Sal%C3%A9siens 2013 (fr)


Sal%C3%A9siens 2013 (fr)



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DON BOSCO
RÊVEUR
INSPIRATEUR
PROMOTEUR
EDUCATEUR
FONDATEUR
COMMUNICATEUR
SAINT

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SALÉSIENS 2013
Première page de couverture :
Ouvrons nos cœurs
Missionnaires salésiens en Autriche,
- Praveen Anthony (de l’Inde),
- Simplice Tchoungang (du Togo),
« Chaque pays est une mission :
il n’y a pas de frontières pour Dieu et
son Évangile ».
index
Recteur Majeur, Don Bosco Écrit…
Don Bosco dans le ciel de Pékin
Des mains qui se croisent…
Formation des laïcs, un moyen pour trans-
former la société
Racontant Don Bosco
« Donner gratuitement ce que j'ai reçu »
Donne-moi des hommes à la mesure de
mes montagnes
Le songe de Don Bosco
Réseau Social Salésien : des jeunes parlent
aux jeunes
Il chante pour l’engagement social et la dé-
fense des droits de l’homme
Magie à la Don Bosco
Avec Don Bosco, je me sens bien !
Un cœur qui bat au centre du monde
Roumanie : Être Don Bosco aujourd’hui
Sicelo: nous vous attendons !
La première typographie salésienne a cent
cinquante ans
BIOSELVA: développement respecteux, du-
rable
À la découverte des missions salésiennes
Créer une culture missionnaire pour nos
jeunes
Nigéria, le jeune géant de l’Afrique
Comme des brebis sans berger
Missionnaire recyclé
De la Valtellina aux Iles Salomon
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SALÉSIENS 2013
Édition Française, 8 décembre 2012. Rome

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Entre insouciance et responsabilité
Centre Salésien pour les jeunes travailleurs
Un supermarché comme École
Fabriquer des briques de paix !
Mouvement Salésien des Jeunes : Les trois
Vénéties
Don Bosco présent aujourd’hui dans le
monde du travail
Apprendre l’art de vivre
Le MSJ de Valence : Programmes pour la
Formation des Jeunes
Un rêve pour un centenaire
Des Familles en chemin à l'école de Don
Bosco
Tabernacles de l'espérance
Deux cœurs et un Charisme
140 ans au service des jeunes
Un don reçu, un engagement à réaliser
Un élève devenu enseignant, l’histoire de
William
Don Bosco écrivain
Un engagement actuel pour la « bonne
presse »
Science et technologie : au service de qui ?
L'Evangile à travers les médias
« Shake & Pray », App pour iPhone & An-
droid
Une Radio faite par les jeunes de la rue
La Foi en livres de poche
Festiclip, des clips par des jeunes pour des
jeunes
Nino Baglieri, apôtre infatigable
De « l’Enfer » aux Portes du Paradis
Un nouveau Don Bosco
Sainteté familiale
Bien cher(e)s Ami(e)s,
Avec ce numéro, la revue « SALÉSIENS » a le plaisir de partager avec
vous un processus et un Projet de Congrégation comportant un parcours de
préparation fructueux pour nous tous, en particulier pour les jeunes les plus
nécessiteux de la société : le Bicentenaire de la naissance de Don Bosco.
Notre revue accompagne le parcours de ce grand événement en vous
présentant des œuvres, des expériences et des témoignages spécifiques pour
chacune des trois années de préparation ; le point culminant de cet événement
sera sa célébration, qui se déroulera tout au long de l’année, du 16 août 2015
au 16 août 2016. La finalité de notre parcours commun prend sa source dans
le « Da mihi animas, cetera tolle », et le Recteur Majeur, le Père Pascual
Chávez, l'interprète ainsi : « Faire nôtres le programme spirituel et apostolique
de Don Bosco et la raison de son action infatigable " pour la gloire de Dieu
et le salut des âmes". Nous pourrons ainsi revenir aux origines de notre cha-
risme, au but de notre mission et à l'avenir de notre Congrégation ».
Les étapes préparatoires à la célébration du Bicentenaire sont au nombre
de trois, chacune comportant des temps et des thèmes programmés : la pre-
mière étape, du 16 août 2011 au 15 août 2012, a trait à la connaissance de
l'histoire de Don Bosco ; la seconde, du 16 août 2012 au 15 août 2013, nous
engage à approfondir, actualiser et mettre en pratique la pédagogie de Don
Bosco ; la préparation atteindra son sommet dans l'approfondissement et l'as-
similation de la spiritualité de Don Bosco, au cours de la troisième étape, du
16 août 2013 au 15 août 2014.
Dans ce numéro, nous partageons avec vous ce que nous avons déjà vécu
au cours de la première étape, centrée sur la connaissance de l'histoire de Don
Bosco : sa figure, son expérience, ses choix. L'étude de Don Bosco a été la pre-
mière condition pour pouvoir communiquer son charisme et en proposer l'ac-
tualité. Le Recteur Majeur déclare : « Sans connaître, on ne peut ni aimer ni
imiter ni invoquer. Il s'agit donc d'une connaissance qui naît de l'amour et
conduit à l’amour ». Voilà pourquoi vous remarquerez que le fil conducteur des
articles ne concerne pas seulement l'histoire de Don Bosco mais vise à démontrer,
à travers la présentation des personnes, des communautés, des œuvres et des
projets, que Don Bosco est encore vivant, que Don Bosco écrit encore l'histoire.
Vous sachant gré de l'accueil que vous continuez à réserver à la revue
« SALÉSIENS », avec toute l'équipe de rédaction, nous vous invitons à colla-
borer avec Don Bosco et la Famille Salésienne pour le bien des jeunes, surtout
les plus pauvres.
Je reste amicalement à votre disposition.
8 décembre 2012

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Don Bosco Écrit…
4
SALÉSIENS 2013

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Don Bosco
É C R I T … Jevousécris
comme père et ami,
Mes très chers fils,
par l’intermédiaire de mon neuvième Successeur.
Très chers Jeunes
J’ai encore dans ma mémoire et dans mon cœur la
rencontre que j’ai eue avec vous à Madrid, le 17
août 2011, dans la grande cour de l’Institution
Salésienne d’Atocha. Une expérience sûrement
inoubliable au niveau de l’émotion, mais surtout très
significative au point de vue salésien. Je me suis
réjoui en voyant votre sens de la responsabilité,
votre fierté d’être des jeunes engagés pour vivre
votre foi. J’ai admiré votre désir de bien mener votre
vie, selon le projet de Dieu et le rêve que vous
gardez dans votre cœur. J’ai été ému en vous voyant
prier et accueillir la Parole avec joie. Ce fut un
enchantement que de vous regarder, plongés dans
le silence pour adorer Jésus Eucharistie. À la lumière
de tout cela, votre joie m’a semblé encore plus belle,
plus pure, plus contagieuse. Je me suis réjoui aussi
de voir au milieu de vous, avec tant de jeunes
animateurs, de nombreux Salésiens et Salésiennes.
Parmi ceux-ci, divers Provinciaux, Délégués et
Déléguées de la Pastorale des Jeunes. Voilà leur
place ! Présents et attentifs à votre vie, à vos désirs et,
en même temps, fidèles accompagnateurs de votre
croissance et de votre cheminement spirituels.
En ce moment, je suis heureux de savoir que vous
êtes en train de me préparer une grande fête pour
2015. Ici, au ciel, regardant le visage de Jésus, nous
connaissons toute l’histoire qui se déroule sur la
terre. C’est une histoire très belle parce que rachetée
même si, parfois, vous n’en voyez que les aspects
dramatiques. Contrairement à ce que vous pensez
sans doute, il n’y a pas de distance entre nous et
vous, puisque vous savez bien que, dès l’instant où
Jésus est entré dans l’histoire, à Noël, il n’y a pas de
naissance humaine qui ne soit sacrée ; il n’y a pas de
visage de petit enfant qui ne porte, imprimée dans
ses yeux, la Lumière resplendissante du Rédempteur.
Cette proximité rend ma présence au milieu de vous
plus authentique et plus efficace, réelle comme au
temps de l’Oratoire du Valdocco à Turin, avec un
avantage en plus, celui de pouvoir me rendre vivant
dans toutes les présences salésiennes répandues
dans 130 pays du monde.
“Mon rêve … votre rêve … le rêve de Dieu”
Ce fameux songe de mes neuf ans, comme je vous
ai dit de nombreuses fois, a été l’événement qui a
marqué ma vie et qui m’a inspiré, au fil du temps,
l’orientation que je devais prendre dans le choix de
SALÉSIENS 2013
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mon champ de travail, la capacité d’imaginer un
système pédagogique bien choisi pour conquérir
votre cœur, la téméraire patience de me battre pour
changer le monde, votre monde.
Avec l’aide du Seigneur, je vous invite vous aussi, qui
êtes « l’espérance faite chair », à trouver, parmi les
nombreuses suggestions illusoires qui vous
assaillent, le rêve qui vous rend créatifs.
Rêver avec le cœur tourné vers Dieu et les pieds sur
terre ne signifie pas s’évader mais ouvrir sa vie à
quelque chose de neuf, que l’on ne connaît pas du
tout encore, mais que l’on sent quand même être
significatif. Cela veut dire se projeter vers quelque
chose que l’on ne possède pas encore mais où l’on
se reconnaît ; cela veut dire découvrir avec
intelligence la présence d’ « un Dieu qui nous
accompagne » au fil des jours. Aucun projet, du plus
modeste au plus prestigieux, qui donne son plein
sens à l’existence, ne peut devenir réalité sans s’être
d’abord guidé et nourri par un rêve. Pour faire des
choix courageux dans une société inconsistante,
sans âme et pauvre en valeurs, il est indispensable
de retrouver la force d’avoir une largeur de vues qui
arrache l’homme à sa médiocrité et le fasse
cheminer vers des cieux nouveaux et une nouvelle
terre.
À 58 ans accomplis, sur ordre du Pape Pie IX, j’ai écrit
l’histoire des quarante premières années de ma vie,
lui donnant comme titre : « Mémoires de l’Oratoire de
saint François de Sales ». Je ne l’ai certes pas fait par
désir de me rendre immortel ou parce que je serais
avide de grandeur. Nous sommes éternels parce que
nous sommes dans le cœur de Dieu, aimés et sauvés
par son Fils Jésus. C’est un geste que j’ai accompli
par amour, un testament spirituel, afin de vous aider
pour le présent et pour l’avenir. Je vous invite à lire
ce « vécu », non pas tant par curiosité historique de
mon passé, mais pour vous faire découvrir, entre ces
lignes marquées de fatigues et de sueur, que le but
de tout cela est de réaliser pleinement sa vie. Vous
comprendrez que ceux qui ont des responsabilités
éducatives doivent nécessairement considérer leur
vie comme un service d’amour ; ils doivent lire leur
époque comme une opportunité d’être
accueillants ; ils doivent acquérir un savoir non pas
pour humilier ou manipuler, mais pour « façonner »
le cœur, l’orienter vers le Christ. L’acte éducatif nous
révèle comme des amoureux de Dieu et de
l’homme car c’est un exercice pratique de charité.
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SALÉSIENS 2013

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Je voudrais, en vous embrassant tous avec affection,
vous dévoiler le plus grand secret de mon cœur. J’ai
toujours cru que ma mission devait avoir une
caractéristique particulière : sauver les jeunes par les
jeunes. J’ai toujours voulu que mon amour pour
vous fût une mission partagée avec vous et que
vous-mêmes deveniez apôtres des jeunes. Il peut
aussi arriver que quelqu’un veuille forcément une
chose ou un idéal, mais s’il ne trouve pas la bonne
formule, sa capacité de persévérer vacille car ce qui
ne convainc pas ne peut pas devenir le but stable
d’une vie. Comme au temps d’Isaac, nous devons
creuser de nouveaux puits, donner vie à une autre
culture, à de nouvelles manières de vivre ensemble.
Je compte sur vous, je parie ma vie encore une fois
sur vos capacités de vous relever, de retrouver
confiance en la vie, de retrouver des intuitions pour
vous programmer un avenir de solidarité et de paix.
En formant mon groupe de Salésiens, j’ai tout misé sur
les jeunes et cela a été une réussite fulgurante. Vous
seuls, les jeunes, pouvez vous forger une sagesse à
partir de vos connaissances, et insuffler cette sagesse
dans la vie. Ne vous repliez pas sur vous-mêmes,
comme des gens de passage, fatigués et résignés,
mais interprétez votre condition humaine comme
une « aventure divine », vous impliquant et vous
intégrant, avec tous les fils de Dieu répandus dans le
monde, dans la splendide Histoire du Salut.
Soyez les nouveaux prophètes, des hommes
capables d’indiquer, au milieu de l’égarement des
esprits, le chemin à parcourir ; dans l’incertitude du
variable, indiquer ce qui est neuf et que Dieu fait
germer dans les cœurs et dans l’histoire. Le sens de
la vie, comme prophétie et comme mission, devient
un trésor immense pour la société.
Il n’y a plus ni temps ni espace pour la médiocrité,
puisque la tiédeur et la grisaille spirituelle nous
forcent à nous nourrir des détritus culturels de notre
temps. Chers jeunes, ne ratez pas votre jeunesse en
la vivant de manière superficielle, sans boussole et
sans énergie ! Rêvez grand ! Faites de grandes
choses dans votre vie !
Avec l’amour d’un père.
Rome, 31 janvier 2012
Votre don Bosco
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RÊVEUR
Don Bosco dans le ciel de Pékin
Des mains qui se croisent…
Formation des laïcs, un moyen pour
transformer la société
Racontant Don Bosco
« Donner gratuitement ce que j'ai
reçu »
Donne-moi des hommes à la mesure
de mes montagnes
Le songe de Don Bosco
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SALÉSIENS 2013

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2.1 Page 11

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A cet âge je fis un rêve qui me laissa pour toute la vie une profonde impression.
(Mémoires de l’Oratoire)
SALÉSIENS 2013
9

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Don Bosco dans le ciel de
Pékin
Le fameux rêve missionnaire que Don Bosco fit à Barcelone est devenu réalité grâce
à la présence de la Famille Salésienne dans cent trente-deux pays du monde. Nous
pouvons ainsi être sûrs que les fils de Don Bosco ont cultivé avec constance les vertus
de la Vierge Marie, en suivant l’exemple de leur fondateur et père qui, déjà de son
vivant, avait tracé la longue ligne géographique de leur mission…
Malgré tout, il manque encore une petite
chose. Partant de Santiago du Chili, comme
l’indique le rêve, le monde a été rempli de l’esprit
de Don Bosco pour arriver à l’autre bout, à Pékin,
en Chine, où la présence des Salésiens n’est pas
encore officielle. Tous les autres lieux cités dans le
rêve : Hong Kong, Calcutta, l’Afrique, Madagascar
ont leurs présences salésiennes déjà bien enraci-
nées. Pékin qui se trouve au bout de la ligne
tracée par la Vierge Marie reste un lieu où l’amour
de Don Bosco pour les jeunes n’a pas encore pu
se répandre.
C’est peut-être Don Bosco lui-même qui a décidé
que son pèlerinage aurait lieu dans des pays de
l’Asie orientale et de l’Océanie. Au début du pèle-
rinage dans cette région, qui inclut Pékin, réfé-
par Seo Jeongkwan Hilario
rence significative au rêve, il a décidé de cher-
cher la meilleure façon possible pour
s’approcher de tous ces pauvres
jeunes qui attendaient
impatiemment
son amour paternel.
L’urne de Don Bosco, après un long pèlerinage
en Amérique, est revenue en Italie, pour poursui-
vre vers la Corée du Sud et commencer ainsi la
phase du pèlerinage dans la zone Asie-Océanie.
Le 25 octobre 2010, à 15h 50, de nombreuses
communautés salésiennes, en particulier celle de
La Pisana à Rome où réside le Père Pascual Chávez
(neuvième successeur de Don Bosco), étaient in-
10
SALÉSIENS 2013

2.3 Page 13

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formées qu’à cet instant précis, l’urne de Don
Bosco survolait la ville de Pékin. À Rome, c’est au
cours de la messe du matin qu’est arrivée la nou-
velle que le vol KE927, avec à son bord l’urne de
Don Bosco, en direction de Séoul, survolait en ce
moment précis le ciel de la capitale chinoise. En
tant qu’auteur de cet article, je peux dire que c’est
vrai : je voyageais avec Don Bosco d’Italie vers
Séoul.
Don Bosco passait précisément dans le ciel de
la ville qu’il avait rêvée, la nuit où il se trouvait à
Barcelone qu’il désirait tant visiter afin de pou-
voir y construire un oratoire-patronage pour les
jeunes les plus pauvres et les plus défavorisés,
et leur donner des pasteurs pour les conduire…
Ce fut un passage rapide, un survol de la ville à
dix mille mètres d’altitude, mais Don Bosco sait
que les paroles de Marie deviendront un jour
réalité et qu’il accourra vers ces jeunes qui atten-
dent depuis longtemps la venue d’un père qui
les aime.
SALÉSIENS 2013
11

2.4 Page 14

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Des mains qui
se croisent…
par Jean-Marc Marie Mutangala
C’est lui ?
Ce n'est pas lui ?
Est-ce le vrai ou est-ce une statue seule-
ment ?
Beaucoup de personnes présentes
étaient alors envahies par des tas
de questions qui se perdaient dans le
silence des cœurs. C'est un moment
comme celui-ci qui avait poussé le
centurion romain à s’exclamer : « Cet
homme était vraiment le fils de Dieu! »
(Mt 27, 55).
Le moment de la vénération des re-
liques de Don Bosco portait à cette
démarche. Celui qui s'arrêtait à l'appa-
rence, au visible, ne réussissait pas à
toucher l'invisible, ne réussissait pas à
toucher le divin, le merveilleux et l'ex-
traordinaire qui se présentait devant lui
sous les traits de Don Bosco transmis
par les missionnaires. Il avait les yeux
fermés pour mieux percevoir ses en-
fants avec le cœur.
Celui qui réussissait à faire le pas pour
se laisser éclairer par la foi, découvrait
alors un monde de grâce, une oppor-
tunité offerte sur un plat d’argent
grâce à la proposition de Don Pascual
Chávez et de son Conseil de permettre
que Don Bosco aille rencontrer ses en-
fants partout où, dans le monde entier,
il chante le Magnificat avec les jeunes
pauvres et abandonnés.
Alors se crée un concert de mains :
tout le monde veut toucher Don
Bosco, tout le monde veut toucher les
traces visibles de l'historicité du cha-
risme salésien. Ce n'est pas seulement
une invention des missionnaires, c'est
une réalité pour nous: Don Bosco est
là, devant nos yeux.
Alors les routes se remplissent, on se
bouscule de toute part ; tout le monde
veut toucher de sa main Don Bosco. Et
voilà que des mains se cherchent, des
mains se croisent et s'entrecroisent! Si
en Italie, par superstition, on ne croise
pas les mains pour que les bras ne se
croisent pas, en RDC, les mains de ceux
qui se cherchent, de ceux qui s'aiment,
12
SALÉSIENS 2013

2.5 Page 15

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Du 16 mars au 15 avril 2012, Don Bosco a visité l'Afrique Centrale, au
cœur de l'Afrique. Venant du Congo Brazza, Don Bosco a touché le sol
congolais vers 9h30, heure de Kinshasa. Comme pour toute rencontre
d'un saint avec l'Église pèlerine, c'est un moment de silence, de curiosité
et de forte tension intérieure.
de ceux qui travaillent ensemble, se
croisent.
Don Bosco était un saint populaire, et
il l’est resté aussi lors de son passage
chez nous. Il a fait bloquer la circula-
tion parce que les jeunes ont envahi
la route pour venir toucher le camion
qui transportait leur maître. Il a stoppé
son propre cortège parce qu’une
jeune demoiselle, enthousiaste, a
sauté de son bus pour venir toucher
la main de saint Jean Bosco. Il a fait
pleurer les gens qui n'en revenaient
pas qu'à eux aussi fût offert ce don de
le voir. Il a fait s’écarter certaines per-
sonnes qui n'y croyaient pas, mais qui
voyaient que tout se déroulait norma-
lement et comme guidé par une main
invisible. Il a fait s’ouvrir les cœurs des
gens qui se sont libérés en obtenant
la grâce du pardon. Il a convoqué
toutes les couches de la population
qui sont venues rencontrer le Christ
autour de l'autel. Il est resté le disciple
du Christ, celui qui convoque et qui
rassemble autour de la table du ban-
quet pascal.
Don Bosco a visité les présences salé-
siennes de Kinshasa, il a visité celles de
Goma et il a fini son parcours à Lu-
bumbashi. Son passage a été pour
nous un moment de conversion et de
redécouverte du charisme salésien.
Les différentes branches de la Fa-
mille Salésienne ont alors saisi l'oc-
casion pour renouveler leur engage-
ment.
Ce passage de Don Bosco, va sûre-
ment nous aider à repartir d’un bon
pied en ce deuxième centenaire de la
présence salésienne en RDC. Celui que
nos yeux ont vu, celui que, de nos
mains, nous avons touché, nous ac-
compagnera pour relancer le charisme
salésien partout où nous sommes déjà,
et dans d'autres contrées de la RDC où
nous ne sommes pas encore.
Quand ta main croise celle d'un saint,
tu es motivé pour te lever et te remet-
tre en marche pour la mission.
SALÉSIENS 2013
13

2.6 Page 16

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En réponse au défi lancé par le
CG 26, le DB-CLAY est né en
octobre 2002 dans le sud des
Philippines. Son but est d’être un
centre de formation salésienne
pour laïcs adultes et pour les
jeunes afin de leur permettre de
croître en mettant le Christ au
centre de leur vie, de devenir
des travailleurs compétents, des
témoins et des personnes
sachant faire évoluer leurs
familles, la société et l’Église. Le
Centre veut donner une
formation chrétienne globale,
inspirée de l’esprit et de
l’exemple de saint Jean Bosco. Il
se veut aussi un centre pour les
laïcs, géré aussi par des laïcs
qui ont à cœur la mission
salésienne et le désir de la
partager avec d’autres. À
travers cette structure, les
différentes associations laïques
collaborant avec le Centre ont
un espace qualitatif dans les
diverses activités et ont
également l’occasion de
partager les responsabilités du
travail pastoral.
Formation des laïcs,
un moyen pour
transformer la société
par Randy Figuracion
Dans l’atelier de menuiserie du
Centre Don Bosco, Alex del Mar
pousse un soupir de soulagement :
peu à peu le bas-relief « Le songe des
neuf ans » prend forme. Les mains des
artistes, salésiens ou laïcs, ont fait mer-
veille avec ce morceau de bois qui se
veut symbole de l’Étrenne 2012 du
Recteur Majeur. Alex est le chef mais
aussi l’un des artistes et il ne peut pas
s’empêcher de faire remarquer com-
bien grande a été la contribution de
deux prêtres salésiens : le Père Nicoret
et le Père Joël. L’œuvre, une copie du
poster de l’Étrenne réalisé par Dos Co-
municaciones et inspiré d’un tableau
de Manuel Montes, sera par la suite
réalisée en fibre de verre. Une fois finie,
elle sera placée à l’entrée principale du
Centre de Formation Professionnelle
Don Bosco.
L’idée originale revient au Père Fidel
Orendain, Directeur précédent du DB-
CLAY (Centre Don Bosco pour laïcs
adultes et pour jeunes), et
Alex s’occupe de la réali-
sation des détails du
projet. Ce bas-relief se veut une icône
de ce qu’est le DB-CLAY. L’idée de base
exprime l’idée « transformer des loups
en agneaux ». Réaliser ce rêve a néces-
sité un gros effort de coopération de
la part de nombreux Salésiens et de
groupes de laïcs. C’est une collabora-
tion du milieu éducatif, ce qui implique
donc différents types de personnes.
Pour aider les jeunes à grandir et de-
venir des travailleurs compétents et
d’honnêtes citoyens, et pouvoir ainsi
répondre à l’appel à la sainteté, le
DB-CLAY offre des programmes
comme « Youth Encounter » (Ren-
contres pour les Jeunes), « Youth En-
counter for Yuppies » (Rencontres
pour Jeunes Entrepreneurs), rencon-
tres pour les animateurs de ce dernier
programme (avec séminaires et ate-
liers, formation des dirigeants), des
séminaires sur la sexualité, des activi-
tés de groupes, des récollections. Le
DB-CLAY a également entrepris ré-
cemment des projets de formation
pour catéchistes et agents laïcs de la
pastorale des jeunes, offrant ainsi ses
14
SALÉSIENS 2013

2.7 Page 17

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Que les laïcs aient une
formation adaptée est un
élément important pour une
implication de qualité.
programmes même à l’Église locale.
Une des initiatives qui est désormais
menée chaque année au mois d’octo-
bre par le DB-CLAY est le Congrès
« Bienheureux Jean Paul II » pour la
communication, destiné aux anima-
teurs de jeunes et aux catéchistes. Les
activités de ce Congrès se basent sur
la Conférence Catéchèse et Pastorale
des Jeunes Jean Paul II, commencée
en 2005 par la maison salésienne de
Parañaque, et gérée par l’Office Caté-
chétique Salésien. Le but de chacune
de ces rencontres est de rassembler les
animateurs de la pastorale des jeunes
en recherche de méthodologies nou-
velles et modernes pour l’éducation
des jeunes d’aujourd’hui.
La version FIS (Province salésienne de
Philippines Sud) entend améliorer lar-
gement le contenu du programme et
les capacités des jeunes animateurs et
catéchistes à communiquer la Parole
de Dieu ; elle cherche en même
temps à créer des occasions de rap-
prochement puisque chaque partici-
pant enrichit les autres par son témoi-
gnage de vie et le partage de ses ex-
périences pastorales. Nous sommes
désormais arrivés à la troisième édi-
tion de ce meeting qui se déroule sur
trois journées et implique un grand
nombre d’agents pastoraux désireux
d’approfondir leur action et réfléchis-
sant chaque fois sur le message que
le Saint Père envoie à l’occasion de la
Journée Mondiale des Communica-
tions Sociales… Et de ces rencontres
est né également un séminaire d’été,
chaque année au mois de mai, des-
tiné en particulier aux enseignants
chrétiens.
Que les laïcs aient une formation
adaptée est un élément important
pour une implication de qualité. Pour
répondre à cette nécessité, la version
FIS du programme Evangelium a été
introduite comme partie intégrante
du DB-CLAY. Le programme prévoit
un cours de deux ans en Catéchèse et
en Pastorale des Jeunes, tous les sa-
medis ; il vise à donner un niveau
élevé de professionnalisme aux caté-
chistes et à ceux qui sont impliqués
dans les différents ministères de
l’Église, avec des méthodes d’étude
systématiques et pratiques. En
même temps, il veut aussi enrichir
la connaissance des doctrines de
l’Église et faire acquérir des méthodes
pédagogiques et des stratégies pour
devenir de meilleurs éducateurs dans
le domaine de la foi. Par ce pro-
gramme, on espère donner une qua-
lification personnelle qui puisse aider
dans la mission d’évangélisation de
l’Église et aussi transformer positive-
ment la société humaine.
Il faut encore du temps pour terminer
le bas-relief mais Alex porte tous les
jours le souci de la réalisation de ce
projet. Et de cette manière, la mission
du DB-CLAY avance aussi dans le désir
d’améliorer la formation et la mise à
jour de beaucoup de laïcs. Dans la
claire vision du but que l’on veut at-
teindre, le travail continue avec ceux
qui, déjà, participent au projet comme
collaborateurs dans la vigne du Sei-
gneur.
SALÉSIENS 2013
15

2.8 Page 18

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Racontant Don Bosco
Le théâtre, la musique et le jeu constituent pour Don Bosco des
éléments pédagogiques fondamentaux pour se divertir, vivre le temps
libre et mettre en valeur les qualités de ses jeunes. En notre XXIème
siècle, ces mêmes éléments pédagogiques sont encore valables pour
approfondir l’histoire de Don Bosco.
Anciens élèves, jeunes, artistes, poètes, hommes de lettres qui ont eu
contact avec l’histoire de Don Bosco, ont voulu la raconter de
nouveau et l’approfondir en la rendant chaque fois plus actuelle, à
travers le théâtre, la musique, la danse, la poésie ou le folklore de
chaque pays. Parmi les exemples les plus récents : les Carnavals qui
se sont déroulés en Uruguay et au Brésil, ou la production musicale
qui a fleuri dans les cinq continents.
L’histoire de Don Bosco sera toujours
actuelle et on peut l’approfondir aussi
avec toutes les ressources que lui-
même a introduites dans sa
pédagogie.
par Jaime González
16
SALÉSIENS 2013

2.9 Page 19

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En Uruguay, la troupe théâtrale « Texas », formée d’anciens élèves
salésiens, a participé au Carnaval de Montevideo, concourant avec
quarante-sept autres groupes en présentant l’histoire de Don
Bosco dans la catégorie « comédie ». Dans leur mise en scène mu-
sicale, les artistes décrivent les traits essentiels de Don Bosco, sa
lutte contre tout ce qui s’oppose à la jeunesse, sa profonde
confiance en Dieu et sa mission en faveur des jeunes.
Un des membres du groupe disait, à la fin de ses représentations :
« Pour nous autres, il est très important que les gens connaissent
l’histoire de Don Bosco, l’histoire d’un homme qui nous a captivés,
éduqués, transformés et nous a donné la force nécessaire pour dé-
couvrir que l’on peut réaliser ses rêves, même les plus fous en ap-
parence. »
Et dans une note italienne, le chanteur-compositeur Marco Anzo-
vino et le comique turinois Giampiero Perone ont accepté de
parler de Don Bosco d’une manière attractive, avec un langage
proche des ados. Le spectacle, intitulé « Don Bosco : la force d’un
sourire », présentait un aspect particulier de la personnalité de Don
Bosco, son sourire : sa vision positive et optimiste lui a permis, en
des temps difficiles, de réaliser un projet en faveur des jeunes, spé-
cialement les plus défavorisés.
Grâce à un mélange harmonieux de musique, de paroles et de
vidéo, les deux artistes ont mené un spectacle entraînant le public
dans un voyage à travers la personnalité du saint, soulignant la
grandeur de son œuvre. Le spectacle se termine sur une histoire
vraie, une histoire de la périphérie, qui fait comprendre combien
actuel est le message que Don Bosco a laissé.
Le 20 février, au Brésil, l’École de Samba « Royaume Uni de la Li-
berté » a occupé la première place au Carnaval de Manaus avec
un hommage à Don Bosco. Son spectacle intitulé « Un enfant,
un rêve, une œuvre : l’amour de Don Bosco est devenu réalité »
a raconté en cinq volets l’histoire du saint des jeunes : le songe
des neuf ans, les Missions salésiennes, les Salésiens en Amérique
Latine, les Salésiens en Amazonie et les 90 ans du collège de
Manaus.
L’école de samba « Royaume Uni » s’était déjà fixé comme défi,
pour commémorer son trentième anniversaire, de rendre hom-
mage à Don Bosco en retraçant la réussite merveilleuse de sa
vie : la Famille Salésienne répandue dans cent trente-deux pays
du monde. D’après le directeur de l’école de samba, Fábio Pierre,
aussi bien la Famille Salésienne que l’école de samba sont nées
de rêves d’humbles adolescents de bâtir un monde meilleur spé-
cialement en travaillant pour les jeunes les plus défavorisés, à
travers l’art et la musique comme supports
fondamentaux de leur entreprise.
L’ « École Royaume Uni de la
Liberté » a donc défilé
dans une grandiose
présentation en cinq chars, une batterie musicale de trois cents
percussionnistes et environ quatre mille participants à la fête. Les
chars de l’oratoire-patronage et des missions se sont distingués.
Le char du songe et de l’oratoire laissait apparaître dès l’abord
deux clowns tout sourire, pour montrer la disponibilité totale de
Don Bosco envers les enfants. Ensuite, splendide et tout en
beauté, revêtu d’habits aux couleurs éclatantes, une baguette
magique à la main, surgissait un magicien, mettant en relief la
créativité dont a fait preuve Don Bosco pour attirer les jeunes.
Sur le char des missions, la mise en scène évoquait symbolique-
ment les lieux où les Salésiens sont présents, en décrivant l’œuvre
d’évangélisation de Don Bosco. Sur le devant, un éléphant repré-
sentait l’Afrique, suivi du Taj Mahal (le Palais de la couronne en
Inde) à la splendeur historique, et deux pagodes chinoises avec
ses drapeaux en signe de triomphe. Au fond, apparaissait la
lumière d’un grand
phare du bout du
monde, en Patagonie,
avec une lumière blanche
évoquant une sensation de
paix.
SALÉSIENS 2013
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2.10 Page 20

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par Chiemeka Utazi (intreview)
« Donner gratuitement
ce que j'ai reçu »
Don Bosco n’a pas cessé d’attirer du monde de toutes les classes sociales et
confessions religieuses, comme il l’a fait durant sa vie. C’est comme si son charisme et
la fascination qu’il inspire étaient restés intacts après tant d’années, bien vivants à
travers le dur travail, la disponibilité et la fidélité de ses fils à l’esprit qu’il leur a légué.
C’est ce même esprit qui a inspiré à beaucoup de jeunes de rejoindre les Salésiens
présents en de nombreux pays du monde.
C’est aussi le même esprit qui a attiré vers
Don Bosco Mohamed Abubakar (Peter),
un jeune artiste de Sunyani, petite ville du
Ghana.
Voici le témoignage d’Abubakar :
« Je suis né et j’ai été élevé à Sunyani
mais mes parents sont du nord du
Ghana. Je croyais être le plus malheu-
reux du monde puisque je provenais
d’une famille défaite, de six membres,
et ce, depuis mon enfance. Je ne savais
pas vers qui me tourner pour trouver
de l’aide. Je ne pouvais pas non plus
continuer ma formation, vu que j’avais
été abandonné par mes parents et ma
famille et que je n’avais personne pour
s’occuper de moi. J’étais pratiquement
livré à mon sort. Cependant, j’ai lutté
de toutes mes forces pour subsister
pendant dix ans ; je ne voyais devant
moi aucune possibilité de pouvoir re-
prendre mes études. Malgré cela, Dieu
m’a envoyé quelqu’un pour m’aider et
me redonner espoir.
Un de mes amis qui avait étudié au
Centre Technique Don Bosco m’y a
dirigé. La première fois que j’y suis
entré, j’ai vu un tas de gens qui
jouaient et d’autres qui étudiaient, ce
qui m’a beaucoup impressionné ; et j’ai
demandé à rester avec eux et être
18
SALÉSIENS 2013

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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comme eux. C’est ainsi que, revenu à
la maison, je me suis mis à travailler
plus dur encore et, grâce à Dieu, je me
suis retrouvé chez Don Bosco. C’était
comme un rêve parce que je n’avais
jamais pensé que cela aurait pu être
possible. Tous les autres me sem-
blaient meilleurs que moi.
Quand j’ai découvert le Centre Don
Bosco, j’ai aussi découvert la richesse
de son cœur généreux. J’ai rencontré
beaucoup de jeunes dans la même si-
tuation que la mienne mais je les
voyais heureux. Je n’avais vraiment pas
envie de m’en aller et j’ai décidé de ne
plus retourner dans ma famille : je
beaucoup de belles couleurs. Il y avait
des représentations de Don Bosco par-
tout dans la maison et je me deman-
dais qui pouvait bien être cet homme.
Je voulais en savoir davantage sur lui
car j’imaginais déjà qu’il devait s’agir de
quelqu’un de très important. C’est ainsi
que j’ai commencé à découvrir Don
Bosco.
J’ai fait deux ans d’études à Don Bosco
et, pendant toute cette période, j’ai
vécu sur un autre rythme de vie. À la
fin de mes études, je devais de l’argent
à l’école et j’ai évité d’y retourner parce
que je n’avais aucun espoir de pouvoir
rembourser mes dettes. Mais je crois
j’avais toujours senti comme une force
magnétique qui me poussait à faire
autre chose mais je ne savais pas quoi.
Parfois je pensais : je suis musulman et
je n’ai jamais vu des gens comme eux
durant ma formation. Ils s’occupent
des autres, même s’ils ne les connais-
sent pas, dès l’instant que ce sont des
jeunes et des pauvres. Vous voyez ?
maintenant je suis quelqu’un de bien
élevé, j’ai un travail et je me sens heu-
reux.
Je voulais savoir pourquoi les Salésiens
sont aussi bons. Cela m’a fait sérieuse-
ment réfléchir sur moi-même : qui
suis-je ? quelles sont mes motivations ?
mon comportement ?
venais de trouver un nouveau foyer. Je
veux rester avec Don Bosco : je veux
rester ici, à Don Bosco, parce qu’ici, je
me sens heureux.
À l’école professionnelle, j’ai choisi les
études de commerce ; d’une part,
parce qu’il me semblait avoir les quali-
tés nécessaires et, d’autre part, parce
que je ne me sentais pas fait pour un
niveau supérieur de formation ; mais,
surtout, parce que je me sentais inspiré
par les photos que je voyais de Don
Bosco.
Les photos étaient splendides et avec
aux miracles et je prie toujours. Un jour,
une fille vient me dire que le directeur
voulait me voir : j’avais tellement peur
que ce soit pour l’argent que je devais
à l’école ! Mais, à ma grande surprise, le
directeur me demande de commen-
cer le cours industriel annexe. J’ai fré-
quenté ce cours pendant une année
et j’ai passé une seconde année en for-
mation professionnelle ; après quoi, les
Salésiens m’ont envoyé à Accra, la capi-
tale, afin de continuer mes études et
me qualifier pour l’enseignement. Don
Bosco prendrait en charge ma scolarité.
Pendant mon séjour à Don Bosco,
D’une certaine manière, je me suis
rendu compte que j’avais une âme et,
sans savoir comment, il m’est apparu
très important qu’il me fallait la sauver.
Cela m’a poussé à rechercher en moi-
même ce que Dieu voulait de moi et
pour moi ; et à réfléchir à la manière
dont Dieu m’avait procuré, à travers
Don Bosco, l’aide dont j’avais besoin.
J’ai demandé à Dieu de me montrer le
chemin. J’ai décidé de demander le
baptême et j’ai commencé à étudier
Jésus et l’Église catholique. J’ai fré-
quenté les cours de catéchisme, j’ai été
baptisé sous le nom de Peter (Pierre)
et, maintenant, je suis chrétien, catho-
lique et je me sens assuré.
Quand j’ai vu la relique de Don Bosco,
j’ai su que c’était lui qui avait agi. Je me
sentais heureux et j’aurais aimé qu’il
reste avec moi. Je suis allé vers Don
Bosco et j’ai prié. Je lui ai demandé de
me donner le même esprit que le sien
pour que je puisse moi aussi aider tant
de jeunes de qui personne ne s’oc-
cupe. J’ai écrit une lettre aux Salésiens
pour leur dire que j’aimerais aller au
Foyer des Jeunes Don Bosco où se
trouvent les jeunes de la rue. J’ai reçu
gratuitement et je veux donner gratui-
tement ».
SALÉSIENS 2013
19

3.2 Page 22

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L’aspirantat missionnaire
Hubert D’Rosario à Sirajuli,
dans l’État de l’Assam,
Inde Nord-Est, est une des
deux œuvres spéciales
dans la Congrégation ;
l’autre se trouve à
Chennai ; il s’agit de deux
versions modernes de
l’Institution Cardinal
Cagliero d’Ivrée (Italie) !
Donne-moi des hommes
à la mesure de mes montagnes
par Joseph Pulinthanath
Depuis des temps immémoriaux, les
zones les plus à l’est de la chaîne de
l’Himalaya, connue dans le monde sous
le nom de l’Inde du Nord-Est, ont été les
terres de tant de rêves, tribus et pro-
messes en tout genre, à l’image même
de cette terre rigoureuse.
L’un de ces rêves a commencé durant la
première décennie du 20ème siècle,
lorsqu’une équipée de onze hommes,
armés d’une foi en Dieu à toute épreuve
et pris d’une ardeur que rien n’arrête, a
mis les pieds sur ces collines et pénétré
dans la vie des gens qui y habitaient. Le
premier groupe de Salésiens venait d’Ita-
lie, guidé par le Père Louis Mathias : ce
n’était que le début de l’un des chapitres
les plus captivants des annales de la
Congrégation salésienne. Le groupe
arriva non sans difficultés, bien sûr, vu
que l’Europe était encore aux prises avec
les conséquences de la Première Guerre
Mondiale, et que la Congrégation elle-
même devait faire face à une pénurie
d’hommes et de moyens. Malgré cela, le
Père Paul Albera, Recteur Majeur, accepta
d’envoyer des missionnaires en Assam,
non seulement pour répondre à l’appel
pressant du Saint-Siège mais encore
parce qu’il considérait que l’esprit mis-
sionnaire faisait partie intégrante de la
Société Salésienne.
Les Salésiens ont mis les pieds à Shillong
le 13 janvier 1922, une date qui a marqué
l’époque, une journée proprement mé-
morable pour le Nord-Est. Depuis ce
moment-là, en effet, le destin de quelque
deux cents ethnies se mêlera pro-
gressivement et inévitablement
à ce pourquoi ces Salésiens et
tous les autres groupes qui
arriveraient à leur suite
décideraient de lutter,
avec la force de l’amour
et du sacrifice, pour le
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SALÉSIENS 2013

3.3 Page 23

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Dans son rêve d’avril 1886, Don Bosco a vu des
continents et des pays où les Salésiens
travailleraient, un jour.
bien des populations des plaines et des
montagnes.
L’Inde du Nord-Est devint bien vite l’une
des missions salésiennes les plus sensi-
bles du monde quant aux différences
culturelles. Il n’a jamais été facile de trou-
ver, au sein de la Congrégation, des per-
sonnes et des aides financières pour le
projet missionnaire outre-mer. Mais par
bonheur, l’Institution Cagliero, à Ivrée, a
été une source d’aides très importantes
pour la Congrégation, fournissant des
missionnaires bien préparés et bien mo-
tivés. Le Père Philippe Rinaldi décida de
fonder un aspirantat (petit séminaire)
destiné uniquement aux futurs mission-
naires, et auquel il donna le nom de Ca-
gliero, premier évêque et missionnaire de
l’histoire de la Famille Salésienne. Le but
de cette institution était de former de
jeunes Salésiens, futurs missionnaires « ad
gentes » (pour les pays dits de missions).
Il est à souligner que l’Institution Cardi-
nal Cagliero a été fondé en 1922, l’an-
née même où les Salésiens sont arrivés
en Assam pour la première fois. La terre
promise des missions en Assam aura eu
la chance d’avoir comme missionnaires
une troupe d’hommes courageux, ad-
mirables et capables de miracles, tels
Vendrame, Piasecki, Ravalico, Marengo
et beaucoup d’autres qui, comme eux,
avaient planté les racines de leur in-
domptable ferveur missionnaire dans
l’œuvre d’Ivrée.
Hubert D’Rosario dans la ville de Sirajuli
(Assam) est comme une seconde nais-
sance de l’Institution Cagliero d’Ivrée qui,
au temps de sa splendeur, a donné plus
de mille missionnaires, envoyés dans dif-
férentes parties du monde parmi les-
quelles, donc, l’Assam.
L’évêque Michael Akasius Toppo, du dio-
cèse de Tezpur, a présidé l’inauguration
officielle et a béni la maison à laquelle a
été donné le nom d’un grand mission-
naire et archevêque du diocèse de
Shillong, Hubert D’Rosario. C’était le 11 no-
vembre 2011 et, à la cérémonie, était éga-
lement présent le Père Václav Klement,
Conseiller Général pour les Missions.
Sirajuli promet d’être une pierre milliaire
pour les cent prochaines années quant à
« l’immersion » des fils de Don Bosco dans
la destinée de ces vallées et ces mon-
tagnes très belles. Et un « Te Deum »
(hymne traditionnelle d’action de grâces)
régional s’élève de cœurs dont c’est le
tour maintenant d’envoyer des mission-
naires dans d’autres parties du monde.
C’est le Recteur Majeur lui-même, le Père
Pascual Chávez, qui a lancé le défi aux dif-
férentes régions de l’Inde, très riches en
vocations, de poursuivre ce qui avait été
fait à Ivrée et de maintenir ainsi vivant l’es-
prit missionnaire de la Congrégation. Le
Père John Almeida, ancien Provincial de
Guwahati, avec ses conseillers, ont donc
décidé de lancer cette expérience à Sira-
juli, un village aux abords de l’autoroute
52, à 130 kms au nord-est de Guwahati,
capitale de l’État de l’Assam.
Désormais, l’histoire des sept Provinces
salésiennes de l’Inde septentrionale – Gu-
wahati, Dimapur, Silchar, Kolkata, Delhi,
Mumbai et Konan – ne sera jamais plus
la même. Sirajuli est leur point de liaison
direct vers les terres de mission.
Dans son rêve d’avril 1886, Don Bosco a
vu des continents et des pays où les Sa-
lésiens travailleraient, un jour. Le rôle de
l’Institution d’Ivrée dans la formation des
Salésiens qui partiraient vers ces terres-là
a été déterminant. Il y a énormément de
quoi être heureux et reconnaissants,
malgré l’époque aujourd’hui tout à fait
autre, de ce que l’esprit d’Ivrée ne cesse
jamais d’exister. Cet esprit ne meurt pas, il
se régénère plutôt en certaines parties du
monde que la Congrégation ne connais-
sait pas à ses débuts. Avec ses soixante
jeunes actuels qui se nourrissent de ce
rêve missionnaire, Sirajuli en est l’exemple
le plus tangible.
Aujourd’hui, à près de quatre-vingt-dix
ans de distance, alors que nous assistons
à une renaissance du Nord-Est après des
années sombres, il est gratifiant de voir
que le concept de mission salésienne
est comme en train de boucler une
boucle. La fondation de l’aspirantat
SALÉSIENS 2013
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3.4 Page 24

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Le songe de Don Bosco
Interview avec Starsky
par Andrew Ebrahim
Avant tout, regardez la vidéo intitulée « e dream » (Le
Songe). Vous vous apercevrez que c’est un très beau
mixage réalisé par un jeune ayant à peine abordé le
monde numérique. Starsky Torchia a dirigé la réalisa-
tion de ce petit film, aidé par ses camarades de classe
de 5ème, à l’école salésienne de Chertsey (Grande Bre-
tagne).
C’était leur contribution personnelle au « Projet Don
Bosco » et, comme l’a déclaré l’un des commentateurs :
« La durée est d’environ douze minutes, avec des scènes
d’action, de la vidéo, des images fixes, un fond musical,
des effets graphiques, et une histoire parfaitement racon-
tée, qui a requis d’y mettre beaucoup du sien avec un
grand esprit d’initiative. Le message salésien est bien enra-
ciné chez les personnes qui fréquentent l’école de Chertsey ! »
Il n’y a aucun doute là-dessus… c’est absolument un des meil-
leurs travaux sur le thème de Don Bosco qu’on puisse trouver
sur Youtube.
Le songe de Don Bosco est avant tout une invitation à l’écoute. Au
jour d’aujourd’hui, on ne peut pas le nier, les gens n’ont pas la patience
d’écouter. À moins que quelqu’un ne présente des productions brèves
(ppt) ou n’entrecoupe son discours avec de petits clips, l’attention
du public est très limitée dans le temps par rapport au passé.
Mais ce travail-ci est différent. C’est un récit dynamique, avec
des effets vidéo qui aident énormément à l’écoute. Et
dire que c’est un garçon de 11 ans à peine qui
a dirigé tout cela ! C’est ce qui rend la
chose encore plus merveil-
leuse !
Eh bien ! donnons la
parole à Starsky.
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SALÉSIENS 2013

3.5 Page 25

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http://www.youtube.com/watch?v=hRDV7XxsqaE
Dis-nous quelque chose de toi : Qui es-tu ?
J’ai 11 ans. Mes grands-parents, paternels et maternels, sont
italiens, sauf ma grand-mère qui est française. Je suis
catholique romain. Mes cinq premières années, je les ai
vécues en Allemagne, en Italie et même en Angleterre.
Quelles personnes y a-t-il dans ta famille ?
Je vis avec ma maman, Marie, qui est danseuse
professionnelle, mon papa, Sébastien, qui est comédien ; ma
petite sœur s’appelle Livia et mon frère Tyler.
Quelles sont les choses qui te plaisent ?
J’aime beaucoup penser à des inventions futures et à
réaliser des modèles réduits. J’aime énormément aussi faire
du cinéma pour ma famille et essayer des programmes
comme Word et Powerpoint.
Pourquoi aimes-tu être dans une École Salésienne ?
J’aime vraiment être dans une École Salésienne parce que
tout le monde nous soutient, prend grand soin de notre
conduite et nous encourage pour notre avenir. Ensuite, Don
Bosco est une personne brillante, admirable. Je me suis fait
de très nombreux amis en peu de temps et tous les
enseignants de cette école « salésienne » rendent
l’enseignement très intéressant, comme un divertissement.
Ils sont toujours très sympathiques et très généreux avec
nous. L’école nous offre beaucoup d’occasions qui pourront
nous aider pour l’avenir.
Quelle a été ta première réaction quand on t’a donné à faire
comme devoir le Projet Don Bosco ?
D’abord j’étais très inquiet et je pensais : sous quelle forme
pourrais-je le faire et comment le présenter ? J’ai tout de
suite décidé de faire un film et, après, je me suis demandé
comment j’allais faire le plan général de ce film.
Comment as-tu fait pour imaginer ta vidéo ?
D’abord j’ai établi un schéma chronologique de mon film
ainsi que les différents moments et épisodes ; après, j’ai filmé
des camarades de classe qui se disputaient. J’ai ensuite mis
tout cela dans le iMovie et j’ai commencé à y ajouter des
photos, des effets sonores et des titres d’écran valables pour
tout le film. J’ai demandé à mes parents de lire quelques
phrases à insérer dans le rêve et à mon professeur de
Religion, le Père Andrew, de me prêter la vidéo des élèves de
Première qui devaient aller à Calcutta, pour l’utiliser en partie
dans mon film.
Quelle a été la chose la plus intéressante dans tout ce
déroulement ?
J’ai beaucoup découvert sur Don Bosco, des choses très
intéressantes ; comment Don Bosco a commencé à
travailler, déjà en tant qu’enfant très pauvre, et comment il
est devenu très célèbre après qu’il s’est occupé des enfants
et qu’il a fondé une Société forte et importante aujourd’hui
encore.
Qu’est-ce qui t’a réellement impressionné dans la personnalité de
Don Bosco ?
J’ai beaucoup aimé la manière dont il approuvait la lutte
dans le film « Mission d’amour » pour démontrer aux
enfants que le chef, c’était lui, et qu’ils devaient lui obéir et
non pas ignorer ce qu’il leur disait en cherchant à se
débarrasser de lui. J’ai aimé aussi le fait que lorsqu’il ne réussit
pas à obtenir quelque chose du premier coup, il ne se
résigne pas et cherche par tous les moyens légaux à
atteindre son but.
Quels sont tes projets d’avenir… que penses-tu faire dans la vie ?
Dans un avenir proche, j’aimerais obtenir de bons résultats à
l’école et, après, j’espère m’engager dans quelque chose qui
touche au cinéma.
SALÉSIENS 2013
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3.6 Page 26

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INSPIRATEUR
Réseau Social Salésien : des jeunes parlent aux jeunes
Il chante pour l’engagement social et la défense des droits
de l’homme
Magie à la Don Bosco
Avec Don Bosco, je me sens bien !
Un cœur qui bat au centre du monde
Roumanie : Être Don Bosco aujourd’hui
Sicelo: nous vous attendons !
La première typographie salésienne a cent cinquante ans
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SALÉSIENS 2013

3.7 Page 27

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A quoi donc ce travail pourra-t-il servir? Il servira de norme pour surmonter les difficultés à
venir en prenant leçon du passé. II servira à faire connaître comment Dieu lui -même
conduit chaque chose en son temps. Enfin, il servira d’agréable délassement à mes fils
quand ils pourront lire (le récit) des événements que leur père a vécus.
(Mémoires de l’Oratoire)
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3.8 Page 28

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SRaélseéasu iSeocnial
par Heriberto Herrera
À huit heures du soir, chaque
mois, commencent à apparaître
sur l’écran de l’ordinateur, le
« bonsoir » de jeunes qui se
présentent sous des noms
étranges, leurs noms sur le web.
C’est le moment du « chat » - le
forum - salésien. Leurs joyeuses
salutations aident à identifier les
interlocuteurs. Du Panama, du
Salvador, du Costa Rica, de
l’Argentine, etc. proviennent des
lignes écrites avec des mots
abrégés. On entame vite la
conversation sur un thème
préalablement établi. C’est une
conversation à bâtons rompus. À
la fin, il reste le plaisir d’avoir
partagé une identité commune :
être Salésiens.
Le « chat » est l’un des différents ser-
vices qu’offre le Bulletin Salésien du
Centre Amérique on line.
On peut y lire aussi la version impri-
mée, et sur le site web sont disponibles
les numéros précédents.
Plus de sept mille personnes ont écrit
sur Facebook ou sur Twitter leur préfé-
rence pour notre site. Et le nombre va
croissant. À ces adeptes, on envoie un
bulletin hebdomadaire par courrier
électronique.
Les usagers trouvent quotidienne-
ment des nouvelles fraîches qui pro-
viennent des œuvres salésiennes du
Centre Amérique ainsi que des nouvelles
provenant d’autres sources d’information
de la Congrégation salésienne et de
l’Église. Chaque nouvelle locale est ac-
compagnée d’une ou plusieurs pho-
tos.
Un réseau de trente collaborateurs
volontaires alimente ce flux d’informa-
tions. Ils ont reçu, à travers sept ateliers
de trois jours, une formation de base
en rédaction journalistique, sur la ma-
nière d’utiliser la photo et sur la manière
de se servir intelligemment des réseaux
sociaux. D’autres ateliers sont en passe
de voir le jour.
Le site maintient la présence de trois
blogs d’une fréquence bimensuelle.
Un Salésien raconte des anecdotes de
sa vie quotidienne, une journaliste écrit
sur le monde riche d’Internet, une mère
de famille raconte comment le Système
Préventif fonctionne à merveille dans
l’éducation de ses deux jeunes en-
fants… Un autre blog est ouvert pour
ceux qui veulent délivrer un message
intelligent et intéressant.
Les visiteurs du site écrivent tous les
jours. Ils sollicitent des informations
pour savoir comment faire pour inscrire
leur enfant dans tel collège ou joindre
tel Salésien qui a été leur professeur.
D’autres réagissent sur les thèmes du
moment. Très peu envoient des com-
mentaires désobligeants ; à ceux-ci
nous répondons toujours aimablement
et respectueusement et, fréquemment,
ils se manifestent à nouveau en pré-
sentant leurs excuses.
Le « mur des informations » est un
autre coin du site : là apparaissent les
titres qui annoncent les activités des
maisons salésiennes. Il y a aussi bien
des concours de photos que des textes
sur des thèmes donnés. Une présenta-
tion variée d’expériences et de ressources
pour la pastorale des jeunes est bien
appréciée des animateurs. Une vidéo
quotidienne, presque toujours puisée
dans Youtube, invite à réfléchir sur des
thèmes importants. Radio Don Bosco,
de l’Université Don Bosco, notre voisine,
est liée à notre site.
En Centre Amérique, Don Bosco est
relié à Facebook et Twitter. Ces liens
permettent une diffusion illimitée de
nos messages. Chaque jour, de ces ca-
naux, s’envole une phrase de Don Bosco,
attendue par des milliers d’adeptes.
C’est l’actualisation moderne du « petit
mot à l’oreille », le fameux trait péda-
gogique de Don Bosco.
Ce sont les jeunes qui fréquentent le
plus notre site. Et c’est une équipe de
jeunes adultes qui est chargée de main-
tenir vivant ce fascinant et puissant
moyen de communication.
26
SALÉSIENS 2013

3.9 Page 29

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des jeunes parlent aux jeunes
SALÉSIENS 2013
27

3.10 Page 30

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Juan
Francisco
Lastra
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SALÉSIENS 2013
Il chante
Juan Francisco Lastra est un ancien élève du Lycée
“Camilo Ortúzar Montt” de Santiago et de l’Université
catholique “Silva Henríquez”. Aujourd’hui, il est en
train de s’affirmer comme chanteur engagé et a été
nommé Ambassadeur de la paix et défenseur des
droits de l’homme au Chili. Juan Francisco raconte
comment il a appris à l’école salésienne la musique et
les valeurs qu’il chante.
par ANS
Aujourd'hui, âgé de 28 ans, Juan Francisco se consacre entièrement à la
musique. Sa passion engagée a grandi petit à petit jusqu’à ce qu’il ait
découvert que c’était sa vocation.
Dans les brefs traits biographiques publiés sur son site, on lit: “En 1989, il
est entré au Lycée salésien ‘Camilo Ortúzar Montt’, où il a expérimenté
plusieurs formes d’expression musicale et artistique, cherchant la réponse
aux questions irrépressibles qui, depuis l’enfance, se sont ajoutées à son
bagage encore chargé d’idées à explorer”. Au cours de son séjour au lycée
salésien, il reçut une formation académique et humaine et, la dernière
année, décida d’apprendre à jouer de la guitare, s’intéressant
progressivement au travail de quelques chanteurs engagés tels que
Violeta Parra, Silvio Rodriguez, Joan Manuel Serrat, Víctor Heredia,
Atahualpa Yupanqui. Il commença ainsi à écrire ses propres chansons.
Après le lycée, Juan Francisco s’est inscrit au cours d’Éducation Physique à
l’Université catholique “Silva Henríquez”, obtenant sa licence. Au cours de
la deuxième année, il fut invité à participer avec trois chansons au festival
“Víctor Jara”, organisé par la même Maison salésienne d’études
supérieures, mais son exhibition se prolongea pour environ une heure. Il
comprit qu’il pouvait toucher les personnes par la musique. “Je crois que
c’est là, la première qualité d’un musicien, quand les gens reconnaissent
qu’il transmet quelque chose. Ceux qui montent sur une scène ne
transmettent pas tous quelque chose”.
Avec le temps et la succession des concerts, l’engagement de Juan
Francisco s’est fait plus intense. Il a connu de nouveaux musiciens. “Bientôt
les gens ont commencé à me chercher par mail, l’Internet, et écoutaient
mes chansons. C’est ainsi que j’ai trouvé le courage de faire un concert
avec d’autres musiciens. Mon public a commencé à croître. De cette
manière, mon engagement de chanteur s’est consolidé”.
Au mois de juin de l’année dernière, il a publié son premier disque “Desde
mi Calle a la Imaginación” (De ma rue à l’imagination), contenant 13

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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poue l’engagement
social et la défense
des droits de l’homme
chansons dédiées aux enfants et qui développe des concepts tels que la
solidarité, la mobilisation sociale…
Son rôle de chanteur l’a conduit sur de nombreuses scènes nationales et
internationales et lui a valu le titre d’“Ambassadeur de la paix et défenseur des
droits de l’homme au Chili” par le Comité des Observateurs et Défenseurs des
Droits de l’Homme. Juan Francisco ne considère pas ce titre comme une
décoration, mais comme une responsabilité.
“Je crois que chaque jour
nous pouvons être un peu
meilleurs, mais je crois aussi
que les choses ne vont pas
bien. La société devient
chaque jour plus égoïste,
plus individualiste, plus
sectorisée, à chaque fois avec
plus de discriminations. Il
n’est pas normal qu’il y ait
plus d’égoïsme, il n’est pas
normal qu’il y ait plus de
consommation… c’est pour
cela que je chante, parce que
je crois représenter
beaucoup de gens”.
SALÉSIENS 2013
29

4.2 Page 32

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Magie à la
Don Bosco
30
SALÉSIENS 2013
Quiconque entre dans une maison salésienne, entre
sûrement en contact avec un magicien salésien, et pas
un débutant ! En effet, il y a de nombreux membres de
la Famille Salésienne dans le monde entier qui appar-
tiennent à l’Union des Prestidigitateurs.
par Brian Barnes
Àl’âge de neuf ans, le petit Jean
Bosco, qui était déjà un enfant
passionné par la lecture et habile à ra-
conter des histoires, fit un de ses
fameux rêves où il voyait une foule
d’enfants et un homme à l’aspect im-
posant qui lui dit : « Je te donnerai la
maîtresse sous la conduite de qui tu
pourras devenir un sage ». Quel meil-
leur cadeau pouvait recevoir le petit
Jean que celui de la sagesse ! N’ou-
blions pas que Jean n’avait que neuf
ans, presque dix, et de quelle merveil-
leuse activité il allait être capable dans
les deux années suivantes.
réessayait ensuite tant qu’il ne se sen-
tait pas totalement sûr de savoir les
faire tout seul.
Et, à mesure qu’il prenait davantage
d’assurance, augmentaient aussi le ré-
pertoire et le nombre des spectacles.
Ces spectacles avaient un contenu spi-
rituel à base de prières et d’homélies,
condition sans laquelle le spectacle
n’avait même pas lieu. Ce n’était certes
pas facile d’attirer les foules, mais Jean
était astucieux et se souvient : « Mes
tours de passe-passe étaient une
source d’émerveillement ».
Chaque semaine, Maman Marguerite
emmenait Jean au marché sur la place
principale de Castelnuovo. Jean s’est
vite rendu compte que les saltim-
banques et les acrobates attiraient
beaucoup de monde. Astucieux, il
comprit que s’il avait été en mesure de
reproduire leurs numéros, il aurait pu
attirer un nombre encore plus grand
de personnes qui venaient déjà l’écou-
ter raconter ses histoires. Utilisant ses
dons d’observation, de mémorisation
et en s’exerçant continuellement, il fut
à même d’imiter leurs spectacles,
ajoutant ainsi au simple récit des jeux
et des acrobaties, comme marcher sur
une corde tendue entre deux arbres. Il
était devenu lui aussi quelqu’un capa-
ble de donner des spectacles !
La phase suivante fut cruciale. Jean
commença à se captiver aussi pour les
tours de magie. Et il comprit que ce
qui le frappait lui-même dans ces
tours frapperait aussi les gens qui as-
sistaient à ses spectacles à lui. Il passait
donc des heures à épier les tours des
magiciens jusqu’à ce qu’il comprît de
lui-même tous les trucs. Il essayait et
Jean était tout à fait décidé à devenir
prêtre. Et c’est précisément sa grande
détermination qui lui vint en aide. Les
spectacles publics furent donc rem-
placés par des heures et des heures
d’études et de travail, pour pouvoir
gagner le nécessaire. Durant ses
années d’adolescence, il ne cessa ce-
pendant jamais de travailler aussi l’art
de la déclamation et du théâtre : les
années suivantes démontreront com-
bien ces deux éléments s’avéreront
importants. La sagesse qui avait été
promise au petit Jean commençait à
donner forme à beaucoup de ses dé-
cisions.
La dernière année de lycée, avant d’en-
trer au séminaire, il fut décidé qu’il loge-
rait dans la famille d’un tailleur, un
certain Thomas Comino. Jean ne sut
pas résister à l’envie de donner ses
spectacles. Et comme il l’écrira lui-
même, « ils commencèrent à chucho-
ter que j’étais un sorcier et que, en un
certain sens, j’avais aussi partie liée avec
le diable ». Thomas Comino se sentit
donc le devoir d’en informer les autori-
tés ecclésiastiques et les soupçons

4.3 Page 33

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Écoles et oratoires (centres de jeunes, patronages) ont eux aussi leurs groupes, une
sorte de gymnase pour les talents en herbe. Les élèves de l’école salésienne de Chert-
sey (Grande Bretagne), par exemple, ont la chance d’avoir comme enseignant un véri-
table expert dans le monde de la magie, membre du Cirque Magique : un Salésien
Coopérateur. Mais que cache ce monde de la magie et de l’illusion ?
commencèrent : Bosco ne pourrait-il
pas être un magicien de magie noire ?
Les rapports faits aux autorités ecclé-
siastiques arrivèrent jusqu’au chanoine
Burzio, une des plus hautes autorités
religieuses de l’époque. Celui-ci fit
donc des investigations car il voyait
aussi que Jean avait d’excellents résul-
tats scolaires. Il discuta avec les mau-
vaises langues et demanda à Jean de
s’expliquer lui-même. Pour ce faire,
Jean voulut se faire prêter sa montre
par le chanoine… qui ne la trouva pas.
Jean lui demanda ensuite une pièce
de monnaie mais le chanoine ne réus-
sit pas non plus à trouver son porte-
monnaie et, plein de colère, lança à
Jean : «Coquin ! Ou tu es au service du
démon ou le démon se sert
de toi ». Jean souleva
alors un abat-
jour près de
lui et fit
voir au chanoine où se trouvaient sa
montre et son porte-monnaie. Au fu-
rieux chanoine qui réclamait une expli-
cation de ce qui s’était passé, Jean fut
contraint de révéler le truc. Il expliqua
donc comment il avait trouvé la
montre aussi bien que le porte-mon-
naie et comment, dans un moment
d’inattention du chanoine, il les avait
subtilisés et cachés. Jean fut grande-
ment soulagé lorsque le chanoine
éclata de rire et lui demanda carré-
ment de lui enseigner quelques-uns
de ses tours.
Le 25 octobre 1835, Jean prit la sou-
tane, premier pas vers la prêtrise. Ce
même jour, tout à fait en privé, il fit cer-
taines promesses qui l’aideraient dans
sa progression spirituelle. Ironie du sort,
parmi ces promesses, il y avait celle-ci :
« Jamais plus je ne me livrerai à des
tours de passe-passe, de prestidigita-
tion, d’acrobatie, d’adresse et de
corde ». Sans doute l’épisode avec le
chanoine Burzio l’avait-il profondé-
ment marqué. Les tours de prestidigi-
tation avaient fait accourir les foules,
dans son adolescence, mais peut-être
ne lui auraient-ils plus été utiles pour
son futur ministère… On ne saura
jamais ce qui se passa alors dans l’esprit
de Jean, mais il est certain que les dons
de la sagesse et de la compréhension
jouèrent un rôle important dans cette
décision. Si Jean n’avait pas décidé, ce
jour-là, d’arrêter la prestidigitation,
peut-être que le Jean Bosco qui en
serait résulté aurait été un
personnage très dif-
férent.
SALÉSIENS 2013
31

4.4 Page 34

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Avec Don Bosco, je me sens bien !
par Erwin Joey E. Cabilan
Vu ma passion pour le catéchisme, j’ai donc commencé à rechercher des
familles religieuses où je me serais senti à l’aise dans le rôle d’éducateur de la
foi. Un soir, j’écrivis donc un mail aux Salésiens, après une visite sur leur site
web. J’ai fait cette prière : « Seigneur, si je ne reçois aucune réponse d’ici deux
semaines, cela voudra dire que mon destin est d’être catéchiste laïc. Dans le cas
contraire, ce sera le signe que je devrai alors changer mon style de vie ». Or le
jour précédant l’échéance, j’ai reçu un mail du Père Randy Figuracion, Salésien.
Je cherchais ma vocation et, à coup sûr, Dieu m’avait trouvé !
Depuis mon enfance, j’ai toujours
rêvé d’avoir du succès. J’ai peiné
pour atteindre ce que je voulais, mais j’ai
eu ensuite la chance d’obtenir une li-
cence de premier niveau en éducation
et deux licences de second niveau, l’oc-
casion d’étudier à l’étranger, un travail
de professeur et l’expérience enrichis-
sante d’enseigner le catéchisme. J’ai
toujours savouré chaque instant de ma
vie comme un jeune célibataire.
Mais, à un certain moment, j’ai com-
mencé à me demander : « Dois-je avoir
et faire plus ou, au contraire, dois-je être
quelque chose de plus ? ». Je me suis
donc mis à réfléchir sérieusement à
cette question et juste au moment où je
cherchais intérieurement une réponse
possible, peu à peu affleurait ce fameux
rêve de mon enfance : devenir prêtre.
Éducateur de la foi
Mon travail de catéchiste m’a toujours
mis en contact avec de nombreuses
personnes, chacune avec son propre
cheminement, particulièrement avec
de jeunes catéchistes qui s’acquittaient
de cette œuvre dans le volontariat
parmi les jeunes. J’ai appris à connaître
leurs situations dans la vie et à les com-
prendre. En vivant avec eux et comme
eux – dans la simplicité et la pauvreté,
à la recherche de Dieu – j’ai réussi à
comprendre et à suivre Don Bosco.
L’article 34 des Constitutions Salésiennes
dit que « l'évangélisation et la catéchèse
sont la dimension fondamentale de
notre mission ». Saint Jean Bosco a été
appelé par Jésus à travailler dans un vaste
champ quand, à l’âge de 9 ans, il fit son
fameux rêve. Et moi, comme jeune Salé-
sien, j’ai donc le devoir de faire connaître
et aimer Jésus, spécialement aux jeunes
pauvres et abandonnés.
Accompagnateur des jeunes
Partageant le don de la foi aussi bien en
enseignant dans les écoles publiques
de Lawaan, Tabunoc et Cebu que dans
mon travail à l’aspirantat du Don Bosco
Formation Center de Lawaan.
Et le dimanche, j’aide à l’oratoire-patro-
32
SALÉSIENS 2013

4.5 Page 35

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nage Don Bosco de Pasil, en tâchant
d’être pour chaque jeune un frère, un
ami et un compagnon ; en même
temps, je cherche à enrichir leur foi. Les
jeunes de Pasil sont des enfants simples
mais aussi doués de grands talents, ac-
cueillants et s’exprimant volontiers.
Malgré les luttes quotidiennes qu’ils
doivent affronter, ils ont encore la force
de sourire et de rire. Je suis sûr qu’ils
sont un terrain fertile où semer la Parole
de Dieu. Ils ont la foi, ils ont simplement
besoin de quelqu’un qui leur soit
proche et les aide à grandir.
En mai dernier, j’ai été témoin de toute
l’aide que le groupe des catéchistes du
volontariat a apportée dans les diffé-
rentes activités du « patro ». Malgré le
vacarme et l’agitation du début, tous les
enfants ont ensuite aidé le Père Andy
Mendoza, si bien que la messe a ensuite
été suivie avec une grande participation
et une grande attention. J’ai compris
que le fruit de cet apostolat ne se voit
pas forcément dans les grandes choses.
Une fois, à la fin de la messe, un enfant
est venu vers moi, m’a pris la main et a
fait le geste de la « main » (un geste de
respect de la tradition philippine qui
signifie respect pour une personne
plus âgée). C’était un simple geste de
respect et de reconnaissance pour ma
présence au milieu d’eux. Et c’est préci-
sément grâce à ce geste, petit mais très
beau, que j’ai compris que j’étais en train
de jeter de tendres semences au milieu
de ces enfants. Au-delà de leur grande
pauvreté, ils savent donner un des plus
grands trésors au monde : l’amitié. Et
c’est justement pour cela que Jésus est
au milieu d’eux.
Il n’est certes pas facile de passer d’un
endroit à l’autre de mon ministère, cela
occasionne parfois une grande fatigue
physique. Mais je me rends compte
d’être comme un bateau de l’espérance
et de l’amour de Dieu ; et c’est vraiment
une des choses les plus nobles qu’une
personne puisse faire. J’ai quitté ma fa-
mille et mes amis mais avec la Famille
Salésienne et les jeunes, je peux dire
que j’ai une véritable maison : le cœur
de Don Bosco. Avec lui, j’ai un seul désir :
« Donne-moi des personnes à aimer,
Seigneur, le reste ne m’importe pas ».
SALÉSIENS 2013
33

4.6 Page 36

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Un cœur
qui bat au
centre du monde
À
l'équateur il y a un
Centre. Au centre du
monde, Becchi et Valdocco
offrent un cœur à un
continent.
par Javier Altamirano
Au centre du monde… une oasis. À seulement 25 kilomètres au
sud de la ligne de l’Équateur, dans la longue vallée de Quito, il y a
une maison. Et c’est là qu’un petit groupe de Salésiens et de laïcs ac-
cueillent des membres de la Famille Salésienne pour un séjour de trois
semaines. Les gens viennent ici pour faire battre leur cœur à l’unisson
du cœur d’un petit paysan « rêveur », d’un simple prêtre, fondateur
d’une des plus merveilleuses expériences éducatives au monde pour
les jeunes : l’Oratoire-centre de jeunes du Valdocco (à Turin, en Italie).
Il n’y a pas ici la chaîne montagneuse des Alpes mais celle des Andes.
On ne parle pas piémontais mais différentes formes de l’espagnol de
l’Amérique Latine et du portugais du Brésil. Mais une chose est cer-
taine : le même cœur qui battait au Colle Don Bosco (lieu de naissance
et de l’enfance de Don Bosco) et à Turin, au 19ème siècle, bat égale-
ment ici aujourd’hui.
Nous avons l’habitude d’appeler cette maison « Le Centre », même si
son nom complet est « Centre Salésien Régional de Formation Perma-
nente ». Sa fondation remonte à 1974, dans la vague du renouvelle-
ment salésien de l’après-Concile. Le Centre fut créé pour une Région
mais aujourd’hui il est devenu un point de référence pour la Famille
Salésienne de tout le continent américain, particulièrement à partir de
2000, quand fut créée l’École d’Enseignement de la Salésianité. Jusqu’à
présent y sont passés plus de quatre cents enseignants et animateurs
(Salésiens, Salésiennes et laïcs) provenant de la Terre de Feu jusqu’au-
delà des fleuves Grande et Colorado, dans le nord du continent, là où la
34
SALÉSIENS 2013

4.7 Page 37

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C’est une belle construction, avec vingt-quatre pièces confortables,
une vaste salle pour les cours, six salles plus petites pour les travaux
de groupes, une bibliothèque spécialisée en Salésianité, un réfectoire,
Équateurune salle de jeux et une très belle terrasse panoramique. Mais la
partie la plus belle du complexe, c’est sans l’ombre d’un doute la
chapelle, située exactement au cœur du Centre.
langue espagnole commence à céder la place à l’anglais.
Le Centre se trouve à l’intérieur du grand complexe de
l’Université Polytechnique Salésienne de Quito. C’est une
belle construction, avec vingt-quatre pièces confortables,
une vaste salle pour les cours, six salles plus petites pour
les travaux de groupes, une bibliothèque spécialisée en
Salésianité, un réfectoire, une salle de jeux et une très belle
terrasse panoramique. Mais la partie la plus belle du com-
plexe, c’est sans l’ombre d’un doute la chapelle, située
exactement au cœur du Centre. Elle se veut l’expression
de l’âme de Don Bosco : accueillante et lumineuse, invitant
au recueillement et à la prière. L’attention de ceux qui en-
trent est tout de suite attirée par le Christ Bon Pasteur qui
se fait d’abord victime et autel pour conduire ensuite à la
force et à la beauté de la Résurrection : un Christ Ressus-
cité, comme un sportif qui a achevé sa course, avec les
bras grands ouverts, les mains tournées vers le haut, le
torse qui respire l’air de la victoire qu’il y a autour de lui…
Tout fait penser à ce fameux Dimanche de Pâques, quand
Don Bosco est arrivé à la Maison Pinardi où l’Oratoire com-
mença à avoir son siège fixe.
Ces douze dernières années, les étudiants de l’École d’En-
seignement de la Salésianité ont été des centaines à ap-
porter, chacun et chacune, une touche de sa propre per-
sonnalité, du style salésien, de sa culture et de son profes-
sionnalisme. En effet, la maison se remplit de couleurs
chatoyantes, de sons et de chansons des diverses prove-
nances. On ne vient pas ici seulement pour recevoir et for-
tifier son propre charisme salésien mais aussi pour
transmettre ce charisme à d’autres personnes et les aider
à progresser.
Les études se basent sur deux composantes : l’histoire et
la théologie spirituelle. L’histoire aide à connaître Don
Bosco à partir des faits et à entrer dans sa mentalité à tra-
vers les événements, les transformations historiques et cul-
turelles de la période où il a vécu. La théologie fournit une
base pour étudier les profondes intuitions qu’il a eues et
les valeurs qui définissent sa mission et sa spiritualité dans
le contexte de l’Église et de la société. Ici, on fait une ex-
périence pour pouvoir comprendre et on apprend pour
pouvoir communiquer ensuite. Le Centre devient donc
un point de rayonnement, de passion enthousiaste, d’ex-
périence et de conversion. Une chose est absolument
claire : personne ne retourne chez soi comme il ou elle est
venu(e) ; personne ne reste indifférent à ce qui se vit ici.
Trois niveaux, une vie, beaucoup de vies : en l’espace de trois
ans (trois semaines pour chaque année) des hommes et
des femmes vivent ensemble au Centre avec le désir d’amé-
liorer leur propre vie et celle d’autres personnes. Il y a même
un quatrième niveau qui conduit les étudiants sur les lieux
de Don Bosco, au Colle et à Turin. Derrière ce projet, il y a
un homme, un « rêveur », un historien et un chercheur au
cœur de pasteur, un éducateur à la hauteur qui est le
« papy » de tout le monde : le Père Fernando Peraza.
Déjà nombreux sont ceux qui, le cours fini, ont commencé
à produire des fruits abondants… Don Bosco est plus
vivant aujourd’hui qu’il ya douze ans sur ces terres qu’il a
rêvées, où aujourd’hui encore l’on fait tant de rêves mais
où, malheureusement, il y a encore tant de cauchemars.
Beaucoup de jeunes, tout comme au temps de Don
Bosco, attendent impatiemment d’entrer en contact avec
des Salésiens passionnés (laïcs et religieux, hommes et
femmes) qui leur assurent que l’oratoire-patronage ne ces-
sera jamais d’exister.
SALÉSIENS 2013
35

4.8 Page 38

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Roumanie Être
Don Bosco
aujourd’hui
par Andrei Laslău
J’ai commencé en faisant l’enfant de
chœur dans ma paroisse puis je suis
entré au petit séminaire où, en cher-
chant quelque chose d’autre, je suis
tombé sur une biographie de Don
Bosco ; c’était ce que je cherchais : Don
Bosco était le type de prêtre qu’il m’au-
rait plu d’être. À la lecture de sa vie, des
aventures de son premier Oratoire du
Valdocco, je me suis imaginé au milieu
de ses jeunes.
En rencontrant les Salésiens de Bacău,
ma grande joie a été de trouver des
prêtres qui semblaient sortir tout droit
des Mémoires de l’Oratoire : non seu-
lement ils étaient au milieu de nous, les
jeunes, mais ils étaient l’âme de toutes
les activités. J’ai pensé que leur vie
pouvait aussi devenir la mienne.
Je suis devenu Salésien en 2009 et,
après mes études de philosophie à
Nave, en Italie, mes supérieurs m’ont
envoyé pour mon stage pratique pré-
cisément à Bacău, ma ville, pour pren-
dre la responsabilité de l’oratoire-
patronage. Qui aurait jamais imaginé
que pour faire mon stage, l’on m’aurait
envoyé là où j’ai grandi comme anima-
teur ?
Retour dans ma ville
La réalité de Bacău est belle mais com-
plexe. La ville compte environ deux cent
mille habitants et les Salésiens se trou-
vent dans un quartier po-
pulaire. Le nom de Don Bosco com-
mence à être connu dans les familles,
et il se crée autour de ce nom une cul-
ture mêlée de respect. C’est un signe
du travail que nous accomplissons. La
« maison jaune », c’est-à-dire notre
maison, est devenue un centre d’intérêt
et un point de rencontre pour les jeunes
et les enfants du quartier et de la ville.
Au début, on a uniquement com-
mencé avec l’oratoire en offrant aux
enfants un espace sûr pour jouer et
apprendre quelque chose qui les aide
à vivre ; mais très vite le besoin s’est fait
sentir de proposer aussi autre chose et
c’est ainsi que les activités se sont mul-
tipliées.
Nous sommes quatre confrères en
communauté. Nous avons le patro-
nage, un centre de jour pour
36
SALÉSIENS 2013

4.9 Page 39

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Je m’appelle Andrei Laslău, j’ai 23 ans et je
suis de Bacău, une ville à l’est de la Roumanie. J’ai
grandi comme beaucoup d’enfants de mon âge
mais le Seigneur, dans ses projets, m’a conduit sur
des routes que je n’aurais jamais imaginées…
l’étude après la classe et une petite
école professionnelle d’électricité et de
plomberie. La collaboration est bonne
avec la ville ainsi qu’avec les paroisses
voisines. L’aide apportée par les anima-
teurs est importante ; très créatifs, ils
ont 16-17 ans et ce sont pour une
bonne part des jeunes que j’animais
moi-même avant mon départ pour
l’Italie. Il arrive très souvent qu’après
avoir partagé une de mes idées, nous
réalisions ensemble des activités très
appréciées des enfants.
Sorti des livres de mes études à Nave,
je me retrouve plongé dans cette réa-
lité que je connaissais déjà en partie
mais qui a subi des mutations avec le
temps. Les premières semaines, ce fut
toute une aventure pour voir com-
ment continuer les activités déjà exis-
tantes et quelles possibilités pour
l’avenir. Il a donc fallu aller de l’avant
selon les besoins… L’oratoire-patro-
nage et le centre de jour m’occupent
toute la journée : programmer, mettre
en place, rencontrer les enfants, les ani-
mateurs et les volontaires, faire des
projets, préparer les rencontres et être
sur la cour.
À la « maison jaune », nous proposons
l’étude après la classe, des activités ma-
nuelles, des cours de musique et de
langues étrangères, des groupes spor-
tifs, des groupes de formation, comme
les « Amis de Dominique Savio », le
groupe des clowns et la fanfare du
patro. Ceci pour les jours ordinaires. En-
suite, selon le calendrier, nous faisons
d’autres propositions telles « Un Été
pour les Enfants » – centre aéré quoti-
dien tout l’été – qui regroupe plus de
trois cent cinquante enfants et une
centaine d’animateurs.
Donner l'espoir aux jeunes
Je me demande souvent si je suis ca-
pable de mener tout cela à la fois. Mais
il y a toujours et partout la Grâce de
Dieu qui continue à me porter et à
combler tous mes manques.
Les enfants et les jeunes de Bacău
aiment rêver grand. Malgré les difficiles
conditions de vie et un avenir incer-
tain, ils savent être optimistes et espé-
rer un pays meilleur. En Roumanie, les
problèmes existent comme partout
mais j’admire beaucoup la nouvelle
génération de jeunes qui ont compris
que la situation ne changera pas s’ils
quittent leur pays pour émigrer à
l’Ouest. Ils restent, même avec un bas
salaire, mais continuent à espérer un
avenir solide pour la Roumanie.
Comme jeune, comme Salésien et
comme Roumain, envoyé pour être un
des enfants de Don Bosco à Bacău, je
me sens partie prenante de cette nou-
velle vague. L’avenir du pays aura
besoin de beaucoup de bons chré-
tiens et d’honnêtes citoyens et je sens
le devoir d’aider les jeunes à espérer
mais aussi à donner une base solide et
objective à leur espérance. Voilà ce que
nous faisons comme Salésiens soit à
travers la formation professionnelle soit
à travers la formation pour la vie.
SALÉSIENS 2013
37

4.10 Page 40

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L’Oratoire (Patronage) Don
Bosco n’a jamais cessé de se
développer depuis l’arrivée des
premiers Salésiens en 1949. Il
accueille particulièrement les
gens du coin au « Bosco
Village », des enfants d’ouvriers
et le staff du « St John Bosco
College »
38
SALÉSIENS 2013
Sicelo:
par Clarence Watts
Le Salésien coadjuteur Maurice Bon-
dioni a été le premier Salésien à ar-
river à Daleside, Johannesburg, pour
aller vivre dans la première maison
située dans une région autrefois
connue sous le nom de Transvaal (au-
jourd’hui dans la province du Gauteng).
C’était le 2 mars 1949. Le 14 novembre
1949, sont arrivés les premiers élèves et
c’est ainsi qu’a commencé l’école, dans
un petit bâtiment que l’on a appelé
« École Don Rua » et qui compte ac-
tuellement neuf cents élèves.
À mesure que la zone autour du
« Bosco Centre » s’étendait, le nombre
des enfants voulant fréquenter le patro
augmentait également. Le « Bosco
Centre » est entouré en grande partie
de champs et de fermes, et les zones de
Drumbalde, Daleside, Walkerville et De
Deur ont donc commencé à s’étendre.
Simple école de campagne à ses
débuts en 1949, l’école Michel Rua s’est
peu à peu développée, a dû s’étendre
de cinq cents mètres en direction de la
route qui mène au « Bosco Centre » et
accueille des jeunes provenant des
zones rurales déjà mentionnées, sous la
direction du Père Dino Miotto.
Mon premier contact avec le Patro date
de 1994 lorsque, comme pré-novice,
j’avais pour responsable le Père Paul
Borok Kim, de la Corée du Sud. Le patro
avait lieu tous les dimanches de 13h 30
à 16h 30 avec un temps de prière au
début, un petit mot spirituel et des jeux
et divertissements. La journée s’ache-
vait par la prière. Les jeunes présents
provenaient de la zone rurale de Dale-
side tandis que la majeure partie des
plus petits venaient du « Bosco Vil-

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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nous vous attendons !
L’oratoire Don Bosco (patronage) à Daleside
lage ». Ces jeunes étaient environ qua-
rante.
Un nouveau défi
Au retour de mes études au Kenya, en
2008, on m’a nommé Directeur des
Programmes au « Bosco Youth Centre »
(Centre de Jeunes Don Bosco). À cette
époque, le Directeur du Patro était
Alphonse Lingoane qui le restera
jusqu’en juillet 2009, au moment où il
est parti en Italie pour ses études de
théologie. Sous sa direction, le patro
s’était beaucoup développé. La zone
d’où venaient les jeunes s’était étendue
jusqu’à Sicelo (Meyerton).
Au cours de nos nombreuses réunions
entre les différents responsables du
patro, nous avons longuement discuté
sur la manière de résoudre le pro-
blème du transport, vu que nous
n’avions que deux minibus de huit per-
sonnes chacun. Je me souviens encore
d’un dimanche où le Père Roy et moi-
même avons dû faire six voyages aller-
retour pour Sicelo. Dans une de ces
réunions, Zanele, un des plus jeunes
responsables, nous a fait savoir qu’il y
avait à Sicelo un centre de loisirs libre
et disponible pour jouer, avec un ter-
rain de foot, un de netball (basket), une
grande salle et une aire de jeux pour
les plus petits. J’ai donc commencé à
réfléchir et à engager des démarches
pour voir comment déplacer le siège
du patro à Sicelo, zone d’origine de la
plupart des jeunes. Nous avons égale-
ment demandé les autorisations né-
cessaires au conseil municipal de
Midvaal, et on nous a répondu qu’il n’y
avait aucun problème à ce que les Sa-
lésiens utilisent, le dimanche, les es-
paces du « Sicelo Sports an Recreation
Centre » (Centre de Sports et de Loisirs
de Sicelo).
La communauté du « Bosco Centre » a
approuvé le déménagement du patro
et, le 22 mai 2011, le patro de Sicelo a
été ouvert officiellement, avec cin-
quante jeunes. Celui-ci fonctionne
tous les dimanches de 14 à 16 heures.
L’équipe du « Bosco Centre » est res-
ponsable de l’animation et pro-
gramme, chaque mois, différentes
activités : au mois d’août, par exemple,
on a parlé des problèmes des femmes ;
en septembre, les rencontres ont été
centrées sur des thèmes de culture et
de traditions locales.
Le nombre moyen de jeunes fréquen-
tant le patro varie entre quatre-vingts
et cent. Ils attendent avec grande joie
le patro dominical, et nous sommes re-
connaissants aux Établissements Fer-
rero pour le chocolat qu’ils nous offrent
et que nous pouvons distribuer de
temps en temps à nos jeunes.
Nous n’arrêtons jamais de nous battre
pour que le patro soit un lieu d’éduca-
tion, de prière et que chacun se sente
chez soi. Avec cette expérience domi-
nicale au milieu des jeunes à Sicelo, les
Salésiens deviennent missionnaires
auprès d’eux. Et peut-être – qui sait ? –
verrons-nous, un jour, les fruits de nos
efforts d’aujourd’hui, toujours consen-
tis en vue de semer la semence de
l’Évangile parmi les jeunes. Le mot
« Sicelo », dans la langue sotho, signifie
« demander ». Ce sont les jeunes de la
zone qui nous ont demandés… et
nous avons répondu à leur appel.
SALÉSIENS 2013
39

5.2 Page 42

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La Typographie fondée
par Don Bosco célèbre
ses cent cinquante ans.
Lancée de manière
familiale, elle a bien vite
atteint l’excellence en
imprimerie et en reliure,
devenant une école
professionnelle et formant
des générations d’artisans
et de maîtres du livre
compétents et appréciés.
La première
typographie salésienne
a cent cinquante ans
par ANS
Au milieu du 19ème siècle, Don
Bosco comprit que l’avenir serait
dans la capacité de communiquer. Un
jour, il posa sur une petite table les
feuilles imprimées d’un livre intitulé
« Les Anges Gardiens », appela un jeune
et lui dit : « Tu seras relieur ! – Moi, re-
lieur ? mais comment ? je ne connais
rien à ce métier ! – Viens ici ! tu vois ces
feuilles ? Assieds-toi à cette table : il faut
commencer par les plier. » Lui-même
s’assit à côté du jeune et, ensemble, ils
plièrent les feuilles. Ensuite, avec l’aide
de Maman Marguerite, on s’est mis à les
coudre. Tout autour, les jeunes riaient.
« Vous riez, s’exclama Don Bosco ; mais
moi, je sais que chez nous, il doit y avoir
cet atelier de reliure et je veux qu’on
commence maintenant ».
À la fin de 1861, Don Bosco fit installer
deux machines dans un local construit
à cet effet. Le meuble et les casiers
pour les caractères d’imprimerie furent
apprêtés par les menuisiers de la
maison. En voyant cette installation
pas vraiment moderne, les jeunes
qui devaient commencer le travail
n’étaient pas trop enthousiastes, mais
Don Bosco les encourageait : « Vous
verrez ! Nous aurons une, deux, dix ty-
pographies. Vous verrez ! »
La première d'un grand nombre
La Typographie de l’Oratoire, comme
on appelait la première École Gra-
phique Salésienne, commença à pro-
duire en 1862. Comme tout arbre
destiné à une bonne croissance, cette
typographie eut plusieurs emplace-
ments successifs, au fur et à mesure de
son développement et de l’achat de
machines toujours plus performantes
au gré des agrandissements et des
transformations des locaux. L’imprime-
rie devint imposante et efficace, au
point de rivaliser avec les meilleures de
la ville : des machines actionnées
d’abord à la vapeur puis par le gaz et
enfin par l’électricité.
En octobre 1872, quelques imprimeurs
privés, jaloux de l’œuvre salésienne et
effrayés par son avenir prometteur,
s’érigèrent en société et présentèrent
une pétition au Gouvernement pour
faire abolir toutes les imprimeries « à
but et à caractère de bienfaisance ».
Don Bosco écarta cette menace avec
sa vigueur habituelle.
En 1884, à l’Exposition Nationale, la Ty-
pographie Salésienne fut présente
avec un stand énorme à l’enseigne sui-
vante : « Fabrique de papier, typogra-
phie, fonderie, reliure et librairie
salésiennes ». L’année suivante, Don
Bosco stimula ses confrères salésiens
40
SALÉSIENS 2013

5.3 Page 43

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avec une lettre sur « la diffusion de la
bonne presse » dans le but de les
exhorter à prêter une grande attention
aux possibilités que la presse permet-
tait pour l’apostolat : « Le bon livre, écri-
vit-il, pénètre même dans les maisons
où le prêtre ne peut pénétrer ; il est
toléré même par les méchants comme
souvenir ou comme cadeau. En se pré-
sentant, il ne rougit pas ; négligé, il ne
s’en soucie pas ; lu, il enseigne calme-
ment des choses vraies ; méprisé, il ne
se plaint pas et laisse le remords pro-
voqué parfois par le désir de connaître
la vérité alors qu’il est toujours prêt à
l’enseigner… Celui qui offre un bon
livre sans autre désir que d’éveiller une
pensée pour Dieu, a déjà acquis un
mérite incomparable auprès de Dieu ».
L'ère numérique
Avec le temps, la renommée de la Ty-
pographie de Don Bosco s’est répan-
due à travers l’Europe, reconnue et
remportant de nombreux prix. Au fil
des ans, de nouveaux secteurs ont été
ouverts et équipés pour répondre
correctement aux exigences de la so-
ciété actuelle et demeurer toujours à
l’avant-garde, comme souhaité par le
Fondateur. Même le nom et le sigle
ont changé pour devenir École Salé-
sienne d’Arts Graphiques (Scuola Gra-
fica Salesiana – SGS).
La communication elle-même s’est
transformée. Elle est toujours plus
rapide, électronique, numérique ; elle
est devenue un réseau qui recouvre le
monde. Le livre, tant aimé par Don
Bosco, pourrait sembler une victime dé-
signée ; à la Typographie Salésienne, ce-
pendant, on rappelle que le livre n’est
pas seulement un objet de rapide
consommation, mais l’expression d’un
art, d’un métier, d’une compétence pro-
fessionnelle. La typographie du Valdocco
est née comme école et continue au-
jourd’hui encore à enseigner. Au milieu
des nombreux changements, elle est
restée celle-là même qu’a voulue et
orientée Don Bosco, ancrée, même
géographiquement, à ses origines : sa
place est toujours là, à côté de la Basi-
lique Notre Dame Auxiliatrice.
Les éléments fondamentaux de sa
nature n’ont pas changé : après cent cin-
quante ans d’expérience, elle continue
d’œuvrer quotidiennement, sans arrêt et
avec l’estime croissante de tous ceux qui
l’animent avec un souffle international
et la satisfaction de pouvoir encore en-
seigner le métier à tant de jeunes.
Et avec deux caractéristiques qui se
transmettent depuis toujours: l’esprit
de famille et le professionnalisme.
SALÉSIENS 2013
41

5.4 Page 44

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PROMOTEUR
BIOSELVA: développement respecteux, durable
À la découverte des missions salésiennes
Créer une culture missionnaire pour nos jeunes
Nigéria, le jeune géant de l’Afrique
Comme des brebis sans berger
Missionnaire recyclé
de la Valtellina aux Iles Salomon
42
SALÉSIENS 2013

5.5 Page 45

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Il me fit dire plusieurs fois qu’il estimait beaucoup ce genre de ministère ecclésiastique
(auquel je m’adonnais). Il le comparait à celui des missions étrangères. Il exprimait son
désir qu’en toute ville et contrée de ses États on puisse faire fonctionner de telles œuvres.
(Mémoires de l’Oratoire)
SALÉSIENS 2013
43

5.6 Page 46

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BIOSELVA:
développement
respecteux, durable
par Vicente Santilli
Bioselva est une association créée pour
soutenir les peuples originaires de
l’Amazonie péruvienne. Le projet est né
de la confrontation avec la réalité de po-
pulations qui n’ont jamais été prises en
compte par l’État et qui demandent le
respect de leur cosmovision. De nom-
breux « explorateurs » sont passés dans
ces endroits de manière lamentable, en
faisant des promesses jamais tenues et
provoquant seulement suspicion et mé-
fiance.
Avec l’existence de Bioselva, la vision
des autochtones est en train de chan-
ger. Le projet comprend la formation
de responsables communautaires
locaux pour le milieu agro forestier, la
construction et l’utilisation de deux
bâtiments pour l’approvisionnement
et le traitement des produits qui
seront commercialisés par la suite.
« Nous sommes en train de dévelop-
per la culture de l’arachide et du
sacha inchi ainsi que l’exploitation
durable de l’ungurahui et l’aguaje
(toutes plantes oléagineuses de l’Ama-
zonie péruvienne)», note Enrico. De
plus, on enseigne de nouvelles tech-
niques pour récolter les fruits sans
couper la plante.
Les promoteurs du projet
Dès qu’elle eut connu le légendaire
père Yankuam (Luis Bolla), Mademoi-
selle Rosario s’est enthousiasmée pour
la mission. « Son travail, affirme-t-elle,
m’a remplie d’émotion et j’ai accepté le
défi de m’impliquer dans le projet. Les
craintes n’ont pas manqué mais voir le
peuple Achuar accueillant, désireux de
progresser et ouvert à l’évangélisation
m’a remplie d’enthousiasme ».
44
SALÉSIENS 2013

5.7 Page 47

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C’est un pari pour la défense des plus oubliés de l’Amazonie péruvienne.
Enrico Marinucci et mademoiselle Rosario Miñano, avec l’aide du Volontariat
International pour le Développement (VIS) mettent en place une action qui
élèvera le niveau de vie et préservera la culture des peuples amazoniens, à
commencer par l’ethnie Achuar. BIOSELVA : écologie forestière.
Enrico avait travaillé auparavant à la
Fondation Chankuap, un organisme
de l’Équateur qui mène avec succès
une expérience similaire. À l’invita-
tion du Père Ferdinando Colombo
de reproduire cette expérience au
Pérou, bien qu’initialement incertain et
conscient que les problèmes se résol-
vent chemin faisant, il accepte le défi.
« Jésus est un bon compagnon ; les
plus grandes craintes concernaient la
formation du personnel et la commer-
cialisation ; mais je vois que les Achuar
répondent très bien et recherchent un
développement respectueux de leur
culture ».
En outre, « les Achuar sont contents du
projet et cela nous réjouit énormé-
ment ; c’est la garantie que nous avan-
çons dans la bonne direction », dit
Rosario.
Difficultés et problèmes
Les difficultés dues à des intérêts écono-
miques ne manquent pas. De nom-
breuses communautés de la forêt et de
la sierra ne veulent pas que les firmes
d’exploitation d’hydrocarbures et de
mines s’installent sur leur territoire parce
qu’elles ne respectent pas le milieu. Plus
de la moitié des conflits sociaux au
Pérou concernent la défense des terres.
Certaines firmes se sont infiltrées dans
le monde Achuar pour diviser les com-
munautés et, avec des cadeaux, de l’ar-
gent, de l’alcool, des promesses d’un
faux paradis, elles ont manipulé et cor-
rompu certains chefs. La majorité d’en-
tre eux, cependant, n’acceptent pas des
propositions destructrices.
À cause de la pollution survenue dans
le fleuve Corrientes et autres secteurs,
les autochtones ne veulent pas que les
firmes pénètrent la forêt parce qu’elles
nuisent à la biodiversité, au milieu natu-
rel et à leur culture. Les autochtones de-
mandent un développement humain et
non seulement socioéconomique. Il est
donc urgent de soutenir le projet Bio-
selva et d’accompagner les autochtones
afin que des idéologies extérieures ne
viennent pas abîmer leur vie, leur cos-
movision et la nature.
Des gens sans scrupules ont voulu sabo-
ter le projet depuis le début en offrant
de l’argent pour obtenir des informa-
tions sur le travail qui se faisait. Mais on
ne trompe pas si facilement les autoch-
tones qui sont prêts à sacrifier leur
propre vie pour défendre leur peuple et
leur culture. Et cette solidarité nous rem-
plit de joie parce que c’est la preuve que
l’on ne travaille pas en vain.
SALÉSIENS 2013
45

5.8 Page 48

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À la découverte des
missions salésiennes
par John Dickson
Le jeune Larcom a connu la Papoua-
sie-Nouvelle-Guinée grâce à une
expérience de travail à Port Moresby.
Après y a avoir passé plusieurs mois, il
est rentré dans son pays et a repris ses
études, tout en gardant le désir de re-
tourner en Océanie pour mener une
recherche sur le rapport entre crimina-
lité et pluralisme juridique en Papoua-
sie-Nouvelle-Guinée.
À l’aumônerie universitaire de Londres,
Larcom rencontre le Père John Dick-
son, SDB, et par son intermédiaire, le
Père John Cabrido, missionnaire philip-
pin à Vunabosco, qui l’a beaucoup
aidé: « Non seulement il m’a chaleu-
reusement invité à faire le voyage, mais
en quelques semaines, il m’a même or-
ganisé un itinéraire de deux mois pour
ma recherche, comprenant l’hospita-
lité, les guides, les traducteurs et les
moyens de transport », raconte le
jeune homme.
De ses enquêtes sur le terrain, Larcom
a tiré deux résultats significatifs: l’un qui
a confirmé ses hypothèses, et l’autre
qui a représenté une véritable surprise
pour lui. Ce qu’il soupçonnait, et que
son analyse économétrique a montré,
c’est que l’éducation est bien plus effi-
cace pour combattre les prédisposi-
tions à la criminalité que l’aggravation
des sanctions pénales.
Ce qui au contraire était inattendu
pour le jeune chercheur, c’est l’expé-
46
SALÉSIENS 2013

5.9 Page 49

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Un doctorat de recherche à l’Université de Londres a été
l’occasion qui a permis à Shaun Larcom, un jeune étudiant
anglais, de connaître la réalité des missions salésiennes en
Papouasie-Nouvelle-Guinée et leur influence positive sur les
communautés locales.
rience concrète
et quotidienne de l’Évangile qu’il a faite
dans les communautés salésiennes.
« Je suis souvent frappé par le message
radical de l’Évangile et combien ma ré-
ponse en est fort éloignée et va même
en direction opposée », affirme avec
humilité Larcom qui ajoute : « On ne
peut pas en dire autant des salésiens
missionnaires que j’ai rencontrés et
avec qui j’ai vécu. Ils ont vraiment
embrassé le défi radical du Christ de
renoncer à tout pour le suivre. Aban-
donnant le confort de chez eux, y
compris leurs familles et leurs amis, ils
vivent une vie de service et de prière,
qui m’a rappelé les descriptions de
l’Église primitive dans les Actes des
Apôtres ».
Les écoles classiques et les écoles
techniques salésiennes en Papouasie-
Nouvelle-Guinée offrent à beaucoup
de jeunes la possibilité d’obtenir une
formation qu’ils ne pourraient pas re-
cevoir autrement. À Vunabosco, la
communauté salésienne dirige une
institution non-sélective qui accueille
le plus grand nombre possible d’élèves,
indépendamment de leur niveau intel-
lectuel. Dans un pays où l’éducation
secondaire et technique est réservée à
très peu de jeunes, les écoles salé-
siennes offrent un service vital aux ha-
bitants.
Les élèves, malgré des ressources très
limitées, obtiennent une formation ex-
cellente, qui les aide à croître et à servir
leur communauté quand ils rentrent
chez eux. « L’un des tout premiers
élèves de Bougainville que j’ai rencon-
tré, raconte Larcom, est rentré dans
son village natal et a construit, à partir
de pièces mises au rebut, un généra-
teur hydroélectrique qui fournit régu-
lièrement de l’énergie électrique à son
village ».
« Je me rappellerai toujours la sen-
sation de paix et de bonheur que
j’ai éprouvée en vivant avec la com-
munauté salésienne de Vunabosco,
conclut Larcom. C’est grâce à la vie de
ces hommes, et de tant d’autres
comme eux, partout et toujours,
que l’Église resplendit de toute sa
beauté et brille comme la lumière du
monde ».
SALÉSIENS 2013
47

5.10 Page 50

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Créer
une culture missionnaire pour
Il
existe différentes
manières de créer une culture
missionnaire dans une Province ;
l’une d’elles consiste à réaliser des
expériences missionnaires courtes. Dans
cet article, on parlera de l’histoire, des
problèmes et de la réussite de « Gospel
Roads Tijuana » qui peut se traduire
« Tijuana, chemin d’Évangile » (Tijuana,
1.751.000 hab., est une ville
industrielle et touristique de
l’extrême nord-ouest du
Mexique).
par Juan Carlos Montenegro
Un petit peu d’histoire : l’expérience des missions courtes à Ti-
juana a commencé, il y a huit ans environ, quand on a vu
que les jeunes de la paroisse Saint Dominique Savio (Mexico)
n’avaient aucune occasion de rendre service. Le Délégué à la Pas-
torale des Jeunes de la paroisse organisa un voyage à Tijuana
pour voir quel type de collaboration il était possible d’entrepren-
dre avec les Salésiens de Mexico.
En arrivant, on a appris qu’un groupe de jeunes de l’Oregon,
appelé « Les Ambassadeurs », venaient régulièrement à Tijuana
pour des travaux communautaires ; et les Salésiens leur procu-
raient l’hospitalité, la nourriture et du travail.
Cette idée plut au responsable de la Pastorale des Jeunes de la
paroisse Saint Dominique Savio et c’est ainsi qu’ont commencé
les expériences missionnaires courtes salésiennes à Tijuana. Les
premières se sont déroulées pendant un
week-end : les jeunes de la paroisse arri-
vaient le jeudi soir et repartaient le di-
manche, après avoir prêté leur aide
dans divers domaines dans les
48
SALÉSIENS 2013

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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nos jeunes
oratoires (centres de jeunes, « patronages »). Cela a duré ainsi
plusieurs années pendant lesquelles les jeunes participaient
au moins deux fois par an.
Jusqu’alors l’expérience était seulement de collaboration : les
jeunes arrivaient à Tijuana et travaillaient selon les besoins.
Mais il manquait encore quelque chose : jusque là, un point
important comme la vie en communauté n’apparaissait pas
nécessairement la priorité. Le responsable de la Pastorale des
Jeunes de la paroisse Saint Dominique Savio et le Directeur
de la communauté de Tijuana se sont concertés sur ce point
et ont commencé à envisager la possibilité d’intégrer ces
deux dimensions : travail et vie communautaire. À la fin de
cette réunion et après approbation par les confrères salésiens
de la communauté, il fut décidé de donner l’occasion aux mis-
sionnaires de participer aux prières du matin (Laudes) et au
« mot du soir ». Ainsi, les Missions Salésiennes Courtes de Ti-
juana ont commencé à avoir également une dimension
religieuse communautaire.
À la même époque où tout cela se
produisait, le Délégué Provincial
à la Pastorale des Jeunes de
saint Philippe Apôtre créait
dans l’Est des États-Unis
un Mouvement appelé « Gospel Roads » (Chemins d’Évan-
gile). Ce Mouvement comporte trois périodes de retraite spi-
rituelle dont l’ossature est le service communautaire : la
première retraite consiste en un service au niveau de la com-
munauté, c’est-à-dire distribuer les repas aux pauvres, visiter
les malades, organiser des oratoires (centres de jeunes, « pa-
tronages ») pour les plus petits. La seconde retraite engage
déjà davantage en faisant sortir les jeunes de leur commu-
nauté d’origine pour aller aider d’autres personnes, que ce
soit dans d’autres États ou simplement hors de la zone où ils
vivent. La troisième retraite est internationale et signifie aux
jeunes qui ont vécu « Gospel Roads » I et II qu’ils peuvent
maintenant faire une expérience missionnaire internationale
en vivant une période spirituelle basée sur le service.
Grâce à Dieu, le DIAM (Délégué Provincial à l’Animation Mis-
sionnaire) de la Province Ouest des États-Unis (SUO) et le Dé-
légué à la Pastorale des Jeunes de la Province Est des États-Unis
(SUE) se sont rencontrés pour parler de tout ce que l’on vient
de dire et, en constatant les similitudes de leurs programmes,
se sont engagés à collaborer pour étendre la pratique d’une
culture missionnaire dans le Continent Nord-Américain.
Aujourd’hui, « Gospel Roads Tijuana » est l’occasion idéale
pour un jeune de voir la réalité de la vie dans une optique dif-
férente ; ce sont dix jours où se combinent des mo-
ments de prière partagée avec les religieux
salésiens (Laudes) tous les matins, un travail
physique dans les oratoires qui peut varier :
maçonnerie, peinture, nettoyage, amélio-
ration des locaux de la mission et enfin
une vie en communauté où les parti-
cipants mangent avec les gens du
quartier, font du sport et, surtout, par-
tagent avec les enfants la joie du
« patro ». Et le soir, toute la commu-
nauté religieuse et les volontaires se
rassemblent pour le « mot du soir ».
Cette expérience nous a beaucoup
aidés à motiver les jeunes pour qu’ils se
décident à donner une année de leur vie aux
plus démunis et devenir volontaires ; l’expérience
missionnaire de Tijuana nous a montré qu’ensemble
nous pouvons bâtir une société bien meilleure.
SALÉSIENS 2013
49

6.2 Page 52

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Nigéria,
le jeune géant de l’Afrique
Plus qu’un pays, le Nigéria est un monde ! Malheureusement,
ce qu’on en dit à l’extérieur se limite souvent aux événements
tragiques, rendus encore plus dramatiques par le nombre élevé
des personnes impliquées.
Le Nigéria est étendu et les problèmes
sont complexes et vastes. En 2010, les
données de l’ONU parlent de
158.423.000 habitants : 80 millions
sont chrétiens dont 20 millions de
catholiques.
C’est un véritable univers car à
l’intérieur, on rencontre toute une
mosaïque d’histoire, de civilisations et
de cultures enchevêtrées, depuis des
siècles, en des peuples divers que des
intérêts coloniaux ont réunis de force.
Ces peuples continuent à vivre sous un
même drapeau avec, comme facteur
majeur d’unification nationale, les
ressources provenant de l’exportation
du pétrole dont le Nigéria se situe
actuellement au sixième rang mondial
et au dixième rang au niveau des
réserves (environ 25 millions de barils
brut).
50
SALÉSIENS 2013
L'Afrique a été faite pour Don Bosco
Ce qui défraie moins la chronique, c’est la vie quotidienne de
ce géant de l’Afrique, surtout les jeunes qui constituent la
plus grande partie de la population. D’après les statistiques de
l’ONU déjà citées, 53,25% des Nigérians (84.210.000) n’ont pas
encore 20 ans.
Les Salésiens ont commencé une première double présence au
Nigéria en 1982, à Akure et à Ondo ; l’ouverture d’Onitsha a suivi
en 1988, l’année centenaire de la mort de Don Bosco. On s’est
vite rendu compte que si « L’Afrique est faite pour Don Bosco et

6.3 Page 53

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par Silvio Roggia
Don Bosco pour l’Afrique », comme aimait à le répéter Don
Viganò (Recteur Majeur de 1977 à 1995), c’est vrai à 100%
pour le Nigéria. En sont la preuve les très nombreuses asso-
ciations catholiques dédiées à Don Bosco, bien au-delà des
zones proches des centres salésiens ; une autre preuve, sur-
tout, le nombre consistant et en augmentation de jeunes
prêts à donner leur vie, comme Don Bosco, au service des
jeunes de leur âge.
Et le rêve a continué : tandis que peu à peu les œuvres sa-
lésiennes existantes se consolidaient et que s’y ajoutait
Ibadan (2002), ces dernières années, la réalité semble dé-
passer nos espérances et nos souhaits. On a commencé une
présence à Abuja, la capitale administrative et, depuis octo-
bre 2011, deux confrères ont lancé la communauté de
Lagos. Avec le camp d’été pour les jeunes, on a atteint Kon-
tagora, dans le nord du pays : un premier pas vers l’installa-
tion permanente de Don Bosco là aussi. En octobre dernier,
le Recteur Majeur a fait du Nigéria une Délégation de la Vice-
Province de l’Ouest-Afrique qui comprend aussi le Ghana,
le Libéria et la Sierra Léone.
Le champ est très vaste, les promesses et les perspectives
amples, tout autant que les défis à affronter. Parmi ceux-ci,
le plus important, c’est la qualité de la communication de
l’esprit salésien aux nouvelles générations : nous sommes
arrivés au moment crucial du passage du témoin.
Dans le passé, la mission a eu besoin de containers, de
locaux, d’outillage pour les ateliers ; aujourd’hui, c’est sur les
personnes surtout que se focalise l’attention : celles qui se
préparent à marcher sur les traces des premiers arrivés, et à
faire fleurir un charisme capable de transformer ici des mil-
lions de vies.
Si le bruit de l’arbre qui tombe est perçu même par les an-
tennes des grands médias dont les sismographes n’enregis-
trent que ce qui est sensationnel et souvent marqué par la
destruction et la mort, il y a tout autour une immense forêt
qui pousse et dont l’impact sera, sans aucun doute, consi-
dérable pour l’avenir, non seulement du Nigéria mais encore
de toute l’Afrique.
Le sixième de « l’humanité de l’Afrique, poumon spirituel du
monde » (Benoît XVI), se développe au Nigéria. Faire croître
cette humanité avec Don Bosco est un pari sur lequel il vaut
la peine de miser toutes les ressources disponibles, comme
il l’aurait fait lui-même…
SALÉSIENS 2013
51

6.4 Page 54

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Comme des brebis
sans berger
par John A. Cabrido
Le chemin pour y arriver est dur …
Avec mes six jeunes accompagna-
teurs, nous parcourions, en descente,
la montagne escarpée. À un moment
donné, sur cent cinquante mètres, je
me suis agrippé de toutes mes forces
aux parois glissantes, grâce aux lianes
et aux racines des arbres, pour ne pas
risquer ma vie en glissant dans un pro-
fond ravin.
C’est justement parce que le lieu est
très isolé et quasiment inaccessible
que les visites de l’évêque se font rares.
À mon arrivée, à la fin du mois de fé-
vrier 2012, après avoir célébré la messe,
on m’a dit que c’était la première
depuis celle du mois de mai de l’année
précédente. Célébration difficile : les
gens ne connaissaient ni les réponses
aux prières ni les chants, ni ne savaient
quelle attitude prendre, restant même
assis durant la consécration ! J’ai eu le
sentiment de me trouver dans une
communauté qui n’en avait que le
nom, qui avait la foi mais sans la possi-
bilité de l’exprimer.
Un gros problème pour cette popula-
tion est le manque d’instruction.
L’école primaire n’a ouvert ses portes
qu’en 2008 et une grande partie de la
population est donc encore analpha-
bète. Un jour, en parlant avec un jeune
adulte, je pensais avoir affaire à un en-
seignant mais j’ai appris, au milieu
d’éclats de rires, que ce jeune homme
de 30 ans était en fait un des élèves du
Cours Moyen 2ème année (CM2).
Lorsque j’ai quitté le village, cinq jours
plus tard, j’étais préoccupé car je n’avais
aucune idée de la date du prochain
passage d’un prêtre dont ces gens au-
raient pu bénéficier pour la célébration
de l’Eucharistie. Et l’affirmation de
l’Évangile « des brebis sans berger »
prenait davantage de sens dans ma vie
parce que j’en voyais l’application chez
ces pauvres gens.
C’est ainsi qu’avec une grande peine,
le 17 mars 2012, j’ai salué l’archevêque,
lui aussi agrippé aux montagnes du
district de Pomio, qui amenait avec lui
deux prêtres diocésains, dont le curé.
Voilà donc le signe que je serais re-
tourné à Tuke pendant deux autres se-
maines, pour les différents offices de la
période pascale. Cette fois-ci, le temps
a été exécrable, contrairement à la fois
précédente…
Malgré les mauvaises conditions clima-
tiques, j’ai cependant réussi à retirer
quelques bienfaits, avec l’aide des en-
seignants et des élèves catholiques,
après les avoir rejoints dans leurs ha-
meaux perdus. Je me souviens très
bien du premier groupe de jeunes ser-
vants d’autel : un vrai désastre ! Et ce,
malgré ma demande au directeur de
l’école de me choisir les enfants les
plus faciles à « former » : un groupe de
sept jeunes, adolescents et jeunes
pères de famille. N’ayant pas l’électri-
cité, nous avons célébré « La Dernière
Cène » du Jeudi Saint à 3 heures de
52
SALÉSIENS 2013

6.5 Page 55

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Plus de cent kilomètres en quatre jours, à travers la forêt tropicale et sa
végétation épaisse, pour arriver jusqu’à Tuke, une petite mission catholique
fondée, il y a environ cinquante ans, au cœur des montagnes du district de
Pomio, par un groupe de Missionnaires du Sacré Cœur de Jésus, venus
d’Allemagne. Ses onze hameaux font tous partie de l’archidiocèse de Rabaul
dont l’archevêque est Mgr Francesco Panfilo, Salésien.
l’après-midi, pour être sûrs d’avoir
assez de lumière car, dans la forêt, la
nuit tombe vite. J’ai clairement exigé
que mes « apôtres » – qui comme tous
les autres villageois marchent toujours
pieds nus – se lavent bien les pieds
avant de participer à la célébration.
Le Chemin de Croix du jour suivant a
aussi été une expérience inoubliable.
Pour la première fois de la semaine, le
soleil resplendissait et cela nous a
permis de parcourir les différentes
stations situées dans les différents ha-
meaux – là où vivent les populations
– et pas seulement dans la zone de
la mission. La célébration a duré près
de trois heures, avec des fidèles qui
ont fait un parcours pédestre dans
la forêt, s’accrochant à des pentes
abruptes, descendant par de petits
sentiers, revivant ainsi la passion de
Jésus, représentée même, à certains
moments, par de petites scènes théâ-
trales. En revanche, il n’y a pas de
mots pour décrire la terrible scène de
la dixième station où un acteur-soldat
a complètement ignoré mes instruc-
tions « d’enlever seulement la partie
supérieure du vêtement de Jésus, et
de ne pas toucher à la petite jupe ».
Avec une grande rapidité et sans
hésitation aucune, le jeune garçon
a coupé par erreur l’ensemble du
vêtement, dénudant complètement
Notre Seigneur… Par bonheur, Jésus
portait quelques maigres sous-vête-
ments, ce qui a permis d’éviter le
scandale.
Ne disposant pas d’un vrai cierge
pascal, on a pris le tronc d’un arbre
géant et on l’a décoré comme on
le fait habituellement, y plaçant au
sommet une petite bougie. Dans la
profonde nuit de la forêt, cette petite
lumière a été riche de signification
dès les premières notes de l’Exultet
(l’annonce pascale au début de la
veillée) évidemment chanté en dia-
lecte Pidgin.
Et comment oublier la messe du matin
de Pâques ? Quelle joie de voir l’église
éclatante de décorations, clair symbole
de la naissance à la vie nouvelle que la
communauté allait entreprendre.
À la mi-avril, deux semaines après mon
arrivée, c’était comme si je vivais du
déjà vu, mais avec une légère diffé-
rence. Avec leur référent local, à deux
jours de marche seulement, et un
autre prêtre à la même distance, je me
suis mis à espérer que ces deux prêtres
diocésains pourraient visiter plus sou-
vent la population et lui donner ainsi
une plus grande possibilité de célébrer
plus fréquemment les sacrements.
Bien sûr, j’ai quitté le village avec
un pincement au cœur, mais plus
sereinement que la première fois.
J’ai toujours continué à séjourner
périodiquement, pendant trois mois,
dans cette zone montagneuse et, en
même temps, j’essaie d’encourager
de nouvelles personnes à faire ce que
je fais moi-même, à répondre à l’ap-
pel de Dieu et à devenir elles aussi
des pasteurs pour ce troupeau.
SALÉSIENS 2013
53

6.6 Page 56

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Un missionnaire ! Qui aurait jamais dit
que je serais devenu tel ? En un certain
sens, cela vient me rappeler que j’étais une
personne, non pas parce que j’avais été
baptisé mais à cause de la législation
indienne. En 1965, à l’âge de 18 ans, après
les examens du baccalauréat j’ai quitté le
Kenya, où je suis né, pour aller en Inde et
commencer ma formation en vue du
sacerdoce, au séminaire salésien Don
Bosco de Lonavla. Dans ma tête,
j’imaginais passer ma vie comme un
simple pré-novice pour devenir prêtre
ensuite. Mais, étant étranger et avec un
passeport anglais, étudiant dans une
institution religieuse, j’ai été étiqueté par le
gouvernement indien comme
« missionnaire ». C’est ainsi que débuta
ma « vocation missionnaire ».
54
SALÉSIENS 2013
Projet Afrique
Lorsque le Recteur Majeur de l’époque, le Père Egidio Viganò,
en 1979, invita des volontaires à participer au Projet Afrique,
l’occasion m’a été donnée de travailler comme prêtre au
Kenya, ma terre natale. Mes confrères me rappelaient alors
que je ne partais pas en Afrique comme missionnaire, mais
plutôt comme quelqu’un qui retourne tout simplement au
pays où il est né et où il a grandi, le Kenya. Le Provincial a
donc tout organisé et m’a envoyé comme curé dans une
mission des Highlands, au sud de la Tanzanie.
Le début de mon premier voyage comme missionnaire vers
l’Afrique s’est déroulé comme pour saint Paul, vu que j’ai été
presque naufragé par les autorités indiennes locales. Au
cours de ma première expédition missionnaire, on ne m’a
pas accordé le « permis de naviguer » vers les côtes africaines
car mon « bateau » s’est fortement échoué, la faute en in-
combant à mes papiers qui n’étaient pas en règle (Eh oui !
j’étais un missionnaire étranger !). Et je me suis souvenu des
paroles de cet officier du Bureau de l’Immigration, presque
une prophétie, qui me disait le plus sérieusement du monde
ce que j’étais en réalité. Je me rappelle encore parfaitement
ses paroles : « Pas même ton Christ ne peut te sauver de
cette situation ». Le Salésien coadjuteur qui voyageait avec

6.7 Page 57

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Missionnaire
recyclé
par Tony Fernandes
moi m’assura que tout allait s’arranger au mieux et que
je devais seulement murmurer une petite prière. Mt
10,22 : « Vous serez détestés de tous à cause de mon
nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-
là sera sauvé ». Comme elle est vraie, cette affirmation !
Et cette nuit-là, précisément, je réussis à me joindre au
reste du groupe grâce à l’aide de certaines amitiés.
Mon expérience missionnaire d’une paire d’années en
Tanzanie a été merveilleuse. Être missionnaire a signifié
toucher la vie des jeunes en paroles et en actes, les
aider à réaliser leurs rêves en les accompagnant, avec
douceur mais fermeté, sur les sentiers de la vie qu’ils
ont décidé de suivre et dans leur recherche de Dieu.
En 1986, le nouveau Provincial m’a « démissionnarisé »
et m’a renvoyé chez moi, au Kenya, où j’ai travaillé pen-
dant presque vingt ans.
Projet Europe
Pendant sa visite à Goa (Inde), le Conseiller Régional
de la zone Asie a parlé aux confrères du Projet Europe.
Ce fut pour moi comme un appât et j’ai tout de suite
demandé
de pouvoir participer
au Projet. Étrangement, encore
une fois, on m’a dit d’aller en Angle-
terre, non pas comme participant au
Projet Europe, mais seulement parce que ma
famille en était originaire et qu’elle y vivait encore,
lieux que j’avais quittés trente-quatre ans auparavant.
J’ai donc pris tout ça avec résignation, en quelque
sorte. Mais ensuite, au lieu d’être envoyé en Angleterre,
on m’a envoyé dans une communauté en Écosse, un
coin tout nouveau pour moi. J’aurai donc vécu sans
aucun doute une expérience missionnaire qui m’aura
appris beaucoup de choses…
C’est vrai… un missionnaire recyclé ! Oui, le recyclage
est une expérience positive qui vous donne une sen-
sation de satisfaction de savoir que vous avez apporté
une contribution positive aux personnes de votre en-
tourage. Donc, ne pas hésiter ! L’aventure commence
et… il faut foncer !!! Et c’est justement cette pensée qui
me trotte toujours dans la tête, dans ma nouvelle terre
de mission, la Grande Bretagne.
SALÉSIENS 2013
55

6.8 Page 58

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de la Valtellina
aux Iles Salomon
par ANS
56
SALÉSIENS 2013
Quels sont les thèmes sociaux les plus importants dans les Iles Salomon?
On peut comprendre que l’isolement est l’un des principaux obs-
tacles à surmonter, aussi bien pour l’évangélisation que pour ad-
ministrer les besoins de la santé de base et de l’éducation. Le
tribalisme représente une oasis de sécurité dans l’océan de l’iso-
lement, la tribu devient ainsi cette partie de société qui donne
une réponse immédiate à tous les problèmes urgents de la sub-
sistance et de la paix entre les familles et les tribus voisines.
Il reste le danger d’hostilité entre différentes tribus, avec de fréquents
affrontements sur les droits de la terre. Le gouvernement central
demeure une réalité très abstraite et lointaine qui ne peut pas in-
tervenir en des temps réalistes sur les besoins essentiels des tribus.
Quelle contribution l’Église peut-elle donner à la société des Iles Salomon,
et quels défis lui sont-ils posés par la société?
Le gouvernement central est pratiquement absent dans les en-
droits les plus isolés, où par contre l’Église est présente avec ses
institutions et son personnel. La santé de base et l’éducation, aussi
bien de base que secondaire, sont des domaines où les Églises
et la société collaborent pour le bien commun. L’Église catholique
fait un grand travail pour maintenir les bonnes relations entre les
différentes tribus pour une coexistence pacifique et fructueuse.
Il reste les défis de la corruption dans la distribution des aides aux
institutions civiles, qui souvent ne parviennent pas aux gens aux-
quels l’aide a été destinée.
Dans une société qui se proclame chrétienne, dans les différentes
dénominations, il y a encore trop de différence entre ce que l’on
croit et ce que l’on pratique. La religion est parfois vue comme
une “assurance” contre les mauvais esprits, auxquels les gens
croient énormément.

6.9 Page 59

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Mgr Luciano Capelli, sdb, évêque de Gizo, à
Rome à l’occasion de la visite “ad limina
apostolorum”, répond à quelques questions de
ANS. Une rencontre avec un évêque missionnaire.
Les Iles Salomon constituent une République
indépendante depuis 1978 et font partie du
Commonwealth; un millier d’îles, dont seules 360
sont habitées, avec une population de 600.000
personnes. La plupart des habitants se professent
chrétiens: 40% environ sont anglicans, 20%
catholiques, et suivent d’autres dénominations
protestantes. De l’archidiocèse de Honiara
dépendent les deux suffragants: Auki et Gizo.
À partir du mois d’octobre prochain, l’Église vivra 2 événements très
importants: le Synode sur la Nouvelle Évangélisation et l’Année de
la Foi. Parler de nouvelle évangélisation aux Iles Salomon a-t-il un
sens, ou bien sommes-nous encore dans la phase de la “première an-
nonce”? Comment peut-on inculturer l’Évangile aux Iles Salomon?
Si par nouvelle évangélisation on entend la proclama-
tion de la part de témoins crédibles, il y a vraiment
besoin de cela! Si par nouvelle évangélisation on entend
de nouvelles manières de proclamer le message évan-
gélique, dans ce cas aussi je confirme: il y en a vraiment
besoin. Le message a été proclamé par les missionnaires
pendant plus d’un siècle, mais la nécessité demeure
d’apporter le message évangélique dans la réalité de la
vie quotidienne des personnes, qui donne un sens et
une direction à tout choix. Nous avons vraiment un besoin
absolu et urgent de cette nouvelle évangélisation!
deuxième après-guerre, je retiens encore la grande ca-
pacité de ne pas me rendre devant les crises ou les dan-
gers de tout genre. Les montagnes m'ont appris que la
victoire dans la conquête du sommet ne réside pas dans
le fait d’arriver au sommet, mais dans la lutte du parcours,
dans le fait de mettre toujours un pas plus haut que le
précédent, sans détourner le regard du sommet.
Des habitants des Iles Salomon, j’ai par contre appris l’in-
souciance, la joie de vivre la journée d’aujourd’hui… la
patience et la capacité de me contenter de peu de
choses, du nécessaire, sans stress.
Nous avons appris que vous avez joué avec Mgr Panfilo, au-
jourd'hui archevêque de Rabaul, dans une équipe de football sa-
lésienne que même l’équipe nationale philippine ne réussit pas à
battre. Vous jouez encore au football?
D’ailleurs, nous sommes en train de construire des com-
munautés de base capables de se gérer et croître dans
la foi et dans la solidarité: dans ce sens, nous parlons déjà
du pas successif à l’« implantation de l’Église ».
Pour surmonter les distances et créer des ponts, en
outre, il semble que l’avion ultraléger épiscopal (avec
lequel l’évêque se déplace entre les îles de son diocèse,
ndr) rende un grand service.
Qu’est-ce qui vous est resté de vos origines et qu’est-ce que vous
avez pris, par contre, des habitants des Îles Salomon, en ces
années de fréquentation?
Deux interventions aux ligaments du genou droit (en
1981 et en 1991) ne m’ont pas fait passer l’envie de jouer
au football. Mais en 1999, au cours d’un match, après
avoir stoppé le ballon avec le pied droit, alors que je me
préparais à tirer avec le gauche , je me suis aperçu que…
le ballon n’était plus là! Ces coquins de jeunes me le vo-
laient du pied! C’en était trop pour un ancien cham-
pion… ainsi, âgé de 52 ans, j’ai arrêté de jouer des
matchs sérieux; mais quelque coup de pied au ballon,
je le donne encore volontiers, en choisissant bien l’âge
des adversaires! À 64 ans, je m’en tire encore assez bien,
avec les servants de messe de l’école primaire.
De mes montagnes de la Valtellina, – la terre du père
Carlo Braga et du vénérable père Giuseppe Quadrio –
de ma culture d’origine et de l’enfance passée dans le
Et quel enthousiasme sur le terrain! Bien sûr, le match se
termine par une glace, qui aide à gagner le cœur des ser-
vants de messe.
SALÉSIENS 2013
57

6.10 Page 60

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EDUCATEUR
58
SALÉSIENS 2013
Entre insouciance et responsabilité
Centre Salésien pour les jeunes
travailleurs
Un supermarché comme École
Fabrique des briques de paix !
Mouvement Salésien des Jeunes : Les
trois Vénéties
Don Bosco présent aujourd’hui dans le
monde du travail
Apprendre l’art de vivre
Le MSJ de Valence : Programmes pour
la Formation des Jeunes
Un rêve pour un centenaire

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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Dans le but de pourvoir à ce domaine de l'éducation que les temps appelaient absolument,
je m’attelai sérieusement à rédiger une Histoire Sainte qui, simple de langue et d’un style
populaire, serait de plus exempte des défauts signalés. Voilà la raison qui me poussa à
écrire et à publier l’Histoire Sainte à l’usage des écoles. Je ne pouvais garantir l'élégance de
l’œuvre, mais j’ai travaillé avec une entière bonne volonté de venir en aide à la jeunesse.
(Mémoires de l’Oratoire)
SALÉSIENS 2013
59

7.2 Page 62

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Depuis deux ans, les élèves
de première et deuxième
années du Lycée Don Bosco
ont des tuteurs avec eux. Les
élèves des deux dernières
années du cycle, en effet,
assument le rôle de mentors,
d’amis et de confidents des
élèves plus jeunes. Nous
avons visité l’établissement
d’Unterwaltersdrof, en
passant une journée
scolaire entière avec trois de
ces tuteurs.
60
SALÉSIENS 2013
Entre insouciance
et responsabilité
Autriche le rôle du Tuteur au Lycée Don Bosco
d’Unterwaltersdrof
par Markus Schauta
« Le fait d’avoir de bonnes
notes ne veut pas dire que
nous soyons aussi très
doués dans le domaine social », nous ex-
plique Beatrix Dillmann, enseignante au
Lycée Don Bosco. Les tuteurs ne sont pas
choisis uniquement sur la base de leur bul-
letin scolaire. Avec son collègue Michaël
Hofmann, c’est une des enseignantes res-
ponsables du « projet tuteurs ».
La cloche sonne… c’est
l’heure de la récréation… À
l’une des tables, on voit trois
tuteurs de la 1èreC qui bavardent entre
eux justement sur la tâche de tuteur au
sein de l’établissement. « Certains élèves
voient ça comme quelque chose de pé-
nible ». Trois filles, Sophie Berger, Lisa Bu-
dinsky, et Sophie Huzsarek sont tout à fait
d’accord sur ce point. Et, comme par un
fait exprès, le nombre des « tuteurs » filles
est supérieur à celui des garçons.
Toutes les trois sont des élèves de
l’avant-dernière année de la section G
et elles ont été désignées comme tu-
teurs à la 1ère C en septembre dernier.
Les élèves qui participent au projet, gar-
çons et filles, sont vingt-trois au total.
La cloche sonne de nou-
veau. Les jeunes auraient
cours d’histoire mais elles
ont l’autorisation de ne pas y assister,
pour s’entretenir justement avec nous
de leur rôle de tuteurs. Elles ont grandi
près de « leurs » pupilles. « C’est très
beau quand ils vous demandent pour-
quoi vous n’avez pas pu passer les voir
pendant la récréation », dit Lisa.
Le rôle de tuteur veut rompre un peu les
hiérarchies qu’il peut y avoir à l’intérieur
d’un établissement scolaire. Quand nos
trois jeunes-filles de l’interview étaient en
première année, il était de règle, par
exemple, que seuls les élèves les plus an-
ciens pouvaient s’asseoir dans la dernière
rangée du car. « Toutes ces règles hiérar-
chiques n’existent plus ».
Parfois il est nécessaire de parler de
choses peu agréables, comme lorsque
certains élèves sont mis dans la pou-
belle ou enfermés dans les toilettes.
Encore une fois la cloche… tous en
classe pour le cours de français.
Cinquième heure de cours,
musique avec Béatrix Dill-
mann. Les élèves sont tout
contents parce que ce professeur est ici
avec nous pour l’interview et ils verront
donc un film. La décision d’instituer des
tuteurs dans l’école a été prise il y a deux
ans, en particulier pour prévenir les
comportements de caïds de certains ly-
céens et d’autres problèmes de ce type.
Mme Beatrix Dillmann et son collègue
Michael Hofmann s’occupent de la for-
mation des nouveaux tuteurs avec qui
ils ont des rencontres périodiques de
formation. Et dans le cas où surgiraient
des problèmes graves, on les traite im-
médiatement pour les résoudre le plus
vite possible.
La collaboration entre professeurs et tu-
teurs marche bien aussi. « Beaucoup de
professeurs principaux se montrent très

7.3 Page 63

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exigeants vis-à-vis de leurs élèves ; ils
travaillent ainsi en étroite collaboration
avec les tuteurs. D’autres, au contraire,
ne sont pas encore habitués à ce nou-
veau projet. « Bien sûr, ce n’est pas facile,
admet Mme Dillmann, mais je crois très
fort au projet des tuteurs que notre éta-
blissement met en place peu à peu ».
Michaela Gross, profes-
seur principal de 1ère C, a
donné son heure à gérer
aux tuteurs.
Les élèves les accueillent avec grande
joie. C’est le moment du jeu organisé.
Les tuteurs sortent d’un sac noir
quelques tubes flexibles. La classe se
met en cercle, l’on donne un tube à
chacun qui doit ensuite le relier à ses ca-
marades de gauche et de droite. Sophie
jette à l’intérieur du premier tube un
tout petit caillou qui, passant de tube en
tube, revient ensuite dans sa main.
Voilà pour tous, l’heure
du déjeuner. « Je pourrais
aussi rentrer à la maison
et aller au cinéma ensuite, si je voulais,
mais c’est l’heure du
jeu avec les plus jeunes », dit Lisa.
Habituellement, les tuteurs continuent
leur rôle pendant deux ans. Mais cer-
tains d’entre eux ont peur de ne pas
avoir assez de temps après pour leurs
études, en particulier pour préparer
leur bac. Lisa passera son bac l’an pro-
chain et n’est pas sûre de pouvoir veil-
ler correctement sur ses « tout-petits ».
Sophie, au contraire, n’a aucun doute :
elle pourra les aider. « Lorsque j’étais en
première année, j’avais peur de venir à
l’école. Mais aujourd’hui, je désire
beaucoup aider les autres ». Sophie
Huszarek est d’accord avec elle, affir-
mant avoir toujours eu, depuis le cours
préparatoire, le désir d’aider ses cama-
rades plus jeunes.
À la fin du repas, tous les
élèves se rassemblent
devant la porte de leur
classe et si vous leur demandez ce
qu’ils pensent de leurs tuteurs, ils sont
unanimes : « Fantastiques !!! »
Lisa et nos deux Sophie décident
d’emmener leurs élèves au Freizeitzen-
trum (le Centre de l’Amitié), un petit
centre de divertissement, un « foyer ».
« Il faut nettoyer la salle ! », lance Lisa.
Et chacun d’aider, qui en nettoyant, qui
en mettant en place les chaises.
Au dernier étage du bâti-
ment, se trouve le Frei-
zeitzentrum… Quelques
élèves jouent aux cartes, d’autres au
ping-pong, d’autres encore aux jeux
vidéo ou aux jeux de société.
À l’auditorium du Lycée
Don Bosco a été installé un
écran géant. Aujourd’hui
on projette le film « Tim et Struppi ».
Aux environs de 15h, le Père Wiedemayr
ferme les portes et la salle se remplit
d’élèves. « On va commencer ! »
Après le générique, les
jeunes et leurs tuteurs
peuvent enfin rentrer
tous chez eux. Julia et les deux Sophie
s’occuperont encore de leurs « pu-
pilles » la semaine prochaine.
SALÉSIENS 2013
61

7.4 Page 64

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Centre Salésien
pour les jeunes travailleurs
L’histoire
par Guilherme Barbosa
C’est donc à ce moment-là que Mesquita, avec un
En
groupe d’autres Salésiens, a décidé de créer un nou-
se promenant dans la
cour du CESAM de Belo
Horizonte, État de Minas Gerais
(Brésil), le Salésien coadjuteur Raymundo
Rabelo de Mesquita rencontre des centaines de
veau modèle d’instruction en clé salésienne avec
le binôme compétence des jeunes et débou-
ché correspondant dans le monde du travail.
Le CESAM (sigle portugais signifiant :
Centre Salésien pour Jeunes Travailleurs)
est né au mois de mai 1973 dans la capi-
jeunes ayant tous le même projet : obtenir une
tale de l’État de Minas Gerais. Même si
qualification pour devenir une partie de la force-
travail. Monsieur Mesquita rappelle comment tout
ceci a commencé. « Il y a quarante ans, les Salésiens
de la Province Saint Jean Bosco de Belo Horizonte se
sont rendu compte de la situation problématique
au début il avait comme but d’être un
centre pour l’emploi, avec le temps il
est devenu quelque chose de plus et,
en effet, il offre aujourd’hui une prépa-
ration technique et personnalisée à
chaque élève, le préparant aux défis de
de la formation des jeunes et des agences pour
l’emploi dans cette zone. La majeure partie de
l’existence dans la dignité et la responsa-
bilité.
celles-ci accordaient peu d’importance
aux jeunes que, souvent, elles
CESAM
traitaient sans respect ni
Administré par la Province Don Bosco, le
dignité ».
CESAM existe actuellement dans cinq États du
Brésil : Minas Gerais, Rio de Janeiro, Espírito Santo, To-
cantins, Goiás. Chaque semestre, ces centres sociaux
aident des centaines de jeunes. Grâce à un staff pluridisciplinaire
62
SALÉSIENS 2013

7.5 Page 65

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CESAM 40 ans consacrés à transformer la vie des jeunes
formé de professeurs, assistants sociaux, psychologues et
autres, le CESAM offre une structure pour accompagner des
qualifications socio-familiales, sociales et professionnelles,
un développement intégral des adolescents et un pro-
gramme de coordination et de mobilisation pour les droits
humains. Chaque unité poursuit le but d’éduquer et d’évan-
géliser un groupe d’ados défavorisés de 16 à 18 ans. Elle
offre en toute légalité du travail aux jeunes mineurs aux fins
de les introduire dans le marché du travail, les accompa-
gnant dans leurs activités, les réunissant en fin de semaine
pour des temps de réflexion et de distraction et, en même
temps, essaie d’impliquer leurs familles dans ce processus
d’enseignement. Guidé par l’esprit de l’Évangile et en réfé-
rence constante à la spiritualité salésienne, le CESAM aide
le jeune à devenir « un bon chrétien et un honnête citoyen ».
CESAM + Famille + Travail = Un grand
partenariat
Le CESAM possède une solide alliance avec les autres orga-
nismes au niveau social et dans le monde de l’éducation. Ce
sont toutes des réalités qui reconnaissent les efforts des
jeunes, capables aussi de changer de vie, s’ils le désirent.
Chaque centre établit un contrat d’embauche avec le jeune,
et une lettre d’engagement est ensuite fixée entre le jeune et
le centre où il étudiera. Le jeune promet de participer aux dif-
férentes propositions éducatives, de revêtir régulièrement la
tenue du centre et de se comporter correctement. Pour faire
en sorte que le processus éducatif se déroule le mieux possi-
ble, le CESAM accompagne les familles de ces jeunes dans
leur parcours en leur proposant des temps de rencontre et
de formation.
Pour faire partie du CESAM, chaque élève doit suivre certains
cours théoriques. Le centre se charge de son parcours scolaire,
certifié dans une Déclaration de Scolarisation et, quand c’est
nécessaire, c’est chaque centre qui entre en contact avec les
différentes écoles.
Chaque centre entretient de nombreux partenariats avec
d’autres réalités et a atteint différents résultats. Le CESAM de
l’État d’Espírito Santo a récemment réussi à passer un accord
avec Petrobrás (entreprise brésilienne de recherche, d’extrac-
tion, de raffinage et de vente de pétrole), de sorte que cent
vingt-cinq jeunes puissent participer au projet « Petrobrás
Jovem Aprendiz » (Jeunes Apprentis pour Petrobrás).
Le rêve commencé dans les années 70 continue donc avec
le même enthousiasme et de nouvelles et amples perspec-
tives pour demain.
SALÉSIENS 2013
63

7.6 Page 66

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Un supermarché comme
par Angelika Luderschmidt
photos de Gregory P. Gugala
J« e n’ai pas encore compris toute l’organisation mais je
fais des progrès ». Andreas Erhard rit avec un air malin
tout en rangeant dans le frigo une marque de fromage à
étaler. Le jeune Andreas, 18 ans, vient de revêtir sa tenue,
un polo bleu avec le logo rouge « Don Bosco » sur le côté
gauche.
Le royaume d’Andreas commence à l’arrière du grand su-
permarché. Il s’y trouve bien. Depuis sa naissance, Andreas
souffre d’une paralysie du côté droit mais son handicap le
gêne très rarement dans son travail : « Je peux tout faire. Par-
fois, mon handicap me gêne mais cela arrive peut-être une
fois tous les trois mois ». Puis il change vite de sujet. Quand
il parle de son travail, Andreas emploie les mots techniques
de la vente au détail, comme un travailleur de longue date
dans ce secteur : « Les articles doivent être rangés sur les
rayons en ordre décroissant de date de péremption », ex-
plique-t-il, tandis qu’avec sa main gauche, il place au bon
endroit un emballage de yaourts. En plus de la disposition
des différents articles, il doit aussi contrôler l’assortiment et
le rangement des marchandises.
Depuis septembre de l’an dernier, au supermarché « Don
Bosco » de construction récente, vingt-et-un jeunes
d’Aschau suivent leur parcours de formation pour devenir
vendeurs ou commerçants au détail. Pour le gérant, à savoir
la Province allemande des Salésiens de Don Bosco, ce point
de vente Edeka lancé dans ce but précis est un projet pilote.
Auparavant, Andreas et les autres apprentis suivaient leur
parcours dans une petite épicerie de cent cinquante mètres
carrés, près de la pharmacie du centre, actuellement fermée.
La superficie du nouvel espace de vente égale six cents
mètres carrés. « Le travail que je fais ici est plus intéressant
par rapport à l’ancien magasin. Ici je peux parler avec les
clients et les conseiller », affirme Andreas.
Au supermarché Don Bosco-Edeka, il est responsable du
rayon produits frais et surgelés, comme à l’ancienne épicerie.
« Les clients sont très gentils et se comportent bien avec
nous. Il peut arriver que quelqu’un rouspète un peu quand
il ne trouve pas quelque chose ». Andreas salue aimable-
ment une cliente qui pousse son caddy.
« Ici au supermarché, les jeunes acquièrent des compé-
tences utiles pour la vie sociale et ont un contact direct avec
les clients. C’est une formation constructive », dit Hans Kiefl,
responsable du projet.
À côté de la cuisine, au premier étage du supermarché, se
trouve également la salle d’étude. Tous les mardis, Andreas
doit se retrouver ici avec ses quatre autres camarades de
classe de troisième année pour étudier. Au programme : la
comptabilité et les mathématiques. En plus, pendant toute
la journée du jeudi, on propose les cours du centre de for-
mation professionnelle « Waldwinkel ».
Andreas vit avec deux cent soixante autres apprentis au
foyer annexé au centre, avec des obligations spécifiques.
Puisque le lundi, le mercredi et le vendredi, il n’y a pas de
cours, Andreas peut, comme aujourd’hui, effectuer le pre-
mier tour de travail, de 6h à 15h 30.
64
SALÉSIENS 2013
À Aschau am Inn, en Bavière, Andreas
Erhard réalise son parcours de formation
en travaillant comme vendeur. Le
supermarché « Don Bosco » d’Edeka, une
chaîne de distribution connue de produits
alimentaires, s’engage, sous le parrainage
de la Province allemande des Salésiens de
Don Bosco, à aider les jeunes défavorisés.
Andreas y travaille depuis septembre 2011.
Don Bosco Magazin l’a accompagné sur
son lieu de travail.

7.7 Page 67

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École
Environ une demi-heure après le temps de travail, Andreas re-
tourne au foyer et y passe deux heures de temps libre avant
une autre heure de cours et le dîner. Dans ses moments libres,
en dehors des cours et du travail, Andreas écoute de la mu-
sique et s’adonne à son hobby préféré : visiter des sites Internet
de voitures automobiles. Ses yeux brillent quand il regarde le
calendrier au mur de sa chambre, où sont magnifiquement re-
présentées des voitures rapides et puissantes.
À la fin du prochain été, le jeune homme achèvera son par-
cours de formation pour devenir vendeur au détail.
Les responsables du parcours de formation qui se déroule au
supermarché sont contents de lui. De même les enseignants
de« Waldwinkel » qui prévoient un avenir positif pour ce jeune
aux cheveux ébouriffés par le gel et un piercing à l’oreille. « An-
dreas fera son chemin, dit Hans Kiefl. La troisième année est
importante pour préparer le baccalauréat. Ici, au supermarché,
les jeunes acquièrent des compétences utiles pour la vie so-
ciale et ont un contact direct avec les clients. C’est une forma-
tion constructive ». L’enseignant qui se trouve à côté de lui
approuve et ajoute : « Avant la fin du cours, Andreas doit encore
apprendre à canaliser son exubérance et étudier ». Vite com-
mencera la phase importante de la préparation à l’examen. En-
suite commencera aussi la partie d’application en vue
d’apprendre à présenter sa candidature pour un emploi.
Quand on lui demande où il aimerait travailler, Andreas a la ré-
ponse toute prête : « Je voudrais m’engager dans le technique.
Ce serait magnifique si je trouvais un boulot dans un centre de
vente d’articles pour informatique ou la téléphonie mobile ».
SALÉSIENS 2013
65

7.8 Page 68

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Fabriquer des briques
de paix !
Au travail avec les enfants
dans les briqueteries de l’État de l’Haryana en Inde
On pense que le travail des mineurs en
Inde concerne soixante millions
d’enfants : on les appelle « les
travailleurs secrets » car ils font toutes
sortes de boulots dans le sous-sol du
monde économique. Même si le
gouvernement indien et les institutions
garantissent une éducation gratuite et
obligatoire à tous les enfants de 6 à 14
ans, et interdisent l’embauche d’enfants,
le problème reste encore une des plus
grosses plaies qui soient dans ce pays.
par Kollappalliyil Thankachan
66
SALÉSIENS 2013

7.9 Page 69

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La longue route qui traverse de vastes
champs est flanquée sur les deux côtés
de zones de fabrication de briques. De très
nombreuses personnes y travaillent et ha-
bitent dans de très vilaines baraques. Beau-
coup sont de pauvres immigrés provenant
des États limitrophes. Il y a environ cinq
cents briqueteries à Pasahaur, district de
Jhajjar (Haryana), à une soixantaine de kilo-
mètres de la capitale de l’Inde, New Delhi.
Ce sont les premiers fournisseurs de
briques pour de nombreux États de l’Inde
septentrionale mais aucun de leurs ouvriers
ne possède une seule brique pour se
construire une véritable maison à lui.
La journée de travail commence tôt.
Durant toute la nuit, un nuage de fumée
sort sans discontinuer des cheminées
des fours où les briques seront mises à
cuire. La fumée monte, se transforme en
nuage ; elle fera brûler les yeux et, quel-
quefois, on voit de petites étincelles
comme lorsqu’on met de l’herbe sèche
dans l’incinérateur.
Il n’est pas rare de voir beaucoup de gens,
jeunes et vieux, travailler au milieu de dunes
de boue pour produire des briques. Et
lorsqu’on y voit des enfants de moins de 10
ans, cela vous fait un choc. Votre cerveau
refuse d’accepter ce que vous voyez : de
très petits enfants qui de leurs menottes
travaillent comme des maçons chevron-
nés, sous le soleil chaud, d’avril à la mi-juin.
La briqueterie est devenue une sorte de
parc de jeux ; plus un enfant produit de
briques, plus il acquiert de la valeur dans le
groupe des ouvriers. Il y a aussi d’autres en-
fants dans la région, trop petits cependant
pour fabriquer des briques : ils jouent en re-
vanche dans la poussière et la boue ; il y a
même un petit groupe de petites filles qui
s’occupent des plus petits tandis que les
mamans sont au travail. De temps à autre,
ils font de petites pauses mais on remarque
qu’une grande partie de ces petits travail-
leurs sont très mal nourris.
Le Don Bosco Pasahaur, maison salé-
sienne située justement dans cette zone,
a essayé et essaye de réaliser un village
où pouvoir accueillir ces malheureux
bambins. Les Salésiens veulent les aider
à fabriquer des briques d’espérance pour
un avenir meilleur. Le Père Joseph Than-
kachan, Directeur de la communauté, est
fermement convaincu d’améliorer les
conditions de vie des gens qui habitent
dans cette région, où la situation sanitaire
est très mauvaise ; c’est pourquoi il sou-
haite au moins obtenir davantage de
points d’eau courante non polluée et
mettre sur pied des centres d’accueil. Les
Salésiens ont le grave devoir de donner
à ces enfants, exploités et victimes de l’in-
justice, un avenir de joie. Ils ont envisagé
de nombreux projets, parmi lesquels :
» Programmes de sensibilisation destinés
aux femmes et aux enfants au travail
» Réalisation d’un centre d’accueil pour
enfants défavorisés
» Fournir un niveau d’éducation et d’as-
sistance pour ces personnes désavan-
tagées.
Les Salésiens dépensent beaucoup
d’énergie pour tâcher de résoudre le pro-
blème de l’exploitation des mineurs dans
cette région. Procurer un niveau d’ins-
truction est l’un des principaux moyens
de la campagne de libération. Les en-
fants sont envoyés à l’école et arrachés
ensuite à leur terrible condition de tra-
vailleurs exploités.
L’enfance ne doit pas être cachée par un
nuage de fumée noire, bien au contraire !
Le rêve d’un enfant est de passer du
temps en un lieu où il puisse trouver de la
sérénité et de la joie, où il puisse appren-
dre quelque chose pour son avenir. Mais
dans certains cas, tout cela est compromis
par la convoitise et des comportements
absolument inhumains. Dans ces briquè-
teries, l’enfance est perdue ; ces tendres
petites mains sont usées à force de pétrir
de la boue et de l’eau, de pousser des cha-
riots, de les remplir et de les vider.
Notre société devrait contrôler ces pro-
priétaires de briquèteries et procurer à
ces malheureux enfants une vraie vie,
digne de ce nom.
SALÉSIENS 2013
67

7.10 Page 70

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Les « Cours pour Animateurs » pro-
posés par le Mouvement Salésien
des Jeunes (MSJ) de la Région des
Trois Vénéties sont une expérience
de croissance humaine et spirituelle
pour tous ceux qui veulent se
dépenser pour les plus petits, en cul-
tivant leur passion pour l’éducation.
Des paroles de Benoît XVI résument
très bien le sens de cette expérience :
« Allez dire aux autres jeunes votre
joie d’avoir trouvé ce précieux trésor
qui est Jésus lui-même… Soyez donc
des missionnaires enthousiastes de
la nouvelle évangélisation! Allez
porter à ceux qui souffrent, à ceux
qui cherchent, la joie que Jésus veut
donner. » (Message pour les JMJ
2012).
par Igino Biffi
Mouvement Salésien des Jeunes
Une expérience salésienne au service de l’Église du Nord-est d’Italie
Le projet « Cours pour Animateurs »
consiste en une expérience qui veut
aider les jeunes à se faire proches des plus
petits, en les rendant capables d’affronter
avec leur tête et leur cœur les différentes
activités estivales d’animation. Le but est
ensuite d’approfondir la formation déjà of-
ferte localement aux animateurs. On y
invite des garçons et des filles entre 14 et
18 ans environ, qui veulent se rendre aptes
à éduquer dans le style d’animation du Sys-
tème Préventif de Don Bosco. Ils sont tous
jeunes et même très jeunes : sur le chemin
de leur maturation humaine et chrétienne,
ils se préparent pour un service dans leur
réalité ecclésiale propre. L’expérience dure
globalement une semaine et chaque cours
se structure sur trois journées, dans leurs
secteurs de provenance : Udine, Vérone,
Mestre (maisons salésiennes), au mois de
juin, dès la fin de l’année scolaire. C’est un
moment très attendu parce qu’il marque le
début de l’été et c’est une occasion de ren-
contre incomparable qui implique plus de
deux mille jeunes (y compris le staff ). Pour
offrir une formation progressive, les cours se
déroulent sur quatre niveaux, selon l’âge et
l’expérience, et chaque niveau est caracté-
risé par une figure biblique de référence qui,
par l’exemple de sa vie, indique la route pour
devenir témoin crédible parmi les enfants :
» Niveau I : DAVID
» Niveau II : LES DOUZE
» Niveau III : SAINT PAUL
» Niveau IV : MARIE
68
SALÉSIENS 2013

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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Les trois Vénéties
La finalité des « Cours pour Anima-
teurs » réside avant tout dans le fait
d’amener les jeunes à découvrir ou à
renforcer en eux le désir de Dieu. Ils ont
en outre comme but d’aider à décou-
vrir qu’on remplit sa vie en la donnant.
Les « Cours pour Animateurs » sont le
fruit de la collaboration étroite entre les
Salésiens de la Province Nord-est de
l’Italie, les Sœurs Salésiennes de la Pro-
vince Mère Mazzarello des Trois-Véné-
ties et l’Association des Salésiens
Coopérateurs. Le staff est aussi com-
posé d’un groupe fourni d’étudiants
universitaires et de jeunes travailleurs
qui laissent leurs engagements habi-
tuels pour offrir leur contribution en de
nombreux secteurs. Une équipe de
base assure la coordination de ce staff
aux responsabilités multiples (forma-
tion, logistique, accompagnement,
prière, animation, ateliers). Amis et hôtes
arrivent même de l’étranger : Roumanie,
Moldavie, Hongrie et Bosnie.
L’ingrédient qui donne à une expérience
aussi vive une note d’une grande pro-
fondeur, c’est la proximité avec près de
500 jeunes. Durant les « Cours pour Ani-
mateurs », il y a, en fait, de nombreuses
occasions où les enfants peuvent être
approchés par une personne consa-
crée, par un animateur plus âgé ou se
confronter à des copains du même âge.
Durant ces journées, les relations sont
d’une importance capitale : dans la fête,
dans l’engagement, dans le partage, les
enfants se retrouvent ensemble avec
leurs copains et, en même temps, ils
sont accompagnés par des adultes qui
aiment ce qui plaît aux jeunes mêmes.
Ce sont des moments privilégiés où
trouver un espace pour s’ouvrir à l’autre,
se faire accompagner et, pour l’éduca-
teur, une occasion de découvrir éven-
tuellement la face la plus profonde et
vraie de la personnalité du jeune.
À ces « Cours », participent des jeunes
provenant, à plus de 60%, de paroisses
confiées à des prêtres diocésains ; les
autres jeunes viennent du milieu salé-
sien (SDB et FMA).
SALÉSIENS 2013
69

8.2 Page 72

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Don Bosco
présent aujourd’hui dans
le monde du travail
par Jesús Rodríguez Mejía
Àl’imitation de saint Jean Bosco, les Salésiens du Mexique
ont commencé en 1892 leur première œuvre dans le
quartier de Santa Julia (Mexico), avec une École d’Arts et Mé-
tiers où l’on enseignait, entre autres, les métiers de cordon-
nier, de menuisier et de tailleur.
En 1983, sous la direction du Père José Lázaro, l’œuvre de
Santa Julia et le Centre Salésien de Qualification se proposent
principalement d’offrir une qualification technique aux
jeunes.
Durant ces années, on a entrepris l’enseignement pour la
qualification technique : ateliers d’affinage des voitures, me-
nuiserie, électricité, soudure, plomberie et réfrigération.
Au fil du temps, le Centre Salésien s’est rénové et mis à jour
grâce à la participation de personnes privées ou d’orga-
nismes comme le Comide (Coopération Missionnaire et Dé-
veloppement, ONG belge), les Laboratoires Senosiain (à
Mexico : laboratoires de produits chimiques, pharmaceu-
tiques…), Kindermissionswerk (Organisation de l’Enfance
Missionnaire en Allemagne).
Dernièrement, on a à la fois rééquipé les différents ateliers et
actualisé les programmes en les adaptant aux nouveaux
équipements acquis par le Centre Salésien. Il faut noter que
les programmes élaborés comportent 80% de pratique et
20% d’enseignement théorique.
70
SALÉSIENS 2013

8.3 Page 73

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Au cours de ses 29 années de vie, le Centre Salésien a
qualifié environ 9900 élèves.
Le Centre offre ses services à tous ceux qui le sollicitent,
sans distinction de sexe, de race, de religion ou de condi-
tion sociale, avec une aide particulière aux personnes
vulnérables et nécessiteuses.
Le Centre Salésien offre actuellement une qualification
technique dans les branches suivantes : Mécanique gé-
nérale, Fuel Injection, Menuiserie, Serrurerie, Électricité,
Électronique, Réparation d’électroménagers, Sanitaires,
Anglais, Réfrigération domestique, commerciale et air
conditionné, Informatique de base et avancée, Installa-
tion et maintenance d’équipements informatiques
Des cours en semaine de 18h à 21h et, le samedi, de 9h
à 14h.
Au terme de chaque cours, on délivre aux élèves un di-
plôme qui reconnaît leur qualification technique. Le
Centre Salésien de Qualification est actuellement dirigé
par le Prof. Austreberto Velasco Sandoval, sdb, comme
Directeur, et le Prof. Jesús Rodríguez Mejía, ancien élève,
comme Coordinateur. Nous voudrions, par ces lignes,
remercier les personnes et les Institutions qui, au cours
de ces 29 années, ont aidé économiquement ce Centre
Salésien de Qualification Technique.
SALÉSIENS 2013
71

8.4 Page 74

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Apprendre l’art de
Vivre
par Marjan Lamovšek
En Slovénie, pays compris entre les Alpes Ju-
liennes, la Mer Adriatique et la plaine de Panno-
nie, la mission salésienne se développe toujours
plus, en ce second centenaire de la présence des
fils de Don Bosco (débutée en 1901).
À la pastorale paroissiale, pratiquement seul
moyen de survie des Salésiens sous le régime
communiste, s’ajoutent aujourd’hui d’autres sec-
teurs du vaste champ salésien. Le lycée de
Želimlje offre chaque année à une soixantaine de
nouveaux élèves une formation de haut niveau,
dans le système éducatif de Don Bosco. À côté
des paroisses, voient le jour des Centres salésiens
pour jeunes où des adolescents peuvent passer
activement leur temps et bénéficier d’une forma-
tion pour devenir de bons chrétiens et d’hon-
nêtes citoyens.
L’Oratoire festif (patronage des dimanches et
jours de fête) est désormais connu et répandu au
niveau national : il est reconnu par la Conférence
Épiscopale Slovène qui l’a honoré en 2011 pour
son apport à la pastorale des jeunes du pays.
Il y a ainsi de très nombreuses paroisses qui bé-
néficient du travail de la Famille Salésienne car
d’énormes possibilités s’avèrent dans le domaine
de l’éducation des jeunes générations. Depuis
deux décennies désormais, la présence, la voix et
l’action des Salésiens et de leurs collaborateurs
se font aussi entendre et ont droit de cité dans le
travail social en faveur des jeunes le plus défavo-
risés.
En plus de tout cela, on pourrait faire la liste
d’autres initiatives pour les jeunes, même pour
ceux qui veulent vivre un engagement concret
auprès de leurs camarades : les animateurs. Il
n’est pas nécessaire de faire la liste de tout, mais
pour résumer l’ensemble, on peut mentionner
aussi le Centre d’Arts et Métiers de Veržej. Il y a
plusieurs années, on a réaménagé à Veržej un
bâtiment qui abrite actuellement un centre
d’apprentissage pour divers métiers, où les
jeunes et d’autres peuvent entrer dans les ar-
canes d’une profession. Ils apprennent et pos-
sèdent ainsi une expérience de l’artisanat, et
une expérience de la vie.
72
SALÉSIENS 2013

8.5 Page 75

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Avec l’argile entre ses mains, quelqu’un se sent créateur. Même le rotin, par
lui-même des tiges sèches et sans valeur, entre des mains habiles et avec de
l’imagination, peut devenir un objet de valeur. C’est une matière fragile,
oui, et qui peut brûler comme la paille dans les champs, mais elle peut
avoir une valeur indélébile pour qui l’a modelée avec délicatesse et amour.
Finalement, ce n’est pas rien d’expérimenter que dans la vie, ce qui
compte, ce n’est pas la quantité de travail que l’on fait mais l’amour que
l’on y a mis. Et ça, oui, c’est un art que l’on apprend non pas dans les livres
mais dans la vie.
SALÉSIENS 2013
73

8.6 Page 76

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Le MSJ de Valence :
Programmes pour
la Formation des Jeunes
Les rencontres de formation organisées par
la Délégation Provinciale de la Pastorale des
Jeunes de la Province de Valence (Espagne)
s’adressent à des enfants et jeunes de 9 à 20
ans. Ces rencontres rassemblent, par
tranches d’âge, des enfants et des jeunes de
toutes les œuvres de la Province qui englobe
les régions de Valence, Alicante, Castellón,
Saragosse, Murcie et Albacete.
L’objectif de ces rencontres du MSJ est d’accompagner
ces jeunes durant leur période de croissance et de for-
mation, de permettre et renforcer l’associationnisme et
valoriser la rencontre avec d’autres jeunes, garçons et
filles, qui vivent les mêmes valeurs dans des lieux diffé-
rents. Au fil du temps, on constate chez les participants
un sentiment d’appartenance provinciale et familiale très
développé.
par Marta Peirat
Au Campobosco, on présente aux jeunes la possibilité de
vivre leur vie à partir de l’option pour les autres, comme
animateurs de jeunes. Cette rencontre est destinée aux
jeunes de 18 à 20 ans, la grande majorité d’entre eux se
trouvant en phase de formation pour devenir animateurs
du temps libre. La relation éducative, l’esprit de famille et
la spiritualité juvénile salésienne sont quelques-uns des
contenus formateurs du Campobosco.
Fondamentalement, ces rencontres permettent à tout par-
ticipant de connaître le monde salésien, ses valeurs et les
éléments fondamentaux de la Spiritualité Juvénile Salé-
sienne. Chaque rencontre poursuit ces objectifs dans des
activités et propositions différentes. Les plus petits apparte-
nant au groupe ADS, par exemple, travaillent les figures de
la sainteté juvénile : Dominique Savio, Laure Vicuña, Michel
Magon et François Besucco. À partir d’activités variées, les
enfants de 9 à 14 ans partagent leurs idées et décident de
s’engager solidairement avec d’autres.
Dans la rencontre Marchabosco (Route-Don-Bosco), pensée
pour des adolescents de 15 à 17 ans, les participants sont
invités à découvrir la vie comme un chemin à partager avec
les autres. L’activité principale de cette rencontre consiste
en une marche dans la nature, avec des étapes pour per-
mettre un temps de formation dans une réflexion en
groupes. Le soir est aussi un moment particulier où l’on fait
la fête dans la joie.
Dans ces trois types de rencontres, on propose des temps
de prière pour entrer en contact avec la Parole de Jésus,
et le rencontrer lui-même dans des célébrations soignées
et adaptées à la réalité des destinataires. Jeux, sketches,
veillées, danses, musique et activités sportives complètent
le contenu de ces rencontres.
Les participants s’organisent en groupes pour réaliser les
activités préparées auparavant par leurs animateurs. Ces
animateurs, selon leur option personnelle pour le volon-
tariat, sont ceux qui encadrent les groupes durant la ren-
contre. Ce qui est très important aussi, c’est le travail
d’organisation et l’aide à la Délégation pour la Pastorale
des Jeunes que réalisent, pendant ces rencontres, les
« Équipes Zéro » (équipes organisatrices et coordinatrices)
formées de Volontaires adultes et de Salésiens Coopéra-
teurs. Une démonstration vivante de cet esprit de famille
avec lequel Don Bosco accueillait ses jeunes.
Même si chaque rencontre se déroule une fois par an, il
74
SALÉSIENS 2013

8.7 Page 77

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s’agit d’un processus formatif qui prend en charge les
jeunes depuis l’enfance. En plus de vingt-cinq ans, de
nombreux jeunes ont participé, depuis leur enfance
jusqu’à leur majorité, à ce cheminement qui les a aidés
à découvrir leur vocation et leur engagement comme
éducateurs, avec l’identité du MSJ.
Certaines rencontres sont aussi liées à des projets de
solidarité. C’est le cas des Camps ADS qui, depuis plus
de dix ans, collaborent à des projets de ce type,
moyennant l’ONG salésienne « Jovenes y Desarollo »
(Jeunes et Développement). Le Mexique, le Pérou, le
Togo, le Mali et d’autres pays ont été les destinataires
de ces projets. Pour les trois prochaines années, les ef-
forts se concentreront sur le Projet « Chicos de la
Calle » (Enfants de la Rue) de Guayaquil (Équateur).
Quand ces rencontres ont commencé, nombreuses
étaient les organisations associatives que l’on pouvait
trouver dans la Province de Valence : groupes scouts,
juniors, groupes paroissiaux, qui n’avaient aucun lien
entre eux. L’idée de mettre sur pied ces rencontres
avec un itinéraire de formation avait comme but d’en-
courager des enfants et jeunes du même âge à se ren-
contrer et se connaître, tout en sachant que, même s’il
s’agissait de groupes de nature différente, ils se ren-
contraient tous sous une identité commune et plus
large : l’identité salésienne.
SALÉSIENS 2013
75

8.8 Page 78

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Il y a cent ans commençait l’histoire
salésienne en Hongrie. La première
présence est né à Péliföldszentkereszt,
un endroit pas vraiment idéal pour la
vie et l’action d’un Salésien : un bois
tout autour et, sur un rayon de trois ki-
lomètres, pas le moindre village. Mais
une fois établis, les Salésiens ont
donné une forte impulsion pour com-
mencer leur expansion dès l’année sui-
vante. Bien vite fut ouverte une maison
à Nyergesújfalu, et Péliföldszentkereszt
devint noviciat. La « Maison Don
Bosco », où fut ensuite ouverte l’École
Supérieure de Théologie, fut construite
en 1932.
En 1950, le régime communiste sup-
prima les congrégations religieuses et
les Salésiens subirent un frein à
leur action, qui allait durer
quarante ans. Les institutions
furent donc fermées, les
Un rêve
pour un centenaire
communautés supprimées et le
complexe de Péliföldszentkereszt na-
tionalisé. Ce n’est qu’en 1992 que le
complexe fut restitué aux Salésiens,
non sans difficultés et dans un état de
profond délabrement. Le Père József
Havasi, Provincial de Hongrie de 1990
à 2008, avait d’abord pensé ne pas res-
taurer le centre ; mais aujourd’hui,
après que les Salésiens se sont énor-
mément investis, la réalité salésienne
de Hongrie est heureuse d’avoir de
nouveau cette œuvre revenue à une
vie nouvelle. Aujourd’hui Péliföldszent-
kereszt, qu’on appelle « le berceau sa-
lésien hongrois », renaît florissant. Ces
dernières années, le Père Directeur
Béla Ábrahám, nommé Provincial en
2012, a entrepris de restaurer le cloître,
en impliquant toujours plus les jeunes
du voisinage.
par Erzsébet Lengyel
part de Péliföldszentkereszt. Durant ses
quarante premières années, cet en-
droit a donné de nombreuses voca-
tions, et les missionnaires hongrois
sont partis par dizaines vers des pays
lointains : Chine, Japon, Cuba, Brésil,
Mexique, Inde… Mais aujourd’hui,
après la répression communiste, la pré-
sence salésienne a diminué et des mis-
sionnaires de l’Inde et du Vietnam sont
venus pour aider.
Les Salésiens hongrois pensaient que
le régime communiste aurait peu duré.
Certains sont allés travailler en silence
dans les diocèses tandis que d’autres
ont voulu travailler pour les jeunes et
sont partis à l’étranger. Le Salésien co-
adjuteur martyr Étienne Sándor a
voulu rester dans son pays au service
Le rêve de Don Bosco sur la Hongrie
76
SALÉSIENS 2013

8.9 Page 79

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En ces années de préparation au Bicentenaire de la naissance de Don
Bosco et en ce centenaire de la présence salésienne en Hongrie (2013),
la Famille Salésienne hongroise, en mettant en valeur son passé, veut
vivre au présent la vitalité de la spiritualité salésienne. Le pèlerinage de
l’urne contenant une relique insigne de Don Bosco constituera un
rendez-vous important pour fortifier le charisme salésien.
des jeunes, en vivant sa vie religieuse,
bien qu’ayant de faux papiers qui lui
auraient permis de fuir à l’étranger.
Il est donc resté, se dévouant au ser-
vice des jeunes. Après un procès basé
sur de faux témoignages, il a été
condamné à mort. Son procès de béa-
tification et de canonisation est en
cours.
Les premières années florissantes de la
Province hongroise se sont changées,
sous le régime communiste, en
années de souffrances et de subter-
fuges et, actuellement, en années de
renouveau.
La Province hongroise, dédiée à saint
Étienne Roi de Hongrie, est la plus
petite de toutes les Provinces salé-
siennes du monde et, malgré cela, elle
envisage l’avenir avec une grande es-
pérance.
En plus de Péliföldszentkereszt, les fils
de Don Bosco sont présents à Nyerge-
sújfalu avec un lycée, à Budapest avec
trois communautés, à Szombathely,
Balassagyarmat et Kazincbarcika où,
parmi de très nombreuses activités se
trouvent deux écoles avec plus de
mille trois cents élèves et une école
spécifique pour la minorité ethnique
des Roms (Gens du voyage). Le travail
qui se déploie dans les écoles ou les
oratoires-patronages est énormément
apprécié et, en même temps, les
jeunes du Mouvement Salésien des
Jeunes (MSJ) transmettent le charisme
salésien aux autres jeunes.
missionnaires indiens, vietnamiens et
polonais rêvent avec Don Bosco aux
cent prochaines années au cœur de
l’Europe, sur cette petite terre de Hon-
grie où un peuple à l’histoire glorieuse,
et qui a tant souffert, ouvre son cœur
à l’humanité tout entière.
Les Salésiens hongrois et les Salésiens
SALÉSIENS 2013
77

8.10 Page 80

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FONDATEUR
78
SALÉSIENS 2013
Des Familles en chemin à l'école de
Don Bosco
Tabernacles de l'espérance
Deux cœurs et un Charisme
140 ans au service des jeunes
Un don reçu, un engagement à
réaliser
Un élève devenu enseignant, l’histoire
de William

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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Voici donc ces menus souvenirs confidentiels, capables d’apporter quelque lumière et
d'être utiles à (ceux qui travaillent dans) cette institution que la divine Providence a
confiée à la Société de Saint -François-de-Sales.
(Mémoires de l’Oratoire)
SALÉSIENS 2013
79

9.2 Page 82

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Nous sommes des familles qui depuis
vingt ans environ, guidées par des
prêtres salésiens, parcourent ensem-
ble un chemin qui a donné de nom-
breux fruits :
» un amour entre époux qui se re-
nouvelle chaque jour,
» une croissance spirituelle comme
individus et comme familles,
» une formation comme parents dans
leur difficile tâche éducative,
» une amitié entre nos enfants qui les
rend capables de partager leur foi et
d’en témoigner devant les autres.
80
SALÉSIENS 2013
Des Familles
en chemin à l'école de
Don Bosco
par ADMA
Un Rêve
Don Bosco était un Saint « rêveur » qui
vivait avec le cœur au ciel mais les
pieds sur terre, et qui aimait s’exprimer
avec ses rêves. Il les racontait à ses
jeunes, particulièrement dans ses
« mots du soir », le salut qu’il leur adres-
sait à la fin de la journée.
Dans le fameux « Songe des deux co-
lonnes », notre Saint voit l’Église
comme un bateau attaqué par d’in-
nombrables petites embarcations qui
veulent « l’éperonner et lui causer le
plus de dégâts possibles ». La bataille
devient de plus en plus furieuse
jusqu’au moment où le pape, surmon-
tant tout obstacle, réussit à amarrer le
bateau de l’Église aux deux colonnes
de Jésus Eucharistie et de Marie Auxi-
liatrice ; les ennemis s’enfuient alors, se
dispersent et la mer retrouve un grand
calme.
Notre expérience nous dit que non
seulement l’Église dans son ensemble,
mais même la petite barque de
chaque famille, ancrée aux deux co-
lonnes, poursuit sa route en toute
sûreté. Avec ce petit livret, nous vou-
lons raconter l’expérience de familles
qui, depuis des années déjà, chemi-
nent à l’école de Don Bosco au sein de
l’ADMA, l’Association De Marie Auxilia-
trice fondée par le Saint piémontais en
1869, un des groupes de la Famille Sa-
lésienne.
Qui sommes-nous ?
Nous sommes des familles qui depuis
vingt ans environ, guidées par des prê-
tres salésiens, parcourent ensemble un
chemin qui a donné de nombreux
fruits.
Chaque famille participe, selon ses
possibilités : on encourage seulement
à l’assiduité pour pouvoir en retirer le
meilleur bénéfice. Nous sommes aussi
invités à cultiver la participation à la vie
de l’Église en prenant concrètement
part aux activités des paroisses et des
« oratoires » (centres de jeunes / patro-
nages paroissiaux). Être à l’école de

9.3 Page 83

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Don Bosco signifie cultiver dans sa
propre famille les différents aspects du
charisme salésien : la joie de vivre, le
souci de la prière, l’union à Dieu dans
le quotidien, le service du prochain, en
particulier des jeunes et des pauvres,
la confiance en Dieu Père prévenant, la
confiance en Marie Auxiliatrice, notre
Mère et notre Guide.
Que Faisons-nous?
CATÉCHÈSE - Le thème de l’année est
choisi et développé par des prêtres, en
accord avec les itinéraires ecclésiaux et
les propositions pastorales de la Fa-
mille Salésienne. Toutes le catéchèses
ont toujours trois références indispen-
sables : Parole de Dieu et sacrements ;
dynamiques conjugales et éducatives ;
engagement pour une vie de prière
plus intense et pour une plus grande
fidélité à ses devoirs familiaux, profes-
sionnels et ecclésiaux.
LA SEMAINE DE RETRAITE SPIRI-
TUELLE est vécue dans un climat fami-
lial d’engagement et de repos, d’amitié
et de simplicité. La journée est ainsi
rythmée : Laudes, catéchèse, prière
personnelle et en couple, chapelet,
partage. Une heure par jour est consa-
crée à l’adoration eucharistique pour
les volontaires. Le point culminant de
la semaine est le désert personnel : un
espace de silence et de prière pour
trouver Dieu et se retrouver soi-même
pour croître dans l’amour et mûrir ses
décisions.
LES RÉCOLLECTIONS MENSUELLES
durent une journée et sont le prolon-
gement de la semaine.
LE 24 DU MOIS, JOURNÉE CONSA-
CRÉE À MARIE - La rencontre du 24 du
mois est une petite perle d’une heure
qui contient les choses auxquelles Don
Bosco tenait beaucoup et qu’il voulait
transmettre aux jeunes : Eucharistie,
Marie, Parole de Dieu, Confession et
esprit de famille. Avant de nous rejoin-
dre, à 19 heures, pour un dîner joyeux,
les jeunes se réunissent pour un temps
de formation, de partage.
PÈLERINAGES - Ce son des moments
particuliers où la famille se met en
route pour rencontrer Marie qui,
comme une Mère prévenante, nous
invite à la conversion. Ce sont de belles
occasions à vivre ensemble, où les en-
fants apprennent à se confier tout na-
turellement à Dieu en suivant leurs
parents, en partageant des temps de
prière avec leurs amis également.
Comment ?
UN CHEMIN POUR NOS ENFANTS
AUSSI - La présence de toute la famille
à nos rencontres fait partie de notre
style. C’est ainsi que grandit l’unité et
qu’en même temps chacun trouve son
espace et ses amitiés. En voyant leurs
parents prier et partager leur foi, les en-
fants apprennent à vivre en famille en
présence de Jésus et de Marie. Il de-
vient naturel pour eux de faire la
même chose. En regardant nos en-
fants, nous sommes toujours plus
convaincus que le témoignage de
notre foi est le cadeau le plus beau que
nous puissions leur offrir, l’héritage le
plus riche que nous puissions leur
léguer.
DANS UN ESPRIT DE SERVICE - L’orga-
nisation des récollections et des re-
traites spirituelles d’été réclame
l’engagement de nombreuses per-
sonnes. Pour cela, des couples se ren-
dent disponibles pour tout ce qui
s’avère nécessaire : organisation, ani-
mation, cuisine, propreté… L’esprit de
service est vraiment un ingrédient vital
dans un chemin de formation !
« VOUS AVEZ REÇU GRATUITEMENT,
DONNEZ GRATUITEMENT » - Il n’y a pas
d’obstacles économiques : voilà
encore un héritage de Don Bosco.
Quand il arrive qu’une famille ne peut
supporter la dépense, le reste du
groupe s’en charge. Avec discrétion et
esprit fraternel. L’argent ne doit pas
empêcher une famille qui le désire de
recevoir les dons de Dieu.
SALÉSIENS 2013
81

9.4 Page 84

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Tabernacles de
l'espérance
Salésiens Coopérateurs en Afrique
En Afrique, un village est toujours riche de grandes
émotions et de belles surprises, les surprises de l’Esprit
Saint qui prend le visage de Don Bosco et de ses fils.
Au Kenya, guidés par l’infatigable Père Simon Asira,
Vicaire Provincial, nous avons rencontré les
Directeurs des œuvres salésiennes à Embu, la
Consulte de la Famille Salésienne à Makuyu et, enfin,
les Salésiens Coopérateurs à Nairobi.
par Giuseppe Casti
Des histoires de personnes simples,
aimant Don Bosco, engagées à
fond dans le charisme salésien dans
son expression la plus authentique.
Nairobi est la grande ville qui contient
toutes les contradictions de l’Afrique :
d’audacieuses structures modernes
voisinant avec des bas fonds sales et
surpeuplés qu’ici l’on appelle « slums ».
Les Salésiens Coopérateurs sont pré-
sents dans ces quartiers détériorés : or-
ganisés en « petites communautés »,
ils s’occupent des jeunes de la rue, les
orientant vers la « Don Bosco Boy’s
Town », la Cité des Jeunes, petit Val-
docco au cœur de l’Afrique.
Même engagement, même volonté
de donner un visage et un cœur afri-
cain à Don Bosco en Tanzanie. Le Père
Augustin Sellam, Délégué à la Pasto-
rale des Jeunes, nous conduit à Moshi,
Morogoro, Dar Es Salaam. Partout,
nous retrouvons l’enthousiasme de tra-
vailler pour l’avenir du pays.
Ces pensées et ces images me traver-
sent l’esprit tandis que je parcours les
rues de Juba. Juba ? Oui, tout à fait,
Juba ou, pour mieux nous compren-
dre, le Sud Soudan. En fait, Juba ne se
trouve pas encore sur les cartes de
géographie. Comme état indépen-
dant, ce pays a seulement quelques
mois d’existence ; il sort exsangue
d’une très longue guerre d’indépen-
dance payée de millions de morts et
de millions de réfugiés. À Juba, tout est
enveloppé de poussière, une pous-
sière rouge, subtile, qui vous pénètre
partout : dans le nez, les oreilles, les yeux,
la bouche. À la fin, on est convaincu que
même notre cerveau en est recouvert!
Ce qui émerge de ce nuage de pous-
sière rouge, c’est un peuple à la limite de
la survie. Les corps amaigris, les visages
creux racontent en silence des vies es-
sentielles, de durs combats quotidiens
pour survivre, des limites toujours plus
resserrées entre la vie et la mort.
Je me demande : que signifie être Salé-
sien, et Salésien Coopérateur, dans une
telle réalité ? Le défi apparaît soudain
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SALÉSIENS 2013

9.5 Page 85

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inégal, au-dessus de nos forces, lorsqu’on
voit des enfants mourir de malaria, de
malnutrition ou à cause de l’eau polluée.
Nous n’avons rien d’autre à offrir à ces
gens que notre pauvre et vulnérable
personne. Une présence aimante qui se
penche sur leurs blessures et entretient
leur espérance. C’est de cette manière
que Jésus a révélé l’amour de Dieu.
Comme font les missionnaires, comme
font les Salésiens Coopérateurs à Juba :
ils vivent avec les gens, au milieu de leurs
misérables cabanes.
C’est dimanche matin. À neuf heures,
le soleil atteint déjà quarante degrés.
Comme tous les jours, Juba
est enveloppée d’une
couche de poussière
rouge. Comme tous les jours, je m’at-
tendais à ce que de cette poussière dé-
bouchent, comme des ombres, des
hommes, des femmes et des enfants
sales, revêtus de quelques haillons. Et
non, au contraire ! Je n’en crois pas mes
yeux ! Ils sont propres, souriants, bien
habillés : c’est dimanche et ils se sont
habillés de neuf. Le seul vêtement
digne de ce nom : celui de la fête ! Je
souris, émerveillé et ravi, comme face
à une apparition.
À Juba, aujourd’hui, c’est vraiment la
fête. Tout en contemplant leurs visages
illuminés d’une lumière nouvelle, je
me demande : mais où rangent-
ils ces habits neufs ? Dans
leurs cabanes crasseuses de
boue ou dans quatre tôles brûlées par
le soleil, il doit y avoir un lieu, un taber-
nacle plutôt, où les habitants de Juba
rangent leurs habits du dimanche. Oui,
ce doit être un tabernacle, parce qu’il
ne s’agit pas seulement d’un vêtement
du dimanche. Ce vêtement-là est tissé
de dignité et de liberté. Il y a une
grande souffrance mais il y a aussi l’es-
pérance en un avenir meilleur. Beau-
coup de fils ont la couleur grise d’un
quotidien misérable, mais il y a aussi les
couleurs vives d’une splendide éter-
nité. Oui, ce vêtement, le seul vête-
ment des habitants de Juba doit être
rangé jalousement, comme quelque
chose d’unique et de précieux, dans le
tabernacle de chaque cabane. Il le sait
bien, le Père Cyril Odia, jeune prêtre sa-
lésien qui, à la fin de la messe, dans une
explosion de chants et de joie, invite
tout le monde au « patro ».
À Juba, aux confins du désert, sur les
rives du Nil Blanc, les Coopérateurs,
vrais Salésiens dans le monde, le Père
Cyril et les autres missionnaires accom-
plissent le miracle de l’espérance qui
renaît avec les jeunes.
SALÉSIENS 2013
83

9.6 Page 86

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Main, La casa della felicità
Deux cœurs et
un Charisme
« La clairvoyance et la passion éducative de Don Bosco ont vu juste concernant Maìn et ses
compagnes. ». C’est ce que répond Sœur Catherine Cangià qui a rédigé le scénario du film
« Maìn. La Maison du Bonheur », quand elle explique comment, dans le film, elle a exprimé la
symbiose et l’affinité éducative de deux personnes saintes : Don Bosco et Mère Mazzarello. On
pourrait dire : deux cœurs apostoliques et un charisme éducatif. Ce sont justement les deux
temps du scénario qui deviennent la clé de cette réciprocité apostolique…
Sœur Catherine, à la base de l’idée édu-
cative de Don Bosco à laquelle a adhéré
Mère Mazzarello, il y a le primat de la
personne. Quelle scène du film indique
clairement ce choix anthropologique ?
C’est la très belle scène où Maìn, après
avoir guéri du typhus qui la laisse sans
les forces d’avant, a une forte intuition
– appelée « vision » dans notre Institut
– qui lui fait comprendre qu’elle peut
mettre sa vie au service de l’éducation
des filles. Elle demande, en effet, à la
Madone, représentée dans un édicule
sur une route du village : « Tu me les
confies à moi ? ». L’idée de « confier »
et de « s’occuper » se trouvent à la base
de son choix qu’aujourd’hui nous en-
richissons du terme « anthropolo-
gique ». Pour Maìn, on doit prendre
soin de la personne qui grandit, l’ac-
compagner jusqu’à sa pleine réalisa-
tion. Aux jeunes filles, on enseigne
avec le discours et la vie : « Ce que l’on
enseigne par l’exemple demeure ».
Chez Maìn, le sens de la réciprocité est
fort, clairement affirmé dans la phrase :
« Pétronille, moi, je n’ai pas de filles
mais j’ai beaucoup de sœurs et elles
me tiennent toutes à cœur pareille-
ment ».
Dans le film, Don Bosco a sa place bien
précise. Comment se fait-il que vous ayez
par Maria Trigila
choisi ces faits de préférence à d’autres ?
En premier lieu, j’ai choisi l’attente de
la venue de Don Bosco, évoquée par
le Père Pestarino informant qu’il voulait
l’inviter avec ses jeunes à Mornèse. Le
regard de Maìn brille pour deux rai-
sons : elle sait que tout ce que propose
le Père Pestarino sert à faire grandir ;
elle « sent » ensuite toute la grandeur
de Don Bosco avant même de l’avoir
rencontré. Et puis, Don Bosco arrive.
Tout le village est en fête, une fête qui
prend de l’ampleur avec l’arrivée des
jeunes et leur musique.
Maìn dit à la petite fille devant elle :
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SALÉSIENS 2013

9.7 Page 87

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« Regarde-le , c’est un saint ». Maìn
en était convaincue. Je me suis de-
mandé comment faire percevoir au
spectateur cette profonde convic-
tion. J’ai donc opté pour les re-
gards. Avec deux gros plans, le film
dit la reconnaissance de cette sain-
teté par Maìn et l’intuition immé-
diate de Don Bosco vis-à-vis de
Maìn. « Ce sera elle, la première ».
Après, quand tous les enfants dor-
ment, nous rencontrons Don Bosco
discutant avec le Père Pestarino sur
la fondation d’un collège à Bor-
goalto.
Nous le voyons ensuite à Turin
lorsqu’il fait part à un jeune Salésien
de sa ferme intention de fonder un
Institut « pour faire en faveur des
filles ce que les Salésiens font pour
les garçons ». Nous le voyons enfin
entériner la décision du Conseil Gé-
néral de lancer l’Institut des Filles de
Marie Auxiliatrice (FMA ou Sœurs Sa-
lésiennes). Sa présence dans le film
s’arrête sur le très beau discours de la
profession religieuse, le 5 août 1872,
suivi de la recommandation d’« être
toujours très joyeuses ».
Don Bosco fonde l’Institut au moment
où dans son cœur grandissait l’ardeur
missionnaire et l’audace de fonder des
maisons en Patagonie, ce qu’il concré-
tise en 1875. Ensuite, en 1876, Mère
Mazzarello écrit au Père Jean Cagliero :
« Hâtez-vous donc de nous appeler… en
Amérique ! Je voudrais déjà y être ! ».
Ce lien relie dès les origines la Congré-
gation Salésienne à l’Institut des FMA.
Dans votre film, qu’avez-vous voulu
ajouter de plus à ce propos ?
Le « plus » est compris dans les
quelques mots de la Mère, mais sur-
tout dans le ton confiant, décidé et
joyeux avec lequel elles les exprime,
et dans son regard. Le première ex-
pédition missionnaire, dans le film,
est immortalisée par une photo et
scellée par ces
paroles : « Don Bosco nous appelle à
travailler parmi les filles du peuple,
parmi les plus défavorisées ».
Les séquences expriment clairement
l’incidence de Don Bosco dans la vie de
Marie-Dominique Mazzarello. Non
seulement parce que depuis Mornèse,
les sœurs sont devenues citoyennes du
monde, pour ainsi dire, mais parce
que…
Parce que tout se faisait au nom de
Don Bosco en calquant ses recom-
mandations et ses enseignements
exprimés à travers les différents di-
recteurs de la Congrégation nais-
sante. Les dernières paroles que le
film nous laisse entendre en voix off
de la Mère sont : « Je meurs épouse
de Jésus, Fille de Marie Auxiliatrice et
de Don Bosco. Je souhaite cette
même grâce à vous toutes que j’ai
beaucoup aimées et que j’aimerai
maintenant encore plus ».
Dans certaines séquences en particulier,
il me semble lire la lettre que Don Bosco
écrivit de Rome, en 1884, à la commu-
nauté salésienne du Valdocco : « Le plus
grand danger qui peut saper à la base
la relation éducative, c’est la perte de l’es-
prit de famille ». Ne vous semble-t-il pas
qu’au fond, un des messages du film soit
précisément celui-là ?
Le film le démontre avec une grande
clarté. De fait, les « fillettes » sont pré-
sentes à chaque événement vécu :
quand on fait des choix décisifs
comme la séparation entre les Nou-
velles Ursulines et les filles qui déci-
deront de devenir FMA ; dans la
scène de la répétition de la profes-
sion, quand on appelle une enfant
« qui lit bien » à tenir le rôle de
l’évêque ; et le jour de la profession
religieuse. Ensuite, quand on joue, on
chante, on étudie, on fait du théâ-
tre… il y a un fond de présence qui
observe, assiste, aime…
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9.8 Page 88

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140 ans au service des jeunes
L’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice fête son 140ème anniversaire. Le 5
août 1872 à Mornese, un petit centre dans le département d’Alexandrie, 11
jeunes filles se consacrent au Seigneur, donnant vie à ce qui serait ensuite
devenu un Institut international présent dans 94 nations.
par ANS
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SALÉSIENS 2013

9.9 Page 89

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Le 5 août 1872, Don Bosco se trouve à Mor-
nèse ; il est arrivé le 4 au soir pour parler avec
les jeunes filles, leur expliquer la signification
de la célébration du lendemain, apprendre à
lire les réponses liturgiques et la formule des
vœux : « Vous faites maintenant partie d’une
famille religieuse, leur dit-il, qui appartient en-
tièrement à la Sainte Vierge ; vous êtes peu
nombreuses, dépourvues de moyens, et
vous n'êtes pas soutenues par l'opinion pu-
blique. Que rien ne vous trouble. L'Institut
aura un grand avenir si vous restez simples,
pauvres et mortifiées. Pensez souvent que
votre Institut devra être le monument vivant
de la reconnaissance de Don Bosco à l'Au-
guste Mère de Dieu, invoquée sous le titre de
Secours des Chrétiens » (cf. Cronistoria I,305-
306).
Don Bosco voulait un Institut féminin qui
puisse accomplir la même œuvre éducative
qu'il menait avec les garçons. En Marie-Do-
minique Mazzarello, qui sera cofondatrice, et
dans le premier groupe de jeunes femmes
qu'il rencontre à Mornèse, il entrevoit la pos-
sibilité de réaliser son rêve.
L'Institut des FMA compte actuellement
13.653 sœurs (statistiques de décembre
2011) réparties en 1.436 communautés dans
94 pays des cinq continents. Au fil des
années, la passion pour l'éducation des
jeunes est restée vivante, s’adaptant aux diffé-
rentes cultures et visant la formation intégrale
de la personne, la cohésion sociale, en déve-
loppant et proposant des activités d'évangé-
lisation, de formation et de prévention.
Écoles, Centres de Formation Professionnelle,
Foyers, œuvres pour les filles des rues, asso-
ciations pour les loisirs, Volontariat, Caté-
chèse, œuvre de première évangélisation,
travail avec les autochtones, œuvres de Pro-
motion de la Femme, activités de microcrédit
et de microéconomie … voilà quelques-unes
des activités par lesquelles les FMA cherchent
à remplir leur mission éducative et évangéli-
satrice, avec de nombreux collaborateurs
laïcs, volontaires et jeunes animateurs.
En beaucoup de pays, le 5 août est resté la
date où l'on émet les premiers vœux tempo-
raires ou les vœux définitifs.
SALÉSIENS 2013
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9.10 Page 90

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SALÉSIENS 2013
un don reçu,
un engagement à réaliser
Anciens Élèves de Don Bosco
L’article 1 des Statuts Confédéraux de
l’Association dit : « Sont Anciens
Élèves ceux qui, ayant fréquenté un ora-
toire (patronage), une école ou une tout
autre œuvre salésienne, y ont reçu une
préparation à la vie selon les principes
du Système Préventif de Don Bosco ».
L’Association des Anciens Élèves est un
groupement vraiment original : chrétien
par ses statuts, il admet de plein droit des
membres de différentes confessions et
religions. L’Ancien Élève peut être laïc,
prêtre ou religieux. Les Anciens Élèves
non chrétiens ou autres sont appelés à
vivre leur engagement en cohérence
avec leur foi propre et en restant tou-
jours attachés aux valeurs humaines et
culturelles qu’ils ont apprises.
L’Association comprend deux catégo-
ries : la première est constituée par les
associés qui s’engagent de diverses ma-
nières dans les réalités locales et dans les
parcours de formation prévus ; la se-
conde, sans aucun lien d’appartenance,
participe à un mouvement plus vaste et
moins structuré. Plus que dans les struc-
tures, l’Association se reconnaît dans le
fait d’être un lieu de formation dans un
contexte de foi, un espace de dialogue
religieux, un laboratoire de collabora-
tions variées, un champ ouvert pour
l’évangélisation, un point de conver-
gence pour des objectifs religieux ou
laïcs selon les dispositions de chacun.
par ANS
rendre actuel le patrimoine des valeurs
éducatives vécues – le Système Éduca-
tif de Don Bosco – dans la société d’au-
jourd’hui, surtout dans le « nouveau
continent numérique ».
Son origine est simple et caractérisée
par le style familial typique du charisme
salésien. Le 24 juin 1870, fête onomas-
tique de Don Bosco, un groupe d’« an-
ciens élèves » , dans un élan de
reconnaissance filiale, lui fit cadeau de
tasses à café. Don Bosco voulut que
cette tradition continuât, toute une jour-
née festive, avec invitation à déjeuner.
Les premières « agapes fraternelles »
eurent lieu le 19 juillet 1874, et l’on prit
l’habitude d’une rencontre annuelle des
Anciens Élèves qui se tient aujourd’hui
encore dans les maisons salésiennes.
En 1884, un groupe de plus de trois
cents « Anciens Élèves » eut sa première
structure organisationnelle ; l’on s’enga-
geait à conserver l’éducation reçue, à
L’éducation reçue dans le passé ne peut
demeurer un pur souvenir mais doit se
transformer en une force entraînant la
personne à s’intégrer dans le présent
pour le transformer. C’est l’occasion de

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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L’Association des Anciens et Anciennes Élèves de Don Bosco a célébré depuis
peu le premier centenaire de sa fondation. Innombrables sont ceux qui, après
avoir fréquenté un milieu éducatif salésien, acquièrent le titre d’Anciens ou
Anciennes Élèves de Don Bosco. Beaucoup de personnalités, mais encore plus
des personnes « ordinaires » qui incarnent dans la simplicité du quotidien ce
slogan de Don Bosco : « bons chrétiens et honnêtes citoyens ».
continuer l’œuvre en faveur des jeunes
défavorisés, à cultiver l’amitié et la soli-
darité entre les associés. Les premiers
statuts furent rédigés à Turin, le 8 dé-
cembre 1911, à l’occasion du 1er
Congrès International, sous l’impulsion
du bienheureux Don Philippe Rinaldi
qui deviendra plus tard le 3ème suc-
cesseur de Don Bosco (1922-1931).
Le 23 mai 1920, à l’occasion de l’inau-
guration du monument à Don Bosco
voulu par les Anciens Élèves, sur la
place de la Basilique Notre Dame Auxi-
liatrice à Turin, fut définie la structure
organisationnelle encore en vigueur
aujourd’hui : Union Locale, Fédération
Provinciale, Fédération Internationale
(devenue « Confédération Mondiale »
depuis 1954). Au cours de cette ren-
contre, il fut décidé d’accueillir égale-
ment dans l’Association d’Anciens
Élèves de religion non chrétienne, sans
distinction ni séparation, considérant
même comme une fierté, pour le
Mouvement et l’Association, le lien fra-
ternel et le sens de l’unité.
Le virage conciliaire amena à prévoir des
formes de collaboration nouvelles et
plus concrètes avec les Salésiens. La
Confédération fait partie de l’O.M.A.E.C.
(Organisation Mondiale des Anciens et
Anciennes Élèves de l’Enseignement
Catholique) qui accueille les Anciens
et Anciennes Élèves des différentes
congrégations, organisation reconnue
par l’Église à travers l’O.I.E.C. (Office Inter-
national de l’Enseignement Catholique).
Depuis quelques années, l’Association
s’occupe de former les futurs responsables
grâce à des cours spécifiques organisés
sur tous les continents ; pour le partage
des nouveaux projets et les échanges des
initiatives territoriales entre les associés,
des Congrès Internationaux (Eurobosco,
Asia-Australia, Congrelat, Afrobosco) se
déroulent tous les quatre ans, et l’Assem-
blée Mondiale, tous les six ans.
Le Congrès de relance du Bicentenaire
de l’Association a marqué l’histoire de
cette dernière : il s’est déroulé à Turin
ainsi que sur les lieux de la naissance
et de l’enfance de Don Bosco, du 26 au
29 avril 2012, avec la participation du
Recteur Majeur de la Congrégation Sa-
lésienne et de son Vicaire.
La Confédération Mondiale des
Anciens Élèves de Don Bosco s’est
donné un Plan Stratégique pour
les prochaines années (2011-2016),
visant à l’acquisition d’un plus grand
sens d’appartenance à la Confédéra-
tion et à la Famille Salésienne, à l’ap-
profondissement de la spiritualité
chrétienne et salésienne, au renforce-
ment de l’animation des Anciens
Élèves , à la consolidation de la struc-
ture organisationnelle et, comme l’a
plusieurs fois souligné le Recteur
Majeur, au renforcement de l’engage-
ment social et ecclésial des Anciens
Élèves.
SALÉSIENS 2013
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10.2 Page 92

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Un élève devenu enseignant
l’histoire de William
De l’engagement en faveur d’une seule personne
peuvent découler des bienfaits pour une communauté
tout entière. C’est ce qui est arrivé à William, un jeune
Tanzanien d’origine masaï qui a bénéficié de l’aide de
nombreuses personnes et de l’éducation des Salésiens
de Turin, et qui a maintenant l’intention d’offrir aux
enfants les moins chanceux de son village quelques
possibilités d’un avenir meilleur.
par ANS
William est un jeune de 22 ans, grand, maigre, le
regard attentif et le sourire gravé sur le visage ;
les traces d’une cicatrice circulaire sur chaque joue
et les gros trous aux lobes des oreilles, typiques des
Masaï, sont ses autres caractéristiques. William, pre-
mier enfant d’une fratrie de six, est né à Elerai, un
petit village au pied du Kilimandjaro, en Tanzanie.
Son nom de famille est Makau mais il a aussi acquis
celui de la famille italienne qui l’a adopté : Cisero.
Quoique le désirant fortement dans son enfance, il
n’a pas pu étudier longtemps : « J’ai fréquenté pen-
dant deux ans l’école d’une mission luthérienne.
Chez nous, personne n’étudie car on ne considère
pas cela important. Travailler la terre, soigner les ani-
maux, ou vendre des bibelots ou autres objets : voilà
les occupations d’un jeune. J’ai donc travaillé dans
les pâturages et je parcourais des dizaines de kilo-
mètres par jour pour porter la viande aux mineurs
parce que mes parents élevaient du bétail et ne pou-
vaient pas entretenir tous leurs enfants ».
Et voilà la rencontre avec le couple italien qui a
changé sa vie : « Nous nous sommes rencontrés sur
les plages de Zanzibar, en 2005, alors que je vendais
aux touristes des produits artisanaux et des étoffes
tissées par mon peuple. Ils ont écouté avec attention,
intéressés par mon histoire et mon désir d’étudier, et
ils m’ont encouragé à le faire ». Les époux Cisero lui
ont ainsi offert de lui payer des études sur l’île. « J’ai
accepté de bon gré car j’ai toujours aimé l’école au
point de ne pas réussir à me détacher des livres ».
Une fois finies les études en collège à Zanzibar, Wil-
liam a été adopté en 2008 et a rejoint Turin où il a
commencé à fréquenter le lycée salésien « Eduardo
Agnelli ». Ce fut son premier contact avec les Salé-
siens bien que les Fils de Don Bosco soient présents
90
SALÉSIENS 2013

10.3 Page 93

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dans son pays natal depuis 1980. Il a fréquenté le lycée pendant deux
ans mais il a compris que ce n’était pas encore là sa voie. Il change
donc d’établissement – restant cependant toujours en milieu salésien
– pour passer au « Lycée Polytechnique Agnelli » où il étudie l’électro-
nique et caresse le rêve de devenir ingénieur.
À l’Agnelli de Turin, au fil du temps, William est devenu très populaire
parmi les élèves grâce aux aventures de sa vie : il a raconté sa rencontre
de nuit avec un lion, et avoir vu tuer à coups de machette les chercheurs
d’or. Mais pour le Père Alberto Zanini, le Directeur de l’école, c’est surtout
sa passion pour les études qui a surpris et captivé ses camarades.
Durant la troisième année de sa scolarité, William a été élu Président
de la « République des élèves », une simulation de la structure d’État
interne à l’établissement. Sur le plan religieux, il ne se dit pas prati-
quant : il a reçu le baptême luthérien mais il ne s’identifie pas à cette
religion. Il précise néanmoins que les valeurs de la maison salésienne
sont ses valeurs. Il aime le sport et, comme beaucoup d’athlètes afri-
cains, il est porté sur les sports de résistance : « J’aime le cyclisme et
faire de longues courses à pied ; je peux courir jusqu’à vingt-cinq kilo-
mètres à pied sans problème ! Dans une course de dix kilomètres, avec
plus de six mille athlètes, je suis arrivé second. Et en mai 2012, j’ai
obtenu le même résultat sur une distance de six kilomètres avec deux
cents athlètes de la Fédération ».
Pendant l’été 2011, William est retourné chez lui. Il a enseigné diffé-
rentes matières, comme le swahili, la langue masaï, et les mathéma-
tiques à quelques enfants de son village. Il a même fabriqué de ses
mains le tableau et les bancs de la classe, organisée à l’ombre des
arbres, pour inciter les enfants à étudier et leurs familles à les laisser
fréquenter la classe. Mais ça n’a pas été facile : « L’ignorance et la pau-
vreté de mon peuple m’ont vraiment fait mal ! J’ai commencé à in-
viter les enfants, maison par maison, mais les mamans ne voyaient
pas l’utilité de l’école et ne les y envoyaient pas. Au début, pour les
premières leçons, ils étaient peu nombreux à venir, mais à la fin, ils
étaient plus de trente. Ma satisfaction est venue plus tard, lorsque
deux enfants se sont inscrits à l’école publique ».
Pour l’avenir, William veut fréquenter l’université et se former ensuite;
mais son rêve est de retourner à Elerai et poursuivre son rêve d’édu-
cation dans son village, en y fondant une école. « Je souhaite que
les enfants de mon village aussi puissent aller à l’école comme je l’ai
fait moi-même ».
Avant que William ne réussisse à atteindre son objectif, il devra
encore affronter de nombreux défis ; mais son enthousiasme fait
tâche d’huile et s’est communiqué à d’autres personnes : le Conseil
d’Établissement de l’Agnelli réfléchit à un projet pour lui venir en
aide tandis que des jeunes du programme missionnaire des Salé-
siens pensent à l’accompagner dans son prochain voyage à Elerai.
SALÉSIENS 2013
91

10.4 Page 94

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COMMUNICATEUR
Don Bosco écrivain
Un engagement actuel pour la « bonne
presse »
Science et technologie : au service de qui ?
L'Evangile à travers les médias
« Shake & Pray », App pour iPhone & Android
Une Radio faite par les jeunes de la rue
La Foi en livres de poche
Festiclip, des clips par des jeunes pour des
jeunes
92
SALÉSIENS 2013

10.5 Page 95

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Les Lectures Catholiques furent accueillies aux applaudissements de tous et le nombre des
lecteurs fut extraordinaire.
(Mémoires de l’Oratoire)
SALÉSIENS 2013
93

10.6 Page 96

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Don Bosco écrivain
De 1844, année de la publication de
son premier livre, jusqu’en 1888, on
peut compter quatre cent trois livres, y
compris certains travaux de moindre
importance, écrits par Don Bosco, aux-
quels il faut adjoindre l’énorme quantité
de lettres et écrits autobiographiques.
Certains de ses travaux virent plusieurs
éditions et jouirent d’une grande popu-
larité chez une vaste gamme de lec-
teurs. Rien que durant la vie du saint,
« La jeunesse Instruite » fut rééditée cent
dix-huit fois et traduite en français, en
espagnol et en portugais… Dans son
« Testament spirituel », Don Bosco écri-
vit : « … dans mes prédications, mes
conférences et mes livres, j’ai toujours
fait tout ce qui est possible pour soute-
nir, diffuser et divulguer les principes de
la Foi Catholique ».
Si l’on regarde attentivement la vie de
Don Bosco, on se rend compte des
multiples initiatives qu’il a réalisées
pour éduquer et évangéliser les
jeunes. On ne peut pas ne pas imagi-
ner la vie quotidienne de Don Bosco
sans tenir compte de son intérêt et de
son souci pour les jeunes, en fondant
de nouvelles maisons et de nouvelles
écoles, en voyageant continuellement
pour chercher des aides financières, en
fondant la Congrégation Salésienne,
dans ses paroles, sa prédication et le
ministère de la Confession pour ses
jeunes, en écrivant des lettres, en fai-
sant des visites officielles, des voyages
de toutes sortes… Dans tout ce qu’il a
fait, Don Bosco a eu une intense acti-
vité comme écrivain et éditeur ; nous
dirions aujourd’hui, un véritable maître
par Fco. Javier Valiente
d’œuvre de la communication…
Son projet éditorial sera marqué des
grands principes qui seront le moteur
de toute sa vie. À l’époque historique où
on lançait de fortes attaques contre
l’Église et le Pape, une époque marquée
par la critique de la religion, Don Bosco
devient un éditeur catholique, un apo-
logète qui défend l’Église avec ses
écrits : il n’y a donc pas lieu de s’étonner
si, de ce point de vue, il regardera tou-
jours du côté de saint François de Sales.
Livres didactiques et éducatifs
Outre son objectif apologétique, Don
Bosco écrit et publie des livres dans un
but éducatif. Le premier livre écrit par
lui fut : « Aspects historiques de la vie
94
SALÉSIENS 2013

10.7 Page 97

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du séminariste Louis Comollo » (1844),
dont il fit imprimer trente mille exem-
plaires. « L’Histoire de l’Église » (1845) et
« L’Histoire Sainte » (1847) furent parmi
les premiers ouvrages que notre Saint
publia en réponse aux nécessités des
jeunes qui, après avoir étudié le Caté-
chisme, n’avaient pas d’autres moyens
appropriés pour élargir et continuer
leur formation.
Les livres comme « La jeunesse Ins-
truite » (1847) avaient pour but d’aider
les jeunes des paroisses et des centres
religieux dans leur vie chrétienne ha-
bituelle ; ou encore « Le Système Mé-
trique Décimal » (1849) publié comme
une simple explication de cette nou-
velle approche des mathématiques
devenue obligatoire en 1845. « L’His-
toire d’Italie », « L’Histoire Sainte », « La
Vie des Papes » et une « Bibliothèque
de la Jeunesse Italienne » ne sont que
quelques exemples qui démontrent
l’intérêt de Don Bosco pour aller au-
devant des nécessités des jeunes, avec
ses écrits.
Presse politique
Une Revue pour la Famille
Salésienne
Une autre œuvre lancée par Don Bosco
en 1877 : le « Bulletin Salésien ». Au
début, Don Bosco pensait aux Bienfai-
teurs et Coopérateurs Salésiens, et cette
Revue faisait partie des moyens qu’il se
donnait pour rester en contact avec
tous les Coopérateurs. Ce périodique
existe encore aujourd’hui, publié dans
toutes les parties du monde salésien,
pour continuer l’objectif et le projet
voulus par son fondateur, à savoir être
un instrument unissant les gens et
créant une conscience commune dans
la vie de la Congrégation, un instrument
qui encourage à connaître l’esprit salé-
sien en vue d’aider les jeunes.
Lectures Catholiques.
En 1853 commencèrent d’importantes
publications qui révèlent l’effort de
Don Bosco, les « Lectures Catho-
liques », à travers lesquelles le Saint
s’adressait à un public bien précis : ou-
vriers, paysans, jeunes des classes po-
pulaires de la ville et de la campagne.
beaucoup de cas, surtout dans les pre-
miers numéros, l’auteur suivait un
même schéma : il s’agissait d’un dia-
logue entre un papa et ses enfants sur
un sujet donné. Nombre de ses lec-
teurs étaient des jeunes qui avaient
émigré de la campagne vers la ville
pour chercher du travail et, loin du
contrôle familial, abandonnaient toute
pratique religieuse, les sacrements et
les bonnes habitudes qu’ils avaient
prises en famille.
Les « Lectures Catholiques » étaient
pleines de témoignages, d’histoires,
d’exemples de jeunes de bonne
conduite. La biographie de ses jeunes
de l’Oratoire, comme Dominique Savio,
Michel Magon ou François Besucco
étaient écrites dans cette collection…
Pour résoudre le problème de la distri-
bution, Don Bosco se servait des struc-
tures disponibles dans l’Église ; des
personnes l’aidaient à trouver des
abonnés pour ses revues. Les « Lec-
tures Catholiques » étaient le noyau et
l’effort le plus important de l’activité de
Don Bosco comme éditeur.
Toutefois, en plus de son intérêt pour
l’éducation, on peut découvrir dans
son activité d’éditeur un esprit plus
moderne intéressé à trouver les
moyens de communication les plus ef-
ficaces pour convaincre et influencer
l’opinion publique. Pendant la seconde
moitié du 19ème siècle, la ville de Turin
était très mouvementée politique-
ment, et avait vu naître de nombreux
journaux et périodiques qui créaient
un climat de compétition, avec un
marché très large pour atteindre des
lecteurs parmi les couches populaires.
Il s’agissait de livres de poche et leur
contenu consistait en un ensemble de
sujets, religieux et non religieux, dans
le but d’améliorer la formation chré-
tienne et morale de ses lecteurs. Dans
Écrivant à un confrère, Don Bosco l’en-
courageait à acheter des journaux
d’orientation catholique défendant la
pensée de l’Église, « au lieu d’exalter le
passé et se lamenter des temps actuels ».
SALÉSIENS 2013
95

10.8 Page 98

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Un engagement actuel
pour la « bonne presse »
Les Salésiens et le journal du pape
Les Salésiens célèbrent en 2012 leurs soixante-quinze ans de
présence au Vatican. Par pure coïncidence, cet anniversaire
tombe en même temps que la clôture du cent-cinquantième
anniversaire de L’Osservatore Romano, connu dans le monde
entier comme le journal du pape. Les Salésiens ont un lien
particulier avec L’Osservatore Romano déjà du temps de
Don Bosco, fidèle défenseur de Pie IX.
Le quotidien paraissait pour la pre-
mière fois le 1er juillet 1861 et, le 31
décembre de la même année, Don
Bosco obtenait le décret autorisant la
première imprimerie du Valdocco. En
1937, tandis que grossissaient dans le
monde les rumeurs de guerre, et que
nazisme et communisme apparais-
saient comme un dangereux défi pour
l’humanité, Pie XI appela les Salésiens au
Vatican « pour prendre en charge les
deux typographies de La Polyglotte
et de L’Osservatore Romano ». Jeune
prêtre, Achille Ratti, sans imaginer qu’il
deviendrait le pape de la béatification et
de la canonisation de Don Bosco, était
allé le rencontrer à l’Oratoire et en rap-
porta une impression positive indélébile.
Il fut spécialement admiratif de tout ce
qui se réalisait au Valdocco dans le do-
maine de l’imprimerie et de l’édition.
Il s’en souvint plus de cinquante ans
après lorsque, comme successeur de
Pierre, il dut donner une impulsion à
l’édition et à la presse du jeune État issu
des Accords du Latran de 1929 et qui
s’organisait progressivement dans tous
les domaines. Se souvenant de Don
Bosco qui, avec son intuition de vision-
naire, avait compris l’importance déci-
sive de la presse et de l’édition dans le
monde moderne au service de l’apos-
par Carlo Di Cicco
tolat et de l’éducation chrétienne, Pie
XI se convainquit que confier aux Sa-
lésiens l’imprimerie et le quotidien
serait le meilleur choix. En soixante-
quinze ans, pour diriger la commu-
nauté salésienne à l’intérieur des murs
vaticans, se sont succédé dix directeurs
et soixante-quinze Salésiens, parmi les-
quels de nombreux coadjuteurs, pro-
fessionnels experts et compétents
dans l’art de la presse.
À l’exemple de leur fondateur, les Salé-
siens ont toujours considéré d’une im-
portance vitale pour l’éducation des
jeunes aussi bien la bonne presse que
l’amour envers le pape. Un anniversaire
comme les soixante-quinze ans de
présence active à son service, qui coïn-
cide avec une commémoration tout
aussi importante pour L’Osservatore
Romano, porte à revisiter l’actualité et
la clairvoyance des deux consignes
laissées par Don Bosco à ses Salésiens.
Si, en effet, Benoît XVI a lancé l’urgence
de l’éducation comme nouvelle fron-
tière d’une société renouvelée et d’une
foi chrétienne vécue d’un libre choix,
il faut se demander comment lire et
actualiser aujourd’hui l’amour des Sa-
lésiens pour le pape et comment at-
teindre l’objectif pastoral de la bonne
presse. L’Osservatore Romano, pour
lequel les Salésiens ont beaucoup fait,
demeure pour les fils de Don Bosco
une question inévitable parce qu’ac-
tuelle, presque familiale, et sur laquelle
il faut se pencher actuellement. Si la
communication est un des carrefours
historiques de la nouvelle perception
du monde, lire L’Osservatore Romano
est une des marques de soutien
à l’Église telle qu’elle a été définie
et présentée par le concile Vatican II.
Dans cette assemblée, ouverte voilà
cinquante ans, l’Église choisit la com-
munion entre ses différentes compo-
santes et la collégialité épiscopale
autour du pape comme caractéris-
tiques de sa marche dans l’histoire.
96
SALÉSIENS 2013

10.9 Page 99

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Tout ce qui favorise la communion est
donc important.
À l’époque de la communication,
parmi les offres du marché média-
tique, toujours plus nombreuses et
plus articulées, à la différence du
passé, soutenir le journal du pape
n’est plus indifférent ni sans impor-
tance. La diffusion et la mise à jour du
quotidien du Saint Siège réclament
l’attention et une disponibilité spé-
ciale des Salésiens. Diffuser L’Osserva-
tore Romano, pour la publication
duquel ils demeurent encore indispen-
sables, peut être considéré comme
l’une des nouvelles manières de com-
prendre et d’exprimer leur amour
envers le pape, selon les signes des
temps.
Dans le domaine des multimédias,
L’Osservatore Romano est unique,
malgré tant de journaux, de sites, de
radios et de TV qui traitent de sujets re-
ligieux. Pour le dire avec le Père Fili-
berto González, Conseiller Général
pour la Communication Sociale de la
Famille Salésienne, dans l’immense
marée de l’information qui s’est étendue
avec le web, L’Osservatore Romano de-
meure, par nature, la source la plus
fiable sur l’Église catholique et sur le
pape.
SALÉSIENS 2013
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10.10 Page 100

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Science et
technologie :
au service
de qui ?
Nous nous plaignons souvent en disant : « Le temps
passe vite…» Ce qui nous amène irrémédiablement
à nous questionner : « Quel est le sens de ma vie ? ».
Alexandre nous dit…
par Alexandre Garcia Aguado
Vers le milieu de 2008, après les
Journées Mondiales de la Jeunesse
(JMJ), c’étaient ces questions qui me
préoccupaient intensément. J’avais un
travail formidable comme analyste-
programmateur en informatique et les
perspectives d’avenir étaient des meil-
leures. Cependant, un sentiment d’in-
satisfaction m’envahissait de plus en
plus en pensant que beaucoup de lo-
giciels que je réalisais avaient comme
but principal l’impact financier avanta-
geux pour l’entreprise où je travaillais.
Je ne voudrais pas laisser entendre par
là que c’était nécessairement un pro-
blème et encore moins qu’il s’agissait
de quelque chose de mauvais ; mais il
est vrai que ce que je désirais vraiment,
c’était que la technologie et les
connaissances que je mettais en pra-
tique fussent au service direct des plus
défavorisés.
Je m’étais diplômé en Free Software
Technology (Technologie des Logiciels
Gratuits)… dont la philosophie prônait
très directement l’insertion sociale, la
collaboration et le respect de l’idée
que les humains sont appelés à être
quelque chose de plus. UNISAL (Uni-
versité Salésienne) est l’une des rares
universités à proposer ce cours ; c’est à
travers elle que j’ai connu les Salésiens
et que je me suis laissé engager dans
des activités pastorales, et avec une
orientation missionnaire marquée ;
cela m’a finalement amené à travailler
dans la mission salésienne en Angola,
en faisant partie du Mouvement du
Volontariat Missionnaire Salésien. C’est
ainsi que j’ai trouvé le chemin pour
donner sens à ma vie et à mon travail
professionnel.
Après un an de préparation, en février
2011, je suis enfin arrivé en Angola.
Une fois sur le territoire de la mission,
ma première démarche a été de
connaître quelque chose des condi-
tions du pays, en particulier quelle était
la situation concernant le secteur de
l’Information Technologique (IT).
Je suis très vite arrivé à la conclusion
que la priorité des priorités pour l’IT,
c’était la formation professionnelle
puisque, après tout, on n’obtiendrait
aucun résultat durable si on ne pouvait
pas compter sur des gens capables
d’assurer la continuité. On a donc com-
mencé par revoir l’informatique de
base et le cours de technologie que
l’on proposait déjà dans nos Centres
Professionnels fréquentés par quelque
mille cinq cents élèves chaque année.
Cette restructuration a exigé de notre
part la mise en place de nouveaux ma-
tériels pédagogiques ; et l’on a cherché
comment innover en offrant un cours
de plateformes multiples en technolo-
gie informatique que nous avons ap-
pelée UbuntuBosco, où les élèves
pouvaient travailler avec Ubuntu, Win-
dows-XP et Windows 7. Cela a permis
aux garçons et aux filles d’avoir une
98
SALÉSIENS 2013

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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vision beaucoup plus large des choses.
En plus de la formation professionnelle
basique, nous refondons le cours de
montage et d’entretien des ordina-
teurs : une nécessité pressante dans le
pays, qui permet aux jeunes une
rapide incorporation dans le marché
du travail.
Une des demandes des Salésiens,
lorsque je suis arrivé en Angola, a été la
création d’un site web afin de pouvoir
enfin bénéficier d’une présence sur In-
ternet. Nous avons formé un groupe de
jeunes Angolais qui travaillent dans la
Maison d’Édition Don Bosco en Angola.
Nous nous sommes mis en contact,
via Internet, avec le P. Andrés Algorta,
alors responsable de la Communica-
tion Sociale et du Volontariat au Brésil.
En novembre 2011, le site dombos-
coangola.org fut inauguré sur Internet
comme une occasion de formation
pour les jeunes Angolais, un canal de
communication pour les Salésiens de
l’Angola et un puissant moyen de rela-
tion pour la Famille Salésienne.
Dans cette même optique de dévelop-
pement du site web, nous aimerions
améliorer la connexion Internet dans les
œuvres salésiennes. L’Internet coûte
cher, spécialement à l’intérieur du pays
où le seul moyen d’accès est le satellite
(VSAT). Nous avons un contrat très
avantageux avec une entreprise, qui
nous a réellement permis d’obtenir la
meilleure connexion possible.
Pareillement, avec ces projets-clés, ont
vu aussi le jour diverses autres réalisa-
tions de moindre importance ainsi que
des associations avec ceux avec qui
nous arrivons à un accord, par exem-
ple l’OLPC (Un Laptop – ordinateur
portable – pour les jeunes), un projet
de niveau mondial qui cherche à ob-
tenir des ordinateurs à bas prix pour
mettre le matériel éducatif à la portée
des jeunes. Le projet pilote, en Angola,
se trouve à l’École Don Bosco et il a été
d’un grand secours dans l’utilisation,
autant que nécessaire, du Software
gratuit d’Internet.
Dans le monde entier, les Salésiens ont
opté pour le Free Software, et c’est la
ligne suivie aussi en Angola, décision
très pertinente, selon moi, et qui cor-
respond très bien à ce que je fais et res-
sens…
Tout ce que je viens de présenter ne
vise pas seulement à faire connaître
notre façon d’utiliser le Free Software
ou comment nous avons développé
UbuntuBosco, mais également à faire
connaître comment nous avons inté-
gré des éléments de la communauté
free software dans nos activités quoti-
diennes : la collaboration, le partage, la
liberté, la prise en considération de
notre être humain, parmi tant d’autres
choses intimement liées à l’Évangile et
à ce que nous créons comme Famille
Salésienne.
Tout au long de cette année d’acti-
vité missionnaire de volontariat, nous
avons réussi certaines choses mais
d’autres attendront… bien qu’à mon
avis, le plus important ait été de
constater le miracle de communion
que j’ai pu admirer de mes propres
yeux : avoir été capables de mettre
en commun le peu que nous avons
fait et recevoir des richesses incalcu-
lables de la part de ceux qui jamais
de leur vie n’auraient soupçonné
pouvoir apporter quelque chose
aux autres. Voilà comment Dieu m’a
montré la manière de donner un
sens à ma vie.
SALÉSIENS 2013
99

11.2 Page 102

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L'Evangile
à travers les médias
par Roman Sikón
L« e fait est que les Salésiens doivent
aussi annoncer l’Évangile à travers
les différents moyens de communica-
tion, tout comme l’a fait Don Bosco lui-
même », dit Roman Sikoń, fondateur
d’Article 43, mouvement pour l’évan-
gélisation multimédiale. Le ballon et la
guitare qui, durant des années, ont été
ses principaux instruments de travail,
ont donc cédé la place à un micro et à
une caméra vidéo.
C’était en 2007. Un groupe d’étudiants
du séminaire salésien de Cracovie écou-
tait une conférence du Recteur Majeur.
« Je me demandais comment il était
possible, alors que les Salésiens se trou-
vent dans cent trente pays, que des
gens sachent peu de choses sur notre
identité et notre mission éducative », dé-
clare Sikoń, sdb. « Ce fut donc pendant
la retraite prêchée par le Recteur Majeur
que je me suis rappelé l’article 43 de nos
Constitutions ; et je trouvai la réponse ».
Peu après que Roman Sikoń a eu cette
inspiration, le premier groupe multimé-
dia est né, au séminaire salésien de Cra-
covie, sous le nom « Article 43 ». C’est
précisément cet article des Constitu-
tions Salésiennes qui est devenu le
point initial et un vrai programme de
travail. Roman a réalisé sa première
vidéo dans le camp de réfugiés de
Kakuma, au nord du Kenya, où il se trou-
vait en tant que volontaire pour le Ser-
vice du Volontariat pour les Missions
Salésiennes (SVMS) avant d’entrer dans
la Congrégation. Et c’est dans cette ex-
périence qu’il a puisé son enthou-
siasme et trouvé son support le plus
grand pour réaliser son idée. L’année
suivante, il a été en mesure de créer un
studio de production à Cracovie,
adapté à la réalisation de petits docu-
mentaires. Actuellement, pas moins de
trente documentaires ont déjà été
transmis sur les chaînes TV aussi bien au
plan régional que national… sans comp-
ter les deux cent-cinquante mini vidéos
qui ont été divulguées sur Internet.
« Je suis allé à Smętowo, près de Pelplin,
avec le Père Witek, pour un travail mis-
sionnaire. Le curé m’avait contacté en
me disant qu’il y avait déjà travaillé trois
fois, en différentes occasions, et que cette
fois-ci était vraiment la meilleure. Le
nombre de personnes qui communiaient
était en augmentation constante, ainsi
que les offrandes ! J’ai simplement réa-
lisé une vidéo comme support de mes
paroles », se souvient le Père Bronisław
Szymański. Aujourd’hui, âgé de plus de
90 ans, il se souvient presque parfaite-
ment de chaque coin où il s’est rendu
avec son cinéma ambulant. Il réussit à
obtenir les premiers films à caractère re-
ligieux grâce à l’ambassade américaine,
au milieu des années soixante. Il avait
l’habitude de faire sa valise avec son pro-
jecteur 16mm, qu’il venait d’acquérir,
son magnétophone et les cassettes où
il avait enregistré ses commentaires. Et
le voilà parti en train, de village en vil-
lage, d’une paroisse à l’autre, à travers
toute la Pologne.
100
SALÉSIENS 2013
« Je me suis rendu compte de ce que si-
gnifiait vivre dans les villages et les pa-

11.3 Page 103

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En Pologne, les Salésiens ont utilisé différents moyens de
communication sociale pendant de nombreuses années. « Article
43 » est seulement une de leurs nombreuses activités qui se sont
ensuite répandues dans le monde entier. Aujourd’hui,
cependant, chaque groupe et chaque réalité, où que ce soit,
peuvent travailler et collaborer en utilisant Internet.
roisses. Pour ma part, j’avais acquis une
grande expérience, si bien que les prê-
tres me demandaient de leur prêcher
des retraites et de tenir de petites
conférences aux fidèles… et tout cela,
à cause de ces films. Je me suis rendu
dans toutes nos maisons salésiennes.
À Lublin, nous abaissions les stores
de l’église, à l’étage supérieur de la
maison, et nous projetions des films
pendant des heures. Je crois bien
qu’en soixante-dix-huit années de vie
salésienne, ces années-là sont celles
qui ont porté le plus de fruits », nous
raconte-t-il. La censure de l’époque
communiste n’a certes pas facilité le
travail du Père Bronisław. Les films arri-
vaient clandestinement d’Italie grâce à
l’archevêque Karol Wojtyła (futur Jean
Paul II) et, souvent, ils étaient projetés
en secret. Voilà pourquoi, malgré une
durée de vingt ans et deux mille cinq
cent vingt projections, il n’existe
aucune photo pour rappeler ces évé-
nements. Mais d’autres ont ensuite
continué le travail que le Père Bro-
nisław Szymański avait commencé : les
pères salésiens Michał Szafarski, Jan
Waszczut et Bernard Weideman. Pour
eux tous, les moyens de communica-
tion ont été à la base de leur travail pas-
toral.
Ces dernières années, nombreuses ont
été les personnes qui ont travaillé au
projet « Article 43 » dans les villes de
Ląd, Świętochłowice, et même au
Ghana. « Le Père Piotr Wojnarowski
nous a demandé de l’aide pour créer
un studio multimédia dans la maison
provinciale d’Ashaiman, exactement
comme celui de Cracovie. Avec le vo-
lontaire Michał Król nous avons donc
réussi à mettre sur pied un studio "Ar-
ticle 43" même au Ghana. Michał est
ensuite resté encore deux ans sur
place afin de pouvoir former des au-
tochtones, si bien qu’aujourd’hui le
studio est en mesure de fonctionner
de manière autonome et en dévelop-
pement continuel », nous dit Roman
Sikoń. « Mon rêve est que chaque Pro-
vince salésienne puisse avoir ne serait-
ce qu’un petit studio professionnel
comme celui-ci, avec un groupe de Sa-
lésiens et de volontaires vivant leur vo-
cation de cette manière, c’est-à-dire en
diffusant l’Évangile avec les moyens de
communication, exactement comme
a fait Don Bosco en son temps ».
SALÉSIENS 2013
101

11.4 Page 104

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« Shake & Pray »
App pour iPhone & Android
Pour
beaucoup de jeunes,
aujourd’hui, leur Smartphone
est leur lien avec le monde entier.
C’est leur TV, leur magnétophone, leur
console de jeux vidéo, leur « pain »
quotidien – et même leur meilleur ami ! En
fait, c’est leur parc de jeux. Salésiens, il nous
faut donc les rencontrer précisément là où ils
ont pris l’habitude de se rencontrer. Les
applications pour les Smartphones sont
connues comme app. L’app. « Shake &
Pray » (Secoue et Prie) offre aux jeunes
la possibilité de faire de leur
Smartphone un véritable
livre de prière.
par Don Bosco Publications
102
SALÉSIENS 2013

11.5 Page 105

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« Il faut considérer avec intérêt les diverses formes de sites, d'applications et de réseaux
sociaux qui peuvent aider l'homme d'aujourd'hui à vivre des moments de réflexion et
d’interrogation authentique, mais qui peuvent aussi l’aider à trouver des espaces de
silence, des occasions de prière, de méditation ou de partage de la Parole de Dieu.
Dans la substance de brefs messages, souvent pas plus longs qu'un verset biblique, on
peut exprimer des pensées profondes à condition que personne ne néglige le soin de
cultiver sa propre intériorité. »
(Message du Pape Benoît XVI pour la Journée des Communications Sociales 2012)
SALÉSIENS 2013
103

11.6 Page 106

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104
SALÉSIENS 2013
Une Radio faite par
les jeunes de la rue
Pour la Congrégation Salésienne, les radios – ainsi qu’elles sont
décrites dans le Système Salésien de Communication Sociale –
« sont des structures […] qui, dans le style salésien, évangélisent
la culture des jeunes et la culture populaire, éduquant,
orientant, informant et impliquant les personnes ». « La radio
salésienne – poursuit le texte – produit des programmes au
service de la mission éducative et pastorale, spécialement
envers les jeunes, avec une attention continuelle et critique aux
phénomènes de la culture de la communication sociale ; elle
offre une bonne qualification professionnelle à ses employés en
même temps qu’une vision humaine et chrétienne de la vie, et
un travail marqué par l’identité salésienne ; elle donne de la
qualité au secteur de l’information […] ; elle ouvre des espaces
aux groupes de jeunes et même les stimule et les soutient ».
par ANS
Radio Juventus Don Bosco – émetteur né en 2004 en République Do-
minicaine grâce au courage et à l’initiative du Père Luis Rosario et d’un
groupe de jeunes de la rue – semble incarner ce qui est écrit dans
le document salésien ; en plus d’être un moyen de communica-
tion, la radio est aussi un lieu d’éducation où se déroule une
œuvre pastorale magnifique.
Le Père Rosario raconte : « Dans un premier temps, il y avait
seulement le désir d’avoir une station radio. Mais il n’y avait
pas l’argent pour construire le bâtiment et encore moins
pour l’achat du matériel nécessaire. Une fois les travaux
commencés, cependant, les ressources arrivaient peu à
peu : certains participaient avec de l’argent, d’autres en tra-
vaillant bénévolement… »
Le plus extraordinaire dans cette Radio, ce sont les personnes
qui la font vivre. En écrivant son histoire, Germain Marte, un colla-
borateur, raconte : « À qui serait jamais venue l’idée de mettre une sta-
tion radio de ce niveau entre les mains d’un groupe de jeunes recueillis
dans la rue ? Ce ne pouvait être qu’au Père Rosario, convaincu que les jeunes
méritent confiance, respect, et qu’on leur donne l’occasion de mettre à profit
leurs talents ».
Les jeunes en question font partie du projet développé par la Pastorale des
Jeunes « Yo También » (Moi aussi) qui accueille les jeunes de la rue pour leur re-
donner une éducation et les réintégrer dans leurs familles et dans la société.
Ce sont ces jeunes qui dirigent la Radio. « Les jeunes qui travaillent ici sont un
exemple de sérieux, de discipline et d’engagement. Je suis vraiment fier d’eux »,
dit le Père. « Avec ces jeunes, nous avons obtenu ce que voulait Don Bosco :

11.7 Page 107

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faire d’eux de bons chrétiens et d’honnêtes citoyens ».
Certains jeunes sont désormais tellement bien préparés qu’ils
produisent et mènent même des programmes de trois
heures, chaque dimanche. Beaucoup ont approfondi leurs
compétences comme techniciens du son, monteurs, assem-
bleurs ou réparateurs des installations et des ordinateurs.
D’après le Père Rosario, « Radio Juventus Don Bosco » est
quelque chose de providentiel. Depuis le début, la Radio a
pu compter sur la générosité de nombreux bienfaiteurs
comme, par exemple, l’ambassade du Japon qui a payé l’ins-
tallation technique nécessaire. La Radio continue sans
passif : aucun des producteurs des programmes ne paye la
station pour ce qu’elle transmet et la radio ne leur paye rien.
Les différentes équipes qui travaillent au sein de la Radio –
des techniciens aux récolteurs de fonds – assurent un travail
bénévole à la seule condition que soit toujours respectée la
ligne éducative et pastorale de la station.
La structure interne est gérée d’une manière organique, et
chacun a un rôle et une fonction bien précis ; les différentes
équipes se réunissent au moins une fois par mois pour pro-
grammer le travail. Les réunions générales sont aussi régu-
lières ainsi que les temps d’amitié et de partage entre tous
les collaborateurs.
La méthode de travail favorise la participation, avec de fré-
quentes interactions avec les auditeurs. Il arrive qu’on réalise
aussi des émissions à l’extérieur. Les relations avec les autres
émetteurs catholiques sont très positives et la coopération
est réciproque, en particulier avec les stations de la ville de
Saint Domingue. Souvent, Radio Don Bosco entre en réseau
avec elles pour suivre certaines célébrations spéciales de
l’Église, soit nationales soit internationales, notamment les
activités du Pape, en passant par Radio Vatican.
La programmation de la Radio s’adresse principalement aux
jeunes, aux ados et aux familles et se prolonge sur la journée
entière. Son fil conducteur est le Système Éducatif et Pré-
ventif de Don Bosco qui se fonde sur trois piliers : raison, re-
ligion, affection. L’objectif principal de Radio Juventus est de
contribuer à bâtir un monde meilleur, basé sur l’amour. D’où
la devise : « Une voix pour la civilisation de l’amour ».
SALÉSIENS 2013
105

11.8 Page 108

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La Foi en livres de poche
Des livrets pratiques
Inspirée par notre fondateur
saint Jean Bosco et son grand
modèle Saint François de Sales,
la Maison d’Édition Don Bosco
de Slovaquie a préparé une
série de livrets pour favoriser
une plus grande connaissance
des fondements de la foi
chrétienne et de la position de
l’Église sur d’importants sujets
d’intérêt commun.
par Jan Misko
Nous sommes chaque jour submergés par tant et tant d’in-
formations qui nous parviennent de moyens de commu-
nication plus ou moins importants. Au jour d’aujourd’hui, il est
très important d’être informé sur ce qui se passe dans le
monde et autour de nous. Mais quand il s’agit de sujets tou-
chant à la foi, on est parfois insatisfait et déçu des informations
superficielles, et même totalement inutiles quand on doit ré-
pondre aux questions les plus importantes de la vie.
Édition visant un large éventail de personnes
La foi en livres de poche est une réponse aux besoins de nom-
breux croyants qui souvent n’ont pas le temps, et encore
moins la possibilité, de participer à des rencontres et autres
forums sur des thèmes religieux. C’est aussi un excellent
moyen pour ceux qui cherchent des réponses aux différentes
questions de la vie, ou qui ne connaissent que peu de choses
sur l’attitude qu’un chrétien devrait adopter dans certains cas.
Et ces livrets peuvent même être utilisés, faute de mieux,
comme support dans des rencontres de communautés reli-
gieuses ou pour la formation de groupes de catéchistes.
EDÍCIA VIERA DO VRECKA 2013
106
SALÉSIENS 2013

11.9 Page 109

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pour tout chrétien
Connaissance et compréhension
Dans la préparation du contenu de chaque thème particulier,
l’aide de prêtres et de laïcs spécialisés n’a jamais manqué, de
sorte que l’on a toujours pu aborder le sujet sous tous ses aspects
avec le plus grand soin. De plus, toujours en suivant l’exemple
de Don Bosco, on a cherché à adopter un langage le plus facile
possible pour nos lecteurs. Ceux qui voudraient approfondir da-
vantage les divers thèmes ont aussi à leur disposition une liste
d’autres sources.
Thèmes actuels
En plus des différents thèmes que nos lecteurs étaient sûrement
en droit d’attendre de la part d’une collection de livres sur la foi,
on a souhaité aborder aussi des problématiques plus profondes,
toujours dans la ligne de l’enseignement de l’Église catholique.
C’est pour cela qu’en 2012, on a proposé treize nouveaux
thèmes : Comment vivre au quotidien les Saintes Écritures ; Les
chrétiens et les élections politiques ; Les punitions dans l’éduca-
tion des enfants ; Les moyens de communication nous manipu-
lent-ils ou non ?; Le Seigneur dans le couple (sur le contrôle des
naissances) ; Je crois en Dieu ; Je n’ai pas besoin de l’Église ; Saints
Cyrille et Méthode, tels qu’on ne les a jamais vus ; Révélations pri-
vées dans notre vie ; Vivait-on mieux durant le communisme ?;
Magie, superstition, malédictions… que pense Dieu de tout ça ?;
L’argent pour un chrétien ; Comment se former une conscience ?
Un prix plus qu’abordable
Les volumes de La Foi en livres de poche paraissent une fois par
mois. Il est possible de s’y abonner ou de les acheter à l’unité
dans les différentes librairies ou sur notre site internet. Les abon-
nés payent 1€ par livret, soit 12€ pour l’ensemble de la collection.
Ceux qui achètent à l’unité payent 1,5€ le livret.
En tant que Maison d’Édition salésienne, notre intention est de
suivre les traces de saint Jean Bosco qui publia en son temps les
« Lectures Catholiques ». Don Bosco, comme nous aujourd’hui,
utilisait la même méthode pour former beaucoup de gens, dé-
fendre les valeurs de l’Église et ses enseignements. Notre projet
a commencé en 2010 et, rien qu’en une seule année, nous avions
plus de dix mille abonnés, auxquels il convient d’ajouter les deux
mille exemplaires vendus dans les librairies.
SALÉSIENS 2013
107

11.10 Page 110

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Festiclip, des clips par des
jeunes pour des jeunes
Depuis 2005, l’atelier Multimédia* organise un festival de clips vidéo à destination
des jeunes de quinze à vingt ans. En moins de sept minutes, ceux-ci vont réaliser un
petit film dont ils détermineront le thème. La seule exigence demandée est que cette
réalisation contienne un message positif et éducatif.
Maxime, seize ans, est dans un
lycée salésien. Ce matin, son ani-
mateur en pastorale montre à sa classe
un clip vidéo sur la question de la gros-
sesse d’une jeune de dix-sept ans.
Après visionnement, les avis sont par-
tagés. Certains approuvent le choix de
la jeune fille et de son copain de
garder l’enfant alors que d’autres
montrent leur opposition. L’animateur
régule l’échange et invite les élèves à
creuser leur réflexion. Maxime ose
prendre la parole en relatant un fait
analogue dans son entourage. La fic-
tion vient toucher alors la réalité. Le té-
moignage de Maxime est respecté et
permet de comprendre autrement le
sujet…
Une collection pour échanger
Le clip visionné ce matin-là par la
classe de Maxime fait partie de la col-
lection D’clic, dans laquelle se trouvent
différents clips. Divers sujets sont
abordés : drogue, jeux vidéo, intégra-
tion des jeunes handicapés, le ra-
cisme, les réseaux sociaux avec
Facebook, l’alcool… L’origine de ces
clips provient de groupes de jeunes
du réseau salésien. Durant l’année
scolaire, une équipe se constitue
autour d’un animateur pour réaliser
un clip en vue de participer au Festi-
clip. Le festival est ouvert aux établis-
sements des autres congrégations.
« Pour la classe de Terminale, cela était
l’occasion de se mobiliser, dit Gérard
Cuinet, frère mariste. Cette réalisation
a permis de révéler des talents, de
vivre une expérience ensemble et de
créer un esprit de classe. Cela reste
une expérience très positive. »
Mener ce projet à cinq, dix, trente…
nécessite une certaine adaptation et
réclame de la rigueur pour permettre
à chaque membre de s’impliquer en
fonction de ses compétences. Le rôle
de l’accompagnateur est important.
par Vincent Grodsziski
« Un parent d’élève est venu donner
des notions de base aux élèves,
explique Véronique Le Pargneux, ac-
compagnatrice d’un autre groupe.
L’accompagnateur les a laissés libre. Il
était à leur disposition en cas de
besoin. Les élèves ont très vite com-
pris le fonctionnement de la caméra
puis du montage. Si bien qu’ils ont
réussi à mener leur projet tout seuls. »
L’accompagnateur n’est pas nécessai-
rement un doué de la vidéo car cer-
tains jeunes ont déjà réalisé des films.
« Je laissais libre cours à ce qu’il vou-
lait, dit Serge Pagès, accompagnateur
du groupe du lycée St Vincent de
Paul d’Avignon. J’étais là pour ques-
tionner et non pour censurer. Par ce
dialogue, les jeunes se rendaient
compte de ce qui pouvait être réali-
sable. » Les jeunes sont ainsi moteurs
du projet. La notion de confiance est
importante et ils se laissent aussi in-
terpeller par le questionnement de
leur accompagnateur.
108
SALÉSIENS 2013

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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Le jour J
Durant la soirée du festival, l’ensemble des clips est
projeté. Introduit par les jeunes qui l’ont réalisé puis
visionné, le clip est ensuite noté par les autres
groupes présents ainsi qu’un jury, composé de
personnes du monde de l’audiovisuel et de la fa-
mille salésienne. La note sur 20 accorde plus d’im-
portance au message (sur 12) qu’à la technique
(sur 8). « Le fait de noter les films, cela les a beau-
coup intéressé, relève Véronique Le Pargneux. On
a été touché par le sérieux de l’invitation et l’accueil
qu’on a reçu. Tout était parfaitement réglé, orga-
nisé. On en revient grandi et motivé pour revenir
l’année prochaine. C’est vrai qu’il y a beaucoup de
travail pour arriver à faire quelque chose de qualité
mais cela donne des idées de voir ce que font les
autres, et je suis certaine qu’on sera moteur pour
en inviter d’autres à entrer dans l’équipe. » Un prix
du public et celui du jury sont décernés aux clips
ayant obtenu le plus de votes. Pour agrémenter ce
festival, des intermèdes, en chansons, musique et
tours de magie, offrent à l’ensemble des partici-
pants un temps d’aération et de découvertes de
talents des jeunes de leur âge.
Après le Festiclip, l’atelier multimédia sélectionne
deux ou trois clips. Il propose aux jeunes qui ont
réalisé le clip de le refilmer avec du matériel pro-
fessionnel afin que leur clip rejoigne la collection
D’Clic.
* L’atelier Multimédia est une
équipe de six salésiens de Don
Bosco. Son but est de réaliser, sur
divers supports des produits desti-
nés à la promotion des jeunes et à
une relecture actuelle des Évangiles.
Il a à son actif la réalisation de
vidéos, de CD-Rom, de CD audio,
d'ouvrages et d'outils de communi-
cation (affiches, dépliants, mini-
expos,…). Pour en savoir plus :
www.donboscomedia.com
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12.2 Page 112

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SAINT
Nino Baglieri, apôtre infatigable
De « l’Enfer » aux Portes du Paradis
Un nouveau Don Bosco
Sainteté familiale
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SALÉSIENS 2013
Parce que cette forme de ministère exigeant de notre
part beaucoup de calme et une grande douceur, nous
nous mîmes sous la protection de ce saint pour qu’il
nous obtienne du Seigneur la grâce de pouvoir l’imiter
dans son extraordinaire mansuétude et dans sa
conquête des âmes.
(Mémoires de l’Oratoire)

12.3 Page 113

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SALÉSIENS 2013
111

12.4 Page 114

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Nino Baglieri,
apôtre infatigable
Nino Baglieri naît à Modica (Raguse
- Sicile) en 1951. Après avoir fré-
quenté l'école primaire et avoir entre-
pris le métier de maçon, à l'âge de 17
ans, le 6 mai 1968, il précipite d'un
échafaudage de 17 m de hauteur. Hos-
pitalisé d'urgence, Nino s'aperçoit avec
amertume qu'il était devenu totale-
ment paralysé. Commence alors son
chemin de souffrance, passant d'un
hôpital à l'autre, sans aucune amélio-
ration. Revenu dans son village natal
en 1970, Nino y passe dix longues
années sombres, sans sortir de chez lui,
dans la solitude, la souffrance et un
grand désespoir.
Le Vendredi Saint 24 mars 1978, à 16h,
quelques personnes du Renouveau
dans l'Esprit prient pour lui : Nino res-
sent une transformation. À partir de ce
moment-là, il accepte la Croix et dit
son « oui » au Seigneur. Il commence
à lire l'Évangile, la Bible et redécouvre
la foi. Le même mois, en aidant des en-
fants à faire leurs devoirs, il apprend à
écrire avec sa bouche et à composer
les numéros de téléphone à l'aide
par ANS
d'une baguette. Commence ainsi le
réseau de relations qui le conduira pro-
gressivement, et dans sa condition, à
témoigner de l'Évangile de la joie et de
l'espérance.
Il rédige ses mémoires, écrit des lettres
à des personnes de toutes catégories
aux quatre coins du monde, personna-
lise des images-souvenir qu'il offre à
ceux qui viennent lui rendre visite. Ses
écrits attirent l'attention des éditeurs et
la Setim publie « De la souffrance à la
joie ».
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SALÉSIENS 2013

12.5 Page 115

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“dans mon dernier voyage vers Dieu, je
pourrai courir à sa rencontre”.
À partir du 6 mai 1982, Nino fête l'an- trer Nino Baglieri, a déclaré : « Quand tion séculière salésienne.
niversaire de sa Croix et, la même on le rencontrait, il donnait l'impres-
année, devient membre de la Famille sion d'être habité par le Saint Esprit… En effet, après avoir émis sa promesse
Salésienne comme Salésien Coopéra- Il célébrait l'anniversaire de son appel de Salésien Coopérateur, Nino Baglieri
teur. Le 31 août 2004, il émet sa profes- à la Croix, comme d'autres célèbrent ressentit que l'appel du Seigneur à
sion perpétuelle comme Volontaire l'anniversaire de leur mariage, de leur vivre le charisme salésien nécessitait
avec Don Bosco (CDB). Le 19 janvier profession religieuse ou de leur ordina- une consécration séculière. Il entra
2007, à Rome, il participe aux Journées tion… Nino Baglieri est devenu un donc, en 1994, dans le groupe des
de Spiritualité de la Famille Salésienne apôtre infatigable, un être très aimant, CDB, vivant pleinement tous les traits
: il affronte un voyage difficile en voi- qui a entraîné beaucoup de jeunes caractéristiques de cet Institut.
ture jusqu'à la capitale, pour témoigner vers Dieu ».
CDB publiquement.
Le 2 mars 2007, à 8h, après une période
de longues souffrances et d’épreuves,
Nino Baglieri remet son âme à Dieu.
Après sa mort, selon sa volonté, il fut
revêtu d’un survêtement de sport et
de chaussures de tennis : « Ainsi, dans
mon dernier voyage vers Dieu, je pour-
rai courir à sa rencontre ».
Nino Balglieri, le souvenir
d'un ami et d'un frère
Par l’ouverture officielle de sa cause
de béatification, la sainteté de Nino
Baglieri entreprend le parcours pour
être reconnue par l'Église universelle.
Mais ceux qui ont eu l'opportunité
de le connaître et de l'approcher
Il incarna l'élément séculier des CDB en
devenant un pont entre Dieu et les
hommes, en cherchant à témoigner
de l'action de l'amour de Dieu dans la
vie des hommes. Tout en reconnais-
sant ses limites, Nino savait qu'il avait
un message précieux à transmettre
aux hommes d'aujourd'hui : dans une
société toujours plus orientée vers le
culte du corps, du plaisir, de la force
peuvent témoigner d'ores et déjà du physique, Nino devait transmettre le
Le cardinal Angelo Comastri, Vicaire caractère radical avec lequel le Volon- message que la souffrance n'est pas
Général de Sa Sainteté pour la cité du taire avec Don Bosco (CDB) vécut les un instrument de douleur et de mort
Vatican, qui eut l'occasion de rencon- vertus évangéliques et la consécra- mais de purification et de salut.
SALÉSIENS 2013
113

12.6 Page 116

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De « l’Enfer »
Les Salésiens hongrois à
cheval sur les deux Guerres
Mondiales avaient toujours
soutenu le Mouvement de la
Jeunesse Ouvrière Chrétienne
(JOC) dans tout le pays, à
travers de petits groupes
d’apostolat. À partir de 1945,
le régime communiste,
devenant toujours plus
puissant, vit dans la
Congrégation salésienne un
sérieux danger et, au nom du
« pouvoir de la classe
ouvrière », attaqua toujours
plus ceux qui s’occupaient des
jeunes et de leur formation
morale, culturelle et
professionnelle.
par Erzsébet Lengyel
Qui était Étienne Sándor ?
Les confrères salésiens le décrivent
comme quelqu’un de silencieux, tran-
quille, adonné à son travail et à son
apostolat, qui n’élevait pas la voix pour
reprendre quelqu’un et qui éduquait
avec sa présence priante. : un vrai
modèle de vie chrétienne. En toute cir-
constance, il se présentait toujours
bien mis, prêt et déterminé, ce qu’il de-
mandait aussi à ses jeunes, surtout à
ceux qui travaillaient à la typographie.
Il n’aimait pas beaucoup parler et
quand il le faisait, c’était toujours
quand et comme il le fallait, sachant
aussi écouter. Ce charisme faisait qu’il
n’avait à courir après personne car les
jeunes étaient toujours près de lui. Il se
prépara à fond à la vie salésienne,
comme coadjuteur, exerçant des res-
ponsabilités auprès de ses élèves.
L’histoire
Dans les années cinquante, dans l’une
des rues principales d’Újpest, un quar-
tier de Budapest, venait de s’ouvrir une
auberge portant le nom « L’Auberge de
l’Enfer ». Aux alentours se trouvait la
maison salésienne de Budapest-Claris-
seum, avec l’oratoire-patronage et l’im-
primerie salésienne déjà nationalisée.
Quand les jeunes, en traversant la rue
avec leur chef, virent sur la porte de
l’auberge l’écriteau qui se moquait de
la religion, ils le badigeonnèrent avec
du goudron. Les propriétaires de l’au-
berge appelèrent la police secrète qui
retrouva les traces la menant jusqu’au
Clarisseum. C’est ici que commença le
calvaire d’Étienne Sándor et de ses
compagnons : accusations inventées
d’espionnage, tortures, emprisonne-
ment, mort par pendaison dans la
soirée du 8 juin 1953.
Aujourd’hui, « l’Enfer » n’existe plus, le
régime communiste s’est écroulé mais
l’Église et la Congrégation salésienne
ont recommencé à vivre en Hongrie,
et si le Seigneur le veut, nous verrons
rapidement Étienne Sándor parmi les
bienheureux de l’Église, un des pre-
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SALÉSIENS 2013

12.7 Page 117

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aux Portes du Paradis
À la mémoire du martyr István (Étienne) Sándor, Salésien coadjuteur
miers martyrs salésiens du régime
communiste à Budapest.
Étienne Sándor est parmi nous
Quand nous avons fêté le dixième an-
niversaire du « Camp Nomade » lancé
par les Salésiens, par les Coopérateurs
et les animateurs, les jeunes ont vécu
plusieurs jours d’une manière tout à
fait inhabituelle, c’est-à-dire « à la
nomade », et non avec leurs manières
et leurs commodités habituelles.
Le fil conducteur de cette expérience
a été la vie d’Étienne Sándor, non seu-
lement sa biographie et son martyre,
mais aussi le contexte historique où il
a vécu.
Même les jeux ont fait revivre le climat
des années cinquante, avec les habits
et les objets de l’époque : il y avait l’in-
firmerie équipée et même une petite
pièce pour les interrogatoires. Les
jeunes ont aussi revécu les incursions
nocturnes, les cachettes, les subter-
fuges et les messes célébrées le matin
très tôt : tout ce qu’Étienne Sándor a
dû vivre. Le martyr, interprété par un
pré-novice, raconta aux jeunes les évé-
nements les plus importants de sa vie.
Personnage d’abord lointain, Étienne
Sándor leur était désormais devenu
plus proche, un ami, un bon exemple
à suivre. Ils ont prié pour sa béatifica-
tion afin qu’en ces temps difficiles,
l’Église et la nation hongroise, trou-
vent en lui une référence et un pro-
tecteur.
SALÉSIENS 2013
115

12.8 Page 118

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Un nouveau don Bosco
En octobre 2011, cette statue a été inaugurée
et bénie par le Père Fabio Attard, Conseiller
Général pour la Pastorale des Jeunes, devant
la Maison Don Bosco de Vienne.
Don Bosco est debout, pour suggérer l’idée
qu’il invite les hôtes à entrer chez lui. La
statue le représente plus grand que nature
mais, avec une très petite tête, donnant ainsi
l’impression d’être plus grande qu’en réalité.
La statue est bien fixée au sol mais les yeux
scrutent l’horizon, regardent vers l’avenir. Les
chaussures, d’une pointure plus grande que
la normale, rappellent celles d’un clown de
cirque ! À mon avis, ce détail est en parfait
accord avec la balle colorée que Don Bosco
tient dans sa main gauche qui, avec les trois
doigts qui font signe, est aussi symbole de la
Sainte Trinité.
116
SALÉSIENS 2013

12.9 Page 119

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La main droite s’avance très en avant, la paume tournée
vers le haut. Ce n’est pas seulement une invitation pour
nous qui l’admirons mais aussi une invitation à accueillir à
tout ce qui provient d’En haut. Voilà donc comment Don
Bosco se présente à nous : le cœur tourné vers le ciel mais
solidement ancré sur la terre.
Un petit détail encore : au pied de la statue se trouvent trois
petits moineaux, comme pour rappeler la fameuse boutade
du saint: « Sois joyeux, fais le bien et laisse chanter les
moineaux »… Bien faire et laisser dire…
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12.10 Page 120

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Le bicentenaire du
mariage de François
Bosco et de
Marguerite Occhiena,
parents de Don Bosco,
nous rappelle que la
grâce du sacrement
de mariage découle
du mystère de Pâques,
comme signe de
l’amour du Christ pour
l’Église, son épouse.
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SALÉSIENS 2013
Sainteté familiale
« La nouvelle évangélisation dépend en grande partie de l’Église
domestique… Et de même que l’éclipse de Dieu et la crise de la
famille vont de pair, de même la nouvelle évangélisation est
inséparable de la famille chrétienne. En effet, la famille est le
chemin de l’Église parce qu’elle est un « espace humain » de la
rencontre avec le Christ… La famille, fondée sur le sacrement du
mariage est une actuation particulière de l’Église, communauté
sauvée et salvatrice, évangélisée et évangélisatrice » (Benoît XVI).
par Pierluigi Cameroni
Àla lumière de ces considérations,
nous évoquons certains témoins de
la Famille Salésienne qui ont vécu de
manière excellente la grâce du sacre-
ment de mariage ou qui ont promu la
vérité de la famille chrétienne.
Le bicentenaire du mariage de Fran-
çois Bosco et de Marguerite Occhiena,
parents de Don Bosco, nous rappelle
que la grâce du sacrement de ma-
riage découle du mystère de Pâques,
comme signe de l’amour du Christ
pour l’Église, son épouse.
Marguerite vécut avec fidélité et fé-
condité son mariage avec François
Bosco. Leurs alliances seront le signe
d’une fécondité qui s’étendra à la Fa-
mille fondée par leur fils Jean. François
et Marguerite célébrèrent leurs noces
dans l’église paroissiale de Capriglio, le
16 juin 1812, échangeant leurs al-
liances au pied de l’autel. Entrant dans
sa nouvelle maison de Morialdo, Mar-
guerite accueillit tout de suite, avec
amour et respect, le petit Antoine,
comme son propre fils, et la mère âgée
de François, qui portait le même
prénom qu’elle. Le Seigneur bénit
l’union de François et de Marguerite :
le 8 avril 1813, ils eurent la joie de la
naissance de Joseph et, le 16 août
1815, dans l’octave de l’Assomption de
Marie au ciel, celle de la naissance de
leur deuxième enfant, Jean Melchior,
le futur saint des jeunes.
À l’occasion de la VIIème Rencontre
Mondiale des Familles (Milan 30 mai –
3 juin 2012), on a rappelé le témoi-
gnage de la « vie bonne » selon l’Évan-
gile du Serviteur de Dieu Attilio
Giordani (Milan 3 février 1913 – Brésil
12 décembre 1972). Attilio était caté-
chiste, animateur, éducateur, excellent
acteur de théâtre, délégué de l’Action
Catholique, employé dans l’industrie,
missionnaire au Brésil, mais surtout un
mari selon le cœur de Dieu et un papa

13 Pages 121-130

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13.1 Page 121

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exemplaire de trois fils. Sa vie fut une
vie pleine, toujours en mouvement, à
bicyclette, mais toujours sous le regard
du Seigneur Jésus, rencontré dans les
sacrements. À la maison, il était tout
entier à sa famille et dehors, avec sa fa-
mille, c’était un prodige d’idées et de
propositions pour les enfants de l’ora-
toire salésien (patronage).
l’Italie), le 16 février 1883, et morte à
Sucúa (Équateur), le 25 août 1969, elle
est devenue, dans la forêt amazo-
nienne de l’Équateur, « médecin » des
corps et des âmes : en soignant et en
portant secours, elle évangélisait, an-
nonçant à tous l’amour infini du Père
et la tendresse maternelle de Marie
Auxiliatrice. Elle se distingua pour la
défense et la prise en charge de très
nombreux enfants ainsi que pour la
promotion de la femme shuar, en fa-
vorisant la création de nouvelles fa-
milles chrétiennes, formées pour la
première fois au libre choix des jeunes
époux.
De Don Bosco, il avait tous les traits, au
point que beaucoup de ses jeunes, à
commencer par son propre frère, de-
vinrent prêtres salésiens, grâce à son
exemple. « Don Bosco devait être
comme ça », disaient beaucoup d’en-
tre eux. Les bans, les excursions, mais
aussi les œuvres de charité dans le
Milan d’après-guerre, les rencontres de
catéchèse et le théâtre, où il improvi-
sait en faisant rire comme des bossus,
étaient les « armes » d’Attilio, de sa « vie
bonne » offerte pour les plus jeunes. La
famille d’Attilio a été une famille qui a
semé la joie et l’espérance de l’Évangile
jusque dans les missions au Brésil où il
a terminé sa course.
Joie dans toute la Famille Salésienne
pour la béatification, le 24 novembre
2012 à Macas (Équateur), de Sœur
Maria Troncatti, Fille de Marie Auxilia-
trice (Sœur Salésienne). Née à Còrteno
Golgi en Lombardie (nord-ouest de
SALÉSIENS 2013
119

13.2 Page 122

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9.
8.
7.
Salésiennes oblates du Sacré Coeur
Filles des Sacrés Coeurs de Jésus et
Volontaires de Don Bosco
de
de
Jésus
Marie
6. Ancien(ne)s Élèves des FMA
5. Ancien(ne)s Élèves de Don Bosco
4. Association de Marie Auxiliatrice
3. Association des Salésiens Coopérateurs
2. Institut des Filles de Marie Auxiliatrice
1. Salésiens de Don Bosco
120
SALÉSIENS 2013

13.3 Page 123

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Don Bosco a suscité l’apparition
d’un vaste mouvement de personnes
qui, chacune à sa façon, travaillent
pour le bien des jeunes.
IL Y A 30
GROUPES
RECONNUS
OFFICIELLEMENT
Merci beacoup
Equipe éditoriale :
P. Filiberto González Plasencia,
Conseiller pour la Communication Sociale
Membres du Département de CS
et Monsieur Seo Hilario, de la Province de
Corée
Traducteurs :
P. Francesc Balauder sdb (espagnol)
P. Nicolas Echave sdb (espagnol)
Mlle. Deborah Contratto (italien)
P. Placide Carava sdb (français)
P. Hilario Passero sdb (portugais)
P. Julian Fox sdb (anglais)
Monsieur Zdisław Brzęk sdb (polonais)
Merci, particulièrement :
Chacun des auteurs d'articles, des photographes …
ANS, pour ré-écriture des articles de presse de
ANS
l’Artiste Mario Bogani
l’Artiste Austin Camilleri
Impression :
Escolas Profissionais Salesianas, São Paulo, Brésil
Poligrafia Salezjańska, Cracovie, Pologne
SIGA (Salesian Institute Of Graphic Arts),
Chennai, Inde
Sociedad Salesiana Editorial Don Bosco, La Paz,
Bolivie
GRAFISUR, S.L., Madrid, Espagne
Edité par : Édition hors commerce
Direzione Generale Opere Don Bosco,
Via della Pisana 1111, Casella Postale 18333,
00163 Roma-Bravetta, Italie
Pour plus d’informations :
redazionerivistesdb@sdb.org
www.sdb.org

13.4 Page 124

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