello che io intendo caldamente raccomandarvi, per la gloria di Dio e la salute delle anime, è la diffusione dei buoni libri.

I libri buoni, diffusi nel popolo, sono uno dei mezzi atti a mantenere il regno del Salvatore in tante anime. Aggiungete che il libro se da un lato non ha quella forza intrinseca della quale è fornita la parola viva, da altro lato presenta vantaggi in certe circostanze anche maggiori.
Il buon libro entra persino nelle case ove non può entrare il sacerdote, è tollerato anche dai cattivi come memoria e come regalo. Presentandosi non arrossisce, trascurato non s'inquieta, letto insegna verità con calma, disprezzato non si lagna e lascia il rimorso che talora accende il desiderio di conoscere la verità: mentre esso è sempre pronto ad insegnarla.

Quante anime furono salvate dai libri buoni. quante ore preservate dall'errore, quante incoraggiate nel bene. Chi dona un libro buono, non avesse altro merito che destare un pensiero di Dio, ha già acquistato un merito incomparabile presso Dio. Eppure quanto di meglio si ottiene. Un libro in una famiglia, se non è letto da colui a cui è destinato o donato, è letto dal figlio o dalla figlia, dall'amico o dal vicino. Un libro in un paese talora passa nelle mani di cento persone. Iddio solo, conosce il bene che produce un libro in una città, in una biblioteca circolante, in una società di operai, in un ospedale, donato come pegno di amicizia.

Vi prego e vi scongiuro dunque di non trascurare questa parte importantissima della nostra missione.
SAN GIOVANNI BOSCO

(Circolare ai Salesiani per la diffusione dei buoni libri, del 19-3-1885)