Actes_1967_250.ACG


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43. ANNÉE
DÉCEMBRE 1967
N. 250
ACTES DU CONSEIT SUPERIEUR
DE LA SOCIETE SALESIÉNNE
SOMMAIRE
I Lettre du Recteur Maieur
L'Année de la foi et le centenai-re de la Basiüque Notre-Dame-Auxüa_
eLsItIrIé.xai.ceaCe.mBC.-oaeom-snmimlUimdqeCuneenoentpcn,tocltacenéconxsléétecelbdiéuer'brnéhercrrideseuurtl,d'oAner-VnioqaentulrrédeeCoed.oceA-ucdnroreanr,ag<éIA,veaeÉalmetfimrlo.etaain-.crnMoi-aehalLée»tra.eeDrn-1écc9dsae6ot,egér.cilehanètsCaeto.ion-ngrédIgmeaptlioaenrip.ee_,or_*
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dans l,histo-ire-du Salut.
la pastorale des Jeunes.
II. Comunications
Manifestations en l'honneur du centenaire de Ia Basiüque Notre-Dame-
Auxiliatrice. - Récitation en cornmurl du bréviaire. __ No-irrrtion.
IlI. Documents
IV. Confrères défunts (3. Iiste de 1967)

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I. LETTRE DU RECTEUR MAJEUR
Rome, le 6 nouembre 1.967
Bien chers Confrères,
Je vous envoie cette lettre de Rome où je m'arrête encore quelques
jours après la clôrure de ce Synode auquel, comme vous le savez, j,ai
pris part. Nous venons d'y vivre un mois de mavail incessant, fait de
confrontations, d'expériences, de projets et de recherches en vue de
tésoudre les problèmes graves et urgents qui s'imposent aujourd'hui
à l'Eglise.
Pendant Ie synode j'ai eu la joie d'approcher le souverain pontife.
une fois de plus je fus le témoin de son amabilité toure paternelle et de
son attention pour Ia famille salésienne qu'il connait bien. J'ai aussi
pu rencontrer le Patriarche Athénagoras et recevoir de lui sa cordiale
accolade. Nombreuses furent également les rencontres avec d'autres
prélats. Ensemble nous avons évoqués les problèmes communs à eux
et à notre Congrégation.
Cependant, comme vous vous en doutez, mes contacts les plus
fréquents eurent lieu avec les supérieurs Généraux qui comme moi
participaient au synode. Il s'est ainsi établi entre nous une collabora-
tion fraternelle non seulement pour les travaux prévus par le synode
mais aussi pour ces problèmes qui aujourd'hui s'imposent à chacun de
nos Instituts. D'ailleurs, nombre des problèmes mis à l'ordre du jour
par Ie Synode, comme ceux de la formation des prêtres, de la liturgie, de
la foi et des moeurs, s'avéraienr directement liés à nos propres préoc-
cupations.
Je puis vous dire que le vaste éventail des sujets a été taité avec
autant de largeur de vue que de profondeur et de minutie, en toute
liberté et dans un parfait respect mutuel. certains sujets connurent

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-4-
près d'une centaine d'interventions orales, sans compter celles qui
furent déposées par écrit au Secrétariat. Toute nouvelle proposition
soumise à l,approbation des membres du synode tenait attentivement
compte des interventions précédentes. Il se dégageait de l'ensemble
une impression de grande sérénité, de recherche constante de faire du
positi{ et de travailler pour une Église qui vit son expérience post-
conciliaire dans un monde où, à côté de tant de choses bonnes et pro-
ductives, il y a malheureusement aussi beaucoup d'autres moins bonnes,
q-uelLqu"e,fo.nis,mdêemel'énquuisiliibbltees
et
et
condamnables.
la constante
préoccupation
de
tenir
la
voie moyenne dont fit preuve Ie Synode me semble être une expérience
réconfortante pour notre famille religieuse. Car si après le Concile nous
avons décidé d,avancer, c'est à l'enseigne de cet éqülibre et de cette
voie moyenne que nous avons progressé. La ligne que suit Ia Congréga-
tion et qu'elle entend poursuivre est donc la bonne.
Au cours de notre démarche de rénovation loin de détruire le
passé nous nous efferçons au contraire à constmire sur lui et à I'enrichir
it y u deux événements qui seront pour nous contme une rampe de
larrcement et nouvelle charge: l'Année de la foi et le centenaire de la
Basilique Notre-Dame-Auxiliatrice de Turin. ces deux événements con-
stituent pouf nous un unique rappel, harmonieux et efEcace, en cette
période spéciale de l'Église et de Ia Congrégation'
Permettez-moi de vous dire quelques mots sur ce double événe-
ment. Tout en donnant libre cours à mes propres sentiments ie crois
répondre aussi au souhait ardent de beaucoup de Confrères qui at-
t"nd.rr, une parole de réconfort et d'orientation de la patt de celui
qui en premier porre la lourde responsabilité de guider la congrégation
en cette Période Peu commode.
Entrons tout de suite dans le sujet'
Contexte historique du Centenaire de la Basilique
permettez-moi tout d'abord de souligner le contexte historique et
ecclésial dans lequel prend place la célébration de ce centenaire. Cela

1.5 Page 5

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5
me paraît être la meilleure façon d'en comprendre la vraie et profonde
signification.
Nous vivons dans l'immédiat après-Concile. Le premier synode des
évêques vient de se terminer. L'Église est toute tendue vers la réali-
sation de son renouvellement.
Paul VI, en proclamant l'Année de la foi, nous invite à approfon-
dir et à vivre notre foi afin de commémorer avec fruit le centenaire
du martyre des saints Apôtres Pierre et Paul.
A f intérieur de notre famille salésienne nous sommes liés de façon
solidaire à la démarche de rénovation voulue par le 1,9. Chapitre Géné-
ral. Cette rénovation se poursuit actuellement dans un climat de dia-
logue serein et constructif où chacun des membres de la famille salésien-
ne est invité à se hisser au niveau des exigences de son entière con-
sécration au Seigneur et de I'activité apostolique propre à Ia Con-
gregation.
Le centenaire de notre sanctuaire madal nous ofire précisément
l'occasion favorable pour nous insérer de manière efficace dans les
orientations actuelles et les plans de travail de l'Église et de la Con-
grégation.
En efiet cette période d'après-Concile qui nous invite à une mise
en pratique vivante et exigeante des enseignements et des directives
conciliaires, exige aussi qu'à travers toute notre vie spirituelle et tout
notre apostolat sacerdotal et éducatif nous témoignions concrètement
d'une solide piété mariale. Le Concile nous a en effer présenté Marie
à l'intérieur du dessein salvifique, indissolublemenr associée au Christ
Sauveur et à l'Eglise.
Vivre l'année de la foi en laissant de côté la Vierge Àdarie esr chose
impossible. Marie est en efier la première croyanre. Si elle a m&ité
d'être proclamée bienheureuse c'est précisément pour sa foi en Ia
Parole de Dieu qui lui Évélut le dessein de Dieu sur elle: <.< Bienheu-
reuse toi qui as cn-r, parce que s'accomplira ce qui t'a été dit de la part
du Seigneur r, (Lc 1.,45). Le chapitre 8 de « Lumen Genrium »> n,a
pas manqué de souligner la foi de Marie et de la présenter comme
modèle de tout croyant.

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-6-
Matie est en outre « objet >> de notre foi parce que sa mission, ses
prérogatives et ses privilèges sont révélés par Dieu et appartiennent
au dépôt de Ia {oi.
La Vierge Marie est vitalement insérée dans l'ensemble de notre
foi. << Intimement présente à l'histoire du salut, Marie rassemble et
reflète en elle d'une certaine façon les requêtes suprèmes de la foi »
(L.G. 65). Elle est en efiet par des relations merveilleuses aux
Personnes divines. Elle fait vitalement partie de l'histoire de notre
salut parce que, en pleine conscience et liberté, elle nous a donné le
Sauveur. Par sa maternité virginale elle fut associée à toute I'oeuvre
salvifique du Fils continuée dans I'Eglise. Ses privilèges surnaturels de
pureté parfaite et de plénitude de grâce nous rappellent les richesses
divines et les engagements sacrés de notre vocation reçue au baptème.
Son Assomption glorieuse nous parle de nome destinée éternelle vers
laquelle nous oriente la grâce de notre adoption divine. Il n'est donc
pas possible de considérer la Vierge Marie sans être, du même coup,
introduit dans une lumineuse et active vie de foi. C'est précisément ce
à quoi nous invite I'Année de la foi proclamée par le Pape.
D'autre part tout ce qui été mis en oeuvre par notre grande famille
en rrue de réaliser le 19. Chapitre Gén&al tire la garuntie de son
succès de la waie dévotion envers notre Patronne céleste, envers celle
qtruici e-
pour employer une expression de Don
de l'Oeuvre Salésienne. C'est la Vierge
Bqousicnoo-us
est le Fonda-
réconforte et
nous soutient de sa maternelle présence et assitance pour que nous
puissions répondre le mieux possible à nos responsabilités. C'est d'ail-
leurs ainsi qu'elle apparlt auprès de Don Bosco qui est touiours allé
de l'avant avec I'aide de la Vierge.
L'année centenaire de la consécration du Sanctuaire Notre-Dame-
Auxiliatrice doit donc être une année mariale, marquée d'une piété
plus convaicue et plus active envers la Vierge. Que la Vierge Marie
trouve pour nous sa place à l'intérieur du mystère du Christ et de
I'Eglise, comme nous I'a présenté Vatican II; qu'elle ait aussi sa place
dans l'efiort de rénovation spirituelle mis en mouvement par le Con-
cile et le 19. Chapitre Généra1.

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<< L'étrenne » pour 1968
-7 -
Afin de mettre en valeur ces << signes des temps >> dont nous venons
de pader, atn de tirer profit de cette heureuse corncidence et afrn
d'engager notre famille à vivre l'Année de Ia foi dans une piété mariale
renouvelée, j'ai voulu proposer pour 1968 le mot d'ordre sulvant:
Répondons filialernent à l'inuitatio* da souaerain pontile et céré-
ldboruionsmessaaratuyrearcieesgdéedns.iémaroepnsôisttriéoensestP, aeierndrreneuorielstcepPtataeruulAn-neaeeienddceebetfaorcilltoparinut-s
a7xni72sy56jys
à donner à la
rucide et plus
eftcace, dutour de nous par le téntoignage d'une aie chrétienrue cobé-
rente. Qae la vierge Auxiliatrice, en cet anniuersaire de Ia consécration
de sa basilique à Turin, soutienne et protège notre engagernent.
Comme vous pouvez Ie constater, l,<< étrennë >> s'appuie sur eux
éléments qui caratérisent l'année à venir: l'Année de la foi et le cen-
tenaire de notre Basilique. L'un et I'autre nous invitent à progresser
selon la double lancée d'une foi agissante er d'une dévotion mariale
rénovée.
Tels sont les deux grands thèmes que je désire illustrer pour vous,
pour que vous puissiez communiquer un élan de vie surnaturelle aux
âmes qui vous sont confiées, ... après vous êffe mis vous-mêmes au
diapason de l'Église et de Ia congrégation, après vous êrre vous-mêmes
renouvelés spirituellement.
I. COMMENT CÉLEBRER L'ANNÉE DE LA FOI
L'Année de la foi proclamée par Sa Sainteté paul VI dans 1,exhorta-
rion apostolique << Petrum et Paulum Apostolos »> découle de ra réno-
vation voulue par le concile et spécialement de l'encycrique << Eccle-
siam suam »>,
Il ne s'agit pas d'un événement isolé mais d'une intiative destinée
à nous faire vivre selon le concile et à << sentire cum Eccresia »>. L'appel
en faveur d'une << Année de la foi >> vise à promouvoir la vitaltté de l,É-
glise en aidant chacun de ses membres à devenir conscient de sa mission

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-8-
dans le monde contemporain et en incitant chacun à travailler à sa
propre rénovation. L'Église pourra alors être apostoliquement présente
u,, -ond. avec lequel elle doit dialoguer pour I'amener au salut'
<. L'Église est la société des cfoyanrs », et << la foi est le début de la
justificatiàn r>. C'est pourquoi I'Année de la foi doit contribuer effica-
cement à la rénovation de l'Église pour la rendre toujours davantage et
toujours mieux société des croyants »>. L'exercice d'gne foi vive et
active vient en aide à sa mission de salut. C'est ainsi que passera dans
la Éalité tout ce qui fut esquissé dans l'enryclique ,, Ecclesiam stulm )>
Telles sont en efiet les grandes intentions de sa sainteté Paul VI
contenues dans l'exhortation publiée à I'occasion de l'anniversaite du
martyre des Apôtres Pierre et Paul. Le Pape veut en effet que cette
célébration commémorative devienne pour toute l'Église un immense
acte de foi. << Nous voulons reconnaître en cet anniversaire l'heureuse
occasion que la divine Providence ofire au Peuple de Dieu pour qu'il
reprenne une conscience exacte de sa foi, pour qu'il la ravive, la puri-
fie, la rende plus forte et la confesse >>. (Exbortation, ossewatore Ro-
mano,23 févr.1967).
Ainsi nous sont précisés les obiectifs de l'Année de la foi. ce sont
justement ceux que je vous ai présentés dans l'<< étrenne >>'
Les principes sont clairs. Mais peut-être conviendra-t-il de les pré-
senter de manière plus concrète afin d'en faciliter l'appücation dans
notre vie personnelle et notre travaiT de maîtres et de témoins de la foi.
a) Approfondit le sens authentique de Ia foi
selon l,enseignement de la sainte Ecriture et la pensée du II. Concile
du Vatican, nous devons affirmer que la foi, selon son aspect personnel,
en tant que vertu théologale, est l'attitude consciente, convarncue et li-
bre de l'homme face à Dieu, lequel se révèle et se communique à travers
le cours de l'histoire du salut en Jésus-Christ et en son Esprit-Saint.
Cette attitude se déploie dans un assentiment complet, une adhésion
de f intelligence, du coeur, de I'ensemble de nos actions.

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o
C'est pourquoi la foi débouche sur la charité, dans la communion
avec Dieu, dans une observance filiale de sa loi de Père, dans l'espérance
de son soutien et dans la réalisation de ses promesses divines.
La foi confère donc un nouvel horizon à notre existence, lui donne
une assurance fondée sur la volonté salvifque de Dieu opérant dans
I'histoire du monde et de l'Église.
Par la foi nous croyons en Dieu, Père et Fils et Saint-Esprit. Par la
foi nous sommes solidement reliés à la Sainte Trinité agissant en cha-
cun de nous, en l'Église et dans le monde. C'est pourquoi aidés par la
grâce adhérons fortement, avec noffe intelligence, notre coeur et toute
notre vie, à tout ce que Dieu a dit et fait tout au long de I'histoire du
salut et que le magistère de I'Eglise nous propose comme objet de la
révélation divine.
Par conséquent notre foi est théologale en tant qu'elle nous unit à
la Sainte Trinité, source de lumière et de charité, suprème objet et
motif de la foi.
De plus notre foi est christologique, en rant que Jésus-Christ est
l'auteur et le maltre de la foi, lui le Verbe divin fait homme pour nous
faire part des trésors de vérité et de vie contenus dans Ie sein du Père.
Enfin notre foi est ecclésiale en tant que la foi reEre au baptème
nous insère dans le Corps mystique du Christ, son Eglise dont nous
partageons la vie, le témoignage et l'annonce de la foi.
C'est à ce titre que Lumen Gentium a pu définir l'Église << commu-
nauté des croyants )>, <( communion de fidèles >>, << maltresse et témoin
de la foi »>, (L. G.12).
Le sens authentique de notre foi nous a été donné par le Concile
dans la description suivante: « A Dieu qui révèle est due << l'obéissance
de la foi »> (Rom. L6, 26), pat la quelle l'homme s'abandonne tout
entier et librement à Dieu dans ., un complet hommage d,intelligence
et de volonté à Dieu qui révèle >> et dans un assentiment volontaire à
la Révélation qu'il fait. Pour exister, cette foi requiert 7a gtàce préve-
nante et aidante de Dieu, ainsi que les secours intérieurs du saint-Esprit
pour qu'il meuve le coeur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de
l'esprit et donne à << tous la douceur de consentir et de croire à la vé-
rité ». Afin de rendre roujours plus profonde I'intelligence de la Révé-

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-10-
lation, l'Eprit-Saint ne cesse de parfaire la foi par ses dons' (Con-
stitution << Dei Verburn », 5).
Il nous faut donc demander pour nous-mêmes et pour les âmes
qui nous sont confiées ce don inestimable de la foi que Dieu accorde à
toute prière humble et fervente.
b) Rendre notre foi plus consciente et plus vive
La connaissance du sens authentique de la foi nous aide à juger no-
tre vie à la lumière de la foi, à en dénoncer les déficiences et les inco-
hérences tant sur Ie plan pratique que sur le plan théorique' La f.oi a
toujours besoin d'être ravivée et rénovée afin de pouvoir replir son rôle
normadf.
Nous devons nous faire une mentalité de foi qui sache allier foi et
culture de manière à ce que la foi ne reste pas marginale et super-
ficielle mais qu'elle illumine et oriente notfe être dans sa totalité. De
cette façon nous saurons découvrir la présence de Dieu dans l'histoire
du monde et de chaque homme' Nous saurons alors règler notre con-
duite sur cette présence et ne pas faire obstacle aux desseins de Dieu.
La foi comporte en somme une position intérieure habituelle qui nous
fait nous compromettre jusqu'au bout pour Dieu, avec le Christ, avec
son message, en en acceptant toutes les exigences et les implications,
assumant en pleine responsabilité notre place à f intérieur de notre
Communauté, coopérant de cette façon au bien de l'Église universelle
et de toute I'humanité.
Dans cette perspective les valeurs humaines ne sont pas détruites
mais hiérarchisées et subordonnées à la foi. Il se produit alors en nous
une mentalité, une attitude fondamentale pour laquelle les grandes déci-
sions sont touiours d'ordre religieux. Alors l'élément religieux ne repré-
sente plus seulement une adhésion intellectuelle mais devient une déci-
sion vitale allant dans le concret, christianisant notre vie en la rendant
plus conforme aux pricipes de la foi. La culture reçoit ainsi un achè-
vement de la part de Ia foi dont le contenu constitue une réponse com-
plète et totale aux problèmes humains. La compénétration entre foi

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2.1 Page 11

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- 11 -
et vie atteint ainsi non seulement le domaine religieux mais aussi tout
ce relève de Ia culture, de la vie sociale et professionnelle. C,est cet
achèvement qui fait que le vrai chrétien devienne << sel de la terre >> et
<< lumière pour le monde >>.
Si nous songeons un instant à Don Bosco, et à bien d,autres hommes
et femmes qui ont illustré l'histoire de l'Église, nous verrons qu,ils ont
réalisé en eux cet achèvement qui s'épanouit en une action apostoüque
et spirituelle féconde. Même aujourd'hui nous n'aurions pas de peine
à trouver autour de nous, dans les communautés religieuses et dans le
monde, des homme et des femmes qui témoignent par toute leur vie
de cette heuruse et féconde harmonie entre foi et culture, entre foi et üe,
Responsabflités et dangers dans nos activités apostoliques
A quelque activité apostolique nous soyons adonnés il est bon que
nous tournions notre regard vers des exemples vivants, afin qu'à notre
tour nous puissions répondre efficacement aux exigence de notre temps.
Jean Guitton dit, à ce sujet, dans son dernier ouvrage: << Ayant faim
et soif de l'absolu et ne le trouvant nulle part à l'état pur, nous avons
besoin d'avoir près de nous un être semblable à nous qui, même dans
sa médiocrité et sa misère, incarne l'idée de l'absolu et nous prouve
par sa présence qu'il peut exister, qu'il est même plus près de nous que
nous le pensons »>. (Jean Guitton, Dialogues aaec Paul VI, Fayard, 7962,
p. 307 ).
Nous sommes malheureusement nous aussi menacés par ce danger
déja dénoncé par saint Augustin, celui de la << dipsychie >> ou double
mentalité: d'une parte la mentalité mondaine qui s'étend à tous les mo-
ments et secteurs de notre vie, d'autre pan la mentalité religieuse qui
n'influe que sur une partie infime de notre activité.
Cette double artitude est à I'origine d'une foi marginale et superfi.
cielle, d'une religiosité purement défensive, plaquée de l,extérieur, toute
théorique. Une foi de ce genre languit et risque de faire naufrage au
milieu des exigences de la vie. Nombreux sont ceux, même parmi les

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-L2-
prêtres et les religieux, qu'un foi marginale et sans incidence dans la
vie a fait passer à I'athéisme.
L'Année de la foi vient de manière très opportune nous inviter à
<< raviver en nous une {oi consciente et efficace, en somme une foi agis-
sante. Rappelons-nous qu' <( une foi sans les oeuwes est une foi mor-
te »> (Jc. 2, 17 ).
Le danger d'une foi marginale, danger d'une dissociation entre
foi et vie, comme nous venons de le dire, ne menace pas seulement les
jeunes ou les simples chrétiens, ce danger existe aussi pour les prêtres,
lseasnrtealignixeuimx p-érantoifuss
en
du
mavoonndsedeermnaolhneuàrecuexuxexdeemJpélessus--chqruisit
en obéis-
risquent
de devenir pareils au sel afiadi.
Oublieux de leur rôle de guide et de maître de la foi, ces prêtres
appartiennent à cette catégorie que Jean Guitton qualite de « laïcs à
peine consacrés »>.
Il importe donc de raviver chaque jour la foi par le contact vivant
avec la Parole de Dieu, incarnée dans l'Ecriture sainte et dans I'Eu-
charistie, pour pouvoir être lumière qui éclaire et feu qui réchaufie.
Témoigner de la loi p6r une aie cbrétienne cobérente.
Jésus-Christ a charyé ses disciples d'êue ses témoins (Ac. l, 8)'
Certains ont témoigné en versant leur sang de martyr. A côté de leur
témoignage du sang il y a aussi le témoignage plus commun de la pa-
role, des oeuvres, de toute une vie. Aucun de nous ne peut s'en dispen-
seer s'il veut être reconnu par Jésus au jour du jugement dernier.
Notre époque a surtout besoin de ce témoigrrage. Le Concile nous
y invite sans cesse. Le témoignage d'une vie chrétienne cohérente,
s'exprimant non seulement aux moments et aux endroits consacrés à la
prière, mais aussi en classe, dans les moments de détente, dans nos
rapports professionnels, dans la vie courante, en famille. C'est de cette
façon que nous prolongerons l'incarnation du Christ Sauveur dans le
monde moderne. C'est à cela que doit tendre tout notre travail d'édu-
cateurs chrétiens.
Chers Confrères, il est facile de se rendre compte que cela corre-

2.3 Page 13

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-L3-
spond à une nécessité présente. Paul VI soulignait, dans le discours
d'ouverture, que I'Année de la foi répondait à un besoin urgent du
moment présent. Face à l'oubli et à la négation de Dieu, face à Ia crise
du sens religieux, face aussi à un comportement rationaliste et purement
profane qui insinue le doute et la perplexité autour des vérités les plus
fondamentales, la foi est ce qui assure la base d'un ordre intellectuel,
moral et social plein de santé.
Désorientation de Ia pensée
Dans un récent discours aux membres de Ia C.E.I. (Con{érence
Episcopale d'Italie ) le Pape afrrmait << Quelque chose d'étrange et de
douloureux est en train de se produire, non seulement dans le monde
profane, qu'il soit indifiérent ou hostile à la téalité religieuse, mais
même dans le monde chrétien, qui semble atteint d'un on ne sait quel
<< esprit de vertige » (Is. 19, 14) qui n'épargne même pas ceux qui pas-
sent pour des personnes qui connaissent et étudient la parole de Dieu.
On en vient à dourer de la certitude d'une vérité objective et de la ca-
pacité de l'esprit humain de la saisir. On perd le sens d'une foi unique
et pure. Il est admis que l'on remette en quesrion de manière radicale
les vérités les plus intangibles, celles que les chrétiens n'ont jamais
cessé de croire et de professer. On remet en question les dogmes qui ne
plaisent pas ou qui exigeraient l'humble soumission de notre intelli-
gence. On ne tient pas compre de l'autorité irremplaçable et provi-
dentielle du magistère. On prétend conserver le nom de chrétien en
rejetant ce qui en fait le contenu (Cf. « Osservatore Romano ,r, 8.4.
t967.
De plus, si du niveau doctrinal nous passons au plan pratique, nous
faisons la découverte tragique que pour beaucoup de baptisés Dieu
n'existe plus. L'intérêt pour les réalités terrestres, et tout particulière-
ment pour le confort et les loisirs, constitue pour beaucoup un prétexte
pour fuir la réslité religieuse. C'est Ià le résultat d'une foi languissante et
superficielle, sous-alimentée, une foi fondée sur la coutume et les pra-
tiques, une foi incapable de résister aux coups de bélier d'une incroyance
active et ingénieuse.

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_14-
I1 en résulte cette désorientatnon dans les idées et ce malaise que res-
sentent beaucoup face au mouvement de rénovation suscité par le
Concile. Ils n'en comprennent pas le sens ni les exigences, prisonniers
qu'ils sont d'une foi pauvre et lacunaire.
Il est vrai que nous assistons aussi à un intérêt croissant pour les
problèmes religieux et moraux. Si l'augmentation des publications reli-
gieuses a augmenté, il faut cependant reconnaître que la qualité de
leur information laisse souvent à désirer. 11 arrive en eflet que ceux
qui écrivent sur ces sujets n'ont pas toujours la compétence voulue
ou partent de préjugés antireligieux ou purement profanes.
Notre plan d'étude et de travail
C'est pourquoi notre efiort de réflexion et de travail au cours de
cette année sera de la plus haute importance. Tous, nous sommes
invités à faire en sorte que notre foi réponde aux exigences du niveau
culturel de notre temps. Selon la pensée du Pape, I'Année de la foi
devrait nous stirnuler à l'étude de la doctrine contenue dans les docu-
ments du dernier concile. Nous devons y puiser les principes pour
raviver en nous et autouf de nous une foi consciente et agissante.
On peut se demander, deux ans après la clôture du Concile, qu'est-
ce qui s'est fait jusqu'à présent dans chacune de nos communautés
pour une connaissance systématique et approfondie des documents
conciliaires. Nous avons une immense richesse qu'on ne peut pas
laisser impunément dans I'ignorance et dans l'oubli. Tout en me ré-
jouissant de ce qui s'est déja fait pour diffuser et approfondir les
documents conciliaires parmi les confrères, j'exhorte surtout les divers
Supérieurs à se soucier sérieusement de ce que les Confrères aient
toute facilité pour puiser à cet authentique trésor. De toute façon que
chaque Salésien se fasse un devoir de connaîre les documents conci-
liaires et postconciliaires, en particulier ceux qui touchent de plus
près à notre vie. Je serais heureux de connaître toutes les initiatives
auront été prises, dans nos Provinces et dans nos Maisons, pour

2.5 Page 15

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-15_
répondre à I'invitation pressante que je vous fais, surrout en ce qui
concerne les documents qui concernent de plus près notre vie de reli-
gieux, de prêtres et d'éducateurs.
La catéchèse: devoir précis qui incombe à la Congégation
Je crois que c'est le moment de dire un mot de ra catéchèse en tant
qu'instrument
la nôtre et
au service
celle des
de la croissance et
autres. N'oubüons
de I'entretien
pas que la
de Ia foi
catéchèse
est
fiée
une des formes
(cf. constitutions,
d'apostolat que Don Bosco nous a
ch. 1art.8). c'est pour elle que nous
con-
vou-
Ions être présents aux jeunes avant tout. G n,exclut ..p.rrdurrt p^
les adultes, spécialement ceux qui sont en rappoft avec notre activité
spécifique: les coopérateurs, les Anciens, les Membres des associations
paroissiales, les parents de nos élèves, etc...
Le chapitre Général a d'ailleurs été très explicite et vigoureux
sur ce sujet: << Parmi les formes d'apostolat en milieu d'adulte, la caté-
chèse tient le premier rang du point de vue nécessité et eficacité (...)
La catéchèse des adultes fait partie de Ia mission con{iée par Dieu à
la congrégation par le moyen de son Fondateur et de l'Égrise, mission
qu'elle a généreusement acceptée et accomplie »> (Actes du 1.9. Chap.
Gén., trad. fuanç. p. L55).
Dans le mouvement gén&al d'attiédissement de la foi, qui est le
mal le plus grand de norre époque, Ia catéchèse devient po,r, nor, ,rn
devoir de première r[gence.
Pour souligner l'importance de mon appel, je voudrais attirer votre
attention sur le devoir ffès strict que nous avons de nous préparer
convenablement à Ia catéchèse afin de la rendre efficace. aussi il
s'agit de cette qualiEcation qu'on réclame aujourd'hui. En ce domaine
les improvisations, Ies connaissances sommaires, les généralités, sont plus
nuisibles qu'utiles. La bonne volonté ne sufit pas pour satisfaire aux
responsabilités précises que nous avons en face de Dieu et des autres.
Nous ne pouvons pas faire subir à la foi les insufEsances de notre igno-
rance ou de noue impréparation.
l

2.6 Page 16

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-t6-
Je constate avec une véritable satisfaction que notre Congrégation
a créé en faveur de la catéchèse quelques institutions de valeur re-
connue. Je pense à I'Institut Catéchétique du P.A'S. et au Cente
Catéchétique de Turin. Je sais aussi que d'autres initiatives analogues,
bien que plus limitée, sont en cours. Je me réjouis aussi très sincère-
ment au sujet de ces Provinces qui ont envoyé au P'Â.S. un nombre
appréciable d'étudiants, et j'espère que bientôt d'autres viendront se
joindre à eu-t pour poursuivre ce genre d'études.
J'ai aussi pu constater que I'on multiplie un peu partout des
cours de catéchèse pour nos confrères (prêtres, coadiuteurs et abbés)
ainsi que pour les enseignants non-salésiens et nos cooperateurs. Je
applaudis vivement à cette activité. De même je tiens aussi à féliciter
ceux qui récemment ont lancé de nouvelles revues de catéchèse, soit
pour des adultes soit pour les jeunes d'âge scolaire'
Tout cela me dit que quelque chose est en train de se constmire.
Les témoignages d'estime, qui déja nous sommes parvenus, peuvent
être considérés comme une approbation du choix que nous avons fait
parmi nos activités apostoliques et comme un encouragement à faire
davantage et mieux encore.
C'est un des secteurs dans lesquels Don Bosco veut que nous
soyons à l'avant'garde. Touiour§ est-il que constatant les résultats
concrets de ces demières années je crois pouvoir affirmer avec sérénité
que les
ont été
sacrifices que
heuteusement
nous avons
comPensés.
consentis
-
surtout en personnel -
Je dis cela por[ encouragef ceux qui festeraient encora indécis, et
en même temps pour esquisser d'autres possibilités plus amples qui
s'offriront à nous si savons uniter et coordonner notre ttavai au plan
international.
Un impérieux examen de conscienc
L'Année de la foi est une bonne occasion pour que chacun de nous
et la Congrégation dans son ensemble, nous fassions un sérieux examen
de conscience sur ce que nous devons faire aujoud'hui en ce domarne,

2.7 Page 17

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-17-
quifte à découvrir nos déficiences er à chercher les moyens d'y remédier.
Oui, faisons sur ce point une révision de vie sérieuse. peut-être
certains trouvent-ils d'excellentes raisons pour ne pas fute de catéchis-
me, d'autres ne sentent pas Ie besoin d'avoir une formation catéchè-
tique qui soit au moins aussi poussée que leurs connaissances litté-
raires et scientifiques. certaines de nos oeuvres (collèges, écoles, mai-
sons de jeunes,... ) ont peu d'emprise chrétienne sur les jeunes: cela
viendrait-il du fait que les préoccupations scolaires ou sportives, qu'une
certaine recherche des commodités ont pris le pas sur les exigences
catéchétiques, qui devraient toujours prévaloir?
Ne nous faisons pas d'illusions: à côté de tous les succès que
nous remportons en matière d'éducation, il est douloureux de devoir
également constater que souvent Ia foi de nos jeunes disparaît à peine
ceux-ci sont-ils entrés dans une école non-con{essionnelle ou dans un
atelier. Nos adversaires ne se sont d'ailleurs pas génés pour nous dire
sans ménagement que telle école catholique d'un millier d,élèves ne les
préoccupait pas beaucoup: iI sLfisait en effet de quelques mois seule-
ment pour effacer le vernis qu'il avaient reçu.
Comprenez-moi bien. Mon intention n'est pas de susciter le décou-
ragement. Mes paroles veulent être un rappel tonifiant pour vous
aider à répondre concrètement à notre mission d,Église, mission qui
est avant tout et essentiellement catéchétique. Une telle réponse exige
que notre activité soit rendue conforme aux exigences du monde con-
temporain, spécialement celui des jeunes. Je rappelle, pour compléter
mon
vie,
n^effirpmeauttiosne,
que l'activité
réduire à un
catéchétique, qui est transmission de
simple cours d'instruction religieuse,
même bien mené.
Une catéchèse des jeunes, pour ne parler que d'eux, qui se pro-
pose de former le chrétien d'aujourd'hui et plus encore celui de de-
main, doit se retrouver en dehors du cours d'instruction religieuse.
Elle doit avoir sa place dans la liturgie, dans les activités parascoltaires,
pendant les loisirs, au cours d'une conversation individuelle, dans la
direction spirituelle. Sans ce souci d'ensemble et d'unité nous risquons
de tourner à vide. Nous ne donnerons aux jeunes qu'une couche de
vernis qui ne tardera pas à disparaitre.

2.8 Page 18

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Courage et cohérence.
-18-
Pour obtenir cela, il est vrai qu'il faut étudier de près certaines
situations, les examiner avec courage et réalisme aÉn d'en dégager les
conséquences logiques, même si celles-ci doivent entralnet le change-
ment de certaines habirudes de travail, une nouvelle implantation des
maisons, une autre manière de les mener. Autant d'opérations qui
peuvent entraîiner des sacritces de tout genre, surtout d'ordre psycho-
logique. Mais se seront des sacrifices salutaires.
I1 est facile de s'apercevoir que tout cela n'est pas autre chose que
le ravail de réajustement ( ridimensionamento ) qui devra donner plus
de vie et de vitalité à la Congrégation. I1 s'agit donc d'un examen
courageux et complet qui interpelle personnellement châque confrère
et qui cherche à délimiter clairement les moyens en matériel et en
personnel dont chaque maison dispose pour une activité vraiment apo-
stolique. Il s'agit de chercher les remèdes partiels ou, si nécessaire,
radicaux qui seraient à appliquet pour éviter de s'enliser dans des
activités qui débilitent physiquement, qui vident spirituellement, dont
les résultats apostoliques sont nettement disproportionnés avec I'acti-
vité déployée.
Une autre réflexion à ce sujet. Don Quadrio, s'adressant un jour
à de jeunes prêtres, les mit en garde contre le danger qu'il appelait la
déchirure de la foi. J'ai fait allusion tout à I'heure au souci d'ensemble
et d'unité que nous devons mettre dans notre vie de foi. C'est par
précisément que nous éviterons le efiets déplorables d'une foi déchirée,
et cela tout spécialement dans notre mission de catéchistes, de forma-
teurs de chrétiens.
Cherchons donc à augmenter notre compétence, à enrichir notre
bagage théologique et catéchétique. Mettons en pratique les directives
qui visent la formation chrétienne des jeunes et des personnes dont
nous sommes responsables. Mais ce qui par dessus tout et en tout
premier lieu est nécessaire c'est que notre foi soit intègre, ferme, lumi-
neuse et rayonnante. En somme, qu'elle soit une foi vécue. Ce n'est
qu'ainsi que nous ferons du travail constructif auprès de ceux dont
aurons à répondre.

2.9 Page 19

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-19-
On a dit que la catéchèse ne consiste pas en une trasmission de
notions ni d'idées édifi2n1ss, mais consiste en une transmission de vie.
Il y a beaucoup de vérité dans cette afi.rmation. C'est un fait que l,on
ne transmet pas ce qu'on a dans la tête, mais ce que I'on possède ma-
nière vitale. L'expérience est pour le confirmer. A chacun de nous
d'en tirer les conséquences.
II. COMMENT CELEBRER NOTRE ANNEE MARIALE
Si le centenaire du martyre de saint pierre et de saint paul est une
occasion on ne peut plus propice pour renouveler notre foi et pour 1ui
redonner une place dans noffe vie et dans notre apostolat, le centenaire
de la Basilique de Notre-Dame-Auxiliauice, de cet érli6ce tellement
lié à nos origines, à la vie même de noue Fondateur et au centre de
notre congrégation, devra faire revivre en nous, dans toute sa lumi-
neuse pureté, avec la fidélité à nore vocation salésienne, la dévotion
à Notre-Dame-Auxiliatrice.
Don Bosco était pris d'une tendre émotion au souvenir de ce que la
Vierge avait fait pour Iui tout au long de sa vie. Et nous, s,il nous
arrive de jeter un coup d'oeil sur les heures sombres ou joyeuses de
nofte congrégation, nous ne pouvons nous empêcher d,avoir un sen-
timent de reconnaissance émue pour tour ce que la vierge a fait pour
nous.
Déia Don Albera, à I'occasion du cinquantenaire de Ia Basilique,
notait que la consécration du sanctuaire de l'Auxiliatrice avait été le
début d'une nouvelle période de l'histoire de notre congrégation. Le
cinquantenaire fut en effet accompagné d'une augmentation prodigieuse
de vocations et d'ouvertures de maisons. De plus les dificultés concer-
nant I'approbation de la Congrégation s'estompèrent alors peu à peu et
les missions prirent de l'ampleur ( cf . Don P. Albera, Lettres circulaires
aux salésiens; sur le cinquantenaire de la consécration du sanctuaire de
Marie-Auxiliatrice au V aldocco, XXIV ).

2.10 Page 20

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-20-
Don Ceria affirmait de son côté dans les Annales de la Société Salé-
sienne (I, p. 87): << L'érection de l'église Maria-Auxiliatrice a dans
I'histoire de la Société une importance exceptionnelle ».
En quoi consiste donc cet aspect exceptionnel? Il ne sera pas dif-
ficile d'y répondre.
I-a Basilique, coeur du Valdocco
La construction de la Basilique Nore-Dame-Auxiliatrice fut un hom-
mage d'amour et de reconnaissance que Don Bosco voulut rendre à la
Madonne. Un sanctuaire nouveau et grandiose devait surgir là où avec
l'aide de la Vierge avait débuté son oeuvre.
Les << Memorie Biografiche ,> nous ont conservé à ce sujet un pré-
cieux témoignage. Un soir de 1862, après avoir confessé jusque vers
les 11 heures, Don Bosco confia à Don Albera: << J'ai tellement confessé
que, à vrai dire, je ne sais plus très bien ce que j'ai dit. D'autant plus
gu'une idée ne cessait de me tourmenter et de me distraire. Je pensais:
notre église est trop petite. Elle ne peut pas contenir tous les garçons
à la fois, à moins de les entasser. Il faut que nous fassions une autre
église, plus belle, plus grande, une autre qui soit magnifique. Nous lui
donnerons le titre de Marie-Auxiliatrice. Je n'ai pas un sou. Je ne sais
pas je prendrai l'argent, mais cela importe peu. Si Dieu la veut, se
pas je prendrai l'argent, mais cela importe peu. Si Dieu la veut, cela
se fera » (M. B. Y\\I, 3)3).
Don Bosco tenait à ce que 1'église de Marie-Auxiliatrice soit le coeur
de l'Oratoire. Il prévoyait déja, nous dit Don Ceria dans ses « Anna-
les >r, les diverses formes d'activités qui se dérouleraient à l'ombre de
la coupole. Il goûtait d'avance la joie de voit tout un monde se réunir
comme pour former un choeur disposé à chanter les louanges du Sei
gneur et de la Madonne. Il se représentait l'émulation générale qui
marquerait les grandes fêtes de l'année, le déploiement du culte dans
toute sa magni,6cence. Les portes toujours ouvertes accueilleraient
grands et Éetits venus prier devant le Saint-Sacrement et devant le
tableau de la Sainte Vierge... En somme, une fois que cette belle mai-

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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-2L-
son de Dieu aurait été construite, il voyait déja ra piété qui emplirait
. sa nef, l'admiration qui entourerait ses murs, les pensées à. .oarÉun
et de joie qui de toutes paft monteraient vers elle, et à son sommet
la vierge bénissant et disant: << Je suis pour voir et pour écouter
tous mes enfants de I'Oratoire » (Ceria, Anruali, I, p. gg ss).
La Basilique, AIma Mater de Ia Congégation
Mais Don Bosco voyait plus loin encore. La Vierge avait été I'inspi
ratrice et le secours tout au long de Ia première et dificile phase de
son apostolat sacerdotal. A présent, avec le sanctuaire de Marie-Auxilia-
trice, il plaçait Ia vierge en plein dans la vie er l'histoire de Ia con-
grégation. Ce sanctuaire devait rappeler que son oeuvre avait pris
naissance sous I'inspiration et avec l'aide de
s'étaient multipliés pour contribuer à la
la vierge. Les miracles
construction de l,église
de Marie-Auxiliatrice étaient en fait une confirmation que la vierge
accordait à la congrégation. c'étair pour lui un signe évident et excep-
tionnel de l'origine surnaturelle de son oeuvre.
Les salésiens qui se pencheraient sur I'histoire de reur famille née
près de ce sancfuaire trouveraient au commencement de tout la Ma-
donne et verraient que la dévotion à la vierge est une réalité essen-
tielle à la vie de la congrégation, à leur activité apostorique, à la vie
spirituelle de chacun d'eux et tout spécialement à leur efiort d'éducation
auprès des jeunes.
Le fait que le sancruaire de Norre-f)ame-Auxiliatrice ait surgi près
de la Maison Mère et qu'il ait été peu à peu entouré d'autres construc-
tions abritant tout l'éventail des activités apostoliques exprime de ma-
nière concrète la place centrale que Ia vierge avait occupé et qu'elle
devait encore avoir dans Ia congrégation. Elle se dresse comÀ. le
<< signum magnum » planté à Ia pointe et au dessus du monde sarésien.
Le Cardinal Cagliero a certifré qu'en L862 Don Bosco lui fit part
de son projet d'ériger au valdocco une église grandiose et digne de ra
Vierge. << La Madonne, disait Don Bosco, veut que nous I'honorions
du titre de Marie-Auxiliamice. La situation de nore époque est telle

3.2 Page 22

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-22-
que nous avons maintenant besoin que la sainte Vierge nous aide à con-
ssfueqtrluvsre)er-ceotnJgàecdgréoatifsieo,nnrdéerpetollneadcifteonCitraecghldireé'ortoùie, rpquuate'tet.ilrl-eonsteEtroatult'séeagsilsilse-etsu
pourquoi en-
mère de notre
autres oeuvres
en faveur de
\\rierge Marie
elastjelaunfeosnsdea. t-riceTeut
as deviné, approuva Don
le soutien de nos oeuvres
Bosco,
» (M.
la
B.
vll, 334).
Centte spirituel et rayonnement apostolique
Le Sanctuaire devait être ainsi le gardien de tout le patrimoine spi'
rituel de notre famille, et les Salésiens qui s'y rendraient en pélerinage
trouveralent de quoi puiser à la source pure et inépuisable de |'esprit
de Don Bosco, cet esprit qu'à cet endroit même la Vierge secourable
lui avait révélé et qui avait mouvé son expression la plus immédiate
dans la vie de l'Oratoire du Valdocco.
L'expérience d'une centaine d'années proclame que le but a été
atteint. Nous assistons, pour ainsi dire tous les jours, à la joie exprimée
par tant de confrères qui ressentent ici la présence continue et active
de la Vierge dans la Congrégation et qui retrouvent ici le trésor spi-
rituel de la tradition salésienne dans sa pufeté lumineuse et pénétrante.
De plus, toute l'histoire, celle dont nous sommes en partie encore
les témoins, démontre que le Sanctuaire de Turin ne fut pas seulement
le gardien de nos grandes ressources spirituelles, mais fut encore le
centre d'où s'irradia la force d'expansion de la Congrégation. Il est
significatif que c'est du sanctuaire de Valdocco que sont parties chaque
année les expéditions missionnaires qui ont largement difiusé nos oeu-
vres dans le monde. Jusqu'à ce jour 92 dépatts ont eu lieu.
Le Sanctuaire de Marie-Auxiliaffice n'est donc pas seulement une
citadelle de prières ou de prodiges ou le but de nombreux pélerinages.
EIle est bien davantage un point de rayonnement d'une extraofdinaire
en6eprise apostolique en continuel devenir, comme I'est actuellement
la Congrégation.

3.3 Page 23

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_23_
Tout le monde sait comment l'extension de nos oeuvïes s'est faite
tant de fois et de manière explicite au nom de Ia vierge et comment Ia
planisphère salésienne correspond en grande partie à la carte de la dé-
votion mariale à l'Auxiratrice. ce deux phénomènes sont indissoluble-
ment liés. Il est aussi agréable de constater que la multitude croissante
de nos confrères répandus dans Ie monde trouve ici dans la Basilique
de Notre-Dame-Auxiliatrice son lieu de renconme et d'union, sa vraie
maison chacun retrouve le coeur d,un père et celui d,une mère.
Je n'ai pas I'impression de m,abandonner à des exagérations ou
d'aller à I'encontre des faits en exaltant la place qu'occupe le sancfuaire
de Notre-Dame-Auxiliatrice dans l'histoire de norre famifle. J'en ai des
preuves, soit au cours de ma prière quotidienne au sanctuaire, soit dans
l'émotion de tant de confrères qui disaient que leur vraie vie salésienne
commençait après une visite à Notre-Dame-Auxiliatrice, soit dans la
dévotion que manifestent les pélerinages venus de toutes les parties
du monde, soit dans la nostalgie des missionnaires qui ont reçu reur
crucifix en ce saint lieu, soit dans le désir de tant de salésiens loin-
tains qui espèrent venir au moins un fois au Valdocco.
Ies
Il me
paroles
vdieunptroàpIh'eèsteprIitsa-ie
qu'on
qui se
fmaiesapitarl'dinotnenrpeleteradpepIr'oinctheenmseendté-sir
du Peuple élu de monter au Temple de Jérusalem: << Le mont du Tem-
ple de Yavhé se dressera sur le sommet des montagnes... Toutes les na-
tions y aflueront. D'innombrables peuples s'y rendront et diront: ve-
nez, montons à la montagne de Jacob pour qu,il nous enseigne ses
voies; que nous suivions ses sentiers... » ( Is. 2,2-3).
vous comprenez donc quelle est la signification de notre célébra-
tion centenaire et à quel point de vue élevé nous devons nous placer
pour entendre tous les appels et pour les mettre en pratique.
Nous nous tournons avec une âme filiale vers ra vierge Auxilia-
rice et nous lui disons la reconnaissance qui nous lie à elle. commémo-
runt la consécration du sanctuaire, nous voulons aussi revivre toute no-
tre histoire, nous voulons retrouver l'héritage sacré de notre tradition
spirituelle, nous voulons alimenter notre confiance pour le temps pré_
sent et pour l'avenir de notre famille.

3.4 Page 24

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_24-
Signifi.cation ecclésiale du Centenaire
Le rappel du centenaire est d'autant plus pressant et plus souligné
que le Concile a donné une confirmation solennelle et autorisée au ti-
tre que Don Bosco avait choisi pour honorer le sanctuaire marial érigé
par lui.
Le titre de << Marie Auxiliatrice >> rapelle le caractère social de no-
tre piété mariale. Il affirme qu'il n'existe non seulement la relation de
la Vierge avec chacun des chrétiens mais aussi avec l'ensemble du
<< Peuple de Dieu »>, l'Eglise. Ce titre exprime la fonction de celle qui
vit, défend et porte le message du salut à tous les hommes.
Nos célébrations, dans le contexte du Concile, nous font comprendre
ce que ne comprirent pas ceux qui, iI y a cent ans, assistètent à la con-
sécration du sanctuaire, et que cependant Den Bosco avait pressenti et
annoncé d'avance.
Pour nous, auiourd'hui, honorer de manière spéciale la Vierge Au-
xiliatrice signifie nous insérer plus profondément dans la vie de l'Église.
Cela veut dire retrouver en cette période de renouveau général, l'élan
surnaturel qui fut celui que la Congregégation connut à son départ. Cela
veut dire qu'il nous faut afironter encore, sous le signe de l'Auxiüatrice,
la mission pour laquelle l'É,glise nous renouvelle son mandat aujourd'hü.
Je suis certain que vous êtes entrés pleinement dans ces larges per-
spectives et que vous vous pléparcz, avec, enthousiasme et foi, à prendre
votre part parmi les activités suscitées par cet événement. Il y sera
d'ailleurs encore fait allusion plus en détail dans une autre partie des
<< Actes du Conseil Supérieur ».
Permettez-moi cependant de préciser encore ma pensée' Je désirerais
que cette année mariale ait sa note juste et qu'elle produise ces ré-
sultats concfets et sûrs que la Vierge attend de nous. Laissez-moi éclai-
rer plus à fond cette réalité fondamentale dont toute notre famille de-
vrait nourrir sa vie spirituelle.
I1 importe surtout que nos efiorts et nos soucis ne se réduisent pas
à des manifestations externes, mais que tout cela contribue au maximum
à la rénovation intérieure... Nous aurons alors cette authentique piété
mariale, telle qu'el]e nous est présentée au chapitre 8 de la Constitu-

3.5 Page 25

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_25_
tion de l'Église, avec routes les garanties de vérité qui sont celles qui
appa-rtiennent au suprème magistère de l'Eglise, dans son exercice le
plus solennel et plus autorisé. voyons-en ensemble les grandes lignes.
Jésus et Marie dans I'histoire du Salut
Par un décret libre et providentiel, la sainte vierge est indissolu-
blement unie au christ sauveur tour au rong de I'histoire du salut hu-
main, depüs la promesse du sauveur au paradis terrestre, elle est
annoncée d'avance ensemble avec son Fils dans la lutte contre
(G*. 3, 15), jusqu'à la conclusion de l,histoire du salut, lors
satan
de la
venue du Christ Juge,
Selon un plan mès sage Dieu a déroulé à travers tous les livres de
I'Ecriture sainte un plan doctrinal harmonieux, orienté vers notre
salut.
Dans ce plan salvifique, la Vierge Marie conclut les promesses
messianiques. Par sa maternité divine, par son << frat »>, Ia servante du
Seigneur fut associée, par sa foi et son obéissance, à la personne et à
I'oeuvre de son Fils (Cf. Lumen Gentium, n. 56).
A Ia lumière de l'Ecriture sainte le concile présente ensuite Marie
associée étroiremenr à son divin Fils dans les mystères de l,enfance
(n. 57 ) et surtour dans les faits de la vie publique de Jésus: soit à
cana, avec son intercession efEcace pour Ie premier miracle en faveur
des premiers croyanrs; soit durant la prédication de Jésus; soit surtout
au calvaire, près de la croix du Fils s'immolant pour le salut humain.
Matie, en efiet, garda fidèlement I'union avec son Fils jusqu'à ra croix
où, non sans un dessein divin, elIe était debout (Cf. Jn Lg,25),
souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d'un coeur mater-
nel à son sacrifice, donnant à I'immolation de la victime, née de sa
chair, le consentement de son amour, pour être enfin, par le même
christ Jésus mourant sur la croix, donnée comme sa mère au disciple
par ces mots: <( Femme, voici ton ÉIs (Cf. Jru 19,26-27) (L.G., n. 5g).
L'association de Marie à I'oeuvre du salut de l'humanité continuera
aussi après la résurrection du Fils. Marie, en efiet, est présente au

3.6 Page 26

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_26-
Cénacle, ensemble avec les Apô6es' et les premiers disciples du Christ,
elle implore par ses prières le don de l'Esprit qui était déia venu
en elle le jour de l'Annonciation.
« Enfin la Vierge Immaculée ayaît accompli le cours de sa vie
terrestre fut élevée corps et âme à la §loire du ciel, et exaltée par le
Seigneur comme Reine de l'univers, pour être plus entièrement con'
forme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du peché et de
la mort »> (L.G., 59).
Dieu ne pouvait exalter davantage une créature' Lui qui aurait pu
faire tout par lui-même a voulu faire appel à Marie pour nous donner
le Sauveur. Jésus associa sa Mère, la nouvelle Eve, à l'ensemble de sa
mission salvifique terfestre et céleste, en vue de toutes les grâces de
la rédemption.
Mère et Auxiliamice des rachetés
Marie, par sa maternité divine, en nous donnant Jésus nous a don-
la vie surnaturelle. De ce fait elle a déployé à nos yeux une mater-
nité spirituelle qui surpasse la maternité simplement naturelle, comme
la vie de la gtàce surpasse la vie de la nature. Elle a donc exercé une
influence maternelle sur l'Église, parce que mère de ce Jésus, chef et
fondateur de l'Église. Elle est la première croyante et conséquent
la personnification de I'Église, société des froyants.
Cependant, bien que la mission terrestre de Marie soit tellement
importante pour le salut et pour l'Eglise, la sainte Vierge n'est pas à
considérer seulement cofirme une personne historique appartenant au
passé. De son trône glorieux elle continue, comme Jésus, son oeuvre
de salut universel en \\,'ue de toutes les grâces du salut. En effet,
Lumen Gentium dit encore: << (...) cette maternité de Marie dans
l'économie de la grâce se continue sans interruption jusqu'à Ia consom-
mation définitive de tous les élus. En eIfet, après son Assomption au
ciel, son rôle dans le salut ne s'intertompt pas: par son intercession
répétée elle continue à obtenir les dons qui assurent notre salut éternel.
Son amour maternel Ia rend attentive aux frères de son Fils dont le

3.7 Page 27

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-27_
pélerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls
et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie biennheureuse.
c'est pourquoi la bienheureuse vierge est invoquée dans l'Église sous
les titres divers comme avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice (...)
(L.G. 62).
C'est donc le Concile lui-même qui nous présente la Vierge Marie
corure auxiliatrice de tous les rachetés en faveur desquels elle obtient
par sa maternelle inrercession des grâces du salut éternel. Rien par
conséquent de plus opportun dans la doctrine mariale du concile pour
nous inculquer les solides convictions qui doivent nous guider au cours
de cette Année de Ia foi vers une fructueuse commémoration de notre
centenaire mafia7.
Si Jésus-Chrisr a voulu faire cela de la sainte Vierge, comment
le prêtre, Ie religieux, l'éducateur, l'apôtre pourra-t-il faire abstraction
dans sa vie et dans son apostolat de l'aide maternelle de celle que Dieu
voulut associer à sa rédemption et à sa continuation sous les diverses
formes de l'effort apostolique?
Avec l'Église, tout salésien et tout éducateur doit, suivant I'exhor-
tation du concile, contempler la vierge qui donna naissance au christ,
conçu du Saint-Esprit, d'elle pour naître et croître aussi dans le
coeur des fidèles grâce à l'Église.
Piété mariale authentique
A Ia lumière de ces vérités de base, puisées dans la révélation même,
le concile fixa ensuite des règles sûres de notre piété mariale et présente
Ies critères à suivre pour norre apostolat marial en faveur des fidèles.
Nous, nous pouvons préciser: en faveur des jeunes.
Au lieu d'éloigner de la piété mariale, comme tend à I'insinuer
une certaine presse et comme le voudraient certains, le concile sanc-
tionne au contraire solennellement la légitimité et I'utilité du culte
marial: << parce que mère très sainte de Dieu, elle est honorée à juste
titre par l'Église d'un culte spécial » (L.G. n. 66).
Le concile présente ensuite de manière très concrète le éléments

3.8 Page 28

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-28-
et les manifestations essendelles du culte chrétien qui doivent trouver à
s'exprimer aussi aujourd'hui: vénération, amour, prière et imitation.
Je voudrais aussitôt illustrer ces caractéristiques. La vtaie piété,
on s'en doute, << ne consiste nullement dans un mouvement stérile et
éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité; la
vraie dévotion procède de la vraie foi, qui nous conduit à reconnaitre
la dignité éminente de la Mère de Dieu, et nous pousse à aimer cette
Mère d'un amour filial, et à poursuivre l'imitation de ses vertus »)
(L.G. n.67).
Pour former à la vraie piété mariale, prêtres, ap,ôtres, éducateurs sont
<< chaleureusement )> exortés par le Concile à étudier, sous la conduite
du Magistère, l'Ecriture Sainte, les Pères et les Docteurs de l'Église
ainsi que la liturgie. << Qu'ils mettent dans une juste lumière le rôle
et le privilège de la bienheureuse Vierge, lesquels sont toujours orientés
vers le Christ, source de la vérité totale, de la sainteté et de la piété »
(L.G. n. 67). Et le Concile conclut: << qu'on se garde avec le plus
grand soin de toute parole et de tout geste susceptibles d'induire en
erreur, soit nos frères séparés, soit toute autre parsonne, sur la véri-
table doctrine de l'Église » (L.G. n. 67).
Ces paroles claites nous invitent à une piété mariale, sérieuse,
exempte de toute forme de vain sentimentalisme ou d'exagération:
la Vierge << servante du Seigneur » doit être le sentier qui mène au
Christ.
C'est certainement cette direction que nous indiquerait Don Bosco.
Tout propagateur passionné qu'il fût, il était cependant dans sa piété
mariale un fils soumis et aimant de l'Église.
Je me suis limité à ces allusions fondamentales du Concile' Je pense
qu'elles suffiront pour convaincre que la ligne fiacée pat lui n'est pas
celle de I'oubli de la Vierge, de l'abolition folle des statues et des
images, du chapelet et d'autres pratiques mariales, garanties par la
tradition chrétienne et approuvées par l'Église.
La ligne du Concile (non pas celle des <( vertiges »>, pour employer
une image de Paul VI ), celle que tous nous devons suivre, est celle
de la vraie foi qui nous conduit à reconnaître le dignité éminente de
Ia Mère de Dieu et qui nous pousse à aimer cetrc Mère d'un amour

3.9 Page 29

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29-
6.[ial, et à poursuivre l'imitation de ses vertus (L.G. n.67). C,est la
voie qui << fait grand cas des pratiques et des exercices de piété envers
elle, que le magistère a recommandé au cours des siècles » (L.G. n.67).
C'est la voie dans laquelle nous devons nous tenir en évitant
« à la foi tout excès contraire à la vérité et non moins une étroitesse
injustifiée quand Ia dignité de Marie esr en cause » (L.G. n.67).
Tout comme dans le ciel elle est déja glorifiée corps er âme,
Ia Mère de Jésus, dit encore le Concile, représente er inaugure l,Église
en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en at-
tendant la venue du jour du Seigneur, elle brille déja comme un signe
d'espérance et de consolation devant le peuple de Dieu en pélerinage
(L.G. n. 68).
Exigences doctrinales pour l'Année mariale
En nous tenant à ce qu'a dit le Concile il est facile de préciser
les exigences qui nous incombent en cette Année mariale.
Elles ffouveront à s'appliquer concrètement sur trois plans étroi-
tement en rapport entre eux.
Par-dessus tout, sur le plan doctrinal, I'Année mariale doit com-
porter une étude, une prédication et une instruction plus intense en vue
de rendre plus accessibles et plus familiers, pour nous et pour les
autres, la docmine mariale du Concile et tout ce qui se rapporte à
I'histoire mariale de la Congrégation, à la pensée et aux exemples de
notre saint Fondateur.
C'est à cette fin que doit répondre le concours mafial qui est pro-
posé à tous nos jeunes, dans toutes nos Provinces. Ce concours ne
doit pas être considéré comme une manifestation externe ou comme
seulement un concours atftayaît, mais comme un instrument particuliè-
rement adapté à la psychologie des jeunes, pour faire assimiler un des
éléments les plus importants de notre action éducative chrétienne.
Je voudrais que lorsque les gagnants des divers pays viendront
à Turin pour la fête de l'Immaculée ces jeunes soient vraiment l'expres-
sion de I'efiort spécial dont toute le Congrégation a fait preuve pour

3.10 Page 30

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-30-
rendre plus profonde la piété envers Marie. Ce serait le plus beau
fruit du centenaire pour nous et pour les jeunes.
Il est évident que l'invitation que nous lançons aux jeunes sup-
pose d'abord un grand intérêt de la part des confrères. Leur préparation
doctrinale et spiriruelle ils dêvront susciter I'enthousiasme des jeunes
et devront être capables de leur communiquer des idées claires et aptes
à nourrir en eux une piété mariale équilibrée et féconde.
Si l'on peut constater de nos jours une certaine critique du culte
marial, cela est au fait que souvent cette piété a manqué d'un en-
seignement de qualité. C'est ainsi que s'est développé une piété super-
ficielle, souvent accompagné de sentimentalisme.
Exigences pour une vmie piété mariale
Sur le plan de la piété nous héritons d'une tradition ecclésiale et
salésienne mès riche. Elle nous est donnée à travers la liturgie, avec
le divin sacrifice comme point culminant, soit à travers ce qui l'on
appelle les << pieux exercices >>.
Nous savons que le Concile a rénové tant de formes d'expression de
la piété chrétienne. En toute conÊance nous les faisons nôtres. Par
elles noui voulons réaliser la rénovation d'un des éléments les plus
caractériques de notre vie religieuse.
ll y a pu exister jadis des pratiques de piété qui péchaient par
leur extériorité et leur peu de prise sur le vie chrétienne. Nous n'avons
pas f intention de pleurer un tel passé. Que le soufHe vivifiant du Con-
cile nous fasse retrouver une expression vraie de notre foi.
Je ne voudrais cependant pas que la légitime exigence de rénova-
tion nous fasse adopter une attitude d'indifiérence ou, pire encore,
de mépris pour les pratiques de piété mariales. Elles sont un complé-
ment nécessaire des grandes actions liturgiques et un aliment de notre
ferveur. Le Concile lui-même recommande de << faire grand cas des
pratiques et des exercices de piété envers elle (la Vierge Marie), que
le magistère a recomandés au cours des siècles (L. G.67).
Je ne veux pas dresser une liste de ces pratiques qui vous sont bien

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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-31 -
connues. Je voudrais seulement dire à tous: Nous sommes trop faci-
lement enclins à nous débarrasser de ce patrimoine traditionnel qui a
donné jusqu'à présent à notre vie religieuse, à notre apostolat, à notre
ffavai" éducatif, un caractère nertement marial. N'oublions pas non plus
que c'est à travers notre piété mariale que nous conserverons I'authen-
tique esprit de notre Congrégation et sa capacité missionaire.
Je crois enfin utile de vous rappeler que norre piété mariale rénovée
nous aidera à réaliser en nous ce qu'a dit le 19. Chapitre Général sur la
vie religieuse et la sainte Vierge: << Qu'en sa vie vie personnelle, le
salésien soit fidèle à donner à la Vierge Marie toute la place qui lui
revient pour l'épanouissement surnaturel de ses afiections et le rayonne-
ment de sa chasteté »> (A.C.G., uad. franç. p. 95).
De plus le salésien trouvera ainsi le moyen de confier la fidélité aux
exigences de sa charge « à Celle que I'Eglise appelle " la Vierge fidèle "
modèle et soutien. Elle fut par excellence la religieuse de Dieu, pauvre,
chaste et obéissante, pour l'exercice parfait de sa fonction maternelle.
Elle est maintenant notre Auxiliatrice, " la douce Vierge Marie, édu-
catrice maternelle des vertus religieuses ">> (A.C.G., trad. franç. p. 100).
Le chapelet: une pratique qui se doit d'être florissante
Il y a une dévotion mariale que je voudrais vous recommander
d'une manière toute spéciale, comme le ferait Don Bosco: c,est le
chapelet.
Rien ne nous autorise à laisser tomber certe pratique de piété.
Tout au contraire. Il vous suffit de vous reporter à l'enseignement de
I'Eglise et tout particulièrement aux nombreuses exhortations faite ft-
cemment par Paul Vf, à ce que nous disent les Contitutions et I'ensei-
gnement de Don Bosco, aux exemples concrets que nous ont laissés
les témoins lumineux de la foi, tel un Jean XXIII.
Je vous exhorte de tout coeur à continuer de dire le chapelet. Au
cours de cette année surtout, cette prière doit unir en un hommage
commun à la Vierge nous maisons, nos confrères, nos jeunes, les fidèles
de nos parroisses.

4.2 Page 32

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-32-
Quand on pense aux espoirs que tant de salésiens ont contés à
cette prière, aux efiets merveilleux dont nos oeuvres sont les témoins,
on éprouve une grande peine et une profonde appréhensione à la pensée
que cette pratique pourait disparaître.
En cette année du centenaire je voudrais aussi que le chapelet,
récité en commun ou individuellement, comporte deux intentions parti-
culières: d'une part remercier la Vierge Marie de tout ce qu'elle a fait
en faveur de notre famille durant ces cent dernières années; d'autre
part implorer d'elle un renouveau de ferveur mariale en nous et dans
les âmes qui nous sont contées.
Quand notre saint Fondateur dédia à Notre-Dame du Rosaire I'hum-
ble chapelle qu'il avait aménagé dans la maison de son frère aux Becchi,
c'était pour exprimer sa gratitude envers celle qui avait conduit sa
jeunesse jusqu'au sacerdoce. Que la récitation du chapelet soit l'expres-
sion de la reconnaissance que la Congrégation porte à la Vierge, en
même temps que l'aliment nous puiserons Ia force pour mener à
bien le grand efiort de rénovation entrepris par le Concile.
Exigences d'ordte apostolique
C'est aussi sur le plan apostolique que le centenaire marial nous
ouvre des perspectives larges et concrètes. La dilfusion de la dévotion
à la Vierge, spécialement sous son titre d'Auxiliatrice, doit être un
de nos principaux devoirs durant les prochaines manifestations.
Don Bosco a été favotisé d'une bienveillance et d'une protection
toute particulière de la part de la Vierge. Mais il est vrai qu'il s'est
acquis ce privilège en se faisant I'apôtre de la dévotion à Marie.
Les ptemiers salésiens ont suivi cet exemple et ont répandu à tra-
vers le monde un véritable champ d'apostolat maûal. La gloire de I'Au-
xiliatrice s'est en efiet répandue du sanctuaire du Valdocco à toute la
terre, conformément à ce que la Vierge elle-même avait prédit à Don
Bosco.
C'est avec une ardeur renouvelée que nous voulons continuer suf
cette lancée. Nous nous rappellerons ces mots de Don Bosco réson-

4.3 Page 33

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-33-
nent comme une promesse déja tanr de fois réalisée t << Propagez la
dévotion à l'Eucharistie et à Notre-Dame AuxiJiaffice, et vous verrez ce
qu'est un miracle >>. Même de nos jours le miracle d'une jeunesse cfué-
tienne et sâinte sera possible avec les forces surnaturelles eficaces
puisées aux sources de I'Eucharistie et de la piété mariale.
A cela je voudrais ajouter une série d'applications concrètes qui
étoIleront Ie programme apostolique de cette année. Je vous les propose
après y avoir longuement réfléchi dans ma prière. Qu'elles soient un
hommage officiel et durable que la Congrégation adresse à la Vierge.
Elle nous assrüera en retour de sa bénédiction.
1) L'expédition missionaire
Je désirerais d'abord réaliser un souhait exprimé par le 19. Chapitre
Général. Je le cite textuellement: << On accèdera au désir de ceux qui
demandent à aller en missions, dans la mesure ce sera possible et
s'ils en ont les capacités.
I1 faut en dire autant de ceux qui manifesteraienr Ie désir d,en-
gager leurs services pour au moins cinq ans, pouvr.r qu'ils soient recon-
nus capables » (Â.C.G., trad. franç. p. 191).
D'accord avec les Membres du Conseil Supérieur j'ai décidé de
mettre sur pieds, au cours de cette arrnée 1968, un premier départ en
missions des prêtres disposés à servir pendant cinq ans dans les régions
d'Amérique en ont le plus besoin. J'adresse donc un appel à ceux
d'entre vous qui se sentiraient prêts pour une pédode de cinq ans à
rendre service dans ces régions qui ont un besoin urgent du ministère
sacerdotal.
Cette enffeprise est motivée par Ia situation dans laquelle se trouve
le catholicisme en Amérique du Sud, à cause du grand manque de prê-
tres. Cette initiative voudrait en ourre répondre à l'appel réitéré du
Pape et enfin nous associer au travail de ces autres groupes de religieux
et de laïques qui nous onr devancé dans cette relance missionnaire.
Je sais que l'une des plus importantes congrégations de l'Église est
en train de faire passer de t7 % à )3o/o le nombre de ses religieux en-
gagés dans les missions. Ce Lait est extrèmement signitcatif. Pour au-

4.4 Page 34

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-34-
tant qu'il m'a été donner de constater au cours de ces dernières années,
je suis à présent convaincu de la vétacité de l'afirmation de ce reli-
gieux qui disait: << Les congrégations fleurissent dans Ia mesure elles
sont animées d'un athentique esprit missionnaire »>.
La disponibiJité et la générosité des jeunes de notre époque ne fait
que renforcer ma conviction. IIs ont horreur de la routine qui embour-
geoise Ia vie chrétienne
et en la privant du feu
-de
a fortiori la vie religie
I'idéal. Ce sont souvent les
en la nivelant
jeunes qui nous
montrent Ie chemin de la générosité, du sacrifce et du vrai serüce mis-
sionnaire.
Vous avez appris comment récemment une trentaine de jeunes,
étudiants, ouvriers et employés, ont décidé de mettre en pratique <( Po-
pulorum Progressio ». IIs se sont rendus, à leurs propres frais, d'Italie
au Brésil, pour se mettre pendant quatre mois au service de notre mis-
sion de Pochoréu. C'est un message de hardiesse et de joyeux sacrifice
auquel nous sommes non seulemnt heureux d'applaudir mais que nous
voulons aussi accueillir. D'autant plus qu'il nous vient de ceux que nous
avons éduqués apostoliquement.
C'est justement des diverses missions du Brésil, et je puis dire de
presque tous les autres pays d'Amérique du Sud, que me parviennent
des appels toujours plus insistants et plus implorants. Sans cesse re-
viennent des phrases comme celle-ci: << Nous sommes de moins en moins
nombfeux. Les vieux, les malades, ceux qui sont épuisés et souvent
découragés ne cesse d'augmenter. Et personne pour combler les vides.
Et pendant que la populationt augmente les ouvriers de l'Evangile di-
minuent. L'éloignement nous disperse et gaspille nos forces. A côté de
nous des missionnaires d'autres confessions disposent de moyens tou-
jours plus nombreux et plus puissant. Que Ia Congrégation nous aide
avant qu'il ne soit trop tard. Nous ne demandons pas du pain pour
assouvir la f.aim; nous demandons du pain pour pouvoir survivre ».
Comment peut-on rester insensible à de tels appels à l'aide. Et ces cris
sont fondés. Ils sont confumés non seulement par nos évêques ou nos
Provinciaux mais aussi par les Supérieurs Régionaux qui ont pu s'en
rendre compte sur place.
Je prévois déja l'objection de l'un ou de I'autre: << Mais notre Pro-

4.5 Page 35

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-35-
vince aussi manque de personnel. Ici, les vocations ne sont plus aussi
nombreuses >>. Si ces confrères avaient l'occasion de se rendre sur
place et de voir personnellement comment leurs confrères vivent, souf-
frent et meurent, je pense qu'ils changeraient certainement d'avis. Il
n'y a pas de comparaison entre la situation en Europe et ce qui se passe
dans certaines de nos Provinces d'Amérique latine. Si le Vieux Conti-
nent manque de bras, certaines régions d'Amérique manquent de tout.
Si certaines Proünces européennes peuvent fermer des Maisons qui
absorbent un personnel disproportionné par rappoft au << rendement »>
apostolique, cela ne leur portera pas préjudice. Surtout si elles ont déja
prévu la collaboration de laïques compétents et animés d'esprit aposto-
lique. Mais refuser d'entendre et d'aider ces confrères, cela signifierait
la perte de milliers d'âmes dont la Congrégation est responsable devant
l'Église.
Chers Confrères et Fils, nous devons ouvrir les yeux sur 7a Éalité
et dépasser les limites étroites de notre Maison, de notre Province. C'est,
je crois, une question de justice et de charité. La Congrégation, je l'ai
déja üt, n'est pas faite de compartiments étanches.
La compréhension et l'ouverture réelle dont nous ferons preuve
seront pour nous un gage d'un renouveau de générosité, de confiance
et d'optimisme entreprenaît. La Congrégation constatera la vérité de
cette parole du Christ: << Donnez et il vous sera donné ,>.
Je crois que Don Bosco, qui avait senti jadis I'importance de l'évan-
gélisation de l'Amérique latine, demanderait de continuer d'assumer
notre responsabilité envers ces pays.
Je me rends compte qu'il s'agit là de quelque chose de neuf qui exige
un esprit de sacrifice et de décision. Je recommande ce projet à la Vierge
Auxiliauice. Je suis srir qu'elle bénira cette initiative qui s'inscrit au
début d'une nouvelle période de notre histoire.
A ce sujet je voudrais rappeler à tous, atrtaît aux Supérieurs qu'au-
tres confrères, ce que me disait un grand archevêque: « Chaque fois
qu'un de mes clercs, même à la veille de son sacerdoce, me demande
sérieusement d'aller en missions, je ne le lui refuse jamais. Le Seigneur
m'a toujours payé en retour, ou par une ferveur plus grande chez les

4.6 Page 36

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-36-
âutres séminaristes ou par la venue d'autres vocations de choix. C'est
la foi et 7a chafité qui doivent nous guider ».
Dour passer immédiatement sur le plan des réalisations, j'invite les
conJrcres qui voudraient répondre à mon appel à s'adresser directe-
Inerit à moi. Ce sera pour moi un motif de grande joie de recevoir ces
engagements. Il est bon de noter que cette invitation concerne les prê-
tres qui n'ont pas encore atteint les 40 ans, et qu'elle porte sur un
engagement de 5 ans.
Sans doute ne pourra-t-on pas tenir compte de toutes les demandes
à cause de la complexité des intérêts en jeu. Mais le fait de s'être mis
à la disposition de cette grande cause sera déja un mérite dont la Vierge
tiendra compte.
A cette invitation je voudrais aussitôt joindre une précision toute
paternelle. Les confrères qui auront été retenus seront convenablement
préparés à la mission à laquelle ils auront été destinés. Mais chacun
doit aussi savoir qu'il devra afironter des sacrifices, qu'il ne s'agit pas
d'un moyen pour mettre fin à une situation de mésentente, de mécon-
tentement, d'instabilité ou pour découvrir de nouveaux paysages. Aller
en Amérique signifie prêter sa collaboration au ministrère des confrères.
Ceux qui se rendront là-bas auront non seulement à subir certains renon-
cements d'ordre corporel ou matériel mais sans doute plus encore d'ordre
psychologique. C'est le prix qu'il faut mettre pour conquérir les âmes.
Don Bosco le disait déja à ses missionnaires qui précisément allaient
en Amérique.
2) Le Centrc pout Ia Pastorale des ieunes
La deuxième oeuvre que je voudrais voir réaliser dans chaque
Province à l'occasion du centenaire est celle d'un Centre pour la pasto-
rale des jeunes selon les directives du Chapitre Général. aussi il
s'agit d'une oeuvre dont la réalisation a été atdemment désirée quand
il fut question de donner à l'<< Oratoire »> la fonction de centre de jeu-
nes capable de répondre aux exigences de Ia jeunesse contemporaine et
au rôle que l'Église attend de notre Congrégation.
Nous somme tous persuadés de son utilité, de sa nécessité même et

4.7 Page 37

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-37-
de son urgence, afrn d'adapter notre apostolat aupês des jeunes aux
exigences de notre temps. Il nous faut rompre le cercle des difficultés
qui spontanément se présentent et passer à la réalisation.
Quand Don Bosco commença son oeuvre il avait bien plus de raisons
que nous d'êue perplexe. Le 8 décembre 1841 il récita un << Je vous
salue Marie )> avec Barthélémy Garelli et se sentit poussé à entreprendre
un nouveau ttavatl, avec l'aide de Ia Vierge. Ne ferions-nous pas un acte
de foi pour amorcer un nouveau tournant dans notre activité apostoli-
que auprès des jeunes?
Il ne s'agit pas d'une oeuvre à créer. Il s'agit de transformer, de
remplacer et d'adapter ce qui existe aux exigences nouvelles des jeunes.
Je sais que dans nombre de Provinces le Centre pour Ia Pastorale des
Jeunes est déja une belle est vivante réalté. D'autres Provinces ne sont
pas loin d'y parvenir. Courage, con-tance et en avant pour répondre
aux exigences apostoliques d'aujourd'hui!
3 ) La Maison des exercices spitituels
Ma dernière invitation concerne les maisons pour les exercices spi-
rituels. Le L9. Chapitre Général a décidé que: << Chaque province aura si
possible une maison de retraite pour les confrères, pour toutes les
catégories de personnes dont nous nous occupons (nos jeunes, nos coo-
pérateurs, nos anciens), enfin pour tous les autres jeunes (Actes du 19.
Chap. Gén., trad, franç. p. L79). La décision du Chapitrc Général a
déja largement trouvé sa justification dans l'expérience de ces dernières
années. Là où les confrères et les jeunes peuvent se retrouver pour des
retraites et d'autres rencontres dans des maisons spécialement aména-
gées, on a pu constater l'avantage spirituel et apostolique que présentait
ce genre de maisons.
Je voudrais rappeler que le ministère des retraites, non seulement
pour les confrères mais aussi pour les fidèles de toute carégorie, est une
activité commandée par nos Constitutions (chap. l, art.8). Vu les
conditions actuelles, il ne sera pas possible de s'y adonner sans un mi-
nimum de conditions matérielles d'équipements et de locaux. Cette
activité doit trouver, elle aussi, la place qui lui revient dans le mou-

4.8 Page 38

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-38-
vement de réajustement. MettonsJa en route au nom de la Vierge. Elle
en garuîtiru I'heureuse issue.
Chers Confrères et chers Fils,
Comme vous le voyü, les trois oeuvres que je vous ai proposées
éminemment spirituelles et salésiennement apostoliques, sont faites
pour durer au-delà du centenure de la Basilique. Ce seront des dons qui,
inscrits dans le temps, attesteront de manière durable notre fidélité à
Don Bosco qui nous donne I'exemple d'une piété mariale plus riche
en actions qu'en paroles. Ces dons seront en même temps un enrichis-
sement de I'esprit et de l'activité apostolique de la Congrégation.
La Vierge Auxiliatrice, j'aime à le répéter, agréera notre hommage
frlial et nous assurera de sa protection maternelle pour le temps à venir
comme elle I'a fait pour le passé.
Sur le point de conclure, je veux vous présenter deux initiatives qui,
tout en répondant à un souhait commun, prennent valeur de symbole'
C'est pourquoi je conclus par elles. I1 s'agit de la restauration de la
façade de la Basilque et de la prochaine ouverture d'une exposition
permanente dans les sous-sols de cette même basilique.
En ce qui concerne la f.açade, il s'agit surtout d'un utile ravalement
qui rendra à cette architecture la pureté de ses lignes et l'équilibre de
SCS MASSCS.
Je suis heureux de voir dans cette remise à neuf comme un symbole
de notre piété envers la Vierge: qu'elle aussi soit claire et harmonieuse,
telle que l'Église Ia propose, telle que Don Bosco l'a définie pour notre
spiritualité.
D'autre part les pélerins qui se rendront à Turin trouveront une
autre nouveauté: l'exposition installée dans les sous-sol de la Basilique.
Cette exposition se propose de donner une image en raccourci de no-
tre Congrégation. Nous essaierons de montrer comment, sous la con-
duite de la Vierge, s'est développée la prodigieuse mission de Don
Bosco, quelle sont aujourd'hü ses structures et I'organisation de sa ffiple
famille, quelles activités elle déploie dans l'Église pour répondre aux
exigences du monde moderne, quel est l'esprit qui l'anime et quelle est
la source de cet esprit.

4.9 Page 39

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-39-
Ce sera une sorte de résumé du monde salésien à l,endroit même
la vierge lui donna son départ et d'où elle continue de nous assister
de sa présence.
Chers Confrères,
Chaque jour, quand je suis à Turin, dans ma prière aux pieds de
la vierge, je n'évoque pas seulement les nécessités de notre famille
mais je cherche aussi en quelque sorte par ma présence de représenter
auprès de la Vierge tous ceux qui sont au loin.
Depuis quelque temps mon attention est soutenue en cela par
l'immense cierge de l'Année de la foi, qui brûle devanr le tableau de
Notre-Dame Auxiliatrice. ce décor me fait penser que durant cette an-
née tous les confrères, nos jeunes et les fidèles sont spirituellement
présents dans Ie sanctuaire de l'Auxiliatrice, ravivant en eux le flambeau
de la foi en union avec toute l'Église. Notre Congrégation, j'en suis
sûr, sortira de cette << année sainte salésienne »> rénovée et prête à as-
sumer la charge qui lui incombe au milieu des hommes de notre temps.
Au cours du Synode de Rome j'ai ressenti ce devoir d'un manière plus
forte et plus urgente.
J'ai aussi compris plus clairement la grandeur de la mission que
Don Bosco a üacée à notre Congrégation.
Que la Vierge Auxiliatrice nous aide à I'assumer avec humilité,
courage et fidélité.
Veuillez recevoir mes afiectueuses salutations.
Je me recommande à votre fraternel et filial souvenir dans le Sei-
gneur.
P. Luigi Ricceri
Recteur Majeur

4.10 Page 40

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II. COMMUNICATIONS
1) L'Année matiale
Le Recteur Majeur a présenté oficiellement, dans la pattie pré-
cédente des << Actes du Conseil Supérieur »>, le Centenaire de la Basi-
lique Notre-Dame-Auxiliatrice.
En attendant que soit publié le détail des manifestations prévues,
nous présentons déja un programme d'ensemble contenant les éléments
les plus marquants du point de vue spirituel et qui demandent à être
préparés dès maintenant dans nos diverses Maisons et Provinces.
Dates marquantes du centenaire
I-es festivités solennelles commenceront au cours du mois prépa-
ratoire à la fête de la Vierge Auxiliatice, dans I'après-midi du 23 avnj
L968.
Les manifestations ertérieures connaîtront leur point culminant le
24 mai, fête de Notre Dame Auxiliatrice. A cette période de I'année les
possibilités d'hébergement ne possent pas encore de difficultés.
L'anniversaire du couronnement, le 9 iuin, sera réservé aux célé-
brations de caractère religieux. Toute autre manifestation trouverait
difficilement à se réaliser à cette période de fin d'année scolaire et d'exa-
mens.
Félérinages
Les pélerinages pourront avoir lieu durant toute la durée de la
célébration du centenaire (23
Pendant les moi d'octobre
aevtrild-e
8 décembre 1968)'
novembre auront lieu
des
<< Jour-

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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*41 -
nées matiales )> par catégorie de participants: prêtres, éducateurs, pa-
rents, jeunes.
La clôture de l'Année du Centenaire est fixée à la fête de l'Imma-
culée Conception.
Les pélerinages à Ia Basilique de Notre-Dame-Auxiliauice de Turin
constituent un élément prépondérant du Centenaire.
On distinguera:
l) Les pélérinages organisés par le Cornités.
C'est ainsi qu'auront l-ieu, le 25 avn7,le pélérinage des Coopérateurs;
le 6 mai, un rassemblement de jeunes; le 12 mu, un pélérinage des
Anciennes Elèves des Soeurs; le 14 ma| celui des Soeurs Salésiennes;
les 23 et 24 mai, celui des Anciens; fin juin, celui des << Pueri Canto-
res )>,..
Des programmes détaillés seronr
délégués ou
sés par cette
caaumgôonriieerdsenpaétlieorninaaugxes-.
envoyés
) lsus
-ceupxaqr ul'iinsteerrmaieéndtiainirteeredess-
2) Les pélerinages dûs à I'initiatiue priuée
Enment dans cette carégorie tous Jes pélérinages qui relèvent de
I'initiative d'une Maison, d'une Paroisse ou d'un << Oratoire »>.
Les organisteurs de ces pélerinages voudront bien s'entendre avec
Ie Centre de Turin pour la date et le déroulement de leur pélerinage,
afin d'éviter toute interférence et désordre.
Trois comités ont été constitués sous la responsabilité du Recteur de
la Basilique:
7) Comité logistique, chargé de donner les renseignements concernant
I'hébergement, Ia nourriture, les transports, etc... Ce Comité n'assurera
cependant aucun contrat avec les lieux d'hébergement ou les compa-
gnies de tronsport.
2) Comité du pélerin, charyé de donner des informations et des orienta-
tions sur le déroulement des pélerinages. Ce Comité est en outre chatgé
d'accueillir les pélerins à leur arrivée à la Basilique er de les guider dans
leur visite.

5.2 Page 42

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42
3) Comité liturgique, charyé de I'accueil spirituel des pélerins à l'inté-
rieur de la Basilique: prédication, saintes messes, confessions, ... Pour
toute information, prière de s'adresser au Rettore della Basilica. Don
Giovanni Busato, 32, via Maria Ausiliatrice - 10100 Torino.
Les Provinciaux tecevront en temps utile des affiches, dépliants,
programmes, ... Le Comité liturgique a été chargé de composer un
Iivret pour les cérémonies religieuses durant le pélerinage. Le Comité du
pélerin, de son côté, prépare << I'enveloppe du pélerin » contenant un
fascicule illustré sur la Basilique, un plan détaillé du Valdocco et un
guide pour les lieux salésiens de Turin.
Les pélerinages pourront prévoir, outre les célébrations religieuses,
d'autres manifestations de caractère salésien à Ia salle de fêtes du Val-
docco ou le visite aux Becchi, Môndonio et autres Iieux liés à l'histoire
des origines de la Congrégation.
Concours marial
Un concours marial destiné aux jeunes de toutes nos Maisons a
été lancé par le Centre International pout la Pastorale des Jeunes. Ce
concours veut intéresser concrétement les jeunes à la cé(ébtation du
centenaire de Ia Basilique et se propose par ce moyen d'ouvrir les jeunes
à une piété mariale plus consciente et plus authentique.
Le concours se déroulera à trois niveaux: un premier, reservé aux
'Ll-'14 ans, garçons et fllles; un deuxième, réservé aux 15-16 ans; un
troisième, réservé aux t7-L9ans.
Le programme s'ouvre sur trois secteurs: culturel, artistique et
photographique. Le programme culturel par exemple, comprendra les
trois chapitres suivants: la Vierge dans l'Evangile; la Vierge et le Con-
cile du Vatican; la Vierge dans la vie de Don Bosco. (LaL.D.C. apré-
paré une petite brochure intitulée << La Madonna di Don Bosco »>, à
I'usage des garçons de 11-14 ans).
La frnale du concours est fixée au t9 mai pour les Italiens. La
remise des prix aux gagnants de divers pays auta lieu à Turin, le 7
décembre 1968, à la conclusion de I'année du centenaire.

5.3 Page 43

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-43-
Permission de réciter Ie bréviaire en langue commune
En date du 21 avril 1967la S. Congrégation des Religieux a accordé
au Recteur Majeur << la possibilité pour tous les Salésiens prêres de
satisfaire à I'obligation de l'Offce Divin en u.ilisant la langue commune
chaque fois qu'ils le diront unis à toute la Communauté ». (Cf. « Do-
cuments >> ci-après ).
Nomination
Le P. José Henriquez a été nommé Provincial de Caracas (Vene-
zaela).

5.4 Page 44

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III. DOCUMENTS
SACRA CONGREGATTO
DE RELIGIOSIS
Prot. N. 12881/67
BEATISSIMO PADRE,
Il Rettor Maggiore della Società Salesiana di San Giovanni Bosco,
prostrato ai piedi della Santità Vostra, umilmente implora la facoltà
che tutti i Sacerdoti salesiani possano soddisfare all'obbligo del Divino
Uficio, recitandolo in lingua volgare, tutte le volte che essi lo dicono
uniti a tutta la Comunità.
Che della grazia, ecc...
Vigore facultatum a Ssmo Domino Nostro concessarum, Sacra Con-
gregatio Negotiis Religiosorum Sodalium praeposita, attentis expositis
a Rev.mo P. Oratore, benigne adnuit pro gratia iuxta preces, servatis
ceteris de iure servandis
Contrariis quibuslibet non obstantibus.
Datum Romae, üe 2l aprilis 1967
(L. S. )
D. M. Huot
Ad. a St.
È Paulus Philippe
a Secretis

5.5 Page 45

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IV. SALÉSIENS DÉFLINTS
Le P. Pietro Adamo
* le 263.1910, T à Catania (Sicile) le 16.7.1967, à l'âge de 57 ans, après 38 ans
de profession religieuse et 28 de sacerdoce.
Noble figure de prêtre qui créait facilement autour de lui un climat
joyeux et cordial. Son sens des responsabilités serein et prudent attira
la sympathie des jeunes de l'Oratoire et la profonde estime des familles
qui volontiers lui confiaient leurs enfants. Par sa constante et lumineuse
sérénité il semblait n'avoir pas de soucis: i. avait profondément con-
science d'être I'homme de Jésus-Christ, d'être prêtre.
M. Asserusio Albizuri
* Ie 27.10.1885, t 7.4.1967 à Pasajes-Renteria (Epagne), à l'âge de 81 ans, après
60 ans de vie religieuse.
Fut un Salésien pieux, cordial avec tous, serviable, simple. Il mourut
avecla même sérénité dont était remplie toute sa vie.
Le P. Nunzio Amato
* le 20.1.2.1886, I le 2I.8.1967 à Messine (Italie), à l'âge de 80 ans, après 62 ans
de vie religieuse et 54 de sacerdoce.
Salésien exemplaire, fidèle à I'esprit de Don Bosco, dépensa sa longue
vie au seul service des jeunes et des confrères. Il suivait avec beaucoup
d'afiection les anciens élèves et ne manquait aucune occasion pour leur
adresser une parole de père et de prêtre.

5.6 Page 46

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-46-
M. Paul Bagsik
* le 18.11.1884, T le 11.8.1967 à Czerwinsk (Poloene), à l'âge de 82 ans, après 44
années de vie religieuse.
Une longue vie de grand labeur pour la Congrégation. Il partit
après sa profession perpétuelle au Brésil. Son état de santé I'obligea
cependant au bout de mois ans à retournet en Pologne. Il fit preuve d'un
grand esprit de sacrifice dans la charge de dépensier qu'iI assuma dans
diverses maison. Son service préf&é était de se consacrer aux soins de
la chapelle.
Le P. Ladislas Barton
* t le 24.6.1906, le 1.9.1967 à Rzaska (Pologne) à l'âge de 61 ans, après 41
années de vie religieuse et 31 de sacerdoce.
Il passa ses premières années de prêtre en divers camps de concen-
tration. Après 1945, il fut chargé d'une paroisse. Il précéda le renou-
veau liturgique, organisa l'apostolat des laïques, fit de son presbytère
la maison de pauvres. I1 aimait beacoup la Vierge; en son honneur
il fit construire une chapelle.
Le P. Francis Boat
t * Ie 2.8.1901, le 16.10.1967 à Cap Town (Afrique du Sud) à I'âge de 66 ans,
après 43 années de vie religteuse et 36 de sacerdoce.
Il passa de nombreuses années de fécond apostolat en Afrique du
Sud il a laissé le souvenir inefiaçable de prêtre consciencieux, joyeux,
bon, empressé, accepté et aimé de ieunes. Il était bien préparé quand
Ia mort le surprit.
Le P. J ean Bonilacino
* le 2.9.1898, I le 7.6.1967 à Montevideo (Uruguay) à l'âge de 68 ans, après 5l
annês de vie religieuse et 43 de sacerdoce.
Doué d'une intelligence brillante, riche de qualités humaines, infa-
tigable atr travail, attentif à donner à chacun, spécialement aux jeunes,

5.7 Page 47

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-47-
une doctrine solide et adaptée. En 1950 le mal de Parkinson le fit pas-
ser d'une vie d'activités sacerdotales à celle d'immolation qu'il accepta
et vécut lucidement jusqu'au dernier instant.
Le P. Giuseppe Brusadelli
* le 1,6.7.1884,t le 7).L1.1967 à Piossasco (Italie) à l'âge de 83 ans, après 60 an-
nées de profession religieuse et 48 de sacerdoce.
Salésien de Ia première heure et du premier moule. De santé peu
robuste, il se dépensa cependant avec beaucoup de zèle au Mexique, au
Brésïl et finalement dans plusieurs maisons d'Italie. Il passa plus de
vingt ans à la Maison Généralice, confessant dans la Basilique voisine,
puis vivant dans le recueillement et la prière dans une humble chambre
d'infirmerie.
Le P. Alexandre Calder
* le 10.12.1901, t le 15.10.L967 à Grange-over-Sands (Grande Bretagne) à I'âge
de 65 ans, après 47 années de vie religieuse et 19 de sacerdoce.
Il passa presque toute sa vie salésienne au collège de Bolton. Assi-
stant vigilant et fidèle. Calme et résérvé, consciencieux en toute chose,
soucieux d'une vie spirituelle profonde, il était estimé et aimé de tous.
Le P. Gioaanni Cattaneo
'k le 23.2.7881, f à Florence (Italie) le 21.7.7967 à l'âge de 86 ans, après 68 an-
t nées de vie religieuse 58 de sacerdoce.
Eut pendant 45 ans la charge d'une paroisse. S'il fallait rappeler une
de ses particularités, nous relèverion sa fidélité au conJessional. I1 obser-
vait scrupuleusement l'horoire fixé et quiconque avait besoin de lui
savait le trouver. Par ailleurs ce fut une vie toute sacerdotale, sou-
cieuse de répandre la gràce de Dieu.

5.8 Page 48

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-48-
Le P. Eugeruio Caaallo
* \\e 4.7.1887, f le 13.10.1967 à Gènes-Quarto (Italie) à l'âge de 80 ans, après 61
années de vie religieuse et 51 de sacerdoce.
Le P. Raphaël Cerda
* le 26.1.1891, f le 11,10.1967 à Matarô (Espæue) à l'âge de 74 aas, après 56
années de vie religieuse et 48 de sacerdoce.
L. P. André Cocco
t * le 20.5.1890, le 20.10.1967 à Santulussurgiu (Sardaigne) à l'âge de 77 ans,
après 37 années de vie religieuse et 34 de sacerdoce.
La vie salésienne de Don Cocco se déroula pendant de nombreuse
années en fnde, puis dans notre Province de Rome. C'était un confrère
exemplaire, simple, afrable envers tous, soucieux de sa Communauté.
Il exerça avec fidélité son ministère sacerdotal, et quand les infumités
le contraignirent à y renoncer il se recueillit dans la prière avec cette
humilité et cette réserve qui caractérisèrent toute sa vie.
M. Micbel Cusini
* le 7.9.1911, J le 27.9.1967 à Naples (Italie) à l'âge de 56 ans, après années de
vie religieuse.
Le P. Stanisl*s Domino
f "- le 30.4.1907, à Oswiecim (Pologne) le 4.9.1967 à l'âge de 60 ans, après 43
années de vie religieuse et )J de sacerdoce.
Le Seigneur favorisa da façon spéciale la famille Domino en lui ac-
cordant 4 tls prêtres, 3 salésiens et un diocésain. Le P. Stanislas était
<< la jeunesse salésienne )> en personne. Partout i. était l'âme de la com-
munauté. I1 vivait pour les jeunes. Il travaillait beaucoup et avec suc-
cès. Il prêchait volontiers et on aimait l'écouter.

5.9 Page 49

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-49-
M. Joseph Galuis
* Ie 5.5.1900, 1te 24.8.1967 à Silvana (Colombie) à l'âge de 67 ans, aptès 12
annês de vie religieuse.
C'était une vocation tardive. Il rendit service pendant de nombreu-
ses années dans la Maison Provinciale de Bogotà, de Mosquera et d'au-
res.
fant.
Il
Il
avait une grande dévotion envers
avait une attention particulière
le Vierge
pour les
et envers Jésus En-
enfants pauvres. Sa
simplicité et sa candeur le firent surnommé << angioletto >>.
Le P. Jean Gasbarri
* le 5.11.1886, f le 10.10.L967 àLima (Pérou), à l'âge de 80 ans, après 59 années
de vie religieuse et 49 de sacerdoce.
Il fut surnommé « El angel de los presos >> ( I'ange des prisonniers )
pour son apostolat héroïque auprès des détenus. On pourrait lui appli-
quer cette parole de Don Bosco: << Pour faire le bien il sufit d'un peu
de courage ,>.
Le P. Henri Guerrier
t * le 28.2.192L, le 18.6.1967 à Saintes-Maries de la Mer (France) à l,âge de 45
ans, après 2L années de vie religieuse et 17 de sacerdoce.
Fut pendant de nombreuses années préfet dans notre Maison de La
Marsa (Tunisie). Il collabora ensuite à la revue << Connaîrre les Mis-
sion
à la
>>. << C'était un
recherche d'un
Dpireêutreplu- s
nous dit le
grand, d'un
Pm.oGndaernpielurs-graçnedl,llindeusIl'lhsornmçmnte
plus grand, de la religion plus grande, passionné de Dieu, dévoré par
le besoin d'agir... »>.
Le P. Jacques Jeronimo
'x le 23.5.L884,t \\e2,5.1967 à Montevideo (Uruguay), à l'âge de 82 ans, après 64
années de vie religieuse et 55 de sacerdoce.

5.10 Page 50

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-50-
II travailla en Uruguay, en Argentine et au Parugtay. Son << curri-
culum vitae »> se résume dans l'humble accomplissement de son ttavatf
de prêtre et d'éducateur. Il fut un salésien tout entier à sa vocation,
dans une rrie sans relief apparent, toute de simplicité.
M. Marcel Haren
* le Ll.4.L9l2,7le L9.8.L967 à Kigali (Rwanda) à l'âge de 55 ans, après 31 années
de vie religieuse.
I1 passa presque toute sa vie religieuse au Congo, se rendant utile
dans les nombreux travaux des missions de brousse. Il fit toujours preuve
d'une grande puissance de travail, de beaucoup de générosité, de con-
cience dans ses devoirs de religieux.
Le P. Alexandre Kotula
* le 26.2.1887, t à Oswiecim (Pologne) le 29.7.1967 à l'âge de 90 ans, après 70
années d vie reügieuse et 63 de sacerdoce.
Ce fut un salésien bon, simple, vivant pauvrement, oublieux de soi.
Pendant 40 années il depensa ses énérgies au service de l'enseignement
religieux de la jeunesse d'Oswiecim. I1 était très apprécié comme con-
fesseur, talt pat les jeunes que par les confrères et les fidèles.
Le P. Mariano Kubrycht
'" le 18.9.1901 , t le 29.9.L967 à Aleksandrow Kujawski (Pologne), à l'âge de 66
ans, aprés 4l années de vie religieuse et de sacerdoce.
Fut un apôtre plein d'initiative. Rédacteur de périodiques, organi-
sateur et directeur d'un Petit Séminaire diocésain, fondateur de l'au-
mônerie des Sapeurs-Pompiers, et récemment il avait lancé un système
d'enseignement religieux par bandes magnétiques.

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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M. Guillaume Lingg
-5L-
'^ le ).2.1885, | 1e 13.9.1967 à Helenenberg (Allemagne) à l'âge de 82 ans, après
42 années de vie religieuse.
A la fois zèlé et méthodique il excellait au milieu des jeunes de
l'<< Oratoire >>.
M. Anastase Martin
t * le 10.5.1887, le 1.7.1,967 à Barcelone-Tibidabo (Epagne) à l'âge de 80 ans,
après 61 années de vie religieuse.
Il appartint à la glorieuse génération des coadjuteurs formés à l'école
des premiers salésiens envoyés par Don Bosco en Espagne. Parmi ses
vertus caractéristiques: une sérénité à toute épreuve, une piété fervente,
une ardeur infatigable.
L'abbé Tullio Marzari
* le 9.LL.1939, f le 6.9.1967 à Rovereto (Italie) à I'âge de 27 ans, après 8 années
de vie religieuse.
C'est dans sa propre famille qu'il trouva et acquit ses qualités les
plus évidentes: une harmonie humaine et religieuse, une constante séré-
nité, une attention au prochauin.
M. Gius eppe Mazzucchelli
*'le 11.101917, f Ie 8.11,1967 à Milan (Italie), à I'âge de 50 ans, après 27 années
de vie religieuse.
M. Josepb Norues
* le 22.6.1979, t le 15.6.1967 à Sangradouro (Brésil) à l'âge de 48 ans, après 10
années de vie religieuse.
Vocation tardive, il fut parmi les premiers à travailler au milieu des

6.2 Page 52

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-52-
Chavantès. Fut un religieux toujours exemplaire. 11 mourut victime d'un
accident de camion. Il rendit son âme en égrénant son chapelet'
Le P. Guido Rauasi
* le ).3.190), ! le ).9.L967 à Treviglio (Italie) à l'âge de 64 ans, après 48 an-
nées de vie religieuse et 39 de sacerdoce.
Le P. Joseph Riba
* le 1.4.1901, I le 21.9.1967 à Salta (Argentine) à l'âge de 66 ans, après 49 an-
nées de vie religieuse et 41 de sacerdoce.
Le P. Emilio Rico
* le 15.9.1884, f le 26.10.1967 à Medellin (Colombie) à l'âge de 83 ans, après
66 années de vie religieuse et 54 de sacerdoce.
Salésien de la ptemière heure de la mission en Colombie. I1 laisse
Ie souvenir d'un prêtre zélé et d'un salésien pro fondément attaché à
Ia Congrégation.
Le P. Joseph Rola
4l "- le 11.1.0.1926, le 7,1L.L967 à Fatumaca (Ile de la Sonde), à l'âge de ans,
après 23 années de vie religieuse et 13 de sacerdoce.
Don Rola fut un homme de vie intérieure' Il vivait intensément
I'apostolat missionnaire et n'eut de repos avant qu'il ne puisse retour-
ner à son champ de travail. Il se montra strict dans I'accomplissement
de sa charge et rigoureux envers soi-même.
Le P. Luigi Rosti
* Le243.1909, t le 19.9.1967 à Fiesco (Italie), à l'âge de 58 ans, après 39 années
de vie religieuss er 32 de sacerdoce.

6.3 Page 53

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-53-
Prêtre qui vécut sa vocation avec simplicité et conÉance, soit au
collège soit en paroisse.
Le P. Cbarles Ruloph
* le 19.8.1938, f le 10.9.1967 à Richmond (USA), à l'âge de 29 ans, après 10
de vie religieuse et 6 mois de sacerdoce.
Le P. Antonio Salsi
* le 2).8.1903, I le 26.6.1967 à Parme (Italie) à I'âge de 63 ans, après 44 années
de vie religieuse et 15 de sacerdoce.
Il exerça son sacerdoce dans les Oratoires et dans diverses paroisses.
Finalement il fut confesseur des enfants et des confrères. Ce fut une
charge pour laquelle un homme comme lui, simple et d'une grande
bonté, capable de comprendre et de conseiller, était particulièrement
indiqué. Une paralysie le réduisit à l'inactivité durant les dernières
années de sa vie.
Le P. Gustaue Scbiaffrui
* le 15.11.1887, t le 5.7.1967 à Rome (Italie) à l'âge de 79 ans, après 58 années
de üe religieuse et 45 de sacerdoce.
Le P. Edoaard Swider
f * \\e 2L.2.t914, le 7.9.1967 à Przemysl (Pologne), à l'âge de 53 ans, après 29 an-
nées de vie religieuse et 20 de sacerdoce.
Il ttavailla pendant 10 ans en Palestine, époque dont il se souvenait
avec nostalgie. De retour en Pologne, il fut tour à tour pro{esseur, curé
de paroisse et finalement aumônier d'hôpital. Partout il sut se faire des
amis. La sympathie fut telle que l'évêque du lieu voulut lui-même
présider les funérailles de ce confrère.

6.4 Page 54

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-54-
M. loseph Vandewal
* le 13.1.1888, 1 le 24.L0.7967 à Hechtel (Belgique), à I'âge de 79 ans, après 41 de
vie religieuse.
dans une famille modeste il continua de vivre dans une mesure
et une pauvreté exemplaire. Fut toujours au service de tous, jeunes et
confrères. Il trouvait dans l'Eucharistie la force pour êffe un bon reli-
gieux faisant de ses travaux aux champs un moyen d'apostolat. I1 accepta
avec résignation chrétienne la croix de son ultime maladie.
Le P. François Villaruueaa
* le93.L9!0, T le 10.10.1967 à Merida (Espagne), à l'âge de 57 ans, après 41 de
vie religieuse et 25 ars de sacerdoce.

6.5 Page 55

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3o EIenco 1967
N. COONOMA B NOME
DATA DI NÆmA rspEmou
rocemÀ E DATA Dt MoBB
82 Sac. ADAMO Ptetro
2,6-3-1910
83 Coad. AIBIZLIRI Asemio ZZ.IO-1885
8,1 Sac. AMATO Numlo
ZO.|LLBBi
85 Coad. BÂGSIK Paolo
t8-ll.1BB4
86 Sac. BARTON Lsdtslao Z4.6.tgO6
87 Sac. BOAT Fpncqco
Z-g.lg}l
88 Sae BONIFACINO Glovmnt Z-g.tBgB
89 Sac. BRUSADELLI Gtus. t6-7.tAB4
90 Sac. CALDER Alwndro l}-t?,-lg}t
9l Sac. CATTANEO Gtovanrü Z3-Z-tBBl
92 Sac. CÀVALLO Eugerüo +-?-LBB7
93 Sac. CERDÀ Ra.6aele Z6-t-tgg3
94 Sac. COCCO Andm
2O-5.IB9O
95 Coad. CUSINI Mtchele
?-g-tgtl
96 Sac. DOMINO Smnlslao 3o-+-tg}?
97 Coad. GALUS Gtueppe
5.5-l9OO
98 Sac, GASBARRI Gtomni 5-il.1886
99 Sac. GUERRIER Enrtco Z}-lt-tg?l
Siola
Catania (fualla)
Btlbao
PæaJe (Spaem)
Slola
M€stu (halta)
L6dz (Pol.) Czerwtrok (polonta)
Kmk6w (PoL) Ræka (polonta)
Inghiltem Cape Tom (S. Afrte)
Uruguay Montevideo
Centrale Plossæco (ItaIIa)
lnglültem Gnngeover-Sands (Ingh.)
Ltgr*
Flreue (Italta)
Llgure
Genova-Qurto (Italla)
Bqcelom Matarô (Spagm)
Romam Sùtulusursiu (ftallâ)
Madms (Indta) Napolt (ttqlta)
Knkôw (Pol.) Oswlectm (polonta)
BogotÀ (Col.) Stlvanta (Colombla)
Perri
Parts (Fr.)
Lim (Peru)
Saint§.Marlæ de la Mer
16-7-1967 5?
74-t967 81
2r-8.196? 80
tt-8-1967 8Z
1-9-t967 6t
t6-to-1967 66
7-6-196? 68
t3-tt-r967 83
15.10-1967 65
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13-10-196? 80
1L-10-196? 74
20-t0-t96? ?7
27-9-1967 56
4-9-1967 60
2+-8-1967 67
10-10-1967 60
100 Coad. HAREN Marcello
l0l Sac. }ERONIMO Glacooo
toz Sac. KOTIILA Alqsandro
103 Sac. KUBRYCHT Martano
(Fmncta)
114-1912 Afrte Cen. Ktgalt (Rwanda)
23-s-1884 Uruguy
Montevldeo (Uruguay)
26-Lt87? Kmk6w (Po'I.) Oswlectm (Polonta)
1&9-1901 L6dz (Pol.) Àeksandrôw Kutowskt
t8-6-1967 45
t9-8-1967 55
z-5-t96? 82
29-?.1967 90
(Polonla)
t04 Coad. LINGG Gugltelmo 3.2-tBE5 Kôln(Germ.) Helenenberg(Germnia)
105 Coad. MARTIN Arutaeto
106 Ch. MARZARI Tulüo
3O-5-I88? Bucelom Barcelom (Sçagm)
g-tt-tg3g Thatlandta Rovereto (Italta)
t07 Coad. MAZZUCCHELLI Gtu. t l-10.19 I ? Orlentale Mllano (Iulta)
108 Coad. NONES Gluæppe Zl-6-tgtg Campo Gmde Sangmdouro (Bmsll)
109 Sac. RÂVASI Gutdo
It0 Sac. RIBA Gtueppe
lll Sac. RICO Emtlto
ltz Sac. ROLA Gtueeppe
113 Sac ROSTI Lulgt
tt+ Sac. RULOPH Carlo
ll5 Sac. SALSI Antonto
3-3.tg}3 Lombarda Trevlelto (Ialla)
l-4.lg}l Buenos Alrq Saka (Argenttna)
15-9-1884 Medellln Medellln (Colombta)
lt-f}.$26 Portogallo Fatunaa (flmor pott.)
Z4-3-lg}g Lombatda Ftqco (Itaüa)
19.8.1938 S. Fmncleco fuchmond (U.S.A.)
Z3.B-tgOj Lombarda Paru (Italta)
u6 Sac. SCHIAFFIM Guavo 15-ll-lBB? Roum
Rou
tt? Sac. SVIDER Edoardo Zt-Z-tgt4 Knk6w
Pzemysl (Polonta)
I18 Coad. VANDEWAL Gtusepçrc t3-3-1888 Belclo Nord Heütel (Belcio)
119 Sac. VILLANUEVA Fm. 9-3-1910 Seülla
Mértda (Spaena)
29-9-t967 66
,3-9.t967 82
t-7-196? 80
6-9-196? 27
8-t1-1967 50
15-6-1967 48
3-9-196? 64
21.9-196? 66
26-10-1967 83
7.tt-t967 4t
19.9.1967 58
10-9-t96? 29
?,6.6-1967 63
s-?-1967 79
7-9.1967 53
24-10-196? 79
10-10-196? 57

6.6 Page 56

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