Actes_1970_261.ACG


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51e ANNÉE
JUILLET 1970
N.261
ACTES DU CONSEIT SUPÉRIEUR
DE LA SOCIÉTÉ SALËSIENNE
SOMMAIRE
l. Lettre du Recteur maJeur
. -pddsuNpRgcénaPLorvaédenoaoameuvuusyastpcergLrvepdccmhce-lrératJryacoleiueonentodpvisnsrouauo-pe"eeeLsrnnmr'cea-danLeedsa-tmàigéclissieaotebeecslmeonléoollalpnN-snneaceuruetaptousvdérfdd-t-r-uslseaRerlogde'oierer.lrcéébramtnnnaeefvlégcEéncèiLetsèdoreehxim-de-l'orulouapalesnenucep-ésccorasperiLtelFctlitleddieeaséaoeoiadrAt.maenunntaip-ercyslrpsemesreooardni-sIladnnv'tè'deeEdStssierviuqugn-ceeeudNIdul'Raireenlaes-eoaslesiesUtbseceCcrdtreoénsextii-uoedcNpcnaerhnueéoosampesregcenrfesroeoLiésrsduempénurdsaufnmvaésgc'aennucrd-rslajCou,edeaeenetvlsénsiuonipeeroiivcdreniccmen-eieeosmgtaar-olpdnsortv-eéuslspriee"pregncjuRpcRoaeiaterefeeuaeulUtlamnegeinntrnplolocisnaetclotneeéucpAronetvsdéoorjntfmoabe-ocauntrsluro-oenvéacteoaunrsaosrbeusppioDricfqlsrgloerom|to-aauva-edsn-nsaeltue-6otqsenovvralur"mosélleessbaeaDenao1gcUeittalsluilllnl-net--ntlspolééeeaessà---
ll. Le chapltre général spéclal (ce cahler ne comporte aucune communlcation).
lll. Dlsposltlons et nonnes (aucune communication).
lV. Gommunications
Normes pour l'Ordo mlssae et le bréviaire Nouveaux évêques salésiens
- - - - Nomination de Provinciaux Solidarité fraternelle.
V. Activltés du Conselt supérleur et lnltiatlves d'lntérêt général
Vl. Documsnts
Lettre des confrères qui ont pris
pastoral , en Amérique Latine.
part au "
Curso
de
actualizaclôn
ascetlco-
Vll. Enseignement pontlfical
Le courage de la vérité pendant cette pérlode de crlse L'espérance,
- force animatrice de dynamlsme humain et chrétien Rappel du Concile
- à la vertu de pauvreté, tant personnelle qu'eccléslale Aspects positlfs
- d'un temps d'éprouvos Les tentatlons de I'athélsme Renouveau dans
- - la fidélité: programme de I'après-Conclle.
Vlll. Gonfrères défunts (2e liste de 1970).

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I. LETTRE DU RECTEUR MAJEUR
Turin, juillet 1970
Bien chers Confrères, fi.ls bien-aimés,
Diverses circonstances m'ont obligé à difiérer ce rendez-vous pério-
dique. Vous savez combien agréable est pour moi cette rencontre;
j'espère que vous-mêmes vous y trouverez joie et profit.
Réactions à la dernière lettre du Recteur maieur
A en juger pat la volumineuse correspondance que vous m'avez
i adressée, apparaît que ma lettre du mois de mars a suscité un peu
partout des réactions positives. Elle nous a fait prendre conscience des
responsabilités que nous avons à L'égard de notre propre vocation, à
l'égatd des frères qui composent nos comrnunautés, à l'égard de tous
ceux à notre contact se sentent appelés à suivre le Seigneur de plus
près, selon le charisme de Don Bosco.
Parmi toutes les lettres qui me sont pafvenues en réponse à ce
sujet, j'en ai choisi une qui, à mon avis, résume les sentiments de
nombreux confrères. L'auteur en est un jeune confrère, qui est actuel-
lement étudiant à une Université pontificale. Je pense que vous aurez
plaisir à en connaître les passages làs plus significaiifs. J'ai cru y trouver
cet équilibre serein est à la base des efforts constructifs que chacun
de nous est appelé à fournir en ce momenr comme membre de la Con-
grégation.
« ... Après avoir médité vos paroles je voudrais résumer mss impres-
sions par un << merci )> et par la ptomesse de fafue passer votre enseigne-
ment dans la vie. Merci surtout pour la compréhension si profonde des
problèmes et des inquiétudes des jeunes con{rères. Votre attention
se fixe alternativement sur deux aspects de la Congrégation: à I'analyse
anxieuse et afiectueusement sévère des exagérations, des faiblesses, des
imprudences, fait suite aussitôt la compréhension de tout ce qui est

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valable. Si nous pensons à tant de Salésiens ûdèles, l'optimisme s'impose.
Vous savez bien que nombreux sont les jeunes cherchent une voie
dans la sincérité et l'amour. Vous savez qu'au-delà de l'impétuosité
propre à cet âge, que dans leur enthousiasme se cache une volonté
ié.[. d. faire pénétrer dans notre monde le charisme de Don Bosco
pour le sauver. Je pense à Don Bosco qui a su orienter avec une grande
comprèhension I'impétuosité d'un Cagliéro, d'un Magon.
Mulh.,rt.rt.ment on n'entend que les protestations de quelques
aigris, et bien souvent on nous assimile à cette minorité. Je suis con-
vaincu que beaucoup de jeunes confrères sont d'accord avec moi. C'est
pour cela gue je vous écris ces lignes au nom de ceux qui ne crient
pas, mais qui tavaillent pour changer ce qui doit ême changé. Votre
ietüe nous aidera à nous engager davantage. Dans le silence de Ia
méditation vos paroles feront un bien immense.
Je pense que vos paroles et surtout voffe exemple feront réfléchir
nos confrères plus âgés. Un compagnon me disait naguère: << Tel prêtre
m'a réconcilié avec la Congrégation »>. Nous avons besoin de ces
Salésiens qui nous réconciüent avec la Éüté, avec nous-mêmes. Cela
ne veut pas dire qu'ils doivent touiours üre << oui »>." La <( transmis-
sion »>, voilà le problème vital. Nous, les ieunes, nous ne pouvons pas
partir de tien. I1 y a des valeurs qui demandent à être transmises,
parce que ce sont elles qui font la Congrégation.
On dit que l'avenir est entre nos mains. Mais je dirais qu'il n'est
pas moins enme les mains de nos atnés. Un jour, vous avez dit que
dans la pensée des parents tous leurs enfants étaient égaux. Puisque
l'avenir ne peut se consruire sans le passé, notre avenir ne dépend pas
que de nous. Le seul climat possible à cette mansmission c'est la com-
munauté avec son esprit de famille. Père, ne vous lassez pas d'insister.
Nous voulons être des adultes, des frls adultes, certes; mais cela ne
doit pas détruire la famille. La volonté d'éviter la masse ne doit pas
nous faire perdre l'esprit de communauté. Je crains, et bien d'auffes
avec moi, que la techerche exagérés de la technique, pour démocratique
qu'elle se prétende, risque de tuer ce que beaucoup nous envient:
fesprit de famille. Un religieux me disait: << Vous avez bien vos défauts,
maii si vous perdez votte esprit de famille, vous ne serez plus salé-
siens!... >>.
... Bien cher Père, je crois que beaucoup de jeunes attendent de
vous, comme moi-même et avec gratitude, des orientations optimistes.

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Il est évident que vous aurez à subir, directement ou indirectement,
des cris de protestation. Mais dans les rliffcultés et dans les peines,
qui de nos jours sont partie intégrante de toute autorité (ie pense par
à*emple au Saint Père ), prêtez votre oteille à la voix silencieuse de
tous ces jeunes salésiens qui sont à vos côtés, Père, allez de I'avant!
La vérité fini1 p21 s'imposer à I'intime de l'âme, où la démagogie et
la mode sont mises en échec par une méditation profondément sin-
cère... >>.
Rencontre fraternelle de générations
Cette longue citation nous invite tous à réfléchir, jeunes et moins
jeunes. Dans la recherche humble et sincère du vrai bien de la Con-
grégation, chacun de nous est appelé à donner et à recevoir quelque
chose de positif. L'affrontement fraternel des .li{férentes générations
avec leurs mentalités diverses, la conscience aussi de leur complémen-
tarité, et surtout la charité vécue << verbo et opere, corde et animo »>
dans chacune de nos communautés sont autant d'éléments qui contri-
buent à redonner de l'élan, de la vigueut, de l'assurance et de la fécondité
à notre vocation.
A propos de charité, ie suis heuteux de vous signaler que j'ai reçu
à la suite de plusieurs Chapitres provinciaux des nouvelles réconfor-
tantes. Elles siaccordent à dire que ces journées de réflexion et de
débats se sont déroulées dans un climat de franchise et de liberté, de
filial attachement à la Congrégation, de chaité fraternelle, de respect
mutuel, et quelquefois même de joie salésienne.
Il est évident que nous s'ommes mis en présence de problèmes
nombreux, complexes et urgents, qui intéressent la vie de la Congréga-
il tion et de chacune de nos Proünces. Nous ne pouvons pas les éluder,
ni les sous-estimer. Pour leur trouver une solution adéquate, faut
les aflronter. Pour cela il n'y a qu'une méthode: nous compléter, nous
aider entre nous, tendte tous nos eflorts vers le même but. Par dessus
les tensions émotionnelles, il nous faut apprendre à jeter des ponts
et vaincre les obstacles. C'est dans I'union de toutes les forces (et elles
ne manquent ) pas! que nous ffouverons le salut. La désunion, au
contraire, nous condürait à une bien triste désintégration.

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Expétience du <, second noviciat » en Amérique latine
Vous avez sans doute appris que récemment j'ai passé quelques
semaines en Amérique latine. Entre autres événements, j'ai eu la joie
de renconmer les confrères qui étaient en train de faire leur << second
rioviciat »>.
Ce << second noviciar r>, qui avait été décidé par le 19e Chapitre
gén&al présente les limites et les imperfections de n'importe quelle
expérience. Cependant, les confrères qui y prirent part ont reconnu
les grands avantages d'une telle expérience. Voici quelques témoignages
recueillis au terme de ce << Cours d'actualisation ascético-pastoral »>
(tel est le nom qui a été donné à ce second noviciat).
<< C'est un grand bien que d'avoir donné à ce cours une tonalité
essentiellement spirituelle fondée sur la théologie. Les cours de théologie
contemporaine, de théologie biblique et morale, de psychologie reli-
gieuse, nous ont ouvert des horizons plus vastes et plus clairs sur la
vie chrétienne, salésienne et sacerdotale.
Les idées théologiques que nous avons acquises jour après jour
nous sefont utiles pour rmieux réaliser notre apostolat. Maintenant,
grâce à notre professeur, nous avbns découvert Ia théologie et ses
Iiens avec la vie.
Nous avons eu Ie temps et les moyens de réorganiser notre vie, de
reconnaitre nos limites et les obstacles qui réduisent I'efficacité de
notre activité.
Le cours, avec ses moments de réflexion et d'étude, a augmenté
ma confiance dans le sacerdoce, m'a rendu davantage re'sponsable dans
mon engagement au Christ.
Nous avons vécu une véritable fraternité religieuse en nous efiorçant
d'entretenir le dialogue avec nos supérieurs et en cherchant à mieux
nous accepter avec nos différences de caractère et de tempérament.
Le service à table et l'entretien de la maison ont été exemplaires,
non pas moins que la participation aux cours »>.
Ces rliférentes appréciations me paraissent avoir été bien résumées
par la letue collective que les participants à ce cours ont voulu adresser,
à travers ma personne, à tous les con{rères de la Congrégation:
<< Dans la réflexion et l'étude nous avons touché du doigt un besoin
urgent qui se fait sentir partout dans la Congrégation. Nous avons
besoin de combler le vide spirituel que notre agitations a laissé s'in-

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staurer. Nous sommes persuadés que sans une hase spirituelle solide,
notte travail apostolique devient de moins en moins efEcace.
Nous sommes heureux de vous exprimer notre satisfaction et de
vous dire notre joie et notre nouvel élan après cette rencontre avec
Dieu, avec nous-mêmes, avec la Congrégation, au niveau de I'Eglise.
De cette fencontre nous sortons revitalisés et enricfiis à tous points
de vue »>.
La redécouverte de la priète
Aux paroles si riches de ces chers con{rères, je désire ajouter quel-
ques pensées. Elles concernent le thème capital de la prière. Ce sujet
fondamental revient sans cesse dans mes discours, mes interventions et
mes circulaires. Mais il revient surtout dans ceux du Saint Père et
dans les écrits de ceux qui ont la pesante responsabiüté de guider des
âmes religieuses.
J'ai p,, m'entretenir avec chacun des participants du <, second
noviciat » et aussi avec les membres de l'éqüpe des responsables de
ce cours. Eh bien, voici l'impression dominante et réconfortante que
j'ai retirée de ces conversations: tous se disent heureux de cette ini-
tiative. Pendant les six mois passés à Saq Antonio de los Altos,. fu
reconnaissent avoir pris conscience d'un vide creusé par les années
d'une vie active et mouvementée. Ils disent aussi avoir redécouvert
avec joie et enthousiasme la prière. Pour nous c'est un appel pressant
que celui qui nous vient de San Anionio de los Altos!
Dans une brochute substantielle, intitulée Tbéologie de la aie
religieuse, le Père Joseph Aubry montre clairement que la vie de prière
des religieux <( acdfs »> (c'est nome cas) ne peut être coiçue, dans
la ligne de Perfectae Cbaritatis, comme une réalité en soi. Le lien entre
la prière et I'action apparult désormais davarrtîge, car il est devenu
intrinsèque. Mais il ajoute aussitôt que ce nouveau rôle de la prière
ne rliminue en rien la nécessité absolue de la prière. Cette nécessité
découle de la nature de notre vocation de consacrés, c'est-à-dire de
personnes offertes à Dieu. La prière est une forme vivante et efficace
de cette ofirande à Dieu. C'est la prière qui nous permet de puiser à
la Source vive les énergies dont nous avons besoin pour lutter contre
les forces du Malin. Enfin, c'est la prière qui assure I'efficacité, la
fécondité à Dotre apostolat, à tout apostolat.

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8-
Ne pas perdre le contact avec la souroe
Il est bon de rappeler que chacun de nous n'est pas autre chose
qu'un envoyé, un instrument. Si le salésien, come d'ailleurs tout autre
apôtte, se coupe de la source, il n'est plus rien. << Sans moi vous ne
pouvez rien faire ». A Ia lumière de l'expérience quotidienne les paroles
du Seigneur apparaissent chargés d'une redoutable vérité.
Nous avons sous Ies yeux des cas bien tristes de personnes brillantes,
très actives, qui suscitaient l'arlmiration. Püs, à un moment donné,
ils se sont écroulés, révélant leur vide intérieur.
Il nous faut vérifier sans cesse si nous vivons véritablement sous
la dépendance du Seigneur. Aujourd'hui surtout, nous sommes enclins
au << péché de l'apôtre >>, je veux dire à cette recherche inconsciente
de soi-même, à la poursuite de ses propres idées. C'est précisément
ce péché qui donne l'illusion d'une activité apparemment féconde.
Soyons-en convaincus: seule la prière permet à l'apôtre, au salésien,
de réaliser le contact avec Jésus-Christ et de vivre ce <( mystère )>
que lui-même doit vivre d'abord avant de l'annoncer aux aures. Il ne
s'agit pas, en effet, de transmettre une leçon apprise avec soin et bien
récitée ou d'une cétémonie correctement célébrée. I1 s'agit de << témoi-
gnage »> et, jusqu'à un certain point, de communication d'une expérience
vécue. << Ce que nous avons vu et touché, voici que nous vous l'annon-
çons »>. Saint Jean peut-il être plus clair?
Pour conclure, je voudrais, mes chers Conf,rères, que cesse extrÉ-
rience des participants au Second noviciati» grave à nouveau dans
nos coeurs cette conviction: que le Salésien qui ne prie pas est un
non-sens, que son activité, quelle qu'elle soit, finit par se dégrader
en un activisme purement humain. Il ressemble à un moteur toume
à vide, inutilement, et qui finit par couler une bielle.
fl n'est pas nécessaire de connaltre toutes les écoles de spiritualité
et leurs problématiques. Regardons autour de nous tous ces confrères
qui vivent leur foi en toute logique et simplicité, sans faire de grands
raisonnements, mais dans l'humble écoute de la parole de Dieu. Ils
vivent avec Jésus, en contact filial, confiant et fortifiant avec notre
Père céleste.
Grâce à Dieu, ces confrères sont nombreux. Ils sont la richesse
de la Congtégation. Beaucoup d'entre eux font un travail apostolique
merveilleux, même au milieu de situations épineuses. C'est le résultat

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évident d'un << progrès intérieur >> qui ne peut venir que du contact
avecla source de la vraie vie.
Le problème dramatique du sous-développement
J'ai f.ait allusion à mon voyage en Amérique latine. J'y suis allé,
d'abotd pour rencontrer les Pères provinciaux en trois villes précises,
et aussi afin de me rendre compte de la mise en pratique des décisions
prises au Congrès de Caracas, en 1968.
Il y avait un sujet important qui me tenait à coeur et que je voulais
traiter au cours de ces rencontres... Quelle est la position de notre
Congrègation face au problème du sous-développement?
Nous avons approfondi ce sujet. Nous avons défini des orientations,
pris des résolutions pratiques. Mon désir est de retracer pour vous
tous, dans cette lettre, les idées malffesses. et les orientations dévelop-
pées dans ces trois réunions. J'y ajouterai quelques directives et conseils
pratiques d'intérêt gén&al. En efiet, cette question du sous-dévelop-
pement nous concefne tous, en tant quhommes, en tant qçe'chrétiens,
et donc aussi, en tant que salésiens. Ce problème ne connait pas de
frontières. C'est surtout une réalité qui met en cause noffe charisme
et notre mission de salésiens. Toutes ces raisons m'ont poussé à faire
du sous-développement le thème pdncipal de ma lettre. Ce faisant,
je pense aux milliers de salésiens qui vivent et travaillent dans ces
deux-tiers du monde où sévit la f.aim.
Le sous-développement, et son corollaire, le développement sont
des problèmes très complexes. Les spécialistes, eux-mêmes, ne sont
pas d'accord sur la définition ou, mieux, sur les traite essentiels du
sous-développement.
Le Père Lebret, expert en la matière, cite les caractères suivants:
a) vn revenu national bas par tête d'habitant; b) sous-alimentation
d'une pattie importante de la population, et üffusion des malaües
de masse; c) agriculture primitive, routinière, non mécanisée; d.) nsuf.-
fisance des infrastrucfures, (routes, production d'énergie élecffique,
hydraulique, thermique, tratc des ports... etc.); e) industrialisation
f) squelétique; analphabétisme; g) manque ou insuffisance de techni-
ciens ou de spécialistes.
L'encyclique Populorum progressio nous décrit en ternes doulou-
reux quelques situations << sous-humaines >>, fruit du sous-développe-

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ment: les carences matérielles de ceux qui sont privés du minimum
vital, et les carences morales de ceux que l'égoîsme ,a mutilés; les
structures oppressives, qu'elles soient le résultat des abus de la pro-
priété ou qui ils proviennent des abus du pouvoir, ou de l'exploitation
des travailleurs, ou de l'injustice des contrats. C'est ainsi que se
créent des situations qui << crient vers le ciel ».
Quand des populations entières, privées du nécessaire, vivent dans
un état de dépendance tel qu'il leur enlève toute initiative et toutè
responsabilité, et même toute possibilité de promotion culturelle et
de participation à la vie sociale et politique, grande est .la tentation
de repousser par la violence de pareilles injures à la dignité humaine.
La << géographie » de la faim
On parle aujourd'hui dç la ., géogtaphie >> de la faim, et cette carte
efrrayante comprend les deux-tiers de la population mondiale. Il y a,
certes, des différences. Tous ne subissent pas le sort inhumain de
ceux qui << doivent cherchet chaque jour leur nourriture dans les
poubelles, ou de ceux que l'on, recueille chaque matin morts de fainr
pendant la nuit dans les rues de certaines villes d'Asie »>. Cette géographie
nous révèfe une constante tragique: la misère noire avec ses inévitables
sequelles: les maladies, l'ignorance, l'immobilisme attardé, l'insécurité,
l'oppression, etc... On a d'ailleurs fait remarquer qu'il serait illusoire
de parler d'intelligence et de liberté à celui qui a un niveau de vie
<< infra-humain >>.
lMa gr<<dCQuaiusmaanantrdaàd-uo,nnacgvluieliêssmleaomnmedniest èiornecfrcadid-éhetunrmutaiatl ipnm?rêemnQdeuraalan-td-cildocanotcnusrcceoiemhnrpc.rmee,na-dinroendesin-t
nous que " liberté " est un mot vide de sens pour celui qui a une
maison qui ne mérite pas le nom de maison, qui n'a pas de véritable
nourriture, ni de vêtement, ni un minimum de possibilité d'éducation
et de vrai travail... >>. Dans une interview à Pierre Gheddo, Mgr Camara
dit encore: << Je pense souvent que ces dons divins de l'intelligence et
de la liberté sont presque un luxe pour celui qui vit à un niveau infra-
humain. A quoi sert alors I'intelligence? A quoi sert alors, la liberté?
On dit souvent: il faut respecter la personne humaine, la liberté indi-
viduelle. Très bien, mais, il faut ajouter: certaines conditions prélimi-
naires sont nécessaires pour que la personne humaine puisse s'extrrrimer,

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pour que l'intelligence et la liberté puissent servir à quelque chose.
Chez celui qui est soumis à un état de sous-alimentation tout s'atrophie,
et l'intelligence et la dignité humaine et le sens de la liberté indivi
duelle... ».
La prise de conscience des peuples sous.développés
Cette situation, grave en soi, devient très grave, parce que les
moyens de communications sociales en font, précisément, prendre
conscience, non seulement au)( intéressés, qui ont le strict devciir de
tenir les yeux ouverts, mais aussi à l'humanité tout entière. Le Saint
Père en faisait déjà la remarque en L965, à l'épiscopat de l'Amérigue
latine. << La masse prend de plus en plus conscience de la précarité de
ses conditions de vie; elle rumine un désir incoercible et bien jusdfié
de mutations satisfaisantes; elle manifeste, parfois avec violence, une
intolérance croissante qui pourrait constituer une menace pour lgs
structures fondamentales d'une société bien organisée ». Aux <( cam-
pesinos » de la Colombie, il afrtmait, à I'occasion du Congrès eucha-
ristique de 1968: << Nous connaissons vos conditions de vie; pour
beaucoup d'entre vous, ce sont des conditions misérables, souvent
inférieures au niveau normal de la vie humaine. Maintenant, vous
nous écoutez en silence... Quant à nous, nous écoutons, plus âttenti-
vement encore, la clameur qui monte de vos souffrances et de celles
de la plus grande partie de I'humanité ». Après avoir rappelé rout
ce que l'Eglise avait f.ait dans le passé, par ses Encycliques sociales,
il ajoutait: << Mais, aujourd'hui, la question est devenue grave, car
vous avez pris conscience de vos besoins et vos soufirances, et comme
tant d'autres à travers le monde vous ne pouvez tolérer que de telles
conditions durent indéfiniment, et qu'on ne leur trouve pui ,rn prompt
remède ».
P. Houttart, un sociologue, explique: << Grâce à la généralisation
des moyens de communications qui permettent des échanges rapides,
tant physiques qu'idéologiques, l'humanité vit à l'échelle planétake.
Si ce phénomène nous fait saisir l'unité du genre humain, malgré les
rli#érences culturelles iI comporte aussi I'inéluctable prise de conscience
des déséquilibres qui sont des sources de divisions dans le monde
d'aujourd'hui. L'homme des pays du tiers-monde a supporté, jusqu'à
maintenant, les effets matériels et moraux de ces déséquilibres... Mais

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-12-
la situation est pire encore lorsque nous en décelons les causes profon-
des. Devons-nous alors nous étonner de voir grandir le sentiment d'une
profonde injustice? Cette situation est encore aggravée par I'inéqui-
table et toujours croissante répartition des biens entre riches et pauvres,
entre individus et nations. Quelqu'un a pu dire que la pauvreté est
un sous-produit du bien-être, et que les pays sous-développés sont,
pour une pafi, 7a rançon du développement des autres. Ainsi, tandis
que les uns acctoissent leuf richesse et leur confort, les autres, par une
vertigineuse progression géométrique, sombrent dans la misère,
Paul VI, dans Populorarn proyressio, afrrme avec courage: << Il
faut se hâter: trop d'hommes soufirent, dit-il. La distance qui sépare
le progrès des uns et la stagnation, la régression même des autres' ne
cesse d'augmenter ». Il nous avertit que ni la seule initiative indivi-
duelle, ni Ie simple jeu de la concurrence ne sufiront à dénouer la
Il situation. ne faut pas courir le rique d'accroître encore la richesse
des riches et le pouvoir de puissants, tout en laissant les pauvres dans
leur misère, en rendant plus lourde la servitude des opprimés »>.
Les statistiques ne font que confirmer ces tristes vérités. Je n'en
cite qu'une, suffsamment éloquente: en 7939,Ie niveau de vie aux
Etats-Unis était qunze fois supérieur à celui de l'Inde; aujourd'hui,
il est trente-cinq fois plus élevé.
Le sous-développement n'est pas un simple fait économique.
Les citations rapportées plus haut insistent particulièrement sur
l'aspect économique du sous-développement, la faim, la misère. Cet
aspect est certainement ffès important, mais, il n'est pas le seul.
Populorunp progressio le dit clairement: << Le développement ne se
réduit pas simplement à la ctoissance économique. Pour être authenti-
que, le développement doit être intégral clest à dire tendu vers la
promotion de tout homme et de tout l'homme... ». Il doit être une
promotion culfurelle, sociale, politique, et, évidemment, morale et
religieuse.
L'ignorance religizuse, par exemple, avec toutes ses conséquences
dans le comportement moral, social et civique représente un asped du
sous-développement. Mgr Huygue dit, en efiet, qu'on ne doit pas
reconnaître comme pauvres uniquement ceux qui sont dépourÿus des
biens de la fortune, ou de la sécurité dans leur travail, mais aussi tous

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_13_
ceux qui sont privés des biens essentiels à la vie humaine Çt surnaturelle,
et que nous possédons nous-rnêmes. Les pauvres sont certes ceux
ne mangent jamais à leur faim, ceux qui sont mal logés, ceux que
leurs conditions de travail placent dans un état de permanente insé-
curité. Les pauvres sont aussi ceux qui ne sont pas aimés, ceux dont
le foyer est dévasté, ou qui n'en ont jamais eu, ceux dont le coeur vit
dans un désert. Les pauvres, sont ceux qui n'ont pas le réconfort de
I'estime des autres. Les pauvres, enfin, sont ceux qui ne possèdent
pas la lumière de la vie divine, et ne savent pas que le Christ vient
surtout pour eux, et qu'il frappe à la porte de leur vie ».
Il y a aussi le fait de la délinquance juvénile, et, maintenant, le
fléau envahissant de la drogue. Ce sont, pour ainsi dire, des aspects
du sous-développement. Bien que la drogue soit un produit particulier
de la société üte de bien-être, elle est également très répandue dans
les milieux de la misère. Les causes en sont diverses, le résultat identi-
que. Les jouisseurs y recourent parce que leurs paradis artificiels ne
leut suffisent pas; les miséreux, au contraire, y cherchent une évasion
à leurs tristes réalités.
La présence courageuse de l'Eglise
Que I'Eglise s'intéresse aux problèmes sociaux ne date pas d'aujour-
d'hü. Qu'il suffise de rappeler les remarquables enrycliques Sociales,
de Rerunz ?touararn à Populorum progressio. Devant l'urgence du
problème et sa gravité mondiale accrue, I'Eglise a réagi d'une manière
concrète. Nous avsns déjà nommé Mater et rnagistra, Pacem in terris,
Populorum progressio; nous pouvons ajouter Gaudium et spes dlJ
Concile Vatican II, les Documents de l'épiscopat latino-américain réuni
à Medellîn en L968, les Documents des Conférences épiscopales d'Afri-
que et d'Asie. Dans ces documents, l'Eglise dénonce courageusement
la situation et ses abus; elle condamne les injustices; elle demande à
tous Ies hommes de bonne volonté de s'unir dans la lutte contre le
sous-développement. << Les peuples de la faim interpellent aujourd'hui
de façon dramatique les peuples de l'opulence >>.
A ce cri d'angoisse, l'Eglise messaille et demande à chacun de
répondre à son frère dans l'amour. << Elle dénonce le scandale d'inéga-
lités criantes, non seulement dans la jouissance des biens, mais plus

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-L4-
encore dans l'exercice du pouvoir. Tandis qu'une oligarchie jouit, en
certaines régions,'d'une civilisation raffinée, le reste de la population,
pauvre et éparpillée, est privée à peu prés de roure possibilité d'initiative
personnelle et de responsabilité; souvenr même, elle est réduite à des
conditions de vie et de travail indignes de la personne humaine. Les
documents de Medellfn stigmatisenr l'absence de solidarité qui, au
plan individuel et social, portenr à com.mertre de véritables fautes. Ces
fautes, c'est évident, " se cristallisent " dans les structures injustes
qui caractérisent la situation en Amérique latine ».
I-e Pape Paul VI fit cette promesse aux << campesinos >> de Colombie:
<< Nous continuerons, dit-il, à dénoncer les inégalités économiques
injustes entre riches et pâuvres, les abus préjudiciables, certains actes _
arbitraires. Nous continuerons à encourager les desseins et les program-
mes des autorités responsables, ceux des organisations internationales
comine ceux des nations nanties en faveur des populations en voie de
développement >>. Tout ceci concourt à démontrer que, depuis Vatican
II, I'Eglise éprouve un sensibilité renouvelée face aux conditions de
vie dramatiques de millions d'hommes. Nous en tro-uvons une preuve,
mais non la seule, dans la parole autorisée du cardinal Léger, qui,
dans cette afr.ute, on le sait, paie de sa personne. I1 affirme: << Entre
tout ce que Ie Concile peut nous inspirer de bien, rien ne me semble
plus important qu'une attitude totalement nouvelle en présence du
problème de la pauvreté. Nous devons même dire que le Concile
n'auta servi à rien, s'il ne réssit pas à nous réveiller et à nous faire
adopter cette nouvelle attitude »).
La Congrégation face au sous-développement
Et, maintenant, tout naturellement, nous nous posons cette question:
- Face à un phénomène qui intéresse à ce point l'Eglise, quelle a été
dans le pàssé, quelle est auiourd'hui la position de la Congrégation?
- Par un concours de circonstances spéciales, ce n'est,que dans ces
dernières années, avouons-le, que le problème a été posé dans les
termes que nous lui connaissons aujourd'hui. Cependant, à y regarder
de près, le souci de Don Bosco, et donc son travail parmi les jeunes,
ont pour origine une situation de sous-développement: les jeunes
délinquants des prisons de Turin, issus de milieux misérables. Ce fait

2.5 Page 15

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-1,5-
nous autorise à répondre, sans plus, que le problème des pauvres
appartient au charisme de la Congrégation depuis ses origines. Don
Bosco lui-même nous le confume dans les << Mémoires de I'Oratoire »>.
En efiet, inttoduit dans les prisons, sous la conduite de Don Cafasso,
pour y exercer le ministère pastoral, iI fut tellement frappé de la
condition de ces pauvres jeunes gens qu'il commença efiectivement à
recherchet Ie moyen de prévenir cette tragique situation. Il prit une
décision courageuse; ce fut Ie début de son Oratoire et de son Oeuvre.
A << ce moment-là, dit-il, une chose m'apparut avec évidence: que
les jeunes gens rencontrent à leur sortie de prison une persoffle
bienveillante qui s'occupe d'eux, les suivent les pours fériés, s'efiorce
de leur trouver du travail chez un honnête employeur, leur rende
quelques visites pendant la semaine, alors, ces jeunes gens mènent
une vie digne, oublient Ie passé, deviennent de bons et honnêtes
citoyens ».
Chaque fois qu'il décrit son oeuvre er en énumère les bienfaits,
Don Bosco souligne cette méthode apte à prévenir la délinquence.
Voici quelques citations entre mills, glanées dans les conversations
et le écrits de Don Bosco. Elles sont tirées de ses << Lettres »>: elles
expriment sa pensée, me sembl€it-il, avec clarté et fidélité.
En 1877, iI écrivait au Dr. Cananza, président de la Société de
St. Vincent de Paul à Buenos-Ayres: << L'expérience nous prouve que
le seul moyen de protéger la société est de prendre soin des enfants
pauvres. En recueillant les enfants abandonnés, on diminue le vagabon-
dage, on diminue le nombre des voleurs à la tire. Ceux qui, peur-être,
seraient allés remplir les prisons, qui seraient devenus le fléau perma-
nent de la société deviennent, alors, de bons chrétiens, d'honnètes
citoyens, l'honneur de leur pays et de leurs familles, en gagnant honnê-
tement leur pain >>. Une lettre adressée au frère de Joseph Vespignani
nous laisse entrevoit son coufage, son audace, son esprit d'initiative
quand il s'agit de sauver des jeunes.
<< Dans les choses utiles à la jeunesse en peril et propres à gagner
des âmes à Dieu, je vais de I'avant... jusqu'à la téméité. Aussi, votre
projet d'entreprendre une oeuvre en faveur des enfants pauvres et
menacés, de Ies tirer du péril d'être jetés en prison; d'en faire de bons
citoyens et de bons chrétiens... c'est-là le but que nous poursuivons
" nous-mêmes ". Pour lui, la portion privilégiée de la société sont
les enfants du peuple »> (lettre au pré{et de Turin, 3.L.1873).

2.6 Page 16

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-16-
L'action de Ia Congrégation
Mais nous pouvons alors nous demander comment la Congtégation,
dans ce premier siècle de son existence, a répondu à cette vocation, à
sa destinée. En toute honnêteté et objeaivité, en toute justice à l'égard
de milliers de confrères qui ont édrté b Congrégation dans la Iigne
tracée par Don Bosco, on peut répondre que, dans son ensemble,
malgré les inévitables et humaines déficiences, elle y a répondu fidèle-
ment. Oui, dans l'ensemble et la complexité de son vaste développe-
ment dans 1e temps et dans l'espace la Congrégation a été fidèle. Je
n'ignore pas pour autant l'hypetrophie de certaines oeuvtes dont
l'orientaüon n'a pas donné un témoignage assez clair du charisme
salésien. I1 s'en est suivi unê certaine atrophie des oeuvres restées
fidèles à ce charisme. Nous devons nous pencher avec attention et
sérénité sur cette Éalité, nous organiser au mieux afin de pouvoir
apporter les corrections et les améliorations nécessaires à I'implantation,
que ce soit, d'oeuvfes authentiquement salésiennes.
Je disais naguère que dans certaines régions il nous faudra prendre
un virage serré et courageur pour retrouver la ligne authentique de
Don Bosco. J'y insiste. Ceci dit, je pense qu'en toute sincérité, on ne
peut pas ne pas désapprouver certaines contentations, certaines côn-
damnations en bloc, comme si l'ensemble de la Congrégation s'était
écarté de la voie tracée par Don Bosco. On ne peut songer à établtr
séancetenante la liste des oeuvres uès nombreuses que les salésiens
ont fondées et développées dans tous les continents pour Ie bien des
pauvres. J'espère que nous pourrons en avoir, à temps voulu, la liste
complète et mise à jour; ceci, non par vaine ostentation, mais par
reconnaissance envers les conftères qui se sont dépensés dans de mu-
tiples oeuvres de bienfaisance. Nous aurons ainsi le tableau de toutes
nos activités en faveur de ceux que Don Bosco appelait <<la portion
privilégiée de la société, les enfants du peuple r>.
On se rend compte, avec évidence, que le nom de la Congrégation
salésienne est lié à celui de la jeunesse pauvre et abandonnée, que
salésien signite: souci et promotion des pauvres, même si les formes
et les proportions varient avec les pays. Mes chers confrères, faut-il
donner des précisions sur ce point? serait.ce pas un ffiomphalisme
déplacé?... Je pense, en ce qui me concerne, qu'en patler est un devoir
de justice et d'honnêteté. Cependant, nous devons nous soumettre

2.7 Page 17

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-17-
nous-mêmes à ,n examen sévère, sans nous dissimuler les défauts et
les limites de la Congrégation, ni celles de notre action. Je suis le
premier à dénoncer nos défauts, abus, ou déformations. Je constate
avec peine, çà et là, des attitudes et des réflexions hostiles à la Congré-
gation: elles sont exagérées. Je remarque aussi une sorte de masochisme,
une certaine aigreur dans l'appréciation de nos oeuvres et de nos
activités actuelles.
Certes, il y a des choses à rectifier, je l'ai dit, il y a des orientations
à changer. Le Chapitre général pourra approfondir les idées maîresses
et donner, en conséquence, des directives générales. Toutefois, les
critiques et les jugements généralisés qui ptétendent accuser la Congré-
gation de déviation, comme si elle n'avut rien fait pour les pauvres,
pour la jeunesse abandonnée, comme si elle avait même trahi sa mission,
ces accusations ne sont ni justes ni objectives. La plupan du rcmps,
elles viennent de ceux qui sont les moins autorisés à prononcer de
tels jugements, soit à cause de leur jeune âge, soit à cause de lzur
connaissance sommaire de la Congrégation: ils ignorent la véritable
situation de I'ensemble.
Nouvelle tâche de Ia Congrégation
S'il est vrai que notre Congrégation n'a pas un passé négaal. devant
le phénomène du sous-développement, il nous faut reconnaître qu'aujour-
d'hui, un tel phénomène se présente avec de nouveaux caractèresl en
particulier, la conscience qu'en a prise l'univers entief, qu'il s'agisse des
peuples sous-développés eux-mêmes, ou des peuples avancés. Face à
ce réveil, heureusement promu par Yatscan II et le Pape PauI VI, po-
sons-nous la question: << Qu'entend f.ake la Congtégation salésienne
pour répondre à ses responsabilités en ce secteur si critique, et propre
au génie de sa vocation? >>.
Il est certain que le Chapitre général spécial étudieta largement
cette question; mais nous pouvons donner, d'ores et déjà, quelques
éclaircissements. En premier lieu, posons un principe général qui
comporte de multiples conséquences. J'en indiquerai les plus importantes.
La lutte contre le sôus-développement appaftient à l'essence même
de la Congrégation salésienne. Ellà se sent engagée à fond dans cette
lutte. Cet engagement, elle doit l'accomplir selon son charisme, c'est-
à-dire, dans la ligne, dans le style, dans l'esprit de Don Bosco, et
2

2.8 Page 18

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-18-
donc avec courage, avec intelligence, avec réalisme, et touiours avec
chaité.
Chers 6.1s, ce que je viens de dire n'est pas, vous le comprenez,
de la pure rhétorique qui puisse nous laisser indifiétents, mais ce doit
être un principe vital, riche de nombreuses implications et doit
se traduire dans notre action et noffe comportement.
L'attitude de Ia Congrégation f.ace au problème du développement
est d'abord une question d'attention, de préoccupation d'engagement.
Une responsabilité cornmune
Cet engagement nlest certes pas chose attificielle, tctive, surajoutée.
Ce n'est pas une attitude secondaire. Il est vital, il fait partie de l'être-
même du salésien. Qui dit Congrégation salésienne, qui dit salésien,
doit dire <( engagement >>, prôccupation pour la libération de la jeunesse
abandonnée, et donc, pour la lutte conffe le sous-développement.
Ceci ne veut pas dire, bien sûr, que le salésien doive vivre dans une
tension perpétuelle, qu'il doive assumer la lutte révolutionnaire comme
l'une des rlimensions de la structure du sous-développement. Non,
ceftes. Engagement signifie pour nous, que tout salésien, s'iI veut être
tel, doit sentir et faire sienne tout au long des années de sa forma-plus
nécessiteux. Cet engagement concerne la Congrégation tout entière.
Ce ne sont donc pas seulement les confrères qui ffavaillent dans les
missions, ni seulement ceux qui oeuvrent au contact plus direct et
plus immédiat avæ les pauvres qui doivent avoir cette préoccupation.
Ce ne sont pas seulement les confrères vivent dans les zones sous-
développées ont l'obligation de s'engager dans la lutte contre le
sous-développement. Cette lutte est une <,« mission )>, et une <( voca-
tion » de la Congrégation, et, par conséquent, de chaque salésien.
La première conséquence qui en découle est la solidarité de tous
les membres de la Congrégation dans I'oeuvre de << libération »>. J'en
a parlé plusieurs fois, je n'insiste pas. Qu'il me sufise de rappeler que
cette solidarité dépasse la simple aide économique, qu'eIle ne doit ni
se réduirc à une organisation mécanique, ni se limiter à une période
spéciale. Elle nous ofire, au contraire, une merveilleuse possibilité .de
maintenir, à l'intérieur de notre fa-ille, à l'intime de notre vocation,
des liens vivants, actifs et profonds, d'entretenir la flamme au fond
de nos coeurs salésiens. Approfonüssons ce sens de la solidarité. Qu'il

2.9 Page 19

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-L9-
nous pénèue et nous lui trouverons des ramifications, des applications
très vastes et très valables. La présence des <,r Volontaires >> en Améri-
quelatine en est une branche très florissante.
Cette année encore, plus de cinquante con-frères, prêtres pour la
plupart, en provenance de plusieurs provinces, même non européennes,
partiront porter secours aux confrères qui se dépensent dans le tiers-
Il monde. faut ptéciser, cependant, que cet engagement dans la lutte
contre le sous-développement n'exige pas que toutes les oeuvres de la
Congrégation soient sur Ie même front de batail)e, qu'elles aient toute
la même portée, qu'elles soient toutes de rnême nature, ni au service
des mêmes catégories. Nous avons déjà précisé que le concept de
<( pauvre »> dépasse la pénurie de moyens économiques, et embrasse
de multiples aspects que l'on ne peut identifier avec la misère et la
faim. Il e-ister à cet égard, dans la Congtégation, un certain pluralisme,
à la diversité des situations locales et nationales. Par 1à, on n'entend
pag justifiet indistinctement toutes les oeuvres actuelles; on ne veut
pas dire, non plus, que toutes correspondent parfaitement à noffe
charisme. On ne peut pas davantage prétendre que toutes les oeuvres
soient destinées à la même catégorie de petsonnes. A preuve de quoi,
nulle parole n'est plus autorisée que celle de Don Bosco, Dans une
relation au préfet de Turin, en réponse à un questionnaire à propos
d'un difiérend sur les classes secondaires de l'Oratoire, Don Bosco
dédare que <( l'Oratoite salésien, c'est évident, a le caractère d'un
Institut de bienIaisance au profit de la jeunesse abandonnée »>. Puis,
il ajoute: " ... enÉn, je ctois bon de vous informer que Don Bosco
possède d'autres maisons d'éducation en ltalie. Ces instituts sont
destinés aux classes peu aisées, on y paie une pension mensuelle de
24 lsræ, ou même davantage, Leurs enseignants sont pourvus de
tiftes officiels. Il ne faut pas confondre ces Instituts, comme on l'a
fautt, avæ, l'Oratoire de Turin, tout di#érent par son caractère et pâr
sa natule )>,
Que l'on ait aucune collusion avec la richesse, ni avec Ie pouvoir
Voici une deuxième conséquence, ttès impottaîte, du principe
énoncé plus haut. La Congtégiation ne veut avoit aucune collusion avec
la richesse, ni aucun Iien avec les riches ou avec les puissants
puissent entraver sa liberté. La Congrégation n'admet pas et elle ne

2.10 Page 20

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-20-
peut pas admettre que nous restions indifférents face aux injustices,
d'où qu'elles viennent: qu'elles soient économiques, politiques ou
sociales.
Je ne doute pas que cette affirmation catégorique faite par Ie
Recteur majeur ait une importance toute particulière, et qu'elle puisse
déconcerter plusieurs confrères.
Pour éviter tout malentendu, je tiens à préciser ma pensée. Di-
sons, d'abotd, que cette << non collusion )> avec Ia richesse, cette <( non-
indifiétence )>, ce <( refus »> des injustices entrent dans la ligne, dans
le style, dans l'esprit de Don Bosco. Qu'est-ce que cela veut dire
concrètement?
Voyons le comportement de Don Bosco. Deux constantes caracté-
risent son action: la chatité, et la liberté d'esprit.
Chatité avec tous': avec les pauvres, en premier üeu, mais aussi,
avec les riches. En aucune circonstance, jamais Don Bosco ne fut
promoteur de haine. Don Bosco vivait parmi les enfants les plus
abandonnés de Turin; i était lui-même prolétaire et paysan; il ne
fit jamais de la démagogie, ni de la lutte de classes. Aucune forme de
haine de classe n'avait place dans son esprit. Don Bosco était profon-
dément enraciné dans le peuple, par sa naissance, par sa mission. Sa
vocation le portait, d'instinct, vers Ie peuple. Il appartenait au peuple
par son âme: plus que quiconque il ressentait les aspirations des
travailleuts, de ceux qui vivent d'un travail pénible, de ceux qui
produisent la richesse sans la posséder.
Il eul de nombreux rapports avec riches. Il les fréquentait. Grâce
aux moyens économiques qu'il en obtint, il put étendre son in{luence
Il apostolique, d'une manière quasi mitaculeuse. demandait avec poli-
tesse; dans son humilité, i, était rès reconnaissant de la plus petite
offrande. En des temps troublés et dificiles, il eut de nombreux contacts
avec des ho--es politiques. Il demanda et il obtint. Il eut des tela-
tions avec des personnages qui, en fait de religion, avaient des idées
diamétralement opposées aux siennes. Mais, que ce soit avec les riches
ou avec les hommes politiques, Don Bosco conserva toujours son
indépendance et sa liberté d'esprit. Il ne sentit jamais lié ni retenu
par des compromis.
Deux épisodes illustent cette attitude constante de notre Père.
Nous connaissons tous la fameuse déclaration qu'en décembre 1866,
il fit, à Florence, au ministre Ricasoli avant de corlmencer son discours

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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-2t-
sur Ia nomination des évêques. << Excellence, sachez que Don Bosco est
prêtre à l'autel, prêtre au confessionnal, prêffe ag milieu des jeunes
gens, qu'il est prêtre à Florence comme à Turin, prêtre dans la maison
du pauvre, prêtre dans le palais du roi et chez les ministres! ».
Il rappelait aux riches l'obligation stricte de I'aumône et du bon
usage des richesses avec un grande libeté d'esprit, au point de frôler,
parfois, les limites de la prudence. Ce qui lui valut plus d'une discussion
avec certains prêtres moins exigeants, suivants l'opinion des moralistes
de l'époque. Un père capucin avait parmi ses << philotées )> une pet-
sonne ffès riche qui distribuait en aumônes environ 20.000 Iires par
an, (somme importante alors). Don Bosco dit au Père: << Si elle veut
obéir à Jésus-Christ, et donner en proportion de ses richesses, cent
mille lire annuelles seraient insufisantes. Que croit-elle faire de son
atgent?... »> et, il recommanda au capucin de lui imposer une aumône
convenable ou de la laisser. Dans une conférence à Lucques, le
1.8.4.1882, il fut encore plus explicite: << Si quelqu'un a mille francs de
rente, et que huit cents lui sufEsent pour vivre honnêtement, eh bien,
les deux cents de surplus tombent sous Ia parole: " Faites l'aumône! ".
Mais une nécessité imprévue, une récolte déficitaire, de mauvaises
afiaires...
Serez-vous en vie, alors?... et puis, si Dieu vous aide présentement,
ne vous apportera-t-il pas un secoufs spécial pour avoir fait I'aumône
en son Nom?... J'afrrme que celui gui ne donne pas son superflu
vole le Seigneur, et avec saint Paul, je rappelle: " regnum Dei non
possidebit " ».
Cette conférence, publiée dans le Bulletin salésien, suscita une
espèce de controverse: quelques prêffes, <( très respectables par leur
piété et leur sciqnce »>, pensaient, en effet, que << les théories soutenues
par le Bulletin salésien coincidaient avec celles des communistes... »
(sic). Les raisons et les arguments avancés par ces théologiens n'étaient
rien moins que négligeables aux yeux de leurs contemporains; mais,
comme le note Don Cetia: << Dans la question de l'aumône, Don Bosco
était plus impressionné par les impératifs et les menaces de l'évangile
contre les riches, que'par un quelconque argument théologique ».
Devant les riches, on le voit, il n'était pas servile, au contraire,
il gardait sa pleine liberté. Il leur rappelait leur devoir, il savait exiger
d'eux, en termes ignorés de son temps, un usage iuste et chrétien des
richesses. Pour lui, deux catégories de riches sont inexcusables, d'abord,

3.2 Page 22

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-22-
les gens vraiment bons, qui, sans raison valable retiennent de I'argent
imptoductif dâns leurs coffres-forts, ensuite, les moins bons, qui, tout
en faisant la charité, gaspillent volontiers en Iuxe et en plaisirs.
Dans un dynamisme de charité
Ni dans les écrits de Don Bosco, ni dans ses paroles, encore moins
dans ses actions on ne peut trouver quoi que ce soit qui puisse inciter
à la haine, à la lutte, à Ia révolte. Nous, salésiens, qui marchons sur
les maces de notre Père, disons un <( non » décisif à la violence, à la
haine à l'emploi de la force. Gardons cette fermeté, même lorsque nous
sorrmes en présence de situations qui, humainement parlant, exigeraient
sûtement I'emploi de la force et de la violence. Telle est, d'ailleurs,
Ia pensée de I'Eglise, clairement exprimée en mainte occasion, par le
Saint Pète et d'autres autorités compétentes. Le 24 Juin 1968, le
pape disait aux membres du S. Collège: << Au sujet de la violence, y
compris même cette forme de la violence armée et sanglante, on en
est arrivé à formuler. des théories pour l'expliquer, pour la justi.ter,
pour l'exalter comme l'unique et salutaire risposte à des situations
d'oppression, à des états de violence institutionnelle, comme on dit
parfois. Ce serait une réponse à un ordre que l'on accuse d'être, en
Éahté, un désordre établi, à une légalité formelle qui couvrirait de
réelles ilIégalités. Pour appuyer ces justifications on voudrait apporter
des raisons puisées dans la pensée chrétienne. C'est ainsi que l'on
peut entendre parler d'une " théologie de 7a violence ", dérivée
d'une précédente " théologie de la révolution ".
Profondément pénétré de la dureté de beaucoup de situations,
qu'elles atteignent les individus, les classes sociales, les nations ou
groupes de nations; sensible, plus que personne, aux voix de la sou{-
france, aux cris, qui, de tant de régions s'élèvent pour demander de
l'aide, et des changements opporfuns; obligé par notre mission même
à être gardien mani{este et dédaré d'une justice progressive parmi les
hommes, nous n'hésitons pas à redire notre compassion pour toute
humaine douleur, notre blâme de toute action ou négligence coupable
qui en est la cause, et notre très vive exhortation à entreprendre une
action résolue et courageuse pour remédier, eficacement et prompte-
ment, à un état de choses que la conscience humaine, et en particulier
la conscience ch,rétienne, ne peuvent tolérer. Cependant, nous sentons,

3.3 Page 23

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-23-
en même temps, le devoir de metme en garde nos fils et tous les hom-
mes, contre cette tentation facile et illusoire de croire que le change-
ment dans le trouble et la précipitation, d'un ordre défectueux, est,
par lui-même, la garuntie d'un ordre bon ou du moins meilleur, alors
que ce changement n'a pas été suffisamment préparé. N'est-ce pas une
illusion plus grande eîcore de s'imaginer que la violence, dirigée contre
l'iniustice, assufe, même si elle est sincère, et quasi automatiquement,
l'instauration de la justice; alors que l'expérience nous apprend que la
plupart du temps c'est efiectivement le contraire »>.
Aux évêques d'Amérique latine, il disait encore: << Si nous ne
pouvons pas êffé solidaire des systèmes et des structures qui couvrent
et favorisent des déséqlilibres graves et opptessifs entre les classes
sociales et les citoyens d'un même pays... nous répétons encore une
fois, que ni la haine, ni la violence ne sont le levier de notre charité ».
Mgr Camara, Iui-même, le champion de la cause des pauvres,
afirme nettement: << Je ne crois pas à la haine ».
Permettez-moi d'insiter sur un point qui a un certain rapport avec
le précédent; je veux parler de Ia tendance à vouloir limiter I'action
pour le développement à cette dénonciation « prophétique »> de I'in-
justice. Sans aucun doute, nous l'avons dit plus haut, nous ne pouvons
pâs, nous salésiens, rester indiflérents face à l'injustice. Il est vrai
qu'il y a de nombreuses, de mès nombreuses situations iniustes: op-
pression, frustration, etc... Nous devons certainement défendre les
pauvres, les opprimés, combattre l'injustice. Mais, comment le faire?
Nous ne pouvons pas, certes, renoncer à ce qui peut être, dans des
cfuconstances et des situations déterminées un devoir de conscience, et
un devoir pastoral pour les prêttes. La parole de Dieu, en efiet, ne
peut être enchaînée: Verbum Dei non est alligatum! Néanmoins, notre
rôle ne consiste pas à padet, sans cesse et sans trêve, contre l'injustice.
Nous ne pouvons pas nous ttansformer en leaders, syndicalistes,
<< condottieri )>, sans risquer de tomber dans le piège de la politique.
- Et, alors? Imitons notre Père. << Peu de paroles, beaucoup d'ac-
Il tions »>, c'était son mot d'ordre. se distingua par ses écrits, d'abord,
paf ses patoles aussi, mais surtout, par son activité et par ses réalisa-
tions. Telle doit être nome conduite; ce que j'appellerais << le prophé-
tisme des faits ,r. Don Bosco fut toujours et partout, le messager de
l'entière liberté; mais en même temps I'apôtre qui construit dans la
charité, qui construit avec la politique du Pater noster.

3.4 Page 24

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_24_
Se libérer de Ia mentalité << bourgeoise »>
Jusqu'à présent nous nous sommes eflorcés de dissiper quelques
éqüvoques, de clarifier quelques idées. Etablissons, maintenanr, une
ligne d'action concrète face au sous-développement. Une condition
préliminaire, si l'on veut, mais concrète et importante qui concerne
chacun d'entre nous, la voici: il faut que nous prenions conscience de
l'urgence et de la gravité de ce phénomène, ainsi que de notre devoir
en cette matière. Peut-être avons-nous aussi besoin d'étudier avec
attention et d'assimiler la docrine sociale de I'Eglise et les autres
documents qui font autorité.
Dans les réunions des pères provinciaux latino-américains, nous
avons reconnu qu'il nous arrive souvent d'avoir une mentalité << bour-
geoise »>, d'être << installés »>, d'êre plus portés à défendre l'ordre étabh.,
quel qu'il soit, fût-il injuste et oppresseur, qu'à découvrir ses.méfaits et
ses injustices. Nous avons été élevés, avoue l'un d'entre eux, dans Ia
terreur du communisme. Nous en connaissons les erreurs et les efiro-
yables conséquences. Personne ne songe à prendre sa défense; mais
il est également vrai qu'on ne nous a enseigné que peu de chose sur
les maux du capitalisme. Cet état de fait a été renforcé dans telle situa-
tion politique que nous avons vécue par peur du communisme, sans
pour autant nous rendre compte de l'autre monstre: le capitalisme.
De là, cette mentalité soupçonneuse devant toute revenücation sociale,
celles de la classe ouvrière, en particulier; nous sofilmes tentés de
voir, dans chaque cas, quelque manoeuvre camouflée du communisme.
Souvent aussi nos relations, notfe compoftement avec notre personnel
reIlètent une mentalité capitaliste ou paternaliste. Que de fois n'essaie-
t-on pas d'échapper à la législation du travail? ou de recourir à des
subterÉuges légaux pour n'avoir pas à payer complèment les prestations
sociales?...
Nous devons nous déf.aire de cette mentalité.
Si nous devons condamner le communisme avec le triste cortège de
ses maux individuels, sociaux, anti-chrétiens, nous ne devons pas non
plus nous plier aux véritables injustices perpétrées par le capitalisme.
Notre tâche est de connaître et d'assimiler Ia doctrine sociale de
l'Eglise, atn d'acquérir cette sensibilité nouvelle, ouverte, disposée aux
changements et aux réformes si urgentes dans le domaine social.'

3.5 Page 25

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_25_
Payet de sa persorrne
Une attitude imposée par notre devoir social et qui nous touche
directement en tant que salésiens, c'est la cohérence, Ia logique. Si
lutter contre Ie sous-développement fait partie de notre vocatioh, de
notre mission, de notre charge, nous devons agir en conséquence, être
logiques âvec notre fonction. En un mot, comme 7e dit Populorurn
progressio, nous devons: << payer de noffe personne »>.
En quoi consiste cette cohérence, cette logique qui doit pénérer
noffe vie cornmunautaire et individuelle? Nous devons vivre en vrais
pauvres. Garder, si possible, le rnême niveau qu'eux. Et donc, guerre
à l'embourgeoisement! Oui, mes chers confrères, faire cette guerre est
une nécessité. J'en ai parlé longuement dans Ia lettre sur la pauvreté,
mais, il faut sonner le rappel.
Il est très facile de prendre, à cet égard, une position de défense,
tout en continuant de donner à sa vie un style et un niveau qui, en
Éahté, pourraient être une parodie de la pauvreté.
Précisément sur ce sujet, un con{rère m'écrivait: << le mot bour-
geoisie agace et pfovoque, parfois, des réactionsl mais, à vrai dire,
par suite du manque de formation à la pauvreté personnelle, propre
au consacré d'aujourd'hui, on se laisse aller à une vie bourgeoise bien
nette et infantile: lever de plus en plus tardif, prolongation des loisirs,
des voyages, des spectacles, nourriture plus rufrnée, disponibilité de
plus d'argent pour des caprices personnels superflus... >>.
Triste tableau! Je voudrais qu'il fût inexat! Examinons les situations
avec loyauté. Portons-y remède avec coruage, c'est très important!
Toute action concrète que prend la communauté dans ce sens rend à
tous vigueur et santé spirituelle. Qu'il me soit permis, ici, de clarifier
la position de Ia Congrégation. Je veux parler de certaines attitudes,
inspirées sans doute par le souci de pratiquer la pauvreté, mais peu
conformes au style salésien.
Ayons des idées claires sur notre apostolat
Quelques-uns désirent vivre parmi les miséreux des bidonvilles,
paftager totalement le genre de vie des plus pauvres. Ils veulent ainsi
apporter un témoignage de pauvreté, leur montrer que nous sommes
de leur côte, que nous les comprenons. Dans ce but, il laudtat, pensent

3.6 Page 26

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-26-
-ils, créer de petites communautés de salésiens habitent au milieu
de ces << miséreux »>, partagent leur sort, et gagnent leur pain par le
ttavatl manuel, comme des ouvriers et des employés...
Ceci peut être, et même est efiectivement un charisme accordé par
l'Esprit Saint à l'Eglise. Il existe des religieux qui onr, précisément
cette mission et la remplissent avec édification, et, je crois, avec d'exel-
lents résultats. Nous les admirons. Mais, il faut aussitôt afirmer nette-
ment que cela n'est pas la vocation salésienne.
Notre devoir ne se réduit pas à un simple témoignage. Notre
témoignage principal est celui de notre travatT. Don Bosco était pauvre,
il vécut toujours pauvre; mais il fut toujours promoteur de progrès,
d'élévation sociale. Dans la mesure du possible il améliorait les condi-
tions de vie de ses enfants. I1 ne prolongea pas indéfiniment le mode
de vie ptécaire des débuts de la maison Pinatdi.
Pouf nous, s'intéresser aux pauvres, ne peut pas signifier simple-
ment vivre dans un taudis avec eux, mais travailler pour et»(, pour
leur éducation, pour leur fotmation, pour leur promotion. De taLt, de
nombreux salésiens vivent et travaillent dans des bidonvilles. Ce sont
d'authentiques héros d'avant-gatde; nous les encourageons de toutes
manières. Vouloir, hors de ces câs, adoptet ce genre de vie serait une
sorte de snobisme arti.ficiel, d'autant plus que l'on finit, peu à peu,
par ne plus partager tout à fait le soft des pauvres. En réalité, nous
ne partageons pas leur insécurité; nous sommes constamment aidés,
soutenus par la Congrégation. On doit en dire atrtant du travail hors
de la maison. Grâce à Dieu, Ies salésiens se sont toujours montrés
fidèles à leur note caractéristique: être des travailleurs, d'infatigables
travailleurs. C'est Ia fierté de la Congrégation. Elle a travailTé et elle
travaille beaucoup. Nous ne vivons pas de rentes foncières, immobi-
liaires ou bancaires. Nous vivons de notre ttavatl, et des offrandes
que la Providence nous fait,'grâce à nos bienfaiteurs. Ce n'est donc
pas une nouveauté pour nous que de vivre du fruit de notre travail.
Mais croire qu'il n'y a de travaitr que celui que l'on fait dehors est
pour le moins un non-sens. Abandonner le secrétariat du collège pour
devenir secrètaire dans une entreprise; abandonner ma classÇ, mon
catéchisme, mon ministère, mon ûavail. spécifique, pour faire le docker,
tout en voulant rester salésien... quel sens cela peut-il avoir?...

3.7 Page 27

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27-
Notte vocation d'<< éducateurs »>
En quoi consiste, au fond, notre lutte conffe Ie sous-développement?
Nous ne sômmes ni des techniciens, ni des politiciens, nous n'avons
pas non plus de gros capitaux pour financer des programmes de déve-
loppement. Nous sommes des éducateurs chrétiens, des pasteurs et
pouf une part, des missionnaires. Notre action gravite autorr de ces
trois axes; on peut la résumer en une phrase: notre action, c'est
l'éducation, dans le sens plein du mot.
Que fit Don Bosco? Son exemple est une règle sûre".
Devant des siruations de sous-développement: jeunes gens pauvres,
abandonnés, sans toit, sous alimentés..., Don Bosco ne se contenta
pas de leur faire I'aumône d'un peu d'argent, de leur donner lit et
nourriture. Dans un premier temps, il se mit à chercher du travail
porrr ses jeunes; ensuite, à leur donner, par I'apprentissage d'un métier,
le moyen de << gagner leur pain à la sueur de leur front »>. Oeuvre de
pfomotion populaire, avec la qualification et la formation du futur
ouvrier. Il est intéressant de noter comment, dans l'activité mission-
naire elle-même, Don Bosco ne se contente pas d'un ffavarl de pure
évangélisation, mais il veut qu'un travail de promotion civilisatrice
précède et accomFagle le premier. D'abord, et c'est une nouveauté, il
commence l'oeuvre missionnaire par la fondation d'Institutions, d'écoles,
d'orphelinats, << au voisinage des indigènes >>, afin que les indigènes
reçoivent le message chrétien de Ia bouche de leurs propres enfants.
De là, est née l'oeuvre de promotion humaine qu'il veut liée à celle
de I'évangile. Dans un Mémoire sur les missions salésiennes >>, daté
du 13 Avril 1880, et présenté à Léon XIII, Don Bosco disait que le
but de son oeuvre est: <( d'ouvrir auprès des indigènes des maisons
pour les aspirants aux sacerdoce et de refuges pour les en{ants les
plus pauvres et les plus abandonnés, et d'ouvrir la voie à la ptopaga-
tion de l'évangile chez les Indiens de la Pampas et de la Patagonie »>.
Après avoir rendu compte du travail accompli, il ajoute: << Tandis que
quelques-uns prennert soin d'enseigner les arts et métiers, et l'agri-
culture dans les postes de mission déjà organisée, d'autres pousuivent
leur marche parmi les indigènes pour les catéchiser, et, si possible,
fonder de nouveaux postes au coeur des régions désertiques »>.
Dans une lettre à Don Bodrato, Don Bosco explique comment il
avait été amené << à accepter les missions destinées à la civilisation et à

3.8 Page 28

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-28-
" l'évangélisation des habitants de ces régions immenses et incultes »>, et
comment << dans Ie désir de rendre touiours plus stable l'oeuvre civi-
lisatrice chez ces peuplades, et aussi de faciliter parmi les Indiens la
connaissance et la pratique des arts, des métiers, de l'agriculture ».
Une formule touiours valable
A l'exemple de Don Bosco, noffe cotrlaboration au développement
consiste principalement dans l'éducation, la qualiÊcation et la formation
des promoteurs du développement. C'est une joie pour nous salésiens
de remarquer qu'aujourd'hui même l'éducation est considérée par les
spécialistes comme << la clé du développement )>. Ainsi donc nome
collaboration est vraiment adaptée et efficace.
L'enryclique Populorum progressio dit dairement que <( l'éducation
de base est le premier objectif d'un plan de développement, que savoir
lire et écrire, acquérir une formation professionnelle, permet aur gçns
de reprendre confiance en eux-mêmes, de découvrir qu'ils peuvent
travailler au progrès avec les autres )>.
Les << Documents de Medellin >> en donne une confirmation expli-
cite: << ... l'éducation, disent-ils, est, effectivement, le moyen-clé pour
libérer les peuples de toute servitude et les faire monter de conditions
de vie moins humaines à des conditions plus humaines, en tenant
compte que l'homme responsable est I'artisan principal de sa réussite
ou de son échec ». De plus, << l'éducation est la meilleure garantie du
développement de la personne et du progrès social. Menée dans de
bonnes conditions, l'éducation prépare les promoteurs du développe-
ment. EIle est même la meilleure distribution des fruits du progrès
que sont les conquêtes culturelles de l'humanité »>. Les spécialistes du
développement sont pleinement d'accord sur ce point.
Alfred Sauvy, l'un d'entre eux, écrit dans le <.< Monde »>: << Après
beaucoup d'erreurs, et d'indécisions, les économistes de tous pays, les
Amédcains eux-mêmes, en viennent peu à peu à reconnaitre que le
nerf du développement n'est pas l'argent, comme on le crut pendant
longtemps, ce ne sont pas les capitaux, mais la culture, l'aptitude des
hommes à exploiter leurs richesses naturelles »>. La sagesse drinoise a
remarqué ce fait depuis longtemps; << Donnez un poisson à un homme,
il aura à manger pour un jour; apprenez'lui à pêcher, il mangera sa

3.9 Page 29

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_29_
vie durant rr. Mgr Thiandum, arch. de Dakar déclara de son côté dans
une conférence: << Je crois pouvoir dire sans crainte de me tromper que
les pays sous-développés ont plus besoin d'un eIlort d'éducation que
d'argent ou de vêtements. L'aide financière, pour précieuse qu'elle
soit, ne pourra jamais remplacer, chez un peuple qui désire prendre
sa place sur la scène économique mondiale, I'aptitude et l'effort per-
sonnel de ses fils. Le rôle fondamental de l'assistance technique me
paralt être, avant tout et surtout, une oeuvre d'éducation »>.
Ces idées sont réconfortantes; cependant, elles ne doiverit pas nous
endormir dans cette fausse sécurité que tout va ttès bien, qu'il nous
suffit d'être des éducateurs au service actif et efficace du développement.
Une éducation libétattice
Demandons-nous avec loyauté si notre éducation est vraiment
facteur de développement? et comment peut-elle l'ême?
Les << documents de Medellln » emploient une heureuse expression.
L'éducation, disent-ils, doit être libératrice ». En soi, toute éducation
est libératrice, porte en elle-même une libération. D'abord, 1a libération
de l'ignorance, qui est une espèce de servitude; puis, des conséquences
de llignorance et de tout ce qui place l'homme en positioh de dépen-
dance, pour ainsi, dire, << constitutionnelle »>.
L'éducation, en tant que formation motale, doit également libérer
I'homme de l'égoïsme, des vices, du péché, etc...
Mais le concept d'<< éducation libératrice »> est plus dense: Il doit
s'inscrire dans le contexte de lutte contre le sous-développement.
<< Education libératrice »> signifie: préparer les << libérateurs )>, c'est-à-
dire les ouvriers du changement, les destructeurs du sous-développe-
ment. Fotmer des hommes mrirs, doués d'une personnalité complète,
harmonieuse, chrétienne, capable de se libérer et de se délivrer de
structures oppressives, d'injustes situations; formet des hommes qui
ne s'enferment pas dans la coquille de leur confott personnel, mais
ressentept, au plus profond d'eu* mêmes I'appel de leur vocation
chrétienne: servir leurs frères; des hommes capables d'être des messa-
gers de l'espérance chrétienne, même lorsque, à l'horizon, rares sont
les raisons d'espérer.

3.10 Page 30

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-30-
Faisons un examen de conscience
Comment et jusqu'à quel point, l'éducation que nous dispensons
est-elle libératrice? Pour répondre à cette question, nous devons faire
une << révision »> sincère et loyale du contenu de notre éducation.
J'ai parfois l'impression, je vous l'avoue, que dans notre oeuvre
d'éducation, nous attachons trop peu d'importance aux valeurs et aux
Il devoirs sociaux du chréden. semblerait que notre unique et princi-
pale péoccupation soit de former la personnalité, plus exactement,
<< une individualité »>, en soi, isolée et presque séparée du monde
socialisé nous vivons. Or ce monde est de plus en plus socialisé,
non dans le sens marxiste, mais dans le sens dàs relations mutuelles.
Examinons de près quelles sont les principales valeurs que nous faisons
passer dans notre éducation. On nous répondra que ce sont des valeurs
humaines et chÉtiennes. Sans doute, c'est notre premier travail. Mais
il y a aussi ces valeurs << latentes >> qui ne sont pas transmises par un
enseignement direct, mais sont assimilées cornme partie d'un système.
C'est, précisément, au sujet de ces valeurs latentes que j'éprouve quelque
crainte. Ne formons-nous pas davantage à l'isolement égoiste qu'à
l'insertion sociale? plus à la responsabilité personnelle qu'à la respon-
sabilité sociale? Ne formons-nous pas plus au respect de I'ordre établi,
(capitaliste, bourgeois), qu'au changement, à la transformation de
cette ordre lui-même?... En un mot, nous éduquons à << avoir davan-
tage »>, plus qu'à << servir davantage ». Ne serait-ce pas pour cette
taison que tous ceux qui sortent de nos maisons ne Sont pas... tous,
des dirigeants chrétiens engagés?
Donnons à nos ieunes le sens social
,Soyons pratiques. Enmons dans les détails concrets et utiles. Nous
rendrons ainsi notre éducation plus eficace. Elle deviendra << facteur
fondamental et décisif du développement ».
- Que l'on intensite la formation sociale de la jeunesse dont
nous sommes responsables, et, d'abord de la jeunesse qui suit le cyde >>
de la formation salésienne. Dans ce but, que I'on s'instruise soi-même
de la doctine sociale de l'Eglise, des principaux documents, tels: Mater
et magistra, Pacem in terris, Populorurn progressio, Gaudiurru et spes,
les Documents de Medellîn, etc... Nous devons acquérir, sur ce point,

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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-31 -
une formation solide, complète. Il ne s,,fit plus d'avoir quelques no-
tions. Nous devons ènseigner la doctrine sociales chrétienne avec beau-
coup de sérieux.
- Que l'on étudie de façon sérieuse et critique les systèmes
philosophiques; sociaux, économiques les plus répandus, en particulier,
les systèmes marxiste et capitaliste. Que cette connaissance sôit adaptée
aux difiérents niveaux lntellectuels. Le système capitaliste, en pàrti-
culier, doit être présenté sous son vrai jour, parce que, en général,
nous sommes assez mal informés
- Que l'on donne une ample information et une vaste connais-
sance des problèmes de la faim, de la misère, du sous-développement.
Que, dès leur jeune âge, on oriente les élèves vers urie vision
chrétienne de ces problèmes. Qu'ils éprouvenr pour eux un intérêt
fratemel. Que leurs dispositions et leur comÈortement à l'égard de
leurs frères du tiers-monde soient imprègnés de l'esprit de service.
Ecoutons Populorurn progressio. << Educateurs, c'est à vous qu'il revient
de susciter chez les jeunes, dès leur enfance, l'amour des peuples en
voie de développement ».
- Qrre I'on donne, avec prudence, mais aussi avec beaucoup de
clarté, une formation politique appropriée, en dirigeant avec objectivité
nos élèves des cours supérieurs vers la connaissance et l'examen criti-
que des systèmes politiques et des prograrnmes des principaux paftis
politiques; en les préparant à faire, dans ce domaine, des options qui
correspondent à leur formation chrétienne. La recommandation de Don
Bosco de <( ne pas se mêler de politique »>, ne signifie pas que nous
devions tenir nos élèves à l'écart de ce secteur si important de leur
vie, et que nous abandonnions leur formation politique au premier
journal venu, au premier compagnon de fortune, ou à la première
rencohtre fortuite à l'université.
- Qu'on aide les élèves et qu'on les guide dans l'étude analytique
et critique des problèmes locaux; questions économiques, familiales,
délinquance juvénile, drogue, racisme, colonialisme, guérillas, pai,r,
Il etc. y a d'excellents moyens pour cela: les ciné-clubs, les tables-
fondes, les confèrences, la lecture critique des journaux, etc...
- Qrre l'on cherche à développer, chez les élèves, le sens com-
munautaire, le sens du service, I'ouverture à leur milisu hrrm2in, sp|é-
cialement aux milieux les plus pauvres. << Bienheureux celui qui s'est
élevé jusqu'à la compréhension du pauvre et de l'indigent »>. Sans

4.2 Page 32

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-)2
doute, devrons-nous reconnaître qu'en bien des cas elle est toujours
acfuelle cette plainte de Bossuet: << I1 me semble que de toutes parts
s'élève une clameur qui devrait nous briser le coeur, et qui, peut-être,
n'arrive pas à nos oreilles! »>. Pourquoi cette espèce de surdité? cette
incompréhension du pauvre et de I'indigent?... Manque de foi?
.unqr" de coeur? manque d'attention?... oui; défaut de cette sensi-
bilité chrétienne alimentée par la foi: nous passons au milieu des
misères du prochain sans rien voir. Il peut arriver que tel de nos
Instituts soit une ., lle ,r, en vérité, sans immédiate ni réelle influence
sur le milieu environnant. Il importe que ce << sens colnmunautaire >>
aide le jeune d'aujourd'hui, l'homme de demain à dépasser l'égoïsme
des petits groupes. Ce sens communautaire doit ptéparer le jeune a
participer pleinement aux activités de la société: qu'il comprenne les
besoins et les responsabilités du monde il vit. Lg sens cofilmunau-
taire doit surtout le rendre capable et apte à assumer les droits et à
exercer les responsabiltés sociales. L'obiecti{ essentiel de cette éducation
est de le préparer au changement, à la transformation des structures.
les
-enfaQnotse
I'on cultive, enfin, chez les jeunes gens, et même chez
l'esprit de générosité, de service. Que l'on mène contre
l'égoTsme un combat décisif. Qu'on s'efforce de les habituer au dialogue,
de stimuler en eux la puissance créative. Que cette action se poursuive
à la lumière d'une vision chrétienne du monde: dans la difiusion de
la charité, l'absence de haine, la construction et non la desffuction,
la fuaternité qui unit et non la lutte qui creuse des fossés. Qu'elle
s'exerce sans excitation, îi à la haine, ti au a ressendment, ni à la
rancune, ni directement ni indilectement. Que l'on évite toute déma-
gogie facile. Notte devoir, notre responsabilité devant Dieu, n'est
pas de former des guerllleros, des révolutionnaires, mais des chrétiens
pleinement engagés.
Je recommande instamment aux chers pères ptovinciaux et au
directeurs d'étudier et de faire étudier les moyens propres à la Éali-
sation de ces suggestions; ceux qui leur paraissent les plus opportuns,
selon les conditions des diflèrents pays et de chaque région. Le pro-
blème, je Ie répète, intéresse tous les confrères, dans toutes les parties
du monde, quelle que soient leur genre de vie ou de travail. Mon
plus vif désir est que mes conseils ne restent pas lettre morte. Aussi,
je les confie à la sensibilité chrétienne et salésienne de chacun de vous,
dans l'exercice de vos responsabilités respectives.

4.3 Page 33

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-33-
Notre pÉférence ira touiouts vers les pauvres
Permettez-moi un nouvel encouragement à une action très concrète.
Dans l'assemblée des Pères provinciaux d'Asie, à Bangalore, on
prit cet engagement: << Nous vivrons davantage en pauvres. Nous
serons un signe plus manifeste du Christ pauvre si dans les rli#érents
pays nous sofirmes établis, tous peuvent constater que dans nos
oeuvres nous donnons Ia première place à cette jeunesse qu'ils jugent
pauvre et abandonnée »>.
Cette recommandation sera toujours valable, toujours nécessaire.
C'est affectueusement, et non sans anxiété, que je vous la renouvelle.
Nous pouvons affirmer que dans l'ensemble de la Congrégation nous
som.mes dans la ligne de Don Bosco, dans la droite ligne. Mais, peut-
être, y a-t-il des oeuvtes qui, d'abord destinées aux pauvres ou à des
catégofies modestes, se sont élevées peu à peu à un aure niveau social,
Il ont fini par devenir en quelque sorte <( aristocratiques >>. pourait
se faire qu'aujourd'hui de telles oeuvres ne correspondent plus à notre
mission. Je n'ai pas la prétention, par là, d'indure dans un jugement.
global et unilatéral chacune des oeuvres qui ne s'occupe pas exclusi-
vement des pauvres. Ce sont des oeuvres tout à fait valables: elles
remplissent une mission précieuse puisqu'elles forment des dirigeants,
des hommes promis aux responsabilités sociales et chrétiennes, des
hommes convaincus. Je ne parle pas de celles-ci. Mais je crois, et je
l'ai dit à plusieurs reprises qu'il est nécessaire de faire, dans chaque
ptovince salésienne, une révision, une redistribution plus courageuse,
en se libérant d'un sentimentalisme irrationnel, et en replaçant plu-
sieurs oeuvres dans la ligne authentiquement salésienne.
Intégration des diverses oeuvres
Etroitement lié à celui-ci un autre problème se pose: celui de
l'intégration de nos oeuvres. Quelques oeuvres se sont, peut-être,
repliées sur elles-mêmes, se sont limitées avec étroitesse à << l'école »>,
voire même à tel type d'école. Ces oeuvres peuvent et doivent éclatet,
s'ouvrir, << s'intégrer ». Un peu d'imagination permetra de compléter
l'activité scolaire par d'autres activités parascolaires, ou post-scolaires,
comme, par exemple, les écoles du soir et faveur des jeunes ouvriers,
oeuvre si chère à Don Bosco.
3

4.4 Page 34

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-34
I1 me souvient que lorsque l'on ofirit à notre Père l'oeuvre de
St. Nicolas de los Arroyos, on lui demanda de l'étabüt au niveau d'un
collège pour jeunes g.n, .. ile bonne condition >>. Il accepte et il précise:
<< Comme le but principal de la Congrégation salésienne est le soin des
jeunes gens pauvres et oiposés, j'espère que les salésierrs auront la
Iiberté de donner des cours du soir à ces ,jeunes gens... >> Exemple à
retenir. Aujourd'hui, dans nombre de pays fleurit l'oeuvre de l'alpha-
bétisation: plusieurs confrères s'y sont acquis de grands mérites...
Nous pourrions ajouter bien d'aumes initiatives analogues. Voffe ima-
gination, et mieux encore, votre sensibilité salésienne sauront mener
à bien les oeuvres nécessaires.
Regardons la Éüté avec courage
Prenons gatde à l'instinct de défense toujours habile à trouver des
justifications et à nous persuader que tout va bien, qu'il n'y a rien à
changer, qu'au fond les choses ne sont pas aussi graves.
Soyons sincères, courageux et surtout persévérants. La fotme la
plus authentique du courage n'est-ce pas la constance?
Très chers ûls, j'ai voulu attirer votre attention sur le fait du
il sous-développement; tel un cercle vicieux, étrangle les deux tiers
de l'humanité. C'est un problème qui concerne toute la Congrégation,
et non pas seulement ces nombreux et magnifiques confrètes. qui, en
première ligne, oeuvrent avec un véritable héroïsme voilé de simplicité.
Nous sommes, il est vtai, au seuil du Chapitre général spécial: il
s'occupera, certainement, de tout cet ensemble de problèmes. Dès
maintenant, vos coeurs salésiens voudront répondre concrétement à
l'appel angoissé de tant d'âmes. L'Eglise et Don Bosco se font leurs
porte-parole: ..< Ay* pitié de vos frères! >>.
Bien chers con{rètes, je vous salue afiectueusement, chacun en
particulier. Je vous demande la charité de vos prières à toutes mes
intentions, dans toutes les responsabilités qui m'incombent.
Que la Vierge Auxiliatrice vous bénisse tous!
Votre très afiectionné,
' Don Luigi Ricceri
Recteur maieur

4.5 Page 35

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-35-
R-ÉFERENCES
(1) Cfr. 7 Ga L,l.
(2)
())
P. Lebret,
Populorun
Dynamique conctète
Progressio n.21.
du
déoeloppement,
paris L961.
(4) ibid,. n.4.
(5) H. Camata, Terzo Mondo defraudato, MiTano L9G9, p. 27.
(6) ibid. p. 39.
(7) Enciclicbe e Discorsi di Paolo VI, Ed. Paoline, VIII, 177.
(8) ibid..437ss.
(9) P. Houtarr, la Chiesa di fronte allo sailuppo ilel Terzo Mondo, tn Teologia
del Nnnooamezto, Assisi p. 115.
(70) Populorurn Progressio n.29.
ÿ. (LL) ibid.. n.
(12) ibid. a.14.
I (19) Mons. G. Huyghe, Per un rinnooarileflto della oita religiosa, \\tr., relïgiosi
oggi e dornani, Roma 7968, p.226.
(14) Populorum Progressio n. ).
(15) Cfr. Gaudium et spes n.63.
(16) Documenti di Medellln, ed. Dehooiane, I,1.
(L7) Enciclicbe e Discorsi di Paolo VI, frll, 4)9.
(18) Card. Iéget, L'uono problena sfida la Cltiesa, il,. Gttadella, fusisi 1968,
pag.52.
(L9) Menorie dell'Oratorio d.i S. Fruncesco di Sales, Tôrino 1946, 12, ss.
(20) ibid. p. L27.
(21) Epistolario, III p.227,lett. L9)9.
(22) ibid. III p. 166, lett. 1877.
(23) ibid. III p.600, lett.206).
(24) Men. Biogr. YIII, 534.
(25) ibid.frI,52L.
(26) ibid.x\\I,525.
(27) ibid.
(28) ibid.
(2e) ibid.
(30) Encicliche e Discsrsi d.i Paolo V,[, XVI, 209ss.
(3L) ibid. Y{I, 469.
(32 Populorarn Progressio, n. )2.
I\\ (33 Epistolario, III, p. 572, lett. 20)1.
(34 ibid. p. 577,lett. 2035.
(35 Popalorurn Prôgressio n, 35.
(36 ibid. a.20.
(37 ibid. n.15.
(38) Documenti di Medellln, 4,II, 1.
09) ibid.4,1II, L, L.
(40) Gheddo Pieto, Predicare ii. Vangelo o aiutare î pooeri? ja [Jnanesiruo ed,
e o a n ge I iutzi o n e, Ivliano 19 69.
(41) Mons' Thiandum, vision cbrêtienne des d.éséquilibres écononiques et socxailtt

4.6 Page 36

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-36-
in Responsables, sept-oct. 196), p.22L.
(42) Popalorurn Progressio n.8).
(41) ACS, Luglio 1968, n.252,P.37.
(44) ibid.*c.77.
(45) Epistolario, lI, p. 4)1,leu. t260.
(46) Lettre Pontif.cale à M. Alain Baruère, président des Semaines sociales de
France, Dijon, Juillet 1970.

4.7 Page 37

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IV. COMMUNICATIONS
Nouvelles dispositions pout l'Ordo Missae et le Btéviaire
Etant donné les changements survenus depuis la réforme du ca-
lendrier liturgique universel, i a été décidé de ne pas publier pour
l'année L97O le calendrier Iirurgique propre à notre Congrégation. On
se référera utilement aux calendriers publiés pâr les divers üocèses.
Chaque maison recevra cependant le << Propre salésien ».
Nouveaux évêques salésiens
a) Le Saint Père a promu au siège archiépiscopal d'Asunci6n (Pa-
ragoay) S. E. Mgt. Ismael Rolon, évêque de Caacupé.
b) Le Saint Père a promu au siège épiscopal de Dbrougarh (Inde)
le R. P. Robert Kerketta, directeur de la « Don Bosco Technical School »>
de Krishnagar.
Nomination de nouveaux provinciaux
P. Jean Sol pour la province de Buenos Aires (Argentine).
P. Michel Mouillard pour la province. de Lyon (France).
P. Charles Oerder pour la province de Cologne (Allemagne).
P. Edouard Fox pour Ia province de Londtes (Grande-Bretagne).
P. Arüur Morlupi pour la province d'Ancône (Italie).
P. Demetrius Licciatdo pour la province de l'Athénée pontifical
salésien (Rome).
P. Etienne Zerün pour la province de Ljubljana (Yougoslavie).
P. Nicolas Pavicic pour la province de Zagreb (Yougoslavie).
P. Félix Zolnowski pour la province de Lodz (Pologne).
P. Augustin Dziedziel pour la province de Ctacovie (Pologne)'
P. Jean Canals pour la province de Barcelone (Espagne).

4.8 Page 38

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-38-
P. Ildefonse Gil pour la province de Quito (Equateur).
P. Antoine Melida pour la province de Valence (Espagne).
P. Antoine Hildago pour Ia province de Séville (Espagne).
Solidarité fraternelle
Nous publions ici la troisième liste des dons qui nous sont parvenus
entre le mois de mars et le mois de juillet.
Les sommes qui nous ont été envoyées par des maisons ou par
des particuliers ont été classées selon leur provenance sous le nom
d'une province. Dans tous les cas I'intention du destinataire a été
respectée.
Les sornntes selon leur proaince d'origine
Italie
Campanie-Calabre
Centrale
Ligurie-Toscane
Lombardie-Emilie
Novarèse-Hélvétique
P.A.S.
Pouilles
Rome-Sardaigne
Sicile
Subalpine
Venise
Véione
Europe
Europe de l'Est
Allemagne-Notd (Cologne)
Allemagne-Sud (Munich)
Hollande
Espagne-Cordoue
Espagne-Séville
Amérique
Argentine (Buenos Aires)
Argentine (Rosario)
2.679.000 lires
230.000
1.000.000
150.000
250.000
22.260
1.589.000
280.000
1.500.000
2.5t3.000
163.000
126.000
165.000
172.000
3.449.800
680.000
700.000
T.838.750
2.095.2L4
87.000

4.9 Page 39

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-39-
chili
Etats-Unis (New Rochelle)
Etats-Unis (San :Francisco)
ÿénézuéla
Asie
Moyen Orient
Inde (Bombay)
Inde (Gauhati )
Inde (Madras)
Australie
Ausralie
500.000
638.875
895.000
3.666.875
60.000
72.940
95.000
1.843.000
464.640
TOTAL DES SOMMES PARVENUES
Fonds de caisse précédents
SOMME DISPONIBLE
27.927.L84
1.48.261
28.075.445
Destination des sornrnes reçî,res :
Certaines des sommes énumérées ci-dessous nous ont été remises
avec la mention de leur destinataire.
A-mÉnrqur
-
Argentine.' pour les oeuvres sociales de Villa
Regina
- Boliaie: pour la reconstruction de la drapelle du
noviciat de Cochabamba
- Boliaie: pour I'achèvement de la construction du
juvénat de Calacoto (La Paz)
- Boliuie: pour le Centre de Jeunes à la périphérie
deLaPaz
- Brésil: pour la construction du nouveau juvénat
de la province missionnaire de Manaus
- Brésil: pour I'oeuvre en faveur des enfants de Ia
rue de Belem-Sacramenta
- Brésil: pour la paroisse de la << favelTa » de Jaca-
rezinho (Rio de Janeiro)
-
Brésil: pour la prélature missionnaire de Porto
Velho
150.000 üres
600.000
3.000.000
3L2:000
3.000.000
290.000
1.000.000
30.000

4.10 Page 40

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-40-
- Brésil: pour l'école technique dans la périphérie
de Joinville
- Colombie.' pour la construction de nouveaux dor-
toirs de I'orphelinat « Ciudad Don Bosco » de
Médellin
- République Dorruinicaine: pour l'achèvement de
la maison paroissiale de l'église Maria-Auxiliadora
de San Domingo
- Répablique Dominicaine: pour les oeuvres parois-
siales de Jarubacoa
-. Equateur.' pour le Village Paul-VI dans le Vica-
riat de Mendez et Gualaqaiza
- Equateur.' pour la reconstruction de la mission de
Sucua
-
Haii: pour la construction de l'église parois-
siale de CapHaïtien
- Paragaay.' pour I'achèvement du juvénat d'Ypa-
caral
- Paraguay.' pour le patronage de la mission de
Puerto-Casado
- Paraguay.' pour I'acquisition d'une Jeep pour la
paroisse rurale de Conceci6n
- Etats Unis: poar la paroisse du quartier noir de
Birmingham
- Uruguay.' pour l'équipement du noviciat de Las
Piedras
2.000.000
2.000.000
1.000.000
6r0.000
680.000
80.000
1.000.000
1.500.000
93.750
1.984.000
500.000
1.000.000
Arnreup
- Congo: pour l'école professionnelle de Kashiowe
AsrB
Ps7ff?sss.' pour la paroisse missionnaire de Tarnan
- lapon: pour la construction de la maison pa-
- toissiale et de la bibliothèque de la mission de
Beppu
- lapon: pour la consffuction des oeuvres parois-
siales de Arakawa-Tokyo
Ind.e: pour le nouvel évêque de Dibrougarh
-- Inde: pour la mission de Vellore
954.000
500.000
800.000
265.000
1.000.000
50.500

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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-4L-
- Inde: pour I'oeuvre d'assistance fondée par le P.
Mantovani
- Inde: pour l'assistance des mal-logés de §Tadala-
Bombay
Corée: pour le scolasticat et le noviciat de Séoul
- Vietnanz.' pour les maisons de formation de Go
- Vap, de Thu Duc et de Ttam Hanh
500.000
,00.000
500.000
1.000.000
Eunopr,
- Europe de l'Est
TOTAL DES SOMMES DISTRIBUEES
Reste en caisse
TOTAL
1.093.750
28.013.000
62.445
28.075.445

5.2 Page 42

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V. ACTIVITES DU CONSEIL SUPERIEIJR
.ET INITIATIVES D'INTERET GENERAL
La chronique de ce numéro des Atti s'étend du mois de hars au
mois de septembre 1970.
Nous évoquerons dtabord, par ordre d'importance, le voyage que
le Recteur majeur a f.ait en Amérique du Sud, au cours du mois de
mai et de juin. Le'but principal de cette visite était la rencontre avec
les Provinciaux, leurs vicaires et les directeurs des maisons de formation,
afin de ttaitet avec eux des problèmes qui retiennent en ce moment
l'attention de la Congrégation en Amérique latine. Il y eut trois ren-
contres, de quatre jours chacune: une à Carucas, du 30 mai au 2 fiin
une autre à Brasilia, du 5 au 8 i"in; une autre à Asuncidn, du lL au
16 iuin.
Au cours de ces rencontres on procéda à un large exr-en de la
üe religieuse et des activités de nos confrères en relation avec les
exigences locales. On fit également le point de la situation par rapport
aux projets établis en 1968, lors de l4 1(rrnicln des Provinciaux de
l'Amérique latine.
Le Recteur majeur profita de son voyage pour rencontrer un grand
nombre de confrères des Provinces il était de passage. Il consacra
une attention particulière aux maisons de formation.
Le P. Fedrigotti, chargé de nos missions, a prépaÉ le grand départ
annuel des missionnaires. Ils sont, cette année, plus de cinquante à
partir pour les missions, après avoir suivi un cours de préparation
qui a été organisé à leur intention, pendant la deuxième moitié du
mois de septembre, à Rome.
Le P. Lâconi, délégué central pour les missions, a visité les oeuvres
du Haut-Orénoque, de la Tharlande, du Vietnam, du Japon et des
Philippines. A Puerto Ayacucho il a dirigé une session de recyclage à
laquelle participèrent nos confrères et des Soeurs salésiennes du Vé-
nezaéla.

5.3 Page 43

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-43-
Le P. Bellido s'est rendu dans nos juvénats et nos noviciats de
I'Amérique latine. A Campo Grande il a présidé, en compagnie du
P. Garnero, une rencontre du personnel de nos jüvénats. Des rencontres
analogues eurent lieu en Italie, à Côme et à Pacognano, présidées
elles aussi par le Catéchiste général.
Pendant les mois de mai et de juin, le P. Bellido fi.t la visite ca-
». nonique de la Provin." ..< pq 'illes et Calabre
:
Pendant cette période, Ie P. Pilla suivait de près les ravaux de
construction de la nouvelle maison « généralice >> dans la banlieue de
Rome. On espère que la maison sera prête pour abriter le prochain
chapitre gén&al
Le P. Pianazz| a vjrsité nos scolasdcats de théologie d'Espagne et
du Portugal, püs ceux d'Italie, y compris l'Athénée pontiûcal salésien.
Au cours d'une série de réunions les Provinciaux d'Italie ont examiné,
ensemble avec le Conseiller pour Ia formation, l'organisation actuelle
des études de théologie et en parriculier les qonditions des étudiants
qui suivent les cours en dehors de nos maisons.
Le P. Scrivo, Conseiller pour la Pastorale des jeunes, a fatt la
visite canonique de la Province << Lombardie-Emilie »> et a donné une
nouvelle impulsion aux activités préparatoires du Chapitre général
spécial.
' Le P. Fiora a fait la visite canonique de la Sicile. Il a ensuite
participé aux démarches qui ont été entreprises pour faire reconnaltre
par le Saint-Siège les << Volontaires de Don Bosco )> cornme institut
Il séculier. a, en ourre, participé à la préparation du premier congrès
mondial des Anciens de Don Bosco, qui aura lieu successivement à
Turin et à Rome, du 17 au 24 septembre.
Les Conseillers régionaux se sont rendus dans certaines provinces
de leur circonscription: le P. Giovannini a visité la Province subalpine;
le P. Segama la province de N.-D. de la Guadeloupe (Méxique); le
P. Garnero les provinces de Bogota et de Medellin (Colombie); le
P. Castillo les provinces du Chili; le P. Tohill la province du Japon
et la << Visitatorie » de la Corée; le P. Ter Schure, à peine remis de
sa maladie, a fait une visite rapide en Pologne et en Yougoslaüe.
Parmi Ies initiatives qui nous ont éré, signalées et qui nous parais-
sent dignes d'une attention particulière, nous signalons les suivantes:
- à Bogota (Colombie), dans norre Collège Léon-XIII, un cours
de pastorale des jeunes a été inaugoré. Sa durée est de deux ans. Il

5.4 Page 44

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-44-
est assuré par des professeurs appartenant à tois familles religieuses:
des Jésütes, des Soeurs de la Présentation et des Salésiens. Ce cours
est actuellement suivi par des étudiants qui proviennent de dix-sept
congégations et de olrze pays de l'Amérique latine.
Un cours pour les nouveaux diiecteurs de maison d'Italie et
d'Espagne a eu lieu cette année àMvzzano (Italie). Il eut également
un corrrs de recyclage pour tous les dfuecteurs des provinces d'Ita1ie.
Ce cours a pu êue suivi en quaûe en&oits di{férents: Pacqgnano,
Frascati, Brescia et Muzzano.
Une trentaine d'abbés des provinces piémontaises ont süvi un mois
d'exercices spirituels avant de faire leur profession perpétuelle.

5.5 Page 45

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VI. DOCUMENTS
Lettre des conftères qui ont ptis au << Curso de Actualisacion ascetico-
pastoral ».
San Antonio do los Altos, le l0 jaillet t970
A tous les confrères de la Congrégation,
Au terme d'une expérience qui a été la première de ce genre dans
la Congrégation nous nous sentons tenus à vous faire pafi, à vous tous,
de nos sentiments.
Nous pouvons vous assurer que tous ceux qui ont pris part à ce
cours en sont revenus enchantés et riches d'une expérience de grande
valeur.'
Nous avons touché du doigt le besoin urgent qui existe actuellement
dans la Congrégation de combler ce vide spirituel que notre rythme
frénétique de uavail nous empêche souvent de voir. Nous sommes
persuadés que sans une profonde base spirituelle notre activité apostoli-
que risque de s'étioler au milieu de I'efiervescence du monde dans
lequel nous vivons.
Nous sommes pleinement satisfaits. Nous pouvons dire que nous
sommes pleins de joie et d'enthousiasme. Cette période a été pour
nous un temps de rencontre avec Dieu, avec nous-mêmes, avec notre
Congrégation, avec nos frères. Ce fut pour nous une rencontre ecclésiale
dont nous sortons emichis et profondément renouvelés.
Nous souhaitons de tout coeur que d'autres confrères puissent
profiter d'une pareille expérience. En particulier
- ceux qui éprouvent le besoin de reprendre haleine, de faire le
point, de donner un nouvel élan à leur idéal de religieux, de salésien,
de prêtre et de d'apôtre.
- ceux qui attendent avec impatience que la Congtégation prennent
le virage que impose la nouvelle allure de l'Eglise;
sentent en eux un appel à une plus grande tdélité à
l'Evangile et à Don Bosco et qui voudraient accélérer l'adaptation de
notre mission et de nos charismes aux exigences'de notre temps.

5.6 Page 46

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-46-
Nous renzercions de toa.t coeur:
- le Seigneur qui nous a fait la grâce de pouvoir approfondir le
sens de nore vie salésienne et de notre sacerdoce;
- le l9e chapitre gén&d, qui a lancé f idée de ce cours er les
Supérieurs ont favorisé cette expérience en Amérique latine.
- notre Recteur majeur qui a suivi de près notre e-Férience en
la soutenant de ses directives et, en finale, en l'honorant.de sa vjsite.
- nos provinces qui ont accepté généreusement de miser.§uf un
rendement futur (nous espérons re pas les décevoir) t
- la province du Vénéatéla qui a fait preuve envers nous de
son esprit de solidarité et de synpathie fraternelle.
veaQu,uecoMntainriuee,'n'oàtrseoumtèerneireltensotrreencsoecnotruerss
dans
qui,
nos efiorts de renou-
nous l'espéfons, ne
tarderont pas à suivre.
Tels sont nos soüaiti fervents et sihcères que vous adressent
vos frères du << Curso de actualisacidn ascético-pastoral ».

5.7 Page 47

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VII. ENSEIGNEMENT PONTIFICAI,
1. Le courage de la vérité pendant cette période de crise
Allocution prononcée par le Saint-Père au coars de I'audience
générale du 20 mai
Chers Fils et Filles,
Nous devons reprendre une parole que nous avons prononcée au
cours du consistoire (le réunion des cardinaux) de l'autre jour, parcê
qu'elle nous semble impoftante et actuelle et peut êue répétée aussi
dans une audience générale comme celle-ci, parce qu'elle est destinée
à tous. Cette parole la voici: <t L'heute sonne au cadran de l'histoire
exige de tous les fi.ls de l'Eglise un grand courage, et d'une manière
toute particulière le courage de la vérité que le Seigneur a recommandé
lü-même à ses disciples, quand il a dit: Que votre oui,soit oui, que
votre non soit non (Mt 5,37 ) .
Ce devoir de professer courageusement la vérité est si important
que le Seigneur lui-même l'a défini comme le but de sa venue. en ce
monde. Devant Pilate, pendant le procès qui précède sa condamnation
à la croix, Jésus dit ces graves paroles: << Je.suis pour cela, et pour
cela je suis venu dans le monde pour porter témoignage à la vérité »»
lean L8,37 ). Jésus est la lumière du monde (learu 8,12), il est la
mani{estation de la vérité; et pour accomplir cette mission dont dérive
notre salut, Jésus donnera sa propre vie, en martyf de la vétité qu'il
est lü-même
D'où deux questions. La première yient aux lèvres de Pilate. Lui,
peutétre sceptique sur les discussions philosophiques la culture
gtéco-romaine par rapport à la vérité,,lui magistrat compétent dans les
jugements des délits et des crimes mais non dans les théories spéculati-
ves, s'étonne de cet homme qui a été présenté comme coupable
de mort pour lèse-maiesté, se déclare professeur de vérité, et il l'inter-
rompt aussitôt, peut-être avec quelque ironie: « Qüd est veritas? »

5.8 Page 48

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-48-
qu'est-ce que la vérité? (certains, ingénieusement, sur cette phrase
latine, ont construit un anagramme de réponse: est uir qui adest\\.Et
Pilate n'attend pas la réponse et il cherche de clote f interrogatoire
en mettant terme à l'accusation. Mais pour nous, pour tous, la question
reste en suspens: qu'est-ce que la vérité?
Question importante qui concerne la conscience, les faits, l'histoire,
la science, la culture, la philosophie, la théolqgie, la foi. C'est cette
dernière qui nous intéresse; la vérité de la foi. Car sur la vérité de la
foi se fonde tout l'éditce de l'Eglise, du christianismeÈ et donc celui
de nore salut, des destinées humaines et de la civilisation à laquelle
elles son liées. Ainsi cette vérité de la foi, aujourd'hui plus que jamais,
se présente comme la base fondamentale sur laquelle nous devons
construhe notre vie. C'est la pierre d'angle (cfr. I Pierre 2,6-7; Epb
2,20; Mt 2L,42).
Et que remarquons-nous à ce propos? Nous observons un phéno-
mène de timidité et de peur, et même un phénomène d'incertitude,
d'ambiguité, de comptomis. Il a été bien définit: << Autrefois c'était
le respect humain qui nuisait; c'était l'angoisse de pasteurs. Le chrétien
n'osait las viwe selon sa foi... Mais aujourd'hui ne commence-t-on pas
à avoir peur de croire? Mal plus grave parce qu'il attaque les fonde-
ments... » (Card. Garrone, Que faut-il uoire?, Desclée, 1967). Nous
avons senti le devoir, au terme de l'année de la foi, en la fête de saint
Pierre en L968, de faire une profession de foi explicite, de réciter
un Ctedo, qui, au fil des enseignements autorisés de l'Eglise et de la
Tradition authentique, remote au témoignage apostolique, qui, à son
tor.r, se fonde sur Jésus Christ, Lui-même appelé << témoin fidèle »
(Apoc 1,5).
Mais aujourd'hü la vérité est en crise. A la vérité objective, qui
nous fait connaître la Éahté, se substitue la vérité subjective: l'expé-
rience, Ia conscience, la Iibre opinion petsonnelle, quand ce n'est pas
la critique de notre capacité de connaître, de penser d'une manière
valable. La vélité philosophique cède à l'agnosticisme, au scepticisme,
au << snobisme »> du doute systématique et négatif. On étuüe, on
cherche, et chez certains, plus pour démolir que pour trouver. On
préfère le vide. L'Evangile nous prévient: << Les hommes ont préféré
les ténèbres à la lumière »> (Jean 3,19). Et avec la crise de la vérité phi-
losophique (oh, est notre saine rationalité, notre philosophia pereft''
nis?),la vérité religieuse s'est écroulée chez beaucoup, qui n'ont pas

5.9 Page 49

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-49-
srr sourcnir les grandes et évidentes affirmations de la science de Dieu,
de la théologie naturelle, et encore moins celles de la théologie de la
révélation; les yeux s,e sont voilés puis aveuglés; et on a osiprendre
cet aveuglement pour Ia mort de Dieu.
Ainsi la vérité chrétienne subit aujourd'hui des secousses et des
crises terribles. Ne supportant plus l'enseignement du magistère, instau-
par le christ pour garder et développer sa doctrine, celr-e de Dieu, il y
a des personnes qui cherchent une foi facile en la vidant, Ia foi intégrale
et vraie, de ces vérités ne semblent pas acceptables pour la mentalité
moderne et choisissant à leur propre gré une ,rérité ql"l.onque consi-
dérée comme admissible (selected faith); d'aurres .À.r.heni une foi
nouvelle, spécialement pour ce qui est de l,Eglise, en essayant de la
it conformer aux idées de la sociologie moderne
(et répètent l'erreur d'autrefois en modelant
de l'histoire profane
la strucfure canonique
de l'Eglise sur les institutions historiques existantes)1 d'autres voudra-
ient avoir confiânce en une foi purement naturaliste et philanthropique,
une foi utile et fondée s*r les valeurs authentiques de Ia foi .ll"-Àeme,
celles de 7a chafité, mais tournée vers le culte àe l'homme et oublieuse
de la valeur prcmière, l'amour et le culte de Dieu; et d,autres enÉn,
avec une certaine défiance à l'égard des exigences dogmatiques de la
foi, avec le prétexte du pluralisme qui perÀet d'étudler res richesses
inépuisables des vérités divines et de les exprimer dans la diversité de
langage et de mentalité voudraient légitimer des expressions ambiguës
et incertaines de la foi, se contener de sa recherche pour se soustaire a
son affirmation, demander à l'opinion des fidèles .. qr'ilr vzurent croire,
en leur attribuant un charisme discutable de compétence et d'expé-
rience qui met Ia vérité de ia foi à la merci des arbitres les plus érranges
et les plus changeants.
Tout ceci advient lorsque l'on ne respecte pas le magistère de
l'F,glise, par lequel le Seigneur a voulu protéger les vérités-de la foi
(cfu.Hebr 1.3,7,9,L7).
Mais pour nous qui, par Ia miséricorde divine, possédons ce << scu-
tum fidei »», le bouclier de la f.oi (Epb 6; 16), c,est-a-dire une vérité
sûre. et capable de soutenir Ie choc des opinions impétueuses du monde
moderne (cft. Eph 4,L4), une seconde question se pose, celle du
- - courage; nous devons aveil disions-nous le courage de la vérité.
Nous ne ferons pas maintenant une analyse de cette vertu morale et
psychologique que nous appelons courage, et que nous connaisson tous
I

5.10 Page 50

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-50-
comme étant force d'esprit et hardiesse de volonté, capacité d'amour et
de sacrifice; to,r, ,.-rtqrerons seulement que, une fois de plus, l'éduca-
tion chrétienne est l,écàle de l'énergie spirituelle, de la noblesse hu.
maine, de la maltrise de soi, de la conscience de ses pfopres. devoirs.
Et nous ajouterons que ce courage de la vérité est demandé princi-
palement à qui est maître et garüen de la vérité; il concerne aussi tous
ie. chrétienr, baptisés et confirmés; il n'est pas un exercice sporti{ et
agréable mais unl profession de ûdélité due au Christ et à son Eglise;
il-.rt ,rn grand service rendu au monde moderne qui, plus- que- nous
ne le srrpp=orions, attend de chacun de nous ce témoignage bienfaisant
.t torrifiârrt. Qu'en cela le Seigneur vous aide, avec notre Bénédiction
Apostolique.
2. L'æpêtance, fotce animatrice de dynamisme humain et chrétien
Allocution pro*oncée par Ie Saint-Père aa cours de I'audience
générale du 27. mai.
Chers Fils et Filles,
Parmi les grandes questions que se pose la mentalité moderne,
pour nous chré'tiens, il ÿ a celle de l'attitude de l'homme en- face du
progrès. Cette question d'ordinaire se présente comme une objection:
i" Iroyurr, est ; homme à la psychologie statique, Éxe, immabile;
sa foi âogUatique ne lui permet pas de comprendre les choses nouvelles,
de les déiirer, àe l.s encourager. Et, aioutons-nous volontiers, le coryant
fait encore partie du passé, de ce moment de I'histoire passée survint
le lait évangélique, il y a deux mille ans; pour lui le temps ne passe pas,
son regard;stiourné en arrière; et donc sa psychologie a tendance à
d.meoLr étrangère aux événements merveilleux et rapides de notre
il temps; se dàfie des changements qui se produisent dans tous les
domuin", de la vie humaine: dans la pensée, la science la technique, la
sociologie, les moeufs, etc., il ne peut
fr"i il
comprendre les jeunes; il
". u,, foid, apathilue et peureu(; s1
ê1e un
n'a ni
d,ns
<.t homme de notre temps )>,
désirs ni espérances; il est,
le domaine ecclésial, il est
il - pré-conciliair"... furriune nouvelle mentalité religieuse, une nouvelle
théologie, une nouvelle Eglise.
Urie telle description constitue
un
préjugé
sur
la
personne
du
cfurétien et pourrait être encore beaucoup plus longue. Le problème

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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-51 -
est vaste, et le style de notre discours, comme toujours bref et élémen-
taire, ne nous permet que de le présenter à votre attention en aujou-
tant une simple question: cette description est-elle exacte? Le croyant
fuit-il réellement I'impératif de l'actualité, le charme du progrés? (cf.
Dawson, Progrès et religion).
Nous admettons, et même nous défendons, un aspect essentiel du
croyaflt, du chrétien: iI est un homme de la traditiorr; d" la tradition
. dans laquelle il vit; il esr un homme d'Eglise; c'est-à-dire un fils du corps
social, vivant et mystique, tire sa vie de son chef, Ie Christ; ie
Christ qui a vécu dans l'histoire de l,Evangile et qui vit aujourd;hui
dans la gloire céleste, dans la plénitude divine, .oilr" nor* i. disons
dans le Credo: à la droite du Père. Le chrétien vir d,un héritage, d,un
souvenir provenanr d'un événement historique du passé, décisif pour le
destin de l'humanité, I'Evangile; et il vit J,,rne act,rulité qui lui a été
communiquée dans l'Esprit sainr, une actualité qui dépasie ra sphère
du temps et des réalités narurelles: il vit de la {oi, il vit de ra gràce.
si ce fil se brisait, la vie de l'homme, en tant que chrétien, s'éteinilrait.
C'est une question de vie ou de mort,
Mais, disons-le tout de suite: ce lien avec le passé et avec le transcen-
dant surnaturel ne soustrait pas le croyant au présent, au futur et à l,au-
delà, mais
laquelle il
il l'y insère
adhère, est,
plus intimement.
de pat sa nature,
Pouiquoi? parce que la foi à
une promesse; ou-mieux elle
est I'adhésion à des vérités qui doivent encore se manifester jusqu'à
leur connaissance totale et à leur jouissance promise. commeni la
Letre aux Hébreux décrit-elle la foi? certe formule est célèbre: << Ia
foi est le fondement de choses espérées, elle est la certitude de choses
q"i le se voienr pas>» (Héb 11; 1). Donc la foi a un rapport essenriel
avec l'espérance.
Oui, avec l'espérance. Et c'est l'espérance qui est la force motrice
du dynamisme humain, et d'autant plus, comme vertu théologale, du
dynamisme chrétien. Ici il faudrait r.afue l'analyse de l'espérance dans ra
psychologie moderne; nous vous en laissons le soin. vàus verrez tout
de suite que l'homme moderne vit d'espérançe. C,est-à-dire que son
esprit est tendu vers l'avenir, vers un bien à atteindre; .e q,rlil por-
sède ne sufit pas; er. même ce qu'il possède, au lieu de le Jatis{âire,
Ie tourmente et le stimule à posséder plus, à chercher quelque chose
d'autre: l'étude, le travail, le progrès, la contestation et même la
révolution sont autant d'espérances en action. cette fuite en avanr,

6.2 Page 52

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-52-
propre de notre temps, est tout entière alimentée par I'espérance; et
qui ne sympathise pas avec le passé et avec le présent, met- son- coeur
ians l. futur, il espère; S. Thomas dit bien que l'espérance abonde chez
les jeunes (S. Th. I-II, 40,6),à moins que, déçu dans la recherche de
q.r.iq,r. bien meilleur dans le futur, ils ne tombent dans le désespoir,
comme il arrive souvent dans la psychologie critique et pessimiste de
il tant d'hommes, eux aussi fils de notre temps.
Donc le clrétien est un homme de I'espérance, ne cor.rnaît pas
désespoir. Et, par rapport à l'espérance, il y u une difiérence entre
le chrétien. et I'homme moderne profane: ce dernier est un <<vir
desidorium >>, un homme aux multiples désirs (entre désir et espérance
i] y a un lien étroit: celle-ci s'inscrit parmi les instincts de force, celüJà
plutôt parmi les instincts de jouissance, mais tous deux tendent vers
àe, bien, futurs ) ; c'esr un homme cherche à raccourcir les distances
en6e lui et les biens à atteindre; c'est un homme aux espérances à brève
échéance qu'il veut rapidement comblées; ces es1#rances sensibles,
économiquËs et temporefies sont plus rapidement accessibles, et donc
rapidement taries, elles laissent le coeur de l'homme vide et fatigté,
et souvent déçu. Ces espérances n'élèvent pas l'esprit et ne donnent
pas à la vie sa signification complète; elles poussent le cheminement
de la vie elle-même vers un progrès discutable.
Le chrétien au contraire est l'homme de l'espérance vraie, celle qui
cherche à atteindre le bien suprême (cf. « fecisti nos ad Te, de S'
Augustin, con{.1,1) et qui sait qu'elle reçoit pour lui donner force
l'aiàe de ce même bien suprême qui donne 'à l'es1Érance la confiance
et la grâce (cfr. S. Th. I-II, 40,7 ).
Ces deux espérances, profane et chrétienne, tirent leur origine d'une
lacune de notre condition de vie actuelle, de la douleur, de la pauvreté,
du remords, du besoin, de la misère; mais une tension diverse les sou-
tient, même si l'espérance chrétienne peut faife sienne toute la tension
vraiment hnmaine et honnête de l'espérance profane: n'est-ce pas l'idée
qui inspire la grande constitution pastorale << Gaudium et Spes » du
,é..nt boo.iLi Ri.n d'authentiquement humain qui ne trouve écho
dans le coeur »> des disciples d,r Christ (cn. 1, cfu. Ter. << humani nihil
a me alienum puto »).
Nous concluons donc en corrigeant cette fausse conception du croyant
qui le présenrerait comme réactionnaire obligé; homme calme, étranger
a h uiè moderne, insensible aux signes des temps, privé de toute espé-

6.3 Page 53

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53-
rance. Disons plutôt qu'il est un homme vivant d,espérance, que son
salut chrétien, commencé et incomplet, est un don à faire fructifier,
un but à atteindre, car << seulement dans l'espérance nous sommes
sauvés »> (Ront 8,24). Et s'il ne veur pas tomber dans le relativisme
du temps qui passe, et s'il ne cède pas à la vague aveugle des nouveautés
détachées de la cohérence avec la radition catholique, cela ne veut pas
dire qu'il est opposé au renouveau et au progrès suivant le dessein
divin; il en est le promoteur joyeux et inte[ig;nt; parce que c,est un
homme de l'Expérance.
Réfléchissons un p€u. Avec notre Bénédiction Apostolique.
3. Rappel du Council à Ia vertu de pauvreté, tant personnelle qu,ec.
clésiale
Allocution prononcée par le Saint-Père au coî,tîs de l,audience
générale du 24 juin.
Nome érude sur l'esprit du Concile, cer esprit qui doit former en
nous une mentalité chrétienne nouvelle et authentique et doit s,expri-
mer dans un nouveau style de vie ecclésiale, nous mène facilement au
thème de Ia pauvreté.
On
)O(II
en a parlé beaucoup.
a commencé à le faire
Nome Vénéré Prédécesseur le Pape Jean
avec le radio-message aux catholiques du
monde entier, un mois avanr le Concile, quand il pada déjà alors des
problèmes que I'Eglise a devanr elle, à l'intérieur et à l'extérieur, et
afrrma que « l'Eglise se présente cofitme elle est et veut être, comme
l'Eglise de tous et en particulier l'Eglise des Pauvres »> (A.A.S. 1962,
682). Ces mots eurenr un immense écho. Ils étaient eux-mêmes l'écho
d'une patole biblique, venue de loin, du Prophète Isare (cfr. Is 58,6;
61,1ss), et assumée par Jésus dans la synagogue de Nazareth: <<Je suis
envoyé pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres »> (cfr. Lc 4,18),
Nous savons tous quelle importance revêt dans tout l'Evangile le thème
de la pauvreté: à corrmencer par les Béatitudes, dans lesquelles les
<< Pauvres en esprit »> ont la primière place, non seulement dans le
texte, mais dans le Royaume des cieux, pour continuer par les pages
les humbles, les petits, ceux qui souffrent, Ies nécessiteux sont exaltés
comme les citoyens préférés ce même royaume des cieux (Mt L8,3)
et comme les teprésentants vivants du Christ lui-même (Mt 25,40).

6.4 Page 54

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-54-
Ensuite, et surtout, I'exemple du Christ est la grande apologie de la
pauvreté évangélique (c{.r.2 Cor 8,9; St' Augustin, Sermo 14, P.L.
38,L15). Nous le savons et nous ferions bien de nous le rappeler,
justement en hommage à cette authenticité chrétienne, que nous cher-
chons tous, à la suite du Concile et conformément au sens spirituel de
notre temps.
Le thème est très vaste; et nous ne prétendons pas le développer
ici; nous le rappelons seulement pour son importance théologique: la
pauvreté évangélique comporte en fait une révision de notre rapport
ieligieux avec Dieu et avec le Christ, à cause de I'exigence primordiale
que ce rapport aftrme: les biens de l'esprit sont en tête dans la classi-
fication des valeurs dignes de notre existence, de notre recherche et
de notre amour: << Cherchez d'abord le royaume de Dieu ». (Mt 6;fi);
alors que les biens temporels,,la richesse, le bonheur présent, ne sont
rien par rapport au Bien suprême, est Dieu, et à sa possession qui
est notre bonheur éternel. L'humilité de l'esprit (cfr. S. Augustin,
Enarr, in Ps.73; P.L. 36,943) et la tempérance, et souvent le détache'
ment, soit dans la possession soit dans I'usage des biens matériels,
constituent les deux caractéristiques de la pauvreté que le Maîue divin
nous a enseignée par sa doctrine et encore plus comme nous le
Il - disions par son exemple: s'est révété, du point de vue social,
- dans la pauvreté.
Comme on le voit tout de suite, ce principe théologique sur lequel
est fondée la pauvreté chrétienne, devient principe moral, marquant
toute l'ascèse chrétienne: la pauvreté, vue dans l'homme, est, plus
qu'une donnée de fait, le résultat volontairc d'une préférence d'amour,
choisie pour le Christ et pour son royaume, avec le fenoncement,
est libéiation, au désir de la richesse qui comporte une sétie de soins
temporels et de liens terrestres, en ocqlpant beaucoup trop de place
dans I'esprit. Rappelons l'épisode évangélique du jeune riche qü,
placé devant l'alternative de suivre le Christ ou d'abandonner ses
ii.l-r"rt.r, préfère celles-ci tandis que le Seigneur << le regarde et l'aime »>
(Mr. 10,21), et le voit s'en aller avec tristesse.
Mais le Concile nous a appelé, plus qu'à la vertu personelle de
pauvreté, à la recherche et à la pratique d'une autre pâuvreté, la pau-
vreté ecclésiale, celle qui doit être pratiquée par l'Eglise en tant que
telle, comme collectivité réunie au nom du Christ.
Il y a dans une page du Concile un passage très beau à ce ptopos;

6.5 Page 55

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-55-
nous le citons parmi les nombreux autres que nous touvons sur ce
thèime dans les documents conciliaires: << L'esprit de pauvreté êt
d'âmour er en effet la gloire et le témoigrug" d. I'EglisË du christ
(Gaudium et Spes, n. 38). Ce sont des mors pleins de lumière et de
force, qui jaillisent d'une conscience ecclésialà en plein éveil, avide
de vérité et d'authenticité, et désireuse de s'affranihir de coutumes
historiques qui seraient peu conformes à son esprit évangélique et à
sa mission apostolique. Un examen critique, historique et moral, s,im-
pose pour donner à I'Eglise son visage authentique et moderne, la
génération actuelle désire reconnaître celui du Christ.
Ceux qui ont parlé à ce propos se sont particulièrement arrêtés sur
cette fonction de la pauvreté ecclésiale, c'esr-à-dire celle qui permet de
donner une image visible, exacte de l'Eglise. (Cfr. Congàr, pour une
Eglise servante et pauvre, p. 107). Ainsi a pailé d,une Lanière toute
spéciale Ie Cardinal Lercaro, à la frn
(6 décembre 1962), en insistant
de
sur
la première session du Concile
I'<< image )> que l,Eglise doit
aujourdthui montrer, aux hommes de notre temps en particuliei, l,image
par laquelle s'est révélé le mystère du Christ: l,aspect moral de la
pauvreté, et I'aspect sociologique de sa préférence pour les pauwes.
Tout le monde voit quelle force réformatrice porte I'afirmation
de ce principe: l'Eglise doit êre pauvre; ce n'est pas tout; l,Eglise doit
apparaître pauvre. Peutétre tour le monde ne voit pas les justifications
qui peuvent être données aux divers aspect pris par l,Eglise au cours
de sa vie séculaire, au contact avec des conditions particulières de Ia
civilisation; par exemple, quand elle apparaissait comme une grande
propriétaire terrienne, alors qu'elle ét»t engagée à rééduquer les popu-
lations au travail des champs; ou encore quand I'Eglise apparaissait
i comme un pouvoir civil car, celui-ci ayant disparu , fallait que quelqu,
un l'exerce avec une autorité humaine; ou encore quand, pour exprimer
son caractère sacré et son génie spirituel, elle ornait de temples magni-
fiques et parures très riches son culte; ou pouf exercer son ministère
elle assurait le pain et une juste subsistance à ses ministres; ou encore
pour stimuler I'instruction et I'assistance du Peuple, l'Eglise fondait
des écoles et ouvrait des hôpitaux; ou encoré pour s'insérer dans la
culture de certaines époques elle employait en maitre le langage de
l'art. (cfr. v.g.G.Gurth, les origines de la civilisation moderne).

6.6 Page 56

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-56-
IJsage et finalité des moyens éconorniques nécessaires
Comme il serait facile, justement à I'honneur de la pauvreté de
I'Eglise, de démontrer que les richesses fabuleuses qui lui sont de
temps en temps attribuées pat une certaine opinion publique, sont
bien minimes, souvent insu{Êsantes aux besoins modestes et légitimes
de la vie courante, que ce soit de tant d'ecclésiastiques et religieux que
d'institutions de bienfaisance et de pastorale. Mais nous ne voulons
pas maintenant faire cette apologie.
Acceptons plutôt l'afirmation que les hommes d'aujourd'hui, spé-
cialemeni ceux qui regardent l'Eglise du dehots, font pour qu'elle se
manifeste telle qu'elle doit 'être: certainement pas une puissance éco-
nomique, sans être revêtue d'une appatence de bien.être, sans s'adon-
ner à des spéculations financières, sans êffe insensible aux besoin des
personnes, des groupes sociaux, des nations dans la misère. Nous ne
voulons pas à piésent explorer ce domaine immense des moeurs ecclé-
siales. Nous y faisons seulement allusion afin que vous sachiez que
nous les avons présentes à I'esprit et que nous somme5 sn 112in d'ÿ
travailler par des réformes progressives mais sans timidité. Nous
notons avec une attention particulière comment dans une période
comme la nôtre, marquée tout entière par la conquête, la possession,
Ia pouissance des biens économiques, se manifeste dans I'opinion
pùbliqr., l'intérieur et à l'extérieur de I'Eglise, le désir, presque le
L.roio, de voir la pauvreté de I'Evangile et de la déceler en particulier
où l'Evangile est prêché et représenté. Disons-le bien simplement, dans
l'Eglise oficielle, dans notre Siège Apostoüque. Nous sommes con-
scient de cette exigence, interne et externe, de notre ministère; et avec
la gràce du Seigneur, de même que bien des choses ont été accomplies
par rapport aux renoncements aux biens temporels et par rapport à
ia réforme du tyle de l'Eglise, ainsi nous continuerons, avec le respect
qui est à de légitimes situations de fait, mais avec la confiance
d'êt." .o.pris et aidé par les fidèles dans notre efiort d'éliminer des
situations non conformes à lesprit et au bien de I'Eglise uthentique.
La nécessité des << moyens »> économiques et matériels, avec les consé-
quences qu'elle comporte de les rechercher, de les demander, de les
administrèr, ne doit Jamais surpasser le concept des << fins ,, auxquelles
ils doivent servir et dont ils doivent sentir le frein, la générosité dans
l'utilisation, la spiritualité de Ia signification.

6.7 Page 57

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-57_
A l'école du Divin Maître nous aurons tous soin d'aimer en même
temps la pauvreté et les pauvres; Ia pauvreté pour en faire la norme
austère de notre vie chÉtienne, les pauvres pà,r. .r, faire l'objet de
notre intérêt tout spécial, qu'ils soient des personnes, des groupés, des
nations qui ont besoin d'amour et d'aide. De cera aussi re cànci" u
parlé; nous avons esayé et nous essaierons d,en écouter la'voix.
Mais le discours sur l'Eglise des pauvres devra continuer; pour
nous et pour vous tous, avec la grâce du Seigneur. Avec notre Béné-
diction Apostolique.
4. Aspects positifs d'un temps d,épreuves
Allocution pronorucée par le saint-Père au cours de l'audience générale
du 1.5 juillet
. Nous,avons parlé bien souvent, au cours de ces audiences générales,
du concile, toujours en termes simples, de manière à nous ldapter à
Ia nature de ces entetiens brefs et familiers, et nous rendons .à-pr"
que beaucoup, tr)our ne pas dire tout, reste à dire. Nous aurons toujours
l'occasion, si Dieu le permet, de retourner à cette grande école pour
en tirer des enseignements anciens et nouveaux et ipécialement pour
en recevoir des lumières directrices sur l'oeuvre d'<i aggiarnamento »
(selon Ia parole célèbre de nome vénéré prédécesseur-lean xxIII,
dans son discours d'ouverture du concile oecuméniquel c'est-à-dire
gur I'oeuvre d'adaptation de la vie et de I'exposé de Ia doctrine de
- - l'Eglise
exigences
restant sauve l'intégrité de ,on
de sa mission apostolique, selon
"lerrs.ntra..nseftordmeastiaonfosi
de
aux
l,hi-
stoire et les conditions de I'humanité, à laquelle cette mission s,adresse.
Mais
à l'après
nements
encotounascuilsxeo,emncm'seeesitsg-ànto-edumirseendtaésusicxroernuécxsiuldialetairtepsso.rqtLeurei encnootnrseocnirlete,-gsacorordtmisdm,ue'océoxvnécénivleeé--
ment historique, est déjà passé; notre tempérament moderne nous porte
à regarder le présent, l'avnir même.
- L'après-concile
eflets a produit le
cpornecnilde?auQjouuelrsd'ehfuieitsunpee,rgi-rial nednecorime p-porrotdaunicree?.
euels
Nous
sommes tous conviscus que cinq années, depuis sa conclusion, ne sufi-
sen pas à donner, r.rr lui .t ,u, ,on imporiance, sur son eficacité, un
jugement exact et définitif; et nous sommes cependant tous également

6.8 Page 58

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-58-
convaincus que le concile ne peut pas être considéré comme terminé,
ta fin de ies travaux, comme il arrive de tant d'événements que le
tem-pcsh,oseens
des
passant, enterre et dont il permet seulement aux érudits
-ort.r d'en conserver vivante la mémoite. Le Concile et
un événement qui reste, non seulement dans la mémoire mais dans la
vpioeudr eunl'Ee glolinsgeu, eàpt éqrriroid"ettednecosrtein.é à demeurer, en elle et en dehors d'elle,
Ce premier aspect de l'après-Concile mériterait de longues consi-
dératioÀ, ne fut-ce que pour déterminer si l'héritage du Concile est
simplement
loppement;
.rn. p.t**ence ou s'il est
pori dét.t*iner, en effet,
un processus en voie de déve-
quel§ enseignements il nous a
hiËés de mànière stable ef fixe, ,comme il arrivait généralement aux
anciens conciles qui s'achevaient par des définitions dogmatiques, tou-
jours valables aulourd'hui et pour touiours dans le paffimoine de la
ioi; et encore quéh enseign.*ào6 il nous a préparés en vue d'un déve-
loppement er d,une ex1Érimentation dans une fécondité ultérieure,
.o'Â-" il est à trrppo..i que sont justement les enseignements de Va-
tican II, qui s'est pte."t te surtout comme Concile pastoral, c'est-àdire
tourné vers l'action. C'est un examen important et dificile, qui ne peut
être accompli que petir à perir, non sans I'aide du magistète ecclé-
siastique.
Un deuxième aspect, qui demande aujourd'hui l'attention de tous,
est l,état présent de l',Eglise, confronté avec celui qui existait- avant
le Concilej et comme l'état actuel de l'Eglise est caractérisé de tant
d,agitations,
sions, etc.,
de tensions, de
immédiatement
nouveautés, de transformations, de discus-
les iugements difièrent. Il y a ceux qui
pleurent la tranquillité supposée du passé et ceux qui se réjouissent
hl'Eogdli.s-e",rrl'taudter,ecrhêavengdeeml"aninta"isnsacnocuersd;'ul'nuenépgalis4ee
de désintégration de
nouvelle; l'un 6ouve
qo." 1.,
,r.rr.n,
nouveautés sont trop norribreuses et
la ladition et I'identité de l'Eglise
trop rapides,
authentique,
_I'aetubtroeulaeu-
contfaire accuse de lenteur, de paresse,
lement des réformes déjà accomplies ou
de réaction même
commencées. 11 y
le dérou-
en a qui
voudraient reconstruire l'Eglise selon son aspect primitif, en'contestant
la légitimité de son développement historique logique, d'autres au
.o.rrràir" voudraient engager dev"loppement dans le formes profanes
de la vie couranre, au p;ùr de désacraliser et de séculariser I'Eglise, en
désintégrant les strucnrres au profit d'une vitalité charismatique, sim-

6.9 Page 59

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-59-
ple, graruite et inconsistante, et ainsi de suite. L'heure présente est
heure de tempête et de transition. Le concile ne nous a pa, àonné, pour
Ie moment, dans beacoup de secteurs, Ia tranquillité dèsirée mais-plu-
tôt a suscité du trouble et des problèmes qui, certainement ne sont
pas,. sans conséquences pour I'accroissement du règne de Dieu dans
I'Eglise et dans chaque âme.
ciment (cfr. II II t23,8).
Il
est
bon
de
le
rappelei,
c'est
un
moment
d'épreuve. celui qui est fort dans la foi et Ia charité peut jouir de ce
Nous ne dirons rien de plus. Les revues et les ribrairies sont inon-
dées de publications sur la phase féconde
sa phase d'histoire post-conciliaire. Il faut
et *itique de l,Eglise dans
veiner. L'Esprit d"è science,
de conseil, d'intelligence et de sagesse doit aujourd'hui être invoqué
avec une particulière ferveur. Des ferments nouveaux s'agitent en
nous; sont-ils bons, ou nocifs? Des tentations nouvelles et dels devoirs
nouvear.D( sont devant nous. Répétons les exhottations de st paul:
« soyez touiours joyeux. Et priez sans jamais vous arrêter. En toute
chose,'rendez grâce à Dieu, qui vous esr manifestée dans Ie christ
Jésus. N'éteignez pas l'Esprit. Ne dépréciez pas l,esprit de prophétie.
Yéfifre2 tout: ce qui est bon, retenez-le. Gardez-vour d" tout. .rpè."
de mal » ( I Thess. 5, t6-22).
Itroor ajouterons simplement Ia recommandation d'une triple fidélité.
Fidélité au concile: faisons en sorte de connaitre mieux, d,étud.ier,
d'explorer, de pénétrer ses enseignements, magniÉques ei si riches.
Peut- être leur abondance même, leur densité, Ieur auiorité a découragé
beaucoup de leur lecture, de la méditation d'une doctrine si haute et
si engagée. Beaucoup, qui parlent du Concile, n,en connaissent pas les
documents merveilleux et pleins de poids. certains, qui préfèrent Ia
contestation et le changement précipité et révolutionnaire, osent insinuer
il que Ie concile est désormais dépassé; servirait, pensent-ils, seule-
rnent pour démolir, non pour construire. En revanche, qui veut voir
dans Ie concile l'oeuvre de I'Esprit saint et des organes reqponsables de
l'Eglise (rappelons la qualification théologiq,r. d, p..ori", Concile,
celui de Jérusalem: << visum est... spiritui Sanctora ei nobis »>, ir nous
est apparu, au Saint Esprit et à nous Act L5r2g), prendra en mains
avec assiduité et respect le volume du récent concile et trouvera le
moyen d'en faire un aliment et une loi pour sa propre âme et sa
propre communauté.
Dsrr-iùns fidéüté: fidélité à l;Eglise. Il faut la comprendre, l,aimss,

6.10 Page 60

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60-
ia servir, I'aider. Parce qu'elle est signe et instrument de salut. Parce
qu,elle est objet de I'amour immolé du christ: « dilexit Ecclesiam et
,. ipr,r- tt"iidit pro ea >>, il a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle
G;b 5,25). Et au;si parce que nous sommes l'Eglise, ce corps mysti-
q,rË du' Christ, dans lequel nous sommes vitalement insérés, dans
l.qr"l nor6 aurons nott. iott éternel. Cette fidélité à l'Eglise, vous le
saiez, est aujourd'hui trahie par beaucoup, discutée, interprétée à sa
maniÉre, *irri-iré., clest-à-üre ni comprise dans sa signification pro-
fonde et authentique, ni professée avec le fespect et la générosité
qu'e1le mérite, non pour notre mordtcation, mais pour notre expérience
et notre honneur.
Et finalement, fidélité au christ. Tour est là. Nous vous répétons
seulement la parole de simon Pierre, dont nous sommes le pauvre
mais le réel successeur, et sur la tombre duquel nous nous . trouvons
maintenant: o seigneur, on irions-nous? Toi seul as les paroles de la
vie
éternelle
Fidéliré
» (l-ocbh.i6rt,.69).
u,,
Tel
doit
être
1'après-Concile,
mes
frères
et
mes
fils bien-aimés. Avec notre Bénéüction Apostolique'
5. Les tentations de l'athéisme
Allocution prononcée par le saint-Père 4u cours de I'audience
générale du 5 ao'îtt
Les tentarions de I'homme moderne par fapport à Dieu et à la
religion sont nombteuses et graves. Nous y insistons à peine, selon
d".o norL hrbitude au cours
bre{s instants d'audience générale, non
pas tant pour répondre doctrinalement à ces tentations, mais plutôt pour
iu. uour les connaissiez, même en venant ici, et que vous sachiez vous
à déf.ndr., comme il convient, en étudiant, en réfléchissant, en puri-
tant votre mentalité religieuse, si
prière' et la bonne volonté la foi
c'est nécessaire,
ut menacée: <<
et fortifiant pat
possitis sustinere
7a
»>,
-pour que vous puissiez résister (L Cor 10,13 ).
Parmi ces tentations, en voici une très forte: Dieu et la religion
sont des concepts dépassés. Ils appartiennent à d'autres temps' Notre
époque est dev-enue ,drrlt.. La pensée moderne a progressé de manière
àon",*e.lsut rr.rarnosucteendaafÊnrtm, daotinocn,ll-qeusi tàhéoprusrrd"e
la
la
raison
sphère
scientifique.
des intérêts
Dieu, dit-
de l'hom-
-" d. nota" temps. Il appartient au passé, non au présent, encore moins

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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-61 -
au futur. Le mouvement de la civiüsation va vers une sécularisation
croissante et totale, c'est-à-dire vers l'autonomie des valeurs temporelles
et vers la libération d'un rapport religieux supposé. vous aurez certain-
ement entendu parler de cette tendance, distingue d,abord les
réalités terrestres de leur rapport supérieui et final avec le monde
religieux, et cela légitimement; mais ensuite elle arrive à restreindre
au domaine de ces réalités terrestres tout le savoir et tout I'intérêt
de I'homme, sécularisant, Iaicisant, désacralisant toute forme de vie
moderne. La religion n'y auraît plus de place, ni aucune raison d,être,
à moins d'être réinterprétée dans un sens purement humaniste, de
manière à prodamer que l'homme est pour l,homme l'être suprême (cfr.
Marx, Nietzsche, etc... ).
Comme vous le voyez, cette objection ruine nore foi, et devient
ces temps-ci plus forte et plus répandue, jusque dans le domaine
théologique, avec des intentions, qui ne root pur toujours destruc-
trices, même parmi les catholiques.
Quelle est sa force? Elle semble s'identifier avec le mouvement,
l'évolution, le changement des idées résultant du progrès, des transfor-
mations de la vie moderne, en contraste avec ceilè des temps plus
ânciens. Nous sommes habitués à appeler histoire ce flux d'événement
et de moeurs en référence à la vie de l'homme. L'histoire serait la cause
fatoJe de la dissolution de l'idée religieuse. Le sens de ce processus des
h choses et des ho-mes dans le temps tenterait de classêr rerigion
comme vieillie, comme insoutenable aujourd,hui, comme ayant une
survie abusive; le nom même de Dieu serait considéré corrme mythique,
imaginaire et irréel. un homme religieux serait un réactionnâire, un
naïf hors de mode, un être malheureux, qui ne se rait pas encore
émancipé du joug d'une menralité dépassée.
Il est superflu que nous vous rappelions quel pouvoir de suggestion
cette tentation possède. Les faits le disenr, les livres le documentent,
les jeunes spécialement subissent la fascination de cette forme d'athé-
isme, à cause de I'aspect d'actualité qu'elle présente, d,absence de
préiugés qu'elle autorise er suscite, d'évidence élémentaire qui semble
l'appuyer. Cette espèce d'athéisme serait un signe de progrès àe l,esprit,
cause et efiet du progrès scientifique, technique, social culturel. L'histo-
ire, c'est-à-dire l'évolution, est le secret de transformation du monde
moderne. Sur l'athéisme on pourrait disserter sans fin, sScialement
il d'une manière spéculative; existe dans la littérature catholique ,rne

7.2 Page 62

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-62-
riche production d'oeuvres d'étude et de vulgarisation, que nous
ferions bien de connaltre et de valoriser. Mais nous nous limiterons
maintenant à considérer l'aspect tentateur de la négation de }ieu et
de
nos ra-pvpoourtdsriaovnesc
Nous
Lui, causé de ce qu'on appelle <( notre époque »>'
vous inviter à examiner cette expression. Elle
ferait tort à votre intelligence, si elle suffisait, par elle-même, à former
en vous une certitude, spécialement sur une question d'une telle
importance.
Elle peut, tout au plus, fonder une présomption de vérité, celle
de l'opinion publique, ou celle des courants philosophiques-de pensée,
qrre l;on t.rppot" valables. Mais de soi l'actualité d'une doctrine ne
,-rrfit p6 po* l, rendre digne d'être cnre' Celui qui se laisse conduire
par les habitudes de pensée, les opinions de la masse, souvent ne se
rend pas compte de sa propre attitude d'esclave: il s'exalte des paroles,
des iàées d,autrui, des opinions faciles, de la renonciation à un effort
mpioreoirnprr.rar.,'lpp-oqro,rrtpi"frnee,padmreadnlaeqsujoeidieZpeadss,ftfsriooeumvapefinhrfaan,ncrdehesi :sdaeegtelasislemseeentctdrao'leiitxtépliédbrerieesn!ocnEgtmdiielliensuee
," ,.nd put .ô-pt. d'une autre faiblesse: que les idées triomphantes
du jour, àvec le timps peuvent changer, et changent de fait' Il s'expose
dorrc, aux démentis et aux désillusions de demain. Il sourira peut-être
alors de lui-même, ou mieux encore il regretteta d'avoir abandonné sa
propre personnalité aux mains et aux cerveaux d'autrui, d'être un
ho-.. raté, d'avoir marché dans le brouillard.
Que réfléchissent les personnes intelligentes, que réfléchissent les
jeunei, que réfléchissenr les rravailleurs. Tous doivent réfléchir. Au-
jourd'hui plus que iamais, car f idée de progrès, d'autosufisance- humai-
ne, subit une crise-efirayante, et trouve iustement dans ses fidèles les
contestateurs les plus forts et les plus désespérés'
S'il y a d'autres motifs de la répugnance au Dieu de la foi, nous
devons également y réfléchir: l'analyse sérieuse et patiente de ces
motifs .,
manquer
-orrtt.., la fausseté
de ce Dizu que nous
à la fin;
mettons
'non sans
en cause
une aide qui ne
(cfr. s. Irénée:
peut
nous
,r. pô,ruott connaître Dieu sans I'aide de Dieu, adv' Haer' IV,5,1 )'
Nous trouvefons qu,Il n'est pas le fantôme que I'homme ignorant et
sensible s'est créé par lui-rnême; nous trouverons, comme dit le Conci-
le dans une page admirable, que: <( la reconnaissance de Dieu ne s'op-
pose en aucune façon à la dignité de I'homme », et que iustement en

7.3 Page 63

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-63-
conformité avec la tensiôn de l'homme moderne à chercher dans l,avenir
la plénitude de la vie << l'espérance eschatorogique ne diminu" pu, I'i--
portance des tâches terrestres, mais en ro,rtiJni bien plutôt l,ac*complis-
sement par de nouveaux motifs »> (Gaudiurn et Spes'n. 2l).
Relisons une page du P. Lubac: << On ..po.rri. Dieu comme celui
qui limite l'homme, et on ne voit pas que par [..upport à Dieu I'homme
a en lui << quelque infnité ». on repàusse Dieu .ôrn." celui qui sub-
jugue l'homme, et on ne voit pas que par le rapport à Dieu I homme
échappe à tout esclavage, en particuliei à celui-àe l'histoire .t à. lu
société »> (Sur les chemins de Dieu, p. 26g).
pré-lévnéDiltauhtdiyoenn,d'eeesssttopdnaeEpsatdrseésp,éaeles. sImél.yfEsatruèrteensdceoeurleesmomneoneitxnilssatel,ni{d,caéeii,eerdureeovDirv.irreevu.d,i[ad"naàsn"sno,luas
esprits, qui l'ont déformée, profanée, amoindrie, expulsée, oubliée; Ia
régénérer dans Ia recherche, la foi chrétienne, Ia charité envers Lui et
menverersd-unotesmfpsr,elas,pproomuersseendreetl'réotuevrneirl.'actualité par excellence, la lu-
Son nom est << Toujours »>.
Dsons-le avec le chantre biblique: « Je bénirai Ie seigneur en tout
temps, et sa louange sera touiours sur mes lèvres >> (ps li,Z).
Avec notre .Bénédiction Apostolique.
6. Renouveau dans Ia fidélité: proglamme de l,après-Concile
Allocution pronocée par le saint-père at coars de I'aad.ience
générale du 72 aott
qui
La religion? Il faut la renouveler.
s'en occupent encore aujourd'hui,
c'est
qu'ils
la conviction de tous ceux
soient à l'extérizur de son
- - expression concrète une foi, une observance, une communauté
ou qu'ils soient au contraire à I'intérieur d'une profession de foi, d,une
discussion religieuse.
par rènouvellement!
Toute Ia question
II faut renouveler
est de savoir ce que l,on entend
sa propre consciènce religieuse.
c'est plutôt Ià une question qu'une objecti,on, mais c'est une qriestion
polymorphe, polyvalente, c'est-à-dire qr;ell. se présente ,or* d.r'urp"ct,
t-rès divers, avec des principes, des méthodes de travair, des conclusions
diflérentes et facilement opposées entre elles. Le renouveau religieux
peut être conçu comme un processus continu de perfectio*.aan'r, o,
comme un processus expéditif de dissolution, ou encore comrne une

7.4 Page 64

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-64-
tentative de nouvelle interptétation, selon des critères donnés'
Le thème est actuel. Nous avons tous accueilli la parole prestigieuse
de .< aggiornamento )>, colnme un pfogramme: programme du concile et
de l,apês-concile, programme peisonnel et communautaire. Signe évident
qfeurem,eluntstveimtael n(ctfar.uMctoel3u)r3d)e,
l'orthodoxie, doivent agir comme un
f impulsion d'une nouvelle vie, la respi-
ration animatrice de la conscience, la tension mofale, l'expression actuel-
le et, comme I'amour, toujours originale.
l,a religion est vie et, corlme notre vie biologique, doit êffe subjecti-
vement eriun continuel renouvellement, une continuelle purification, un
continuel accroissement. Toute la discipline de I'esprit nous le rappelle;
st. paul ne cesse de le répéter: << I'homme intérieur se renouvelle de
iour en jow>>
aorro*pun, au
(2
frl
Cor
des
4,16); «dépouiller le vieil horhme, qui va se
convoitises décevantes, pour vous tenoüveler
pu, ,rnË transformation spirituelle de votre jugement et revêtir.l'homme
no.ru.ur, »> (Epb 4,22-23) << nous grandirons de toutes manières vers
celui qui est la rête (le christ) »> (Epb 4,15), touiours <( en progressant
dans la science de Dieu >> (Col L,L0 ), etc.
ces exhortations incessantes constituent bien des éléments de ce
que nous oflre la vision originelle du fait religieux; elles_ signifient
qï'il nuît d'un minuscule commencement et qu'il doit s-e développer
frupp.l.r-uous la parabole du semeur, (Lc 8, 5, 1L); elles signifient
à"" i"i
uoo, lu
aussi est srrjet aux décadences et aux perversions (rappelez-
polémique du Christ avec les'Pharisiens, Mt 23,14); qu'il a
souvent tesoin àe réformes, et toujours de perfectionnement, et qu'i1
atteindra sa plénitude dans |a vie future seulement. Tout cela est bien
.àrno d., dirapl.. de la Parole divine, de l'école de la üturgie et de
la vie ecclésia|e. Donc volontiers nous acceptons l'<< aggiornamento »,
et nous cherchons à en interprétet la signification et à en accueillir les
conséquences rénovarrices. Primo dans f intérieur des àmes (Eph 4,23),
et ensuite, si c'èst nécessaire, dans les lois extérieures'
Mais ce renouveau n,est pas sans danger, certes. Le premier danger
eüasnt scfeorlumiisdmuechdaun-gmeomnednet,mvooduelurnep.aDurulucih-amnêgmemee, notuinecnomhpoamtimblâegeavaeuc
iu iruditio' de l,Eglise, à laquelle on ne peut renoncer. L'Eglise est la
continuité du Christ dans le temps. Nous ne pouvons nous séparer
d'elle, de rnême qu'une branche, qui veut s'épanouir dans les fleurs
,ro,r.ré[., du printËmps, ne peut se détacher de la piante, de la racine'

7.5 Page 65

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-65-
d'où elle lre sa vitalité. C'est un des points capitaux de l'histoire con-
temporaine du drristianisme, un point décisi{: ou dans l'adhésion fidèle
et fèconde avec la tradition authentique et autorisée de l'Eglise, ou
dans la séparation mortelle. Le contact normal avec le Christ ne peur
se faire pour celui qui veut s'accrocher à lui selon des chemins q,iil a
lui-même choisis, en créant un üde docuinal et historique entre l'Ègüse
présente et l'annonce primitive de l'Evangile. << L'esprit soufle ou il
veut)> (Jo 3,8), bien sûr, le Seigneur l'a dit, mais le Seigneur a lui
aussi institué un fil conducteur; << decevez I'Esprit saint »> a-t-Il dit
aptès sa Résurrection à ses disciples (ceux à qui vous remettrez les
péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur
sefont fetenus »> (Jo 20,23). Le Christ, certainement, demeure l'unique
source, l'unique <( vraie vigne »>, mais sa vie nous atteint à travers les
branches vitales issues d'elle (cfu. Jo 1,5,1, I sq; Lc 10,16).
L'Eglise n'est pas un rideau de séparation, qui met une distance, un
obstacle dogmatique et légal entre le Christ et son disciple du XX" siè-
cle; elle est le canai, le véhicule, Ie développemenr normal unit;
elle est la garantie de l'authenticité, du voisinage de la présence du
Christ parmi nous. « Je suis avec vous » a dit le Christ en prenant
congé des Onze et en ouvrant devant eux la succession des temps
<< jusqu'à la fin du monde »> (Mt 28,20).
On ne peut imaginer un christianisme nouveau pour le renouveler, il
lui faut êue tenacement fidèle, Et cette stabilité dans l'être, avec sa
continuité dans le mouvement et dans le développement, cette cohérence
existentielle, propre à tout vivant, ne peut pas êffe qualifiés de réaction-
naire, d'obscurantiste, d'archaîque, de sclérosée, de bourgeoise, de
cléricale, ou de n'i-Forte quel titre méprisant, comme le fait pourtant
une certaine littérature moderne, à cause de la phoble du passé, de la
méfiance devant tout ce que le magistère de I'Eglise présente comme
objet de foi. La vérité est ainsi, elle demeure, la Réalité divine, qui
y est contenue, ne peut être modelée selon le bon plaisir d'un chacun,
elle s'impose. Tel est le mystère; celui qui a le privilège d'y entrer par
la foi et la chaité en jouit avec délices, iI a un certaine expérience
ineffable de l'effusioh de l'Esprit saint.
Quelqu'un posera Ia question: mais alors tln'y a plus rien a renou-
veler? L'immobilisme devient la loi. Non, la vérité demeure, mais elle
est exigeante, il faut la connaltre, l'étudier, la purifier dans ses expres-
sions humaines: quel renouveau tout cela comporte! La véfité demeure
5

7.6 Page 66

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-66
mais elle est féconde, personne ne peut dire I'avoir totalement comprise
et définie dans les formules qui restent cependant intangibles dans leur
signification; elle peut présenter bien des aspects qui méritent la recher-
che; elle projette sa lumière sur des domaines divers, qui intéressent
le progrés de nome doctrine; la vérité demeure, ma sia besain d'être
traduite, formulés selon la capacité de compréhension de ses disciples,
et ceux-ci sont des hommes d'âges rli#érents, de cultures diverses, de
civilisations diverses. La religion admet donc un perfectionnement, un
accroissement, un apptofondissement, une science touiours tendue dans
l'efiort sublime d'une meilleure compréhension, ou d'une formulation
plus heureuse.
Plutalisme alors? Oui, un pluralisme qui tienne compte des recom-
mandations du Concile (Optatam totius n. '1,6, Graaissirtam rt,7; 10)
et dans la mesure il se réfère aux modes dont les vérités de la foi
sont énoncées, et non à leur contenu, comme l'a afrtmé avec tant de
force et de clarté notre vénéré prédécesseur le Pape Jean )O(III, dans
son célèbre discours d'ouverture du Concile (cfu. AAS 1962, 790,
792), en référence, tacite mais évidente, à Ia fotmule classique du
<< Commonitorium »> de S. Vincent de Lérins (mort en 450): les vérités
de la foi peuvent être exprimées de rlifrétentes manières, mais <( avec
la même signification
engendrer de doutes,
»> (Dertz. Sch. 2802). Le pluralisme
d'équivoques, de contradictions; il ne
ne peut
doit pas
légitimer un subjectivisme d'opinions en matière dogmatique, qui
compromettrait l'identité et donc l'unité de la foi: progresser, oü,
enrichir la culture, favoriser la recherche; mais démolir, non'
Nous aurions tant d'autres choses à dire sur le thème du renouveau
religieux, sur le progrès théologique, par exemple, sur les relations
entie la docttine teligieuse et le milieu, soit historique, soit culturel,
( thème aujourd'hui très ressenti et très délicat ), sur les enseignements
moraux de l'Eglise et les moeurs changeantes des hommes, etc. Mais que
suffise cette fois l'accent mis sur ce grand thème du renouveau reliigieux,
afin qu'il soit lui aussi l'objet de votre réflexion stimulante, et qu'il
vous fasse apprécier I'efioft que l'Eglise est en train de faire ces temps-
ci avec une grande fidélité et une pastorale bonté, afin de donner à Ia
foi une protection jalouse et une ouverture aimante. Et aussi pour
que ne manquent pas aux maltres de la foi, évêques, théologiens,
catédristes, vome adhésion et votre reconnaissance'
Avec notre Bénédiction Apostolique.

7.7 Page 67

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VIII. NECROLOGE
P* .àViMrgoinletebAegllnrronlaet(tJo1{yiss, Italie) 17.11.1907,1 à Condiano (Tréüse, Italie)
29.3.1970, à 26 ens,39 ans de prof., 31 de sacerd.
Après un séjour de vingt ans au Brésil, sa santé l'obligea à revenir
en ltalie. Là, les maisons de Mogliano-Veneto et de Gorizia ont été
témôins de sa courtoisie et ont pu tirer profit de son ministère de
confesseur et de directeur spirituel.
i P* !oS:eerpegbnoA(rMieinlatni , Italie) 10.7.1907, T à Bagnolo (Italie) L0.4.1970, $) an.s,
38 de prof., 31 de sacerd.
Ayant achevé ses années de formation religieuse et sacerdotale en
Argentine, il fut afiecté au ministère paroissial, pendant de nom-
breuses années il eut l'occasion de faire preuve de ses qualités humai-
nes et de son zèle pour les âmes. Son état de santé l'obligea à revenir
en ltalie. Il fut nommé aumônier de la dinique de Ropolo, nos
Soeurs gardent de lui un souvenir plein d'admiration et de recon-
naissance,
t A* bàbéOlRmeilslotitu(StoégAovrniea, nEzspagne) 5.1,0.L941, à Madrid le 24;5.1970, à 36 ans,
6 ans de prof.
iI Jeune religieux, loyal et plein d'ardeur. Une brève mais douloureuse
maladie vint le terrasser au moment achevait son triennium
de << vie pratique ».
t M* .à
Pierye
Dôres
Assis
do Campo
(Minas
Gerais,
Brésil)
18.5.190r,
à Campo Grande (Mato
Grosso, Brâil) 17.4.1970, à 64 ans, 37 de prof.

7.8 Page 68

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-68-
Confrère humble et bon, inlassable au ttavaiT, de grande vie inté-
rieure. Pendant de longues années il s'occupa de la sacristie de la
cathédrale de Cuiabà et, ces dernières années, iI se dévouait pour la
paroisse Saint Jean Bosco de Campo Grande.
* t M. Pbilippe Auezza
à Mango (Cuneo, ltüe) 25.5.L886, à Canelli (Asti, Italte) 27.5.7970, à
84 ans, 61 de prof.
Ame simple et droite. Son allure typiquement paysanne s'alliait
parfaitement à 7a ténacité et à la régularité de son ttavail. au fouf, aux
champs et à d'autres travau( humbles et menus de la maison. Mais de
toutes ses occupations, c'était la prière qu'il mettait au premier rang.
t P* .àNRcobaanrad
Azzolini
(Vicenza, Itüe)
19.10.1899,
à Roa.a le )0.7.1970, à 70 ans,45 de
prof., 36 de sacetd.
fl s'est éteint brusquement alors qu'il faisait un séjour de convale-
scence dans son pays natal. Serviteur bon et fidèle, sa constante
préoccupation était de servir la Congrégation et de mavailler au salut
des âmes, fort-d'une "ardente dévotion à l'Eucharistie et à la Vierge
Auxiliatrice.
f Po.àJoSsaenp-sbebBaestritaonloa Po (Turin, Italie) 1.5.1884, à Santiago (Chili) 9.4.1970,
à 85 ans, 67 de prcf., 59 de sacerd. 18 annfu comoe directeur J5 comme
provincial.
A peine ordonné prêtre, il fut envoyé en Colombie. Cette Province
lui doit en grande partie son exmaordinaire expansion et la consolidation
de ses oeuvres. Don Bertola était provincial quand éclata la Seconde
gueffe mondiale: Cette circonstance particulière le fit nommer'repré-
sentant oficiel du Recteur majzur pour toute l'Amérique latine. Il fut
ensuite nommé provincial du Chili il sut infuser son ardeur à nos
oeuvres. Les organisations de jeunes, la formation du personnel salésien
et la collaboration avec nos Anciens connrüent alors un nouvel essor.
it.l*a.) P*.
Keain Byrne
à Dublh
24.L2.1920, T à T&éran (ban) 17,4.L970, à 48 ons,29 de
prof. et 22 de saærd.

7.9 Page 69

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-69-
Encore tout ieune religieux, il fut transféré dans la Province du
Moyen Orient. C'est surtout en lran qu'il déploya son activité aposto-
Iique. Que ce soit au confessional ou en chaire, sur la cour de récréation
ou en classe, partout transparaissait sa foi entière et profonde d'Idandais
et sa bonté douce et inlassable de vrai Salésien.
* t M. J ean-Baptiste Caaagna
à San-Pellegtino (Bergame, Iulie) 13.4.19Lr, à Buenos Aires (fueenrhe)
D.6.L970, à 56 ans, 30 de prof.
Il passa sa vie de Salésien dans les écoles agricoles. Il sut sanctifier
son tfavail en accomplissant avec persévérance et esprit de sacdfice les
charges lui étaient confiées.
P* .
Louis Colli
à Gerenzano
(Milan,
Italie)
28.8.1896,
t
à LanzoTorinese (Italie) 29.6.1970,
à 73 aas,47 de prof., 44 de sacerd.
Sa sensibilité et sa vaste culture en firent un professeur, un prédi-
cateur et un directeur de conscience apprécié par tous cetu( que sa
longue et généreuse activité lui permit de rencontrer.
P* .àleMainlanCo(Iltoamliebo) 18.r.1889, t à L'Aquila (Italie) L0.4.L970 ) lQ ans,41 de prof.
et 28 de sacerd.
Il avut été ouvrier avant d'entrer en Congrégation. Ses supérieurs
l'envoyèrent au Brésil. Il y travailla une üzaine d'années comme
coadjuteur, puis, en 1941, fut ordonné prêtre. En 1960 il dut renoncer
à son travail de missionnaire et revenir en ltalie. Malgré son état de
santé, il rendit encore de précieux services comme confesseur.
M.
*à
Bassiano Cominetti
San-Stefano (Milan, Italie)
16.3.1884,
f
à Muzzano
(Vercelli,
Iralte)
26.2.L970,
à près de 86 ans et après 58 années de üe religieuse.
Voici Ie jugement que formulèrent ses su1Érieurs au début de sa
vie religieuse: << D'une pafiaite simplicité de coeur, ne connait que
le travail et la prière ». Telle fut aussi toure sa üe. A la cuisine ou
au potager, on Ie trouvait toujours ponctuel et empressé, soucieux de
servir de son mieux la communauté, simplement, sans bruit, avec ce
sourire, refet de sa droiture et de sa bonté.

7.10 Page 70

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-70-
t P*. àJuImlesolCao(sIttaalie) 11.11.1901, à Mendal (Assam, Inde) 16'4.1970, à 68 ans,
43 '«le prof., 39 de sacerd., I de dir'
Don'Costa a uavaiJTé en Assam pendant 45 ans, menant de pair
l'évangélisation avec l'érude scientifique des mibus l(hasi, Garo et
Mikhir. Au cours de ces dernières années il s'était occupé avec patience
et énergie des réfugiés cfiassés du Pakistan. Les motifs de son assassinat
ne pureût, jusqu'à ce iour, êue clairement établis.
P* .
René Delalosse
à Bazouges-Ia-Pétouse
(Ille+t-Vilaine,
Fraoce)
2L.11.1902,
T
à
Ressins
(Loke)
L9.6.1970, à 67 ans, après 35 années de üe religieuse et 28 années de secerdoce.
Il était entré en Congégation à l'âge de 30 ans, après avoir occupé
diverses responsabilités dans l'Action catholique. Etant ingégneur
agronome, il fut envoyé au Lycée agricole de Ressins, pendant 18
ans il se dédia à l'enseignement et à la formation morale des élèves.
La présence aux obsèques de l'évêque auxiliare de Saint-Etienne,
de nombreux prêtres des environs, d'une grande foule d'anciens élèves
et d'amis, témoignent de l'estime dont il était entouré et du succès
de son travail d'éducateur.
P* .
Josepb Della Maestra
à Basagliapenta (Udine,
Italie)
4.8.1907,
T
à
Vérone
le
8.4.1970,
à
62
ons,
45 de prof., 37 de sacetd.
C'étaii un des Salésiens les plus connus et les plus estimés de
Vérone. Prévoyant et attentif aux nécessités présente, il contribua à
faire passer notre
Elèves et anciens
école professionnelle
élèves admirèrent en
aluu insivoenaoupdti'munismlyecéeindEécfhencitqibulee.,
fondée sur sa foi en Dieu et sa grande confiance en l'homme.
M* .àJBoealvcehdirenreD-Leauoaelhlee (Cuneo, Italie) 10'1.1889, T à Bagnolo (Italie) 70.4.L970,
à 81 ans, 45 de prof.
Après avoir ttavaiTTé dans les postes avancés de mission, ses supé-
rieurs le nommèrent à Manaus, pour s'occuper de I'expéütion des
marchandises à destination des missions du Rio Negro. Ses respon-
sabilités et son travai, ne lui fuent pas perdre son esprit apostolique,
nourri de la dévotion envers la Vierge auxiliatrice et saint Jean Bosco'

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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-7L-
P* .àCRailboegrearo(GDirigGenioti,rgItialie) 18.2.188r, T à Saqtiago (Chili) 31.7.1970 a 81 ans,
58 de ptof. et 49 de sacerd.
P* .àFMéalixiquDeotirani(nCgauraeczasM, Vaérnreérzouéla) 2L.2.L891., t à Caracas, le 3L.7.1970, à 71 ans,
28 de prof., 54 de sacerd.
Avant à'entrer en Congrégation rl, avait ttavarllé de nombreuses
années en paroisse et avait assumé des charges imFortante à la curie
métropolitaine de Caracas. Chez nous, il se consacra surtout au travail
dans les missions. Tant comme prêtre séculier que comme religieux,
il se distingua par son obéissance exemplaire, sa fidélité dans les
travaux obscurs et difficiles, enÉn par son zèle missionnaire.
A*bàGAawnodrrzéecFDaboilannyow(Vicazrsovie, Pologne) L2.7.Lg49, t à Czerwinsk (Pologne)
9.7.L970 à 23 ans et après 6 années de vie religieuse.
Il mourut noyé alors qu'il cherchait à porter secours à un enfant.
Son ardeur au travail et sa profonde piété laissait présager un heureux
avenir. Son sens des responsabilités et sa charité le rrouvèrent préparé
àlaire le don de sa vie.
t P* .àJBearan
Fissore
(Cunéo,
Itüe)
t2.7.L922,
à Turin le 19.4.L970, à 48 ans, 31 de prof.,
22 de sacerd,
Tout entier à sa charge d'enseignant, il sut communiquer aux
jeunes, à travers son admiration du vrai et du beau, le sens des réalités
spitituelles. A l'exemple de Don Bosco, il, aima les jeunes et fut aimé
d'eux. Son égaltté d'humeur et sa compréhension pleine d'indulgence
exerçaient une heureuse et forte influence suf les communautés il a
vécu.
P* .
Georges Fuchs
à Obersaasheim
(Haut-Rhin,
France)
26.3.L882,
T
à
Landser
(Haut-Rhin,
France) 5.4.1970, à 88 ans, 66 de prof. et 57 de sacerd.
Ayant achevé son noviciat à- Avigliana, il fut envoyé en Argentine.
Peu après son ordination, il fut rappelé en Europe. Finie la guerre,
il travulTa en paroisse, puis dans de nombreuses maisons d'Afrique

8.2 Page 72

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-72-
du Nord et de France, Ses nombreux déplacements et son aptitude pour
les langues 6rent qu'il padait courâmment, en plus du français, l'alle-
mand, f itdi.n, l'espagnol et le portugais. Partout on gatde de le
souvenir d'un prêtre plein de zèle, d'un confrère d'une grande cour-
toisie et d'un grand travailleur.
P. Georges Galeone
t " à Gsternino (Bati,Italie) 20.4.1890, à C-orieliano (Iæcce, Italie) 9.8.1970' à
80 ans, 56 de prof. et 48 de sacerd'
Son état de santé ne lui premettant plus une activité aussi intense,
il rayonna d'autant plus ardemment sa charité par gne üsponibilité
exemplaire pour les confessions.
P* .
Eugène Giouannini
àRinolaga (Ttento, Italie)
7.8.1911,
f
à Vérone (Italie)
L23.1970 |
J$ ans,
)8 de prof. et 29 de sacetd.
Sa bonté sereine et joviale lui gagnaient l'amitié partout iI
passait. Il prit un soin tout particulier des Anciens dons il sut assufer
l'union et l'entr'aide.
* t M. Emnzanuel Gomez Fuentes
à Alameda (Malaga, Espagne) 11.1.1898, à Séville (Espæne) le 2.9.L970
à 58 ans, 38 de prof., 29 de sacerd.
Rien ne l'avut pÉpaÉ à être cuisinier. Pourtant, en peu de temps,
iI excella dans cette charge. Son désir avait été de partir pour les
missions d'Amérique latine; il fut envoyé en Australie. Les contrariétés
et les travaux réputés hu'niliants ne vintent jamais à bout de sa bonne
hrrmsur. Il fut trouvé mott, étendu sur son lit, dans une attitude
d'attente, conrme s'il avait prévu ses derniers instants.
P* .
Diégo Grammatica
à Cdtagirone (Italie)
10.12.1885,
f
Bahia Blanca (fugentine) 6'4.1970 à 84
ans,57 de ptof,, 61 de sacerd,
Il avait été attiré par I'activité missionnaite des Salésiens en
il Patagonie. Entré en Congrégation, y déploya qne intense acr,ivité
apostolique et sacerdotale. Il fut également un ardent propagâterr

8.3 Page 73

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-7)-
de la presse catholique. Il mourut à Bahia Blanca, entouré de I'afiection
de Ia communauté paroissiale à laquelle i, avat dédié les dernières
années de sa vie.
* f M. Rayrnond. Guérillot
à Poligny (Jua, France) lL. 5,1905, Marseille (France) le 24.4.L970, à
64 ans,42 de profession religieuse.
Confrère d'une disponibilité exemplaire et d'une profonde piété.
Après avoir fait classe pendant de nombreuses années, tl avait été
charyé de l'économat. Il mourut, après de longues et atroces soufirances,
des suites d'un accident de voiture.
I *P.àf
ean-Battiste Guglielmetto
Bruzolo (Turin, Italie) 20.11.1893,
à Turin, le L9J.L97O, à 76 ans, 5g de
prof., 48 de sacerd., 12 comme directeur.
Caractère rigide, austère, attentif aux moindres prescriptions de
la Règle, il entendait imiter Don Bosco dans la Iigne de Don Rua et
des premiers salésiens.
f *P.1F§ra2antcainsdcso1
de la Hoz
(Espagne)
4.6.190L,
à Séville (Espagne) L0.2.L970, à 68 ans, 46
de prof., 38 de sacerd., 16 de dir.
Salésien qui sut alliç1 uns profonde culture et une intense activité
apostolique dans les nombreuses charges et activités qu'il a assumées:
membre de l'Académie des Be1les Lettres, constructeur, aumônier des
étudiants, conseiller à la chancellerie de l'évêché,... Homme d'une
filiale dévotion à la Vierge et d'une intense vie de prière. Il avait
l'habitude de consacrer une partie de sa nüt à l'adoration du Saint
Sacrement.
t *P.àENrnafilteaitJuarecqu(Beernleinique) 7.12.1881, à Bovigny (Belgique) L7.8.1970, à 8e ans,
54 aonées de prof, 48 de sac.
Bien qu'entré en Congrégation à l'âge de 32 ans, il tint cependant
à se soumettre au cycle complet des études pour se préparer au sacer-
doce. Il mourut au cours d'un pélerinage à un sanctuaire de la Vierge.
6

8.4 Page 74

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-74-
P* .àlgPnahcec
Knorr
(Vas,
Hongrie)
25.7.L895,
f
Pannonhalma
(Hongrie)
10.7.1970,
à
74
ans, 53 de prof., 43 de sacerd., 6 comme directeur.
Confrère intelligent et studieux, humble et doux. Pendant les
années de la dispersion il rendit de grands services cofilme aumônier
il et comme administrateur de I'archidiocèse d'Eger. Il mourut à I'hospice
des religieux âgés et invalides de Pannonhalma, s'était retiré
depuis 1965.
*Mà.leBaennLdaegs o(rBiouenos Aires, fugentine) 30.7.1886, à Nta Grasa fugentine 19.6.
L970, à 83 ans, apês 61 années de Prof.
Religieux exemplaire, fidèle et scrupuleux dans l'accomplissement
de sa tâche, mavailleur inlassable, humble et discret, homme d'une
pro{onde vie intérieure.
P. Pierre Laiolo
t * à Vinchio d'Asti (Italie) 2.7.L884, à Milan (Italie) L2.4.L970, à 86 ans,67 an-
nées de prof., 58 de sac., 6 comme directeur.
La devise << Da mihi animas )> resta, sa vie durant, le mot d'ordte
de ses activités. Ses longues années de directorat et de ministère
paroissial à Milan révélèrent en lui un homme détaché, compréhensif,
àttentif aux besoins nouveaux de I'Eglise, spécialement des jeunes.
f *P.àThTéuorpinor(nItpaelieL)e6o.nLa1.t1ti882, à Collesalvetti (Livorno, Italie) 20.5.7970' à 87
ans, après 63 années de prof., 56 de sacerd', 6 comme directeur.
Tempérament op imiste et serein. Il ne cachait pas sa joie dême
salésien et prêtte; il Ie protrvait surtout par son extraordinaire dispo-
nibilité pour l'assistance et pour les confessions.
*P.àBCoonllaeasaennotu(rPealLeirmPoi,raItalie) 73.L.1911, T à Catania (Italie) le 28.6.1970, à 59
ans, après 42 années de prof., 30 de sacerd., 6 comme directeut.
Esprit ouvert et attendf aux nécessités du temps présent, il s'efior-
çait de se tenir au courant des exigences modernes de l'apostolat. Mais
son attention allait surtout aux personnes, les aidant à tésoudre leurs

8.5 Page 75

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75-
problèmes et à illuminer leur foi. Il était le salésien le plus populaire
de Catanra. Son afiabilité et sa bonne humeur constante avuent suscité
autouf de lui Ia confiance et un aflectueux respect.
*P.àSCaelurnartroiprea
Lo Giudice
(Catenia, lt2lie)
28.2.1910,
t
à San Gregorio (C.atania, Italie)
1.6.
1970, à 60 ans, après 43 années de prof,, 46 de sacerd., et 6 comme directeur.
Il était originaire d'une famille qui a donné trois fils à la Congré-
gation. Après avoir passé sa licence en Sciences naturelles, il fut nommé
conseiller des études au scolasticat de philosophie de San Gregorio.
il fut pour tous un exemple de vie studieuse et religieuse. Il s'éteignit
en toute sérénité après une longue et douloureuse maladie.
P* .àAMdaaylebnecret-GLoundsewnihgeim (Allemagne féférale) 27.2.Lg0|, f à Heleoeoberg (Alle-
magne) 10.8.1970, à 65 ans, après 39 amées de proi., )L de sacerdoce.
Nos maisons de Munich, §Tiesbaden et, ces dernières années,
Helenenbetg furent les témoins et Ies bénéficiaires de son intense et
fructueuse activité sacerdotale. Le Seigneur le rappela à après une
longue et ultime préparation de dix années de soufirances.
t P* .àleRaenokMooacgi d(iPërekmurje, Yougoslavie) L1.4.L917, à Turin (Italie) le 1.5,L970,
à 59 ars, après 39 de prof., 30 de sacerd.
C'est très jeune qu'il avait quitté sa patrie pour pouvoir réaliser
sa vocation à la vie religieuse. Tempérament joyeux et dynamique.
Assistant et enseignant dans plusieurs maisons d'Italie et de Süsse
jusqu'à ce qu'il fut appelé, en L956, à rendre service au Bureau central
de la presse salésienne à Turin. Un mal insidieux, qui c'est révélé
brusquement, donna la mesure des vertus de ce salésien ffavailleur.
Il conclut sa tâche terresme le ler mai, le jour de la fête de << saint
Joseph, travailleur »>.
t P* CPhoanrlæesstuMraar(tAinleossttaindria, Italie) 5.4.L916, à Turir, le 6.6.1970, à 54 ans,
après 35 années de ptof,., 24 de sacerd., 20 comme direcreur.
Il fut un de ces salésiens selon le coeur de Don Bosco. Prêtre
humble, zélé, pieux. Educateur tout dévoué à ses jeunes, touiours

8.6 Page 76

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-76-
soucieux de les f-ormer à la bonté et à la constance' Les confrères
connurent en lui un directeur compréhensif, afiable, payant de sa
propre personne. Un accident de la route vint briser, à L'àge de 54
ans, l'élan de ce confrère plein d'enthousiasme et de sagesse.
*P.àEMrronninteioseM(Masocdaegnnai ltaJte) 7.7.L92), t àla Guaira (Vénézuéla) 26.LL.L970, à
46 ars, aptès 30 années de prof. et 20 de sacerd'
Travailleut nlatigable, il exerça con intense activité sacerdotale
dans les maisons de Call, Ibagoé, Bogotà, Pereira et Ceja.
t M* .à
Romano Micheletti
Imèr (Trento, Italie)
18.4.1906,
à Bolope (Itatie) 11.L2.L969' à 63 aas,
après 45 ann{ss ds p16f.
I1 fut la disponibilité même: bien que relieut de métier, il accepta
de se rendre utile en faisant le factotum dans plusieurs maisons. Il
Évéla la diversité de ses dons et ses grandes qualités d'âmes en accom-
plissant de manière exemplaire les charges aussi difiérentes que celles
de dépensier, d'inÉrmier et de comptable. Sous son aspect austère,
ce confrère cachait un coeur.d'or.
f P* ARrrinoadued
Mifford
Janeiro (Bresil)
22.5.L894,
Londres (Grande-Bretagne) )0.72.1969,
à l'âge de 75 ans, après 56 aonées de prof.., 44 de sacerd.
Après avoir été ordonné prêtre à Turin, i. travaifla quelques années
en ltalie et au Portugal, puis en Angleterre. Il fut un enseignant estimé
et um{ taît par ses élèves que par les Anciens et les parents. Il était
egalement pour ses compatriotes brésiliens résidant à Londres un
ami et un père.
*P.àEUrrnraésné(CgaildceliaMri,uIrtatalise) 28.L2.L908, T à Castellamare di Stabia (Naples) 1.7.
LglO, à 61 ans, après 44 de prof., 36 de sacerd., 14 comme directeur et 6 comme
provincial.
Les nombreux conlrètes qui l'ont connu, se souviennent de lui
comme d'un << maltre spirituel >>. Son contact assidu avec les Pères
Il de l'Eglise et les premiers grands salésiens, et surtout sa profonde vie
intérieue, faisaient qu'il enseignait avec clarté et profondeur. état

8.7 Page 77

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-77 -
estimé non seulement comme assistant dans les maisons de formation
ou colnme supérieur, mais aussi dans Ie diocèse comme membre du
Conseil presbytéral et comme confesseur. Son départ de cette vie, en
toute tranq rillité et discrétion, prend valeur d'un ultime enseignement
de sa part.
P. Ferdinand Naaàrlaz
f *' à Montevideo (Uruguay) 6.6.L885, Montevideo ,0.5.L970, à près de 85 ans,
apês 68 années de prof., 61 de sacerd,, et , comme directeur.
Le Père Fernando laisse un gtand vide au milisu des <,« Talleres
Il Don Bosco »> de Montevideo. consacra toute sa vie à ses appfentis,
dont il fut l'assistant et le conseiller des études. Son exceptionnelle
personnailité et son tempérament vigoureux surent créer dans son
école un rythme de vie fait de travatJ. intense et austère, alterné par
les heures de joyeuse détente des jours de fête, du chant choral et de
la musique instrumentale, ou tout simplement des heures de récréation.
f *P.àFlraaanaçicoais
Nee
Plain
(Massachussets,
Etats-Unis
d'Amérique)
L1.3.1929,
à Ipswidr
(Massachussets) à 41 ans, apês 20 années de prof. et 10 de sacerdoce,
Homme méthodique et calme, autant au milieu de sa communauté
que dans ses charges d'assistant et de secrétaire. Il tt preuve de ce
même calme pendant les cinq années gui suivirent son opération d'une
tumeuf cancéreuse, alors que progressivement le soufirance et la
paralysie le gagnaient.
P* loFsreivpabldN(eSrlnoéveakquie) 5.3.1915, f à Santiago du Chili, le 18.10.1969, / Jg ens,
après 33 années de prof. et 22 de sacerdoce.
C'est à l?ge de vingt ans qu'il quitta sa patrie pour le Chili. il
y resta jusqu'à la fin de sa vie, se dépensant sans compter pour ses
élèves et les jeunes de son paronage.
t M* .àNBiocsoslaigslioOnedoInnJeeriore (Gèoes, Italie) 30.3.1887, à Bapolo de Piémont le
2.8.L970, à l'âge de 9) aas, après 71 de prof.
Chère et sympathique figure de coadjuteur qui nous rappelait les
temps de Don Rua, entre les mains duquel i. avait d'ailleurs émis ses

8.8 Page 78

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-78-
voeux perpétuels en 1899. Pendant son long séjour dans les maisons.
de Piossasco et de Bagnolo, il s'était retfué, il continuait à s'inté-
resser à l'histoire et aux événements de la Congrégation en lisant
régulièrement les << Memorie biografiche »>, le Bulletin salésien et les
nouvelles {nissionnaires, en particrrlier celles qui lui venaient du Chfli,
il s'était dépensé pendant de nombreuses années.
P. Louis Ornagbi
f * à Lissone (Milan, Itake) L2.9.L906, à Soodrio (Italie) 2.7.1970 à 63 ans, après
45 années de prof., et 39 de sacerdoce.
A Ia fois exigeant et plein de compréhension, il sut se faire aimer
et respecter au cours de ses longues années iI avait chargé de la
discipline. Retiré à Sondrio, sa présence passa presque inaperçue. Son
poste de travail comme guide spirituel se déroulait au confessionnal,
beaucoup, sans le connaltre autrement, savarent rencontfer en lui
une âme profondément sacerdotale.
P. Louis Pedotti
* à Buenos Aircs (Atæntine) 27.5.7901, T à Buenos Aires, le t2.2.L970, à 66 ans,
après 50 aonées de prof., 40 de sacerd, et une année de directeur.
Professeur aux cours vivants et riches, surtout dans l'enseignement
Il des sciences. sut de faire estimer et aimer, tant de ses élèves que
de ses collègues, par ses manières courtoises et simples. Dans toutes
les charges qui lui furent confiées, il s'eIforça touiours de réaliset son
idéal salésien.
f P* .àSJteadnliesclas(PoPlloygunaec)z1y0k.11.1880,
70 années de prof,, 63 de sacerd.,
à Kopiec (Polope) 4.72.1969,
33 années comme directeut et
à 89 ans, après
14 comme prc
vincial.
Son activité salésienne débuta à Oswiecim, il fut un des fonda-
teurs de la première maison salésienne de Pologne. Il en fut directeur
en 1908, puis maitre des novices. Il fut le ptemier provincial de
Hongrie, puis de la province septentrionale de Pologne. Après l'invasion
de 1939, il prit en mains le scolasticat de théologie, pendant de
nombreuses années il assura la relève des jeunes générations salésiennes.
Son tempérament expansif et ioyeux suscitaient autour de lui la sym-

8.9 Page 79

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-79 -
pathie. Ses confrères voyaient en lui l'incarnation de I'idéal de Don
Bosco, selon le modèle présenté par Mgr. Cagliéro.
P* .àCRboanrcleofsteRddaoua(ldFiorurlil, Italie) )I.7.L933, f à Bologrre (Italie) 9.8.7970, | )J qnç,
après 14 années de profession et 4 de sacerdoce.
Son ministère sacerdôtal fut de courte durée et fut marqué par la
Il souffrance. célébrait la sainte messe avec la même ferveur que son
jour d'ordination. Ses rapports avec les jeunes étaient tous marqués
par son souci des âmes.
P. Otbon Riedmayer
t * à Munich (Allemæne) 6.10.1901, à Bamberg (All*ag"e) 29.r.1970, à 68 ans,
après 43 années de prof..,37 de sacerd. et 14 comme directeur.
ll était parti pour les missions du Pérou, alors qu'il était encore
Il novice. se dépensa pendant près de vingt ans auprès de la tribu des
Il Kivari. paya son dévouement par une longue maladie dont les consé-
quences se fuent sentir jusqu'à la fin de sa vie. Son état de santé exigea
son fetour en Allemagne, il passa les quaffe dernières années de
sa vie.
M* .à
Edouard Naa
Monza (Milan)
L6,12.L894,
T Vallecrosia
(Italie)
L5.6.1970,
à 75 ans, après
42 oaÉæ de prof.
Toujours prêt à exécuter les tâches les plus diverses qui lui étaient
confées, il resta jusqu'au bout un modèle d'ardeur au ttavaiT, de sim-
plicité, de bonne humeut, de sens religieux des événements et des
pefsonnes.
M* .àISeaalen-LBaanpghtieste(CRunoesos,oItttiüe) 26.3.L910, t à Bagnolo (Itatie) 75,8.1970, à 60
ans, aptès 19 années de vie religieuse.
On peut dire qu'il déploya toute son actiité de salésien dans la
typographie. Les ateliers de San-Benigno-Canavese, de Turin et surtout
ceux du Colle-Don-Bosco doivent beaucoup à son enthousiasme et à
sa compétence. De t945 à L950,l fut le directeur technique de l'Im-
primeria polyglotte du Vatican. Sa comlÉtence fut oficiellement recon-
nue par les plus hautes autorités de la Cité.

8.10 Page 80

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-80-
t *P.àloTsreecpahstRagungi g(eCraitania, Italte) D.4.1901, à Gela (Caltanissetta, Italie) 21.7.
L970, à 68 ans, après 52 années de prof. et 43 de sacerd.
Il appartenait à une famille assez exceptionnelle qui donna sept
de ses enfants au Seigneur: trois prêtres salésiens, trois soeurs salé-
siennes et une soeur carmélite. Après quelques années normales, son
état de santé l'obligea à vivre pendant une longue période en dehors
de chez nous. Enfin, pour Noël L967, i. put réintégrer sa communauté,
au milieu de laquelle il fut pour tous un sujet d'édification par son
recueillement et sa vie de pdète.
P . C allixt e S c binc ariol
* à Pescincanna (Fiume-Veneto, Italie) 15.4.1907, f à ComodoroRivadavia (fu-
gentine) 243.1970, à 62 ans, après 45 années de prcf.., 37 de sacetd. et 6 comme
directeur.
Depüs son enfance, tout son comportement portait la marque
d'une forte personnalité et d'un constant souci apostolique. Partout
iI passa, il donna le témoignage d'une foi intensément vécue. Son in-
fluence rayonnait au-delà des limites du collège ou de la paroisse il
travaillait.
P.learu Scbmid
* à Egoa (Trento, Italie) 6.11.1902,ï à Guayaquil (Equaor) t9.5.L970, à 6'7 ans,
après 37 de prof, 30 de sacerd. et 1J ccmme directeur.
Pendant quatorue ans, iI déploya son intense activité apostolique au
milieu des missions de Mendez, de Limôn et de Gualaqtiza. En t956,
son état de santé le contraignit à se replier à Quito et à Guayaquil,
il fut tout au service de la paroisse.
P. Charles Schuarze
t * à Hôtensleben (Allemagne) 24.L0.L891, à Brückenau (Atlemaene) 21.5.1970,
à 78 ans, après 50 de prof. 44de sacerd. et 1, comme diæcteur.
Il était enmé assez tardivement en Congrégation. Peu après son
otdination, iI fut envoyé comme préfet et corrrme directeur à Ensdorf.
il Il passa les dernières années de sa vie à Sannerz, dont avut été le
directeur pendant neuf ans.

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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-81 -
P* .àloLsjuebpljbanSaiik(Yaougoslavie) 8.1.1886, f à Salvador (Br&il, Etat de Bahia) ll.l2.
L969,à 83 ans, après 58 années de prof. et 47 de sacerd.
Il commença son travail dans l'Etat de l'Amazonie. Pendant de
il longues années fut professeur, conseiller des études et catéchiste.
Ces dernièt annèes le virent comme confesseur au Sanctuaite de N.-
D.-Auxiliatrice à Salvator-Bahia.
M* àgrAEsuruncilieonSo(Psaata$ay) 28.9.1884, t à Ypacaml (Paraguay) 24.1.L970, à 85 ans,
après 67 années de prof., 58 de sacerd., 12 qnnées comme ditecteur, 32 comme
évêque de Concepcion.
Homme dynamique, organisateur né, il fut chargé, avec deux
autres prêtres, des missions du Chaco. Nommé evêque de Concepcion
et Chaco, il continua avec la même ardeur son activité d'évangélisation
et d'organisation du diocèse: il lanca l'Action catholique, organisa la
catéchèse, eigea la grand séminaire national, fonda des écoles parois-
siales, encoutagea les erçercices spitituels,... 11 savait être présent,
immédiatement et effcacement, pour faire face aux situations dificiles.
Il Jusqu'à Ia fin de sa vie, il fut un'exemple de piété fervente, de zèle,
d'esprit salésien. marqua de son empreinte l'histoire religieuse du
Paruguay.
M* à.
Paul Stano
Terclrova (Tdrécoslovaquie)
1.2.1914, f à Chomutov (Tchécoslovaquie)
14.11.
L969, à 51 ans, après 32 ann{sç ds p1sf,
Quand le Provincial annonça sa mort, il le compara à << l'homme
juste » de Ia sainte Ecriture. Au mfieu de ses con{rères ou dans son
atelier de boulangerie, partout il faisait preuve de constante bonne
humeur et de son ardeur au ttavai,.
f P* .àCLbaasrlePsalmSatrsar(Bnauecocoi s Aircs, fugentine) 2).L0.L9L7, à Buenos Abæ, te27.2.
L970, à 52 ans, après 34 années de prof. et 23 de scæd.
La Congrégation attendait encore beaucoup du talent et du zèle
pastoral de ce prêtre, brusquement rliminué par une douloureuse
infirmité. Sa compétence en psychopédagogie et la teneur des nombreux
exercices spirituels qu'il acceptait de prêcher l'avaient fait connaître
et estimer bien au-delà des limites de sa communauté.

9.2 Page 82

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-82-
t P* .àATnagbeellSanuoan(iMantova, Italte) 25.4.1919, à Guayaquil (Equateü) 8.6.L970, à
51 ans, après 3) années de prof. et 22 de sacerd.
Son caractère simple, franc et joyeux le faisait aimer spécialement
des jeunes, des pauvres et des ouvriers. En L947,i1, réussit à surmonter
une grave opération des reins. Il y suwécut pendant près de 23 ans,
mettant son optimisme et son courage au service de son zèle aposto-
lique.
t P* .àAIuriglouyseten
Tornasino
(Santa Fe,
fueenthej
22.L2.L887,
à Buenos Aires, le 9.7.L970, à
82 ans, après 5l années de ptof. et 44 de sæerd.
Après avoir enseigné pendant une vingtaine d'années, ses .supé-
rieurs l'envoyètent en paroisse. Là, il continua à mettre au service des
âmes ses qualités de jugement, de précision et de clarté, iointes à une
inlassable bonté.
P. Antoine Tranaaicius
" à Pasvalys (Lithuanie) 8.11.1909, f à Frascati (Italie) 21,4.7970, ) (Q ans, aptès
18 aonées de prof. et 30 de sacerd.
Il était un des premiers salésiens qui avaient été atttrés par le
prestige de Don Skeltis. Il quitta ttès jeune sa patrie et ne put jamais
y revenir. Pendant seize ans il travailla au Portugal, puis au Collège
des Lithuaniens de Castelnuovo-Don-Bosco. Partout il donna le témoi-
gnage de son esprit d'abnégation, de détachement et de souci aposto-
lique.
f P* .àPBieartrtiefoUllobe(rCtiuneo, Italie) 8.4.1881, à Cordoba (fugentine) 23.7.1970, à 87
aos, 59 de prof,, 52 de saætd- et 3 années co-me directeur,
Il se distinga pat son zèle inlassable pour le salut des âmes et
pour son grand attachement à la Congrégation. Face à ces deux grands
amours, rien ne pouvait le modérer, ni les conffiétés, ni les maladies,
ni l'âge. La bauté de la Maison de Dieu, la liturgie, la prédication,
les longues heures au confessionnal, Ies visites aux malades, son dé-
vouement auprès des jeunes et des pauvres on été les moyens dont
il s'est servi pour guider de nombreuses âmes vers Dieu.

9.3 Page 83

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-8r-
* f P. Eurard Virdeier
à Valtrop (Allemaene) 17.1,L906,, à Hessisch-Lic[rteoau (Allemagne) 26.2.
1970, à 64 ans, après 34 de prof, et 20 de sacerd.
Consciencieux et dévoué pendant ses années d'assistant au rriilieu
des jeunes délinquents, il fit preuve des mêmes q'alil{e dans son
ministère pastoral aux milieu des catholiques dispersés de la Hesse.
Il quitta son travail apostolique après une longue. et pénible maladie.
P* .
Isidore
à Rocha
Vitancourt
(Uruguay) 2.1.7900,
f
à Montevideo (Uruguay) 7.5.1970, à 70 ans,
après 45 années de ptof. et 36 de sacerd.
Il passa toute sa vie au miïeu de nos jeunes aspirants. Il fut pour
eux un modèle de recueillement, d'esprit de sacrifice, de dévouement
discret et surtout d'une indéféctible bonne humeur.
M* .àMCizcebmeicl lrZwacbelo(cPkoilogne) f 1,1.2.1881, à 7-,apatæa (Colombie) 20.4.1970, à 89
ans, après 61 a-onées de prof.
A peine entré en Congrégation, ses supérieurs I'envoyèrent en
il Colombie se dévoua, pendant plusieurs années, au milieu des
lépreux de Cano de Loro. Il fut ensuite appelé à diriger les travaux
de construction d'autres maisons de la province. Partout il fit preuve
de ses compétences professionnelles et de ses solides qualités religieuses.
t P*MCahxoirnzi6liwen(PZoalochploed), 74.12.191L, à Katowice (Pologne) 3.6.1970, à 58 ans,
après 38 de prof, et 28 de sacerdoce.
Sa,jeunesse d'âme, son afiabilité, sa disponibilité pour toutes les
formes de ministère sacerdotal, faisaient de lui un pasteur estimé et
recherché.
P. Georges Zmegaë
'k à Laàanje-Yinica (Yugoslavie) 14.4.1915, T à Riieka (Yugoslavie) 4.5.1970, à
55 ans, apês 37 années de prof. et 27 de sacerdoce,
Sa constante bonne humeur savait attirer autour de lui les jeunes.
A la manière de Don Bosco, il sut les aimer et s'en faire aimer. Les
circonstances politiques et, récemment, sa maladie lui interdirent ses
anciennes activités apostoliques.

9.4 Page 84

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-84-
M* .àloCsieglpiahnoZ(uNbolveanraa, ,Itüe) 3L,L2.1887, t.à Cuenca (Equateut) 12.L.L970, à 82
ans, après 14 aonées de prof.
il Après douze années de vie leligieuse demanda à êtte dispensé
de ses voeur. Il retourna peu après rlans la maison qu'il avait quitté.
I1 y vécut cornme familiff, menant une vie de travail et de prière.
Ce n'est que deux ans avant sa mort qu'il obtint d'émetffe à nouveau
ses voeux de teligion.

9.5 Page 85

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