Hommage aux martyrs salésiens de l’Inde


Hommage aux martyrs salésiens de l’Inde



N° 16 – juin 2001


Vice-Province Salésienne "Notre Dame d'Afrique"

Afrique Tropicale - Equatoriale

B.P. 1607 - Yaoundé – Cameroun

Tél. (237) 22.22.21 Fax : (237) 22.22.51. E-mail :< ans.yde@refinedct.net >

EDITORIAL

" Dans la nuit, je me souviens de Toi… "


" Trois salésiens de la Province de Dimapur, au Nord-Est de l’Inde ont été assassinés ce mardi 15 mai 2001 par un groupe de rebelles. "


La nouvelle tombe sur mon bureau à la fin de ma visite à la communauté d’Ebolowa. Du coup je me révolte, mais le Seigneur ramène la paix à mon cœur quand je pense qu’ils ont accepté volontairement le risque de la mort. Le refus de menaces subies, pour faire comprendre que l’amour est plus fort que la violence.

Mais cette fois, c’est l’Amour qui est vainqueur. Chers confrères salésiens Raphaël, Andreas, et Shinu Joseph, nous sommes fiers de votre vie arrachée très tôt par ceux qui veulent avoir raison par la violence. Fiers parce que nous aussi en cette Afrique, nous vous regardons aujourd’hui comme un exemple à suivre. Les gens dans leur pauvreté, n’ont souvent d’autres défenseurs que nous, les religieux. Vous avez accepté de rester avec eux justement parce que les menaces existent et que nous ne sommes pas d’accord qu’on puisse faire vivre les gens dans un régime de peur. Vous êtes pour nous des intercesseurs auprès du Seigneur. Vous avez plongé votre vie, vos vêtements, dans le sang de l’Agneau. Vous avez la chance de contempler Dieu face à face. Il est pour toujours votre seul héritage.

Par internet, m’arrive en ce moment, la photo de vos corps exposés sans doute à la vénération de tous ceux qui vous aiment. Quelle belle image d’unité, image de la Trinité-Amour. Religieux sacrifiés sous le regard d’un monde habitué à la violence et au langage de la violence. Je pense à mes 25 ans de sacerdoce que je vais célébrer le 5 juin prochain. Je pense à ce que nous célébrons chaque jour : le sacrifice eucharistique. Sang versé pour un monde nouveau. Le Seigneur le premier nous a donné l’exemple.

Comment ne pas être plein de reconnaissance envers le Christ, frère en humanité, qui est crucifié continuellement sur la croix de l’indifférence, de l’humiliation et de la torture de tant d’innocents, et qui nous relance chaque jour à donner notre vie pour le salut du monde ?

Au milieu de la nuit des hommes, le Ressuscité devient le signe de la vie, pour comprendre qu’aucune violence ne nous arrachera la force de son Amour.

Merci, Seigneur pour mon sacerdoce, Toi qui m’a permis d’arriver à cette date de mes 25 ans en Afrique comme prêtre de ton Eglise. Merci, Seigneur, pour les frères que tu continues à consacrer à Toi. Merci, o Christ, pour le témoignage de Raphaêl, Andreas et Shinu Josep.

P. Miguel Angel Olaverri, sdb


DOCUMENT

Inauguration de la Maison Provinciale de l’ATE


Le Dimanche 29 avril 2001, en présence de Mgr le Nonce apostolique, de Monsieur l’ambassadeur de France et de Madame, de Monsieur le Premier Sacrétaire de l’ambassade de Guinée Equatoriale, de plusieurs supérieurs et représentants de Congrégations religieuses, de délégués salésiens des six pays de l’ATE, de très nombreux invités, et de plusieurs journalistes de presse, radio et télévision, le Père Miguel Olaverri, Provincial, a prononcé le discours suivant :


Excellence Mgr Félix del Blanco,

Monsieur l’ambassadeur,

Chers frères et sœurs, chers invités,


En ce temps pascal où la joie et la paix nous envahissent, nous allons procéder à la bénédiction et inauguration de cette « Maison Don Bosco » qui est le siège provincial des salésiens de la Province « Notre Dame d’Afrique » pour l’Afrique Tropicale – Equatoriale qui

comprend les six pays de la sous-région, Tchad, Centrafrique, République du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Cameroun.

L’histoire de cette maison est récente. Elle est longue si nous devons parler de la durée de sa construction.

L’ensemble de deux parcelles situées sur cette montée de Mvog-Ada, est acheté par les salésiens à Mr José Torres, ancien responsable de la voirie de Yaoundé, en mars 1996.

La bénédiction du terrain a lieu le 5 janvier 1997, en présence de tous les directeurs des communautés de l’ATE. Certains d’entre eux sont ici présents aujourd’hui.

Les travaux démarrent dix jours plus tard, le 15 janvier. Ils sont confiés à l’entreprise de construction de la procure diocésaine de Yaoundé. Le terrain comme vous le voyez présente une différence de niveaux de presque six mètres sur 60 mètres de long. Il a nécessité un premier travail important de déblaiement de terre.

Quelques mois après et au moment où nous étions dans la phase des fondations, un malheureux incident intervient qui laisse dans la consternation les ouvriers et l’ensemble des responsables du chantier ainsi que notre congrégation. Sans aucune raison, un ouvrier, chauffeur d’un camion du chantier, est torturé, tabassé et tué par la police. L’ouvrier rendra l’âme le lendemain. Mgr Zoa, alors archevêque de Yaoundé, dénonce cette sauvagerie de la police et exige du gouvernement que justice soit faite. Une fois de plus, du sang innocent est versé. Le gouvernement, évidemment, a intérêt à protéger une police qu’il ne maîtrise pas. Jusqu’à aujourd’hui ce fait se joint à d’autres multiples exactions commises par la police. Nous espérons qu’un jour justice sera faite à cet humble ouvrier, mort sur le champ du travail.

Je vous invite à garder une minute de silence en mémoire de cet homme.

Les travaux continuent à un rythme normal jusqu’au 18 décembre 1998. Ce jour-là, la procure se déclare insolvable et ce chantier, comme d’ailleurs beaucoup d’autres est arrêté. Après deux mois d’interruption, nous arrivons à une entente avec la procure pour pouvoir achever les travaux dans un délai prévu de six mois.

Les difficultés rencontrées et le fait de devoir changer des responsables dans les différents niveaux du chantier font que les travaux se prolongent de huit mois supplémentaires.

Au mois d’avril 2000, la communauté de la Maison Provinciale vient s’installer dans sa nouvelle demeure, il y a donc maintenant un an. Depuis, nous avons eu des travaux de finition et d’aménagement.

Si vous demandez à un chauffeur de taxi de vous amener ici et que vous lui expliquiez l’endroit, il répond automatiquement : « Ah ! oui ! la télévision du Vatican ! » ou bien : « Oui, là où se trouvent les studios de la radio de l’Eglise ! »

Quelle est la finalité de cette maison ? Elle est en premier lieu la Maison Provinciale des salésiens de l’ATE ( Afrique Tropicale Equatoriale ), où siègent le Provincial et certains membres de son Conseil.

Elle est prévue aussi, bien sûr, comme lieu d’accueil des confrères salésiens de passage à Yaoundé, et en ce moment, depuis trois ans, elle est maison de formation pour les étudiants de théologie qui font leurs études à la Faculté de Ngoya.

Dans ces locaux, sont prévus, en rez-de-chaussée, un studio d’enregistrement en audio et vidéo, avec une finalité orientée vers la Pastorale des Jeunes, l’installation plus tard d’une Radio-FM, ainsi qu’une unité de Presse écrite. Un partenariat est prévu avec les sœurs salésiennes pour ce projet.

Dans le sous-sol, au plus bas niveau qui a accès sur la rue, nous prévoyons l’ouverture d’une librairie catéchistique et pastorale, avec des productions pédagogiques et didactiques pour l’enseignement professionnel en Afrique. Ce projet verra le jour plus tard en partenariat avec nos confrères de l’Afrique de l’Ouest.

Les locaux de cette librairie ouvriront à la prochaine rentrée scolaire, mais pour une exposition permanente des meubles de nos écoles techniques de Ebolowa et de Yaoundé.

Voilà donc, en bref, les buts fixés pour cette maison. Nous espérons qu’elle soit toujours accueillante pour tous ses visiteurs.

Le Père Henri Caniou, ici présent, avait commencé à suivre les travaux de cette maison, et je le remercie très sincèrement de cette disponibilité. Mais je voudrais rendre un hommage tout à fait spécial au Père Agustin Hernandez, qui a accepté de tout cœur de poursuivre la tâche pendant plus de trois ans et demi. Il a été le véritable artisan de ce que vous voyez aujourd’hui, malgré toutes les difficultés énormes qu’il a rencontrées. Un merci très sincère de ma part et de la part de tous les confrères.

Et à vous tous, chers invités, il me reste à vous remercier de votre présence à cette inauguration et de vous souhaiter une bonne fête.

Que le Seigneur habite cette maison et qu’il y établisse sa demeure.

Je vous remercie de votre aimable attention,


Père Miguel Olaverri, Provincial salésien de l’ATE



















LAÏCS ET RELIGIEUX :

PARTICIPER ENSEMBLE AU DEVELOPPEMENT


Recherches pour une « formation permanente »


Du 5 au 10 février 2001, s’est tenu à Mbalmayo un séminaire d’études de planification pour le développement. Plusieurs salésiens y participaient ( Voir @te.media N° 13 de mars 2001 ) Nous donnons aujourd’hui la parole à Françoise, Directrice du COMIDE et à Bob, expert d’une ONG spécialisée dans l’évaluation de projets.


-De quoi s’agissait-il dans cette session ?

-Nous désirions évaluer les capacités de planification, de suivi et d’évaluation d’un projet de développement. Des outils, et des méthodes sont utilisés pour étudier ces capacités.


- Françoise, vous êtes responsable du Comide ?

  1. Oui, je suis Directrice du Comide depuis deux ans. Nous sommes une ONG belge. Nous travaillons avec des fonds du gouvernement belge et de l’Union européenne.

  2. Qu’est-ce que le « COMIDE » ?

  3. Le COMIDE, c’est la Coopération Missionnaire de Développement. C’est une ONG salésienne reliée structurellement à l’origine à la Province de la Belgique Nord. Elle est née, il y a des années, à l’initiative de salésiens de Lumbumbashi, afin de créer des liens entre les fonds en Belgique et les œuvres de la Cité des Jeunes de cette ville alors zaîroise.

  4. Actuellement votre organisation dépasse largement le cadre de Lumbumbashi. Elle couvre le monde entier ?

    - A partir des années 70, le Comité des Instituts missionnaires en Belgique nous a demandé de travailler non seulement pour la Congrégation salésienne, mais d’être aussi le Bureau technique pour toutes les œuvres missionnaires de Belgique, ce qui voulait dire aussi les Jésuites, les Scheutistes, les Franciscains, les Dominicains. De Lumbumbashi, nous nous sommes donc étendus à toute l’Afrique Centrale, puis au reste de l’Afrique, à l’Amérique Latine et à l’Asie. Aujourd’hui nous sommes présents sur ces trois continents.

  5. Les participants semblaient très contents. Et vous ? Françoise ?

  6. J’ai trouvé une grande richesse de réflexions sur le travail de développement et ses

    implications. Les gens ont de grandes capacités de remise en question vis-à-vis de leurs manières de faire.

  7. Bob, Vous paraissez satisfait. Pourquoi ?

  8. D’abord, il y a l’esprit d’ouverture des participants. Chacun écoute l’autre. La discussion est ouverte. Ensuite, l’acceptation par tous d’un plan de développement pour la Province, et non seulement de programmes individuels, est un grand pas. Enfin, la présence de laïcs à la rencontre est important pour les salésiens. En développement, il est nécessaire de chercher des synergies entre les différents partenaires. Les laïcs sont indispensables pour l’avenir. Ils apportent une véritable complémentarité. Les religieux témoignent davantage du charisme de Don Bosco. Les laïcs arrivent avec une expérience plus professionnelle et compétente dans les domaines de la gestion et des finances. Ces orientations ne sont pas toujours très présentes dans la formation des salésiens.


Recueilli par JB Beraud



INDE : DIMAPUR

TROIS SALESIENS ASSASSINES


Ce vendredi 18 mai 2001, par un message des salésiens du noviciat de Dimapur (Inde ), dont nous donnons ici de larges extraits, nous apprenons ce qui suit :


" Trois salésiens de la Province de Dimapur, au Nord-Est de l’Inde ont été assassinés ce mardi 15 mai 2001 par un groupe de rebelles. Il s’agit du Père Raphael Pallakara, maître des novices, du Père Andreas Kindo, accompagnateur des novices, et du jeune séminariste salésien Shinu Joseph Valliparambi. Tous trois étaient membres de la communauté du noviciat salésien de notre Province.

Depuis quelques années, des bandes révolutionnaires armées nous demandent des contributions financières pour la poursuite de leurs campagnes de violence. Nous avons résisté à ces pressions.

Précédemment, deux autres salésiens avaient été attaqués dans ce même Etat de l’Union Indienne. Le Père Sébastien Vadakethannickal a été blessé très grièvement en 1992. Le Père José Nedurmattathil a été assassiné en 1997. Deux prêtres diocésains, les Pères Mathew Manianchira et Shahan Jacob ont été tués respectivement en 1990 et 2000. Un autre prêtre diocésain, a été très grièvement blessé en 2000. Il se récupère lentement actuellement. En 1996, l’école des sœurs salésiennes a été violemment saccagée

Sous peu, nous vous enverrons plus de détails. Mais vous pouvez dèjà contacter notre e-mail : sdbdimapur@sify.com . Vous pouvez aussi téléphoner à notre Maison Provinciale à Dimapur, Inde : 91-3862-44675, ou à l’école Don Bosco de Dimapur : 91-3862- 26934. Dans les 24 heures, nous vous enverrons d’autres renseignements. Vous pouvez aussi contacter notre site web provisoire : " sdbdimapur.iwarp.com ". Attention de patienter pour les délais.

L’Inde est une démocratie, et notre Congrégation est internationale. Nous prévoyons une campagne d’action pour faire cesser ces crimes et pour la sécurité de nos régions. Merci de nous y aider. "

Fr Thomas Mulayinkal, sdb, Provincial, Province de Dimapur- India ( IND )

( Traduction de l’anglais Province ATE )


Suite à cette lettre, le Père Provincial de Dimapur nous invite à des actions de solidarité :

-Diffuser cette lettre à toutes les institutions autour de nous. La faire connaître à un large public.

-Rédiger des lettres de protestation aux autorités indiennes, par exemple à :

Mr l’ambassadeur de l’Inde dans le pays où nous sommes

Mr K R Narayanan, President of India, Rashtrabhati Bhavan, New Delhi 110001, India


Le Père propose un modèle de lettre :

" Nous, salésiens de Don Bosco de…., nous sommes profondément choqués et blessés, en apprenant la mort brutale de trois de nos frères assassinés sauvagement par une bande de rebelles armés dans l’état de Manipur en Inde. Nous savons que ce n’est pas la première fois que des membres de notre société, citoyens de votre propre pays et qui travaillent constamment au bien-être de votre peuple, sont assassinés parce qu’ils refusent de fournir de l’aide à des groupes de terroristes.

Nous protestons contre cette violence. Nous demandons une action contre les auteurs de ces crimes. Nous attendons de vous, comme autorité civile de notre nation démocratique, la garantie de la sécurité pour tous les salésiens et tous les religieux de l’Inde.

Nous contactons aussi les autorités de notre région pour voir quelle action peut être entreprise face à cette situation. " 

Respectueusement. "


« ON M’A RACONTE »


Chant à Dominique Savio  


Alphonse est camerounais. Jeune prêtre salésien, il exerce son apostolat au Gabon, à Port - Gentil. Musicologue, il nous a envoyé une de ses dernières chansons à l’occasion de la Saint Dominique Savio : « Nous avons besoin, nous dit-il, de jeunes gens et de jeunes filles capables de dire : "Me voici, je viens" ou encore "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute". Si des jeunes d'autrefois l'ont dit et fait, si Dominique Savio l'a fait, pourquoi pas nos jeunes et nos enfants? Je vous adresse donc cette chanson que j'ai écrite l'an dernier en la fête de Dominique Savio, lui demandant d’intercéder pour tous les jeunes d’aujourd’hui. »


On m'a raconté / Que tu étais plein d'amour pour les autres

Que tu as su aimer / A ton jeune âge tu deviens un apôtre;
Dominique, regarde ces enfants dont on s'est débarrassé,
Que l'on a abandonnés, que l'on refuse d'aimer...

Refrain

Dominique écoute-moi chanter... Dominique écoute-moi…
Dominique écoute-moi pleurer...


Dominique écoute-moi prier...

On m'a raconté / Que tu as fait ton devoir avec joie
Que tu as travaillé / Pour que Dieu et les tiens soient fiers de toi
Dominique, regarde tous ces jeunes qui ne vont plus à l'école
Qui ne peuvent travailler, qui n'ont ni droit ni parole...

On m'a raconté / Que tu priais, priais et priais encore

L'Esprit t'a aidé / A défier le péché jusqu'à la mort
Dominique, prie pour tous les jeunes que le péché emprisonne
Qui se vendent ou font violence... Le Seigneur, toujours, pardonne...

Ce chant fait partie d'un projet d'enregistrement de chansons salésiennes.

P. Alphonse Owoudou, salésien, Aumônier des Jeunes, Tel (241) 397902 E- mail : lavoixdesjeunes@yahoo.fr ou sdbpog@inet.ga ou s/c de ossavou.stsi@elf-p.fr



Une visite inattendue

Noël Copin, hier rédacteur en chef pour la Télévision Française à « Antenne 2 », puis au quotidien « La Croix », et actuellement Président de « Reporters sans frontières » était du 7 au 11 mai 2001 l’hôte de Yaoundé pour une série de Conférences sur la Communication à l’Université catholique, et à la grande Ecole de Journalisme de l’ESSTIC.

Heureux de renouer avec de vieilles amitiés, lorsqu’à La Croix, son correspondant pour le Chili au temps de la dictature était un salésien, il n’a pas manqué de venir passer une matinée dans notre nouvelle Maison Provinciale. Son passage a valu à nos postulants alors en pleine session une causerie qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

Et lui-même a déclaré, souriant : « Je pense que c’est ma meilleure réunion à Yaoundé. »





CAMEROUN : YAOUNDE :


Mimboman : vacances pour tous

Les camps de Kribi sont prévus du 25 juin au 12 juillet, successivement pour les petits puis pour les grands. Ce seront ensuite les cours de vacances étendus sur un mois, en juillet et août. Pendant ce temps, les élèves de 3ème année seront en stages dans différents ateliers, tandis que la Cité des Jeunes organisera des championnats et les Jeux olympiques des désormais « célèbres Boskiades »

Communiqué par Pascal Tuyisenge, sdb


Nsimalen : récollection pour aspirantes FMA et aspirants SDB 

Le mardi 1er mai 2001, aspirantes salésiennes et aspirants salésiens, nous nous retrouvons pour une rencontre de formation spirituelle, dans la banlieue de Yaoundé. Deux thèmes guident notre journée : la vocation et l’organisation de la Famille salésienne. Le Père Francis Gatterre, directeur de Mimboman nous montre la vocation humaine de chaque personne. Il nous apporte ensuite des témoignages de vocation dans l’Ancien Testament, tel celui d’Abraham, puis dans le Nouveau. Il s’agit toujours d’un envoi en mission.

Le Père Miguel, Provincial, nous explique comment grandit la Famille salésienne. Il souligne l’importance de chercher à vivre véritablement en famille. Cette expérience riche en partage donne à chacun de nous l’occasion de faire une évaluation générale. L’expérience personnelle et religieuse de nos deux conférenciers nous aide à clarifier notre propre identité vocationnelle dans la pratique des conseils évangéliques, pour notre vie de chaque jour et pour notre vie communautaire. Notre eucharistie en ce 1er mai et notre repas convivial nous rapprochent de tous les travailleurs du monde et nous permettent d’avancer sur les chemins de Don Bosco.

D’après des textes de Ulrich MAKOUMBOU SITA, congolais, et de Domingo NOCONOCO BATAJOLO, de Guinée équatoriale, tous deux postulants à Yaoundé – Mimboman


Mvog-Ada : La Maison Don Bosco accueille les postulants

Du mardi 9 mai au vendredi 12 mai 2001, onze jeunes postulants salésiens en provenance du Cameroun, du Congo Brazzaville, du Gabon et de la Guinée Equatoriale ont réalisé une « première » en participant à la Session de formation de Yaoundé. Depuis des semaines, le Père Germain Lagger, Vicaire Provincial, aidé du Père José Antonio Vega, conseiller provincial et délégué à la Pastorale des Jeunes, préparaient soigneusement l’événement. Si Domingo, Pastor, Pedro et Vicente sont originaires de la Guinée Equatoriale, si Berthollet, Edwin, Hippolyte, Ulrich sont nés au Congo, Ghislain et Virgile viennent du Gabon et Dominique est Camerounais. Les situations ne sont pas identiques mais l’ambiance accélère la connaissance mutuelle. Dès le mardi matin, enthousiasmés par le cours de formation du salésien José Antonio, les jeunes participants couvraient les murs de leurs schémas, dessins, et résumés visuels pour exprimer leurs recherches et leurs réflexions. L’après-midi, ils font connaissance avec Jean-Baptiste Beraud. Ils découvrent les diverses formes d’apostolat en communication qu’avait déjà développées Don Bosco, puis une seconde causerie les éveille à la vie et à la spiritualité de Saint François de Sales. Le Père Germain assure les ouvertures à la vie salésienne, à la vie communautaire, à la vie religieuse.

Recueilli par JB Beraud



CENTRAFRIQUE : BANGUI

Histoire d’une présence salésienne

Le 25 avril 2001, durant le premier Chapitre Provincial de l’ATE, le Père Albert Vanbuel, sdb originaire de Belgique, présentait au mot du soir la réalité salésienne de Bangui.


La présence salésienne à Bangui est toute jeune. Le 6 octobre 1994, trois salésiens belges sont accueillis à Bangui–Mpoko par Mgr N’Dayen, archevêque. Coïncidence ou Providence ?

Notre présence en République Centrafricaine, RCA, n’est pas née « par hasard ». Elle est fille du « Projet Afrique ». Déjà en 1980, Mgr N’Dayen et deux autres évêques capucins, de Bouar et Bossangoa, avaient fait à don EgidioVigano la demande d’envoyer des salésiens en RCA. Ils n’avaient pas eu de réponse. Cependant en 1991, le Père Vigano demande au Provincial de Belgique Nord d’étudier la possibilité de prendre en charge une nouvelle mission en Centrafrique. Plus de dix ans se sont écoulés. Hier, la Belgique a donné beaucoup de missionnaires à l’Eglise. Mais maintenant la Province d’Afrique Centrale, AFC, avec son siège à Lubumbashi, a moins besoin des apports de Bruxelles. Elle a acquis déjà une certaine autosuffisance. Il peut être bon de s’orienter vers d’autres pays.

En 1993, notre Province de Belgique Nord s’adresse donc à la nonciature de Bangui : « La demande d’envoyer des salésiens à Bangui est-elle toujours valable ? » A peine quelques jours plus tard, la réponse arrive, affirmative. Le Provincial et son secrétaire font un voyage de prospection à Bangui. De leur côté, Mgr N’Dayen et Gianni visitent les œuvres belges. Ils sont impressionnés de l’importance des écoles qu’ils découvrent et ils connaissent les énormes besoins de l’enseignement en RCA.

Les premiers salésiens arrivés en 1994 commencent à étudier la langue, le sango. Ils continuent les recherches pour un lieu d’implantation, et pour mieux discerner de quelle œuvre la RCA aurait besoin en priorité.

La première convention provisoire avec Mgr N’Dayen, alors seul évêque africain sur le pays, parle « d’œuvres à taille humaine ». Deux possibilités se présentent avec ce critère : la paroisse St Jean de Galabadja et un centre sur le quartier de Damala. La congrégation commence avec une communauté en 1998, puis ouvre la seconde l’année suivante.

Damala a un Centre de Formation Professionnelle avec soixante-dix élèves et un Centre de Jeunes qui aura bientôt sa Maison de Jeunes.

Saint Jean de Galabadja comporte la Paroisse, forte de douze communautés ecclésiales de base, et rayonne aussi sur sept villages de brousse. Elle anime un modeste Centre de Jeunes et un dispensaire paroissial. Elle assure un bon fonctionnement de Caritas en aide aux plus démunis. Une petite école maternelle et primaire surgira prochainement.


Deux défis se présentent à nous :

Comment être communauté en communion avec l’ATE ?

Comment être communauté en communion avec l’Eglise locale ?


La Communion avec l’ATE :

La préparation du premier Chapitre Provincial a été une grâce. Nos deux communautés de Bangui se sont trouvées invitées à dialoguer, à planifier et à évaluer ensemble leurs projets. Nous sentons le besoin d’une continuité.

Un regard sur l’avenir ne supporte pas d’envisager trop de changements de confrères. La composition des communautés après six ans nous aide à préparer cet avenir : sur six confrères, quatre sont africains, originaires de quatre pays ( Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RDC ). Nous restons deux salésiens belges.

La Communion avec l’Eglise locale

Bangui, capitale de la RCA, compte vingt paroisses, réparties en trois doyennés. Une pastorale d’ensemble s’impose. Nous participons activement à approfondir la réalité des Communautés ecclésiales de base et la pastorale des sacrements, principalement baptême, confirmation et mariage. Nous participons aux premiers pas pour coordonner l’enseignement catholique qui reprend doucement. Nous travaillons à la pastorale d’animation des mouvements. Notre paroisse en compte vingt-neuf. Le Conseil Paroissial avec le curé a la responsabilité de coordonner, d’animer, et de donner une formation à tous ces groupes. Ils sont aidés dans cette tâche par le Conseil des Jeunes et le Conseil des Mouvements d’adultes.

Pour la formation des 65 catéchistes, deux grands séminaristes apportent leur concours. Et nous participons aussi à cet effort au plan diocésain.

Nous développons aussi la découverte de la spiritualité salésienne. Le Centre des Jeunes y tient un rôle important. Depuis avril 2001, est née l’association des Coopérateurs. Des réunions vocationnelles pour les aspirants ont ouvert le chemin à des jeunes centrafricains : deux postulants actuellement au Tchad, à N’Djamena et à Sarh, un novice et un post -novice, tous deux au Togo en ce moment.



CONGO : BRAZZAVILLE

Un pays, une œuvre, une histoire


Le 27 avril 2001, durant le premier Chapitre Provincial de l’ATE, Roger Auvinet, salésien coadjuteur, nous adressait le mot du soir. Roger a repris pour nous son exposé.


Nous sommes une communauté avec deux lieux d’activité.

Au sud, la Paroisse St Charkes Lwanga compte quatre confrères. Le Père Albert Madede, curé, est aidé par les Pères Pierre Morteau et Désiré Silverans. Ce dernier est aussi responsable de la communauté. Le coadjuteur Serge Loubayi, animateur de jeunes porte une attention spéciale aux gamins de la rue.

Au nord, à 25 km de la Paroisse, trois confrères animent la Cité Don Bosco. Le Père Raymond Gillet dirige le Centre Technique. Le Père Pierre Chopin y donne des cours de français et d’animation religieuse, tout en assurant un apostolat irremplaçable auprès d’un camp de 4000 réfugiés rwandais à 13 km plus au nord. Il poursuit aussi un travail auprès des enfants de la rue sur Brazzaville, sillonnant la région sur sa célèbre moto. Roger pour sa part, suit plus spécialement l’ensemble de la Cité.


Un peu d’histoire

La paroisse est la première fondation vers les années 1980 avec le Père Lucien Yhuel. Par la suite, vient l’animation d'un local d’aumônerie « Le Foyer d’Abraham » qui donnera naissance en 1992 à la Cité Don Bosco, le préapprentissage y ayant pris de l’ampleur. Dans cette période, les salésiens acceptent aussi la paroisse St Michel de Ngangouni durant quelques années, mais le diocèse demande par la suite aux congrégations de ne garder qu’une seule paroisse.

Les années de guerre 1997 et 1998 / 99 marquent les gens et les lieux.

Au nord en 1997, plus de 300 personnes sont hébergées dans la Cité pendant cinq à six mois. Les conditions de vie sont difficiles.

Au sud en septembre 1997 dans la paroisse, vol d’une voiture par les Ninjas en fuite.

En décembre 1998 – 99, 2ème guerre : évacuation des confrères et de deux à trois mille paroissiens par un couloir humanitaire. Le Curé Albert Madede est déjà aligné contre le mur pour exécution. Il est sauvé « in extremis » par un parent et par son supérieur le Père Francesc Cette fois, les confrères, les paroissiens et les locaux de la paroisse sont dépouillés de tout.

Vers février, croyant le calme revenu, les Pères Pierre Morteau et Francesc Balauder retournent s’installer. Quelques semaines plus tard ils sont de nouveau bloqués au milieu des tirs. Impossible de les contacter. Durant quinze jours, aucune nouvelle d’eux, puis à nouveau, signe de vie. Ils en sont à leur dernier bol de riz.

Au nord, en janvier 1999, incursion un après-midi, de Ninjas à Massengo à deux km de la Cité. Un élève est tué alors qu’il revient des cours.

En mai 1999, nouvelle incursion des Ninjas un dimanche matin, le long de la nationale, sur dix kilomètres. La Cité héberge alors une trentaine d’enfants réfugiés du sud. Pas de dégâts importants, mais nos deux voitures « 4 x 4 » repartent avec les combattants. Quelques jours plus tard, la Croix-Rouge vient chercher les enfants pour les mettre en sécurité au centre ville. Deux confrères restent à garder la maison et prennent des vacances forcées, puis terminent l’année scolaire avec quarante adhérents sur les quatre-vingt-dix du début.

Aujourd’hui, le calme est revenu, le pays sort lentement de sa torpeur, les gens reviennent habiter leur maison. La Cité fait une première entrée avec 65 élèves puis une seconde avec 92. Elle en prévoit pour l’an prochain 120 pour quatre sections : électricité, automobile, menuiserie, soudure.


Perspectives d’avenir :

La Cité Don Bosco construite entre 1993 et 1996 sur 4,5 ha permet un développement ultérieur. Bien que située en périphérie de la ville, elle sera à moyen terme bien située et peuplée. Le cimetière pour l’instant a l’air de s’agrandir anarchiquement et s’approche dangereusement de l’un de nos murs. L’eau manque encore, mais l’avenir est aux Jeunes.


CONGO : BRAZZAVILLE

Un réseau œcuménique de réinsertion sociale pour les jeunes


Les coopérateurs salésiens du Centre de Brazzaville, aidé d’un groupe d’action catholique et de personnes d’autres confessions religieuses se sont associés pour créer un réseau dénommé « Compagnons artisans de Don Bosco » ( CADB ) pour la réinsertion sociale des jeunes abandonnés en leur permettant de découvrir un métier. L’organisme prend en charge les jeunes et les adolescents qui trouvent refuge dans la rue, qui sont en rupture avec leur famille, les orphelins du sida ou de la guerre, les enfants soldats des milices privées. Après une enquête sérieuse sur leur moralité et leur situation sociale, ces jeunes sont reçus dans des ateliers où ils peuvent apprendre gratuitement le métier de leur choix. Les coopérateurs suivent l’évolution des apprentis dans les ateliers et proposent aux maîtres-artisans, la pédagogie et la spiritualité de Don Bosco.

Grâce au soutien moral et économique des salésiens Pierre Chopin et Désiré Silverans, conseillers du réseau, aux efforts de Ferdinand, Mathieu et Romuald, treize jeunes sont en apprentissage et dix autres attendent impatiemment leur tour.

Actuellement, le réseau cherche à s’ouvrir sur toute la ville de Brazzaville avec de nouvelles perspectives : recherche d’une maison d’écoute pour un premier accueil, création d’ateliers d’initiation aux métiers de soudure, d’électricité, de mécanique et de menuiserie.


Romuald BIAYOKA, Coopérateur salésien, Centre de Brazzaville.


Le prochain numéro d’@te.media sortira en septembre.

Adressez vos textes à Jean Baptiste Beraud : ans.yde@refinedct.net

Avant le 15 août 2001.

Bonnes vacances à tous.


EN BREF


1 Cameroun Dernière heure Décès de la maman du Père Agustin

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2 Cameroun A Yaoundé, la Famille salésienne fête Marie - Dominique

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3 Cameroun A Yaoundé, la semaine du film européen

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4 Cameroun A Yaoundé, « Magie d’Intérieur 2001 

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5 Pèrou Un nouvel évêque salésien

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