Actes_1969_258.ACG


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50. ANNÊE
SEPTEMBRE 1969
N. 258
AGTES DU CONSEIL SUPÉRIEUR
DE LA SOCIÉTË SALÉSIENNE
SOMMAIRE
L" L-GoJÙtàlàiàlteiÀdtitnôinrslr-sareer-""rproiÀl-'da"èàtiiàiliuôirnsinntei-6BUetoropue-iia-trércïi:daatUant6etàtécàinCsuLqatrrieoauioétednlesamnpess-ivaicsépdémaoqeéatlàdituucensP.zerleesueaenrnlreIsescCoaxIenuupdesrspempe'zprclDraa'ptrall-atevaltlàpiqetuàllahsuxrsuieuueeoevdeeldlrnéddsde.eccaeetéo-oBrfullultruaaé-ravlalsLetegseo-rateoLtrllneianladissdneaoLstrarledéalla-rlelsdelpltéféaosssr-anrlo-el.c-sttlnehéiedar,LUaDnàpNcarnlltiocotetIéréo'mmpeadmrsprm-éormppceelplaeoguenrrnlUolst.aecvàvetnueeéllsonssrlhncatmteia-lsc.aenoousul-tdtonlleeexlu-tt
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ChaâD[l;tJre"-qiéàni;éüranl -sIpâéclal commlsslon technlque
des commlsslons précapltulalres centrales.
préparatolre
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Lo travall
lll. DlsDosltlons et nonnes
Apôllcatlon de I'lnstruction " Benovationls Causam ".
l-V-.'
V.
ACvnt.claoaoVtmtit-lviiüoosmlvntintéàuasidntidpoâleculr-raltpioottGurlroo"meonvlnsiàlpnescoeAleualletursxpllu'aalpr-sléâtpornrlrNoeadfuloeeeru,sv-esIe'itAoaSnuifnrolldqttleiiiduaomacetipvltsdoeéeursafeirSdrane'uitneTdatréh-nnearenêÏtllutlageleneéld-lneeSéw-r-EaatlrzeCiClnaornnéuedarstpi-oodnuerNdr1éo'9unm7no0le--'
Vl. Documents
Nouvello forme de profession temporaire annuelle.
V- "ll'. pt'eâcMnt-oràséàoapJ'c"igieârixrllts"st'-àos-t-eèiuortftcràoEui"drPnifuilfutâeoogn-nr,r-tpcetis;lrefhatalocrddstiualshetqlrteuilàpsàaenutoirldsarnlf'maoicpcreaaarlntullièsroeéorncnenl,honrpvdptlesél'ematrrisp'aseeoponinrnioevseefimltolvl.leenaep.dn-ritsoss-faoeLnnmasdLeaenpnétovdcéueeerrslttséaldiauertéaldivmnbéetollséorneetuoé,ubeg-rlnairerirdPréru-Llaeana-
Vlll. Gonfrères défunts [1969, 3e listo)

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I. LETTRE DU RECTEUR MAJEUR
Conlrères et Fils *ès cbers,
Turin, septenbre 1969
En venant m'entretenir avec vous je désire aborder quelques sujets
qui me paraissent être d'actualité, en même temps qu'utiles et inté-
ressants pour notre famille.
La letue sur << la pauvreté aujourd'hui »>, qui avait été accompagnée
d'une invitation à un examen de conscience et d'un appel à la solidarité
fraternelle, â reçu un accueil chaleureux, je dirais même enthousiaste,
à travers toute la Congrégation. Témoin les lettres de fervente adhésion
qui me sont parvenues de toutes parts, les informations aussi qui
m'ont été données par les Supérieurs régionaux, et surtout les réalisa-
tions concrètes qui sont actuellemerit en cours dans de .romÈreuses
provinces. Certaines m'ont fait parvenir des comptes rendus détaillés,
accompagnés d'ofirandes importantes destinées aux oeuvres particuliè-
rement pauvres que j'avais recommandées à votre aide fraternelle.
Dans une autre partie des Actes du Conseil Supériear vous trouve-
rez la liste des sommes reEres ainsi que leur destination.
Le vrai but de Ia lettre sur Ia pauweté
Mais ce n'était pas le but premier et essentiel de la lettre sur la
pauvreté. Les préoccupations et les exigences sont beaucoup plus vastes
et plus profondes.
Je puis aussi vous dire que beaucoup de provinces et de nombreuses
communautés ont montté qu'elles avaient bien compris. J'ai sut mon
bureau des rapports détaillés sur le <. smutinium paupertatis )), notre

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examen de conscience sur la pauvreté. Ces rapports proviennent de
telle ou de telle maison driment sensibiJisée, ou de certains conseils
provinciaux. Ils manifestent les prises de conscience sincères et coura-
geuses ont été faites et aussi des décisions qui ont été prises con-
cernant les secteurs les plus divers de notre pauvreté et de notre vie
religieuse.
Rien qu'à titre d'exemple, je voudrais citer la province Saint-
Stanislas de la Pologne. Nous savons tous dans quelles conditions
vivent ces con{rères. Eh bien, au couts d'une réunion spéciale, les
supérieurs et les con{rères ont décidé, dans un esprit de famille et de
compréhension charitable, de venir concrètement en aide aux maisons
dans le besoin. Ils ont décidé d'intervenir ensemble dans les.moments
rliffçfls5, par I'intermédiare du provincial, <( surtout à l'occasion de
maladies, de difficultés matérielles très graves, au moment d'un désastre
ou à l'occasion d'un lancement d'une acqion pastorale »>.
Mais combien d'autres exemples je pourrais citer!
Dans une province on a pris conscience que l'on négligeait les
<( patfonages », tant en personnel qu'en équipement. Dan-s une autre
ptovince on reconnaît que dans son ensemble le niveau socio-économi-
que de nos oeuvres doit refléter courageusement notre vocatie.n catacté-
ristique en milieu populaire. Ailleurs on remarque que des constructions
et des dépenses ne sont pas soumises à l'étude et à l'approbation des
membtes compétents du Conseil. Ailleurs encore, certains biens immobi-
liers qui ne sont pas nécessaifes au fonctionnement de l'oeuvre se
voient aliénés. Dans une autre province il a été décidé que les mavaux
à entreprende dans les diverses maisons seront réalisés selon un ordre
de priorité établt pat le Conseil provincial. Dans une communauté
il a été décidé d'informer régulièrement les confrères sur la situation
économique et financière de leur maison. Dans une autre province on
reconnait qu'il faudra prendre davantage soin de la situation économi-
que et de l'équipement des maisons de formation. Finalement, dans
une autre province on a abordé le problème de la qualification des
confrères. En se basant sur I'expérience de ces dernières années, un
projet de dépenses et d'emploi du personnel a pu être établi pour
l'année à venir.

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Comme vous le voyez, même à travers ces quelques exemples, la
lettre sur la pauvreté a suscité d'utiles prises de conscience qui ne
manqueront pas d'avoir de fructueuses conséquences.
La réponse à I'appel à la solidarité
Il y a aussi un autre aspect que je dois mettre en évidence' Je
veux parler des réactions positives qui se sont manifestées à la suite
de mon invitation en faveur de la solidarité fraternelle.
Je ne veux pas vous priver de la joie de connaître au moins quel-
ques-uns des nombreux gestes les plus significatifs. Ils redonnent con-
fiance au milieu de ce monde si peu encoufageant dans lequel nous
vivons.
Je tiens tout particulièrement à f.aite remarquer que ce §ont sou-
vent des jeunes confrères ou des maisons très pauvres qui se trouvent
être les pfotagonistes de toutes ces initiatives de charité {raternelle.
Une des plus belles initiatives est venue dés élèves d'un de nos
scolasticats de théologie:, la somme prévue pour leur excursiou annuelle
a été réservée à << la maison salésienne qui,. au jugement du Recteur
majeur, en a le plus besoin ».
Et voici avec quels sentiments une maison de formation de l'Inde,
elle-même très pauvfe, a voulu accompagnef la somme qu'elle a fait
parvenir: << Nous avons tellement reçu, et §ouvent de personnes qui
Il avaient encore moins que nous. est donc plus que convenable que,
nous aussi, nous nous sentions mobilisés par ce mouveiûent de fra-
ternité. Notre contribution sefa aussi un signe de reconnaissânce en
la divine Providence qui nous fournit non seulement des moyens maté-
riels mais avant tout de bonnes vocations. De fait, trente et un novices
feront prochainement leur profession religieuse ».
J'ai aussi reçu des ofirandes d'autres maisons de formation. Elles
sont le fruit de sacrifices personnels. Elles confirment clairement com-
bien les jeunes générations fessentent le devoir et la joie de la solidarité
fraternelle.
Ecoutez à présent ce qu'écrit le directeur d'un orphelinat qui compte
une centaine de jeunes apprentis et qui vit au jour le iour de la charité:

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<< Un de nos grands bienfaiteurs a voulu me faire un cadeau pour des
jeunes particulièrement nécessiteux. J'ai pensé .\\ien faire en divisant
par moitié. J'ai réservé une part pour nos missions les plus pauvres.
Disposez-en comme bon vous semble »>.
Et de I'Amérique latine, le directeur d'un << patronage »> pauvre
a f.ait pawenir une oflrande pour un autre <( patronage » plus pauvre
encore. << J'estime être de mon devoir, écrit-il, de donner mon apport
d'un grain de sable pour les besoins urgents d' ,n o, patronage ,, patti-
culièrement pauvre. Je Ie fais de tout mon coeur, car je me souviens
" que moi aussi j'ai eu un " patronage sans toit, sans chapelle, sans
terrain,... Je le fais pour exprimer mon amour fraternel
ces " patronages n' pauvres, ouvefts à des centaines et
envers un de
des centaines
de jeunes, mais qui ne reçoit pas toujours l'aide nécessaire en argent
et en personnel >>.
Encore de l'Amérique latine. Deux provinciaux de ces pays se
sont engagés à subvenir aux frais des études de théologie de jeunes
confrères appartenant à des provinces voisines qui sont financièrement
en dificulté.
De I'autre côté du Rideau de'fer est parvenu un geste qui m'a
grandement ému. un de ces confrères très chers qui sont actuellement
contraints de vivre dans I'isolement et dans la plus grande pauvreté
a eu connaissance, on ne sait comment, de mon appel à la solidarité.
II m'écrit qu'il n'a rien qui lui permette de me venir en aide, mais
qu'il s'engage à célébrer chaque mois dix messes à l,intention du
Recteur majeur. Je lui ai répondu qu'il ne pouvait pas faire d,offrande
plus agréable et plus riche.
Je pourrais continuer à cueillir tant d'autfes fleurs parmi celles
qui me sont parvenues jusqu'à présent. Je dois me limiter à souligner
encore une fois que dans toute cette floraison de charité se dégage
un fait susceptible de réjouir et d'instruire chacun de nous. Le voici.
Comme je le faisais remarquer ci-dessus, les confrères qui vivent
dans une authentique pauvreté ont fait preuve d'une sensibilité em-
pressée et généreuse à la suite de l'appel lancé en faveur des frères
qui sont dans le dénuement. Ce sont eux qui, bien loin d,avoir recours
à des alibi commodes pour se dispenser de I'aide fraternelle, sont prêts,

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et pas seulement,avec de belles paroles, à partager le pain, selon le
sens le plus plein du mot, à parçager par moitié, non pas en donnant de
ce qui est en plus, mais ce qui est nécessaire pour vivre, pensant que
d'autres frères en ont sans doute encore plus besoin.
Un épisode exemplaire de soüdité fraternelle
Mais i'aurais I'impression de
épisode émouvant et exemplaire
vous
qui
faire
nous
tort en vous privant d'un
provient de l'Inde. Il ne
s'agit'pas d'aide financièrc ou matérielle. Il s'agit d'une aide bien plus
précieuse: en une période particulièrement dramatique, la province de
Madras est venue en aide à celle de Gauhati. Peut-être ne savons-nous
pas tous quelle période extrêmement critique traversent en ce moment
nos missions de cet immense pays, surtout celles de l'Assam. Les autori'
tés sont en train de bannir de cette région les confêres étrangers,
qui iusqu'à présent constituaient le noyau actif des missions. Face
à pareille situation, qui risque d'anéantir tant d'années de fatigues
héroiques, i'ai fut appel à la province de Madras. Et voici sa réponse
immédiate: onze confrères indiens sont déia en Assam potu combler
les vides plus graves provoqués par le départ des missionnaires expul-
sés. Inutile de vous dire que la réponse n'a pas été sans entralner des
sacritces pour toute la province. C'est là un geste qui mérite dttre
connu.de toute la Congrégation. Le provincial qui a su venir en aide
aux frères dans le besoin, sans se retrancher derrière des considérations
faciles sur le manque de personnel, les confrètes qui se sont oflerts
en grand nombre pour remplacer ceux qui ont été contraints d'abandon-
ner leur champ d'apostolat, ces confrères nous donnent un exemple
lumineux d'une interprétation de la solidarité fraternelle' C'est un
exemple qu'il nous faut retenir.
Un motif de peine
A ce sujet, permettez-moi de vous exprimer, avec une sincérité toute
paternelle, une certaine peine. A côté des réponses ferventes et géné-

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feuses données par de nombreuses communautés, ,soit provinciales
soit locales, à la suite de ma lettre sur << la pauvreté aujourd'hui »,
tl y u aussi, je l'avoue, le silence de certaines autres provinces qui
ne m'ont pas dit comment elles ont mis en oeuvre les indications claires
et précises que j'ai données. Je ne peux pas m'imaginer que la lettre
suf Ia pauvreté ait pu rester sans efiet, par manque d'intérêt.
Cette lettre visait en efiet à susciter dans notre Congrégation une
coufageuse et profonde prise de conscience sur un des serteurs de notre
vie religieuse et salésienne, celui qui retient en ce moment notre
attention et qui en même temps fàurnit le test de notre véritable
rénovation.
J'entends souvent exprimer ce désir qui voudrait que le Centre de
la C,ongtégation ne soit pas seulement un feu rouge, mais un organe
propulseur et animateur. Ce désir mérite d'être applaudi. La lettre
sur la pauvreté tendait précisément à Épondre à pareille requête.
Il est évident que toute espèce d'animation deerche à ne pas toumer
à vide. Elle réclame quelque chose qui efiectivement lui réponde, non
seulement en paroles, si estimables soient-elles. Ce sont surtout des faits
qui ont de Ia valeur. Ce sont eux qui sont le but final de toute animarion.
Mais je pense plutôt que c'est l'urgence et la priorité de la prépa-
ration au chapitre provincial spécial qui auront fusqu'à présent em$ché
ou ralenti dans certaines provinces le ffavail de réflexion sur la pauvreté.
Ce serait une indication triste, je dirais même préoccupânte, si certaines
provinces, ne fût-ce qu'une seule, devaient f.ure -prevue d'indifférence
face aux multiples appels à la pauvreté et à son corollaire naturel: la
solidarité. J'ai pleine confiance que bientôt toutes les provinces m,auronr
procuré la ioie d'une réponse concrète et convaincante.
Nombreuses et variées sont les implications et-les incidences que
Ia pauvreté peut avoir dans la vie de notre Congrégation, spécialement
dans certains de ses secteurs vitaux. Il sufit de lire avec un peu d'at-
tention l'examen de conscience sur la pauvreté. Quelle que püsse être
la situation particulière d'une province ou d'une communauté, il y
a touiours matière plus qu'abondante pour un examen de conscience,
pour des redressements, des améliorations et des résolutions.

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o
Les valeurs de Ia solidarité
En me limitant maintenant à l'aspect de la solidarité, je voudrais
vous inviter à découvrir avec moi quelles valeurs précieuses de cohé-
rence, de charité fraternelle et de renouveau se trouvent èn elle.
Peut-être y a-t-i l'un ou l'autre confrère qui n'a pas eu Ie temps
de réfléchir sur le sens profond de cette solidarité. Peutétre n'a-r-elle
été vue que sous l'angle étroitement utilitaire, cotrlme une so.-te d'ex$-
dient... pout renflouer la caisse de certaines maisons économiquement
faibles.
Je vous avoue ma déception et ma perplexité face à certaines ré-
ponses. Certains ont cru répondre à mon appel à Ia solidarité en en-
voyant une ofirande, prélevée soit dans la caisse commune, soit obtenue
en recueillant des ofirandes parmi les jeunes, parmi les bienfaiteurs
ou d'auffes personnes. Non; mes enfants, la solidarité dont nous par-
lons est quelque chose de beaucoup plus profond et de beaucoup plus
important. Chaque fois que j'y pense, je suis de plus en plus convaincu
que cette solidarité a, en ce moment,'une importance vitale tant pour
notre Congrégation que pour toute l'Eglise. Elle dépasse donc de loin
une opétation de secours financier ou matériel en faveur des oeuvres
pauvres. Bien comprise et bien mise en pratique, cette solidarité recou-
vre, façonne et développe toute notre vie religieuse, non seulement
dans le secteur de la pauvreté, mais surtout dans le domaine, bien
supérieur, de la charité évangélique, ecclésiale et salésienne.
C'est justement cela que je veux brièvement rendre plus net:
ce sens de la solidarité.
Partons de la double considération, dont les termes pourraient pa-
raltre antithétiques et s'exclure l'un l'autre.
La ftatemité religieuse
La vie religieuse est avant tout une communion fraternelle. Elle
est koinonia et fraternité. De même que la koinonia plonge ses racines
dans l'agapè de Dieu, dans l'amour rinitaire, qui se répand dans le

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monde et qui, selon l'expression forte de saint Paul, fait pousser ce
cri du coeut: << Abba, c'est à üte père »>.
La fuatenité en tant que telle est l'expression, je dirais conçtète,
de l'amour unitif de Dieu, qui enre dans Ie monde, pour sanctifier
la tendance à l'union inhérente à la nature humaine, parce que sociale.
fuIais la ftatetnité, comme élément visible aux yeux de tous (<< voyez
comme ils s'aiment>>) est sacremeflt, c'est à dire signe qui révèle
au monde la présence du Christ otr deux ou plus sont réunis en
mon nom, moi je suis au mfieu d'eux >> - Mt L8,20; A << cela on recon-
naltra que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les
autres »> - Jn 13,35).
De même que la vocation religieuse ne trouve son explication
nulle part ailleurs sinon dans son entacinement dans un grand amour,
l'amour exigeant et exclusif du Christ, ainsi la vie religieuse n'aurait
pas de sens si elle n'était pas la manifestation concrète de cet amour,
qui en germant dans le coeur de tout religieux, fait de lui un frère.
C'est ce qu'on peut lire dans Perlectae Caritatis, dans un passage à
peine marqué mais qui se trouve enchâsséJà comme une pietre pré-
cieuse: « L'unité des ftères manifeste la venue du Christ (cfr. Jn
l),15; 17,21) et il en découle une puissante énergie apostoüque >>
(P.C., L5). Et quelques Iignes avant on peut lire: << Dès que la charité
de Dieu est répandue dans les coeurs par le Saint-Esprit, 1a communauté,
telle une vraie famille réunie au nom du Seigneur, joüt de sa ptésence
(cf. Mt 18,20) »>. Les conséquences qui découlent de cette réalité
surnaturelle pour notre vie sont évidentes. Encore faut-il les vivre avec
une foi profonde. Autrement, comme le prouve I'expérience, elles
restent malheureusement inopérantes et inefficaces.
Une seconde considération.
Dans la vie religieuse, les valeurs propres de la consécration bapté-
simale, parce qu'elles dépassent les obstacles provenant d'un contexte
de üe purement humain et immergé dans le siècle, peuvent se dévelop-
per et apparaître avec toute leur force. Voilà pourquoi une vie religieuse,
vécue de manière cohérente, conduit presque nécessairement à la
koinonia et à la fraternité. L'âme de la vie religieuse est 1'Esprit-Saint,
le même qui fut donné au baptême et qui stimule chaque religieux à

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vivre avec plénitude I'acte du salut. Or, étant donné que cet acte de
salut consiste dans la réconciliation de tous, dans la chaité, avec le
Père et avec les autres, Ia communauté doit donc être un foyer d'amour
évangélique en perpétuelle expansion. On pourrait dire que la commu-
nauté est un sorte de copie en miniature, cependant parfaire, du mys-
tère de la grande famille de Dieu qulest I'Eglise.
Le P. Jean Galot S. J. résume bien nos considérations en disant que
<< les membres de chaque communauté religieuse, fondée sur la consé-
cration commune au Seigneur, sont liés par un lien surnaturel: celui
de la charité. Ils démontrent qu'une société issue non pas des liens
de parenté, de race, de mentalité, d'intérêt, est capable de faire vivre
ensemble des êtres humains sans que ceux-ci aient besoin, pour rester
unis, de liens naturels.
Chaque communauté fonde ainsi l'Eglise sur sa charité, et c'est
dans la charité communautaire que I'Eglise réalise surtout f idéal d'u-
nité » (trad. de l'italien, Il carisrna della aita consacrata, pp. 123-124).
Ces considérations théologiques sur Ia vie religieuse, qui poumaient
pataltre quelque peu abstraites, tendent à bien centrer, à mettre en
lumière l'impoftance fondamentale et primordiale de la charité frarer-
nelle dans la vie religieuse. Nous ne pouvons pas nous tromper: la charité
fraternelle est une valeur primordiale et essentielle. Elle ne peut pas être
ignorée ou négligée sans diminuer, par le fait même, I'essence de la vie
religieuse. Sa portée est tellement immense et tellemenr profonde
qu'elle ne peut pas, sans risque de déformation, se réduire à une üplo-
matie maniérée, à une courtoisie formelle, à une camaraderie ou à
une quelconque autre forme de collaboration.
Deux remarques encore: la ftatemité religieuse ne passe pas à tra-
vers la chair et le sang. Elle est au contraire don de Dieu... Cela signiÉe
qu'elle est plus profonde et beaucoup plus étendue. Elle ne peur donc
pas se rapetisser à un pharisaïsme déguisé, qui choisit son << prochain >>,
qui adopte la communauté en se laissant guider par ses goûts personnels,
ses affinités de pensée et de caractère.
La fraternité religieuse doit être évidente, c'est à dire apparalte
à tous, sauter aux yeux de tous, parce qu'elle est le témoin du Seigneur
(cf.. L Jn 4,14-2L). Don Bosco dirait que notre prochain, nous ne de-

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vons pas seulement I'aimer mais montrer que nous I'aimons. Combien
de conséquences pratiques ne poürrait-on pas tirer de ces considé-
rations!
Une contradiction dans Ia ptatique de la solidadté
Face à cette première considération théologique s'aftrme souvent
le fait suivant: la << diversité >> qui existe entre les religieux d'une même
congrégation, entre les maisons d'une même province, entre les diverses
ptovinces. Diversité rlans la nourriture, le logement, le niveau de vie,
Ia quantité et le type de travail.
Il est évident qu'on ne peut pas imposer à tous une uniformité
rigide, un nivellement absolu. Ce serait impossible et ridicule. Pourtant,
tout en arlmettant des diversités liées à des situations géographiques,
sociales, ethniques, ou provenant du tempérament, de la santé, de si-
tuations particulières, il y a touiours une limite à cette diversité.
Or, c'est un fait qu'il existe à l'intérieur de notre Congrégation
des diversités criantes qui, dans plus d'un secteur, dépassent cette
limite.
Un exemple. Les salésiens qui vivent et travaillent dans les pays
qu'on appelle industrialisés, ont souvent un niveau de vie très élevé,
pour ainsi üte bourgeols..., alors que ceru( qui travaillent dans des
pays sous-développés n'ont quelquefois pas de quoi apaiser leur faim.
Cette même constatation peut être faite en ce qui concerne les oeu-
vres. Alors que dans certains pays nos oeuvres sont bien équipées,
ont toutes les possibilités pour assurer une formation sérieuse aux
jeunes confrères, dans d'autres pays au contraire on se débat, souvent
en se privant du nécessaire, pour réussir à construire une pauvre petite
école. Et souvent, faute de moyens, les jeunes salésiens ne reçoivent
pas la formation religieuse et professionnelle qu'ils devraient recevoir.
Nombrcuses sont les manières de mettre en ptatique Ia solidarité
Mais cette diversité ne se réduit pas seulement aux seuls biens
matériels. On dirait qu'elle est quelquefois plus lancinante en ce qui

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-L3-
concerne le pemonnel... Mon appel aux volontaires pour I'Amérique
latine repond précisément à cette situation.
A ce sujet, j'ai le plaisir de vous dire que cette année encore des
confrères se préparent à partir pour ces pays. Mais je dois aussi vous
dire que leur nombre est très réduit, alors que les appels se font de
plus en plus dramatiques; Nous devrons réussir à souder les cinq
premières années par des envois bien fournis, de manière à établir une
certaine stabilité entre le flux et le reflux des volontaires qui vont et
reviennent après leurs cinq années. Pout cela il faut de la générosité
et un sens de la solidarité dans chaque province.
Je dois cependant reconnaître qu'il y a beaucoup de provinces
ont le sens de la solidarité et, plus encore, de la responsabilité mission-
naire. J'admire d'autant plus leur générosité puisqu'elle se manifeste
dans des ptovinces qui déjà se débattaient dans de sérieuses dificultés
de personnel.
Une telle attitude correspond à notre .plus pure uadition: Don
Bosco, eut à f.me face à un manque de personnel'bien plus grave
que celui dont soufirent aujourd'hui certaines provinces, envoya des
confrères dans les missions avec une proüga1ité qui aurait déconcerté
quiconque n'aurait pas eu sa foi ardente et sa soif non moins ardente
des âmes. Cette tradition n'a d'ailleurs pas cessé de se maintenir vivante.
Elle a même été intensifiée par les successeurs de Don Bosco.
L'Eglise conciliaire, elle aussi, nous adtesse un appel explicite et
énergique pour que nous ne laissions pas dépérir en nous l'esprit
Il missionnaire, Perlectae Caritatis dit textuellement: <( faut absolu-
ment conserver dans les instituts religieux I'esprit missionnaire et,
compte tenu du caractère de chacun d'eux, l'adapter aux conütions
actuelles pour que l'Evangile soit prêché plus efficacement parmi tous
les peuples »> (P.C.,20).
Comme vous le voyez, chers pères provinciaux, chers directeurs,
chers confrères, nous avons tous,.chacun selon ses ptopres responsa-
biJités, de nombreuses et graves raisons d'alimenter la flamme mis-
sionnaire dans nos communautés.
Je sais qu'il existe des confrères empressés et pleins de bonne
volonté. Nous devons faire en sorte qu'une telle somme d'enthousiasme

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_L4_
missionnaire ne s'amollisse pas ni ne vienne à disparaître. Inutile de
souligner le préjudice qui peut être causé en bloquant d'une manière
ou d'une autre une vocation, qui par la suite finit par se sentir frustrée.
fnversement l'expérience pfouve qu'une province a tout à gagner en
étant généteuse envers les missions.
Une déconcertante üversité
Mais revenons au sujet plus vaste de la solidariré frarernelle qui
semble s'opposer à la diversité. Pourquoi cette disparité? Commenr
peut-on la justiûer entre frères? Perlectae Caritatis, vous vous en
souvenez, parle clairement à ce sujet: << Les provinces et les maisons
des instituts doivent partager les unes avec les autres leurs biens maté-
riels, les plus aisées secourant les plus démunies >> (P.C., L3).
Soeur Jeanne d'Arc O.P., en commentant ce point de Perlectae
Caritatis, a des paroles indignées, que j'ai d'ailleurs déja citées en
partie dans ma lettre sur Ia pauvreté. L'Auteur dit: << Chez ceux qui
font profession de tendre sans cesse à la plénitude de l'amour, qui
doivent donner au monde l'image d'une communauté de frères, dans
quelles règles juridiques ont-ils pu être emprisonnés, dans quelles
comptabilités ont-ils pu être ligotés, pour que parfois cet échange
si simple ne leur viennent pas à I'esprit?... » (L'adaptation et la ré-
ruouation de la oie religiease, inVatican II, éd. du Cerf, 1968).
Cette religieuse se plaint donc qu'il y ait eu besoin d'un concile
pour dire ce qui dans chaque famille vraiment chrétienne constirue
un geste pour ainsi dire spontané: celui de partager ce que l'on a avec
ses frères.
Chers confrères, la solidarité, sur laquelle j'insiste tellement à la
suite de Perlectae Caritatis, conmibue sinon à la disparation âu moins
à la diminution de ce que Sr. Jeanne d'Arc dénonce comme une diver-
sité scandaleuse. La solidarité plonge en efiet ses racines non seulement
dans la nécessité de pratiquer une pauvreté plus évangélique, mais
surtout dans l'impérieux commandement de la charité selon les paroles
de saint Paul: <, Portez mutuellement vos fardeaux »>.

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Conséquences pratiques
-L5-
Chaque confrère, chaque communauté doit s'efiorcer de tirer les
conséquences pratiques de ces deux ., vérités ». Quelques indications
seulement.
La solidarité comme exigence de pauareté
- Il y a une invitation à se priver de tant de choses superflues,
de pratiquer r,rn style de vie plus authentiquement pauvre et pour-
Ily - quoi pas? plus austère.
alà un appel à ce renoncement qui, di-
- sons-le franchemçnt, ne semble pas susciter aujourd'hui d'excessifs en-
thousiasmes chez de nombrcux religieux, qui pourtant padent tellement
de l'Eglise des pauvres. Cependant, à regarder de près, s'il existe une
contestation de la part de§ jeunes confrères, c'est que souvent ou peut
constater dans les communautés un niveau de vie qui n'est certaine-
ment pas celui du renoncement. Nous devons aussi reconnaitre qu'une
vie aisée n'a jamais produit ni des saints ni des apôtres.
- La solidarité corwne exigence de araie lraternité
' Je partirai d'une considération. La société humaine, qui brandit
aujourd'hui, peut-être sans le savoir, des exigences profondément chré-
tiennes, est toute entière tendue vers la solidarité entre les peuples. Le
Concile place un tel désir parmi les signes de notre temps er le définit
comme irrésistible et en plein développement (cf. A.A., l4). Paul VI,
à la suite du pape Jean XXIII, s'est fait le héraut de certe croisade.
Nous le constatons tous, même si ce mouvement est souvent bloqué
et entfavé par des manifestations d'un violent égoîsme qui explosent
ou se concentrent dans certaines secteurs sociaux et dans diverses
pafties du monde. Mais il reste ce fait évident que I'humanité sent
le besoin irrésistible et les avantages énormes d'une solidarité entre
les classes, les peuples, les races et les nations.
- La solidarité signifi.e donner et receaoir
La solidarité suppose touiours que I'on sache donner et recevoir,
il selon la parole évangélique: << Donnez et vous sera donné ,> (Lc

2.6 Page 16

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-16-
6,38). De plus, la loi de la solidarité demande que, justement en vue
d'un bien supérieur, d'un intérêt plus vaste, d'un intérêt général et
- - ptioritaire, les individus groupes ou petsonnes, peu importe
renoncent à certains de leurs intérêts particuliers.
Il est évident que nous ne pouvons pas avoir recours à la solidarité
uniquement à notre profit, alors que nous fermerions la porte à des
frères qui seraient dans le besoin. La solidarité n'est donc pas à sens
unique. Elle ne signifie pas seulement recevoir, mais aussi, au moment
voulu, donner.
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire en une autre occasion, les
provinces, et plus encore les maisons, jouissent d'unç certaine autono-
mie. Ce qui ne veut pas dire qu'elles doivent cultivet un isolement
égoïste. Elles ne sont pas des compartiments étandres mais des vases
communicants;
Comment Ia solidadté est-elle mise en pratique entre nous?
Il existe déja dans l'Eglise tout un mouvement de solidarité, dans
le sens des grandes orientations du Concile. Dans les familles religieuses
se développe et prend une forme toujours plus concrète le principe de
la solidarité. Dans chaque pays on peut constater les progrès qui se
font en ce sens: des réalisations qui, il y a quelques années encore,
semblaient impensables, sont devenues des réalités. Je cite à titre
d'exemple les << consortiums »> pour les études de théologie et de
philosophie qui un peu partout voient le jour. Là cela est possible,
nous donnons un soutien quelquefois important à ces initiatives qui
répondent, dans un sens ou dans l'autre, aux directives du concile
et de I'Eglise.
Or, face à cet épanouissement de la solidarité, une question se
pose spontanément: .< Quel est personnellement notre action de soli-
darité à l'intérieur de notre famille religieuse? Non confrères représen-
tent le prochain le plus proche que la Providence nous a douné et que
nous avons choisi quand nous avons embrassé la vocation salésienne? ».
Je vous dirai que j'ai pu avoir en .mains une étude faite par un
important institut religieux cherchant à établir un lien concret de soli-

2.7 Page 17

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-L7 -
darité enme ses nombreuses provinces. Il est à noter que la tradition
de cet institut voulait que chaque province eût sa vie à soi, saris pres-
qu'aucun fapport avec les autres provinces. Aujourd'hui ces mêmes pro-
vinces sentent le besoin d'une collaboration et d'un échange dans les
domaines
même pu
réfléchir.
les plus
dire -
pvoauriér sp,oduavnosirl'sinutrévitvêrte.dCe'etosut sunetfa-it
certains ont
qui donne à
Si nous regardons attentivement nos origines, comme nous y invite
Perlectae Caritatis, nous nous rendons compte que noffe Fondateur
considérait l'échange des biens à l'intérieur de la Congrégation comme
une valeur à ne pas négliger. Entre les oeuvres des premiers temps
- - l'Oratoire, Mimbello, Lanzo, Alassio, etc... t7 y avait un échange
incessant de personnel et de biens. On pouvait dire que tout était en
commun.
Il est vrai que les situations ont changé. Mais il reste le fait que
l'esprit de nos origines nous porte à développer cette osmose {raternelle.
Nous n'avons pas besoin de créer quelque chose de neuf, co-me cela
peut se produire pour d'autres instituts religieux. Il suffit que nous
nous reportions à nos origines.
Le << Bulletin salêien »> comme véhicule de la solidarité
Si nous développons encore notre thème dans le cadre salésien,
nous pouvons dire que Don Bosco a eu une intuition très heureuse
en fondant le Bulletin salésien. La manière dont était conçu ce bulletin
traduit le souci de Don Bosco d'unir les salésiens en les informant
sur les oeuvres et les activités que la Congrégation déploie dans le
monde. Succès et insuccès, initiatives et besoins, le Bulletin, dans la
pensée de Don Bosco, nous fait connaître la vie de la Congrégation dans
l'alternance de ses joies et de ses peines, des victoires et des épreuves.
Il est évident que l'intérêt nait de la connaissance. Celle-ci suscite en
faveur des frères lointains, qui travaillent avec la même idéal et le
même esprit, un amour et un intérêt concrets.
On comprend alors comment la lecture du Bulletin salésien seft
à << favoriser la chaité fraternelle »> des salésiens (Const., afi. 1-4),
2

2.8 Page 18

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-18-
et on se rend compte quel lien d'unité disparait le Balletin
salésien n'est pas lu, là il est deveny,rune pu§lication d'intérêt
purement local ou ne traite que des sujets sans rapport avec les
buts poursuivis par Don Bosco.
J. p.o* vous dire que cette << idée » de Don Bosco a suscité l'en-
thousiasme chez plusieurs instituts teligieux.
Je voudrais saisir l'occasion pour recommander vivement aux pro-
vinciaux et aux rédacteurs de traiter avec respect le Bulletin salésien.
Qu'on lui donne une présentation sainement moderne. Qu'on évite
le laisser-aller et les triomphalismes contreproductifs, Qu'ôn ne le
réduise pas à une publication qui ignore les dimensions mondiales de
notre Congrégation. Qu'on ne le transforme pas en un périodique
plein d'articles qui, par leur contenu ou leur style, sont en dehors
des buts que Don Bosco a assignés à ce périodique.
Perspectives encourageantes
Mes drers Confrères, compte tenu de ces considérations, ce n'est
pas faire preuve d'optimisme chimérique que d'affirmer qu'il est pos-
sible de résoudre tous ces ptoblèmes qui assaillent nos maisons, nos
provinces, notre Congrégation.
les
Praepnpsoonrtssuennmtreomceonllèt gàeceetqupearsooisnste-,
ou à
enire
<c(epaqturoenadgeevro»>nteêt féfeco-le,
entre internat et externat, entre le centre provincial et les diverses
maisons en ce qui conceme les prédications, l'enseignement, les charges
et d'autres services.
Nous so--es déja pratiquement engagés sur cette voie. C'est déja
ce qui se fait dans nos communautés locales et dans nos provinces.
Beaucoup de réalisations, même si elles ne sont pas parfaites, sont des
préliminaires encourageants pour une solidarité plus consciente et plus
vaste, plus concrète et plus systématique. Je comprends qu'il y ait
des dificultés. Mais elles ne doivent pas nous arrêter. Elles doivent
au conffairc nous pousser à les surmonter. Dans ce domaine, plus
qu'ailleurs, il nous faut acquérir une mentalité renouvelê. Il nous
faut sortir des vues étroites, dictées par des intérêts immédiats et

2.9 Page 19

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_L9_
égoïstes, pour nous ouvrir à une vision plus ample, plus conforme à
I'esprit anime'et imprègne toute l'Eglise. Nous aurons tous à y
gagner.
Comme vous le voyez, le thème de la solidarité, qui a sa source
dans notre consécration religieuse et dans notre vie de fraternité
surnaturelle, présente des implications qui vont au-delà de l'aspect
matériel ou financier. Je vous invite à approfondir ce sujet en le pre-
nant comme matière de conversations ou de conférences dans vos
communautés. Je suis convaincu qu'on en retirera un grand ayaîtage,
surtout si, après avoir lancé les idées de base, on se ptéoccupe de les
faire aboutir à des conclusions concrètes.
Passons à présent au deuxième sujet.
La prêpatation du chapitre général spécial
Les commisgions pré-capinrlaires, réunies à San-Tarcisio à Rome,
ont travaillé pendant près de deux mois avec un admitable dévouement
sur l'abondante matière présentée par les chapites provinciaux.
Dans une autre partie des Atti vous trouverez des informations plus
détaillées sur le travai. qui a été fourni. Vous aurez ainsi l'occasion
d'apprécier ce qui a étéfait.
De mon côté, je voudtais soügner un fait. Les confrères qui
ont été appelés à Rome (prêtres, coadjuteurs, étudiants, venus de
vingt et une nations) ont su créer un climat de famille salésien exem-
plaire, qui a conttibué beaucoup à alléget la f.atigae et à faciliter les
dialogues. Ceux-ci se déroulèrent dans un climat de respect cordial
et de compréhension.
A ces confrères j'ai déja exprimé ma reconnaissance et la vôtre
pour I'intelligent et généreux service qu'ils ont rendu à la Congréga-
tion. En renouvelant dans ces pages mes remerciements, je désire
dire ma gratitude aux provinces qui, au prix de sacrifices, ont envoyé
ces confrères à Rome. Enfin à vous tous, j'ai le plaisir d'exprimer la
louange qui vous revient et la profonde reconnaissance, au nom de
toute notre Congrégation, pour le sérieux avec lequel a été accompli
l'important tr av ul des chapitres provinciaux.

2.10 Page 20

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-20-
J'ai appris avec une vive satisfadion que partout ces chapitres ont
été soigneusement prépatés et que les phases de sensibilisation >> et
.<<
d'<< étude » ont engagé à fond les forces vives de nos provinces. Suivant
l'invitation que je vous avais fait parvenir, ce travail a eu la pdorité
absolue srü toute autre activité. On n'a pas craint les sacri{ices ni en
argent ni en personnel pour contribuer à la réussite de cette première
phase du planning. J'apprécie toute la générosité de votre contribu-
tion, étant bien au courânt du manque de personnel dont soufirent
certaines de nos provinces et de l'énorme travail apostolique dans
laquelle elles sont engagées.
Deux << découvertes » des chapitts provinciaux
Je ne veux pas laisser passer cette occasion sans vous faire part
de quelques réflexions ont été f.aites sur l'événement qui polarise
en ce moment l'intérêt de notre Congfégation. Les nouvelles que vous
m'avü données m'en fournissent la matière. D'après vos lettres et
d'après les commentaires que j'ai recueillis, on reconnait un peu partout
que les chapitres provinciaux ont contribué à fatte des <. découvertes »
importantes.
La première de ces << découvertes »> est celle des personnes. Un
vieux missionnaire me confiait: << Au chapitre ptovincial, j'ai découvert
Il les jeunes. J'ai constaté qu'ils étaient intellectuellement mieux préparés
que. nous, qu'eux aussi aimaient la Congrégation. est vrai que nous
ne parlons pas le même langage, qu'ils donnaient parfois l'impression
de mettre la révolution. Mais ie pense qu'il fallait un peu de leur
inquiétude, de leur fougue, même quelquefois exagérée, pour faire
avancef les choses >>.
<< Moi, écrit de son côté un jeune prêtre, délégué de sa province,
je suis en admiration devant certains prêtres âgés, dispcisés à dialoguer
avec nous, très ouverts, très attendfs à l'avenir de notre congrégation »>.
Un aume écrit: << J'ai compris que llexpétience sait beaucoup de cha-
ses qui ne s'apprennent pas dâns les livres »>. Et tant d'autres com-
mentafues de ce genre dans la ligne de ces découvertes et de cette
compréhension réciproque.

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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-21
Il n'y a donc pas à s'étonner beaucoup ont d'ailleurs tenu à'le
- souligner que les chapitres ptovinciaux se soient déroulés dans un
- climat de draritê fraternéIIè, de compréhension respectueuse, qui n'a
pas em$ché la vivacité et la franchise dans les discussions. Naturelle-
ment il y a eu la rencontre d'opinions et de'mentalités difiérentes.
Il y a même eu des moments de << tensions »>, mais en dehors de la salle
des débats Égnait un climat de sérénité fraternelle que'l'on peut con-
sidérer comme un premier fruit tangible de ces réunions.
La seconde << découverte »> serait de mauvais goût si elle ne corres-
pondait pas à la réüté. << Nous avons découvert, a-t-on affirmé dans
plusieurs cJrapitres provinciaux - le 19e chapitre général! ».
L'affirmation ne doit évidemment pas être prise à la lettre. A
quatre années de distances du 19e chapitre généta7, malgré tous les
efiorts qui ont été faits, il serait penible de devoir constater qu'il
y a des salésiens qui n'ont pas pris contact avec la doctrine et avec les
décisions contenues dans les Actes de ce dernier chapitre. En patlant de
<< découverte »> on a voulu dire, à mon avis, que la preparation des cha-
pitres provinciaux, la rédaction des documents et leur discussion, a
permis de constater quelle auüentique et immense ridresse se trouvait
rassemblée là.
Mais je pense que la ,<< découverte »> du 19e chapitre gén&al, à tra-
vers une analyse sérieuse, une confrontation courageuse avec la Éüté
de la vie salésienne telle qu'elle s'exprime dans les diverses provinces,
a permis de constater quel chemin restait encore à parcourir pour réali-
ser ce que le 19e chapitre gén&al avait. demandé. Nous devons donc
reconnaîte sincèrement que beaucoup de délibérations du 19e chapitre
général représentent encore des lignes d'arrivée qui n'ont pas encore
été rejointes et des buts vers lesquels nous devons touiours tendre.
Dialogue et étude
Ces deux << découvertes )> nous ofirent des idées pour une réflexion
utile.
La << découverte des personnes » qui implique le respect mutuel
et l'acceptation entre jeunes et anciens, conscients de leur commtrn at-

3.2 Page 22

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-22-
tachement à la Congrégation, nous rappelle une vérité qui n'est pas
neuve, mais qui est, hélas, toujours actuelle: dans nos relations person-
nelles nous nous Iaissons souvent mener par les préjugés. Comme le dit
Ie mot lui-même, on émet un jugement avant même d'entrer en contact,
avant de connalme. Ce jugement préfabriqué mahque naturellement de
fondement. Souvent il est injuste et nuisible. Une telle attitude crée
un fossé que empêche une confrontation sereine des idées.
Comme remède à ce fossé maléfique, à ces préjugés, à ces idées
préconçues, il y a le dialogue, le dialogue sincère, serein, objectif, ouvert,
qui se préoccupe uniquement de découvrir et de connaitre les quali-
tés de I'interlocuteur.
Chaque rencontre fraternelle qui a Iieu avec I'intention non d'im-
- - poser même inconsciemment ses propres idées, rhais de chercher
la véfité, comporte toujours un rapprochement des personnes.
C'est de cela que la Congrégation a surtout besoin en ce moment.
C'est par qu'il faut passer pour construire de vraies communautés
évangéliques de foi, de culte, d'amour, capables de rendre un témoi-
gnage vivant de la présence de Jésus parmi nous. C'esr aussi, plus
prosaîquement, le moyen d'unir toutes les forces dont dispose la Con-
grégation en vue d'un renouveau vrai et fécond, but premier de notre
prochain chapitre général spécial.
La << découverte » du 19e chapitre général spécial et, nous pou-
vons ajouter sans cmindre de nous tromper, la << découverte » du II.
Concile du Vatican, nous posent des questions sur lesquelles j'ai déjà
insisté plus d'une fois, mais qui conseivent encore (et c'est le cas de
le dire, hélas! ) Ieur âctualité.
Pourquoi ne connaissons-nous pas encore suffisamment le 19e cha-
pitre génétal et le II. Concile du Vatican? Sans doute parce que nous
n'avons pas encore eu le temps d'en lire les documents, de les étudier,
de les assimiler? Sans doute parce que nous ne nous sommes pas rendu
compte de leur importance. Mais il me vient spontanément une autre
question: pourquoi le 19e chapite général n'esr-il pas passé dans les
faits? Je sais que c'est un problème rès complexe, et sa réponse dépasse
de beaucoup la connaissance et la üsion qu'un confrère peut avoir
individuellement de sa congrégation. Mais il y a des délibérations con-

3.3 Page 23

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-23-
nues de tous et qui auraient déja être mises en pratique, selon la lettre
et l'esprit, et qui pourtant ne I'ont pas été! C'est l'occasion de se de-
mander: pourquoi?' 'i' '|r I
Un ptoblème en suspens: l'apostolat de l'école
Notre.vocation particulière auprès des ieunes nous met en face
d'une grande responsabiüté: la pastorale dans nos écoles. en est
noue action selon la ligne et les moyens ptoposés par le 19e chapitre
général qui demandait que les écoles non seulement procurent I'ins-
truction mais forment également des chrétiens potll le monde d'au-
joud'hui?
En vous posant cette question, je ne vous cache pas ma préoccu-
. pation. Je rappelle avant tout et je mets bien au clair que Ia mission
spécifique et première de notre Congrégation, son charisme, est l'éduca-
tion de la jeunesse, et de la ieunesse qui aujourd'hui peut êre
raisonnablement reconnue cottlme pauvre. Cela implique une activité
apostolique beaucoup plus vaste, plus riche et plus absorbante que le
simple fait de << laite classe »>.
Mais on doit également admettre que là où tègne un souci aposto-
lique, l'école devient un moyen efficace pour. éduquer, et éduquer de
manière chrétienne. C'est dans cette perspective que doivent entrer
nos activités
Cela dit, je dois ajouter que ie suis au courant d'une certaine con-
testâtion dans notre milieu au sujet de l'apostolat de l'école. Nous
devons affirmet que cette attitude n'a purement et simplement aucun
fondement.
Mise à part toute autre considération, le Concile s'est exprimé
clairement, et le Pape et la [fi&archie des divers continents n'ont
cessé de confirmer les déclarations solennelles du Concile.
Rappelons-en quelques-unes: << La ptésence de I'Eglise dans le
domaine scolaire se manifeste à un titre particulier par l'école catholi-
que » (G.E., 8). Et plus explicitement: << L'école, catholique tevêt une
importance considérable, dans les circonstances nous sommes, puis-
qu'elle peut être tellement utile à l'accothplissement de la mission du

3.4 Page 24

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-24-
peuple de Dieu et servir au dialogue entre l'Eglise et la commun2ul(
des ho--es àL'avantage de l'une et de I'aume »> (ibidern). Et un peu
plus loin on peut lire; <, La fonction ensrdi§nantè;,déclare Ie Concile,
est un apostolat au sens propre du mot, tout à fut adapté en même
temps que nécessaire à notre époque; c'est aussi un authentique service
rendu à la société »> (ibidem).
Le Saint Père, s'adressant le 26 aoû;t L967 au chapire général des
Piaristes ( Clercs réguliers de la Mère de Dieu des écoles pies ) recom-
mandait à ces religieux << la fidélité à la cause de l'école catholique,
cause sacro-sairlte et de la plus haute importance pour une époque où
malheureusement sa nécessité et son opportunité sont mises en doute »>.
Le Saint Père ajouta: << C'est pourquoi soyez fidèles à la cause de l'école
catholique et faites tout votfe possible pour la défendre avéc d'autant
plus d'ardeur qu'elle est plus fortement combattue >>. Et le saint Père
d'insister: << On ne peut rien immaginer de plus saint et de plus utile
que de se dévouer à l'éducation de la jeunesse. D'elle dépend l'avenir
de l'Eglise et de la civilisation» (Oss. Romano &t 27 août 1,967).
L'épiscopat latino-américain a lui aussi insisté sur I'actualité de
Il''héucmolaen: i<t<éL, 'Es'gelsist epré-occdupitéeletoDuotcauumelonntgddeeMl'ehdisetolliinre-de
5srv4ngs ds
l'éducation,
non seulement du catéchisme mais de l'éducation complète. La seconde
conférence de l'épiscopat latino-américain confirme cetæ position de
service et continuera, paf l'intermédiare de ses instituts d'éducation,
auxquels il reconnait leur pleine raison dêtre, à veiller au maintien de
cet engagemement en tenant compte des changements de l'histoire. L'As-
semblée invite donc tous les éducateurs carholiques et toutes les congré-
gations enseignantes à persévérer indéfecdblement dans leur dévouement
apostolique et les exhorte au retrouveau et à L'aggiornamento selon
la ligne proposée par le Concile er pâr cette même Conférence »»
( Doc. final de Medellin, IV , 3 , 2, l) .
La pastotale dans nos écoles
Il est hors de doute que l'école est un authentique apostolat. Mais
nous devons aussitôt aiouter et préciser; l'école n'est pas automatique-

3.5 Page 25

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-25_
ment une authentique acavité apostolique. Le Concile lui-même énu-
mère les conditions pour que.l'école catholique soit une véritable acti-
vité apostolique. <( Que les maîtres n'oublient pas que c'est d'eux avant
tout qu'il dépend que l'école catholique soit en mesure de réaliser ses
buts et ses desseins »> (Graoissirnum Ed.ucàtionis, 8). i< Que les
malffes se préparent donc avec une solicitude toute particulière à
acquérir les connaissances tant profanes que religieuses qui soient
sanctionnées par des diplomes appropriés ainsi qu'un savoit-faire péda-
gogique en accord avec les découveftes modernes. Que le charité les
unisse entre eux et avec leurs élèves. Qu'ils soient tout pénétrés d'es.
prit apostolique pour rendre témoignage, par leur vie autant que paf
Ieur enseignement, au Maitre unique, le Christ. Qu'ils travaillent en
collaboration, surtout avec les parents; qu'en union avec ceux-ci, ils
sachent tenir compte dans toute leur éducation de la difiérence des
sexes et de la vocation particulière attribuée à l'homme et à la femme
pat la Divine Providence, dans la famille et la société. Qu'ils s'appli-
quent à éveiller l'agir personnel des élèves et, après que ceux-ci auront
terminé leurs études, qu'ils continuent à rester proches d'eux par les
conseils et leur amitié, ainsi que par des associations spécialisées, toutes
pénétrées du véritable esprit de l'Eglise »> (ibidem, 8).
Comme on le voit, nous avons une perspective complète et mise à
jour pour faire de l'école un instrument valable d'éducation chrétienne
en faveur de la jeunesse de notre temps. Ce sont des directives que
substantiellement nous .pouvons retrouver dans les Actes du 19e
chapitre général.
Notre problème ne peut donc pas êre réduit à un ülemme sim-
pliste: école, oui ou non? Oui pour une école catholique, mais nous
disons non à une école non-catholique, ou, pour employer la termino-
logie du 19e chapitre génétalz non à une école amorphe qui, en pra-
tique, ne se distingue que peu ou pas du tout des autres écoles. Mais
à une école pénérée par la pastorale, c'est à dire qui non seulement
forme les jeunes à Ia vie authentiquement chrétienne mais en fasse
aussi des leaders catholiques, à ce type d'école nous disons et nous
- devons dire franchement oui.
Il - existe actuellement une certaine désafiection pour les activités

3.6 Page 26

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-26-
de type scolaire qui s'explique, en partie du moins, par le fait que
l'otientation pastorale qui devait être denmrée,à -'nos écoles selon les
délibérations du 19e chapitre gén&d, et la Déclaration sur I'Education
cbrétienne n'a pas touiours et partout été donnée cofirme il convenait.
Je sais bien que ces problèmes ne sont pas simples. Mais il est vrai
aussi que ce sont des problèmes essentiels et de plus en plus urgents.
Ce sont des problèmes que nous ne pouvons pas éluder par le simple
fait qu'ils sont difficile à résoudre.
Ces derniers temps, on s'est malheureusement empressé de déman-
teler des traditions et des structures qui avaient un certailt caractère
pastoral et une certaine eficacité éducative. On ne les a pas aussitôt
remplacées par d'autres éléments suggérés pat le 19e chapime gén&d,.
Il en résulte un <( vide » pénible qui réduit à peu de chose l'action
éducative de l'école salésienne. Nous avons une grave responsabiüté.
Il faut que les provinciaux et les directeurs avec leurs conseils respectifs
ainsi que l'ensemble des communautées étudient la situation. Qu'ils
prennent avec sagesse et courage les dispositions qui s'imposent.
Ls jeunes demandent une école formahice
D'ailleurs même les élèves souvent les plus réfléchis des classes
- supérieures exigent de notre école cette formation chrétienne qui
- est sa raison d'être. Je vous avoue que i'u été impressioné d'entendre
en plusieurs occasions les exigences des,ieunes en ce sens.
Je vous citerai, pour vous en donner une idée, quelques exffaits
d'une longue lettre qui m'a été envoyée par des étudiants allaient
entrer à l'Université: << Au moment de quitter après tant d'années
I'Institut, nous'nous rendons compte de tout ce que nous y avons reçu.
C'est quelque chose que nous ne pouvons pas mesurer. Il s'agit
toute notre formation humaine et chrétienne. Pourtant nous avons aussi
eu l'occasion de noter quelques aspects moins valables de cette forma-
tion. Par formation nous entendons l'instruction ,'eligieuse,
I'ouverture aux grandes dimensions du christianisme. Si vrâiement on
veut former des jeunes qui non seulement sachent par coeur leut
catéchisme mais soient capables de comprendre de manière cohé-

3.7 Page 27

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-27 _
rente l'étonnante Éalité du christianisme, alors on ne pcurra plus
se contenter de Ia pieuserponsée insérée plus ou moins à propos par le
prêtre-professeur dans le développement de son cours. Il ne suffit pas
non plus de veiller au déroulement régulier et convenable des cours
de religion. Il faut une action vaste, profonde, continue, organique,
bien étudiée, dirigê et .coordonnée: retraites spirituelles, débats,...
sans se laisser décourager par les inévitables échecs grands ou petits.
Dans cette ligne on pourrait espérer un sens chrétien plus profond et
on obtiendrait des résultats plus valables. Alors les retraites ne seraient
plus quelque chose d'accidentel ou de passager, mais Ie sommsl d,un
itinéraire »>.
On pourra tirer bien des leçons des extraits de cette letme écrite
par des jeunes qui sont sortis de chez nous. Il y a même matière à
un examen de conscience. En tout cas une chose me paralt devoir
ême bien mise en évidence: les jeunes, précisément en matière de forma-
tion, ne sont pas minimalistes. Il faut évidemment savoir les compren-
Il dre. fa:o;t avant tout les aimer sincèrement, en se donnant entièrement
à eux avec esprit surnaturel, ce qui signifie qu'il faut prêter aussi
attention à leurs cenmes d'intérêt. Les jeunes savent apprécier celui
qui ptouve concrètement qu'il ne se cherche pas soi-même mais qu'il
veut leur bien. Leur réponse est d'ailleurs caractéristique de leur
âge: généreuse jusqu'au sacrifice.
Mais je m'aperçois que je me suis attardé sur le sujet de l'école
et de son aspect pastoral. Je me cohsole en espérant que mon rappel
sera un soutien pouf ceux qui sont chargés de faire le point sur un
sujet qui engage une partie si importante de noue mission.
Passons à présent à une autre question qui nous a été suggérée par
la « découverte >> du 19e chapitre gén&al
Le << patronage »>
Dans quelle mesure nous sommes-nous engagés dans I'essor nouveau
du << patronage )> comme <( centre de jeunesse » capable de répondre,
aux exigences de la jeunesse de notre temps et aux iustes attentes de

3.8 Page 28

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-28-
I'Eglise vis-à-vis de notre Congrégation »> (Actes du 1"9e cbapitre gé-
? néral, doc. XI, chap. II )
r
Il est vrai que certaines provinces ont répondu conctètement à
l'invitation pressante du chapitre gén&d'. Nous sommes îu courant
de certaines réalisations audacieuses et modernes, de certaines transfor-
mations qui ont voulu tenir compte des exigences nouvelles. Nous
connaissons les arlmirables efforts qui ont été [.aits pôur préparer un
personnel adapté à ce genre d'oeuvtes. Avant de songer aux locaux et
à l'équipement, on a pensé au personnel, montrant par qu'on se
rendait compte de leur importance et de leur fonction.
Nous devons pourtant reconnaître en toute sincérité que justement
dans ce secteur le but est encore loin d'avoir été atteint. Il faut aussi
reconnaitre franchement que ce n'est pas touiours et partout que l'on
s'est engagé avtant qu'il aurait fallu dans cet apostolat salésien caracté-
ristique.
Il est évident qu'un tel engagement n'est sérieux que s'il tient
compte de ce qui a été üt au 19e chapitre généralz « Malgré les
changements ,de situation sociale, le << patronage )>, comme cenffe de
vie des jeunes, conserve sa valeur; il est même plus que jamais actuel,
surtout dans la situation présente d'abandon m-oral de la jeunesse. La
pastorale rénovée du Concile de Vatican II a souligné la valeur de
cette formule d'approche des ieunes selon des formes ouvertes, greffées
dans la vie, collant à leur psychologie, répondant à leurs intérêts les
plus vifs et les plus variés, créant un milieu idéal pour la tencontre
entre prêtres et jeunes » (Actes du 1.9e cbapitre général, ibidem).
Pour juger si cette affirmation solennelle est devenue un critère
d'action ou si elle est restée une simple expression verbale, il faut
vérifer les prévisions qui ont été tutes, les délais de réalisation que
l'on s'était fixés, enfin voir dans quelle mesure on a abouti aux obje-
cdls lancés par le 19e chapitre général. Ce chapitre demandait en parti-
culier que le << patronage )> ne se limitât pas aux jeunes qui viennent
spontanément chez nous, mais qu'on s'ouvrit << dans un esprit de
dialogue et missionnaire à tous les jeunes de Ia paroisse, du quartier,
de la ville, et à tous ceux qui sont loin »> (Actes du 19e cbapitre géné-
ral, ibidem).

3.9 Page 29

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-29-
Le chapitre soulignait aussi l'importance pour le <, patronage »>
d'avoir un progralnme éducatif précis, correspondant aux âges des
jeunes; de perfectionner au fur et à mesure la catéchèse, la liturgie;
d'inviter les meilleurs à prendre des engagements apostoliques dans
la société et dans I'Eglise, de favoriser à cet efiet les rli{fétents genres
d'association.
Le chapitre recommandait enfn dlassurer la qualité de ses acti-
vités culturelles et de c-hercher à compléter l'activité du << pattonage »>
par des initiatives nouvelles: <( centres sociaux, culturels, universitaires,
(...) cenffes de consultation morale et religieuse pour ieunes, centres
d'orientation »> (Actes du L9e cbapitre général, ibidem).
Pour réaliser un progralnme aussi dificile et aussi complexe, le
chapire général estimait gu'!l était indispensable << d'adapter la téparti-
tion du personnel aux exigences pastorales et missionnaires du " patto-
ttage"; de choisir ce personnel à partir des capacités reconnues à cha-
cun; de préparer ce personnel dans les noviciats, scolasticats, stages
de perfectionnement et pendant l'année de pastorale; de pourvoir à
sa continuelle mise à jour et de,faire aller de pak la réflexion avecla
mise en oeuvre pratique >> (Actes du 1.9e chapitre général, ibidem).
Reconnaissons que tout ce programme comporte des rlifficultés et
des sacrifices de tout genre. Mais cette oeuvre est d'une importance
capitale. Elle exige une action courageuse et décidée, en con{ormité
avec les orientations du 19e chapiue gén&d'. Sans ce courage il est
inutile d'espérer un nouvel essor de ce que l'on a pu appeler << la
première gloire et le chef-d'oeuvre de Don Bosco »>.
Il y a cependant lieu de craindre que la crise ne s'agrave, non seule-
ment sous I'aspect quantitatif mais, pire encore, sous I'aspect qualitatif
et que cette espèce d'oeuvre devienne vieille, anachronique, dépassée,
faute d'animation interne. Le << patronage »>, comme disait celui qui
était alors archevêque de Milan, Mgt. Montini, est une oeuvre éducaffi-
ce en puissance: on s'aperçoit qu'elle est susceptible de nouveaux et
merveilleux acroissements »>.
J'ai confiance que ces btèves mais sincères considérations contri.
bueront à un sérieux et efficace examen sur ce sujet si important pour
nous.

3.10 Page 30

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-10-
A quel point en est la pastorale des vocations?
Je sais que dans de nombreur", orJ;::: on a réaliré des progrès
réconfortants. On y trouve à présent des centres d'orientation pour les
vocations, avec un personnel sérieusement préparé; une pastorale des
jeunes active et coordonnée visant à développer parmi les jeunes de
nos oeuvres (terrain naturel de nos vocations) les ferments de voca-
tion; la sélection soignée des candidats, sans préoccupation irrationnelle
du nombre; un choix sérieux du personnel pour les maisons de forma-
tion. Ces maisons ont touiours leur raison dêtre, à condition qu'elles
fonctionnent selon les critères suggérés par un sain renouveau. Elles
sont la base indispensable pour le développement harmonieux des
vocations .la.s la province.
Tout cela constitue des progrès qui, grâce à Dieu, ont vu le jour
dans beaucoup de provinces. Et dans les auues?...
Je sais bien que dans Ie domaine des vocations les difficultés sont
toujours plus nombreuses (je compte d'ailleurs m'entretenir une autre
fois avec vous de ce sujet ). Mais c'est justement à cause de cette difi-
culté qu'il faut multiplier les eflorts et les initiatives, qu'il faut corri-
ger les éventuelles erreurs de méthode. C'est un problème vital pour
notre Congrégation.
Mais il est temps d'arrêter la série des questions. Mon intention
n'est pas de vous énumérer longuement les problèmes, ni de présenter
un examen général de conscience. Je veux seulement rappeler un fait
sur lequel nous devons humblement et sincèrement réfléchir; le 19e
chapitre général, dans beaucoup de ses décisions er de ses directives,
attend encore d'être mis en pratique.
Pourquoi le 19e chapitre général n'est pas encore une réalité
Patmi les diverses raisons qui peuvent expliquer ces carences il y
en a une qui retient mon attention.
Le manque de connaissance et d'étude de documents si importants
me fait penser à une attitude assez commune chez nous: nous nous

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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-31 -
Iaissons prendre par I'immédiat, pat les obligations journaiières qui
nous talonnent. Nous considérons comme une perte de temps, coflrme
peu productif. le lait de s'arrêter pour réfléchir sur des idées, des
principes, pour étudier les méthodes, pour.faite des plans.
I* tait que certaines de nos initiatives n'aboutissent pas est
sans doute à des circonstances fort complexes. Mais cela pourrait aussi
provenir de la tentation d'une fausse sécurité satisfaite de ses propres
propositions. Cela aboutit à un certain immobilisme. Il est évident
II que le 19e chapiue général et surtout le Concile de Vatican deman-
daient des changements assez profonds qui ont pu secouer et déranger
nos positions, qui ont pu nous amener à reconnaître que quelque chose
n'allait pas. Cela nous obligeait à changer nos critères et nos méthodes.
Et changer n'est pas chose facile. C'est pourquoi il arrive quelquefois
que, sans nous en rendre compte, nous fermons les yeux pour ne pas
voir, nous refusons de prendre une direction pour évitet toute éven-
tuelle révision. C'est peut-être ce sentiment qui est à la base de certains
échecs dans la réalisation des décisions du 19e chapime gén&al ou du
Concile de Vatican II, et qui ont pu donner I'impression d'une certaine
indifiérence ou d'un certain immobilisme.
Chers Confrères, j'ai voulu vous faire part de ces pensées qui
m'ont été suggétées d'une certaine façon par vous-mêmes, pour vous
aider à préparer, d'un seul coeur et d'une seule âme, le prochain cha-
pitre général spécial. Cette préparation n'exclut pas, elle exige même,
que tous nous nous efiorcions de mettre en pratique les nombreuses
délibérations et directives du 19e chapitre général.
Il est évident que le chapitre spécial bien loin d'annuler les directi-
ves du précédent chapitre général confirmera au contraire ou perfection-
nera ces directives. Quel moyen plus eficace pour nous préparer à re-
cueillir alor les conclusions du chapitre spécial.
Discuter, oui, nais suftout Eettre en pratique
Récemment j'ai été impressionné par une interview du cardinal
Léger qui, comme vous le savez, s'est retiré après le Concile dans une
Iéproserie en Afrique.

4.2 Page 32

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-32-
Au journaliste qui lui demandait pourquoi i avait voulu se retirer
dans une léproserie, le cardinal répondit: << Après avob tant parlé
au cours du Concile, je me sentais le devoir, pour des motifs de cohé-
il rence, de laire quelque chose ». Et ajoutaitt << On a parlé beaucoup
et on continue à parler trop; il y a cornme une frénésie de la parole,
inversement proportionnelle aux réalisations. Ce serait autanr de gagné
pour l'Eglise si on parlait moins pour travailler plus ».
La remarque du cardinal Léger coïncide avec ce que m'a écrit ré-
cemment notre confrère, I'héroïque Mgr. Trochta de la Tchécoslo-
vaqüe: << Le monde ne sera pas conquis au Seigneur par des discus-
sions, mais par des sactifices, par notre vie, comme la fa;:t Don Bosco
et tous les salésiens des temps heroiques de notre Congrégation ».
La convergence des idées et des jugements de ces deux prélats si
riches en expérience pastorale et ecclésiale, nous invite à réfléchir. Il
me vient spontanément à la mémoire ce que Don Bosco aimait à répé-
ter: << Peu de paroles, des faits! »>.
Il n'est pas question de nous détourner de l'étude de nombreux
problémes qui nous assaillent. Le planning de notre Chapitre special
prévoit pour cette étude la participation large et consciente de tous
les confrères. Nous devons seulement éviter le danger d'épuiser noffe
activité en d'interminables réunions, discussions, en oubliant qu'il
existe déja des délibération et des ürectives valables attendent
dêtre mises en pratique. Que I'on cherche donc la façon de les mettre
en pratique. Les problèmes, me disait un confrère, ne se résolvent pas
en étudiant tout ce que les autres doivent faire en faveur du renou-
veau, mais en commençant mettre en pratique, moi, la partie qui
me revient. En d'autres termes, notre premier et irremplaçable devoir
consiste à êre des << factores vetbi »>, des réalisateurs des idées. Pour
rénover, cherchons à nous rénover nous-mêmes.
Préparons-nous donc au chapitre général spécial, non seulement
en participant à l'étude des thèmes et des propositions, mais en réali-
sant les nombreuses et précieuses directives du 19e chapitre général.
Ce sera un entralnement utile pour nous pÉparer psychologique-
ment et spirituellement à accepter - par des faits - tout ce que

4.3 Page 33

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-33-
l'Esprit-Saint dira à notte Congrégation à travers son suprême organis-
me délibératif.
En attendant continuons à nous ptéparer par la ptière.
Je vous adresse mes salutations les plus afiectueuses avec mes
rreilleurs voeux dans le Seigneur.
Que Don Bosco vous bénisse tous.
P. Luigi Ricceri
Recteu majeur

4.4 Page 34

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-34-
II. CHAPITRE GENERAL SPECIAL
Communications et intormations du Bureau cerutd de coordination.
1. La seconde réunion de Ia commission technique préparatoirc
La seconde session des travaux de la co--ission tecl:nique pré-
)l paratoire a eu lieu à Rome du 29 au mai.
Les premier sujet à l'ordte du jour a été la tévision des <, nouvelles
normes » pour l'élection des délégués aux chapitres provinciaux. Plu-
sieurs objections ont été formulées, mais la commission a unanimement
estimé que les rlificultés soulevées n'apporteraient pas de changements
substantiels aux << nouvelles normes pour l'élection des délégués au
second chapitre provincial spécial.
Pour remédier a certains inconvénients, diverses suggestions ont
été faites. Elles seront co-muniquées en temps voulu à la commission
préparatoire du second chapitre provincial spécial.
deuxième problème abordé pat la commission a été le question-
naire destiné aux confrères en vue du drapitre général spécial. Après un
long et sérieux e*a-én, la commission technique prépatatoire a unani-
mement décidé de proposer aux supérieurs de renoncer au question-
naire. Les raisons avancées furent les süvantes:
1) l'ampleur de la matière et les nuances de certaines requêtes de-
manderaient un gros ttavulde traduction;
2 ) cette traduction, ainsi que le travail de réfleion et de réponse
qu'elle est censée suscitet, ne saurait s'insérer dans les limites de temps
prévues par le planning;
1) il existe actuellement une certaine saturation psychologique
chez de nombreux confrères déja surchargés de travail et sollicités par
d'autres enquêtes de ce genre.

4.5 Page 35

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35
De nombreuses provinces avaient, en efiet, déjà élaboré de vastes
enquêtes en vue de la préparation du premier chapitre provincial
spécial.
Ces rlifficultés auraient pu ême en partie surmontées en proposant
un questionnaire qui exigetait des réponses concises et touchant à
l'essentiel. Mais cette proposition a rencontré une certaine réticence,
d'ail!6lrm justifiée, chez des confrères pàrtisans d'une exptession sérieuse,
ample et approfondie. De fait, une manipulation d'amateur risquerait
de rendre le résultat de ces travaux incertain et pratiquemcnt inutiü-
sable. Selon certains experts, un travail de ce genre exigerait au moins
trois ans. D'autant plus que certains problèmes, plus que les réponses
elles-mêmes des confrères c'est leurs motivations qu'il serait intéressant
de connaltre.
Face à ces rlificultés une autre. voie a été proposée. Læs commis-
sions centrales élaboreront un texte sur lequel les confrères pourront
Il ensuite donner leur avis. en résultera finalement une enquête qui
vaudra bien n'impotte quel autre sondage.
Le Conseil supérieur ayant reconnu le bien-fondé de ces lemarques,
le planning pour le chapitre gén&al devra subir quelques morlifications
qui seront publiées en temps voulu. Cette disposition aura l'avantage
de laisser plus de temps à la préparation et au déroulement du second
chapitre provincial.
Le dernier point de l'ordre du jour concernait l'élaboration d'une
documentation statistique à mettre à la disposition du prochain chapitre
gén&al ainsi que les dispositions pratiques devront assurer le dérou-
lement des ttavaux du chapitre général: traduction simultanée, votes
électroniques, bureau de présidence, serÿice de secrétariat...
2, Le travaùl des commissions précapitulaircs cenffales
Comme i. avait été prévu par le planning, les commissions pré-
capitulaires centrales se sont réunies, du 30 jün au 20 août, à l'Istituto
San-Tarcisio à Rome.

4.6 Page 36

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-36-
A) Les comrnissions et Ie déroulerîent da traaail
Le dernier numéro des Actes du Conseil sapérieur (n. 257) avart
publié la liste des confrères qui avaient été désignés pour prendre
part aux commissions. Le P. Léopold Kaspeilik de la province de
Cracovie (Pologne) n'a cependant pas pu prendre part à ]a réunion.
Le P. Jean Rennkamp de Ia province de Cologne a été remplacé par
le P. Gérard Lenz de la même province. Le P. Maurice Quartier (Bel-
gique-Nord) a été remplacé par le P. Marcel Baert de la même province.
L'abbé Ftancis Moloney (Ausmalie) a été remplacé par l'abbé Chrysan-
the Saldanba (Madras). L'abbé Giancarlo Manieri (Adriatique) a
été remplacé par l'abbé Mkrc Aruoni de la même province. L'abbé
Ma:io Colonbo (I-ombardie).par l'abbé Mario Bonladini de le même
province.
Don Giorgio Gozzelino est passé de la cinqüème à la deuxième
commission. Le P. José Ranos s'est joint à la deuxième ccmmission.
Don Alfredo Cogliandro a été désigné comme rlirecteur des mem-
bres de la commission. Comme présidents des commissions ont été
élus:
le P. Francis Desrarnaut pour la première commi55isn,
- le P. lume Rodrigaez poat la deuxième çsmmissisn,
- Don Pietro Brocardo pour la uoisième commission,
- Don Gennaro .§eslo pour la quatrième commission,
- le P. Joseph Aubry pour la cinquième commission.
-Chaque commission, selon ce qui avait été convenu, a travaillé sur
le thème lui a été conÉé. On s'est cependant aperçu que de fré-
quents contacts étaient nécessaires entre les commissions pour une
meilleure marche des üavaux.
Le travail s'est déroulé selon un rythme toujours intense, réparti
en deux parties de la journée: de t h. à L3 h. et de L7 h. à L9,30.
B) Prerruière pbase des trauaux: prise de connaissance de la matière
et choix d'une nétbode de trauail
Les commissions ont commencé par prendre connaissance des pro-
positions envoyées par les provinces et les confrères. Etant donné I'am-

4.7 Page 37

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-37 -
pleur du matériel, la première semaine de juillet a été réservée à la
recherdre d'une méthode de travail commune, tout en procédant indi-
viduellement au dépouillement des documents selon la spécialité de
chaque commission. On ne tarda pas à prendre la résolution d'élaborer
deux documents:
une << radiographie »> des propositions,
-- r1l COmmentaire.
C) L'élaboration du premier document
Etant donné le retatd dans l'envoi des documents des chapires
provinciaux, les commissions ont d'abord procéder à la mise en
fiche des propositions. Elles ont ensüte été classées selon des mots-
clef et selon une esquisse de << schéma ».
Les dificultés n'ont pas manqué: certaines provinces n'avaient pas
encore fait parvenir leur document; d'autres n'avaient pas süvi les
inücations qui avaient été données pour Ie présentation des propo-
sitions. La première préoccupation des commissions a été de respecter
la pensée des difiérentes propositions qui avaient dri être sorties de
leur contexte pour pouvoir êue classées. Peu à peu chaque commis-
sion a réussi à élaborer un document qui fut remis au P. Aubry, cJrargé
de coordonner I'ensemble.'Une fois coordonné et débarrassé des redites
inutiles, ce travail a été renvoyé devant les cinq comrni§sions qui ont
pu passer, vers le 10 août, à la tédaction définitive de leur document.
D) Elaboration du second docuruent
Il était dificile de définfu au point de départ le critère nécessairc à
l'élaboration de ce document. Le 18 juillet, les commissions furent
invitées à réfléchir à sa présentation. Mais aussitôt surgirent des ques-
tions sut la nature de ce document, sur le destinataire et sur le plan
à suivre.
Plusieurs réunions furent nécessaires pout préciser la nature, le
but et le destinataire. Tout à tour, des solutions furent proposées et
soumises à la critique des commissions.

4.8 Page 38

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-38-
Il fut enfin convenu que le second document n'avait à être ni un
document d'enseignement ni une étude scientitque restreinte, mais une
réflexion communautaire des commissions précapitulaires sur la << ra-
diographie » présentée par le premier document.
En suivant cette ligne on tendait à rejoindre les buts suivants:
1) centrer les problèmes révélés par la << radiographie »,
2) sensibiliser les confrères et les chapitres provinciaux à ces pro-
blèmes,
3) provoquer la réflexion et les réponses des confrères et des cha-
pitres provinciaux.
Ce document a donc été conçu comme un instrument de travail,
destiné aux confrères et au second chapitre spécial. Cet instrument
devra aider à poursüvre et à approfondir le travarT du premier chapitre
provincial. Son but est de faire converger la réflexion de toute la
Congrégation, non plus sur de grands thèmes généraux, mais sur des
idées, des requêtes et des propositions qui constituent ensemble Ia
problématique qui se dégage des divers chapiues provinciaux spéciaux.
Du 2 au 13 aoit, les commissions ont travatlTé selon ces critères,
chacune dans son propre secter.ü, sans pouf autant perdre contact
avec les autres commissions. Le contact se faisait par échange d'expert,
par conffôle réciproque d'une commission à l'autre, enûn par une
série de réunions de la commission de coordination, composée des
cinq présidents et présidée par le P. Gaétan Smivo.
Le 13 août, le brouillon du second documenr était prêt. Après avoir
été soumis à la critique à l'intérieur de chaque commission, le docu-
ment a été mis au net, polycopié et dismibué à tous les membres des
commissions afin de recueillir d'éventuelles remarques.
Toutes les remarques ont été ensuite examinées à I'intérieur de
chaque commission. Finalement le rapporteur de chaque commission
présenta devant l'assemblée plénière les remarques qui avaient été
acceptées, et par conséquent les modifications à apporter au document.
La rédaction et la présentation définitive onr été contées à une
commission restreinte qui s'est réunie du 22 au 28 septembre à Case-
lette, sous la présidence de Don Scrivo.

4.9 Page 39

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-39-
En conclusion ûous pouvons dire que les dificultés n'ont pas man-
qué, ni les moments d'incertitude et de tension. Ce travail s'est révélé
plus délicat et plus rlifficile qu'il ne paraissait à prime abotd.
Il reste cependant le fait, on ne peut plus positif, que ces docu-
ments sont le résultat du mavail de tous ces confrèrcs qui ont apporté
avec une générosité exceptionnelle leur précieuse expérience ricJre par
la diversité des ptovenances, des spécialisations, de l'âge et des c}rarles
assumées dans la Congrégation.

4.10 Page 40

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-40-
III. DISPOSITIONS ET NORMES
Application de ltlnstruction << Renovationis Causan »>
Le 2l mu 1969,le Recteur majeur a envoyé aux provinciaux une
circulaire concernant I'application de l'Instruction << Renovationis Cau-
sam )>. Cette circulaire est reproduite dans le présent numéro des
Actes du Conseil sapériear à titre d'in{ormation et d'avis pour tous
les confrères.
Cher Père Provincial,
Turin, le 2L mai 1969
Afin de répondre à certaines situations prévues par I'Instruction
<< Renovationis Causam )>, en accord avec les Membres du Conseil supé-
rieur et après avoir obtenu de l'Autorité compétente les facultés re-
quises, i'ai cru bon de prendre certaines décisions que je m'empresse de
communiquer à tous les provinciaux, sans attendre la prochaine paru-
tion des Actes da Conseil sapériear.
l. Profession annuelle après le nooiciat
Conformément atu( directives de l'Instruction << Renovationis Cau-
sam )> et à la suite des requêtes exprimées par un certain nombre de
provinciaux, nous avons demandé au Saint-Siège la faculté de déroger
à l'artide 182 de nos Constitutions qui prévoient'à la fin du noviciat
l'émission de voeux triennaux.
La S. Congrégation des Religieux a répondu à notre tequête par un
décret daté du 10 mai 1969.
A la fine du noüciat, les novices admis à la profession religieuse

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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*41 *
pouffont émetffe des voeux pour un an. Ces voeux devtont être renou-
velés chaque année durant le premier stage triennal.
Cette innovation vise à donner aux jeunes salésiens une conscience
plus aiguë des exigences de leur consécration et à les aider à faire
de leur profession une adhésion personnelle,.libre et tesponsable.
2. Adrnission aux études de théologie et prolession perpétuelle
Dans la situation présente, à cause des changements décidés par
l'Instruction << Renovationis Causam », iI semble utile d'indiquer quel-
ques dfuectives générales concerrnnt les jeunes confrères qui ont terminé
leut stage de pédagogie pratique et qui devraient être arlmis au second
cycle des études sacerdotales, c'est à dire au scolasticat de théologie
( cf.. gteru ent s, n. 316,4) .
Jusqu'à présent il était de Ègle de ne pas ad-ettre les confrères
qui n'avaient pas encore émis les voeux perpétuels. Or, étant donné
la possibiüté de prolonger la profession temporaire au-delà des six
ans et étant donné aussi l'abolition d'un délai fixe pour la profession
perpétuelle, Ia situation se trouve évidemment changée.
Le jugement concernant I'aptitude au second cycle des études sa-
cerdotales et I'admission à la profession perpétuelle doivent être dis-
tincts et faits indépendamment l'un de l'autre.
C'est un fait reconnu que les jeunes de notre temps manquent
Il fréquemment d'assurance. en résulte pour nous, qu'à la fin des six
années de voeux temporaires, certains de nos jeunes confrères ne se
sentent pas prêts pour un engagement définitif. Il faut se garder d'exer-
cer sur erD( une quelconque pression morale. La d&ision de se donner
à Dieu par des voeux est une décision éminemment personnelle qui
requiert pleine et entière liberté.
Pour les arlmissions au second cycle des études sacerdotales on
tiendra compte des directives suivantesl
a) Les aptitudes et la bonne volonté du candidat devront âvoir
eu l'occasion de se manifester et avoir été contrôlées dutant Ie stage de
pédagogie pratique, et non durant leur second cycle d'études sacer-
dotales. Le scolasticat de théologie n'a, en efiet, pas été conçu pour

5.2 Page 42

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-42-
cela et n'a pas les moyens pour le faire. Les directeurs, les provinciaux
et leur conseil examineront donc attentivement un cas après l'autre.
Qu'on se débarrasse enÉn de cette mentalité faussée et dangereuse du
<< forcez-les tous à entrer )>. Cette parole du Seigneur n'a rien à voir
avec Ia situation présente..Qu'on cesse de pousser en avant des incapa-
bles et des hésitants, sous prétexte qu'il faut du monde pour nos oeu-
vres. Qu'on ne prolonge pas certains essais, qui finissent par nuire
autant à l'esprit de notre Congrégation qu'aux intéressés eux-mêmes.
Qu'on ne retienne pas chez nous, sous prétexte d'assurer leur salut,
des personnes qui sont inaptes à noffe genre de vie. Alors qu'ailleurs
ils feraient de bons chrétiens, dans le cadre de notre Congrégation ils
risquent de se nuirc à eux-mêmes et aux autres.
ü) Quand un jeune con-ftère, qui pendant les six années de ses
voeux temporaires a donné des preuves de sa vocation, demande à
être arlmis à la profession perpétuelle, que I'on satifasse à sa requête.
c) Si après avok fart ses six années et avoi.r donné tous les signes
d'une authentique vocation, un con{rère manifestait le désir de s'éprou-
ver encore, qu'on lui accorde encore un temps d'essai et qu'on lui
permette de commencer ses études de théologie. Qu'on évite cependant
de prolonget outre mesure cette période (R.C., 6).
/) Si l'on estime qu'un jeune confrère ne présente pas les catacté-
ristiques d'une authentique vocation, qu'on ne ptolonge pas I'essai.
Cette mesure serai inutile et nuisible.
e) Quant à 7a préparution à la profession perpéruelle, qu'on orga-
nise pendant les vacances, un cours qui joint aux exercices spirituels
pourra duret environ un mois. Cette période précédera immédiate-
ment l'émission des voeux. Iæ ptogramme de ce cours pourra êtte fixé
par les conférences provinciales.
La question de temps réservé au second noviciat auquel il est fait
allusion dans << Renovationis Causam »> a été traitée par le 19e chapitre
gén&al. Elle pourra cependant être revue au cours du prochain chapitte.
l) Il est évident que les ordres sacrés ne peuvent être reçus
qu'après la profession perpétuelle (cf. R.C., 37). Quant aux délais fixés

5.3 Page 43

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-$-
pour l'admission aux ordtes, qu'on s'en tienne aux directives que le
Conseiller pour la formation, dans une letffe circulaire du 28 mars,
a fait pawenir aux provinciaux et aux directeurs de scolasticat de
théologie.
g) Pour les confrères coadjuteuts (mis à part ce qui a été dit au
sujet des études de théologie et de I'admission aux ordres), en ce qui
concerne leur admisiion à la profession perpétuelle, qu'on s'en tienne
aux critères établis pour les clercs.
3. Prorogation de la prolession ternporaire au-delà des six ans
Comme cela avait été annoncé dans les Actes du Conseil süpérieur
(n.257),le Recteur majeur a demandé à la S. Congrégation des Reli-
gr"u* ., la faculté de proroger les voeux temporaires des religieux de
son ressort pour une période de ttois ans, au-delà des six ans ptévus
par nos Constitutions »>.
La S. Congrégation des Religieux a accordé au Recteur majeur la
fac.:Jté demandée, jusq'au au prochain chapitre général.
Les provinciaux qui voudraient ptofiter de cette ptotogation, compte
tenu des critères énumérés ci-dessus, pourront en faire la demande
individuellement au Recteur majeur précisant les raisons de leur re-
quête.
Je vous serais teconnaissant de prendre attentivement connaissance
de ces directives. Mais qu'on comprenne surtout l'esprit qui les anime
et le but qu'elles se proposent d'atteindre.
Que la Vierge auxiüatrice, dont nous célébrons bientôt la fête,
bénisse et rende fécond votre souci d'une formation meilleure de nos
jeunes confrères.
Bien corüalement,
P. Luigi Ricceri
Recteur maieur

5.4 Page 44

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-44-
IV. COMMIJNICATIONS
1. Nouvelle fotme de ptofession tempomire annuelle
Notre Recteur majeur a demandé à la Congrégation des Religieux
« la faculté d'essayer une nouvelle forme de profession temporaire
annuelle, tenouvable chaque année pendant la durée d'un triennat; cela
en attendant les décisions du chapitre gén&d, spécial aura lieu en
t97L.
La Congrégation des Religieux a satisfait à la requête par une
réponse datée du l0 mai t969.
2. CÉation d'une << visitatorie » d'Itlande, d'Afrique du Sud et du
Swaziland
Le Conseil supétieur a érigé, en date du 4 juillet L969,vne nouvelle
circonscription adminisrative appelée << visitatorie »>, pour I'Irlande,
l'Afrique du Sud et le Swaziland, qui dépendaient jusqu'à présent de la
province de Londres. Le siège central de la visitatorie a été étabh à
Dublin.
3, Nominations de provinciaux
P. Paolo Aguayo pour la province de Guadaljara (Méxique ) ,
P. Mario Baaa pour la province subalpine ( Italie ) ,
P. Joseph Bertolli pour la province de Milan,
P. Mariano Carillo pour la province de México,
P. Luigi Ferrari pour la province de Manille,

5.5 Page 45

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-45-
P. Joseph Lonaro pour la province de Venise,
P. Georges Loniaux pour Ia ptovince de Paris,
P. Dante Magni pour Ia province centrale (Italie),
P. Jun Raayrztackers pour la province des Pays-Bas,
P. Ugo Santucci pour la province de San Salvador,
P. Amadeo Verdeccbia pour la province de Catania (Sicile),
P. Michael Egan potr la << visitatotie » d'Irlande, d'A{rique du Sud
et du Swaziland.
4. Le vicaire du Recteut maieur auprès des Soeurs sal&iennes
Don Sante Garelli a demandé dêtre relevé de sa charge de vicaire
auprès des Soeurs salésiennes. Le Recteur majeur a donné suite à sa
requête en lui désignant comme successeur Don Giuseppe Zaaattaro.
5. Création de provinces ecclésiastiques
Le Saint-Pète a érigé le territôire de Gauhati-Shillong (Inde), pré'
cédemnent ruttaché à la ptovince ecclésiastique de Calcutta, aa 14r,g
de province. Shillong a été, de ce fait, élevé au rang de siège métropo-
Iitain, sous la nomination oficielle d'archidiocèse de Gauhati-Shillong
avec les deux diocèses sufiragants de Dibrugarh et de Tezpur.
La préfecture apostolique de Haflong a été érigée en diocèse ayant
son siège à Silchat.
Ont demandé, pour des raisons de santé, dêtre relevé de leur
chatge pastorale:
tran-sférMé gd.u.
Etienne
diocèse
Fenando, qui a obtenu du Saint-Père
de Shillong à l'église titulaire << pro-hac
d'être
vice »>
archiépiscopale de Troina.
son-tranMsfgerr.t
Oreste Marengo,
à l'église titulaire
du diocèse de Tezpur,
épiscopale d'fusacal.
qui
a
obtenu
Sa Sainteté a nommé Mgr. Hubert D'Rosario, évêque de Dbrougarh,
archevêque de Gauhati-Shillong et administrateur apostolique << ad
nutum Sanctae Sedis » du diocèse de Dibtougarh resté vâcant.

5.6 Page 46

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-46-
6. Nouveau diocèse en Thailande
Une partie du diocèse de Tatchabowi a été érigé en diocèse ayant
son siège à Surat Thani. Mgr. Pierre Carretto, évêque de Ratburi depuis
1951, a été nommé, le 13 juillet 1969, évèque du nouveau diocèse.
7. Cours de renouvellement spirituel et pastoral
Suite aux décisions du L9e chapitre gén&al et à tire d'expérience,
un corrrs de renouvellement spirituel et pastoral pour les prêtres de nos
provinces d'Amérique latine aura lieu, l'année prochaine, à Caracas.
Ce cours durera six mois, de janvier à juin 1970.
8. Solidarité fuaternelle
Avant la date du 31 aorit L969,les ofirandes suivantes étaient par-
venu€s au Recteut majeur:
Province subalpine
lires 2.43L.000
Province de Sâo Paulo (Brésil)
5.467.500
Province du Portugal
Province de Novare (Italie)
5$.200
6.725.000
Province du Pérou
620.000
) Province centrale ( Italie
2.112.000
Province de Lombardie-Emile
2375.000
Province des Pouilles et de Lucques (Italie)
873.000
Province du Vénézuéla
2.400.000
L'I.T.I. de Sesto-San Giovanni de Milan
110.000
Les élèves de Borgomanero
150.000
L'Istituto Bearui d'Udine (Italie)
590.000
L'fstituto San Domenico Savio de Messine (Italie)
100.000
Don Bosco College de Newton
L'école salésienne de Muyurina
'((UB.oSli.vAie.))
93.750
1r.000
Le collège salésien de Masaya (Nicaragua)
62.000

5.7 Page 47

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-47-
Le noviciat de Pinerolo (Italie)
L'oeuvte salésienne de Selargius (Sardaigne)
Le scolasticat de théologie de Messine (Italie)
Le séminaire ucrainien de Rome
Anonyme (Equateur)
Anonyme (Autriche)
50.000
50.000
107.000
50.000
18.750
48.200
D'un ptêtre tchécoslovaque... dix intentions de messe par mois.
Ces sommes ont été afiéctées, selon le souhait des donateurs:
Pour le noviciat de Cochamba (Bolivie)
de la part de la province de Sâo Paulo (Brésil) lires 1.867.000
Pour les études des confrères de Pôrto Alege (Brésil)
de la part de la province de Sâo Paulo (Brésil)
3.600.000
Pour des bourses d'études de théologie auParuguay
de la part de la province de Vénézuéla
2.400.000
Pout le noviciat de Cochabamba (Bolivie)
de la patt de l'école St. Dom. Savio de Vendrogno (Italie) 500.000
Pour les missions du Mato Grosso
de la part des élèves de Borgomanero (Italie)
150.000
Pour l'oeuvre de-Haîti
de la part du Dôn Bosco College de Newton (U.S.A.) 9r.000
Pour une ptovince d'Europe centrale
de Ia part de la province subalpine
Pour Don Liviabella (Japon)
Pout Ia maison d'édition << Don Bosco Sha » de Tokyo
2.431.000
25.000
100.000
Les autres sommes, sans destination explicite des donateurs, ont
été afiéctées aux oeuvres que les Actes du Conseil sapériear de février
1969 utaient proposé à Ia solidarité fraternelle:
Pour les missions du vicariat de Mendez (Equateur) lires 1.000.000
Pour les missions de Humaitâ
286.200
Pour Ia cité Don Bosco de Corumbâ (Brésil)
1.000.000
Pour les m.issions de Rio Negro (Brésil)
1.750.000
Pour le << paronage » St. Louis d'Asunci6n (Parugoay) 1.250.000
Pour la bibliothèque du scolasticat de la province de
l'Uruguay
1.000.000

5.8 Page 48

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-48-
Pour la Corée (pour les confrères en cours d'études)
Pour le juvénat d'Ypacarul (Paragaay)
Pour l'oeuvre de Port-au-Prince (Haiti)
Pour la cité des jeunes de Lubumbashi (Congo)
Pour notre maison de formation au Vietnam
Pour l'oeuvre d'Azimganj-Calcutta (tls des néophytes)
$7.000
1.400.000
1.500.000
1.000.000
,00.000
500.000
9. << Etrenne »> du Recteur Maieur pour l'année 1970
« La loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la
transformation du monde, est le commandement nouveau de l'omouf >>
(G..§., P.L, c.3)B).
En nous inspirant de cette déclatation du Concile et de l'exemple
vivant de Don Bosco.
1. redécouvrons le sens authentique de Ia charité dans le message
évangélique,
2. vérifions l'eficacité de la charité dans notre vie petsonnelle,
familiale et communautaire,
3. renouvelons notre engagement pour le ,.*i." de charité que
nous devons à la communauté ecclésiale et à tous nos frères.

5.9 Page 49

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V. ACTIVITE DU CONSEIL SUPERIEUR
ET INITIATIVES D'INTERET GENERAL
Du mois d'avril au mois de juin, les Conseillers régionaux se sont
rendus dans les diverses provinces de leur ressort. Dans chacune de nos
maisons ils se sont entretenus avec les confrères. Ils ons également
présidé diverses réunions d'intérêt provincial ou régional.
Le R. P. Gioaannini a séjourné dans la province de Rome; le R. P.
ter Scbure en Allemagne du Nord et aux Pays-Bas; le R. P. Tohill avx
Philippines; le R. P. Segana en Amérique centrale; le R. P. Garnero
dans les provinces de Caracas, de Manaus, de Pôrto Alegre; le R. P.
Castillo au Pérou, en Bolivie et au Paraguay. A leur retour, ces supé-
rieurs ont rendu compte de leur visite devant le Conseil.
Pendant de temps, les autres Conseillers ont réglé les afiaires couran-
tes du gouvernement de la Congrégation. Ils ont aussi réservé de
nombreuses séances à l'étude des dossiers que les provinces ont fait
parvenir au Centre en vue du réajustement de nos oeuvres.
Au cours de cette période, i. n'y a pas eu d'activités extraordinaifes.
Toute I'attention des provinces semble avoit été retenue par la pré-
paration et le déroulement des chapitres provinciaux.
Parmi les initiatives dont nous avons eu connaissance, nous signa-
lons celles qui semblent présenter le plus grand intérêt. D'abord le
cours réseryé aux nouveaux directeurs, qui eut lieu à Turin-Crocetta du
L7 au 29 août. Soixante-trois confrères y prirent part. Ils représentaient
vingt-trois provinces, surtout de l'Europe (Italie, Espagne, Portugal)
mais aussi de l'Asie (Inde et Thailande) et de I'Amérique (Méxique,
Chili, Etats-Unis).
Du 27 août au 24 septembre eut lieu à l'Istituto Gerini de Rome
un cours réservé aux missionnaires qui se préparaient à partir pour
l'Amérique latine ou pour l'Asie.

5.10 Page 50

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-50-
La liste des partants de cette année comprend cinquante-cinq confrè-
res (19 prêtres, 22 abbés,14 coadjuteurs) qui proviennent des provin-
ces suivantes: cinq de la province centrale, sept de la subalpine, un de
l'adtiatique, quatre de la Calabre, un de la toscane, un de la province
lombarde-émiJienne, un de Ia province de Novare, trois de la province
des Pouilles, deux de la province de Rome-Sardaigne, un de la Sicile,
un de la province orientale de Venise et quatre autres de la province
occidentale, un de I'Autdche, un de la Belgique-Nord, deux de la
Yougoslavie, deux de la Pologne-Nord, deux de Batcelone, deux de
Bilbao, un de Cordoue, trois de Le6n, trois de Madrid, deux de Séville,
un de Valence, un de San Francisco des Etats-Unis.
Quarante-cinq de ces confrères sont destinés à I'Amérique latine et
dix au continent asiatique.

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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VI. DOCUMENTS
Nouvelle forme de ptofession tempotaire annuelle
SAcnq. CoNcnrcetro
pno Rrl,rcrosrs
et fusrrturrs SeBcur,enrsus
N. 15737 /6e
Beatissimo Padre,
Il Rettor Maggiore della Società Salesiana di S. Giovanni Bosco,
in deroga a7l'art. 182 delle Costituzioni, implora dalla Santità Vostra
la facoltà di sperimentare una forma nuova di professione temporanea
<< ad annum >> rinnovabile annualmente per la durata del triennio; ciô
in attesa del Capitolo Generale Speciale che si celebrerà nel 1971.
Che della grazia,ecc.
Vigore facultatum a Summo Pontifice tributarum, Sacra Congregatio
pro Religiosis ed Institutis saecularibus, attentis expositis, annuit pro
gratia iuxta preces, servatis ceteris servandis.
Contrariis quibuslibet non obstantibus.
Datum Romae, die 10 maii 1969.
C. Addivinola
Ad. a Studiis
I. Card. Antoniutti
prael.

6.2 Page 52

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VII. MAGISTERE PONTIFICAL
1. Rendre facile l'adhésion au christianisme, sans pour autant oublier
la croix
Allocution prononcée par Paul Vl aa cours de l'audience générale du
25 juin 1-969
Chers fils et filles,
Il Nous semble que notre devoir est encore de repenser au Concile
au cours de ces brèves conversations que sont les audiences générales.
Et maintenant Nous le faisons saos remonter à ses enseignements divers
et spécifiques, mais en faisant quelques observations de caraàère ttès
général. Celle-ci, par exemple, tous peuvent la faire par eux-mêmes: le
Concile a produig dans le peuple chrétien une mentalité, sa mentalité
propre. Il est dair qu'à la base de cette mentalité on trouve une con-
viction très bonne, un postulat, une idée fondamentale que les uns
considèrent comm,e déjà acquise, d'autres, plus prudents, comme à
acquérir. Et cette conviction est que Ie Concile demande un engagement
chrétien plus sérieux, plus authentique, plus vrai. Un approfondissement
dans la sincérité. Cette idée, avons-nous dit, est très juste. Nous pouvons
et devons la f.arre nôtre, parce que c'est d'elle qu'est parti le Concile, de
même que de cette aspiration à une interprétation parfaire de la vie
chrétienne, aussi bien dans la pensée que dans l'action, patt sans cesse
l'action enseignante, sancti.ficatrice et pastorale de l'Eglise. Mais, après le
Concile, comment s'exprime cette nouvelle mentalité? Où va sa rechetche
d'un chtistianisme authentique, vivant et adapté à notre temps? Elle
s'exprime de di#étentes manières. L'une d'elles est de croire désormais
facile I'adhésion au christianisme, et donc de tendre à le rendre facile.
La nentalité nouuelle du Concile
Un christianisme facile: cela nous semble une des aspirations plus
évidentes et plus répandues, après le Concile. Facilité: la parole est

6.3 Page 53

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-53-
séduisante; elle est acceptable, dans un certain sens, mais elle peut
être ambiguë. Elle peut constituer une rès belle apologie de la üe chré-
tienne, si on la comprend bien; elle pourrait également être un dégui-
Il sement, une conception de laisser-aller, un << minimisme » fatal. faut
faire attention,
'Il est hors de doute que le message chrétien se présente dès le
début, .lans son essence, dans son intention salvatrice, dans le dessein
miséricordieux qui le pénètre, comme facile, heureux, acceptable et sup-
portable. C'est une des certitudes les plus sûres et les plus réconfortantes
de noffe religion. Oui, bien compris, le christianisme est facile. Il faut
Ie penser, le présenter, le vivre conrme tel. Jésus lui-même l'a dit: << Mon
joug est doux, et mon fardeau léger »> (Mt., 11,30).Ill'a répété, dans
ses reproches aux Pharisiens, méticuleux et intransigeants de son temps:
<< ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux' épaules des gens >>
(Mt.,23,4; cf.. Mt., 15,2 et ss.). Et une des idées maitresses de saint
Paul ne fut-elle pas celle de libérer les nouveaux chrétiens de I'obser-
vance dificile, compliquée et désormais superflue, des prescriptions
légales de l'ancienne alliance, avant le Christ?
Le grand comnzandernerut de I'arnour de Dîeu.
Il faudrait quelque chose de semblable pour notre époque, qui est
orientée vers des conceptions spirituelles simples et fondamentales.
Synthétiques et accessibles à tous: le Seigneut n'a-t-il pas condensé dans
le suprême commandement de l'amour de Dieu et dans celui, qui le suit
et en dérive, de l'amour du prochain, <( toute Ia loi et les prophètes »>
(Mt., 22,40)? La spiritualité de l'homme moderne I'exige, celle des
jerlnes surtout; une exigence pratique d'apostolat et de pénéffation mis-
sionnaire le réclame. Simplifier et spiritualiser, c'est-à-dire rendre facile
l'adhésion au christianisme, voilà la mentalité qui semble jaillir du
concile: pas de iuridisme, pas de dogmatisme, pas d'ascétisme, pas
d'autoritarisme, dit-on avec beaucoup trop de désinvolture: il faut ouvrir
les portes à un christianisme facile. On tend ainsi à émanciper la vie
chrétienne de ce qu'on appelle les << structures )>; on tend à donner aux
vérités mystérieuses de la foi une possibilité d'expressiorr dans la langage
courant, et compréhensibles dans la mentalité moderne, en les libérant

6.4 Page 54

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-54-
des formulations scolastiques traütionnelles et sanctionnées par le magi
stère autorisé de l'Eglise; on tend à assimiler notre doctrine catholique
à celle des auffes conceptions religieuses; on tend à défaire les liens
de la morale chrétienne, qualiÊés vulgairement de << tabous »> et de ses
exigences pratiques de formation pedagogique et d'observance discipli-
- naire pour donner au chrétien même s'il est un ministre des << mys-
tères de Dieu » (7 Cor., 4,L; 2 Cor., 6,4) ou appelé à la perfection
émvoadngeedüequveie(cc{.oM-mt.u,ln,2. LO;nLvcz.,u7t4,,3N3o)us-
une soid.isant intégration au
le répétons, un drristianisme
facfle, dans la foi et dans les moeurs.
Mais ne dépassons-nous pas les limites de l'authenticité à laquelle
tous aspirent? Ce Jésus, qui nous a apporté la Bonne Nouvelle de la
bonté, de la ioie et de la pai4 ne nous a-t-il pas exhortés par hasard à
passer pat <<la portè étroite »> (Mt.,7,13)? et n'a-t-il pas demandé la
foi en sa parole, au-delà de la capacité de notre intelligence (d. ]n.,
6,62-67) N'a-t-il pas dit que <«celui qui est fidèle en peu de choses,
l'est également pour beaucoup » (Lc., 16,10)? N'a-t-il pas fait consister
l'oeuvre de sa rédemption dans le mystère de la Croix, folie et scandale
(L Cor., 1,23) pour ce monde, alors qu'il f.aut y participer pour ême
sauvé?
Ici la leçon devient longue et rlifficfle. Une question se pose: mais
alors le ch,ristianisme n'est pas facile? alors il n'est pas acceptable par les
ho--es de ce temps, il n'est pas présentable au monde contemporain?
Nous renonçons maintenant à résoudre valablement cette grave difficulté.
Nous rappelons seulement que les choses faciles, si elles sont belles,
parfaites, et rendues telles en sumontant des obstacles formidables,
coûtent toujours cher. Nous pensons à tous les efforts de la culture et du
progrès, quand nous avons l'occasion de voyager en avion: voler, comme
c'est facile! mais combien d'études, de fatigue, de risques, de sacrifices,
cela a coûté!
« Huraanae Vitae »» et ane secrète pensée
Et puis, pour rester dans notre thème, nous nous demandons: le
christianisme est fait pour les tempéraments faibles et les personnes à Ia
conscience rop large? Pour les hommes lâches, tièdes, conformistes,

6.5 Page 55

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-55-
et peut soucieux des exigences austères du Règne de Dieu? Nous nous
demandons parfois s'il ne faut pas chercher parmi Ies carrses de la
diminution des vocations à la généreuse suite du Christ, sans réserves
et sans retour, celle de la présentation supertcielle d'un christianisme
édulcoré, sans héroïsme et sans sacrifice, sans la Croix, privé donc de la
grandeur morale d'un amour total. Et nous nous demandons encore
si parmi les motifs des objections soulevées par l'encyclique << Humanae
Vitae » il n'y a pas celle d'une pensée secrète: abolir une loi dificile pour
rendre la vie plus facile. (Mais si c'est une loi, qui a son fondement
en Deu, que faire? ).
Nous répéterons: oui, le Christianisme est facile; et c'est sage, c'est
un devoir d'aplanir tous les cJremlns qui y conduisent, avec toutes
les facilités possibles. Et c'est ce que l'Eglise, après le Concile, essaie de
faire de toute manière, mais sans trahir la Éahté du christianisme.
Celui-ci est vfaiment facile à certaines conditions: pour les humbles,
qui recourent à l'aide de la gtâce, par la prière, par les sacrements, par
- - la confiance en Dieu << qui ne permettra pas dit saint Paul que
vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation il vous donnera
le moyen de la supporter » (7 Cor., 10,13); pour les courageux, qui
savent vouloir sf aims1, aimef suftout. Disons avec saint Augustin: Ie
joug du Christ est suave pour qui aime, dur pour qui n'aime pas,
<( amânti suave est; non amanti, durum æt »> (Serrn., 3t; P.L., 38,192),
Fils très chers, tâchez de faire cette expérience heureuse: rendre la
vie chrétienne facile par I'amour! Avec notre Bénédiction Apostolique.
2. Efforts de purification, d'approfondissement et de réalisation pour un
christianisme rénové et üvant
Allocution prononcée par le SainrPère au cours de I'aud.ience générale
du 2 iuillet 1969
Chers fils et filles,
C'est notre désir d'accueillit les grandes paroles du Concile, celles
qüi en définissent l'esprit et qui, dans leur synthèse dynamiquè, forment
la mentalité de ceux qui, dans l'Eglise et en dehors d'elle, s'y réfèrent.
Une de ces paroles est celle de nouveauté ». C'est un mot simple, très

6.6 Page 56

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-56-
employé, fort sympathique aux hsmmes de notre temps. Mis dans un
contexte religieux, il est merveilleusement fécond; mais mal comprise,
cette parole peut devenir explosive. Cependant c'est une parole qui nous
a été donnée comme un ordre, un programme. Elle nous fut annoncée
cornme une espérance. Elle vient à nous de l'Ecriture sainte: <,r Voici, dit
le Seignzur, que je ferai des choses nouvelles »>. C'est le prophète Isare
qui parle ainsi, et St Paul lui fai écho (2Cor.,5,17\\ et puis l'Apocalypse:
<< Voici que je fais toutes choses nouvelles »> (21,5). Et Jésus, le maltre,
ne fut-il pas un innovateur? << Vous avez entendu ce qui a éré dit par
les anciens... Mais moi je vous üs » (Mt.,5), répète-t-il dans le discours
de la montagne. Le baptême, c'est-à-dire le début de la vie chrétienne,
nlest-il pas lui aussi une régénération? << Nous vivons nous aussi dans
une vie nouvelle »> (Rom.,6,4). Ainsi toute Ia tradition du christianisme,
en marche vers sa perfection. I1 reprend sans cesse l'idée de nouveauté,
quand il parle de convetsion, de réforme, d'ascèse, de perfection. Le
Christianisme est comme un arbre, toujours au printemps, avec de
nouvelles fleurs, de nouvear.u( fruiæ; sa conception eit dynamique, à la
.vitalité inépuisable, dans la beauté.
Un esprît.nouaeau
Le Concile s'est présenté exactement ainsi. Deux termes l'ont
précisé: renotrvellement lL.G.,8 à la fin, optatarru introd..) ct << aggior-
namento >>. Cette dernière expression, que le Pape Jean )O(III alancée,
est entrée désormais dans le langage courant, et pas seüement en fta[e
cf.. A.A.S., 1963,p.750); ce sont deux termes qui parlent de nouveauté,
l'un par référence plutôt au domaine intérieur, spirituel; l'autre, à
I'aspect extérieur, canonique, institutionnel.
Il nous plaît beaucoup que cet <( esprit de renouveau » (c'est ainsi
que s'exprime Ie Concile dans << Optatam »>, à la fin) soit compris par
tous et vivant. Il répond à un aspect dominant de notre époque, qui est
toute entière en transformations rapides et énormes, c'est-à-dire en
mesure de prôduire des nouveautés dans tous les secteurs de la vie. La
confrontation surgit immédiatement à I'esprit: tout change mais pas la
religion? Ne se produit-il pas alors entre la réahté de la vie et le
christi'anisme, surtout le catholicisme, une difiérence, une distance, une

6.7 Page 57

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-57-
incompréhension réciproque, une hostilité mutuelle? L'une court, I'autre
reste immobile: comment peuvent-ils être d'accord? Comment le chris-
tianisme peut-il influencer aujourd'hui la vie? Et voilà la raison de la
réforme entreprise par I'Eglise, spécialement après le Concile; voilà
l'Episcopat occupé à ptomouvoir le renouveau correstrrcndant aux besoins
présents (cfr. par exemple le message de l'Episcopat du Trentin et du
Haut-Adige au dergé 1967 \\; voilà les otdres religieux prêts à réformer
leurs statuts; voilà le laicat catholique en train de se former et de
s'adapter aux injonctions ecclésiales; voilà la réforme liturgique, dont
tous connaissent I'extension et l'importance; voilà l'éducation chrétienne
qui réexamine les méthodes de sa pédagogie; voilà toute la législation
canonigue en révision rénovatrice.
Et combien d'auffes nouveautés consolantes et pfometteuses germent
dans l'Egüse en attestant sa vitalité nouvelle, et montrent en ces
années si rlifficiles pour la religion l'assistance continue de l'Esprit Saint.
Le développement de l'oecuménisme, guidé par b foi et la charité, sr'fit
à montrer à lui tout seul un progrès quasi imprévisible sur le chemin
et dans la vie de I'Eglise. L'espérance, qui est regard de l'Egl.ise vers
l'avenif, emplit son coeur, et le montre en attente. L'Eglise n'est pas
vieille, elle est ancienne; le temps ne la plie pas, au contrahe; si elle
est fidèle aux principes intrinsèques et extrinsèques de sa mystérieuse
existence, il .la rajeunit. Elle ne craint pas la nouveauté, elle en vit.
Comme un arbre aux racines fécondes, elle tire de chaqtre époque
historique un nouveau pfintemps.
Vous vous tappellerez sans doute ce que le cardinal Süard écrivait
en 1947 dans une lettre pastorale, restée célèbre << Essor ou déclin de
I'Eglise r> Ia guerre n'est pàs un intermède, mais un épilogue... I'ère
qui commence après, prend figure d'un prologue... De la même manière
Nous pouvons parler du Concile. fl a ouvert un nouveau cycle. Aujour-
d'hui personne ne peut croire qu'il manque de caractères nouveaur,
comme Nous Ie disions. Mais ici l'examen des nouveautés Nous oblige
à Nous demandet si tous les phénomènes nouveaux post-conciliaires sont
bons.
Nous pourrons Nous limiter à inviter votre jugement à tenter cet
examen. Il y en a qui ont observé que la nouveauté n'apporte pas

6.8 Page 58

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-18-
touiours du progrès. Par elle-même la nouveauté signifie changement.
Le changement doit être jugé, non pas tellement en lui-même, mais
pour son contenu, sa fin. Est-ce que Ie nouveau nous porte aujourd'hü
à un christianisme vraiment meilleur? Quels critères peuvent nous aider
à juger de la valeur de ce qui est nouveau dans l'Eglise? Il y en a qui
observent des phénomènes, non de progrès, mais de décadence! Il y en
a qui padent, non d'évolution mais de révolution, non d'augmentation
mais de décomposition.
Retoar à la source
La question de Ia nouveauté dans la vie catholique est extrêmement
complexe. Limitons-Nous à une seule remarque, qui est la suivante: Ia
nouveauté ne peut se produire dans l'Eglise par une rupture avec la
tradition. La mentalité révolutionnaire est parfois entrée dans la menta-
lité de beaucoup de chrétiens, de bons chrétiens. La rupture qui nous
est permise est celle de la conversion, de la rupture avec le péché, et
non d'avec le patrimoine de foi et de vie, dont nous sommes héritiers
responsables et fortunés. Les innovations nécessaires et opportunes,
celles auxquelles nous devons aspirer, ne peuvent venir du détachement
arbitraire de la racine vivante que nous a transmise le Christ au moment
il est apparu dans le monde et où il a fut de l'Eglise << un signe et un
instrument » de la validité de notre union à Dieu (L.G., 1). En faitla
nouveauté consiste essentiellement pour nous, justement dans un retour
à Ia tradition authentique et à sa source, qu'est l'Evangile. ..< renou-
veau de la vie religieuse comprend le continuel retour au)r sources »
enseigne le Concile (P.C., 2) et ce qui vaut pour les teligieux vaut
pour tout le peuple de Dieu. Qui le remplace par la propre expérience
spirituelle, le sentiment de la foi subjective, I'interprétation personnelle
de Ia Parole de Dieu produit certainement une nouveauté, mais c'est
une ruine. Ainsi celui qui méprise I'histoire de l'Eglise, dans ce quelle
a de rôle drarismatique pour la tutelle et la ttansmission de la docuine
et des moeurs chrétiennes, peut créet des nouveautés intéressantes, mais
qui manquent de valeur vitale et salvatrice; notre religion, qui est
lavérité, qui est la Éalrté divine dans l'histoire de l'homme, ne s'invente
pas, et même, à proprement parler, ne se découvre pas; on la reçoit,

6.9 Page 59

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-59-
et pour ancienne qu'elle est, elle est touiours vivante, touiours nouvellel
pérenne, toujours capable de fleurir en expressions nouvelles et origi-
nales. << Il est clair, üt le Concile, que la sainte tradidon, la sainte écri-
ture et Ie magistère de l'Eglise sont, par une très sage disposition de
Dieu, tellement liés entre eux qu'ils ne peuvent subsister indépen-
damment I'un de l'autre » (D.V., 10).
Renoaaeau intérieur
Cela, dira sans doute quelque contestataire impatient, est immobi-
lisme; voilà la sdérose qui cristallise le christianisme en formules rigides
et dépassées; Nous voulons un christianisme vivant. Oui, un christia-
nisme vivant, et Nous le voulons aussi, et plus que tous les autres. Et
Nous ne voulons pas vous parler ici, ce serait trop long, des méthodes,
par lesquelles on peut vivifier, et ressusciter si nécessaire, notre clrristia-
nisme; donnons seulement quelques étapes de cette opération, qui peut
être humble et petite, ou gigantesque et étonnante. Le premier renou-
veau, rappelons-Ie bien, est intérieur, est personnel (c{.. L.G., 7,15;
U.R., 4,7,8). Renouvelez-vous par une transformation spirituelle, recom-
mandait St Paul (Uph.,4,23), voilà la vraie,la premiète, notre nou-
veauté chrétienne; nous devons y tendre tous et chacun. Puis, si vous
voulez y réfléchir, la nouveauté de Ia vie chrétienne, et de l'Eglise, peut
afriver par purification, opération en cours, touiours en cours, d'appro-
fondissement: qui peut-dire d'avoir tout compris, d'avoir tout valorisé
dans Ie trésor de mots, de grâces, de mystère, que nous pottons avec
nous? Comme le christianisme peut encore grandir de ce chemin! Et
aussi par application: il ne s'agit pas tellement d'inventer un christia-
nisme nouveau pour des temps nouveaux que de donner au christianisme
authentique les références nouvelles dont il est capable et dont iI a
besoin. Ne vous semble-t-il pas? A vous notre Bénédiction Apostolique.
3. Lav&itê révélee, gardée par l'autorité, est Ia racine intime et pro-
fonde de la liberté
Chers frls et filles,
Nous voulons encore, au cours de ces entfetiens, fa-iliers, Nous
réclamer du Concile, en observant, cotrlme Nous l'avons déjà fait, la

6.10 Page 60

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-60-
mentalité qu'il a engendrée: une mentalité ouverte sur certains aspects
de la vie chrétienne, dont nous ferions bien de prendre conscience
et de les déterminer dans leurs justes limilss, sâns les isoler comme des
concepts abstraits, comme des formes vivant par elles-mêmes, mais en
les considérant dans le dessein harmonieux de la conception authentique,
renouvelée et globale du catholicisme.
Un de ces aspects est celui de la liberté. Le Concile a parlé de liberté,
faisant allusion à plusieurs choses. Liberté est une parole magique. Elle
doit être étudiée avec une rliligence sérieuse et sereine, si on ne veut
pas éteindre sa lumiète et en faire un extrrression confuse, équivoque et
dangereuse. Personne d'entre nous ne désire la confondre avec l'indifié-
rence idéologique et religieuse, ancore moins avec l'inüvidualisme érigé
en système, avec l'irresponsabiJité, Ie caprice ou I'anarchie. Ce serait
un cours bien long sur les distinctions et les réserves à faire à propos
d'une parole à la mode, qui semble être ttès proche de la liberté, Ia
révolution, avec certains de ses dérivés, aujourd'hui ttès répandus.
Aatodéterminatioru
Mais considérée dans son concept humain et rationnel, comme auto-
détermination, comme libre arbite, Nous serons parmi les premiem
à exalter la liberté, à sen reconnalffe l'existence, à en revendiquer la
tradition dans la pensée catholique, qui a toujours reconnu cette préroga-
tive essentielle de l'homme. Il sufit de rappeler l'encyclique << Libertas >>
du Pape Léon XIII, en 1888. L'homme est libre, parce que doué de
raison, et comme tel, juge et maître de ses propres actions. Contre les
théories déterministes et fatalistes, aussi bien de ca-ractère intérieur,
psychologique, que de caractère externe, sociologique, l'Eglise a touiours
soutenu que I'homme normal est libre, et donc responsable de ses
propres actions. Elle a appris cette vérité, non seulement des enseigne-
ments de la sagesse humaine, mais aussi et surtout de ceux de la tévéla-
tion; elle a reconnu dans la liberté un des signes plus fondamentaux
de la ressemblance de l'homme à Dieu, se souvenant parmi tant d'auffes
de cette parole de la sainte Ecriture: << Dieu au commencement a fait
l'homme et il |'a laissé à son conseil » (Eccl., 15,1.4; Dt.,30,1,9). On

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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-61 -
voit comment de cette prémisse dérive la notion de responsabilté, de
mérite et de péché, et comment se relie à cette condition de l'homme
le drame,de sa chute et de sa rédemption réparatrice. Même l'Eglise a
soutenu que l'abus que le premier homme ût de sa liberté, le péché
originel, ne compromet pas de manière totale chez ses héritiers mal-
heureux, la capacité de d'homme l'agir librement comme l'avait dit un
moment la réforme protestante (d. S. AugustJn, De libero Arbitrio,II,
P.L., 32, L239 sq.; Re*act, ib. 595, sq; S. Th.,I, 83, I-II, 109; Denz.,
1.486 U76f, t52l 1793f, etc...).
De tnême l'Eglise a toujours défendu la thèse que <( personne ne
pouvait être obligé par force d'embrasser la foi » (D.H., 12), et elle
a aussi afrrmé, durant sa longue histoire, au prix d'oppressions et de per-
sécutions, la liberté pour chacun de professer sa propre religion; per-
sonne, a-t-elle déclairé, ne peut être empêché, ne peut être obligé, par
rapport à sa propre conscience religieuse (ibidem 2).
Loi intérieure
En simpliÊant beaucoup l'immense matière sl çsmplexe de la liberté,
nous pouvons avant tout observer que le Concile n'a pas en fait décou-
vert ou inventé la liberté: il a revendiqué pour la conscience ses droits
inaliénables; il l'a appuyée de la magnifique théologie du nouveau testa-
ment, il l'a proclamée pour tous dans le cadre de la société civile;
c'est-à-dire qu'il a soutenu, non seulement l'existence, mais aussi l'exer-
cice de la liberté dans deux directions principales. D'abord on trouve
la direction de la personne, admettant pour chacun un haut degré
d'autonomie, reconnaissant le pouvoir de la conscience, règle dernière et
irréfutable (c1. Rom., 14,23) de l'action morale; cette conscience qui
doit être d'autant plus éclairée par 7a vérité et soutenue par la gràce
(d. Gal.,5,l; !o.,8,36) qurelle tend à se terminer aujourd'hui plus par
elle-même (cf. G.S., 16 et 17 ). La deudème direction est la direction
sociale, exigeant, comme Nous le disions, une liberté religieuse, vraie et
publique, dans le respect naturellement des dtoits d'autrui et de l'ordre
public (D.H., 7, etc.) et soutenant le « princile de subsidiariété »>
(G.S.,86) qui, dans une société bien organisée, tend à laisser la plus

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-62-
grande liberté possible aux personnes et aux.organisations inférieures,
et à rendre obligatoire seulement ce qui est nécessaire por.[ un bien
important, qui ne serait pas atteint autrement, et d'une manière générale
pour le bien commun (D.H.,7).
La mentalité favotisée par les enseignements du Concile porte le
jeu de la liberté, plus que jamais dans le passé, au for interne de la
consciencel elle tend donc à diminuer I'ingérence des lois extetnes, mais
tend à augmenter celle des lois intemes, celle de la responsabiJité per-
sonnelle, celle de la réflexion sur les devoirs suprêmes de l'homme, qui
sont la rectitude virile dans la pratique du bien, jusqu'à la perfection
de la sainteté, et Ie sens de la loi naturelle, c'est-à-dire de la rationalité
morale ontologique, qu'on admite aujourd'hui tant chez les héros
antiques (cfr. par exemple dans les personnages ptincipaux des tragédies
grecques) et le modernes (chez 1.r çfiamFions, p,tr exemple, de la
résistance, de la bonté, du sacrifice), alofs qu'en même temps on en
discute au point de douter de son existence et de sa permanence (on le
voit par exemple dans des contestations aux références à la loi naturelle
qui se trouvent dans notre encydique << Humanae Vitae » ). Nous
savons combien l'Evangile a accentué I'intériorité de l'obligation morale, "
comme il en a fixé l'incomparable synthèse dans le précepte-clé, ttop
souvent oublié aujoud'hui, de l'amour total de Dieu, dont dérive, par
manière de ressemblance, I'amour du prochain, qui s'étend à tous,
parents, amis, étrangers, lointains et ennemis, c'est-à-dire à toute I'huma-
nité. Cette attitude morale en faveur de la personne et de la liberté parti-
culière permet un développement plus ample et plus spontané de la
Iiberté, plus précoce aussi; elle engendre aussi une pluralité de contenus,
dans ce qu'elles ont de contingent; elle favorise la richesse des expres-
sions locales, libres et légitimes, linguistiques, culturelles; elle élargit,
même à l'intérieur de I'Eglise, cette liberté détudes et d'initiatives, dont
jouissaient déjà de nombreux fidèles (qu'on voie par exemple la multi-
plicité des institutions organisatives, caritatives, religieuses, cultutelles,
missionnaires, que l'autorité de l'Eglise, même avant le Concile, non
seulement permettait, mais aussi favorisait), dont on sent si fort le
grand désir aujourd'hü et que Nous espérons être une promesse authen-
tique de vraie vie catholique.

7.3 Page 63

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Une cbance historique
-63-
Nous aurons donc une époque de la vie de I'Eglise, et donc de chacun
de ses enfants, où l'on trouvera une plus grande liberté, c'est-à-üre
moins d'obligations légales er moins d'inhibitions intérieures. La disci-
pline formelle sera réduite, l'intolérance arbitraire sera supprimée comme
tout absolutisme; la loi positive sera simpliÊée, I'exercice de l'autorité
sera temlÉré; on retrouveta le sens de cette liberté drrétienne, qui fut
si chère à la première génération chrétienne, quand elle se sentit Iibérée
de l'observance de la loi mosaique (cf., Gal., 5,1). Nous devons
cependant nous éduquer à I'usage sincère et complet de la liberté drré-
tienne, soustrait au pouvoir des passions (d. Rom.,8,21) et de l'escla-
vage du pé&é (!o., 8,34), intérieurement animés de f impulsion jo-
yeuse de I'Esprit Saiht, parce que, comme disait saint Paul, << ceux qui
sont guidés par l'Esprit de Dieu, ceuxJà sont enfants de Dieu »>
(Rorn., 8; L4).
Mais nous devons être en même temps conscients que notre liberté
chrétienne ne nous soustrait pas à la loi de Dieu, à ses. exigences
suprêmes de sagesse humaine, de fidélité évangélique, d'ascèse péniten-
tielle, d'obéissance à I'ordre de la communauté, caractéristique de la
société ecclésiale. La liberté chrétienne n'est pas charismatique dans
le sens arbiraire que certains s'arrogent, <( vous êtes libres, nous enseigne
saint Pieme, sans faite de la liberté un voile à mettre sur votfe malice,
mais en serviteurs de Dieu » (L Pt., 2,16); ce n'est pas défi, préjugé
contre les normes en vigueur dans la société civile, dont l'autorité, c'est
saint Paü qui parle, oblige en conscience (Rom., L3,1-7) et dans la
société ecclésiastique, {ondée sur la foi et la charité, gouvernée par une
autorité revêtue de pouvoirs qui ne proviennent pas de la base, mais
qui sont d'origine divine, par l'institütion du Christ et par succession
apostolique; des pouvoirs, indiscutables (Lc., 10,76; 1 lo., 4,6) et
gtaves (L Cor.,4,2L), si nécessaires, même s'ils sont adressés, plus qu'à
la domination (c1.2 Cor., 1,23; 1 Cor.,13,10), à l'éditcation, c'est-à-
dire à la libération spirituelle des ûdèles.
Résumons-Nous donc: notre époque, dont le Concile se fait inter-
prète et guide, réclame la liberté. Nous devons nous sentir heureux et

7.4 Page 64

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-64-
conscients-de cette chance historique. donc trouverons nous la vraie
liberté, sinon dans la vie chrétienne? Or la vie chrétienne gr.ige une
communauté organisée, exige une Eglise, selon la pensée du Christ,
exige un ordre, exige una obéissance libre mais sincére; elle exige donc
une autorité, qui garde et enseigne lavéfité révélée (2 Cor., 12,5); donc
cette vérité est la racine intime et profonde de la liberté, conrme a dit
Jésus: << la vérité vous fera libres >> Uo.,8,32).
Rappelez-vous cela, flls très chers, avec Notre Bénédiction Aposto-
lique.
4. La nécessité du retorr à la pdète personnelle
Allocution prononcée par le Saint-Père au cours de I'audience générale
du L3 août L969
Chers fils et chètes ûlles!
Dans Notre brève exhortation de dimanche passé, avant la récitation
de l'<< Angélus »>, Nous avons rappelé à Nos visiteurs I'opportunité de
réserver, durant la période des vacances estives, quelques motr:ents à la
vie de I'esprit, au silence, à la réflexion et à la priète. Durant cette
rencontre rapide, mais peutétre importante, nous voulons reprendre ce
même motif avec vous, très chers fils, sous un aspect plus général, celui
de la nécessité de retournet à la prière personnelle.
Pourquoi retourner? Parce que Nous avons la conviction, que Nous
voudrions voir démentir par les faits (comme elle I'est, heureusement,
dans plusieurs cas ), qu'aujourd'hui, même les bons, même les fidèles,
même ceux qui sont consacrés au Seigneur, prient moins qu'autrefois.
Disant cela Nous croyons de Notre devoir d'en donnet la preuve et d'en
dire le pourquoi. Mais Nous ne Nous acquitterons pas maintenant de
ce devoir. Cela exigerait un très long discours. Nous invitons plutôt
chacun de vous à faire lui-même cette enquête: Est-ce qu'on prie auiour-
d'hui? L'homme moderne sait-il prier? En sent-il l'obligation? En
sent-il le besoin? Et même le chrétien a-t-rJ.la facilité, le goût et le
besoin de l'oraison? A-t-il toujouts l'afiection de ces formes de prière,

7.5 Page 65

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-65-
que la piété de I'Eglise, tout en ne les déclarant pas oficielles, a taît
enseignées et recommandées, comme le chapelet, le Chemin de Croix
etc... et spécialement la méütation, l'adoration du Saint-Saeement,
l'examen de conscience et la lecture spirituelle?
Rite et Mystère
Personne ne voudra atuibuer à la liturgie la .liminution de la prière
personnelle et surtout de la vie spirituelle, de la vie intérieure, de Ia
« piété »> comprise comme expression du don de I'Esprit-Saint par lequel
nous nous adressons à Dieu, dans l'intimité du coeur, avec le nom
familier et profond de Père (c{.. Rom., 8,L5-16; S Tb.,Il-llae L21,1) à
la liturgie, c'est-à-dire à la célébration communautaire et ecclésiale de
la Rédemption (cf. 5.C.,2). Cette Iiturgie qui, grâce à un intense et
vaste mouvement religievx, a été couronnée et même canonisée. par le
técent Concile, a assumé un progrès, une dignité, une accessibilité et
une participation dans la conscience et la vie spirituelle du Peuple de
Dieu. Et Nous souhaitons qu'elle en assume davantage da.'s le proche
avenir. La liturgie possède en sa primauté, la plénitude, et de par
elle-même, une eficacité que nous devons tous reconnaitre et promou-
voir. Mais la lirurgie, de par sa natrre publique et officielle dans l'Eglise,
ne remplace ni n'appauvtit la religion personnelle. La litu-rgie n'est pas
uniquement un rite. C'est un mystère. Et, co-me telle, elle exige
l'adhésion consciente et fervente de ceux qui y prennent part. Elle sup
pose la {oi, l'espérance et la charité, et bien d'autres vertus et senti-
ments, actes et conditions comme l'humilité, le tepentir, le pardon des
ofienses, l'intention, l'attention, l'exptession intérieure et vocale
disposent le tdèle à l'immersion dans la Réalité drvine que la célébration
liturgique rend présente et opérante. La religion personnelle, selon les
possibilités de chacun, est une condition indispensable à la participation
liturgique authentique et çonsciente. De plus elle est le fruit, la consé-
quence de cette participation üse jugtement à sanctifier les âmes
et à corroborer en elles le sens de l'union avec Dieu, avec le Chtist, avec
l'Eglise et avec les frères de l'humanité entière.
La diminution, s'il en est, de la vie religieuse petsonnelle devrait
5

7.6 Page 66

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-66-
être cherclrée dans une toutè autre direction. Essayez encore de vous
demander: pourquoi, aujourd'hui, la vie intérieure, Nous voulons dite
la vie de prière est moins intense et moins facile chez les hommes de
notre temps, c'est-à-dire en nous-mêmes? Cette demande exigerait une
réponse exffêmement complexe et dificile, que nous pouvons maintenant
syntüétiser ainsi: nous sommes éduqués à la vie extérieure, qui a pris
une fascination et un développement merveilleux, et ne le so--es
guère à la vie intérieute, dont nous connaissons peu les lois et les
satisfactions. Notre pensée s'exerce principalement dans le domaine
du sensible: << civilisation de l'image »»: radio, télévision, photographie,
symboles et schémas mentaru(, etc..., et dans le domaine social, c'est-à-
dire, dans la conversation et dans les rapports avec les autres, nous
sommes tournés vers l'extérieur. Enfin la théologie cède souvent le pas
à la sociologie; la conscience morale elle-même est submergée pat la
conscience psychologique, et revendique une liberté qui, s'abrndonnant
à elle-même, la Êaurt errer en dehors de soi, dans la poursuite aveugle
de la mode. est Dieu? est le Christ? est la vie religieuse,
dont cependant nous sentons encore et touiours un besoin obscur mais
insatisfait?
Une certitude, un réconlort
Vous savez que cet état de choses constitue le drame spirituel et
nous pouvons dire humain et civil de notre temps. Mais, maintenant,
en ce nous concerne, nous, fils de l'Eglise, il nous sufit de tappeler
avec une pensée célèbre de S. Augustsn (Intus eras et ego foras; Conf.,
L0,27; P.L.,32,795), que le point essentiel de rencontre avec le
mystère religieux, avec Dieu, est audedans de nous, dans la cellule
intérieure de notre esprit, dans cette activité personnelle que nous appe-
lons oraison. C'est dans cette attitude de recherche, d'écoute, de suppli-
cation, de docilité (cf. Jn., 6,45), que l'action de Dieu nous atteint
normal-ent, qu'elle nous donne la lu-ière et le sens des réalites invi-
sibles du royaune céleste qu'elle nous rend meilleuts, fots, ûdèles,
qu'elle nous fait comme Lui nous veut.
A vous frères et soeuni consacrés au Seigneur, Nous vous disons:

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-67 -
vous avez le droit et le devoir d'entretenir une conversation intime avec
Lü; à vous, jeunes, avides de trouver la clef du siècle nouveau; à vous,
chrétiens, qui voulez découvrir la synthèse possible, purifiante et béati-
tante de la vie vécue, aujourd'hui, et celle de la foi qui vous est
chère; à vous, hommes de notre temps, lancés dans le tourbillon de vos
occupations obsédantes et qui sentez le besoin d'un certitude et d'un
réconfort que rien au monde ne vous donne; à vous tous Nous disons:
priez frères! orate lratresl Ne vous fatigaez pas de faire sourdre du
fond de votre esprit, avec votre voix intime ce: Toi! adressé au Dieu
inefiable, à cet Autre mystérieux qui nous observe, nous attend et
nous aime. Et certainement vous ne. serez ni déçus ni abandonnés, mais
vous éprouverczla joie nouvelle d'une réponse enivrante; Ecce adsum,
Voici je suis (Is., 58,9).
. Avec Notre Bénédiction Apostolique: priez, Frèrcs!
5. Nouvelle exhortation à cultiver I'esprit et la pratique de l'omison
perconnelle
Allocution prononcée par Paul Vl au cours de I'audience générale du
20 août 1969
Chers tls et fr[es,
Nous disions dans une précédente rencontre comme celle-ci, qu'il
- - est nécessaite aujoutd'hui comme touiours mais aujourd'hui en
raison des conütions présentes de notre existence, si absorbée par
l'enchantement de l'extériorité et si troublée par la profondeut et la
rapidité des changements en cours, donc aujourd'hui plus que jamais il
est nécessaire de nourrir un esprit et une pratique d'oraison personnelle.
Sans une vie intérieure de prière personnelle, intime, coritinue, prière
de foi, de charité on ne peut pas demeurer clrrétien; on ne peut pas
utilement et sagement participer à l'eflorescence du renouveau liturgique,
on ne peut pas eficacement donner le témoignage-de cette authenticité
chrétienne dont on parle si souvent, on ne peut pas pensef, respirer, agir,
soufirir, espérer pleinement avec l'Eglise vivante et en mardte. Il faut

7.8 Page 68

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-68-
prier. C'est par déficience de la prière que viennent sans doute à dimi-
nuer en nous et peut-être à manquer soit l'intelligence des choses et des
événements soit l'aide mystérieuse mais indispensable de la grâce.
Nous pensons que bien de tristes crises spirituelles et morales de
personnes instruites et placées à divers niveaux dans l'organisme ecclé-
siastique sont dues à la langueur et peut-être au mzurque d'une vie
d'oraison régulière et intense, soutenue jusqu'à hier pat de sages cou-
tumes extérieures mais qui abandonnées voient s'éteindre l'oraison et
avec elle la frdéhté et la joie.
Nous voudtions aujourd'hui par ces sim.Fles patoles récon{orter en
vous la vie de prière quel que soit votre âge ou votre situauon. Nous
supposons que chacun de vous ptête attention en quelque manière au
ptoblème relatif au devoir et au besoin de Ia prière. Nous vous pensons
tous fidèles à la prière et désireux de la retrouver meiüeure en elle-
même, spécialement grâce à l'animation provoquée par le Concile, et
de nouveau fraternellement associée à la vie profane, honnête et moderne.
Mais nous voudrions que chacun de vous se situe de lui-même dans une
des catégories qu'une observation banale ofire à l'expérience commune.
Une piété sans ailes
Il y a une première catégorie, peut-être la plus étendue, celle des
âmes spirituellement assoupies. Le feu n'est pas éteint mais il est
recouvert de cendres. Le grain n'est pas mort, mais comme üt la para-
bole évangélique, il est étoufié par la végétation environnante (Mt., L3,
7-22), par les « sollicitudes du siècle présent » et par << les illusions des
richesses »». La tendance à séculariser toute activité hr,-aine exclut gra-
duellement la prière des coutumes publiques aussi bien que des habi-
tudes privées.
Récite-t.on la prière du matin et du soir avec la conscience d'accom-
plir par elle un geste de signification transcendante, une valeur survivant
à une journée fugitive? Nous voulons bien supposff qu'on fréquente
encore l'Eglise, qu'on récite le bréviaire, qu'on assiste à l'ofice, mais
le coeuf où est-il? Une marque de cette déficience spirituelle est le poids
que la.prière inflige à I'observance privée des choses de dévotion...

7.9 Page 69

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_69_
Sa durée semble toujours trop longue, sa forme est accusée d'incom-
préhensibilité et d'étrangeté. La prière manque d'ailes. Elle n'est plus
un goût, une joie, une paix de l'âme. Serions-nous de cette catégorie?
Une autre catégorie, accrue en nombre et en anxiété depuis la téforme
liturgique conciliaire est celle des soulçonneux, des critiques, des mécon-
tents. Dérangés dans leur pieuses habitudes ces esprits ne se résignent
qu'à contre coeur aux nouveautés; ils ne cherchent pas à en comprendre
les raisons, ils ne trouvent pas heureuses les nouvelles expressions du
culte et se réfugient dans leurs plaintes qui enlèvent aux formules
d'autrefois leur antique saveur et empêchent de goûter celles que
I'Eglise, en ce printemps liturgique, ofire aux âmes ouvertes au sens
et au langage des rites nouveaur, loués par la sagesse et l'autorité de la
réforme post-conciliaire. Un efiom facile d'adhésion et de compréhension
donnerait l'expérience de la ügnité, de la simplicité, de la << modeme
antiqüté >> des nouvelles liturgies et, à partir de la célébration commu-
nautaite, en porterait le consolation et la vigueur dans le sanctuaire de
chaque personne.
Une autre câtégorie est celle de ceux qui se disent en règle avec la
charité envers le prochain pour mettre dans l'ombre ou déclarer superflue
la chafité envers Dieu. Tous savent quelle force négative a accumulé
cette attitude spirituelle selon laquelle ce n'est pas la prière mais l'action
qui engendrerait une vigilante et sincère vie cluétienne.
Le sens social remplace le sens religieux. Cette objection dévorante se
propage ture littératute audacieuse jusqu'à porter préiudice à l'opi-
nion publique, à la mentalité populaire et se répand dans quelques
<< groupes spontanés )> comme on en les appelle, qui, chercheurs inquiets
d'une religiosité spéciale, plus intense, éloignée de celle habituelle de
I'Eglise qu'ils estiment autoritaire et mécanisée, finissent par perdrc la
vraie religiosité remplacée par une sympathie humaine, belle et digne en
elle-même, mais rapidement vidée de la vérité théologique et de la charité
theologale.
Quelle consistance réelle, quel mérite transcendant peut avoir une
re{igiosité, dans laquelle la doctrine de la foi, dans son rapport avec
I'absolu, avec Dieu Un et Trine, dans laquelle le drame de la Ré-
demption, et le mystère de la grâce et de I'Eglise sont ordinaitement

7.10 Page 70

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-70-
tus ou ofierts atu( commentaires de la situation sociale et du moment
politique et historique? Il y aurait tant à dire sur ce üème... mais pas
maintenant. Il sufit pour le moment de mettre en garde les esprits
généreux, avides d'Evangile et de religion personnelle, sur le faux fon-
dement d'une telle tendance et sur les périls qu'elle peut engendrer par
des efiets totalement opposés, même sur un plan humain, à ceux que
I'on cherche et qui sont: la liberté, l'amour, l'unité, la patx, la Éüté
religieuse infuse dans la société et I'histoire.
Cherchons donc à nous classer parmi ceux que Jésus veut porteurs
de lampes allumées: << Que vos lampes soient allumées en vos mains »»
(Lc.,1.2,35).
Il n'y a rien d'autre: l'oraison illumine la vie, tient en éveil la vigi-
lance, stimule la conscience. Un écrivain célèbre de notre temps fait dire
à I'un de ses personnages, un prêffe cultivé et malheureux: <( J'ai cru
trop facilement qu'on pouvait se dispenser de cette surveillance de
l'âme, en un mot, de cette inspection forte et subtile à laquelle nos vieux
maitres donnaient le beau nom d'oraison » ( Bernanos, L'Impost., p. 64).
I'oraison vainc l'obscurité et l'ennui de notre chemin. Ce n'est pas pour
rien que le Seigneur nous a laissé ce binôme évangélique: << Veillez et
priez» (Mt.,26,41). Ce n'est pas le seul. L'oraison, la vie d'oraison,
c'est-àdire I'habituelle ürection de notre esprit vers Dieu, moyennant
un entretien filial et une concentration silencieuse avec Lui, porte à cette
forme de spiritualité qui est remplie du don de la Sagesse de l'Esprit-
Saint (cf. Rom., 8,14) et que nous pouvons appeler, même pour les
simples fidèles, vie contemplative.
Ainsi le Maître S. Thomas, avec son habituelle acuité dit que Ia vie
contemplative constitue, en quelque façon, le commencement de la
béatitude (quaedarn incboatio beatitudinis, II-II,180,4). Il se réfère à
l'épisode de Marthe et Marie, cette dernière en dialogue avec le
Christ obtint de Lui cette fa-euse réponse: << Marie a choisi Ia meilleure
part qui ne lui sera pas ôtée »> (b., L0,42\\ jamais plus.
Voici donc Ia consolation que Nous vous souhaitons à tous: que vous
puissiez trouver dans I'oraison, cordialement accomplie, bien propor-
tionnée, toujours éclatée dans.son intention (Lc., 18,1) , le source de
joie et d'espérance dont a besoin notre pélerinage terrestre.

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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VIII. SALESIENS DEFIINTS
M. Ernile Accarias
t * à Marseille le 9.10.1916, à Nice le 28.5.1969, à 52 ans, aptès ans de vie
religieuse.
M. Accarias fut mobiüsé peu après avoir prononcé ses premiers
vo€ux. Il ne tatda pas à être fait prisonnier et resta en captivité pendant
presque toute la durée de la guerre. Et1945, il fut envoyé à Nice où,
pendant vingt-deux ans, il exerça avec compétence et zèle ses fonctions
de chef d'atelier. Une longue et pénible maladie vint paralyser ce
confrète discret et fervent.
* t P. Jacques Accbiardo
à Cartignano près de Cuneo (Italie) le L6.6.1892, à Barcelos (Brésil) le
L83.1969, à 72 ans, après 47 ans de profession et 42 de sacerdoce.
Il entra chez les Salésiens, aguerri par sept années de vie militaire.
Pendant trente-six ans, il s'est dévoué auprès des tribus du Rio Negro,
mettant à leur service sa légendaire résistance physique et morale.
Missionnaire zélé, tl répondit récemment à des amis qui voulaient le
retenir en ltalie: << C'est vrai, quand je pense à mon àge, je suis tenté
de rester. Mais l'appel de la mission est plus fort que moi: ces gens
ont besoin du missionnaire, comme l'air qu'ils respirent ». De fait, il
mourut au miüeu de ses indiens.
P. Reinaldo Acero
* à Mangui (Colombie) le 1.1.1900, t à Med"llin (C,olombie) le 72.2.1969, à 69
ans, après 44 ans de üe reügieuse et 34 de sacerdoce.
* f P. Josepb Betzenboler
à Schenkenau (Bavièrc) le 9.10.1901, à Burghausen le 2).5.1969, à 67 ans,
après 40 de üe religieuse et ,1 de sacerdoce.

8.2 Page 72

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-72-
Ce confrère a passé une grande partie de sa vie en Chine. Après
deux années de prison et de sévices, il fut expulsé. De retour en
Allemagne, il s'est dévoué pendant dix ans auprès des mrlades de
l'hôpital de Burghausen.
P. Yoes Bousson
*' à Toumai (Belgique) le 8.2.L926, f à Etterbeek (Belgique) le 2).8.1969, à 4)
ans, aptès 21 ans de profession et 12 de sacerdoce.
Le P. Bousson mourut d'une attaque cardiaque. Tempérament fort
et généreux, il manifestait ses sentiments avec beaucoup de spontanéité,
suttout quand il s'agissait des jeunes ou des pauvres.
* f P. Donald Broun
à Jacquet-River (Canada) le 213.1910, à Newton (U.S.A.) le'26.5.1969, à
39 ans, après 18 ans de profession et 8 de sacerdoce.
Sa disparition prématurée laisse un grand vide au << Don Bosco
College » il était professeur de mathématiques. Les caractéristiques
de ce confrère défunt étaient sa jovialité exuberante, son incessante
activité, son 4mour et son dévouement pour les pauvres, spécialement
pour les noirs.
P. Francisco Calonge
* à'Logrofio (Espape) le 10.1.1931, f à Madrid le 8.8.1969, à 38 ans, après
20 ans de profession et 8 de sacerdoce.
Le P. Calonge avait fait son stage de pratique au Méxique. Comme
prêtre, il déploya son court ministère sacerdotal au <( patronage » et à
llécole professionnelle de Carabanchel de Madrid.
P. Hérnténégilde Carrà
* à Quargpento près d'Alessandria (Italie) le 5.2,1888, f à Pinerolo près de
Tutin, le-17.7.1969, à 81 ans, après 64 ans de profession et 56 de sacerdoce.
La longue et infatigable activité de Don Carrà s'est déployée au
Mato Grosso, au Portugal et en Italie. Pendant plus de cinquante ans,
il occupa les chafges de directeur et de provincial. Sa bonté paternelle,
sa profonde ferveur, son grand coeuf, son op.:misme et sa sérénité à

8.3 Page 73

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12
toute épreuve contribuèrent à susciter autour de lui de nombreuses
vocations et à imiter son attachement à Don Bosco.
P. Louis Cbrzanowski
* à Oswiecim (Pologne) le 18.6.19IJ, f à Linz (Br&il) le 6.2.L969, à 55 ans, après
l5 ans de profession et 25 de sacerdoce.
P* .àMTiuclihgelolwCyh(rPaoclboognl e) le 5.9.1884, f à Caaplinek (Polope) le 16.3.1969 à 84
ans, après 53 ans de profession, 45 de sacerdoce.
Vocation tariilive, ce confrère a été ordonné prêtre à 39 ans. Apôtre
et travailleur infatigable, il dédia le meilleur de son remps au ministère
de la prédication.
P. Léon Coppo
*' à New York (U.S.A.) le7.1.L9ll, T à Chieri (Italie) le 7.6.L969 à 58 ans, après
41 ans de profession et )2 de sacerdoce.
Le P. Coppo était un salésien serein, joyeux er cordial. Sa dévotion
envers la Vierge Marie était forte et communicative, non moins gue son
amour de la musique. Atteint d'une tumeur au cerveau, il fit de son
lit de soufirance une chaire d'où il donnait un enseignement concret de la
résignation chrétienne.
M. Ismaël Cordero
* à Sant-Antonio près de Catamarca (Argentine) le 25.7.L906, f à Buenos Aires
(Argentine) le 4.8.7969, à 6J ans, après 37 ans de profession.
Sacristain, depuis son noviciat jusqu'au jour de sa mort, ce con-
frère a fortement impressionné les confrères, les élèves et les paroissiens,
qui ont pu apprécier sa disponibilité corüale et humble. Nous pensons
que le souvenir de ce fils de'Don Bosco survivra comrne une bénédiction
dans la mémoi-te de ceux qui l'ont connu.
P. Léon Czeruinski
* àZagtody (Poloene) le 24.6.1,894, 'l'à Kopiec (Pologne) le 1j.4.1969 à 75 ans,
après 53 ans de profession et 44 de sacerdoce.
Ce confrère mit ses brillantes qualités intellectuelles er ses grands
dons musicaux au service des jeunes de nos patronages et de nos écoles.

8.4 Page 74

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-74-
Depuis 1954, date à laquelld nos oeuvres en Pologne nous furent con-
fisquées, le P. Czerwinski s'était dédÈau ministère paroissial, spéciale-
ment à la prédication.
P* .àleParnzemDeucnzaiency (Pologne) le 25.7.1907, T à Swiete (Polope) le 20.11.1968, à
6L ans, après 44 ans de profession et 14 de sacerdoce.
Le nom du P. Duniec restera Iié à l'histoire de noffe sanctuaire de
Notre-Dame-Auxiliatrice à Twardogôra, dont i a été le promoteur.
prêtre fervent et couragew(, il sut se faire l'ardent défenseur des droits
de la Congrégation et de l'Eglise au cours d'une pédode particulièrement
dificile.
M.Uberfil Ecbeaeruia
* à San Gregorio de Polanco (Uruguay) le 6.4.1905, f à Montevideo le 2).6.1969'
à 64 ans, après 39 ans de profession'
Ce coadjuteur fut un religieux dévoué, infatigable, profondément
attaché à la Congrégation. Son activité apostolique s'est exercée à travers
sa compétence de tailleur et son enthousiasme de maitre de musique'
M. Isidor Escobar
* à Chipaque près de Bogota (Colombie) le 20.4.1892, f à Bogota le 14.4.1969,
à 77 aas, apres 47 de profession,
D'abord soutien ds famills, il n'entra dans la Congrégation qu'a
24 ans. Il ne cessera pas d'y vivre en pauvre, animé d'une grande ferveut,
sincérement attaché à la Congrégation, profondément dévoué. Une foule
composée surtout d'enfants et de pauvres accompâgnèrent ce confrète à
sa dernière demeure.
M. Adrien Flores
* à Guayabal (San Satvador) le 4.9.19)9, f à Managua (Nicaræua) le 25'6.1969'
à29 ans, après 8 ans de vie religieuse.
Un accident de la route mit fin à cette courte vie religieuse, pleine
de ptomesse pour nos écoles professionnelles. Déja M. Flores avait
fait preuve de son sens de l'apostolat, de sa ioie sereine et de ses
rapports cordiaux avec ses supérieurs.

8.5 Page 75

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-75 -
P. Paal Heyder
* à Berlin-NeukôIln (Allemagne) le 28.6.1916, T à Bertin, le 19.5.L969, à 52
ans, après 20 années de profession et 14 de sacerdoce,
f M.
*à
losé-Hannibal
Urrac (Colombie)
Herrera
le 63.7942,
à Puerto Ayacucho (Vénézuéla) le t1.3.1969,
à 27 ans, après 6 années de vie religieuse.
Ce jeune confrère, joyeux et actif, eur beaucoup à lutter pour sa
vocation. Son idéal sacerdotal, qui était très vif en lui, l'aida cependant
à surmonter les rlifiçgl16s. L'abbé mourut à la suite d'un accident, au
cours de sa deuxième année de skge.
t M* à.
Froilan Lbaruos
Portezuelos (Chili)
le
12.7.1903,
à Macul près de Santiago, le 9.8.196g, à
66 ans, après 47 ans de profession.
Ce fut un confrère qui, au cours de ses difiérentes charges, fit
toujours preuve d'une entière üsponibilité. Par éducation et par esprir
religieux, il aimait travailler parmi les humbles. Lui-même vécut en
pauvre et dans une volontaire dépendance de sa communaüté.
P. Pierre Manunta
f * à Bolotana (Italie) Ie 4.ll.L9)6, à Formia (Italie) le 2L.6.L969, à 32 ans, après
14 ans de üe religieuse et J de sacerdoce,
Don Pieffo est mort accidentellement, au début d'une vie aposto-
Iique déja féconde. Pat la clarté de sa pensée et ses profondes con-
victions, iI sut faire gorîter aux jeunes dont il était le caréchiste le sens
de Ia prière liturgique et personnelle.
M
*
gr. Daaid, Marianayagarn
à Valambury (Inde) Ie 15.1.1905,
t
à Kumbakonam
(diocèse de Madras) le
16,7.7969, à 64 ans, après 41 ans de vie religieuse, J5 de sacerdoce et 13 de
épiscopat.
Mgr. Marianayagan fut un homme bon et simple, généreux et cordial
avec tous ceux qui l'approchèrent. Sa devise d'évêque était << Christus
regnet et Maria ». De fait, sa dévotion au Saint-Sacrement et sa con-
fiance envers la Vierge Marie étaient notoires. De plus, en vrai fils de

8.6 Page 76

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-76-
Don Bosco, il ne manquait pas une occasion pour manifester son
attachement et son obéissance inconditionnée au pape.
Les meize années de son épiscopat furent marquées par le dévelop-
pement merveilleux de sa communauté diocésaine, laquelle compte aujour-
d'hui 50.000 catâoliques, répartis sur une trentaine de paroisses. Il
eimait sei diocésains d'un ,rmour tout paternel. Au cours de ses nom-
breux voyages de mendicité à travets le monde, il aimait malicieusement
se présenter comme l'évêque de l'Ordre des mendiants.
t M.
*'à
José
Bagé
Martinez
(Blrâil) le7.l.t9l5,
à Sâo Paulo (Brésil) le2).4.1969, à 54 ans, après
23 ans de profession.
Il mettait toute sa préoccupation et sa joie dans le service de ses
confrères. Sa charité tfouva à se manifestef sourtout dans ses fonctions
d'inÉrmier. Son humilité, se fidélité aux pratiques de piété, sa gtande
dévotion envers la Vierge Marie et Don Bosco, son attachement à Ia
Congrégation, contribuèrent à susciter de nombreuses vocations.
M. Antoine Mas
f * à Civit près de Lérida (Espagne)Ïe29.6.1879, à Matar6 (Espaene) le 16.6.1969,
à 90 ans, après 62 ans de Profession.
Ce confrère était cuisinier au collège de Matarô. C'est dans cette
maison qu'il a passé toute sa vie salésienne, donnant à tous le témoignage
d'une gtande ferveur et d'une inlassable activité. Ses confrères et les
anciens élèves eimaient à manifester leur gratitude et leur sympathie à
ce vétéran des ptemiers temps de la Congrégation en Espagne.
P* .àJeMaonosMthiettnenrirnngey(Bearviè.re) le )1.10.1924, t à Munich, le 14.4.1969, à 44 ans,
après 17 ans de vie religieuse et 10 ans de sacerdoce.
La guerre l'avut amené en Russie. Il en revint, mais malade du
coeur. Durant son court ministère sâcerdotâl, il travailla dans notre
maison d'édition de Munich, donnant tout son temps libre à l'animation
de groupes de jeunes.

8.7 Page 77

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-77 -
P, Louis Montserrat
* à Salt (Espagne) Ie 15.1.1888, f à Baracaldo (Espagne) le 28.6.1969, à 81 ans,
après 51 ans de profession et 4, de sacerdoce.
il Ame profondément pieuse et apostolique, partageatt son temps
entre son travail de professeur et son ministère sacerdotal. Nombreux
étaient les pénitents qui s'adressaient à lui.
M. Augustin Ortiz
* à Morelia (Mexique) le 11.8.1910, t à Mexico le 17.6.1969, à 59 ans, après 37
de profession.
Partout ce confrère a passé, il apportait la paix et la joie dans
la communauté. Sa préoccupation était le bien des élèves et l'intérêt de
la maison. Il était malade du coeur. Rares étaient pourtant ceux qu'il
avait mis au courant, pour ne pas déranger. Il avait demandé au Seigneur
de pouvoir mourir sans déranger personne. Il fut exaucé.
P. Georges Pecb
* à Strehlen (Allemagne) le 26.11.1900, f à Montero (Bolivie) le 9.2.L969, à 68
ans, après 38 ans de profession et 30 de sacerdoce.
Il fut envoyé par Don Rinaldi en Bolivie. Là, il devint par son
zèle, sa constance et son esprit de sacrifice, une des figures salésiennes
les plus représentatives. Les nombreuses églises et chapelles déüées à
Notre-Dame-A',-iliurr'.", la dévotion actuelle de la population à saint
Jean Bosco sonr dûes en grande partie à lui.
M. Serge Perez
* à Leon (Méxique) le 12.11.1941, f à Gualdalajara (Méxique) le 15.2.1969, à
25 ans, après 6 de profession,
En pélerinage à la << Santa Montagna » du Christ Roi, l'abbé Perez
mourut sur le chemin du retour, dans un accident de voiture. Sa ferveur
et sa générosité présalgeaient une üe sacerdotale fructueuse.
P. Eugène Pilla
''' à Altivole près de Trévise (ka\\e) 282.1895, t à Turin, le 15.8.1969, à 74 ans,
après 5l ans de profession et 47 ans de sacerdoce.

8.8 Page 78

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-78-
Le P. Pilla avait mis son style limpide et imagé au service des jeunes.
Nombreux sont.ceux qui ont été enthousiasmés par ses contes et ses
histoires de saints. Trois vertus étaient particulièrement visibles drez
ce Confrère: son extrême délicatesse de conscience, sa dévotion envers
l'Etrcharistie, sa joie qu'il disait puiser dans son ministère sacerdotal
d'écrivain et de de confesseur.
P* .àlePainnhPoir(ePsortugal) le 24.L.L9L2, f Vila do Conde (Portueal) le 29.4.1969, à
57 ans, après 34 ans de profession et 39 de sacerdoce.
Aussi bien dans les missions de Cap Vert qu'au Portugal et malgré
ses rlifficultés de santé, le P. Pires a montré partout une constante
fidélité à la vie de la communauté et aux exigences de l'assistence
salésienne.
P. Emmanael Rodriguez
'" à Mosquera (Colombie) le 25.8.1892, f à Bogota (Colombie) le t7.7.1969, à
76 ans, après 52 ans de profession et 42 xts de sacerdoce.
Pendant plusieurs années, il a été le conseiller des études de nos
il collèges, enseignait avec compétence l'espagnol et les mathéma-
tiques. Au confessionnal, il était un guide sfu, dans le ligne de saint
Il François de Sales et de saint Jean Bosco. était très attaché à notte
congrégation. Il menait une vie faite de simplicité, de foi et de uavail.
Sa piété se manifesta de manière spéciale durant sa dernière maladie
quand, dans les moments d'inconscience, afleutaient des bribes d'oraisons
jaculatoires.
M. François Saruz
*' à Martin Muffoz de Ia Dehesa (Espagne) le 9.3.1924, T à MatarS (Espagne)
le 29.1.L969, à 44 ans, après 18 ans de profession.
Vocation tardive, ce confrère fut envoyé aussitôt après sa premiète
profession comme cuisinier au scolasticat de théologie de Malti-Codolar
à Barcelone. Son optimisme, sa joie et sa cordialité le firent vite
apprécier. Infatigable au travar7., sans jamais se ménager, sa demière
Il maladie lui pèsa tout particulièrement. la supporta cependant avec
une édifiante patience chrétienne.

8.9 Page 79

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-79-
P. Paul Sappino
*' à Turin, le 6.6.1906, T à New York, le D.4.1969, à 62 ans, après 42 ans de
profession et 35 de sacerdoce.
Il a été un des pionniers de notre congrégation aux Etats-Unis.
Dans les diverses charges qui lui furent confiées, il se üstingua par sa
simplicité, son zèle pour les âmes et son entière disponibilité.
P* .àleKaatny
Skrezyna
(Pologne)
te2.4.7904,
f
à
Arequipa (Pérou)
le
20.5.1969,
à
65
ans,
après
37 ans de profession et 27 de sacerdoce.
Ce confrère mit entièrement ses dons pour l'enseignement et son
zèle sacerdotal au service des jeunes. Son souci constant fut de susciter
parmi eux des vocations sacerdotales et religieuses.
M. Dorninique Terrpia
* à Crescentino (Italie) le 9,8.1896, f à Piossasco (Italie) le 15.5.1969, à 72 ans,
après 44 ans de vie religieuse,
Il était parti pour I'Amérique centrale à vingt ans. Il s'y dépensa
avec héroïsme, pen.lrnt le longues années. Au Honduras, au Nicaragua,
et au Guatemala, partout il s'attira l'estime et la sympathie.
P. Albino Treu
* à Cotdoba (fugentine) 7e 74.12.1910, t à San Lüs (Argentine) le 6.6.1969, à
38 ans, après 22 ans de profession et 12 de sacerdoce.
Il eut particulièrement le souci des écoles techniques, La qualité de
son enseignement iointe au zèle de son ministère sacerdotal lui valurent
de nombreux témoignages d'estime.
P. Gerlando Tuttolornondo
*'à Agrigente (Italie) le 79.3.L889, f Caserta (Italie) le 1r.71969, à 80 ans, après
58 ans de profession et 49 de sacerdoce.
Salésien de la vieille trempe par sa ûdélité à la règle, l'observance
de la pauvreté et son souci de I'assistance des élèves. A travers ses
charges de directeur et d'économe provincial, iI manifesta touiours sa
prédilection pour les missions et pour les oeuvres pauvres. Sa demière
malaüe révéla sa profonde spiritualité.

8.10 Page 80

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9.2 Page 82

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