Sal%C3%A9siens 2012 (fr)


Sal%C3%A9siens 2012 (fr)



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SALÉSIENS 2012

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SALÉSIENS 2012
Accueil :
Don Bosco du Tonj !
P. Jean Lee Taeseok
(1962 - 2010)
Index
SALÉSIENS 2012 02
» Rédaction : Introduction
» Recteur Majeur : Être Salésien aujourd’hui !
» Les Salésiens dans le Monde par Nation
2
SALÉSIENS 2012
REPARTIR DE DON BOSCO 10
» Bicentenaire de la naissance de Don Bosco
» Basilique du Valdocco, 100 Ans
» L’Université de Don Bosco
» Totus Tuus : La famille salésienne, une Famille Mariale
» ADMA : L’Association de Marie Auxiliatrice
» Bulletin Salésien : au Service de la Vie
» Appelés à la Sainteté
CRÉATION D’UNE CULTURE DE LA VOCATION 26
» Les Paroles et les Comportements
» Venez et Vous Verrez !
» Sur ses traces
» Volontariat, mouvement de la vocation et missionnaire
» Pèlerinage annuel des servants d’autel
» On ne sait pas si quelque chose est bon tant qu’on ne
l’a pas testé
» Ne jamais oublier de jouer !
» JMJ, « une fête de la foi »
» Le mouvement salésien des jeunes à la fête de la foi
» « Vous êtes l’espérance de Dieu et notre propre espérance»
» Du volontariat renaît l’Espérance
» Forum des jeunes: venez et voyez
Édition Française, 8 décembre 2011. Rome

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STYLE SALÉSIEN DE LA VOCATION 52
» Je serai avec toi
» L´école, à vocation missionnaire
» Une semaine en Mission Salésienne
» Pèlerinage au Centre de l’Esprit
» Les Catéchistes : l’Événement
» Nous aider à prier aujourd’hui
» Missionnaires Paroissiales : Réponse exemplaire à
l´appel de Dieu
» Venez et voyez le MSJ
» Luttons contre la pauvreté
» Le Réseau salésien maintient les écoles étroitement liées
» À la recherche de Dieu
VOCATION SALÉSIENNE AUJOURD’HUI 76
» Don Bosco Žepče
» Praga : à la rencontre des jeunes d’aujourd’hui
» Connecter le monde : De Medellín à Sihanoukville
» Films de prêtres, qui promeuvent les droits de
l’homme et l’évangélisation
» 60 ans de Vie Partagée
» L’Avenir, La Lituanie et les Salésiens
» Alborada, un endroit animé !
» Proclamer la Parole à Kiriwina
» Un « mot du matin » avec sa touche d’Amour
» L’évangélisation par l’exemple en Zambie
» Projet Vie, une maison pour jeunes réfugiés
TEMOIGNAGES ENCOURAGEANTS 100
» « Tu ne feras pas la profession religieuse, si ton pied
ne s’améliore pas »
» Meneur de Jeunes avant d’être salésien
» « Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur »
» « Personne ne peut changer le plan de Dieu sur moi »
» Volontaire pour Toujours
» Cinq petites histoires : du Viêt-Nam au Japon
» La Paix est possible ! Quand l’Église prend l’initiative
» Par le fils d’une femme chinoise se poursuit le Songe
de Don Bosco sur la Chine
» Don Bosco du Tonj : « La vocation de chaque salésien
est liée à Marie Secours des Chrétiens »
P. Filiberto González Plasencia sdb
Conseiller général pour la CS
Chers amis/es,
“Personne n’est allé hier, ni va aller aujourd’hui, ni ira demain vers
Dieu par le même chemin que moi. À chaque homme, le soleil réserve
un nouveau rayon de lumière… et Dieu, un chemin tout neuf” (León
Felipe).
Chacun a son histoire qu’il pourrait raconter, s’il le veut, l’histoire de
sa propre vie, de sa propre vocation, histoire comme un gratifiant jet de
lumière et comme un chemin flambant neuf à parcourir.
Notre histoire est importante du fait qu’elle est unique, car c’est la ré-
ponse à un appel personnel. Et, contrairement à ce qui serait une simple
vision pragmatique, elle ne se tisse pas d’actes sensationnels, rémunérés
ou gratuits. En revanche, elle s’entrelace des grands silences de celui qui,
humblement, se tait pour écouter, d’ouverture au dialogue pour mieux
comprendre, de décisions risquées pour pouvoir avancer. C’est alors que
chacun met le cap sur le chemin à suivre et sa capacité de partage. C’est
seulement à la fin que l’on comprend, bien que jamais tout à fait, soit l’appel
soit la réponse, et la direction et l’engagement. C’est ce qu’a vécu Don Bosco
qui, à la fin de son existence, âgé et malade, répétait souvent: « Je com-
prends maintenant, c’est Elle qui a tout fait ».
Cette année, le thème transversal du Magazine, c’est « la vie comme
vocation ». C’est un plaisir pour nous de pouvoir vous présenter des té-
moins : religieux, prêtres et laïcs. Des témoins simples, des personnes
âgées, d’âge mur ou jeunes, hommes et femmes, qui répondent à l’appel
reçu, dans n’importe quel endroit du monde où ils sont sollicités.
Des traits communs reviennent dans tous les témoignages : l’enga-
gement généreux et inconditionnel, la joie sereine, le désir de partager la
passion pour Dieu et pour les plus pauvres. Dieu et les plus pauvres de-
viennent appel, réponse et sens de leurs vies. Il se peut que vous trouviez
le témoignage de quelqu’un dont la vie a été comblée en se donnant tota-
lement : en dépensant sa santé au point de mourir comme le grain de blé
tombé en terre. Ces témoins vivent en ceux qui les ont accueillis et au-
delà de ceux qui les ont connus.
Tous ces gens-là savent bien qu’ils ne sont pas seuls ni qu’ils ne pour-
ront jamais se donner tout seuls. Ils auront toujours avec eux ceux qui
aiment Don Bosco et son Projet en faveur des jeunes, ceux qui, de diverses
manières, et par différents moyens, s’en rapprochent car, eux aussi, sont
en train d’apporter leur réponse à l’appel à aider les enfants et les jeunes
les plus pauvres.
Nous vous offrons, cette année, ce magazine, avec l’intention non
seulement de vous présenter différentes manières de se dévouer, ou de
vous éclairer pour répondre à un appel, mais encore pour vous remercier
de votre vocation qui, si généreusement, rejoint la nôtre.
8 décembre 2011
redazionerivistesdb@sdb.org, www.sdb.org, ©Direzione Generale Opere Don Bosco SALÉSIENS 2012
3

1.6 Page 6

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RETTOR MAGGIORE
Être Salésien aujourd’hui!
Être ST alésien rès chers amis, Je vous salue avec le
cœur de Don Bosco et vous souhaite
une Nouvelle Année remplie de toutes ces
belles choses que nous attendons de la vie.
Cependant, que veut dire,
aujourd’hui, être salésien?
Je vais répondre à cette question en vous ra-
contant très brièvement l’histoire de ma
aujourd’hui! Je suis ravi de vous offrir, une fois de plus, à
travers le magazine “SALÉSIENS 2012”, cette
vision de la Congrégation salésienne cen-
trée, cette année, sur le thème de la
vocation et, par conséquent, mon expérience
personnelle, pour inviter les autres à suivre
Jésus.
vocation. C’est une manière de répondre à J’appartiens à une famille nombreuse compo-
P. Pascual Chávez V., sdb l’appel persistant que le Seigneur lance à sée de douze enfants, six garçons et six filles,
Recteur Majeur tous les jeunes, garçons et filles, du monde: et dont je suis le huitième. Je dois avouer que
“Venez et vous verrez”.
même si ma famille était très chrétienne et
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SALÉSIENS 2012

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Avoir la vocation, c’est découvrir le sens de la vie et, par
conséquent, lui donner une direction, des buts à atteindre et,
surtout, une énorme énergie, fruit de la motivation.
que nous recevions chez nous la visite de l’évêque,
de prêtres et de religieuses, je n’avais jamais eu l’idée
de devenir prêtre, un jour. De fait, à part moi-même,
personne d’autre dans ma famille n’est devenu
prêtre ou religieuse.
Que s’est-il passé pour que je
prenne une telle décision?
Une chose toute simple! Lorsque j’avais onze ans,
élève d’une école salésienne au nord du Mexique,
à Saltillo, ma maman est tout à coup tombée
malade et elle est décédée deux semaines plus
tard. Mais, trois jours avant son décès, j’ai pu dia-
loguer avec elle. Assis à côté d’elle, je lui parlais des
sous dont j’avais besoin pour m’acheter une paire
de chaussures de tennis. J’ai toujours aimé jouer,
spécialement au basket-ball. Elle me dit : « Et moi,
je veux que tu saches que j’ai toujours prié le Bon
Dieu d’avoir un fils prêtre. J’ai eu six garçons et,
jusqu’à présent, aucun n’a été au séminaire ». Et
moi, qui étais intéressé par les chaussures de
sport, je lui fis cette réponse : «Je suis celui que tu
as souhaité. » Elle m’adressa un sourire et me
donna les sous pour les chaussures de sport.
Comme je viens de le dire, maman est décédée
trois jours après. Et voilà le plus curieux : je deman-
dais une paire de chaussures, et je reçus la
vocation !
En effet, quelques jours après, je suis allé rencon-
trer mon professeur pour lui communiquer que
je voulais devenir prêtre salésien. Évidemment,
pas un seul mot à propos de mon dialogue avec
maman. C’est quatorze ans plus tard que je le fis,
le jour de mon ordination. Ce jour-là je dis à mon
père et à mes frères et sœurs : « Sans doute seriez-
vous curieux d’apprendre pourquoi je suis devenu
prêtre ». Et je leur racontai l’histoire.
don que le Seigneur m’ait fait, en plus du don de
la vie et de la foi, c’est celui de la vocation.
Avoir la vocation, c’est découvrir le sens de la vie
et, par conséquent, lui donner une direction, des
buts à atteindre et, surtout, une énorme énergie,
fruit de la motivation, qui n’est autre chose que
saisir la raison de ce que nous sommes et réaliser
ce que nous faisons dans la joie, avec optimisme,
convaincus que nous sommes importants.
Je crois que, de fait, la crise la plus généralisée
parmi les jeunes ne trouve pas son origine dans
la drogue, l’alcool ou le désordre dans le domaine
de la sexualité, mais plutôt dans le manque du
sens de la vie et de ses motivations. C’est ça qui
les pousse vers la tentation de jouir uniquement
du moment présent, d’essayer des expériences
risquées ; ou alors ils vivent dans l’indifférence.
En salésien que je suis, j’ai voulu donner ma vie en
faveur des jeunes, sur le modèle de Don Bosco.
Une fois accomplie l’étape de formation à Guada-
lajara, peu après mon ordination sacerdotale, je
fus envoyé préparer ma Licence en Écriture Sainte
à l’Institut Biblique de Rome et à l’Université Hé-
braïque de Jérusalem. Je suis devenu professeur
de Bible et Directeur de l’Institut de Théologie de
Tlaquepaque, au Mexique, durant neuf ans et,
pendant six ans, Provincial de la Province
salésienne de Guadalajara. Au terme de ce service,
C’est maintenant que je me rends compte com-
ment Dieu a guidé ma vie! Vraiment, il a fait de
grandes choses pour moi! Loin de moi de vouloir
me référer au fait d’être maintenant le Recteur
Majeur des Salésiens. Pas du tout ! Je voudrais me
référer au don de la vocation, car le plus grand
SALÉSIENS 2012
5

1.8 Page 8

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SALÉSIENS 2012
6
SALÉSIENS 2012
j’ai pu obtenir le Doctorat en Théologie
Biblique à l’Université Pontificale de Sa-
lamanque. Alors que je venais de ter-
miner ma thèse de doctorat, je fus
choisi comme membre du Conseil Gé-
néral, en tant que Régional de la
Région interaméricaine qui couvre dix-
huit pays, du Canada à la Bolivie. C’est
au cours du 25ème Chapitre Général
(en 2002) que je fus élu Recteur Majeur
des Salésiens. Cependant, les jeunes
ont toujours été ma mission, ma
vocation, ma raison d’être.
Je me sens tellement heureux et fier de
ma vocation salésienne que, loin
d’avoir honte de ce que je suis, j’aime
lancer un appel aux jeunes que je
considère aptes pour cette vocation à
devenir salésiens, précisément parce
que je ne veux pour eux que leur bien,
qu’ils soient heureux comme moi-
même je le suis.
Je peux vous assurer que parmi mes
élèves et jeunes de l’Oratoire (centre de
jeunes) où j’étais, ainsi que parmi les
volontaires qui ont travaillé avec nous,
il y en a qui ont répondu affirmative-
ment après avoir entendu ma propo-
sition.
Voulez-vous savoir l’origine de ma déci-
sion de lancer l’appel ? Tout simplement
une expérience personnelle. L’un des
jeunes de la sélection de basket-ball où
je faisais mon stage d’enseignant est
parti chez les Frères des Écoles Chré-
tiennes. Plus tard, tandis que je faisais
mes études de Théologie, j’ai reçu une
lettre de lui où il me disait pourquoi il
était parti chez les Frères ; et il ajoutait
qu’il se sentait toujours déçu du fait de
n’avoir jamais été invité à devenir
salésien. Dès ce moment-là je me suis
dit : « Dorénavant je vais toujours être
clair et faire une proposition directe ».
J’ai bien appris la leçon qui a porté des
fruits positifs. Permettez-moi de vous
raconter une de ces rencontres de
vocation.
On pourrait me demander : « Com-
ment vous êtes-vous débrouillé pour
proposer la vocation à la vie religieuse
dans le contexte actuel ? Comment
faire pour inviter les jeunes à suivre
Jésus, c’est-à-dire aller à contre-courant
de la culture dominante? Est-ce qu’il y
a dans le monde des endroits où cette
promotion de la vocation salésienne
ait réussi ?
À mon avis, en Occident, surtout
dans les pays riches, il existe une série
de facteurs négatifs à l’encontre de la
vie consacrée : la chute démogra-
phique (s’il n’y a pas d’enfants dans la
société, il n’y en aura pas non plus
pour l’Église) ; le sécularisme qui rend
toujours plus difficile la proposition
et la réponse religieuse ; le niveau de
vie élevé qui rend l’existence plus
confortable, ce qui paraît aller à
contre courant du fait de bâtir sa vie
sur le renoncement, le sacrifice, l’en-
gagement définitif ; sans parler de
l’action autosuffisante de l’État pour
la réalisation d’œuvres qui étaient
auparavant considérées comme
le propre des religieux (hôpitaux,
écoles…).
Ailleurs, il existe des éléments qui favo-
risent la vie consacrée : la population
prédominante est jeune, l’entourage
culturel continue d’être très religieux,
et il y a une grande pauvreté, ce qui fait
qu’on ressent la nécessité d’apporter
du soulagement aux gens, surtout aux
plus pauvres et en situation de dé-
tresse, compte tenu que l’État manque
de ressources pour faire face à tant de
nécessités.

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Je me sens tellement heureux et fier de ma vocation salésienne que, loin d’avoir
honte de ce que je suis, j’aime lancer un appel aux jeunes que je considère aptes
pour cette vocation à devenir salésiens, précisément parce que je ne veux pour
eux que leur bien, qu’ils soient heureux comme moi-même je le suis.
Un exemple : actuellement, une grande partie des existe aussi dans presque tous les pays occiden-
vocations salésiennes proviennent de l’Inde, du
Viêtnam, du Timor Est et de quelques pays d’Amé-
rique Latine. Elles sont nombreuses aussi en Po-
logne et Ukraine.
Être taux. Ceci nous indique que la vie consacrée dans
les pays riches acquiert une autre fonction : être
signe visible et crédible d’un Dieu lisible pour une
société athée qui vit comme si Dieu n’existait pas.
Ceci peut exister si la vie consacrée est vraiment
Un cas qui mérite notre attention est celui du Viêt-
nam où la Province se situe, en termes relatifs de
croissance, au-dessus de toutes les autres pro-
vinces. Or il s’agit d’un pays communiste avec un
Salésien un élément contre culturel, d’identité évangé-
lique, fortement centrée sur Dieu et qui rend
témoin de communion, entièrement au service
des autres.
régime totalitaire, où prévaut le bouddhisme.
Nous avons quatre cents candidats à la vie Dans notre cas, il suffit qu’il y ait des jeunes, pour
aujourd’hui! salésienne, tous étudiants universitaires, et avec qu’il y ait des raisons d’être présent et continuer à
un haut niveau de persévérance.
offrir à d’autres jeunes la vocation salésienne,
comme je le fais ici parmi vous.
Il semble donc que la vie consacrée corresponde
davantage aux pays pauvres. Ce qui ne veut pas Faites de votre vie une chose merveilleuse. Cou-
dire que la vocation salésienne ne soit pas aussi rage ! Donnez à Dieu une opportunité et vous
pour les pays riches et développés ; et, de fait, elle verrez qu’il ne vous décevra jamais.

1.10 Page 10

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SALÉSIENS 2012
Canada 26
Pays-Bas 43
Belgique 215
Pologne 975
France 178
Andorre 5
Allémagne 303 R. Tchèque 149
Autriche 83 Slovaquie 208
Suisse 20
Hongrie 39
Slovénie 87
ItalieSa2in4t-1M1arin
Croatie 82
4MoBnotsé.nHéegrrzo.
4
3
Serbie 7
Cosovo
5
Vatican 12
Albanie 12
Malte 31
Grande Bretagne 82
Irlande 56
U. S. A. 251
Espagne 1160
Portugal 98
Maroc 3
Tunisie 3
Mexique 360
Cuba 16
HaïRti.6D9 ominicaine 130
Porto Rico 28
Honduras 13
GuaStaemlNvaiaCcdlaoaorsar9tga54uR3aPica1an7a2m2 a
10
Colombie
Antilles
Vénézuela
326
néerlandaises
199
3
Équateur 185
Pérou 157
Brésil 761
Bolivie 166
LEGENDE
1001 -
501 - 1000
251 - 500
101 - 250
51 - 100
11 - 50
1 - 10
Pas de présence
(Annuario 2011)
8
SALÉSIENS 2012
Paraguay 94
Chili 180
Uruguay 102
Argentine 474
Cap-Vert 5 Sénégal 11
Guinée Conakry 10
Mali 15
Burkina Faso 9
Sierra Leone 8
Libéria 6
Côte d’IvoiGreha3n6Taog7o260
Af

2 Pages 11-20

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2.1 Page 11

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LES SALÉSIENS DANS LE MONDE PAR NATION
Suède 6
LiBtuiaénloieru9ssie 17
Ukraine 38
Moldavie 4
Russie 53
Bulgarie 8 Géorgie 3
Turquie 7
Azerbaïdjan 10
Liban
Syrie
6
8
Israël 58
Koweït 5
Égypte 28
Iran 3
Pakistan 5
Népal 13
Inde 2504
Tchad 11 Soudan 14 ÉrythYrééme 2e4n 4
Éthiopie 117
R. Centrafri- S. Soudan 13
caine 8
R. D.
Congo 231
Kenya 78
Ouganda 14
Rwanda 55
Burundi 14
Tanzanie 65
Sri Lanka 65
Angola
78
Zambie
62
Malawi 8
Madagascar 96
Zimbabwe 7
Namibie 3
frique du Sud 44
Mozambique
Swaziland 7
63
Maurice 4
Mongolie 11
Chine 104
Corée 116
Japon 111
Taiwan 19
Philippines 282
Guam 3
Indonésie 45
Papouasie N. G. 30
Timor oriental 146
Iles Salomon 6
Samoa 11
Australie 79
Fidji 13
Nouvelle-Zélande 2
SALÉSIENS 2012
9

2.2 Page 12

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SALÉSIENS 2012
10
SALÉSIENS 2012

2.3 Page 13

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REPARTIR
DE
DON BOSCO
Bicentenaire de la naissance de Don Bosco 12
Basilique du Valdocco, 100 Ans 14
L’Université de Don Bosco 16
Totus Tuus : La Famille salésienne une Famille Mariale18
ADMA : l’Association de Marie Auxiliatrice 20
Bulletin Salésien : au Service de la Vie ! 22
Appelés à la Sainteté 24
SALÉSIENS 2012
11

2.4 Page 14

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REPARTIR DE DON BOSCO
2011 - 2015 : Préparation du Bicentenaire de
la naissance de Don Bosco
1. Histoire de Don Bosco
16 août 2011 - 15 août 2012 :
Un cheminement systématique d’étude et
d’assimilation de Don Bosco… L’étude de Don
Bosco est la condition pour pouvoir en communi-
quer le charisme et en proposer l’actualité .
12

2.5 Page 15

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2. Pédagogie de Don Bosco
16 août 2012 - 15 août 2013 :
Aujourd’hui il est nécessaire d’approfondir la
pédagogie salésienne. C’est-à-dire qu’il faut étudier
et réaliser le système préventif remis à jour tel que le
souhaitait le P. Egidio Viganò. Il s’agit… de déve-
lopper ses grandes virtualités, d’en moderniser les
principes, les concepts, les orientations, d’interpréter
aujourd’hui ses idées de fond .
3. Spiritualité de Don Bosco
16 août 2013 - 15 août 2014 :
C’est peut-être le domaine le moins appro-
fondi de Don Bosco. Don Bosco est un homme tout
entier tendu vers le travail, il ne nous offre pas de des-
criptions de ses évolutions intérieures et ne nous laisse
pas de réflexions explicites sur sa vie spirituelle .
SALÉSIENS 2012
13

2.6 Page 16

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REPARTIR DE DON BOSCO
Italie
100 Ans
Basilique du Valdocco
par P. Natale Maffioli, sdb
Il y a cent ans, le 13 juillet 1911, l’église de
Marie Auxiliatrice au Valdocco recevait le
titre de Basilique. C’est le lieu où se trouve le
cœur de tous les salésiens du monde entier.
Un jour de vacances, un monsieur âgé,
marchand de fruits, qui passait avec son
chariot vit les imposants échafaudages
surgis au milieu des prés du Valdocco et
se laissa attirer par cette curiosité.
« Que se passe-t-il ? demanda-t-il à l’un
des ouvriers.
- Nous construisons une grande Église
à la Madone !
- Qui la finance ?
- C’est Don Bosco. Mais il recueille des
offrandes d’un peu partout ».
L’homme resta silencieux un instant, puis
il appela le chef des travaux et lui offrit tout
le contenu de son chariot pour le distri-
buer aux ouvriers ; ensuite, voulant
donner un coup de main, il chargea avec
l’aide des autres, une pierre sur ses épaules
et chemina vers les ponts. Tout tremblant
sous le poids de la pierre et tout en sueur,
le vieux monsieur réussit à atteindre le
sommet. Il déposa la pierre et s’écria tout
joyeux : « Maintenant je peux mourir dans
la joie, parce que j’espère pouvoir, d’une
certaine façon, participer à tout le bien qui
se fera dans cette église ».
Don Bosco ne disait jamais : « Je ferai ceci
ou je ferai cela… ». Il disait toujours :
« Marie Auxiliatrice fera ceci ou fera
cela… ». Ensemble, Marie Auxiliatrice et
don Bosco ont fait une belle église !
Il n’avait ni terrain ni argent.
Depuis le début des années 1860, don
Bosco pensait déjà construire une grande
église et la raison évidente était l’étroitesse
de la chapelle Saint François de Sales
construite entre les années 1851 et 1852.
Un soir de décembre 1862, il confia ce qui
suit à don Albera : « J’y pensais : notre
église (St François de Sales) est trop petite,
elle ne peut contenir tous ces garçons qui
s’y en tassent. Nous allons en construire
une plus grande, plus belle et plus magni-
fique. Nous allons la dédier à l’Auxiliatrice ».
Le 1er février 1863, don Bosco lança réso-
lument le projet de la nouvelle église,
quoique le terrain sur lequel il avait songé
la construire ne fût pas le sien et qu’il n’eût
pas d’argent pour commencer son projet,
mais il envoya un grand nombre de circu-
laires pour obtenir l’aide des bienfaiteurs.
Les fondations furent réalisées en partie
pendant l’automne pour reprendre après
l’hiver, au mois de mars 1864.
Vers la fin du mois d’avril, sur l’invitation du
chef chantier, don Bosco, accompagné de
ses collaborateurs et de plusieurs élèves,
se rend sur le chantier pour y poser la pre-
mière pierre. À la fin de la cérémonie, pour
exprimer sa sollicitude envers le chef
chantier Buzzetti, il lui adressa ces mots :
« Je voudrais te donner, séance tenante,
une avance sur les grands travaux » ! Sur
les faits, il sortit son porte-monnaie et
versa le contenu dans les mains de Buz-
zetti pour un montant de 40 centimes.
« Sois tranquille, ajoute-t-il, la Madone se
chargera de compléter le reste pour la
construction de son église ». « Et Marie,
14
SALÉSIENS 2012

2.7 Page 17

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écrit ensuite don Bosco, a utilisé ces pau-
vres mains pour prouver que c’est Elle-
même qui voulait édifier son église :
aedificavit sibi domum Maria. Oh com-
bien sont-ils ceux qui se sont recomman-
dés à Marie Auxiliatrice, en faisant la
neuvaine et en faisant une offrande, et
qui ont obtenu la grâce demandée !
Turin, Gênes, Bologne, Naples, ainsi que
Milan, Florence, Rome, sont des villes qui,
ayant expérimenté les grâces provenant
de la dévotion à Marie Auxiliatrice, ont
manifesté leur gratitude à travers des
dons et des offrandes. Il y a eu également
des villes lointaines telles que Palerme,
Vienne, Paris, Londres et Berlin qui se sont
recommandées à la même prière avec la
même promesse à Marie Auxiliatrice et je
ne me souviens pas qu’il y ait eu une
seule déception ».
Une dévotion illustrée
Don Bosco n’était pas un spécialiste en
matière d’art, mais il avait une sensibilité
particulière pour les potentialités d’un
édifice religieux, la capacité de mettre en
valeur la mémoire et les figures artis-
tiques d’un signe sacré et d’en faire ainsi
ressortir le message. C’est le témoignage
de l’architecte Antonio Spezia qui, depuis
de longues années, entretenait une rela-
tion amicale avec Don Bosco.
Pour ce qui concerne l’église de Marie
Auxiliatrice, l’architecte s’est inspiré de la
façade de la basilique Saint Jacques le
Majeur de Venise, archidiocèse du
Veneto, réalisée par Andrea Palladio. En
cinq ans, la construction de l’église fut
achevée. Elle fut consacrée le 9 juin 1869.
Après la phase de la construction de
l’église, débuta la phase de sa décoration.
Don Bosco avait carrément en tête un
plan iconographique extraordinaire : Il
voulait, à travers les peintures des petites
chapelles et les inscriptions qui les accom-
pagnent, communiquer des contenus,
présenter non seulement un saint auquel
adresser nos prières, mais aussi des exem-
ples à imiter. En juin 1868, à l’occasion de
la consécration, le tableau de Marie Auxi-
liatrice était déjà réalisé par le peintre Tom-
maso Lorenzone et placé à l’intérieur de
l’église. On y distingue la Vierge Marie avec
l’Enfant Jésus dans les bras, elle se trouve
entourée des apôtres et des évangélistes ;
à la chapelle dédiée à Saint Joseph, dans
le transept gauche, il fit installer une toile
de Saint Joseph et la Sainte famille du
même peintre Lorenzone.
Vers le fond de l’église, on trouvait l’autel
dédié à Sainte Anne avec une toile du
peintre Giovanni Battista Fino qui repré-
sente l’éducation de la Vierge.
Le dernier travail réalisé après la mort de
don Bosco, fut la décoration de la cou-
pole avec la gloire de l’Auxiliatrice. Le
projet, réalisé par le peintre Joseph Rollini
fut néanmoins une idée de don Bosco.
Vers les années 1920 et 1930, les supérieurs
salésiens, en vue de la béatification et de
la canonisation de Don Bosco, ont entre-
pris des travaux d’agrandissement et de
réaménagement intérieur de la basilique.
Don Pietro Ricaldone, Recteur Majeur,
confia à l’architecte salésien Jules Valloti le
projet de la rénovation. Présenté en 1934,
celui-ci fut approuvé à l’unanimité, et son
exécution immédiate décidée.
Dans le projet il était recommandé que
l’église, telle que don Bosco l’avait réalisée
subisse le moins de changements possi-
bles: la démolition de l’abside et la créa-
tion d’un nouveau chœur, qui accueillait
un précieux autel dédié à Marie Auxilia-
trice, encadré par deux grandes chapelles.
L’architecte Ceradini envisage un nouvel
autel dédié à Don Bosco, qui avait été au-
trefois l’autel de saint Pierre.
Il n’y a que deux autels qui aient conservé
la décoration originale : celui de Saint
Joseph, qui avait déjà subi un enrichisse-
ment en 1889, et celui de Saint François
de Sales qui, en 1889, avait remplacé l’ori-
ginal dédié par Don Bosco aux sacrés
cœurs de Jésus et de Marie.
L’inauguration de l’ampliation de l’autel
dédié à Saint Jean Bosco ainsi que le re-
vêtement en marbre du sanctuaire eut
lieu le 9 juin 1938, en souvenir du cin-
quantenaire de la mort de Don Bosco.
Avec le début de la deuxième guerre
mondiale, les travaux ont connu un ralen-
tissement avec, pour conséquence, des
difficultés de tout genre, spécialement
économiques ; mais le 19 décembre
1942, le décorateur Carlo Cussette dévoila
la dernière partie de la galerie autour du
maître-autel et décréta la fin des travaux.
Les opérations, les ampliations, les revête-
ments en marbre, les décorations picturales
et les nouveaux autels (spécialement ceux
dédiés à don Bosco et à Sainte Marie Domi-
nique Mazzarello) créaient une ambiance
grandiose, et d’après les résultats, on a l’im-
pression que l’économe général, Don Fedele
Giraudi (le promoteur des travaux), eût voulu
ajouter au sanctuaire marial, un signe de la
grandeur de la Congrégation salésienne.
SALÉSIENS 2012
15

2.8 Page 18

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REPARTIR DE DON BOSCO
Italie
L’Université de Don Bosco
C’est une réalité dans la Congrégation
salésienne, qui se présente avec une
connotation très particulière et qui se ca-
ractérise par sa dimension internationale,
vécue dans cette perspective que la tra-
dition salésienne a toujours appelé «
esprit de famille ». Celui qui est dedans
s’en rend compte. Et on n’a pas besoin,
pour cela, d’appartenir à la Famille
Salésienne. Les étudiants, d’après leurs
dires, s’en rendent compte et le parta-
gent avec tous ceux qui ont fait le même
choix qu’eux, à savoir celui de se former
en tant que personnes et en tant que
professionnels de l’avenir dans l’une des
six facultés de l’Université Pontificale
Salésienne (UPS) de Rome (Théologie,
Sciences de l’Éducation avec Pédagogie
et Psychologie, Philosophie, Droit canon,
Lettres classiques et Lettres chrétiennes,
Sciences de la Communication à quoi il
faut joindre le Département de Pastorale
des Jeunes et la Catéchèse). Fondée en
1940, le pape Paul VI l’éleva, le 24 mai
1973, au rang d’Université avec le Motu
Proprio « Magisterium Vitae ».
En plus de soixante-dix ans d’existence,
l’UPS a offert à la société, à l’Église, à la
Congrégation et à la Famille Salésienne
non seulement des personnalités solide-
ment affirmées, mais aussi une foule de
pasteurs et d’animateurs, de profession-
nels et d’experts, bref, une foule de ces «
bons chrétiens et honnêtes citoyens »
rêvés par Don Bosco, capables de contri-
buer à la construction de la « civilisation
de l’amour » (Paul VI). Les papes, en par-
ticulier Benoît XVI, ont mis en relief la mis-
sion et le rôle spécifiques que l’UPS joue
dans l’Église et dans la société : porter
une attention particulière à l’étude et à la
solution des questions inhérentes à
l’éducation et à l’action pastorale surtout
parmi les jeunes et les classes populaires,
selon l’esprit de Don Bosco.
par P. Renato Butera, sdb
Nombreuses sont les vocations sacerdo-
tales, religieuses et laïques qui s’y sont
formées. Et ce, de tous les coins du
monde, de chacun des cinq continents.
Les étudiants de l’UPS proviennent de
plus de quatre-vingt-dix pays : tout un
éventail d’expressions culturelles réunies
dans un seul crédo qui rend encore plus
universelle la mission de formation de
l’Université. Cette caractéristique la rend
spéciale par rapport à d’autres centres
d’études universitaires.
L’UPS est donc à plein titre l’Université
de Don Bosco pour les jeunes, non seu-
lement parce qu’elle offre chaque
année sa proposition de formation aux
quelque deux mille étudiants qui la fré-
quentent (sans compter les milliers
d’inscrits dans les vingt-huit centres qui
lui sont affiliés de manière variée), mais
parce qu’elle forme des enseignants,
des responsables de jeunes, des forma-
teurs, des experts qui, à leur tour,
consacreront leur « sagesse » et leur
compétence, acquises à l’UPS, au ser-
vice d’une multitude de jeunes qu’ils
rencontreront dans leur pays d’origine
et pour lesquels ils sont préparés.
Lavieacadémiqueacomme critère de base
celui prôné par l’article 40 des Constitu-
16
SALÉSIENS 2012

2.9 Page 19

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tions des Salésiens: c’est « la maison qui ac-
cueille, la paroisse qui évangélise, l’école
qui prépare à la vie, et la cour de récréation
pour se rencontrer en amis et vivre dans la
joie ».
L’UPS est « la maison qui accueille », où
l’on vit dans un esprit d’amitié et de soli-
darité l’effort pour l’étude, sûr de trouver
quelqu’un sur qui compter. Il existe, en
effet, au sein de l’Université, l’Équipe de
Pastorale Universitaire, une réalité de vo-
lontariat qui vient en aide surtout à ceux
qui rencontrent les difficultés typiques de
ceux qui arrivent pour la première fois
dans un pays dont ils connaissent à peine
la langue ou dans une structure acadé-
mique qui a des exigences bien diffé-
rentes de celles rencontrées au lycée.
L’accueil y est vécu intensément, par
exemple, le jour où les « anciens » étu-
diants accueillent les « nouveaux », les in-
troduisant dans les locaux de l’université.
L’UPS est ensuite « la paroisse qui
évangélise » en offrant des temps pour
une vie spirituelle personnelle et com-
munautaire de qualité et approfondie,
tels que la possibilité de la messe quo-
tidienne et de la confession, les récol-
lections mensuelles, la proposition d’un
approfondissement de sa propre foi ou
de la vocation laïcale comme salésien
coopérateur, l’occasion de vivre des ex-
périences fortes pendant les désormais
traditionnels « mercredis de Carême ».
L’UPS est également « la cour de
récréation » où l’on cultive l’amitié dans
une ambiance joyeuse à des moments
de fête comme la « Rencontre des Peu-
ples » ou les « agapes fraternelles » à
l’occasion de la fête de Don Bosco et de
Marie Auxiliatrice, de la préparation à
Noël, ou des randonnées et sorties à
Rome et ses alentours, ou les journées
des différents cursus, etc.
Et, surtout, l’UPS est « l’école qui
prépare à la vie ». C’est sa vocation
spécifique, par la variété et le
sérieux de sa proposition de forma-
tion, attentive au progrès scienti-
fique et culturel et aux instances
sensibles au sens de la vie, et inspi-
rée par un humanisme intégral qui
rend les étudiants capables d’être
protagonistes et les place au centre
de leur propre effort intellectuel et
de recherche.
L’UPS veut donc être, et elle l’est, l’Uni-
versité de Don Bosco, non seulement
pour les jeunes, mais aussi des jeunes,
où la personne « passe avant tout » et
« au-dessus de tout ». Ce n’est pas seu-
lement un slogan mais une intention,
une volonté et aussi – nous le croyons –
une réalité qui soutient et crée le climat
de la formation universitaire tout en-
tière.
SALÉSIENS 2012
17

2.10 Page 20

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REPARTIR DE DON BOSCO
Pologne
Totus Tuus :
La Famille Salésienne une Famille Mariale
Le VIème Congrès de Marie Auxiliatrice
Częstochowa, Pologne
La dévotion à Marie Auxiliatrice est vive
dans la Famille Salésienne par la volonté
même de Don Bosco.
Du 03 au 06 août 2011 au sanctuaire de la Vierge
Noire de Częstochowa, en Pologne, est prévu le
Vème Congrès International de Marie Auxiliatrice,
événement de la Famille Salésienne, promu par l’As-
sociation de Marie Auxiliatrice (ADMA), qui reconnaît
en la dévotion à Marie Auxiliatrice l’un des apects
charismatiques de notre esprit commun.
« Totus tuus », était le thème du congrès. Tandis qu’il
nous proposait la sainteté et la grande dévotion ma-
riale de Jean-Paul II, il réflète à la fois notre filiale
consécration à Marie Auxiliatrice et notre marche
avec Elle sur le chemin de la foi, la défense des
grandes valeurs de la vie, de la famille, de l’éducation
afin de renouveler notre engagement à être disciples
authentiques et apôtres passionnés pour porter
l’Evangile aux jeunes.
La dévotion à Marie Auxiliatrice est vive dans la Fa-
mille Salésienne par la volonté même de Don Bosco,
qui avec la construction de la basilique de Marie Auxi-
liatrice de Turin, la diffusion de la prière et la fondation
des congrégations et groupes à lui dédiés, a l’assu-
rance que Marie est l’inspiratrice et le soutien de l’œu-
vre salésienne.
18
SALÉSIENS 2012

3 Pages 21-30

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3.1 Page 21

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À partir de 1988 cinq Congrès Internationaux en sont célébrés :
Turin-Valdocco en 1988, à l’occasion du centenaire de la mort
de Don Bosco ; Cochabamba (Bolivie) en 1995 ; Séville (Espagne)
en 1999 ; Turin-Valdocco en 2003 à l’occasion du centenaire du
couronnement de Marie Auxiliatrice, Cité de Mexique en 2007.
L’Association de Marie Auxiliatrice (ADMA), fondée par Saint Jean
Bosco en 1869 offre un itinéraire de sanctification et d’apostolat
selon le charisme salésien. Dans la Famille Salésienne l’Associa-
tion souligne et promeut le culte eucharistique et la dévotion
mariale pour l’évangélisation et la promotion de la classe popu-
laire et des jeunes pauvres et abandonnés.

3.2 Page 22

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REPARTIR DE DON BOSCO
L’Association de Marie Auxiliatrice
Organisateur né, don Bosco ne lais-
sait pas à la seule dévotion spon-
tanée le culte à Marie Auxiliatrice. Il lui
donnait stabilité avec une Association
qui prenait son nom. Les témoins di-
rects ont vu dans cette institution l’une
des initiatives les plus chères à Don
Bosco, et une initiative de la plus vaste
résonance après celle des deux Ccon-
grégations religieuses et de l'Aassocia-
tion des coopérateurs.
On proposait aux associés les objectifs
suivants :
» le zèle pour une charité plus grande,
la spiritualité, le culte : « promouvoir
la gloire de la Sainte Mère du Sau-
veur » (art. 1) ;
» « prolonger la dévotion à Notre Dame
et la vénération du Saint Sacrement »
(art. 2) ;
Comme il était habitué à dire dans la
présentation d'importants documents,
don Bosco attribuait l’origine de l'Asso-
ciation à des « demandes répétées »,
provenant « de partout et de per-
sonnes de tout âge et de toute condi-
tion » pendant et après la construction
et la consécration de l´église. On pen-
sait à des associés « qui, unis dans le
même esprit de prière et de charité, of-
friraient leur dévotion attentionnée à la
très sainte Mère du Sauveur invoquée
sous le beau titre de Secours des Chré-
tiens ».
» à travers les mots, les conseils, les
œuvres ; en promouvant le caractère
festif et la pratique de neuvaines,
fêtes et solennités en honneur de la
Vierge Marie et du Saint Sacrement,
au cours de l’année (art. 3) ;
» favoriser « la diffusion de bons livres,
images, médailles, bulletins ; et re-
commander la participation aux
processions en honneur de Marie et
du Saint Sacrement, la Communion
fréquente, l'assistance à la sainte
20
SALÉSIENS 2012

3.3 Page 23

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Messe, l’accompagnement du « Des Associés qui, unis dans le même ciété salésienne et partout où ils
Viatique » (art. 4) ;
esprit de prière et de charité, offriraient se trouvent ».
» prendre à cœur « le soin de
soi-même et des personnes »,
« toujours attentifs à empêcher
leur dévotion attentionnée à la très sainte
Mère du Sauveur invoquée sous le beau
titre de Secours des Chrétiens ».
Par la suite, avec le Bref Cum
multa du 19 janvier 1894, Léon
XIII conférait à perpétuité au Rec-
le blasphème et les discours
teur Majeur des Salésiens et à ses
contre la religion et à combattre tout rituels évoquaient le progrès spirituel successeurs la faculté de pouvoir « vala-
obstacle qui puisse empêcher la des associés, en « réalisant la commu- blement et licitement ériger d’autres as-
sanctification des jours de fête » nion entre toutes les œuvres bonnes », sociations du même nom dans chaque
(art. 5).
les prières et les indulgences.
lieu où se fussent trouvées des maisons
et églises de la Congrégation, et d’agré-
Quant aux moyens, on était incité à une Pour une plus grande diffusion de l'As- ger les associations érigées » à la susdite
intense vie de prière personnelle : « Se sociation, don Bosco obtint l’érection Archiconfrérie.
confesser et communier tous les quinze de l’Archiconfrérie, avec la faculté de
jours ou une fois par mois, et assister s’agréger des associations semblables Deux ans après, le Bref Sodalitas du 25
tous les jours à la sainte Messe si les obli- déjà existantes ou à s'ériger. C’est Pie IX février 1896 concédait au Recteur
gations de son état le permettent » (art. qui le concédait avec le Bref Sodalitia Majeur et à ses successeurs la faculté
6) ; aux simples fidèles, on recomman- Fidelium du 5 avril 1870 ; cependant la « d’agréger à la même Archiconfrérie »
dait des oraisons jaculatoires appro- faculté d'association était limitée à l’ar- de l'église de Marie Auxiliatrice de Turin,
priées, matin et soir, et aux prêtres, de chidiocèse de Turin. Par le Bref suivant « d’autres associations de mêmes but et
prier au cours de la messe pour tous les du 2 Mars 1877, Expositum Nobis, la fa- contenu, érigées canoniquement et
groupes associés à cette pieuse Associa- culté était étendue à tous les diocèses présentes dans quelque église ou dio-
tion : « Ces prières – soulignait-on – se- du Piémont.
cèse que ce soit ». Finalement, le S.
raient comme un lien pour unir tous les
Congrégation des Religieux, avec rescrit
associés dans un seul cœur et une seule Après la mort de don Bosco, Léon XIII, du 31 Juillet 1913, accordait au Recteur
âme, pour rendre honneur à Jésus, pré- d'abord avec le Bref Admotae Nobis Majeur le privilège de pouvoir ériger ca-
sent de manière invisible dans la sainte preces du 25 juin 1889, concédait la fa- noniquement les Associations des Fi-
Eucharistie, et à son auguste Mère, pour culté d'agrégation de toutes les associa- dèles de Marie Auxiliatrice même dans
participer aux œuvres de charité accom- tions analogues « érigées ou à s'ériger les maisons de l'Institut de FMA et les
plies par chacun des associés ». Les huit en une quelconque église ou oratoire agréger à l’Association première de
articles du chapitre Des Avantages Spi- public que ce soit, appartenant à la So- Turin.
SALÉSIENS 2012
21

3.4 Page 24

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REPARTIR DE DON BOSCO
Brésil
Bulletin Salésien :
au Service de la Vie
par P. Nivaldo Luiz Pessinatti, sdb
Un itinéraire plein de vie
Si de grands défis ou des catas-
trophes ont souvent poussé à cher-
cher des solutions inédites, la routine
de la vie quotidienne ne fournit pas
toujours des provocations à même
d’opérer des changements qui s’avè-
rent aussi parfois nécessaires. La
presse, née de la répétition monotone
de chaque jour, pourrait être incluse
dans cette liste. Or l’effet multiplica-
teur de la presse peut être considéré
comme l’un des événements majeurs
qui ont transformé l’humanité.
Don Bosco en eut l’intuition et mit en
pratique rapidement l’usage de cette
ressource innovatrice de communica-
tion. En plus, il lui donna une vivacité et
une saveur absolument chrétiennes.
À l’heure actuelle, le Bulletin Salésien,
publié dans différentes langues, avec des
styles, des nuances et des couleurs divers,
confirme la solidité et l’opportunité de
cette solution intuitive chrétienne.
En février 1902, le Bulletin en langue
portugaise divulgue pour les Brésiliens,
les Portugais et les « colonies » portu-
gaises la richesse et la force d’un travail
qui avait et qui aurait une longue his-
toire à raconter.
La première édition portugaise re-
hausse, en effet, avec élégance et pré-
cision, tous les ingrédients du trésor
précieux des initiatives salésiennes pré-
sentes en Europe et en Amérique :
textes riches en détails et en vie, et
photos en haute résolution sont
quelques indicateurs de la qualité de
cette communication. En feuilletant le
premier numéro (Année 01, n° 1, février
1902) et en le comparant avec les sui-
vants, nous nous trouvons face à toute
une épopée réaliste du vécu : chro-
niques, témoignages de dévouement
des missionnaires, rapports d’éduca-
teurs, de jeunes, de laïcs et de religieux.
Plus qu’un simple dépôt de curiosités
culturelles « exotiques », ce véhicule de
communication devient un véritable
messager, apte à révéler et à socialiser
des projets de vie dédiés au bien d’au-
trui et à la défense de la vie de tant de
peuples si divers : il suffit de penser
comment les « missions » étaient dé-
crites et diffusées.
Durant la difficile période de la Première
Guerre mondiale, la publication du
Bulletin Salésien fut interrompue. Ce-
pendant, peu de temps après, il recom-
mence à circuler régulièrement tous les
deux mois et avec une meilleure qualité
graphique. L’interruption de sa publica-
tion, durant la Seconde Guerre mon-
diale, fut beaucoup plus longue : elle
dura presque dix ans! Cette situation re-
grettable présenta cependant l’opportu-
nité, vite exploitée, de diversifier et
décentraliser le Bulletin Salésien.
En 1950, par exemple, le Brésil com-
mence la publication du Bulletin
Salésien brésilien : année 1, numéro 1,
traité et imprimé à São Paulo, sous la
direction du P. Provincial, Don Gio-
vanni Resende. Il cessa d’être traduit en
portugais et prit un visage brésilien,
tout en conservant un lien étroit
d’identité avec le charisme salésien.
En 2012, se complétera une série inin-
22
SALÉSIENS 2012

3.5 Page 25

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terrompue de 62 ans de publication.
De 1957 à 1972, le bulletin s’appela « Le
Magazine Salésien ». Ce changement
aiderait à surmonter le sens réducteur
du terme « bulletin » utilisé au Brésil.
Cependant, dans la première édition
de 1972, son nom originel de « Bulletin
Salésien » fut repris et le demeure
encore aujourd’hui.
Succès et défis
Le développement, la diffusion et l’uti-
lisation du Bulletin Salésien furent et
restent toujours une préoccupation
constante de ses directeurs.
Pendant longtemps, l’édition brési-
lienne fut soutenue par l’effort et la
bonne volonté de son directeur. Ac-
tuellement, l’équipe de rédaction se
compose de SDB, de FMA et d’un
Salésien Coopérateur. Le désir d’un plus
grand professionnalisme (journalistes,
programmateurs, impression, distribu-
tion…) a été toujours constant.
Le tirage du Bulletin Salésien a été,
depuis
plusieurs décennies,
de 20.000 exemplaires. Au cours des
cinq dernières années, il a atteint le
nombre de 100.000 exemplaires. En
outre, en collaboration avec la RES
(Réseau des Écoles Salésiennes), il a
produit une collection de bandes des-
sinées qui narrent la vie des saintes et
saints salésiens.
En ce sens, il y eut une croissance signi-
ficative ; cependant la diffusion et
l’utilisation par les communautés salé-
siennes reste encore un défi : celui de
faire du Bulletin Salésien un outil d’in-
formation et de formation salésiennes
largement utilisé par les Communautés
Éducatives et Pastorales.
Plusieurs initiatives et stratégies sont
suggérées aux paroisses, aux écoles et
aux œuvres sociales pour qu’elles utili-
sent le Bulletin Salésien comme instru-
ment de communication salésienne.
Provinciaux et Provinciales se sont en-
gagés à leur prêter toute sorte d’appui,
en motivant les communautés, en pro-
mouvant la diffusion, etc.
La diffusion du Bulletin Salésien on line
a été un objectif important. Toutefois
l’interactivité et la souplesse de cet outil
exigent un nouveau projet, une nou-
velle plate-forme et un nouveau type
de professionnels afin de devenir un
portail de référence pour la communi-
cation salésienne au Brésil, ce qui, d’ail-
leurs, est déjà en cours.
Nous avons également un indicateur
important de sa signifiance : des étu-
diants en Master de certaines universi-
tés brésiliennes ont choisi le Bulletin
Salésien comme objet de leur re-
cherche académique, que ce soit dans
le domaine de la communication ou
dans le domaine social.
Entretemps, le Bulletin Salésien du Brésil,
à travers ses éditions bimensuelles,
poursuit toujours son chemin, avec un
ferme engagement dans son objectif :
être un instrument au service de la vie.
SALÉSIENS 2012
23

3.6 Page 26

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REPARTIR DE DON BOSCO
Appelés à la Sainteté
À la lumière de l’Étrenne de 2011, nous rappelons que la vocation fondamentale est celle de la
sainteté. Le Postulateur rend grâce pour quelques évolutions relatives aux processus en cours, vous
en donne connaissance et vous invite à prier ces témoins qui ont réalisé l’invitation évangélique :
« Venez et vous verrez ».
Le 24 septembre 2010 : Andrej Majcen
Ouverture à Llubljana Rakovnik (en Slové-
nie) de l’enquête diocésaine pour la béatification
du Serviteur de Dieu Andrej Majcen, sdb (1904-
1999), prêtre et missionnaire, « patriarche » des
salésiens au Viêt-Nam.
Le 20 octobre 2010 : Auguste Arribat
Dépôt de la Positio relative au Serviteur de
Dieu Joseph Auguste Arribat, sdb (1879-1963),
prêtre. Visage ouvert et souriant, ce fils de Don
Bosco ne s’éloignait de personne. Même si sa mai-
greur et son ascétisme nous rappelaient le curé
d’Ars, son sourire et sa douceur étaient vraiment
ceux d’un salésien.
Le 19 janvier 2011 : Constantin Vendrame
À Shillong (Inde) clôture de l’enquête diocé-
saine relative au Serviteur de Dieu Constantin
Vendrame, sdb (1897-1957). Grand missionnaire,
il se consacra à la formation des catéchistes laïcs
qui évangélisent les communautés. En bon
salésien, il dirigea et suivi les oratoires festifs,
éduqua une centaine d’enfants. Il porta le christia-
nisme même chez les hindous, les musulmans et
les méthodistes.
24
SALÉSIENS 2012
par P. Pierluigi Cameroni, sdb
Le 27 avril 2011 : Stephen Sándor
Dépôt de la Positio de Stephane Sándor, sdb
(1914-1953), coadjuteur, martyr. Sa constante
préoccupation fut celle d’être fidèle à sa vocation
de salésien coadjuteur. Au lieu de se réfugier à l’ex-
térieur de son pays, il resta dans sa patrie pour
sauver la jeunesse hongroise.
Le 24 mai 2011 : Jan Świerc
Clôture de l’enquête diocésaine du martyre
des Serviteurs de Dieu Jan Świerc et 7 compa-
gnons, salésiens de la province de Cracovie et mar-
tyrisés à Auschwitz ; et de Franciszek Miska, sdb,
de la province de Piła, martyrisé à Dachau. Té-
moins du Christ en l’une des heures les plus som-
bres de l’histoire de l’humanité.

3.7 Page 27

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Le 23 octobre 2011 : Luigi Guanella
Canonisation du Bienheureux Luigi Gua-
nella (1842-1945). Conquis par Don Bosco et
son charisme, il est devenu le fondateur d’une
Congrégation dédiée à l’éducation de la jeunesse,
à l’assistance des malades mentaux, à l’accompa-
gnement et au soutien des personnes âgées aban-
données.
Le 7 juin 2011 : Ana María Lozano Díaz
À Agua de Dios (Colombie), ouverture de
l’enquête diocésaine sur la Servante de Dieu Ana
María Lozano Díaz (1883-1982), cofondatrice de
l’Institut des Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et
de Marie. Fascinée par le charisme du Bienheu-
reux Louis Variara, sdb, elle est devenue sa disciple
et son héritière la plus fidèle.
Le 27 juin 2011 : Laura Meozzi
Laura Meozzi, fma (1873-1951), est décla-
rée Vénérable. Pionnière de la présence des fma en
Pologne ; malgré la pauvreté extrême, elle ouvre
des maisons pour toutes les conditions : les en-
fants, les orphelins, les filles abandonnées, les
jeunes-filles, les postulantes, les novices, les sœurs,
puis les réfugiés, les persécutés, les malades…
SALÉSIENS 2012
25

3.8 Page 28

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SALÉSIENS 2012
CRÉATION
D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Les Paroles et les Comportements 28
Venez et Vous Verrez ! 30
Suivez ses traces 32
Volontariat, mouvement vocationnel et missionnaire 34
Pèlerinage annuel des servants d’autel 36
On ne sait pas si quelque chose est bon tant qu’on ne l’a pas testé 38
Ne jamais oublier de jouer ! 40
La Journée mondiale de la Jeunesse, une fête de la foi 42
Le Mouvement Salésien des jeunes à la fête de la foi 44
« Vous êtes l’espérance de Dieu et notre propre espérance » 46
Du volontariat renaît l’Espérance 48
Forum des jeunes : venez et voyez 50
26
SALÉSIENS 2012

3.9 Page 29

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SALÉSIENS 2012
27

3.10 Page 30

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Australie
Les Paroles et les Comportements
28
SALÉSIENS 2012
par P. F. B. Freeman, sdb
Un conférencier invité, un révolutionnaire, si ce
n’est pas par réputation certainement de nom,
s’adressait à une classe d’élèves de lycée sur la néces-
sité d’une réforme sociale radicale et la nécessité pour
les dirigeants cracheurs de feu de l’attiser. « Dites-moi,
dit-il, y a-t-il un des leaders d’aujourd’hui pour lequel
vous seriez prêts à mourir ? » À sa déception le silence
régnait dans la salle de classe. Jusqu’à ce qu’un étudiant
parla plus fort : « Non, mais je suis à la recherche de
quelqu’un pour qui vivre ». Une discussion éclata entre les
étudiants, oublieux maintenant du conférencier invité, quant
à la façon de découvrir une telle personne pour qui vivre. Les
noms des derniers dirigeants révolutionnaires qui s’étaient pa-
vanés sur la scène mondiale ont été vomis dans la discussion,
et beaucoup d’entre eux qui, après avoir profité d’un soutien po-
pulaire, se sont révélés avoir des pieds d’argile, à cause du pouvoir
obtenu et de la rapidité avec laquelle ils ont adopté des styles de
vie riches et opulents. Leurs manières de se grandir eux-mêmes oc-
cultaient leurs belles paroles aux masses : ce n’était certainement pas
le modèle pour qui vivre, sans même parler de mourir.
L’orateur estima qu’il avait été prévenu. Afin de regagner l’attention
de l’auditoire, il posa la question : « Et comment proposez-vous
de découvrir cette vraie personne pour laquelle vous voudriez
vivre ? – Facile, déclara le même élève, nous allons voir com-
ment il vit vraiment derrière la façade de son discours ré-
volutionnaire. Nous allons voir si ses manières sont bien
en accord avec ses paroles. »
L’histoire est pleine de ces dirigeants pour qui il ne vaut
pas la peine de mourir et aussi de dirigeants pour qui il
est bien digne de vivre : Le Nouveau Testament nous
montre deux leaders de ce genre.
Jean le Baptiste, ce fougueux révolutionnaire dont le cou-
rage était trempé dans la dureté de l’environnement
désertique pendant de longues années, n’était pas
un hypocrite. Son appel à la repentance allait
bien avec sa façon de vivre. Les jeunes gens, na-
turellement enthousiastes, furent attirés par lui
en qui ils voyaient l’accomplissement de leurs
idéaux pour une société meilleure, un
homme pour qui ils pourraient vivre. Mais un
jour, leur chef fit une chose inhabituelle lors
d’un rassemblement des disciples pendant

4 Pages 31-40

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4.1 Page 31

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À tout moment, ses paroles concordaient bien avec
ses manières. Il les invita à venir et à rester avec lui.
Ils « vinrent et ils virent où il demeurait ».
une mission. Il fit remarquer quelqu’un
de plus grand que lui-même pour qui
il valait la peine de vivre : « Voici
l’Agneau de Dieu… Un plus grand que
moi. Je ne suis pas digne de défaire les
courroies de ses chaussures ».
Maintenant, certains de ses disciples,
attirés par l’idée de suivre un grand per-
sonnage, le suivaient à distance. Alors
Jésus, sachant qu’ils le suivaient, les
questionna directement : « Que cher-
chez-vous ? » Désireux d’en savoir plus
sur lui, ils lui demandent : « Rabbi, où
demeures-tu ? ». Jésus leur adressa
alors une invitation : « Venez et vous
verrez ». Ils « vinrent et virent où il de-
meurait et ils restèrent avec lui ».
Il y a cent cinquante ans, certains
jeunes, vivant dans la ville industrielle
de Turin, en Italie du Nord, ont été atti-
rés par un jeune prêtre qui faisait de
grands efforts pour aider les jeunes à
survivre au milieu de toutes les injus-
tices et l’exploitation d’employeurs dé-
sireux de faire de grands profits. Lui,
Don Bosco, était arrivé dans la ville
après avoir été façonné par une vie de
pauvreté rurale et les difficultés du
moment. En vivant avec eux, il parta-
gea avec eux non seulement ses
quelques biens matériels, mais aussi
l’amour de sa propre mère. Il leur ensei-
gna les compétences de base pour
améliorer leurs chances d’emploi, et
devenir de bons chrétiens et d’hon-
nêtes citoyens.
À tout moment, ses paroles concor-
daient bien avec ses manières. Il les
invita à venir et à rester avec lui. Ils « vin-
rent et ils virent où il demeurait », et
beaucoup sont restés avec lui. Ils ont
vu en lui et dans sa mission une per-
sonne bien digne pour qui vivre.
Nous, les salésiens de Don Bosco d’au-
jourd’hui, sommes leurs successeurs.
Nous avons appris, à travers notre his-
toire familiale, comment il a vécu. Nous
avons entendu son invitation : « Venez
et vous verrez ». Avec notre idéal, nous
sommes venus et avons vu où il demeu-
rait ; et nous sommes restés avec lui.
Dans nos écoles, nos centres de jeunes,
nos missions et nos paroisses, nous
sommes les « révolutionnaires » de Don
Bosco qui travaillent pour les jeunes, sou-
vent exploités par la société matérialiste de
l’évangile sans Dieu. C’est un grand canular
que de leur faire croire que le pouvoir, les
richesses et le plaisir procurent le bonheur.
Ainsi aux jeunes d’aujourd’hui, nous lan-
çons la même invitation que Jésus et
Don Bosco : « Venez et vous verrez » car
ici il y a des guides pour qui il vaut la peine
de vivre.
SALÉSIENS 2012
29

4.2 Page 32

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Portugal
VENEZ ET VOUS VERREZ
par P. João de Brito Carvalho, sdb
L’Étrenne du Recteur Majeur était dif-
fusée, pour l’essentiel, au mois de
juillet 2010, et elle devint le point de
départ pour la planification au niveau
de la Province et au niveau local. Ceci
nous a permis de voir que les commu-
nautés provinciales et locales, les com-
munautés éducatives et pastorales,
ainsi que les groupes de la Famille
Salésienne, pouvaient reprendre
l’Étrenne du Recteur Majeur comme
point de repère pour l’année scolaire
proprement dite et les autres activités
pastorales de l’année.
Venez et vous verrez la
Culture au Portugal
Début janvier 2011, nous avons publié
mille cinq cents prospectus avec les
commentaires du Recteur Majeur sur
l’Étrenne. Le but de cette publication
n’était autre que de nous assurer qu’au
moment de la présentation de
l’Étrenne, chacun des participants pût
en avoir une copie en mains. Le 15 jan-
vier, plus de six cents personnes se sont
rencontrées à Fatima (SDB, FMA et
d’autres groupes membres de la Fa-
mille Salésienne, ainsi que des laïcs qui
partagent des responsabilités avec
nous) afin de réfléchir sur le thème :
« Venez et vous verrez ».
Deux Provinciaux (SDB et FMA) ont pré-
senté le commentaire sur l’Étrenne
d’une manière brève, illustré par un
DVD produit par la Congrégation et
envoyé au monde entier. La réunion
était coordonnée par le Délégué natio-
nal à la Famille Salésienne.
Faisant partie du plan prévu pour en-
courager une « culture de la vocation »
dans chacune des communautés lo-
cales, le P. Provincial, au cours de sa
visite canonique aux communautés,
avait présenté l’Étrenne aux SDB, aux
membres laïcs, aux groupes de la FS, au
Mouvement Salésien des Jeunes, aux
groupes paroissiaux, etc. Les groupes
de vocation de chaque communauté
avaient participé activement à ce tra-
vail. Le DVD fut apprécié d’une façon
particulière, étant une excellente res-
source tant par son utilisation totale
que partielle.
Pour abonder dans les réflexions du
Recteur Majeur, une copie du com-
mentaire sur l’Étrenne fut envoyée aux
principales autorités civiles du pays, aux
évêques diocésains et à d’autres pro-
vinces de communautés religieuses
masculines et féminines.
Les principales activités lancées par
l’Équipe de la Délégation de la Pasto-
rale des Jeunes ont été les suivantes :
30
SALÉSIENS 2012

4.3 Page 33

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» Rencontres Don Bosco : une initia-
tive commencée cette année dans
plusieurs communautés pour pré-
senter la vocation salésienne aux
jeunes à travers des rencontres régu-
lières.
» Le 24 octobre 2010 : une réunion na-
tionale à Mogofores faisant partie du
Pèlerinage national de la Famille
Salésienne au Sanctuaire de Marie Se-
cours des Chrétiens.
» Les 22-23 Janvier 2011 : Flash Bosco
(pour adolescents) Nord et Sud.
» Le 5 Février 2011 : rencontre de
préadolescents Nord et Sud.
» Les 9-10 Avril 2011 : Pâques des
Jeunes – une retraite « Jeunes » à
Fatima.
» Les 14-15 Mai 2011: Journée Na-
tionale SYM (Mouvement Salésien
des Jeunes), en lien avec le 59ème
Pèlerinage de la Famille Salésienne
à Fatima – y compris un forum
« Jeunes » sur l’Étrenne.
» Le 10 Juin 2011 : Journée provinciale
où les jeunes qui avaient participé au
processus de discernement des vo-
cations étaient aussi invités.
» Les 18-22 Juillet 2011 : Camp Na-
tional SYM pour préadolescents et
adolescents, ayant la culture de la
vocation comme thème prioritaire.
Sous la direction du Conseil National
de la Famille Salésienne, qui se rencon-
tre trois fois dans l’année, on reprit l’idée
d’une culture de la vocation. Celle-ci
devint une partie importante des mo-
ments de formation et des retraites de
la Famille Salésienne et fut le thème
central pour les deux pèlerinages
salésiens au Sanctuaire de Marie Se-
cours des Chrétiens à Mogofores et au
Sanctuaire international de Fatima.

4.4 Page 34

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Thaïlande
Suivez ses traces
par P. Dominic Savio Amnuai, sdb
«Venez et vous verrez » est l’Étrenne du Recteur
Majeur pour la Famille Salésienne en 2011.
C’est un appel de notre Recteur Majeur à
travailler pour les vocations dans le monde
salésien, une invitation à retourner à Don
Bosco, notre fondateur, et à Jésus, notre
Maître d’Amour, un appel à connaître
l’esprit de Don Bosco, ce qu’il a dit et fait,
et à suivre ses traces dans notre vie
quotidienne salésienne.
Aujourd’hui, la Congrégation
salésienne en aïlande offre quatre
centres pour former nos jeunes
salésiens et prolonger ainsi la
mission salésienne dans
l’avenir.
Séminaire Sainte Thérèse de Jésus
(Hua Hin) fondé en 1947 (1947-1970). Il
a fermé ses portes pour une dizaine d’années
(1971-1980). En 1981, il fut ouvert à nou-
veau et continue comme petit séminaire
pour les jeunes de aïlande, sauf pour le
diocèse de Chiang Mai. Nos séminaristes
fréquentent notre école de Vitthayalai Hin.
Séminaire Saint Jean Bosco
(Doi Saked Chiang Mai) fondé en
2009. C’est aussi un petit séminaire
pour les jeunes du diocèse de Chiang
Mai. Les jeunes fréquentent l’école de
Chiang Mai Sarasate.
32
SALÉSIENS 2012

4.5 Page 35

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Séminaire de la Sainte Famille
(Nazareth Banpong) fondé en 1990,
c’est un séminaire pour des jeunes plus
âgés qui terminent leurs études secon-
daires. Ils fréquentent l’école de Ban-
pong Sarasit.
Séminaire Saint Pierre (Sampran)
fondé en 1977, c’est une maison pour
les postulants, novices, et postnovices
qui étudient la philosophie à l’Institute
for Advanced Studies Saengtham.
Dans
ces quatre
communautés de
formation, nos jeunes ont
la possibilité de se former à
l’esprit de Don Bosco et
s’entraîner dans un cheminement
pour suivre le Christ. Pour cela, ils
ont l’opportunité d’étudier,
d’assimiler l’esprit salésien, de s’exercer
dans différents domaines et de grandir
ainsi dans leur vocation salésienne. On
peut dire que ces séminaires se trouvent
au « cœur de notre Congrégation
Salésienne ».
SALÉSIENS 2012
33

4.6 Page 36

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Équateur
Volontariat mouvement vocationnel et missionnaire
Rafael Correa, actuel Président de la
République, est l’un des plus de
2000 jeunes qui, dans sa prime jeunesse,
quitta sa maison pendant un an pour
vivre l’expérience du volontariat salésien
dans les hauteurs de la Chaîne des mon-
tagnes des Andes, dans la mission de
Zumbahua, à 3.500 mètres d’altitude,
dans une communauté indigène.
tion, devenant un espace d’insertion et
d’engagement social proposé aux jeunes.
Dès 1980, les communautés des Filles
de Marie Auxiliatrice ouvrent leurs
portes pour accueillir des jeunes filles,
volontaires pour un an. On commença
alors un travail de collaboration avec les
frères salésiens.
par P. Juan Cárdenas, sdb
Le volontariat « à vie » appelé : VPS :
« Voluntarios por siempre » (Volontaires
pour toujours, définitifs). Les candidats
sortent pour la plupart des œuvres et
des missions salésiennes…
Actuellement le Volontariat Salésien a
une forte composante sociale, ecclé-
siale et vocationnelle.
Gabriela Jiménez, après un processus de
formation, a été envoyée dans la forêt pour
partager l’esprit salésien avec les indigènes
Ashuar dans la mission de Wasakentsa.
Le volontariat salésien de l’Équateur,
pour une durée d’un an de service, est
né en 1971.
Durant ces quatre décennies, il a vécu un
processus d’évolution et de consolida-
Plus tard, dans les années quatre-vingt-
dix, les Filles des Sacrés Cœurs ont re-
joint cette expérience ; un itinéraire de
formation pour tous se consolide alors,
appelé JUVOMI (des mots JU-vénile
VO-cation et MI-ssionnaire).
Trois étapes sont bien définies pour le
volontariat : a) AVANT : étape du pré-
volontariat. b) PENDANT : l’année pro-
prement dite du volontariat. c) APRÈS :
» L’action du volontariat se présente
comme un espace de participation
citoyenne pour renforcer le tissu
social, la solidarité et la démocratie.
» Les jeunes volontaires sont envoyés
dans une quarantaine de commu-
nautés salésiennes, dans huit com-
munautés religieuses féminines
autres, et dans des Églises locales
avec lesquelles on collabore avec un
fort sens d’appartenance.
34
SALÉSIENS 2012

4.7 Page 37

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Le volontariat assume un rôle primordial
qui permet aux jeunes de faire
l’expérience du don de sa vie en faveur
des plus pauvres.
» Dans les vingt dernières années le vo-
lontariat a été pratiquement la seule
source de vocations pour la Province.
Le P. Marcelo Farfán, provincial, fait
valoir que, dans le Projet Provincial
des Vocations, le volontariat assume
un rôle primordial qui permet aux
jeunes de faire l’expérience du don
de sa vie en faveur des plus pauvres :
« ils vont et ils voient » : certains
éprouvent le désir de devenir
salésiens, mais tous ressentent la
force de la présence de don Bosco
qui marque la vie de chacun.
Ce qui avait commencé comme une
initiative personnelle s’est transformé
en une option provinciale et même in-
terprovinciale. À présent, il existe un
unique projet de volontariat pour toute
la Famille Salésienne, cherchant à créer
des synergies dans l’animation, la coor-
dination, et dans la mise en commun
des ressources de tout genre pour ren-
forcer cette expérience extraordinaire
qui se vit en Équateur.
Parmi les jeunes envoyés, il faut signaler
qu’il y a autant de garçons que de filles.
Chaque année, entre 80 et 100 jeunes
sont envoyés, à deux dates différentes.
De la même manière la Province ac-
cueille aussi des volontaires « internatio-
naux » en provenance d’Autriche,
d’Allemagne, d’Italie et des États Unis.
L’insertion dans les communautés est
très soignée pour que les jeunes puis-
sent y faire une expérience apostolique
riche pour leur foi en travaillant dans les
différentes communautés. On assure
aussi à chacun un accompagnement
personnel. C’est un véritable défi que
d’accompagner ces jeunes, surtout
quand ils s’apprêtent à devenir bientôt
des citoyens actifs dans la société, avec
une vision chrétienne de la vie.
SALÉSIENS 2012
35

4.8 Page 38

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Pologne
Pèlerinage annuel des servants d’autel
par S. Robert Gajewski, sdb
Le pèlerinage annuel des servants d’autel (en
polonais on l’exprime par le sigle PIM) est une
grande rencontre des servants de messe de la Pro-
vince salésienne Saint Jean Bosco de Wrocław, en
Pologne. Depuis trente ans, au début du mois de
mai, les jeunes viennent passer quelques jours au
Sanctuaire de Marie Auxiliatrice, à Twardogóra,
pour célébrer leur engagement de servants d’au-
tel et pour participer à toutes sortes de compéti-
tions sportives. Durant ces trente années, vingt
mille jeunes environ ont participé à un événement
qui engage chaque année normalement quelque
sept cents participants.
Cette initiative nécessite une organisation assez
complexe. Les quelque cent membres de l’équipe
organisatrice sont de jeunes salésiens qui prépa-
rent soigneusement la rencontre. D’autres per-
sonnes s’engagent aussi dans cette organisation :
nos bienfaiteurs et nos volontaires.
Les servants d’autel sont hébergés en divers en-
droits de Twardogóra : écoles, jardins d’enfants et
foyers. Les jeux sont organisés en ville, ainsi qu’en
diverses structures sportives et près de l’église. Les
participants viennent surtout de nos centres
salésiens, d’autres proviennent aussi des paroisses
diocésaines. On propose un large choix de trente
36
SALÉSIENS 2012

4.9 Page 39

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Les participants viennent surtout de
nos centres salésiens, d’autres
proviennent aussi des paroisses
diocésaines.
jeux différents, individuels et de groupe, partagés
en quatre catégories d’âge, et l’on réalise égale-
ment de nombreuses autres activités : sport, litur-
gie, sketches sur la vie des saints, etc. Les jeunes
participent à la messe chaque jour. Les soirées sont
consacrées à la « soirée culturelle » - ainsi
nommée - (musique, jeux, théâtre) et à la forma-
tion spirituelle (prière du soir, service à l’autel,
« mot du soir »).
Le pèlerinage annuel PIM de mai est l’aboutisse-
ment de l’engagement de ces servants d’autel.
Durant l’année, dans différentes zones de notre
Province, sont proposées des mini-rencontres de
ce genre au cours desquelles les jeunes s’adon-
nent à différentes activités sportives : football, vol-
leyball, basketball, natation. Il y a également un
espace pour la formation liturgique et spirituelle.
Les points totalisés à l’occasion de ces rencontres
sont ensuite ajoutés à ceux obtenus lors de l’évé-
nement principal de mai ; nous pouvons donc dire
que l’enthousiasme pour cette grande fête est
maintenu vivant pendant toute l’année et ne se
limite pas seulement aux quelques jours de la
grande rencontre.
Le pèlerinage a son hymne propre et une page
web : www.pim.salezjanie.pl
SALÉSIENS 2012
37

4.10 Page 40

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Malte
On ne sait pas si quelque chose
est bon tant qu’on ne l’a pas testé
par P. Paul Formosa, sdb
Dirigée par une équipe de jeunes animateurs laïcs ayant peu d’expérience,
et sous la direction du P. Paul Formosa, sdb, le Service de la Pastorale
Salésienne des Jeunes (SPYS ; en français : SPSJ) cherche à développer
et mettre en œuvre un programme de formation intensive pour les
jeunes ; cela se réalise à travers séminaires et autres activités di-
versifiées qui rassemblent des jeunes de toutes classes sociales.
Depuis plusieurs années, l’une des principales activités entre-
prises par le SPYS a été de donner aux jeunes Maltais l’opportu-
nité de faire l’expérience du volontariat à l’étranger en vivant
avec d’autres communautés salésiennes, surtout celles qui se
trouvent dans les pays en voie de développement. En fait, au fil
des années, le SPYS a tissé une série de relations avec beaucoup
de ces communautés en Inde et au Ghana, mais il a aussi envoyé
des volontaires à d’autres organisations salésiennes de Don
Bosco Youth Net qui couvre treize pays de l’Union Euro-
péenne.
Cependant, en aucun cas le voyage ne com-
mence ne finit avec une expérience vécue
loin des côtes de Malte. Au SPYS, nous
considérons plutôt que cette expérience
est un itinéraire qui commence bien
avant le séjour dans des communautés
outre-mer. En fait, une rencontre est orga-
nisée en début d’année pour informer les
futurs volontaires sur les types d’expérience
que le SPYS peut leur offrir. Les jeunes concernés
ont l’occasion d’entendre cela de première main
et commencent ainsi à avoir une meilleure ap-
proche du volontariat et de l’esprit salésien.
Cette expérience se compose d’une série de
séances remplies d’activités. Au cours de ces ses-
sions, les volontaires ont la possibilité d’apprendre
davantage sur Don Bosco et le Système Préventif.
Ils découvrent et reflètent des situations et des
expériences qu’ils peuvent rencontrer sur leur
38
SALÉSIENS 2012

5 Pages 41-50

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5.1 Page 41

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chemin, par exemple, se trouver dans une culture dif-
férente, ou bien vivre dans une communauté où ils
ne retrouvent pas toutes les aises qu’ils ont acquises
dans leur vie quotidienne. Il y a aussi des séances où
ces jeunes ont également l’opportunité de déceler
leurs compétences intérieures et faire la découverte
de soi (et de son moi créatif ) d’une manière qu’ils
n’avaient jamais découverte auparavant.
Cependant, la vérité est qu’aucune session de
préparation ne saurait remplacer l’expérience
elle-même. Chaque expérience est différente
des autres ; ainsi les anciens volontaires par-
tagent beaucoup de leur vécu : tous tirent
pleinement profit de l’expérience vécue
parmi les enfants : raconter des histoires drôles
et les faire rire, organiser des jeux, leur offrir des
activités éducatives, leur maquiller, leur peindre
le visage, les aider à préparer leurs devoirs, faire
des travaux artistiques ou artisanaux… en un
mot, les éduquer !
Cependant, à vrai dire, le fait est que les vrais
élèves sont les volontaires eux-mêmes, parce
que pour un peu d’anglais ou de maths qu’ils
enseignent aux enfants, ce sont eux qui ap-
prennent à apprécier davantage les choses
qu’ils organisent et qu’ils croyaient déjà très
bien connaître. On ne sait pas si quelque
chose est bon tant qu’on ne l’a pas testé.
C’est pourquoi nous estimons qu’une telle
expérience a une grande valeur ; en fait,
ces jeunes volontaires, après avoir
vécu ces quelques semaines, re-
tournèrent à Malte plus humbles
et plus désireux de réaliser à
nouveau un travail de volonta-
riat dans l’avenir.
SALÉSIENS 2012
39

5.2 Page 42

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Bolivie
Ne jamais oublier de jouer!
par ea Ricchiuto
Il arrive que je fasse une erreur que je ne répéterai
plus jamais : oublier de jouer. Quand j’ai été occupée
par les filles, lors des « estudios » (en français : l’heure
d’étude), ma première pensée était de me mettre
devant l’ordinateur et tout irait pour le mieux. L’ordi-
nateur est l’outil de connexion avec ma vie antérieure
en Californie, chez moi ; mais en ce moment, je ne
suis pas là-bas ; chez moi, c’est ici, en Bolivie, et je ne
peux pas aller sur un ordinateur.
cent à se regrouper pour jouer et leurs cris s’enten-
dent dans toute la ville. À ce moment-là, je me rap-
pelle pourquoi j’aime travailler sur les terrains de jeu
avec les garçons : ils ne crient pas. Les grandes filles
sont très athlétiques et je reste donc en dehors de
tous les jeux qui s’organisent, pour éviter de prendre
un ballon à la figure. Il s’agit ici d’une version spéciale
de « palla schivata » (ballon prisonnier) qui m’in-
quiète !
Les « estudios » se terminent à 17heures et le chape-
let débute à 18h30 environ. Les filles ont donc une
heure et demie pour se changer, prendre le goûter
(merienda), et se lancer dans l’activité la plus impor-
tante : jouer. C’est le meilleur moment pour jouer,
parce que les filles sont restées longtemps assises et
il est temps de se relaxer !
Lorsque toutes ont fini la merienda, elles commen-
À ces moments-là je me rapproche des petites car
elles ont une énergie incroyable. Il y a quelques jours
j’ai eu la chance d’apprécier la compagnie de cinq fil-
lettes et un ballon de football. Nous avons placé la
balle dans un cercle pour jouer au jeu de la
« bougie » : toutes les filles tentaient d’empêcher que
Becca (volontaire de Washington) et moi ne tou-
chions la balle. En fin de compte, j’ai dribblé autour
des filles et au milieu d’elles ; elles essayaient de me
40
SALÉSIENS 2012

5.3 Page 43

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faire trébucher. J’ai tenu la balle jusqu’à ce que l’at-
troupement autour de mes pieds soit devenu si nom-
breux qu’il m’était difficile de me déplacer sans
marcher sur quelqu’un. Le plus beau dans tout ça,
c’était leurs rires incroyables !
Les « estudios » sont la partie la plus dure de ma jour-
née, mais si je garde à l’esprit que je vais aller jouer
après, je m’apaise, pour ainsi dire. Je ne me réfugie
pas devant mon ordinateur pour chercher un sou-
tien. Je joue ! Il est facile de sortir de ma chambre uni-
quement lorsque le besoin s’en fait sentir, mais ce
n’est pas pour cela que je suis là. Je suis là pour aimer
et montrer à ces jeunes ce qu’est l’amour. Je com-
prends plus que jamais que les six mois que je pas-
serai ici sont très brefs. J’ai la nostalgie de beaucoup
de gens, ma famille, la personne que j’aime et mes
amis, mais seulement pour six mois. Cependant ces
jeunes filles vont me manquer le reste de ma vie.
J’apprends beaucoup de choses que je n’aurais ap-
prises nulle part ailleurs au monde. J’ai été envoyée
dans le « Hogar Casa Main » de Santa Cruz, en Bolivie,
pour une raison que je ne saurai jamais, mais je sais
que je fais ce que le Seigneur m’a demandé. Le Sei-
gneur travaille de façon mystérieuse et j’attends ses
grâces chaque jour. Chaque fois que j’ai un problème
avec une fille, je me dis que cette personne n’a pas
été mise sur ma route par hasard, mais peut-être
pour que je l’aide ou pour qu’elle m’aide. Chaque rire,
chaque plaisanterie me rapproche de Dieu. Après
avoir été ici au « Hogar », je n’oublierai jamais de
jouer !
Après un mois de formation avec le
VIDES à la mi-janvier 2011, ea Ricchiuto
a été envoyée en Bolivie en tant que mission-
naire laïque salésienne.
SALÉSIENS 2012
41

5.4 Page 44

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Espagne
JMJ La Journée Mondiale de la Jeunesse,
une fête de la foi
42
SALÉSIENS 2012

5.5 Page 45

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La Journée mondiale de la Jeunesse a été définie par Benoît XVI comme « une fête de la foi ».
La raison en est claire : jamais comme en ces événements on respire une ambiance de joie et
de partage qui est en même temps riche en occasions pour réfléchir et surtout pour rencontrer
Jésus à travers les sacrements et la prière.
L’édition de Madrid n’était pas différente. Des jeunes provenant des quatre coins du monde
se sont rencontrés pour écouter le Successeur de Pierre et recevoir de lui des indications pour
être chrétiens dans le monde moderne. Et tandis qu’ils se préparaient au rendez-vous – au
moyen de catéchèses, confessions, messes, chemins de croix et bien d’autres choses encore –
ils ont coloré la ville, salué les inconnus, noué de nouvelles amitiés, chanté et dansé dans les
rues et dans le métro… ils ont ainsi manifesté cette joie de vivre qui est propre aux jeunes
quand ils ont des rêves dans lesquels croire et quelque chose (ou mieux encore, Quelqu’un)
en qui espérer.
SALÉSIENS 2012
43

5.6 Page 46

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Espagne
JMJ MADRID 2011
Le Mouvement Salésien des Jeunes à la fête de la foi
44
SALÉSIENS 2012
par Gian Francesco Romano
La typologie de la JMJ apparaît donc
comme la plus appropriée à une réalité
comme celle du Mouvement Salésien des
jeunes (MSJ), un mouvement qui à partir de
l’enseignement de Don Bosco a toujours
intégré l’enthousiasme et la dévotion, la fête
et la prière, le rôle de protagonistes des jeunes
et la confiance dans leurs pasteurs. Le MSJ
à Madrid s’est donc trouvé dans son « milieu
naturel » et, de la rencontre entre ses diffé-
rentes délégations nationales, dans la
confrontation avec les jeunes d’autres réalités
et mouvements, dans l’écoute des figures clé
du mouvement, le père Pascual Chávez et
mère Yvonne Reungoat, et de l’Église, le Pape
et les évêques, a trouvé des stimulations et la
sève pour les défis qui les attendent.
Certains moments en particulier ont marqué
la JMJ des jeunes du mouvement salésien. La
fête-veillée « Solides dans la foi » est sans doute
l’un d’entre eux. La Pastorale des jeunes de
toute l’Espagne salésienne, y compris les Filles
de Marie Auxiliatrice, a commencé à y travailler
deux ans à l’avance : deux ans de travail pour
un événement qui a duré, tout compris, envi-
ron 8 heures. On pourrait penser à une exagé-
ration ; ou, au contraire, à un investissement
d’une grande quantité de ressources – hu-
maines, de temps et bien sûr également éco-
nomiques – qui visait toutefois un rendement
incalculable : laisser dans le cœur des 7.000
jeunes présents dans la cour de Atocha une
conviction profonde, un sens de famille et
d’unité, quelque chose qui rappelle toujours
qu’il est beau d’être chrétiens engagés pour le
salut d’autres jeunes, et que le chemin, s’il est
fait en compagnie d’un groupe d’amis vaste
comme le monde, est joyeux et passionnant.
L’objectif a été atteint. Au cours de la fête de

5.7 Page 47

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l’après-midi, les jeunes ont vu la beauté de
la variété de peuples et de traditions, de
chants et de danses, d’histoires et d’arts ; au
cours du programme du soir – centré sur
le passage évangélique de la maison sur le
roc – et dans les paroles du père Chávez et
de mère Reungoat, ils ont reconnu leurs
doutes et les réponses à leurs angoisses ;
au cours de l’adoration eucharistique et
dans les prières, ils sont allés à la rencontre
de la raison même de leur pèlerinage.
Une chose semblable s’est également
produite le samedi 20 août, avant et au
cours de la veillée de prière qui a eu lieu à
Cuatro Vientos. Dans la matinée, les jeunes
de tout le MSJ mondial se sont réunis au
Colegio de Carabanchel pour effectuer
tous ensemble le pèlerinage jusqu’à la
zone de l’ancien aéroport de Madrid.
C’était l’occasion pour s’amuser encore
avec les danses organisées, mais c’était
surtout le moment des engagements pris
par les jeunes du MSJ en vue de la rentrée
dans leurs pays : aller à la rencontre des
jeunes, les soutenir dans les difficultés et
les accompagner sur le chemin chrétien,
promouvoir des occasions de volontariat,
créer des appartenances et des liens forts,
témoigner, évangéliser et proposer un
christianisme heureux.
soleil cuisant pour écouter un homme de
84 ans, sinon une foi solide et la convic-
tion que cet homme-là peut les conduire
vers Jésus ? Et qu’est-ce qui peut donner
la force d’entonner des chœurs pour le
Pape et des chants et des prières, sous un
orage impétueux, dans la boue qui
abîme les sacs de couchage et les habits,
sinon l’enthousiasme et la joie de se sentir
nombreux et différents, et toutefois unis
par la même foi ? Et comment peut-on
comprendre pour quelle raison des cen-
taines de milliers de jeunes tout à coup
se taisent et s’agenouillent pour l’adora-
tion eucharistique, oubliant tout le
contexte et les difficultés logistiques, si on
ne met pas en compte une foi solide ? Il
n’y a pas de doutes, la JMJ de Madrid était
une véritable fête de la foi.
Le reste de la journée, la « solidité dans la
foi » des jeunes – non seulement du MSJ,
mais de tous les présents à Cuatro Vientos
– est apparue d’une manière cristalline,
dans son ensemble et plus encore en
mondovision. En effet, sans la foi, ce qui
s’est produit est inexplicable. Qu’est-ce
qui peut pousser un million et demi de
jeunes à rester plusieurs heures sous le
P. Rosendo Soler,
Délégué national pour la
Pastorale de Jeunes, Espagne.
SALÉSIENS 2012
45

5.8 Page 48

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Chili
« Vous êtes l’espérance de Dieu
et notre propre espérance »
Visite du Recteur Majeur au Chili
par P. Juan Bustamante, sdb
J« eunes du Mouvement Salésien des
Jeunes, venez et vous verrez ! », s’est
écrié le Recteur Majeur. Et les quelques
deux mille jeunes qui remplissaient le
stade, désertant les gradins, sont venus sur
le terrain pour s’installer autour du neu-
vième successeur de Don Bosco, à même
le sol. Ce geste a sans nul doute marqué la
rencontre du Recteur Majeur, Don Pascual
Chavez, avec les jeunes du MSJ, le samedi
26 mars dernier, dans le cadre de sa visite
au Chili : À partir de ce moment, le reste de
la visite a été une fête pleine de joie, de
complicité, de retrouvailles entre Don
Bosco vivant aujourd’hui et les jeunes.
Le Recteur Majeur répondit, l’une après
l’autre, à toutes les questions posées par
les jeunes, parlant au milieu d’eux comme
quelqu’un qui se trouve à l’aise avec des
amis très chers qu’il ne voyait pas depuis
un bon moment. « Je suis vraiment heu-
reux de passer quelques heures avec vous,
puisque vous êtes la raison de mon exis-
tence, la raison de ma vie, l’espérance de
Dieu et notre propre espérance : c’est
pourquoi je vous aime tant… »
Une des questions traita de la continuité,
une fois adultes, garçon ou fille, dans l’en-
gagement laïc pris dans le cadre du MSJ ;
et comment vivre de cette spiritualité
étant adulte. Le Père Pascual répondit que
le MSJ n’est qu’une étape dans la vie du
jeune : l’essentiel est que, ayant été fasciné
par Don Bosco et par sa spiritualité, le
jeune s’incorpore au groupe des adultes,
avec ce bagage, pour ne pas se sentir seul.
« Si tu savais combien de jeunes vivent
seuls aujourd’hui !… Et regarde combien
46
SALÉSIENS 2012

5.9 Page 49

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nous sommes ici réunis en partageant
l’amour pour la vie et pour ce que don
Bosco signifie pour nous… Mais, en fin
de compte, ceci n’est qu’une étape
dans la vie : nous n’allons pas rester
éternellement jeunes…Ce qui est im-
portant est que le MSJ nous aide à
prendre des options de vie claires et
courageuses comme l’ont fait Laura
Vicuña, Dominique Savio et Ceferino
Namuncurà ».
Le Recteur Majeur insista beaucoup sur
le fait que la vie peut être vécue de
deux façons bien différentes : l’une
comme un fonctionnaire, l’autre
comme un artiste créateur. « Le fonc-
tionnaire, lui, est celui qui arrive chaque
jour dans son bureau et ce qu’il doit
faire n’a pas grand-chose à voir avec sa
vie. Jésus nous dit : « Mon Père travaille
toujours et moi aussi ». Cela veut dire
que si nous sommes créateurs, nous
sommes toujours en train d’inventer du
nouveau, pour notre propre vie, pour le
milieu qui nous entoure… Je voudrais
finir ma vie en étant toujours fécond,
ayant réalisé quelque chose de neuf
chaque jour… en laissant des traces de
ce que je fais… Tout dépend de com-
ment nous vivons ce que nous fai-
sons ».
Il termina cette rencontre en rappelant
que Don Bosco a toujours fait en sorte
que les jeunes deviennent les apôtres
des jeunes : « les jeunes pour les
jeunes ». Aujourd’hui comme hier,
ajouta-t-il, la seule alternative, c’est un
espace ou une ambiance d’accueil, de
vie de famille: un climat spirituel dense
et la capacité de faire des propositions
engageantes, généreuses. Tout jeune
est appelé à devenir un géant… Cela
dépend de notre capacité à lui propo-
ser des objectifs élevés pour réussir.
« Ce qui est important est
que le MSJ nous aide à
prendre des options de vie
claires et courageuses
comme l’ont fait Laura
Vicuña, Dominique Savio
et Ceferino Namuncurà ».
SALÉSIENS 2012
47

5.10 Page 50

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Japon
Du volontariat Renaît l’Espérance
par P. Daniel Masaharu Torigoe, sdb
Le fort séisme et l’important raz-de-
marée qui ont frappé l’archipel
japonais le 11 mars 2011 ont été les évé-
nements les plus dévastateurs depuis la
fin de la seconde guerre mondiale.
Dans le contexte difficile après le raz-
de-marée, brille la lumière de la solida-
rité et de la disponibilité des jeunes.
« Dans cette tragédie, l’un des aspects
les plus émouvants est l’élan de solida-
rité manifesté par les jeunes Japonais »,
a déclaré à l’Agence Fides à ce
moment-là le père Yasutaka Mura-
matsu, Secrétaire provincial et Délégué
pour le Volontariat salésien du Japon.
« Les jeunes, chrétiens et non chrétiens,
se sont mobilisés, ils voulaient se rendre
immédiatement dans les zones atteintes
pour mettre au service des victimes leurs
énergies et leur enthousiasme, pour
aider, donner un sourire, redonner un
peu d’espérance. Il est vraiment émou-
vant de voir comment ils brûlent
d’amour pour le prochain. C’est une
leçon pour nous tous, éducateurs ».
Quelques jeunes étudiants de la « Sale-
sio-Gakuin High School » de Yokohama
ont accepté de collaborer, dans les li-
mites de leurs possibilités, à la recons-
truction des zones frappées par le séisme
et par le raz-de-marée, au mois de mars
dernier. Une initiative qui rend l’espé-
rance à la population locale et fait réflé-
chir et mûrir les jeunes qui participent.
Le père Daniel Masaharu Torigoe est le
proviseur de l’Institut salésien de Yoko-
hama. Comme tous les membres de la
communauté salésienne japonaise, qui
n’a pas été frappée directement par la
catastrophe, et dès les premiers jours
après la calamité, il a cherché à se
rendre utile pour aider et réconforter
les habitants des régions les plus sep-
tentrionales, davantage concernées
par le séisme, par le raz-de-marée et
par le danger nucléaire.
« Mais les premiers mois, les consé-
quences de la dévastation et la crainte
de la contamination radioactive nous
ont empêchés de conduire également
les jeunes dans ces zones. Nous aussi,
nous n’avions pas la moindre idée de
quel genre d’aide nous aurions pu
prêter. J’ai visité la zone tout seul, au
mois de mai, pour comprendre quoi
faire, mais la ville tout entière était dé-
truite, il n’en est rien resté, tout a été
balayé. Il n’y avait pas de place pour des
étudiants et des jeunes non profession-
nels ni qualifiés », raconte le salésien.
Au fil des mois, la situation s’est amélio-
rée et les salésiens ont trouvé une zone
sûre où pouvoir collaborer avec les étu-
diants. En effet, à Shiogama-city, dans le
diocèse de Sendai, est né un centre de
volontariat du diocèse, soutenu par Ca-
ritas du Japon, dont la coordination a
été confiée précisément à un salésien,
le coadjuteur François Fukagawa.
Au mois de juin, le père Masaharu Tori-
goe a proposé à ses jeunes de coopérer
personnellement à la reconstruction de
leur pays et au soutien moral des vic-
times. « À mon étonnement – raconte
le salésien – plus d’étudiants que je
ne l’aurais cru ont exprimé leur
volonté de participer. Ensuite,
je les ai divisés en 4 groupes,
chacun constitué par 5
étudiants accompagnés
par 1 enseignant ».
Le 12 juillet, le premier groupe est parti
48
SALÉSIENS 2012

6 Pages 51-60

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6.1 Page 51

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« Au contraire, j’ai beaucoup reçu des gens d’ici, de leur sourire,
de la manière positive de considérer la réalité et de vivre
ensemble, s’aidant les uns les autres ».
pour Shiogama-city ; le deuxième a tra-
vaillé du 19 au 21 juillet, le troisième du
25 au 27 du même mois ; et le dernier
du 18 au 20 août.
Sous la supervision de monsieur Fuka-
gawa et d’autres animateurs, les jeunes
travaillent pendant deux journées en-
tières, nettoyant les maisons, les rues et
les plages, coupant l’herbe folle, accu-
mulant des sachets de sable le long de
la plage, libérant les tuyaux d’écoule-
ment de la boue, et visitant les per-
sonnes âgées restées seules.
Les jeunes ont été très frappés par cette
expérience : « J’ai compris que ces gens
n’ont pas perdu uniquement leurs pro-
priétés, mais leurs souvenirs, leur vie. Je
me suis senti coupable en pensant que
j’ai une maison et une vie confortable »,
a affirmé l’un des jeunes volontaires. « Au
début, je pensais que j’aurais fait plein de
choses pour les autres ; mais il y avait
beaucoup de choses à faire et je n’ai pas
pu faire grand-chose. Au contraire, j’ai
beaucoup reçu des gens d’ici, de leur
sourire, de la manière positive de consi-
dérer la réalité et de vivre ensemble, s’ai-
dant les uns les autres », affirme un autre.
« Cequenousavonsfait–termineuntroi-
sième jeune – pourrait sembler insignifiant,
mais ne l’est pas : Nous offrons notre
bonne volonté à ceux qui viendront après
nous et cela signifie quelque chose ! ».
SALÉSIENS 2012
49

6.2 Page 52

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CRÉATION D’UNE CULTURE
DE LA VOCATION
Ouganda
FORUM DES JEUNES : VENEZ ET VOYEZ
Un moyen pour écouter l’appel de Dieu à travers les
disciples et une voie pour y répondre.
par P. Jean-Paul Ruriho, sdb
Le « Forum des Jeunes » dans la province de l’Afrique des Grands
Lacs est une belle occasion pour réfléchir avec les jeunes sur l’Etrenne
du Recteur Majeur.
Le forum qui s’est tenu fin décembre 2010 dans l’œuvre salésienne
de Bombo en Ouganda était le deuxième organisé dans la province.
Les jeunes, venus des trois pays de la province : Burundi, Rwanda et
Ouganda, 300 au total, se sont réunis durant trois jours pour recevoir
le message de l’Etrenne 2011 et surtout pour voir comment y répondre
dans leur vie.
Après avoir écouté ce qui leur a été présenté, les jeunes ont eu le
temps d’échanger les expériences qu’ils ont avec les Salésiens dans
les différents pays.
50
SALÉSIENS 2012

6.3 Page 53

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Notre rencontre avec Dieu :
La rencontre avec le charisme
salésien, appel à s’engager dans
l’Eglise
Dans une ambiance familiale, on a rappelé aux
jeunes présents plusieurs exemples de la Bible qui
parlent de la rencontre entre Dieu et les hommes, entre
autres, l’appel de Samuel et la Vierge Marie à qui il a été
demandé de devenir la Mère de Dieu. Pour nous cela
s’enracine dans le fait que nous sommes à la recherche
du sens de notre personne et de notre vie. Dans la lettre
du Recteur Majeur, la première partie, parlant de
« Venez », est une invitation à aller vers Celui qui nous
appelle chaque jour, le Seigneur. Seulement, comme
pour toutes ces figures de la Bible, nous avons besoin
de personnes qui nous aident à mieux écouter. Venus
du Burundi, du Rwanda, et avec les jeunes de
l’Ouganda, c’est un long voyage que chaque jeune avait
effectué pour mieux se mettre à l’écoute du Seigneur.
Durant ce forum, on a bien pu voir que c’était une oc-
casion unique pour les jeunes de créer des liens nou-
veaux, de partager le même charisme, bien que venus
de différents pays.
Il a été rappelé aux jeunes que leur rencontre avec
Dieu doit se réaliser dans la vie de chaque jour. Il faut
seulement ouvrir les yeux et voir de quelle manière le
Seigneur se manifeste à chacun.
« Chers jeunes, les Salésiens qui sont avec vous, en classe,
sur les terrains de sport, dans la cour de recréation, sont
pour vous de vrais appels au Venez que le Seigneur
vous lance à travers l’Etrenne du Recteur Majeur.
Vous aussi vous pouvez rester avec les Salésiens après
les avoir rencontrés. Rester avec les Salésiens aujour-
d’hui signifie répondre à cet appel que le Seigneur
vous adresse chaque jour : vous y pouvez rester, en
devenant Salésien de Don Bosco, prêtre ou frère, sœur
salésienne, Salésien coopérateur, ou en participant ac-
tivement dans les associations qui sont animées de
l’esprit salésien ; ou simplement en rayonnant dans les
différents choix de vie l’esprit salésien reçu lors des
moments passés avec les Salésiens »
SALÉSIENS 2012
51

6.4 Page 54

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SALÉSIENS 2012
52
SALÉSIENS 2012
Je serai avec toi 54
L´école, à vocation missionnaire 56
Une semaine en Mission Salésienne 58
Pèlerinage au Centre de l’Esprit 60
Les Catéchistes : l’Événement 62
Nous aider à prier aujourd’hui 64

6.5 Page 55

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Missionnaires Paroissiales : Réponse exemplaire à
l´Appel de Dieu 66
Venez et voyez le MSJ 68
Luttons contre la pauvreté 70
Le Réseau salésien maintient les écoles étroitement liées 72
À la recherche de Dieu 74
SALÉSIENS 2012
53

6.6 Page 56

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SDSTEAYLLLÉAESVSIEOANCLSÉATS2II0OE12NN
Autriche
Je serai avec toi
54
SALÉSIENS 2012
par Madame Sophie Wöginger
Les jeunes du patronage (oratorio) de
Vienne ont assisté à la présentation de la
Bible publiée par l´imprimerie Don Bosco,
pour que les enfants aient l´opportunité de
connaître l´auteur, l´évêque, et le Salésien
auteur de chants qu´ils connaissaient.
« Chaque récit dans la Bible a une fin
heureuse. Dieu a toujours le dernier
mot », disait l´évêque auxiliaire de Vienne,
Stephen Turnovsky (46 ans), aux cent
cinquante enfants qui remplis-
saient le centre. Vêtu de noir,
au milieu du vestibule du
« Don Bosco-Haus » à
Vienne, l´évêque souriait
aux enfants.
moment-là et qui a été publiée par
« Don Bosco Verlag ». L´évêque Tur-
novsky, lui, est le responsable de la pas-
torale des jeunes du diocèse.
Au début, l´évêque était assis avec les
jeunes. Le Père Alfons Friedrich (52 ans),
directeur de « Don Bosco Verlag » de
Munich, dirigeait l’événement de cette
matinée. Invité à parler le premier,
l´évêque a remercié pour l´événement.
Il disait qu´il aimait beaucoup la Bible.
« Si on me demandait de choisir un
libre que j’aimerais conserver, je choisi-
rais la Bible. Je l´ai lue entièrement, d’un
bout à l’autre. C´est un livre merveilleux
et émouvant ».
« Je serai toujours avec
toi » est le titre de la Bible
pour enfants que l’on
présentait à ce
L´autre invité était le Père Rudolf Osanger
(60 ans), Provincial des Salésiens d´Au-
triche, content d´accepter l´invitation.
D´entrée de jeu, les enfants étaient cap-
tivés par son sourire. Jusqu´à ce
moment, les enfants ne savaient
pas que le Père Rudi était le com-
positeur de plusieurs des chants
qu´ils connaissaient. Plusieurs de
ces chants avaient étés exécutés
durant la messe à laquelle ils ve-
naient d´assister. Le P. Osanger sait
tout sur l´art de s´adresser aux plus
jeunes : « J´ai amené quelque chose
pour que vous chantiez aujourd´hui
et j´ai découvert que vous le savez
déjà très bien. Votre maître me l´a souf-
flé à l´oreille ». Et souriant, le Provincial
prit la guitare et commença à chanter :
Freude kann Kreise ziehen (La Joie
peut rayonner). Les enfants commencè-
rent à chanter et à applaudir. « Tous en-
semble », scandait le P. Osanger, et tous
chantaient le refrain à pleine voix.

6.7 Page 57

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« Si on me demandait de choisir un libre que j’aimerais
conserver, je choisirais la Bible. Je l´ai lue entièrement, d’un
bout à l’autre. C´est un livre merveilleux et émouvant. »
La présentation continuait. Lene Mayer-
Skumanz est un auteur de livres pour
enfants très connu en Autriche. Le P. Frie-
drich, comme directeur de Don Bosco
Verlag, a déjà participé à la publication de
quelques-uns de ses ouvrages, entre
autres, La vie de Don Bosco. Tous les deux
étaient contents de la nouvelle Bible. Lene
Mayer-Skumanz, avec l´aide d´un acteur,
récita quelques passages de la Bible. En-
suite, il a chanté et laissé quelques mots
dans les nouvelles Bibles.
drich demanda à l´évêque : « Puis-je vous
demander de nous donner votre béné-
diction ? » Et l´évêque Turnovsky, se tour-
nant vers les enfants, dit : « Je vous invite
à vous concentrer et à réfléchir un petit
moment. Disposez-vous à recevoir la bé-
nédiction ». Il inclina légèrement la tête
et, ensuite, leva la main pour donner la
bénédiction en faisant le signe de la
croix : « La bénédiction de Dieu tout Puis-
sant, Père, Fils et Esprit Saint descende sur
vous tous. Amen ».
Pour sa part, le petit Pablito, parlant avec
un peu d´insécurité au nom des autres
enfants, remit une copie du discours à
l´évêque. À la fin de la rencontre, le P. Frie-
Les enfants reçurent chacun, comme
cadeau, une image avec une prière, à
conserver dans leur Bible. Elle leur rappel-
lera le jour où l´évêque était avec eux.
SALÉSIENS 2012
55

6.8 Page 58

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Argentine
L´Écoleà vocation missionnaire
par Juan José Chiappetti
La ville de Victorica est située dans
l´ouest de la province de la Pampa,
au début d´une zone de steppe qui
ressemble plus au désert qu´aux prai-
ries vertes avec pâturages pour les
bovins et les cultures.
Les Salésiens sont arrivés dans cette
région en 1896 et, progressivement, ils
ont lancé un cheminement missionnaire
qui recouvre une superficie de quelque
400 kilomètres carrés, s’étendant de nos
jours sur sept autres localités. « C´est une
communauté chrétienne qui a beau-
coup aidé le travail des missionnaires, plu-
sieurs sont sortis d´ici pour évangéliser
Santa Isabel et la Côte de Salado », ra-
conte la Père Jorge Ledesma, directeur de
cette œuvre salésienne.
Ici la famille salésienne vit en état de
mission permanente et cela se perçoit
tant sur la paroisse qu’à l´école, avec
des groupes et dans des projets pour
les jeunes. Mais ce caractère mission-
naire arrive à son point culminant avec
la formation conjointe d´une école
missionnaire sans précédent dans le
monde.
École inédite
En 2008, profitant de leur synergie
charismatique et leur proximité
particulière, les collèges Don
Bosco et Marie Auxiliatrice ont
formé conjointement une
unique
école qui réunit les deux branches de
la Famille Salésienne. Dans un des
sièges, fonctionne le secondaire et,
dans l´autre, le primaire, et compte plus
de 650 élèves, garçons et filles, rencon-
trant de sérieux problèmes écono-
miques pour la plus grande majorité.
De cette manière, les Salésiens de Don
Bosco (SDB) et les Filles de Marie Auxi-
liatrice (FMA) ont mis un point final à
un processus de discernement com-
mencé des années auparavant, et qui
a débouché sur la fusion et la consti-
tution d´une nouvelle œuvre qui dé-
passe la simple mise en commun
d’établissements.
Au-delà de son originalité,
cette décision a non seu-
lement favorisé un plus
grand recrutement, mais
a aussi aidé élèves,
enseignants et parents
d´élèves à faire en sorte
que l’ambiance de la
maison et le climat édu-
catif s’améliorent pro-
gressivement.
Quant au niveau du
primaire en particu-
lier, l´expérience a
été plus significa-
56
SALÉSIENS 2012

6.9 Page 59

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La présence de Don Bosco sur ces terres prend un caractère particulier
dans ce travail au coude à coude des Salésiens et des Salésiennes avec les
enfants, les jeunes et les adultes, en aidant à construire une société plus
juste et plus intégrante.
tive par le fait que les écoles étaient
deux et qu´elles ont pu se réunir sans
difficultés majeures. Pour la Directrice,
Amalia Martínez, comme pour la Direc-
trice adjointe, Patricia Manso, « la fusion
fut plus facile que prévue. Travailler ainsi
en commun a été, et demeure, une ex-
périence unique parce que d’une part,
elle n´existe pas ailleurs dans le monde,
et que d’autre part, le plus important
est le fait que le sens de la commu-
nauté s´est beaucoup renforcé et nous
a enseigné que nous devons nous
aider de plus en plus chaque jour ».
de scolarité qu´on offre aux élèves et à
leurs familles, que le caractère mission-
naire de l´école apparaît davantage :
« Dans une terre de mission, l´éduca-
tion formelle n´échappe pas à cet
aspect ».
La présence de Don Bosco sur ces
terres prend un caractère particulier
dans ce travail au coude à coude des
Salésiens et des Salésiennes avec les
enfants, les jeunes et les adultes, en
aidant à construire une société plus
juste et plus intégrante. « Le rêve est
que, comme communauté de Salé-
siennes, de Salésiens et de laïcs, nous
puissions continuer à travailler en-
semble dans la pastorale. Nous
avons effectué des avancées au
niveau de la communion et de la
participation parce que l´Église, nous
la construisons tous, et que nous
grandissons ensemble dans la foi ».
C’est ainsi que concluait Sœur
Susana Sotelo, Directrice de la com-
munauté des FMA.
De son côté, Silvia Torres, Directrice
des études et membre de
l´équipe de pastorale du se-
condaire, affirme que « en
majorité, nous sommes ici en
bas de la classe moyenne ;
c’est pourquoi les frais sont
accessibles – ils ne dépas-
sent pas les 40 pesos –. Ce
sont des montants très bas
qui font en sorte que l’ar-
gent ne soit pas une condi-
tion pour venir dans notre
école ». C´est en cela, mais
surtout dans les réductions
des frais
SALÉSIENS 2012
57

6.10 Page 60

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
France
Une semaine en
Mission Salésienne
par P. Jean-Noël Charmoille, sdb
Chaque année depuis huit ans, une école
salésienne bénéficie d’une semaine de
« mission » : une équipe de quinze à vingt
Salésiennes et Salésiens arrivent de leurs
divers lieux d’insertion et assurent des
animations, des temps de réflexion et
de célébration, avec les jeunes et les
adultes, pour changer leur quoti-
dien et donner un coup d’élan
à la vie pastorale.
c’était autrefois une semaine de prédication,
de confessions et de célébrations animée
dans une paroisse par un religieux, souvent
un capucin ou un franciscain. Dans notre
Province, les écoles ne bénéficient pas
toutes de la présence d’une communauté
de religieux. Le catéchiste est souvent rem-
placé par un animateur en pastorale scolaire,
un laïc formé pour cela, mais souvent bien
seul pour une tâche aussi vaste.
Une mission,
Les équipes d’adultes qui animent les éta-
blissements scolaires et doivent veiller à
l’esprit, à l’ambiance, sont parfois dému-
nies, mais surtout très occupées par les
questions de la gestion quotidienne. Alors,
pour soutenir, donner des idées, « doper »
les adultes et donner aux jeunes un peu de
sens au cœur de leur scolarité, l’idée est
née de créer des « missions salésiennes ».
Une idée qui a fait son chemin : les écoles
sont nombreuses à être candidates pour
bénéficier de ce coup de pouce pastoral
très apprécié.
Une animation audacieuse qui
porte du fruit
58
SALÉSIENS 2012
Quand une école est choisie, cela com-
mence par un temps de sensibilisation des
professeurs et des responsables de l’école.
On leur explique ce qui va se passer : il faut
qu’ils acceptent que l’horaire de la semaine,
l’ambiance de l’école soient complètement
bouleversés. L’approche avec les jeunes se
fait de manière ludique : les « missionnaires »
passent dans les classes, ou bien réunissent
tout le monde sur la cour ou dans un gym-
nase. Un thème est choisi, et décliné sous

7 Pages 61-70

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7.1 Page 61

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ses différents aspects : point de vue
personnel, humain, point de vue du
sens et des valeurs, point de vue reli-
gieux. Les approches sont variées : ac-
tivités en petits groupes, échange
autour d’un reportage, grand jeu, veil-
lée, célébration…
Tous les jours, sur la cour et pendant les
repas, les Salésiens et Salésiennes se
mêlent à la vie de l’école : ils sont au
plus près des jeunes, partageant leurs
jeux, leurs questions, leurs problèmes.
Ils sont nombreux à s’interroger sur le
sens de leur vie sans savoir à qui en
parler. C’est une occasion incroyable de
dialogue. La question de Dieu n’est pas
loin, et les « missionnaires » ne se
gênent pas pour la poser. Quelle place
a l’autre dans ma vie ? Des talents, pour
quoi faire s’ils ne sont pas partagés ? Et
Dieu dans nos vies, comment repérer
sa trace ? S’ils ne sont pas prêts pour
une Eucharistie, la célébration permet
de vivre des gestes symboliques très
forts : gestes de partage, de pardon, de
solidarité…
La vie, la foi, tous les sujets
sont abordés
L’animation spécifique permet de libérer
la parole des jeunes, et aussi des adultes.
Lors des échanges, lorsque la confiance
s’instaure, la question de la vocation se
pose, et il n’est pas rare qu’un jeune
élève vienne poser une question per-
sonnelle : « Qu’est-ce qu’il faut faire pour
être religieux ? » Et lors des temps infor-
mels, les projets personnels peuvent
s’exprimer : « Moi, je voudrais devenir
éducatrice spécialisée pour des enfants
handicapés, comme ma maman ». Et
puis les commentaires sur les religieux
rencontrés se libèrent : « Ils sont super !
On s’attendait à ne trouver que des
vieux, comme dans nos paroisses ! »
Un Directeur témoigne : « En tant que
Directeur, j’ai apprécié le travail formi-
dable des Salésiens, et je les en remer-
cie. J’ai pu voir les élèves autrement :
certains qui étaient timides se révé-
laient, d’autres habituellement agités
étaient sages comme des images… en
un mot, ils m’ont surpris. Les adultes ont
également été formidables, en se prê-
tant au jeu et en travaillant étroitement
avec la mission, chacun à sa façon : que
ce soit en accompagnant les jeunes
lors des activités proposées, ou en
donnant un coup de main pour la lo-
gistique. Enfin, d’une façon plus per-
sonnelle, j’ai pu discuter très librement
de Dieu et de la foi des jeunes avec les
Salésiens : c’est un enrichissement
personnel ».
Dans plusieurs établissements sco-
laires, le passage de la « mission » a pu
remettre en route le Projet Pastoral, des
adultes se sont mobilisés, la parole a pu
circuler entre jeunes et adultes, et l’am-
biance a changé. Chacun, chacune,
comprend ce que peut être une ani-
mation pastorale salésienne, la réfé-
rence à Don Bosco devient plus claire,
et on se la réapproprie.
La huitième édition se prépare. Elle
aura lieu en Alsace, dans un établisse-
ment technique et professionnel.
SALÉSIENS 2012
59

7.2 Page 62

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Kenya
Pèlerinage au Centre de l’Esprit
par P. Sebastian Koladiyil, sdb
C« ’est la meilleure expérience que
j’aie faite dans ma vie de jeune », a
souligné un jeune participant à une re-
traite dans les Services d’éducation des
jeunes Don Bosco (SEJDB). Dans notre
monde moderne très marqué par l’ac-
tivité frénétique, il devient difficile de
trouver le lieu et le temps de s’arrêter
pour réfléchir dans le calme. C’est
précisément cela qu’offre SEJDB. Son
environnement serein et paisible ac-
cueille tous ceux qui veulent s’arrêter à
un certain moment de leur vie pour re-
prendre souffle. Ici, on rencontre de vé-
ritables personnes en pèlerinage au
centre de l’esprit ou bien des per-
sonnes qui sont à la recherche d’un
chemin vers l’avenir.
SEJDB offre diverses propositions, à
savoir des conférences, des retraites,
divers séminaires ; avec, comme objec-
tif, d’aider toute personne, spéciale-
ment les jeunes. Que ce soit dans la
chapelle ou dans le jardin, cet environ-
nement splendide, retiré de l’agitation
quotidienne de la vie, pourrait tout
simplement être le billet d’accès à la
rencontre avec soi-même et avoir un
contact avec la nature, et qui permet
de renouveler ses forces personnelles
afin que l’on puisse mieux répondre
aux exigences de la vie quotidienne.
SEJDB a été fondé en 2000 lorsque le
théologat salésien, situé dans les envi-
rons d’Utumé, fut déplacé dans un
nouvel endroit. SEJDB est un centre
ami des jeunes qui se focalise sur le
progrès, l’accompagnement et l’ani-
mation des jeunes gens, des jeunes
animateurs, des catéchistes, des ensei-
gnants, des parents et autres respon-
sables, en les formant à développer
des qualités humaines telles que la
conscience de soi, la maîtrise de soi,
l’estime de soi, l’hygiène corporelle, les
relations interpersonnelles, la commu-
nication, la gestion du stress, la gestion
des conflits, l’élaboration de projets, la
planification, la prise de décision, le
souci de la dimension spirituelle, l’ac-
quisition d’aptitudes, la formation au
leadership, l’éducation aux valeurs, la
gestion du temps, la méthodologie
dans les études, la maîtrise de ses émo-
60
SALÉSIENS 2012

7.3 Page 63

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SEJDB pourrait aussi être considéré comme le domaine des
enseignements religieux avec les réflexions spécialisées pour
jeunes et adultes où l’on peut entreprendre un voyage intérieur,
de manière physique, grâce au jardin de la prière dédié au père
Philip Valayam.
tions, l’orientation professionnelle, les
qualités nécessaires aux relations et à
l’amitié, la construction de la paix, les
qualités nécessaires aux relations inter-
personnelles, l’éducation aux médias, la
connaissance de sa propre sexualité en
acceptant les différences de telle façon
qu’elles puissent participer à la transfor-
mation de la société. Tout cela est
donné en une journée de formation ou
pendant un séjour.
La pastorale au campus, l’aumônerie
des écoles, le counselling pour les
jeunes et des retraites pour les écoles
sont dispensés avec un rythme régulier
mais aussi sur demande spéciale.
Chaque année, SEJDB accueille des
milliers d’élèves du collège et du lycée,
des jeunes de la paroisse, des ensei-
gnants et des animateurs.
Situé à 20 km du centre des affaires du
district de Nairobi, dans les périphéries
tranquilles et pittoresques de Karen,
SEJDB pourrait aussi être considéré
comme le domaine des enseigne-
ments religieux avec les réflexions spé-
cialisées pour jeunes et adultes où l’on
peut entreprendre un voyage intérieur,
de manière physique, grâce au jardin
de la prière dédié au père Philip Va-
layam, assassiné pendant qu’il revenait
au centre après la messe de minuit en
2005, ou bien à travers les offres des
multimédia. Il y est organisé « un
voyage de connaissance de soi » (le
seul du genre en Afrique de l’Est),
« River Mee », le voyage à la découverte
des origines, « Nazarene Lane », le
voyage de la vie, « le chemin vers l’en-
gagement des jeunes et des adoles-
cents ».
Nous avons, en plus, une belle cha-
pelle décorée avec un art africain
riche. Le centre est vraiment un en-
droit où le « venez et vous verrez » de-
vient réalité.
SALÉSIENS 2012
61

7.4 Page 64

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Guatemala
Les Catechistes : l’Événement
par P. Heriberto Herrera, sdb
Les catéchistes, hommes et femmes,
sont la richesse la plus grande de la
mission salésienne en Carchá y Rax-
ruhá, au Guatemala.
Le mot « catéchiste » peut nous trom-
per, si on ne connaît pas de près son
contenu réel dans notre mission
salésienne. Le catéchiste indigène est
une personne avec vocation de leader
religieux qui assume la tâche de l’ani-
mation de sa communauté de façon
permanente.
Il y a des catéchistes qui comptent des
décennies de service. Et pourtant ils ne
perçoivent pas de salaire pour ce ser-
vice… Ils travaillent en équipe et jouis-
sent d’un grand prestige au sein de
leurs communautés.
L’équipe des catéchistes coordonne et
anime les célébrations dominicales en
absence de prêtres qui ne sont pas
assez nombreux. Normalement ils pré-
sident les dites célébrations et, quand
le prêtre visite la communauté, ils lui
apportent une aide inestimable à son
service pastoral.
Ils sont spécialisés dans différents ser-
vices : catéchèse d’enfants, de jeunes,
de préparation au baptême ou au ma-
riage, service des malades, des per-
sonnes âgées, les musiciens… Il y a
encore « les catéchistes des caté-
chistes », appelés « Instructeurs » (caté-
chistes formateurs). Il faut y ajouter
encore les catéchistes « ministres extra-
ordinaires de la Communion ». Ceux-là
sont les plus fidèles et les plus estimés
de la communauté.
Combien de catéchistes y a-t-il dans la
mission salésienne ? Les missionnaires
eux-mêmes ne le savent peut être pas
62
SALÉSIENS 2012

7.5 Page 65

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avec précision. Un calcul approximatif
fait penser à un nombre de quelque
quatre mille… Exagéré ?… Non, plutôt
une prometteuse réalité. Vu leur impor-
tance, aujourd´hui il existe la tendance
à parler plutôt de ministères que de
continuer de les appeler catéchistes.
Pour visualiser l’événement, imaginons
le scénario suivant : le prêtre arrive le di-
manche dans une des communautés,
dite « centrale » parce qu’elle permet de
réunir les chrétiens de plusieurs com-
munautés villageoises des alentours.
» Le catéchiste des baptêmes présente
les parents et parrains qui ont été pré-
parés pour le sacrement. Les aspects
administratifs ont été déjà enregistrés
par le catéchiste.
» Le catéchiste qui prépare au mariage
fait de même avec les couples qui
sont prêts.
» Un autre catéchiste lui présente la
feuille où sont inscrits soigneusement
les enfants de chœur qui doivent
servir à l’autel.
» De même, le catéchiste chargé de la
musique lui présente les chants qui
ont été choisis pour la célébration eu-
charistique.
» Le catéchiste des enfants les a déjà
installés à leurs bancs et ils sont en
train de répéter les chants ou de
mimer la Parole de Dieu.
» Les économes ont apprêté la décora-
tion de la chapelle, et, avec leurs
épouses sont en train de préparer le
repas que toute l’assemblée prendra
à la fin de la célébration.
» Vers la fin de la célébration divers ca-
téchistes, (adultes ou jeunes, femmes
ou jeunes filles) passent au micro
pour informer la communauté à
propos de réunions, rencontres ou
activités à réaliser prochainement.
Il apparaît avec évidence que l’avenir
de la vitalité missionnaire des commu-
nautés chrétiennes repose sur cette
légion généreuse de catéchistes.
Le défi est de pouvoir leur offrir une for-
mation solide pour qu’ils puissent tra-
duire et exprimer dans leur culture les
contenus essentiels de la foi chrétienne.
Des essais sont réalisés dans ce sens :
pendant le mois de décembre, des ca-
téchistes jeunes préparent ensemble les
cours à donner durant l’année suivante :
avec le prêtre, ils identifient les thèmes
importants ; ensuite, en équipe, ils en
développent les contenus, élaborent le
matériel didactique et étudient le calen-
drier des différents groupes. L’habileté
qu’ils manifestent pour donner vie à leur
foi est vraiment admirable. Rien à voir
avec l’ennui classique qu’évoque parmi
les jeunes le mot « catéchèse »…
SALÉSIENS 2012
63

7.6 Page 66

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Royaume-Uni
Nous aider à prier aujourd’hui
Le travail dans une école salésienne : le travail du cœur
SwI atch & parP.AnthonyBailey,sdb
l y a quarante ans, nos écoles en Grande-
Bretagne étaient bien pourvues en person-
nel avec les Salésiens de Don Bosco (SDB). À
mesure que le nombre des vocations bais-
« salésien » ? On sentait, à l’époque, que la
réponse à cette question déterminerait
quelles écoles nous aurions à fermer. En réa-
lité, nous n’avons fermé aucune de nos
sait et que les Salésiens commençaient à se écoles secondaires.
retirer de l’enseignement, nous nous
sommes mis à réfléchir à ce qu’il fallait faire Aujourd’hui nous avons plus d’élèves dans
Pray de nos écoles. Nous avons soulevé la ques-
tion de savoir de combien de Salésiens de
Don Bosco nous avions besoin pour
enseigner dans une école
salésienne et lui conserver
ainsi le caractère
nos écoles que jamais auparavant. La plu-
part de nos écoles ont une direction et un
personnel laïcs et elles sont vraiment des
écoles salésiennes. Maintenant nous savons
que nous nous posions la mauvaise ques-
tion. Nous aurions dû nous poser cette ques-
typiquement tion : Comment soutenons-nous nos écoles
salésiennes pour nous assurer qu’elles res-
tent salésiennes ?
Don
Bosco
Une Province salésienne a le devoir
de soutenir ses écoles. Le per-
Publication
sonnel a le droit de
connaître ce que
l’on attend
de lui
Swatch & Pray by David O’Malley SDB
64
SALÉSIENS 2012

7.7 Page 67

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personnel dans nos écoles salé-
siennes. Par exemple, la brochure
« Le travail dans une école
salésienne : le travail du cœur ».
Cette petite brochure, qui résume
l’essentiel de notre Système Préventif
salésien, est donnée à tous ceux qui tra-
vaillent dans nos écoles salésiennes. Et
quand nous exposons nos livres à des réu-
nions d’enseignants, nous proposons gra-
tuitement cette brochure à tous ceux qui
veulent la prendre. Les participants appré-
cient toujours ce cadeau.
Quoique conscientes des besoins du per-
sonnel et des jeunes dans nos écoles salé-
siennes, la plupart de nos publications ont
un destinataire plus vaste ; elles sont desti-
nées à toutes les écoles chrétiennes. Par
exemple, le livre intitulé « L’enseignant chré-
tien : pasteur de la bonté qui aime » par
David O’Malley, sdb, quoiqu’étant ferme-
ment basé sur les principes salésiens, est
largement apprécié dans les cercles chré-
tiens et il est utilisé dans les cours de for-
mation pédagogique.
quand il est engagé
pour travailler dans
une école salésienne.
Chaque Province aura à
concevoir pour ses écoles
des structures de soutien
variées. Une petite partie de
ce soutien réside dans le tra-
vail des publications.
Pendant les dix dernières années,
le personnel des Publications de
Don Bosco s’est efforcé à fournir
une partie de ce soutien en encou-
rageant les Salésiens à collaborer en
créant des publications que le person-
nel accueillera volontiers puisque elles
auront été écrites spécialement pour le
Un récent événement intéressant a été l’in-
troduction du « Swatch and Pray », un livret
ressource d’une soixantaine de prières, ci-
tations et réflexions à utiliser avec les
jeunes. Il rapporte les traditions de prière
dans l’Église, engageant tout à la fois le
corps et le cœur. Ces prières sont destinées
à être utilisées dans des groupes ouverts,
petits groupes ou même individuellement.
Le Swatch peut fournir un choix de prières
à un individu, ou encore le meneur peut
sélectionner une prière appropriée pour la
journée.
Les activités et les réflexions amènent à la
prière, à partir des expériences de vie. Nous
avons eu des réactions très positives sur le
« Swatch and Pray » de la part de beaucoup
d’écoles catholiques ainsi que des de-
mandes de la part d’écoles anglicanes. Tous
aiment prier à la manière salésienne.
SALÉSIENS 2012
65

7.8 Page 68

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
République dominicaine
Missionnaires Paroissiales :
Réponse exemplaire à
l´Appel de Dieu
66
SALÉSIENS 2012

7.9 Page 69

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La sainteté fondée sur le vécu des vertus et le salut du prochain, unie à une vie
d´intense apostolat autour de la paroisse, est la principale finalité de ce groupe de
femmes qui se dédient aux œuvres paroissiales.
Notre terre des Caraïbes a été bénie
avec la présence de grands mis-
sionnaires qui ont su semer la semence
de l´Évangile, comme le fit Saint Jean
Bosco, d’une manière si féconde que
cela a produit plus du cent pour cent.
C´est le cas du Père Andés Németh
Herczeg, missionnaire hongrois, proto-
type de Salésien modèle, qui a travaillé
d´une manière inlassable pour le salut
des âmes et qui a laissé comme héri-
tage très apprécié, un groupe de
femmes consacrées à Dieu dans le
monde et à partir du monde pour col-
laborer à la construction du Royaume
de Dieu : les Missionnaires Paroissiales
de Marie Auxiliatrice.
Le 8 décembre 1961, dans le cadre de
la célébration de la Solennité de l´Im-
maculée Conception, la paroisse Saint
Jean Bosco de Saint Domingue fut le
lieu où le premier groupe de jeunes
femmes professa les vœux de chasteté,
pauvreté et obéissance, vœux avec les-
quels elles se consacraient au service
du Seigneur comme Missionnaires Pa-
roissiales de Marie Auxiliatrice. Ainsi
naquit l´Institut séculier dédié aux
œuvres paroissiales.
La sainteté fondée sur le vécu des vertus
et le salut du prochain, unie à une vie
d´intense apostolat autour de la pa-
roisse, est la principale finalité de ce
groupe de femmes qui se dédient aux
œuvres paroissiales en faveur des plus
pauvres, spécialement les enfants (filles
et garçons), adolescents et jeunes, selon
le charisme de Don Bosco.
Le zèle apostolique qui les embrasait
les lança immédiatement à la diffusion
du Royaume en prêtant une active
coopération à la paroisse, avec l´ensei-
gnement de la catéchèse dans les
quartiers délaissés et dans les écoles
publiques, comme réponse fidèle à
l´appel de Dieu, qui les invite à se sanc-
tifier en donnant leur vie, pour redon-
ner un avenir à ceux qui en sont nés
dépourvus. Actuellement elles sont
présentes dans le Foyer Sainte Famille,
dans le Foyer Doña Chucha, dans le
Foyer des filles La Altagracia et dans
l´école Saint Dominique ; toutes ces
par P. Pablo Abreu, sdb
présences se trouvent dans la capitale
de la République Dominicaine.
En répondant à l´appel de Dieu à partir
de leur profession et de leur travail, elles
rendent service à l´Église en accueillant
les jeunes filles orphelines, extrêmement
pauvres et qui vivent dans des situations
à risques. Elles leur offrent logement,
nourriture, éducation, services sanitaires,
loisirs, formation intégrale humano-reli-
gieuse, encadrement personnel et social,
mais surtout cet amour dont elles se sen-
taient dépourvues.
Ainsi, comme l´Évangile de Luc qui
parle des femmes qui accompagnaient
et servaient le Seigneur (cf. Lc 8, 1-3), ce
groupe a expérimenté la rencontre
personnelle avec Jésus en se donnant
chaque jour pour changer les larmes
en sourires. De cette rencontre trans-
formatrice, surgit la force qui, encoura-
gée par la charité, convertit ces
femmes en authentiques propaga-
trices de l´Évangile qui clame, à travers
leur exemple : « Voici l´Agneau de
Dieu ! » (cf. Jn 1, 36).
SALÉSIENS 2012
67

7.10 Page 70

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Canada
Venez et voyez le MSJ
par P. Michael Pace, sdb
La recherche d’équilibre entre l’Église « qui
préserve la tradition » et l’Église de la « mission »
est inscrite dans notre ADN salésien. La
pédagogie de Don Bosco, construite sur les piliers
des sacrements, de la dévotion envers le Pape et
de la confiance en Marie Auxiliatrice, nous fait
nous sentir « chez nous » dans une Église qui
maintient la tradition, tandis que la devise de Don
Bosco « Da mihi animas » (Seigneur, donne-moi
des personnes à aimer), centrée en particulier sur
les jeunes, nous invite à nous mettre au premier
plan afin de faciliter la rencontre entre les jeunes
et le Christ.
68
SALÉSIENS 2012
Cette recherche trouve la solution
constructive dans le « Salesian Youth
Movement, SYM » (Mouvement Salésien
des Jeunes). Le mouvement reflète une
Église qui est harmonieusement « siège
de la tradition et de la mission ». C’est le
genre d’Église dont les jeunes font l’ex-
périence quand ils viennent voir les
Salésiens.
À Toronto, par exemple, nous avons uni-
quement une œuvre salésienne : la pa-
roisse de Saint-Benoît. C’est une belle
œuvre, et se limiter seulement au « venir
et voir » donnerait une idée incomplète,
parce que cela ne peut exprimer avec
précision les objectifs de la mission
salésienne de Toronto. La mission
salésienne est accomplie grâce au travail,
mais n’est pas limitée à cela. D’autre part,
lorsque nous invitons les jeunes à « venir
et voir », expression concrète du Mouve-
ment Salésien des Jeunes, les partici-
pants peuvent expérimenter une large

8 Pages 71-80

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8.1 Page 71

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gamme d’efforts pour l’évangélisation,
qui, bien qu’accomplis à partir de la pa-
roisse Saint-Benoît, vont bien au-delà
des possibilités et des personnes qui tra-
vaillent à la paroisse.
Quelques exemples suffisent pour illus-
trer cet aspect. La Retraite des Anima-
teurs Salésiens (Salesian Leadership
Retreat, SLR) est un « baptême » de trois
jours dans la spiritualité salésienne des
jeunes. 120 jeunes de l’école secondaire
de Toronto y participent chaque année.
Elle était initialement animée par les
Salésiens mais, ces dix dernières, ce sont
les professeurs laïcs de 8 écoles qui s’en
occupent. Aucune de ces écoles n’est
salésienne et une seulement se trouve
sur le territoire de notre paroisse.
Le camp d’été est un « oratorio » (patro-
nage), pour une période de six se-
maines ; il est devenu une école de
formation au service du Mouvement
Salésien des Jeunes. Les participants re-
çoivent des « diplômes » de formation
au Système Préventif, en se préparant à
devenir les protagonistes qui formeront
d’autres jeunes animateurs dans les pa-
roisses et ailleurs.
Les divers mouvements ecclésiaux
inspirés de l’esprit du Mouvement
Salésien des Jeunes de Toronto sont
dignes de mention : Le Conseil Don
Bosco des Chevaliers de Colombus a
une forte identité salésienne, tandis
que la branche « jeunes » des Cheva-
liers puise son inspiration chez le saint
dont elle porte le nom : Cercle des
Amis de Dominique Savio. Notre
équipe nationale pour la Journée Mon-
diale de la Jeunesse (JMJ), coordonne
les jeunes de trois présences salé-
siennes : Surrey (Columbia Britannique),
Toronto (Ontario) et Montréal (Québec).
Cette équipe canadienne se joindra à
d’autres groupes nationaux du Mouve-
ment Salésien des Jeunes, en Espagne,
en août 2011, dans le cadre du Mouve-
ment au niveau international.
Enfin, le Mouvement permet aux
jeunes de Toronto de profiter de la col-
laboration constructive entre SDB et
FMA. Le VIDES (Volontariat) ouvre ses
portes aux missions à l’étranger, tandis
que Duc in Altum a créé des liens entre
SDB et FMA pour le service de l’accom-
pagnement spirituel et du discerne-
ment de la vocation.
Le mouvement donne évidemment à la
mission salésienne une ouverture beau-
coup plus large que ne pourrait le faire
tout autre travail. Imaginez les fruits que
pourrait produire l’invitation « Venez et
vous verrez » si chaque confrère se
demandait : « Que puis-je faire pour
contribuer au Mouvement Salésien des
Jeunes ? Que dois-je faire pour apporter
ma contribution personnelle ? »
SALÉSIENS 2012
69

8.2 Page 72

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
États-Unis
Luttons contre la pauvreté :
Initiative de rencontre et musique pour jeunes 2011
par Delano Perera
30 janvier
2011 :
un dimanche pluvieux,
plusieurs adolescents se sont
réunis auprès du Centre salésien
« Saint Joseph’s Youth Renewal
Center » pour prendre position
contre la pauvreté dans le monde. La
journée était agrémentée par des
conférences, par la musique, par un
bon repas et la messe pour conclure.
Je suis né au Sri Lanka ; j’ai vu tant et
tant de pauvres dans la rue. Cet évé-
nement m’a fait voir combien je
suis chanceux parce que j’ai un
toit et plus d’un repas par jour.
Quand j’ai entendu parler
pour la première fois de la
récession, je me suis de-
mandé si je ne fini-
rais pas, moi
aussi,
dans la rue, comme les personnes
que j’ai vues au Sri Lanka. Parfois il est
très facile d’oublier les gens qui vivent
sur les routes.
Le repas qui a été servi, ce jour-là,
n’avait rien de spécial ; il s’agissait d’ali-
ments que mangent habituellement
les pauvres : pains avec beurre d’ara-
chides et confiture, pain commun, ha-
ricots et « tortillas », riz avec patates
douces, pommes de terre et fruits. Il n’y
avait pas de repas alléchant ; c’était
seulement une façon de nous rappeler
combien nous étions chanceux. Les
orateurs du jour ont expliqué com-
ment la pauvreté et les maladies cou-
pent court à la vie de millions de
personnes, chaque année. J’étais
frappé d’apprendre que 93 % de la po-
pulation mondiale gagnent moins de
cinquante dollars par jour.
Nous avons conclu la journée par une
célébration eucharistique et la fête
de Don
Bosco. En son
temps, Don Bosco
avait arraché à la rue des
jeunes pauvres en leur offrant
une maison. Même si ce saint
n’est plus physiquement parmi
nous, son esprit sera toujours pré-
sent à travers les personnes qui se
mettent au service des pauvres ; dans
ce sens, il est un modèle pour nous
tous. Il est parfois facile d’oublier les
pauvres et les abandonnés ; cet évé-
nement m’a amené à réfléchir et m’a
insufflé une énergie nouvelle pour
un engagement en faveur des
pauvres et pour suivre Don
Bosco. Nous devons « regarder
et être Don Bosco ». Essayons
de mettre un terme à la
pauvreté mondiale
d’ici 2015.
Delano Perera, élève de
3ème année au « St John Bosco
High » à Bellflower (CA)
70
SALÉSIENS 2012

8.3 Page 73

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SALÉSIENS 2012
71

8.4 Page 74

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Brésil
RESLe Réseau salésien
maintient les écoles
étroitement liées
Depuis près de dix ans, le Réseau des Écoles Salésiennes (RES) ren-
force les liens entre les institutions éducatives qui le composent. Il favo-
rise une pratique centrée sur la gestion éducative et l’investissement
dans la formation permanente des enseignants.
par P. Nivaldo Luiz Pessinatti, sdb, et Mme Ana Cosenza
Une décennie s’est déjà presque
écoulée depuis que les Salésiens
de Don Bosco et les Sœurs Salé-
siennes ont commencé à mettre sur
pied un réseau éducatif regroupant
les écoles du Brésil, et proposant
comme base éducative les principes
pédagogiques que saint Jean Bosco
et sainte Marie-Dominique Mazza-
rello nous ont laissés comme héri-
tage. Cela a été un patient et long
processus dans lequel furent impli-
quées plus de cent écoles apparte-
nant au RES. Ces institutions furent
encouragées à adopter la proposition
et à apporter en même temps leur ex-
périence, renforçant ainsi le réseau.
Bien consolidé, le Réseau poursuit dés-
ormais l’important travail réalisé par son
Conseil directeur (actuellement com-
posé par le Père Luiz Nivaldo Pessinatti,
SDB, et la sœur Ivanette Duncan, FMA) et
est entré dans une nouvelle phase. « Il est
temps d’achever ce projet pour aider les
écoles au quotidien, montrant ainsi que
le réseau utilise également le même ma-
tériel pédagogique », affirme le préfet du
Réseau, le professeur Dilnei Lorenzi.
Les nouveaux défis du RES supposent
une meilleure compréhension de la
gestion éducative, le renforcement des
liens entre les écoles et l’investissement
en formation permanente du personnel.
Éduquer en évangélisant et
évangéliser en éduquant.
« Aujourd’hui, la question n’est pas de
savoir si on doit entrer ou pas dans le
Réseau. Il s’agit de savoir comment
mieux agir, avec une plus claire
conscience d’une éducation de
qualité », déclare la responsable de
l’éducation, Katia Stocco Smole. Par
conséquent, le défi au plan éducatif est,
entre autres, la mise à jour constante –
la formation permanente – des ensei-
gnants. Durant l’année 2011, nous
avons pu atteindre quelque cinq mille
cent professeurs, au niveau national et
local.
72
SALÉSIENS 2012

8.5 Page 75

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« Éduquer en évangélisant et
évangéliser en éduquant ».
« Le Réseau vise à fournir
une plus grande consistance
à cette devise, en montrant
qu’il doit faire partie de la
routine scolaire ».
Si l’excellence est un but poursuivi dans
l’enseignement, la grande originalité du
RES réside dans le fait qu’on réussit une
éducation de qualité lorsqu’on incor-
pore le charisme salésien, nous dit le
coordinateur de la pastorale, Antonio
Boeaing. Pour lui, le principal défi est de
faire en sorte que toute l’école com-
prenne ce que signifie « éduquer en
évangélisant et évangéliser en édu-
quant ». « Le Réseau vise à fournir une
plus grande consistance à cette devise,
en montrant qu’il doit faire partie de la
routine scolaire. Que vous soyez un en-
seignant ou un coordinateur, que vous
enseigniez la religion ou la physique,
personne ne peut ignorer les principes
de l’éducation salésienne ».
Gestion du réseau.
Le projet de gestion intégrée com-
mença à s’appliquer dans le RES en
2010. Son but était de promouvoir des
pratiques optimales dans la gestion et
d’étendre l’idée de réseau à l’adminis-
tration. C’est pourquoi, la première
étape consista à faire un diagnostic des
institutions éducatives. Cette phase a
commencé en rassemblant les don-
nées de l’enquête au niveau de l’école,
de la ville ou de la région où l’école se
trouve, les défis auxquels elle est
confrontée, etc. Les rapports produits
serviront de base pour les autres
phases du projet : la mise en œuvre de
logiciels de gestion, la définition d’un
modèle centralisé des opérations et le
modèle de mise en œuvre du contrôle
de gestion.
L’autre défi pour le RES est de consoli-
der l’extension du Réseau au plus
grand nombre d’écoles catholiques au
Brésil, en marquant les différences dans
leur orientation pédagogique et pasto-
rale, à la fois pour elles-mêmes et pour
leur public externe : les quatre-vingt-
cinq mille élèves actuels du Réseau. La
campagne de communication 2011 se
basa sur l’idée que les jeunes, dans de
nombreuses régions du Brésil, sont des
acteurs clé, et l’on insiste sur des sujets
comme l’éthique, la conscience, la soli-
darité, l’innovation et l’apprentissage.
« Nous avons démontré le rôle du RES
dans l’orientation et la préparation
d’une nouvelle génération de citoyens
pour l’avenir du Brésil », conclut le chef
des Communications et du Marketing,
Celio Ballona Junior.
La préparation du matériel d’enseigne-
ment en langage numérique est la
nouvelle tâche pour tous les profes-
sionnels du Réseau, et « l’enthousiasme
pour la vie » reste toujours la devise et
l’horizon de cet effort éducatif qui se
construit de façon collective.
SALÉSIENS 2012
73

8.6 Page 76

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STYLE SALÉSIEN
DE LA VOCATION
Burkina Faso
À la recherche de Dieu
par S. Jacques Nagalo, sdb
74
SALÉSIENS 2012
Le 3 avril 2011, plus de 330 enfants se sont rassemblés à
la chapelle Saint Jean de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso),
une station secondaire de la paroisse saint Dominique Savio,
pour l’édition 2011 de la Marche pour Dieu organisée par la
coordination des enfants.
Encadrés des animateurs et accompagnateurs, ces enfants
venant de l’oratorio (patronage), de la catéchèse et des mou-
vements de l’enfance comme les ADS-ALAVI, les Samuels et
les CV-AV, ont formé 7 groupes de différentes couleurs, selon
la couleur de leur badge. Direction Koffin, un petit village à
la sortie nord de la ville de Bobo.
L’abbé Paul-Frédéric, diacre du diocèse, a donné la bénédic-
tion pour lancer la marche. Joyeux, les pèlerins se lancent à
la recherche de Dieu. Chants et prières ont rythmé l’égre-
nage des kilomètres. Les enfants ont joyeusement chanté
avec l’enthousiasme ordinaire qui les caractérise. Sept arrêts
ont ponctué la marche pour se dédier à la prière.
Une fois arrivés à Koffin, après un temps d’animation, les

8.7 Page 77

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enfants ont suivi avec attention la causerie du Frère Chris-
tophe, sdb stagiaire, basée sur le message du Pape Benoît
XVI pour la journée mondiale des vocations. Avec tact et
sens pratique, le prédicateur a su captiver l’attention des
enfants pour leur faire comprendre l’essentiel du message
du Pape. C’était pour eux l’occasion de mieux comprendre
certaines questions sur la vocation. Ensuite ils ont répondu
en groupes à des questions sur le thème présenté.
À 11h, le père Paul, sdb prêtre, coordinateur local de la pas-
torale des jeunes, a présidé la messe dont l’animation li-
turgique a été assurée par les enfants eux-mêmes. Après
quoi, le repas sorti du sac, accompagné de celui offert par
la marraine des jeunes, est partagé avec amis et anima-
teurs. Jeux divers, animation de chants et repos ont
meublé le reste de la journée.
À 15h 30, les enfants ont pris le chemin du retour, contents
d’avoir passé ensemble une journée entre eux à la re-
cherche de Dieu. L’ont-ils trouvé ? That is the question. L’ave-
nir de la vocation de chacun nous en montrera le fruit.
SALÉSIENS 2012
75

8.8 Page 78

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SALÉSIENS 2012
LA VOCATION
SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Don Bosco Žepče 78
Prague : à la rencontre des jeunes d’aujourd’hui 80
Connecter le monde : De Medellín à Sihanoukville 82
Films de prêtres, qui promeuvent les droits de l’homme et
l’évangélisation 84
60 ans de Vie Partagée 86
L’Avenir, La Lituanie et les Salésiens 88
Alborada, un endroit animé ! 90
Proclamer la Parole à Kiriwina 92
Un « mot du matin » avec sa touche d’amour 94
L’évangélisation par l’exemple en Zambie 96
« Projet Vie », une maison pour jeunes réfugiés 98
76
SALÉSIENS 2012

8.9 Page 79

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SALÉSIENS 2012
77

8.10 Page 80

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
la Bosnie-et-Herzégovine
Don Bosco Žepče
par P. Tihomir Šutalo, sdb
Les Salésiens de don Bosco sont arri-
vés en Bosnie à l’invitation de l’arche-
vêque de Sarajevo et du gouvernement
croate. Leur intention, en appelant les
Salésiens dans ce pays, était de donner
des signes d’espérance à ce peuple qui
souffrait, aux personnes qui vivaient
dans l’incertitude de l’avenir ; ce peuple
ne croyait plus à un futur meilleur. C’est
ainsi qu’en 1997, on a commencé la
construction d’un nouveau centre. Les
Salésiens ont commencé leur activité
pastorale dans une école de l’État.
Au début de cette œuvre salésienne, il
y avait beaucoup d’incertitude, en
raison des circonstances politiques, fi-
nancières et sociales mais, avec l’aide
de la divine Providence, l’œuvre com-
mença à se développer. Nous nous
permettons de le dire en toute fran-
chise et honnêteté : c’est grâce à l’aide
de la
Providence que nous avons pu réaliser
notre projet dans ce milieu où les gens
avaient perdu toute espérance. Nous
avons constaté que beaucoup de per-
sonnes et d’organismes internationaux
sont venus nous rejoindre pour partici-
per à ce projet. Pour ce faire, en 1999,
on a ouvert l’Institut Technique avec 72
premiers élèves ; et l’an 2000 a vu l’ou-
verture de l’école moyenne.
Le Centre scolaire
Seize ans après l’arrivée des Salésiens de
don Bosco et onze ans d’activité du KSC
Don Bosco parmi les jeunes à Žepče,
nous pouvons nous sentir dans la joie et
être fiers de tant de choses bien faites en
faveur de beaucoup de personnes ; et
jusqu’à présent, nous continuons à ob-
tenir des résultats dans notre institution.
Dans le domaine de la construction,
notre école a été complétée à 80 % ou
presque, et nous croyons que c’est une
école bien équipée, bien mieux
que les écoles pu-
bliques de la zone.
L’école a 60 en-
seignants, et plusieurs parmi eux avec
une qualification importante.
L’école supérieure compte 200 élèves et
l’instituttechnique350élèves,repartisen :
» 4 classes d’économie de l’entreprise
(4 années de cours) ;
» 4 classes de mécanique (4 années) ;
» 3 classes de soudure hydraulique et
de tourneurs sur métaux (3 années) ;
» 3 classes d’électronique, installation et
auto électronique (3 années).
Nous ne pouvons pas accueillir tous
ceux qui voudraient fréquenter notre
école ; les parents espèrent un avenir
meilleur pour leurs enfants en les en-
voyant chez nous. Notre expérience
dans la pastorale scolaire rencontre de
grandes difficultés et on en souffre.
Après avoir terminé leurs études chez
nous, 80 % des élèves quittent le pays
pour aller poursuivre leurs études uni-
versitaires, ou chercher un travail, dans
d’autres pays tels que l’Italie, la Croatie
ou l’Allemagne ; et dans beaucoup de
cas, ils ne reviennent plus au pays. C’est
un gros problème : ils quittent leur pays
78
SALÉSIENS 2012

9 Pages 81-90

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9.1 Page 81

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parce qu’ils savent que s’ils restent sur
place, leur avenir est barré, sans espoir.
Patronage - Centre de jeunes
En collaboration avec le VIS (Volontariat
International Salésien), grâce à son
concours et avec le financement du Mi-
nistère des Affaires Étrangères italien,
nous avons mis sur pied un lieu pour
que les jeunes puissent se rencontrer et
faire des activités : nous avons ouvert un
« oratorio » (patronage) et nous faisons
tout pour attirer les jeunes de la ville à
participer aux activités que nous orga-
nisons. Ce type d’œuvre aux caractéris-
tiques salésiennes, en Bosnie Herzégovine,
n’était pas connu avant l’arrivée des
Salésiens : nous sommes les pionniers
dans une activité de ce genre ici.
Actuellement, nous avons pris l’engage-
ment d’ouvrir nos portes à tous ceux qui
veulent nous aider d’une manière ou
d’une autre, nous apportant leur contri-
bution pour bâtir un lieu tranquille, un
lieu d’accueil où les jeunes puissent
trouver des réponses à leurs attentes.
Notre « oratorio » do-
minical rassemble près de 250 jeunes,
accompagnés par un groupe d’anima-
teurs. Ceux-ci sont formés pour que,
dans le futur, ils soient capables de s’oc-
cuper de leurs frères, au « patro ». Au
cœur de cette activité de l’oratorio domi-
nical, il y a la messe qui est une occasion
de rencontre et de partage de la com-
munauté avec le Seigneur, notre Dieu.
Nos défis dans la pastorale
Nous sommes une petite communauté
composée de trois prêtres et d’un
confrère stagiaire. Nous faisons de notre
mieux pour être, à la manière de don
Bosco, avec les jeunes d’aujourd’hui, par
notre témoignage et notre zèle aposto-
lique infatigable. Malgré tout ce que
nous faisons, nous constatons qu’il y a
pas mal de difficultés dans cette ville,
telles que l’incertitude, des situations qui
inquiètent les jeunes; nombreux sont
ceux qui pensent à l’impossibilité de sur-
vivre s’ils restent dans le pays.
Cette ville compte 30.000 habitants dont
5.500 ont l’âge de fréquenter
l’école primaire et secondaire. Devant une
situation d’incertitude et de souffrance,
nous nous trouvons confrontés à certains
défis. Qu’est-ce que les gens d’ici atten-
dent de nous ? Quel système d’éducation
devons-nous leur offrir ? Quels seraient
les adultes à proposer comme modèles
aux jeunes ? Certaines réponses seraient
parfois inacceptables du point de vue
salésien. Pour aider ces jeunes à se sentir
dignes dans la société, nous voudrions
leur offrir des modèles et des choix alter-
natifs pour la vie, les aider à voir, à croire
et à comprendre que l’avenir est entre
leurs mains. Le Seigneur ne se lasse
jamais de son peuple et il continuera à
être le Seigneur de l’histoire de l’homme
malgré son péché.
Oui, chers frères et sœurs, « Don Bosco
Žepče » est l’une des « retombées » de
la Divine Miséricorde dans ce bel en-
droit, un paradis que la méchanceté de
l’homme avait transformé en une vallée
de larmes. C’est ça, l’histoire de la civili-
sation, sauvée par le Seigneur qui, à tra-
vers chacun de nous et malgré nous, se
fait présent parmi nous.
SALÉSIENS 2012
79

9.2 Page 82

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
République tchèque
Prague :
à la rencontre
des jeunes
d’aujourd’hui
80
SALÉSIENS 2012
La Province salésienne de Prague a pu li-
brement reprendre ses activités en 1990, après la longue
période du régime communiste.
La province a été fondée en 1927 et, après une
période d’expansion et de nouvelles fondations (Frys-
tak, Ostrava, Praha, Bardubice), elle a subi la répression
du nazisme et a ensuite été complètement dispersée
après l’avènement du régime communiste, en 1948.
Toutes les communautés ont été fermées et déclarées
hors la loi par l’État socialiste. De nombreux confrères
ont été arrêtés et jetés en prison ou dans les camps de
concentration, durant plusieurs années. Pendant une
bonne quarantaine d’années, tout le monde était obligé
d’avoir un style de vie autre que celui de la vie religieuse.
Malgré cette situation, de nombreux confrères
sont restés fidèles à leur vocation en travaillant, de
façon clandestine, comme religieux, et en développant
même une pastorale de la vocation. De nouveaux
prêtres furent ordonnés afin de travailler avec les
jeunes, spécialement pendant les jours fériés mais aussi

9.3 Page 83

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pendant le reste de l’année.
Après la chute du régime en 1989, les
Salésiens poursuivirent leur travail avec les
jeunes et mirent sur pied un noviciat officiel qui
se remplit de candidats pendant les premières
années qui suivirent la chute du régime. Les
Salésiens de Bohême retournèrent dans les maisons
où ils avaient travaillé, y compris durant la période
d’entre les deux guerres mondiales (Prague, Brno, Os-
trava, Bardubice) et fondèrent des communautés
salésiennes dans deux autres villes (Teplice, Ceske
Budejovice, Zlin, Plzen).
Les principaux secteurs où les Salésiens travaillent
aujourd’hui sont les centres de jeunes (dans certaines
villes, ils travaillent au milieu de jeunes Gitans), ensuite
les paroisses, la communication sociale (Maison de Pub-
lications à Prague, le centre Média Don Bosco à Brno,
Noe TV à Ostrava, l’école de Jabok pour la pédagogie et
la théologie sociales), les missions en Bulgarie, un pays où
la majorité de la population est orthodoxe, un travail au
milieu des Gitans à Kazanlak, Stara Zagora.
Dix ans après être repartie sur de nouvelles bases pour
la vie salésienne et communautaire, la vie religieuse affronte
ici les mêmes défis qu’en Europe de l’Ouest : la diminution
drastique des vocations. Qu’à cela ne tienne, les Salésiens tra-
vaillent avec de nombreux jeunes collaborateurs, organisent des
mouvements de volontariat pour les jeunes qui sont envoyés partout
dans le monde et connus sous le nom de SADBA et Cagliero. La
province accueille aussi des volontaires venus de l’étranger pour aider
dans la mission salésienne.
Pour avoir de nouvelles vocations, les Salésiens organisent des
journées de réflexion sur le discernement de la vocation (COME IN,
rencontres avec les Salésiens, rencontres de spiritualité salésienne).
SALÉSIENS 2012
81

9.4 Page 84

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Colombie - Cambodge
Connecter le monde:
par P. Albeiro Rodas, sdb
En novembre 2010, Laura Villadiego, une repor-
ter de EFE (Nouvelle Agence de la Langue
Espagnole, l’équivalent de Reuters, ou API en an-
glais), visita la section de communication sociale
et de journalisme du Collège Technique Don
Bosco de Sihanoukville. L’article qui en est résulté,
Periodismo joven en el corazón de Camboya (Jour-
nalisme jeune au cœur du Cambodge) fut repro-
duit par des journaux tels que Le
Monde et Le Temps en Espagne, et
en Amérique Latine. Les médias es-
pagnols furent surpris de voir com-
ment le Collège Technique Don
Bosco réussit à ouvrir une école de
journalisme et de communication
dans un pays avec de nombreuses dif-
ficultés pour la liberté d’expression, et
comment les jeunes des communau-
tés vulnérables étaient capables d’ac-
céder aux technologies de l’information.
L’attention de la presse attira, à son
tour, l’attention de la radio et j’ai reçu
des appels de stations de radio co-
lombiennes voulant connaître le
projet. Avant de retourner en va-
cances à Medellín (un voyage qui m’a
pris quelque cinquante heures depuis
Phnom Penh en passant par Bangkok, Franc-
fort et Bogota). J’ai été contacté par le maire de
la ville de Medellín : « Pourriez-vous propo-
ser des ateliers en communication à
notre programme Fuerza Joven ? »
Ma réponse, en tant que Salésien,
fut « oui », évidemment.
nesse) est un programme fondé par le maire de
Medellín pour les jeunes gens des quartiers les
plus pauvres de la ville, victimes de la violence
urbaine, ou la jeunesse vulnérable qui pourrait
autrement finir dans les gangs.
Don Bosco Parce
J’ai appelé mon expérience avec Fuerza Joven,
« Don Bosco Parce ». « Parce » est de l’argot espa-
gnol colombien qui signifie « ami » à Medellín
(« pote », en français). Chaque matin, une voiture
de la municipalité avec des guides du pro-
gramme passait me prendre à la maison fami-
liale, dans le quartier Castilla, et m’amenait dans
un autre quartier de la ville pour rencontrer un
groupe de jeunes impliqués dans un pro-
gramme de réinsertion sociale. J’ai cependant
demandé que les groupes soient petits, entre 15
et 20 chacun, ainsi les jeunes pourraient mieux
profiter de l’expérience.
J’ai commencé avec une exposition culturelle
sur le Cambodge et notre programme de forma-
tion en communication pour les jeunes gens
comme eux. Ces jeunes des quartiers les plus
pauvres de Medellín – très souvent dépeints par
les médias comme violents et ayant inspiré plu-
Fuerza Joven (Force de la Jeu-
82
SALÉSIENS 2012

9.5 Page 85

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de Medellín à Sihanoukville
sieurs films sur la violence urbaine –
étaient évidemment plutôt anxieux
face à ce nouveau venu. Puis il y avait
les histoires des jeunes gens comme
eux, vivant vraiment à l’autre bout de la
planète (le Cambodge a 12 heures de
décalage par rapport à la Colombie)
pour attirer progressivement leur at-
tention. Beaucoup d’entre eux avaient
plus d’un tatouage sur le corps et vou-
laient maintenant des noms en khmer !
Après la section culturelle sur le Cam-
bodge et beaucoup de questions de
mes « Parces » (Potes), nous arrivons aux
ateliers de communication. Je leur ex-
plique que nous ne pouvons pas ne
pas communiquer. Tout dans notre
société signifie communication et
chaque communauté développe ses
propres codes d’information.
J’explique alors la structure que je diri-
geais au Cambodge dans notre section
sociale de communication et de jour-
nalisme.
Que devons-nous, en tant que
jeunes gens, communiquer ?
Il y a quatre éléments que nous, en tant
que jeunes, devons communiquer afin
d’améliorer notre niveau de vie, faire la
paix et échanger nos gangs contre des
caméras vidéos, l’internet et autres
moyens du même genre :
1. Espoir : Nous devrions transmettre
l’espoir à notre société avec nos valeurs et
talents. Comme jeunes citoyens, nous
devrions montrer nos villes au monde.
2. Développement : nous avons parlé
d’améliorer notre niveau de vie comme un
droit pour tout le monde.
3. Tendresse : La tendresse signifie
beauté et esthétique. Nous avons
construit de grands parcs, de grands jar-
dins publics, des bibliothèques et des en-
ceintes touristiques dans des endroits
pauvres et marginaux, qui rendent la ville
plus attrayante et internationale.
4. Tolérance : Nous devrions transmet-
tre la tolérance. Elle est respect pour
l’autre comme l’autre l’est pour moi.
Nous donnons de l’importance à l’hu-
manité. Nous aimons tout le monde
parce que chaque personne est un fils
ou une fille de Dieu.
Pour finir l’atelier, nous avons fait une
vidéo. Les « Parceros » de Medellín (les
potes de Medellín) ont envoyé des mes-
sages et des questions à d’autres jeunes
cambodgiens de Sihanoukville. Ils ont
parlé de leur ville et de leurs propres tra-
ditions. En avril, j’ai traversé trois conti-
nents, une fois de plus ; de retour au
Cambodge, j’ai filmé la jeunesse cam-
bodgienne répondant à leurs amis de
Medellín et partageant avec eux.
Nous espérons que ces expériences de
communication avec les jeunes offri-
ront de bons résultats à nos sociétés.
J’ai offert à la municipalité de Medellín
la possibilité d’un programme comme
celui-ci pour les jeunes, avec quelque
chose d’autre en tête.
L’ambition de la section sociale de
communication et de journa-
lisme est de former des guides,
des experts en communication
pour multiplier l’expérience. Ce
serait un rêve de créer une
section de communi-
cation sociale de
« Don Bosco Parce »
à Medellín si nous
obtenons le soutien
requis. Don Bosco
rêve tout le temps…
tout le temps.
SALÉSIENS 2012
83

9.6 Page 86

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Inde
Films de prêtres,
qui promeuvent
les droits de l’homme
par P. C.M. Paul, sdb
et l’évangélisation
Deux prêtres catholiques qui s’occupent active-
ment de cinéma depuis dix ans affirment que
leurs longs métrages aident les personnes du lieu
où ils vivent à acquérir leur dignité et à soutenir les
droits de l’homme. Les deux cinéastes salésiens ont
vécu pendent plus de vingt ans parmi la popula-
tion Kokborok de Tritura, dans l’Inde du Nord-est,
à la frontière avec le Bangladesh. Leur premier film,
« Mathia » (Bracelet) (2002), d’une durée de 132 mi-
nutes, aide à prendre conscience du mal social de
la chasse aux sorcières, tandis que le deuxième
film, « Yarwng » (Racines), de 95 minutes (2008), il-
lustre la condition difficile des personnes sacrifiées
sur l’autel du développement économique. Les
deux cinéastes sont des salésiens guwahati,
Joseph Kizhakechennadu (producteur) et Joseph
Pulinthanath (directeur).
Le Père Pulinthanath a collaboré avec un cinéaste
salésien, le Père Jiji Kalavanal, qui a gagné le troi-
sième prix de la DB IMAGE Kochi avec un film do-
cumentaire intitulé « La Main de Don Bosco ». Le
lancement, promu dans sept états de l’Inde du
Nord-est (Assam, Arunachal, Manipur, Meghalaya,
Mizoram, Nagaland et Tripura) est un hommage
aux pionniers salésiens, à la veille du tout premier
pèlerinage des reliques de Don Bosco dans l’Inde
du Nord-est, qui a commencé le 1er mai 2011.
Quand « Mathia » a gagné le premier prix au
festival Niepokalanów (Varsovie) de 2004, la plus
importante organisation cinématographique in-
ternationale de l’État de Tritura, l’Académie Kokbo-
rok Sahitya (Société Littéraire), a organisé une
manifestation publique à Agartala, capitale de
l’État, pour féliciter le staff.
Le ministre de l’Assistance Sociale de l’État de Tritura,
84
SALÉSIENS 2012

9.7 Page 87

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Notre intention n’était pas de réaliser un
film qui plaise aux gens; nous nous sommes
engagés dans une œuvre qui ‘stimule’.
Aghore Debbarma, a offert 200.000 INR (4.000 Euros)
pour aider « Sampari Pictures », la compagnie ciné-
matographique des prêtres qui se trouvait dans de
graves difficultés en raison de dettes considérables.
Six ans plus tard, le deuxième film des prêtres,
« Yarwng », a reçu, le 19 mars 2010, le premier prix
national de l’État de Tritura des mains du président
de l’Inde à Delhi.
Évangéliser au moyen de la
promotion de la culture
« Le cinéma regarde dans une large mesure les
images et aucune image n’est neutre. Le processus
de l’implication dynamique face à ces images peut
enrichir au niveau individuel et collectif. Les images
interpellent, critiquent, encouragent. Notre inten-
tion ne consistait pas à réaliser un film qui plaise
nécessairement aux gens ; nous nous sommes pro-
posé d’accomplir une œuvre qui puisse ‘stimuler’ »,
explique le Père Pulinthanath.
En outre, ces deux films ont aidé à combattre le préjugé
selon lequel les chrétiens de cet État (2 % de la popula-
tion) ne seraient pas enracinés dans la culture locale.
l’Église du Tritura le Père Pulinthanath abandonne
sa réserve habituelle et se montre éloquent.
Réfutant l’accusation de manière décidée, il dit :
« Ce n’est pas vrai ! Les personnes qui disent ceci
considèrent comme allant de soi que l’Église n’at-
tribue pas de valeur aux cultures locales. Peut-
être se basent-elles sur des idées qui datent
et sont dépassées, qui se réfèrent à des cas
isolés du passé. Dans les dernières cin-
quante années (à partir du concile Vati-
can II) l’Église promeut sincèrement la
culture locale… »
Si on analyse sérieusement les choses,
on se rendra compte que l’Église a
offert une contribution à la culture
locale à travers l’instruction dans la
langue maternelle, le progrès de l’expres-
sion écrite, les fêtes locales, les centres de
recherche culturels et linguistiques, les
académies d’art et les musées
anthropologiques ; la
liste est seulement
indicative et non
exhaustive.
Les nombreuses œuvres d’évangélisation, de déve-
loppement et de service social que l’Église accom-
plit dans le Tritura et dans toute l’Inde du Nord-est,
de manière parfois héroïque, seront considérable-
ment favorisées par ce projet qui centre son atten-
tion sur la culture et sa crise dans une société en
continuel changement.
Quand on lui présente l’accusation commune selon
laquelle l’Église détruirait la culture et la langue des
habitants de l’Asie du Nord-est, le porte-parole de
SALÉSIENS 2012
85

9.8 Page 88

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Mozambique
6 0Ans de Vie Partagée
Au service de la vie
Les Salésiens s’engagent à promou-
voir la croissance intégrale des per-
sonnes, notamment les jeunes les plus
pauvres dans les différentes situations
politiques et sociales auxquelles la
jeune nation du Mozambique se
trouve confrontée.
Beaucoup de ceux qui travaillent déjà
et qui portent la responsabilité d’une
famille sont sincèrement reconnais-
sants pour l’éducation humaine et la
formation professionnelle qu’ils ont
reçues et qui leur ont permis de grandir
et de mûrir dans la vie.
Dans les huit communautés salé-
siennes du Mozambique nous es-
sayons d’offrir aux jeunes plusieurs
opportunités :
» L’école de Moatize, avec d’autres pe-
tites écoles rurales.
» La « Maison Saint-Joseph » et les col-
lèges de Moamba et Inharrime pour
les enfants pauvres ou provenant de
zones rurales.
par P. Rogelio Arenal, sdb
» L’enseignement technique dans diffé-
rents établissements à Moamba, Tete,
Inharrime, Lhanguene et Matola. Pour
répondre à la demande importante
de l’État et de la société de techni-
ciens qualifiés, les Salésiens ont éla-
boré des projets éducatifs spécifiques
qui ont déjà donné de bons résultats.
Les relations de collaboration sont
garanties par le Secrétariat Technique
aux Écoles Professionnelles.
» Nous avons répondu aux nombreuses
demandes de l’enseignement tech-
nique à travers la fondation de l’Institut
Supérieur Don Bosco de Pédagogie et
de Formation pour les enseignants
dans le domaine technique.
» Un engagement intéressant aussi
consiste dans l’attention portée aux
communautés rurales de la Mission
de Moatize, à travers la réalisation de
projets pour l’instruction des popula-
tions les plus pauvres, afin qu’elles
mettent davantage à profit leurs res-
sources agricoles.
Annoncer le Christ
Dans tous les domaines où les jeunes
sont en majorité de non-chrétiens, a lieu
une première annonce de Jésus. Les
établissements d’enseignement devien-
nent ainsi des centres d’évangélisation.
Les missions de Moatize et de
Moamba, des centres ruraux avec de
nombreuses communautés chré-
tiennes, ainsi que les paroisses urbaines
de Lhanguene et de Jardimen, consti-
tuent des centres importants d’évan-
gélisation pour des milliers de jeunes
et les familles qui les accompagnent
Une nouvelle œuvre de cette Quasi-
Province est la création de centres de
86
SALÉSIENS 2012

9.9 Page 89

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spiritualité « Emmaüs » à Matola, conçu
comme lieux de rencontres et de re-
traites pour des groupes de jeunes.
Considérer la vie comme
vocation
Le Mouvement Salésien des Jeunes
(MSJ) rassemble différents groupes de
jeunes et favorise leur accompagnement,
s’affirmant ainsi dans cette vocation à être
« guide » des jeunes. Chaque année, ce
Mouvement offre aux jeunes la possibi-
lité de faire des retraites ou des rencontres
de formation et de prière.
La Famille Salésienne grandit à travers
les groupes de Salésiens Coopérateurs,
de l’ADMA (Association des Dévôts de
Marie Auxiliatrice) et des Anciens
Élèves, qui offrent la possibilité de s’en-
gager dans la vocation salésienne dans
sa forme laïque.
Les vocations à la vie consacrée
salésienne constituent le meilleur et
le plus important résultat de notre tra-
vail. En 2011, les Salésiens autoch-
tones constituent 50 % de l’effectif de
la Province. Le charisme de Don
Bosco s’enrichit ainsi progressive-
ment. Pour former ces vocations à la
vie salésienne, la Province compte sur
un aspirantat à Matola et un pré-no-
viciat à Moamba. Le noviciat, fré-
quenté aussi par les novices de
l’Angola, se trouve à Namaacha.
Malgré le nombre relativement petit
des confrères (57) et la pénurie des
ressources, nous continuons à
semer la beauté de la vie dans le
cœur des jeunes Mozambicains :
vivre une expérience de rencontre
avec Jésus à travers le service rendu
aux autres.
SALÉSIENS 2012
87

9.10 Page 90

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Lituanie
L’Avenir
La Lituanie et les Salésiens
Don Bosco était déjà connu en Li-
tuanie à la fin du XIXe siècle. En
1909, un jeune Lituanien, Antanas Skel-
tys, décide de devenir salésien. Il arrive
à Turin illégalement, sans documents,
et demande à être admis parmi les fils
de Don Bosco. Quelques décennies
plus tard, déjà devenu salésien prêtre,
il commence à mener une vaste cam-
pagne d’information sur Don Bosco et
sur la vie salésienne dans son pays
natal. Chaque année, pendant les va-
cances estivales, il retournait dans son
pays et saisissait cette occasion pour
présenter le charisme salésien de Don
Bosco dans les paroisses diocésaines ;
cela fit que de nombreux jeunes com-
mencèrent à réfléchir sur leur vocation.
Dix ans plus tard, des centaines de
jeunes Lituaniens étudiaient en Italie, et
plus de soixante d’entre eux partirent
dans les Missions salésiennes. La pre-
mière communauté salésienne ne
débuta en Lituanie qu’en 1934, avec
une école et un aspirantat qui donnè-
rent naissance à de nombreuses voca-
par P. Alessandro Barelli, sdb
tions. Malheureusement, la seconde
guerre mondiale mit fin aux bourgeons
de ce printemps salésien. Beaucoup de
Salésiens lituaniens se réfugièrent dans
les pays de l’Ouest où ils consacrèrent
leurs énergies à la nombreuse diaspora
lituanienne. Ceux qui restèrent au pays
furent dispersés et obligés de vivre
comme des prêtres diocésains, dans un
climat de persécution.
Après que la Lituanie eut retrouvé son
indépendance, en 1990, les Salésiens li-
tuaniens dispersés dans le monde et
ceux qui survécurent en Lituanie déci-
dèrent de se rassembler et d’entrepren-
dre les activités pastorales typiques de
Don Bosco. Malheureusement, au fil des
ans, malgré leur grand enthousiasme,
les forces disponibles étaient limitées.
Pour leur venir en aide, la Congrégation
salésienne envoya dans cette région de
jeunes prêtres italiens et polonais, dont
beaucoup parmi eux travaillent encore
avec les confrères autochtones dans les
villes de Vilnius et Kaunas.
88
SALÉSIENS 2012

10 Pages 91-100

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10.1 Page 91

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Toute la vie sociale et religieuse fut
considérablement influencée par les
années d’occupation soviétique ; une
forte tendance au relativisme, au maté-
rialisme et à l’indifférence religieuse se
diffusa en particulier chez les jeunes. Et
c’est précisément dans ce contexte
que se réalisa la mission salésienne.
Vilnius
La capitale de la Lituanie a une popu-
lation de 600.000 habitants, composée
de lituaniens (60 %), de Polonais (30 %)
et de Russes (10 %), souvent en désac-
cord entre eux. Les salésiens travaillent
dans la banlieue ouvrière de Lazdynai,
qui compte 45.000 habitants et où ils
animent la paroisse Saint Jean Bosco.
Le service paroissial est bilingue, litua-
nien et polonais. On y réalise le travail
habituel de catéchèse des jeunes, des
œuvres de charité et du service aux pa-
roissiens. La paroisse est désormais
connue par son visage jeune; elle en-
treprend, en effet, des initiatives dans
différents domaines : oratoire (patro-
nage) des jours fériés, école et activités
du soir pour les enfants démunis, acti-
vités quotidiennes au centre des
jeunes avec, aussi, l’animation des
groupes, les camps d’été et les cours de
religion dans les écoles publiques. Un
autre aspect considéré comme impor-
tant et très apprécié dans toute la Litua-
nie est celui de la presse à travers le
Bulletin Salésien, publié en Lituanie
depuis 1927 et distribué gratuitement.
Les Salésiens offrent également une
aide spirituelle au groupe des Volon-
taires de Don Bosco lituaniens.
Kaunas
La communauté salésienne de Kaunas
vit dans la banlieue pauvre de Palemo-
nas, célèbre jadis pour ses installations
industrielles, aujourd’hui disparues. La
paroisse Notre-Dame du Rosaire, située
dans un quartier de 10.000 habitants, fait
de son mieux pour répondre aux be-
soins religieux, sociaux et économiques
des gens. En plus des activités habi-
tuelles de la paroisse, la catéchèse et Ca-
ritas, nous pouvons mentionner les
œuvres les plus typiques des Salésiens
comme l’oratorio (patronage), ouvert
tous les jours, ainsi que les camps d’été
organisés soit en paroisse, soit à la cam-
pagne. Un grand trésor, c’est l’engage-
ment commun, Salésiens et Filles de
Marie Auxiliatrice, qui, organisent tous
les soirs un programme d’activités ex-
trascolaires pour les enfants démunis.
Ils assurent aussi l’enseignement de la
religion catholique dans les deux écoles
primaires locales. La communauté
salésienne anime également un petit
groupe de Coopérateurs Salésiens et un
autre d’ADMA (Association des Dévôts
de Marie Auxiliatrice).
Perspectives d’avenir
Ces différentes activités organisées en
faveur des jeunes font que le charisme
salésien est de plus en plus connu et
apprécié. Les jeunes ont manifesté un
grand intérêt, et beaucoup d’entre
eux désirent prêter leur contribution
en tant qu’animateurs. Grâce aussi au
Bulletin Salésien, qui fait que nous
sommes connus au niveau national,
nous avons accueilli plusieurs jeunes
qui veulent en savoir davantage sur la
vie salésienne, même si, pour l’instant,
il n’ya pas de nouvelles vocations. Nous
avons confiance pour l’avenir, pourvu
que nous ayons la possibilité de conso-
lider nos œuvres et notre signifiance.
Pour ce qui concerne l’entité de l’œuvre
que nous réalisons, les ressources des
Salésiens qui travaillent en Lituanie sont
réduites. Un grand obstacle pour le dé-
veloppement du projet salésien en Li-
tuanie se trouve dans le fait que la langue
n’est pas facile et que nous avons besoins
de plusieurs années de pratique avant
de pouvoir être capables de travailler
avec une certaine autonomie.
En outre, le manque de religieux s’ob-
serve partout et envoyer quelqu’un à
l’étranger n’est pas une solution si renta-
ble à court terme. Le peuple lituanien,
victime de nombreuses occupations
étrangères, a toujours dû défendre avec
ténacité son identité ; et cette réalité
influe même sur la possibilité d’accueillir
pleinement des personnes étrangères,
en particulier les gens qui ne partagent
pas du tout la mentalité du pays… C’est
un défi pour l’avenir salésien dans ce
pays : réussir à s’implanter de manière vi-
sible, dans le respect total des traditions
et des valeurs locales.
SALÉSIENS 2012
89

10.2 Page 92

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Mexique
Mon expérience à Alborada
par P. Waldo Gómez Pacheco, sdb
Voilà huit mois que je suis arrivé à Mérida (Yu-
catán - Mexique), à « Alborada 1 » où se
trouve l’œuvre salésienne de l’oratorio (« patro-
nage ») et où il y aura deux autres secteurs avec
le futur collège et le futur lycée de Xotlan. C’est
très différent de ce à quoi je m’attendais : c’est
comme un pays tout autre, les personnes, les
cultures, le climat, la manière de parler ; il y a tou-
jours des choses à apprendre, la vérité ne s’est
pas arrêtée à la localité d’Amaca !
L’œuvre offre une variété d’activités : il y a une
ligue de football (« soccer ») pour jeunes et en-
fants ; divers ateliers : coupe et couture, culture
physique et beauté, réparation de climatiseurs
et réfrigérateurs, électricité ; des cours de INEA
(Institut National d’Économie Agricole), d’an-
glais, d’informatique ; un orchestre sympho-
nique, des leçons de guitare …
À « Alborada 2 », il n’y a pas trop d’activités mais
nous allons crescendo. À « Alborada 3 », nous
voudrions commencer l’école primaire en 2012.
La mission salésienne est, comme partout, char-
gée de défis. Les jeunes sont les mêmes partout,
avec leurs rêves et leurs aspirations ; les adoles-
cents se laissent pousser les cheveux avant
de commencer l’école secondaire ;
les garçons sont espiègles … Ce
sont les jeunes de 2011 !
Notre travail en profon-
deur se fait pratique-
ment au niveau du
« mot du matin » et du
« mot du soir », dans
les ateliers et par le
biais d’un discours de
dix à quinze minutes
avant chaque match.
« Alborada » comporte
également une pa-
roisse : la paroisse Marie
Auxiliatrice. Et nous avons
aussi la responsabilité de six
chapelles aux alentours. Il y a
des groupes de toutes sortes, des
célébrations de baptêmes, de ma-
riages, le Mouvement familial chrétien,
les centres pastoraux, les Salésiens Coopé-
90
SALÉSIENS 2012

10.3 Page 93

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Chacune de nos générations a la noble tâche et la responsabilité de
transmettre son témoignage de foi et être l’instrument de Dieu selon
le charisme passionnant de Don Bosco.
rateurs, les servants de messe, les PAD (pasto-
rale de la santé), les dévots de la Vierge de
Guadeloupe, l’ADMA (Dévots De
Marie Auxiliatrice), la catéchèse.
Nous tâchons aussi de nous
rendre disponibles pour la
confession et l’accompa-
gnement spirituel de nos
collaborateurs.
Le Conseil ainsi que nos
amis nous soutiennent
économiquement et
moralement. Je leur
renouvelle mes remer-
ciements, au nom de
toute l’œuvre salésienne
et de tous ceux qui reçoi-
vent chaque mois notre
bulletin.
des difficultés, comme eux ; mais surtout des
Salésiens qui aiment Dieu !
Les « chavos banda » (bandes de jeunes mar-
ginaux) ont diminué mais ils n’ont pas disparu
complètement. J’ai pu entrer en contact avec
quelques-uns d’entre eux, surtout des ados, et
nous jouons avec eux presque tous les jours.
Je les appelle « los amigos del resistol » (les
amis de la colle forte – acétate de polyvinyle)
parce qu’ils respirent cette substance pour se
droguer. Ce sont les jeunes de Don Bosco au-
jourd’hui, toujours difficiles à se laisser appri-
voiser; et lorsqu’il semble qu’ils progressent, ils
nous surprennent avec leurs chutes, comme
pour nous dire : ne perds pas ton temps, tu
n’as aucune raison de te préoccuper pour
nous, cela ne sert à rien… Et c’est justement
là que le dernier remède qui nous reste, c’est
de les aimer… Et ça vaut bien la peine.
Nous sommes en général très
appréciés : malgré nos défauts, les
gens nous aiment tels que nous
sommes ; ils veulent des Salésiens hu-
mains, sensibles et même qui traversent
Chacune de nos générations a la noble
tâche et la responsabilité de transmettre son
témoignage de foi et être l’instrument de
Dieu selon le charisme passionnant de Don
Bosco.
SALÉSIENS 2012
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10.4 Page 94

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Proclamer la Parole à
Kiriwina
par P. John A. Cabrido, sdb
Je suis arrivé à Kiriwina (Papouasie – Nouvelle
Guinée), il y a deux ans. Le Père Sonny Fajardo, le
curé de notre paroisse salésienne des Iles Tobriand,
surnommées « les Îles de l’Amour » par l’original an-
thropologue Bronisław Malinowski, a été le premier
à m’inviter pour organiser un séminaire biblique pour
les responsables de la paroisse, en 2009.
Malheureusement, l’abondance des pluies durant
cette période a eu comme conséquence de détruire
les récoltes de patates douces ; alors, nous avons été
obligés de laisser tomber l’initiative de la paroisse.
C’est pourquoi quand le Père Sonny a renouvelé sa
demande, l’an passé, je l’ai acceptée avec empresse-
ment non seulement pour pouvoir explorer le para-
disiaque corail de Kiriwina mai aussi pour aider un
confrère.
J’avais beaucoup de bagages car je devais apporter
tout mon équipement pour l’enseignement, y com-
pris les prospectus, un ordinateur et même un pro-
jecteur. En plus de cela, le père Timothy Choi a saisi
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SALÉSIENS 2012

10.5 Page 95

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l’occasion pour remplir le garde-
manger du père Sonny avec des boîtes
de conserve et d’autres sortes de pro-
visions. Pour couronner le tout, le père
Albert Swer a aussi envoyé une pompe
pour le vélo de la paroisse.
Après un voyage merveilleux à bord de
PNG Airlines, j’ai atterri à Louisia avec
une vision inoubliable. L’aéroport est
une petite structure dont le périmètre
clôturé était bondé de monde. Il sem-
blait que toute la population de l’Île, qui
s’élève à quarante mille habitants, fût là
pour voir les nouveaux arrivés ou pour
attendre les derniers courriers. Heureu-
sement, le Père Sonny était déjà là pour
m’aider à récupérer mes bagages dé-
posés sur l’herbe.
Le séminaire biblique commença le
lendemain, lundi 9 mai, avec 120 res-
ponsables de la paroisse qui y pre-
naient part. Ces responsables venaient
des six communautés chrétiennes de
l’Île. Dans cette foule dominée par les
adultes, il y avait quinze « jeunes ». Ap-
paremment, à Kiriwina, sont appelés
« jeunes » ceux qui ont quitté l’école.
Quand j’ai demandé aux adultes pour-
quoi il n’y avait pas parmi eux beau-
coup plus de jeunes (puisque tous les
villages où nous sommes passés res-
semblaient à des « usines de produc-
tion d’enfants » ), les adultes de la
paroisse m’ont gentiment expliqué
que, pour l’instant, c’était leur « temps »
à eux, et que les jeunes devaient atten-
dre leur propre « temps » plus tard.
Pendant les cinq jours suivants j’ai fait
trois conférences et/ou dirigé les ate-
liers journaliers, deux le matin et un
l’après midi jusqu’à 16h30. Les quinze
causeries couvraient toute la Bible, y
compris des sessions de partage sur la
Bible, des danses, le théâtre et l’art.
En 2002, j’ai été sollicité pour un sémi-
naire similaire dans les villages de
Kelologeia et Kurada dans l’Île de Nor-
manby. Ce qui m’a frappé lors de cette
dernière session, ce fut la curiosité et le
nombre important de participants.
Jamais, durant les cinq jours, nous
n’avons eu moins de 100 participants.
Des chrétiens appartenant à « l’Église
Unie » et une communauté de foi
locale, « Rema » (y compris leur pas-
teur ! ) étaient aussi présents. Les parti-
cipants qui venaient des villages
voisins, faisaient l’aller- retour tous les
jours. Chacun de ces villages se trou-
vaient à une distance d’une heure ou
une heure et demie de marche. D’au-
tres étaient hébergés à la paroisse et
dans la cour de l’école. Le soir, pour la
détente, nous regardions un film que
tous les enfants du village attendaient
impatiemment. Pour commémorer la
béatification de notre bien-aimé Jean
Paul II, nous avons regardé un film réa-
lisé en Italie sur sa vie (en Anglais, bien
sûr). L’événement cinématographique
a été un film de Jackie Chan qui a vrai-
ment réjoui les villageois. Durant mon
séjour, des religieuses, les Filles de Marie
Immaculée (sœurs PIM), nous ont gé-
néreusement fait la cuisine. Ce coup de
main a été très précieux, d’autant plus
qu’à la paroisse, il n y a pas d’électricité
et pratiquement pas d’eau courante.
Par chance, la maison de la paroisse
était bien protégée, au point que tous
les moustiques ont été boutés de-
hors( ! ) même si nous n’avons pas
échappé à l’invasion des mille-pattes…
J’ai quitté Kiriwina le samedi suivant, 15
mai, fortement impressionné par la cha-
leur des gens ainsi que la pauvreté des
moyens et le peu d’espérance des jeunes
de l’Île. Les efforts méritoires des mission-
naires par le passé (MSC et PIM) et ceux
d’aujourd’hui (les Sœurs de la Miséri-
corde de Guisaweta, les Sœurs PIM de
Wapipi et le Père Sonny), sont des
sources d’inspiration. Je prie sincèrement
pour que « notre partage de la Parole »
aide les habitants de Kiriwina dans leurs
épreuves et nourrisse leur foi.
SALÉSIENS 2012
93

10.6 Page 96

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Hongrie
Dans le troisième district de Budapest, la
porte du bâtiment 79, de la rue de Kicelli
est grande ouverte, tous les matins. Gábor
Vitális, Salésien prêtre depuis novembre
2009, attend tous les jours l’arrivée des
élèves, avec un petit déjeuner pour les plus
petits, qui risquent d’avoir faim s’ils
attendent jusqu’à l’heure du déjeuner.
Un « mot du matin »
avec sa touche d’amour
par Erzsébet Lengyel
Le travail quotidien commence très tôt, à six
heures du matin: le P. Gábor et ses collabo-
rateurs, adultes et jeunes, installent les tables
au niveau du sous-sol du bâtiment de l’oratoire
(patronage), préparent le thé et les sachets de
provisions pour le déjeuner. Les enfants arrivent
à 6h45 et restent jusqu’à 7h45, de sorte qu’il
reste peu de temps pour les conversations
personnelles et une brève prière matinale.
« Lorsque j’ai appris que beaucoup d’élèves ve-
naient au collège le ventre vide, j’en suis resté
stupéfait. J’étais conscient que je devais offrir le
petit déjeuner à ces enfants mais je savais aussi
qu’il n’y avait pas d’argent. Les provinciaux m’ont
encouragé : ‘Don Bosco non plus n’avait pas
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SALÉSIENS 2012

10.7 Page 97

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d’argent et fit la même chose pour ses
jeunes’. Nous n’avions pas encore orga-
nisé une grande collecte de dons ; nous
avions seulement fait une annonce à
l’église. J’en ai parlé au cours de l’homé-
lie, et un cher bienfaiteur a écrit un arti-
cle sur notre projet dans un journal local.
Le lendemain, un monsieur retraité vint
offrir 1000 Forints Hongrois (environ 4
Euros) pour le petit déjeuner des en-
fants. Il fut le premier et, après lui, d’au-
tres ont suivi… C’est ainsi que j’ai
commencé le ‘Programme déjeuner’.
Lorsque l’argent manquait, je faisais
cette prière : ‘Si c’est la volonté de Dieu
que nous continuions notre œuvre, il
nous donnera de quoi continuer’. Et il y
avait toujours un don qui nous arrivait,
comme tombé du ciel ; ainsi nous avons
pu nourrir ces petits enfants les jours sui-
vants… Cela donne à penser… »
Il y a trois écoles élémentaires aux alen-
tours de la communauté salésienne. Le
P. Gábor demanda aux directeurs de ces
écoles d’informer les écoliers nécessi-
teux qu’il y avait la possibilité de prendre
le petit déjeuner à l’école. Je me sou-
viens que, la première fois, quatorze en-
fants sont venus. Nous ne savions pas
qui ils étaient ni quelle était leur situa-
tion. L’information passa de bouche à
oreille et le groupe augmenta jusqu’à at-
teindre la cinquantaine. Grâce à nos ai-
mables bienfaiteurs, nous avons pu offrir
du thé ou du chocolat avec des biscuits,
des galettes et des sachets que les en-
fants pouvaient emporter à l’école.
Le P. Gabor et ses collaborateurs ont dis-
tribué environs dix mille sachets en un an
et demi. Vers 7 heures du matin, le père
prépare la prière matinale pour les en-
fants. « Nous avons beaucoup réfléchi
pour trouver le moment adéquat pour
introduire la prière, dit le P. Gábor, d’autant
plus que la majorité des enfants ne sont
pas chrétiens et ne sont pas baptisés.
Dans un premier temps, nous leur ensei-
gnions sur place les prières et les enfants
les apprenaient petit à petit. Avec le
temps, quelques-uns ont appris les rudi-
ments de la religion ; mais nous étions
obligés d’être un peu créatifs, avec de
nouvelles idées, pour que les enfants
comprennent mieux la religion ».
« De la pâtisserie Don Bosco que nous
tenions depuis les tout débuts, nous re-
cevions un dessert », nous dit un jeune
Salésien. Ceux qui prenaient le petit dé-
jeuner et voulaient recevoir, en plus, un
petit gâteau ou une glace, pouvaient le
faire mais, en échange, ils devaient ra-
mener l’emballage vide portant le logo
salésien. Notre idée, en fait, était de
mettre dans les sachets d’emballage un
bref questionnaire auquel il fallait répon-
dre pour mériter le dessert. Ces ques-
tions sont évidemment très simples ; et
grâce à cela nous pouvons, chaque se-
maine, faire passer en douce à nos
élèves de petites leçons sur la religion.
Nous savons que la majorité des en-
fants manque de moyens écono-
miques : ils sont pauvres et vivent dans
des conditions difficiles, même si nous
ne leur demandons pas de le prouver.
Les enfants peuvent nous raconter
leurs préoccupations quotidiennes et
partager avec nous leurs souffrances et
leurs peurs. Ils font leurs exercices s’ils
en ont à faire, mémorisent les poèmes
et célèbrent les anniversaires, Noël et
Santa Claus ensemble…
La dernière semaine de juin, nous
avons organisé une colonie de va-
cances pour eux ; et grâce à cela, les
liens entre eux ne se sont pas affaiblis,
mais ils se sont plutôt fortifiés. C’est
merveilleux de voir le changement qui
s’est opéré en eux. Ces brefs jours de
fêtes font de ce groupe informel et oc-
casionnel à l’heure du petit déjeuner,
une vraie communauté.
Mais cela demande un gros investisse-
ment humain et financier. Beaucoup
donnent et ont donné de l’argent, de la
nourriture et aident ce programme tant
imprégné de l’amour de Don Bosco.
Cette petite aide matinale a été un exem-
ple d’amour et de sacrifice chrétien.
SALÉSIENS 2012
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10.8 Page 98

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Zambie
L’évangélisation par l’exemple
La mission salésienne de la Province de Zambie
(ZMB) réalise en général un travail éducatif et
pastoral avec la jeunesse ouvrière des quatre
pays où nous sommes présents, dans la partie
sud de l’Afrique : Zambie, Zimbabwe, Malawi et
Namibie.
Il est vrai que la présence salésienne en ZMB a
débuté en général avec des paroisses de type mis-
sionnaire ; pendant les dix dernières années, de
petits centres professionnels pour jeunes et adultes
se sont vus intégrés dans le travail missionnaire des
paroisses. Le travail produit vient en aide à une
population aux ressources économiques re-
streintes et l’aide à développer ses possibilités afin
d’atteindre un niveau plus compétitif et se préparer
ainsi à affronter les défis d’une société industrielle
émergente.
Les jeunes et adultes qui fréquentent nos centres
bénéficient du programme de catéchèse des
écoles professionnelles ; celles-ci, à travers la forma-
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SALÉSIENS 2012

10.9 Page 99

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par P. Javier Antonio Barrientos, sdb
tion proposée, offrent les avantages d’une éduca-
tion à la foi. Ainsi, foi et culture font partie du travail
d’éducation et d’évangélisation réalisé dans la mis-
sion salésienne.
L’impact du travail éducatif et pastoral dans les
écoles professionnelles et dans les paroisses aide à
l’évangélisation des jeunes ; autrement, ceux-ci ne
s’intéresseraient pas au problème de la foi. Plusieurs
jeunes de nos centres deviennent peu à peu des
missionnaires auprès de leurs camarades, les invi-
tant à partager leur vie et leur foi à travers les
programmes extrascolaires que l’œuvre salésienne
leur offre.
Plusieurs jeunes d’autres confessions religieuses, et
même ceux de la religion traditionnelle africaine,
sont arrivés à entamer un processus de foi et de
conversion qui s’est achevé par la décision de se
faire baptiser et faire partie de l’Église catholique
qui, à travers cet exemple, continue sa mission
évangélisatrice.
SALÉSIENS 2012
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10.10 Page 100

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LA VOCATION SALÉSIENNE
AUJOURD’HUI
Allemagne
« Projet Vie »
une maison pour jeunes réfugiés
Texte : Katharina Hennecke / Christina Tangerding / Claudia Klinger
Photo : Wolfgang Maria Weber
Un certificat en persan avec une Asif vit au troisième étage du « Salesia-
photo de son père, c’est tout ce qui num » avec dix autres garçons qui ont
reste de la vie antérieure de Mohamed tous fui leur pays à cause de certaines si-
Asif Dorani dans son pays natal, l’Afgha- tuations d’insécurité. Ils occupent trois
nistan. Il n’a pas d’autres documents, pas- chambres individuelles, quatre chambres
seport ou photos. À en juger par son doubles, une salle commune, une salle
développement spirituel et physique, les de bain et des toilettes. Des travailleurs
autorités allemandes ont estimé qu’il sociaux et des éducateurs prennent soin
devait avoir 16 ans. On lui a attribué le 1er des garçons jour et nuit. Ils les assistent
juin comme date de naissance.
dans les tâches quotidiennes telles que
faire la cuisine, la lessive et le nettoyage.
Asif Dorani a fui l’Afghanistan en 2008. Ils accompagnent les jeunes réfugiés
Son jeune frère Abdul Samad fut kid- pour les procédures administratives et les
nappé par les Talibans dans son village, aident à remplir les documents exigés et
environ cinq mois plus tôt. Les parents à écrire des lettres. Ils gardent contact
s’inquiétaient pour la sécurité de leur avec d’autres instances et avec l’école.
second fils ; c’est pourquoi ils l’envoyè- Avant tout, les éducateurs aident les
rent dans la lointaine Allemagne avec jeunes et les réfugiés très traumatisés à
l’aide de passeurs clandestins. Le surmonter leurs expériences négatives et
voyage était aventureux et présentait à s’ouvrir petit à petit à un avenir en Alle-
parfois un danger pour la vie. Mais Asif magne.
réussit à survivre. Maintenant il habite
dans un foyer pour jeunes gens à Chaque fois qu’Asif parle de sa vie, de
Munich, appelé « Salesianum », où les mauvais souvenirs lui reviennent : la
Salésiens de Don Bosco ont lancé le guerre dans son pays, l’enlèvement de
« Projet Vie »
Chaque année, des centaines de
réfugiés mineurs arrivent en Alle-
« Projet Vie ». Il s’agit d’un projet d’assis- son frère, l’adieu à ses parents et l’odys-
tance à des réfugiés mineurs non ac- sée de deux mois de l’Afghanistan à l’Al-
compagnés.
lemagne. Il ne sait pas exactement
magne sans leurs parents. Ils fuient gé-
néralement la guerre, un régime dictatorial, la persécution, l’expulsion, la faim et les
désastres ; et cela, souvent, dans des conditions qui menacent leur vie. Ils se retrouvent
dans un pays étranger sans leur maison ni leur famille ni leurs amis. C’est pourquoi les
Salésiens de Don Bosco en Allemagne ont lancé le « Projet Vie ». Depuis le mois d’août
2009, onze réfugiés mineurs non accompagnés vivent dans le centre de jeunes « Salesia-
num » à Munich. Ici ils trouvent une maison et de l’aide dans leur vie quotidienne. En
outre, ils reçoivent un accompagnement pédagogique et pastoral pour surmonter leurs
expériences traumatisantes. Le but du projet est de guider les jeunes dans leur vie, de les
préparer à leur avenir et de les rendre forts pour mener leur vie.
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SALÉSIENS 2012

11 Pages 101-110

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11.1 Page 101

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combien de temps ce voyage a duré,
mais il se souvient qu’ils ont souvent
changé de véhicule. Ils étaient enfer-
més à deux ou à trois dans un coffre
de voiture obscur et mal aéré ou dans
des cartons, au fond d’un poids lourd.
Ils ont craint pour leur vie. Quand Asif
est finalement arrivé en Allemagne,
tout est allé très vite. Un coup dans le
dos avait réveillé le garçon endormi.
Quelque part dans l’obscurité, un pas-
seur poussa les réfugiés hors du
camion. Ils trouvèrent une gare ferro-
viaire, prirent le train et demandèrent
comment ils pouvaient atteindre
Munich.
Depuis lors Asif a pris pied en Alle-
magne et rêve de l’avenir : il veut de-
venir mécanicien automobile, vivre
sans peur et avoir assez d’argent pour
s’acheter de quoi manger. Il rêve déjà
d’avoir femme et enfants, mais en Al-
lemagne, dit-il, pas en Afghanistan.
Pense-t-il qu’il reverra son frère ? Il
secoue la tête. « Mort, dit-il, je pense
qu’il est mort ». Et, furtivement, il essuie
une larme sur le coin de l’œil.
SALÉSIENS 2012
99

11.2 Page 102

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SALÉSIENS 2012
TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
« Tu ne feras pas la profession religieuse, si ton pied ne s’améliore pas » 102
Meneur de Jeunes avant d’être Salésien 104
« Je vous donnerai des pasteurs selon mon coeur » 106
« Personne ne peut changer le plan de Dieu sur moi » 108
Volontaire pour Toujours 110
Cinq petites Histoires : du Viêt-Nam au Japon 112
La Paix est possible ! Quand l’Église prend l’initiative 114
Par le fils d’une femme chinoise se poursuit le Songe de Don Bosco
sur la Chine 116
Don Bosco du Tonj : « La vocation de chaque salésien est liée à
Marie Secours des Chrétiens » 118
100
SALÉSIENS 2012

11.3 Page 103

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SALÉSIENS 2012
101

11.4 Page 104

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Inde
« Tu ne feras pas la profession religieuse,
si ton pied ne s’améliore pas »
Frère James Marcus, sdb
James Marcus est né le 25 Juin 1971, il fit
sa première profession le 24 Mai 1994 et
sa profession perpétuelle en l’an 2000. Il
est actuellement Directeur de l’Institut
Technique Don Bosco Fatorda, tout en
étant directeur de l’oratoire et chargé de la
pastorale des jeunes.
102
SALÉSIENS 2012
James Marcus est issu d’une grande famille ; il
est le cinquième d’une famille de neuf enfants.
Ses parents se sont installés à Sulcorna en même
temps que les premiers Salésiens de la région.
Issus d’un petit hameau près de Sagayatotam
dans le Tamil Nadu, les parents de Marcus se sont
battus pour élever leur nombreuse famille sans
le soutien de proches et amis. Les problèmes fi-
nanciers ne manquaient pas à l’époque. James le
reconnaît : « La vie n’a pas été facile pour nous.
Pendants des années, nous devions nous
contenter du strict minimum ». Ce n’est qu’à l’âge
de 6 ans que James met les pieds dans une salle
de classe. En réalité il n’y avait pas d’école dans la

11.5 Page 105

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localité où ils habitaient. James garde
cependant bonne mémoire de son en-
fance. Il se souvient avec joie de beau-
coup d’aventures : il allait à la pêche,
chassait, gambadait ; il attrapait de
petits reptiles et se retrouvait parfois
nez à nez avec des buffles sauvages,
chats et autres animaux sauvages de la
forêt de Sulcorna.
James se rappelle aussi, comme si
c’était hier, sa première rencontre avec
les Salésiens. Père Moja, l’homme à la
longue barbe, et Frère Ludvick, le grand
agriculteur. L’intérêt et l’admiration
envers les Salésiens, James les doit au
Père Daniel Venia, connu par les travail-
leurs comme « Père Poulet ». James
passa le plus clair de son enfance sous
le regard de ce grand homme qui avait
la réputation de démontrer beaucoup
d’affection envers les petits enfants.
Père Venia vécut dans la simplicité, tou-
jours confiant en la divine Providence;
confiance qu’il exprimait à travers le re-
frain : « pas de problème ! »
James grandit dans l’internat salésien
de Sulcorna, même quand sa famille
quitta la région pour quelque temps.
Au départ, James rêvait de devenir ins-
pecteur de police (CID). Bien qu’étant
un excellent sportif et un élève stu-
dieux, il reconnaît qu’il manquait de
confiance en soi. Il se rappelle très bien
comment, lors d’un gala sportif, il s’était
résolu à se contenter de la seconde
place, vu le nombre d’athlètes africains
sur la piste. À sa grande surprise, il rem-
porta la médaille d’or et fut déclaré
meilleur sportif de la compétition. À
cette même époque, les Salésiens fai-
saient une campagne vocationnelle
dans les environs. Cependant James
n’était pas parmi les douze garçons qui
répondirent à l’appel du Père Masca-
renhas, Directeur de Sulcorna ; nommé
à Fatorda, il invita James et quelques
garçons à suivre leurs études dans
l’école technique.
Après deux ans d’études techniques, le
Père Michael encouragea James à aller
à Lonavla. Sans hésitation, James ac-
cepta la proposition. Les supérieurs le
trouvèrent apte pour le noviciat. C’est
là-bas que James comprit finalement
sa vocation salésienne. Mais pendant
huit mois, il souffrit avec une épine
dans le pied ; et malgré tous les traite-
ments médicaux il n’y avait pas de
changement. À un moment donné, ses
supérieurs lui dirent : « Tu ne feras pas
la profession religieuse si ton pied ne
s’améliore pas ». À partir du 19 mars
(jour où les lettres de demande sont
déposées) jusqu’au 24 mai (jour de la
première profession), son pied s’amé-
liora considérablement. James émit sa
profession bien que son pied dût
encore le déranger pendant huit mois,
jusqu’au jour où un morceau d’épine
sortit de son pied lors d’un match de
basket. James fut soulagé pour tou-
jours.
Après ses études de philosophie à Ka-
lyani, Province de Calcutta, Frère James
fit son année de pastorale à Matunga
et Pinguli tout en poursuivant sa forma-
tion technique (CTI). Ayant achevé ses
études polytechniques, James poursuit
actuellement des études d’ingénieur
tout en étant pleinement engagé dans
la pastorale des jeunes à Don Bosco Fa-
torda.
James reconnaît que, bien que n’ayant
pas consciemment décidé de devenir
salésien coadjuteur, il est pleinement
heureux de l’être. Son état lui permet
d’être avec les jeunes, partageant leur
vie, écoutant leur histoire, il arrive à
aider les jeunes à se soulager de leurs
fardeaux, à prendre des décisions im-
portantes dans leur vie, il les encourage
à aller de l’avant. James affirme :
«Comme prêtre je n’aurais jamais eu
assez de temps pour les jeunes ».
James se sent totalement à l’aise parmi
les plus pauvres, spécialement parmi
les jeunes qui viennent des milieux les
plus défavorisés.
SALÉSIENS 2012
103

11.6 Page 106

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Bénin
Meneur de Jeunes avant d’être salésien
« Ma vocation » : Arnaud raconte
par P. Jean Baptiste Beraud, sdb
Arnaud est étudiant salésien en théologie à Yaoundé. Il ra-
conte comment son action avec « six garçons et quatre filles »
au service de leurs camarades de classe au collège l’a mis sur la route
de Don Bosco.
« Je suis né le samedi 2 février 1980 au Bénin, d’une famille monoga-
mique et très chrétienne. Je suis le troisième enfant d’une famille de
cinq. J’ai appris à prier à l’âge de 3 ans grâce à la prière familiale de
chaque soir avant d’aller au lit… Déjà à 7 ans, quand j’ai commencé
le pré-catéchuménat, j’ai eu le désir de devenir prêtre parce que
la beauté des vêtements des prêtres lors des eucharisties do-
minicales me fascinait ».
Arnaud devient servant de messe, puis entre dans un
groupe de vocation.
« Le Père Fermin Nuevo, alors curé de la paroisse et
aumônier du groupe vocation, m’a donné un livre
de Teresio Bosco sur la vie de don Bosco. Grâce à
cette lecture, j’ai opté pour la vie salésienne, car je
104
SALÉSIENS 2012

11.7 Page 107

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constatais qu’on pouvait être prêtre tout en continuant
à travailler activement pour l’éducation et la réussite
des jeunes.
En classe de 5ème, j’avais été touché par les consé-
quences néfastes des renvois répétés des cours de
quelques camarades de classe. Ils étaient souvent ren-
voyés pour le non paiement des frais de scolarité.
Après analyse de cette situation, je me suis rendu
compte qu’au moins 90% des élèves renvoyés, finis-
saient par payer leur scolarité avant la fin de l’année
scolaire. Mais entre temps bon nombre rataient plu-
sieurs séances de cours, et donc échouaient.
Décidé alors à réagir face à cette misère, au début, je
prêtais à certains élèves de ma classe une partie de la
somme à payer pour continuer à suivre les cours.
J’avais, en effet, six mille francs Cfa par mois comme
argent de poche et je ne les utilisais presque pas. Mais
j’ai vu que, seul, je ne pouvais pas faire grand-chose.
Alors, avec d’autres amis, nous avons mis sur pied une
association dénommée ‘Association des Jeunes pour
la Construction de notre Avenir’ (AJECA). Nous étions
dix jeunes (six garçons et quatre filles), tous en classe
de 4ème. Nous avons organisé toutes sortes d’actions
pour les aider financièrement. Pendant les grandes va-
cances, nous avons multiplié les tournois de football,
de basket-ball…, organisé des cours de vacances, et
même des ventes de fournitures scolaires.
Au bout de cinq ans, nous étions connus de tous les
jeunes du quartier et des quartiers environnants. Nous
étions devenus des animateurs. Grâce à ces tournois,
j’ai découvert pour la première fois l’œuvre salésienne
de Cotonou, mais ce n’est qu’en 1999, que j’ai été in-
formé vraiment de cette mission éducative en faveur
des jeunes et particulièrement des plus pauvres. »
SALÉSIENS 2012
105

11.8 Page 108

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Espagne
« Je vous donnerai des pasteurs
selon mon coeur »
(Jérémie 3, 15)
106
SALÉSIENS 2012
par P. Sergio Oter Díaz, sdb
Le 30 avril 2011, dans la maison
salésienne de « Paseo de Extrema-
dura » (Madrid), trois jeunes salésiens
ont été ordonnés : Carmelo Donoso re-
cevait l’ordination diaconale, Guzman
Pérez et moi-même, Sergio Oter, l’ordi-
nation presbytérale.
« Je vous donnerai des pasteurs selon
mon cœur » était notre devise d’ordi-
nation. Une devise choisie non pas
pour être imprimée sur le faire-part ou
seulement pour apparaître sur l’image-
souvenir de ce jour particulier. C’est une
devise qui se veut l’axe principal de ma
vie comme salésien prêtre. Un verset
du livre de Jérémie qui se veut la syn-
thèse de ma consécration au Seigneur.
un message d’espérance qui naît de la
Pâque du Seigneur Jésus. En définitive,
il m’a choisi pour servir son peuple à
l’image de Jésus, Bon Pasteur.
« Je vous donnerai des pasteurs selon
mon coeur », dit le prophète Jérémie,
et cela signifie que mon cœur doit peu
à peu se configurer à celui de Jésus,
puisque c’est lui qui m’a appelé à le
suivre sur ce chemin qui conduit au
bonheur plénier, au bonheur qui rem-
plit et inonde tout. Un cœur rempli de
Dieu, un cœur de véritable pasteur, un
cœur généreux, un cœur uniquement
et exclusivement dédié aux autres, un
cœur humble, un cœur donné jusqu’à
l’extrême.
Oui, puisque c’est le Seigneur qui m’a
choisi ; ce n’est pas moi qui l’ai choisi
mais c’est Lui qui a fixé son regard sur
moi pour continuer sa mission. La prê-
trise a été, est et sera toujours un don
authentique, un véritable cadeau de
Dieu. C’est Lui qui m’a conduit sur ce
chemin qui mène au véritable bon-
heur, au véritable amour. C’est Dieu qui
est sorti à ma rencontre et qui m’a
appelé. C’est Lui qui m’a cherché, Lui
qui s’est mis sur mon chemin pour me
faire ce véritable cadeau.
Le Seigneur m’a choisi pour servir son
peuple, le grand peuple de Dieu. Il m’a
choisi pour donner ma vie sans réserve.
Il m’a choisi pour collaborer dans la
construction de son Royaume, ici et
maintenant. Il m’a choisi pour trans-
mettre aux jeunes, avec ma propre vie,
Sans aucun doute, la célébration quo-
tidienne de l’Eucharistie doit être un vé-
ritable regain de vigueur qui m’aide
dans cette tâche d’actualiser, de rendre
présent la recommandation de Jésus :
« Vous ferez cela en ma mémoire ».
Pour être un témoin de l’amour de
Dieu pour les jeunes, spécialement les
plus pauvres, un homme de commu-
nion et un pasteur jaloux du troupeau
que Dieu me confie dans la belle tâche
de rapprocher les jeunes de Jésus.
Je voudrais vivre mon être salésien
prêtre à partir de ces fondements. « Je
vous donnerai des pasteurs selon mon
cœur » voudrait marquer ce que je suis
et ce que je fais, ma vie et mon action.
Dieu veut que je m’offre aux jeunes
selon son cœur, son cœur de Bon Pas-
teur, de Bon Berger.

11.9 Page 109

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SALÉSIENS 2012
107

11.10 Page 110

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Inde
« Personne ne peut changer
le plan de Dieu sur moi »
Le 21 Mars 1970, Dieu sema une
graine dans le beau jardin de
Victor et Shakuntala Mota : le petit
Anisio, né au Mozambique (Afrique
de l’Est). Ce second enfant parmi les
trois garçons de la famille Mota a tou-
jours été considéré un enfant bien
aimé et attachant. « Vivre en Afrique
était très beau mais présentait aussi
beaucoup de défis », nous a confié
Anisio. Les populations locales avec
leur façon de vivre, leurs cultes et reli-
gions traditionnelles ne rendaient pas
facile la pratique de la foi chrétienne ;
Anisio surmonta cet obstacle et se
prépara à devenir disciple du Christ.
À l’âge de 5 ans, il prit l’habitude de
« prêcher » à ses frères ; une fois rentré
de l’église, il pouvait carrément redire
mot pour mot l’homélie du di-
manche.
À l’âge de 11ans, Anisio retourna à
Goa (Inde) avec toute sa famille. Pen-
dant un certain temps il expérimenta
la barrière de la langue : à ce moment-
là, il ne parlait que le portugais ; Anisio
se battit et, en peu de temps, apprit
l’anglais et le konkani. À l’école de
Margoa, il apprit non seulement les
langues mais pratiqua aussi tous les
sports de l’école. Après ses études pri-
maires, il exprima le désir de devenir
prêtre. Il en parla au Père Francisco
Ataide, à l’époque vicaire à la paroisse
Saint Esprit de Margao, paroisse d’ori-
gine d’Anisio. Comme c’était un
enfant de chœur intelligent, le Père
Ataide n’hésita pas à l’envoyer au petit
séminaire de Saligao. Sous la direction
spirituelle de ce Père, Anisio grandi et
s’épanouit beaucoup au séminaire
jusqu’à la fin de ses études secon-
daires.
Arriva le temps de prendre la décision
finale à propos de sa vocation. Pen-
dant les vacances, tout en étant
engagé dans le suivi pastoral des en-
fants de sa paroisse, Anisio rencontra
108
SALÉSIENS 2012

12 Pages 111-120

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12.1 Page 111

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P. Anisio Mota, sdb
Le Père Anisio Mota fit sa première profession en 1993 et fut
ordonné prêtre en 2003. Il travaille actuellement à Don Bosco
Ganv, Quepem (Goa), comme Directeur adjoint de l’école
primaire et secondaire. Il a été chargé des vocations de la Province
de Konkan pendant plusieurs années. Il est très recherché et
apprécié, comme personne ressource, pour l’animation des jeunes.
un jeune prêtre salésien enthousiaste
qui le marqua de façon indélébile. C’est
avec les encouragements du Père Do-
minique Savio qu’Anisio accepta de
suivre le Christ à la manière de Don
Bosco. Se souvenant de cette expé-
rience, il raconte : «Je ne connaissais
pas Don Bosco, mais le jeune prêtre
salésien me fit sentir que Don Bosco
n’attendait que moi… Je fus séduit par
sa personnalité, son amour pour les
jeunes et la multitude d’activités qu’il
entreprit ; rien ne pouvait m’empêcher
de suivre Don Bosco ».
Anisio continue : « Oui, mes parents ne
voulaient pas que je rejoigne Don
Bosco car, en effet, je devais m’éloigner
d’eux et aller à Lonavla et dans d’autres
lieux de Maharashtra pour ma forma-
tion ». Et Anisio d’ajouter : « Je me suis
rappelé que personne ne peut changer
le plan de Dieu sur moi. J’ai tenu tête à
mes parents et le Père Dominique
Savio les convainquit. Oui, j’ai gagné le
combat, un combat engagé pour le
Christ ». Finalement, Anisio fut ordonné
prêtre le 27 décembre 2003. Une date
très importante pour lui – c’était le jour
de l’anniversaire de son directeur spiri-
tuel, le Révérend Père Francisco Ataide.
« Mon ordination fut comme un cadeau
d’anniversaire pour lui », raconte Anisio.
Comme salésien prêtre, le Père Anisio
est totalement plongé dans la pasto-
rale des jeunes. Il adore être avec les
jeunes et les jeunes se sentent à l’aise
avec lui. Ils savent qu’il est toujours là
pour eux, pour leur prodiguer des
conseils et les accompagner. Ses ho-
mélies réchauffent les cœurs et sont
source d’inspiration pour beaucoup.
Beaucoup de ces jeunes veulent que le
Père Anisio bénisse leur mariage et
d’autres sollicitent sa bénédiction avant
de voyager à l’étranger.
Le Père Anisio se rappelle avoir traversé
une courte période de maladie où il a
frôlé la mort. Il supplia Dieu de lui ac-
corder la vie ; Dieu la lui accorda et
maintenant il a promis de ne vivre sa
vie qu’à la plus grande gloire de Dieu.
Après sa guérison miraculeuse, Père
Anisio continua son travail parmi les
jeunes. Tout en étant le directeur du
Centre des jeunes et chargé des voca-
tions dans sa province. Le Père Anisio
se donne corps et âme dans tout ce
qu’il fait : il anime des groupes de
jeunes, visite les écoles pour la pasto-
rale sur la vocation, organise des colo-
nies de vacances, anime des retraites
de jeunes et le temps de Pâques des
jeunes. Il est heureux de dire que le
plus beau moment de sa vie fut quand
six jeunes promirent de devenir
Salésiens, après avoir été impressionnés
par le charisme salésien.
Quand on lui demande s’il a rencontré
des difficultés dans sa réponse à l’appel
de Dieu, le Père Anisio répond : « J’ai tra-
versé des moments difficiles, j’ai été in-
compris, mais Dieu connaît la vérité,
voilà pourquoi rien ne m’arrête. Je suis
devenu salésien prêtre pour servir les
jeunes et être un frère pour eux. Je ne
ferai rien qui pourrait m’éloigner des
jeunes »
SALÉSIENS 2012
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12.2 Page 112

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Austria
Volontaire pour toujours
110
SALÉSIENS 2012

12.3 Page 113

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par S. Peter Rinderer, sdb
En juillet 2006, je suis parti pour le Mexique ; j’avais 19
ans et je venais de terminer mes études secondaires.
Ma destination était le « Projet salésien de Tijuana » pour
faire une année de volontariat avec les Salésiens. Cette
expérience au service des enfants et de leurs familles, loin
de s’achever, s’est beaucoup prolongée : aujourd’hui je
suis Salésien !
À l’oratorio (patronage) « María Auxiliadora » (Marie Auxi-
liatrice) de Tijuana, je jouais tous les soirs avec les enfants.
Avec quelques jeunes et adultes du quartier, nous faisions
de l’animation. En plus, j’enseignais l’anglais et l’informa-
tique et donnais un coup de main pour la pastorale de la
paroisse. Une fois, un jeune de 12 ans me demanda :
« Pourquoi es-tu venu ici ? » « Donner, me rend heureux !
Je veux dépenser mes forces pour aider les autres », fut
ma réponse.
Au cours de ce temps de volontariat je n’ai pas pu faire
de grandes choses. Je crois que la chose la plus impor-
tante a été d’être proche des enfants à l’oratoire. Durant
cette même année, j’ai lu une biographie intégrale de
Don Bosco.
Sa vie m’a fasciné dès le premier instant et j’ai pensé :
« Pour moi, Don Bosco est un modèle de vie. Il était
convaincu que Dieu veut se servir de nos mains pour faire
le bien et il a dépensé toutes ses forces en faveur des en-
fants pauvres. Aujourd’hui nous avons besoin de beau-
coup de personnes comme Don Bosco, au Mexique mais
aussi en Autriche ! »
et de pédagogie, j’ai commencé mon stage pratique (que
font tous les Salésiens pendant deux ans) au « Don Bosco
Flüchtlingswerk ». Dans ce foyer, j’accompagne seize
jeunes réfugiés, arrivés en Autriche sans famille et qui
avaient grand besoin d’aide. Souvent bouleversés par des
expériences de guerre, ils se trouvent aujourd’hui dans
une ambiance totalement différente et commencent une
nouvelle vie. « Ici, dans la maison de Don Bosco nous
sommes aimés », a déclaré un jeune Afghan.
J’étais leur répétiteur et, pendant leur temps libre, on
jouait au volley-ball, au football. À ces jeunes, nous don-
nons de nouvelles espérances pour se construire un
avenir meilleur !
Le volontariat a été le début d’une aventure, la vocation
que Dieu a mise dans mon cœur. Cette année de service
au Mexique m’a amené à
donner une direction à ma vie :
Quelle est ma place ? Que vais-je
faire de ma vie plus tard ? J’ai
trouvé la réponse pendant mon
expérience
comme vo-
lontaire et je
me suis dit :
« Je veux être
volontaire pour
toujours à la
manière de
Don Bosco ! »
Cette pensée restait dans mon cœur et, après un long dis-
cernement et beaucoup de temps de prière, j’ai pris cette
décision : « Je veux être au service des jeunes en tant que
salésien ! » Cinq ans plus tard, je me retrouvai à Vienne.
Après le postulat, le noviciat et les études de philosophie
SALÉSIENS 2012
111

12.4 Page 114

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Viêt Nam - Japon
Cinq petites Histoires :
du Viêt-Nam au Japon
John
Le Pham
Nghia Phu
Ces cinq missionnaires vietnamiens ont apporté un
souffle d’air frais à la communauté de formation de
Chofu. Ils n’ont pas encore reçu leur croix
missionnaire à Turin, notre Maison-mère, mais ils
sont chargés d’une croix qui n’est pas facile à porter
dans un pays qui n’est pas encore ouvert à l’Évangile.
112
SALÉSIENS 2012

12.5 Page 115

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Joseph Nguyen Giao Hoa
Il y a cinq ans, avant d’arriver au
Japon j’avais étudié un peu le japonais en
J’ai été
pensant être Salésien prêtre dans mon pays d’adop-
aspirant
tion. C’est précisément lorsque je travaillais avec les
salésien au
jeunes à l’oratoire (patronage), que j’ai découvert
Viêt-Nam et les
ma vocation de missionnaire. L’exemple de
quatre ans que j’ai
mes frères japonais, et particulièrement
passés avec les
celui des missionnaires, m’a aidé
Joseph Nguyen Khac Diep
Salésiens, spéciale-
considérablement. La difficulté
ment le contact que j’ai
que je perçois, c’est que le
eu avec la minorité eth-
christianisme n’attire
Je suis un postnovice salésien,
nique à K’long, au Viêt-Nam,
pas les Japonais.
étudiant en philosophie. Avant de
ont consolidé les fondements
venir au Japon comme aspirant, ce qui m’at-
de ma vocation de missionnaire.
tirait le plus c’était l’esprit d’aventure, bien plus
Être avec les jeunes et leur parler de
que la vocation missionnaire. Pendant le pré-
l’amour de Dieu pour eux, m’a aidé à
noviciat, j’ai traversé une crise ; mais depuis lors, j’ai
devenir meilleur moi-même. La langue
compris plus clairement que la tâche du mission-
japonaise est difficile et je fais tout ce que
naire dans ce pays consistait à faire connaître
je peux pour connaître la société et la
l’Évangile de Jésus. Mais pour le moment, je ne
culture japonaises.
suis qu’un missionnaire en forma-
tion.
Andrew Tran Minh Hai
Pour être franc, je dois dire que lorsque je
suis venu au Japon comme aspirant
salésien, ma vocation de missionnaire, si elle
existait en moi, était très faible et incertaine.
C’est à la fin du noviciat que j’ai senti l’appel
à partager avec les autres la grâce reçue,
l’esprit de l’Évangile. Et je dois cela à la vie
exemplaire des missionnaires que j’ai
connus. Vivre au Japon et assimiler la cul-
ture n’est pas chose facile. Ici, les paroles de
saint Paul m’aident : « Ce n’est plus moi qui
vis, c’est le Christ qui vit en moi ».
Joseph Nguyen Duy Hun
Je suis arrivé au Japon comme aspi-
rant, il y a quatre ans, après deux ans de pré-
paration dans mon pays, le Viêt-Nam. Je dois
reconnaître que ma vocation de missionnaire a com-
mencé ici. Ce fut plus une découverte que quelque
chose de naturel. En effet, c’est en travaillant avec
les jeunes de l’oratoire (patronage), presque tous
non chrétiens, que j’ai découvert ma vocation
missionnaire pour le bien des jeunes. Mes com-
pagnons vietnamiens ont été d’un grand
appui pour moi et, bien évidemment, l’aide
de Marie, notre Mère. Le Japon est une
nation développée et il est difficile d’y prê-
cher l’Évangile.
SALÉSIENS 2012
113

12.6 Page 116

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Inde
La paix est possible !
Quand l’Église
prend l’initiative
Archevêque Menamparampil, sdb
22 oct. 1936, né au Kelara, Inde
24 mai 1955, première profession
2 mai 1965, ordination sacerdotale
24 nov. 1981, ordination épiscopale
10 juillet 1995, archevêque de Guwahati
114
SALÉSIENS 2012
par P. C. M. Paul, sdb
Les personnalités de l’Église qui entrepren-
nent des actions de paix dans des situa-
tions de conflit ne peuvent être considérées
simplement comme des individus qui ac-
complissent des actes « politiquement cor-
rects », en particulier quand il s’agit d’un
archevêque catholique. Quand des per-
sonnes en responsabilité de guides au sein de
l’Église et d’éminents citoyens de factions en
guerre collaborent pour établir un processus
apte à résoudre les conflits, « la Parole de Dieu
devient vivante dans la vie des personnes »,
affirme l’archevêque salésien Thomas Me-
namparampil, de Guwahati.
Au cours des quinze dernières années, l’arche-
vêque a conduit avec succès sept importantes
initiatives de paix. Sous sa conduite, le « Joint
Peace Team » (JPT, Groupe uni pour la Paix) de
l’Inde du Nord-est est intervenu dans les
conflits suivants: Bodo-Adivasi (1996), Kuki-
Paite (1998), Dimasa-Hmar (2003) et Karbi-Kuki
(2003), Dimasa-Karbi (2004), Bodo-Musulmans
à Udalguri (2010) et Rabha Garo (2011).
Tout a commencé avec une sœur mission-
naire qui visitait des camps d’assistance hu-
manitaire dans lesquels avaient trouvé refuge
deux cent cinquante mille personnes, après
un conflit entre Bodo et Adivasi-Santal en
1996. « Beaucoup d’enfants sont malades et

12.7 Page 117

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ils mourront tous », relate la sœur. « Ces
paroles me touchèrent et me secouè-
rent en raison de l’impuissance que
j’éprouvais face à un problème aussi
grave », se rappelle l’archevêque. Plus
de cinq cents personnes trouvèrent la
mort, des centaines de maisons furent
incendiées et les gens furent entassés
dans quarante-deux camps d’accueil.
« J’ai commencé en amenant dans les
camps d’accueil des personnes aux
compétences limitées en ce domaine
spécifique, mais dotées de bonne vo-
lonté : des séminaristes, des jeunes en
cheminement de leur vocation. Je four-
nissais constamment des informations
à l’extérieur sur ce que nous essayions
d’accomplir. Au vu du travail qui se fai-
sait, commencèrent à arriver des infir-
miers, des médecins, des étudiants
universitaires de toutes les parties de
l’Inde. Nous avons commencé une
œuvre de collaboration avec d’autres
Églises et avons demandé l’aide d’orga-
nisations non gouvernementales ».
Plus de quatre cents volontaires se sont
relayés pendant six mois, aidant les per-
sonnes réfugiées dans ces camps.
Même le premier ministre de l’État de
l’Assam visita les camps et exprima son
approbation pour le travail qui s’y fai-
sait. C’est ainsi que fut institué le JPT,
auquel se sont joints les acteurs de
paix, modérés et clairvoyants, de l’en-
droit. Quand ils lancent un appel pour
la paix, tous les écoutent.
L’archevêque de 75 ans ne se laissa
pas décourager par les tentatives, diffi-
ciles, d’établir la paix malgré l’immense
fatigue et les efforts énormes que ce
processus exigeait, pour aboutir par-
fois à un échec complet. Monseigneur
Menamparampil se souvient de mo-
ments où son espérance a été ravivée,
quand un groupe de musulmans a
dit : « Nous sommes venus ici seule-
ment parce que l’archevêque Thomas
nous a invités à cette rencontre de
paix » ; et quand quelques amis pres-
bytériens et baptistes citèrent ses
textes sur la paix en disant : « comme
le suggère ‘notre’ archevêque ». Ces
dernières années, le JPT est allé au-
delà des initiatives de paix, en s’enga-
geant pour une « société libre de la
corruption ». Le livret de 78 pages de
l’archevêque Menamparampil, intitulé
« Honnête dans la vie publique », a été
utilisé comme texte de référence
quand les représentants des Églises de
l’État de Mizoram ont donné des indi-
cations pour éviter la corruption à
l’occasion des élections qui se sont
tenues récemment.
Le changement drastique advenu dans
cet état de l’Inde du Nord-est doit beau-
coup à cette invitation à l’honnêteté
dans la vie publique. L’archevêque
ajoute : « Quelques groupes de jeunes,
comme la Bodo Student’s Union, me de-
mandent de tenir des discours sur la paix
et sur le ‘réarmement moral’. Ils lisent
mes articles et mes livrets. Peut-être le
groupe Assam Students’ Union sera-t-il
le prochain à s’exprimer à ce sujet ».
En plus d’avoir été invité au Synode
Spécial des Évêques pour l’Asie et celui
sur la Parole de Dieu, l’archevêque Me-
namparampil est l’actuel président de
la conférence épiscopale de l’Inde du
Nord-est, président de la commission
épiscopale pour l’instruction et la cul-
ture, et président de la commission
pour l’évangélisation de la fédération
des conférences épiscopales d’Asie. Il
fait partie de différentes commissions
du Vatican et a reçu, en 1998 à Mumbai,
le prestigieux prix « Maschio » pour les
Droits de l’homme.
SALÉSIENS 2012
115

12.8 Page 118

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Chine - Mongolia
Notre bien aimé Père, don Bosco, étant à Barcelone, fit un songe les nuits entre le 8 et le 10 avril 1886. Il
y vit la future œuvre salésienne en Chine. Ce songe s’est réalisé tout au long de l’histoire. Voici quelques
moments de la réalisation de ce songe de don Bosco, ainsi que nous pouvons l’établir : En 1906,
Monseigneur Luigi Versiglia fut envoyé par don Rua à Macao avec cinq autres missionnaires. À partir de
cette expédition missionnaire, les Salésiens sont allés à Hong Kong et dans d’autres villes de la Chine. En
1946, don Mario Acquistapace arriva à Beijing avec la conviction que ce fut la ville que don Bosco avait
vue dans son rêve. Dans cette ville, il fonda une maison pour les orphelins et les enfants pauvres, et
diffusa très rapidement la dévotion à Marie Auxiliatrice. Quelques années après, l’œuvre avait connu une
grande expansion et les vocations commencèrent à éclore. En 1949, de manière improvisée, le régime
communiste s’imposa en Chine et les Salésiens furent expulsés de la Chine continentale. L’œuvre
salésienne fut ainsi réduite et concentrée à Hong Kong, Macao et Taïwan.
Les Salésiens restèrent au nombre de cent dix, pour la plupart d’un âge avancé.
Par le fils d’une femme chinoise
se poursuit le Songe de Don Bosco
sur la Chine
par P. Pedro Leong, sdb
116
SALÉSIENS 2012
En 2006, malgré le manque de person-
nel, le P. Paul Leung, un jeune prêtre
ayant de grandes responsabilités dans la
Province, reçut du Recteur Majeur la mis-
sion de se rendre en Mongolie comme
missionnaire pour s’occuper de la maison
des enfants pauvres de Darkhan. Avant
son départ, suite à cette nomination,
beaucoup de gens demandèrent à don
Paul pourquoi il avait accepté d’aller en
mission en Mongolie, abandonnant d’im-
portantes responsabilités. Il répondit tout
simplement : « J’ai été baptisé et j’ai pu
connaître Dieu parce qu’il y a eu de bons
missionnaires. Maintenant, à Hong Kong,
beaucoup de mes concitoyens auront
l’opportunité d’entendre l’annonce de
l’Évangile et de profiter des fruits impor-
tants de l’évangélisation. Comment puis-
je être égoïste au point de ne pas partager
ce que j’ai reçu avec des personnes
n’ayant pas la possibilité d’entendre parler
de Dieu et vivant dépourvues de tout ? »

12.9 Page 119

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Le premier groupe de Salésiens est
arrivé à Darkhan en 2005 ; dans cette
ville il n’y avait même pas un seul ca-
tholique. Personne ne savait qui était
Jésus Christ. Le P. Paul fut nommé pre-
mier curé de la paroisse Marie Auxilia-
trice de Seleng Aimag, un vaste
territoire, vingt-deux fois plus grand
que Hong Kong, dont Darkhan fait
partie. Le P. Paul constata vite la pré-
sence de presque cent cinquante ca-
tholiques, fruit de l’engagement des
missionnaires. Certains parmi eux se
préparent pour devenir catéchistes ou
salésiens coopérateurs. À présent, le P.
Paul s’apprête à construire le sanc-
tuaire dédié à Marie Auxiliatrice.
Notre premier missionnaire est
rentré dernièrement afin de rester
près de sa mère, déjà très âgée. Mère
de cinq enfants, elle n’est pas catho-
lique, elle est restée une « honnête
femme païenne. »
En dépit d’être païenne, cette femme a
joué un grand rôle dans la vie de son
fils. Paul, jeune étudiant, ayant reçu son
diplôme à l’école salésienne de Hong
Kong, demanda un jour à sa mère l’au-
torisation d’être baptisé, et sa mère lui
répondit : « Il n’y a pas de problème,
mon fils, pourvu que tu ne deviennes
pas missionnaire ». Presqu’une année
après, Paul dit à sa mère qu’un prêtre lui
avait téléphoné et sa mère répondit :
« Un prêtre ? Toi aussi tu veux devenir
prêtre ? – Oui, répondit Paul ». Ne pou-
vant proférer une parole, elle s’enferma
dans sa chambre et pleura pendant
trois jours ; elle avait une grande dou-
leur dans son cœur, douleur provo-
quée par le projet de son fils : devenir
prêtre. Finalement, la maman consen-
tit : « Prends soin de toi… et si un jour
tu n’arrives pas à supporter les difficul-
tés, tu seras toujours le bienvenu à la
maison ».
Quelques années après, Paul fut
envoyé à Rome pour ses études. Un
jour, il téléphona à sa mère, lui disant
qu’il avait passé un séjour, pendant les
grandes vacances, dans un autre pays.
Sa mère comprit alors que son fils était
parti dans certains endroits périlleux et
exhorta son fils en ces termes : « Je t’en
prie, sois vigilant, si tu vas dans les pays
où il y a du danger ». P. Paul se rendit en
Albanie pour soutenir les persécutés de
ce pays.
Quelques années après, P. Paul déclara
qu’il aurait voulu aller en mission en
Mongolie pour diffuser l’Évangile ; pro-
bablement il serait loin de sa mère pour
beaucoup de temps. Même si son fils
lui avait dit qu’il serait loin, la maman du
P. Paul est toujours restée généreuse et
disponible. Elle lui dit : « Mon fils, je sais
que tu es toujours actif, mais tu dois
savoir qu’en Mongolie, il fait très froid.
Porte des habits chauds, mange un
peu plus et, tant que tu pourras, rentre
pour me voir ». Depuis lors, la maman
a pris soin de son fils et l’a soutenu en
tout ce qu’il faisait dans la mission. Elle
est restée fière de son fils.
Beaucoup pourraient avoir du mal à
comprendre le lien entre le songe de
don Bosco sur l’œuvre salésienne en
Chine et la vocation du P. Paul à la
vie missionnaire. L’unique explication
réside dans le fait que Dieu a un projet
merveilleux pour l’avenir de notre Pro-
vince et nous devons collaborer pour
que ce projet devienne une réalité.
Le 25 mars, la Province de Chine a ac-
cueilli d’une manière solennelle l’arri-
vée de l’urne de don Bosco à Hong
Kong. À l’école Tang King Po, une céré-
monie de bienvenue fut organisée par
le bureau du service des jeunes et, au
grand étonnement de tous, le P. Paul se
présenta parmi nous avec six jeunes de
Mongolie et un salésien prêtre. Ils dan-
sèrent et chantèrent devant les reliques
de don Bosco. Le jour suivant, durant la
cérémonie publique devant l’urne de
don Bosco, des prêtres et religieuses
ainsi que des jeunes sont venus du sud
et du nord de la Chine pour voir don
Bosco. Ils avaient appris la nouvelle de
ce grand événement par les journaux
et par internet. Vraiment, don Bosco est
arrivé en Chine.
SALÉSIENS 2012
117

12.10 Page 120

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TÉMOIGNAGES
ENCOURAGEANTS
Corée - Soudan du Sud
« La vocation de chaque salésien est liée à
Marie Secours des Chrétiens »
par † P. Jean Lee Taeseok, sdb †
En Corée la dévotion à Marie Auxilia-
trice n’est pas trop connue. Par
contre il y a une grande dévotion à Ste.
Marie de la Paix et à Ste. Marie de la Mi-
séricorde. C’este pour ça qu’avant de
devenir salésien, je n’avais jamais en-
tendu ou récité la prière « Marie Auxi-
liatrice des Chrétiens, priez pour nous »,
prière que nous les salésiens récitons
au moins trois fois chaque jour.
Au temps où j’ai senti l’appel du Sei-
gneur j’ai eu une belle expérience de
Marie Auxiliatrice. J’ai
décidé de faire
route vers la vie
salésienne avec
une grande joie,
mais je
ressentais une certaine angoisse au
moment de communiquer ma déci-
sion à maman. Etant donné que papa
était décédé quand j’avais 10 ans,
maman devait travailler davantage afin
que je puisse suivre les études de mé-
dicine. Plus tard, le moment est venu
de pouvoir prêter mon aide à maman
et pouvoir ainsi la récompenser de tous
les sacrifices qu’elle avait endurés pour
moi sans jamais m’en faire le reproche.
Dans une telle situation il s’avérait diffi-
cile de lui communiquer ma décision
et ceci jusqu’à l’impossible. J’avais
essayé à plusieurs reprises sans succès,
mais chaque fois que je la regardais je
tombais dans le découragement.
J’avais même essayé d’en parler à une
de mes sœurs avec laquelle je me sen-
tais à l’aise… Non plus. Trois mois se
sont écoulés sans rien dire de mon af-
faire.
Et voilà qu’un jour je décide d’aller ren-
contrer cette sœur-là et je suis resté
bouche bée en apprenant que ma
sœur était au courant de ma décision
par le biais d’un rêve qu’elle
avait fait la nuit précédente.
Le fait est que, de plus,
ma sœur, avait déjà ra-
conté à ma mère tout
118
SALÉSIENS 2012

13 Pages 121-130

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13.1 Page 121

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Don Bosco du Tonj !
Don Jean Lee Taeseok
ce qui concernait ma décision, au moment de lui ra-
conter son rêve. Tout était donc résolu en un seul ins-
tant.
Pourtant, je ne me suis rendu compte que ceci
puisse être dû à l’aide de Marie Auxiliatrice jusqu’au
moment où j’ai appris pour la première fois que cha-
cune des vocations des Salésiens était liée à Marie
Auxiliatrice. C’est ce que le maître des novices nous
avait dit.
Moi, je n’avais pas imploré l’aide de Marie mais elle
s’est rendu compte de ma nécessité et est venue à
mon secours. Celle-ci a été ma première expérience
de Marie, ce qui a été pour moi une très précieuse
expérience qui m’a permis d’avoir une image de
Marie aussi vivante et réelle comme d’une dame qui
m’aime tant. C’est ainsi que j’ai saisi la réalité de Marie
Auxiliatrice des Chrétiens et appris l’attitude de la
mettre en pratique lorsque nous aidons les autres
: être attentifs aux nécessités d’autrui et nous
montrer toujours disponibles à leur procurer l’aide
qu’ils reclament. Depuis, j’ai été disposé à de dire en
toute vérité aux jeunes que Marie Auxiliatrice est tou-
jours présente.
C’est vrai que Marie n’est pas un privilège seulement
pour les Salésiens, mais Marie est le secours de tous
les chrétiens. Or, nous Salésiens, nous sommes re-
connaissants et sensibles à l’aide de Marie Auxilia-
trice. À cause de cette sensibilité, Don Bosco a choisi
la Sainte Vierge comme inspiratrice, patronne et
mère de sa Congrégation.
Né : 19-9-1962 (Pusan, Corée du Sud)
Docteur en médecine de l’Université de Inje : 1987
(Pusan)
Première profession sdb : 30-1-1994 (Daejeon)
Profession perpétuelle sdb : 27-4-2000 (Rome)
Ordonné prêtre : 24-6-2001 (Séoul)
Affecté à la Mission du Soudan : 1-11-2001
Diagnostiqué cancer : 11-2008 (Séoul)
Décès : 14-1-2010 (Séoul)
SALÉSIENS 2012
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13.2 Page 122

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13.3 Page 123

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Au cours d’une réflexion sur la vie de
ce merveilleux prêtre, le P. Jean Lee
Taeseok, j’ai voulu raconter son his-
toire et partager sa vie, belle et de
grande valeur et, à la fois, payer une
profonde dette intérieure person-
nelle. C’est ainsi que j’ai décidé d'or-
ganiser une exposition en mémoire
de sa vie.
Comme le P. Jean Lee disait, l’amour
même, le virus de l’amour franchira
le temps et l’espace.
Mon ardent désir serait que ce virus
puisse s’étendre sans fin à tous ceux
que nous allons rencontrer dans
l’immense projet de Dieu.
Je prie sincèrement le bon Dieu afin
que les semences plantées par le P.
John Lee donnent de bons fruits et
apportent la paix à cette terre.
Michaela Kang Hyunjoo, Artiste
Merci beacoup
Equipe éditoriale :
P. Filiberto González Plasencia,
Conseiller pour la Communication Sociale
Membres du Département de CS
et Monsieur Seo Hilario, de la Province de Corée
Traducteurs :
Ils sont tellement nombreux qu’il est difficile de les
individualiser un à un. Notre plus sincère
remerciement à tous les traducteurs provenant
d’Afrique (Français) ; d’Amérique Centrale et
Méridionale (Espagnol et Portugais), qu’ils soient
salésiens ou laïcs ; d’Europe (pour d’autres langues,
telles que l’Anglais, Italien, Espagnol, Français,
Portugais et Polonais).
Merci, particulièrement :
Aux éditeurs du Bulletin Salésien du monde salésien
et des différentes Provinces ; ce sont eux qui nous
ont fourni la plupart des articles, à l’aide de leurs
respectifs Conseillers Régionaux.
Mission salésienne et Secrétariats de Développement
l’Artiste Michaela Kang Hyunjoo
Impression :
Publishing House Don Bosco
Bratislava, Slovaquie
Editoriale :
Direzione Generale Opere Don Bosco,
Via della Pisana 1111, Casella Postale 18333,
00163 Roma-Bravetta, Italia
Pour plus d’information :
redazionerivistesdb@sdb.org
www.sdb.org
Salésiens de Don Bosco
SALÉSIENS 2012

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