Sal%C3%A9siens 2014 (fr)


Sal%C3%A9siens 2014 (fr)



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» ÉVANGILE DE LA JOIE
» HON NETES CITOYENS
» HUMANISMESALÉSIEN
» DROITS HUMAINS
http:/ /www.sdb.org
Equipe éditoriale :
P. Filiberto Gonzalez Plasencia,
Conseiller pour la Communication Sociale
Membres du Département de CS
et P. Julian Fox, Monsieur Hilario Seo
Traducteurs :
Mlle. Claudia Baresi (Italien)
Mlle. Deborah Contratto (Italien)
P. Julian Fox sdb (Anglais)
P. Francese Balauder sdb (Espagnol)
Mlle. Marisol Villaseiior (Espagnol)
P. Placide Carava sdb (Français)
P. Hilario Passero sdb (Portugais)
P. Angelo Dante Biz sdb (Portugais)
Monsieur Zdzisfaw Br k sdb (Polonais)
Merci, particulièrement à
Chacun des auteurs d'articles, des photographes ...
ANS, pour ré-écriture des articles de presse de
ANS
D\\rtiste P. Sieger Koder
D\\rtiste Stefano Pachì
lmpression :
Escolas Profissionais Salesianas, Sa.o Paulo, Brazil
Poligrafia Salezjanska, Kracow, Poland
SIGA (Salesian Institute Of Graphic Arts),
Chennai, India
Sociedad Salesiana Editoria! Don Bosco, La Paz,
Bolivia
GRAFISUR, S.L., Madrid, Spain
Edité par : Édition hors commerce
Direzione Generale Opere Don Bosco,
Via della Pisana 1111, Casella Postale 18333,
00163 Roma-Bravetta, Italy
Pour plus d'informations
redazionerivistesdb@sdb.org
www.sdb.org

1.3 Page 3

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1.4 Page 4

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Filiberto Gonz61ez Plasencia, sdb
Conseiller Général pour la es
ChersAmis,
L a seconde année de préparation
au Bicentenairede laNaissance de
D o n Bosco est centrée sur sapéda-
gogie. L a première année, nous
avonsporténotreattentionsurson
histoireen cherchant à mieux com-
prendre comment savie a été mar-
quée par sa prédilection pour les
jeunes ;et la Revue SALÉSIENS
2013 la considéré sous laspect d u
reveur, de l'inspirateur,d u promo-
teur, del'éducateur, d u communi-
cateur et,bien sùr, d u saint qu'il a
été.
Notre but de cette année est de
centrer notre attention sur l'un de
ces aspectsen particulier- l'éduca-
tion:ce que D o n Bosco cherchaità
offrirauxjeunes et laméthode qu'il
employait pour ouvrirlespartes de
leurs creurs afin de gagner leur
confiance,et former ainside fortes
personnalités,dans une perspective
humaine et chrétienne. Concrète-
ment, nous voulons envisagerD o n
Bosco éducateur,étudieret adapter
son Système Préventif
Former de bons chrétiensetd'hon-
netes citoyens » est l'intentionque
D o n Bosco a sisouvent exprimée
pourindiquertoutce dontlesjeunes
ont besoin pour vivre pleinement
leurvie en tant qu'etreshumains et
en tant que chrétiens:une maison,
des vetements, de la nourriture,u n
ÉVANGILE DE LA JOIE
Le Recteur Majeur, « Comme Don Bosco éducateur, offrons auxjeunes ... »
Le Pape et les jeunes
Éduquer grace au bateau à voiles
Bienvenue au Cirque Giovanni
Joie derrière les barreaux: école
technique et autres activités en
prison
Le sport fait toute la différence
Des sceurs? Oui, mais d'une
autre manière !
Musique et théatre: pour rever
comme Don Bosco
La méthode de Don Bosco
appliquée à d'autres religions
Maisons Don Bosco :donner une
opportunité auxjeunes
Une présence avec une histoire
Savio House: fenetres salésiennes
ouvertes sur le monde
De Lénine à Don Bosco
Une histoire de réconciliation
Aimer avec le cceur de Don Bosco
au cceur de l'Amérique du Sud
Pour le bien de chaquejeune
Tout ce qu'une pédagogie
éclairée a apporté à un pays
BD : pure pédagogie salésienne
Apprendre à lire le monde
UPS: au service de l'Éducation
Des points de soudure aux octets
L'éducation, une affaire de cceur
La sainteté consiste à etre joyeux
Nouveaux besoins, nouvelles
réponses
2
SALÉSIENS 2014
Édition Française, 8 décembre 2013. Rame

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==..--=- •....
logement,u n travail,des études,des loi- variésles m e m e s idées que leRecteur
sirs,lajoie,lamitié,une faiactive,lagrace Majeur nous propose dans son article.
de Dieu, le chemin vers la sainteté,la Chaque section présente des projets,
participation,ledy nam ism e,une place des expériences, des structures, des
dans la Sociétéet dans l'Église.Son ex- événements où lesSalésienspartagent
périence éducative lui a suggéré une et actualisent la péda gogie de D o n
approche particulière qui se résume Bosco, son Système Préventif
dans le Système Préventi(totalement
basé surlaraison,lareligionetlabonté Avec l'ensemble del'équipe del'édition
affectueuse( amorevolezza»).
et u n large groupe de collaborateurs,
nous vous remercions daccueillir
U n vraiSalésien,unevraieSalésiennene cha que année cetteRevue SALÉSIENS,
désertentjamaisleterraindelajeunesse: en espérant qu'ensuite, à la fin de
ilsou ellesont une vive conscience du votre lecture, vous nous rejoindrez
m o n d e des jeunes :leur creur bat à en donnant vie au slogan sous-jacent
l'unissondu creurdesjeunes.
à la Revue : C a m m e D o n Bosco
éducateur, offronsaux jeunes l'Évangile
Nous avons divisélaRevue en sixsec- de lajoie à travers la péda gogie de la
tions présentant en termes divers et bonté».
HUMANISME SALÉSIEN
Première page de couverture:
« Humanisme salésien signifìe mettre
en valeur tout le positif, à percevoir les
valeurs authentiques présentes dans le
monde, spécialement si elles plaisent
aux jeunes ».
- Recteur Majeur et deux jeunes de
l'Oratorio Auxilium, Roma (Valeria
Sapochetti e Marco Valerio Canto)
DROITS HUMAINS
1
Attilio Giordani
Chacas et le ciel
Une famille au service de la
Jeunesse
Jésus au centre de notre vie
Saint Louis, le deuxième oratoire
de Don Bosco
Anciens Élèves: la consolation de
Don Bosco
Au sud du Sud: la docu-fiction
Un réve qui devient réalité
Lesautres,éestnous
Le Gangnam Style « prend pied »
Exposition Alcool3, prévention
en actes
Enfants de la rue aspirant à
devenir chefs de cuisine
« Le volontariat est une partie
importante de moi-méme »
Quand les « démons » rencon-
trent les « anges »
Neufjours,neufthèmes,neufverbes
La boutique de la Providence au
Borgo
Une source vive de la mission
Don Bosco - Exp=o =201=5= = = 1 /
Le Pape François nous invite à connaitre, aimer e t imiter Don Bosco
Dieu bénisse ceux qui apportent de
leau
Vie recyclée ! Les « cartoneros » de
Villa ltatr
Pas de drogue le mardi - ni les
autres jours!
« Éd ucateur tous azimuts »
Soudan: quand survient l'urgence
Roshni: de nouvelles lumières
pour la vie
Du réve à la réalité: desjeunes
lndios peuvent étudier
Collaborer pour construire un
monde meilleur
redazionerivistesdb@sdb.org, www.sdb.org, ·©Direzione Generale Opere Don Bosco SALÉSIENS 2014
3

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I
Camme Don Bosco éducateur,
offrons aux jeunes l'Évangìle de lajoìe
à travers la pédagogìe de la bonté
4
SALÉSIENS 2014

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éducateur
P.Pascual Ch6vez Villanueva, Recteur Majeur
Chersamis,
La deuxième année de préparation au
Bicentenaire de la naissance de Don
Bosco est centrée sur sa pédagogie. La
première année, nous avons centré
notre attention sur sa vie et cherché à
mieux comprendre la raison de son
entier dévouement auxjeunes.11 leur
a consacré toutes ses énergies, préci-
sément parce qu'il considérait que
c'était bien là, la mission que Dieu lui
avait confìée.
Notre objectif actuel sera d'approfon-
dir sa proposition éducative: ce que
Don Bosco a entendu offrir aux jeunes
et la méthode qu'il a utilisée pour
ouvrir les partes de leur c0=ur, gagner
leur confìance, former de fortes per-
sonnalités du point de vue humain et
chrétien. En d'autres mots, nous vou-
lons nous rapprocher de Don Bosco
éducateur.11 est donc nécessaire d'ap-
profondir et d'adapter le Système Pré-
ventif.
Dans un monde profondément changé
par rapport à celui du dix-neuvième
siècle, pratiquer la charité selon des
critères étroits, locaux, pragmatiques,
en oubliant les dimensions les plus
amples du bien commun, aux niveaux
national et mondial. Concevoir la cha-
rité seulement comme une aum6ne,
une aide d'urgence, signifìe risquer
d'évoluer dans un climat de« faux sa-
maritanisme. »
Nous devrons donc nous orienter vers
une réaffìrmation adaptée du « choix
socio-politico-éducatif»de Don Bosco.
Cela ne signifìe pas promouvoir un ac-
tivisme idéologique lié à des choix po-
1itiques partisans particuliers, mais
formerà une sensibilité sociale et poli-
tique qui porte, de quelque manière, à
engager sa vie comme une mission,
pour le bien de la communauté
sociale, en référence constante aux
valeurs humaines et chrétiennes ina-
liénables. En d'autres termes, reconsi-
dérer la qualité sociale de l'éducation
devrait stimuler la création d'expé-
riences explicites d'engagement social
dans le sens le plus large.
Et on devrait en dire autant de la re-
lance du « bon chrétien ». Don Bosco,
« consumé » par le zèle des ames, a
compris l'ambiguYté et la dangerosité
de la situation, en a contesté les fonde-
ments, a trouvé des manières nou-
velles de s'opposer au mal, meme avec
les faibles ressources (culturelles, éco-
nomiques . . . ) dont il disposait.11 s'agit
de révéler et d'aider à vivre consciem-
ment sa vocation d'homme, la vérité
de sa personne. Et c'est vraiment en
cela que les croyants peuvent apporter
leur contribution la plus précieuse.
C'est parmi les jeunes que Don Bosco
a élaboré son style de vie, son patri-
moine pastora! et pédagogique, son
système, sa spiritualité. Chez Don
Bosco, l'unicité de la mission pour les
jeunes a toujours été de quelque ma-
nière réelle, meme quand, pour des
motifs particuliers, il n'était pas maté-
riellement en contact avec les jeunes,
meme quand son action n'était pas di-
rectement au service des jeunes, et
qu'il défendit de manière tenace son
charisme de fondateur pour tous les
jeunes du monde, face à la pression
d'ecclésiastiques pas toujours bien
éclairés. La mission salésienne est
consécration, elle est« prédilection »
pour les jeunes et une telle prédilec-
tion en son stade initial, nous le savons,
est un don de Dieu, mais il revient à
notre intelligence e t à notre c0=ur de
la développer et de la perfectionner.
Le vrai Salésien ne déserte pas le ter-
rain de la jeunesse. Est Salésien celui
qui a des jeunes une connaissance
vitale: son c0=ur bat là où bat celui des
jeunes. Le Salésien vit et travaille pour
eux, il s'engage à répondre à leurs né-
cessités e t à leurs problèmes ; les
jeunes donnent un sens à sa vie: tra-
vail, école, affectivité, temps libre. Est
Salésien celui qui a aussi des jeunes
une connaissance théorique et exis-
tentielle lui permettant de découvrir
leurs vrais besoins, de créer une pasto-
rale des jeunes adaptée aux nécessités
du temps.
La fìdélité à notre mission, pour etre
incisive, doit etre mise en contact
avec les « n0=uds » de la culture d'au-
jourd'hui, avec les matrices de la men-
talité et des comportements actuels.
Nous nous trouvons face à des défìs
vraiment grands qui exigent une ana-
lyse sérieuse, des remarques critiques
pertinentes, un examen culture! ap-
profondi, une capacité de réfléchir
ensemble, psychologiquement et exis-
tentiellement, sur la situation.
Ces dernières décennies, les nouvelles
générations salésiennes se trouvent-
elles sans doute désemparées face aux
anciennes formulations du Système
Préventif: soit parce qu'elles ne savent
pas comment l'appliquer aujourd'hui,
soit parce qu'inconsciemment elles
l'imaginent en termes de« rapport pa-
ternaliste» avec lesjeunes. Au contraire,
quand nous observons Don Bosco,
dans le contexte de la réalité qu'il a
vécue, nous découvrons en lui un dé-
passement instinctifet génial du pater-
na Iisme éducatif inculqué par de
nombreux aspects de la pédagogie des
siècles qui l'ont précédé (1500-1700): à
cette époque-là, le discours pédago-
gique reflétait, en effet, la société euro-
SALÉSIENS 2014
5

1.8 Page 8

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péenne qui, meme au niveau politique,
était structurée de manière paternaliste.
La vie de Don Bosco révèle, au contraire,
tout un tissu de rapports interperson-
nels avec les jeunes et les adultes, qui
l'enrichissent meme personnellement.
À partir de notre connaissance de la
pédagogie de Don Bosco, et à la lu-
mière des réflexions que nous venons
de développer, les principaux points
de référence et les engagements de
l'Étrenne 2013 pour la Famille Salé-
sienne sont les suivants:
1. l'« Évangile de la joie »
l'« Évangile de la joie », qui caractérise
toute l'histoire de Don Bosco et s'avère
l'ame de ses multiples activités. Don
Bosco a su comprendre le désir de
bonheur présent chez lesjeunes et il a
traduit leur joie de vivre dans les
termes de la gaieté, de la cour de ré-
création et de la fete; mais il n'a jamais
cessé d'indiquer Dieu comme source
de la vraie joie. Quelques-uns de ses
écrits, tels que « La Jeunesse lnstruite »,
la biographie de Dominique Savio,
l'apologue contenu dans l'histoire de
Valentino [et de sa vocation étouffée],
sont la démonstration de la correspon-
dance qu'il établissait entre la grace et
le bonheur. Et son insistance sur la
« récompense du paradis » projetait
lesjoies d'ici-bas dans la perspective
'...de ce qui s'accomplirait dans la plé-
njtude.
« L'amorevolezza » [« bonté affec-
tueu e »] de Don Bosco est, sans l'om-
" bre d'Jn doute, un trait caractéristique
Ae sai méthode pédagogique qui,
\\._ core aujourd'hui, est considéré
comme valable, aussi bien dans les
contextes demeurés chrétiens que
dans ceux où vivent des jeunes qui ap-
partiennent à d'autres religions. Cette
affection ne peut cependant pas etre
ramenée à la seule dimension d'un
principe pédagogique, mais il faut la
reconnaTtre comme un élément es-
sentiel de notre spiritualité.
L'amorevolezza est, en effet, un amour
authentique car sa source est Dieu ;
elle est un amour qui se manifeste
dans les langages de la simplicité, de la
cordialité et de la fidélité; elle est un
amour qui génère le désir de lui
donner une réponse identique; elle
est un amour qui suscite la confìance,
en ouvrant la voie à une saine familia-
rité età une communication profonde
(« l'éducation est une affaire de
c0=ur ») ; elle est un amour qui se
répand en établissant un climat de fa-
mille, dans lequel il est beau et enri-
chissant d'étre ensemble.
«La pédagogie de Don Bosco, écrit
Don Braido, s'identifìe avec toute son
action ; et toute son action avec sa
personnalité; et tout Don Bosco est
contenu, en définitive, dans son
c0=ur ». Voilà sa grandeur et le secret
de son succès comme éducateur :
Don Bosco a su harmoniser autorité et
douceur, amour de Dieu et amour des
jeunes. L'amour de Don Bosco pour
ces jeunes était fait de gestes concrets
et opportuns.II s'intéressait à toute leur
vie ; il en reconnaissait les besoins les
plus urgents et avait l'intuition de leurs
besoins les plus cachés. Affìrmer que
son c0=ur était entièrement don né aux
jeunes veut dire que toute sa per-
sonne, son intelligence, son c0=ur, sa

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volonté, sa force physique, tout son
etre était orienté à leur faire du bien, à
promouvoir leur croissance intégrale,
à désirer leur salut éternel. Ètre un
homme de coeur, pour Don Bosco, si-
gnifìait donc etre entièrement consa-
cré au bien de ses jeunes et dépenser
pour eux toutes ses énergies, jusqu'à
son dernier souffle !
4. La formation de
l'honnete citoyen et du
bon chrétien
Former « de bons chrétiens et d'hon-
netes citoyens » est plusieurs fois
exprimé par Don Bosco dans ses inten-
tions pour indiquer tout ce dont les
jeunes ont besoin pour vivre en pléni-
tude leur existence humaine et chré-
tienne: le vetement, la nourriture, le
logement, le travail, l'étude et le temps
libre; la joie, l'amitié; une foi active, la
grace de Dieu, un chemin de sanc-
tification ; de la participation, du dy-
namisme, une insertion sociale et
ecclésiale. L'.expérience éducative lui
suggéra un projet ainsi qu'un style d'in-
tervention particulier, que lui-meme
exprima sous forme condensée en l'ap-
pelant Système Préventif : cette mé-
thode « s'appuie tout entière sur la
raison, la religion et, surtout, l'affection ».
La présence éducative dans le social
comprend donc ces réalités : la sensi-
bilité éducative, les politiques éduca-
tives, la qualité éducative de la vie en
société, la culture.
5. Humanisme salésien
Pour Don Bosco, cela signifìait: mettre
en valeur tout le positif enraciné dans
la vie des personnes, dans les réalités
créées, dans les événements de l'his-
toire. Cela le portait à percevoir les va-
leurs authentiques présentes dans le
monde, spécialement si elles plaisaient
aux jeunes; à s'insérer dans le courant
culture! et l'évolution du développe-
ment humain de son époque, en favo-
risant le bien et en refusant de gémir
sur toutes les formes de mal ;à recher-
cher avec sagesse la coopération d'un
grand nombre, dans la conviction que
chacun a des dons qu'il faut découvrir,
reconnaTtre et mettre en valeur ; à
croire dans la force de l'éducation qui
soutient la croissance du jeune et l'en-
courage à devenir un honnete citoyen
et un bon chrétien ; à s'en remettre
toujours et de toutes les manières à la
providence de Dieu, perçu et aimé
commePère.
6. Système Préventif et
Droits Humains
La Congrégation n'a pas d'autre raison
d'exister que le salut intégral des
jeunes. Comme Don Bosco en son
temps, nous ne pouvons pas rester
spectateurs; nous devons etre les pro-
tagonistes de leur salut. La Lettre de
Rome de 1884 nous demande au-
jourd'hui encore de mettre « l'enfant
au centre » comme engagement quo-
tidien de chacun de nos gestes et
comme choix permanent de vie de
chaque communauté. Pour cela, pour
le salut intégral des jeunes, l'Évangile
et notre charisme nous demandent
aujourd'hui d'emprunter aussi la route
des droits humains; il s'agit d'une voie
et d'un langage nouveaux que nous
ne pouvons pas négliger. Nous devons
tout essayer pour sauver les jeunes;
nous ne pourrions pas aujourd'hui re-
garder un enfant dans les yeux si nous
ne nous engagions pas aussi pour ses
droits.
Le Système Préventif et les Droits
Humains interagissent, s'enrichissant
mutuellement. Le Système Préventif
offre aux Droits Humains une ap-
proche éducative unique et novatrice
par rapport au mouvement de promo-
tion et de protection des Droits Hu-
mains, caractérisé jusqu'ici par la seule
dénonciation « ex post», à savoir la dé-
nonciation, après les faits, de violations
déjà commises. Le Système Préventif
offre aux droits humains l'éducation
préventive, c'est-à-dire l'action et la
proposition « ex ante», à savoir avant
que les faits ne se produisent.
De la meme manière, les Droits Hu-
mains offrent au Système Préventif de
nouvelles frontières et de nouvelles
occasions de dialogue et de collabora-
tion en réseau avec d'autres sujets afìn
de cibler et supprimer les causes
d'injustice, d'iniquité et de violence. En
outre, les Droits Humains offrent au
Système Préventif de nouvelles fron-
tières et de nouvelles occasions
d'impact social et culture! comme
réponse efficace au « drame de l'hu-
manité moderne, de la fracture entre
éducation et société, du clivage entre
école et citoyenneté »ffl.j
SALÉSIENS 2014
7

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Le coeur et I'ome du trovai I salésien
Le Pape et les jeunes (JMJ)
Éduquer groce au bateau à voiles
(Pologne)
Bienvenue au Cirque Giovanni
(Allemagne)
Joie derrière les barreaux :école
technique et autres activités en
prison (lnde)
Le sport tait toute la différence
(Samoa)
Des soours ? Oui, mais d'une autre
manière ! (Guatemala)
Musique et théotre : pour rever
comme Don Bosco (Espagne)
8
SALÉSIENS 2014

2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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.
-\\
SALÉSIENS 2014
9

2.2 Page 12

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F
I
par Donato Lacedonio
Quèst-ce quejài vu à Rio de
Janeiro ?Avant de répondre à cette
question, il convient dàbord queje
meprésente. Je suis le P. Donato
Lacedonia, salésien prétre, qui a eu
la charge et l'honneur departidper
auxJournées Mondiales de la
Jeunesse de Rio de Janeiro, en
qualité dejournaliste. Eh oui, un
role insolite mais intéressantparce
qu'il offre lapossibilité departidper
à levénement dans uneperspective
particulière. Ce taient pas mes
premièresJMJ ! J'y avais déjà
partidpé en 1984, en qualité de
jeune, lorsqueJean-PaulII a lancé
lapremière convocation dbù est
parti le train des JMJ; jài ensuite
accompagné des groupes à Paris
(1997), Rome (2000), Cologne
(2005)etàMadrid (2011) où
jetais déjà correspondant.
Quèst-ce quejài vu à Rio de
Janeiro?
J 'ai vu, dans le cadre d'une ville aux
fortes colorations sociales, deux
choses: le pape et les jeunes. J'ai vu un
pape qui, dès son élection, a cherché le
contact avec les gens ; et à Rio de Ja-
neiro, il l'a cherché avec les jeunes.
lnnombrables ont été les moments où il
a serré les mains, embrassé et regardé
dans les yeux ceux qu'il rencontrait, sans
se soucier ni du protocole ni de la sécu-
rité. En saluant les jeunes représentants
des différents pays - ou ceux qui avaient
eu un r61e particulier - il lesa toujours
traités comme s'ils étaient les seules per-
sonnes présentes en ce moment précis.
Un sourire, une parole, une tape sur
l'épaule, une embrassade . . . Des instants
qui resteront gravés pour toute la vie
dans la mémoire de ces jeunes !
J'ai vu à Rio le pape exhorter
lesjeunes.
J'ai vu un pape employer le langage
des jeunes, fa ire de gestes physiques
- comme ce geste emblématique du
salut avec le pouce levé comme pour
dire« OK! c'est d'accorci !? » - Des gestes
et des images tirés de la vie quotidienne,
petite parabole de notre temps. Un
exemple entre tous : pendant la veillée
du samedi 27 juillet, le Pape François a

2.3 Page 13

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demandé auxjeunes de bien prendre
soin de leur formation. Et comment l'a-
t-il fait? Il a employé l'image du foot-
ball : « Jésus nous demande de le
suivre pour toute la vie ; il nous de-
mande d'étre ses disciples, de "jouer
dans son équipe". Vous aimez presque
tous le sport. lei au Brésil, comme dans
d'autres pays, le football est la passion
nationale. C'est vrai ou non ? Eh bien !
quedoitfaire unjoueurquand il estsé-
lectionné pour faire partie d'une
équipe? Il doit s'entraTner,et s'entraTner
beaucoup ! Pour notre vie de disciples
du Seigneur, c'est la meme chose. Pour
décrire les chrétiens, saint Paul nous dit
ceci :'Tous les athlètes à l'entraTnement
s'imposent une discipline sévère; ils le
font pour gagner une couronne de
laurier qui va se faner, et nous, pour
une couronne qui ne se fane pas" (1
Cor 9,25) ».
J'ai vu le pape s'approcher du c0=ur des
jeunes, leur demandant avec gentillesse
d'établir un dialogue. L'.expression de
Don Bosco - « Il ne suffìt pas d'aimer les
jeunes: il faut qu'ils se sentent aimés » -
semble aller parfaitement au Pape Fran-
çois età ce qui s'est passé à Rio de Ja-
neiro: lesjeunes se sont rendus compte
d'étre aimés du Pape François et de
l'Église. lls ont été invités à etre révolu-
tionnaires, à se faire entendre, à faire du
«bazar» (terme atténué de l'originaIes-
pagnol : « lfo ») : Une expression politi-
q uement peu correcte ! mais qui
exprime bien ce que le pape a de-
mandé aux jeunes Argentins : il a de-
mandé aux jeunes de ne pas subir la
culture du rejet, de la mise à l'écart, de
la marginalisation, de l'euthanasie.11 les
a invités à etre des protagonistes, à etre
acteurs dans la société et dans l'Église,
à savoir dire« oui » à la proposition de
l'Évangile, sans crainte, la tete haute. Il
leur a fait comprendre qu'étre disciples
du Christ, ce n'est pas un appel à l'inti-
misme, à un« qu'est-ce qu'on est bien
entre nous ! ».
Etj'ai vu la réponse des
jeunes.
J e peux attester que la relation recher-
chée par le Pape François a atteint son
but ! Si lui souriait, en face de lui il y
avait des jeunes qui souriaient ; s'il
levait le pouce, il y avait des jeunes qui
répondaient avec le meme geste; s'il a
aimé lesjeunes . . . les jeunes l'ont aimé
et l'aiment !
Les témoignages d'affection et de
dévotion des jeunes à Rio de Janeiro
étaient vrais. Les jeunes ont compris le
langage de François ! Surtout quand il
a été le premierà « aller, sans crainte,
pour servir»! Il a déambulé à travers
les rues avec les gens de la commu-
nauté (favela) de Varginha; il est entré
dans la maison d'une famille pauvre; il
a enlevé sa calotte bianche pour la
remplacer par celle que lui a lancée un
jeune ; il faisait arreter la papamobile
pour descendre et aller saluer des per-
sonnes handicapées ...
Les jeunes ont compris ce qu'il leur a
demandé parce que durant les mo-
ments les plus intenses de prière -
l'adoration et la consécration eucharis-
tique - ils ont vécu en silence leur dia-
log ue avec ce Jésus que le Pape
François leur a indiqué avec simplicité,
à titre personnel et avec amour.
Qu'ai-je retenu
personnellement des JMJ
de Rio de Janeiro ?
La responsabilité qui incombe à un
Salésien stimulé par ce que le Pape
François a dit aux pretres qui accompa-
gnaient les groupes : « S'il vous plaTt,
continuez à accompagner les jeunes
avec générosité et avec joie; aidez-les à
s'engager activement dans l'Église ;
qu'ils ne se sententjamais seuls ! »
SALÉSIENS 2014

2.4 Page 14

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I
EDU
par Andrzej Kr61, yachtmaster
eaua' ile
1t1iaornr.ivOenlasempelaminet
chose avec l'éduca-
de ce que lesjeunes
soient si étranges, si diffìciles. Peut-on
dire que c'était différent dans le passé,
que les jeunes avaient plus de respect
et un esprit plus romantique? Laissant
tomber ces préjugés, pourquoi ne
pas commencer une nouvelle
aventure et regarder les jeunes
d'un 0=il plus positif ? Voilà
comment, ces vingt der-
nières années, on a travaillé
au Saltrom Yacht Club
(Mouvement de Pastorale
Salésienne des Jeunes par
la navigation à Cracovie,
Pologne).
d'activités
voyages, d'entraTnements, d'événe-
ments, une ambiance surprenante ...
Voilà ce qui nous a encouragés à hisser
les voiles et à « lever l'ancre ». Ce sont
les jeunes qui nous éperonnent, nous
les plus anciens, nous poussent à « re-
vetir le pull et l'anorak » e t à recom-
mencer une nouvelle aventure à
chaque saison, avec l'enseignement et
l'éducation. Le bateau à voiles est sans
aucun doute un moyen éducatif.
Au cours de ces années d'expérience sur
les lacs de Mazurie et en haute mer, j'ai
remarqué combien le simple fait de faire
la vaisselle chaque jour, nettoyer l'ap-
pontement deux fois par jour, préparer
les repas, tenir propre l'embarcation ou
meme seulement sa propre couchette,
étaient des activités très éducatives.

2.5 Page 15

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Les commentaires négatifs sur le vent.
I.èspérance que cela change.
Le chefdegroupe qui remet les voiles en ordre...
fon. C. Maxwell
En son temps, Don Bosco a observé les
enfants de Turin ; il fréquentait des
jeunes qui n'étaient certainement pas
parmi les plus ambitieux, et a cherché
à avoir sureux une influence positive. li
a écrit dans ses Mémoires: «Jejoue avec
eux, memeau ballon ;je suis leur maTtre
et, quand j'y arrive,je les fais prier ». Don
Bosco était un pretre « hors normes »
mais tout à fait cohérent en matière
d'éducation. Il avait le soin des petits
détails quotidiens car ils portent de
grands fruits avec le temps; ils font des
jeunes de bons travailleurs, de bons
pères et mères de famille. Donc le
bateau à voiles, considéré par beau-
coup seulement comme un passe-
temps, un divertissement, a été pour
nous, au Saltrom Yacht Club, un lieu
idéal pour rencontrer lesjeunes et avoir
sur eux une influence positive.
Les jeunes recherchent des modèles
de vie et veulent qu'on leur en trouve.
lls s'habituent très bien quand ils ren-
contrent une telle personne; et quand
quelqu'un possède ces dons naturels,
l'age ne compte pas, ni son physique
ni ses dipl6mes. Au milieu des tem-
petes, des voiles arrachées, avec la mer
force 12, et surtout consciente de ce à
quoi on peut parvenir dans le calme et
avec l'expérience, notre équipe est tou-
jou rs à la recherche d e nouveaux
modes d'approche des jeunes, souvent
perdus dans un océan d'influences
différentes, de situations familiales et
sociales multiples.
Un peu mystérieusement, comme si
elle passait la tete à travers un épais
rideau de brume, voilà donc une initia-
tive comme la n6tre - non seulement
pour passer du temps mais parce que
c'est un choix de vie - consciente de la
situation des ces jeunes et de respon-
sabilités à assumerà leur égard.
La vie peut vraiment ressembler à une
sartie en bateau à voiles : on doit af-
fronter les nouvelles diffìcultés avec
courage, cherchant à lire de nouvelles
« cartes de navigation de la vie» pour
atteindre de nouveaux rivages et fuir
les tempetes. Vivre signifìe « scruter les
lumières », les conseils bons et surs
mais toujours avec humilité, car c'est
vraiment ainsi que la mer nous en-
seigne si nous voulons conquérir de
« nouveaux horizons »

2.6 Page 16

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Les numéros de drquefaisaientpartie des
tactiques éducatives de Don Bosco depuis
son adolescence. Enfant, il marchaitsur
une corde,faisait des tours avec sa
baguette « magique » et despièces de
mannaie, pour attirer les habitants des
Becchi. Cependant, avant le numérofinal
il invitait les spectateurs à rédter le
chapelet, répétant aussi l'homélie entendue
le matin à legUse. Méme des années après,
avec les enfants de Turin, lènseignement à
travers lejeu était un élémentfondamenta[
de son oratoire- patronage.
par Hannah-Magdalena Pink
SALÉSIENS. 2014:

2.7 Page 17

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2.8 Page 18

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par la Province de Kolkata
École_technique et autres activités
en pnson
11prni'seoxnisnteierpasos rdt ed egaprraisnotine.sDqeurraiènrde
un
les
barreaux, en effet, la possibilité d'ap-
prendre le pire du pire de la part des
grands criminels est très élevée.
Approuvé par le Conseil pour l'Éduca-
tion lndustrielle et Technique, par le
Gouvernement du Bengale Occiden-
tal, le DBPM propose aux prisonniers
des cours de formation de conducteur,
mécanique, électronique, habillement
et informatique. Le succès de ces cours
est de 100 % : rien ne distrait les prison-
niers de leurs études !!! Les Salésiens
gèrent une véritable école technique
à l'intérieur de la prison.
Tout prisonnierde n'importe quel institut
pénitentiaire du Bengale Occidental
peut envoyer sa demande d'admission
au cours par l'intermédiaire de l'lnspec-
tion Générale des prisons. Les cours
durent une année.
Assistance légale et Conseil
Partageant la vision et la mission de la
NALSA (autorité nationale pour les
services légaux), le DBPM certifìe que
« meme le plus faible parmi les plus fai-
bles ne subira aucune sorte d'injustice
résultant d'actes de harcèlement de la
part de l'État ou de particuliers ». Le
DBPM donne à tous des informations
dans le domainejuridique et, en meme
temps, éduque les personnes sur ce
qu'il faut faire quand on est arreté.
Sport et jeux: musique et
divertissement
Une maison salésienne sans mu-
sique est c a m m e un corps sans
fune.»(Don Bosco)
Sport,jeux, musique et divertissement
forment un tout dans l'activité salé-
sienne meme si cela se passe derrière
les barreaux ! Les Salésiens ont aussi
réussi, grace à la collaboration avec le
District de Police de Murshidabad, à
mettre sur pied un cours pour futurs
musiciens d'ensembles musicaux.
Microprojets pour les
générations futures
16
SALÉSIENS 2014
Ily a 160 ans, Don Bosco croyait que
personne nétait crimine[ ou marginai
dès sa naissance. Il a aidé lesjeunes
prisonniers en passant du temps avec
eux. Les Salésiens de Calcutta
marchentsurses traces. Le DBPM
(Ministère Don Boscopour les
Prisonniers) est né en 1998pour
apporter unpeu dejoie derrière les
barreaux. La mission est de réhabiliter
ceux qui sont allés contre la loi, surtout
lesplusjeunes. Le Père Scaria
Nedumattathil est le creur et le
cerveau de ce service. Les prisons
concernées sont actuellement celles de
Lalgola, Mindnapore, Dum Dum,
Ranchi, Hazaribagh, Dumka.
Les microprojets sont une source de
rendement que les prisonniers peu-
vent utiliser comme capitai, une fois li-
bérés. Un centre commerciai, une
entreprise de pousse-pousse/bus, et
tant d'autres activités sont en pleine
expansion. Le DBPM fournit meme de
l'aide pour la création d'une coopéra-
tive en collaboration avec la Direction
Pénitentiaire Générale du Bengale Oc-
cidental. Le Centre Don Bosco Chan-
dradeep di Hariharpara déploie les
memes activités mais pour femmes
sorties de prison ou abandonnées de
leurs maris. Elles apprennent à coudre,
à broder età fabriquer des poupées.
Programme des subventions
pour les familles
Le DBPM aide les familles des prison-
niers à installer leurs maisons et à
donner une dot de mariage pour leurs
fìlles. llsobtiennentde l'aide pour amé-
liorer leurs gains personnels grace à
l'acquisition de pousse-pousse et à
l'ouverture de magasins de couture.

2.9 Page 19

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Jeevan Asha: des projets pour
les enfants des prisonniers qui
reviennent à la maison
Jeevan Asha aide les enfants des prison-
niers en s'occupant de leur éducation et
de leur bien-etre physique et mental: le
but est de vai nere la honte et la stigma-
tisation, en donnant de nouvelles espé-
rances dans la vie. La Holy Child House
(Maison de la Sainte Enfance) abrite 125
fìlles de femmes en prison ou prosti-
tuées. C'est un travail en commun avec
la Direction Pénitentiaire Générale, le
Gouvernement du Bengale Occidental
et les S0=urs de Marie-Enfant.
Le DBPM travaille aussi pour
garantir l'aide nécessaire
auxjeunes des tribus et
aux femmes, à travers
une redécouverte
d'eux-memes et
La
un progrès
économiquem
aux
prisonniers
?
"
« Après 7 ans de prison, jai été libéré.
Durant man séjour derrière les barreaux
j'ai suivi un cours de mécanique et d'en-
tretien des machines. À ma libération,jai
trouvé du travail camme chauffeur et jai
finalement réussi à m'acheter un véhicule
neuf grace à un pret de la banque.Je suis
en mesure d'entretenir ma famille et je
serai toujours reconnaissant au DBPM
pour tout ce qu'il a fait pour mai ».
OududSK
« Je viens de Malda, Bengale Occi-
dental, et jai vécu 20 bonnes années
dans la prison de Berhampore. ]'ai
donc eu l'opportunité de participer
au projet du DBPM. ]'ai suivi des
cours de mécanique auto et de
cablages domestiques.Je suis meme
un membre actif de !'orchestre Don
Bosco. Je suis ici depuis làge de 18
ans. Javais désormais perdu toute es-
pérance d'un avenir meilleur mais
ma vie a changé justement dès l'in-
stant où jai commencé à fréquenter
les activités du DBPM. Je suis
heureux aujourd'hui etj'espère en un
avenir meilleur. Ma situation est la
meme que celle de tant dautres in-
carcérés. Qui, le DBPM a transformé
la prison en une maison plus ac-
cueillante. Et ce n'est pas les prison-
niers seulement qui le pensent mais
aussi les autorités ». Philip Soren
(condamné à la prison à vie)
« Je m'appelle Raju Sharma Je n'ai jamais
connu man père, et ma mère Mira est une
malade mentale. Ce n'était pas une crim-
inelle mais elle a quand meme été ex-
pédiée en prison en 2000 pour ce que l'on
appelle une 'garde à vue". Je suis né en
2001, derrière les barreaux oùjai grandi...
Javais à peine 4 ans lorsque jai rencontré
le Père Scaria, Directeur du DBPM, etje lui
ai demandé de laide. Grace à une ordon-
nance,jai réussi àme faire libérer ainsi que
ma mère ; celle-ci a été envoyée à la
maison de Shantidan (Calcutta) gérée par
les Sreurs de Mère Teresa et elle y est tou-
jours. Moi,jai été admis à l'école, et main-
tenant je parle quatre langues : anglais,
bengali, santali et hindi. Dès la fin de mes
études,je chercherai un travail de manière
à pouvoir prendre personnellement soin
de ma mère. Et tout cela, grace au DBPM.
Je ne suis qu'un parmi tant d'enfants qui
ont été aidés par le Père Scaria.
RajuSharma

2.10 Page 20

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Fr
par Chris Ford
Tout le monde sait que les jeunes
aiment le sport. lei, au Centre Tech-
nique Don Bosco, les jeunes ne sont
certainement pas une exception : ils
aiment le sport et c'est un euphé-
misme que de le dire !
Jusqu'à une époque toute récente, ce-
pendant, nous avions peu d'occasions
de faire du sport. Nous avons donc
décidé d'acheter un ballon de rugby et
de laisser lesjeunes libres de jouer dans
les cours de récréation. Le Comité Spor-
tif et le Groupe Saint Vincent se ;ont
ensuite mis ensemble pour réaliser la
construction de deux terrains de volley;
et la Section menuiserie a fabriqué rois
tables de ping-pong.
Au début le sport était « relégué » seu-
lement à la récréation du matin. On l'a
ensuite prolongé pendant le temps
d'avant la classe du marcii et du jeudi
(jours où il n'y a pas d'assemblée des
élèves). Mais maintenant le sport se
pratique tous les matins de la semaine
scolaire.
L'.impact d'un si petit changement
dans la vie du Centre a été incroyable.
La réintroduction du sport a révolu-
tionné d'une manière imprévue notre
culture scolaire. Notre école est au-
jourd'hui un endroit plus heureux à
vivre où, chaque jour, des jeunes se
voient proposer différentes activités
sportives. L'.impact sur la vie scolaire est
vraiment évident.
Le nombre des élèves qui arrivaient en
retard à certains jours précis s'est réduit,
vu leur grand désir d'arriver tot, avant
les cours, pour jouer. Le pourcen-
tage des « retardataires » est
ainsi passé de 20-25 % à 0-5 %. En
arrivant tot, ils évitent le « danger
marché », une attraction qui les faisait
trainer devant les étals du marché, à
quelques pas d'ici, presque jusqu'au
dernier moment, avec la forte probabi-
lité d'arriver ensuite en retard à l'école.
Le niveau de la violence scolaire lui-
meme a énormément diminué ; et
ce, parce que les jeunes pensent à
quelque chose de positif:
SALÉSIENS 2014

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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Le P. Chris Ford, SDB, Chefdetablissement du Centre Technique Don Bosco d'Alafua (fles
Samoa) se conforme à la manière de voir de Don Bosco et affirme l'importance du sport
dans leprojet éducatif «Leprofesseur que l'on ne voit qu'au bureau estprofesseur et rien de
plus; mais, s'ilpartage la récréation desjeunes, il devient camme unfrère. Quelqu'un ne
parait-il quèn train deprécher du haut de la chaire, on dirait qu'il nefait niplus ni moins
que son devoir; mais dit-il un mot sur la cour, ce mot est celui d'un ami. Combien de
conversations nòntpas déclenchées certaines de vosparoles résonnant tout à coup à lbreille
d'ungarçon au milieu de sonjeu ! » (Lettre de Rome, 1884, attribuée à Don Bosco).
le sport. L'.année dernière, nous n'avons
eu « que » deux petites bagarres: un
record!
Les enfants sontvisiblement plus heu-
reux et plus expansifs. Leur énergie a
également augmenté énormément.
Meme pour ceux qui ne sont pas très
sportifs de nature, eh bien ! pour eux
également il y a maintenant un espace
plus calme où pouvoir simplement ba-
, varder avec les copains.
Les enseignants sont plus
heureux parce
que les élèves sont plus heureux; ils se
comportent mieux et sont davantage
disposés à entrer de piain pied dans ce
qui est planifìé pour eux.
Nous pouvions prévoir que les choses
se passeraient ainsi. Mais ce que je ne
prévoyais pas, c'est la somme de re-
merciements de la part des élèves. Je
suis stupéfait du grand nombre de
jeunes qui sont venus me trouver per-
sonnellement pour me remercier sin-
cèrement. Etje ne parie pas seulement
d'un ou deux. Au moins vingt ou vingt-
cinq d'entre
eux qui, d'une manière ou d'une
autre, sont venus me voir et m'ont dit:
« Merci pour ces temps dejeu ».
Tout cela m'a fait réfléchir et m'a fait
penser que dans sa biographie de
Michel Magon, Don Bosco disait qu'un
esprit reconnaissant est un des signes
de la grace de Dieu dans la vie d'un
jeune. Don Bosco le dit en pensant à
Michel ;moi je peux maintenant le dire
de mes élèves. Si je voulais l'appliquer
au niveau de l'école en général, alors
l'esprit de gratitude que j'ai trouvé
chez les jeunes est véritablement
un signe de la présence de Dieu
parmi noustfr.

3.2 Page 22

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Elles ont toutes le don de lajoie, unejoie spontanée et non stéréotypée. Ellesprient,
non pas avec desformules vieilles et ennuyeuses, mais camme si ellesparlaient
directement avec Dieu. Lesparoles de leurs chants naissent duplusprofond de leur
creur, et elles deviennent à l'unisson une seule et méme hymne de louange. Elles
saluent cha quepersonne rencontrée avec un simple sourire radieuxsur le visage.

3.3 Page 23

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E lles travaillent avec une telle telligente et efficace, elles répan-
ardeur qu'il est difficile d'ex- dent le message de l'Évangile à tra-
pliquer quelle est la source où vers des chants, des saynètes, des
elles puisent autant d'énergie. danses et des images. Lesjeunes et
Elles vivent en c o m m u n a u t é où, les enfants sont enthousiasmés par
plus qu'une hiérarchie, règne un leurs activités empreintes, tout à la
esprit de fraternité et d'unité. fois, de prière, de jeux, d'activités
artistiques et d'une manière d'étre
Elles vivent camme toutes les tous ensemble.
autres femmes de la région, sans
jamais oublier le terreau culture! Ces religieuses sont toujours ani-
dans lequel elles sont nées. Une mées d'un grand désir de cannai-
simple croix portée autour du cau: tre ce qui peut leur étre utile pour
voilà le signe qui les identifie leur mission pastorale. Elles cam-
camme femmes cansacrées. Leur posent des textes musicaux à l'or-
champ de travail est canstitué par dinateur, elles créent et diffusent
une très grande zone rurale. Elles se des programmes radiophoniques,
déplacent de mission en mission elles sont toujours en étroit cantact
en empruntant les autobus locaux par téléphone portable avec les
surpeuplés, ou en profitant des personnes qui les aident le plus,
places en voiture que leur offrent elles écrivent des fascicules avec
d'autres personnes ... Exactement des messages catéchistiques. Ré-
camme font tous ceuxqui habitent cemment, et avec un enthou-
dans le cain. Elles ont méme l'habi- siasme tout enfantin, elles se sont
tude de faire des dizaines de kilo- également lancées à la décauverte
mètres à pied pour rejoindre les du monde de l'Internet. Elles ont
gens qu'elles doivent aider.
un campte sur Gmail et sur Face-
book. Elles ont appris sans aucun
Camme par magie, ou presque, problème à fai re des photos avec
elles regroupent autour d'elles des des appareils numériques, à les ex-
enfants, des jeunes, des femmes, pédier par mail, e t à utiliser enfin 1
des adultes. Elles ont une grande tout ce matériel camme point 1
campétence aussi bien dans la d'appui pour leur ministère.
gestion que dans l'organisation
de petits groupes ou méme de Nous parlons des SCEurs de la Ré-
grandes masses. Leur capacité à surrection, une cangrégation dont
étre des guides fait partie intrin- les membres proviennent de la
sèquede leur ADN,si l'on peutdire. tribu indigène des Q'eqchf qui vit
principalement dans la région de
Elles sont toujours bien acceptées San Pedro Carchà, au nord du Gua-
dans les cammunautés rurales où temala. L'.idée originale est d'offrir
elles viennent préter leur aide ; un charisme religieux à de jeunes
elles accamplissent leur mission femmes indigènes, qui ne soit pas
sans aucun problème aussi bien caractérisé par les stéréotypes du
avec les plus petits qu'avec les monde occidental. En fait 11dée est
adultes. Il est donc bien évident qu'elles soient des religieuses, bien
qu'elles possèdent une farce sur, mais sans devoir renoncer aux
morale intérieure qui leur permet origines de leur propre peuple, de
d'étre des guides pour d'autres leur tribu indigène.
personnes et de le faire d'une
manière toute naturelle, jamais L'.expérience fonctionne ...
autoritaire. D'une manière très in- Et camment !!!

3.4 Page 24

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3.5 Page 25

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3.6 Page 26

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Amour authentique qui vient de Dieu
La méthode de Don Bosco
appliquée à d'autres religions (lnde)
Maisons Don Bosco (lrlande)
Une présence avec une histoire
(Maroc)
Savio House: fenetres salésiennes
ouvertes sur le monde (Royaume-Uni)
De Lénine à Don Bosco (Ukraine)
Une histoire de réconciliation (ltalie)
Aimer avec le coour de Don Bosco
au coour de I'Amérique du Sud
(Bolivie)
24
SALÉSIENS 2014

3.7 Page 27

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I
,
SALÉSIENS 2014
25

3.8 Page 28

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DBWAYse dit en anglais « Don
Boscòs Way » (la méthode de Don
Bosco), ou comment édu quer les
jeunes à vivre dans lajoie dans un
contextepluri-religi.eux. En vue de
2015, Bicentenaire de la naissance de
Don Bosco, les Salésiens de la Région
sud asiatique ontsenti la nécessité
d'impliquer davantage les enseignants
et lesjeunes collaborateurs de toutes
les équipes éducatives de leurs
maisons. Puisque la majeurepartie
des ces enseignantsproviennent de
traditions religi.euses différentes, il a
donc été nécessaire dàdapter le
modèle de Don Bosco de manière que
chacun dèuxpuisse le comprendre et
le mettre ensuite en pratique.
p//www.dbway.in
U n cours d'introduction d'une jour-
née présente la nouveauté et l'im-
portance du DBWAY en milieu éducatif
salésien. Le cours continue ensuite
avec l'étude individuelle de manuels
que les participants doivent mémoriser
en l'espace de six semaines pour pou-
voir ensuite répondre à un test. Qui
réussit le test obtient un certifìcat. Le
cours introductif d'une journée com-
mence par une étude critique des trois
systèmes qui ont dominé l'histoire de
l'éducation : le système répressif, le sys-
tème préventif et le système expressif.
Les participants sont introduits à la par-
ticul ière compétence de Don Bosco:
mélanger la prévention et l'expression
à travers une présence active parmi les
jeunes, basée sur la raison, la religion et
la bonté affectueuse [amorevolezza].
par Peter Gonsalves
Le DBWAY est né surtout pour les
équipes éducatives des maisons
gérées par la Famille Salésienne. Les
participants qui ont au moins trois ans
d'expérience dans le monde des
jeunes sont ceux qui en bénéfìcient le
plus. Le cours peut meme servir
comme programme initial pour les
nouveaux membres des équipes édu-
catives.
Le DBWAY a été formé par un groupe
mixte : du personnel catholique et du
personnel non catholique du Centre
Scolaire Don Bosco de Kurla (Mumbai).
À la fin du cours, les participants ont
acquis une connaissance des valeurs,
attitudes et compétences requise pour
pouvoir l'actualiser correctement. lls
prennent davantage conscience de
l'importance de l'éducation salésienne
dans le monde où nous vivons.
La première tentative d'élaborer un
manuel d'étude sur le système éducatif
, a eu lieu enjuillet 2008, pour répondre
à la demande de la Direction du Centre
Don Bosco. Les premiers cours ont eu
lieu en aout 2011, à l'occasion du pèle-
rinage de l'urne des Reliques de Don
Bosco dans la Province de Mumbai.
D'aout 2011 à décembre 2013, les
cours se sont déroulés dans les Pro-
vinces indiennes, pour un total d'envi-
ron 4000 participants,m

3.9 Page 29

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« Ma passion d'étre parmi les
jeunes m'a guidée depuis mon
enfance pour devenir éduca-
trice. Enseigner est pour moi
comme une vocation, une ma-
nière efficace et agréable de
changer le monde. Bien sur, le
parcours n'a pas toujours été
tout rose. J'ai rencontré des
centaines d'obstacles qui m'ont
fait douter de mes méthodes,
de mes capacités et de mon
désir de devenir éducatrice. En
cette période de mise au point,
le DBWAY a été un excellent
outil pour m'aider à réfléchir sur
les raisons profondes qui m'ont
poussée à choisir cette profes-
sion ; les exemples de la vie de
Don Bosco que j'y ai trouvés
m'ont fourni les moyens appro-
priés pour etre une bonne édu-
catrice, en mesure de changer
le monde. Le DBWAY m'a aidée
à comprendre et apprécier la
méthode de Don Bosco et a
m'a servi d'épreuve pourfaire le
point sur ma foi et mes convic-
tions, sur le fait d'étre éducatrice
salésienne. »
Valerie Mascarenhas
(Dominic Savio School,Andheri).
« L'.éducation fait de l'homme et de la
femme ce qu'ils sont. C'est le don le plus
précieux et l'outil le plus efficace qui puisse
etre donné à des enfants pour les rendre
capables de survivre et avoir leur chance
dans ce monde en continue! changement.
Don Bosco s'en était aperçu, il y a très long-
temps. Il aimait la compagnie des jeunes
et leur disait :" Quand je suis avec vous,je
me sens chez moi." Il a accompli ce en
quoi il croyait:
- préférer la prévention à la répression ;
- non pas avec les coups mais avec de la
douceur et de l'amour;
- avec la raison et l'affection ;
- ne prétendant rien mais acceptant tout.
Le système éducatif de Don Bosco est ap-
pliqué dans le contexte du RTE (Right to
Education - le droit à l'éducation) qui
donne aux enfants l'opportunité d'appren-
dre, d'étre aidés à affronter les nouveaux
défìs leur permettant, au milieu des chan-
gements, de gérer leurs compétences ac-
quises, à travers la pratique des trois G :
"Gratitude, Gentil lesse, Générosité" pour
pouvoir donner aux jeunes l'occasion de
murir dans leur corps et dans leur esprit, et
devenir d'honnetes citoyens, en contri-
buant d'une manière positive à l'améliora-
tion de la société. »
Mrs. Soumya Khosla
« Éduquer, ce n'est pas simplement trans-
mettre des connaissances ou renforcer
les capacités comme la lecture, l'écriture,
le calcul et la mémorisation. La véritable
éducation vise à améliorer la qualité de
vie dans n'importe quel type de société.
Une éducation intégrale : voilà ce qui
m'intéressait; et le DBWAY a donc été im-
porta nt pour me faire comprendre
mieux ce que je voulais mettre en pra-
tique. Il m'a fait réfléchir sur deux mé-
thodes très différentes : la méthode
préventive et la méthode répressive,
mais aussi sur les trois composantes qui
fondent l'éducation intégrale: raison, re-
ligion, affection.
J'ai appris que le premier pas pour deve-
nir un très bon éducateur ou une très
bonne éducatrice, c'est d'établir un bon
rapport avec les élèves, avoir un raison-
nement habile quand on corrige et que
l'on aide à avoir une sincère et confìante
relation avec Dieu, afìn de pouvoir attein-
dre les objectifs fìxés. Je sais que mon tra-
vail ne fìnit pas en classe. En effet, je ne
dois pas seulement enseigner des textes
à mes élèves, je dois aussi toucher leur
vie et les aider à croTtre comme per-
sonnes, à 100 %. »
Renilda Fernandes
(St.Dominic Savio High School,Andheri)
SALÉSIENS 2014
27

3.10 Page 30

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MAI
Donner une opportunité auxjeunes
par Jennifer May
Le Père Val Collier est un homme
qui a consacré toute sa vie non
seulement à essayer de satisfaire
les exigences matérielles de ses
jeunes, à leur donner une maison
(connue à Dublin sous le nom de
«Maison Don Bosco »), mais
aussi à leur donner de làmour, le
courage, lafarcepour reprendre
confiance en eux-mémes et croire
qu'ils sont capables defaire
quelque chose de bon.
L'entrepreneur irlandais Mark O'Cal-
laghan ne tarit pas d'éloges lorsqu'il
raconte son expérience à la « Maison
Don Bosco ». « Je vivais dans une au-
berge et j'avais été renvoyé de l'école
quand j'ai rejoint la" Maison Don Bosco",
affìrme-t-il. Quel endroit extraordi-
naire ! . . . Com me une vraie maison !
Le Père Val a insisté de toutes ses
forces pour que je retourne à l'école.
Il accomplit une 0=uvre merveilleuse,
depuis de nombreuses années. C'est
un homme extraordinaire ».
Le Père Val attribue chacun de ses
succès à Don Bosco, fondateu r des
Salésiens, en 1859. C'est le dévoue-
ment typique des Salésiens - leur
approche particulière des jeunes en
diffìculté et leur intéret pour l'éduca-
tion des jeunes défavorisés - qui a
poussé le Père Val dans son action.11 a
été ordonné en septembre 1972 après
avoir passé six ans en Assam (lnde).
« J'étais très intéressé par l'éducation
des jeunes, en particulier les jeunes
aux marges de la société, défavorisés
vulnérables ; ils avaient bien besoin
d'aide pour grandir. J e crois que
chaque jeune, indépendamment du
lieu et des circonstances où il naTt, doit
avoir une opportunité dans la vie».
En 1970 en lrlande, la loi Kennedyobli-
geait à fermer toutes les écoles de type
industrie!. Malgré cela, les Salésiens,
comprenant la nécessité d'une sorte
d'école de rechange, ont fondé en
1978 la première maison pour jeunes
à Dublin, dans le secteur de Gardiner
Street. « Nombreuses étaient les infor-
mations sur les jeunes sans domicile et
à risques, abandonnés dans les rues de
la ville, dit le Père Val. Et nous avons été
parmi les premiers à créer de petits
foyers familiaux d'accueil pour aider
ces jeunes livrés à eux-memes. »
Au début, le staff était formé de deux
Salésiens et trois la'i'cs qui s'occupaient
de 14 jeunes: il y avait beaucoup de
travail car on désirait énormément in-
troduire le meme esprit qu'à l'époque
de Don Bosco. « Don Bosco avait un
siècle d'avance, dit le Père Val. Il ne
croyait pas aux chatiments corporels et
voulait un type d'éducation basée sur
la raison, la religion et la bonté affec-
tueuse: c'est ce que nous avons mis en
pratique dès le début. »
Continuerà donner une espérance
Aujourd'hui, rien que dans la ville de
Dublin, il y a six maisons: deux pour les
jeunes de 13 à 18 ans ; les autres sont
des Centres « d'aide provisoire » dont
le but est d'aider les jeunes qui, après
une période dans un Centre d'accom-
pagnement, peuvent vivre ensuite de
manière autonome ; sur ce point, le
28
SALÉSIENS 2014

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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Le Père Val a aussi compris que, au-
jourd'hui plus quejamais, on a besoin de
ce type de maisons. « Quand nous
avons commencé, je pensais que notre
travail aurait duré au maximum une di-
zaine d'années, mais non ! Ce travail a
doublé. La drogue est une des princi-
pales raisons de notre 0=uvre. De nom-
breux parents se droguent et, en
conséquence, leurs enfants aussi. Je
crois que notre impact sur lesfamilles est
plus grand aujourd'hui qu'il y a 30 ans ».
Centre pour Adolescents Don Bosco
est à l'avant-garde.
Beaucoup de jeunes, pour des raisons
variables, ne sont pasen mesuredequit-
ter ces Centres. Nombreux sont ceux qui
souffrent beaucoup et ont perdu une
grande partie de l'estime d'eux-memes
à cause de plusieursannées d'abus affec-
tifs et / ou psychologiques. Et c'est là
qu'entre en action la méthode de Don
Bosco. « Quand un jeune arrive chez
nous, il est important qu'il se sente ac-
cueilli et aimé à tous points de vue par
chacun d'entre nous, explique le PèreVal.
Nos maisons sont comme de petites
communautés, de petites familles; notre
principal désir est le respect de la per-
sonne, en l'aidant à se construire dans
l'estime de soi-meme; et cela demande
beaucoup de temps. »
Vivre dans une maison, c'est comme
faire partie d'une famille. Le nombre
des pensionnaires est volontairement
restreint : à la Dromcondra House,
nous avons actuellement cinq jeunes.
Chacun a sa propre chambre; il y a une
pièce avec la TV, une avec des jeux et
un grand jardin. Chacun est invité à
faire de petits travaux, à tenir sa cham-
bre en ordre et lesjournées sont orga-
nisées comme dans tout autre maison :
petit déjeuner, école, déjeuner, devoirs,
dTner et temps libre ; extinction des
feux à une heure acceptable. L'.intimité
et l'espace personnel de chacun sont
sacro-saints, et les jeunes peuvent
meme inviter quelquefois des amis,
com me ils le feraient chez eux.
Ces dernières années, les subventions
de l'État ont été sévèrement réduites si
bien que le profìl de notre projet s'en
est trouvé changé. « Cela demande un
gros effort de notre part, admet le Père
Val. li est possible de faire des coupes
sombres dans les dépenses générales,
bien sur, mais non pas sur les vete-
ments, les chaussures, la nourriture et
le staff éducatif. Il est plus simple au-
jourd'hui de trouver des fonds pour
construire une maison que pour les
dépenses de chaquejour. »
Après 28 ans de direction, le Père Val a
passé le relais à Martin Burke qui a 22
ans d'expérience dans l'Organisation.
Le Père Val continue avec un r61e de
soutien et regarde avec fìerté ses trois
décennies de travail ; il sait que de
nombreux jeunes se sont épanouis
sous sa conduite et son accompagne-
ment pleins d'affection. Beaucoup
d'entre eux ont trouvé un bon travail,
se sont mariés et ont eu des enfants :
voilà la démonstration largement po-
sitive que la méthode éducative de
Don Bosco fonctionne bien.
Après avoir quitté le Centre, de
nombreux jeunes maintiennent des
contacts avec les éducateurs: v0=ux de
Noel, lettres, etc. Et meme les jeunes
qui, après leur départ, n'ont pas eu une
« fin heureuse », parlent très positive-
ment de leur expérience. « Il arrive par-
fois de rencontrer certains de ces
jeunes avec qui on ne réussissait pas à
établir des relations et avec qui on
n'obtenait pas les résultats espérés, et
qui vous demandent:" Comment ça
va à la Maison Don Bosco?"». Il n'y a
pas de meilleure récompense que
celle-là ,m.
SALÉSIENS 2014
29

4.2 Page 32

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HISTOIRE
par José Antonio Vega
75 ans avec les Salésiens au Maroc
Les Salésiens travaillent à
Kénitra (Maroc) depuis 75 ans.
Cejubilé a été célébrépar tout le
monde avec un grand
enthousiasme, si lbn en croit les
belles choses qui se sont
réalisées. Les Salésiens sont
arrivés au Maroc en 1937, sous
la conduite du Père Léon
Beissière, un prétre qui avait
pris la soutane des mains de
Don Bosco lui-méme. Kénitra
était alors unpetit village mais
compte aujourd'hui 360 000
habitants et se trouve à
seulement40 km au nord de
Rabat.
T o u t e l'année scolaire et de nom-
i breuses activités ont été centrées sur
le 75ème anniversaire de la présence
salésienne à Kénitra. Une semaine de la
culture en mai a été l'événement cen-
trai, en présence des autorités locales,
des parents, des anciens élèves et de
leurs amis, qui a rassemblé de très nom-
breux amis à « Don Bosco».
À Kénitra, ce seul nom évoque un style,
une qualité, une histoire admirable.
Dans un contexte complètement mu-
sulman, tous ne savent pas qui est Don
Bosco et n'ont meme pas idée de ce
que signifìe « etre chrétien », mais ils
perçoivent surement ce qu'est l'amour,
le dévouement et que l'on travaille pour
les jeunes. Parmi les élèves, les ensei-
gnants et les anciens élèves, Don Bosco
est connu, admiré et souvent cité.
Il y a des personnes qui nous télépho-
nent seulement pour dire qu'ils ont été
élèves quelques années auparavant ou
meme il y a 50 ans. Permettez-moi de
vous raconter une anecdote. Un
ancien élève, ingénieur dans une en-
treprise de Rabat, est venu nous rendre
visite. li est arrivé avant la récréation de
1O heures, s'est promené dans la cour
en examinant chaque chose. Il nous a
ensuite demandé s'il pouvaitvisiter les
salles de classe et les couloirs. Une
heure après, les larmes aux yeux, il m'a
dit : « Père, c'est ici que j'ai passé les
plus belles années de ma vie ... Que
de courses ! ... Que de jeux ! ... Nous
étions tous vraiment très heureux. Je
dois quand meme dire que le direc-
teur était un peu sévère, mais il avait
un c0=ur d'or. J'ai été élève ici dans les
années 70. »
Cette histoire pourrait vraiment etre
celle de tant d'autres anciens élèves de
cette école à partir de 1937. Au début,
les Iieux étaient exigus: tout se dérou-
lait dans le sous-sol de la grande église
qui était plus grande que celle d'au-
jourd'hui. Chaque décennie a vu ses
innovations, ses transformations, de
nouvelles activités, tout pou rlesjeu nes
de Kénitra.
Plus de 180 enseignants étrangers (no-
tamment de France puisqu'à cette
époque nous étions sous Protectorat
français) ou marocains ont enseigné ici
avec sens du devoir et compétence, et
30
SALÉSIENS 2014

4.3 Page 33

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une cinquantaine de Salésiens se
sont succédé, alternant dans diffé-
rents secteurs : paroisse, école, JUK
(Joyeuse Union de Kénitra), école
technique, JUK-SPEL (Section Profes-
sionnelle d'Électricité).
L'.école a vécu des moments diffìciles:
la Seconde Guerre Mondiale, l'lndé-
pendance du pays, la Nationalisation
des propriétés, l'Arabisation . . . Dans
chaque situation, « Don Bosco» a tou-
jours montré sa valeur en restant im-
partial et en faisant preuve d'initiative.
Son objectif a toujours été le service
des jeunes, sans discrimination, dans
un esprit d'ouverture, sans jamais ou-
blier le Système Préventif de ce grand
éducateur qu'a été Saint Jean Bosco.
Ses fìls spirituelsont continué àcultiver
ces valeurs et, aujourd'hui, nombreux
sont les enseignants qui aiment Don
Bosco et qui admirent sa pédagogie
centrée sur lejeune et basée sur la re-
lation de confìance avec lui. Chaque
jeune est aimé et valorisé. L'.école veut
avoir un seul but: aider chaque élève
en particulier à devenir un bon chré-
tien et un honnete citoyen. C'est une
valeur pour la société tout entière.
« Don Bosco », notre école, n'est pas
une école de plus à Kénitra : elle est
fondée sur un ensemble de valeurs
que nous voulons transmettre aux gé-
nérations futures.
En ce moment, à l'école primaire et au
collège, nous avons 950 élèves ; 160
dans la section professionnelle et 40
enfants qui ont abandonné le parcours
scolaire. Nous gérons également une
école maternelle diocésaine (240 en-
fants) et un groupe de formation fémi-
nine de 30 membres.
Dans les villes marocaines, on observe
une présence nombreuse d'environ
25 000 étudiants provenant des ré-
gions subsahariennes, principalement
de pays africains de langue française,
portugaise ou espagnole. À Kénitra, ils
sont un millier (musulmans, catho-
liques ou protestants) et considèrent
l'CEuvre de Don Bosco comme centre
de leurs activités culturelles, sportives
et festives le samedi et le di manche.
C'est ici qu'ils se rencontrent, qu'ils
jouent, qu'ils célèbrent leurs fetes na-
tionales ou qu'ils tiennent leurs réu-
nions. Pour les autorités marocaines,
notre CEuvre est leur siège.
Les Salésiens ont également géré
dans le passé une paroisse florissante
avec une grande église. Des centaines
de colons européens de la ville et de
toute la région en étaient les fìdèles
mais, pour des raisons historiques, ils
ont d0 rentrer dans leurs pays d'ori-
gine. En 1974, on abandonne la
grande église pour une petite cha-
pelle. On compte aujourd'hui 120
catholiques, tous étrangers, plus de
noirs que de blancs, plus de jeunes
que de vieux, plus d'hommes que de
femmes. Cela pourrait sembler un
peu étrange ailleurs, mais c'est une
communauté très active et qui té-
moigne de sa foi au milieu de ce
peuple croyant mais d'une culture to-
talement différente. Ce n'est certaine-
ment pas facile mais c'est un signe
très important dans un contexte typi-
quement musulman.
Notre 0=uvre a comme support un ex-
cellent site Web: www.donbosco-ke-
nitra.org où il est possible de voir la
vitalité de notre action et ce qu'il est
possible de fa ire avec l'approche péda-
gogique de Don Bosco, meme parmi
des non chrétiens

4.4 Page 34

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parSam Legg
Caché dans l'idyllique campagne
angl,aise des environs de
Bollington, après un long voyage
en voiture au milieu de vertes
prairiespleines de brebis et
dàgneaux, voilà apparaitre à
l'horizon le Centre d'Exerdces
Spirituels « Savio House ». Cèst
aujourd'hui un des deux Centres
de la Province où Salésiens et
laics volontaires vivent et
travaillent ensemble dans la
méme communauté.
La « Savio House » sert principale-
ment de Centre de Retraites Spiri-
tuel les pour scolaires et étudiants
catholiques. Des écoles arrivent de
tout le Royaume-Uni pour quelques
jours de retraite : une manière de fuir
la routine, une occasion pour ces
jeunes de connaTtre d'autresjeunes de
leur age, mieux se connaTtre eux-
memes et mieux connaTtre Dieu. Les
exercices spirituels sont une expres-
sion de la spiritualité salésienne qui se
base sur quatre « fenetres ouvertes sur
le monde» : l'église, l'école, la cour de
récréation et la maison.
Le thème des exercices spirituels
change à chaque fois : l'eau, les
voyages, les choix àfaire . . . Les jeunes
sont encouragés à interagir non seule-
ment avec l'équipe éducative mais
aussi entre eux, d'une manière qui sort
de l'ordinaire. Les jeunes sont accom-
pagnés dans différentes sessions qui
ont toujours comme base les quatre
fenetres que l'on vient de citer; ils sont
accompagnés dans un itinéraire
spécial, fait de jeux et d'activités; mais
les moments de partage en petits
groupes ne manquent pas, bien sur,
centrés sur d'importantes expériences
de leursjeunesvies. llsont letempsde
bien se préparer aux sacrements de la
Réconciliation et de l'Eucharistie pour
participer ensuite à une session spé-
ciale appelée « Affìrmation » : ici,
chaque participant est invité à écrire
des lettres aux autres jeunes qu'il a
connus, des lettres où l'expéditeur sou-
ligne exclusivement les aspects positifs
qu'il éprouve . . . Et ne pas oublier que
toutes ces choses se vivent dans le
cadre d'une campagne anglaise agréa-
ble et bien reposante.
L'.équipe éducative est formée de
Salésiens, pretres et coadjuteurs, vivant
ici en permanence, ainsi que de laYcs
volontaires qui donnent habituelle-
ment un an de leur vie, vivant et
travaillant avec la communauté salé-
sienne. Ces jeunes volontaires vivent
une « année sabbatique », entre le
lycée et l'entrée en université. Leur
travail est accompagné et soutenu par
le climat positif de la communauté;
et cela défìnit bien la Savio House
comme un « lieu pour exister » . C'est
vraiment ainsi, comme le dit son
slogan publicitaire, que se défìnit par-
faitement l'esprit du Centre: un lieu de
paix et de tranquillité pour les per-
sonnes, les groupes et les h6tes qui
veulent se sentir ici comme chez eux
et exister . . . C'esttout àfait ce que tout
le monde recherche ! Un endroit pour
pouvoir se détendre, meme bruyam-
ment, ou pouvoir rester en silence, un
endroit pour réfléchir, un endroit pour
prier, un endroit pour vivre en société
ou pour etre soi-meme, un endroit pour
passer un peu de temps avec Dieu.
Ce qui fait de la Savio House quelque
chose de très spécial dans le contexte
de la Province, c'est que non seule-
ment c'est un endroit pour des re-
traites spirituelles mais aussi pour des
réu nions et des conférences, des sémi-
naires et autres ateliers. Le Centre, en
effet, accueille trois fois par an les ren-
contres du Mouvement Salésien des
Jeunes (MSJ) et, à chaque fois, trente
jeunes volontaires au moins partici-
pent dans les différents projets de la
Province. Un de ces projets s'appelle
« Phoenix Days »: il s'agit d'une semaine
de vacances d'été exclusivement consa-
crée àdes jeunes défavorisés. Bien que
ce projet n'ait que quelques années
d'existence, il se répand à grande vi-
tesse et le nombre maximum d'inscrip-
tions est atteint en un clin d'CEil.
Et il ne faut pas oublier les nombreuses
rencontres de Don Bosco Youth-Net
32
SALÉSIENS 2014

4.5 Page 35

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(Réseau Jeunes de Don Bosco), qui ont amené ici des
jeunes volontaires de différents Centres salésiens de
toute l'Europe. Ces jeunes volontaires sont venus par-
tager leur culture et leurs expériences de travail avec
les jeunes et pour les jeunes. La dernière de ces ren-
contres a eu lieu en novembre 2012 sur le thème
« Retourvers le Futur»: le butétaitde faire réfléchir les
volontaires qui avaient passé une langue période en
mission sur ce qu'ils avaient fait, en partageant leur ex-
périence avec d'autres, et les encourager ainsi à voir
comment tirer profìt de ce qu'ils avaient vécu, pour le
mettre en pratique aussi dans les organisations de leur
pays d'origine.
Léquipe éducative de la Savio House recherche en
ce moment de nouvelles méthodes d'application du
Système Préventifqui prennent en compte la merveil-
leuse campagne environnante où se situe la maison.
Pour donner un exemple, citons les cours d'orientation
et de petits travaux sur bois qui ont attiré de nom-
breux groupes tels les scouts; cela prouve la souplesse
des enseignements de Don Bosco. Le Père David
O'Malley, SDB, Directeur de la Savio House déclare:
« Le système de Don Bosco, basé sur la maison, l'école,
la cour de récréation et l'église, s'adapte merveilleuse-
ment à notre réalité de la Savio House. C'est notre par-
ticipation à la sagesse de Don Bosco dont la spiritualité
est en mesure d'ouvrir et d'offrir de nouveaux modes
de rencontre avec Dieu, à travers l'expérience des sa-
crements en plein air. »
La Savio House fait donc partie intégrante du travail
de pastorale des jeunes dans la Province Salésienne
du Royaume-Uni. Travaillant chaque année avec des
centaines et des centaines de personnes, surtout des
jeunes, comptant sur une implication continuelle de
jeunes éducateurs salésiens volontaires, ce Centre re-
présente l'avenir de notre Province; et c'est un endroit
qui reste gravé dans la mémoire de tous ceux qui,
d'une manière ou d'une autre, ont eu la chance d'y
vivre quelque temps.
La Savio House est un lieu où trouver un peu de pai
avec soi-meme et avec Dieu. Parlant de la rencontre
du MSJ pour les jeunes adultes qui s'est tenue ici en
avril 2013, un jeune participant a résumé ainsi le climat
de salésianité que l'on respire ici: «Cela m'a réchauffé le
c0=ur, redonné du bonheur, de l'amouret plus que ça !».
Savio House, une maison pour exister !

4.6 Page 36

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Q on
par Giuseppe Casti
Les organisations dejeunes du Parti Communiste Soviétique ou mouvement des « Pionniers » regroupaient
les enfants de 1Oà 14 ans. A 15 ans, ilspassaient à une autre organisation appelée « Komsomol ». Le
mouvementf u tfondé en 1922 et dénommé « Spartacus ». En 1924, ilfixa définitivementson nom etsa
structure. Il s'inspiraitdesformes et des devises du scoutisme mais avec uneforte base dèndoctrinement
idéologique marxiste et matérialiste duparti auquel il était affilié.
Avec la chute du mur de Berlin, l'Union Soviétique a volé en éclats et le système deducation communiste se
retrouvait en crise. La méme chose est arrivée en Ukraine et dans làndenne ville de Léopoli, aujourd'hui Lviv.
Pour Oleg Kuzik aussi c'était un moment
difficile. li était né le 25 avril 1969 dans
une famille d'ouvriers. Ses parents travaillaient
dans une usine, meme de nuit, afìn de
gagner le nécessaire pourvivre. Sa maman le
poussait às'engager dans les études. À7 ans,
le petit Oleg faisait partie de la chorale, suivait
des cours de danse et fréquentait une école
de musique. Le régime communiste repérait
ces jeunes qui promettaient et les obligeait
àentrer dans le mouvement des « Pionniers »
et puis au « Komsomol ». Oleg n'avait pas
d'autre choix: les jeunes qui ne participaient
pas à ces mouvements n'avaient pas accès à
l'université. Mais la maman accompagnait le
jeune Oleg meme durant ses études univer-
sitaires, essayant de garder vive la foi dans le
c0=ur de son fìls. Pour échapper au contr61e
asphyxiant de la poiice, ils se rendaient à la
campagne où il n'y avait pas les « agents du
système » et où les « vertep » chantaient les
mélodies traditionnelles riches de spiritualité
(le« vertep »était un théatre de marionnettes
portable où l'on représentait des scènes reli-
gieuses ou héro'i'ques).

4.7 Page 37

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Lénine avait créé un Centre pour arracher Dieu du creur des jeunes.
Dans ce Centre aujourd'hui, les jeunes rencontrent Dieu et son amour
pour eux. De Lénine à Don Bosco ...
Salésien Coopérateur
En 1987, Oleg obtient une licence et
commence à travailler. Son engage-
ment dans l'étude et le travail ne réussit
cependant pas à étouffer les questions
qui le tenaillent avec toujours plus d'in-
sistance. Le système communiste s'est
effondré. L'.idéologie marxiste ne peut
répondre aux questions les plus pro-
fondes: « Qui suis-je? Quel sens donner
à ma vie ? ». La petite fiamme de la foi
que la maman avait tenue allumée
commence à se ranimer. En 1990, la
rencontre fortuite avec un Salésien en
centre-ville allume une lumière dans sa
vie. « Peu importe, lui dit le Salésien, la
route que tu as choisie pour parvenir à
Dieu. Ce qui compte, c'est que tu l'aies
déjà rencontré. »Oleg n'oubliera jamais
ces paroles. Mais qui était ce pretre
étrange qui étaittoujours au milieu des
jeunes? C'était un Salésien de Don
Bosco. Les fatigues du Père Stefan
Urban commençaient à porter les pre-
miers fruits avec la formation du pre-
mier noyau de Salésiens Coopérateurs.
Le charisme de Don Bosco s'enracinait
et se répandaittoujours plus. Avec lui, le
Père Andriy Platosh, avec un zèle inlas-
sable et une passion éducative, faisait
connaTtre Don Bosco et son Système
Préventif. L'.enthousiasme de ce pretre
enchantait les gens et faisait croTtrechez
les laYcs le désir de travailler avec les
Salésiens qui avaient en charge la pa-
roisse Notre-Dame à Lviv. C'est ainsi
que s'est formé le premier centre de
Salésiens Coopérateurs; et des jeunes
se préparent à faire la Promesse. Avec
leur engagement ils contribuent pré-
cieusement à la renaissance progressive
d'un peuple. Les persécutions de la part
de l'État Soviétique et la destruction
quasi totale de l'Église et Gréco-Catho-
lique n'ont pas réussi à étouffer la foi
dans le c0=ur des gens.
Dans le c0=ur d'Oleg également la foi
est restée vive. En 2002, il devient un
personnage en vue dans les structures
de gouvernement du secteur de la cul-
ture. li se retrouve Directeur du Centre
Culture!« Galychyna » pour enfants et
jeunes, qui était le batiment des « Pion-
niers » sous le régime communiste.
« Quelle tristesse, s'exclame Oleg, c'est
un Centre sans ame ! ». En effet, l'esprit
matérialiste du système soufflait encore
et la mentalité communiste des ensei-
gnants n'acceptait pas de changements.
« O n a toujours fait comme ça ! »,
disaient-ils, résignés. Oleg se rendit
compte de sa grande responsabilité : il
dirigeait un centre très important de
jeunes mais le système éducatif était
sans ame et sans amour. Que faire?
La réponse ne s'est pas fait attendre. Oleg
est allé trouver le Père Platosh et les
choses ont changé radicalement. La pro-
fondeur spirituelle des paroles de ce
Salésien, sa capacité de dialogue et sur-
tout son amour immense pour les
jeunes ont ouvert les yeux et ont conquis
le c0=ur d'Oleg : enfìn il avait trouvé la
voie pour continuer son travail. En 2006,
Oleg Kuzikdevient Salésien Coopérateur.
Dans son Centre « Galychyna », il organise
des rencontres dejeunes, des rencontres
spirituelles et des conférences sur la pé-
dagogie chrétienne, pour célébrer le
jubilé du bapteme des peuples slaves.
La collaboration avec les Salésiens
donne un visage nouveau au plus
grand Centre de Jeunes de Lviv. Ses
2800 élèves respirent un air neuf. La
structure est la meme mais maintenant
il y a une ame, il y a un c0=ur, le c0=ur de
Don Bosco qui bat dans la poitrine
d'Oleg. Les enseignants connaissent
maintenant le Système Préventif et le
style éducatif d e Don Bosco. lls le
mettent en pratique avec beaucoup
d'amour pour accompagner les jeunes
dans leur croissance vers une pleine
maturité. Ce sont les miracles de l'his-
toire. Lénine avait créé un Centre pour
arracher Dieu du c0=ur des jeunes. Dans
ce Centre aujourd'hui, les jeunes ren-
contrent Dieu et son amour pour eux.
De Lénine à Don Bosco . . . en passant
par le c0=ur d'Oleg et des Salésiens Coo-
pérateurs de Lviv,m.

4.8 Page 38

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EH,. ISTOIRE
RECONCILIAII
par ANS
Ily a deux ans, Michele, unjeune à
problèmes du département de Naples, a mis en
danger la vie d'un autrejeune et compromis la
sienne; il a donc mérité une condamnation pénale
avec détention dans un établissement carcéralpour
mineurs. Aujourd'hui, grace aux efforts de nombreux
éducateurs età lèngagement de la communauté-
accueil des Salésiens de Torre Annunziata, la vie de
Michele est en train de changer: elle repart d'une
demande depardon et de récondliation.
C'était la nuit du 3 au 4 aout 2011,
peu après minuit, dans la zone de la
« movida » de Portici, une commune près
de Naples. Un regard, un compliment de
trop, un tentative d'approche vers des
jeunes fìlles d'un autre groupe, et on en
arrive aux insultes, aux provocations, aux
bourrades, aux menaces. Michele sortit un
couteau et frappa l'un des rivaux, le blessant
gravement.
La bagarre fut fìlmée par des télécaméras:
Michele fut reconnu par trois témoins et sa
position fut ultérieurement aggravée par la
perquisition que les carabiniers effectuè-
rent chez lui ainsi que par la présence de
repris de justice dans son noyau familial.

4.9 Page 39

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Aujourd'hui, après presque deux ans,
Michele a réalisé un reve qu'il a muri
ces derniers mois :pouvoir rencontrer
le jeune qu'il a blessé en risquant de le
tuer, pour lui demander enfìn pardon.
La rencontre a eu lieu le 11 avril dernier
au Bureau des Conciliations. Une de-
mande de pardon qui était le fruit de
deux années passées entre la prison et
la communauté ; de nuits sans som-
meil, passées à réfléchir sur le mal qu'il
avait commis et sur ce qui aurait pu
arriver cette nuit-là.
« Je ne pensais pasque plus le temps
passait et plus mon désir de changer
aurait été plus fort, affìrme aujourd'hui
Michele. Je me suis rendu compte du
mal que j'ai fait ce jour-là, de toutes les
betises que je faisais souvent avec mes
amis. Croyez-moi! Je vous le jure!
Aujourd'hui, je suis un autre Michele.
Un jeune qui aime etre avec les autres,
se détendre dans un match de foot à
l'oratoire-patronage, bavarder avec les
membres de la communauté, grandir,
aller à école dans l'espoir d'obtenir un
dipl6me. »
La rencontre a été très émouvante
pour lui :« J'étais très ému, parce que
je ne croyais pasque l'autre aurait ac-
cepté de me rencontrer. Je lui ai dit
que je n'ai pas de rancune envers lui
pour ces deux années de mesures
conservatoires; que de toute manière
c'était de ma faute, je le sais, et je dois
payer. Mais je lui ai demandé d'essayer,
lui aussi, de me pardonner; etje suis
sur que s'il a accepté de me rencontrer,
c'est parce que lui non plus n'a pas de
rancune. Etje suis désolé pour les souf-
frances quej'ai provoquéesà safamille,
en particulier à sa maman ».
Aujourd'hui, Michele est toujours ac-
cueilli dans une communauté-accueil
pour mineurs gérée par les Salésiens
où il doit passer encore deux ans de
mesures conservatoires. Mais c'est déjà
- unjeune tout à fait différent .. ·ffl._}
SALÉSIENS 2014

4.10 Page 40

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par lv6in Marnami
La proposition éducative du Projet
Don Bosco (PDB), pour les enfants,
les adolescents, les jeunes à risque
social et les jeunes de la rue, à Santa
Cruz de la Sierra, se fonde dans le
c0=ur de Don Bosco, dans la proximité
et l'accompagnement de chacun de
ces enfants ... Le PDB donne la possi-
bilité à ces enfants et adolescents de
réaliser dans leur vie le plus grand
désir de l'homme: aimer et etre aimé.
Les paroles de Don Bosco demeurent
une inspiration profonde pour les
éducateurs du PDB: « Il ne suffìt pas
d'aimer les jeunes, il faut qu'ils se sa-
chent aimés ».
La pédagogie de Don Bosco, pédago-
gie de l'amour, est assumée par toutes
les personnes concernées par le PDB.
Il s'agit d'assumer et d'enrichir le té-
moignage, les valeurs que le Fonda-
teur nous a laissées. Lorsqu'on actualise
la pédagogie salésienne, surgit un
arc-en-ciel irradiant ses couleurs:
amitié, proximité, patience, dia-
logue, connaissance,foi ... parce
que chaque éducateur, chaque
· professionnel, avec ses capaci-
tés propres, enrichit les valeurs
éducatives vécues dans le PDB.

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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« Quipourrait imaginer, ce que nous vivons dans cette
reuvre ? Tous lesjours dans le Projet Don Bosco de Santa
Cruz de la Sierra (Bolivie) se réalisent des réves dans le style
de Don Bosco. Cèst un endroit que les éducateurs, les
volontaires, les enfants et lesjeunes considèrent camme «
leur maison», la maison où leurs réves se réalisent.
Et l'on influe positivement sur l'enfant
et lejeune dépourvus de ces valeurs si
fondamentales pour survivre dans ce
monde.
Dès le début de la journée, dans
chacune des maisons du Projet, les
activités commencent : lever, toi-
lette, prière du matin, petit déjeuner
consistant, s'asseoir à chaque table
et partager avec les enfants ce pre-
mier moment de la journée, partager
leurs discussions et leurs rires, voir des
visages souriants, somnolents, tristes
ou soucieux . . .
Éducateurs et Salésiens se lèvent tot
pour etre à l'heure avec leurs jeunes.
Au cours de la matinée, on écoute les
plaintes, les problèmes qui ont surgi
pendant la nuit, les litiges . . . Il n'est
jamais arrivé qu'un éducateur ait dé-
missionné. Les éducateurs se hatent
de préparer les vetements pour leur
groupe; certains jeunes vont à l'école,
d'autres aux ateliers de menuiserie ou
autres ; certains vont faire le ménage
dans la maison ou vont travailler au
jardin . . . Il yen a pour tous les ages.
Ainsi, nous sommes occupés toute la
journée par les besoins de nos desti-
nataires ; il y a surement beaucoup à
faire encore pour améliorer, mais ce
qui se fait déjà réussit à provoquer des
sourires et des visages heureux. Quel
est le secret? Il n'est pas difficile d'en
déduire que c'est parce que ces jeunes
sont bien traités. . .
Chaque fois que l'on rencontre un
jeune, que l'on s'intéresse à ses pro-
blèmes et si l'on apprend qu'il se
drogue, chaque moment passé avec
lui à parler de ses réussites et de ses
échecs devient sans aucun doute une
rencontre précieuse, bien loin de l'in-
différence que leur témoigne la so-
ciété . . . Nous essayons donc d'étre en
harmonie avec le charisme de notre
fondateur, à partir de ce que nous
sommes, en faisant la preuve de notre
intéret et de notre amour pour chaque
jeune, non seulement en paroles mais
aussi en actes.
Dans le PDB, nous avons découvert
que la pédagogie de Don Bosco
couvre non seulement les besoins fon-
damentaux immédiats des enfants,
mais que c'est aussi une pédagogie
qui vise leur avenir, pour les aider à dé-
velopper leurs compétences. De cette
manière, on cherche à leur permettre
un changement culture!, à renforcer
leur sens de la solidarité, du partage, à
les faire grandir ensemble, à valoriser
età faire progresser le moindre point
positif qu'ils possèdent.
Actuellement et depuis plusieurs
années, dans le PDB de Santa Cruz, on
s'efforce de jour en jour de faire en
sorte que les jeunes deviennent les
principaux protagonistes de cette
0=uvre ; la réussite du projet dépend
d'eux. Salésiens et la'i'cs dépensent
toutes leurs énergies pour eux.Tout ce
qui sefaitest poureux, toutes les luttes
que nous menons sont pour eux, et ça
fait piaisir de savoir et de constater que
le projet de vie qu'a eu Don Bosco au
début de l'Oratoire s'accomplit au-
jourd'hui dans les rues de Santa Cruz:
s'il a répondu à un momentdéterminé
de l'histoire de l'ltalie, ses fìls de Bolivie
veulent agir aujourd'hui avec la meme
audace que la sienne dans une société
qui a tant besoin dejoie

5.2 Page 42

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«C'est une affaire de coour »(Don Bosco)
Pour le bien de chaque jeune
(Australie)
Tout ce qu'une pédagogie éclairée a
apporté à un pays (Albanie)
BD : pure pédagogie salésienne
(Brésil)
Apprendre à lire le monde (Brésil)
UPS, au service de l'Éducation (ltalie)
Des points de soudure aux octets
(Tles Salomon)
L'éducation, une affaire de coour
(Pologne)
La sainteté consiste à etre joyeux
(ltalie)
Nouveaux besoins, nouvelles
réponses (Pastorale des Jeunes)
40
SALÉSIENS 2014

5.3 Page 43

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SALÉSIENS 2014
41

5.4 Page 44

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-------------------- ---------------
PO
'
mAQ
Pour le bien de cha que
jeune, les Salésiens
consacrent encore
aujourd'hui leur vie à la
plus grande gl,oire de Dieu à
travers l'education de la
jeunesse. Quels que soient
les capadtés et les centres
d'intérét dujeune,
leducateur salésien marche
à ses cotéspour làider à
donner le maximum de ses
possibilités età réaliser ses
réves. Cha quejeune a des
besoins différents, des
centres d'intérét différents,
des manières dàpprendre
différentes. Certains
préfèrent les études, dàutres
le travail manuel. Certains
préferent lire et écrire tandis
.que dàutrespréferentfaire
desexpériencespratiques et
concrète.s.
por wm Motthews
h t t p !/www.boystown.net.au
42
SALÉSIENS 2014
E nJusAquus'àtra17liea,nls'o. Aliglaatfiinondeslcaodlaixirieèmvae
année d'études (l'équivalent de la Se-
conde de lycée en France), on de-
ma nde à l'élève de choisir soit de
continuer ses études pendant les deux
dernières années du lycée, soit de
s'orienter vers un enseignement plus
manuel. La majeure partie des jeunes
choisissent de continuer des études
d'enseignement général en vue de
poursuivre ensuite à l'université. Mais il
y a un bon nombre d'élèves qui déci-
dent de s'orienter vers le monde profes-
sionnel et donc choisissent d'apprendre
les techniques de base pour devenir
ensuite électriciens, plombiers, coif-
feurs, professionnels de tourisme, jardi-
niers, animateurs, etc.
LeVCAL
En Australie, dans l'État de Victoria,
existe un programme appelé VCAL (Vic-
torian Certificate of Applied Learning -
Certificat d'Études App!iquées de Victo-
ria), un certificat qui atte-ste de deux
années de scolarité en formation pro-
fessionnelle.le VCAl permet auxjeu nes
de faire des expériences pratiques tout
en leur assurant l'ins ruction et Voppor-
tunité d'acquérir cles compétences très
importantes sur le pian personnel et sur
le pian professionnel.
Ce programme est proposé à tous les
jeunes qui fréquentent les écoles salé-
siennes dans l'État de Victoria. Camme
à l'époque de Don Bosco au Valdocco,
lesjeunes d'aujourd'hui aiment appren-
dre des choses pratiques qui puissent
leur servirà l'avenir et qui les intéressent
en méme temps qu'elles développent
leurs compétences.
pie le collège salésien « Rupertswood »
où les élèves ont décidé, com me projet
scolaire, de réaménager leur classe. Mais
cela va bien au-delà d'un simple réamé-
nagement et d'un simple coup de
pinceau. Avant tout, le groupe a évalué
l'état du mur pour calculer les frais à
envisager pour la remise en état. Il a
ensuite organisé une collecte de fonds
à l'intérieur de l'école et à l'extérieur
pour pouvoir couvrir ainsi les frais
prévus par le projet.
Cette catégorie d'élèves doit toujours
étre encouragée et soutenue dans de
tels projets. On leur donne quelque
chose de pratique à réaliser et, s'ils réus-
sissent à faire groupe, en s'appuyant sur
les capacités de chacun, ils pourront
aller jusqu'au bout de leur projet. lls
seront surement fiers, à la fin, de ce qu'ils
auront fait et de l'opportunité qui leur a
été donnée. Et pour un bon bout de
temps, d'autres élèves et enseignants
pourront profìter de la chance d'avoir
une classe« retapée » et flambant neuf.
Le Centre Dunlea
Il y a toujours des élèves à qui l'on de-
mande d'abandonner temporairement
leurs études car ils n'arrivent pas à
s'adapter à un groupe classe. Certains
d'entre eux proviennent de familles dé-
favorisées. À Sydney, le Centre Dunlea
offre, dans l'esprit de saint Jean Bosco,
un programme intensif (de 6 à 12 mois)
de réinsertion des élèves dans leur par-
cours scolai re. Le programme est entiè-
rement basé sur le Système Préventifde
Don Bosco. C'est un programme qui
concerne les élèves mais sans oublier
leurs familles qui tiennent elles aussi
une piace importante pour ces jeunes.
Nous pouvons donner camme exem- Le Centre Dunlea travaille surtout avec

5.5 Page 45

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des familles à risques, et son but pre-
mier est le bien-etre personnel, l'édu-
cation et la sécurité des jeunes. Dans ce
Centre, on prend beaucoup en consi-
dération la famille: aide auxjeuneset à
leurs parents pour permettre àtous de
« revenir sur le bon chemin ».
Le Centre se base sur ces piliers fonda-
mentaux: présence, prévention, plani-
fìcation, implication et r61e positif et
personnel de la famille. Tout part du
principe que chaque jeune a des capa-
cités: si elles sont bien exploitées, il y a
espoir qu'elles puissent l'aider à avoir
une vie meilleure.
Si l'on veut, l'éducation est une sorte de
jeu àtrois pour l'avenir de la société: la
fa mille, les élèves et les enseignants.
Le programme Magon
Nombreux sont les programmes sco-
laires que les Salésiens mènent en Aus-
tralie et dans d'autres pays de la zone
de l'Océan Pacifìque, tous programmes
en faveur des jeunes qui rencontrent
de gros problèmes en classe. Au « Do-
minic College » en Tasmanie, il y a un
programme spécial pour élèves en dif-
fìculté, appelé « Programme Magon »,
basé sur l'esprit salésien et dont le but
est d'aider individuellement les enfants
à se réinsérer dans leur parcours
normai d'études.
Le programme est de type acadé-
mique et aborde donc toutes les disci-
plines scolaires. Les élèves bénéfìcient
d'un soutien individuel permanent de
manière que chacun puisse faire de
gros progrès. De très nombreuses ac-
tivités pratiques sont aussi proposées
dans le domaine manuel et audiovi-
suel. Et il ne faut pas oublier les activi-
tés récréatives hebdomadaires : des
temps de frane divertissement, certes,
mais en meme temps des expériences
positives d'apprentissage.
L'.éducation salésienne aide chaque
jeune en particulier à développer ses
compétences personnelles, afìn d'ap-
prendre à vivre comme un honnete
citoyen et un bon chrétien. Chaque
jeune a des centres d'intéret person-
nels et des dons qui doivent etre ex-
ploités afìn qu'il puisse vivre au mieux
sa vie. Partout dans le monde, il y a des
jeunes qui attendent d'étre guidés et
aidés pour développer leurs possibi-
lités. Comme éducateurs salésiens, dis-
ciples de Don Bosco, nous avons donc
le devoir d'aider tous les jeunes qui
nous sont confìés à réaliser les reves
qu'ils portent dans leur c0=ur

5.6 Page 46

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Bunkers, immigrés clandestins •••et puis Don Bosco
« Misère, pauvreté extréme, enfantspieds nus, aux habits déchirés,
maisons détruites,fermes qui sènfoncentdans la boue, ensemble
d'immeubles délabréspour travailleurs, hommes,femmes et enfants
qui travaillentdans les champs, partout desgens au visage triste et
ployant sous les lourdes taches - voilà les images qui s'impriment
dans lèsprit de tous les touristes qui voyagent dans le demier bastian
du communisme dans les Balkans et en Europe. » (Dàprès un article
du Los Angeles Times du 18.02.1990). Cela sepassait en 1990.
En 1992, après la défaite électorale des communistes, un leader
démocratique a été élupour lapremièrefois depuis 1924. En 1992, le
pape Jean-Paul II invite les congrégations masculines etféminines à
venir sauver lapopulation déconcertée de cepaysfièrement athée : les
Salésiens sont donc arrivés à Scutari en 1992 et, en 1993, dans la
capitale Tirana. Les Sreurs aussi sont arrivées ; elles étaient déjà là en
1905 mais obligation leur avait étéfaite de quitter lepays. Et quelle
histoire nous racontent ces vingt demières années ? Une histoire qui
dit comment lapédagogi.e de Don Bosco a contribué à la renaissance
d'unpays toutentier, en portant toute son attention sur sesjeunes...
ATirana, un terrain jonché de bun-
kers militaires. Dans les Pouilles (Sud
de l'ltalie), 20 000 réfugiés qui débar-
quent de simples cargos, au début des
années 90 etjusqu'en 1997. Période très
difficile pour l'Albanie et pour les pre-
miers Salésiens qui voulaient s'installer
ici. Mais voyez la transformation au-
jourd'hui ! Les bunkers sont devenus un
ensemble scolaire très grand grace à
une conjonction d'efforts entre le VIS
(Volontariat lnternational pour le Déve-
loppement), le Gouvernement albanais,
le Gouvernement italien et les Salésiens.
Le camp militaire est actuellement
englobé lui aussi dans un grand com-
plexe qui porte le nom de « Centre
SociaIDon Bosco». Ce complexe com-
prend un oratoire-centre dejeunes, la
toute première activité des Salésiens ;
un Centre d'animation vocationnelle;
une école primaire, un collège et un
lycée ; un Centre de jour destiné
particulièrement aux jeunes Roms
et Tziganes; une maison pour enfants
handicapés et une florissante paroisse
de 40 000 fìdèles.
Don Bosco a toujours aimé travailler
avec un grand nombre de personnes
afìn de pouvoir donner ce qu'il y avait
de meilleur auxjeunes, surtout les pau-
vres. Mais son but était clairement
l'éducation comme solution à tous les
problèmes : non seulement l'école
mais aussi d'autres moyens qui pou-
vaient entraTner lesjeunes le plus haut
possible pour rejoindre Dieu, sans ou-
blier qu'un bon chrétien doit etre éga-
lement un honnete citoyen. Cela se
vérifìe très bien dans l'histoire des
Salésiens en Albanie, bien au-delà
des villes et des provinces, ainsi que
par John Baptist Tran Ton Huy
l'indique la présence salésienne au
Kosovo, avec l'ouverture du Centre
Social Don Bosco pour les réfugiés
kosovars particulièrement.
Partenariat
Don Bosco travaille avec Vodafone! Oui,
depuis plus de dix ans Vodafone Alba-
nie fìnance un programme de forma-
tion en études commerciales au Centre
Don Bosco de Tirana. Le programme
offre une occasion auxjeunes, en parti-
culier de jeunes Roms défavorisés, de
poursuivre leurs études pour accéder à
une vie meilleure avec de plus grandes
chances. Le programme est maintenant
fìnancé à la fois parVodafone et l'Unicef
mais, au début, il était mené unique-
ment par les Salésiens.
Le Centre, en collaboration avec l'ONU,
44
SALÉSIENS 2014

5.7 Page 47

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a également un projet pour les femmes
de la campagne. Les activités écono-
miques menées en 2012 par Drita,
Arjeta,Stela, Zina et Gjystina,des femmes
impliquées dans les programmes du VIS
dans le nord de l'Albanie, ont été ré-
compensées par le Prix « Femmes Vic-
torieuses en Contexte Agricole», promu
par le Ministère albanais de l:i\\griculture
et le Comité ONU contre la discrimina-
tion à l'égard des femmes. Quant aux
villages de montagne, la promotion de
produits simples et naturels ainsi que
l'acquisition du sens du commerce ont
été le fait de l'activité menée pendant
trois ans par une équipe nombreuse de
volontaires du VIS. Le nom du projet
était : Projet pour le Développement
Rural dans les zones de Kelmend et de
Shkrel (nord de l'Albanie).
Mais on ne doit pas oublier la présence
et l'activité salésiennes à Shkoder (Scu-
tari, comme on l'appelle aujourd'hui).
C'était la première maison salésienne de
toute l'Albanie. Le Centre Don Bosco a
déjà feté son 20ème anniversaire et
continue de se développer. L'.oratoire-
centre de jeunes est ouvert tous les
jours, fréquenté par environ 600 per-
sonnes chaque jour. Durant les trois
semaines des «Jeux d'Été», on a vu plus
de 1000 jeunes participer aux jeux, aux
compétitions sportives, aux danses. . .
toutes activités typiquement salé-
siennes. Le thème des Jeux de cette
année était: « En route pour Rio», avec
le support du dessin animé «Rio» com-
portant de nombreuses indications sur
les 28ème JMJ 2013 à Rio de Janeiro (22-
29 juillet) avec leur thème « Allez ! De
toutes les nations faites des disciples. »
(cf. Mt 28,19) ;et il semblaitqu'il ne man-
quait plus que le Saint-Père !!! Lobjectif
était d'éduquer, à travers lejeu et le mot
de passe qui étaitjustement: Rio.
Shkoder
Don Bosco pensait que la générosité
était un signe important et indélébile
de la réussite de son approche pédago-
gique. Vingt ans après leur arrivée, les
Salésiens sont 11 en Albanie; et bien
d'autres sont en passe de le devenir.
Mais sans doute l'un des signes les plus
remarquables de la générosité, est-ce
quand un pays « qui reçoit » se trans-
forme en un pays « qui donne» ou, en
termes bibliques, quand il devient un
pays « missionnaire », où les habitants
sont prets à donner beaucoup, car ils
ont eux-memes reçu beaucoup. En
2013, en effet, lejeune Salésien albanais
Odise Lazri, a décidé de devenir mis-
sionnaire et partir en Afrique du Sud
SALÉSIENS 2014
45

5.8 Page 48

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de la pédagogie salésienne pure
Éducation évangélisation en
bande dessinée
par ANS
Pouvez-vous imaginer l'histoire de Jésus en version
Manga? Oupouvez-vous imaginer le dessin animé
d'un « PetitPrétre » (qui ressemble étrangement au
cardinalJoseph Zeh Kiun Zen, évéque salésien émérite
de HongKong) tandis qu'il enseigne l'Évangile de saint
Mare? Ou quepensez-vous deproposer au meilleur
auteur de bandes dessinées de votrepays de représenter
lapédagogie de Don Bosco d'une manière attrayante ?
Lisez ce qui suit et vous découvrirez camme tout cela
devientpossible car, semble-t-il les B.D. sont de la
pédagogie salésiennepure !
Le Japon et le Brésil ont plus de choses en commun qu'on
ne le pense. Une visite à Hammamatsu (Japon) peut nous
en donner la raison, particulièrement après une visite à la
paroisse salésienne qui se consacre à l'évangélisation des
migrants brésiliens dont beaucoup portent des noms
japonais ; une forme d'intégration intéressante. Mais
regardons encore plus loin pour pouvoir nous faire une idée
sur l'impact des mangasjaponais, en allant bien plus loin que
la Corée ou la France. . . Oui oui. .. allons. . . au Brésil !
Conscient du succès toujours grandissant des mangas japo-
nais parmi lesjeunes Brésiliens, le Réseau Salésien des Écoles
(RSE), constitué de 120 établissements de Salésiens et de
Salésiennes, a lancé sur le marché, en 2012, « Evangelis », un
projet qui se prolonge encore en 2013. Les dessins captivants
et le texte du livre sont utilisés pour raconter l'annonce et la
naissance de Jean-Baptiste, la rencontre entre l'ange Gabriel
et Marie, la recherche des Mages, la naissance de Jésus, la
méchanceté d'Hérode et la fuite en Égypte. L'.intention du
projet « Evangelis » est de présenter la richesse de la Bible
d'une manière attrayante afìn d'intéressertous les élèves des
écoles salésiennes.
L'.auteur, Herbert Barbosa, passionné de mangas depuis son
enfance, a perçu qu'il y avait la possibilité de familiariser les
jeunes avec la Parole de Dieu, à travers ce projet. En 2006,
après avoir dessiné une icone de Jésus, lui est venue l'idée
de créer une publication entière qui racontattoute la vie de
Jésus. « J'ai toujours aimé les Mangas, comme beaucoup
d'autresjeunes et adultes. Les mangas sont amusants, faciles
à lire età comprendre. Le message qu'ils expriment, avec des
dessins et des textes brefs, est toujours nouveau et, en meme
temps, passionnant », affìrme-t-il.
Retournons de nouveau en Asie, non pas au Japon mais en
Chine. Au début de IJ\\nnée de la Foi, les Salésiens de la Pro-
46
SALÉSIENS 2014

5.9 Page 49

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vince chinoise ont décidé non seulement de
rendre hommage à un grand Salésien missionnaire, le
P. Dennis Martin (un Anglais), mort en 2006, mais en meme
temps de répondre à la demande du Saint-Père de trouver
de nouveaux modes d'annoncer le Christ. Avec un groupe
d'élèves enthousiastes, le P. Dennis avait supervisé la réédition
d'une nouvelle version de certaines publications de Vox
Amica Press Hong Kong, en changeant les paroles de l'Évan-
gile de Mare dans la Nouvelle Bible Américaine. Tout cela en
bandes dessinées et dans un langage plus moderne.
Les deux volumes, très fìdèles à l'Évangile originai, racontent
la vie de Jésus en caractères gras. En parcourant les pages,
on rencontre un personnage particulier, le« Petit Pretre »
dont la tache est de guider le lecteur dans ce voyage à la
découverte de la Bonne Nouvelle. Ce personnage a une
certaine ressemblance avec une personne réelle, le Cardinal
Joseph Zeh Kiun Zen. li n'est donc pas étonnant qu'il soit
justement un grand admirateur de ce travail et qu'il espère
que « ce livre puisse faire grandir l'intéret des gens pour la
découverte de l'Évangile et du Royaume des Cieux. »
Allons maintenant dans un autre pays, dans les CaraYbes ou,
pour etre plus précis, à Santa Clara (Cuba). Une exposition,
due à l'auteur de bandes dessinées Alfredo Martirena sur le
thème « Nous sommes héritiers de sa pédagogie » (en
préparation au Bicentenaire de la naissance de Don Bosco
en 2015), a surpris les paroissiens grace à la représentation
très vivante de certains éléments fondamentaux de Don
Bosco éducateur. Les 16 panneaux répondaient au projet
coordonné par le P. Guillermo Garda Montano, SDB, dont le
but était d'illustrer des conseils et des messages de Don
Bosco concernant la pédagogie salésienne. Après l'exposi-
tion, les illustrationsontété reproduites par la suite,au furet
à mesure, dans l'édition locale du Bulletin Salésien.
http//www.rse.org.r
Chers lecteurs, retournons de nouveau au Brésil. Le Réseau
des Écoles Salésiennes, déjà cité, s'est actuellement lancé
dans un nouveau site Web: Nossa Turma ( notre classe). Le
but du projet est de présenter la vie des élèves dans les
écoles salésiennes, à travers la bande dessinée. Ceux qui vont
surle site peuvent y trouver différentes pubi ications, des des-
sins animés, connaTtre les membres du staffet proposer des
thèmes pour les histoires à venir. Le site est déjà présent sur
les réseaux sociaux, au portaiI RSE. On y trouve des histoires
sur la vie de tous les jours, mais avec une connotation
chrétienne, catholique, salésienne; avec une trentaine de
personnages dont des élèves, des éducateurs, des salésiens
pretres et des s0=urs. Le site vient en renfort du vif désir du
RSE qui veut former de bons chrétiens et d'honnetes
citoyens. Voir de bonnes personnes permet au projet de
focaliser l'attention d'un grand public sur le RSE et sur ses
objectifs éducatifs et pastoraux. À chaque épisode, il y a des
éléments sur la foi et des situations classiques que l'on peut
rencontrer dans une école catholique.11 n'y a pas de doute
qu'aujourd'hui la bande dessinée soit une excellente
approche pour l'éducation des jeunes . . . Et donc un
excellent moyen pour la pédagogie salésienne
SALÉSIENS 2014
47

5.10 Page 50

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Dans la Province Salésienne de
Porto Alegre, à Ascurra (nord-
Le groupe « Lecteurs et Conteurs » et, évidemment, à Saint-Paul. Le pro-
du Collège Saint Paul, membre gramme inclut des activités de lecture,
est du Brésil, dans l'État de Santa
du Réseau Salésien des Écoles (RSE), des performances théatrales, des mo-
Catarina), leprojet «Journée de
cherche à motiver les élèves des autres ments interactifs de lecture et l'encou-
la Littérature », gérépar le
Collège Salésien Saint Paul, a
écoles de la région d'Ascurra à entrete- ragement à prendre l'habitude de lire
nir leurs habitudes littéraires au moyen de manière à connaTtre différents styles
de la« Journée de la Littérature ». Avec littéraires. Parmi les différents genres qui
mobilisé aussi dàutres écoles ..o le slogan « Apprendre à lire et surtout sont proposés, le projet veut mettre
locales et motivé beaucoup de
jeunespour entretenir lapassion
E
8
apprendre à lire le monde età en com- l'accent sur les légendes, les mythes et
prendre les contextes », le projet est un les fables.
de la lecture.
u::i
Vro l
Voerol
partenariat entre le Collège Saint Paul,
le Mouvement Salésien des Jeunes Partenariat
(MSJ), le groupe « Lecteurs et Conteurs »
'à ] et le Département de l'Éducation d'As- Rose Mary do Nascimento Agostini,
curra.
l'une des responsable, coordonne aussi
le Groupe « Lecteurs et Conteurs »
o.. Le projet a été lancé le 29 avril dans formés d'un bon nombre d'écoliers des
.te:::. toutes les écoles de la région d'Ascurra classes élémentaires.
48
SALÉSIENS 2014

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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Le MSJ et le Groupe des Lecteurs
font partie du projet et ont le
soutien total du Département de
l'Éducation d'Ascurra. lls aident à
présenter le projet dans les diffé-
rentes écoles et s'occupent aussi du
transport des élèves.
Les activités se déroulent dans les dif-
férentes écoles publiques d'Ascurra
et sont surtout réservées aux enfants
de 4 à 6 ans. Les jeunes du MSJ et le
Groupe des Lecteurs se rencontrent
à Saint-Paul, préparent leur matériel
(habits et maquillage pour les en-
fants), qu'ils emportent dans les
écoles avec les autres objets et les
livres. Dès qu'on arrive sur les lieux, un
étudiant (souvent membre du MSJ)
fait une petite introduction sur le
projet et finit en racontant une petite
histoire. Les enfants sont ensuite in-
vités à choisir un livre chacun et on
leur demande, après qu'ils l'ont lu, de
le raconter en faisant jouer leur ima-
gination.
Une malle pleine d'histoires
D'après l'équipe d'organisation, « le
sens des histoires que les enfants lisent
dans le livre qu'ils ont choisi leur
permet différentes interprétations ;
leur façon de lire s'améliore et ils arri-
vent parfois à se révéler des lecteurs
compétents ».
L'idée est donc que chaque participant
(conteurs et enfants) peut développer
ses propres dons de lecture pour ap-
précier ensuite des genres littéraires
variés. Le 20 mai dernier, par exemple,
s'est déroulé le second niveau du
projet« Journée de la Littérature »: lec-
ture de textes genre fables à thèmes
religieux. Selon Rose Mary, lire les
fables est toujours, en premier lieu, un
travail d'appréciation :«On suggère de
lire et ensuite de laisser le public com-
menter, faire dire aux enfants ce qu'ils
en pensent et leur fa ire raconter libre-
ment, avec leurs mots à eux, ce qu'ils
viennent d'entendre ».
L'autre but poursuivi en racontant des
fables à des élèves, c'est de leur fa ire
découvrir les valeurs morales qu'elles
contiennent et qui peuvent etre
enseignées; des valeurs qui peuvent
provoquer une discussion de groupe.
L'attente générale du projet est de
vouloir faire des enfants de bons
citoyens; fa ire en sorte que l'élève-lec-
teur adopte une vision active et posi-
tive de lui-meme, des autres et du
monde qui l'entoure. Ce faisant, les
enfants deviennent des constructeurs
actifs d'un monde meilleur.
Enthousiasme
La« Journée de la Littérature » a lieu
en fin d'après-midi donc après la fin
Les membres du
et ceux du Groupe Lecteurs sont
tous volontaires et très heureux de
participer à une activité qui implique
aussi le Département de l'Éducation
Publique locale.
« Cette année, j'ai eu la chance d'ap-
prendre beaucoup de choses nou-
velles. En plus d'améliorer mon niveau
de lecture,j'ai découvert de nouveaux
genres littéraires, des personnes nou-
velles et des lieux différents. Tout le
monde devrait participer à ce projet
parce que c'est beau de fa ire du volon-
tariat », dit André Gustavo (première
année de collège).
Pour Igor Gustavo aussi (première
année de lycée à Saint-Paul), l'expé-
rience va bien au-delà de la simple
lecture de livres et de la narration des
fables : « Le fait de familiariser les en-
fants avec la littérature d'une manière
dynamique nous procure quelque
chose de difficile à exprimer. Peut-etre
peut-on dire que ce qui a tendance à
etre négligé par beaucoup est remé-
moré et revécu ici. Que de sourires sur
les visages de ces enfants ! et quel
bonheur !C'estjustement ça, l'esprit de
chaque volontaire ».
Le projet « Journée de la Littérature »
s'est prolongé sur toute la durée de
l'année scolaire 2013,m.
SALÉSIENS 2014
49

6.2 Page 52

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-----------------------------
'
La Facullté des Sciences de l1Éd ucatio n par Carlo Nanni
Le lo g o de la Faculté lèiffirme dmrement: sur leprofil de Do.n Bosco, se
superposent unjeune homme·et unejeunefille. Cèst désormais.dewnu un
slogan: l'UPS, &st-à-dire l'UniversitéPontificale Salé.sierme. est« l'Université de
Don Boscopo.ur le.sJeunes ». F.t la Faculté des Sdence.s de fEdruation (FSE), en
est comme le creur qui bat. 1Wbne numériquement. Surprè.s.de 2 000 étudiants,
près d'un millier appartiennent à la Faculté. Dans ses différentes spédalisations:
pédagogi.e et communication, pédagogi.e scolaire, pédagogi.e sodale, pédagogi.e
sodale etpsychologi.e sodale (fréquentéeparplus de 500 étudiants). Le cursus
de Psychologie sepoursuit à lEcole Supérieure de Spédalisation en Psychologie
Clinique (=SSSPC)pour devenirpsychologues clinidens etpsychothérapeutes.
Lapédagogi.e vocationnelle et l1nstitut de Spiritualité de la Faculté de Théologie
coordonnent la Licence (spédalisée)pour laformation desformateurs lai'cs,
consacré(e)s etprétres. A son tour, le diplome de Baccalauréat en Pédagogi.e
Religi.euse donne accès à la Licence (spédalisée) en Pastorale desJeunes et en
Catéchèse, géréespar un département où collaborent l'Institut de Catéchèse de
La FSE et l1nstitutde Pastorale desJeunes de la Faculté de Théologi.e .
( ' e sL'tUPleS,P«aspeeuBleenpoaTrtmXiVIleqsuUi naidvéecrslaitréés:
Pontifìcales, a une Faculté des Sciences
de l'Éducation et un Département de
Pastorale des Jeunes et de Catéchèse. »
Et le Recteur Majeur en révèle égale-
ment la signifìcation profonde: « Un
élémentfondamental de l'identité salé-
sienne de l'UPS est donné par la Faculté
des Sciences de l'Éducation. Le domai ne
pédagogique et pastora! ne doit pas
etre considéré comme le secteur d'un
groupe qui se juxtapose à un autre,
mais comme le sommet de tout,
comme l'élémenttransversal qui donne
de la cohésion à l'ensemble. »
Du reste, le Pape Jean-Paul Il affìrmait
déjà que si « la formation de l'homme
intégral entre dans la mission spécifìque
de l'Université Pontificale Salésienne »,
« en elle, la Faculté des Sciences de
l'Éducation caractérise l'ensemble de
l'Université ». Elle « pourrait etre défìnie
comme l'expression du charisme des
fìls et fìlles de Don Bosco. »
La Faculté a été créée par l'extension de
ce qui, dans la Faculté de Philosophie,
depuis le début de l'ancien Athénée

6.3 Page 53

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Salésien (1940),
était l'lnstitut de
Pédagogie et de
Catéchèse, devenu
plus tard l'lnstitut Su-
perieur de Pédagogie (1956) et
depuis 1973 précisément, la Faculté
des Sciences de l'Éducation :«sciences »
au pluriel, parce que la méthode de
recherche et d'enseignement est réso-
1ument interdisciplinaire. On cherche,
on enseigne, on forme en continuelle
relation entre les disciplines, dans la
collaboration et l'interaction systéma-
tiques, en produisant des styles de
pensée et d'action ouverts au dialogue
età la coopération. Pour s'en convain-
cre, il suffìt de lire les livres et les articles
des enseignants publiés par la Maison
d'Édition LAS ou dans les revues de la
Faculté.
En fait, depuis 1954, la FSE a décidé
de publier une revue, « Orientamenti
Pedagogici» (Orientations Pédagogiques)
qui est aujourd'hui de renommée in-
ternationale et parmi les premières en
ltalie pour la pédagogie et la recherche
en éducation. Quelqu'un a dit que si
l'on publiait à part les articles sur la re-
cherche empirico-éducative et sur la
linguistique éducative, on pourrait réa-
liser deux autres revues spécialisées.
Depuis plusieurs années, l'lnstitut de
Catéchèse a lancé une revue online de
« Pédagogie Religieuse ».
Mais ce qui rassemble tout cela, c'est la
«passion» pour une science, une sa-
gesse, unetechnologie et une métho-
dologie, «au service de l'éducation»
(comme était intitulée la dernière ren-
contre du 15 mars 2013, dont les Actes
sont en cours d'impression). Lhorizon
fìnal de l'apprentissage universitaire
est de former les gens à etre libres
et responsables, des professionnels
compétents et opérationnels, des ci-
toyens actifs et solidaires, des chrétiens
convaincus et engagés dans l'Église et
dans la société civile de leur apparte-
nance.
Une ancienne élève écrivait dans un e-
mail au Recteur actuel, le Père Carlo
Nanni, son ancien professeur : « Vous
nous avez injecté le sens de la per-
sonne. » Et dire que, comme étudiante,
elle n'était pas trop portée à la piété !
Beaucoup parmi les coordinateurs dio-
césains ou nationaux de la pastorale
des jeunes et de la catéchèse, en ltalie
et dans le monde, ont étudié à la FSE
de l'UPS. Sans aucune propagande
spéciale - juste une Journée « Partes
Ouvertes » annuelle - le nombre des
« nouvelles entrées » est en croissance
http//fse.unisal.it/
constante. Notre meilleure caisse de
résonance sont nos anciens et an-
ciennes élèves. Mais ce qui les main-
tient dans la course sans trop de
retards ou de retraits, comme beau-
coup le disent, c'est le fait de ne pas
etre des pions anonymes, de ne passe
sentirjetés dans une mer agitée, de ne
pas etre un numéro aux yeux des pro-
fesseurs. L'.esprit de famille salésien, la
recherche d'une bonne qualité dans la
relation éducative, la proposition d'une
culture intégrale, inspirée du christia-
nisme, la connexion continuelle entre
les connaissances et les compétences,
entre théorie et pratique, sont des
atouts très appréciés qui l'emportent
sur les inévitables points faibles (diffì-
cultés économiques, pénurie du per-
sonnel enseignant et administratif,
structures à mettre à jour, souci de
la formation permanente des ensei-
gnants à intensifìer . . .).
La culture de l'évaluation, effectuée
par des mesures et des instruments
appropriés, chaque semestre, en est
certainement une modalité intéres-
sante pour la promotion de la qualité
de la formation: mais à la fin, ce qui im-
portele plus, c'est de pratiquer effìca-
cement, au niveau et dans les formes
universitaires, le Système Préventif de
Don Bosco!

6.4 Page 54

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I
De la soudure à la technologie numérique
«Je suis heureux dètre charpentieretje commence maintenant un cours de soudure », ditMiki. Sada
pendant une interview avant le début de la classe. Miki et un élève éveillé, diplomé depuis deux ans, il
est très intéressépar son travail etplein de vie. Ils'intéresse à la danse etau thééitre et, avec ses
camarades, il a mis en scène de nombreux spectacles à lecole. Après une merveilleusepartidpation
dans «Waddys, enfantprodige », lui etses camarades ont été contactéspar l'École Intemationale de
Woodford (Honiata)pourperfectionner leurs talents de comédiens. Miki. est au septième del! Lui et
ses compagnons ont donné le meilleur dèux-mémes dans leurs études. « Je crois que làrt de savoir
souderpeut beaucoup màider », a ditMiki Sada au moment de son inscription au cours.
par Ambrose Pereira
Les Tles Salomon sont peuplées de
très nombreux jeunes et plus de
59 % d'entre eux sont au ch6mage.
Mais 53 % peuvent trouver un tra-
vail si on les aide opportunément.
Comme Miki, les jeunes sont désireux
d'apprendre un métier pour trouver
un travail ensuite. Le LycéeTechnique
Don Bosco est donc l'endroit idéal
pour eux.
Le cours de soudure dure dix semaines
et a vu la participation de quatorze
jeunes. lls onttravaillé dur chaquejour
et appris beaucoup. On leur a donné
la possibilité d'apprendre un peu d'an-
glais, de comptabilité, de mathéma-
tiques, et la possibilité de participer à
de nombreuses activités extrasco-
laires . . . Le cours est lancé : qu'il est
beau de voir chacun souder des pièces
de métal ! À la fin de la période du
cours, chacun a réalisé un four de cui-
sine. Certains ont ensuite vendu direc-
tement des fours à des familles tandis
que d'autres se sont mis à cuire du
pain età le vendre. Le projet suivant
était de construire des lits pour les
élèves internes de l'école. En ce
moment, le cours est fini et les élèves
se préparent pour leurs examens
finaux. Luke Houpere, enseignant ainsi
qu'ancien élève, rappelle toujours aux
élèves que travailler durement, sedé-
vouer et s'engager, c'est ce qui compte
le plus pour un travailleur.
Les cours de courte durée sont les plus
demandés et nous avons ainsi déjà
géré de nombreux cours en informa-
tique. Le plus récent a été un cours
vidéo de deux semaines où les créa-
teurs de films étaient des personnes
entre 16 et 60 ans qui venaient de
divers horizons : enseignants, étu-
diants, employés des relations pu-
bliques, avocats, religieux et chefs
d'entreprise.
Chaque journée commence par la
prière et un exercice de groupe (il est
très important, en effet, que les élèves
interagissent entre eux). Il y a une
partie théorique mais seulement pour
servir de base à la partie pratique . . .
Après différents exercices pratiques sur
ordinateur et un aperçu, bref mais
complet, du logiciel, les jeunes ont
tout en main pour leur travail. La se-
maine suivante a été consacrée aux
premières approches des prises de vue
e t à l'utilisation de la télé caméra . . .
Arrive enfin le moment du projet final.
Chacun doit développer ses idées à
travers une histoire, en expliquant la
story-board (le découpage des images
pour le montage du film). Ce fut un
grand travail d'équipe soit à l'intérieur
du groupe lui-meme soit de groupe à
groupe. Certains groupes devaient
52
SALÉSIENS 2014

6.5 Page 55

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partager le matériel, d'autres les ac-
teurs pour les différents r61es. La phase
de ré- élaboration devant l'ordinateur
a requis une langue journée de travail
pour que le produit fat pret pour
passerà l'écran ; et personne n'a
manqué d'en relever le défi ... Enfin,
tous prets pour le concours de la « Re-
présentation du vendredi » !
La production la plus appréciée a été «
Sauver une vie » réalisée par Geor-
gianna, Regina et Linda: c'était l'histoire
d'une enseignante qui voulait inciter
les gens à donner leur sang pour
sauver des vies humaines. Personne ne
veuty participerjusqu'à ce qu'arrive un
certa in personnage: « Fais la différence,
fais les choses autrement ! ». C'est le
http//www.catholicchurchsolomonislands.com/
message final de ce très beau film.
« Il y a beaucoup de travail, meme
pour une seule minute de vidéo »,
dit DorothyWickham, Directrice de
l'unique Télévision locale des Tles
Salomon. « Discipline, travail dur et en-
gagement :voilà les ingrédients pour
la bonne réalisation d'un film », dé-
clare-t-elle. Travail d'équipe, collabora-
tion et prise d'initiatives dans le monde
numérique ont été soulignés comme
des éléments fondamentaux par
AshleyWickham, Directeur Général du
SIBC (l'Audiovisuel des Tles Salomon).
En leur nom et au nom des autres par-
tici pants du cours, Regina Lepping et
Nathaniel Wheya ont remercié ceux
qui ontdirigé ce cours. lls ontexprimé
leur besoin d'étre formés et ont fait
partager tous les moments positifs à
travers une petite vidéo.
Le Centre Technique Don Bosco de
Henderson propose un cours sur trois
ans de mécanique, menuiserie, élec-
tronique. Vu la participation toujours
plus grande de personnes adultes,
nous avons lancé aussi des cours de
courte durée en informatique, char-
penterie-menuiserie et autres ... Nous
avons aussi besoin de volontaires. En
plus d'étre une expérience scolaire,
c'est aussi une expérience de vie pour
chacun, une expérience qui pourrait
également etre celle, plus significative,
d'une vie tout entière.tlf

6.6 Page 56

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I
ffaire de coeur
Festival des Jeunes
par Katarzyna Dumanska
La première fois, les Savionalia ont eu
lieu en 1991 à Cracovie, sous une
pluie torrentielle. Tout avait commencé
par un concert, dans la soirée. Le lende-
main, «on s'est levés à4 heures du matin,
le ciel était couvert . . . Il a commencé à
pleuvoir et la pluie n'a pas cessé jusqu'au
soir ! Malgré cela, l'événement a été un
succès. Nous avons gardé un bon souve-
nir de cette réussite et nous avons voulu
la renouveler, l'année suivante, voire faire
encore mieux. Et cela continue sauf que,
à partir de 1992, la fete des Savionalia a
lieu chez nous, au séminaire salésien », se
souvient le P. Bartocha, aujourd'hui Pro-
vincia! de la Province de Cracovie.
Pourtant, les Savionalia datent d'il y a plus
longtemps encore. Depuis 1984, a lieu la
rencontre des servants d'autel àCracovie,
début mai. En 1990, les Salésiens ont
décidé d'enrichir la formule de cette ren-
contre en y incorporant tous les aspects
de leurs activités. Un groupe d'abbés
salésiens, avec le Délégué à la Pastorale
des Jeunes, a commencé à « travailler »
l'événement: programme, nom, logo de
la fete . . . « Dès le début, on a pris la déci-
sion que les Savionalia deviendraient le
Iieu de rencontre de toutes les personnes
bénéfìciant de notre pastorale - des en-
fants à partir de l'age de 8 ans- pour que
puissent y participer les petits qui veulent
devenir servants d'autel et les petites fìlles
de la schola . . . Et si quelqu'un hors milieu
salésien désire y participer, il lui faut pré-
senter une demande justifìant sa déci-
sion », continue le P. Bartocha.
Tout comme pour chaque activité des
Salésiens, deux idées bien précises sont
sous-jacentes aux Savionalia. D'un c6té
c'estfaire le pointdu travail desjeunes et
avec eux, la présentation de tout ce qu'on
a fait pendant l'année. De l'autre, c'est la
rencontre des jeunes qui, en soi, consti-
tue une valeur précieuse. C'est pourquoi
le programme de la fete a toujours
contenu des éléments religieux, du sport
et de la culture: des éléments présentés
par les jeunes et ceux proposés par les
organisateurs. D'où le fait qu'au cours
des Savionalia, on peut assister à des
concerts, des pièces de théatre et avoir la

6.7 Page 57

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Début mai. D'habitude, lesjournées deviennent de
plus en plus chaudes mais cette année, le temps nous
joue des tours... Il est encore tot, le soleil a du mal à
percer les nuages. Mais au moins il nepleutpas,
camme autrefois ...
possibilité de rencontrer des organisa-
teurs.
Les Salésiens ont toujours tenu au c6té
musical de l'événement. En plus des
Formations musicales de nos propres
Centres, des Groupes parmi les plus
connus, représentant la musique chré-
tienne en Pologne, ont joué sur la
scène de Savionalia. Des invités spé-
ciaux ont aussi été présents : des ac-
teurs célèbres, des sportifs et, parmi
eux, Robert Kubica, le plus connu des
conducteurs polonais de rallye auto-
mobile avec sa voiture bleue étince-
lante. Il serait difficile de les nommer
tous ...
Dans une histoire aussi langue que
celle de cette fete, des situations dr61es
ne pouvaient pas manquer, que les or-
ganisateurs évoquent aujourd'hui avec
un sourire. « Une année, quelqu'un de
ma connaissance a proposé, comme
groupe pour le concert de la soirée
principale, deux jeunes trompettistes.
Nous étions en janvier, je crois, et on
n'avait aucun de leurs enregistrements;
les honoraires demandés étaient rai-
sonnables tout en n'étant pas petits. On
ne lesa donc pas invités. Et voilà qu'un
mois avant les Savionalia, Golec Orkies-
tra - le groupe Folk alors le plus connu
en Pologne - sortait son premier
album : on lesa donc invités . . . mais
on les attend toujours ! Une autre fois,
une radio connue s'est trompée de
date et une voiture jaune de leur Radio
est arrivée, avec un mois d'avance,
devant l'immeuble où se trouve le sé-
minaire, en cherchant le lieu de l'évé-
nement », raconte le P. Bartocha.
Il serait difficile aussi de compter tous
ces jeunes qui, au cours de toutes les
Savionalia, se sont « éclatés » à l'ombre
du Séminaire des Salésiens. « Parfois, ils
étaient plus de 1500, etje me souviens
qu'un seul groupe de Kielce, que j'ac-
compagnais, est arrivé avec . . . cinq
cars ! Et ce n'était pas rare», se souvient
en souriant, le P. Bartocha.
Après 20 minutes de marche, j'arrive
devant la porte d'entrée où je suis ac-
cueillie par des posters multicolores.
Cette année, le thème de la rencontre
est présenté par le slogan:" L'.éducation
est une affaire de coeur''. « On a choisi
ce slogan car en cette deuxième année
de préparation au Bicentenaire de la
naissance de Don Bosco, on le perçoit
comme maTtre en éducation. Quel est
le coeur dont parie Don Bosco ? Le
coeur de Dieu, du jeune ou de l'éduca-
teur? Peut-etre les trois à la fois ? », se
demandent les organisateurs de la fete
de cette année, ajoutant aussit6t qu'ils
ne se réunissent pas seulement pour
trouver la réponse à ces questions mais
surtout pour exprimer la joie de la re-
cherche.
Et cette Jore, partagée par lesjeunes et
les plus agés, par les éducateurs et les
élèves, demeure, depuis des années, le
propre des Savionalia. Ne change que
leur mode d'organisation ou le partage
des responsabilités. Pourtant, quand je
passe la porte et que je vois des gar-
çons jouer au foot, quand j'entends les
rires qui fusent de la fenetre du bureau
et que je croise ce pretre agé, encore
plus souriant que d'habitude, j'ai alors
la certitude que la joie demeurera l'élé-
ment immuableft
SALÉSIENS 2014
55

6.8 Page 58

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par Michele Novelli
« On sepressait, le dimanche
après-midi, à laporte d'une
grande salle qui servait de théatre,
à làbordage d'un endroit
satisfaisant. En attendant que
commence le spectacle de nos
camarades ou de nos supérieurs,
le regard était inévitablementfixé
sur le devant de l'avant-scène qui
arborait ces mots: "Servite
Domino in laetitia "(Servez le
Seigneur dans lajoie) ... Puisj'ai
découvert que c'était ce que
Dominique Savio déclarait à
Gavio Camilla : "Je vais te le dire
en quelques mots: sache qu'id
nousfaisons consister la sainteté à
étre toujoursjoyeux.. ."».
«Lajoie avant d'étre un artifice
méthodologique, un "moyen "
pourfaire accepter ce qui est
'sérieux "en éducation, pour Don
Bosco c'est uneforme de vie,
favorisant lèsprit defamille ... Sa
conviction part d'uneprofonde
expérience defoi : la certitude que
nous sommesfrères du Ressusdté
qui inonde dejoie la vie de tout
chrétien. Dbù lajoie camme
facteur éducatifirrempla çable de
la croissance chrétienne. Un des
sept "secrets "de la bonne marche
de l'Oratoire, rappelépar Don
Bosco, cèst :joie, chant, musique et
grande liberté dans lesjeux. »

6.9 Page 59

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E
t
nous
moyens
voici introduits
qui contribuent
dans les
le plus à
créer l'esprit de famille qui produit la
joie: théatre et musique. À l'oratoire de
don Bosco, il n'y avait pas de féte sans
musique ni « PetitThéatre ». De méme,
dans les fameuses promenades
d'automne, musique etthéatre étaient
de la partie.
« Ne impedias musicam» (N'empéche
pas la musique), faisait écrire Don Bosco
sur la porte de la salle de la chorale ;
et ce mot encore plus fameux: « Un
oratoi re-patronage sans musique est un
corps sans ame ». Des notes de musique
fusaient de tous les points de l'Oratoire;
et ses premiers Salésiens (Cagliero,
Costa magna, De Vecchi, Dogliani . . . )de
se risquer à des compositions qui
n'avaient rien à envier à d'autres compo-
sitions de l'époque.
Le « Petit Théatre » a eu le méme
impact à l'Oratoire, s'insérant de plein
droit dans le système éducatif de Don
Bosco, comme élément intégrant
pour créer de la joie et com me fonc-
tion éducative et didactique. Dans les
premières années de l'Oratoire, Don
Bosco suivit attentivement chaque re-
présentation, écrivit lui-méme pour le
théatre, arriva à formuler deux versions
d'un règlement du « PetitThéatre » qui
étonne, encore aujourd'hui, pour la
valeur éducative que le saint attribuait
à ce moyen d'expression : « C'est une
école de sainteté ;[le théatre] enrichit
la culture intellectuelle; il contribue au
développement de l'esprit ; il aide à
comprendre les hommes et la so-
ciété ; il crée de la joie ; il lie d'amitié
les jeunes et les éducateurs ; il attire
beaucoup dejeunes . . . » (De la Petite
Chronique de Don Giulio Barberis).
Les Salésiens en furent totalement
convaincus; au fìl des années, plus ou
moins fìdèles à la toute première inspi-
ration de Don Bosco, ils le développèrent
et l'amplifièrent jusqu'à devenir les
champions d'un théatre éducatif qui se
développa pendant plus d'un siècle. Nos
Maisons d'Édition salésiennes s'engagè-
rent à produire un nombre extraordi-
naire de publications de qualité, dont
certaines ont été de véritables fleurons
du Théatre Éducatif Salésien, accompa-
gnant des générations entières de
jeunes.
Et qu'en est-il aujourd'hui ? Laissons la
parole à une initiative qui veut reprendre
et actualiser cet immense patrimoine.
« AREOPAGOTES »: véhicule
moderne de la salésianité
Il est dans nos intentions de perpétuer le
don charismatique du «PetitThéatre » de
Don Bosco avec un outil opérationnel
moderne, celui d'un site Web: AREO-
PAGO TES (Teatro Educativo Salesiano) :
www.teatrinodonbosco.it
Le site Web se propose de
a. Rééditer le plus valable de ce qui a été
publié et qui n'a pas été réimprimé, le
numériser et l'offrir gratuitement aux
responsables des «Groupes Théatre ».
b. Rassembler une bibliographie détaillée
des innombrables uvres du Théatre
Éducatif et du Théatre pour la Jeu-
nesse, et la mettre à disposition en in-
diquant comment la retrouver.
c. Faire converger dans les études sur le
Théatre Éducatif et le Théatre pour la
Jeunesse les enseignements reçus de
Don Bosco et les approfondissements
successifs.
d. Mettre à la disposition des nom breuses
Compagnies Théatrales de Jeunes,
aujourd'hui actives, des scénarii
théatraux, des uvres musicales, des
manuels de montage. En méme
temps, le Site se propose d'offrir des
cours, des stages, des ateliers, des
interventions d'experts.
e. Mettre en réseau les nombreux
groupes théatraux qui uvrent dans
les Oratoires-Centresdejeunes et dans
les écoles, salésiennes ou non, de
façon à créer un circuit de connais-
sances et de collaborations réci-
proques. Dans cette optique nait une
palette créative où pourront trouver
leur piace les productions théatrales et
musicales de ceux qui écrivent et
composent pour le Théatre Éducatif
des Jeunes. « Donner la parole » aux
jeunes, les encourager à participer a
toujours été le réve de Don Bosco
SALÉSIENS 2014
57

6.10 Page 60

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\\ jLJJ I I_rs,., r
--'
_J _J
_j
s,
Écoles et Centres de Formation Professionelle
par Miguel Angel Garcfa Morcuende
Un éducateur salésien dèxpérience, Francese Riu, a dit: « Si Don Bosco
était id aujourd'hui, allait dans n'importe quelle école salésienne du
monde etse mettait à la diriger, cette école se distinguerait bien vite de
toutes les autresparce quèlle serait en mesure de mieux répondre aux
besoins desjeunes dàujourd'hui. » Void donc unpanorama des écoles
salésiennes etprofessionnelles du monde.
Afrique-Madagascar
lnteramérique et Amérique du Sud
Formation officielle, école et orientation profession-
nelle ont une grande importance dans la Région
Salésienne Afrique-Madagascar. Au delà des diffé-
rences et des difficultés, les Salésiens ont réussi à
rendre flexible leur proposition éducative età atteindre
leur but au pian de l'école et de la pastorale desjeunes.
Aujourd'hui, dans cette Région Salésienne, il y a en-
viron 100 écoles, sans compter le grand réseau des
petites écoles rurales un peu perdues dans les terri-
toires les plus traditionnellement missionnaires. La
majeure partie d e nos écoles se trouvent dans les
principaux centres urbains et ont généralement des
effectifs très élevés.
Dans certains pays, les Salésiens ont trouvé une
langue tradition d'éducation catholique déjà pré-
sente (par exemple au Sénégal) ; dans d'autres, ils
ont rencontré une possibilité très restreinte pour
l'Église à s"insérer dans l'éducation (par exemple en
Angola). Quai qu"il en soit, dans les deux cas, ils se
sont engagés à fond pour offrir le style originai du
Système Préventif
L'.enseignement professionnel et commerciai (environ
90 centres) occupe une piace importante dans le
travail salésien en Afrique. La Conférence des Provin-
ciaux d'Afrique et Madagascar a lancé un parcours
au pian continental en vue du développement et
de la promotion de la formation professionnelle sa-
lésienne. On souhaite qu'à l'avenir le« Bosco Tech
d'Afrique » (BTA) puisse prendre vie.
La présence éducative salésienne dans les pays d'Amé-
rique Latine et des Cara·1bes est très variée et riche : 21
pays, 24 Provinces salésiennes. Les écoles salésiennes dans
le continent américain ont entrepris un grand projet édu-
catifet pastoraIen faveur de l'éducation intégrale des nou-
velles générations pour leur donner des raisons de vivre
et d'espérer.
Des Provinces ayant des présences de la Famille Salé-
sienne dans toute l'Amérique Latine ont mis en mouve-
ment un processus d'union en harmonie avec l'ESA
(Écoles Salésiennes d'.i\\mérique). Elles ont entrepris un par-
cours commun sur quatre volets: l'animation, la direction
et l'accompagnement, la communication, la formation et
la culture de l'évaluation.
La situation sociopolitique et éducative de nombre de pays
d'Amérique exige des réponses de groupe pour une pro-
position éducative alternative en faveur des enfants pauvres
etdes autres. C'est pourquoi le parcours de l'ESAs'articule à
tous les niveaux (continental, régional, national et provincia!)
avec la recherche de la qualité éducative intégrale en co-
hérence avec les politiques salésiennes. Dans de nom-
breuses Provinces, on a mis en piace des programmes
systématiques de formation pour les équipes 1a·1cs-religieux
qui travaillent ensemble avec la pédagogie et l'esprit de
Don Bosco. Certains pays se sont organisés en « réseau »
pour répondre, en tant que Famille Salésienne, aux défis so-
ciaux, culturels et aux défis de l'évangélisation. Au Brésil,
existe le« Réseau Salésien des Écoles » (RSE) regroupant près
de 120 écoles des Salésiens (SDB), des Sceurs Salésiennes
(FMA) et d'autres écoles non salésiennes.
58
SA ÉSIENS 2014

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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AsieduSud
En lnde, les écoles salésiennes sont impliquées
dans l'enseignement technique et commer-
ciai. Le résultat du travail et du reve de nom-
breux Salésiens inclut la collaboration avec des
institutions dirigées par d'autres familles reli-
gieuses, des diocèses, des écoles publiques et
privées. En 2006 a été créé un groupe pour le
développement de l'enseignement profes-
sionnel. La préparation aux habilitations et la
formation sont, en effet, une des priorités dans
le programme du Gouvernement indien.
Le DBTech - c'est le nom de ce grou pe - com-
porte 123 Centres de Formation Technique et
Commerciale; c'est la plus grande association
de ce type au monde, s'occu pant en particu lier
des jeunes pauvres. Ces Centres sont au-
jourd'hui présents dans 24 États. Le Réseau
Salésien comprend 12 provinces salésiennes,
8 diocèses, 13 instituts religieux et 6 ONG en-
gagés dans ce type de formation ...
Il y a des années que DBTech s'engage au
maximum à gérerce réseau d'aide auxjeunes.
Il a développé des contacts, planifié des ac-
tions, avec une attention spéciale aux classes
les plus basses de l'échelle sociale où se trou-
vent effectivement les jeu nes les pi us défavo-
risés et les plus vulnérables.
Asiede l'Est- Océanie
Europe et Moyen Orient
L'Asie d e l'Est-Océanie
compte 90 écoles et 46
Centres professionnels
dans une zone très vaste
qui va de la Mongolie à la
Tasmanie. Dans presque
toutes les parties de cette
région, les écoles et les
centres professionnels
salésiens ont une grande
importance. À l'exception
de ces 20 dernières
années, les Salésiens ont
ouvert de nombreux
Centres techniques encore
aujourd'hui très fréquen-
tés. Entre autres : Ulaan-
bataar (Mongolie), Phuoc
Loc (Vietnam, à la de-
mande du Gouverne-
ment), Chine, Philippines,
Japon, Timor Est ... L'Océa-
nie aussi a des Centres de
haut niveau parmi les-
quels l'Australie, Papoua-
sie-Nouvelle Guinée, les
Tles Salomon, Samoa.
L'École Catholique se présente com me une réalité va-
riable selon les pays. La com posante éducative est une
caractéristique spécifique des Écoles et des Centres
de Formation Professionnelle (CFP) salésiens dans 23
pays et 15 provinces européennes. Meme chose au
Moyen-Orient (Égypte, lsrael,Turquie) et dans d'autres
pays (Cap-Vert, Maroc etTunisie) dépendant de cer-
taines Provinces salésiennes européennes. L'engage-
ment éducatif et pastora! des Salésiens se concrétise
aujourd'hui dans 412 Centres éducatifs en Europe et
8 dans les pays non européens (Moyen Orient). Pour
etre plus précis, on parie de 254 écoles, 158 CFP et 7
écoles agricoles.
Le Dicastère pour la Pastorale des Jeunes a la volonté
de répondre aux nouveaux défis de la formation offi-
cielle en Europe et d'organiser une nouvelle forme de
coopération par le biais de la Commission Euro-
péenne des Écoles SDB-FMA. En outre, on a créé un
groupe de travail qui ambitionne d'offrir un personnel
spécialisé dans la formation professionnelle. À cela
s'ajoute la création d'un site Web consacré aux écoles
et aux CFP européens: www.salesians-europe.org
Ces dernières années, les équipes éducatives salé-
siennes européennes ont travaillé et réfléchi à une
idée commune: les écoles/CFP salésiens doivent pro-
poser un projet éducatif et pastora! propre avec un
sens chrétien et humain différent des autres institu-
tions éducatives ffi
SALÉSIENS 2014
59

7.2 Page 62

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« Bons chrétiens et honnetes citoyens »
(Don Bosco)
Attilio Giordani : croyant et éducateur
de la foi (ltalie)
Chacas et le ciel (Pérou)
Une famille au service de la Jeunesse
Jésus au centre de notre vie, avec
l'aide de Don Bosco (Espagne)
Saint Louis, le deuxième oratoire de
Don Bosco (ltalie)
Anciens Élèves : la consolation de
Don Bosco
Au sud du Sud : la docu-ficsion
(Argentine)
Un reve qui devient réalité
(Colombie)
Les autres, c'est nous. L1a pproc he des
missions salésiennes en Europe
(Dicastère pour les Missions)
60
SALÉSIENS 2014

7.3 Page 63

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SALÉSIENS 2014
61

7.4 Page 64

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I
Croyant et éducateur de la fai
A lbccasion du centenaire de la naissance d'Attilio Giordani
(Milan, Italie, 1913 - Campo Grande, Brésil, 1972), déclaré
Vénérable le 9 octobre 1913, nous rappelons son témoignage
de croyant et deducateur de lafoi, dans sa vie depoux, depère
defamille, de catéchiste et dànimateur de lbratoire-patronage,
Salésien Coopérateur.
6
par Pierluigi Cameroni
Sa vie de chrétien engagé a pris une
telle tournure décidée et person-
nelle qu'elle lui a fait découvrir « lajoie
de servir le Christ », de « ne pas etre
bon superfìciellement », d'« aller à
contre-courant », convaincu qu'« il est
nécessaire de vivre ce que l'on veut
faire vivre ».
Cette maturation a été progressive :
d'abord en tant qu'adolescent puis
jeune, militaire, soldat sur le front
gréco-albanais, comme on peut le lire
dans son «journal de guerre ». Meme
pour le choix de sa fìancée, Noémie
Davanzo, il a avancé des raisons de foi,
comme il le lui écrit dans une lettre:
« En me rapprochant de toi, le Sei-
gneur m'a mis devant les yeux ton
amour et ton esprit de dévouement
envers les préférés du Sauveur; voilà le
ressort supérieur qui m'a poussé à te
demander d'étre ma compagne. »
La foi dJ\\.ttilio est si grande qu'elle estvrai-
ment « signe » de la présence de Dieu :
en famille, à l'oratoire, dans la commu-
nauté paroissiale et pourtous ceux qui le
rencontrent. Unefoi qui, plusque procla-
mée,transparaTtdans ses actions et dans
sa manière d'étre. En témoignent la séré-
nité et la joie avec lesquelles il mène ses
activités, convaincu d'étre seulement un
instrument entre les mains de Dieu, cher-
chant toujours à rejoindre tous les en-
fants qui lui sont confìés, pour pouvoir

7.5 Page 65

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leur présenter le message chrétien. Cela
l'amène à etre très exigeant dans le do-
maine de la foi. On a conservé ses der-
nières paroles : « La mesure de notre foi
se manifeste dans notre façon d'étre ». . .
En famille, Attilio joue un r61e de pre-
mier pian en ramenant son père à la foi
et en l'orientant vers une solide spiri-
tualité . . . Ses enfants Piergiorgio, Maria
Grazia et Paola se souviennent de la ré-
férence constante de leur père aux va-
leurs chrétiennes et surtout de sa
confìance en la Divine Providence. Les
prières du soir dans la famille Giordani
sont un moment important, prières
que l'on récite ensemble, toutes lu-
mières éteintes habituellement tandis
que la petite veilleuse de la Madone
reste toujours allumée.
En Action Catholique, il considérait
comme un honneur et un privilège de
se trouver parmi ses jeunes. L'.un d'eux
témoigne: « Il nous indiquait souvent
quelques modèles: Don Bosco, Domi-
nique Savio, Michel Magon, StTarcisius
et d'autres . . . Il nous invitait à les imiter
dans leur amour pour le Christ, pour
l'Église, pour leur courage apostolique,
pour leurs vertus.11 essayait de donner
des responsabilités à chacun. Il nous
voulait tous engagés. Il s'appuyait sur
la confìance et se montrait toujours
optimiste. Chaque jour, il donnait
rendez-vous à quelqu'un à l'oratoire,
à l'heure où, immanquablement et
ponctuellement, il y arrivait après son
travail, pour parler de la responsabilité
confìée ou pour discuter d'un pro-
blème.11 vous invitait à faire une visite
au Saint-Sacrement pour une inten-
tion particulière et vous raccompa-
gnait ensuite à la maison. Pour former
notre volonté, il n'hésitait pas à nous
demander de faire des sacrifìces, en en
donnant toujours la raison et en en
montrant l'exemple.11 offrait des occa-
sions pour fa ire une BA (bonne action)
quotidienne, à rappeler avec un n0=ud
au mouchoir et à marquer dans le
petit agenda que nous étions invités
à tenir à jour. Il cherchait à mettre en
évidence les talents de chacun et
trouvait toutes les occasions pour
qu'ils puissent etre exprimés pour le
bien de tous; il connaissait le bon c6té
de chacun par lequel le prendre et le
gagner au Christ. »
Il sait surtout intéresser les enfants avec
ses jeux, ses concours avec récom-
penses, ses petites séances récréatives.
Ensuite, il les conduit tout naturelle-
ment à la prière, au catéchisme età la
messe. Le contact personnel est déter-
minant ; ainsi que l'entretien, meme
très bref, avec chaque garçon, dans la
bonne humeur et le petit mot pour
féliciter, encourager ou redonner
confìance. La formation humaine et
chrétienne allait de pair avec une édu-
cation à la pratique concrète de la cha-
rité. Voulant que les enfants connais-
sent et aiment les plus pauvres et les
plus défavorisés, il les emmène visiter
les personnes agées et les malades.
Aux personnes hospitalisées, en offre
des friandises, des fruits et un petit
spectacle où Attilio est évidemment
très applaudi.
Autre champ d'apostolat : la diffusion
de la « bonne presse» où Attilio lui-
meme est en première ligne, surtout
en hiver, quand il faut rester aux partes
de l'église, dans le froid et le gel. L'.im-
portance d'une presse d'inspiration
chrétienne n'était pas alors suffìsam-
ment et clairement expliquée; mais
en supportant le froid, certains di-
manches glaciaux, Attilio donnait aux
jeunes età qui en aurait eu besoin l'ex-
plication la plus convaincante . . .
À travers la vie associative et la vie de
groupe, Attilio espère contribuer à
l'éducation intégrale des jeunes, en les
aidant à grandir com me de bons chré-
tiens et d'honnetes citoyens, en fa mille,
dans leurs relations avec leurs cama-
rades, durant leurs loisirs età l'école.11
répète souvent « qu'il n'y a pas besoin
de paroles; c'est notre vie qui doit etre
la parole la plus importante que nous
puissions dire» et que « l'Évangile, on
ne le récite pas, on le vit; la vie, on ne
la raconte pas, on la donne. »,m.j
SALÉSIENS 2014
63

7.6 Page 66

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Ch
etle
I
I
par Mario Vargas Uosa
Chacas estplusprèsdu del que n'importe quel autre lieu de la
planète. Poury arriver, ilfaut escalader les montagnes enneigées de la
Cordillère desAndes,frolant les 5000 mètres, et descendre ensuite, par
des versants escarpés que survolent les condors, dans le département
d'Ancash. Là, parmi torrents, ruisseaux, étangs, terres cultivées etpéiturages, se trouve le village : un
village de 1.500 habitants et capitale d'uneprovince qui en compteplus de 20. 000. Ièxtraordinaire
beauté de ce lieu rkstpas seulementphysique mais égalementsodale etspirituelle, gréice au Père Ugo
de Censi, un prétre italien qui est arrivé à Chacas camme curé, en 1976.
De grande taille, doué d'une belle
éloquence, sympathique, robuste
et agile, en dépit de ses presque 90
ans, il possède une énergie conta-
gieuse et une volonté capa bie de faire
bouger les montagnes. Durant les
trente-sept années qu'il a passées ici, il
a transformé cette région, une des plus
pauvres du Pérou, en un monde de
paix et de travail, de solidarité humaine
et de créativité artistique.
Les idées du Père Ugo lui sont très per-
sonnelles et on a dO le faire savoir très
souvent aux supérieurs de sa Congréga-
tion - les Salésiens - et aux responsables
de l'Église, très soucieux, sans parler des
économistes et sociologues. Le Père
estime que l'argent et l'intelligence sont
le diable en personne, que les discours
alambiqués et les théories abstraitesde la
théologie et de la philosophie ne rappro-
chent pas de Dieu, au contraire! . . . Mais
Dieu,au lieu d'essayerde l'expliquer, il faut
le désirer, avoir soifde lui; et si on le ren-
contre, se laisser aller à l'émerveillement,
à cette exaltation du c0=ur qui produit
l'amour. Le Père Ugo déteste la cupidité
et le profìt, le marasme bureaucratique, la
recherche de l'argent, les assurances, la re-
traite; et il pense que s11y a une critique à
faire à l'Église catholique, c'est de s'etre
éloignée des pauvres et des marginaux,
au milieu de qui elle est née.11 envisage
la propriété privée avec méfìance. Le mot
qui revient le plus fréquemment dans sa
bouche, et empreint de tendresse et de
poésie, c'est le mot charité.
Il pense - et il a passé toute sa vie à le
prouver - qu'on doit combattre la pau-
vreté à partir la pauvreté meme, en
s'identifìant à elle et en la vivant avec les
pauvres ; et que la meilleure manière
d'attirer les jeunes à la religion età Dieu,
c'est de leurproposer de vivre la spiritua-
1ité comme une aventure, employant
son temps, ses bras, ses connaissances,
sa vie, à lutter contre la souffrance hu-
maine et les grandes injustices dont sont
victimes des millions d'étres humains.
Les utopistes, les grands reveurs so-
ciaux ont l'habitude d'étre vaniteux et
auto référents, mais le Père Ugo est la
personne la plus sensible qui soit; et
quand,avecce sensde l'humour qui le
caractérise habituellement, il dit: « J'ai-
merais etre un enfant, mais je pense
que je suis surtout un turbulent et un
beta », il dit exactement ce qu'il pense.
Le plus curieux, c'est que ce religieux,
quelque peu anarchiste et reveur, est en
meme temps un homme d'action, un
créateur qui, sans demander un centime
à l'État et mettant en pratique ses idées
« bizarres», a mené à son terme, à Chacas
et ses environs, une véritable révolution
économique et sociale. Il a construit
deux centrales électriques et des canali-
sations qui fournissent l'électricitéet l'eau
au village et aux alentours, plusieurs col-
lèges, une clinique de soixante lits
équipée des instruments cliniques et chi-
rurgicaux du dernier cri, une école d'in-
fìrmières, des ateliers de sculpture, une
menuiserie et une fabrique de meubles,
des exploitations agricoles où l'on ap-
plique les méthodes les plus modernes
de la culture et où l'on respecte toutes les
exigences environnementales, une école
de guides de haute montagne, de tail-
leurs de pierre, de restauration d'0=u-
vres d'art colonial, une vitrerie-verrerie
avec des ateiiers pourla fabrication de vi-
traux, des fìlatures, des fromageries, des
refuges de montagne, des maisons pour
enfants handicapés et pour personnes
agées, des coopératives agricoles et arti-
sanales, des églises, des canaux d'irriga-
tion et, cette année au mois d'aout, on
ouvrira à Chacas une école pour la for-
mation des adultes.
Cette énumération incomplète ne dit
pas grand chose : il faut voir de près
toutes ces réalisations, et d'autres en
cours, pour s'en émerveiller et s'émou-
voir. Comment cela a-t-il été possible?
Grace à la charité dont parie tant le Père
Ugo et qui, depuis presque quatre dé-
cennies, entraTne sur ces hauteurs des
dizaines de volontaires italiens- méde-
cins, ingénieurs, techniciens, ensei-
gnants, artisans, ouvriers, artistes,
étudiants - à venir travailler gratuite-
ment, vivant avec les pauvres et travail-
64
SALÉSIENS 2014

7.7 Page 67

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lant cote à cote avec eux pour mettre
fin à la misère et faire reculer la pau-
vreté. Mais, surtout, ils ont redonné aux
paysans leur dignité d'hommes que
l'exploitation, l'abandon et des condi-
tions de vie iniques leur avaient enle-
vée. Les volontaires et leurs familles se
payent eux-memes le voyage, reçoi-
vent logement et nourriture mais ne
perçoivent aucun salaire, et n'ont pas
plus d'assurance-maladie que de pers-
pective de retraite, d e sorte que faire
partie de ce projet signifie pour eux en-
gager leur avenir et celui des leurs dans
l'incertitude la plus totale.
Et pourtant ils restent, vaccinant les en-
fants, maniant la beche pour endiguer
une rivière, construisant des maisons
pour des indigènes très pauvres à San
Lufs, concevant des meubles, des vi-
traux, des statues et des mosaYques qui
iront à San Diego et en Calabre (ltalie),
faisant manger ou soignant les malades
en phase terminale de l'hospice Santa
Teresita de Pomallucay,construisant une
nouvelle centrale électrique, cuisinant
les sept cents repas quotidiens distri-
bués gratuitement et formant des tech-
niciens, des artisans, des maTtres, des
agriculteurs qui assureront l'avenir des
jeunes de la région. Lun de ces jeunes
volontaires, Giulio Rocca, travaillait à
Jangos où il a été assassiné par un com-
mando du Sentier Lumineux: on l'avait
averti auparavant que ce qu'il faisait là
était un obstacle intolérable à la révolu-
tion maoiste. Des années plus tard, un
autre membre du Projet, le Père Daniele
Badiali, a également été assassiné parce
qu'il refusait de remettre la rançon que
lui demandait un groupe de malfrats.
Avec les Volontaires
À l'heure actuelle, il y a environ cin-
quante bénévoles à Chacas et quelque
trois cent cinquante dans toute la
région. lls vivent très modestement, les
célibataires en communauté, et les cou-
ples avec enfants dans des logements
parmi les pauvres. Etje le répète: ils ne
perçoivent aucun salaire. Et dès qu'ils
achèvent leurs constructions, ils les
cèdent à l'État ou à leurs bénéficiaires.
Conformément à la philosophie du Père
Ugo, le Projet Mato Grosso ne possède
pas de biens propres :tous les travaux
réalisés, il lesgèretemporairementetau
profìt des nécessiteux à qui il les cède
dès qu'ils sont opérationnels. Le finance-
ment des travaux provient, en plus de
l'exportation du mobilier fabriqué, de
subventions d'institutions, sociétés ou
personnes de différentes parties du
monde, mais principalement d'ltalie.
Les volontaires viennent pour six mois,
un, deux, trois, dix ans, et beaucoup res-
tent ou reviennent ; ils viennent avec
leurs enfants ou les mettent au monde
ici, dans cette cl inique ultramoderne où
les patients ne payent que ce qu'ils peu-
vent ou ne payent rien s'ils n'ont pas de
quoi. Il est amusant de voir, à la messe
dominicale, cette nuée de garçons et de
filles aux yeux clairs et aux cheveux
blonds, mélangés aux enfants autoch-
tones, chanter en quechua, en italien, en
espagnol et meme en latin ! J'ai de-
mandé à beaucoup de ces volontaires
s'ils n'étaient pas inquiets parfois en pen-
sant à leur avenir - le leur et celui de
leurs enfants - un avenir pour lequel ils
n'ont pas pris la moindre précaution ni
mis un centime de coté. Or c'est seule-
ment à Chacas que les pauvres ont une
assiette de nou rriture, un Iit pou rdormir
et un médecin traitant en cas de mala-
die. Dans le reste du monde où règnent
ces valeurs que le Père Ugo appelle dia-
boliques, les pauvres meurent de faim
et les gens détournent d'eux leur
regard. Alors les volontaires haussent les
épaules et plaisantent: il y aura bien tou-
jours un ami quelque part pour leur
donner un coup de main; et la Madone
pourvoira à leur avenir ! La confiance et
lajoie sont comme l'air pur que l'on res-
pire à Chacas.
Je suis convaincu que, malgré la gran-
deur morale remarquable du Père Ugo
et de ses disciples, et le travail fantastique
accompli dans les quatre pays où ils ont
des missions - le Pérou, la Bol ivie, l'Équa-
teur et le Brésil, ce n'est pas ainsi que l'on
peut mettre fin à la pauvreté dans le
monde. Je ne le crois pas parce que mon
scepticisme me dit qu'il n'y a pas, en ce
vaste monde, suffìsamment d1déalisme,
de désintéressement et de charité,
comme ici, pour aboutir à des change-
ments comme ceux d'ici. Mais com me il
est encourageant de vivre, ne serait-ce -�
que quelques jours, l'expérience d e �
':g Chacas et découvrir qu'il existe encore
dans ce monde égoYste des hommes et .8
des femmes qui se consacrent à aider les
autres, à faire ce que nous appelons le ]
i bien, et qui trouvent dans leur action et
leur sacrifice leur raison de vivre !
+-'
'CIJ
ro
-g A h ! puisse-t-il y avoir dans le monde
entier beaucoup de gens aussi « betas »
que ceux de Chacas, cher et admirable
Père Ugo !ffl.j
SALÉSIENS 2014
65

7.8 Page 68

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uF
au service de lajeunesse
La Famille Salésienne est une communauté
charismatique, cèst une réalité ecclésiale
répandue dans le monde entier. La Famille
Salésienne, à laquelle sont rattachés trente
groupes de religieux, consacrés et lai'cs, est
coordonnée à différents niveaux: mondial,
régi.onal, national, provindal et locai. L 'unité et
l'animation de chaquegroupe sontsoutenues et
renforcéespar la Consulte de la Famille
Salésienne qui se réunit chaque année etpropose
lesgrandes lignes d'animation. Legarant de
l'unité de cette grande Famille est le Recteur
Majeur, Successeur de Don Bosco. Il est le Père
spirituel de la Famille Salésienne, etsafonction
est unefonction dànimation et depromotion qui
tisse lesfils de l'unité etassure, dans la variété des
vocations spédfiques, lafidélité à l'espritetaux
initiatives suggérées, à travers leur coordination.
par José Pastor Ramfrez
Le P. Juan Vecchi, 8ème successeur de Don Bosco et
Recteur Majeur des Salésiens, paraphrasait l'article
2 des Constitutions Salésiennes d'une manière un peu
hardie, affirmant que la Famille Salésienne est« un
ensemble de baptisés, réunis en groupes distincts et
reliés par une commune réponse à l'Esprit du Seigneur
pour vivre dans l'Église une spiritualité originale et
réaliser un projet apostolique pour le salut des jeunes
à risques ». Dans l'esprit et le c0=ur de Don Bosco, la
Famille Salésienne est donc UNE ! L'unité de cette
Famille a donc ses racines dans un esprit commun et
dans la mission au service des jeunes.
La« Charte de l'ldentité Charismatique de la Famille Salé-
sienne » - document qui contient les éléments d'identifì-
cation des groupes qui s'inspirent du charisme de Don
Bosco - déclare à l'article44 que l'un des critères essentiels
pour reconnaTtre un nouveau groupe est:« Le partage
de l'esprit, de la méthode éducative et du style mission-
naire, c'est-à-dire du patrimoine spirituel et pédagogique
de Don Bosco. » L'.aspect pédagogique n'est donc pas une
option mais une obligation pour la Famille Salésienne.
À la Consulte Mondiale de la Famille Salésienne, les
groupes partagent les projets et les activités qu'ils dé-
ploient; et on remarque que chacun d'eux, tout en accom-

7.9 Page 69

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plissant une mission spécifìque, reflète
en meme temps le « patrimoine spiri-
tuel et pédagogique de Don Bosco».
Pour étayer cette affìrmation, nous
donnons quelques exemples concrets
de certains groupes de la Famille Salé-
sienne- un en Afrique (Johannesburg)
et deux en Amérique (Brésil et Vene-
zuela) - où l'on constate très claire-
ment la vivacité et le dynamisme du
charisme salésien.
À Ennaerdale, près de Johannesburg,
le 23 mai 2013 a été inaugurée l'école
technique Laura Vicuna, gérée par une
équipe de la Famille Salésienne: Salésiens
de Don Bosco, S0=urs Salésiennes et
Salésiens Coopérateurs. Le Centre Éduca-
tifa été construitet sera soutenu pendant
trois ans par diverses O.N.G. européennes.
L'administration économique est dirigée
par les Salésiens Coopérateurs, la gestion
générale par les Salésiens et les Salé-
siennes. La direction du Centre Éducatif
est assurée à tour de r61e,pour une durée
de 6 ans, par une SO=ur Salésienne et par
un Salésien. l.Ecole,qui compte parmi les
enseignants de nombreux anciens élèves
de Don Bosco et anciennes élèves des
S0=urs Salésiennes, accueille environ 700
élèves, garçons et fìlles, avec un grand
choix de cours : soudure, menuiserie,
électricité, tapisserie, couture, cuisine,
ameublement, arts culinaires, restaura-
tion.
Au Venezuela, l'Association des Dames
Salésiennes se consacre à la formation
sociale des jeunes, à l'éducation géné-
rale, à la santé età la promotion de la
femme. Elle dirige des projets sanitaires
en faveur des plus pauvres. À Altamira,
elle gère le « Complexe Social Don
Bosco» avec environ 600 patients dans
différents services : médecine géné-
rale, cardiologie, laboratoire d'analyses,
pharmacie, gastro-entérologie, neuro-
logie, dermatologie, etc. Les Dames Sa-
lésiennes sont une Organisation de
femmes catholiques, laYques, enga-
gées dans la société civile et atteignent
chaque année plus de 500 000 per-
sonnes avec leurs projets.
Cançao Nova (chant nouveau) est une
« Association Ecclésiale Publique de Fi-
dèles » née au Brésil en 1978. Le Mou-
vement compte aujourd'hui près de
2000 membres parmi lesquels 40 pre-
tres, 30 célibataires laYcs consacrés. Son
charisme est de favoriser l'expression
personnelle dans la rencontre avec
Jésus-Christ, avec la force de l'Esprit
Saint; sa mission est« d'évangéliser,
communiquer Jésus et la vie nouvelle
qu'il nous donne; sa fìnalité est la for-
mation de femmes et d'hommes nou-
veaux, capables de s'engager pour un
monde nouveau moyennant l'évangé-
lisation de la société contemporaine,
selon les perspectives indiquées par
l'Exhortation Apostolique de Paul VI:
Evangelii Nuntiandi » (l'effort pour an-
noncer l'Évangile, 1975). La commu-
nauté Cançao Nova est aujourd'hui
répandue dans toute l'Amérique du
Sud et en Europe.
La mission du groupe se réalise à tra-
vers la communication sociale : radio,
télévision, Internet, site Web, revues.
Ses membres sont également actifs
dans le secteur social avec des dispen-
saires médicaux, l'accueil des pèlerins,
le projet « Génération Nouvelle» pour
jeunes à risques. Pour offrir aux jeunes
une formation qualifìée, ils ont créé
l'Université Cançao Nova ; et pour un
cheminement spirituel, ils proposent
des rencontres et des retraites spiri-
tuelles. Leurs programmes d'interven-
tion sont nombreux: « Famille Debout »,
« Viens maintenant », « Révolution
Jésus », « À bas le péché ! »et« YouCat
School » (Caté Jeunesse). Se reconnais-
sant dans la mission de Don Bosco
pour les jeunes et les couches popu-
laires, le Groupe a demandé à faire
partie de la Famille Salésienne (2009).
Toute la Famille Salésienne est cores-
ponsable du service des jeunes. D'où
la nécessité d'intéresser toujours plus
à notre projet les personnes et les
groupes qui travaillent sur le meme
territoire avec leur autonomie propre.
Où il y a un jeune à risques, là il y a de
la piace pour la Famille Salésienne j
SALÉSIENS 2014 67

7.10 Page 70

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(
'
e
ds et
une grande
dire àtout le
responsabilité que
monde comment
nous vivons « notre etre salésien » en
famille. Je pense que de très nom-
breuses familles pourraient en dire
autant.
Un système sans système
Dans notre maison, l'amour, la raison
et la foi se respirent à chaque mouve-
ment, mais nous n'avonsjamais fini de
l'analyser . . . C'est un « système sans
système» parce que Txemari et moi,
l'avons intégré le jour de notre ma-
riage, le 4 juillet 1998.
Nous sommes tous deux Salésiens
Coopérateurs ; nous l'étions avant de
nous marier.Jésus est au centre de nos
vies et ce sont les Salésiens qui, dans
notre jeunesse, nous ont fait connaTtre
la figure de Don Bosco et qui nous ac-
compagnent dans notre vie. Cela fait
partie de notre environnement fa-
milial, de nos relations. Ce n'est pas
quelque chose dont nous pouvons
nous détacher, c'est notre mode de
vie.
Trois, c'est peu
Notre appartement n'est pas très
grand; souvent nous y sommes seu-
lement pour dormir ou presque, parce
que notre vie se passe hors des quatre
murs de la maison. Nous ne pouvons
pas comprendre la vie à trois seule-
ment.
Importante est la référence au groupe
des Coopérateurs, formé par d'autres
familles comme la n6tre, avec d'autres
enfants qui vivent et sentent les

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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Nous vivons dans unepetite
ville d'Espagne, à Pampelune.
A la maison, nous sommes
trois: Txemari (lepère),
Marian (la mère) etMarta (la
fille). Notre vien 'estpas très
differente de celle de
nombreusesfamilles de notre
entourage, dans une sodété
ocddentale et un milieu très
sécularisé, où lafoia été
reléguée à la sphèreprivée.
Nous essayons de vivre, en
làffichant avec conviction, la
foi que nous ont transmise en
partie nosfamilles et en partie
les Salésiens.
par Marian Serrano
choses comme Marta et, ensemble,
grandissent et s'accompagnent mu-
tuellement.
Nos familles, nos parents sont prin-
cipalement à l'origine de ce que
nous sommes aujourd'hui, respon-
sables de notre foi, car ils en ont
semé la graine en nous . . . Sans eux,
il aurait été impossible de vivre au-
jourd'hui ce que nous vivons. Ce
sont eux qui nous ont « présentés »
à Jésus. Puis, plus tard, sont arrivés
les Salésiens qui ont trouvé un ter-
rain fertile où ils ont pu semer dans
de la bonne terre . . .
Tout aussi importante est la Commu-
nauté Salésienne de notre ville ; nos
frères salésiens nous ont toujours
fait sentir qu'ils nous considéraient
comme des frères.
Ailleurs, d'autres familles vivent comme
nous, que nous connaissons depuis
notre jeunesse et avec qui nous che-
minons et avançons ensemble . . .
Nous avons de la chance: notre cercle
de relations est large, avec des relations
profondes qui enrichissent et remplis-
sent notre vie. Cela signifìe que lorsque
nous revenons dans nos « quatre murs »,
la maison est un espace de paix, de
rencontre, de dialogue, de vie com-
mune, de projets communs, un en-
droit pour prier, pour offrir. . .
Dès le premierjour
Nous avons toujours eu la conviction
que Marta devait vivre ce qui est im-
portant pour nous, et que nous vivons
en lien avec notre expérience de foi.
Chaque culture possède ses caractéris-
tiques; la n6tre, aujourd'hui, a les ca-
ractéristiques typiques de la société
laYque : des espaces privés où les
enfants choisiront d'étre ce qu'ils
voudront quand ils seront devenus
grands; mais en attendant, qu'ils
jouent, qu'ils s'amusent et ne pensent
pas ! qu'ils consomment ! Nous nous
laissons entraTner, parfois, et il n'est pas
facile de ne pas le faire. Dans d'autres
cas, nous nous affìrmons avec nos
propres valeurs . . .
Ainsi, tout en vivant cette contradic-
tion, nous avons toujours voulu mon-
trer clairement à notre fille notre
compréhension de la vie, non pas de
façon systématique mais par des
gestes, des actions, des expériences,
sans un programme établi comme à
l'école, mais spontanément, comme la
vie elle-meme.
Comment?
• En priant tous les jours. Surtout en
rendant grace et en demandant ce
qui est bon pour les gens de notre
entourage. Et aussi pour nos projets,
nos besoins. Prier Jésus et Marie
Auxiliatrice.
•En faisant preuve de beaucoup d'ami-
tié dans nos nombreuses activités.
• En enseignant à tous à développer
leurs compétences, à laisser parler
leur créativité; et aussi en montrant
l'importance d'un travail bien fait, en
éduquant à assumer des responsa-
bilités adaptées à l'age.
• En discutant beaucoup, en écoutant
les autres donner leurs points de
vue. En essayant de ne pas laisser les
questions sans réponse. En parve-
nant à des accords, tout en expli-
quant les décisions. . .
Marta a déjà 12 ans, c'est une adoles-
cente; etj'ai lu quelque part que nous
avons besoin d e : « plus de tendresse,
plus de patience, discuter et raisonner
davantage, obtenir plus de réponses,
voir moins de betises, davantage
d'exemples et plus de vérité ». C'est ce
que nous faisons : Notre méthode :
celle de Don Bosco, de sa mère Maman
Marguerite. Notre pilier: Jésus. Notre
aide: Marie Auxiliatriceffl.j
SALÉSIENS 2014
69

8.2 Page 72

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Une ma·son po r chaque jeune
Le 8 décembre 1847, Don Bosco commence son
activité dans un quartier de Turin appelé Porta
Nuova (aujourd'hui San Salvario) en ouvrant le
second oratoire-patronage enfaveur desjeunes
immigrésprovenant des campagnespiémontaises en
vue de chercher un avenir à Turin, capitale du
Royaume de Savoie, alors en plein développement.
Cèst le seul oratoire dans l'histoire de Don Bosco qui
ne soitpas né à la demande spédfique d'une autorité,
religi.euse ou dvile, mais directementdesjeunes. Ce
sont eux qui se rendent de Porta Nuova au Valdocco
pourfaire connaitre à Don Bosco leur dure réalité
faite de misère, de solitude et deprécarité.
70
SALÉSIENS 2014
par Mauro Mergola
Depuis lors et jusqu'à aujourd'hui,
l'Oratoire Saint-Louis a conservé
son identité de maison pour les jeunes,
surtout immigrés, à la recherche d'un
accueil, d'une formation et d'un avenir.
Se sont succédé dans le temps de nom-
breux saints qui ont su ivi Don Bosco: le
bienheureux Michel Rua, saint Léonard
Murialdo, saint Louis Guanella, le bien-
heureux Faà di Bruno, le vénérable Vin-
cent Cimatti, saint Calixte Caravario, le
bienheureux Philippe Rinaldi, le bien-
heureux Piergiorgio Frassati. Il est inté-
ressant de souligner que leur passage à
Saint-Louis a marqué la vocation de
chacun d'eux à suivre le Seigneur età se
consacrer plus intensément à tel ou tel
aspect de la condition des jeunes.
Se sont succédé aussi de nombreuses
vagues migratoires - régionale, natio-
nale et mondiale - qui font encore au-
jourd'hui la vie meme de l'Oratoire.
Celui-ci travaille actuellement surtrois
fronts principaux:
a) L'activité éducative et sociale pour les
jeunes entre 6 et 20 ans. lls proviennent
de40 nationalitésdifférentes,de religions
différentes (catholiques, évangéliques,
musulmans, hindous, orthodoxes) dont
beaucoup naissent désormais en ltalie,
souvent des enfants de fa mii les divisées
ou recomposées, de mères célibataires,
ayant besoin d'un accompagnement
éducatif, sociaIetformatif personnalisé.
On lance pour eux des projets, en
réseau avec les services sociaux, les
écoles et autres structures éducatives.
Les principales initiatives concernent le

8.3 Page 73

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Le but est de les aider à avoir toutes
les bases pour etre d'honnetes citoyens.
On les accompagne dans leur recherche
du bien, meme à travers leur
appartenance religieuse islamique.
soutien scolaire, la proposition spor-
tive, la formation à la vie chrétienne, et
le service d'accompagnement des pa-
rents ou de formation à etre parents.
b) Le Centre d'Accueil pour mineurs
étrangers non accompagnés. Ce ser-
vice éducatif et social a été lancé en
2005 en partenariat avec la ville de
Turin : par convention, l'Oratoire ac-
cueille 12 jeunes mineurs, présentés
par le Bureau des Mineurs Étrangersde
la ville, provenant de différents pays,
surtout d;4.frique du Nord et d;4.frique
Noire,desjeu nes qui n'ontaucun réfé-
rent adulte. lls sont confìés au Direc-
teur de l'Oratoireet, pour eux, l'Oratoire
devient leur maisonjusqu'à l'age de 18
ans ; quand ils disent « don » - c'est
ainsi qu'on désigne les pretres en ltalie
- pour eux cela signifìe « père, papa »,
et les éducateurs sont leurs « frères ».
Le butestde lesaider à avoirtoutes les
bases pour etre d'honnetes citoyens.
On les accompagne dans leur re-
cherche du bien, meme à travers leur
ttp//sanluigitorino.wordpress.com
appartenance religieuse islamique; on rience de lajoie de donner aux autres
les accompagne aussi sur un parcours ce qu'ils ont eux-memes reçu des
de formation qui les oriente vers le éducateurs de l'Oratoire.
travail professionnel, de manière qu'ils
puissent etre à la hauteur de ce que d) Les principes fondamentaux qui ani-
leur demande la société turinoise ment l'Oratoire dans ces contextes
aujourd'hui.
variés et complexes se résument dans
le fait d'avoir conscience qu'aucun
e) Une troisième activité : l'éducation de jeune n'est étranger; est« étranger »
rue qui a débuté en 2007, lorsque les celui qui le veut bien et ne partage
Salésiens et les éducateurs ont repéré pas l'esprit d e l'Oratoire. En effet,
de nombreuxjeunes mineurs étran- chacun est accueilli pour ce qu'il est;
gers entre les Murazzi del Po (le long l'éducation est déjà évangélisation en
des quais du fleuve) et le pare du Va- ce sens qu'elle donne à un jeune une
lentino, proie facile de bandes crimi- opportunité de vie; donner du sens
nel les s'adonnant aux trafìcs et aux à la vie, c'est permettre à chaque
exactions en tous genres. Avec une personne d'approcher le Christ.
ca ravane, les éducateurs essayent de À chaque jeune est proposé ce qui lui
rencontrer ces jeunes, le soir, en ga- fait réellement du bien, quitte à
gnant leur confìance et leur estime accepter, à la limite, qu'il revienne en
pour leur proposer ensuite éventuel- arrière et s'oriente vers d'autres réalités
lement des parcours d'insertion dans qui lui conviennent mieux et dont
la vie sociale. Chaque jour, ils occu- nous n'avons pas les compétences.
pent une piace fìxe au pare du Valen- L'.Oratoire actualise un projet unique
tino ; ils leur proposent l'expérience mais diversifìé en différents itinéraires
de l'Oratoire fondée sur la relation, car les typologies des personnes et
s'intéressantà leurvieen leurfournis- de leurs besoins sont nombreuses et
sant des outils culturels (tel l'appren- variées.
tissage de la langue italienne) ou des
outils professionnels (tel l'accompa- Ces différents secteurs de l'Oratoire
gnement dans des parcours prépro- sont portés par les Salésiens, 8 éduca-
fessionnels ou d'insertion dans un teurs, des volontaires à différents titres
emploi). Un des fruits de cette réalité et modalités. Cette expérience qui est
est la méthode de l'éducation des la n6tre constitue pour la Faculté des
jeunes par les jeunes- souvent utili- Sciences de l'Éducation un lieu de stage
sée par Don Bosco lui-meme-entre pour des étudiants universitaires; c'est
copains d'un meme pays ou d'une donc aussi une bonne occasion pour
meme religion. Mais ici, cette éduca- ceux qui se sont éloignés de la réalité
tion est le fait de jeunes de religions ecclésiale de s'en rapprocher et de dé-
et de nationalités différentes à l'égard couvrir une modalité particulière de
d'autres jeunes qui font ainsi l'expé- « faire Oratoire »
SALÉSIENS 2014
71

8.4 Page 74

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Andens 'lèves
<<la consolation de Don Bosco >}
Engagement pédagogique mondial des Anciens Élèves de Don Bosco
par José Pastor Ramfrez
La Confédération desAnciens Élèves de Don Bosco est une des branches de la
Famille Salésienne mais elle nàpas un «fondateur officiel ». Camme là écrit
autrefois le Père Ceria, elle est née «parlafarce des choses qui trouvent leurs
origines et leur vie dans des causes naturelles etspontanées »; ellejaillit de lèsprit de
famille du Système Préventif, tel qubn le vivait à l'Oratoire du Valdocco.
Le système éducatif de Don Bosco
consistait à « se faire l'ami » des
jeunes, à employer le langage du c0=ur
età faire de l'enfant non seulement un
objectif à atteindre mais un ami. Tout
cela produit de profonds changements
dans le comportement et peut conduire,
com me chez Dominique Savio, au top
de la sainteté et à une communion
d'idéaux et de sentiments entre le
jeune et ses éducateurs, communion
qui dure toute la vie. Le climat positif
de partage, de joie, d'amitié que les
jeunes « respirent » dans différents
types de culture et de circonstances
sociales porte en lui-meme le pouvoir
de créer entre l'éducateur et l'élève un
type de relation spirituelle, faite d'es-
time réciproque, d'affection, d'idéaux
communs, qui sera partagée à jamais.
Les Anciens Élèves de Don Bosco se
fondent sur « l'éducation reçue » et
s'engagent à continuer sur cette route.
lls sont appelés à mettre en pratique
les valeurs chrétiennes et humaines
qui leur ont été transmises.
Les Anciens Élèves se trouvent partout
dans le monde et dans toutes sortes de
milieux. Où qu'ils se trouvent, ils ont clai-
rement en tete ces deux recommanda-
tions de Don Bosco:« Je suis sur que tu
suivras la bonne voie pour la consolation
de Don Bosco » et « Comporte-toi de
telle manière avec les gens qu'en te
demandant qui tu es, ils puissent
s'émerveiller en entendant cette ré-
ponse: je suis un jeune de Don Bosco».
Les Anciens Élèves sentent le devoir
moral de « restituer » ce qu'ils ont vécu
et reçu dans une maison salésienne ;
cela signifìe qu'ils ont compris qu'ils sont
appelés à faire en sorte que « l'éducation
reçue » porte de bons fruits. Répandus
dans le monde entier, ils travaillent dans
la société, dans les maisons salésiennes,
dans les diocèses et dans différents mi-
lieux sociaux comme, par exemple, le
ministère de l'éducation, de l'immigra-
tion, les programmes d'alphabétisation,
lesjeunes de la rue, la promotion du tra-
vail de la femme, etc.
Si nous nous limitons seulement au
secteur pédagogique e t à celui de la
santé, les Anciens Élèves sont « très
bien notés » dans le monde entier.
En Espagne, existent la « Plate-forme

8.5 Page 75

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Sportive Salésienne de Malaga» et le
« Centre pour IJ\\ttention et l'Accompa-
gnement Social et Éducatif » de Puer-
tol la no. La première implique 180
jeunes et leurs familles. Le sport est un
véritable aimant pour attirer lesjeunes.
Le nombre des adhérents a beaucoup
augmenté au fil des ans ainsi que la re-
connaissance sociale de leur travail.
D'un simple club sportif, la plate-forme
est devenue un véritable point de ré-
férence non seulement pour lesjeunes
mais pourtous les citoyens de Malaga.
Le« Centre pour IJ\\ttention et IJ\\ccompa-
gnement Social et Éducatif» de Puertol-
lano, quant à lui, propose un service
appréciable dans la formation du person-
nel pour le temps libre. Les différentes
activités culturelles ont comme but
l'intégrationdesjeunes dans la société. Le
projet, imaginé par un groupe dJ\\nciens
Élèves, a déjà 5 ans d'existence, en coo-
pération avec les Salésiens; il implique
des enfants de 6 à 12 ans qui rencontrent
de sérieux problèmes d'adaptation à un
type formel d'éducation.
Au Guatemala, le Centre Technique
« Bartolomé Ambrosia» compte plus de
500 élèves. Ce sont tous des jeunes de
la rue à qui l'on propose des cours de
techniciens en informatique, en électro-
ménager, une formation de soudeurs,
charpentiers, travailleurs sur métaux.
Aider les jeunes défavorisés à s'insérer
dans le monde du travail est une priorité
pour ce groupe d'Anciens Élèves
dJ\\mérique Centrale qui ont meme créé
la « Fondation Alberto Marvelli » pour
soutenir cette activité et d'autres encore
au bénéfìce des plus défavorisés.
À Calcutta (lnde) existent des projets de
solidarité dans le domaine de l'éduca-
tion et celui de la santé. Le St John Bosco
College propose des cours du soir à plus
de 250 élèves. L'un de ces cours les plus
significatifs est destiné aux jeunes
femmes arrivées en ville à la recherche
de travail et qui ne sont donc pas en
mesure de fréquenter l'école durant la
journée. Une clinique pour familles éco-
nomiquement faibles a également été
ouverte. Deux fois par mois, le samedi,
on fait des contr61es et des examens
médicaux gratuits pour diagnostiquer
des ostéoporoses, des problèmes car-
diaques, des problèmes visuels avec
fourniture de lunettes gratuites au
besoin. Environ 2600 personnes bénéfì-
cient chaque année de ce projet mené
par un groupe de 25 enseignants et mé-
decins, tous Anciens Élèves, qui propo-
sent leurs services gratuitement à des
personnes moins fortunées qu'eux. Le
groupe des professionnels est coor-
donné par un président, lui aussi Délé-
gué de l'Union des Anciens Élèves du St
John Bosco College de Calcutta.
Les Anciens Élèves sont convaincus de
pouvoir etre « la consolation de Don
Bosco» et« que les gens les reconnaT-
tront comme fìls de Don Bosco» seu-
lement quand leurs projets, comme
ceux que l'on vient de citer, se multi-
plieront par centaines dans le monde
entier. lls sont convaincus que c'est le
meilleur moyen pour que « l'éducation
reçue » dans les Centres salésiens
porte beaucoup de bons fruits-df.

8.6 Page 76

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peut raconterde différentes
manières l'histoire de lèxpérience éducative de
populations indigènes, etpas seulementdejeunes - c f les
fameuses « réductions » (village indigènepourfaciliter
levangélisation et la sédentarisation des Amérindiens) salésiennes de
l'ile Dawson et de la Candelaria en Terre de Feu, à lafin duXIXème
siècle: avec des études historiques rigoureuses, des recherches
anthropologi.quesprédses, des documentairesgéographiques éclairants,
des reportagesjournalistiques sérieux, des romans dàventures
passionnants, etc. Mais il existe uneforme moderne de rédt qui est
la docu-fiction. Nous enprésentons une, Au sud du Sud,
qu'une équipe de dnqpersonnes (un metteuren scène,
un réalisateur, deux acteurs, un conseiller) ont
réalisée en plusieurs langues.
11rafaclolnaitterévuindeemhmisteonirte
une
du
occasion
passé. Elle
pour
s'est
présentée par la nécessité de ne pas laisser
tomber dans l'oubli un centenaire ecclésial
et salésien extremement signifìcatif: le 21
décembre 1913, les Salésiens de Punta
Arenas (Chili) avaient installé une grande
croix sur l'extreme pointe méridionale du
continent américain : exactement sur le
promontoire du Cap Froward qui, le long du
Détroit de Magellan, sépare les deux océans.
Cette croix là-dessus et là-bas, réalisait une
chaTne de prophéties bibliques: « Il dominera
de la mer à la mer, du Fleuvejusqu'aux bouts
de la terre. » (Ps 72,8) Le Cap Froward a été le
point d'arrivée d'un fleuve ininterrompu de
paroles, creusé comme un tunnel souterrain
à travers seize siècles de liberté religieuse

8.7 Page 77

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après l'Édit de Constantin (313).
Une fois l'occasion trouvée, il fallait un
contexte. Et voilà qu'à l'origine de cette
croix installée juste à la fin douloureuse
de la « sainte expérience » de l"ìle
Dawson, on découvre Don Bosco et
ses reves missionnaires qui l'avaient
amené jusqu'à ces terres habitées par
des lndiens restés isolés pendant des
millénaires. Les Salésiens, arrivés là du
vivant meme de Don Bosco (1887),
s'étaient donnés corps et ame à
leur éducation qui prenait en
l'occurrence le nom de« civilisation et
évangélisation ».
Il fallait ensuite le milieu géographique:
il a été repéré pendant vingt jours de
reprises filmées sur les territoires déso-
lés de Magellan et du canal de Beagle
(non loin du Cap Horn), revés par Don
Bosco, parcourus par Don Fagnano et
les héroYques premiers missionnaires
salésiens, mais visités par le fameux
anthropologue Charles Darwin durant
son voyage autour du monde, en
1832.
Il fallait encore le contexte socioculturel
lare que l'on a retrouvé dans les écrits
du père de l'évolutionnisme lui-meme
qui avait vu, dans les lndiens de ces
terres « maudites », le maillon man-
quant dans l'évolution entre l'animai et
l'homme, justifiant d'une certaine
manière leur génocide lucide de la
part d'aventuriers et de propriétaires
de ranch sans scrupules.
Il fallait ensuite une histoire fascinante
à raconter, et elle a été construite
autour de deux personnages : un
adulte qui, malade, veut voir la croix
du Cap Froward, réalisant ainsi un
souvenir d'enfance de l'époque où il
était élève au Valdocco, et un jeune
acteur qui suit les traces de son père
« jusqu'au bout du monde », voulant
réaliser un film sur les lieux de Darwin.
Les deux personnages se rencon-
trent presque à la fin de leur voyage,
long et solitaire, en Patagonie; ils se
racontent leur histoire, et l'adulte
finit par convaincre lejeune homme
de poursuivre son voyage ensemble
jusqu'à la croix. Au cours du dernier
passage, l'amitié initiale se trans-
forme en affrontement d'idées :
entre la science (lejeune homme) et
la foi (l'adulte); entre le primat d'une
vision idéaliste de la vie, alimentée
d'une grande confiance en la raison
et en la science capable de résoudre
les contradictions du monde et de
donner un sens accompli à l'exis-
tence humaine, et le primat d'une
vision plus réaliste et plus drama-
tique de l'homme adulte qui trouve
très superficielle cette manière de
raisonner.
La difficile amitié entre les deux prota-
gonistes du film se nourrit ensuite
meme de confidences réciproques
qu'ils se font au long du voyage.
Chacun a un secret à révéler à l'autre.
On laisse aux spectateurs le soin de le
découvrir ainsi que la dramatique fin
du film, à lire non pas tant en clé réa-
liste qu'en clé symbolique, à l'instar de
la Croix, symbole religieux pour le
croyant mais aussi signe d'un contact,
impossible à supprimer, entre le ciel et
la terre, pour celui qui ne croit pas.
Historiquement reste le fait que l'expé-
rience pionnière salésienne d'éduca-
tion collective d'un peuple - que la
docu-fiction Au sud du Sud transfigure
et réélabore cinématographiquement
en images et en paroles - est porteuse
d'une valeur :si l'enthousiasme initial
pouvait suggérer la rencontre avec les
« réductions » des Jésuites au Para-
guay, son triste épilogue démontre, au
contraire, la grande et généreuse
utopie qui emplissait le c0=ur de
ces missionnaires salésiens, généreux
jusqu'à l'invraisemblable, mais igno-
rants des dangers que le progrès occi-
dental, le leur, était en train d'infliger
inexorablement à la civilisation des ln-
diens,jusqu'à leur complète extinction.
Voilà bien un patrimoine historique
dont les signes matériels sont destinés
à disparaTtre si on ne se préoccupe pas
rapidement de leur sauvegardetftj
SALÉSIENS 2014
75

8.8 Page 78

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« Chez moi, il ny avaitpas toujours de quoi manger, s'habiller
correctement, malgré làide de mon père qui, de toute manière, nàssumait
pas beaucoup ses responsabilités, etjàvaispeu de respectpour lui. » Voilà
le témoignage de Pablo, un garçon de 12 ans quipartidpe auprojet
« enfants et adolescents de la rue » ; et il ajoute: «Je nàipas beaucoup de
choses à dire de moi-méme mais ce queje sais, cèst que dans mon creur il
y a une immensegratitudepour la "Ciudad Don Bosco "(Cité Don
Bosco), non seulementpour ce qu'ilsfont cha quejourpour nous, mais
parce que depuis queje suis arrivé id, je me sens camme si, en plus de
mon père et de ma vraiefamille, idjèn avais une autre,formée de
centaines depersonnesparmi lesquelles les Salésiens, les enseignants, les
amis et, bien sur, ma maman adoptive, "ma maman la Vìerge Marie "».
O n estime qu'en Colombie il y a
11 000 enfants et adolescents
sous la coupe de bandes armées
illégales. Jusqu'à présent près de 5000
d'entre eux ont réussi à s'enfuir de cette
situation d'une manière ou d'une
autre. Le Gouvernement ou d'autres
institutions spécialisées en la matière
s'occupent d'eux, avec le soutien des
Organisations internationales.
leur mission avec les jeunes de la rue
en 1930. Depuis 1970, la Province a
centré ses énergies sur les différents
types de pauvreté que les enfants de
la rue peuvent vivre, ainsi que sur la
fragilité de leurs droits humains : vie
dans la rue, travail des mineurs, négli-
gence, abus physiques, sexuels et
psychologiques, pauvreté extreme et
embrigadement forcé.
Les Salésiens, qui se trouvent à Medellrn Depuis 2001, les différentes activités
(Colombie) depuis 1915,ont commencé des Salésiens, qui avaient déjà plus de
50 ans d'expérience avec les enfants
de la rue, ont été regroupées dans un
programme commun avec le Gouver-
nement colombien en faveur des
jeunes de moins de 18 ans ayantfui les
groupes armés, les unités de guérilla et
les bandes criminelles. S'ils ne l'avaient
pas fait, ces jeunes auraient surement
été capturés au combat et probable-
ment emprisonnés.
Comme l'histoire de Pablo qui parti-
cipe à ce programme, toutes les autres
histoires portent également en elles
de la douleur et de la souffrance; ce
qu'elles ont cependant en commun
actuellement, c'est l'espérance, l'amour
et l'éducation reçue grace au Système
Préventif de Don Bosco.
« Je regrette beaucoup de ne pas etre
resté dans ma famille, de ne pas avoir
eu une enfance comme celle de tant
d'autres enfants, et quej'aurais dO avoir:
comme c'est triste de ne pas avoir eu
tout cela ! ». Ces paroles d'Hector, un
enfant de 10 ans, d'une famille pay-
sanne, obligé de faire le soldat avec la
menace qu'on tuerait toute sa famille
s'il avait refusé.II a été avec l'une de ces
76
SALÉSIENS 2014

8.9 Page 79

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bandes pendant 6 ans, dans la jungle
de la région de Putumayo; des années
où il a été forcé à tuer des centaines de
personnes parmi lesquelles un garçon
qui avait été son ca ma rade de classe et
son voisin de maison.
Hector, qui a toujours revé de retour-
ner chez sa mère, à l'école et dans sa
famille, enterrait désormais ses reves
dans la jungle puisque, vu la situation,
il était toujours clair que «ce reve ne se
réaliserait jamais », que sa vie était à
jamais marquée et que personne ne
l'aurait jamais changée. Cela jusqu'au
jour où, en rencontrant un de ses amis
au front, qui lui parlait de ses propres
reves - les memes que ceux d'Hector -
ils ont décidé tous deux que c'était leur
droit d'avoir une vie normale et une
famille. Alors, avec un autre copain, ils
ont commencé à mettre au point leur
fuite. Finalement, ce jour est arrivé :
c'était au cours d'un combat contre
l'armée nationale; comme ils l'avaient
planifìé, au beau milieu de la confusion,
ils se sont détachés de leur unité, se
sont cachés dans la jungle pendant
deuxjours et se sont rendus à l'armée
après l'avoir retrouvée.
Après certains procès légaux qui l'ont
reconnu victime des bandes crimi-
nelles, Hector est arrivé au « Centre
d'Attention Spécialisée » de la« Cité
Don Bosco » qui s'occupe des jeunes
entre 14 et 18 ans ayantfui les groupes
armés. Le Centre les aide à devenir
autonomes et à se réintégrer dans
leurs familles, dans le monde du travail
et dans la société, grace au Système
Préventif de Don Bosco. Le Centre les
prépare et sert d'intermédiaire entre
eux et leurs familles, à leur propre
bénéfìcie età celui du pays tout entier.
« J'ai su ivi un cours de menuiserie; j'ai
ensuite travaillé dans différentes
entreprises jusqu'à il y a un an, quand
j'ai décidé de fonder ma propre entre-
prise sous le nom de " Meubles de
Confort ". Le travail ne m'a jamais
manqué et les affaires, grace à Dieu,
marchent très bien. J'espère que mon
business augmentera toujours plus
et que ma société se développera
encore. »
Comme Pablo et Hector, des centaines
d'enfants et de jeunes, garçons et fìlles,
ont bénéfìcié de différents programmes
mis en piace par la Province Salé-
sienne San Luigi Beltrando de Medel-
lfn (Colombie). On veille aux besoins
de base des jeunes que l'on aide dans
leur éducation et en les préparant au
monde du travail, avec des activités
éducatives, récréatives et culturelles;
grace aussi à un accompagnement
personnalisé : on veille à leur santé
physique et mentale, à la pédagogie et
à la nourriture. Le Système éducatif
inventé par Don Bosco, que nous
actualisons, est plus que jamais im-
portant aujourd'hui : il permet aux
Salésiens du monde entier d'affìrmer
qu'aujourd'hui comme au temps de
leur fondateur, il est possible pour les
jeunes de réaliser leurs reves.m,

8.10 Page 80

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Lapproche des missions salésiennes en Europe
J ( _j
La racine de ma vocation missionnaire a été
l'oratoire-patronage
Je reve d'étre missionnaire salésien surtout parce que je
suis très heureux de travailler ici avec les jeunes de l'ora-
toire-patronage; ce sont précisément eux, lesjeunes, qui
ontfait croTtre en moi cette vocation pour la mission.
Je m'appelle Pedro Mario etje suis un Salésien coadjuteur
mexicain. J e me trouve ici dans la Province Belgique
Nord-Hollande depuis un an et demi déjà etj'ai travaillé
dans la maison d'Amsterdam. J'ai passé beaucoup de
temps à étudier le néerlandais, à apprendre et comprendre
la culture locale, élémenttrès important pour mon travail
missionnaire. Il existe de grands défìs dans une société
sécularisée qui cherche à exclure Dieu de sa vie, mais je
crois que c'est une bonne occasion pour la communauté
salésienne d'offrir aux jeunes l'Évangile de la joie et de
conduire de nombreux c0=urs à Jésus-Christ.
Lorsque je parlais aux confrères de ma Province de ma
vocation pour la mission « ad gentes », leur première
réaction était habituellement celle-ci : « Pourquoi ?

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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En 1988, un thème missionnaire a été
offert à toute la Congrégation
salésienne. En 2014, l'attention de la
JMS (Journée Missionnaire Salésienne)
revient en Europe avec la question de
l'engagementsalésienpour migrants
dans les 28 Provinces de ProjetEurope.
Le thème -« Les autres, c'est nous :
l'attention aux migrants età la mission
salésienne en Europe » est illustrépar
les histoires vraies de sept reuvres
différentespour migrants de Stockholm
en Suède à Le6n en Espagne.
Void deux histoires supplémentaires de
Salésiens qui travaillent maintenant
pour les migrants dans le Projet
Europe.
par Pedro Mario et Lukasz Nawrat
Tu n'es pas heureux ici? » Etje leur répondais alors:
« Je reve d'étre missionnaire salésien surtout parce
que je suis très heureux de travailler avec lesjeunes
de l'oratoire-patronage ; ce sont précisément eux,
lesjeu nes, qui ont fait croTtre en moi cette vocation
pour la mission. »
Ma vocation a commencé avec un mélange de
doute et de curiosité; mais, par la suite, elle a grandi
et muri progressivement pour devenir une décision
ferme : « Je demande à etre envoyé en mission
pour partager le don du charisme salésien avec les
jeunes d'autres pays, d'autres cultures et d'autres
langues. » C'est ainsi que ceux vers qui Dieu m'en-
voyait ont commencé à faire partie de ma vie.
Notre communauté de consacrés et un groupe
de jeunes volontaires partagent la joie de vivre
ensemble un style de vie typiquement salésien.
Nous avons une passion commune et les memes
désirs. Tout cela nous remplit d'espérance et me
motive personnellement pour donner ma vie à
Dieu et auxjeunes.
Les jeunes sont com me un miroir
Je m'appelle Lukasz et je suis un nouveau pretre salésien. Mon
expérience missionnaire a commencé, il y a quelques années,
lorsque j'ai été envoyé en lrlande pour mon stage pédagogique
et pastora!. À partir de là,j'ai toujours pensé plus sérieusement à
l'idée de partir en mission; et le début offìciel en a été le mois de
septembre 2012, en faisant partie du Projet Europe. à la demande
du Recteur Majeur. Cela a été absolument un des moments les
plus beaux de ma vie.
Quand je réfléchis sur ma vie de Salésien, et non seulement
maintenant comme missionnaire,je dois dire que l'une de mes
pi us bel les et pi us profondes expériences a été la vie de commu-
nauté. Je crois que le travail pastoraIpour le bien et le salut de la
jeunesse commence vraiment ici. Je crois meme que Dieu doive
etre cherché en tout etre humain ; et, comme Salésien, je crois
que notre mission soit de chercher Dieu en chaque jeune; voilà
pourquoi je suis heureux lorsque chaque jour je les rencontre
dans les couloirs, sur la cour de récréation, dans les rues, sur le
terrain de foot ou dans d'autres lieux. Notre présence parmi eux,
un simple sourire ou un petit mot gentil, peuvent changer non
seulement leur journée entière mais aussi la n6tre, car les jeunes
sont comme un miroir, ai-je envie de dire, de ce que nous
sommes et de ce que nous faisons pour le prochain. C'est lorsque
je me trouve au milieu d'eux que je « recharge mes batteries ».
Trois rencontres ici, à l'école de Pallaskenry (lrlande ), m'ont procuré
une grande joie dans mon idée d'étre missionnaire: la rencontre
avec les jeunes, avec mes confrères et avec Dieu. Et, comme
salésien missionnaire, voilà commentje me sens heureux de
partager mon expérience de foi et d'amour pour Dieu.
Je sais que chaque baptisé et chaque salésien sont missionnaires
dans leur c0=ur; mais j'invite chacun de vous à quitter son
pays et partir ailleurs porter l'Évangile. Nous avons besoin de
nombreuses et nouvelles vocations ici. Priez donc avec moi
en disant: « Da mihi animas, CéEtera tolle » (donne-moi des
personnes à aimer, Seigneur, et garde tout le reste).
SALÉSIENS 2014
79

9.2 Page 82

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Donner une juste importance aux
choses positives de la vie de chaque
individu, de la création et des
événements de l'histoire
Le Gangnam Style «prend pied »
(Corée)
Exposition Alcohol3, prévention en actes
(Autriche)
Enfants de la rue aspirant à devenir
chefs de cuisine (Philippines)
«Le volontariat est une partie
importante de moi-meme »(lnde)
Quand les «démons »rencontrent les
«anges »(Mexico)
Neuf jours, neuf thèmes, neuf verbes:
Neuvaine à Don Bosco on line
(Belgique)
La boutique de la Providence au Borgo
(ltalie)
Une source vive de la mission : les com-
munications sociales (Cuba)
Don Bosco - Expo 2015 (ltalie)
80
SALÉSIENS 2014

9.3 Page 83

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- .....
\\
!:::::==----------
SALÉSIENS 2014
SI

9.4 Page 84

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Nouveau style à l'oratoire-patronage de Séoul,
en coopération avec le gouvernement local
par HilarioSeo
« Gangnam » qui, en coréen, signifie littéra/,ement « sud dufleuve (il sàgit dufleuve Han quipartage la
ville en deux) nèxprimepas seulement une danse sympathique. Cèst aussi l'image de la croissance
économique rapide à Séoul et dans dàutres lieux dupays, dans les années 1970-80. Cèst un lieu où les
personnes vivent bien et où toutest à la mode. Mais en est-il de mémepour tantdejeunes qui vivent à
Séoul ? Le ConseilMunidpal de Séoul nèn étaitpas très convaincu et a donc invité les Salésiens à mettre à
profit leur style et leur expériencepour aborder le «problème desjeunes » quiprend de làmpleur dans une
sodété sécularisée et de consommation dont les habitants de« Gangnam »font la démonstration.
«j'espère que tous les jeunes de ce
Centre se sentent aimés plus qu'ail-
leurs et qu'ici ils réaliseront les reves de
leur vie et puissent devenir de bons
chrétiens et d'honnetes citoyens." Il
suffìt que vous soyezjeunes pour que
je vous aime beaucoup '; disait Don
Bosco ». C'est avec ces paroles que le
Provincia! de Corée, le Père Stephen
Nam, a inauguré, en présence de
400 personnes, le Seoul Youth Dream
Centre (SYDC : Centre du Reve de la
Jeunessede Séoul). . . LeSYDCsetrouve
dans unedeszones les plus peuplées de
Séoul, Gangnam-gu, un quartier désor-
mais fameux grace au « Gangnam style ».
En février 2012, le Conseil Municipal de
Séoul a confìé aux Salésiens la gestion du
SYDC naissant. Le gouvernement locai
n'avait cependant pas encore défìni le
but exact de ce Centre ni comment il
devait opérer en termes de services pour
les jeunes. lJdée du début était de créer
un Centre pour les jeunes, différent de
ceux qui existaient déjà. Mais peu après
la prise en main par les Salésiens, on a
choisi trois confrères qualifìés dans le do-
maine de l'éducation des jeunes età qui
l'on a confìé les r61es de directeur, secré-
taire et responsable du programme. En
s'engageant à fond dans leurs nouvelles
responsabilités, ils ont établi la nouvelle
mission du Centre et créé une équipe
plus élargie de collaborateurs laYcs (20
personnes), tous amplement qualifìés
dans le domaine de l'éducation. Depuis
septembre dernier, en effet, de nom-
breux projets ont été lancés, destinés à
des jeunes qui, pour un motif ou l'autre,
ont quitté le domicile familial. Le nou-
veau Centre a commencé à leur offrir
une piace où pouvoir dormir et manger.
Le Centre Médical qui avait son siège ici
auparavant,vu la restructurationdécidée
par les Salésiens, s'est transféré dans un
autre quartier de Séoul.
Le SYDC, décrit comme « Centre de

9.5 Page 85

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Jeunes Unifìé» est considéré par le
Département pour la Politique de la
Jeunesse de Séoul camme un une
excellente réponse aux diverses nécessi-
tés des jeunes de la ville. Le nouveau
Seoul Youth Dream Centre occupe deux
étages d'un batiment qui en compte
sept, sur un total de 6500 m2 ; il offre dif-
férentes activités camme l'étude après la
classe, des programmes pour les jeunes,
des recherches d'aptitudes pour le milieu
professionnel,des travaux de groupe, des
consultations, un foyer, des programmes
scolaires de remplacement, ainsi qu'un
programme pour lesjeunes sur la sexua-
lité. Cette gamme de services est conçue
camme une nouvelle forme de l'Oratoire
du Valdocco, à l'intérieur d'une ville à
la forte sécularisation et de grande
consommation.
Les Salésiens ont plus de 6.0 ans
d'expérience dans le domai ne
de la jeunesse avec divers projets dans
différentes parties de la Corée ; ils peu-
vent bien aidercesjeunes de la viile, pau-
vres et défavorisés, qui ont abandonné
leurs maisons et qui manquent de so-
lides valeurs de base.
Ce n'est pas seulement leur désir mais
aussi celui du Gouvernement locai. Le
Maire de Séoul, Kim Sangbeom, a dit
durant la cérémonie d'inauguration :
« Nous savons très bien que pour travail-
ler avec les jeunes, il faut des personnes
qui les aiment et sachent les encourager.
Ce n'est pas seulement une question de
politique ou de projet qui se tienne, ni
meme une question d'argent. Nous vou-
lons donc remercier les Salésiens qui ont
accepté avec joie notre requete de se
charger du SYDC. lls sont connus pour
leur savoir-faire dans ce domaine et ils
l'ont démontré dans la réalisation et la
demander, au nom de tous les citoyens
de Séoul, d'etre des amis et des ma'ìtres
pour les jeunes en diffìculté, de sorte
qu'ils puissent réaliser leurs reves et
surmonter les barrières éventuelles avec
le courage qu'ils puiseront dans votre
présence constante auprès d'eux ».
Et voici la réponse du Père Joseph Na
Hyengkuy, actuel Directeur du SYDC:
« Nous exprimons notre plus vive
reconnaissance à tous ceux qui nous ont
encouragés à partager nos vies avec les
jeunes défavorisés. Nous vous assurons
qu'avec notre expérience et l'appui de
notre réseau éducatif, nous travaillerons
toujours à vos c6tés afìn que tous les
jeunes Coréens puissent réaliser leurs
reves»
-m-

9.6 Page 86

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Alcohol3
par Silvia Vrzak
Avec leurExposition interactiveAlcool 3, les Salésiens du Centre deJeunes de Siebenhugel
près de Klagenfurt (Autriche), veulent donner auxjeunes (10-15 ans) une opportunité
pour affronterd'une manière intéressante et divertissante leproblème de la consommation
dàlcool. Eidée est de les impliquer non seulement au niveau de la connaissance mais au
pian émotionnel aussi. Expériences personnelles, solutions de rechange à làlcool,
information sur le sujet devraient étre utilespour une approche différente.
« Contròle-le !»
« Contr61e-le ! » est une activité adaptée
pour le centre-ville et pour les fetes, qui a
obtenu un grand succès, cette année, en
période de carnaval.
soin de son corps, meme quand on fait la
fete. La distribution de ce kit est considérée
comme un élément supplémentaire pour
permettre aux jeunes d'interagir plus
consciemment et consommer de l'alcool
de manière intelligente.
Cette partie de notre projet sur la prévention
a remporté le« Prix Santé » à Klagenfurt et il
est très demandé.
L'idée de base du projet «Contr61e-le !Pian de
prévention anti alcool » n'est pas seulement
de faire comprendre exactement ce qui se
passe lors des soirées etjusque dans la nuit,
mais également d'offrir des outils pour la
prévention contre l'alcoolisme.
Auxjeunes de Klagenfurt sont proposés des
services gratuits comme:
Test d'alcoolémie
Kit anti « gueule de bois »
Questionnaire sur l'alcool
Matériel d'information
Le test d'alcoolémie donne aux jeunes
l'occasion de faire une évaluation et prendre
ensuite les moyens appropriés pour contr61er
leur niveau d'alcool dans le sang. Le contact
avec les jeunes donne ici l'occasion de
dialoguer avec eux. De meme, ils peuvent
mettre en pratique leur habileté à surveiller
les taux d'alcool durant les fetes, ainsi que
les risques encourus.
Le kit contre la« gueule de bois »,contenant
des biscuits, du sucre, du thé et du
chewing-gum, vise à faire réfléchir
lesjeunes sur l'importance de prendre
Le questionnaire d'alcoolémie est une ma-
nière amusante de tester et de développer
les connaissances des jeunes concernant
l'alcool. Des récompenses intéressantes,
comme gagner des jus de fruits pendant un
an, peuvent motiver les jeunes à participer
encore davantage. Difficile à mettre en pra-
tique dans une société très liée à l'alcool,
l'abstinence n'est pas présentée par nous
comme l'option numéro un. On insiste
plut6t sur une moindre consommation de
boissons alcoolisées.
Étoiles filantes
Pour faire de la publicité au thème de la pré-
vention contre l'alcool chez les jeunes, on a
créé l'opération « Étoiles fìlantes » qui s'est
déroulée pendant un grand festival de
jeunes organisé par la ville de Klagenfurt.
Les boissons alcoolisées jouissent d'une
grande publicité et obtiennent du succès.
Bien souvent, certaines boissons ne sont pas
présentées parce qu'elles assouvissent la soif
ou procurent du plaisir mais parce qu'elles
flattent des idées du genre: « Si tu bois de
l'alcool, tu es cool, sexy, communicatif, amu-
sant, etc. » Bref, la publicité nous manipule!
Nous avons voulu utiliser cet argument en
sens contrai re en demandant aux jeunes

9.7 Page 87

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de faire d e la publicité contre une
consommation exagérée d'alcool. Pour
ce faire, nous avons mis à la disposition
des jeunes des accessoires de scène,
des costumes et des posters pour faire
passer leurs messages. Un appareil
Polaroid ou un simple appareil photos
ont donné des résultats extraordinaires.
Lesjeunes ont traduit avec créativité le
thème de la consommation d'alcool et
ses conséquences durant les fetes.
L'.événement a été très amusant. Les
jeunes ont donné libre cours à leur ima-
gination ettoutes les photos ont été mon-
tées dans un collage exposé au public.
Agitez le shaker
Pour etre bons, les cocktails ne doivent
pas forcément contenir de l'alcool. Et
les élèves le vérifìent personnellement
en direct. lls peuvent gouter des cock-
tails sans alcool, selon des recettes déjà
existantes, ou ils peuvent en créer d'au-
tres: pas de limites à la créativité! Les
élèves peuvent, naturellement, empor-
ter chez eux toutes les recettes pour les
essayer de nouveau et les présenter à
leurs amis à la prochaine fete.
Une promenade avec les
« lunettes de la cuite »
n'importe quelle saile de classe ou dans
tout autre espace ouvert du batiment
scolaire. Les seules exigences pour réa-
liser l'Expo sont une prise de courant,
des tables et des murs pour les affìches.
L'.Expo et les objets qui lui sont liés sont
présentés sur piace par un staff spécia-
lisé; et les élèves peuvent librement en
profìter durant leurs temps de pause. li
y a en outre la possibilité pour une
classe de visiter l'Expo et d'approfondir
ensuite l'une des thématiques présen-
tées . . . L'.Exposition comporte:
Un quiz
Le quiz interactif sur l'alcool invite les
jeunes à aborder la question d'une ma-
nière créative et ludique. On peut répon-
dre au quiz sur ordinateur, seul ou en
groupe. En répondant aux questions, les
élèves obtiennent des informations non
seulement sur les risques et les effets
secondaires de la consommation d'al-
cool mais également sur la manière de
collaborerà la prévention anti alcoolique.
Des statistiques sur la
consommation parmi les élèves
Dans un questionnaire anonyme, il est
demandé aux élèves de décrire leurs
expériences personnelles avec l'alcool.
Après l'Expo, les données sont évaluées
et l'on rédige une « consommation-
type »chez les élèves. Envoyé à la Direc-
tion de l'école, c e texte pourra lui
permettre d'avoir éventuellement un
éclairage supplémentaire pour affronter
le problème dans un contexte scolaire.
Le but de l'Expo est de transmettre une
plus grande sensibilité aux élèves de ma-
nière qu'ils puissent connaTtre les risques
encourus si l'on ferme trop les yeux sur
le problème ; le but est aussi de leur
donner des informations claires sur l'al-
cool, et promouvoir d'autres approches
pour les fetes et réunions de jeunes,
réfléchir sur l'usage personnel de subs-
tances alcoolisées afìn de se protéger
contre des risques toujours possibles.
Rencontrer lesjeunes sur les lieux qu'ils
fréquentent et etre avec eux: voilà la
caractéristique de tous ces programmes
et la base du dialogue que l'on doit
instaurer avec eux. Ces programmes
comportent également une dimen-
sion pédagogique, non seulement
pour les éléments individuels, mais
encore pour les différents moments de
dialogue qu'ils fìnissent par susciter
automatiquement -d'f
En chaussant les « lunettes de la cuite »,
on peut très bien simuler l'état de
confusion causé par une consomma-
::,-
tion excessive d'alcool (taux d'alcoolé-
::i
-o
mie de 0,8 à 1,5 pour 1000).11 s'agit de
marcher sur une certaine distance en
portant ces lunettes . . . Les jeunes ex-
!4
-
périmentent la sensation d'insécurité
V,
et se rendent compte qu'ils ne contr6-
<1!"
lent que de manière limitée leur corps
,:
::,-
et ses fonctions. lls comprennent ainsi
oer
LO
quels sont les risques et les dangers en-
or
courus par un excès d'alcool.
Lexposition Alcoo13 dans les
écoles
L'.Exposition peut etre installée dans
, :V,
ÉSIENS 2014
85

9.8 Page 88

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Vingtjeunes de lreuvre de récupération des enfants des rues « Tuloy Foundation » ont récemment commencé
leur cours deformation en Arts Culinaires. Guidéspar un vrai chef, et accompagnéspar le Père Mardano
« Rocky »Evangelista,fondateur et directeurde la Tuloy Foundation, lesjeunes essayeront dbbtenir les
qualificationsprofessionnelles nécessairespour devenir indépendants et se construire un avenir réussi.
Parmi les différents cours techniques
et professionnels dispensés à la
Tuloy Foundation, l'un des plus récents
est le cours en Arts Culinaires, ouvert à
la fin de 201 O - après la construction
du Centre Culinaire à deux étages- et
parvenu, cette année, à sa troisième
édition. Le cours est tenu par un chef
dont la valeur est reconnue, Jean-Pierre
"JP "Migné, originaire de France mais
vivant aux Philippines depuis 25 ans, as-
sisté de son aide, le chef Jan Aranillo.
Généralement, les élèves arrivent au
cours sans aucune connaissance culi-
naire utile. Monsieur Migné admet: «Les
repas et les différents types de gouts
sont des concepts qui leursont tout à fait
étrangers, l'idée meme de repas ne leur
signifìe rien. lls mangent quand il y a de
la nourriture (et souvent uniquement
quand il yen a) et se couchent pour ne
pas penserà la nourriture (quand il n'y en
a pas)''. Quant aux gouts, le chef doit re-
partir des bases: doux, amer, salé.
En outre, les premiers jours du cours, le
86
SALÉSIENS 2014

9.9 Page 89

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chef Migné montre toujours quelques
épisodes du célèbre reality show anglais
« Hell's Kitchen » (Cuisine d'Enfer) - dans
lequel le chef Gordon Ramsey dirige sa
cuisine comme s'ilétait un sergent -dans
le but de préparer les élèves aux milieux
de travail les plus diffìciles et compétitifs.
Les élèves sont cependant pleins de
bonne volonté et heureux d'apprendre:
« Nous avons été surpris de découvrir
qu'il fallait utiliser plusieurs couteaux
et planches à découper, casseroles et
poeles pour différents plats », com-
mente l'un d'entre eux. Sans parler des
nombreuses herbes, épices et ingré-
dients divers: « lls sont si nombreux, et
différents . . . et chers! », ajoutent-ils.
Le cours se base en particulier sur la cui-
sine philippine et sur les autres cuisines
asiatiques, mais permet également de
connaTtre les caractéristiques culinaires
d'autres endroits du monde; et prévoit
des leçons de technologie alimentaire,
nutrition, conservation et stockage des
aliments, hygiène. En outre, dans le but
de rendre la formation des jeunes la
plus vaste possible, l'on enseigne éga-
lement les autres disciplines liées à la
cuisine, de manière à accroTtre les pos-
sibilités d'emploi des élèves comme
garçons, barmans ...
L'.on enseigne également aux jeunes
qu'en cuisine il faut du charisme et
des capacités de leadeur, des capacités
mathématiques pour les courses et les
proportions, outre la connaissance des
propriétés des aliments; qu'un vrai chef
s'occupe de la nourriture déjà depuis le
marché et qu'il ne cherche pas les com-
pliments, mais s'efforce plut6t d'éviter les
critiques; que s'il se trompe, il ne dit pas
«je suis désolé », mais se corrige pour ne
plus se tromper; et encore plus que dans
tout autre poste de travail comptent le
travail d'équipe et le respect des col-
lègues, « un enseignement utile, souligne
monsieur Migné, pour tout domaine de
la vie, non seulement si tu es un chef».
Pendant qu'ils fréquentent le cours, les
jeunes résident à la Fondation pour leur
éviter les absences et les frais de trans-
port. Au terme de la formation, grace
aux contacts de monsieur Migné, tous
lesjeunes sont envoyés faire des stages
pratiques dans les cuisines d'h6tels et
restaurants prestigieux, où ils sont gé-
néralement appréciés pour leurs capa-
cités et leur engagement. Les élèves des
cycles passés onttous trouvé un travail,
certains meme à l'étranger.
Le Père Evangelista souligne que le
cours, comme les autres initiatives de la
Fondation, est fìnancé essentiellement
par les dons des bienfaiteurs, mais le
chef Migné tient à préciser qu'il n'a rien
à envier aux cours analogues qui cou-
tent meme des milliers de pésos J
SALÉSIENS 2014
87

9.10 Page 90

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«LEVOLO RIAT
Sarah Wildbichler, originaire d'Imst (Tyrol), apassé un an de Volontariaten
2011-2012 à Visakhapatnam, une ville de lèst de l'Inde, avec lbr ganisme
partenaire de Don Bosco «JugendBine lt » (Un Mondepour lesJeunes).
Cette étudiante en sdencespolitiquespensepouvoir travaillerégalement à
làvenir dans le secteurde la Coopérationpour le Développement. « Ses
enfants »sont tellement restés dans son creur quèlle repart dès maintenant
en Indepour les retrouver. Void lapetite histoire de« Narisimha ». Sarah
nous raconte ensuite son travail camme Volontaire et décrit de nombreuses
par Sarah Wildbichler
expériences vécuespendantson Volontariaten Inde.
« I e connais la nouvelle" sister '; je l'ai déjà vue à la plage de
J Rushikonda. Elle portait les memes habits ». « Sister », c'est
comme ça qu'ici lesenfantsappellent lesVolontaires ;et, dans
ce cas, il s'agit de moi. L'enseignante de la première classe et
moi-meme, nous nous regardons et nous nous mettons à rire.
Narasimha, le garçon qui nous a bien fait rire, continue à écrire,
imperturbable, son devoir.11 se fait aussi peu remarquer main-
tenant que lorsqu'il a parlé avec nous. Comme tous les autres
enfants, il écrit lui aussi assis par terre, une légère moue sur les
lèvres, les jambes croisées et la feuille fixée à une petite
ardoise . . . Encore quelques minutes et c'est la fin de l'heure;
ensuite les enfants et moi-meme partons à la maison.
La semaine suivante, au lieu de la troisième et de la quatrième
classes, on me confie la première et la seconde, la classe de
Narasimha. Le cours commence offìciellement à 9heures ;
mais beaucoup de garçons et de filles arrivent en retard, cer-
tains carrément pour l'heure de dessin, après la récréation. Na-
rasimha se trouve devant l'école déjà à 8h55 et attend que
quelqu'un vienne lui ouvrir. Après la prière du matin, je vais
dans la classe des enfants de première et deuxième années,
qui ont un cours en commun durant la première heure. Nara-
simha me donne la main et me parie, tout heureux, de Rushi-
konda, la localité d'où il vient et où son frère va à l'école. Du
reste, Narasimha ne porte pas les vetements habituels comme
les autres enfants. Non ! Lui, il porte l'uniforme de l'école de
Rushikonda. En outre il a presque toujours un cahier et parfois
meme un crayon, deux timbales en aluminium (une pour lui
et l'autre pour sa grande s0=ur qui fréquente la quatrième
classe) et un bol en aluminium pour le déjeuner constitué d'un
petit pain, un 0=uf, une banane et un peu de lait, que les en-
fants reçoivent de l'école. La première des choses à faire en
classe : le ménage ! Narasimha réussit à l'éviter en conti-
nuant, tout excité, à me raconter une histoire,jusqu'à ce que
ses camarades aient fini de mettre tout en piace.
et chanter des chansons. Narasimha participe avec beau-
coup d'enthousiasme lorsqu'on fait des choses nouvelles.
Mais il est encore plus heureux quand arrive finalement
l'heure de la leçon. Je l'interpelle: « Narasimha, comment
doit-on tenir le crayon ? » En effet, quand il écrit, il tient le
crayon serré entre l'index et le médium ! « J'ai déjà fini», me
répond-il en me tendant la feuille qu'il vient de finir d'écrire.
Ensuite, émoustillé et content, il reçoit le prochain devoir:
« Oh, encore un, youpi ! »
Deux heures après, je libère les enfants en leur disant:
« Allez, donnez-moi vos copies, c'est l'heure de la récréation ».
Tandis que les enfants sautent de joie en me balançant
presque les feuilles et les crayons que je leur ai pretés,
Narasimha reste assis et me demande, en me regardant
avec ses grands yeux: « Je peux avoir encore une feuille?
Non, donne-m'en plut6t deux ou trois, c'est mieux ! ».m,
Ensuite, il reste du temps pour jouer, apprendre des poésies
88
SALÉSIENS 2014

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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Quelles étaient tes taches
principales pendant le
Volontariat ?
Le matin, j'enseignais dans
une« école passerelle» où
l'on prépare les enfants des
quartiers pauvres de Visa-
khapatnam qui ont aban-
donné l'école à reprendre
une « vraie » scolarité.
L'.après-midi et le dimanche,
j'organisais des activités
récréatives pour un groupe
de 16 à 28 enfants de ce que
l'on appelle « shelter », des
orphelinats.
Que peux-tu nous dire du projet dans
lequel tu as travaillé ?
À mon avis, Navajeevan Baia Bhavan Visakha-
patnam est un projet qui fonctionne bien et qui
joue un r6Ie important pour les enfants qui ont
besoin d'étre aidés. Ce n'est pas toujours sans
problèmes mais, malgré cela, il se fait du bon
travail et, surtout, le Père Thomas Thottiyil, SDB,
est un excellent coordinateur du projet. Je
trouve très important le r6Ie des fìlles volon-
taires dans le projet parce qu'elles apportent
avec elles d'une part, leur composante féminine
et, de l'autre, la composante occidentale. Grace
à cela, elles peuvent approcher encore mieux
les enfants sans crainte de perdre leur autorité.
Le volontariat devrait etre
une petite pierre bianche
importante dans la vie de
chacun de nous. Que
peux-tu nous dire à ce
propos?
J'ai appris beaucoup de choses
et ma façon de voir a meme
un peu changé. J'ai gardé à
l'esprit le fait qu'il existe un
autre monde, et que d'autres
personnes vivent les memes
choses mais d'une manière
bien différente.
SALÉSIENS 2014
89

10.2 Page 92

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Une expérience sur la frontière mexicaine
Où les démons deviennent des
par Juan Carlos Quirarte Méndez
Ignacio est unjeune homme qui étaitconnu camme « Le Démon », unjeune
camme n'importe quel autregars de 22 ans. Quand il sourit, son visage laisse
apparaitre tant de rides que sesyeux sefermentpresque. C'est un visage qui a
affronté de longuespériodes d'intempéries, un visage à lapeau rugueuse tapissée
de quelques dcatrices, avec un petit tatouage à l'une des tempes.
A cause de tout cela, ilparaitplus vieux que son age et lbn devine combien il lui
a été diffidle de vivre seul dans une sodété qui là exclu, etabsolument culpabilisé
à cause de sa condition. Aujourd'hui, malgré tout cela, Ignacio sourit, heureux.
Le « Démon » est arrivé à l'oratoire-
patronage parce que l'oratoire est allé
à lui d'abord. De jeunes volontaires et
des Salésiens sillonnaient les rues en
faisant un sacré boucan publicitaire pour
inviter à venir faire partie de l'oratoire.
lgnacio a découvert ce qu'était que cet
« oratoire » et que ceux qui l'animaient
s'appelaient Salésiens etVolontaires.
Avant chaque match de football, on pro-
posait une brève catéchèse aux équipes:
cela a suscité chez lgnacio le souci d'en
savoir davantage sur la foi et il a fini par aller
à la catéchèse des adultes. Des amis ren-
contrés l'ont invité et il a accepté de faire
partie d'un groupe de jeunes.11 a poursuivi
son catéchuménat, a été baptisé et fait
sa première communion. lgnacio n'est
plus« Le Démon»: maintenant il est heu-
reux et bien dans sa peau.
Comme lui, des milliersd'autres ont pris un
virage dans leur vie pour avoir fait cette
merveilleuse expérience. C'est par le sport
qu'lgnacio est venu et s'est impliqué dans
de nombreux autres domaines qui lui ont
permis de progresser.11 y avait différents
programmes attrayants, tels les ateliers
d'artisanat. Au cours de ces dernières
années, ces ateliers se sont adaptés aux
programmes du marché de l'emploi, en
réseau avec d'autres organisations de

10.3 Page 93

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la Société civile et de l'État lui-meme, de
manière que les jeunes puissent etre
embauchés à la fin de leur formation.
Beaucoup accourent dans nos ora-
toires-patros, motivés par les ateliers ar-
tistiques que chaque oratoire propose:
audiovisuel, arts plastiques, musique,
théatre, arts martiaux . . . variables selon
les époques et les souhaits des jeunes.
Des zones ont meme été aménagées
avec des rampes et des pistes pour des
sports à risques : vélo, planches à rou-
lettes et course. Loratoire se transforme
sans cesse et s'équipe selon l'évolution
et les exigences de la jeunesse. Les
parois rocheuses d'un oratoire enclavé
dans des mines de montagne ont
meme été transformées en zones d'es-
calade et de descente en rappel . . .
Ceux qui débarquent dans un de nos
patros peuvent voir la grande diversité
de ses espaces et des propositions
éducatives, les activités sportives (foot-
ball, basket-ball, volley-ball et football
américain). lls peuvent voir aussi les
activités dans les ateliers artistiques où
l'ambiance, le mélange de sons et de
rythmes révèlent des visages concentrés
et souriants. Les terrains et les cours sont
remplis de coureurs, de groupes qui
répètent leurs acrobaties, leurs pyra-
mides humaines et autres ballets aériens,
avec des jeunes qui, à travers les arts du
Cirque, donnent des spectacles dans les
rues età l'oratoire,enseignantjongleries
et acrobaties.
Comme lgnacio, les visiteurs peuvent
voir dans les salles des groupes très
divers: des enfants, des adolescents, des
jeunes, des adultes et des séniors, occu-
pés à différentes activités. lls se rendent
compte de la grande variété : depuis
ceux qui suivent les cours de religion
jusqu'à ceux qui font de la dynamique de
groupe, qui écoutent une causerie ou
meme préparent leur repas à partager
avec ceux qui en ont le plus besoin.
On peut voir un pretre en train de
confesser dans les couloirs de l'oratoire,
des personnes qui entrent dans la
chapelle pour prier devant le Saint
Sacrement, ou se préparer à la célébra-
tion eucharistique. Et tout ce scénario
multiforme baigne dans une musique
d'ambiance transmise par un groupe de
jeunes qui forment une« radio-oratoire».
Cette station de radio invite à visiter
l'espace cafétéria qui devient un centre
culture!, au gré des services proposés:
ciné, club informatique, saile de jeux de
société, salle de conférences, danses,
théatre et peintures murales. Et c'est
comme ça tous lesjours de la semaine !
Notre richesse est que toute cette diver-
sité suit un projet éducatif non pas dans
des actions isolées mais dans un ensem-
ble dont le fil conducteur se trouve dans
l'associationnisme et la communication.
On peut changer d'activité; mais la
prévention, la mission de former un
jeune et lui donner des possibilités de
construire son projet personnel de vie, et
dans la foi, sont des éléments intangibles.
Pour que cela soit possible, il est néces-
sairede s'appuyersur une grande équipe
et etre convaincu de sa mission; la force
du laYcat animé par les Salésiens est
fondamentale.
Un tel scénario, situé à la périphérie
de la ville avec une population pauvre et ?i"
marginalisée, trouve dans les oratoires un
axe qui permet de fa ire changer son [
propre environnement, en contribuant
à créer un climat de paix, de coexistence,
d'espérance. Tout comme nos trois
oratoires de Ciudad Juarez, ceux de
Tìjuana, Mexicali, Nogales, Nuevo Laredo
gnpo;f·
sont exclusivement des 0=uvres pour la
mission salésienne en oratoires-centres
dejeunes: elles accueillentde nombreux -f.f..i
« lgnacio » qui cessent de se savoir des
«démons » pour
«anges»!,m
se
sentir
désormais
des
-b'g° .

10.4 Page 94

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Neufjours, neuf thèmes, neuf verbes
Neuvaine à Don Bosco on line
des images actuelles pour célébrer Don Bosco
.. -. . '·- - -, . ì ·:,i,.,
.;.•:i
par Gee Van den Berghe
Pourquoi avons-nouspréféré une neuvaine virtuelle ?...A la différence des
époquesprécédentes, l'intérétcroissantpour la recherche d'une spiritualité est
vécu d'une manière beaucoupplus individuelle aujourd'hui... Nous croyons
que tout cela nous offre aussi de nouvellespossibilités...
U ne des taches principales du « Centre Don Bosco pour sation symbolique ou à titre gratuit, ont réalisé l'un ou
la Formation et l'Animation » est d'animer et de former l'autre épisode. Nous avons pris nous-memes en main la
les collaborateurs laYcs de la Province Beige Nord (BEN) dans télé caméra. Le résultat n'est pas toujours à la hauteur de
l'esprit de Don Bosco. Nous recherchons toujours des chemins prétentions « professionnelles » mais nous aimons, pour
pour atteindre le plus grand nombre de collaborateurs.
ainsi dire,« ramerà contre-courant ». Aussi, avec une bonne
Voyant que les nouveaux médias occupent un espace tou- dose de passion et l'enthousiasme, nous a+il été possible
jours plus grand de notre vie quotidienne, nous avons créé d'intéresser des personnes de notre milieu pour réaliser le
ce site virtuel : et notre désir est d'intéresser le plus grand projet. Nombreux ont été les volontaires, les enseignants de
nombre possible de personnes pour qu'avec un simple clic, nos écoles et les éducateurs des jeunes à risques qui nous
elles puissent réfléchir sur le projet éducatif de Don Bosco. ont donné des idées, des trucs et des témoignages pour
nous permettre de savoir sur quoi travailler.
Pour le nom du site, nous avons choisi le terme hollandais
«genegen.be » [= avec affection] car dans le titre hollandais Pendant neufjours de suite, neuf thèmes et
se cache aussi le chiffre «negen » [ = 9]: une neuvaine est neufverbes
formée de neufjours consécutifs; mais surtout parce que
« genegen » [avec affection] exprime exactement tout ce Nous avons essayé de donner un aperçu de ce qu'aujourd'hui
que nous voulons obtenir: une grande affection pour le Don Bosco reve, fait grandir, croire, unir, rire, inspire, stimule
projet éducatif de Don Bosco, pour sa figure et pour son et célèbre. Voilà ce que nous voulions obtenir avec notre
mouvement répandu aujourd'hui dans le monde entier. site Web. Nous avons trouvé des moyens originaux (film
bref, des maximes significatives, des questions stimulantes,
Notre proposition Online entend rejoindre avanttout les pendant neufjours de suite nous avons mis au point un
personnes qui portent un regard positif sur les nouveaux thème particulièrement intéressant. De cette manière
moyens de communication et que l'on appelle les « early originale, nous avons défié les gens de réfléchir sur leur r61e
adopters » [les premiers à adopter]. Nous avons quand
d'éducateurs: réfléchir sur la manière d'aider aujourd'hui les
meme fait notre possible pour intéresser aussi les usagers jeunes à réaliser leurs reves; à découvrir combien il est
plut6t encore sceptiques. Nous cherchons à faire ce qu'a fait important de croire à la force de l'éducation; à comprendre
Don Bosco: délivrer un message positif et rejoindre des que « faire confiance » est un chemin efficace« pour qu'on
personnes qui ne seraient peut-etre pas joignables d'une vous fasse confiance ».
autre manière.
L'.itinéraire de cette neuvaine fait comprendre que Don
Ramerà contre-courant
Bosco peut encore etre une source d'inspiration. En meme
temps, notre initiative a voulu etre l'expression de notre
Nous avons élaboré le site nous-memes en mobilisant de immense satisfaction pour tout ce que les éducateurs,jour
très nombreuses personnes qui, moyennant une compen- après jour, font pour leurs enfants et leurs jeunes fflj
92
SALÉSIENS 2014

10.5 Page 95

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http//www.genegen.be
·Oene
SALÉSIENS 2014
93

10.6 Page 96

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94
SALÉSIENS 2014
IQUE DE LA PROVIDENCE
par Cecilia Corrias
«Je màppelle Stefania etjefréquente le Centre d'Accueil
pour Mineurs du Borgo Ragazzi Don Bosco. Je suis en
apprentissage hotellerie :je voudrais devenir une bonne
serveuse de bar et restaurant. Cette école meplait
énormément. On ny vientque deux heuresparjour;
celapeutparaitrepeu mais on nous enseigne beaucoup
de choses ;deuxfoispar semaine onfait des ateliers soit
en salle de restaurantsoit au bar.
Jài appris àfaire les caéf s express et les « cappuccini ».
lei, au Centre Don Bosco, lesgens sont sympas et on se
sent comme enfamille. Le Centre est très beau. fly a
deux sections :hotellerie avec enseignement du service
en salle ou en cuisine; et salon d'esthéticienneavec
coiffurepour dames également. fly a aussi des ateliers
théatre, photo, etc. Beaucoup de choses ont changé
pour moi depuis quejefréquente cette école ... Les
jeunes du Centre Don Bosco semblent mal élevés mais
{ls sont sympas; nous avons tous desproblèmes et des
difficultés mais on sèntraide entre nous. En plus de
nousfaire étudier, les adultes qui travaillentici sont à
notre écoutepour tous lesproblèmes que nouspouvons
rencontrer ».
Le Centre d'Accueil pour Mlneurs est
situé au Borgo Ragazzi Don Bosco
et fait partie du secteur éducatif qui
se charge de jeunes mineurs et de
familles en diffìculté. Chaque année
arrivent ici des dizaines de jeunes pro-
venant de différentes parties de Rome,
en particulier des quartiers de la péri-
phérie Est. Différents par la culture, la
race, la couleur et les expériences
vécues, ils vivent le meme malaise
diffus, dO à des connaissances scolaires
on ne peut plus confuses, et qu'ils

10.7 Page 97

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traduisent par des comportements
antisociaux et, dans certains cas, mani-
festement déviants. Ils sontenvoyés ici
par les Services Sociaux de la Région
ou de la Commune, par le Bureau des
Services Sanitaires, les Centres de Jus-
tice pour Mineurs, les autres écoles ou
tout simplement parce que parmi les
jeunes en diffìculté, le bouche-à-oreille
est le meilleur véhicule de la cohésion.
Tous ces jeunes ont dépassé l'age de
la scolarité obligatoire et n'ont pas
réussi à terminer correctement un
parcours de formation régulier. Pour
les accueillir, ils trouvent un groupe
d'opérateurs accompagné du res-
ponsable salésien et composé d'une
équipe stable de professionnels, psy-
chologues, éducateurs et assistants
sociaux ; s'y ajoutent des stagiaires
provenant de différentes universités
de la région, des volontaires du Service
Civil, des bénévoles et la précieuse
présence des prénovices et novices
salésiens qui exercent au Centre une
partie de leur apostolat.
En souvenir du « Sais-tu siffler? » attri-
bué à Don Bosco, on réserve à chaque
jeune un accueil-adaptation de deux
semaines environ pour que l'on puisse
découvrir ses ressources, ses compé-
tences, son savoir-faire,en meme temps
que ses diffìcultés et ses limites; le but
recherché est la construction d'une
relation éducative significative afìn
d'élaborer un projet personnalisé.
Les jeunes sont insérés dans des par-
cours de formation déstructurés, pour
obtenir le Brevet des Collèges ou
pour apprendre un métier qui leur
permette d'aborder avec la plus grande
compétence possible le monde du
travail. La phase d'insertion dans le
monde du travail-qui est par ailleurs
la phase d'acquisition de !'autono-
mie - est suivie d'un service appelé «
Guichet Ouvert ». Ce service sert d'in-
termédiaire entre les jeunes et le
monde du travail, par le biais des
stages, des bourses de travail, et du
tutorat dans l'entreprise. Depuis 2012,
le Centre gère lui-meme certaines
activités de production qui servent à
l'autofìnancement et préparent au
travail : une cantine pour les salariés
de notre mai rie, un service de ravitail-
lement solida ire (quete de nourriture
pour personnes nécessiteuses), des
ateliers de bonbonnières, de réparation
de cycles, un salon de coiffure-manucure.
Les jeunes travaillent et apprennent
en meme temps.
Le Centre demeure pou rchaque jeune
et chaque opérateur un point de
référence dans le temps; et c'est le lieu
où se rencontrer pour réaffìrmer un
sens d'appartenance retrouvée au nom
de Don Bosco et de ses principes ;
grace à des moments de partage et
d'affrontement des difficultés, ces
principes s'impriment dans nos c0=urs
et dans nos vies.
De meme que dans la boutique d'un
maTtre artisan, il y a besoin de matériels
et d'outils divers pour créer un objet,
ainsi en est-il au Centre d'Accueil de
Mineurs du Borgo Ragazzi Don Bosco.
La Providence joue avec la diversité
des jeunes en nous incitant à inventer
avec eux des parcours sur mesure qui
respectent les temps et les gouts de
chacun ...
Dans cette proposition éducative, il y a
ensuite un secteur qui s'appelle Skolè.
La Skolè accueille les plus jeunes qui
vont régulièrement à l'école mais qui, à
cause de diffìcultés de toutes sortes
(sociales, familiales, d'apprentissage)
ont de la peine dans leurs études et
dans la socialisation. On batit avec eux
leur parcours de soutien scolaire, mais
surtout de socialisation et de partage
interculturel. Ainsi à travers l'étude,
le jeu, la prière, on veut leur offrir un
terrain sur dans lequel ils puissent
enfoncer leurs propres racines en toute
confìance.
Il est curieux de penser que cette
maison salésienne, née pour s'occuper
spécialement des jeunes en diffìculté,
est dédiée à saint Joseph Travailleur: les
propositions éducatives ont, en effet, la
saveur des processus de construction
d'0=uvres d'art ffl.
SALÉSIENS 2014
95

10.8 Page 98

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Uneso
del
1rscseovn1Ve
Les communications sociales
par Alejandro Satorre Morales
« Le désir defaire le bien indte à rechercher les voies lesplus
adaptéespour le réaliser. On peut envisager: la lecture correcte
des besoins et despossibilités concrètes, le discernementspirituel à
la lumière de la Parole de Dieu, le courage deprendre des
initiatives, la créativitépour déterminer des solutions inédites,
làdaptation aux drconstances changeantes, la capadté de
collaboration, la volonté def aire des vérifications. »
(Charte de l'Identité Charismatique de la Famille Salésienne, Art.35)
96
SALÉSIENS 2014
Les Salésiens sont arrivés à Cuba en 1917, à l'ini-
tiative d'une habitante de la ville de CamagOey,
Dolorès Betancourt ; l'Église cubaine pouvait
compter dès lors sur une nouvelle forme de service
de l'Évangile, une mission à la fois pour les jeunes
et populaire. Fidèles au charisme hérité de saint
Jean Bosco, les collèges Dolorès Betancourt de Ca-
magOey (1932), Inclan de La Havane (1945), Rosa
Pérez Velazco de Santa Clara (1958), entre autres,
manifestèrent leur prédilection pour les jeunes et
leur disponibilité envers les plus nécessiteux. Des
missionnaires de grande envergure sont arrivés sur
l"ìle et ont fondé la Province salésienne des Antilles :
le bienheureux José de Calazans, le serviteur de
Dieu José Vandor, Juan Bailari, Rafael Giordano ;
avec les premières vocations locales qui se sont
ajoutées à eux, ils ont formé des communautés et,
avec des laYcs, des conseils de professeurs qualifìés
et sensibles au contexte cuba in.
La réputation de la Société de Saint François de
Sales s'est progressivement répandue jusqu'en
1961, après le processus de nationalisation de
l'enseignement, à la suite du triomphe de la révo-
lution cubaine. Pour beaucoup, l'histoire s'arretait
là. La majorité des religieux ont quitté le pays
après avoir remis les batiments à l'État et fermé
leurs 0=uvres. Un groupe réduit de religieux sont
restés, incardinés dans les diocèses comme curés
ou vicaires de paroisses. Les années suivantes se
sont avérées peu prospères pour une Église de-
venue invisible dans la société. C'est dans cette
réalité que les Salésiens se sont maintenus, palliant
le manque de pretres, assurant les célébrations
religieuses et recherchant de nouvelles formes
d'apostolat.

10.9 Page 99

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On ne peut pas parler de vide ou de
rupture dans la présence salésienne
à Cuba puisque c'est précisément
durant ces années-là que la dévotion
à saint Jean Bosco s'est enracinée dans
le peuple grace à la chaleur humaine
des communautés paroissiales. Le fait
d'étre rattaché à une Famille spirituelle
charismatique a vu augmenter le
nombre des laYcs engagés. Sans doute
la qualité des activités et la souplesse
dans leur déroulement ont-elles été les
clés du succès. Le P. Philippe Rinaldi,
3ème successeur de Don Bosco, avait
averti les Salésiens : « Cette souplesse
d'adaptation à toutes formes de bien
qui surgissent continuellement au
c0=ur de l'humanité, c'est proprement
l'esprit de nos Constitutions ; et le
jour où s'introduirait un mouvement
contraire à cet esprit, ce serait la fin
pour la Société salésienne. »
Le labeur apostolique des Salésiens à
Cuba est particulier. L'.éducation dans
le pays est institutionnalisée et se veut
athée, ce qui empeche notre Congré-
gation et toutes les autres dont le
charisme est la formation intégrale
de l'homme de jouer offìciellement
leur r61e. Cependant, la plate-forme
paroissiale a été, et demeure, le lieu où
cherche à s'enraciner leur pastorale et,
surtout, se maintenir leur option pour
les jeunes. C'est un laboratoire d'initia-
tives, selon le P. Pascual Chavez qui s'ex-
ttp· www.sa esianos ecu
prime ainsi dans l'article 35 de la
Charte d'ldentité Charismatique de la
Famille Salésienne : « Ce n'est pas
seulement un problème de stratégie,
mais un fait spirituel, car il comporte
un renouvellement continue! de soi-
meme et de son action personnelle en
obéissance à l'Esprit età la lumière des
signes des temps. »
De nos jours, la Délégation Salésienne
de Cuba surmonte les écueils et, fai-
sant porter ses efforts sur l'évangélisa-
tion, explore des contextes nouveaux
qui ont été parfois encouragés par
Don Bosco:« Chaque fois qu'il s'agit du
bien de la jeunesse en péril ou de
gagner des ames à Dieu, je cours en
avantjusqu'à la témérité ». C'est ce qui
se passe en découvrant la communi-
cation sociale comme un canal vivant
pour la mission. Devant le progrès
technique et informatique, et l'invasion
profonde de valeurs et de propositions
de vie à travers les moyens de commu-
nication sociale de masse, les Salésiens
choisissent ces outils comme moyens
effìcaces pour la croissance person-
nelle, communautaire et ecclésiale,
avec lesquels ils peuvent préserver et
promouvoir les valeurs chrétiennes
dans les couches populaires.
Détenir à Cuba deux studios d'enregis-
trement, à La Havane età Santa Clara,
et un réseau de communicateurs dans
nos cinq 0=uvres, augmente les possi-
bilités d'accomplir un travail modeste
mais constant. On peut citer la pro-
duction de matériels d'études « Padre
José Vandor » à Santa Clara, qui
compte dans son catalogue des do-
cumentaires, des CD, des réalisations
multimédias, des pages Web (cf.
http//www.salesianosdecuba.org); sans
compter la coordination et le conseil
apporté à l'équipe nationale. Le Bulle-
tin d'information Cuba Salésienne,
avec une parution mensuelle, est la
voix des présences salésiennes dans
l"ìle. Un petit groupe de professionnels
donnent le meilleur d'eux-memes,
malgré les limitations imposées par
les diffìcultés économiques, pour per-
mettre l'accès à Internet avec un pro-
duit de qualité, actuel et efficace,
marqué à la fois par les valeurs évan-
gél iques et le patrimoine culture!
cubain.
La nouvelle évangélisation nous
pousse à chercher de nouveaux
modes d'expression, une nouvelle
ardeur, un nouvel engagement: nous
y parviendrons en sachant lire correc-
tement les opportunités que nous
offre la société ; il s'agit de viser à un
projet apostolique et missionnaire
qui engage, d'affronter le défì de la
Communication Sociale dans la Délé-
gation Salésienne de Cuba pour savoir
lire les signes des temps )
SALÉSIENS 2014
97

10.10 Page 100

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on osco
MILANO·
par Don Bosco Network
8 fi ier 2013, Don Bosco Network, le
ILVIS (en italim :volontariat international
po r le développeme t) et la Province
Salésienne Lombardo-Émilienne ont
constit é le « Comité Don Bosco pour
l'Expo2015 » présidé parleP..bsé Miguel
Nufiez, Conseiller Régiona1I des Salésiens
de Don Bosco pour I' urope Ouest. Le
Comité devra coordonner la participation
de la Congrégation Salésienne à l'Exposi-
tion Universelle qui se tiendra à Milan du
1er mai au 31 octobre 2015. Sur l'adhésion
salésienne, le P. Adriano Bregolin, Vicaire
du Recteur Majeur, s'est exprimé en ces
termes: « LExposition Universelle de Milan
2015 offre à la Congrégation Salésienne
une excellente occasion de sensibilisation
éducative et de participation des jeunes
sur un thème clé « Nourrir la planète,
Énergie pour la vie », thème d'une ex-
treme actualité et d'une extreme impor-
tance pour tous les pays du monde. En
l'année du Bicentenaire de la Naissance de
Don Bosco, la Congrégation Salésienne,
présente dans 133 pays à travers le
monde, sera ravie d'apporter une contri-
bution significative au combat contre la
faim et au droit à une alimentation adé-
quate, en intéressant les jeunes pour un
engagement individuel et social. »
L'.Exposition Universelle qui se tiendra à
Milan du 1er mai au 31 octobre 2015 sera
l'événementéducatifinternational le plus
important à se dérouler en ltalie, dans les
prochaines années: on attend 20 millions
de visiteurs et 1 milliard d'internautes
(« cyber visiteurs »).
Éduquer (y compris «edutainment = en
anglais « jeux éducatifs » : une manière
d'éduquer sous forme ludique, de diver-
tissement) est l'objectif des Expositions
Universelles, selon l'Artide 1 du BIE
(Bureau lnternational des Expositions) qui
est la Convention lnternationale (1927)
régissant les Expositions Universelles.
EXPO Milano 2015 sera la première d'un
nouveau modèle d'Expositions Univer-
selles pour le 21ème siècle : ce sera une
Exposition thématique. Le thème en est:
« Nourrir la planète, énergie pour la Vie» et
abordera chaque aspect dans une approche
pluridisciplinaire (sociale, anthropologique,
scientifìque, environnementale, écono-
mique, spirituelle . . . ) et« multistakehol-
der » (= avec partie-prenante multiple :
98
SALÉSIEN

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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pays, organisations internationales, en-
treprises, société civile).
EXPO Milano 2015 vise deux
objectifs spécifiques
1. Stimuler et conduire un dialogue
global et pluridisciplinaire (y compris
la participation active des jeunes) sur
ce défì universel : « Est-il possible de
garantir une alimentation suffìsante,
adaptée, saine et soutenable pour
toute l'humanité? »
2. Faciliter la collaboration, le partena-
riat et le travail en réseau entre les
partenaires d'EXPO Milano 2015 -
pays, organisations internationales,
entreprises, société civile (y compris
les universités . . .), particuliers - pour
affronter les défìs universels face à la
nutrition de l'humanité ainsi qu'à
l'environnement comme source
première de subsistance.
Contrairement aux Expos précédentes,
on se souviendra pas seulement
d'Expo Milano 2015 pour ses struc-
tures architecturales, mais aussi pour
son héritage moral, non matériel. L'ap-
proche des visiteurs de l'Expo sera une
approche expérientielle, qui vise à sti-
muler l'intéret, la connaissance et la
conscience / sensibilisation . . .
En 1884, Don Bosco a participé à
l'Exposition Générale ltalienne des
Sciences et des Arts qui s'est tenue à
Turin. En 2015, c'est le Bicentenaire de
sa naissance. Expo Milano 2015 offre
aujourd'hui à la Famille Salésienne des
possibilités de synergie en ces termes:
• Visibilité et communication pour
valoriser la mission et les 0=uvres
salésiennes. 20 millions de visiteurs
attendus et 1 milliard d'internautes
prévus constituent un groupe privi-
légié et sans doute sensible au
thème «Nourrir la planète. Énergie
pour la vie».
• Promotion du charisme salésien à
travers les thèmes d'éducation mon-
diaux, tels que ceux mis en évidence
dans le guide traitant de ce thème :
Paradoxe contemporain sur la nour-
riture, inégalité de la nutrition en
quantité et en qualité.
• Réseaux et collaborations avec
d'autres organismes travaillant dans
le domaine de l'éducation et de la
formation, dans la production et la
consommation alimentaires, dans
l'éducation globale, la coopération
au développement.
• Possibilité de créer et/ ou renforcer
des réseaux et des partenariats pu-
blics et privés avec les pays membres
(on en espère au moins 150 en
2015), les organisations internatio-
nales, la société civile y compris les
universités et les entreprises.
Plaidoyer pour:
1. Une approche fondée sur les droits
de l'homme à la sécurité alimentaire
et la coopération au développe-
ment.
2. Le droit à une nourriture adaptée et
suffìsante, non seulement comme
un droit humain fondamentaIen soi,
mais un moyen pour atteindre tous
les autres droits fondamentaux tels
que l'éducation et la formation.
3. L'éducation et la formation comme
des stratégies fondamentales pour
nourrir la planète.
4. Centralité de la personne, dévelop-
pement à visage humain, vision
holistique des pauvres (c'est-à-dire
non pas considérés comme des
assistés passifs, mais comme sujets
actifs participant au développement
humain), indivisibilité et interdépen-
dance de tous les droits humains
(civils, culturels, économiques, poli-
tiques, sociaux, spirituels.
5. Participation active et significative
des enfants et des jeunes aux princi-
paux événements internationaux
éducatifs comme Expo Milano 2015.
Avec l'accorci de participation DBN,
signé le 11 Octobre 2012 à Milan, nous
nous sommes engagés à organiser un
minimum de trente événements sur le
thème «Nourrir la planète, énergie
pour la vie» durant Expo Milano 2015
99

11.2 Page 102

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01 S
INS
Nouvelles manières et nouveaux
langages pour éduquer les jeunes
Dieu bénisse ceux qui apportent de
I'eau (Angola)
Vie recyclée ! Les «cartoneros »de Villa
ltatf (Argentine)
Pas de drogue le mordi - ni les autres
jours! (Espagne)
«Éducateur tous azimuts »(Mexique)
Soudan: quand survient l'urgence
(Soudan)
Roshni: de nouvelles lumières pour la
vie (lnde)
Du reve à la réalité : des jeunes lndios
peuvent étudier (Brésil)
Collaborer pour construire un monde
meilleur : Salésiens, Jeunes, Nations
Unies (USA)
100
SALÉSIENS 2014

11.3 Page 103

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11.4 Page 104

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par Christian Carrizo
«Eau » est un mot qui semble un révepour de nombreusespopulations. Et cela, en Angola quipossède une immense
proportion de l'eau de l'Afrique. Dans les années 90, enplein conflit armé, les Salésiens ontpuprolonger les canalisations
dènviron 500 mètres etpomper lèau dufleuve Lwena, près de la ville du méme nom. Cela a rendu service à l'École Don
Bosco, au Centre de Santé Frère Zatti, à notre maison età cinq quartiers où lòn apu installerdesfontainespubliques.
Avec desproblèmes de maintenance, làbsence de diesel, desproblèmes degénérateur qui auraitpermis l'utilisation de la
pompe, il était impossible de continuer ainsi. Nous avons été obligés d'utiliser des camions transportant de l'eau qui, en
plus, était de très mauvaise qualité. Déjà en 1992, lefrère coadjuteur Humberto Michelino (missionnaire argentin) avait
commencé à creuser à la main un puits artésien dans lèspoirde trouver de lèau. Dieu là rappelé à lui et les travauxse sont
arrétés. C'est en 2008 quàvec l'aide de vieilles machines donnéespar une ONG, nous avons voulu relever le défi de creuser
près de l'emplacement dupuits commencépar lefrère Humberto. Et nous avons trouvé de lèau à 86 mètres. A partir de
ce moment, les demandes ontcommencé à se multiplier de toutesparts : les institutions religi,euses, les institutions ""
gouvernementales, les quartiers de la ville, qui en étaientprivés. Nous avonsformé une équipe. Nous avons été .
appelés enparticulierpar deux ONG - l'UNICEF et OXFAM et nous avons établi des contratspourforer
despuits dans des villages et des écoles. Nous avons ainsi commencé un programme «Eau et
Assainissement ». Fondamentalement, il sàgissait de repérer les villages dont le manque d'eau était
leplusgrand. Dans certains de ces villages, on devait marcher entre 3 et 1Okilomètrespour
aller chercher un seau d'eau. lls se trouventparadoxalement loin des nombreuses
rivières de la Province de Moxico, en Angola. · ·une histoireparmi d'autres,
avec unefin heureuse ...

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les progrès de la communauté en ma-
tière d'hygiène et de construction de
toilettes.
Lucocua se trouve à 112 km de
Lwena, capitale de la Province de
Moxico, et compte plus d'un millier
d'habitants. Don Augusto, son« soba »
(autorité traditionnelle), décrit la loca-
lité comme « dynamique et très dési-
reuse de progresser » .
« Depuis l'arrivée du premier puits, en
2008, tout a commencé à changer
dans cette communauté », nous ra-
conte ce grand-père de 75 ans, large
sourire et pas plus haut qu'un bonsaY,
qui apprécie aujourd'hui la réhabilita-
tion de ce point d'eau.
Unejeune tille d'unevingtaine d'années
passe près de nous en dansant en
rythme avec un seau sur la tete, qu'elle
venait de remplir au puits. « Elle ne tient
pas le seau avec ses mains ! »,dis-jetout
surpris à Don Augusto. Et la voilà qui se
dirige vers une sorte de passerelle pour
rejoindre la poussiéreuse Lucocua qui,
d'avril à septembre, se trouve en période
de sécheresse. « Les femmes devaient
parcourirjusqu'à 2 kilomètres pour aller
à la rivière chercher de l'eau pour boire,
cuisiner et faire la lessive. ça usait énor-
mément les femmes », explique-t-il.
Ces dernières années, la population
de Lucocua a connu une croissance ex-
ponentiel le. Devant cette croissance
démographique rapide, nous avons
décidé de creuser un autre puits dans la
communauté. « Avec ce nouveau puits,
il n'est plus nécessaire que les familles
nouvellement installées dans le quartier,
et qui se trouvaient très éloignées
du premier puits, aillent puiser l'eau à la
rivière », dit-il. « Le quartier montre des
signes de croissance. Avant d'avoir ces
points d'eau, nos enfants souffraient
de maladies; maintenant, on se rend
compte que c'était parce qu'ils buvaient
de l'eau non traitée. À présent, quelle
différence, de boire cette eau ! », dit ce
grand-père de 14 petits-enfants.
La réalité des distances est bien là.
L'école de Lucusse et l'h6pital sont à 1O
km de Lucocua. « Nous n'avons pas
d'école. Nos enfants doivent marcher
plusieurs kilomètres pour aller à l'école,
dans la commune de Lucusse. Et les
mamans font le meme chemin quand
elles doivent les emmener à l'h6pital »,
me dit le « soba », tout en me mon-
trant d'une main l'horizon et en sa-
luant quelques voisins de l'autre.
Malgré son age, Augusto« tout court »,
comme il m'a demandé de l'appeler,
est actif, charismatique et hospitalier.
Il se soumet de bonne grace
lorsque je lui demande de me
faire faire la tournée du village.
La promenade est un prétexte
pour me permettre de suivre
Il existe des groupes GAS, c'est-à-dire
des groupes de personnesqui contactent
les autorités du village : on fait une
enquete sur les toilettes existantes et
on promet la réalisation d'un puits, en
indiquant la nécessité de construire
des toilettes. « Nos deux groupes GAS
sont déterminés à poursuivre la sensi-
bilisation des familles. Nous savons
qu'il y a encore beaucoup de toilettes
à construire mais nous en sommes
arrivés là » , m'a dit ce vieux coquin,
comme s'il devinait mes pensées.
Lucocua comporte 178 familles et
d'après nos calculs, il manque encore
97 toilettes à construire. « Actuelle-
ment, les maladies diminuent, comme
on vous l'a dit au début » , me fait-il
remarquer, se référant à l'une des étapes
de la prise de conscience du projet.
Au milieu d'histoires et de blagues, vers
la fin de notre visite, nous retournons
à l'ondyango, lieu de rencontre de la
communauté, un locai en bois et toit
de chaume, où il nous avait reçus. Dé-
montrant une nouvelle fois son hospi-
talité, il nous invite à passer chez lui et
gouter au funji, une pate cuite de
farine et de manioc, faite par sa troi-
sième femme.
Nous ne

11.6 Page 106

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Les «cartoneros »
de Villa ltatì
par le Bulletin Salésien d'Argentine
« c r éperrévdeensteiosnp,aclaesstOaÙbviliivtréee»tblaestérsasvuarilla:
voilà la clé que les Salésiens offrent tous
les jours aux habitants de Villa ltatf, l'un
des bidonvilles de Buenos Aires où
vivent 50.000 personnes, dont beau-
coup de familles, souvent originaires du
nord de l'Argentine et du Paraguay.Trou-
ver un endroit pour vivre, au milieu
d'une petite vallée formée par le creu-
sage lors de la construction de la rocade
sud-ouest. Et puisqu'il s'agit d'un bassin,
les inondations sont à l'ordre du jour. Villa
est divisée en « Villa Haute » et « Villa
Basse». À peine 14 mètres plus bas, au
niveau des habitations, des fleuves d'eau
et d'ordures. La communauté salésienne
(3 membres) la plus proche est celle de
Quilmes, dontfait partie Daniel «Coco »
Romanfn, coadjuteur. Au cours des neuf
dernières années, il a été membre de
l'Association « Cartoneros » (ramasseurs
de papier et cartonnages en vue de re-
cyclage) Villa ltatf: un groupe de per-
sonnes qui fouillent les poubelles à la
recherche de papier à recycler. Pendant
un moment de pause entre les diffé-
rentes activités, il nous accorde une in-
terview sur letravail de sa communauté.
Que fait l sociation ?
ltatf se trouve sur notre paroisse. Les
Salésiens sont ici depuis 54 ans et l'As-
sociation existait déjà à mon arrivée. Je
suis tout simplement un de ses mem-
bres; toutes les décisions sont prises
en groupe. Après la crise de 2001, les
« cartoneros » ont décidé de s'unir
encore plus étroitement et de former
une coopérative où la gestion des
biens est un véritable exemple pour
tous les chrétiens.
Nous avons remarqué que la première
chose dont les gens avaient besoin,
c'était une formation administrative
parce que meme si les « cartoneros »
avaient un travail, ils n'avaient aucune

11.7 Page 107

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idée de la demande du marché. On a
alors commencé à suivre un cours au
Centre Professionnel d'Avellaneda . . .
L'essentiel est que chacun d'entre eux
comprenne qu'il ne peut y arriver tout
seul; nous, nous les aidons un peu. En effet,
ils étaient déjà en mesure de créer une
coopérative et de faire passer le prix de
vente du papier de 12 à 28 centimes le
kilo. Le climat compétitif qui s'est ainsi
instauré a mis en colère pas mal de
commerçants. Et ici il n'y a pas d'inter-
médiaires qui profìtent de la situation
pour en tirer bénéfìce.
L'argent gagné est partagé de manière
équitable, du président au dernier des
ramasseurs. Il y a aussi un fonds de
solidarité, basé sur la contribution de
chaque membre, qui est ensuite utilisé
pour les médicaments, les frais funé-
raires, le soin des animaux malades, la
construction de salles de classe . . .
Quelles sont les autres activités?
Quand nous avons réalisé que les pro-
blèmes d e « Villa Basse» étaient com-
muns à tous, nous avons renforcé les
cours de formation pour adultes au
Centre d'Avellaneda. D'autres idées sont
nées, tel le cours d'assistant(e) social(e)
pour aider les jeunes ayant des pro-
blèmes de drogue.
Nous avons ensuite commencé à ensei-
gner aux « cartoneros » le Système Pré-
ventif. Il y a 160 enfants à l'école qui
dépendent uniquement du travail des
« cartoneros » et 40% d'entre eux aban-
donnent l'école. Nous interagissons
donc avec eux afìn qu'ils puissent reve-
nir et apprendre quelque chose.
En 2005, nous avons commencé des Cen-
tres du Soir et d'autres Centres de Jeunes
où les enseignants eux-memes sont des
gens qui vivent dans le bidonville. Les
jeunes mangent ici, et cela réduit ainsi le
danger de la drogue ; nous devenons
leurs amis et nous commençons le« pro-
cessus de recyclage de leurs vies » . . .
Comment affrontez-vous le
problème des préjugés à
l'encontre de ces personnes?
Il y a des gens sympathiques et des
gens méchants, comme partout. Mais
je vous assure qu'il y a beaucoup de
braves gens qui se dévouent énormé-
ment pour les autres et qui cherchent à
améliorer leurs conditions de vie.
Avec l'argent du fonds de solidarité, nous
avons pu construire une maison pour en
faire un Centre de Prévention. Nous
aidons lesjeunes de 14ans et plus, et les
incitons à abandonner leur travail pour
retourner à l'école. Il existe également
des programmes d'alphabétisation
pour adultes. L'Association « Cartoneros »
a également donné lieu à d'autres
groupes spécialisés dans le recyclage de
métaux ou autres . . . Actuellement, nous
mettons en piace une installation pour
le recyclage du plastique.
Vous avez aussi parlé d'aide aux
toxicomanes. Avez-vous déjà
obtenu de bons résultats?
Le plus grand problème parmi les
jeunes, c'estjustement la drogue. Dans
notre région, il y a beaucoup d'endroits
où les jeunes se battent à coups de
poing et fument. Ce sont des endroits
horribles. Dès que vous vous approchez,
vous sentez une puanteur terrible; les
jeunes sont totalement à la dérive.
Nous aidons ceux qui veulent sortir de
cette situation. Les enseignants eux-
memes qui les aident proviennent de
cet environnement. Nous proposons
aux jeunes différentes solutions éduca-
tives. Chacun peut choisir ce qui lui plaTt
le plus . . . Et ne manque pas, bien sur,
le contact avec d'autres institutions
confrontées au meme problème dans
un environnement professionnel.
Que peut-on faire?
Il y a des décisions qui ne dépendent
pas de nous et nous ne pouvons pas
faire davantage. Nous informons tou-
jours les lnstitutions sociales de notre
travail, mais le gouvernement ne nous
aide pas. Nous pensons qu'on devrait
d'abord s'occuper de ceux qui vendent
de la drogue, et non pas desjeunes qui
la consomment. Ceux-ci ne sont, après
tout, rien de plus que des victimes d'un
marché qui les sollicite.
Nous cherchons donc à aider lesjeunes
et leurs familles. lls nousdisent souvent:
« Je veux vivre» ou « La vie a-t-elle un
sens? Quel sens cela a-t-il de continuer
à vivre si, de toute manière, demain je
peux etre tué au milieu de la rue dans
une rafie? . . . »
Comment réussissez-vous à
transmettre une parole de foi à
des personnes camme eux?
Religieux, nous avons de la chance :
nous avons une communauté qui nous
soutient, la messe, les prières, les mo-
ments de réflexion . . . et ce sont ces
jeunes qui nous font toujours espérer.
Les S0=urs Franciscaines et les Salésiens
font de leur mieux pour aider beau-
coup de gens. Nous avons l'espérance
que nous pouvons sortir de cette situa-
tion . . . et cette espérance, c'est la foi qui
nous la donne.
Pouvez-vous parler de Dieu ?
Mais bien sur . . . à travers des dialogues
personnels, les « mots du soir », les réu-
nions, les rencontres. De cette façon,
nous transmettons la spiritualité, la base
pour une nouvelle vie. Nous nous effor-
çons de réduire les souffrances de ces
gens, en recherchant la justice et en fai-
sant le bien. lls nous identifìent alors
avec le « Dieu de la vie ». Quand ils
voient que vous etes là au milieu d'eux,
à les écouter, à travailler avec eux, ils
commencent à se demander pourquoi,
et cela les pousse à donner le meilleur
d'eux-memes. lei, la chose la plus im-
portante, c'est vraiment la viem
SALÉSIENS 2014
105

11.8 Page 108

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Ni les autres jours!
Une' chance
pour
les
toxicomanes
sans
ressources
à Valence
par Alicia Davalillo
Dans la Province Salésienne de San /osé de Valence, il existe une modeste mais très
active Association, dénommée Groupe Mardi, qui sòccupe de la réintégration
sociale etproefssionnelle depersonnes en grand risque dèxclusion. Cette
Association a étéfondée en 1989par le Salésien Angel Tomas et une équipe de
professionne"ls ayant le souci de l'humanitaire. Unprojet a donc démarré et, aufil du
temps, avec làppui du Salésien Vicente Serrano, ancienproefsseur, orienteur et
psychologue au collège salésien SaintAntoine de Valence, le P. Angela pu constater
"lèclosion de nouvelles drogues qui détruisaient absolument la vie dànciens élèves et
dàutrespersonnes des environs. Laprévention et l'information au sujet de ces
drogues étaientpratiquement inexistantes ...

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..
http//www.salesianos.edu/grupo-martes/grupo-martes
Le problème est apparu très rapide-
ment quand on a découvert que la
vertigineuse dépendance de ces subs-
tances provoquait, en de nombreux
cas, le décrochage scolaire. Sans aucune
préparation ni formation, mais étant
donné l'accroissement du phéno-
mène, le P. Angel s'est mis à sillonner
les rues et à rencontrer de nombreux
jeunes sans aucun but dans la vie. Trai-
ner tout le temps dans les rues, sans
trop rien faire, a facilité l'émergence de
petits voleurs, graines de futurs délin-
quants. On peut facilement imaginer
l'insécurité des citoyens durant cette
décennie, la souffrance des familles, les
incarcérations, les troubles psychia-
triques, les décès par surdose et les
maladies infectieuses que ce fléau a
générés.
Contre la stigmatisation sociale,
nous sommes partants
Il était nécessaire de mettre en piace un
moyen pour lutter contre la stigmati-
sation sociale que provoquait la situa-
tion; ce groupe devait nécessairement
pouvoir compter sur quelqu'un pour
l'aider. Ont donc été créés deux foyers-
logements avec tutelle: le premier
pour permettre un traitement médical
et le second pour permettre une réin-
sertion dans le monde de l'emploi,
avec huit places chacun. En lien avec
le projet de la« Fondation Mgr Miguel
Roca» et son programme « Projet pour
l'Homme » qui s'occupe du processus
thérapeutique, le Groupe Marcii tra-
vaille pour la réinsertion d'une manière
transversale. Ces maisons sont ou-
vertes en permanence tous les jours
de l'année. Les jeunes pris en charge
doivent avoir un profìl très spécifìque:
vouloir cesser de fumer et changer ra-
dicalement de vie. On choisit parmi
eux ceux qui ont le moins de res-
sources, ceux qui n'ont pas de famille
pour les accueillir, ceux des foyers de la
ville et ceux qui ont bénéfìcié d'une
remise de peine et qui sont directement
envoyés par l'Administration carcérale.
Il y a toujours la queue pour
bénéficier de la structure
À l'Établissement Pénitencier de Va-
lence, a également été créé un espace
de travail pour inciter les détenus à
cesser toute consommation de drogue.
Les groupes sont constitués d'une
vingtaine de personnes ; ce sont
des ateliers d'auto-développement où
chacun fait valoir ses besoins et partage
ses problèmes et ses joies. Chaque
situation est analysée et, surtout, en
tenant compte de l'expérience, on pro-
pose des alternatives constructives,
étudiées avec l'équipe des bénévoles.
Avec les ateliers et les cours spécialisés,
on donne la possibilité aux détenus
d'étre accueillis dans des foyers; et ce,
dès qu'il semble que des sorties théra-
peutiques, utiles pour observer l'évo-
lution de ces jeunes dans un contexte
normalisé, peuvent les aider à vivre
pendant quelques jours dans leur fa-
mille, exercer leur r61e de parents ou
rétablirdes liens familiauxtronqués par
des comportements antérieurs faits de
drogue et de délinquance.
Dans le cadre du programme du
Groupe Marcii, on accompagne les
membres des familles inquiets qui ont
besoin de conseils. On maintient tous
les mardis - d'où le nom de la structure
- une réunion avec les membres de
l'équipe des éducateurs bénévoles
pour évaluer le déroulement de la se-
maine dans la structure. On tient ensuite
une réunion d'auto-développement,
ouverte àtous, où chacun propose ce
qui lui semble le mieux pour atteindre
l'objectif fìxé : s'abstenir de la drogue
et sortir de la marginalisation
Il existe un programmedeformation qui
varie selon les besoins du moment ; il
traite habituellement de questions sani-
taires, psychologiques ou thématiques
sur les substances consommées, leurs
effets et leurs conséquences.
Une partie importante de ce pro-
gramme est consacrée à l'emploi :
lorsque les personnes placées en foyers
sont en mesure de rechercher un
emploi, elles peuvent apprendre à rédi-
ger un CV, une lettre de motivation,
obtenir les « outils » pour passer
avec succès un entretien personnel,
apprendre à rechercher activement un
emploi, fa ire fonctionner un ordinateur,
utiliser un e-mail et pouvoir insérer leur
CV dans des sites d'emploi en ligne. . .
Grace à cette initiative, de nombreux
jeunes ont réussi à vivre tranquille-
ment, à mener une vie décente, fonder
une famille et trouver un emploi. En
2006, la Mairie de Valence a récom-
pensé le fondateur de cette Associa-
tion pour son Projet de Solidarité.
En cette année 2013, sixième anniver-
saire de sa mort, on a voulu l'honorer
encore, lui dédiant une rue de la ville,
très proche de l'0=uvre à laquelle il a
donné plus de 40 années de sa vie,m
SALÉSIENS 2014
107

11.10 Page 110

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Quand Don Bosco laissa son cmur au Centre Salésien de Leon
par Javier Prieto
E nBo2s0c1o0à, laLev6isni,teaudeMs erxeilqiquuee, sadéetéDounn
événement extraordinaire. Pendant les
22 heures passées dans le sanctuaire,
plus de 120.000 personnes ont défìlé
pour exprimer leur amour à ce saint
qu'ils portent dans leur c0=ur. Sans
doute avaient-ils en mémoire
que 60 ans auparavant, le
Recteur Majeur d'alors, Don
René Ziggiotti, voyant la
grande dévotion envers
St Jean Bosco en un lieu
où les Salésiens n'avaient
encore jamais mis les pieds,
dit cette phrase fameuse à
l'éveque du lieu qui l'ac-
cueillait :« Le corps de Don
Bosco se trouve surement à
Turin mais son c0=ur, on le trouve ici, à Léon !»
L'.CEuvre est née en 1937 comme oratoire-
centre de jeunes, géré par quelques jeunes
laYcs, 22 ans avant l'arrivée des Salésiens. Ces
jeunes, animés par un pretre diocésain, re-
çurent d'un bienfaiteur le terrain où seraient
batis le tempie de Don Bosco et l'Oratoire-
centre des jeunes.
Cela avait commencé dans une humble
cour pretée dans une maison de la périphé-
rie de la ville. Les principales activités étaient
sportives, artistiques, culturelles, catéché-
tiques et de promotion vocationnelle. De
cet oratoire allaient sortir de nombreux pre-
tres, salésiens et diocésains.
Les Salésiens sont arrivés en 1959. Dès le

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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Le charisme de Don Bosco a comme objectifle salut intégral
desjeunes. Par l'intermédiaire de sesfils et de sesfilles, les
Salésiens et les Salésiennes, religieux et lai'cs, il est devenu pour
nous tous '1'éducateur à 360 degrés".
départ, ils ont travaillé avec les laYcs,
rassemblant lesjeunes pour le sport, la
musique, la catéchèse, les confessions,
l'Eucharistie, le théatre et de nom-
breuses autres activités de loisirs. lls ont
toujours été très proches des gens, s'ef-
forçant de les rencontrer, ouverts à
leurs besoins. Salésiens et laYcs ont été
à l'origine de l'installation des services
dans le quartier: eau, téléphone, élec-
tricité, rues pavées, construction du
jardin et du marché du quartier . . .
L'0=uvre salésienne de Léon-Don Bosco
une 0=uvre complète, vu qu'elle com-
porte le Sanctuaire National à Don
Bosco, une école, deux oratoires-cen-
tres de jeunes. Pour soutenir l'éduca-
tion scolaire des jeunes pauvres, on
lance la « Casa Don Bosco » qui offre,
en partenariat avec une fondation,
des bourses d'études pour qu'ils
n'abandonnent pas l'école. D'au-
tres programmes se sont mis en
piace : cantine-restaurant, distribu-
tion de produits alimentaires aux
familles nécessiteuses, dispensaire
médical, consultations psychologiques,
groupe-club de séniors, soins den-
taires, homéopathie, intervention
nutritionniste, conseil juridique, offres
d'emplois, atelier d'application de
l'École d'Esthéticiennes . . .
Le gouvernement a dédié à Don Bosco
une avenue et un monument à l'entrée
de la ville une époque où il n'y avait
pas encore de relations offìciel les entre
l'Église et l'État). Il y a un an, il a donné
auxSalésiens un terrain pourfonder un
autre oratoire-centre de jeunes dans
une zone périphérique. De nombreux
anciens élèves de l'Oratoire et du Col-
lège sont actuellement engagés apos-
toliquement dans différentes paroisses
et centres éducatifs de la ville.
Ce sont eux qui ont lancé la dévotion
populaire à Saint Jean Bosco, lui
construisant une toute petite cha-
pelle dans le sanctuaire, alors situé
à l'extérieur de la ville, sur une colline
rocheuse. lls ont encouragé avec
enthousiasme beaucoup de gens à
faire le pèlerinage à pied tous les
mardis pour demander une faveur ou
remercier pour quelque grace reçue.
Depuis lors, des milliers de personnes
viennent tous les mardis pour visiter
Don Bosco dans son sanctuaire. D'in-
nombrables personnes de toute la ville
et des villes voisines viennent le marcii
et le week-end pour le sacrement de
la Réconciliation.
Dans les années 60 et 70, avec l'exode
massif des campagnes vers la ville,
beaucoup de gens se sont installés à
l'ouest, où se trouve l'CEuvre Salésienne.
En 1974, une étude socio-économique
sérieuse dans le quartier et ses environs
détecte quatre grands problèmes :
l'alcoolisme répandu principalement
chez les jeunes, la marginalisation de
la femme, un niveau d'instruction très
bas et une grande ignorance des
choses de la foi.
Les Salésiens répondent à ces besoins
par des programmes sportifs, artis-
tiques et culturels (festivals de masses,
théatre chaque week-end, mini-olym-
piades, équipes de basket-baiI, de foot-
ball et de volley-ball et bien d'autres
activités); divers programmes de pro-
motion de la femme (secrétariat com-
merciai, coupe-couture . . .);catéchèse
pour tous les groupes et cours de reii-
gion ; on lance une école primaire,
une école secondaire, une école à la
carte . . . Fréquentent l'Oratoire-Centre
de Jeunes des centaines de jeunes qui
y voient leur maison, leur école et le
moteur pour vivre leur foi. Les Salésiens
Coopérateurs jouent un r61e très
important dans l'assistance salésienne
des cours de récréation.
Le quartier se développe énormément.
Dans les années 80, émerge le phéno-
mène des gangs de rues et des jeunes
ayant des problèmes de drogue. En
réponse, on propose:" Paques pour les
Jeunes '; les groupes" Amis de Domi-
nique Savio'; attention et suivi pour
chaque gang de rue, des cours d'été.
On a projeté une Grande Mission Po-
pulaire des Jeunes qui a donné nais-
sance à 30 groupes dejeunes.
Le sanctuaire est érigé en paroisse :
font partie de sa vie pastorale les re-
traites d'évangélisation fondamentale,
une attention particulière portée à la
religiosité populaire, les visites àdomi-
cile, la catéchèse dans les écoles, les
oratoires-patronages de quartier, les
zones pastorales, Paques des enfants,
adolescents etjeunes.
Face aux nouveaux besoins de la jeu-
nesse d'aujourd'hui, de nouveaux
programmes sont prévus: cercle socia I,
horaires adaptés pour les enfants qui
ne peuvent pas etre pris en charge par
leurs parents, des bourses scolaires
partielles, le nouvel oratoire-centre de
jeunes « Marie Auxiliatrice ».
Si Don Bosco semble avoir laissé son
c0=ur ici, nous avons l'impression
qu'aujourd'hui nous l'avons vraiment
avec nous tout entier ! son corps et son
ame ! ses pieds et ses mains ! sa tete et
son c0=ur ! Par l'intermédiaire des
Salésiens et des Salésiennes, ses fìls et
ses fìlles, religieux et laYcs, Don Bosco
s'est transformé pour nous tous en
J « éducateur à 360 degrés »
SALÉSIENS 2014
109

12.2 Page 112

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l'urgence à nos po r
Don Bosco parmi
les indésirables (ainsi nommés) du camp des réfugiés
Sreur Teresa Roszkowska, Salésienne, nous raconte :
« En ce qui concerne les camps de réfugi.és, il ny a eu aucune amélioration. Les
gens attendent encore. La situation est triste et il semble quepersonne ne les
veuille. A certains moments, seule dans ma chambre, jepense à eux etjài envie
depleurer. Que depersonnes désespérées ! Père Ferrington, camme ce monde
est injuste ! Qui sera responsable aujourd'hui et demain de tous cesgens ?
par Ferrington Rayen
«
o
a
npsenslaosntsrudcetsucroeudres
Mayo, nous dis-
de cuisine pour
les femmes des camps; elles font la cui-
sine et vont vendre ensuite leurs pro-
duits.11 y a quelquetemps, une maman
de famille nombreuse a complètement
perdu la raison et les enfants sont
maintenant livrés à eux-memes. Je me
demandais comment pouvoir les aider.
Ces gens ne pleurent plus, ils n'ont plus
de larmes. Combien de temps encore
devront-ils attendre pour sortir de cet
exode inhumain? Pour la semaine pro-
chaine,j'ai déjà planifìé une journée en-
tière de récollection seulement pour
les femmes de ce camp de réfugiés. »
guettant le premier wagon disponible
pour pouvoir y grimper et entrepren-
dre un exténuantvoyagedevingtjours
vers le Sud. Nombreux sont les Centres
comme celui d'Azubab qui accueillent
des centaines de personnes nécessi-
teuses dans la périphérie de Khartoum
et ses environs désertiques.11 n'y a pas
de meilleur moyen pour soulager leurs
souffrances que de leur dispenser un
minimum d'enseignement, leur célé-
brer une messe dominicale et leurfaire
un peu de catéchèse, tout en conti-
nuant, en plus, des programmes de
santé et de nutrition. Le Gouvernement
du Soudan (partie Nord) ne s'occupe
pas du tout de la population qui a la
possibilité, ici, de recevoir un minimum
d'instruction.
Nos Centres et nos Volontaires don-
nent à ces enfants une lueur d'espé-
rance grace à des cours scolaires
réguliers: une tentative pour créer un
climat d'apprentissage avec l'espoir
qu'une fois retournés dans leur pays, ils
puissent s'insérer à l'école sans pro-
blème. C'est une manière, parmi tant
d'autres, de répondre à la situation
d'urgence qui a été créée. La Divine
Il est 8 heures et la journée s'annonce
chaude et ensoleillée. Les enfants rem-
plissent notre petit Centre d'Azuzab,
dans le quartier de la Gare età la péri-
phérie de la grande ville de Khartoum
(Soudan). lls proviennent tous d'un
petit camp où les maisons sont faites
en grande partie de caisses, de cartons
et de morceaux de plastique. Ce sont
tous des personnes qui ontfui la guerre
qui attendent de retourner dans leur
nouvelle maison : le Sud Soudan. L'.at-
tente commence à se faire langue et
les gens ont donc décidé de dresser
leurs tentes près des quais de la gare,
110
SALÉSIENS 2014

12.3 Page 113

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Providence n'a jamais manqué de
nous venir en aide en cette période. Al
Hamdu Lillah ! ( « Grace à Dieu », en
arabe). Nous avons récemment ouvert
deux écoles pour aider ces jeunes dans
leur parcours scolaire.
Rien que sur notre paroisse, il y a deux
mille familles et le nombre grandit ex-
ponentiellement si l'on y incluttous les
autres Centres gérés par des religieux.
Don Bosco est vraiment vivant au
milieu de tous ces gens abandonnés.
Don Bosco dans le Darfour: une
image de charité chrétienne
Don Bosco et ses fìls ont commencé
leur mission parmi les jeunes du Dar-
four, il y a sept ans. Je me trouvais en
Ouganda pour une récollection et, en
voyant mon tee-shirt avec le logo de
Don Bosco, un garçon m'aborde avec
un sourire et me dit: «J'ai participé au
projet" Jeunes du Darfour" au Centre
Salésien d'El Obeid. » De cette phrase
est parti un long et enrichissant dia-
logue.
Lesjeunes sont déjà plus de deux mille
à avoir participé à ce programme de
réhabilitation et de formation profes-
sionnelle dans notre structure d'El
Obeid. Un projet concret et très signi-
fìcatif, basé sur le dialogue interreli-
gieux avec nos amis de l'Islam ! Mettre
l'accent sur l'importance de la vie et de
l'amour, voilà la réponse de Don
Bosco aux conditions inhumaines
rr
où vivait la population soudanaise ;
cela a été une manière de la relancer.
Intégration, insertion et immersion :ce
sont les paroles magiques à la base de
l'intervention salésienne à El Obeid.
Notre présence à El Obeid est devenue
une icone de charité chrétienne et
offre une image nouvelle et réconci-
liante de chrétienté et d'Église. Le Gou-
vernement et la population civile nous
comprennent mieux et, oserais-je dire,
cela pourrait etre un excellent point de
départ pour un renouvellement de
l'esprit de dialogue avec l'Église et
notre mission. Ces ex-combattants et
anciens soldats trouvent dans notre
maison et dans notre contexte éduca-
tif une parfaite oasis pour recouvrer sé-
rénité, paix et dignité humaine. Après
une année vécue avec les Salésiens, ils
sont en mesure de se réinsérer, se ré-
intégrer, s'immerger dans leur propre
milieu, et etre de bons et honnetes
citoyens dans la société où ils vivent.
S11vous plait, envoyez-nous Don
Bosco sur les Monts Nouba
Cette initiative a été étendue au
groupe de personnes les plus mysté-
rieuses qui existent au monde : celles
qui vivent sur les Monts Nouba, dans
l'État du Kordofan du sud. Pourquoi
mystérieuses ? On n'a jamais beau-
coup parlé de ces gens, riches de
traditions, de coutumes et meme d'ori-
gines bibliques. Guerres, conflits, net-
toyage ethnique ont marqué ce
peuple, au cours de ces deux derniers
siècles. Et ces plaies n'ont pas encore
été déracinées. Le Gouvernement
locai a confìé aux Salésiens le projet
d'évangélisation de la zone orientale
des Monts Nouba. Notre discours à
l'éveque a toujours été: « Nous regret-
tons, Monseigneur ; pas maintenant,
nous n'avons pas de personnel. » Mais
nous y avons déjà envoyé des ap6tres
généreux qui sont d'abord passés par
le Centre Don Bosco d'El Obeid : 300
environ jusqu'à présent.
La population de ces montagnes
continue à nous dire : « S'il vous plaTt,
envoyez-nous Don Bosco à nous
aussi. » J e sais qu'un jour, nous vien-
drons meme ici et je crois que nous
pourrions ainsi créer la ligne imagi-
naire, tracée par Don Bosco, de San-
tiago du Chili à Pékin, en passant par
l'Afrique !
- ""'

12.4 Page 114

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par Joaquim Fernandes
Durant l'été 2004, le Centre Don
Bosco de Makarpura a organisé
un E-Andolan d'un mois dans les six
bidonvilles autour de la ville : des
camps-écoles d'un mois avec un pro-
gramme éducatif. La classe se déroule
le matin et sur les lieux memes où
vivent les enfants. Les « absents forcés »
ont été repérés et on les a motivés à
retourner en classe. On a ensuite orga-
nisé un camp de trois jours avec diffé-
rentes activités : des programmes
de prise de conscience, des leçons
d'assistance sanitaire, des cours d'art
dramatique, etc. Et nous avons vu non
seulement la participation des enfants
mais aussi de très nombreux adultes.
C'est avec ces activités, qui ont ainsi
ramené la présence salésienne dans
les bidonvilles, qu'a été lancé le projet
Roshni dont le but est de donner une
éducation de qualité aux enfants les
plus pauvres de la ville. En effet, un
grand nombre d'enfants des bidon-

12.5 Page 115

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Ce listpas seidement l'histoire de lecole dans les bidonvilles : cèst l'histoire d'une
institution qui décide de se réinventer ! Les Salésiens de la Province de Bombay
ont commencé leur ministèrepour lesjeunes dans la ville de Baroda (Gujarat
Ocddental) en 1974. Ils ont créé uneparoisse et une école à Makarpurapour les
besoins de la communauté chrétienne, et enparticidierpourservir lespauvres et
lesjeunes marginaux de la zone. Auf i l des ans, lecole est devenue une desplus
importantes de la ville, recherchée mémepar les enfants defamilles aisées. En
conséquence, pour les enfants lespluspauvres, en particidier ceux des bidonvilles,
il est devenu toujoursplus diffidle dbbtenir une inscription. Ily a 1Oans
cependant, en 2004, la communauté salésienne de Makarpura a senti le besoin
de « revenirà Don Bosco etse consacrer auxjeunes lespluspauvres ».
villes ne vont pas en classe ; mais
meme ceux qui y vont reçoivent un
niveau d'enseignement très bas.
Donner aux enfants une éducation de
qualité devient donc notre priorité.
La première année (2004-2005), nous
avons commencé des groupes d'études
dans quatre bidonvilles différents, à
c6té de la Maison Don Bosco. Nous
avons rassemblé les élèves pendant
deux heures dans la matinée, en utili-
sant la méthode « apprendre en
s'amusant », aidés par des bénévoles.
Leur tache a été de trouver des lieux
adaptés pour ces leçons. Certains ont
ouvert leurs propres maisons, d'autres
les places des temples ou le centre de
réunions de la communauté.11 est clair
que non seulement les enfants mais
aussi les adultes ont aimé cette mé-
thode « apprendre en s'amusant ».
Grace à ces cours, de nombreux en-
fants qui avaient abandonné l'école y
sont retournés.
En plus des cours dans les bidonvilles,
les Salésiens ont également été impli-
qués dans le projet de sélection des
enfants pour les admettre dans leurs
écoles. Au cours de la seule première
année de travail, ce sont bien 15 en-
fants des bidonvilles qui ont été accep-
tés à l'école maternelle Don Bosco.
Le projet Roshni s'est énormément dé-
veloppé ces dernières années. Pour la
seconde année (2005-2006), les activi-
tés ont été étendues aux six autres bi-
donvil les. Et dans la meme année,
encore 30 élèves ont été admis dans
notre cours préparatoire. Pour la
troisième année (2006-2007), le pro-
gramme a été lancé dans trois autres
bidonvilles et nous avons admis
encore 15 nouveaux élèves : le total
général des élèves admis à la Don
Bosco School a donc été de 60 enfants.
En 1O ans de travail, le projet Roshni a
impliqué vingt-cinq bidonvilles. Plus
de 100 jeunes provenant des bidon-
villes étudient maintenant à l'École
Don Bosco de Baroda. lls sont bien
aidés économiquement, ce qui leur
permet de payer la scolarité, souvent
grace à des particuliers ou à des orga-
nismes. Le projet Roshni a aussi été
profìtable à 350 élèves admis dans les
écoles communales de la ville.
Pour pouvoir assurer la participation
de la communauté et la viabilité du
projet, il a également été créé, dans
chaque bidonville, le SHG (groupe
d'auto-secours féminin pour appren-
dre à se prendre en main). Le SHG a
comme but premier l'enrichissement
féminin et comme second but celui
des générations futures. Le SHG donne
aux femmes l'opportunité d'apprendre
à gagner de l'argent et pouvoir ainsi
aider leurs enfants et leurs familles. Le
SHG a, en outre, la responsabilité de
contr61er que les enfants soient bien
insérés dans la bonne classe, et de veil-
ler au niveau d'enseignement des pro-
fesseurs.
La nouveauté du projet Roshni réside
dans la méthode systématique avec
laquelle les Salésiens ont cherché l'enri-
chissement des pauvres àtravers l'édu-
cation, en assurant que les bénéfìces
scolaires soient vraiment destinés aux
plus désavantagés. On continue encore
aujourd'hui à enqueter pour identifìer
les lieux où se situent les bidonvilles de
Baroda, de sorte que le projet puisse
s'étendre et apporter la lumière de
l'éducation au plus grand nombre d'en-
fants désavantagés. Une autre particu-
larité du projet est la grande implication
des parents (spécialement les mamans)
dans l'éducation des enfants à travers
les différents groupes SHG. Un autre
aspect important: l'intégration des en-
fants des bidonvilles comme élèves
dans l'École Don Bosco où se trouvent
scolarisés desjeunes de classes sociales
plus aisées. Dans les memes salles de
classe, cohabitent ainsi des élèves de
castes différentes sans problèmes d'au-
cune sorte.
Après une décennie de travail, le projet
Roshni a certainement répandu
beaucoup de lumière, conformément
au nom qu'il porte. La lumière de l'édu-
cation est arrivée dans beaucoup de
communautés des bidonvilles de
Baroda ; elle a illuminé la vie de tant
d'enfants pauvres en leur assurant un
avenir heureux et rayonnantffl.J
SALÉSIENS 2014
113

12.6 Page 116

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Du rive a a réalité
Un groupe de 12 étudiants autochtones du Mato Grosso (Brésil) ont
commencé àfréquenter cette année l'Université Catholique Don Bosco
de Campo Grande. Void les détails, les défis et les résultats d'un projet
commencé à la Mission Salésienne dans le Mato Grosso.
par Marcelo Armoa
La première journée dans la salle de
lecture est certainement une journée
mémorable pour Bergamim Tsipta'awe
Tsuwate. Lorsque le 30 janvier de cette
année 2013, il est entré dans le campus de
l'Université Catholique Don Bosco (UCDB),
comme il le dit lui-meme, « cela a été l'étape
la plus importante de ma vie. »
« Je réalisais un reve », dit ce jeune étudiant
de 23 ans, originaire de l'ethnie des Cha-
vantes, l'un des 12 étudiants autochtones
arrivés grace au programme de la Mission
Salésienne Mato Grosso. Dans les pro-
chaines années, à l'UCDB, la participation
aux cours de soins infìrmiers, de droit, de
services sociaux, de gestion des affaires, de
pédagogie, de psychothérapie, de nutrition-
niste, de vétérinaire et d'agronomie sera
étendue aux étudiants autochtones : pour
l'instant, tous les étudiants viennent du sud
du Mato Grosso, en particulier de Terena.
Dans le groupe arrivé le 29 janvier, 8jeunes
étaient des Chavantes et 4 des Bororos: en
tout 8 garçons et 4 fìlles, entre 18 et 29 ans.
En plus d'une bourse d'études offerte par
l'UCDB aux étudiants, on leur fournit un lo-
gement (deux maisons près de l'université)
en échange d'un service de surveillance.
Pour les deux premiers mois de leur séjour,
la nourriture a été offerte par le gouverne-
ment du Sud du Mato Grosso. « Maintenant
commence une nouvelle phase où ils se
payeront eux-memes la nourriture avec
leurs salaires », explique Antonio Teixeira,
Économe provincia!. Le Provincia! Salésien
de Campo Grande, le P. Lauro Takaki Shino-

12.7 Page 117

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hara, coordonne l'ensemble du projet.
Le projet est né pour aider les jeunes
des villages Chavantes et Bororos dont
étaient chargés les Salésiens au Mato
Grosso. « Il y a des problèmes encore
plus grands d'alcool et de drogue; et
nous croyons qu'à travers l'éducation,
les personnes autochtones, spéciale-
ment les jeunes, pourront etre en
mesure de grandir comme des ci-
toyens et, à leur tour, venir ensuite
en aide à leurs communautés respec-
tives », affìrme Teixeira.
Bergamim partage cet avis. En ce
moment, il fréquente le premier se-
mestre du cours de Services Sociaux;
et il l'a choisi parce qu'il croit que
« chacun doit connaTtre le mieux pos-
sible ses droits et ses devoirs ». « Si pos-
sible, je ferai ensuite lngénierie Civile,
mais je crois que ce dont ma commu-
na uté a vraiment besoin, c'est de
connaTtre ses droits et ses devoirs. Il y
a besoin de quelqu'un pour les aider.
Je veux apprendre à connaTtre les
droits de tous, non seulement des
populations indigènes. Voilà, à mon
avis, la chose la plus importante » ,
affìrme lejeune homme.
S'adapter à un nouveau style
deviede
Les deux jeunes gens d'ethnies Cha-
vantes et Bororo sont pris en charge par
la Procure Missionnaire, durant cette pé-
riode d'adaptation aux horaires et habi-
tudes de la vie citadine. Quand on les
a invités à venir étudier à l'UCDB, ils
étaient bien conscients qu'ils auraient
eu toutes les aides nécessaires mais
qu'ils auraient eu aussi à travailler pour
pouvoir progressivement subvenir eux-
memes à leurs besoins.
« C'est une manière pour s'en sortir
seul », dit Bergamin. Vu ses talents en
travaux sur bois, il lui a été fourni un
travail au magasin de menuiserie près
de la Maison Provinciale. Mais à d'autres
étudiants ont été confìés des emplois
de « factotum » dans la maison Saint
Vincent. Durant les premières semaines,
ils travaillaient du lundi au samedi,
selon un horaire adapté aux cours
universitaires. Ensuite, selon la charge
des études, ce service a été réduit à
trois jours par semaine.
L'.autre grande diffìculté a été de com-
prendre la langue portugaise. Selon
Bergamin, c'est un obstacle commun
à tous ceux qui arrivent du Mato
Grosso, et meme pour les autres étu-
diants autochtones. « Il y a d'autres étu-
diants autochtones dans mon cours,
d'ethnie Terena, qui ont rencontré et
rencontrent les memes diffìcultés que
moi. lls m'aident et m'encouragent, ils
ne me laissent pas abattre. »
Pour aider aux problèmes linguis-
tiques, à c6té de livres de textes variés,
il existe le Noyau d'Études et de Re-
cherches des Populations lndigènes
(NEPPI), qui a son siège à l'Université
Don Bosco. Les cours sont donnés en-
tièrement en portugais, de sorte que
lesélèves puissentobtenirde meilleurs
résultats, comprendre les textes et
réussir ensuite aux examens.
Un autre grand défì est de fournir un
logement à ces étudiants. Il y a un
groupe de garçons et un groupe de
fìlles avec des coordinateurs qui chan-
gent chaque mois, afìn que chacun à
son tour puisse avoir une responsabi-
lité pour aider les autres dans les diffé-
rents frais abordés.
Surmonter les problèmes
Malgré toutes les diffìcultés qu'il peuty
avoir, Bergamin affìrme que « personne
ne pense à tout abandonner ». Il se
souvient très bien du jour où on l'a
invité à Campo Grande. « C'était fantas-
tique ! Il y avait des années que je revais
d'aller à l'université ! J'étais très heureux
etj'ai remercié Dieu », nous dit-il.
Et voilà la liste des autres jeunes partis
avec lui: Daniela Kietaga, FelizardoTsite
Tserehite, Vera Lina lwarare Eimejerago,
Flaviana Retsiba Tserenhowamre, Carlos
Orione Ra WariroTsimroparidi,Cleciane
Pedata Tserehite, Gonçalo Marques
Koetaro, Honorio Tserenhiroto Rewe
Tswe, Virgilio Buruwaro Tserehite and
LeosmarTsimi'udoTseretsu and Milton
J Bokoderegaru
SALÉSIENS 2014
115

12.8 Page 118

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@[][?@o
@ODO@
ations Unies
Donnez un coup dadi à la Chronique des Nations Unies online et vous remarquerez les « termes »
employés dans le thèmeprindpal: eau,femmes, justice, dialogue, climat, droits de l'homme, dividende
numérique (partage des ressources defréquences), État de droit ... Cèst une liste impressionnante de ce
qui est raté et de ce qui estjuste dans le monde, si lbn considère que la Charte des Nations Unies vise à
réparer ce quèllepeut des maux du monde ou, selon sespropres termes, à : « réaUserla coopération
internationale en résolvant lesproblèmes internationaux d'ordre économique, sodai, intelleduel ou
humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés
fondamentalespour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion » (Charte des
Nations Unies, art.3). ECOSOC, le Conseil Économique et Sodai des Nations Unies, consulte les ONG
(Organisations Non Gouvemementales) à caradère international ayant une « compétence spédale et
un intérétspédfique dans le domaine des activités du Conseil et de ses corps subsidiaires, et qui sont
connues dans le domainepour lequel elles ont ou cherchentà avoir un statut consultatif».
Feuilletez votrejournaletvous remar-
querez les «termes »contenus dans
les titres principaux :eau, réfugiés, res-
sources numériques, toxicomanes, édu-
cation ... Vous verrez immédiatement
le lien et pourquoi, en janvier 2007,
ECOSOC a donné un statut consultatif
spécial aux Salésiens de Don Bosco,
sous le nom de Missions Salésiennes
avec siège à New York. Et pourquoi,
entre autres, l'Organisation qui lui est
liée, VIDES + USA, sous les auspices des
SCEurs Salésiennes, est représentée et
approuvée de manière analogue.
Visitez le site des Salésiens aux Nations
Unies (http//salesians-un.org), inau-
guré en 201 O,et considérez l'ensemble
des sections et sous-sections qui ont
un intéret. C'est impressionnant:
VIH (Virus de l'lmmunodéfìcience Hu-
maine) / SIDA (Syndrome d'lmmuno-
défìcience Acquise), élimination de la
pauvreté, trafìc d'étres humains, déve-
116
SALÉSIENS 2014

12.9 Page 119

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loppement social, migrations, climat,
droits de l'homme, peuples indigènes.
Dans la revue SALÉSIENS, vous pouvez
trouver chaque année des histoires sur
tous ces thèmes.
Prenons un exemple de cette activité
des Nations Unies, intitulée « insertion
sociale » et appartenant à une section
qui montre réellement la collaboration
entre Salésiens etjeunes pour construire
un monde meilleur. Le site Web dit:
« Des sociétés saines cherchent à inté-
grer plut6t qu'à exclure les individus et
les groupes. Une bonne citoyenneté en-
courage tous les membres d'une so-
ciété à travailler pour le bien commun
et offre l'opportunité de réaliser son
potentiel. En collaboration avec les
jeunes, les Salésiens cherchent à aider à
construire des sociétés intégrées ».
Pretez ensuite attention à certains
titres énoncés ; toutes les activités ont
été réalisées, ou sont actuellement en
cours, et un certain nombre d'entre
elles sont présentes dans cette édition
de SALÉSIENS 2014 ou dans des édi-
tions précédentes :
- La Maison de l'Enfant à Bombay hé-
berge un programme d'assistance
pour lesjeunes «en conflit avec la loi ».
- Mario Vargas Llosa, prix Nobel de Lit-
térature, fait l'éloge du P. Ugo de
Censi et son travail à Chacas.
- Un ancien élève salésien aide les or-
phelins en Palestine.
- Le Centre Professionnel Don Bosco
de Kep City (Cambodge) répond aux
besoins des jeunes marginai isés.
- Les Salésiens collaborent pour re-
construire trois villages détruits par
les inondations.
- L'.intégration sociale à travers le sport.
Ou bien encore observez la liste de 52
pays, sur la gauche de la page, de l'An-
gola au Vietnam : en chacun d'eux, il y
a une ou plusieurs histoires sembla-
bles.11 ne fait aucun doute que les Fils
et les Filles de Don Bosco, consacrés et
laYcs, font leur part pour porter remède
au maux du monde.
Le lundi 24 septembre, au quartier gé-
néral des Nations Unies à New York, les
Salésiens ont facilité un débat sur le
thème « Responsabiliser les jeunes
pour changer la société ». Autorités ec-
clésiastiques, représentants de Gou-
vernements et Salésiens ont présenté
l'effìcacité et l'importance du charisme
salésien pourtransformer les individus
et les sociétés. L'.événement s'est dé-
roulé en marge de la 67ème Assemblée
Générale de l'ONU et de la Réunion à
un Haut Niveau sur l'État de Droit,
grace à la collaboration de la Mission
de l'Observateur Permanent du Saint-
Siège et de la Mission Permanente du
Honduras auprès de l'ONU.
En tant que Président de Caritas lnter-
nationalis, le cardinal salésien Oscar Ro-
driguez Maradiaga a cité des exemples
tirés des projets salésiens et de la Cari-
tas qui mettent en évidence la géné-
rosité des jeunes. Le cardinal a rappelé
que de nombreux garçons et fìlles, au
sein du Volontariat, offrent leur temps
et leurs talents pour améliorer la vie
d'autrui. La transformation des socié-
tés, a-t-il souligné, commence souvent
dans l'enthousiasme, le zèle et la créa-
tivité des jeunes, qui nous poussent à
voir les choses d'une manière nouvelle
e t à approcher la vie avec passion et
dévouement.
Le Salésien coadjuteur Jean-Paul Muller,
Économe Général des Salésiens, s'ap-
puyant sur sa vaste expérience dans le
domai ne des projets d'éducation et de
développement, a mis en évidence
une série d'exemples concrets et de
bonnes pratiques développées par les
Salésiens dans le monde entier, et qui
permettent auxjeunes d'échapper au
piège de la pauvreté. Il a souligné la
valeur pédagogique du travail et a
exhorté à aider les jeunes à gagner
un salaire e t à gérer leurs ressources
fìnancières avec attention, prise de
conscience etjustice.
Oui, les Fils et les Filles de Don Bosco
travaillent sur de très nombreux fronts
dans le monde,« en collaborant pour
construire un monde meilleur », ainsi
que le dit la définition meme des
Salésiens aux Nations Unies. L'.ambas-
sadeur Valero du Venezuela a fait re-
marquer combien l'UNESCO considère
les Salésiens comme « la plus grande
agence éducative actuellement
existante ». La « compétence spéciale »
qui intéresse « spécifìquement les
Salésiens », c'est l'éducation; et c'est le
domaine pour lequel ils sont connus
dans plus de 130 pays du monde
SALÉSIENS 2014
117

12.10 Page 120

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(I I
nousinvite
à connaitre, aimer e
.m1.ter/
i/
Don Bosco
(
Lesgestes et lapersonnalité du Pape François ont unegrande
résonance dans cha quepays et cha q ue continent, parmi les
croyants et les non-croyants. Pour les Salésiens, le ministère
pétrinien qu'il a accepté est vraiment un don de Dieu.
La famille du Saint-Père et son histoire personnelle sont
marquées d'une forte dose de salésianité, comme
décrit par le P. Bruno Cayetano dans deux lettres envoyées
de C6rdoba (Argentine), datées du 20 octobre 1990 et où
le futur pape relate son expérience avec le monde
salésien. Dans la première, il fait référence au P. Enrique
Pozzoli, le pretre qui l'a baptisé et qui fut son confesseur
par Alejandro Le6n
pendant son enfance et sa jeunesse:
��Aujourd'hui, si m a mémoire est bonne, voilà 29 ans
que le P.Enrique Pozzoli est mortJe viens de célébrer
une messe pour lui qui ma baptisé dans l'église Saint-
Charles, le 25 décembre 1936 ... C ha q ue fois que je
rends visite à l'église Marie Auxiliatrice,je prie aussi

13 Pages 121-130

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13.1 Page 121

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auprès des fonts baptismaux pour remercierpour le
don d u Bapteme. Le faitde penser au P.Pozzoli,ce
matin, m a rappelé une promesse à honorer,cellede
mettre noir sur blanc quelques-uns de mes" souve-
nirs salésiens"...Le P.Pozzoliétaitétroitementliéà la
famillede m a mère ...Ilétaittrès ami des frèresde m a
mère, en particulieravec Vìncent,leplus ancien qui
avaitlehobby de laphoto. M e s oncles maternels
étaienttous des m e m b r e trèsactifsd u Mouvement
des TravaiileursCatholiques.M a n père est arrivé
d'Italiele25janvier 1929. Ilétaitpiémontais, origi.-
naire de la région &\\sti,mais ilavaithabité Turin pen-
dant de nombreuses années. Puisqu'ilhabitaitprès
del'églisedes Salésiens,après qu'ilfutdevenu comp-
table,ilétaitdéjà,à tous les effets,m e m b r e de la" fa-
mille salésienne" ».
Dans l'épisode suivant, on constate l'action de la Divine
Providence, que Don Bosco nous avait appris à aimer et
invoquer; on se rend compte que nos vies sont pleines des
signes de l'amour paterne! de Dieu pour nous :
M e s parents sont arrivésà bord d u navire" Giulio
Cesare", avant de voyager surlebateau rincipessa
Mafalda» qui allaitcoulerpar la suite ...Vous ne
pouvez pas imaginer combien de foisjairemercié la
divineProvidence de cela!M a n père avaittravailléà
laBanque d'Italieà Turin età Asti.M a grand-mère
paternelle,Rosa Margherita Vasallo épouse Bergoglio
(laf e m m e qui a eu laplus grande influencedans m a
vie) a travailléavec lì\\ctionCatholique qui en étaità
ses débuts. Ellefaisaitdes conférences partout;j'en ai
faitpublierune récemment dans u n livret,une confé-
rence quelle avaittenue dans levilla ge de San Severo
&\\sti sur lethème:" Saint-Josephdans lavie des
femmes seules,veuves ou mariées ".Jecrois que m a
grand-mère disaitdes choses que lespoliticiensde
l'époque ne parta geaientsùrement pas ...U n e fois,
empechée d'entrerdans la salleoù elledevait donner
la conférence,ellene voulut pas renoncer à parleret
se mit debout sur une table pour lefaire...Elleeut le
bonheur de connaitre lebienheureux Piergiorgio
Frassati,de travaillerà coté de l'enseignanteProspera
Gianasso (personnage très en vue au sein d u mouve-
ment de lì\\ctionCatholique).»
Le Père Bergoglio met l'accent sur son affection pour les
Salésiens avec des paroles toutes simples:
M a famillea grandi dans lafaigràce aux Salésiens,à
l'égliseSaint-Charles.Dès l'enfance,javaisl'habitude
de participerà la procession de Notre-Dame
Auxiliatriceet dallerà la messe également dans la
paroisse Saint-Antoinedans la rue d u Mexique.
Q u a n d j'étaisinvitéchez m a grand-mère,javais
l'habitudede fréquenterl'oratoire-patronagesaint
François de Sales (leresponsable del'époque étaitle
P.Alberto Della Torre,aujourd'huiaumonier militaire
dans laviation).Jesuisévidemment u n supporter de
l'équipe de foot de San Lorenzo et,ily a peu,jairéussi
à obtenirune copie de l"'Histoired u club de San
Lorenzo" ..J.e laidonnée à H u g o Chantadda,
journalistecatholique de L a Prensa, et grand
admirateur de cette équipe de foot Q u a n d j'étais
petit,je connaissaispersonnellement tous lespretres
qui confessaientdans laparoisse Saint-Charles,dont
leP.Pozzoli ...Et,toujours depuis m a n enfance,javais
lelivred u P.Moret "Leçons de Religion".O n nous
avaitégalement enseigné à demander labénédiction
de Marie Auxiliatricecha que foisque, de retour à la
maison, o n saluaitu n Père Salésien.»
Sa dévotion à Marie Auxiliatrice est donc née dès son plus
jeune age et, plus tard, elle eut un r61e important dans son
discernementvocationnel, choix qu'il fìt précisément devant
le tableau de la Madone dans la basilique d'Almagro à
Buenos Aires. Ce tableau avait été béni par Don Bosco
lui-méme. Son expérience la plus importante au pian de la
salésianité, ainsi qu'il l'affìrme lui-méme, il l'a faite lors de ses
études au Collège Don Bosco à Ramos Mejfa, dans la
Province de Buenos Aires. li nous présente un bref et pro-
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fond résumé de la pédagogie salésienne:
réaliste,avec u n sens de laresponsabilitéet de la
transcendance c a m m e objectifCette culturecatho-
I..:expériencelaplus importante faiteavec les
liquequejaiainsireçue à Ramos Mejia est,sans
Salésiensfut cellede 1949, quand je fréquentaisle aucun <laute,lachose laplus importante ...Ily avait
collège"WtlfridBar6n de los Santos Angeles" dans la aussitellementdautres activités:leP.Lambruschini
villede Ramos Mejia.À celteépoque, ledirecteur
nous apprenaità chanter,tandis quavec leP.Avilés,jai
étaitleP.Emilio Cantaruttiet leresponsabledes
appris à construireetà utiliserune machine à faire
études,leP.!sidroFueyo. Le salésiencoadjuteurFer- des glaces.Ily avaitu n prètreukrainien,leP.Estéban,
nandez travaillaitdans lesbureaux.Parmi lesjeunes qui m a appris,ainsiqua quelques camarades, à servir
Salésiens,je m e souviensde Leonardo (ou peut-etre lamesse selonleritebyzantin.Et ily avaitainsitant
Leandro) Cangi.aniet Raul Veiga Parmi lespretresles de ressources(théatre,championnats sportifs,
plus anciensily avaitlesPères Usher,Lambruschini, séances récréatives..).:autant de canaux pour déve-
Cigolani,etc.Ilrrìesttrèsdifficilede faireu n compte lopper nos hobbies et notre curiositéjuvénile.E h oui !
rendu précis sur m a n année vécue au collège,maisj'y nous avons été éduqués dans lacréativité!»
airéfléchitrès smwent au cours de m a vie.Jedésire
rapporterune réflexionsur ce qui s'estpassé.Jaibien Dans l'éducation salésienne, il y a la tradition du message
conscience qu'ilpourrait sagirde quelque chose
délivré au « mot du soir »; il tire son origine de l'intuition et
d'intellectuelqui manquerait de lafraicheurd'un
de la pratique éducative de Don Bosco lui-meme qui le
simple récitmais, dautre part,mes pensées se sont considérait comme un excellent outil de transmission
peu à peu développées dans m a mémoire et font
des valeurs, et pour jeter un regard de croyant sur les
parti.ede m a n expérience ...Je croisclone que c'est événements et les choses. Le Père Bergoglio continue donc
quelque chose dabsolument objectifLa vie au col- à raconter:
lège comportait "tout ".I..:horaireétaittellement
organiséqu'ilrìyavaitpas u n seulm o m e n t de gaspillé. Rien rìétaitfaitsans raisonprécise.Tout avaitu n
Le temps se déroulaitavec précision,et l'onnavait
sens.Parfoisun enseignantpouvait sembleru n peu
pas l'occasionde s'ennuyer.Jem e sentaistotalement trop impatient;parfoispouvait survenirune petite
immergé dans un monde que,m e m e s'ilétaitorganisé injustice,etc.Jaiappris,m e m e sans rrìenrendre
"artificiellement",jepercevaispour m a part c a m m e compte souvent,à rechercherlavaleurdes choses.
tout à faitnaturel.Ilétaitnatureldallerà lamesse tous U n e de ces occasions est surement lemessage du
les matins, aussi naturelque de prendre son petit
"m o t du soir"que lePère Directeuravaitl'habitude
déjeuner,étudier,alleren cours,jouer en récréationet de faire.Parfois,quand ilétaiten visiteà l'école,e'était
écouterlesmessages du" m o t du soir"du Père Direc- lePère Provincialqui leremplaçait.Jem e souviens
teur.Tous ces petitsaspects,mis bout à bout, finirent encore parfaitement,c a m m e sie'étaitaujourd'hui,
avec letemps par créeren mai une conscience:non d'un" m o t du soir"de l'évequeM g r Miguel Raspanti,
seulement au niveau moral mais aussiau niveau
humain (socialartistique,etc.).E n d'autrestermes,
l'écoleavaitcréé en mai non pas une culturecatho-
liquevague mais, au contraire,trèscomplète. I..:étude,
lefaitde vivreensemble, d'etreen relati.onavec de
plus défavorisés(je m e souviens parfaitement de
l'enseignementà renoncer à quelque chose pour
celuiqui estplus pauvre que sai),lesport,lesactivités,
lesactes de piété ...tout celaétaitréelet a ensuite
créé des habitudes qui,mises ensemble, ont créé une
manière culturelled'etre.Nous habitionsdans u n
monde qui étaitouvert au transcendant Ildevint
ainsiencore plus simple,dans lesannées scolaires
suivantes,de" transposer"tout cela(au sens éduca-
tif)m e m e dans dautres contextes.C'étaitune chose
simple parce queje navaisdéjàfaitl'expérience
c a m m e collégien:sans distorsions,d'une manière
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