Strenna_2024_Presentazione_fr


Strenna_2024_Presentazione_fr

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Étrenne 2024
"Le rêve qui fait rêver"
Un cœur qui transforme les "loups" en "agneaux"
“Il sogno che fa sognare”
Un cuore che trasforma i ‘lupi’ in ‘agnelli’
“El sueño que hace soñar”
Un corazón que transforma los ‘lobos’ en ‘corderos’
"The dream that makes you dream"
A heart that transforms 'wolves' into 'lambs'
"O sonho que vos faz sonhar"
Um coração que transforma "lobos" em "cordeiros"
Cette année 2024 marque le 200ème anniversaire du moment où Juanito
Bosco, notre Don Bosco, a eu le rêve connu de manière très familière dans toute la
Famille Salésienne dans le monde, comme le rêve de neuf ans. Et il me semble que
cette éphéméride des 200 ans d’un rêve qui « avait influencé toute la manière de
vivre et de penser de Don Bosco. Et en particulier, la manière de ressentir la
présence de Dieu dans la vie de chacun et dans l’histoire du monde »1, mérite d’être
l’argument central de l’Étrenne de cette année et le thème qui guidera l’année
pastorale dans toute la Famille Salésienne, ainsi que tant d’interventions
éducatives et tant d’actions sociales et évangélisatrices, dans n’importe quelle
partie du monde salésien de cette grande famille que l’Esprit a inspirée à notre
père.
Comme chaque année à cette époque, ce que je propose c’est qu’un coup de
pinceau, une première ébauche de ce qui sera l’orientation du texte final de
1 PST1, 31s., Citado en BOZZOLO, Andrea (coord..), I SOGNI DI DON BOSCO. Esperienza spirituale e sapienza educativa.
LAS, Roma, 2017, 211.
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présentation de l’Étrenne qui sera publiée en fin d’année. Je dois le faire ces jours-
ci puisque dans l’hémisphère nord l’année scolaire et pastorale commence en
septembre prochain, et connaître l’orientation que prendra l’Étrenne en aidera sans
doute plus d’un. Je remercie déjà le groupe de confrères qui m’ont aidé à réfléchir
sur la devise et sur l’orientation possible de cette réflexion. Je suis également
reconnaissant, comme chaque année, pour la contribution que je reçois de la
Consulte Mondiale de la Famille Salésienne, qui s’est tenue à Valdocco autour du
jour de la fête de Marie Auxiliatrice. À cette occasion, nous nous sommes
pleinement accordés sur l’opportunité de ce thème, 200 ans après le rêve de neuf
ans.
1.- ET IL AVAIT FAIT UN RÊVE… TRÈS SPÉCIAL
C’est vrai, il y a 200 ans, Juanito Bosco a fait un rêve qui le « marquerait »
pour le reste de sa vie, c’est-à-dire un rêve qui laisserait une marque indélébile sur
lui, au point de comprendre, seulement à la fin de sa vie, tout ce que ce rêve
signifiait.
Il y a plusieurs récits que nous trouvons dans la vie de Don Bosco à propos
du rêve. Je vais en citer un très significatif, très apprécié par plusieurs confrères
et sœurs experts en salésianité, puisque Don Bosco raconte le rêve d'une manière
particulière à Don Barberis, mais en 1875, quand il avait déjà 60 ans, quand il
avait vu naître la Congrégation salésienne (18 décembre 1859), l’Archiconfrérie de
Marie Auxiliatrice (18 avril 1869), l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice (5 août
1872) et la Pieuse Société des Salésiens Coopérateurs -selon le nom originel donné
par Don Bosco-, approuvée le 9 mai 1876, était sur le point de voir le jour.
Le rêve, avec son contexte narratif, est décrit comme suit :
« Mais, des rêves singuliers vinrent réconforter Don Bosco et l’occupèrent
toute la nuit, comme il le raconta pour la première et la dernière fois, uniquement
à Don Giulio Barberis et à l’auteur de ces pages, le 2 février 1875. Dans ces
mystérieuses apparitions, il y avait une trame répétée d’images, variées et
nouvelles, mais toujours avec une reproduction des rêves précédents, et aussi avec
d’autres avec d’autres aspects merveilleux simultanés qui convergeaient vers un
seul point : l’avenir de l’Oratoire ».
Voici le récit de Don Bosco :
« Il me semblait de me trouver dans une grande plaine, pleine d’une immense
quantité de jeunes gens. Certains, ils bagarraient, d’autres blasphémaient. Ici, les
gens volaient, plus loin, d’autres tombaient dans la dépravation de bonnes mœurs.
Alors, une pluie des pierres était tombée, lancées par ceux qui combattaient.
C’étaient des jeunes abandonnés par leurs parents et corrompus. J’étais sur le
point de m’éloigner de là-bas, quand j’ai vu une Dame à côté de moi qui m’a dit :
“Avance parmi ces jeunes et travaille”.
J’avançais, mais qu’est-ce que je devais faire ? Il n’y avait pas de lieu où
accueillir personne. Je voulais leur faire du bien et je m’adressais à des gens qui
observaient de loin et qui auraient pu me soutenir dans cette tâche, mais personne
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ne m’a écouté ni aidé. Alors, je me tournais vers la Dame qui me disait : Voici le
lieu, en m’indiquant une prairie.
- Mais ici il n’y a qu’une prairie, disais-je.
Elle répondit en disant :
- Mon Fils et les Apôtres n’avaient même pas un morceau de terre pour reposer
leur tête.
J’ai commencé à travailler dans cette prairie, en admonestant, prêchant et
confessant, mais j’ai vu que pour la plupart tout effort était inutile, si l’on ne
trouvait pas un lieu clos avec quelque bâtiment où recueillir certains jeunes en y
retirant ceux qui étaient complètement abandonnés per leurs parents et rejetés et
méprisés par les autres citoyens. Alors, cette Dame m’a amené un peu plus au nord
pour me dire : “Regarde !” En regardant, j’ai vu une petite église basse, une petite
cour et un grand nombre de jeunes.
J’avais donc repris mon travail, mais comme cette église était devenue trop exigüe,
j’avais fait encore recours à Elle, et Elle m’avait montré une autre église beaucoup
plus grande avec une maison à côté. Puis, m’entraînant un peu plus loin, dans une
étendue de terre cultivée, presque devant la façade de la seconde église, Elle
ajouta : “En ce lieu où les glorieux martyrs de Turin, Adventore et Ottavio, ont subi
leur martyre, sur ces mottes qui ont été baignées et sanctifiées par leur sang, je
veux que Dieu soit honoré d’une manière toute particulière”.
En disant cela, Elle avança un pied, le posa sur l’endroit où avait eu lieu le martyre
et me l’indiqua avec précision. Je voulais placer quelque signe pour le retrouver à
mon retour sur ce champ plus tard, mais je ne trouvais rien autour de moi. Même
pas un caillou ni une pierre, mais je le gardais soigneusement dans ma mémoire.
Il correspond exactement à l’angle intérieur de la chapelle de Saints Martyrs, qui
s’appelait avant de Sainte Anne, du côté de l’Évangile, dans l’église de Marie
Auxiliatrice.
Entre-temps, je me voyais entouré d’un nombre immense et toujours croissant de
jeunes ; mais en regardant la Dame, je me rendais compte que les moyens et les
locaux augmentaient aussi. Puis, j’ai vu une très grande église précisément à
l’endroit où elle m’avait montré que le martyre des saints de la légion thébaine avait
eu lieu, avec de nombreux bâtiments tout autour, et avec un beau monument au
milieu.
Tant que se passaient ces choses, toujours en rêves, il y avait des prêtres et des
clercs qui m’aidaient un peu et puis s’enfuyaient. J’essayais avec beaucoup de
peine de les attirer à moi, mais peu de temps après, ils s’en allaient et me laissaient
tout seul. Alors, je me tournais à nouveau vers cette Dame, qui me dit :
- Veux-tu savoir comment faire pour qu’ils n’échappent plus ? Prends ce
ruban et attache-le à leur front.
Je reprends respectueusement le ruban blanc de sa main, et je vois le mot qui était
écrit là-dessus : Obéissance. J’ai tout de suite essayé de faire ce que cette Dame
m’avait dit, et j’ai commencé à attacher la tête de l’un de mes volontaires
collaborateurs avec le ruban, et j’ai constaté rapidement le grand et admirable effet.
Un effet qui grandissait toujours à mesure que je continuais cette mission qui
m’était confiée, car ils abandonnaient complètement la pensée de partir et ils
restaient pour m’aider. C’est ainsi qui a été constituée la Congrégation ».
J’ai encore vu bien d’autres choses que ce n’est pas le moment de vous raconter
maintenant (il paraît qu’elles faisaient allusion à de grands événements futurs),
mais qu’il suffise de dire que depuis ce temps, j’ai toujours marché du bon côté,
tant à l’égard des Oratoires, comme de la Congrégation, et aussi de la manière de
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me conduire dans les relations avec les personnes investies de n’importe quelle
autorité. Je vois très bien ce qui va devoir nous arriver, pas à pas, et j’avance en
pleine lumière. C’est après avoir vu des églises, des maisons, des cours, des jeunes,
des clercs et des prêtres qui m’ont aidé, et la manière de tout faire avancer, que
j’en ai parlé avec d’autres et raconté l’affaire comme si c’était déjà fait. Et c’est pour
cette raison que beaucoup ont cru que j’étais déraisonnable et qu’on m’a pris pour
un fou ».
De là est donc née cette foi inébranlable dans le succès de sa mission, cette
certitude qui semblait téméraire pour affronter toutes sortes d’obstacles, cette
capacité de porter de l’avant des initiatives colossales, supérieures à la force
humaine, mais de les porter toutes à une heureuse conclusion.
Quand ce rêve se réalise, Don Bosco est, comme je l’ai déjà dit, un homme
mûr, il a déjà vécu tant des choses, et il fait face à tant des difficultés. Il a vu par
lui-même de que la Grâce et l’Amour de la Vierge ont opéré chez ses garçons. Il a
vu tant des miracles de la Providence, et il a souffert pas mal. Nous le savons bien.
Dans le rêve des neuf ans décrit par Don Bosco lui-même dans les Mémoires
de l’Oratoire2 (travail qu’il commence en 1873 et qu’il va poursuivre jusqu’en 1875),
le rêve est précédé par la mort de son père et par la grande famine dans laquelle la
famille a vécu, presque comme s’il nous disait, déjà au début, qu’il ne faut pas se
laisser décourager par les drames de la vie, car ceux-ci peuvent être nombreux, et
Jean Bosco en a vécu beaucoup, mais il est possible d’avoir un rêve, un idéal à
suivre, un nord à viser. Don Bosco lui-même l’écrit dès les premières lignes du
manuscrit :
« À quoi donc peut servir ce travail ? Il servira à surmonter les difficultés futures,
en tirant les leçons du passé, il servira à faire connaître comment Dieu Lui-même
a tout guidé en tout temps, il servira d’agréable divertissement aux enfants,
lorsqu’ils pourront lire les choses auxquelles leur père a pris part. Ils le liront plus
volontiers lorsque, appelé par Dieu à rendre compte de mes actions, je ne serai
plus parmi eux »3.
2.- UNE ANNÉE ET UNE ÉTRENNE POUR ÉTUDIER ET
APPROFONDIR LES MÉMOIRES DE L’ORATOIRE ET LE RÊVE
DES NEUF ANS
Probablement soit surprenant pour certains que dans ces quelques pages où
je souhaite offrir de brèves notes sur ce que je vais décrire plus en détail après, je
me permette de faire cette invitation : celle de saisir l’occasion de cette année
bicentenaire du rêve pour étudier et approfondir les Mémoires de l’Oratoire et aussi
le rêve de neuf ans, mais je le fais avec une profonde conviction.
Moi-même, j’ai pris plaisir à lire assez des pages avant d’écrire ces notes et de
constater, une fois de plus, que dans ce domaine de la salésianité, de notre histoire
et des fondements de notre charisme, nous risquons de ne retenir que quelques
2 Cfr. Memorias del Oratorio de san Francisco de Sales de 1815 a 1855. Traducción y notas histórico-bibliográficas de
José Manuel Prellezo García. Estudio introductorio de Aldo Giraudo, Madrid, Editorial CCS, 2003.
3 MO 30. Citado en en BOZZOLO, Andrea (coord..), I SOGNI DI DON BOSCO, o.c., 215.
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sujets très simplifiés, et de répéter des généralités. Un grand service que nous
pouvons nous offrir, et offrir à tant des personnes, à la Famille Salésienne dans le
monde, à de nombreux laïcs et jeunes, garçons et filles, c’est justement de
présenter quelque chose de consistent lorsque nous présentons une réflexion à
propos de ce rêve.
Je souligne cela parce, comme nous le savons, les Mémoires de l’Oratoire
sont un texte autobiographique dans lequel Don Bosco développe un récit sur
l’histoire de l’Oratoire de Saint François de Sales, que ce soit ses expériences
personnelles, comme de ce qui est arrivé, avec l’intention de laisser à ses héritiers
spirituels un formidable enseignement pour l’avenir, avec le plus essentiel et
profond de ces expériences, de ce service éducatif et spirituel qui avait été à l’origine
de la naissance de l’Oratoire et de toute une histoire qui devait continuer4.
« Ce trait a été effectivement mis en évidence par Pietro Braido, qui a forgé
l’heureuse expression des mémoires de l’avenir, pour souligner le caractère d’un
testament, avant même d’être un document, qui caractérise la narration de Don
Bosco »5.
En même temps, nous percevons que ce rêve, qui s’inscrit dans l’architecture
des Mémoires comme un pilier qui soutient et qui fonde de nombres autres
éléments de la narration de ce que vécut Don Bosco, signifie aussi que « en relisant
a posteriori dès sa position de prêtre et de fondateur, il ne peut que le considérer
comme une manifestation anticipatrice et prophétique »6.
Je ne me réfère pas, pour le moment, aux personnages du rêve et à sa
structure, ainsi qu’à la tension narrative et aux divers mouvements qui se
produisent dans le développement du même rêve tel qu’il nous a été livré par Don
Bosco. Cela peut être approfondi par des auteurs de salésianité dans des études
menées avec profondeur et sérieux. Certains de ces auteurs ont été déjà cités.
Je présente seulement une petite relation de certaines caractéristiques qui
seront, sans doute, développées (quoique de manière agile, non pas comme une
étude scientifique mais comme une invitation à la traduire dans la vie et le
charisme de la Congrégation et de la Famille Salésienne, aujourd’hui). Je parle des
aspects comme ceux-ci7:
o La mission oratorienne qui est déjà évidente dans le rêve de neuf ans. La
scène est pleine des garçons, qui ont vraiment un grand réalisme dans
l’évolution du rêve.
o Un appel qui semble impossible, inaccessible. Juanito Bosco se réveille
fatigué, et il a même pleuré, car lorsqu’il s’agit de l’appel de Dieu (le Seigneur
Jésus dans le rêve), la direction qu’il peut prendre est imprévisible et
déroutante.
4 Cfr. BOZZOLO, Andrea (coord..), o.c., 214-215.
5 P. BRAIDO, Scrivere “memorie” del futuro, RSS 11 (1992) 97-127, en BOZZOLO, Andrea (coord.), o.c., 215.
6 BOZZOLO, Andrea (coord..), o.c., 216.
7 Cfr. BOZZOLO, Andrea (coord..), o.c., 251-268.
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o La médiation maternelle de la Dame dans le rêve (liée au mystère du nom).
Pour Juanito Bosco, sa mère et la Mère de celui qu’il salue trois fois par jour,
ce sera un espace d’humanité où se reposer, où trouver sécurité et protection
dans les moments les plus difficiles.
o Et enfin la forcé de la douceur et de la docilité (on dirait aujourd’hui l’Esprit
de Dieu). La force qui a dans le rêve le message de devenir fort, humble et
robuste.
3.- D’AUTRES ÉLÉMENTS QUI SERONT PRÉSENTS
DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉTRENNE
Je voudrais présenter maintenant d’autres éléments et contributions reçues,
soit de la réflexion faite par la Consulte Mondiale de la Famille Salésienne de
l’année 2023, comme aussi de notre groupe de travail. Sans doute, ce sont
des aspects qui, d’une manière ou d’une autre, seront présents dans la
rédaction finale :
- Tout d’abord, nous devons veiller à ne pas présenter Don Bosco comme
un idéal inaccessible. Don Bosco est réel et concret avec ses difficultés
rencontrées pas à pas, avec confiance et espérance dans le Ressuscité et
dans l’Auxiliatrice.
- Nous devrons sûrement voir le rêve de neuf ans comme une prophétie qui
doit être éclairée et mise à jour ; c’est un exemple de la façon dont la
Parole de Dieu doit être accueillie avec humilité et confiance, sans se
précipiter pour obtenir immédiatement on ne sait quels résultats.
- Il est plus qu’évident qu’accompagner Don Bosco dans sa réflexion sur le
rêve de neuf ans, c’est aussi souligner la confiance de Don Bosco envers
la Providence, « à son temps tu comprendras tout ! ».
- Ou bien, comme le Recteur Majeur, père Pascual Chávez, l’avait dit un
jour dans son étrenne de l’année 2012, nous devrons « faire face aux
loups » qui veulent dévorer le troupeau, à savoir : l’indifférentisme, le
relativisme éthique, le consumérisme qui réduit la valeur des choses et
des expériences, les fausses idéologies…
- Le rêve nous transporte vers un aujourd’hui de grande actualité. Le « pas
avec des coups » du rêve nous interpelle et rend plus nécessaire que
jamais notre proximité aux jeunes, garçons et filles, car les discours de
haine et de violence ne cessent de se multiplier. Notre monde devient de
plus en plus violent, et nous, éducateurs et évangélisateurs des jeunes,
devons être une alternative à ce qui a tant angoissé Juanito dans son rêve
et qui nous fait tant de mal aujourd’hui.
- Et la Dame est présentée comme Maîtresse et comme Mère. Elle est la
Mère des deux, du majestueux Seigneur du rêve et de Juanito lui-même ;
une Mère -je me permets de le dire de manière paraphrasée-, qui, le
prenant par la main lui dit :
Regarde’ : Comme c’est important pour nous de savoir regarder,
et comme c’est sérieux quand nous n’arrivons pas à ‘voir’ les
jeunes dans leur réalité, dans ce qu’ils sont (le plus authentique
et beau, et le plus tragique et douloureux).
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Apprends’, c’est-à-dire deviens humble, fort et robuste, car tu
auras besoin de simplicité (face à tant d’arrogances), et de force
(face à tant des choses qu’il faut savoir gérer sagement dans la
vie), et de la robustesse qui est résilience (ou la capacité de ne
pas glisser dans le découragement, de ne pas baisser le bras
comme signe de démission, de considérer qui plus rien ne peut
se faire).
Et sois patient’, c’est-à-dire, laissons du temps et surtout
laissons à Dieu d’être Dieu.
4.- ET C’EST UN RÊVE QUI FAIT RÊVER parce que la perspective
de basse est celle de ne pas regarder le rêve seulement comme un projet vocationnel
remis à Don Bosco sur ce qui se passerait dans son avenir, mais de regarder en
arrière, de voir aussi les larmes de la Messe au Sacré-Cœur de Rome comme une
relecture de sa propre vie, de voir comment le Seigneur est le protagoniste, comme
Il tient tout dans Ses mains, et comment ce rêve a quelque chose d’interactif avec
les rêves des Salésiens sur les enfants, de toute la Famille Salésienne, et surtout
des jeunes.
Et dans ce sens, le rêve nous fait rêver et penser qui nous sommes et pour
qui nous sommes en ce moment :
Chaque choix de Don Bosco s’inscrit dans un projet plus grand : le projet de
Dieu sur lui-même (les rêves). Par conséquent, aucune option de Don Bosco n’était
anodine.
Beaucoup d’entre nous ignorent que, pour chacun de nous, Dieu a un rêve, un
projet imaginé, voulu sur mesure pour nous par Dieu Lui-même. Le secret du
bonheur tant désiré est précisément la rencontre et la correspondance entre deux
rêves : le nôtre et celui de Dieu.
o Comprendre ce qu’est le rêve de Dieu pour nous équivaut d’abord à réaliser
que le Seigneur nous a donné la vie parce qu’Il nous aime malgré tout, tels
que nous sommes, y compris nos limites. Il faut donc croire que Dieu veut
faire de grandes choses avec chacun de nous ! Je suis précieux parce que
sans moi il y a quelque chose qui ne peut pas être réalisée ; des gens que
moi seul peux aimer, des mots que moi seul peux dire, des moments que moi
seul peux vivre !
Dieu parle de plusieurs manières, Il fait de grandes choses avec des « outils
simples », même au plus profond de notre cœur, à travers les sentiments qui nous
habitent, à travers la Parole de Dieu accueillie avec foi, approfondie avec patience,
intériorisée avec amour, suivie avec confiance.
o Voilà pourquoi il devient important d’apprendre à s’écouter, à déchiffrer les
mouvements intérieurs, à donner voix à ce qui s’agite en nous, à reconnaître
quels signaux ou « rêves » nous révèlent la voix de Dieu et quels autres, au
contraire, sont la conséquence de mauvais choix.
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Dans la vie, choisir, rêver, décider, sont autant d’actions qui comportent la
responsabilité d’assumer les conséquences que ces choix entraînent. Cela peut
produire de l’anxiété, des malaises et même anche de la peur.
o L’une des expressions plus fréquentes entre les textes bibliques c’est
certainement celle de « n’ayez pas peur ». Prononcée la plupart de fois par
Dieu ou par l’un de ses messagers, elle introduit, dans bon nombre des cas,
un appel vocationnel, l’invitation à réaliser un projet de vie qui engage
totalement celui qui le reçoit. Ce qui est intéressant, c’est que cet appel
précède ou répond souvent à un sentiment de peur qui envahit le
destinataire du message. Cela découle de la conviction de se sentir incapable
pour la réalisation de la mission proposée.
o Dans ce sens, l’expression du Pape Saint Jean Paul II aux jeunes est encore
très forte : « n’ayez pas peur ! ».
L’expression « rends-toi humble, fort et robuste » qui a été déjà mentionnée,
devient utile pour vaincre la tentation d’abandonner facilement nos engagements
ou d’attendre que tout vienne d’en haut sans la responsabilité nécessaire. Nous
pouvons dépasser cette difficulté avec le courage et désactiver le risque avec
l’humilité de celui qui est conscient de ses propres limites, mais il sait aussi qu’il
peut mettre en valeur le potentiel reçu de Dieu et sa présence constante dans notre
vie.
Souvent les jeunes sont influencés par les rêves d’autrui : leurs parents ? leurs
amis ou les conditionnements de la société ? Avec la certitude de ce qui a déjà été
dit sur le fait que Dieu a pour chacun un rêve, un projet conçu, voulu sur mesure
pour nous par Dieu Lui-même, alors il faut explorer ces rêves avec les jeunes
eux-mêmes. La vie a une raison d’être vécue et nous devons croire à la beauté de
ce qu’elle est ; nous ouvrir aux désirs aussi grands que le rêve de Dieu pour chacun
des jeunes et lutter pour les réaliser.
o Les jeunes sont appelés à devenir ce qu’ils sont vraiment : leur identité est
la plénitude de vie qui les appelle à la sainteté dès maintenant !
Nous avons besoin des autres pour nous construire et pour construire notre
rêve. Nous ne pouvons pas discerner par nous-mêmes, il faut faire confiance à
d’autres. Comme Don Bosco qui, dans son enfance, se confie à la direction d’une
Maîtresse. Cela suppose, bien évidemment, qu’il y ait des guides sages et
évangéliquement inspirées auxquelles nous puissions faire confiance. Voilà pour
nous une belle mission !
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