Actes_1970_260.ACG


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50. ANNÉE
MARS 1970
N. 260
ACTES DU CONSEIT SUPERIEUR
DE LA SOCIËTË SALÉSIENNE
SOMMAIRE
l. Lettre du Recteur maiour
ll. Gf-vaJSgeqlUrhaeobuésunoaucasntelLplcnaitnédelhderuttrdarrsiaoaanacoeotrlnrhllns-onildntotgosdnénéoeiénxeé,nLnn-f-dalétdrllataea'reàeocatssLerptlLcaispravsarerésaénloeiusfpsrcceclàveéeadrclrrcllrceteoesDdihdoitsm-aeoélienredlpc,vssudeoa(o-.LICaasvcne--aanoessJntAcsionontauIeLluno'netNacsalmsuoouc-ovnténcqteressioreuolosldmeAinrt-eCespnatuUsro-elnnovipnmtCeoomuocgcauedonrlcasUéusnensrstgsitisàtslonneiaoeeben'netnsenlispoltr-lsdtrténréotnae-orlosnifobuef-liéetaglnnr-LèecneeemfstséoiNvvîuevieleeUooeésr.tcrs-vnc-id-atdieaftetaNmraiboènsOollAlugénoratbJeetr-:tteesrrstcleette'pa)vurnurqooivodspcuauueeseravfriisplsèe'ofdleoraioned-ecnÀuCsne-,tt
lll. Dlsposlüons et normes (Ce numéro ne contient riên sur ce sujet)
IV, Communlcatlons
Particlpation des Rellgieux laics au gouvernement à I'lntérleur des lnsti-
'
ftdpPourerrotomsvlloaainnctlgcipéoierarnomiucfaexepnuso-tsxuldor-enGpsrorovLeuomelreistgoturitexdeeueutessrmesruérpdn-oluoarvadNalfoteoivrosmme.nllonaspailpoptlolenrnmitsudeeendsltl'eép-vreêêqttSurpeeoasslisd-t-aorrlatLéNleeof-rmnaotlneuCavrnetoieaoulunrlessridd-teee
V. Actlvltés du Consell supérleur et lnitlatives d'intérêt général
Vl. Douuments
dCDèélescrrgelntéssatuituruxltasPpcraélérstrilicdcleapnuatxtslo-ndedesLseCtrtoerenligfécierlerucnxuclleaasiicrosépadluescg-oloapuavCleeorsnnêgsmruéeginatlfaàlonlf'olnpimtoéarulterioulner
ppreernmnaennet nptaertdauuCplreermgéier-
Lettre
cours de
du Becteur majeur
rénovation splrltuelle
aux confrères
et pastorale.
qui
Vll. Magistère pontlflcal
uqVCIgcc'eohnuuolvmresinlrpcmeetosrileblleeàetsnéeclncclspoaleoosoomanmjnueonmdrpxcllleutlledagno,étdeanepfeuuonalntadtalsPe,elsâr-reepeqolrucrbai-ehénlPeseiccsseréis-LcpralfihaéenenebcLccpdrotaedéaiuorenttvlniloistiétrbnueneréedplnnfrrerldccoalsneuautlcra:tvidlicmoperuvneayvisuts-eeedtlfcèmelosornLpdaelnadiscebcaepveimpllralraadertseéélorcncsretatoeaeealnll-ntulesg-txacle-euieSdutnnLose'ceareLelannt'éuEpebg;qetgttemrrulvflmenselaeecloinnêertrtoltueaaoruarenlsnuses.tt
Vlll. Confrères d6funts (lère liste de 1920):

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I. LETTRE DU RECTEUR MAJEUR
Turin, rnars 1.970
Nous voici à notre rendez-vous périoüque, au moment notre
Congrégation est toute entière occupée par la prépararion du Chapitre
général spécial. Les nouvelles qui nous arrivent d'un grand nombre de
provinces nous donnent la preuve de I'intérêt et de l'attention avec
laquelle on répond à l'invitation lancée par le Recteur maieur en vue
d'une participation personnelle, consciente et enthousiaste, de tous
les confrères.
Nous aussi, nous cherchons à apporter noffe part. Déjà nous nous
sorlmes souciés du lieu où se dérouleronr les séances du Chapitre général
spécial, avec tous les problèmes d'organisation que cela suppose. Une
commission technique a été mise sur pieds. Elle devra dasser méthodi-
quement le matériel que les Chapitres provinciaux lui auront tansmis.
Nous avons également pensé aux commissions précapinrlaires qui auront
la fonction délicate de ptéparer le matériel de base pour les comsrissions
capitulaires.
Vous comprenez qu'il s'agit là d'un travail très important dont le
succès dépendra en grande partie de la compétence er du sens aigu
des choses salésiennes des membres des cinq commissions. L'expédence
des autres congrégations reügieuses nous dit que l'efficacité des travaux
d'un chapiue général spécial est étroitement liée au sérieux de la prépa-
ration et de l'organisation des travaux. De l'une et de I'autre nous
sommes tous solidairement responsables.
Si donc les provinces étaient appelées à s'imposer quelque sacrifice
en mettant à la disposition du centre les confrères nécessaires pour
mener à bien ce précieux ffaval7, ie vous prie d'accepter de bon coeur
ce sacrifice, convaincus que cette collaboration est un service prioritaire
au profit de toute la Congégation.

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4
Soüdarité fraterndle dans l'action
Dans ce même numéro des Atti vous trouverez la liste mise à jour
et complète de toutes les sommes qui nous sont parvenues iusqu'à
présent au titre de la solidarité fraternelle. Cette liste est suivie d'une
autre liste donnant les destinataires de ces sommes.
Je désire exprimer ici ma üès vive reconnaissance à tous les con-
frères, aru( groupes, aux communautés qui, pour venir en aide à des
frères dans le besoin, ont su trouver des moyens de tousgenrqs, inspirés
par un véritable amour fraternel. Les confrères et les colnmunautés
ainsi secourus sauront exprimer leur gratitude d'une façon adéquate.
Je le fais dès maintenant au nom de tous. Je sais que dans de nombreuses
provinces << I'opétation solidatité >> est encore en cours. Dans le prochain
numéro des Atti nous publierons une nouvelle liste qui englobera ces
provinces. En attendant je vous engage tous à ne pas relâcher cet efiort
d'entr'aidé fraternelle qui est en même temps un témoignage de soli-
darité. La chafité, dans les conütions actuelles, ne peut pas être un habit
de fête. Elle doit être un habit de tous les jours.
Le Carême et l'Avent sont des occasions annuelles tout à {ait
adaptées pour stimuler et renouveler cette charité fraternelle, pour lui
donner un visage concret.
Un problème vital
Permettez maintenant que je vous parle d'un sujet qui me préoccupe
depüs longtemps. C'est un sujet d'une brûlante actualité. C'est même
un sujet qui nous pique au vif, puisqu'il s'agit d'un problème vital pour
la Congrégation et pour chacun de nôus: il s'agit du problème des
vocations, de la crise des vocations. Cette crise, sévit dans toute
l'Eglise, ne date pas d'hier. Elle est seulement devenue plus lancinante
et plus inquiétante depuis quelques années. Notre Congrégation ne
pouvait pas rester à I'abri de cette situation. C'est un fait qu'il y a peu
de temps encore notre bilan était annuellement en augmentation.
Cettaines provinces continuent d'ailleurs à se développer. Mais cette
augmentation n'est plus comparable au passé.
Nous devons aflronter cette situation avec beaucoup d'humilité, de
séÉnité et de courage, sans nous perdre dans d'inutiles lamentations,
ni en amers reproches. Devant Ies échecs de certaines personnes

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avaieît toute notre confiance à cause du degré qu'elles occupaient .{ans
la hiérarchie ou des charges qu'elles assumaient, nous devons nous
recueillir dans la prière. Sans pharisarsme, il nous faut demander au
Seigneur qu'il nous donne une vue objective de la situation, qu'il nous
aide à discerner les causes et à trouver les éventuels remèdes.
Le problème, je le répète, nous intéresse tous, parce que tous nous
avons une vocation à sauvegarder et à défendre, à valorisef et à rendre
féconde pour le temps présent. Nous devons également nous sentir
responsables en grande partie de la vocation des confrères qui nous
entourent. Aucun d'entre nous n'est une lle. Chacun, consciemment ou
non, exefce une influence sur la vocation de son voisin, proche et moins
proche. Nous sommes responsables des vocations nouvelles dont la
Congrégation a besoin pour vivre et continuer sa missiop dans l'Eglise.
Comme nous le disions, la crise des vocations atteint toute l'Eglise.
Certaines zones semblent plus touchées, alors que d'auffe .semblent
préservées.
Aspect général de la crise des vocations
L'Union des Supérieurs généraux a voulu étudier sérieusement ce
phénomène sous ses difiérents aspects et à l'échelle internationale.
Voici, en bref, quelques conclusions qui nous intéressent. Jusqu'à
ptésent Ia crise s'est révélée plus forte dans les pays aux structut'es
Il ecclésiastiques plus serrées et plus ou moins statiques. s'est produit
une évolution à laquelle, dans ces pays, on n'était pas préparé. Les
facteurs sociaux, économiques et politiques y entrent pour une grande
part. On constate que les défections sont plus rares où Ia vie est
plus rude, plus difficile. Il y a peu de défections parmi les missionnaires,
parmi les prêtres et les religieux des pays de l'Est, Les vocations y
sont encore assez solides. Il y a peu de départs chez les religieux
adonnés à un ministère. Tel est l'aspect << géographique »> de la crise des
vocations.
L'étude à laquelle nous Rous référons donne aussi un diagnostic qui,
Il par force des choses, est assez gén&ù. est cependant intéressant
de noter que les çommis5lsns d'étude soient parvenues, malgré Ia diver-
sité des pays représentés, à des conclusions substantiellement analogues.
Il y a un fait a été relevé par tous: c'est la rliminution de la foi.

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-6-
Tout est remis en cause: le contenu de la foi, les dogmes, l'Eglise,
I'autorité, I'obéissance, les engagements solennels. On met en question
la valeur fondamentale de la vocation, on démystifie la vie religieuse tout
en exaltant le mariage, sans tenir compte de ce qu'a dit le Concile ou
l'enseignement officiel de l'Eglise à ce sujet. On accepte, sans les appro'
fonür, des idées mal digérées d'une philosophie et d'une théologie plus
ou moins marginales et en opposition avec le magistère. Le désir de tout
savoir, de tout expérimenter sous prétexte. d'êtte à la page, conduit
lentement mais sfuement à cet afiaiblissement de la foi.
Nombreux sont ceux qui, au milieu des rlifiçgl36s de leur apostolat,
qu'ils ont souvent réduit à ses aspects matériels, altrment vouloir être
aaec leis autres. En fait, ils s'avèrent êtte comme les autres. Il en résulte
une vie spitituelle et religieuse toujours plus teme, plus faible. La
routine dans les cérémonies religieuses, les sacrements et les prières a
laissé s'installer un état d'apathie, une sensation de vide, un appel vers
autre cbose, ou vers vne aatre persofine. D'où cette redrerche de rela-
tions et de contacts, spécialement féminins, sous prétexte d'activité
pastorale. D'où cette f.anfuarité déplacée avec les jeunes. Ce sont
avtant de causes morales que l'on chercfie à justifier au plan'de la
doctrine et de la foi.
11 est vrai aussi que nos communautés, en raison de leurs structures
humaines complexes, n'ofirent pas touior.[s à tel ou tel sujet cette chaleur
de charité dont tout §üs hrrmain a besoin. Ce conftère est alors amené
à chercher une compensation en dehots de la communauté.
ll y a, de plus, une crise de contance envers les strùctures de
l'Eglise et des congrégations teligieuses, ainsi qu'envers .les oeuvres
qu'elles déploient.
Causes éloignées de la eise des vocations
Les di.fiérentss çsmmissions d'étude ont également relevé des raisons
lointaines de cette crise. D'une part une sèlection négligente est respon-
sable au point de départ de la promotion de certains candidats dépourvus
de vraie vocation..D'auüe part une éducation peu soucieuse d'apprendre
à afironter convenablement certains aspects de la vie ht,maine a, pour
sa part, également contribué à la crise de persévérance des vocations.
Il y a aussi un élément qui intervient touiours dans la crise d'une

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7
- - vocation. C'est la négligence et souvent I'abandon complet de la
prière. Cela est d'aillsrrr étroitement Iié à fafiaiblissemenr de la foi.
On relève enfin que la publicité donnée à la crise des vocations
sacerdotales et religieuses en fait un repoussoir. Le bruit fait autour de
certaines défections plus remarquées déprime certaines âmes indécises et
faibles, aggtave leut état cdtique et les mène vers une issuê malheu-
reusement négative.
Tel est le douloureux tableau qui a été présenté aux Supérieurs
généraux. Je le répete, j'ai tésumer; mais il me semble que cela nous
donne un aperçu assez clair sur la situation et sur Ies causes de cette
crise qui nous frappe, nous aussi, car nous ne pouvons pas prétendre
vivre dans une réserve, dans un iardin clos.
Tout en reconnaissant donc que les observations des Supérieurs
généraux nous concernent, nous aussi, et que les temèdes sont déja
contenus dans le diagnostic, il me semble toutefois utile et juste de
signaler quelques points particuliers propres à notre situation. Dans
une famille d'adultes on doit parler clair, même si les événements
sont tristes.
La cise dans notre Congégation
Jusqu'en 1964-65, la crise était limitée à quelques provinces er se
trouvait compensée par l'accroissement des vocations rlans de nombreuses
autres provinces.
Dès 1966-67, on a pu constater une légère baisse qü, bien que
faible, n'a pas cessé de se poursuivre durant ces deux années.
Il m'a paru opportun de vous foumir quelques données, pour que
vous n'ayez pas une connaissance déformée de la situation.
Entre 1965 et L969 Ia rliminution des confrères salésiens est d'enü-
rcn 250. A ce chifire il faut ajouter environ 150 confrères des pays
de l'Est, morts ou disparus, et dont nous étions jusqu'à présent sans
nouvelles.
De nombreuses provinces ont encore un accroissement annuel de
vocations. En Europe, la province de Yougoslavie a enregistré, entre
1965 et 1969, une augnentation de 112 confrères. Sous peu une
nouvelle province verra le jour en Croatie.
D'autres ptovinces européennes ont également noté un intéressant

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progrès. Cependant, dans l'ensemble, l'Europe et L'Amérique du Nord
accusent une diminution assez sensible, dûe en gén&ù aux départs
non compensés par l'arrivée de nouvelles vocations. La plupart'des
provinces de ces régions se maintiennent cependant relativement au
même niveau.
Les provinces de l'Amérique latine trahissent elles aussi dans
l'ensemble une baisse très prononcée, même si l'une ou l'autre de ces
provinces est encore en augmentation.
Toutes les provinces de l'Asie, à deux exceptions près, marquent
un accroissement sensible. Le Vietnam et les Philippines viennent en
tête.
De 1965 à 1969,I'Australie n'a cessé de progresser.
Vous serez heuteux de connaltre la situation de nos noviciats pour
I'année 1969-t970. D'après les données qui nous sont parvenues au
Centre, le nombre total des novices est de 67). I-ev provenance se
répartit comme suit: l'Europe 359, dont 105 proviennent de l'Italie; 120
de l'Espagne et 134 du reste de l'Europe (Tchécoslovaquie et Hongrie
exceptées). L'Amérique (Etats-Unis inclus) 186. L'Asie 1L8, dont 69
de l'Inde et 35 du Vietnam. L'Australie a fourni 10 novices. En Afrique,
les noviciats ont été suspendus. Notons que dans huit autres provinces
le noviciat a également été suspendu en raison de la prolongation des
études normalement requises avant d'entrer au noüciat.
Il y a un fait qui donne à réfléchir: c'est la baisse verticale, et
même, dans certaines provinces, I'absence totale de novices coadjuteurs.
Que tous, mais surtout les responsables des provinces, prennent sérieuse-
ment la chose en considération. Le coaduteur salésien est une compo-
sante essentielle de la nature et de la mission de notre Congrégation.
En conclusion, je ditais que la rliminuliqn générale des confrères
est un fait qui, bien qu'angoissant, n'en doit pas moins être regardé en
face.
Nos frères qui ont abandonné Ie sacerdoce
Ceci dit, retenons que ce bilan passif a deux sources.'C'est précisé-
ment srrr ces deux fronts que nous devons nous sentit mobilisés: d'une
part endiguer les pertes des vraies et anciennes vocationsl d'autre part
accroître le nombre de nouvelles et authentiques vocations.

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9
Si toutes les défections nous arffistent, celles de nos frères qui
abandonnent Ie sacerdoce nous vont droit au coeru et nous remplissent
de douleur.
Le fait le plus grave de ces dernières années est certainement
cette cfise de nos frères prêtres. L'an dernier, les journaux ont publié
une statistique des prêtres réduits à l'état laic. Parmi les instituts reli-
gieux notre Congrégation occupait la sixième place. Il.faut cependant
remafquer, come l'a f.ait |'Osseraatore Rorzano, que cette statistique
fusait état de nombreux cas des années précédentÀ et qui avaent été
régularisés pat la suite. Pour ce motif et en ce qui concerne notre
Congrégation, le pourcenrage est bien inférieur à celui donné par la
presse.
Mais il est vrai aussi que les départs n'ont pas cessé. Même si le
nombre en est plus relatif, ces cas ne cessent pas d,être profondément
doulouteux. Et lorsqu'il s'agit de confrères qui, soit en raison de leur
âge ou de la charge qu'ils occupaient, provoquent cette surprise.
En 1.969, cinquanre-neuf confrères onr éré réduits à l,état ldic.
Une dizaine d'entre eux étaient depuis longtemps en situation iffégu-
Iière; leur situation a pu être régularisée. Notre Congrégation compte
actuellement 11.000 prêtres.
Il serait intéressant d'analyser ce qu'écrivent ces confrères et de
connaire certains de leurs aveux. I1 y aurait de quoi réfléchir.
Il me plait de noter ici un détail qui répondra à certaines fl.rmeurs.
En quittant la congrégation, la plupart des confrères ont des expressions
de profonde reconnaissance pour tout le bien qu'ils en ont reço.
L',n .d'enffe eux, il y a peu de temps, m'écrivait textuellement:
« Je dois tout à la Congrégation. Elle a été pour moi une mère munifi-
cente et bienlaisante >>. Beaucoup d'autres expriment la même pensée,
sous des formes difiérentes. Mais tout ceci ne peut rliminuei notre
douleur, ni nous dispenser de faire notre examen de conscience.
Nos responsabiütés
Tous, sans distinction, nous devons nous,demander en toute sincérité
quelle est notre part de responsabilité face aux défections de nos {rères.
Je connais déjà l'objection que te1 ou tel pourra me faire. Je leur
réponds: << Nous ne pouvons pas connaître, encore moins modifier le

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_10-
mystère de la conscience humaine. Ces confrères auront à répondre
devant leur conscience et devant Dieu de ce qu'ils font. A nous incombe
le devoir sacré de nous interroger: Que devions-nous faire alors nous
autres, supérieurs, confrères, pour éviter à tel ou tel de nos confrères
cette démarche extrême? Que faisons-nous, que pouvons-nous faire
aujourd'hui pour en prévenit d'autres? »>. Cette question nous harcèle en
tant qu'individus et en tant que membres d'une communauté, de quelque
autorité ou responsabilité nous soyons investis, à quelque poste que l'on
soit: celui de confesseur, de curé, d'économe, d'assistant'
Je me
blèmes et
rends compte que
d'engagements. Il
cette question implique une foule de pro-
faut 6ien reconnaltre que tout ne dépent
pas touiours de nous. Cependant en ce domai.e il nous faut établir notre
part de responsabilité.
Ceci vaut non seulement en ce concerne les prêtrcs qui nous
quittent mais aussi chaque confrère, et en particulier les jeunes qui
ptér"rrt nt le plus fort pourcentage de défections. Nos leunes d'au-
jourd'hui subissent I'assaut violent d'une véritable girandole d'idées,
de problèmes réels ou supposés tels qu'ils respirent, pour ainsi dire, dans
I'air ambiant. Ii faut les approcJref personnellement (ceci concerne
spécialement les directeurs ), leur faire sentir notre afiection, les faire
pæler, les écouter, les comprendre. Dans un climat de sincère atitié,
iI est beaucoup plus facile de tirer au clair, de débrider une plaie, et
donc d'orienter, de guider, de rectifier...
S'il est vrai que chacun de nous est responsable de sa vocation, il
n'est pas moins certain que nombre d'éléments et de valeuts qui la
préservent, l'afiermissent, lui communiquent une heuteuse vitalité, sont
in.:mement liés à notre action personnelle et particulièrement à I'action
de ceux qui doivent être les animateuts de nos communautés.
Un mot pour Ies ieunes
Et à vous, jeunes confrères, prêffes et non prêtres, que vous dirai-je?
- Vous attendu, entre autres, avec impatience une Eglise et une Con-
grégation rli#érentes de celles qui se présentent à vous aujourd'hui. Sur
de nombreux points vous avez raison. Cependant, avant toutr... uidete
quod tractatis. Pensez-vous que votre sensibilité aux problèmes et votre
point de vue sufisent à tout changer?

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2.1 Page 11

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- 11 -
Est-ce possible, dans une congrégation comme la nôtre, de tow
changer, ou presque, en appliquant les idées d'un tel ou d'un tel?
Supposons que l'on puisse acceptet ce principe, on se rendrait vite
compte que ce setait le chaos, la désagrégation. Cela est vrai non seule-
ment pour notre Congrégation mais pour n'importe quelle association,
tout en précisant aussitôt que nous ne sornmes ni un syndicat ni un
parti politique.
Nous ne pouvons pas non plus ignorer que nous sommes à la yeille
d'un Chapitre général spécial. Or I'Eglise lui confie précisément la
charge de revoir, de renouveler, dans la fidélité au charisme de notre
fondateur, tout ce qui est nécessaire pour donner à noffe Congrégation
une nouvelle fécondité face aux temps nouvealu(.
C'est la façon la plus logique, la plus sage, la plus raisonnable
(certains diront: la plus démocratique) non pas pour nous agiter, mais
pour avancer, pour progresser, aller de l'avant selon notre finalité spé-
citque. D'abord au cours des Chapitres provinciaux spéciaux, tous,
directement ou indirectement, nous aurons noffe mot à dire. Puis au
cours du Chapitre général spécial l'on étudiera, on discutefa en toute
liberté et responsabilité, et surtout dans l'amour vrai de notre Congré-
gation (amour f.ait d'attachement à Don Bosco, à son esprit, à sa
mission, au Concile et au magistère). Nous prendrons alots, in nornine
Domini, toutes les résolutions, si coûteuses soient-elles, s'imposeront.
Telle est la voie honnête, claire, sûre, pour obtenir Ie renouveau
souhaité. Il n'y a pas d'autre issue.
Je voudrais encore ajouter autre chose: chers frères, jeunes et plus
âgés, ne nous faisons pas illusion. Les réformes, même les plus géniales
et les plus audacieuses, ne serviront à rien si les hommes ne se réforment
pas, si nous ne nous réformons pas nous-mêmes.
C'est pourquoi je dis à tous, à ceux qui excercent une autorité et
à ceux qui n'ont pas cette préoccupation: tandis que nous nous prépa-
rons au Chapitre gén&al spécial, efiorçons-nous de mettre en pratique
les orientations du L9" Chapitre général. Elles sont encore valides et
attendent encore leur réalisation.
Cette mise en pratique aidera finalement, sinon à éliminer, mais au
moins à diminuer un grand nombre d'éléments qui contribuenr à la
crise des vocations.
En efiet, si nous examihons de près la deseription que nous avons
faite de la crise des vocations, on s'aperçoit vite que bon nombre de nos

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-12-
défaillances pouffont être comblées si nous prenons au sérieux les
directives du 19" Chapitre gén&al".
La crise des vocations est une crise de la foi
Je pense qu'il est bon de rappeler ici certains des principes et des
orientations toujours valables qui constituent le support irremplaçable
de tout vocation religieuse. Ils sont vrais aujourd'hui, mai le seront
encote demain après le Chapime générd, spécial.
Le document des Supérieurs généraux dont nous avons parlé précé-
demment met en évidence le manque de foi à l'origine de nombreuses
défections. S'il n'y a pas toujours perte totale de la foi, il y a au moins
un aflaiblissement ou un obscurcissement de la foi. D'autres études sur
ce sujet sont parvenues à la même conclusion. La vocation est une Éüté
intimement liée au monde transcendant. Elle repose sur la foi au sur'
naturel. Sans la foi, notre vocation n'a pas de sens, n'a pas de csnsis'
tance et n'a pas de fondement.
Aussi, est-ce avec raison que Jacques Maritain affirme: << I1 n'y a pas
d'instrument pour mesurer la vocation religieuse ». J'ajouterais: la voca'
tion est au-delà de l'humain.
Essayons d'approfondir cette réalité fondamentale.
<< Pour afiermir et défendre notre vocation il faut partir de la foi
qui en est le fondement et Ie mobile »>. Cette citation émane d'un
psychologue moderne qui étudie à pattit de sa spécialité les ptoblèmes de
la vocation. Ce savant, qui s'afirme ch,rétien, a pris part à des débats
organisés par un de nos Chapitres provinciaux d'Amérique latine.
Au cours de ses interventions, iI a répété au moins uois fois: << Il n'y
a que par la foi qu'une vocation peut se maintenir >>.
La vocation est donc un don surnaturel que le Seigneur a déposé
en nous au moment de nome baptême. Or cette foi doit jaillir et déborder
dans notre vie.
'Hélas, nous devons avouer que notre foi est souvent, au dire d'un
écrivain, plutôt épidermique, superficielle. Elle est plutôt comme une
co.'.raissance, un fait extérieur, une phrase toute faite. Elle n'explose
pas de l'intérieur en gerbe de vitalité.
Reconnaissons-le. N'arrive-t-il pas bien ôouvent que notre foi som-
meille? N'est-elle pas une réminiscence plus ou moins figée dans notre

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_13_
esprit, au lieu d'êue une vibration du coeur de Dieu dans notre coeur?
Devant ce don inoü de la foi, peut-être notre pratique est-elle davan-
tage incrédulité que foi.
Nous devons libérer la foi nous rend capables de voir I'invisible,
d'écouter la voix du Dieu vivant, d'une personne vivante. Nous devons
la libérer de la routine de l'habitude, de l'automatisme, afin que le
Seigneur puisse agir en maître dans notre existencd.
Pout atteindre ce but, I y u un moyen: la prière quotidienne
imptégnée de foi et d'humilité, à I'exemple du pauvre de I'Evangile
qui interpela Jésus: << Seigneur, je crois, je veux croire, mais viens en
aide à mon manque de foi »,
Seule la foi donne sens et consistance à notre vocation.
Notre vocation est urr don total à Dieu
A la lumière de la foi, amêrons-nous à cet autre don précieux que
le Seigneur a voulu nous donner, après le don de la foi reçu au baptême.
Ayons toujours présent à l'esprit que le Seigneur, à travers des voies
mystérieuses, nous a appelés à la vie consacrée dans la Congrégation
salésienne. Notre vocation est donc une vocation religieuse et salésienne.
Le sacerdoce n'est pas en soi objet de notre consécration religieuse.
Il me semble nécessaire de mettre cette réalité en évidence, parce que,
précisément, on constate parfois que de ce défaut de clarté naissent des
idées fausses, des comportements non moins erronés, des crises sans fon-
dement objectif.
Nous sommes donc, en tant que salésiens, des consacrés. C'est un
mot mérite que l'on s'y arrête. Il nous révèle, ou du moins nous
rappelle, toutes les richesses qu'il renferme.
Chacun de nous a fut, en son temps, en pleine liberté et conscience,
un geste non pas tant juridique que religieux, de consécration totale
à Dieu.
Par cette consécration nous so[rmes devenus volontairement pro-
priété de Dieu. Propriété exclusive, totale. Nous lui avons offerr, dtne
façon définitive, tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons,
tout ce que nous pouvons.
Nous lui avons donné noffe corps avec ses membres, nos puissances,
nos facultés. Nous avons donné notre inrelligence et notre volonté.

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-1,4-
Une ofirande d'une intégralité vraiment déconcertante. Et elle serait
telle si elle n'avait pas un motif proportionné: l'amout de-Dieu.
Nous avons renoncé, en pleine et ioyeuse liberté, à des valeurs
asuupüéernietiuqruee, spo-ur
pDaireue,xepmaprleamaouumr aproiaugreD-i,eu,meatisdpoonrcrrpuonuer
valeur
mieux
aimer. Nous nous soûrmes faits propriété absolue de Dieu, totalement
esclaves de Dieu, comme le dit le Père Galot, mais seulement pat
amour du Père, pour suivre le Christ s'est donné tout entier à
son Père.
Comme vous le voyez, notre vocation a deux motifs, deux soufces
vitales: la foi, d'abord, et avec elle l'amour, qui est une conséquence
de la foi elle-même; 7a charité qui part de Dieu notre Père et de Jésus-
- - Christ notre frère, se réfractê à la manière d'une loi physique
sur le prochain, selon la parole de saint Jean: << Celui qui dit qu'il aime
Dieu, qu'il ne voit pas, et qui n'aime pas son prochain, qu'iI voit, est
un menteur »>. L'apostolat, le service de nos frères, et selon le cÀarisme
salésien, le service préférentiel des jeunes, et surtout des plus néces-
siteux, sont une conséquence, une fotme extérieure de notre amour
pour Dieu: ce même amour qui nous a poussés à notre consécration
,totale à lui-même, et, par Lui, à nos frères.
Ainsi, nous sommes salésiens parce que nous croyons en Dieu, et,
par suite, à l'amour de Dieu notre Père, notre bien suprême.
Nous répondons à.son amour par notre consécration totale qui se
traduit en amour de service pour les âmes. Notre consécration, en elle-
même, ne vise donc pas directement le prochain; seul Dieu peut rendre
une oflrande sacrée. Nous ne sommes pas des << volontaires de la paix »,
ou de simples techniciens du développement; nous sommes quelque-
chose de plus noble et de fondamentalement rlifrérent. Nous avons
professé les conseils évangéliques pour suivre Jésus-Christ pauvre,
obéissant, chaste. En suivant le Christ total, nous Le suivrons dans cette
même charité qu'il a manifestée sur la terre, charité, qui pour être
vraie et chrétienne, se développe toujours dans un double et inséparable
objet: Dieu et le prochain. Telle est I'essence et la nature de noffe
vocation,
Souvenons-nous de ces réalités, mettons-les en pratique. De la sorte,
elles resteront claires et vivantes face aux rli{ficultés, face aux tentations
et aux désordres actuelsr
Entretenues dans la prière, par un contact simFle et tlial avec Dieu,

2.5 Page 15

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_15_
ces réalités nous aideront à üvre notre vocation en vérité, fidélité,
générosité et cohérence, beaucoup mieux que certaines discussions ou
controverses, mieux que tant d'articles qü, souvent, n'aboutissent qu'à
brouiller les idées et à troubler les consciences.
l'u üt: ûdélité, générosité, cohérence: mots à souügner.
Si c'est dans la foi, dans une foi vive et profonde, et par amour pour
le Bon Dieu que nous avons fait notre consécradon, iI ne nous est plus
loisible, auiourd'hui surtout, de tralner notre vocation dans la médio-
ctité, dans la routine, pis encote, dans la compromission. La première
victime de la compromission est celü la vit. Au fond de son coeur,
cet homme est mécontent, et, pat suite, 4mer, critique, contestataire. Les
laïcs eux-mêmes ont des réactions brutales lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils
se trouvent devant quelqu'un qui vit sa vocation d'une manière illo-
gique, qui semble avoir deux âmes se détruisant l'une I'autre. Ce qui
advient, en particulier, quand on vit, selon l'expression moderne, dans
une compromission afiective.
Il n'est pas hors de propos, à mon avis, d'insistef sur ce sujet:
c'est un des motifs le plus souvent invoqué dans la crise de la vocation.
La compromission affective
De nos jours, dans les écrits, dans les conversations des milieux reli-
gieux, un sujet est à la mode: la complémentarité des sexes, la suppres-
sion de la séparation des sexes, une soi-disant << troisième voie »> entre
le mariage et le célibat consacré. Nombre de champions de ces nouveaux
principes ont fini par s'engager dans la voie du mariage; il n'y a rien
- -, d'étonnant. Ces théories, en efiet à les bien éprouver sont
insoutenables dans la vie religieuse.
Si notre conséctation est totale et je pense que nul n'en doute
- comment peut-on songer à des compromis issues de telles théodes?...
-Aucun document, émanant d'une quelconque autorité ecdésiale, n'a
jamais den dit de semblable. Cependant,.il s'en trouve qui, en pratique,
s'illusionnent au point de se croire autorisés à prendre cette Eoisième
voie. Ils prétendent mettre d'accord chasteté consacrée avec vie mon-
daine et relations féminines plus ou moins osées, que l'on cherche à
Il avaliser sous .li#érents prétextes. y en a gd, sans aucun mandat,
recherchent des apostolats féminins. Ot, ce genre d'apostolat, s'il

2.6 Page 16

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-t6-
n'est pas conté à un salésien par l'obéissance, s'il n'est pas réclamé par
le vrai bien des âmes, s'il n'est pas réalisé de la manière, dans le temps
et dans le style voulus (et les laics eux-mêmes I'exigent), peut être
un alibi pour une évasion, pour cette uoisième voie, qui, malheureuse-
ment, aboutit souvent à I'abandon de la vocation, même après de nom-
breuses années de profession et de sacerdoce. L'expérience quotidienne
nous répète que ni la cinquantaine, ni la soixantaine ni les hautes
charges, pas même la consécration épiscopale ne sont des protections
suffisantes. On dira qu'on ne peut vivre entre quatre murs, qu'il {aut
s'épanouir, qu'on ne peut pas, qu'on ne doit pas considéter la femme
comme on le faisait dans le passé... etc... Certes, i7 f.aut <( ouvrir les'
fenêtres », et Ia Congrégation encourage toutes les ouvertures qui sont
consttuctives pour le salésien et pour les âmes. I1 faut << ouvrir les
fenêtres »>, mais ce slogan ne peut servir de prétexte à quiconque pour
exposer ses confrères, les jeunes surtout, à un danger mortel.
Ainsi, à propos de la << fameuse » mixité, il y a des principes et des
règles précises. Comment les respectons-nous?... D'autre part, on fait
observer que dans certains cas, on s'adonne avec beaucoup de zèle à
l'apostolat féminin, tandis que, dans Ie même milieu, les jeunes gens,
notre part spécifique, sont pratiquement délaissés. Nous en avons
devant les yeux de tristes et récents e:temples. Voici la vérité: ies
réalités humaines restent toujours les mêmes. L'homme est touiours un
homme près d'une femme. De plus, au milieu des sollicitations érotiques
et aphrodisiaques qui font fureur un peu partout, le consacré est encore
plus exposé, précisément parce qu'il n'est pas destiné au mariage.
Observations qui donnent à réfléchit
Monseigneur Ancel, l'évêque responsable des << prêtres au travail >>,
a des paroles d'un objectif et sain réalisme, qui évoquent l'enseigne-
ment traditionnel. << Si nous voulons conserver une parfaite chas-
teté, üt-il, nous devons savoir renoncer à ce qü, de fait, déterminerait
en nous des obsessions ou des impulsions auxquelles nous ne pourrions
pas résister. Celui qui croit pouvoir,tout lire, tout entendre, tout voir,
celui qui refuse de dominer sa propre imagination et ses besoins afiectifs
ne doit pas s'engager dans la voie du célibat ». Et le Cardinal Pelle-
grino de citer ce passage et d'ajouter: « Il faut choisir: Vous croyez
pouvoir tout lire, tout entendre, tout voir, vous ne voulez pas dominer

2.7 Page 17

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-17-
votre imagination et vos besoins afiectifs? Alors, vous auriez
prendre un autre chemin, mais à temps voulu! Si quelqu'un dit: Moi,
je peux lire n'importe quoi, _voir n'importe quoi, sans aucun danger,
sans aucun trouble, eh bien, poursüt le Cardinal, je ne püs Ie prendre
au sérieux. Vous n'êtes pas en acier, non?.. vous êtes f.ait de chair et
d'os, vous aussi >>. Et Monseigneur Ancel de conclure: << Dieu ne pourrait
pas vous rester fidèle: on ne peut exiger de'Dieu qu'il vous préserve
miraculeusement >>,
Il me plaît de vous transmettfe un aùertissement: il nous est donné
par ceux qui nous sont restés unis, pendant de longues années, par
les liens de la consécration et du sacerdoce. Le péché originel n'est
qu'un leurre, disent certains... Ecoutez les aveux de nos frères << partis »>,
ils invitent à la réflexion.
Dans l'étude sociologique Le d.rarrue des << ex r>, Don Burgalassi
donne quelques chifites sur les causes des << départs »>: cause principale:
l'abandon de la pnùe 95o/o
- l'46s111 d'une femmet T5%o
- le touble de conscience:83%o
- (chez beaucoup ces causes s'ajoutent... d'où les chiffres des pourcen-
tages ) .
" Don Burgalassi déclare en terminant: << Les " ex n'ont pas de
dificultés à reconnaltre que leur décision a été la conclusion logique,
d'un état qui durait depuis longtemps (" Ma conscience me toublait
depuis des années "). Pendant tout ce temps, les secours spirituels
s'étaient relâchés, afiaiblis ».
Comme on le voit, le triste épilogue ne survienr pas à l'improviste,
à un certain degré de la crise, causes et efiets s'entrecroisent et se
confondent; la conclusion, hélas, est toujours négative.
Je ne voudtais pas que l'on retire de ces Iignes une mauvaise impres-
sion: craintes excessives, étroitesse outrancière. Rien de tout cela,
je le répète encore; mais mon exposé devait être loyal et constructif,
mû par le sens des réalités. Il ne pouvait envelopper la vérité d'un
brouillard vaporeu( ou de, paroles ronflantes, équivoques. Voici la
vérité: notre conséctation exige un coeur sans partage. Chacun com-
prend, alors, même sur le plan de la dignité humaine, dans quelle
situation scandaleuse se trouverait le salésien qui accepterait une vie
de compromis. Il faut avoir le courage et la loyauté d'un choix
véritable.

2.8 Page 18

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-18-
J'ai insisté, jusqu'à maintenant, sut la ligne défensive de notre
chasteté consacrée. Comment pourrais-ie passer sous silence l'autre vé-
rité? Le secours essentiel de notre chasteté lui vient de la grâce obtenue
par la prière.
Vous avez entendu, au passage, les aveux des <, ex »>; écoutons,
maintenant, les paroles d'un grand théologien de notre temps, le Père
Rahner: << ... lorsque I'ori traite de la théologie du célibat, dit-il (et
cela nous concerne), il s'agit de la théologie gui ne nous vient pas
d'une chaire académique, ni de multiples bavardages, ni de méüocres
compensations, mais de celle s'acquiert à genoux, dans la priète »>
(Lettre sur le célibat).
Concluons ces considérations dans la lumière de nome Père.
Don Bosco eut souvent à s'entretenir avec le monde féminin (cf.
Memorie et Lettres). Dans ces occasions, il n'eut jamais de complexe;
dans ses relations de société, il demeura toujouts aimable, et prêtre.
Tournons nos regards vers lui, qui, sur ce point aussi, est notre maitre
admirable. Et, surtout, cherchons à être, à vivre, à penset, à nous
montrer partout << prêtres )>, comme lui. Comme lui, nous pourrons
mener une vie parfaitement crhaste et heureuse, et exercer, dans Ia séré-
nité, notre apostolat pour notre bien et celui des âmes.
Aucun de nous ntest r're << lle »>
Nous sommes responsables, même de la vocation de nos confrères.
<< Marudauit unicuiqae de proxirno suo: A chacun, Il confia le soin de
son prochain »>; cela vaut, d'abord, pour notre famille. On parle de
coresponsabilité: dans ce domaine, précisément, nous pouvons construire
ou détruire, sauver ou perdre des vocations, même sans en avoh cons-
cience. Ce sont les Ptovinciau:x et les Dixecteurs ont première
responsabilité des vocations des confrères. Qu'ils en prennent soin.
Que les autres supérieurs en prennent soin également. Même dans
une communauté composée de personries responsables, << adultes »>
(comme on dit auioud'hui), les con{rères ne peuvent être laissés à
eux-mêmes. Confiance ne signite pas désordre, chaos; les victimes se-
Il raient les confrères eux-mêmes. faut ajouter que le salésien reste un
homme: il a besoin de réconfort, de guide, d'aide quelquefois. Si ces
secours yiennent à manquer, il risque de se trouver dans des situations

2.9 Page 19

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-t9-
qui, lentement, portent toft aux vocations. Cette temarque s'applique,
surtout, mais non d'une façon exclusive, aux confrères en <( triennat »>,
et aux étudiants universitaires.
Attitudes de frustration
Il y a des responsabilités plus étendues, plus ptofondes, qui agissent,
en particulier, sur l'esprit de ceux qui en sont investis, aux rli#érents
niveaux, mais pas seulement sur ceux-ci. Je m'explique. A propos du
<< ridimensionamento »>: une défense irrationnelle du passé peut avoir de
nombreuses et graves conséquences sur la vie et la vocation du salésien
d'aujourd'hui. Le renouveau désiré par le Concile et le L9" Chapitre
général n'est pas encore entré dans les faits... aurait-il trouvé les con-
frères inrlifiérents?... Pensons à l'école: est-elle animée par le soufle
vital de la formation chrétienne? On ne peut ignorer que des confrères
se sentent frustrés... devant des situations statiques, obstinément blo-
quées, dans ce secteur précis de nolre apostolat. Portes hermétiquement
closes devant des insistances raisonnables et constructives, en ce qui
concerne l'exercice de l'autorité ou la coresponsabilité. Et alors, ce
sont des réactions qui laissent un autre extrémisme prendre des initia-
tives exagérées; ainsi, << en refusant tout »>, on finit presque fatalement
à provoquer ceux qui <( acceptent tout ».
La Congrégation n'est pas et ne veut pas êffe une fnstitution sclé-
rosée; mais, hélas, quelques uns, à leur insu, la présentent comme telle.
Il faut donner à la Congrégation un visage et une allure juvéniles.
L'adaget Quieta non rilouere n'est pas de mise ici. L'histoire ne nous
attend pas. Ce qui ne veut pas dire que tout soit permis, que qüconque
peut prendre n'importe quelle initiative qui lui traverse l'esprit. Les
documents, soit conciliaires, soit post-conciliaires, üsent clairement que
les expériences qui doivent être faites, ne peuvent l'être que préala-
blement approuvées par ceux qui ont l'autorité requise: règle de sage
expérience!
Ceci dit, nous pourrions, peut-êffe, nous demander: qu'avons-nous
fait pour mettre à exécution le Concile, le Chapitre gén&al, dans notre
Province, dans notre Maison, dans notre Paroisse? Pout le démamage
de toutes ces améliorations si précieuses et si importantes était-il besoin
de tant de permissions? ne suffisait-il pas simplement de vouloir les

2.10 Page 20

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-20-
réaliser?... Ne serait-ce pas le cas de rechercher comment nous avons
Il répondu aux désirs légitimes des confrères en cette matière? serait
bien triste de penser que des vocations authentiques aient eu à soufirir
de pénibles frusmations à cause de l'étroitesse d'esprit de ceux qui
auraient dri << ouvrir les fenêtres »>. Ainsi, que fait-on pour informer les
confrères sur la vie, sur les intérêts et les problèmes de la Maison?...
Quelles initiatives a-t-on prises pour vitaliser l'éqüpe éducative, pour
renouveler la vie liturgique et communautaire des confrères et des
jeunes gens?...
Mais, il y a aussi le défaut opposé, tant il est vrai que in nzedio
stat airtus. ne peut pas, au nom du renouveau, s'en tenir à une
interprétation purement personnelle et dédaigner toute règle de
vie religieuse, même des plus importantes, et réduire une commu-
nauté religieuse à un ensemble de personnes qui se retrouvent ensemble
aux repas.
Je le sais, il est rlifficile, à notre époque surtout, d'éviter abus et
débandade. Il est vrai que c'est là, souvent, le tourment de ceux qui ont
des responsabilités, mais I'enjeu est d'une telle importance qu'on doit
afironter les plus grands sacritces pour éviter pareil désordre. Il s'agit
de la vie de la Congrégation, et nul n'a le droit de fuir devanr ceme
perspective.
Les composantes qui alimsnfenf notre vocation
Certains éléments essentiels intéressent notre vocation personnelle
et, en même temps, alimentent dans la communauté la consécration
et la vocation de chacun de ses membres.
Notre consécration, notre vocation ne sont pas des faits de circons-
tance, d'un moment donné; elles ont besoin de se renouveler, pour
ainsi dire, à chaque instant. Or, ce renouveau permanent de notre
consécration totale et joyeuse trouve sa force et son efrcacité dans un
çlim21 çsmmunautaire, résulut de plusieurs composantes. Celles-ci, à
lèur tour, exercent leur influence, grâce au comportement de chaque
membre, et, en particulier, de ceux qui exercent des responsabilités
dans la vie de la communauté.
Quelles sont les principales composantes de ce climat?

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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a) La prière
-2L-
Avant tout: la prière. Dans l'étude des Supérieurs généraux sur
la crise des vocations, on peut lire: << Qui sait prier, persévère »>. Par
contre, on cite l'aveu des <( partants ,r: .i A l'origine de leur désertion,
tl y a l'abandon de la prière » (cf. ci-dessus: 95%o des réponses).
Il ne peut en être autrement.
S'il est wai que la prière est un contact avec Dieu, source et canal
de la gâce, absolument nécessaire à la vie consâcrée, nous devons
reconnaltre cette autre vérité « Qui sait prier, persévère »>. On ne
parle pas ici d'un exercice quelconque, mais d'une vraie prière. N'y
autait-il pas dans notre vie personnelle, dans celle de la co--unauté,
une véritable lacune sur ce point?
Perlectae caritatis dédare que la prière doit ême le premier souci
de tout consacé; il insiste slr cette idée, ptesque à chaque page.
Ecoutons ce passage, essentiel: << Que ceux qui font profession des
conseils évangéliques cherchent avant tout Dieu, qu'ils l'aimen1, " Lui
qui nous a aimés le premier "; qu'en toute circonstance, ils s'efiorcent
d'alimenter leur üe spirituelle " cachée en Dieu "... Dans ce but, qu'ils
cultivent l'esprit de pdère et la prière elle-même, qu'ils les puisent aux
sources mêmes de la spiritualité chrétienne » (PC 6).
En quelques mots, Perlectae caritatis nous donne les éléments de la
prière e cace et vraie. La recherche constante, l'amour concret et
actif de Dieu, la üe cachée curn Cbristo in Deo, telles sont les sources
profondes vivifient la prière et I'esprit de ptière, eux-mêmes entre-
tenus par la vie chrétienne authentique.
Cette vie chrétienne, à son tour, tire son origine de la Parole de
Dieu et du Corps du Christ (P. Anastasio). <<Christ-Pain et Christ-
Parole » sont les aliments iremplaçables de la vie religieuse et de la
vocation.
Comment, dans nos communàutés, cultivons-nous la prière, qui, par
elle-même, doit nous amener à la commune-union »>?... Par ailleurs,
n'oublions pas la prière personnelle, l'oraison mentale! Elle est nécessaire
à << une participation intime et eficace au Saint Mystère euclaristique
et à la priète publique » (ES 21 ).
Puisque la prière a une telle importance, iI faut, qu'en fait, cette
primauté soit reconnue dans les co--unautés, qui doivent défendre, au

3.2 Page 22

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-22-
prix de n'importe quelle fatigue, .< la dimension-prière » de la vie con-
sacrée. Ceci est valable pour tout salésien; plus encote pour ceux qui
ont reçu mandat d'<< animateurs »> des communautés. On ne peut
oublier, en efiet, qu'aujoud'hui le danger de la sécularisation menace
la vie apostolique consacrée; c'est pourquoi, nous devons nous appro-
chet davantage du Christ: nous serons mieux à même de le donner
au monde.
b) I-a cbarité
La prière, qui est un contact filial, persônnel, << communautaire »>
avec Dieu, produit la chanté fraternelle. Celle-ci, est également une
composante du climat vivifiant de notre vocation. Ce n'est pas par
hasard que cette année j'ai voulu rappeler à notre famille la pratique
consciente et positive de cette vertu théologale, Je dis bien « théolo-
gale »>, püsque l'amout envers les frères pour quiconque a la foi, et
nous voulons l'avoit, est une vertu théologale comme l'amour de Dieu.
On a versé des flots d'encre de considérations sur cette vertu. Il est
vrai, cependant, qu'aujourd'hü,.et précisément dans les milieu:r ecdésias-
tiques et religieux, on doit constater une douloureuse lacune sur ce
point. Quelles en sont les causes?...
l-e. fatrt est là. Une communauté glacée, mesquine, rancunière, une
communauté dont les membres n'ont ni le temps, ni l'occasion, ni
l'envie de se réunir en toute sérénité, et qui ne se sentent pas partie
prenante dans une famille d'adultes, une communauté I'on ne s'aide
pas, l'on ne compatit pas alrx défauts des autres, I'on ne supporte
pas les di#(1snçss d'idées ou de mentalités, l'on ne sait pas remplacer
un confrère empêché... qu'une telle communauté devienne le tombeau
de nombreuses âmes, quoi d'étonnant à cela?... Il est tristement vrai,
ce mot du curé de Bernanos: << L'enfer, c'est ne plus aimer »>. << Aimez-
vous cofirme je vous ai aimés, donnez! )>, ces paroles du Seigneur
s'adressent à chaque membre de nos communautés, et, d'abord, aux
supérieurs: faisons-leur bon accueil! Soyez ptévenants à l'égard de vos
frètes. Efiorcez-vous, chaque jour, de créer dans votte personnel un
climat de véritable charité: vous ne vous trompercz jamus, Chacun
des confrères, la communauté entière recueillera, d'une façon ou de
l'aume, les fruits de votre générosité: la parole du Seigneur l'afirme,
l'expérience Ie confirme.

3.3 Page 23

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-»-
c) La pauareté
Peut-elle manquer la pauvreté dans une communauté qui veut
vraiment rendre témoignage de sa consécration devant le monde, et
d'abord aussi, devant ses propres membres? Nous le savons, depüs le
Concile, et à un degré jamais égalé dans le passé, on éprouve, à süvre
le Christ pauvre, le besoin d'une logique pousEée jusqu'à ses dernières
conséquences. Nous devons reconnaitte que les faits ne correspondent
pas toujours adéquatement à tant de paroles et à tant d'écrits. Ainsi,
après une Lettre sur la pauureté, à côté d'efiorts louables et courageux,
on remarque, ça et là, une certaifie inüfiérence, et parfois une re-
grettable résistance. On prend une attitude de défense; on veut iustifier
des situations, qü, avec le temps, se sont, pour ainsi rlits, s6adfiéles, mâis
ne peuvent durer sans compromettre Ia vie, notre vraie vie, qui est
d'abord une vie religieuse consacrée, de pauvres volontaires.
Si nous voulons donner à la Congrégation un visage jeune, si nous
voulons que de nouvelles générations acceptent notre Congrégation,
celle la pauvreté sera vécue dans le sacrifice, alots, il n'y a qu'une
voie, << un sens obligatoire »>. Ce << sens unique »>, c'est la pauvreté
concrète, non la rhétorique facile ou la varité, mais la pauvreté qui
descend dans le détail de la vie, s'exprime dans le style de vie de chacun,
des vêtements aux voyages, de la voiture à la nourriture, et jusqu'aux
vacances. C'est la pauvreté que l'on respire dans l'atmosphère simple
et nette d'une communauté les membres vivent du ffavail. Tous
apportent généreusement leur part, chacun selon ses forces et ses possi-
bilités, sans égoïsme comme sans choix personnel, sans retenues pour
ses aises, qui sont les ennemis mortels de l'union fratemelle et de la
paix. C'est la pauvreté qui se manifeste dans les oeuvres auxquelles on
s'adonne, selon le charisme salésien, et dans le style qui les distingue.
Sourds à l'appel de la pauvreté, nous serions responsables d'un
certain climat << bourgeois >>. Cette ambiance << bourgeoise »>, à la ma-
nière d'un anestésique malfaisant, destructeur de l'élan, de l'amour du
sacriûce et du renoncement. Autant de principes auxquels on ne peut
déroger, si l'on veut menet une vie religieuse et apostolique, engagée et
féconde, si I'on veut amener à la Congrégation de solides vocations.
il) La ioie
Je voudrais, enfn, rappeler que sans la joie, noffe vie religieuse
serait semblable à celle d'une famille condamnée à vivte dans un tauüs

3.4 Page 24

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-24-
privé de soleil. Je crois pouvoir dire que certaines vocarions aboutissent
à un échec parce qu'elles trouvent en communauté un climat de froideur,
parfois de déûance, d'amertume et de pessimisme, et, comme on dit
aujourd'hui, de frustration. Les limites de cette lettre m'interdisent une
analyse détaillée de ces états d'âme. C'est vrai, les causes de ce mal
peuvent être nombreuses, objectives et subjectives, les explications rai-
sonnables ou aussi tout à fait déraisonnables. Sans m'arrêter aux détails,
je me permets d'afirmer: << Si les membres de la communauté mènent
une vie de foi, exprimée et alimentée par la prière , pat la charité frater-
nelle, pat une pauvreté généreuse, touiours soucieuse de suivre le Christ,
alors, malgré les di{ficultés inévitables, les contradictions, les misères
mêmes, il deviendra aisé de vivre au moins dans la sérénité. Je voudrais
ajouter: Si je crois vraiment à ma vocation, si je la üs pleinement en
esprit de foi, les lacunes, les intdélités elles-mêmes, de mon entourage
ne peuvent m'atteindre. Je sais que je me suis consacré au Seigneur,
non aux hommes: c'est de Lui que j'attends la parole qui doit couronner
ma conséctation. Les grands saints, les vrais saints, même aux époques
les plus sombtes de l'histoire de l'Eglise, n'ont pas rendu les armes,
n'ont pas déserté, ne se sont pas découragés, même pas devant les
déviations certaines des gens de leur entourage, même s'ils occupaient
de hautes positions. Ils savaient que leur fidélité plongeait ses racines
en Dieu, et non dans les hommes. << Scio cui cred.id.i: Je sais en qui ie
crois >>1 et Don Bosco, animé du même sentiment, de conclure: ., Que
rien ne te ttouble »>; ce qui ne veut pas dire, certes, insensibilité ou
indiflérence.
Devant les intérêts, les vrais intérêts de Ia Congrégation, qui sont
aussi les miensr sans perdre lapasx,je dois jouer mon rôle, et aujourd'hui
particulièrement, la Congrégation invite chacun de ses enfants . à
fournir sa conffibution personnelle au renouveau votrlu par l'Eglise.
Que faire et comment s'y prendre?... Moyens et instruments nous sont
connus.
Attitudes enonées et dangeteuses
D'autres attitudes manifestent des mobiles bien difiérents, et rien
moins qu'<< érlifian6 »>. On trouve parfois dans telle ou telle maison
religieuse, voire salésienne, des personnes dont les paroles, le ton, le

3.5 Page 25

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-25-
comportement habituel ftahissent un coeur aigri, exàcerbé; des personnes
qui continuent à vivre physiquement enffe les murs de la maison reü-
gieuse, s'assoient à la table cornmune, proûtent des avantages, mais
demeurent étrangères, sinon hostiles.
Quelles peuvent être les causes d'une tel état d'âme? Les cas <( dini-
ques »> mis à part, je cite quelques exemples.
Une vocation erronée, à laquelle on n'a pas poffé remède, qui n'a
pas été redressée; c'est I'aiguille magnétique de la boussole qui ne
pouvant se txer au nord, s'agite convulsément. << Certaines âmes sont
tristes parce qu'elles ne sont pas ce qu'elles devraient être >>.
Un cas voisin: Quelqu'un persiste dans'une vie de compromission
afiective. On dirait une double vie, absolument incompatible avec les
engagements pris. Le Père Fabi (Deux mains pleines de Dieu), écrit à ce
sujet: << La racine profonde de certains mécontentements, de certaines
hypercritiques, d'un désir excessif d'évasion, de sorties, d'insatisfactions
inexplicables, de recherches évanescentes, de .{atigue apostolique, la
racine profonde de tout cela: c'est le mal du coeur, la pseudo solu-
tion du problème afiectif; la sublimation mal adaptée, l'intégration
afiective insufisante à mavers une afiection sincère des confrères et des
supérieurs ».
Si l'on s'en tient à l'expérience quotidienne, il faut avouer que
l'auteur << fait mouche ». A celui qui se trouverait dans pareille situa-
tion, nous répèterions les paroles du Seigneur: << Nul ne peut servir
deux maîtres »>; qu'il en tire la conclusion pour la paix de son âme.
Ils s'en trouvent qui patlent de la Congrégation avec un amer pessi-
misme, affirment y demeurer pour <( tout faire sâuter » ( ! ), << par amour
pour la Congrégation » ( !)... Les bonnes intentions à paft, nous restons
perplexes. Comment peut-on, par amour, malUaiter ainsi sa mère?!...
L'histoire nous apprend que les réformateurs de l'Eglise (et cela
vaut aussi pour la Congrégation!), tous ceux qui l'ont vraiment purifiée
et améliorée, et non pas ceux qui l'ont déchirée et couverte de boue,
ont eu, de tous temps, des comportements tout autres. Ils n'ont pas
b déposé la bombe dans la maison de leur mère pour faire sauter, sans
se soucier des conséquencesl mais ils ont commencé par présenter dans
leur propre personne, comme dit un auteur, << l'échantillon de l'étofie
Qu'ils voulaient vendre ». Ils se sont présentés avec lzurs << papiers »>
en règle, avec une vie religieuse et sacerdôtale exemplaire, unique carte
d'identité des vrais << prophètes ». Au lieu de recourir à des procédés

3.6 Page 26

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-26-
démagogiques et subversifs nüement constructifs, ils ont agi dans la
charité et le respect, et, d'abord, avec l'appü de la prière, Ils ont fini
par avoir raison. C'est la meilleure preuve pat les faits que l'on rechetche
Ia gloire de Dieu, que l'on aime la Congrégation, que l'on désire effica-
cement son tenouveau. Je pense quï est utile, en ces temps nous
subissons tous une espèce de tir croisé de sollicitations, de propositions
de tous genres, d'attiter notrc attention sur des observations si simples;
leur seul privilège est d'êffe le fruit de l'expédence des choses et des
hommes, d'être suggérées par l'r-out de notre Mère, la Congrégation.
Une raison d'espéret
Je reviens sut le suiet de la joie. Malgré tant de faiblesses et
d'incetitudes, tant de ptoblèmes et de désillusions, nous avons des
raisons de cultiver la joie et la confiance; d'abord, parce que nous
sommes chrétiens. Bernanos nous adresse ce reptoche (sévère!): «Il
n'est pas concevable, dit-il, que le cfuétien ait un üsage et une âme
tristes! »>... Que dire du consacré qui croit et vit les paroles de Jésus:
<< Bienheureux les pauvres! Bienheureux les purs! »». Comment peut-il
être triste le religieux'qui croit à Jésus-Védté? Quand de mon bueau
j'observe, comme dans un film, les salésiens dispersés à travets les
Continents, je trouve des motifs nombreux, pour. ainsi dire tangibles,
de joyzuse espérance, motifs de joie porrr tout salésien. Nous avons,
certes, des misères (ne sommes-nous pas des ho--es?); nous avons
de multiples problèmes à afironter et à résoudre (ne sommes-nous pas
des hommes vivants?), des problèmes nous pressent sans cesse. D'autre
part, nous avons tant d'excellents confrères. Ceux-ci n'organisent pas
tant de débats ou tables rondes, mais ils vivent les béatitudes, ils
servent le Seigneut en vérité, travaillent en silence, avec intelligence et
abnégation, pour Ia gloire de Dieu; ils aiment la Cnngrégation comme
des fi.Is, se dépensent pour son bien, paient de leur personne, et, sans
s'attarder à mettre du sel sur ses blessures, ils sont uniquement préoc-
cupés de les adoucir. Je vois des milliers de confrères, et, parmi eux,
beaucoup de jeunes, et d'autres d'âge mfu, chargés d'ans et de fatigues,
se sacrifient avec joie, dans les missions et rlans des Paroisses popu-
leuses, souvent très pauvres, dans les léproseries et dans les banlieues
misérables de certaines grandes villes. J'en vois qui sont occupés dans

3.7 Page 27

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_27_
les Patronages, dans les confessionnau:K, à enseigner le catéchisme, au
milieu de milliers d'orphelins, d'enfants, de jeunes gens, d'ouvriers, de
paysans et d'étudiants, auxquels ils se donnent tout entiers, dans un
autlentique héroîsme, doublé d'une attirante simplicité. J'en vois
beaucoup d'aures qui, dans les fonctions les plus variées, dans les
plus humbles comme dans les plus élevées, aiment le Seigneur in sirn'
plicitate cordis, encore qu'ils soient enrichis d'une vaste et profonde
culture, Le servent avec joie dans la personne du prochain, sans
s'engluer dans de corrosives problématiques.
Cette vision, qui n'est pas pure imagination, est un motif fondé de
confiance, d'optimisme et de joie pour moi; elle doit l'être aussi pour
vous tous, mes chers confrères. La Congrégation a un potentiel magni-
ûque d'hommes qui croient à leur vocation et tendent un grand service
à I'Eglise, tout en vivant admirablement leur consécration. Pourquoi
donc perdre confiance et désespérer? Püssions-nous, dans chaque
maison, dans chaque communauté, élargir notre horizon au delà du
cercle' étroit de nos petites misères locales! Reconnaissons tout le bien
qu'il y a, tout le bien qui se fait dans notre Congtégation, et, sans
ignorer ses limites et ses défauts, sentons-nous engagés, non pas à être
les apôtres d'un vain optimisme, mai les moissonneurs des semailles
d'hier et d'aujourd'hui. Cellesci nous autotisent à regarder l'avenir
de la Congrégation avec un optimisme sain et constructif.
Chers confrères, je ne peu( pas vous suggérer de meilleurs moyens
pour entretenir dans nos communautés ce climat de courage et de con'-
fiance, propre à l'épanouissement de notre vocation. Si nous voulions
faire l'économie des composantes envisagées prière, charité, pauvreté,
- travail, sain optimismÇ il nous serait rlificile, à mon avis, d'éviter
-, les crises si préjudiciables à tous et à chacun.
Les nouvelles vocations
Si nous devons porter notre premier souci et notre première respon-
sabilité sur notre vocation personnelle et celle de nos frères, nous ne
pouvons pas, pour autant, nous désintéresser des nouvelles vocations.
Si nous nous sentons membres à part entière de la famille salésienne,
si nous aimons la Congtégation, si nous voulons que, rénovée et
rajeunie, elle puisse poursuivre la mission que lui a conûée la divine

3.8 Page 28

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-28-
Providence, nous ne pouvons pas rester indifiérents devant le problème
essentiel de sa survie: le problème des nouvelles vocations.
Dans plusieurs Provinces, encore peu nombteuses, heureusement,
l'âge moyen des confrères est très élevé, preuve évidente d'une bâisse
progressive des vocations. Je saisis la complexité du problème et des
dificultés; mais au lieu de se plaindre sans cesse, d'aligner les obstades,
Don Bosco nous apprend à vaincre avec confiance et courage, et, face
à la Éüté, à mettte en oeuvre les moyens adéquats. Ce travail est
urgent, et beaucoup plus important que de construire de nouveaux
pavillons ou d'aménager des terrains de sport.
Une prémisse. Des vocations, .il y en a; elles existent, au moins
en germe. Voici ce que dit un psychologue-orientateur auprès des écoles
publiques: << En examinant des milliers d'enfants de 12 à 15 ans, j'ai'
pu me rendre compte qu'un pourcentage important donnait des signes
de vocation sacerdotale ou religieuse »>. Pour relative que püsse être
une <( vocation »> à cet âge, il n'en reste pas moins que des germes de
vocation apparaissent même dans des miligux sans culture religieuse.
Ceci est fondamental. On dit souvent, et on nous le redit dehors, que
les vocations doivent venir du monde de nos jeunes. C'est vrai. Ailleurs,
on nous rappelle que dans les premiers temps de la Congrégation, avec
Don Bosco et après, Ies vocations venaient, précisément, de nos milieux
salésiens. On doit même ajouter que l'une des fins de notre Congréga-
tion est de favoriser les vocations. Mais, alors, on peut se demander:
« Que fait-on pout les favoriser? »> et cette question soulève de nom-
breux problèmes. Ne sommes-nous pas responsables d'<< omissions »,
alors que nous pouvions agir, alors que nous deüons agir?... Si le dimat
d'une communauté est favorable aux germes de.s vocations, soyez cer-
tains que celles<i ne tarderont pas à se mani{ester. Le climat est la
résultante d'une action commune, qn çlim21 fait de joie sereine, de
charité entre confrères, entre ceux-ci et les jeunes gens, un climat fait
de travail et de généreux sacrifices, et non pas de vie plus ou moins
jouisseuse et mondaine, un climat .missionndire et salésien dans lequel
on ne craint pas de faire connaître le style de vie de la Congrégation
et celui. de Don Bosco, un climat de piété liturgique, mariale et bien
aéré; enfin, un climat d'amitié chrétienne qui s'exprime aussi dans les
contacts personnels avec les jeunes.
'Dans üne telle ambiance, bien vivante, I'action discrète, inrclligente,
pleine de foi du directeur, du catéchiste, d'un bon confesseùr, d'autres

3.9 Page 29

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_29_
prêtres et coadjuteurs ne manquerait pas d'avoir de bons résultats.
Toute une littérature se plaît à nous donner l'image d'une jeunesse
afiollée, intoxiquée par l'idée révolutionnaire, la drogue, la hantise
du sexe. Or,la Éüté quotidienne, elle, nous présente, au conffaire, un
grand nombre de jeunes gens disponibles et ouvertement décidés contre
tout geffe de médiocrité et d'abdication. Les ieunes nous donnent,
souvent, des leçons de générosité et de don de soi résonnent cofilme
un teproche devant notre timiüté à les engager. Nous devons être,
nous les premiers, sérieusement engagés et cohérents, et nous devons
le montref, c'est évident.
Une institution touiours actuelle
Disons un mot sur ce que nous appelons traditionnellement
<< juvénats »> ou encore, petits séminaires ou <i maisons de voca-
tion r>. Il y a uq fort courant contre ces fnstituts, je le sais. Je connais
aussi les reprôches qu'on leur adresse parfois et qu'aux critiques corro-
sives de ces dernières années ont fait place des jugements équilibrés,
prudents et constructifs. Je veux dire .qu'après l'expérience purement
négative de la fermeture de ces Institutions, après des études appro-
fondies et spéciales, on a, dans beaucoup de diocèses er d'instituts
religieux, rectifié les positions antérieures: l'idée du « petit-séminaire )>
reste valable, pourvu que l'on en morlifie pro{ondément les structures
et l'organisation.
L'Union des Supérieurs généraux donne la conclusion suivante:
un candidat peut très bien atteindre sa maturité dans un petit-séminaire,
à conütion qu'il roçoive _une formation adaptée à son âge et avec une
ouverture plus grande que par Ie passé.
Le Cardinal Pellegrino, après avoir dit que les << petits séminaires >>
constituent encore un instrument nécessaire et ifremplaçable pour la
fl recherche et la culture des vocations, ajoute: << me semble que nous
sommes vraiment présompiueux lorsque nous prétendons fixer à Dieu
l'âge et le moment Il doit faire entendre sa voix »>. Et les Supérieurs
généraux: << Le petit-séminafue, sous une forme ou sous une auffe
(internat, demi-pensionnat, externat), doit être autant que possible
maintenu. Les frais sont élevés, mais on ne doit pas mesurer le rende-
ment uniquement au pourcentâge de ceux atteignent le but.

3.10 Page 30

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-30-
Et nous, qu'allons-nous faire?... Nos Oeuwes donnent-ellps des
vocations?... La réponse, hélas, n'est pas très encourageante. Très peu!
à part quelques belles et réconfortantes exceptions. Dans ces conditions'
est-il permis de supprimer, d'un trait, un Institut qui s'est renouvelé,
qui s'est ouvert à une saine ambiance de liberté? Un Institut qui suit
les directives traçées par les documents conciliaires et post-conciliaires,
par ceux de la Congrégation, un Institut est adapté au développe-
ment des vocations, ne serait-il plus valable? Supprimet de tels Instituts
ne serait-ce pas une trahison, un coup mortel pourla Congrégation?..-
Toutefois, je m'empresse de préciser: les meilleutes vocations doivent
sortir, habituellement, de nos Oeuvres: patrohages, centres de jeunesse,
champs {ertiles par excellence, puis, de nos écoles, internats, paroisses.
Le jaillissement de telles vocations sera la preuve par neuf que notre
communauté a su créer le dimat favorable à leur expression et à leur
développement. Et alors, je pose à nouveau la question: de quel droit
fetmerions-nous les maisons spécialisées pour les vocations? J'aime à
croire que personne n'ciserait prendre une telle responsabilité!
Le véritable renouveau
Certes, les << maisons de formation »> doivent adopter un style .liffé'
rent de celui du passé. Par là, je n'entends pas du tout encourager
certaines solutions << extrêmes >>; les provinciaux ne sont pas les seuls
à redouter les efiets négatifs de pareils excès. Soyons clairs. En plusieurs
endroits, au régime fermé de serre chaude a fait place, sans transition,
un régime de liberté sans contrôle. On est allé jusqu'à petmettre certaines
choses que n'aurait permises aucun collège sérieux, moins encore des
parents conscients de leurs devoirs d'éducateurs. On a manqué du sens
de la mesure et de la formation progressive. L'éducation de la liberté
est un exercice progressif d'une chose intelligemment graduée; on l'a
confondue, hélas, avec le laisser-allet d'une licence aveugle et dérai-
sonnable, à tel point que les jeunes gens lés mieux formés ont <( pro-
testé »> contre plusizurs erreurs graves de leurs éducateurs. Qu'on ne
s'y méprenne pas. Au dsque de me répéter, je déclare: << Que l'on
procède au renouveau dans toutes nos maisons de formation. Que I'on
étudie sérieusement les documents des autorités compétentes, que l'on
ne s'arrête pas au premier article venu qui n'a de ces problèmes qu'une

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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-31 -
vue superficielle. Que l'on établisse un planning, tron pas bâti en l'air,
mais pratique et précis. Que I'on examine de près le genre d'enfants, de
jeunes gens, leur âge, leur milieu familial er social, leurs études: autre
le débutant, autre l'étudiant qui entre au noviciat ».
te choix des vocations
Je désire vivement attirer l'attention de tous'les confrères, mais
d'abord des <, premies »> restrronsables, sur le problème des voca-
tions, sur celui de la sélection. Disons-le tout de go: il nous est arrivé
souvent, avec une bonne intention, certes, de miser sur le nombre des
vocations, au détriment de la qualité. PIus tard, on s'est apercu des
eIlets négatifs d'une sélection défectueuse. Un prêtre, enridri d'une
vaste expérience en la matière, me disait: .. Cirrq sujets médiocres ne
font pas un bon religieux ». Quelle excuse aurions-nous de faire avancer
des sujets présentant des contrc-indications évidentes? Les documents
pontificaux, conciliaires et salésiens s'accordent tous à recommander une
stricte sévérité dans le choix des vocations. On ne doit se départir de
cette sévérité ni durant les années de probation, ni pendant les difié-
rentes étapes de la formation. Ces documents sont clairs: I'absence de
graves défauts ne suffit pas pour porter un jugement positif. Il faut,
en plus, que le sujet possède de réelles qualités humaines et surnaru-
relles. Bien des larmes eussent été éparynées à la Congrégation, beaucoup
en setaient encore épargnées, si nous avions eflectué une véritable
sélection, à temps voulu et selon les critères inüqués. Ecarrer quelqu'un
dans ces conditions c'est accomplir un acte de charité à son égard. En
efiet, lorsqu'on se trouve devant des lacune et des troubles caractériels,
il devant çglgainss manifestations psychologiques, est, por.ü Ie moins,
naîf de vouloir, alors, à tout prix, <( sauver des vocations » On les
sauve, au contraire, en les mettant sur la voie convenable indiquée par
la Divine Providence: il n'y a pas. vocation religieuse manquent
des éléments essentiels qui ne peuvent jamais être remplacés ou com-
pensés par d'autres aptitudes. Aujourd'hü, surtout, nous devons porter
une. attention spéciale aux idées qui imprègnent l'esprir des ieunes de
16 à 25 ans. Nul ne peut être religieux salésien qü, dès les années de
probation, se montre rebelle aux enseignements graves et précis de
I'Eglise et du Pape, qui n'accepte pas, méprise même les normes essen-

4.2 Page 32

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-32-
tielles de la vie religieuse et salésienne. Notons bien que de telles idées
sont plus négatives que certains faits sporadiques, attribués à la légèreté
de caractère. Prenons garde aux formes « démagogiques >> graves
problèmes personnels restés sans solution, et qui, parfois, explosent
au dehors, mettent la communauté en émoi, surtout dans les maisons
de formation. Agissons avec courage et charité, pénétrés d'une patience
sans faiblesse, sans peur ni fausse prudence. Le supérieur doit défendre
les droits de la communauté. Il ne peut pas l'abandonner à la merci de
celui qui, par ses action, plus encore par ses idées, s'érigerait contre la
communauté, et se mettrait ainsi hors de la Congrégation. Enfin, je
demande à tous les responsables: << Résistons à la tentation du nombre
à tout prix, à la préoccupation des emplois à pourvoir. Ce n'est pas
ainsi, aujourd'hui surtout, que nous pourrons donner à la Congtégation
les vocations dont elle a besoin. Nous sommes à une époque de
tt vérité " ».
Chers confrères, il est temps de conclure cette longue lettre. J'ai
essayé de vous parler à coeur ouvert, en dehors de tout euphémisme
facile et de tout sombre pessimisme, sur le thème de la vocation salé-
sienne, face à la crise qui la menace.
Je vous. soumets deux pensées qui se complètent et forment une
sorte de synthèse de ce que doivent être nos sentiments et nos com-
portements devant le problème de la vocation.
La première pensée est du Père Anastasio, Supérieur général des
Carmes, spécialiste en spiritualité. La voici: << Faisons notre examen
de conscience, dit-il, et, au lieu de nous présenter devant Ie Seigneur
pour Lui dire: " Seigneur, Seigneur, pourquoi ne nous envoies-tu pas
des vocations? ", disons-Lui avec une profonde humilité: " Seigneur,
Seigneur, aie pitié de nous qui rendons la vie religieuse si peu reluisante
et si peu atttayaîte. PardonLne-nous d'en avoir fait plus une Éaltté
arcJeéologique qu'une aventute prophétique; oui, Seigneur, et cela, par
défaut de communion, par incompréhension de la place qu'elle tient dans
le mystère de l'Eglise et dans le mystère du Christ" r> (P. Anastasio
q.c.d., In ascolto di Dio).
La der,-i6.. pensée est de Paul VI: << Nous voudrions vous donner
le réconfort dé vous savoir en sécurité sur la bonne route... Nous vous
le disons à vous, religieux assaillis de critiques à cause du choix magîa-
nime qui donne valeur à votre vie. Vous avez choisi la meilleure part. Si

4.3 Page 33

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-)3-
vous êtes fidèles et courageux rlans votre belle vocation, personne ne
vous l'enlèvgra.
Restez fermement unis.à la sainte Eglise. Vous êtes ses membres
saints et vivant. N'ayez pas peur. Ecoutez, au dessus du bruit étouüs-
sant qui vous environne, la voix sûre et inefiable du Christ: " Ayæ
confiance! J'ai vaincu le monde! " » (ln 16,33) (Osseraatore Rornano,
t4.1,.L970).
Bien chers confrères, il ne nous reste qu'à nous tourner vers Notre
Dame Auxiliatrice, Mère de l'Eglise et Mère de nome Congrégation.
Qu'avec son aide, tous les appels et rappels de cette lettre deviénnent
action féconde et courageuse!
Que noue Père nous bénisse tous!
Restons unis dans la prière ad inaicen!
Votre très afiectionné
D. Lügi Ricceri
Recteur maieur
N.B. Je pense qu'il conviendrait de lue cette lettre en communauté
au moment et dans le lieu les plus favorables; d'en faire ensuite l'objet
de commentaires et de discussions dans chaque communalrté et d'en
tirer les conclusions pratiques.
2

4.4 Page 34

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IV. COMMT'NICATIONS
1. Participation des Religieux laics au gouvemement à l'intérieur des
Instituts cléricaux
Le 27 décembre 1969 la Sacrée Congrégation pour les Religieux
et les fnstituts séculiers a publié un décret intitulé Ratione qua sodales
laici, regimen Institutorurn Religiosorum Clericaliunz participare possint.
Ce décret {nrrm}1s certains principes et certaines règles concernant la
participation des confrères laics au gouvemement des Instituts religieux
cléricaux.
Nous donnons ici la traduction des normes du décret dont on trou-
vera le texte complet dans la partie des Atti réservée aux << Documents »>,
p.,46.
a) Les Chapitres généraux des Instituts religieux cléricaux peuvent
décider que leurs membres laics'soient admis à des charges purement
administratives comme celle d'économe, de directeur d'une maison
d'édition, et d'autres charges de ce genre qui ne sont pas strict€ment
liées au ministère sacerdotal.
b) On pourra aussi accorder à ces mêmes membres voix active et
passive pour les Chapitres de quelque niveau que ce soit, pour les
élections et pour le traitement des aflaires qui ont Iieu pendant les
Chapitres, dans la mesure et selon les conditions imposées tant par la
nature même des choses que par les décisions du Chapiue génétal.
c) On pourra, en outre, établir que, dans les mêmes limites, les
membres non clercs puissent exercer la charge de conseiller à quelque
niveau que ce soit.
d) Les membres non clercs ne peuvent cependant pas être nommés
à la charge de supérieur ni à celle de vicaire, à quelque niveau que ce
soit: Institut, Province ou colnmunauté.

4.5 Page 35

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-35-
Ces décisions comporrent Ies précisions süvantes:
a) La Saeee Congrégation confume er approuve ce qui a été décidé
par les Chapitres généraux dans Ies limites définies ci-dessus.
b) Les dispositions du décret peuvenr être appliquées également
aux sociétés de vie commune.
c) Le décret ne conceme absolument pas les Instituts dits << non
purement laïcs »> dont parle le décret Perlectae caritatis au numéro L5.
d) Le décret ne déroge pas au droit particulier de cerrains Insriruts
cléricaux qui, avec llapprobation du Saint Siège, ont pris des disposi-
tions particüères en ce qui concerne le statut. de leurs membres non
clercs.
2. Lettxe sur la formation des prêtres
La Congrégation pour le dergé a publié, en date du 4 novembre 1969,
une lettre destinée aux présidents des conférences épiscopales concemant
la formation permanente des prêtres. Nous présentorr, àur* ce numéro
des Atti, dans la partie réservée aux << Documents », une large synüèse
publiée par l'Osseruatore Romano..
3. Le nouveau rite de la profession religieuse
Le « Conseil pour l'application de la Constitution sur la liturgie » a
publié l'Ordo prolessionis religiosae (Ed. Poliglotta Vaticana) qui
contient le nouveau rite pour la profession religieuse et la rénovation
des voeux, telle qu'elle avait été souhaitée pat le 2. Concile du Vatican
dans sa Constitution sur Ia liturgie.
Etant donné que le nouvel Ord.o comprend, à côté des éléments
communs à tous les Instituts, des a.laptations possibles selon les diverses
il congrégations religieuses, esr prévu ultérieurement des précisions
pour l'application pratique de l'Ord.o. Les prochains numéros des Atti
s'en feront- l'écho aussitôt que ces dispositions auront été précisées et
que les formalités prévues par ce document auront été accomplies.
4. Nominations d'évêques
Le Saint-Père a nommé:
- Don Onofre Candido Rosa, curé d'Araxà (patos de Minas,

4.6 Page 36

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-36-
Brésil), évêque titglaire d'Illibiri, pour faire fonction d'au-iliaire auprès
de Mgr. Almir Marques Ferreira, évêque d'Uberlandia.
- Don Braulio Sanchez Fueltes, évêque titulaire d'Acque Nuove
de Proconsolare pour diriger la prélature de Mixes (Mexique).
- Mgt. Miguel Obando Bravo, évêque titulaire de Puzia de Bizan-
cena, évêque de l'Eglise métropolitaine de Managua (Nicaragua).
5. Nomination de provinciaux
-
-
-
Don Pinho Emmanuel pbur la province du Portugal.
Don Ghigo Francesco pour la province de Cordoba (Argentine)
Don Casanova Giorgio pour Ia province de la Bolivie.
6. Cours de ténovation spirituelle et pastorale
Le 18 janvier 1970 a été inauguré à Carucas un cours de rénovation
spirituelle et pastorale pour les provinces latino-américaines. Les parti-
.ipun6 sont àu nombre de üngt-sept. Ils représentent vingt-rois des
vingt-cinq provinces. Le cours est destiné aux prêtres qui ont -entre
tr.nte-cinq àt quarante-cinq ans et qui ont exprimé le désir d'approfondir
leur vie religieuse, salésienne et sacetdotale.
Les cours théoriques sur led grands thèmes de la vie sacërdotale
et religieuse sont altefnés avec des stages de pastorale. Le centre a été
conçu de manière à favoriser la réflexion personnelle et la préparation
aux nouvelles tâches apostoliques. Cette initiative, qui veut répondre
anx voeu)( du 19" Chapitre génétal, est encore dans sa phase expéri-
mentale.
On trouvera plus loin, dans la partie réservée aux << Documents >>, la
lettre que le Recteur majeur a adressée aux confrères qui participent
à ce cours.
7. Cours de formation porrt promoteurs du développement
Début décembre, à Rome (Via Appia Antica, 78), un <<Centre de
formation pour promoteurs du développement » (Centro di Formazione
per Promotori dello Sviluppo) a ouvert ses portes' Son frogramme
prévoit un cours réparti sur deux cents leçons. Sa durée est de trois
mois. On à lait appel à des spéciailstes pour chaque matière' Ce cours

4.7 Page 37

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- 37 -'
a pour but de fournir les éléments nécessaires à le,r* qui ont l'intention
de travailler dans une oeuvre sociale, éducative ou d'assistance technique
en faveur des pays du Tiers-Monde.
Il cours comprend actuellement trente-cinq participants. com-
prend également cent vingt élèves qui suivent les cours par corfes-
pondance.
Cette initiative se propose de réaliser cette promotion sociale que
Don Bosco ioignait à ses activités apostoliques au milieu des jeunes.
Au mois d'octobre prochain ce centre compte préparer des larts mission-
} naires destin{5 62yniller comme collaborateurs des missionnaires en
Amérique du Sud.
8. Solidarité fraternelle
Nous donnons ici la liste complète des dons qui nous onr été envoyés
jusqu'à ce jour au tirre de la solidarité fraternelle. Cette présente liste
comprend celle qui a été publiée par les Atti, septembre 1.969, n. 258.
Les sommes envoyées ütectement par des maisons ou des personnes
ont été réunies sous le nom de la province d'où elles provenaient. Le
choix du destinataire, par contre, a touiqurs été respecté.
Dons proaeruant des prouinces suiaantes
Italie . Province Centrale
Italie - Province Subalpine
Italie - Province Adriatique
Italie - Province Campanie-Calabre
Italie - Province Lombardie-Emilie
Italie - Province Novarèse-Hélvétique
Italie - Province Pouille-Lucanie
Italie - Province Rome-Sardaigne
Italie - Province Sicile
Italie - Province Venise
Autriche
Portugal
Espagne Barcelone
Espagne Leàn
Espagne Madrid
4.79L.000 lires
5.473.320 lires
100.000 lires
200.000 lires
3.905.000 lires
7.730.000 Iires
87r.000 lires
360.000 lires
407.000 lires
3.289.000 lires
48.000 lites
5$.2A0 lires
2.051.647 Iires
544.617 lires
1,.785.312 lires

4.8 Page 38

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Espagne Valence
Equateur Quito
U.S.A. New-Rochelle
U.S.A. San-Francisco
Yérrszvéla
Argentine - Bahla Blanca
Argentine - Buenos Aires
Argentine - Cdrdoba
fugentine - La Plata
Argentine - Rosario
Bolivie
Brésil Sao Paulo
Amétique centrale
Pérou
-38-
3.508.000 lites
641.750 lires
4.474.575 lires
L8.750 lires
2.525.000 lires
1.997.000 lires
. 60.000 lires
629.000 lires
625.000 lires
88.000 lires
15.000 lires
6.592.500 üres
L.405.750 lires
932.500 lires
totaL 55.6L6.081 lires
Oeaores auxquelles ont été destinés les dons:
Maison de Lourenço Marquès (Mozambique), pour
la construction de salles de classe pour l'école pri-
maire de la Mission de San José de Lhanguéné
Cité des jeunes de Lubumbashi (Congo)
» Collège << Saint-François-de-Sales de Lubumbashi
(Congo)
Patoisse << Saint-Amand »> de Ruashi
Les oeuvres d'Haïti (Antilles)
Oeuvre de Port-au-Prince (Antilles)
Missions du Vicariat de Mendez (Equateut)
Maison de Sucria (Equateur), pour la teconstruction
de la mission détruite par les flammes l'an dernier
Mgr. Paul Seiz, évêque diocésain (Vietnam)
Juvénat de Thu-Duc (Vietnam), pour achever les
constructions en coufs
Maison d'Azimganj (Prov. de Calcutta), pour les en-
fants des néophytes
Province de Gauhati (Inde), pout la construction de
la maison provinciale
Missions du diocèse de Dbrugarh (Inde)
2.000.000 lires
1.000.000 lires
3.000.000 lites
1.000.000 lires
9r.000 lites
1.500.000 lires
1.450.000 lires
2.000.000 lires
100.000 lires
1.500.000 lites
500.000'Iires
1.000.000 lires
450.000 lires

4.9 Page 39

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-39-
Don Premoli (Gauhati, Inde)
Mgr. Sapelak (Buenos-Aires, Argentine)
Sanctuaire de Notre-Dame-Auxiliatrice de Cdrdoba
(Argentine)
Juvénat de Calacoto (Boliüe)
Noviciat de Cochabamba (Boliüe)
Maison de Santa-Cruz (Bolivie), pour la construction
d'un local pour le Patronage et d'un atelier de
mécanique
Province de Campo Grande (Brésil)
Ciudad Don Bosco de Corumbri (Campo Grande,
Brésil)
Léproserie << Saint-Julien »» (Campo Grande, Brésil)
Province de Manaus (Brésil)
Missions de Rio Nego (Manaus, Brésil)
Missions de ,Humaitd (Manaus, Brésil)
Don Mometti (Manaus, Brésil)
Pamonage << Santa Teresina » dirigéè par les Soeurs
salésiennes (Manaus, Brésil)
Province de Porto Alegre (Brésil), 1rcur les confrères
en période de formation
Mission de Saint-Pierte à Carcha (Amérique de Cen-
tre ), construction du nouveau centre missionnaire
parmi les << Quechies »»
Don Giovanelli, léproserie de Contratacion ( Colombie )
Don Bruno Stella, Chaco Paraguayo (Paraguay)
Province du Paraguay, boursès d'étude pour les étu-
diants en théologie
Juvénat d'Ypacara(
Oratoire Saint-Iouis d'Asuncion (Parugaay)
Maison << Saint-Laurent»> à Asuncion (Parugaay),
pour les travauK de réaménagement du juvénat
Bibliothèque du scolasticat de l'Uraguay
Ecole industrielle << Saint-Dominique-Saviô » à Mon-
tevideo (Uruguay), pour l'acquisition de matériel
électronique
Juvénat de Kwanju (Corée), pour pennertre l'acJré-
60.000 lires
126.100 lires
187.500 lires
500.000 lires
1.867.500 lires
4.000.000 lires
150.000 lires
1.000.000 Iires
1.r00.000 Iires
75.000 lires
1.750.000 Iites
286.000 lites
60.000 lires
400.000 lires
3.600.000 lires
2.500.000 lires
600 000 lires
480.000 lires
2.400.000 lires
1.400.000 lires
1.250.000 lires
2.000.000 lires
1.000.000 lires
1.000.000 lires

4.10 Page 40

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-40-
vement des constnrctions, suspendues depuis plu-
sieum années
Maison d'édition << Don Bosco Sha » à To§o, pout
I'édition de La oie ilu Cbrist de Don Ricciotti
Don Liviabella, To§o
Province de la Yougoslaüe (dont i00.000 lires pour
bourses d'étude)
Oeuvres situées dans les pays de l'Est
7.262950 lræs
100.000 lires
25.000 lires
. 687.000 lires
2.$1.320 hræ
, total: 55.467.820 1:ræ
Résurné
So--es reçues
Sommes disribuées
Disponibles
55.616.081 lites
55.467'.820 ltres
L48.26L llu.es
9. Prolongement dec voeux temporaires
Le pouvoit de prolonger les voeux tempotaires porrr une se-pdème
andée ou davanta4e rgvient au seul Recteur majeur et non aux Provin-
ciaux ni aux C,onseils provinciaux.

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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V. ACTIVITES DU CONSEIL SUPERIEUR
ET INITIATIVES D'INTERET GENERAL
La principale activité du Conseil supérieur, au début de l,année
1.970, fat la Session des Provinciaux. Elle eut lieu à Caselette, près de
Turin, du 15 au 24lanvier, et à Turin-Valdocco, du 25 au 31 Janvier.
La Session était réservée aux Provinciaux de la nouvelle promotion.
Elle accueillit 23 participanrs de 18 nations. Durant ces jours d'amitié
ftaternelle, et d'intense ttavail, on affronta les sujets les plus urgents
et les plus importants pour le gouvernement de la Congrégation. Après
un rapide coup d'oeil sur les problèmes docuinaux plus pressants dans
l'Eglise et la Congrégation d'aujourd'hü; après une rapide synrhèse des
caractéristiques de l'esprit salésien, on en vint à l'étude des aspects
les plus saillants de la figure et de la fonction du Provincial: sa vie
spirituelle, ses devoirs d'animation religieuse et pastorale dans nos
Oeuvres; les activités propres à llapostolat salésien, Ies problèmes
juridiques et économiques de la Province. On étudia également les
rapports du Provincial avec ses collaborateurs immédiats à l'échelon
provincial, et avec la Direction générale. On se pencha sur le problème
de la formation des jeunes confrères. Les Supérieurs majeurs, d'autres
confrères et même des larcs so rmifent à la discussion des thèmes
nombreux et variés. Le Recteur majeur prit part à la plus grande
partie des travaux; jour après jour, il fit le point des problèmes les
plus importants, marqua leur solution de l'authentique garantie de la
Congtégation.
Les Provinciaux eurent I'occasion de s'entretenir avec le Recteur
majeur et les autres Supérieurs, de concélébrer dans la basilique de
Notre Dame Auxiliatrice, dans l'église de saint François de Sales et
aux Becchi. La f.ête de saint Jean Bosco, solemnisée en commun,
couionna magnifiquement ces journées de travail religieux et salésien.
Chacun reconnut Ie grand intérêt de cette rencontre et remarqua,
non sans plaisir, l'immense service rendu à l'unité et au recyclage de la
Congtégation par les expériences et l'apport ds di4{1sn1s p2ys.

5.2 Page 42

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-42-
Nommons les principales réalisations.
En Février, à Turin, s'est tenue une réunion pour préparer une
nouvelle rédaction du Règlement des Coopérateurs salésiens. Le Règle-
ment rédigé par Don Bosco pour notte 3' famille n'a. rien perdu de
sa valeut en ce qui regarde et les normes les principes généraux
d'action; mais, il est nécessaire d'en renouveler la forme et l'orga-
nisation, d'y insérer les références au Concile et aux exigences du
temps présent et, de la sorte, donner plus de prise sur la mentalité
contemporaine. On étudia, dans divers congrès, la nécessité de cette
révision; on consulta, dans ce but, les délégués, et les Coopérateurs
eux-mêmes. Le texte en sera présenté au Chapitre général porü un
dernier examen, et pour son éventuelle approbation.
Plusieurs réunions, ces derniers mois, travaillèrent à la nouvelle
rédaction des Constitutions et des Règlements des Volontaites de Don
Bosco. Après plus de dix années d'existence, il semble que soient remplies
maintenant les conditions porü demander I'approbation de nome Instittit
séculier auprès de Ia S. Congtégation des Religieux et des Instituts
séculiers. Le nombre des inscrits augmente chaque année. Le champ
d'action de l'Institut s'étend de l'Europe à l'Amérique et à l'Asie.
Ses structures sont solides; son esptit riche de doctrine et de charité.
Nous avons confiance dans le succès de cette expérience, nouvelle pour
notre Congrégation, mais profondément enracinée dans l'idée que Don
Bosco se faisait de l'apostolat des laics.
Les nouvelles Constitutions seront un bon instrument de travail
pour les nombreux plêues salésiens qui prêtent généreusement leur
concorrrs à l'assistance spirituelle des Volontaires.
Dans d'autre secteurs de la Congrégation, à signaler:
En Amérique latine, deux initiatives pleines d'espoir au plan péda-
gogique:
a) Au mois de Mars, I'Institut latino-américain de Pastorale des
Jeunes a inauguré ses activités dans notre Collège Léon XIII de
Bogotri, en Colombie. L'Institut, créé avec l'approbation et sous l'im-
pulsion du CELAM, fonctionne avec la collaboration des Pères jésuites
et salésiens et des Soeurs de la Présentation. A leur Réunion de Caracas,
l'an dernier, les Pères Provinciaux, comprenant qu'un tel Institut répon-
dait à un besoin, en prirent l'initiative. Le but de l'Institut est d'étudier

5.3 Page 43

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-43-
les problèmes de la Jeunesse, à la lumière de la pédagogie chrétienne,
et de préparer des éducateurs teligieux et laïcs.
b) Par décision de Ia Conférence provinciale de La Plata (Argen-
tine), une Institution à but similairc, a inauguré ses activités, en AwiI,
à Buenos Aires. Elle s'adtesse aux provinces salésiennes de I'Amérique
latine, partie méridionale. Nous sommes assurés de la participation de
professeurs des Universités argentines.
Parmi les rencontres de ces dernieis mois, retenons encore:
a) Le Cours de recydage théologique s'est déroulé avec succès
à Lima (Pérou), dans la première quinzaine de Février. Il était destiné
aux salésiens, aux Filles de Marie Arr*iliroi"" et au:( prêtres séculiers.
b) Le Cours otganisépar le Centre salésien italien de Pastorales des
Jeunes, sur le thème: <<TJn signe des temps: Ia Évision de vier, (du
9 au 14 Févder 70).
c) Une Rencontre des Délégués nationaux italiens, à Florence, pour
étudier une pastorale organique et globale dans tous les secteurs de nos
activités apostoliques.
d) Les Congrès nationaux tenus par de nombreuses fédérations
d'Anciens Elèves: dans des études approfondies, oD ÿ a préparé le
Congrès mondial des Anciens Elèves. I1 aura lieu en Septembre 70,
à Turin, à l'occasion du centenaire de l'Association.
Pour conclure cet aperçu des activités salésiennes les plus caruûé-
ristiques, iI nous plait de ss,ligner la générosité de tous ceux qui ont
répondu à l'appel du Recteur majeur en faveur de << la solidarité fra-
ternelle »>. Ailleurs, dans ce numéro des Atti, nous donnons la Iiste
sommaire des ofirandes et de lzurs destinations. Il nous est bien agréable
d'exffaire de Ia correspondance du Recteur majeur quelques <( cornmen-
taires'»>: ce sera noüe témoignage de reconnaissance, Les confrères
pourront ainsi se rendre compte, pour leur plus grande (rlifiçadsn, qus
ces dons provenant de régions. les plus diverses, ont été recueillis par
des moyens parfois mès ingénieux. D'un Scolasticat: << I-es salésiens
et les abbés de cette Maison de formation sont heureux de vous oIfrir,
cJrer Père, le fruit de leurs petits sacrifices, en témoignage de solidarité
avec les confrères des autres parties du monde »>. Un Père provincial

5.4 Page 44

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-44-
énumère les << renoncements »> consentis par ses maisons: pouf <( écono.
miser »>, plusieurs maisons se sont privées de promenades; d'autres,
de dessert; un Institut a supprimé une séance mensuelle de cinéma;
une maison a restteint les heues de chau{fage; quelques confrères se
sont livrés à des travaux manuels; on a supprimé des voyages qui
n'étaient pas absoiument nécessaires; on a renvoyé à plus tard le
renouvellement d'une partie de l'outillage et du mobilier. De deux
confrères: << En union avec toute la Congrégation, et avec un grand
plaisir, deux salésiens, déjà " vététans ", seuls dans cette maison, vous
font l'hommage du grand sacriÉce de leur modeste obole... Aiirsi, nous
nous sentons davantage frères, surtout de ceux soufirent plus que
nous... ». Un de nos prêffes a reçu un prix pour son activité üttétaire:
il en a envoyé la plus grosse somme au Recteut maieur. Un autre écrit:
<< Je désite m'unir spirituellement et matériellement à la campagne de
solidarité. La somme ci-jointe est un héritage de mon papa: la charité
couvre la multitude des péchés, et ie me sens responsable devant tant
de confrères nécessiteux ». Un directeuf explique: A << l'occasion des
fêtes pascales, un bienfaiteur insigne m'a faiiun beau cadeau en faveur
de nos enfants les plus besogneux; i'ai pensé bien fafue en partâgÇant
avec nos missionnahes les plus pauvres. C'est la première offrande: nous
avons pris quelques nouvelles initiatives, afin de pouvoir vous faire
quelques autres envois »>. Une ofirande particulièrement significative est
celle d'un directeur de Patonage, très pauvre lui-même et toujours aidé
par la Providence: <.t Ma participation et celle de nos enfants: un grain
de sable, dit-il, pout I'urgente nécessité d'un autre Patronage »>. Témoin
de la même générosité, cette lettre du directeur d'un scolasticat en
pays de mission: << Noffe communauté, écrit-il, désire vous envoyer
sa petite contribution pour la solidarité fraternelle. Nous avons tant
Il reçu, et bien souvent de personnes plus pauvres que nous! est donc
plus que convenable que nous nous mobilisions pour cette " opération-
" frater.ruté que vous avez larryée si opportunément. Un groupe de nos
abbés passera une partie des vacances dans une léproserie. Ils le feront
volontiets >>.
Le bulletin salésien de Mars 1970 (édition italienne) a reprcduit
la lettre des novices du Pérou et de la Bolivie, qui ont construit eux-
mêmes leur maison de noviciat. Leur exemple a été süvi par nos
étudiants d'Ypacarul, auParagaay: pendant leuts deux mois de vacances,
ils ont é<lifié une aile de leur Institut. Ils ont écrit au Recteu majeur:

5.5 Page 45

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45
<< Cher Père, dans le travail mânuel, nous nous sommes sentis vraiment
pauvres, et heureux d'apportet nore modeste écot à la campagne de
solidarité; journées de grande valeur éducative. Certes, dans toutes les
parties du monde, des salésiens travaillent; nous avions l'impression
d'être plus près d'eux et même plus salésiens ».
Tout naturellement, ce concours de générosité a suscité, chez les
heureux bénéficiaires, un concours d'afiectueuse reconnaissance. C'est
une voix du Vietnam qui nous exprimera leur commune gratitude:
ce pays dont les souffrances aujourd'hui émeuvent tous les coeurs sera
le digne interprète de tous: << Aujourd'hü, au Vietnam, notre espérance
c'est la paix... le feu et le glaive ont passé, il ne teste que ruines:
nous devons reconstruire... Des centaines de sinistrés, de blessés, de
malades nous demandent chaque jour aide et protection: nous ne refu-
sons jamais... tant que nous pouvons secourir... Pour petite que soit
notre part dans l'édification du royame de Dieu, voue aide généreuse
accroit notre joie. Dans notre ardent désir de servir, nous ne sommes pas
seuls: vous êtes avec nous. Grâce à vous, cher Père, nous pourrons porter
secours aux malades, aux sans-logis, aux petits enfants afiamés et
apeurés qui se toufnent vers nous en toute confiance... >>.

5.6 Page 46

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VI. DOCT'MENTS
1. Décret zur Ia participation des religieux laïcs au gouvernement à
l'intérieur des Instituts cléricaux
Secna CoNcnBcerro
pno Rrlrcrosrs
ET INsrrrurrs Seu,cur,enrsus
Prot. N. S. R. 1511159
DECRETUM
de ratione qua sodales laici regimen lnstitutôrurn Religiosorunz
clericaliuno participare possint
Clericalia Instituta religiosa, quae fratres conversos, cooperatores
aliove nomine vocatos complectuntur, a Concilio Oecumenico Vati-
cano II monentur ut eos vitae et communitatis operibus arcte co-
niungant, eo consilio ut inter omnes sodales intimius sit fratemitatis
vinculum ftb. Perlectae Caritatis, n. 15).
Summus vero Pontifex Paulus VI per Litteras Apostoücas Ecclesiae
Sanctae Motu Proprio datas, statuit ut Capitula Generalia modum explo-
rent quo iidem sodales non clerici << gradatim in determinatis actibus
communitatis et in electionibus votum obtineant activum, et in qui-
busdam muneribus etiam passi\\trm»> (Ecclesiae Sanctae, II, n. 27).
Cum autem in nomullis clericalibus Institutis quaestio orta esset
de muneribus quae salva Instituti îatara et indole dericali quam
- Capittrla specialia mutare vetantur (cft, Ecclesiae Sanctae, II, n. 6)
- praedicti fràtres obire possent, Sacra Congregatio pro Religiosis et Insti-
tutis saecularibus, postquam votum exquisivit sive Consultorum, sive
Unionis Superiorum Generalium, quaestionem in Coetu Plenario diebus
8 et 9 Octobris nuper elapsi celebrato, examinandrm curavit.

5.7 Page 47

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-47-
Omnibus mature perpensis Em.mi ac Rev.mi Patres deliberaverunt:
a) Capittia Generalia Institutorum religiosorum dslisalirrm sta-
tuere possunt ut religiosi laici arlmitti valeant ad munera exercenda
mere administrativa, veluti oeconomi, moderatoris off.cinae librariae
aliorumque hüusmodi, quae cum ministerio proprie sacerdotali rela-
tionem directam non habeant.
à) Possunt pariter eisdem concedete vocem activam et passivam
ad Capitula cuiusque gradus, atque ad electiones negotiorumque
tractationem in iisdem Capitulis habendas, secundum mensuram et con-
üciones tum ipsa rerum natuta impositas tum a Capinrlo Generali
statuendas.
c) PraÇterea statuere possunt ut, iisdem limitibus sefvatis, sodales
non clerici fungi valeant munere consiliariorum cuiusque gradus.
/) Sodales non clerici vero non poterunt munus Superioris vel
Vicarii gerere sive generalis, sive provincialis, sive localis.
Summus Ponti{ex, in Audientia infrascripto Cardinali Praefecto die
1l Novembris L969 concessa, Congregationis Plenariae deliberationes
approbavit et publici iuris fieri iussit.
Quapropter Sacra Congregatio, praesentis Decreti tenore Coetus
Plenarii dierum 8 et 9 Octobris L969 praefatas deliberationes promul-
gandas curavit,
Quae ergo a Capitulis Generalibus intra definito5 limilss, de quibus
supra, concessa sunt, haec eadem Sacra Congregatio ruta habet et
approbat.
Praesens Decretum applicari potest etiam Societatibus vitae commu-
nis. Nullatenus tamen aficit Instituta <( non mere laicalia » de quibus
sermo est in n. 15 Decreti Perlectae Caritatis; neque quidquam derogat
iuri particulari quorumdam Institutorum, licet clericalium, quae, pecu-
liari ratione sibi propria, condicioni sodalium non clericorum, probante
Apostolica Sede, consuluerunt.
Contrariis qübuslibet non obstantibus.
Datum Romae, üe 27 Novembris 1969.
Heston, c,s,c,, secr.
I. Card. Antonruti, praef.

5.8 Page 48

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-48-
2. Lettte circulaire de la Congégation pour le Clergé aux Ptésidenæ
des Conférences Episcopales sur Ia fornation pemanente du Clergé
Nous présentons ici un résunzé d.e la lettre publiée par l'O.R. le 9-10
léurier 1970.
SlcrÉn
CoNcnÉcarroN PouR LE
Cr,r,ncÉ
Lettre circulaire aux Présidents des Conlérences Episcopales au sujet de
la lormation perruanente du clergé, srfftoat de la partie la plus jeune,
selon les décisions qui ont été prises pendant I'assemblée générale da
L8 octobre L968.
L. La recherche des moyens, en vue d'une formation plus poussée du
clergé et pour Ie développement de ses connaissances et de ses méthodes
pastorales, relève des tâches assignées à la S. Congrégation pour le
Clergé par Ia Constitution « Regimini Ecclesiae universae »> du 15 aorit
1.967.
2. Cette S. Congrégation a envoyé un questionnaire aux Confé-
rences Episcopales afin de connaître les vrais problèmes qui se posent
de par le monde à propos de cette formation permanente du Clergé ainsi
que les résultats des expériences déjà tentées.
Le dossier des réponses a été soumis à la Congrégation Plénière du
18 octobre 1968. Cette circulaire communique aux Conférences Episco-
pales les conclusions de cette réunion.
Considérations générales
3. Le renouveau de l'Eglise dépende en grande partie du ministère
sacerdotal et donc de la formation des prêtres, et de la continuation de
cette formation surtout durant les premières années de ministère. Le
décret conciliaire sur la Formation des pÉres charge les Conférences
Episcopales de mettre au point les moyens les plus adaptés pour ce
complément de formation à donner aux prêtres.
4. Les trois aspects de la formation sacerdotale: vie spirituelle,
science théologique et pratique pastorale, doivent être très étroitement

5.9 Page 49

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-49-
Iiés et se soutenir mutuellement, la vie spirituelle étant comme le fon-
dement des deux autres.
5. Au point de vue intellectuel, la formation des prêtres comporte
I'approfondissement des disciplines principales surtour en ce qui touche
de plus près à la vie spirituelle et à l'activité pastorale. Elle doit tenir
compte en outre des progrès de la doctrine et des questions pastorales
nouvelles surtout si le magistère vivant de I'Eglise y a apporté des
précisions. Les expériences pastorales doivent être fondées sur des bases
doctrinales sûres.
6. La détqmination des matières n'est pas fait en fonction des
volontés des individus, ni selon les gorits du jour, ni selon une école
théologique particulière. S'il faut toujours renir compte de ce que dé-
sirent les prêtres, cela ne peut êffe un critère déterminant pour le choix
des programmes de cette formarion théologique.
7. Dificultés qui se rencontrenr aujourd'hui dans la formation des
jeunes prêtres. Notre époque remet presque tout en question, y compris
les vérités de la foi: d'où perte de la certitude personnelle sur l'autüen-
tique doctrine catholique: on met en question les principes mêmes qui
gouvernent la vie chrétienne et sacerdotale.
Cette façon de penser pousse vers la << iécularisation », parfois
ouvêrtement poursuivie. Ayant perdu la possession certaine et person-
nelle du patrimoine de la doctrine catholique, on perd aussi ce qui
permettrait de résister au naturalisme er au matériaüsÀe qui imprègnent
tous les domaines de la vie sociale d'aujourd'hui.
8. Les prêtres le plus jeunes.or, ,oru.ni des rlificultés pour garder
fidèlement le dépôt de la foi. Les causes en sont multiples. En partie
l'esprit de contradiction: on récuse les vérités de la {oi, surtout dans
la manière de les formuler; on rejette les déclarations du Magisrère, au
point de mettre en cause I'obéissance. En partie, cela tient aussi à
f importance toujours croissante des sciences expérimentales, dont les
théologiens interprètent parfois les conclusions d'une façon non con-
forme à la foi. Il faut signaler enfn les profondes mutations sociales qui
n'épargnent pas la vie sociale du prêtrb.
9. La aie spirituelle demande une foi personnelle vivante: elle ne
naît, s'appüe sur eIle et crolt avec elle. fnversement, la vie spirituelle
fortifie la foi et garuntit une façon théologiquemenr sûre de penser,

5.10 Page 50

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-50-
d'étuüer et de décider, et faciJite l'adoption des doctrines ptoposées
par le Magistère.
De par I'Institution divine, la charge d'enseigner les vérités de la
foi appartient au Pape et aux Evêques en communion avec lui, et non
aux larcs ou aux prêtres. Les décisions proposées par le Magistère
doivent être teçues loyalement, sans exceptions ni subterfuges, sinon
tout deviendrait vain et sans valeur.
Il est souhaitable que cleaque ptêtre renouvelle dans la matinée du
Jeudi-Saint, même s'il ne participe pas à la messe chrismale, l'acte par
lequel il s'est consacré au Christ et s'est engagé à remplir les obligations
de son sacerdoce, en particulier l'obéissance à l'Evêque ou au Supérieur
religieux.
LO. La lornation tbéologique doit donc avant tout étabhr et expli-
quer la doctrine catholique proposée par le Magistère de l'Eglise, en
recourant à l'Ecriture, aux Pères et au patrimoine touiours valable de la
philosophie. On n'omettra pas de traiter de la même façon la docmine
catholique sur l'autorité du Magistère de l'Eglise. On tiendra compte
également des rlifisull6s que les questions discutées aujoud'hui soulèvent
contre Ia sainte doctrine et on leur donnera une réponse vraiment
chrétienne.
11. Une vie spirituelle solide et une science théologique correcte
éveillent et favorisent le zèle et l'actiaité pastorale. L'amour de Dieu,
fondement de I'amour du prochain; le rôle du pÉtte d'exposer la
doctrine de la foi conformément au Magistère de l'Eglise; la distinction
enue I'activité sacerdotale et l'action politique et sociale qui revient
en propre au larc; la vie en conformité aux dons reçus à l'otdination
et arD( fonctions à exercer dans la vie pastorale. Tout cela em1Échera
le prêtre d'oubüer pourquoi il s'est mis aurefois au service de Dieu et
de son peuple: il n'ignorera pas ce qu'il peut apporter aux fidèles pour
leur salut et ne courta pas le danger de substituer à la charité envers
le prodrain un humanitarisme. purement naturel.
1.2. Les responsables de la lormation des prêtres doivent être choisis
en fonction de leur sens de I'Egüse (sentire cum Ecdesia), ce qui
suppose qu'ils soient des théologiens fidèles. Un lien étroit enme leur
science t}éologique et leur spititualité sacerdotale soutiendra la force
persuasive de leur vie de prêtre.

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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-51 -
Sont aptes à cette {onction ceux qui résolvent les questions se
présentent, et non ceux qui suscitent et augmentent les doutes. La répu-
tation, la rccherche de Ia nouveauté dans I'explication ou l'énoncé
des questions, ne sont pas des critères pour le choix. Ceux qui ont
l'habitude d'attaquer les maditions, les institutions et l'autorité de
l'Eglise sont inaptes à remplir cette fonction. On choisira donc des
prêtres qui pensent avec l'Eglise et ne se laissent pas détourner
de cette voie. Attentifs aux vraies valeurs de notre temps et à
ses requêtes, attachés, dans leur vie et leur doctrine, aux traditions
de I'Eglise, ils s'efiorceront de conciüet les exigences et les tendances
d'aujourd'hui, dans ce qu'elles ont de légitime, avec la tradition de
l'Eglise.
13. Il est préférable, semble-t-il, de confier cette formation à un
prême, nommé directeur des études, ou à un petit groupe de 3 prêtres
au !lus. Il importe
que possible, ces
que l'Evêque reste en contact avec
directeurs devraient être preparés
eux.
par
-desAucotaunrst
spéciaux.
Propositions
1.4. L'otgarusation et la mise en oeuvre de cette formation regarde
avant tout chaque Ordinaire. Il peut cependant arriver que ce problème
puisse être mieux résolu à un échelon plus élevé, celui des Conférences
Episcopales par exemple.
15. Iæs moyens proposés ci-dessous sont le fruit d'expériences déjà
faites: ils sont proposés aux Evêques qui dans leur choix tiendront
compte des circonstances et des possibilités.
I - Année pastorale
16. Cette année de cours de pastorale, immédiatement après I'ordi-
naiion sacerdotale; a été demandée par les décrets du Concile.
Les buts de cetæ année sont:
a) ménaget une transition plus facile entre Ie séminaire et l'exercice
du ministère.
â) l'accession graduelle et progressive à l'exercice de la pastorale.
c) l'acquisition d'une plus grande maturité humaine et sacerdotale.

6.2 Page 52

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-52-
On recommande aussi comme Inoyen des plus opportuns, Ia vie
commune des jeunes" prêtres.
17. L'année pastorale aura üeu soit dans une maison spécialement
destinée à cette fin, soit dans une paroisse ou un auue centre d'activités
Il pastotales. {aut prévoir un partage convenable entre le temps con-'
sacré à l'étude et celui destiné à la pratique.
II - Exantens triennaux et exomens des curés
tr8. Les examens'prévus au cours des trois premières années suivant
l'ordination (CIC can. 1f0) sont maintenus, de même que l'examen
î
préalable à la nomination de curé. Mais les Evêques et les Conférences
Episcopales pourront renouveler la formule de ces examens traditionirels.
III - Sesslons de perfectionnement
19. Selon le décet conciliaire Prcsbyterorurn Ordinis, on doit
donner aux prêtres, après quelques années de sacerdoce, I'occasion de
suivre une << session, pour Ie perfectionnement de leurs connaissances
pastorales et théologiques, pour l'afiermissement de leur vie spirituelle
et le partage avec leurs frères de leurs erpériences apostoliques »> (n. 19).
IY - Sessions d'études
20. Il est souhaitable que les Facultés de théologie organisent pour
le clergé des sessions d'études ( par ex. une semaine pat aî, ou une fois
par mois). Les cours hêbdomadaires pourraient se faire par correspon-
dance.
Ces sessions peuvent être rendues obligatoires après L0 et 25 ans
de sacerdoce.
Y - Réuniorus sacerdotales
21. Les réunions de doyennés, dont patle le can. L3l du CIC,
doivent être accommodées aux conditions actuelles. On favorisera les
réunions des prêttes du même âge ou de la même région, en vue de
l'entretien de la charité mutuelle, pour qu'ils puissent se communiquer
leurs expériences et pour dépasser les difitrences dues à l'âge.
YI - Organisation de bibliotbèques
22. Une bibliothèque par doyenné est souhaitable, avec des livres
de valeur reconnue, dont les ptêtres peuvent avoir besoin pout entretenit
leurs connaissances théologiques, spirituelles et pastorales.

6.3 Page 53

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-53-
YII - Congés d'études
23. A accorder facilement aux prêtres qui désirent poursuivre des
études théologiques.
VIII - Autres possibilités
24. Ctéation d'un Institut de Pastorale, soit diocésain, soit interr
diocésain, qui favoriserait les progrès des connaissances pastorales par
des cours, des commentaires édités régulièrement, des conférences.
25. Il convient de favoriser les libres groupes d'étude théologique
qui pourraient se former, ainsi que, d'uné façon générale, torrtei l"t
institutions susceptibles d'aider les prêues dans leur vie spirituelle,
dans leur action pastorale et leur formation intellectuelle.
Conclusions
La S. Congrégation pour le Clergé entend favoriser le plus possible
ses relations avec les Conférences Episcapales, et a f intention de
rassembler et de communiquer à tous les intéressés les nouvelles sur
les essais tentés et les résultats obtenus.
Elle serait reconnaissante aux Evêques et atu( Conférences Epis-
copales de bien vouloir lui transmettre les résultats de leurs extrrériences,
leurs suggestions et leurs propositions. Elle espère que le dialogue
engagé paf cette circulaire sur la formation permanente des prêtres,
s'intensifiera encore davantage pour l'utilité de tous et pour un meilleur
service des prêffes.
Rome, le 4. novembrc L969.
J. Card. §7right, Prélet
P.Palazziru, Secrétaire
3. Lettre du Recteur maieur aux confrères qui prennent part au pre-
mier cours de Énovation spirituelle et pastomle
Chers Conlrères,
Permettez-moi tout d'alrord de vous souhaiter :'#;i'::::i:t::
un peu de retard - la bienvenue à San Antonio.

6.4 Page 54

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-54-
Il me plaît de savoir que votre beau groupe familial se mouve à
présent bien uni, en parfaite harmonie salésienne, et qu'il a bien
commencé son k actuacion ».
Vous avez été envoyés à Caracas par vos ptovinces respectives,
même au prix de grands sacliûces, atn de répondre à un désir précis
du 19" Chapitre général. Vous répondez donc à une invitation bien
explicite.
Je
espoir
vous dis tout de süte
que je pense souvent à
que c'est avec confiance et un grand
vous. Il s'agit en eflet de la première
extrÉrience de ce genre qui a lieu dans Ia Congrégation, et cela presque
à la veille du Chapitre général spécial.
Vous comprenez déià toute l'impottance de cette expérience. Le
succès dépend en grande partie de dracun de vous, de la manière
concrète dont vo,rs interprêterez les intentions de la Congrégation qui
a voulu vous réunir à San Antonio.
Vous savez que le but de ce cours n'est pas tant l'étude, ni même
les expériences pastorales ou d'auttes aaivités rematquables et utiles.
Le but essentiel et premier vers lequel doivent tendre les méthodes,
les activités, tous les élémeqts de votre progralnme, c'est de vous aider
à vous << refaire » en tant que prêtre et salésien, en tant que consacré
et apôtre selon l'esprit d'un Don Bosco de notre temps post:conciliaire.
Une telle enffeprise n'est pas seulement un recyclage théologique,
ascétique ou pastotal. Chose nécessaire et précieuse. Elle ne peut pas
consister seulement en une expérience de vie commune fraternelle, faite
de bonne entente et d'aide mutuelle exemplaires. Ce ne sont que des
moyens qui doivent conffibuer une << conversion »> de votre manière
de penser. Vos idées devront se transformer en convictions profondes
animent cette vie cachée en Dieu, sans laquelle le salésien risque
d'être, aujourd'hui plus que jamais, <, une cymbale retentissante, un
airain sonnant »>.
Il y a aujourd'hui, tant dans les communautés que cJeez les confrères,
un danger qui nous menace tous: celui d'être superÊciel et plat. Ce
serait la voie fatale vers un embourgeoisement plus ou moins camouflé
de la pensée et du comportement qui provoque presque naturellement
ce vide spirituel qui ronge notre vocation de salésien à sa tacine et
rend infertile notre apostolat, même si par ,ailleurs il nous arrive de
susciter l'approbation et l'admiration.
Mes chers amis, l'occasion que la Providence vous ofire est un

6.5 Page 55

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-55-
fait unique et temarquable dans votre vie. Les quelques années que le
Bon Dieu vous laisse encore seront marquées, pour vous-mêmes et pour
les âmes que vous rencontrerez, pat la charge spirituelle que vous
2u1ez a5similée au cours de cette hzureuse période. Le fut de pouvoir
vous refaire spirituellement est un privilège unique et providentiel
que des milliers d'autres confrères vous enüient, C'est une raison de
plus pour que chacun de vous, chers amis, fasse provision de ces pré-
cieuses journées. Que chacune d'elles renforce votre conviction et
votre volonté selon I'esprit de la Congrégation et selon les dircctives
de ceux qui oÀt reçu d'eile la cJrarge de-rro,rr aider dans votre travail de
<( restaufation » spirituelle et pastorale.
Ces paroles ne devraient pas vous étonner. C'est vous-mêmes qui me
les avez suggérées. Certains d'entre vous ont rendu grâce pour cette
heureuse initiative qui venait à point porr compenser des années
d'épuisement non seulement physique mais aussi spirituel.
Grâce à Dieu, les premières nouvelles que jai reçues me pennettent
de dire que vous pafiagez mes inquiétudes et que vous réagissez en
conséquence.
Je vous souhaite bon travail, dans I'enmain et Ia joie salésienne.
Je dirais presque: en chantant (surtout dans votre coeur! ).
Je remercie le Seigneur d'avoir donné un bon départ; qu'il vous
donne aussi de vous engager à fond.
Je serai touiours heuteux de recevoir des nouvelles de voue chère
et belle communauté.
A chacun des membres de cette communauté composite, mais unie
et harmonieuse, j'envoie mes afiectuzuses salutations et I'assurance d'un
constant souvenir dans mes prières. Je sai qu'en échange je peux
compter sur votre attacrhement. Je vous en remefcie d'autant plus que
j'en sens vivement le besoin.
Tous les membres du Conseil supérieur se joignent à moi pour vous
'saluer et pour vous assurer de leur prières.
Le P. Henriquez, à son retour parmi vous, vous parlera de la
session qui récemment a regroupé ici les nouveaux provinciaux.
Bien des choses.
D. Lügi Ricceri
Recteur maieur

6.6 Page 56

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VII. MAGISTERE PONTIFICAL
1. Vivre selon Ia foi, pdncipe de base du renouveau conciliaire
Allocution prononcée par Paul Vl au cours de l'audience générale du
7 janoier 1970
Chers tls et filles,
Il semble que ce soit notre devoir que de rechercher encore dans
l'esprit et dans l'enseignement du récent Concile le thème de cette
rencontre familière. Nous supposons que vous avez, chers visiteurs, une
curiosité certaine et légitime dans le coeur: que pense le Pape? Quel
est le suiet de ses réflexions? Voici notre réponse: nous continuons de
penser au Concile. Cet éÿénement ne s'est pas terminé avec la clôture de
Il ses travaux, comme un événement historique, clôs dans le temps. a
été le début d'un renouvellement de l'Eglise, doit atteindre dans
son développement la vie de toute la communauté ecclésiale. Le Concile
a laissé une sornme d'enseignements, que nous ne devons pas oublier,
nous devons le rappelet, le connaîffe, l'appliquer. Le Concile doit con-
tinuer dans la méditation de l'Eglise, lui donner une nouvelle mentalité,
lui imprimer un nouveau comportement, la renouveler, la répandre, la
sanctiÊer.
Nous savons bien que toute une littérature est née du Concile et con-
tinue de nous oflrir des oeuvtes nouvelles. Nous savons aussi que des
oeuvres et des institutions ont surgi après le Concile, en vertu de ses
prescriptions. Tous savent combien, quels développements doctrinaux
dérivent du Concile, en alimentant les études et la culture. Invoquons
I'Esprit Saint pour que ce processus doctrinal et canonique s'accomplisse
heureusement. Mais ici nous nous demandons: que peut faire et que
doit faire le simple fidèle par râpport au Concile? Et chacune des
communautés d'Eglise? La réponse nous porte à considérer, d'une
manière si:éciale, les exigences morales dérivent des enseignements
et de la célébration même du Concile. C'est-à-dire que nous devons tous
réfléchir vers quelles applications valables, dans la manière de penser
comme dans la manière d'agir, nous devons nous engager, dans ce

6.7 Page 57

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-57-
domaine, étant admis que chacun de nous veut attribuet à ce grand fait
du Concile une i.mportance pratiquè et bienfaisante, non seulement pour
toute l'Eglise, mais aussi pour sa propre vie morale, pour le renouvelle-
ment de notre pro{ession chrétienne, concrète et personnelle.
Il serait bon de commencer cette réflexion en traçant immédiatement
une voie droite qui évite deux déviations possibles, très dangereuses. La
première est de croire que le Concile a ouvert une ère tellement nouvelle
qu'elle autorise le détachement, l'intolérance envers la tradition de
l'Eglise et la mise en cause de son impottance. Il existe chez de nom-
breuses personnes un état d'esprit qui estime radicalement insupportable
le passé de l'Eglise: hommes, institutions, habitudes, doctrines; tout
est mis de côté, de ce qui porte l'empreinte du passé. C'est ainsi qu'un
esprit critique implacable condamne, chez ces innovateurs impénitents,
tout Ie " système " ecclésiastique d'hier; ils ne voient plus que défauts
et erreurs, incapacité et impuissance, dans les expressions de la vie
catholique des années écoulées. Et ceci entraine des conséquences qui
se prêteraient à beaucoup de graves considérations et qui obscurciraient
ce sens historique de la vie de l'Eglise, précieuse caractéristique de
notre culture.
On lui substitue une sympathie facile pour tout ce qui est en dehors
de l'Eglise; l'adversaire devient sympathique et imitable, l'ami devient
au contraire antipathique et intolérable. Si cette manière de voir n'est
pas modérée, elle finit par conduire à la conviction qu'il est permis de
poser l'hypothèse d'une Eglise totalement diverse de celle qui est la
nôtre aujourd'hui; une Eglise pour des temps nouveaux, üt-on, dans
laquelle serait aboli tout lien d'obéissance ennuyeuse, serait abolie toute
limite à la liberté personnelle, toute forme d'engagement sacré. Cette
déviation est en fait possible, mais il faut espérer que sa mesure excessive
en dénonce l'erreur; ce n'est certes pas à cette désintégmtion de la
Éalité historique, institutionnelle et approuvée que veut tendte 1'<< ag-
giornamento »>, c'est-à-dire le renouveau de I'Eglise, voulu par le Concile.
Une autre déviation serait de confondre les habitudes avec la tradi-
tion, et de croite donc que le Concile doit.ême considété comme terminé
et inopérant, et que les vrais ennemis de I'Eglise promeuvent et accueil-
lent les nouveautés venues du Concile lü-même. La tradition, c'est-à-
dire les habitudes, doit prévaloir, disent-ils. Ces défenseurs de f i--o,
bilisme formel des coutumes ecclésiales, peut-être par excès d'amour,
finissent pat exprimer cet amour dans la polémique avec les amis de la

6.8 Page 58

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-58-
maison, comme si ceux-ci, plus que d'autfes, étaient infidèles, dangereux.
Et alors, la voie droite, quelle èst-elle? C'est celle que l'autorité
responsable des pasteurs de l'Eglise, la nôtre, tracent devant la co--u-
nauté ecdésiale.La voix des pasteüs ne se tait pas. Les bons l'écoutent.
Ils ne l'ignorent pas, ils ne l'omett€nt.pas. Nous sommes fetrnement
persuadés, dans le Seigneur, que l'Eglise peut, non seulement conserver
ses cadres eficients mais accomplir sa mission de salut et de paix, en
cette heure critique de son histoire et grave pour la vie du monde, si sa
fonction pastorale s'exerce librement, clairement, fortement et amoureu-
sement et si Ia communauté des clercs et des fidèles la comprendra et
l'aidera.
Et dans quelle direction va cette route?
La demande enme dans le champ des questions que nous posions
au début de cet enttetien, c'est-à-üre qu'elle tend à savoir quelle ligne
morale et spirituelle (occupons-nous de celles-ci, pour le moment) le
Concile ofire à l'Eglise, parce que c'est iustement sur cette ligne que
se déplace la pastorale.
Soulignons seulement, pour conclure, quelques critères préliminaires.
Celui-ci pat exemple, qui est évidemment de toute nécessité: la cohé-
rence. Le chrétien doit reformer son unité'spirituelle et morale; iI ne
sufit pas de s'appeler chrétien, il faut vivre en chrétien. C'est la maxime
ancienne de I'apôtre << justus ex fide üvit »: l'[6mme juste,. le drrétien
authentique, dérive les régles, le style, la force de sa vie, de la foi. Il
ne vit pas seulement aaec la foi, mais selon la foi. C'est un principe de
base. On pourra en parler à d'autres occasions, c'est là le noeud du
renouveau youlu par le Concile.
Nous lrouvons ajouter deux auttes.critères fondamentaux, nous les
énonçons seulement, pouf.ne Pas vous ennuyer davantage par ce discours.
Les voici: il faut mettre le Christ au sommet, au centre, à Ia source de
Il notre vie, clest-à-dire de nos pensées, de nos habitudes. doit être
le Maime, I'exemple, le pain de notre vie personnelle. Le second des
critères, il faut pénétret dans la conception communautaire de la vie
chrétienne, même en ce qui concerne la vie intérierfe et personnelle,
c'est-à-dire qu'il faut entrer dans l'ordre de la charité. La charité est le
signe distinctif de czux qui suivent le Christ; rappelons-nous le toujours
(é. Iean 1.3,35).
Que notre Bénédiction Apostolique rende ces quelques paroles
fécondes.

6.9 Page 59

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-59-
2. S'en tenir au Concile pour dépasser les incettitudes du temps présent
Allocution prononcée par Paul Vl au cours de I'audience générale du
14 janoier 1.970
Chers tls et filles,
Personne ne peut échapper en cette heure de l'histoire au vertige
de l'incertitude. Nous le savons: trop de choses clangent autour de
nous; aux mutations des choses succèdent les mutations des esprits. Le
besoin d'adhérer à la téahté met en doute nos idées acquises, nos posi-
tions intimes, nos habitudes. Comme la Éüté extérieure est en constant
changement, le monde est en progressive ffansformation. L'expérience
des choses nouvelles, des faits err mouvement, des idées originales nous
attire et devient souvent critère de vérité. Nous croyons.êtres libres,
parce que nous nous afitanchissons de ce que nous avons appris, parce
que nous nous soustrayons à I'obéissance et à la règle, parce que nous
avons confiance dans le nouveau et l'inconnu. Et souvent nous ne nous
tendons pas compte que nous devenons des disciples de idées d'autrui,
imitateurs des modes imposées par les autres, paftisans de ceux qui
osent le plus et se détachent le plus du sens commun. Celui définit
théoriquement cette attitude aujourd'hui si répandue, parle de relati-
visme; c'est-à-dire nous devenons relatifs à ce qui nous entoure et nous
conditionne de l'extérieur. On parle d'historicisme, c'est-à-dire que nous
adhérons au temps qui fuit et ûous n'avons plus le gorit de ce qui
demeure et de ce qui conserve sa raison dêtre. On parle d'existen-
tialisme, c'est-à-dire qu'on trouve dans ce qui existe, ou ce se fait,
le critète suprême des valeurs, sans en chercher la mesure dans la vérité
et I'honnêteté. Et ainsi de suite. Mais parlons avec le langage simple du
sens commun: nous devons reconialtre qu'un phénomène de faiblesse
nous atteint tous, une inquiétude habituelle et intérieure nous enlève
la sécurité, la satisfaction de ce que nous sommes et de ce que
nous faisons. Nous mettons notte espérrince drns la transformation,
dans la révolution, dans la métamorphose radicale du patrimoine que
la tradition et le progtès lui-même nous ont procurées. Il est vrai que
nous avons aujourd'hui beaucoup de bonnes raisons pour vouloir
quelque innovation. Nous avons maintenant, plus que par le passé, la
connaissance de tant de choses imparfaites et injustes qui existent,
résistent et parfois croissent autour de nous; et nous nous faisons un
devoir d'y remédier ou de trouver des solutions meilleures.

6.10 Page 60

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-60
Mais dans ce bouleversement même nous. sommes désorientés. On
ne sait plus ce qui est bon de faire ou de penser. Nous devons êue
reconnaissants envers ceux qui étudient, réfléchissent, voient, ensei-
gnent et guident, avec un vrai sens humain. La raison est réhabilitée
à nos yeux: le bien de llhomme ne peut être que raisonnable (cft. S. Th.
TI-II,l23,l). Et le magistère est aussi réhabilité, qui, avec respon-
sabilité et sagesse, enseigne arlx autres la valeur des choses et le sens
des fins. Nous pouvons ajouter: l'autorité est réhabilitée, c'est-à-dire la
fonction de celui qui l'égitimement donne aux autres le service de guide
et d'ordre. Mais ajoutons encore: nous devons de l'estime et de I'appui
à celui qui, personnellement, ou dans l'exercice de ses propres devoirs,
se maintient ferme. La force n'est pas une vertu s ,ffisamment honorée:
elle suppose souvent impopularité et sacrifice, fidélité à quelque engage-
ment iréversible, à quelque choix imévocalle, à quelque loi indiscutable.
Fils très chefs, nous ne voulons faite en ce moment, ni l'analyse, ni
la critique de notre temps. Nous faisons allusion à la confusion
envahit tant de zones de la pensée moderne et de I'activité actuelle,
pour rappeler que, hélas, une certaine confusion pénètre aussi dans la
vie ecclésiale et dans I'eI[ort même que l'Eglise, après le Concile, est
en train de faire pour se retrouver elle-même, pour s'améliorer. L'exa-
men de conscience, provoqué par le Concile, est en train de produire,
nous Ie croyons, des fruits excellents: tout, peut-on dire, est soumis
à la réflexion, et beaucoup de choses sont en voie de révision; vous
le savez, vous le voye,. Et si le Saint Esprit assiste l'Eglise dans sa
- double intention fondamentale être comme le Christ Ia veut et être
prêtre, toujours mieux, en faisant usage de ses institutions ffaditionnelles
et de ses expériences spirituelles, à difiuser dans le monde moderne
- l'énergie de la foi et de Ia grâce son visage apparultra aujourd'hui tout
à fait jeune et serein, avec un regard qui voit tout, l'histoire passée, le
drame présent, l'espérance, et av€c la beauté de la sainteté et de la
conformité à son divin modèle, le Fils de Dieu qui s'est fait le Fils de
l'homme (cf.. Ron 8,29).
VoiIà la base: le Concile. Note devoir est de nous accrocher à cette
grande parole que l'Eglise, dans la plénitude de sa conscience et de son
autorité, dans I'invocation et l'obéissance au charisme de l'Esprit Saint,
qui l'assiste et l'afiranchit, dans la vision du monde, dans lequel elle
vit et pour qui elle vit, a prononcé pour cette heure de l'histoire. Dans
le Concile se trouve la clatté, que dans l'après-Concile soit la force.

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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-6L-
Parce que, vous le savez, vous le voyez, le réveil, non seulement
accepté, mais voulu par le Concile, tend à s'assoupir chez beaucoup de
chrétiens et dans beaucoup de formes de vie chrétienne; I'indolence
nous vainc, la paresse semble supprimer ou détad:er de toute question,
ou bien le réveil se traduit en esprit critique corrosif et démolisseur,
attaqtle l'obéissance et laisse I'arbiraire modeler selon son bon plaisir
une conception commode de l'Eglise, conforme à I'esprit et atur coutumes
du monde, plus qu'aux exigences de son génie supernaturel et de sa
mission apostolique.
C'est pour cela que nous vous disons: restons dans l'esprit du Concile.
Il doit nous ôter ce sens d'incertitude, qui trouble tant aujourd'hui
lrhumanité. Pèlerins dans le temps, nous avons notre lampe qui éclaire
le chemin. Nous voudrions vous infuser ce réconfort qui vient de Ia
sécurité de savoir que nous nous trouvons sur le bon chelnin. Nous vous
le disons, à vous les prêffes, assaillis pour tant de doutes srrr votre état,
dans I'Eglise et dans le monde; n'ayez crainte, relisez les pages du
Concile qui vous concernent, et alfe,z, de l'avant avec conÉance et avec
courage. Nous vous le disons à vous, religieux, vous aussi attaqués par
les ctitiques dans votre choix magnanime qui caractérise voffe vie: vous
avez choisi la meilleure part, et si vous êtes fidèles dans votre vôcation
particulière, << personne ne vous I'enlèvera r, (cf. Lc 70,42); n'ayæ
pas peur. A vous, les jeunes, militants de la contestation: les raisons
de justice et de liberté, qui vous font aspirer à une vie sociale nouvelle,
plus vraie et plus fraternelle, ne seront pas dftues ét sans effets; seule-
ment, il faut que tant d'énergies, dont vous disposez et dont quelques
uns parmi les plus courageux d'entre vous faites usage, peut-êffe incons-
ciemment, en les gaspillant en dehors et contre le nom du Christ, vous
les vouliez employer dans le sein de l'authentique vie ecclésiale.
Ne craignez pas que I'Eglise ne sache vous accueillir et vous com-
prendre, et que la fermeté de ses principes puisse paralyser votre
dynamisme. Ce sont des pivots et non des chaines; n'ayez pas peur.
Vous tous, fidèles fervents et réfléchis du peuple de Dieu: sachez
adhérer avec fermeté à la sainte Eglise, dont vous êtes des mem-
bres vivants et saints; et ne craignez point, écoutez, au dessus du
fracas auioutd'hui répandu, la voix certaine et ineffable, parce que
divine, du Christ: << Ayezcontance, j'ai vaincu le monde >> (lean 16,33).
Avec notte Bénédiction Apostolique.

7.2 Page 62

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-62-
3. L'Eglise est une obéissance, une obéissance libéraffice
Allocution prononcée par Paul VI au cours de, l'audience générale du
28 ianuier 1.970
Chets frls et 6lles,
Nous sommes à la recherche, en ces années d'apês-Concile, du style
de notre vie morale, de l'art nouveau de notre âctivité en rapport avcc
nome foi, de la manière d'interpréter dans la pratique notre profession
chrétienne. Nous nous rendons tous compte de deux choses. D'abotd
que l'Eglise, la théologie par - rapport à l'Eglise, doit exercer une
influence prédominante dans notre conception religieuse, et que de la
doctine de I'Eglise, de l'idée que nous nous faisons de l'Eglise doit
dépendre en grande partie notre comportement et nore religiosité.
L'Eglise doit donner I'empreinte caractéristique nouvelle à noue adhé-
sion au christianisme. Celui que le Concile nous a enseigné marque la
forme de notre moralité.
En second lieu, nous nous rendons compte que le Concile a déve-
loppé l'enseignement de l'Eglise sur divers aspects de la vie humaine,
par lesquels la personne est exaltée, agrandie, afiranchie, mise en un
certain sens au centre du système doctrinal et pratique de la religion
chrétienne. Le Concile patle de vocation, de conscience, de liberté, de
responsabilité, de perfection de l'homme. L'anthropologie est mise en
relief et ennoblie, et certainement pas aux dépens de la théologie et de
la christologie; car c'est mêrne de ces docttines que I'anthropologie tire
sa lumière et sa consistance. Mais il est certain que depuis le Concile
I'homme est grand et capable de mesurer victorieusement sa grandeur
et son efficience avec celles que l'hurnanisme profane contemporain
attribue à son type idolâtrique d'homme lourd, acdf, commerçant,
jouisseur, intolérant du monde moderne.
Si tel nous appanlt, dans une synthèse extrêmement simplificatrice
mais exacte, l'enseignement moral du Concile, nous osons ofirir à votre
réflexion une formule: l'Eglise est une obéissance, une obéissance libé-
ratrice. Une formule paradoxale, à première vue peu attirante. Mais
examinons-là un peu plus.
Que l'Eglise soit une obéissance, au sens général du terme, c'est
dair. Nous savons que l'Eglise est une société, une communion, un peuple
organisé et gouverné pastoralement: tout cela implique une adhésion
valable, une obéissance. Cela sur le plan; comme on dit aujourd'hui,

7.3 Page 63

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-63-
horizontal. C'est d'autant plus vrai au plan vertical. L'Eglise est un
signe, un sacrement, un pont entre Dieu et l'humanité; entre Dieu qui
projette la lumière de sa révélation sur l'h,manité laquelle, entrant par
la foi dans son rayonnement, revit à la grâce, acquiert un nouveau
principe de vie et est appelée et aidée à vivre surnaturellement. C'est-
à-dire que l'Eglise, par l'intetmédiaire du Christ, est un rapport bien
déterminé avec Dieu. La volonté de Dieu, sa volonté nouvelle sur
I'homme, la charité, devient un rappoft très exigeant. Au << fiat »> divin,
qui inaugure l'économie du salut, doit répondre le << tat »> h.main,
accepte d'entrer dans cette économie sublimante. Marie enseigne: << Qu'il
me soit fait selon ta parole » (la parole de l'ange à l'annonciation, Lc
1,r8), Jésus enseigne: << Ce n'est pas en me disant: Seigneur, Seigneur,
qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais en faisant la volonté
de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 7,2t). Faire la volonté du
Père, telle est la condition, la norme; l'obéissance est la vertu morale
fondamentale qui est la base. de nos relations avec le Christ et Deu:
I'Eglise les fixe, et nous ouvre les lèvres pour nous faire répéter la
prière évangélique: << Fiat ooluntas Tua »».
La démonsration que I'obéissance est loi constit riionnelle de
l'Eglise, repérable dans tout catéchisme et dans tout livre de spiritualité
et de morale catholique, s'appuie sur d'innombrables textes même quand
l'obéissance est congidérée comme une vertu particulière, c'est-à-dire
comme soumission d'hommes à d'autres hommes, dans ltexercice de
I'autorité; car, comme dans toute société, I'autorité existe, l'aütotité
est indispensable; avec ce double caractère: l'autorité dans l'Eglise ne
naît pas de la base, ni du nombre, mais de l'institution ôriginelle et
immuable du Christ, comme tous le savent; et I'autorité dans l'Eglise
a pour objet non seulement les actions extérieures de qui en accepte la
conduite mais, dans une certaine mesure, aussi des actions intérieures
non sans importance, comme, par exemple, Ia règle de la foi: l'adhésion
à 7a foi est libre, mais ensuite oblige la norme de la foi elle-même,
norme dont I'Eglise est garante et tutrice. S. Paul dit: « .,. les armes de
notre combat sont... puissantes en Dieu... nous détruisons les sophismes,
... et nous faisons toute pensée captive pour l'amenet à obéir au Christ,
et nous sommes prêts à châtier toute désobéissance, dès que votte
obéissance à vous sera parfaite »> (2 Cor 10,4-6). dinsi parlait l'apôtre
de Ia liberté: << de cette liberté avec laquelle le Christ nous a libérés »

7.4 Page 64

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-64-
(GaI 5,1); parce que, il le répète aux premiers chrétiens: <( vous avez
été appelés à la liberté...» (ib,5,L3).
D'où cette question: comment s'explique cette double manière de
parler? quel est le sens de ces paroles: obéissance et liberté? Quelle est
leur valeur pratique? Il faudrait en réalité faire ici une leçon d'exégèse,
d'explication des tetmes de l'Ecriture qui nous intéressent maintenant,
et spécialement sur deux termes qui dans les textes bibliques ont des
sens difiérents: la loi et la liberté.
Mais il nous sufit maintenant de vous faire remarquer que la formule
que nous vous avons énoncée: I'Eglise est une obéissance libératrice,
n'est pas contradictoire. Le fait d'être associé à un ordre constitue le
détachement d'un autre ordte, et, dans le cas de l'homme, d'un désordre
grave et f.atal; arnsi 7e flait d'appartenir à l'ordre de l'Eglise orige, bien
sûr, une adhésion uniforrne consciente et virile, mais il confère en
même temps une libération des chaines les plus lourdes: celles de
I'ignorance quant à Dieu et à notre destin, celles du péché, de la solitude,
de la caducité et de la mort; libération met en mouvement intensif,
libre et responsables, les capacités de l'homme: intelligence, volonté'et
aussi richesdes de son esprit et de sa capacité de se former lui-même,
et donc son aptitude dans le domaine du bien, de la justice, de I'amour
et de I'art.
Il s'agit de comprendre vraiment ce qu'est l'Eglise, l'éducation
qu'elle veut nous donner, la chance que nous aùons d'êtres ses fils,
l'exigence que nous avons de lui être fidèles.
La grande tentation de notre génération est la fatigue par rapport
aux vérités que nous avons de posséder. Beaucoup d'hommes qui sentent
la gravité et l'utiüté des changements enregistrés dans le domaine
scientifique, instrumental et social, perdent la confiance dans la pensée
spéculative, dans la tradition, dans le magistère de I'Eglise; ils se méfient
de 1a doctrine catholique; il pensent s'afiranchir de son caractère
dogmatique; ils ne voudraient plus des définitions pour tous et qui
engagent pour touiours; ils s'illusionnent de retrouver une autre liberté,
et n'apprécient plus celle dont ils jouissent, altètent les termes de la
docmine sanctionnée par I'Eglise, ou leur donnent une nouvelle inter-
prétation arbitraire, faisant étalage d'érudition et d'intolérance psycholo-
gique; ils rêvent peut-être de modeler un nouveau type d'Eglise qui
réponde à leuts intentions nobles et hautes parfois, mais un type
d'Eglise non plus authentique comme Ie Christ I'a voulue, l'a déve-

7.5 Page 65

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-65-
loppee dans l'histoire et l'a faite mûrir. Il survient alors que l'obéissance
se relâche, et avec elle la liberté, caractéristique du fidèle croyant et
agissant dans, avec et pour l'Egüse, et diminue et est substituée par
l'observance inconsciente d'autres obéissances, qui peuvent devenir
lourdes et contraires à la vraie liberé du fils de I'Eglise.
Newman, le grand Newman, à la fin de sa famluse << apologie pro
vita sua »>, nous parle de sa paix dans son adhésion à I'Eglise catholique:
c'est un exemple à se rappeler.
,
Que vous réconlorte dans votre fidélité notre Bénédiction Aposto-
lique.
4. Liberté et autorité, valeurs qui se complètent
Discoars de Paul VI aux Mernbres d.u Tùbunal de la Rote, le 30
januier 1.970
Personne n'ignore aujourd'hü la tendance accentuée à dépréciet
l'autorité au nom de la liberté. Le Concile l'a souligné dans un document
mès significatif justement sur la liberté religieuse, làrsqu'il a observé que
<< nombreux sont ceux qui, sous prétexte de liberté, reiettent toute
sujétion et font peu de cas de l'obéissance requise >> (Dignitatis Hu-
rnanae, 8),
C'est Ia tendance répandue, soi-disant charismatique, qui devient
anti-hiérarchique: on souligne exclusivement la fonction dificile à
définir de I'esprit aux dépens de l'autorité. De cette manière se repand
une mentalité voudrait présenter la désobéissance corlme légitime
et justifiée, pour sauvegarder la liberté dont doivent jouir les enfants
de Dieu.
Les raisons de cette attitude ofiriraient l'occasion d'un Iong et
attenti{ examen parce qu'il s'agit d'un sujet très ample. Mais par de
simples allusions, parce que cela Nous est irhposé malheureusement par
Ia limite du temps dont Nous disponsons, Nous pouvons ramener à trois
les objections que en sont la base.
Nécessité d'une organisation iuriàique
,
a) Avant tout on fait appel ici à la liberté conüe la loi, contre
n'importe quelle loi. Et, pour cela, on se rapporte à I'évangile. Efiecti-

7.6 Page 66

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-66-
vement l'évangile est un appel à la liberté prééminente de l'esptit. On ne
peut oublier les sévères condamnations du légalisme pharisaïque pro-
noncées par
Dieu: Vous
Jésus
auez
en faveur de l'amour et de la liberté des enfants de
entendu qu'il a ét:é dit... et Moi, je oous dis (çf.
Mattb 5,21 et suiv. ). Toute sa prédication dlaillçurs a été orientée vers
la spiritualité intérieure, vers Ia charité qui libète du jong de Ia con-
trainte. Les paroles et l'exemple de Jésus sont adressés ici: << En efiet
-Macîtorme meet
l'a souligné le Concile dans
Seigneur, doux et humble
le Décret cité
de coeur, a
i-nvitleé
Christ, notre
et attiré les
disciples avec patience. Certes, il a appuyé et contrmé sa prédication
par des miracles, mais c'était pour susciter et fortifier la foi de ses
auditeurs, non pouf exercer sur eux une contrainte... Mais, reconnaissant
que de l'ivraie avait été semée avec le froment, il ordonna de les laisser
croitre l'un et l'auffe jusqurà la moisson, qui aura lieu à la fin des
temps. Ne se voulant pas Messie politique dominant par la force, iI
pÉféra se dire Fils de I',Homme, venu pout "servir et donner.sa vie
" en rançon pour une multitude (Marc 10,45)... Enfin, en achevant sur
la croix l'oeuvre de la rédemption qui devait valoir aux hommes le salut
et la vraie libeté, il a parachevé sa révélation»> (Dignitatis Humanae,
11 ). De là les déclarations lapidaites de saint PauI dans les épitres aux
Romains et aux Galates et sa docttine polémique sur la liberté quand,
par opposition au légalisme judaïsant, il écrivait: << Si vous êtes conduits
par I'esprit, vous n'êtes pas sous la loi >>, ou quand il dictait Ie code de
l'amour, Iibéré de toute imposition: << Car un seul pÉcepte contient
toute la loi dans sa plénitude: tu aimeras ton prochain comme toi-
même »> (Gal 5,18,L4).
Tout ceci est très vrai. Mais il est vrai aussi que l'enseignement
évangélique et apostolique ne s'arrête pas là. Le même Jésus qui prêche
l'amour et qui proclame la vie intérieure et la liberté a donné des
prescriptions morales et des pratiques obligent ses disciples à une
fidèle observance, et. il a voulu, comme Nous dirons encore, une autorité
pourvue de pouvoirs déterminés au service de l'homme. ii
A ceux qui font appel à l'évangile pour défendre la liberté contre
la loi, il conviendra donc de rappeler le sens polyvalent du mot << loi >>:
cette mosaique a été abrogée, celle qui est naturelle subsiste dans toute
sa vigueur innée et est supposée par le Nouveau Testament. Et, comme
elle ne prive pas l'homme de sa liberté mais en est le guide intinsè-
qqement juste, ainsi la loi'positive, touiouri soutenue ou suggérée par

7.7 Page 67

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67
Ia loi naturelle, protège les biens humains, dispose et promeur le bien
commun, gaf, ntit contre toute interférence et tout abus éventuels cette
autonomie inviolable et responsable de I'individu, en vertu de laquelle
chaque être humain est capable de mettre fructueusement en oeuvre
sa personnalité. Libepté et.autorité ne sont pas des termes qui se con-
tredisent, mais des valeurs qui se complètent. Leur concgurs réciproque
favorise en même temps la croissance de la communauté et la capacité
d'initiative et de développement de chacun de ses membres.
rappel du principe de I'autorité et de la nécessité d'une organi-
sation juriüque n'enlève rien à la valeur de la liberté et à I'estime dans
laquelle elle doit ême tenue. On doit plutôt souligner les exigences
d'une protection sûre et efficace des biens communs, parmi lesquels celui
est fondamental de I'exercice de la liberté elle-même que seule une
société bien organisée peut garuntir d'une manière adéquate. En effet,
que vaudrait la liberté pour l'individu si elle niétait pas protégée par
des règles sages et opportunes? Le grand Cicéron afrrmut avec raison:
<< Legum ministri magistratus, legum interpretes judices, legum denique
idcitco omnes servi sumus ut liberi esse possimus » (Cicerone, Pro
Cluentio, L46).
La structure biérarcbique de l'Eglise
Laloi évangélique entn se ramène à l'amour de Dieu et du prochain,
mais elle se ramifie dans trois directions: dans la conscience qui devient
plus développée et qui agit dans la liberté liée par la vérité, dans les
multiples préceptes et vertus qui ne contraignent pas mais exaltent la
liberté personnelle dans le respecü de Dieu, de soi-même et du prochain,
enfin dans les charismes de l'Esprit dans le fidèle, touiours docile cepen-
dant au pouvoir pastoral et à son service pour la construction du corps
entier dans la charité (d. Epbes 4,16).
b) Une seconde objection, qui voudrait justiter l'attitude actuelle
antihiérarchique, fait appel à la liberté contre l'autorité. Ici aussi on
fait appel à l'évangile. Or non seulement l'évangile n'abolit pas llauto-
rité, mais il l'institue et la fixe. Il la met au service du bien d'aurrui,
non pas parce qu'elle vient de la communauté et dans la mesure
elle en vient, comme si elle était sa servante, mais parce qu'elle vient
d'en haut pour gouverner et iuger, tirant son origine d'une intervention
positive du Seigneur. En eflet Jésus a voulu que son enseignement ne

7.8 Page 68

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-68-
soit pas suiet à I'interprétation de chacun, mais qu'il soit confié à un
pouvoir qualifié (cf. Matth 28,16-20; Marc 16,ll; Luc 24,45-48; lean
20,21-23).Il a voulu que sa communauté soit structurée et assemblée
dans I'unité, constitu& par des organismes hiétarchiques, qu'elle soit un
organisme social, spirituel et visible, une seule téüté complexe tésultant
d'un double élément, humain et üvin (é. Lunen Gentium,8). C'est
pourquoi l'Eglise, étant aussi un fait social, exige et postule des struc-
tures et des règles extérieures avec les caractères propres du droit: ubi
societas, ibi ius.
Si donc la primauté appartient à I'esprit et à la vie intérieure, l'inser-
tion organique dans le corps ecclésial avec Ia soumission à l'autorité
reste touiours un élément impossible à supptimer, voulu par le Fon-
dateur même de l'Eglise. Le Concile a rappelé cela: << L'Eglise que notre
Sauveur, après sa résurrection, remit à Piere pour qu'il en soit le
pasteur, qu'il lui confia, à lui et aux autres ap,ôtres, pour la répandre
et Ia diriger, et dont il a fait pour toujours la " colonne et le fondement
de la verité " (1 Tim 3,15). Cette Eglise, comme société constituée
et organisée en ce monde, c'est dans I'Eglise catholique qu'elle se trouve,
gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques en communion
avec lui... »> (Lurnen Gentium, S). Le Droit canonique consacre la
primauté de I'esprit comme sa propre << suprerna lex »>, mus répond éga-
Iement à la nécessité inhérente à l'Eglise colnme communauté organisée.
Il gravite autour des valeurc spirituelles, protège et sauvegarde scru-
p lleusement l'arlministration des sacrements qui sont au centre de ces
règles, interdit de donner le baptême à un adulte qui ne soit pas
i << sciens et volens »> (can. 752), ne veut pas qu'entre et reste parmi
les ministres sacrés celü n'a pas choisi librement I'état sacerdotal
(canons 2L4, parug. L; 1994, parag. 2), il ne considère pas comme
valide le sacrement de mariage contracté sans libre consentement (can.
1087, parag. 1). Mais en même temps il ne tolère pas que le dépôt de la
révélation soit altéré (canons 1322-1323), que les pouvoirs dans I'Eglise
tombent dans la confusion, sans distinction des ordres et des fonctions
ministétielles (canons 108, parag. 1.-3;948), que la libre initiative de
chacun bouleverse l'ordre établi par le Christ et que les règles de Ia
communio fidei, sacramentoriln et disciplinae soient l'héritage et I'objet
de pourparlers humains organisés par les seules initiatives de groupes
qui n'ont aucune responsabilité qualifiée (canons 109,218, 129). Le
Droit canonique obéit à un précepte de fond qui, comme le dit saint

7.9 Page 69

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69-
Clément dans sa première lettre aux Corinthiens, part de Dieu et, par
l'intermédiaire de Jésus-Christ, est confié aux apôtres qui << ensuite ont
fixé la règle de succession en sorte qu'à leur mort d'autres hommes
sûrs en recueillent Ie ministère »> (1. Cor XLII-XLIV, 2). La srru*ure
organique et hiérarchique marque donc l'organisation canonique comme
loi constitutionnelle de I'Egüse voulue ainsi par le Christ pour le bien
et le salut des hommes qw « libérés du pécbé et asserais à Dieu »
(Rorn 6,22), sont appelés à viwe dans la plénitude de la vie de l'esprit.
Légitimité du pouuoir judiciaire
c) Une troisième objection fait appel à la liberté conrre certaines
formes anciennes ou trop discrétionnaires de l'exercice du pouaoir judi
ciaire. La discussion est ouverre à l'occasion de la révision du Code de
Droit canonique. Tout, par exemple, se réfère à des mises en garde, à
des condamnations, à des excommu.rications et porte la jalouse sensibilité
actuelle à penser en termes de refus, comme si on était en face de
il veôtiges d'un pouvoir absolu désormais dépassé. Cependant ne faut
pas oublier que le pouvoir coercitif esr lui aussi fsndé dans l'expérience
de I'Eglise primitive, et déià saint Paul en faisait usage dans la comr.nu-
nauté chrétienne de Corinthe (L Cor 5). Ilsufit de la perspective de
cette citation pour faire comprendre le sens pastoral d'une mesure si
sévère, ptise uniquement en vue de l'intégrité spirituelle et morale de
l'Eglise tout entière et pour le bien du coupable lui-même: afi.n qae
I'esprit soit sauué au jour d.e Notre Seigneur Jésus-Christ (ibid.5,5).
Cet exercice, dans la forme et la mesure convenables, est donc au
service du droit de la personne comme du bon ordre de la com-unauté.
Il entre donc dans le domaine de la charité et, dans cette lumière, il est
considéré et présenté, dans Ie cas des circonstances graves et propor-
tionnées l'exigent pour Ie bien commun, avec la plus grande délicatesse
et la plus grande compréhension envers czux qui errent. Son application
pratique est à l'étude, dans le but de le perfectionner toujours davantage
pour I'adapter aux exigences du respect de la personne humaine, deve-
nues aujourd'hui plus sévères et attentives, et pour I'insérer ainsi d'une
maniète plus harmonieuse dans la Éahté sociologique moderne. Per-
sonne donc ne voudra contester la nécessité, l'opportunité et I'eficacité
de cet exercice, inhérent à l'essence même du pouvoir judiciaire parce
que, comme Nous l'avons dit, il est aussi l'expression de la charité

7.10 Page 70

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-70 -
qui est la loi suprême dans l'Egüse et, comme par la charité il agit pour
sauvegarde àe h co--unauté ecclésiale, ainsi la charité en fait
comprendre la nécessité à celui qui en est |'objet, lui en faisant accepter
aves une fructueuse humilité les pénibles conséquences médicinales.
Nous voudrions donc, non seulement pouf, vous, insignes appré-
ciateurs de la loi et sages interprètes de ses règles, mais aussi pour tous
Nos fils, répéter l'invitation du Concile dans le Décret déjà cité sut la
liberté religieuse à << former des ho--es qui, dans la so,mission à
I'ordre -oi"l, sachent obéir à l'autorité légitime et aient à coeur la
liberté authentique >> (Dignitatis Hurnanae, 8).
5. Perfectionner la vie sacerdotale en augmentant l'esprit communautaite
Discours de Paal VI aux curés et prédîcateurs de carêne de Rome,
le 9 féarier 1.970
Fils et Frères très chers en Jésus-Christ.
Cette rencontre annuelle Nous semble avoir une impomance extraor-
dinaire parce qu'unique et chargée de tous les désirs, de tous les pro'
blèmes, de toutes les expériences qui voudraient avoir ici leur ex-
pression et trouver ici un avis, un réconfort, une orientation. Chacun
âes assistants remarquefa comment une exigence spontanée, relative à
l'heure présente de la vie de l'Eglise, impose à ce discours un change-
ment d; perspective: au lieu de porter son attention sr11 tant de sujets
de la prédication de carême et de la préparation pascale qui ne sont
certainement pas dépassés, comme le voudrait la coutume dont elle
tire son origine et raison d'être, Notte parole se sent obligée de se
fixer sur les personnes présentes, sr11 vous-mêmes, sur les ministres
plutôt que suf les problèmes de leur ministère. Le discours devient une
conversation. La contance voudrait le qualifier, I'aIfection l'animer.
C'est-à-dire: Nous Nous sentons pénétré de cette présence comme de
ce qui Nous intéresse le plus, les questions relatives à Notre excellent
clerié en ce moment, celles qui sont relatives au domaine dans lequel
s'exércent ses fonctions sacerdotales et pastorales. La même modifi-
cation s'est produite l'an dernier, si Nos souvenirs §ont exacts, lorsque,
en cette mêÀe occasion, quelque chose fut dit à propos de la conmo-
verse sur la position sociologique du prêtre dans le monde contemporain.
Ainsi cette année, Frères et Fils bien aimés, Nous ne saurions parler
d'autre chose que de ce qui vous concerne directement. Et si Nous

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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-71 -
cédons à cette inyitation intérieure, ce n'est certes pas pour simpliEer
le sujet de ces simples paroles ni por" alléger le poids de Notre ministère,
mais plutôt 1rcur Nous en sentir davantage responsable et porü vous
donnet une preuve de la place que vous occupez dans Notre esprit et
dans Nome charité.
Fierté de la aocation
Choisissant parmi tant de choses qui s'ofirent à Notre considération,
Nous ne vous en dirorls qu'une seule: l'esprit commrrnautaire. Nous
devons augmenter I'esprit cosrmunautaire, l'esprit communautaire dans
notre colrmunauté est le diocèse de Rome. On parle d'augtirenter:
bien volontiers Nous reconnaissons que cet esprit existe déià, mais it
faut le développer, il faut l'approfondir, il doit s'exfrimer dans nome
activité pastorale, il doit devenir confiance, collatioraiion, amitié.
Des rapports communautaires extérieurs existent déjà: I,habitation
commune, l'appartenance d'état civil à l'Eglise de Rome, l,insertion
canonique dans l'ensemble organis(, ministériel, hiérarchique. La com-
munauté ecdésiale existe, mais est-elle toujours égale à une parfaite
communion des esprits, des intentions, des ffavaux? Ne sommes-nous
pas parfois des solitaires au miüeu d'une multitude qui devrait être de
frères et constituer une famille? Ne préférons-nous pas parfois être
isolés, être nous-mêmes, distincts, difiérents et même séparés, et même
peut-ête parfois aussi dissociés et jusqu'à être antagonistes au milieu
de notre équipe ecclésiastique? Nous sentons-nous vraiment ministres
solidaires du même ministère du christ? Est-elle toujours vivanre enrre
nous cette afiection fraternelle qui nous rend soucieux et heueux du
bien de nos confrères et humblement et saintement fiers de notre
vocation dans les rangs du clergé romain?
Unité lraternelle
La révision en cours de la vie sacerdotale, provoquée par Ie Concile,
nous présente ces demandes, rendues plus presiant.t par I. fait qu'il y a
dans note communauté diocésaine beaucoup de mèmbres hétéiogènes
qui sont très difiérents les uns des autres par leur origins, leur formation,
leur ofEce, leur qualification spirituelle et leur culture. Il faut {ondre
ensemble le plus possible ces groupes de prêtres, de religieux, de prélats
si nous voulons êtte << égliss »>, c'est-à-dire assemblée, famille, corps du

8.2 Page 72

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-72-
Christ, multitude animée par la même foi, par Ia même charité, comme
le fut celle des premiers croyants << un seul coeur et une seule âme »>
(Act 4)2).
Parce qu'il est hors de doute que c'est la pensée du Christ:- lk unum
sint »> est au sommet de ses désrs (Jean l7); et avant de difiuser ce
désir messianique (cf. Jean 11,52) et
l'humanité, Jésus s'adresse dfuectement
divin
à ses
(1 Tirn 2,4) sur toute
disciples (lean 13,34):
avant l'unité oecuménique de l'Eflise,le Seigneur nous detande l'rrnité
fraternelle, communautàre dans l'Eg1se. Et il nous semble qu'une des
orientations les plus claires du récent Concile est iustement de metüe
en évidence le iaractère communautaire de toute l'humanité, rendu
sffcialement manifeste dans f intention du plan divin surnaturel ( cfr.
êaudiurn et Spes, nn.23-24). L'Eglise carholique réalise déjà, par la force
du Saint-Esp.it,
sollrmes encofe
e"n"
projet constitutioirnel de son Fondateur, mais
devoir d'en perfectionner la mise en oeuvre'
nous
Cornmunioru biérarcbique
Deux facteurs, Nous semble-t-il, viennent en aide à ce perfectionne-
ment communautaire de l'unité et de la charité de la vie sacerdotale'
Le premier est le reüef donné par le Décret conciliaire << sut le minis-
tère et la vie du prêtre »> à ü" participation subordonnée de l'ordre
presbytéral à la mission de l'ordre épiscopal. vérité connue mai-s mise en
iumière par le Concile, en sorte que << dorénavant voudra savoir
ce qu'esi le prêtre ne poufra pas ne pas s'en rapporter au sacetdoce
épiscopal auquel le prêtre participe et qu'il partage, à I'exercice drrquel
il ert à.rtirré à apporter sa collaboration»> (Presbyterorarn Ordinis, wr.
2,6,7; Card. Gàrrone, Le Concile, p. 78). La communion dans l'E€rlise
"ptltusvéirtuaru.hxiqlruienceipt eces
çaractère en constitue un des plus
de cohésion. Le second facteur
étroits
est la
et des
notion
renouvelée efchirà de,la solidarité qui unit l'ordre sacerdotal à l'ordre
épiscopal, soüdarité à laquelle a été redonné un nom, le << presbytérium »
"cio,nucuileL,
le no-m; ,ro.
coopèrateurs
tt",r.tote et une fonction: << Les
avisés de I'ordre épiscopal dont
prêtres,
ils sont
dit le
I'aide
et I'instrument, appelés à servir le peuple de Dieu, constituent avec
leut évêque un seul presbytérium aux fonctions divetses »> (Lamen
Gentiam, n.28). Sous la configuration d'association et de juridiction
que le groupe ecclésiastique arrive ainsi à prendre, on voudra reconnaltre

8.3 Page 73

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-73-
une plus évidente et plus agissante animation démocratiquement.l'auto-
rité ecclésiaçtique depuis les bases au sommet, ni ne tend à imposer les
raisons du nombre ou du pluralisme d'opinion, en paralysant l'exercice
charismatique et responsable, mais vise à rendre vitale§, conscientes,
concordanrcs la co--union et la coopération entre l'évêque et ses
prêtres et la cohésion entre ceux-ci.
Pastorale d'ensernble
Il Nous semble que le moment opportun soit venu de donner à
l'esprit communautaire ecclésial sa meilleure conscience, sa meilleure
efficacité, spécialement entfe ceux qui sont honorés du sacerdoce, et
encore plus entre céux d'entre eux, du dergé diocésain ou religieux, qul
sont engagés dans l'exercice d'un ministète pastoral. Ces jouts<i on a
désigné à Rome le gtoupe des prêtres qui composent le conseil pres-
bytéral: Nous donnons importance, sens, elficacité à ce nouvel organisme.
Nous pensons que c'est aussi l'idée de Notre vénéré et zélé Cardinal
Vicaire. Que ce groupe de prêtres ne soit pas séparé des autres con-
frères, qu'il soit encore moins le représentant d'un courant qui divise
le clergé en des tendances antagonistes, mais plutôt le signe et l'organe
de l'accord et de la collaboration, ,de Ia solidarité et de I'amitié de nos
prêtres entre eur; qu'il soit l'aliment de cet esprit communautaire,
de cette unité et de cette charité dont Nous padons. Nous serons Nous-
même content de favoriser cette fusion des esprits et des travaux dans
Ia mesure il Nous sera donné de connaître et d'apptouver vos projets
cotrlmuns et de subvenir à vos besoins. Il devra résulter de cette concor-
de spirituelle et active un certain programme d'action pastorale combinée
et solidaire (la pastorale d'ensemble, comme on dit maintenant) avec
une meilleure économie et utilisation des personnes, des initiatives et
des moyens, et avec une meilleure eficacité pour les résultats.
Les aocalions ecclésiastiques
Subitement viennent à Notre esprit quelques-uns des sujets de cette
action pastorale simütanée et concertée: tout d'abord celui des vocations
ecclésiastiques. Nous ne Nous résignons pas à penser que Notre domaine
pastoral soit stérile d'âmes 1'eunes et adultes capables d'entendre l'appel
au service héroîque du royaume de Dieu.
Nous pensons que la rureté des vocations dans les grandes villes

8.4 Page 74

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-74-
dépend en grande partie de l'atmosphère familiale et sociale qui rend
la conscience des nouvelles générations réfractaire à l'impulsion de la
voix du Christ, mais Nous avons touiours la confiance qu'un prêffe,
un vrai prêue, ni bigot ni sécularisé, mais vivant intensément son sa-
cerdoce dans la sagesse et le sacrifice au contact de la co--unauté,
spécialement des jeunes, autala vertu ou mieux la grâce d'allumer dans
d'autres âmes la flamme de l'amour total du Christ Seigneur qui brûle.
en lui. Nous croyons que la présentation de la vie sacerdotale vécue
dans la plénitude de l'irnmolation, avec le célibat consacré qu'elle com-
porte, à l'unique amour de Jésus Malue et Seigneur, de Jésus souverain
Prêtre et unique Agneau rédempteur, et en même temps à la poursuite
complète et exclusive de I'exemple du Christ dans le service pastoral
du peuple de Dieu exerce une plus gande atttaction pour embrasser
I'état ecclésiastique qu'une formule humainement plus naturelle et
apparemment plus facile, dans laquelle le dévouement au Christ et le
sacrifice de soi n'ont plus la parlute et exaltante correspondance que nous
connaissons. Tout tient rlans la compréhension. C'est là le clarisme qui
conditionne le reste. Devons-nous douter que le Saint-Esprit ne puisse
Ie donnet aux fils les plus générer:x de notre génération? La force
morale, Ie don de soi, l'amout du Christ, saint et surhumain mais ffès
vrai, üès vif et très doux, détaché de tout autre amour même légitime
ftf. Mattb 19,29),1a moix enfin pour le salut de soi-même et des
autres ont plus d'incidence efficace dans le coeur hu'nain, spécialement
des jeunes, que cette invitation au sacerdote qui serait facilitée par le
mélange de l'amour naturel avec le surnaturel. En sorte que, même dans
le besoin obsédant de vocations ecclésiastiques, Nous pensons que
le célibat, spirituellement transfiguré et ttanstgurant, est une meilleure
incitation à leur recrutement qualitatif et quantitatif qu'un fléchisse-
ment de la loi canonique le veut complet et ferme et qui constifue
l'épilogue de fidélité au royaume de Dieu et d'amour de l'expérience
historique et du combat ascétique et mystique de notre Eglise latine.
Vous le savez et, avec Nous, vous le voulez, Fils et Frères. Soyez bénis!
Le sérninaire
C'est alors avec le problème des vocations que nous devons reprendre
l'étude et la solution, dans un ptotr)os coTmspglaire, de celui du
séminaire. Lui aussi doit être plus que jamais ufl centre de convergence

8.5 Page 75

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-75-
de notre communauté ecclésiale pat l'afiectiofl, pd la confiance, par Ie
soutien de chacun et de tous. Une tradition qui ne doit pas s'éteindre
a f.at de notre séminaire un foyer du coeur pour tant de ttès dignes
ecclésiastiques qui y furent élèves et. maitres, encore plus qu'une école
scientifique et.un centre pédagogique. Il fut et iI est la maison de notre
mère incomparuble, nome Eglise, la maison des afiections qui ne meurent
pas, des souvenits revivent touiours, des résolutions soutiennent
la vie. Ansi doit-il en ête encore et touiours pout votre fidélité cotdiale
et collective. Vous aussi, religieux, vous en a:utezle mérite etl'avantage.
F.t.puis tant et tant de problèmes attendent de l'esprit commrrnau-
taire une étude plus systématique et plus organisée, une solution plus
moderne et plus latge: les conditions économiques du clergé, la vie
commune des prêtres, la Égén&ation de la prédication, l'instruction
religieuse de la jeunesse et des adultes, l'action catholique, les nouvelles
églises, l'assistance aux quartiers pauvres, le journal catholique, la mise
en oeuvte méthodique de la téforme liturgique, l'art sacré, les exercices
spirituels etc. Le moment est venu d'une reprise concordante et vigou-
reuse de toute forme d'apostolat, de tout exercice du ministère, de toute
sollicitude pastorale. Tous doivent le faire; Nous disons maintenant:
tous doivent collaborer. L'orchesüe a de nombreux i.nstiruments difié-
rents, chacun donne sa note particulière, mais la musique ss6 ,nique,
elle doit être une harmonie, une sonrme de forces communes. Vous
voyez comment Notre Yicanat, malheureusement consid&é pat certains
sous le seul aspect buteaucratique et disciplinaire, peut devenit le centre
de la ferveur, de la concorde, du zèle, de la charité diocésaine.
S piritualité personnelle
. Nous ne finirions pas comme il convient cette exhortation à l'aug-
mentation de l'esprit communautaire si Nous ne vous rappglions pas,
comme vous le sauez déjà, la relation intrinsèque qu'il suppose.et qu'iI
développe avec Ia spiritualité personnelle. Nous tomberons dans les
apparences, dans le calcul purement sociologique, dans le juridisme,
si nous ne faisons pas correspondre à l'accroissement de I'esprit commu-
nautaire une intense, intime; précise vie religieuse intédeure. L'apostolat
perdrait ses racines intérieures, ses expressions les meilleures et les plus
originales, ses plus hautes fnalités si l'apôre n'était pas un fuemme
d'oraison et de méditation. L'|équipe du peuple éduqué à la participation

8.6 Page 76

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- t6-
liturgique manquerait de vraie cohésion spirituelle et de vrai fruit de
communion avec les mystères divins célébrés si le ministre et draque
ûdèle ne retiraient pas du rite et n'y apportaient pas leur propre ferveur
religieuse. L'Eglise ne setait plus l'Eglise si, dans la mise en oeuvre de
la charité fraternelle, elle n'apportait pas d'abord la charité divine.
Or celle-ci exige le colloque silencieux de l'âme qui écoute et contemple
au dedans d'elle-même. Il est dit par le Christ qu'il slest rendu présent
à l'âme et dans l'âme par ses paroles, enfantines et exceptionnelles,
balbutiantes et gémissantes, suppliantes, remplies d'allégresse et chan-
tantes, mais les siennes, secrètes et peut-être compréhensives pour Dieu,
prononcées d'une manière inefiable << gemitibus inenarrabilibus » (Rom
8,26) avec le seul Esprit et peut-être par l'Esprit lui-même en nous
et pour nous. La vie intérieure n'a pas de remplaçantsl pour nous
spécialement, ministres du Seigneur, elle ne peut pas, elle ne doit pas
manquef.
Laissez-Nous terminer pâr cette << Iiturgie de la patole »>. La parole
est de saint Paul aux Philippiens (2,1-5). Fils et Ftères: <<Je vous en
conjure par tout ce qu'il peut y avoit d'appel pressant dans le Christ,
de persuasion dans l'Amour, de communion dans I'Esprit, de tendresse
compatissante, mettez le comble à ma joie par l'accord de vos senti-
ments; ayezle 5$6s amour, une seule âme, un seul sentimentl n'accof-
dez rien à l'esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par
l'humilité estime les autres supérieurs à soi; ne rechetchez pas chacun
vos propres intérêts, mais plutôt que dracun songe à ceux des autres.
Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus ».
Qu'il en soit ainsi avec Notre Bénédiction Apostolique.
6. La pénitence: téveil de la conscience qui nous guide à la ioie ds
Pâques
Allocution prononcée par Paul VI au cours de l'audience générale du
11 léorier 1"970
Chers Fils et Filles,
En ce premier jout de carême, quel est le rite que nous avons
accompü?
Un rite qui tire son origine de l'antiquité; l'Ancien Testament nous
l'a enseigné, les origines chrétiennes l'ont ptatiqué, la liturgie, dès le

8.7 Page 77

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-77
moyen-âge, la fatrt sien, l'esprit religieux chrétien de notre temps l'a
conservé; c'est le rite de I'imposition des cendres sur la tête des mem-
bres de la communauté ecclésiale, qu'ils soient ministres ou fidèles.
Il parle de lui-même: un langage impressionnant et très significatif quant
à la précatité de notre vie, inéluctable vérité détruit notre opinion
habituelle et illusoire de sa stabilité et ceci, qulil s'agisse de la conscience
très réaliste que nous devons avoir de notre misère mbrale; ou du
besoin de confronter cette inanité de notre être avec le mystère de
Dieu, qui dans cette vision objective mais unilatérale de notre condition
fuagile et coupable nous apparalt avec son caractère terrible et inexora-
ble; ou de la nécessité impérieuse de surmonter le désespoir qui.sem-
blerait êue la conclusion fatale de notre bilan humain désastreux, si
une autre voie ne nous était offerte; cette voie est la possibilité, que
nous sentons proche et providentielle: la pénitence. Une parole très
sévère, mais, au fond, très réconfortante, une parole de Jésus frappe à la
porte de notre conscience: <( Si vous ne faites pénitence, vous périrez
tous »> (Luc 13,5).
Pénitence et ciailisation du bien-êne
Quelle pensée inhabituelle pour notre génération qu'on appelle
l'ère du bien-être! Nous ferions bien de réfléchir sur cette définition
de la vie moderne, qui semble renfermer la synthèse de la sagesse pra-
tique et qui guide la philosophie populaire et Ia politique sociale de
notre temps: le bien-être, c'est-à-dire la satisfaction pour I'ho-me non
seulement de tous ses besoins fondamentaux, mais aussi l'attribution
des facilités, des commodités, des loisirs, des divertissements, des
plaisirs, voudraient rendre la vie heureuse. Cela semble ête la con-
ception idéale de la civilisation, le but du progrès, la frn à laquelle tous
aspirent: le bien-être, le bonheur présent; un état dont sont absenis la
pauvrété, la douleur, la Laügae, l'obéissance, le renoncement, l'abnéga-
tion et finalement la pénitence. Vivre à son aise, avoir des moyens,
être übres, jouir de la vie..., voilà ce que désormais tous cherchent,
et obtiennent de plus en plus. Comment se fait-il que l'Eglise vient
encore nous parler de pénitence?
La perspective devient latge et la scène intéressante. Il faut la
méditer. Tout d'abord po* iustiter l'Eglise, ou plutôt le Christ par
rapport à I'accusation de rendre notre existence üiste, de la priver de

8.8 Page 78

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-78-
ce dont elle a besoin, pour la disculper en mettant parmi les besoins
hr'-ains tout sain progrès. L'Eglise non seulement ne s'opposera pas
au bienétre légitime et moderne, mais elle le favorisera. Cependant
elle trahirait sa mission, tournée vers le vrai bien de l'homme,
si elle le laissait dans l'illusion que le bien-être suffit à le rendre
heureux; et
est sufEsant
'qauuedleestbinonvheerusr
du bienétre, même s'il est
lequel est tournée la vie de
accessible,
l'homme;
I'illusion que cette vie ne comporte d'autres exigences que celles
que le bienétre cultutel et économique moderne peut satisfaire.
Nous ne le prouverons pas maintenant; ce serait facile et long: nous
savons tous que I'hédonisme porte l'homme à s'arrêter à ses propres
Iimites,
donc à
à ne
faire
pas se
croître
dépasser
sans fin ses désirs,
eltemvêomuderaàitlessonsadtiessfatiinre-à,
€t
des
niveaux proportionnellement inférieurs à sa nature rationnelle, élevée
vers la tanscendance religieuse mystérieuse; à en chercher l'accomplisse-
ment insatiable dans les passions dégradantes, dans l'oubli des fins
supérieures, dans le vice et dans I'angoisse.
Réueiller Ia conscience et cboisir une aoie de dignité cbrétienne
L'Eglise ne renonce pas à faire comprendre à l'homme qui se cherche
seulement lui-même, sa tromperie, sa bassesse, sa nécessité de puriÊ
cation et d'élévation. Voici le premier chapitre de la penitence: le
réveil de la conscience; comme on le dit dans la parabole de l'enfant
prodige: << in se reversus »>, rentré en lui-même (Luc 15,17). Puis
vient le chapitre des choix: I'homme est un être très compliqué; il ne
peut se développer sans choisit un plan à la fois libre et logique, celui
de la raison, de la vérité. Et cela comporte abnégation et effort; l'abstine
et sustine, de la sagesse stoïque: il faut une maltrise de soi, une hiérar-
chie dans les actions, une modération dans certains actes, et le dévelop-
pement dans d'autres actes, c'est-à-dire qu'il faut suivre un dessein, une
loi, un modèle d'homme vrai et complet, que nous savons être le
Christ, Ie vrai Fils de l'homme, qui dans son ihmense estime pour
I'homme, et dans son immense amour, nous dira deux droses: que
dans I'homme il y a un désordre mortel, le péché; et que seul Lui, le
Christ, peut le téparer. Et alors la réponse de I'homme, connaissant
ce diagnostic indiscutable, sera de se metffe dans ,une attitude marquée

8.9 Page 79

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79
par un double sentiment: douleur intrinsèque et amour implorant.
Tout cela est la pénitence.
Nous comprenons combien elle entte nécessairement dans la psy-
chologie, dans la conscience, dans la vétité de I'homme; et plus I'homme
est en mesure de comprendre le drame qui le touche, plus il appréciera
cette sagesse rédemptrice. Faisons en. sorte, Fils très chers, de la faLte
nôtre, spécialement en ce <( tempus acceptabile »>, en ce moment propice
qu'est le Carême; et nous constaterons qu'elle ne provoque ni la
tristesse, ni l'amoindrissement de la vie, qu'elle nous conduit par
contre à l'espérance et à la joie de la Pâque de Résurrection.
7. La vétification de Ia vie religieuse et motale comrne condition de Ia
élébration du mystère pascal
AJlocution prononcée par Paul VI au cours de I'audience générale du
25 féurier 1,970
Chers Fils et Filles,
Nous sommes en temps de Carême, c'est-à-dire dans la periode qui
prépare à Pâques. La pÉparution pascale peut se décrire sous deux
titres, I'un ascétique, l'autre mystique. Nous voulons parler de la
pénitence et de la prière. L'abstinence d'abord; non seulement, dans le
domaine de la nourriture, selon la discipline aujourd'hui adoucie presque
jusqu'à son abolition, du jeûne, mais surtout de ce qui nous éloigne de
Dieu, le péché et ses tentations, et nous rend moins maîffes de nous-
mêmes, moins libres, moins personnels et moins chrétiens. Ensuite
l'intensité spirituelle; c'est-à-üre l'écoute de la Parole de Dieu, la
réflexion et la prière. L'Eglise est encore de I'aüs, avec l'Evangile, que
par ces sentiers on va à la rencontre du Christ, et qu'ainsi l'on se pré-
pare, en cette année de grâce également, à bien célébrer le mystère
pascal, et que c'est avec ces exercices morarxx et spirituels que se forme
le chrétien. C'est une école austère et fervente de l'Eglise; elle tend à
former des ho-mes chez lesquels la vie religieuse et la vie morale sont
étroitement liées, et se soutiennent mutuellement, des hommes qui
tiennent et à se connalue eux-mêmes et à connaltre ce qui üent du
dehors, des hommes capables de s'imposer à eux-mêmes des règles et
de renoncer à certaines expériences qui semblent à première vue très
intéressantes et qui semblent fure partie du programme d'une existence

8.10 Page 80

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-80-
pleine et moderne, des hommes disposés à faire Lorc nr.,rrr.s par un
engagement "silencieux mais fort de leur volonté dans l'application
pratique, Iibre et rliffiçlls, des vertus que Ie Christ nous enseigna par 7a
parole et l'exemple.
Le arai aisage d.u cbrétien
Sauriez-vous décrire l" typ. d'homme qui est le résultat de cette
école? Si vous vous y essayez, vous (erez une expérience idéale précieuse:
vous voyez se dessiner non pas un type uniforme et impersonnel, mais
une multitude de"figures, autant que de personnes formées à cette école
évangélique, caractérisées par ce qui distingue les disciples du Christ, et
en même temps chacune ayant ses traits propres, particuliers, en un
certain sens, uniques. Ce sont les figures des saints, c'est-à-dire des
chrétiens vrais et parfaits chez qui dominent deux facteurs indispen-
sables: le premier agissant, la gtàce, le second coopérant, la volonté.
Ce second facteur, la volonté, nous est plus connu et nous faisons plus
facilement l'expérience de celle-ci que dd celle-là. Ainsi nous sommes
pratiquement poftés à définir les saints comme parfaits, d'après I'utilisa-
tion qu'ils ont faite de leur volonté, des vertus que nous voulons voir
Il en eux à un degré supérieur, même à un degré héroique. résulte de
cette anthropologie sommaire, ou plutôt de ce mètre avec lequel nous
mesurons la vraie grandeur de I'homme, que nous, disciples ou maîtres
de l'Eglise, nous voulons définir l'homme bon à partir de sa force morale.
L'Eglise ne veut pas éduquer des hommes mesquins et médiocres; elle
tend à en faire des hommes forts. Elle veut en eux des vertus viriles
(.f.S.Catherine de Sienne). EIle veut en eux, comme dit saint Au-
gustin, une << Iiberté libérée »> (Retract. L,l5; PL !,609), c'esr-à-dire
libre de toute force intérieure et extérieure.
Notre ternps perraet-il un tel idéal?
fci se pose une question: cette tgure idéale du chrétien corrme
homme fort, est-elle encore valable pour notre temps? N'est-elle pas
dépassée? La question se pose encore plus si I'on fait appel au Concile.
Le Concile n'a-t-il pas erdevé à la vie chrétienne bien des fardeaux,
superposés du fait d'une conception ascétique, monastique, médiévale
du christianisme? Le Concfle ne dit-il pas que << la sainteté conüibue

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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-81 -
à promouvoir plus d'humanité dans les condidons d,existence >> (Lurnen
Gentiunt,40)? Le Concile n'a-t-il pas fait I'apologie de Ia personne
et de sa liberté?
Voilà un problème très intéressant que nous proponons à votre
féflexion. L'utilisation de la liberté personnelle, que la maturité de
l'homme moderne et la pédagogie de l'Eglise non sèulemenr reconnais-
sent mais recommandent pour la formation et l'afirmation de la per-
sonne humaine, abolit-il l'ancienne discipline de la pénitence, de l'abs-
tinence, de l'ascétique, c'est-à-dire de la contrâinte morale pour laisser
à notre génération une spontanéité d'action la libère de tout lien
normatif non strictement nécessaire à une vie en commun ordonnée, qui
l'autorise à jouir pleinement de son instinct vital, et à s'accorder, au
moins à titre d'expérience et de connaissance, la jouissance de ce qui
jusqu'à aujourd'hui était considéré comme interdit et peccamineux?
Appliquez ces questions, à titre d'exemple, à deux expressions de I'auto-
éducation moderne: la désobéissance, c'est-à-dire le refus de l'autorité,
quelle qu'elle soit, et d'autant plus contestée qu'elle est élevée, et
l'érotisme, c'est-à-dire l'acceptation et même la recherche des nom-
breuses formes de la sensualité exhibitionniste, qualiÊée de naruralisme,
comme de jeunesse, d'art, de beauté, de libération. Vous vefte, combien
ces voies conduisent loin de la conception chrétienne de la vie, et
n'ont pas comme pôle d'orientation la Croix.
Le résultat de cette analyse, aussi simple soit-elle, est décourâgeant.
Nous, fils de noffe temps, nous ne marchons pas sur le bon chemin.
Nous cherchons généralement ce nous est utile, ce qui nous est
commode, ce qui nous est agtéable. Nous avons, à cet égard, dans le
domaine religieux et ecclésial également, bien des prétentions et bien
des indulgences. Nous voulons ôter à notre programme de vie le renon.
cement et I'efiort. Nous voulons tout connaître et malheureusement
souvent tout essayer. Le monde, envers lequel, sous le grand nom
d'humanité, nous devons faire preuve de tant d'indulgence et d'amss1,
ne nous fait plus peur quand il se présente sous son aspect, non moins
réel que le premier, d'amoralité ou de règle théorico-pratique pour
jouir de la vie. Nous n'écoutons plus la voix indignée du Christ, qui
exorcise notre monde jouisseur et prêt à Ia bassesse morale: « O géné-
ration incrédule et perverse, jusques à,quand serai-je avec vous? jusques
à quand vous supporterai-je? >> (Mattb L7,16:L1.,1.6i etc.).

9.2 Page 82

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-82-
L'Eglise a besoin de fils coaragerlx
Ainsi, tls très chers, nous ne devons pas dore cette analyse rapide
sur les orientations morales de notre temps, sans noter quelques ten-
dances positives, qui, qu'elles le veuillent ou non, appuient I'antique
sagesse ascétique de l'Eglise, et que nous pouvons accueillir, provenant
de divers côtés. Saint Paul ne prottait-il pas de l'esprit d'ascèse, propre
au soldat (Eph 6,Ll-13), ou propre au sporti{ (1 Cor 9,24-27), portr
éduquer les nouveaux chrétiens à l'exercice énergique de la volonté,
désormais sollicitée et soutenue par la gàce (Rom '12,2; 1 Pet 5,10)?
Dans certaines formes et dans quelques raisons profondes de Ia contesta-
tion actuelle est-ce que ne se cache pas un refus de l'hédonisme conven-
tionnel, de la médiocrité bourgeoise, du conformisme lâche dans l'aspi-
ration à un style plus simple, plus sévète, et plus personnel de son
comportement? Et ces exigences des ieunes ne frappent-elles pas à la
portè de notre conscience; la sincérité dans la parole et dans la vie, la
pauvreté, la libération du cauchemar de f idolâtrie économique, et la
tentative corfageuse d'imiter le Christ?
Il y a des phénomènes positi{s même dans les habitudes décadentes
de notre siède, de même qu'il y a des programmes rès exigeants de
perfection chrétienne, même dans les textes conciliaires (Lurnen Gen'
tiurn, 40), auxquels certains êtres supertciels et myopes, paresseux et
mous, accordent une indulgence pacifique vis-à-vis de la conception
hédoniste et naturaliste de la conduite moderne. Notre temps a besoin
de chrétiens forts; l'Eglise, auiourd'hui si modérée dans ses exigences
pratiques et ascétiques, a besoin de ûls courageux, formés à l'école de
i'ErrÀgil"; et c'est pourquoi son invitation à |a mortification de la chair
et. à l; pénitence de l'esptit est plus que jamais d'actlualtté. Que le
Seigneur vous aide à la méditer et à y répondre, avec notre Bénédiction
Apostolique.
8. La perfection chrétienne exige la recherche des principes fonda'
mentaux de notte êûe
Allocation prononcée par le Saint-Père aa cours de l'audience générale
du 4 mars L970
Chers Fils et Filles,
Cette periode de carême, et nous pouvons étendre noüe perspective
en ajoutant cette période post-conciliaire, nous proposent une révision

9.3 Page 83

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_83_
de notre manière de vivre; celle<i pose à notre conscience de nom-
breuses et diffciles questions. La réforme de l'Eglise aujourd'hui, ce
qu'on appelle l'aggiornamento, ne concerne pas seulement les << struc-
tures )>, les modalités extérieures de l'otganisation ecclésiale, comme on
le pense d'habitude, mais elle conceme notre vie personnelle, I'orien-
tation idéale que nous devons donner à notre comportemdnt, les critères
qui dirigent notre sens moral.
Comment devons-nous vivre? Sans réfléchir? Devons-nous être
passifs et conformistes en face du miüeu, du temps, des moeurs, de la
mode, des lois, des nécessités, nous nous trouvons pratiquement,
ou bien devons-nous réagir de quelque manière, c'est-à-dire agir avec
un critère personnel, avec une certaine liberté, au moins de jugement,
- - et là où cela est possible de choix? Devons-nous nous contenter
d'être impersonnels et médiocres, et peutêtre aussi, impar{aits, malhon-
nêtes et méchants, ou bien devons-nous nous imposer une règle, une loi?
Devons-nous exiger de nous-mêmes un style de vie, une discipline
morale, une perfection, ou bien pouvons-nous vivre sans scrupules,
d'une manière plus facile et plus agréable? Et si l'amour est le caractère
essentiel de la vie morale, comment devons-nous le comprendre: comme
a{firmation de l'égoisme ou comme profession d'altruisme?
Discipline rruorale
Ces nombreuses questions, chacün doit se les poser; même si elles
cachent des problèmes spéculatifs très délicats et très rlificiles, elles
trouvent dans la pratique une réponse facile, spécialement pour nous
qui avons un Maitre de vie comme le Christ qui, justement dans son
Evangile, nous enseigne par la parole et pff l'exemple comment nous
devons vivre. Avec l'aide intérieure de son Esprit, la gtàce, et I'aide
extérieure de sa communauté, l'Eglise, iI noüs rend possible d'accomplir
ce qu'il nous prescrit.
Que personne ne s'illusionne. Le Christ est exigeant. La voie du
Christ est la voie étroite (d. Mattb 7 ,14). Pour être digne de Lui,
il faut porter sa coix (cl. Mattb 10,38). Il ne suffit pas d'être animé de
sentiments religieux, il faut suivre la volonté'divine (Matth 7,2L). Le
Concile dira que, si nous sommes conscients de l'action du baptême
dans notre être humain Égénété, nous devons, nous sommes obligés de
vivre en fils de Dieu, selon I'exigence de perfection et de sainteté, qui

9.4 Page 84

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-84-
dérive justement de notre élévation à l'otdte surnaturel (Lumen Gen-
tiam, n. 4O).
Loi naturell
Mais que personne ne s'efiraye. Gat la perfection à laquelle nous
sommes appelés du fait de notre élection chrétienne ne complique ni
ne 1Èse sur notre vie; elle nous demandera, oui, I'observance de nom-
breuses normes pratiques, plus aptes à aider qu'à rendre rlificile notre
fidélité. La perfection chrétienne e-ige avant tout de nous la recherche
des principes fondamentaux de notre être humain. Nore devoir essaie
de se conformet à notre être. Nous devons ête ce que nous sommes.
C'est le critère de la loi naturelle, sut laquelle I'on discute de temps en
temps, mais que la raison simple revendique dans ses exigences fonda-
mentales résultent de la vie elle-même, qui sont interprétés par le
bon sens, par la raison commune (GS 36).
C'est la loi que nous portons en nous-mêmes en tant qu'hommes:
<,« Non scripta, sed nata lex » ( Cicéron ) ; la loi que saint Paul reconnait
aussi chez les peuples ne fut pas annoncée la loi mosaïque (r;f. Rorn
2,14), et que l'Evangile a prise, conÉrmée et perfectionnée (cf. B.
Schiiller, La tbéologie morale, etc, in Nouu. Reaue TbéoL., mai 1.966,
.p.449ss.).
Du teste, nous avons tous une connaissance suffisante de cette loi
que nous trouvons énoncée en Iignes générales dans le Décalogue.
L'hommage à cette loi nous fait hommes et chrétiens. Il nous défend de
l'accusation, souvent laite pat la lttt&atwe aux personnes dévotes,
d'être scrupuleuses dans l'observance de règles pieuses et minutieuses
et de ne pas lêtre autant dans la tdélité intansigeante aux normes
de base de I'honnêteté humaine, comme la sincérité, le respect de la
vie ou de la parole donnée, la droiture administrative, la cohérence
des moeurs avec \\a profession chrétienne, et ainsi de'suite. C'est cette
droiture qui confère intétieurement et socialement la dignité à l'homme;
c'est cette cohérence entre Ia pensée et la vie.qui construit une mesrüe
commune de moralité entre Ie ûdèle et le non-chrétien; c'est cette
profession de justice rationnelle, qui soutient le système législatif de la
société civile, et qui ofire une raison de progrès à la justice sociale.
Même les contestations rebelles de notre époque font appel, au fond,
à la nécessité d'une rationalité normative plus poussée et plus conforme

9.5 Page 85

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_8r_
aux nouveau:r besoins d'une société en évolution. Dans l'égarement
acnrel de la notion du bien et du mal, du Iicite et de l'illicite, du juste
et de l'injuste, et dans la diftusion démoralisante de la délinquence et
des mauvaises moeurs, nous ferions bien de conserver et d'approfondir
ce sens de la loi naturelle, c'est-à-dire de la justice, de l'honnêteté, du
bien, tel que la raison dtoite ne cesse de l'inspirer à I'intérieur de la
conscience.
Une aie nouaelle
Mais nous ne pouvons pas nous arrêter ici.
Nous devons entrer .lans la üsion réaliste de la foi, qui nous dé-
montre l'impossibilité fatale pour I'homme d'êre bon et juste par ses
seules forces. Cette impossibilité, avant même que notre catéchisme
ne nous le déclare, est illusüée avec insistance par une grande partie
de la littérature moderne et des spectacles d'aujourd'hü; le pessimisme
dominant dans l'art imptégné de psychologie moderne déclare, encore
plus que ne le pourrait tute I'enseignant de religion, combien l'homme
est blessé dans la profondeur de son être, combien inutilement il rêve
et lutte pour atteindre le bonheur et la plénitude de son être, combien
il inexorablement iI trahit son ins 'ffisance moralè et sa corruption inté-
rieure, et combien se sent con.lamné au scepticisme, au dâespoir,
au néant.
Pour ndus cela est clair. Nous avons besoin d'être sauvés. Nous
avons besoin du Christ. Nous avons besoin de quelqu'un qui prenne
sur Lui tout notre pécJré et l'expie pour nous. Nous avons besoin d'un
Sauveur qui donne sa vie pour nous et qui ressuscite immédiatement
pour noffe justification (d. Rom 4,25), c'est-à-dire poru nous rendre
capables de vivre une vie nouvelle, la vie surnaturelle, la vie pascale.

9.6 Page 86

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VIII. CONFRERES DEFTJNTS
Don Thontas Agostoni
f * à SteMatie-Hoé (Côme-Itatie) 22.10.1907, à Sesto S. Jean (Italie) 30.1.L970, à
62 ans, 29 de prof. et 22 de sacerdoce.
Il a vécu sa vie religieuse dans une humble et exemplaire abnégation.
Une Iongue soufirance, acceptée avec sérénité, suppotée avec esprit
sacerdotal, I'a purifié et préparé à la rencontre avec le Père.
t *CoParadljo.rmJoose(TpubriAn-pItpaeline)din8o.L.19L3, à Châtillon (Aoste-Italie) 28.L.1970, à 57
aîs et 37 de profession.
Il entra dans la Congrégation à l'âge mrir; il y exerça son apostolat
en qualité de chef d'harmonie, avec une grande habileté et un grand
amour des jeunes. Employé au bureau provincial de la Subalpine, il
remplit sa charge avec intelligence et discrétion. Caractère ioyeux, il
Il savait s'occuper des enfants. a beaucoup aimé sa Province et ses
confrères.
D* oànEAsslefrne(dAlAleumgaefnleb)rau21n.1.L908, f à Matieohausen (Allemæne) L4.1.1970, à
62 ans,.4) de prof. et 34 de sacerdoce. Il fut directeut pe.ndant 14 ans.
Il se sacrifia pour les confrères, avec générosité, jusqu'à sa dernière
maladie. Il était op imiste et conciliant, quoi qu'il en parût. Le fon-
dement de ses belles vertus: une piété solide, franclement salésienne,
pénétrée de l'amour de Jésus-Hostie, de la dévotion à la Vietge A,xilia-
trice et au Saint-Père.
D* oànPeFdaeunsostisnoo
Bellotti
(Sondrioltalie)
15.12.L869,
T
à
Pindamonhangaba
(Brésil)
20'L2.
1969, à 10L ans, 79 de prof. et 73 de sacerdoce.

9.7 Page 87

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-87 -
Quand il partit pour I'Amérique, Don Rua lui dit qu'il ne reviendrait
plus au pays. La prophétie se réalisa: il vécut 80 ans en Amérique sans
jamais retourner en Italie. Don Bellotti fut toujours un hom-e de
prière. Au terme de sa longue vie, alors qu'il était déja presque incons-
cient, iI commençait sa journée par des prières vocales. Depuis 1938,
il était confesseur des novices.
Coadj. Santino Bellotti
t * à Novata (Italie) 2.LL.t891, à Canelli (Italie) 22.1.1970, à 78 ans et 3 de prof.
Après une longue vie dépensée dans l'gn5signement des écoles
élémentaires, il obtint, par un privilège particulier, de couronner le
rève de toute sa vie et devint salésien à l'âge de 75 ans. Il travailla
jusqu'au bout, ofirant toutes ses énergies pour les jeunes qu'il chérissait.
Ame candide, exemplaire, douée d'une profonde piété. Il sut se faite
aimer de tous, et communiquera ceux qui l'approchaient son enthou-
siasme pour la vie religieuse.
D* oàn
Louis Boccassino
Valfenera (Alexandrie-Italie)
30.10.1886,
f
à Bolope (Italie) 7.11.1969,
à 83 ans 65 de prof. et 58 de sacerdoce. Il fut directeur pendant 9 ans.
Doué d'une intelligence peu corilnune et d'une volonté extraordi-
naire. Il fit partie du groupe de missionnaires destinés au nouveau
Vicariat apostolique de Shiù-Chow (Chine). Pendant 30 ans, de l9L9
à 1949, il fut l'apôue h,'mble et courageux, iI écrivit une belle page
de l'histoire salésienne en Chine. Revenu dans sa patrie pour raison
de santé, il poursuivit son travail pour les missions, en les faisant
connaltre et en suscitant des ofirandes.
f *D' oànSJaootsae-Fpèb
Brambilla
(fugentine)
L5.L1.1930,
à Vignaud (fuSentine) 23.1.1970, à ,9
ans, 22 de prof, et 1l de sacetdoce,
Il fut un « préfet »>, ou <( vicaire » exemplaire. Il remplit les rôles
les moins agréables, et permit ai"si au ditecteur de s'attirer l2 çenfianss
totale des confrères et des << aspirants ». Arlministrateuf sagace, il
cherchait touiours les intérêts de la Congrégation sans léser ceux des
autres. Il fut victime d'un accident de la route alors qu'il accomplissait
un acte de charité envets un familier gravement malade.

9.8 Page 88

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-88-
t D* oànUArbrerunéad(éPeaBdouurec-bItiaellilea)ro18.8.1894, à Yarazze (Italie) D.LL.1.969 à 75 ans,
55 de prof. et 48 de sacerdoce.
Sympathique tgure de prêtre éducateur. Donné sans réserve à
l'enseignement pendant de longues années. Les con{rètes et les anciens
élèves gardent le souvenir de sa bonté toute simple, de sa constante
bonne humeur, de cette compréhension humaine qui lui donnait accès
près des gtands comme auprès des petits.
*Dà o6à0nPaiAannsf,,iar4en2odd(eBTpruértvotiifsg.ene-oIttal1l2ied) el)s.8ac.1e9rd0o9c,e.fIlàfuBtahdiiare-Bctleaunrcape(fnudgaennt tilnJe)enLs8' .L2.L969,
Jeune, il
Don Bosco,
pattit pour la
il déversa tous
Patagonie. Dans cette terre des songes de
les trésors de sa grande âme. Sa catacté'
ristique: un grand amour pour Don Bosco et la Congrégation; il en tt
profiter les auffes, grâce au témoignage de sa vie et de sa parole. Il eut
le culte du travail bien fait, un sens aigu de la responsabilité, un coeur
généreux pour tout le monde.
t D* oànPaJromseep(IbtalCiea)rn4p.9a.n7i8n8i ), à Turin,7.1.L970, à 86 ans,70 de prof. et 60 de
sacerdoce.
A l'âge de L7 ans, il partit pour le Chiï. il y tsavarlTa avec ardeur
pendant 33 ans. Revenu en Italie, il fut confesseur dans difiérentes
Maisons de formation, €n particulier à lllnstitut Rebaudengo, à Turin.
Il était l'image de la simplicité et de la bonté: son sourire était nalté-
table, sa compréhension cordiale pour tous, confrères et jeunes gens, et
pour les petits surtout. Sa fidélité à la vie communautaire étaut édiÉante.
Grâce à Ia ferveur de sa piété, à la chaleur de sa parole, il fut, dans le
ministère des confessions, le consolateur des âmes et le soutien spirituel
de la Communauté.
C* oàaVdej.rgGheareytoC(aFnoerslit-rIitnailie) 9.7.1886, f à Bolope (Italie) 25.12.1969, à 8l ans
et 47 de profession,
il Devenu salésien à l'àge mûr, appofia dans la üe religieuse les
authentiques vertus du paysan, qu'il avait héritées de sa fnmille:

9.9 Page 89

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_89_
honnêteté, goût du travai. et du sacrifice, sérénité, foi simple et robuste,
sagesse. Il se dépensa quarante années durant dans l'emploi de cuisinier,
dix dans celui de << réfectorier )>: sans relâche, dans l'humble et tdèle
service des jeunes gens et des confrères.
t D* oànA]ldoesneopb(TrCenotnet-Ita1ie) L3.5.L88r, à Albaré (Vérone-Italie) 27.1.1970, à 86
ans, 65 de prof. et 57 de sacerdoce.
Ame toute à Dieu. Touiours enthousiaste de sa vocation salésienne;
prêtre exemplaite, intègre; apôtre de la parole de Dieu et de la con-
fession; afiectionné à Jésus-Sacrement et à la Vierge Auxiliâtrice. Dans
les premières années de son sacerdoce, il se dévoua dans les Patronages.
Il fut ensuite confesseur pendant 30 ans. Ses dernières paroles: << Ma
dernière heure est arrivée, je vais au Paradis ».
Don Eugène Diz
" à Quilmes (Buenos-Ayres, fugentine) 5.7.L904, T à Corrientes (fugentine)
23.L970, à 65 ans, 48 de ptof. et 18 de sacerdoce.
Professeur, assistant, conseiller scolaire, préfet et dhecteur, il fut
partout et touiours un apôme, en wai tls de Don Bosco qu'il aimait
Il beaucoup. consacra les dix dernières années de sa vie au ministère:
confesseur et prédicateur infatigable, malgré de penibles ennuis de santé.
Une péritonite foudroyante nous l'enleva en quelques heures.
t *CoàaLdlej.reMnoad(eBsatdeajDozo-Ernsipnagganeezl L5.6.L879, à Séville (Espagne) 28.L.1970, à 90
ars et 43 de profession.
Accompli dans sa personne et dans ses manières, il le fut tout
autant dans sa vie spirituelle. Il ne fit pas de grandes oeuvÏesl mais il
sut témoigner son ,mour au Seigneur et à la Congrégation par le don
de soi dans les emplois de relieur, de libraire, et surtout d'excellent
musicien.
Don Adelno Dondini
*' à Castel di Casio (Bologne-Italie) 6.5.191], I à La Spezia (Italie) 9.11.1969,
à 56 ans, 36 de prof. 4 26 de sacerdoce. Il fut directeur pendant 17 ans.

9.10 Page 90

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-90-
Il s'est comporté dans la vie religieuse en frère et en père; dans la
vie sociale en ami afiectueux; dans la vie chrétienne, en disciple de Jésus
crucifié.
Don Fernand Fagalde
* à Paysandù (Uruguay) 7.6.L896, f
à Montevideo
(Uruguay)
5.1.1970,à73
ans,
45 de prof. et 39 de sacerdoce. Il fut directeur pendant 19 ans.
Avocat lorsqu'il entrâ dans la famille salésienne, il fut directeur
et curé. Il donna des preuves de son zèle dans de nombreuses activités
apostoliques. I1 dépensa le meilleur de lü-même dans la formation de
milliers de jeunes gens qui lui ont voué une afiection et une admitation
sans téserve.
*DoànFoEgrnnaidn.oio(IFtaalireo)lfi7.LL.L&8/., f à Bologne (Italie) L1.1.1970, à 85 ars, 40 de
prof. et 60 de sacerdoce.
Dans sa classe comme dans son ministère, il montra toujours un
sens profonde du devoir et une grande générosité. Il fut, pendant 30 ans,
vicaire de Don Antoine Gavinelli, le curé bâtisseur du sanctuaire du
Sacré-Coeur à Bologne, qui lui accorda toute sa confiance. Sa charité
sans mesure éclata spécialement pendant la guerre, lorsque le sanctuaire,
la maison salésienne et le quartiet furent détruits par les bombarde-
ments.
Don Paul Frantzen
* à Bremen (Allemagne) 27.1.1913, f à Ensdorf (Allemagne) LL.12.1969, à 56 ans,
39 de prof. et 3L de sacerdoce.
Après avoir fait du bon travail missionnaire au Japon, il dut
retourner dans son pays pour raison de santé. Pendant 14 ans, ensei-
gnant. Une maladie de coeut l'obligea à se retirer au noviciat où fl
rendit service, autant que le permettait sa santé. Il fut fidèle dans
les petites choses; prêtre et religieux exemplaire, toujours prompt à
se sacrifier.
D* oànViJtoeraian
Gil Pérez
(Espæne) 18.8.1917,
f
à Salamanque
(Espagne)
26.1L.1969,
à
52
ans,
34 de prof, et 21 de sacerdoce.

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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-9L-
Les générations d'étudiants en théologie qui ont connu le Père Gil
Pérez, pro{esseur d'Ecritute Sainte, témoignent de son dévouement
total à sa classe, aux activités et à la vie du scolasticat. Il avut la
parole facile et convaincante. C'était un ho--e plein d'initiative, actif,
d'une exquise sensibilité, d'une foi profonde; ami sur qui on pouvait
compter. Une paralysie progressive le mina pendant trois ans; il sup-
porta cette croix avec une aimable patience.
D*'oàn
Léopold
Lomanosi
Kauëië
(Slovénie-Yougoslavie)
15.7L.L914, t
à Sevnica (Yougoslavie)
t4.12.1969, à 55 ans,28 de prof. et 21 de sacerdoce. Il fut directeur pendant 5 ans.
Il mourut à l'improviste de complications cardiaques, suites de la
Il grippe; ce fut une grosse perte'pour la Province. étalt un véritable
père pour ses paroissiens de Sevnica: ses funérailles en témoignèrent.
I1 travailla au Pérou pendant 20 ans; il y fut aussi très estimé et très
aimé.
t D* oànBrGeselaourg(eAslleKmreætsnceb)eLr.n6e.1r902, à Colope (Allemæne) 31.1.1970, à 67 ans,
41 de ptof. et 1) de sacerdoce, Il fut directeur pendant 15 ans.
Ce fuf une vocation d'adulte. Il se donna av ttavai. d'éducateur de la
jeunesse avec un zèle tel qu'on le surnommait: le Don Bosco d'aujour-
d'hui. Après la guerre, il fut nommé directeur de l'Institut Don Bosco
dans le secteur-Est de Berlin; il devint l'ami des jeunes, et en premier
lieu des étudiants. Grâce au Père Georges, la joie et la piété règnaient
dans cette maison de Don Bosco.
Don Matbias Kreutzer
* à Bubach (Saare-Allemagae) 24.1.1905, T à Müich (A]lemæne) 28.L.L970, à 64
ans, 39 de prof. et 30 de sacetdoce. Il fut directeur pendant 1 an.
Il partit en Chine en 1939. Il s'y dépensa comme directeur en
diverses maisons. Quand les salésiens furent expulsés de Chine, il
occupa des charges importantes dans la nouvelle Provinces des Phi-
lippines; mais, en 1957, terrassé par une grave maladie, il revint défini-
tivement en Allemagne. Après avoir clrerché vainement la guétison dans
diflérents hôpitaux, il accepta sereinement la volonté de Dieu et s'ofirit
en victime pour les âmes.

10.2 Page 92

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-92-
*DoànOlgranwakcae
Kuczkouicz
(Pologne) 303.1892,
T
à
Gdaask
(Poloene)
25.L.1970,
à
77
aoLs,
58 de prof, et 51 de sacerdoce. Il fut directeur pendant 20 ans.
Modèle dans l'observance, pénétré de I'esprit salésien. Excellent
professeur de mathématiques. Après la guerre, il fut longtemps directeur
dans nos Ecoles. Dernièrement, il était confesseurl et, de plus, tradüsait
en polonais les documents de la Congrégation.
Don Alexandre Labancz
* à Obecse (Honerie) 16.2.1901, f à Pannonhalma (Hongde) 24.2.L970, à 69 ans,
46 de profession et J8 de sacerdoce.
Il fut préfet dans plusieurs maisons, püs aumônier de l'hôpital
Kàrolyi à Budapest. Après la suppression des communautés religieuses,
en L950, il enmait comme comptable dans une grande entreprise de la
capitale. A I'âge de.la retraite, t7 qirnart demeuer de longues heures en
prière dans l'église des franciscains de Buda. Frappe d'artériosclérose
cétébrale en Septembre 1969, il se retira dans I'Hospice des religieux
âgés et incurables; il y mourut inopinément.
t D* oànKrCaekloswe
Madei
(Pologne)
L.6.L909,
à f,odz (Pologne) 12.2.1970, à 60 ans, 40 de
prof. et 31 de sacerdoce.
Homme aux idées nobles et précises. Il remplit aver conscience ses
devoirs d'assistant, d'arlministrateur, de catéchiste. Il fut ensuite nommé
curé. Partout il déploya un zèle extraordinaire. Il avait peu de dispo-
sition pour la prédication; il mit toute sa bonne volonté à surmonter cet
handicap. Exigeant pour lui-même, bon pour les aumes. Il laisse le
souvenir d'un prêtre salésien fidèle au Christ et à Don Bosco.
D* oànMelozsôepnbyi
Mezôlényi
(Hongrie) 123.L9LL,
t
à Budapest
(Hongrie)
30.1.1.1970,
à 58
ans
4l de prof. et 31 de sacerdoce. Il fut directeut pendant 3 ans.
Pénétré de I'esprit de Don Bosco, il se fit tout à tous dans les
Patronages, les classes de religion et le ministère. Après la'suppression
des religieux, iI devint aumônier, trèq prudent, ain,é et recherché.
Au cours des années 64-69, il subit plusieurs interventions particu-
Il üèrement douloureuses. supporta ce calvaire âvec une grande force
d'âme, tout abandonné au Seigneur.

10.3 Page 93

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-93-
*D' oànJoJr.olasneopwb
Oleksy
(Polope)
9.7.1892, f
à Varsovie (Pologne)
17.10.1969,
à 77 ans,
60 de prof. et 51 de sacerdoce.
fl enseigna la religion dans les écoles de Varsovie pendant 40 ans.
Sens pédagogique uès.fin, amour de l'apostolat catéchétique, métho.
Il dique, rliligence, telles furent ses qualités dominantes. exerçait un
grand ascendant sur les jeunesl il cherchait avec succès des vocations
pour la Congregation. Des milliers de personnes ont assisté à ses funé-
railles en témoignage d'afiectueuse reconnaissance.
*CoàadPjo.rJeebaan(POosloogmnae)ns2k9i.8.1894, f Czerwinsk (Pologrre) 4.1.L970 à 75 ans et
53 de prof.
Il fit ses études dans notre école d'Oswiecim; puis, entra dans la
Congrégation il enseigna comme tailleur. Secétaire dans plusieurs
oeuvres, il s'y dévoua jusqu'à ses derniers jours. Il reçut les sacrements
des malades avec une foi admirable.
f C* oàaMdoi.ntNeicSoanlaGsiaPcioemrroo (Salerne-Italie) 5.12.L908, à New-York (U.S.A.) D.12.
L969, à 61 ans et 37 de profession.
Ce fut un confrère d'une simplicité admirable, d'une fidélité sans
réserve à sa vocation. Modeste dans son maintien, touiours prompt à
rendre service; il eut peu de santé et peu d'exigences. Il n'était pas
donneur de conseils, mais donnait I'exemple d'une obéissance prompte
et souriante. Il ne savait pas critiquet, mais il trouvait touiours quelques
bons mots pour tout et pour tous. Il fut sacdstain pendant la plus
grande partie de sa vie, heureux surtout lorsqu'il était entouré de << ses
petits clercs ».
f *CoàaSdaj.balodeslel p(BbarcSealobnaet-éEspagne) 9.3.187, à Vigo (Espagne) 2r.12.1969, à 82
ans et 64 de lrofession.
C'était une sympatJrique figure de coadjuteur salésien; il avait une
extraordinaire réserve de bonté, de vie intérieure, de joie, de dévouement
aux enfants. Dans son grand amour du Christ, il se plaisait à préparer
les petits à la première Communion

10.4 Page 94

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-94-
Don Pierre Saracino
I à Avetrana (Tarente-Italie) 18.1I.L902, f à Bari (Italie) 43.1970, à 67 ans,
32 de ptof- et 24 de sacerdoce.
Ordonné prêtre en 1945, L fut vicaire à la Paroisse du Sacré-Coeur
de Tarente. Simple, humble et pauvre, il mit son sacerdoce au service
des plus déshérités, avec un dévouement spontané, au prix de lourds
sacrifices.
D* oànCJonocseeppthio-nClé(AmregreunttinSeil)aa2-9B.1e1r.n1a8r8d8, T à Buenos-Aires (Àrgentine) 22.7.1970,
à 81 ans, 62 de prof. et 56 de sacerdoce, Il fut directeur pendant 24 ars.
La Province perd en lui le salésien le plu ancien et l'un des plus
méritants. Il construit et agrandit des coIlèges, dirigea des oeuvres
sociales. Fut, pendant 45 ans, promoteur de l'Union des pères de famille
des collèges catholiques. Orateur de talent, il prit part à d'importants
congrès mondiaux d'éducation. Il fut ministre plénipotentiaire à Rome,
chargé de I'immigration de familles italiennes et espagnoles en fugentine.
I1 eut un grand coeur, toujours prêt à aider et à consoler.
C* oàadVj.eFlikiddoélri(cSlSouvéstneiers-iYcougoslaüe) 28.2.L885, f à Ljublijana (Yougoslavie)
L0.1.L970, à 84 ans et 61 de profession.
Il passa la plus grande partie de sa vie à exercer le métier de chef-
Il cordonnier. fut, jusqu'au dernier moment, un exemple de ûdélité à
Don Bosco, de gaieté salésienne, de travail métJrodique, d'une piété
eucharistique et mariale ptofonde.
Sa figure demeurera inoubliable à Rakovnik.
D* oàn
Sylaesffe Taliga
Suchà-nad-Parnou
(Slovaquie)
,L.L2.190I,
f
à Rome P.A.S. 2L.12.L969, à
68 ans, 46 de prof. et 38 de sacerdoce.
Bibliothécaire au P.A.S. pendant 25 arrs. Il fut tavailleur infati-
gable, apôtre humble et zélé parmi les pauvres. Sa devise, vécue, était:
servire. II fut, en effet, le serviteur de tous, toujours et en toute occasion.
Son unique défaut: une ténacité obstinée ne savait jamais dire
<( non )>,
Dans l'après-guerre, il suscita des oeuvres en faveur de ses confrères
tchécoslovaques et des coopérateurs salésiens slovaques résidant à l'éffan-

10.5 Page 95

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-:- 95 -
ger. Il mourut d'hémorragie cérébrale, presque à l'improviste, com-e il
I'avait désiré.
D* oànPMàzimchhedl
Torda
(Honede)
76.4.L887,
T à Budapest
(Honerie)
17.L.1970,
à 82 ans,
59 de prof. et 51 de sacerdoce.
Il fut I'un des premiets salésiens hongrois; il travailla plusieurs
i années en Italie et en Espagne. En 1941, retourna dans son pays;
il fut, pendant longtemps, secrétaire provincial et confesseur. En 1950,
iI se retira auprès de son frère, et, au prix de grands sacrifices, il prêta
le concours de son ministère dans une paroisse de la banlieue de
Budapest.
D* oànCaPvheil(iRppomeeT) r4a.u1e.1r8s8i 2, f à Rome 28.6.1969, à 87 ans, 71 de prof. et 6l de
sacerdoce, Il fut directeur pendant 6 ans.
il Apôtre et travailleur exceptionnel. Educateur-enseignant, sut se
gagner l'affection des élèves et de ses connaissance. Sa foi sincère et
profonde le rendait disponible pour n'importe quel service; capable de
-généreux sacrifices, simple, humble et débonnaire avec tout le monde.
*CoàadCji.coSnéicbcai-sFtaiegnagTnuar(eUlldoine-Italie) L7.5.L902, t à Guayaquil (Equateur) 12.
12.L969, à 67 ans et 42 de profession.
D'Ivrea, il se rendit en Equateur il fit son noviciat en 't927.
Simple, bon, franc et joyeux, il dépensa sa vie salésienne comme éco-
nome, agriculteur et cuisinier dans les missions. Toujours plein d'allant
et d'esprit de sacrifice, il aimait Don Bosco, et la Congrégation. Sa
piété sincère envers Notre Dame Auxiüatrice nous édifiait. Bien que
d'une santé délicate, il n'interrompit jamais son travail, jusqu'à ce qu'un
mâl inexorable I'emportât.
D* oàn
Afired Valderrarna
Buenos-Ayres (fugentine)
18.11.1909,
f
à Resistencia (Argentine) 20.12.
1969, à 60 ans, )2 de prol.. et 26 de sacerdoce.
Il mourut presque à llimproviste, alors qu'il préparait de nouveaux
projets paroissiaux. Il fut très regretté, surtout par les anciens élèves:
il était leur conseiller judicieux et bienveillant.

10.6 Page 96

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