Don Bosco et la vie spirituelle Chapitre VI La Tempérance

La «  tempérance »


Il faut se faire une raison et admettre, non seulement que 1e sourire et les gentillesses de Don Bosco voilaient un authentique esprit d'ascèse, mais que l'ascèse occupait dans son enseignement une place primordiale. Deux citations commenceront de nous en convaincre : « Détachons notre coeur des plaisirs de cette terre, élevons notre esprit vers cette patrie céleste, où nous jouirons des vrais biens. Beau­coup d'ennemis nous tendent des embûches et cherchent à nous mener à l'abîme. Nous devons les combattre avec courage. Mais que notre bouclier soit, comme dit saint Paul, une foi vive, une foi agissante, qui nous fasse abandonner le mal et aimer la vertu » 1; et, plus nerveusement : « Il faut que celui qui veut se sauver mette l'éternité dans son esprit, Dieu dans son coeur et le monde sous ses pieds » 2.

Ceux qui l'imaginent complaisant et doucereux ont-ils pesé la devise qu'il donnait à sa société religieuse ? Sa for­mule : Travail et tempérance recouvrait un programme de luttes et de privations laborieuses, c'est-à-dire un réel pro­gramme d'ascèse, si l'on consent à donner au terme son ampleur chrétienne, de privation d'abord, d'« assomption » difficile ensuite et surtout. Car, il est bon de le souligner avec un auteur contemporain, «nous considérons bien que le chrétien qui s'impose un jeune pratique l'ascèse, mais nous considérons aussi (... ) que ceux d'entre nous qui ont connu la faim dans les camps de prisonniers, pouvaient pratiquer l'ascèse la plus chrétienne en acceptant d'une certaine ma­mère, et en y adhérant intérieurement, cette privation qui par ailleurs leur était imposée » 3. Don Bosco prêchait la limitation volontaire du plaisir et l'acceptation d'une vie toujours plus ou moins pénible.

N'édulcorons pas la « tempérance » dans sa devise. Le mot signifiait l'abstention délibérée des satisfactions des sens, telles que contempler, manger, boire, dormir, et aussi évidemment toucher et entendre, avec une certaine propen­sion à désigner toutes les formes d'austérité et de pénitence. « J'aimerai et pratiquerai la vie retirée et la tempérance dans la nourriture et la boisson, et je ne prendrai que le nombre d'heures de repos strictement nécessaire à ma santé », écrivait le jeune clerc Bosco 4. A l'autre terme de sa vie, le texte autographe d'un songe de 1881 expliquait : « Sur la tempérance. Si tu enlèves le bois, le feu s'éteint. Établis un pacte avec tes yeux, avec ta bouche, avec ton sommeil, pour que ces ennemis ne s'emparent pas de vos [sic] âmes. L'in­tempérance et la chasteté ne peuvent cohabiter » 5. Ne manquons pas non plus de relever ces phrases intermédiaires, qui montrent l'élasticité du terme : « Jésus-Christ recom­mandait la tempérance, en enseignant que, si nous ne faisons pas pénitence, nous serons tous éternellement perdus » 6; et : « Le quatrième secret [de Don Cafasso pour faire beau­coup de bien] est sa tempérance, nous dirons mieux : sa rigoureuse pénitence » 7. Tempérance signifiait pour lui non seulement sobriété, mais austérité.

Don Bosco prenait garde d'énerver le dynamisme de la vie chrétienne. L'une ou l'autre forme d'ascèse doit entrer dans la vie des aspirants à la sainteté.


Les pénitences afflictives


Sa modération aurait pu nous illusionner. Mais, tandis que, d'une part, les pénitences « afflictives » : jeûnes sévères, chaînettes, disciplines .... dont, en général, il se défiait, ne figuraient pas dans ses listes ; de l'autre, il les respectait et, avec mesure, les recommandait.

Au séminaire, il avait imité Luigi Comollo en tout, sauf dans ses austérités. Reprenons en détail cet aveu déjà signalé dans un autre chapitre : « En un seul point, dans sa morti­fication, je n'ai même pas tenté de l'imiter. Voir un garçon de dix-neuf ans jeûner rigoureusement tout le carême et aux temps ordonnés par l'Église ; jeûner chaque samedi en l'honneur de la bienheureuse Vierge ; renoncer fréquemment à son petit déjeuner du matin ; ne déjeuner [repas de midi] parfois qu'au pain et à l'eau ; supporter n'importe quel manque d'égards, n'importe quelle insulte, sans jamais témoi­gner le moindre ressentiment ; le voir très exact en tous les petits devoirs d'étude et de piété ; cela me laissait pan­tois ... » 8Quelqu'un decelera dans ces lignes une jalousie vertueuse. Peut-être. Mais qu'il les rapproche des observa­tions du saint à Dominique Savio, Michele Magone et Michele Rua, qui recherchaient la souffrance physique pour se sanctifier 9. Qu'il se souvienne aussi de la tradition liguo­rienne peu favorable aux mortifications de cette sorte, à l'avantage d'autres dont nous allons parler 10. A l'entendre, le chrétien du tout-venant les abandonne aux saints à l'âme trempée, catégorie dans laquelle il est toujours présomp­tueux de se classer. Non sans humour, Giuseppe Cafasso avait dit que, pour se soumettre aux mortifications afflic­tives, il fallait « de plus grandes âmes que les nôtres » ; il avait conseillé à ses auditoires de prêtres « de petites pri­vations, un mot, un regard, un rien, une satisfaction de moins ; je pourrais me défendre, m'excuser, me divertir, ac­cepter ce désir, et nous disons : que ce soit une preuve qui veuille dire que j'aime [Dieu] » 11. Le saint homme était d'ailleurs rien moins que tendre avec lui-même 12.

Ne quid nimis, en somme ! La sagesse décide. Don Bosco n'a pas rayé de son ascèse l'abstention délibérée des joies de la vie. Les dures mortifications étaient interdites à ses garçons, « parce qu'incompatibles avec [leur] âge » 13. Le chapitre qu'il a consacré aux « pénitences afflictives corpo­relles » de Dominique Savio s'ouvrait par la déclaration : « Son âge, sa santé chancelante et l'innocence de sa vie l'au­raient certainement dispensé de toute sorte de péniten­ces » 14, selon laquelle, si nous savons lire, un adulte en bonne santé macere utilement son corps. Sa doctrine équi­librée sur les pénitences afflictives n'éliminait pas de la vie chrétienne l'ascèse ni même les pratiques ascétiques sévères,

L'ASCÈSE INDISPENSABLE

dont une religion rigoriste avait fait un usage à son gré trop généreux dans les générations antérieures. L'ascese lui paraissait en effet faire corps avec l'enseignement vécu du Christ.

Les raisons de l'ascèse

Son ascétisme était raisonné, comme une enquête à travers ses paroles et ses écrits peut le montrer sans grand-peine. S'il est vrai que le spirituel n'est pas tenu d'avoir en soi sous forme d'idées claires et, a fortiori, d'expliquer les motifs qui le déterminent dans ses choix, ses propos - même non sys­tématisés - peuvent é tre fort éclairants.

Le lecteur de Don Bosco ne trouvera pas beaucoup de rai­sons humaines à ses austérités. I1 existe des ascèses humai­nes : saint Paul lui-même notait que, pour une couronne périssable, l'athlète s'impose un régime sévère 15. Quant à lui, notre saint semble s'être peu préoccupé des bienfaits naturels des pratiques ascétiques. De temps à autre, consé­quence d'une anthropologie vaguement platonicienne, l'une de ses phrases rappelait que « le corps est l'oppresseur de l'âme », qu'il ressemble à un cheval rétif et doit être dompté par la mortification 16... C'est tout.

Les raisons qu'il donnait étaient le plus souvent d'un autre ordre : prévenir ou expier le péché, acheminer vers la contemplation et surtout reproduire le Christ crucifié.

Un foyer de péché subsiste dans l'homme depuis la chute d'Adam. Celui qui désobéit à Dieu ne peut plus se com­mander sans de rudes batailles 17. Les mortifications corpo­relles, qui mettent le corps à la disposition de l'esprit, aident celui-ci à vaincre des tentations qui pourraient l'entraîner loin de Dieu. Dominique Savio « savait qu'un garçon peut difficilement conserver son innocence sans la pénitence » 18, et il en était loué par Don Bosco. (Au vrai, à suivre l'inspi­ration plus que le mouvement du texte, il faudrait dire que cette conviction était d'abord celle du biographe qui, non d'ailleurs sans de bonnes raisons, l'attribuait ici au héros.) Les mortifications sont préventives du péché. Don Bosco suivait saint Jean : « Tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair (plaisirs des sens), concu­piscence des yeux (richesses) et orgueil de la vie (vaine gloire) » 19. I1 ne devait pas à une formation jansénisante ses phrases dures sur le « monde », phrases avec lesquelles nous commençons de nous familiariser : « Le monde est plein de périls (... ) Saint Antoine vit le monde couvert de pièges » 20 Son sens religieux l'avertissait de l'emprise universelle de Satan sur ce que l'évangile dit être son empire. Trop simple pour employer le mot, il percevait pourtant bien l'« ambi­guïté » d'un univers, toujours à Dieu et toujours contre Dieu. Il croyait que certaines complaisances sont sottises ou naïve­tés. Le royaume des ténèbres a la même ampleur que le royaume de la lumière. Le refus s'impose au chrétien qui y vit. La présence inéluctable de l'ivraie l'oblige à lutter pour n'être pas étouffé par elle et pour ainsi se « délivrer du Mal ».

Hasard peut-être, autant que nous sachions Don Bosco ne demandait que rarement aux pratiques d'ascèse d'expier les fautes des pécheurs. On observera qu'il racontait plutôt des histoires de saints, exemplaires d'un bout à l'autre de leur vie 21. Au reste, sa doctrine de la Providence lui faisait voir Dieu punissant ici-bas les méchants. Par ce biais, il récupérait la valeur expiatrice de la souffrance. Au surplus, sa confiance en la miséricorde divine incarnée dans l'Église l'empêchait d'insister sur cette fonction traditionnelle de la pénitence. Le sacrement suffit ; le pénitent confessé repart l'âme légère, définitivement pardonné par Dieu.

Don Bosco n'était pas plus disert sur les liens entre la mortification et la contemplation. Il arrive que, dans un écrit, le détachement des choses sensibles soit présenté comme un moyen éminent de se fixer en Dieu et de prier sans dis­traction 22. La note est peu fréquente.

En vérité, le spirituel qui écoute Don Bosco n'entend qu'un motif d'ascèse : la « participation » au Christ dans le sens où il la comprenait. I1 faut « souffrir avec le Christ ». La crucifixion du Christ était la raison fondamentale de l'ascèse de Don Bosco. Le chrétien accompagne toute sa vie le Christ souffrant. « Le premier pas que doivent faire ceux qui veulent suivre Dieu est de se renoncer et de porter leur croix » après lui 23. « Jusques à quand », se demandait Don Bosco dans un plan de sermon. Et il répondait : « Jusqu'à la mort, avec la menace que celui qui ne veut pas souffrir avec le Christ ne peut jouir avec le Christ » 24.

N'attribuons pas trop vite une portée mystique de parti­cipation au pati cum Christo, que notre auteur a prêché avec tant de zèle. « Souffrir avec le Christ », c'est d'abord l'imiter dans sa douleur : Dominique Savio se laissait geler sur son lit en plein hiver pour cette seule raison 25. C'est aussi lui prouver son amour par un sacrifice onéreux. Au cours du récit de la dernière maladie de Luigi Comollo, dont on n'oubliera pas qu'il était donné par son biographe en modèle à tous les jeunes chrétiens, Don Bosco notait : « Quand il délirait et se débattait sous la violence du mal, il suffisait de lui dire : Comollo, pourquoi faut-il souffrir ? Il revenait soudainement à lui, et tout jovial et riant, comme si ces mots avaient allégé ses souffrances, il répondait : « Pour Jésus crucifié... 26 ». Si nous interprétons bien la pensée de l'auteur, il jugeait que la charité de Comollo envers son Dieu, manifestée par la joie de l'évoquer et peut­être de le consoler (ascèse de réparation), s'exaltait dans sa souffrance « avec », c'est-à-dire « comme le Christ ». Enfin, à lui et aux autres, la souffrance ascétique ouvrait la porte de la gloire éternelle : souffrir avec le Christ, c'est se préparer à la béatitude. Dés le livret sur les six di­manches en l'honneur de saint Louis de Gonzague (1846) et le manuel de piété où il fut bientôt inséré (1847), la for­mule que Don Bosco devait répéter à satiété parut dans ses oeuvres publiées : Qui vult gaudere cum Christo, oportet pati cum Christo 27. L'auteur n'en trouvait pas d'autres pour prouver que l'ascèse est indispensable à l'homme dés sa jeu­nesse. « Et puis, à celui qui vous dit qu'il ne convient pas de se montrer aussi rigoureux avec son corps, répondez . celui qui ne veut pas souffrir avec Jésus-Christ sur la terre ne pourra se réjouir avec Jésus-Christ dans le ciel » 28. Chose plutôt rare, en 1867 une lettre adressée à tous les salésiens expliquait cette sentence : « Mais jusques à quand faut-il le suivre [le Christ] ? Jusqu'à la mort et, éventuellement, même jusqu'à la mort sur la croix. C'est ce que fait dans notre société celui qui use ses forces dans le saint minis­tère, dans l'enseignement ou dans un autre travail sacer­dotal ; jusqu'à la mort, fût-elle violente, en prison, en exil, par le fer, par l'eau, par le feu, jusqu'à ce qu'ayant ainsi cherché à mourir pour Jésus-Christ sur la terre, il puisse aller se réjouir avec lui dans le ciel. Tel me semble être le sens des paroles de saint Paul, qui dit à tous les chrétiens : Qui vult gaudere cum Christo, oportet pati cum Christo » 29. Échos d'un enseignement familier, nous lisons encore les mêmes mots dans sa lettre de 1874 aux apprentis de sa maison de Turin 30 , dans sa première conférence aux novices salésiens en 1875 31 et dans une lettre circulaire qu'il adres­sait en 1884 à l'ensemble de sa société 32. Il trouvait dans la croix du Christ la raison suffisante d'une ascese chré­tienne, qu'elle fût de renoncement ou d'acceptation.


Une ascèse de négation


Car, malgré les apparences, lui aussi renonçait au «siè­cle». Certes notre apôtre des villes modernes est bien resté dans le « monde » que parfois il vitupérait. Ses « oratoires » étaient (ou allaient être) implantés dans les banlieues des villes industrielles : Turin, Londres, Liège, Buenos-Aires ... Quand l'État italien issu du Risorgimento disputait à l'Église son influence et s'affichait anticlérical, il ne se réfugiait pas dans un désert hypothétique, mais poursuivait sa route parmi les policiers et les ministres hostiles d'un gouverne­ment laïcisateur, aux exigences duquel il était toujours prêt à se soumettre. Dans la mesure où la loi de Dieu la lui imposait, sa loyauté envers César semble avoir été sans faille. Une crise l'a peut-être secoué vers 186o, quand il était partagé entre Pie IX et les Piémontais. Elle ne fut en tout cas nullement violente et, vers 1875, elle était de toute manière réglée. D'un ton solennel qui ne lui était pas coutu­mier, il disait lors du chapitre général de 1877 : « Notre but est de faire savoir qu'il est possible de donner à César ce qui est à César sans jamais compromettre personne. A notre époque, on dit que c'est un problème. Pour ma part, j'ajouterai, si on me le permet, que c'est peut-être le plus grand des problèmes, mais qu'il a déjà été résolu par notre divin Sauveur Jésus-Christ. » L'inconfort d'une telle sou­mission ne le faisait pas reculer : « Nul n'ignore les mau­vaises conditions où se trouvent de nos jours l'Église et la religion. Je crois que, depuis saint Pierre jusqu'à nous, il n'y eut jamais de temps aussi difficiles. L'art est raffiné et les moyens sont immenses. Les persécutions de julien l'apos­tat elles-mêmes n'étaient pas aussi hypocrites et dangereuses. Et alors ? Et alors, nous rechercherons la légalité en toutes choses. Si l'on nous impose des taxes, nous les paierons ; si l'on n'admet plus de propriétés collectives, nous en aurons d'individuelles ; si l'on requiert des examens, on s'y sou­mettra ; des patentes ou des diplômes, on s'attachera à les obtenir » 33. I1 a suivi le chemin inverse de l'ermite : parti d'une petite ferme perdue dans la campagne, il a oeuvré dans une capitale populeuse et au contact de la foule ur­baine, celle qui se soulevait en 1848 contre les ennemis de la liberté, qui était décimée en 1854 par une effrayante épi­démie de choléra, qui acclamait en 1859 les soldats français de Napoléon III, allié de son souverain contre l'Autriche ; et ainsi de suite. Il vivait dans uri peuple.


La fuite du « monde »


Or, le même homme n'a pas fini de surprendre ses lecteurs enclins à tout simplifier, car il recommandait avec persé­vérance la fuite du monde où, pourtant, il baignait. Ce courageux faisait l'apologie de la fuite. La « fuite de l'oi­siveté » n'était à la rigueur que la face négative de l'« amour du travail », encore que cette formule contienne évidem­ment le refus, soit de pièges de Satan, soit d'imaginations troubles engendrées dans l'esprit par l'inaction 34. Ailleurs le terme impliquait sans conteste une rupture d'avec le « monde », qu'il s'agisse de fuite des compagnies périlleuses pour la foi et les moeurs -pratiquée par jean Bosco, souli­gnons-le, même à l'intérieur du grand séminaire de Chieri 35 -, de fuite des occasions dangereuses 36, de fuite des ami­tiés particulières 37, de fuite des mauvais livres, contre les­quels il dressait le rempart de ses Lectures catholiques 38 et, pour tout résumer, de « fuite du siècle et de ses maximes » 39. Par le refus de toute connivence avec un « monde » at­trayant, mais pécheur et trompeur, Don Bosco a pratiqué et fait pratiquer « la vie retirée », conformément au souhait de sa prise de soutane. Il louait le petit berger d'un village alpestre, Francesco Besucco, qui, au lever, récitait non sans candeur : « Laisse le monde qui te trompe » 40, et il se maintenait lui-même hors de ses prises par une série de gestes ascétiques, aptes à l'empêcher de se satisfaire de bonnes in­tentions.

Allons ! le mal étant partout et d'abord en soi 41, la fuite ascétique est indispensable à qui prétend servir Dieu. La leçon du Christ tenté au désert vaut pour tous : « Si quel­qu'un voulait nous donner le monde entier pour nous in­duire à adorer Satan, c'est-à-dire à commettre un seul péché, rejetons toutes ses offres avec horreur. Plutôt tout perdre que de pécher » 42.

Hormis ces « occasions », Don Bosco n'imposait toutefois à ses disciples que de rares restrictions dans la vie sociale. Peu de temps de silence dans leurs journées, peu de prières dans la paix de leurs cellules. Les répits étaient brefs dans leur vie agitée : une très courte oraison le matin, une petite journée de récollection chaque mois 43, environ six jours d'exercices spirituels tous les ans, selon le programme com­mun à ses religieux voués et à ses coopérateurs laïcs 44.Don Bosco adoptait une position moyenne pour les vacances de ses garçons. Sensible aux dégâts du «faucon infernal » 45, il tendait à les garder prés de lui. La thèse de l'« oeuvre chrétienne » abri contre le monde, qui hérisse les catholiques contemporains épris de mission et de grand large, n'est ce­pendant défendue que par Dominique Savio dans la bio­graphie écrite par Don Bosco. Le maître la nuance et envoie les enfants chez eux pour un temps limité 46. Quand, toute­fois, il venait à parler des vacances de ses religieux, il mar­chait franchement sur les traces des spirituels de la Contre­Réforme (et de beaucoup d'autres avant eux, nous ne l'igno­rons pas). En 18 68, il proposait cette « étrenne » dans une lettre à un directeur de maison : « Pour la société. Faites des économies de voyages, et, autant que possible, que l'on n'aille pas chez soi. Rodriguez a d'admirables développe­ments sur ce sujet » 47. La nécessité de couper court aux visites familiales qui, Jusque-là, n'avaient rien eu de répré­hensible pour des salésiens vivant à proximité de leur vil­lage natal, mais qui, désormais, allaient devenir onéreuses pour une société qui essaimait au loin, n'explique pas seule l'insistance de Don Bosco. I1 prenait à la lettre le conseil évangélique du détachement de la société familiale, qu'il formulait comme suit : « Si quelqu'un vient à moi et ne hait pas son père et sa mère, etc., celui-la ne peut pas être mon disciple. Les ennemis de l'homme sont ceux de sa propre maison » 48. Et, pour l'appuyer, il choisissait dans la Bible des phrases paradoxales. Nous lisons par exemple sous sa plume: « Celui qui dit à son père et a sa mère : je ne vous connais pas et, à ses frères : je vous ignore..., ceux-la [sic] garderont ta parole et observeront ton alliance » 49. Les textes de ses nombreuses conférences sur les parents et les visites en famille répètent les mêmes propositions : les séjours en fa­mille affadissent la vie chrétienne et, à plus forte raison, la vie religieuse du consacré ; celui-ci (et le prêtre, ajoutait occasionnellement notre saint) a changé de famille ; la fa­mille du religieux est, comme celle du Christ, formée par « ceux qui font la volonté du Pere » 50. Faut-il ajouter, ici comme toujours, que, dans sa souple sagesse, Don Bosco ne manquait pas, après avoir proclamé ces principes, de per­mettre à l'un ou à l'autre de ses religieux de courts repos dans leur pays natal ? 51

Il reste que, tout en refusant le péché, il se laissait guider une fois encore par l'oportet pati cum Christo. L'orienta­tion de sa pensée était ascétique. Avec l'ancienne tradition spirituelle, il voulait que son chrétien demeurât un voyageur et que, surtout dans certaines vocations, il se sentît étranger même sur sa propre terre, vraiment pèlerin au service du Christ et de son royaume 52.


Le détachement des biens


Le Fils de l'homme n'avait pas de pierre où reposer sa tête. On peut imaginer en d'autre temps et avec une autre mis­sion un Don Bosco aussi intransigeant sur le dépouillement que saint François d'Assise, à l'école de qui il avait failli se mettre tout à fait. En vérité, sa spiritualité nous paraît avoir sensiblement différé sur ce point de celle du pauvre de l'Ombrie médiévale.

Don Bosco n'a pas maudit le « détestable argent ». « Tout ce que nous avons sur terre est un don précieux que Dieu nous fait. 53 » « Quand Dieu donne à un homme des biens temporels, il lui fait une grâce ... » 54 Durant sa vie d'apô­tre toujours démuni, il tendit perpétuellement la main, ra­massa des sommes imposantes et, grâce à elles, multiplia les achats. Dieu lui-même, qui travaille dans sa création, ne se sert-il pas des pièces d'argent, ces mezzi « que sa divine Providence a déposés entre vos mains » ? 55 Il estimait ce que l'argent permet d'acquérir. Le fondateur des écoles pro­fessionnelles salésiennes était attentif aux découvertes de son siècle. Lors d'une exposition technique à Turin en 1884, la machine de papeterie destinée à sa maison de Mathì fit sensation 56. On dit parfois, et non sans raison, qu'il avait vers cette époque la meilleure bibliothèque ecclésiastique et l'imprimerie la plus moderne de sa ville 57.

Il répéta pourtant la malédiction de saint Luc contre les riches et enseigna que les biens de la terre sont périlleux à ceux qui les détiennent. Don Bosco avait un sens aigu du néant relatif du temps où l'on jouit des biens passagers, comparé à la plénitude de l'éternité où Dieu seul doit suffire. Par la, il donnait sa voix au peuple d'Italie, qui n'acceptait pas les prophéties optimistes de la bourgeoisie au pouvoir dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Le riche, qui se complaît dans ses ressources au mépris de Dieu et des hommes, qui ne commence pas de répéter durant sa vie le détachement inéluctable de sa mort et dont, enfin, l'argent dévore la charité, lui paraissait nuisible et ridi­cule 58. Il eût volontiers fait siennes les phrases tranchantes de Giuseppe Cafasso : n'espère rien des biens terrestres ; sois toujours prêt à t'en trouver dépossédé 59. Le salut de l'âme est la seule chose vraiment nécessaire au chrétien et tout le reste sur terre doit y être rapporté. Soyons logiques : « Si nous voulons détacher nous aussi notre coeur des choses de ce monde et nous éprendre des choses de Dieu, entre­prenons de mépriser les biens terrestres, qui sont une charge pour notre salut, et n'estimons que les choses qui aident notre marche vers la bienheureuse éternité, en disant comme saint Louis : Ce qui n'est pas éternel est néant » 60. Don Bosco lisait cet enseignement dans l'Évangile : « Il (Jésus) inculquait le bon usage des richesses en disant qu'une seule chose est nécessaire : sauver son âme, et qu'il ne sert de rien à l'homme de gagner le monde entier si, ensuite, il doit perdre son âme » 61. Dans l'usage des biens terrestres, le chrétien garde les yeux fixés sur sa fin, qui lui apprend la nécessité du détachement et l'utilité de la pauvreté.


Le pauvre selon Don Bosco


Quels que soient « son âge et sa condition », le disciple du Christ est intérieurement détaché. S'il possède quelque chose, il remet son superflu à la communauté qui l'envi­ronne. Laïc, religieux ou prêtre, il s'applique à vivre dans une austérité si possible évidente.

Don Bosco prêchait le détachement à tous, même à ses garçons qui, assurément, ne devaient rien posséder de très considérable. Il lui arrivait de leur demander, nous dit-on, « le détachement des aliments et des boissons qui vous sont occasion de gourmandise ; le détachement quand ce ne serait que d'un costume et de quatre chiffons, grâce auxquels vous espérez faire bonne figure et paraissez aussi légers et aussi ambitieux que de jeunes damoiseaux ... » 62

A san sens, le détachement se conciliait avec la possession, même dans la pauvreté vouée. Les constitutions salésiennes reconnaissaient la légitimité de la propriété personnelle des religieux : « L'observance du voeu de pauvreté dans notre congrégation consiste essentiellement dans le détachement de tout bien terrestre ... » 63. Cette note des anciennes ver­sions donne un sens et une âme aux explications juridi­ques dans lesquelles elle a été ensuite noyée 64.

La morale chrétienne amenait Don Bosco à peser l'utili­sation des biens en termes au moins sociaux, sinon tout à fait communautaires. Tous les biens sont pour les pauvres comme pour les riches. Seul, le nécessaire peut être conservé par ceux-ci. Le reste, auquel il donnait assez strictement le nom de superflu, doit être remis. En un temps où la pro­priété personnelle, définie par le « droit d'user et d'abuser », semblait intangible, de tels rappels provoquaient l'opinion. Le Bollettino salesiano dut publier, en juillet 1882, une Réponse à une Observation courtoise sur l'obligation et la mesure de l'aumône 65. L'année précédente, en mauvais fran­çais, mais très clairement, notre apôtre de la jeunesse aban­donnée avait exprimé sa pensée à ses « coopérateurs » de Marseille : « Vous me dites : Quelle chose entendez-vous par superflu ? Écoutez, mes respectables coopérateurs. Tout le bien temporel, toutes les richesses vous ont été données par Dieu. Mais, en les donnant, il nous donne la liberté de choisir tout ce qui est nécessaire pour nous. Pas plus. Dieu, qui est maître de nous, de nos propriétés et de tout notre argent, Dieu demande un compte sévère de toutes choses qui ne nous sont pas nécessaires, si nous ne les donnons pas selon son commandement (...). Vous direz : Est-ce une obligation de donner tout le superflu en bonnes oeuvres ? Je ne veux pas donner d'autre réponse hors de celle-là que le divin sauveur nous commande de donner : Donnez le superflu. Il n'a pas voulu fixer de bornes ; et moi, je n'ai pas la hardiesse de changer sa doctrine » 66. Ses religieux entendirent des leçons analogues : « Tout ce qui est en plus des aliments et des vêtements est pour nous superflu et contraire à la pauvreté religieuse » 67. Don Bosco n'admettait pas leurs petites ou grandes réserves, qu'elles fussent per­sonnelles ou communautaires. I1 écrivait à l'intention de ses disciples d'Amérique . « Recommande à tous d'éviter la construction ou l'acquisition de biens stables qui ne soient pas strictement nécessaires à notre usage. Jamais de biens pour les revendre ; ni champs, ni terrains, ni habitations pour en tirer un gain pécuniaire » 68. Comme celui des laïcs, le superflu des religieux doit être abandonné aux pauvres ou à ceux qui en ont la charge.

S'ils ont le sens chrétien et le désir d'être parfaits, laïcs et religieux usent du nécessaire lui-même avec simplicité, sinon avec austérité. Le vrai pauvre selon le Christ mené la vie la plus simple compatible avec son état social. Tout le monde, devait penser Don Bosco, pouvait pratiquer le programme qu'il assignait aux coopérateurs salésiens : « mo­destie dans les vêtements, frugalité dans la nourriture et simplicité dans l'ameublement » 69. I1 n'ignorait pas qu'a lui seul ce minimum devient parfois crucifiant en des régions où le bien-être se généralise. Ses consignes à ses religieux, à qui il refusait toutes les « commodités mondaines », c'est-à-dire les multiples moyens de rendre la vie conforta­ble, étaient d'ailleurs plus sévères. Certaines exigences de chapitres généraux tenus de son vivant et sous son contrôle laissent même une curieuse impression de mesquinerie. Avec les embarras d'une trésorerie régulièrement déficitaire, il faut les expliquer par la volonté du fondateur des salésiens de réduire le train de vie de ses religieux. Nourriture, vête­ments, voyages, livres, constructions, tout chez eux aurait dû évoquer la gêne plus que l'aisance 70. Leur maître don­nait l'exemple. La Varende parle avec raison de sa soutane verte et de ses gros souliers, ses « croquenots de fantassin » dont plusieurs membres de sa parenté avaient gardé dans les yeux le souvenir 71. Ses lacets de chaussures n'étaient parfois que des morceaux de ficelle colorés d'encre.

De l'austérité, qui faisait corps avec son christianisme, sa mère, une « pauvre de Yahvé » sous la nouvelle alliance, lui avait donné le goût. On connaît le discours qu'elle tint à son fils, au moment où il choisit son genre de vie : « Je ne veux rien de toi, je n'attends rien de toi. Retiens-le bien : je suis née dans la pauvreté, j'ai vécu dans la pauvreté, je veux mourir dans la pauvreté. Je te l'affirme même : si tu te décidais pour l'état de prêtre séculier et que, par malheur, tu devenais riche, je ne viendrais pas une seule fois te rendre visite » 72. La pauvreté était inviscérée dans son fils. « La pauvreté, il faut l'avoir dans le coeur pour la pratiquer », aimait à répéter Don Bosco 73, qui vécut sans complexes ce renoncement effectif aux biens de la terre, sous l'hégémonie de la bourgeoisie capitaliste et au temps de l'Enrichissez-vous.

L'équilibre de sa pensée était remarquable. I1 estimait les biens matériels, il admettait leur possession, même chez ceux qui pratiquaient les conseils évangéliques : la créature de Dieu est toujours aimable. En contrepartie, il voulait que le chrétien pratiquât un détachement intérieur constant, que son superflu fût mis à la disposition d'autrui et qu'il réglât avec une austérité non feinte l'usage de son nécessaire lui­-même.


La « pureté »


Le disciple de Don Bosco contrôlait avec autant et plus d'austérité encore l'usage de sa sexualité. Son maître avait, en effet, comme l'ensemble de l'opinion catholique d'alors, un extrême souci de la « pureté », vertu que, continuait-il, une ascèse rigoureuse peut seule préserver ou rétablir.

Si nous voulons le comprendre, il importe de nous re­placer dans le monde qui a été le sien. Tel qu'il nous arrive, un extrait de sermon prononcé en 1858 reflète bien sa pensée sur cette vertu : «Selon les théologiens, on entend par pureté une haine, une horreur de tout ce qui est contraire au sixième commandement, de sorte que n'importe qui, chacun dans son état, peut conserver la vertu de la pu­reté » 74. « En ce temps-la (c'est-à-dire à la fin du dix­neuvième siècle), la pureté du coeur et du corps n'était pas une des vertus chrétiennes. C'était la vertu ... » 75. Et Don Bosco abondait dans ce sens : il ne se résolvait pas à n'en faire qu'une vertu ni même une « grande » vertu. Aucun adjectif ne lui paraissait pouvoir dignement célébrer la splendeur de « la belle, la sublime, la reine des vertus, la sainte vertu de la pureté » 76. La chasteté ou « pureté » est une vertu plus qu'humaine, elle est vertu d'anges et, en conformité avec l'évangile de saint Matthieu, elle assimile aux anges ceux qui en vivent 77. La tradition aloysienne, dont l'on devine de plus en plus l'influence sur lui, avait insisté sur la ressemblance entre l'ange et l'homme chaste 78. Dans le livret de notre auteur sur la Manière facile d'ap­prendre l'histoire sainte, l'unique question sur la chasteté dans l'évangile rappelait que, « pour nous animer à la vertu de chasteté, il (le Christ) conseille d'imiter sur la terre la pureté des anges qui sont dans le ciel » 79. Les anges étant de purs esprits, l'intégration des valeurs sexuelles dans la vie chré­tienne créait un problème de solution évidemment ardue. Nous ne ferons pas grief à Don Bosco de ne l'avoir pas même abordé.

L'admirable vertu de la pureté est aussi une vertu fonda­mentale, sans laquelle l'édifice de la perfection est bientôt en ruines. « Je ne sais si je dis une erreur, remarquait un jour Don Bosco, mais il me semble que celui qui la possède est sûr d'avoir toutes les autres. Qui ne la possède pas peut bien en avoir d'autres, elles seront toutes obscurcies et, sans celle-la, bientôt disparaîtront » 80. Sainteté et pureté en arrivaient même à se superposer dans son enseignement, quand, aidé de la phrase : Haec est voluntas Dei, sanctifi­catio vestra, il expliquait que la sainteté évoquée par elle consiste « à se montrer purs et chastes comme le Christ l'a été » 81. Par suite d'une confusion alors fréquente 82, il cher­chait la pureté parfaite dans la candeur et l'innocence de l'enfant.

Enfin, il louait d'expérience les merveilles du coeur pur : « Ceux qui ont le bonheur de pouvoir parler avec les âmes qui conservent ce précieux trésor, découvrent une tranquil­lité, une paix du coeur, un contentement qui surpassent tous les biens de la terre. Vous les trouverez patients dans le malheur, charitables avec leur prochain, pacifiques sous les injures, résignés dans les maladies, attentifs à leurs devoirs, fervents dans leurs prières, à l'écoute de la parole de Dieu. Vous décélerez dans leurs coeurs une foi vive, une ferme espérance et une charité enflammée » 83. Vraiment, « tous les biens me sont venus avec elle » 84. Dans la chasteté, telle qu'il la définissait, il apercevait tant de richesses et des richesses si conformes à l'esprit qu'il voulait répandre, qu'il faisait de cette vertu une caractéristique de ses disciples. Nous lirons : « Ce qui doit distinguer notre société, avait coutume de répéter clairement le saint fondateur, est la chasteté, comme la pauvreté caractérise les fils de saint François d'Assise et l'obéissance les fils de saint Ignace » 85.


L'ascèse sexuelle


On comprend peut-être maintenant que le Père Caviglia ait pu lui faire dire, sans tellement exagérer, que « la théo­logie, la morale, la mystique et l'ascétique, c'est bien ; mais [que] tout se réduit à ceci : nous préserver purs et saints à la face de Dieu » 86. Don Bosco se devait d'insister sur les moyens de conserver ou de retrouver la pureté. Bien en­tendu, prés des moyens « positifs », tels qu'une atmosphère salubre et tonique, la prière, la dévotion à Marie, la vie sacramentelle, il faisait large place aux moyens qu'il appelait « négatifs », qui étaient des exercices d'ascèse de la vie sexuelle 87.

La séparation est essentielle à la « garde » de la chasteté. Le programme de Don Bosco se ramenait ici à la réserve, une réserve qualifiée parfois de « sauvage » par des com­mentateurs qui n'en ont peut-être pas pris une vue globale. Parmi les signets de son bréviaire, l'unique sentence sur la chasteté disait : « Éloigne ta route de la femme et n'approche pas de son seuil » 88. En termes abrupts, il faut fuir. Nous retrouvons un principe ascétique déjà rencontré ... « Les moyens négatifs peuvent être tous résumés dans cette règle que nous donne saint Augustin : Apprehende f ugam si vis referre victoriam 89. Pour combattre les autres vices, il faut les prendre de front ; de celui-ci, ce sont les poltrons qui viennent à bout, dit saint Philippe Neri, entendez les fuyards » 90. La spiritualité de Don Bosco avait bien inté­gré la recommandation depuis longtemps classique : « Si vous voulez vaincre les tentations de la chair et les passions qu'elle suggère, ne vous avisez point de leur proposer le combat, fuyez plutôt ; c'est le seul moyen que vous avez de triompher. Celui qui aura pris la fuite le plus rapidement et du plus loin, voilâ celui qui sera le plus sûr de la vic­toire » 91.

La fuite est une ascèse, la mortification systématique des sens pour maîtriser la vie sexuelle, la réserve au sens propre, en est une autre. Don Bosco demandait au chaste de contrô­ler ses regards, son ouïe et son maintien. I1 craignait les yeux, ces indiscrètes « fenêtres » de l'âme, dont parlait son manuel de dévotion pour les jeunes 92. Ses livres proposaient en modèles saint Louis de Gonzague, qui ne les avait pas levés sur le visage de la reine d'Espagne ; Luigi Comollo, réduit à noter devant des camarades goguenards que, d'après leur ombre, les jeunes cousines qui venaient le voir au sémi­naire devaient être grandes, mais qu'il eût été incapable d'ajouter quai que ce soit sur leur extérieur ; et Dominique Savio, qui refusait obstinément de s'arrêter aux spectacles des rues de Turin, et attrapait de « forts maux de tête » à veiller sur ses yeux, parce qu'il les réservait à la contem­plation de Marie au ciel 93. Les religieux de Don Bosco entendaient les mêmes conseils ascétiques sur la garde des sens, à laquelle s'ajoutait la surveillance des affections et des gestes qui les entretiennent 94. Ils devaient même exclure de leur vocabulaire des mots tels qu'impureté, impudicité, ... capables de susciter des imaginations suspectes en eux-mêmes, chez leurs auditeurs ou leurs lecteurs. « Nec nominentur in vobis ! » 95 Don Bosco se surveillait de prés sur ce chapitre, surtout quand des jeunes étaient mis en cause 96. Il luttait ainsi contre tous les déséquilibres, grossiers ou subtils, qui menacent le temple de la pureté, cristal que, dans sa pensée, un souffle peut ternir.

Appliqués sans discernement, de tels principes risquent évidemment de façonner des ours de triste compagnie ou de malheureux timorés. Par bonheur, la doctrine spirituelle de notre saint ne les isolait pas. Il mettait l'ascèse au service de la vertu et de l'homme vertueux, et non inversement. Pour son, compte, après peut-être une période difficile, il fut, au moins à partir de la quarantaine, la cordialité même avec tous et toutes. Sa correspondance avec quelques femmes, envers qui il nourrissait une confiance particulière : Carlotta Callori, Gerolama Uguccioni, Gabriella Corsi. . . , est d'un abandon charmant 97. Elle donne le ton de ses réparties dans les milieux ou il se sentait à l'aise. La parcourir est bien utile, car la génération qui le suivit était tentée de forcer, comme il arrive toujours, la portée d'affirmations générales, que la mesure, la sagesse et une charité aimable, inspirées de saint François de Sales, tempéraient dans la pratique journa­lière. De son vivant (1882), ces nuances avaient par exemple échappé à son ami devenu sur le tard salésien, le comte Carlo Cays, qui, pendant sa dernière maladie au Valdocco, n'osait pas autoriser sa belle-fille à le veiller la nuit. Le vieil homme fut repris par un salésien, d'austérité pourtant bien établie : « L'Oratoire n'étant pas un couvent, lui dit Don Rua, mais un foyer (ospizio), où déjà, en d'autres circonstances, des mères et des soeurs avaient assisté des élèves et des personnes malades, cela lui était permis à lui aussi ... » Le comte s'inclina 98.

Don Bosco ne s'empêtrait pas dans ses principes : la réserve très severe qu'il commandait et pratiquait ne le jetait pas dans la pruderie.


Une ascèse d'acceptation


Parmi ces principes, le lecteur contemporain découvre, non sans surprise peut-être, l'expression « faire son devoir ». Elle est inattendue dans la bouche d'un homme plus proche du prophète que de « l'homme de devoir » et qui semblait ne connaître d'autre loi que l'imitation du Christ. Don Bosco eut en vérité grand souci du « devoir », soit qu'il y décelât l'intermédiaire de la volonté de Dieu, soit qu'il en fît un exercice d'ascèse. L'ascèse la plus profitable est imposée par la vie quotidienne, que Dieu nous fait un « devoir » d'as­sumer 99.

La formule revient insistante dans la littérature conservée de Don Bosco. « Chacun est obligé d'accomplir les devoirs de l'état où il se trouve », enseignait, de manière générale, le Porta teco de 1858 100. L'année suivante, était publiée la première dition de la biographie de Dominique Savio, qui aurait proclamé devant ses camarades : « Ma plus belle distraction, c'est de faire mon devoir ; et, si vous êtes de véritables amis, vous devez me conseiller de l'accomplir en détail et de n'y jamais manquer » 101. Un jour qu'il deman­dait à son directeur, c'est-à-dire à Don Bosco, comment célébrer saintement le mois de Marie, le même garçon avait reçu pour première consigne : « Tu feras exactement ton devoir » 102. Deux ans passaient et, dans la Vie de Michele Magone, Don Bosco célébrait la victoire du devoir sur la fantaisie. « Fuis l'oisiveté, reste joyeux tant que tu veux, mais à condition de ne pas négliger ton devoir », aurait dit Michele, ce vif-argent, à un camarade qu'il avait pris en charge 103. Quant à lui, « au signal de l'étude, de la classe, du coucher, du repas, de l'office, il interrompait tout et courait se rendre à son devoir » 104. Don Bosco, qui con­sacrait tout un chapitre à sa « ponctualité » dans son « devoir » 105, trouvait cet empressement merveilleux. En 1878, l'une de ses étrennes spirituelles, très sérieuse sous son enveloppe souriante, n'allait-elle pas recommander aux habitants du Valdocco « l'exactitude dans le devoir de son état, en commençant par Don Rua Jusqu'à Giulio », c'est­à-dire à tous, du préfet (vice-directeur) au balayeur 106.Plusieurs des salésiens formés à son école pourront être loués pourleur « attachement extraordinaire à [leur] devoir » 107 ou leur «extraordinaire ponctualité en tout ce qui était de [leur] devoir » 108. Certaines répétitions ne manquent pas d'éloquence ...

Le devoir est dicté par la volonté de l'autorité et les aléas de l'existence, qui manifestent les intentions de Dieu. Vicaire de Dieu, le chef doit, tant dans la société humaine que dans l'Église, être prêt à lui rendre compte des actes de ses subordonnés. Les parents le représentent prés de leurs enfants, les responsables civils près de leurs administrés, les supérieurs religieux prés de leurs sujets, etc. 109. « Toute puissance vient de Dieu » : Don Bosco aurait plutôt forcé le principe de saint Paul 110. « Le vrai chrétien obéit à ses parents, à ses patrons et à ses supérieurs parce qu'il recon­naît en eux Dieu lui-même dont ils tiennent la place » 111. L'un des écrits qu'il a signés tirera même de la une conclusion excessive : « Soyez soumis aux ordres [de vos supérieurs], car ce ne sont pas les inférieurs, mais les supérieurs, qui doivent veiller comme devant rendre compte à Dieu de ce qui concerne le bien de vos âmes » 112. Pour lui, « l'obéis­sance prêtée [par un jeune chrétien] à ses supérieurs est prêtée à Jésus lui-même ... » 113

L'événement, instrument de la Providence, est aussi une forme du langage de Dieu. Le « moyen le plus facile de nous sanctifier », lisons-nous dans le texte d'une conversation de Don Bosco datée par Don Lemoyne du 13 septembre 1862, « est le suivant : reconnaître la volonté de Dieu dans celle de nos supérieurs en tout ce qu'ils commandent et dans tout ce qui nous arrive dans la vie. (... ) Il arrive que nous nous sentions étreints par un malheur ou une angoisse corporelle ou spirituelle. Ne perdons pas courage, réconfortons-nous à la douce pensée que tout est ordonné par notre Père miséri­cordieux des cieux et arrive pour notre bien ... » 114 Lui­même a vécu de cette certitude quand il peinait, par exemple quand il bâtissait, Dieu sait au prix de quelles difficultés, sa grande église de Marie auxiliatrice : « Imagi­nez combien de dépenses, combien de soucis, combien de charges sont tombés en ce moment sur les épaules de Don Bosco. Ne me croyez pas abattu pour autant. Fatigué, mais pas plus. Le Seigneur a donné, il a changé, il a enlevé quand il lui a plu. Que toujours son saint nom soit béni ! » 115

L'accomplissement du devoir, l'obéissance et la soumission à la vie avaient pour Don Bosco une vertu ascétique et purificatrice. Nous connaissons sa réplique plutôt rude à Dominique Savio, qui s'infligeait toutes sortes de pénitences afflictives : « La pénitence que le Seigneur attend de toi, c'est l'obéissance. Obéis et cela suffit pour toi » 116. Michele Magone fut loué parce qu' « en l'honneur de Marie, il par­donnait volontiers les insultes », et endurait « le froid, la chaleur, les contrariétés, la fatigue, la soif ... » 117 Don Bosco ne recommandait pas d'autres austérités que celles-la à ses directeurs d'œuvres : « Mortifie-toi par l'accomplisse­ment diligent de ton devoir et le support des désagréments

d'autrui ... » 118; et il écrivait - très salésiennement - à des correspondantes françaises, dont l'une était vieille et l'autre souffreteuse : « Quant aux pénitences corporelles, elles ne sont pas à propos pour vous. Aux personnes âgées, il suffit d'endurer les peines de la vieillesse pour l'amour de Dieu ; aux personnes maladives, il suffit [d'] endurer doucement pour l'amour de Dieu leurs incommodités et [de] suivre l'avis du médecin ou des parents en esprit d'obéis­sance ; c'est plus agréable à Dieu un manger délicat avec l'obéissance qu'un jeûne contre l'obéissance ... Conformez­vous à la sainte volonté de Dieu très aimable sur toutes choses » 119.


Une soumission humble et joyeuse


Il pratiquait et recommandait l'ascèse quotidienne des travailleurs et de tous les chrétiens fidèles aux exigences de leur état. I1 faut ajouter que le sien était peu favorable à la mollesse. I1 était né dans une famille paysanne et y avait connu des paillasses inconfortables, des levers matinaux, des menus rudimentaires et un travail pénible. A ses enfants et aux salésiens qui sortaient de milieux analogues, il n'offrait pas de maisons douillettes et une vie reposante, surtout s'ils avaient accepté de prononcer des vœux de religion. Tous vivaient simplement et, dans les limites de leurs forces, travaillaient. Prolétaires authentiques, ils n'avaient même pas la liberté de choisir leurs pénitences : les intempéries, la faim, la soif, des vêtements mal coupés, un travail absorbant, la fatigue et des insuffisances de toutes sortes s'imposaient à eux. S'ils étaient fidèles à leur maître, ils leur faisaient humblement bon visage.

Pour avoir sa pleine valeur ascétique, la soumission doit être en effet « prompte, humble et joyeuse », série d'adjectifs pour lesquels Don Bosco montrait un faible. Un article du règlement des maisons salésiennes résumait un enseignement maintes fois répété : « Que votre obéissance soit prompte, respectueuse et joyeuse à tous les ordres que vous recevez, sans faire d'observations pour vous dispenser de ce qui vous est commandé. Obéissez même si la chose commandée n'est pas de votre goût » 120. Don Bosco rappela toute sa vie la promptitude de l'obéissance de Luigi Comollo, qui inter­rampait son travail au premier coup de cloche du sémi­naire 121. Tel qu'il le présenta, Giuseppe Cafasso était aussi rigoureux dans sa soumission 122. A la promptitude, les disciples de Don Bosco joignaient l'humilité, entendez la sou­mission respectueuse du sujet à un supérieur, qu'ils évitaient de critiquer et dont, comme l'excellent Besucco 123, ils pré­venaient gentiment les désirs. N'avaient-ils pas pour modèle l' « humble Don Bosco », le « pauvre Don Bosco » ? Enfin, la spiritualité qui leur était enseignée les amenait à préférer, aux « longues figures » mal résignées, les gens qui obéissaient de bon coeur 124. Hilarem datorem diligit Deus 125.

« Ne rien demander, ne rien refuser ». Don Bosco prenait à son compte cette directive de saint François de Sales aux visitandines, directive qui lui avait été probablement com­mentée par Giuseppe Cafasso 126.

Des éloges de l'obéissance aveugle ont été recueillis sur ses lèvres, et il lui arrivait de comparer le jeune chrétien à un mouchoir entre les mains de son supérieur. On en déduira peut-être que son ascese devait former des mollusques ternes et flasques. Réduite à une soumission sans âme, l'ascèse de la volonté qu'il prêchait n'aurait pu en effet faire beaucoup mieux. Mais lui-même pratiquait et attendait de ses auxi­liaires, quand ce n'était pas de ses élevés, une obéissance éclairée et des initiatives. La lecture de la biographie de Dominique Savio nous assure que ce garçon soumis, modèle permanent des disciples du saint, était un inventif, que son maître n'a pas brimé, au contraire. L'exemple n'est pas unique. Les procès verbaux des conseils présidés par saint Jean Bosco permettent d'imaginer la spontanéité de ses col­laborateurs, beaucoup moins surveillée, si l'on nous permet une comparaison, que ceux de saint Vincent de Paul 127. I1 vaudrait la peine de retracer ici la scene très détendue où les Pères Lemoyne et Costamagna reçurent, en 1877, leurs obédiences les plus décisives, l'un pour l'aumônerie des salésiennes, l'autre pour les missions d'Amérique du Sud. Don Bosco, supérieur présent, écoutait, souriait, approuvait. Finalement, Costamagna berna le pauvre Lemoyne 128. . .

Pas d'agere contra systématique de la part des chefs responsables. « On pense parfois qu'il est bon de mater la volonté par tel ou tel emploi, contraire aux goûts de l'inté­ressée. C'est au détriment de la soeur et même de la congré­gation, expliquait-il aux supérieures salésiennes. Employez­vous plutôt à leur apprendre comment on se mortifie, com­ment on sanctifie et spiritualise ses inclinations ... » 129. I1 disait de même à ses salésiens : « Que le supérieur étudie le tempérament de ses sujets, leur caractère, leurs inclinations, leurs capacités, leurs façons de penser, pour savoir comman­der de manière à rendre l'obéissance aisée ... » 130 Et encore : « Tâche d'éviter les ordres déplaisants ; au contraire, aie le plus grand souci de favoriser les inclinations individuelles, en confiant de préférence à chacun les charges que tu sais être particulièrement de son goût » 131.

Les dons de Dieu, quels qu'ils soient, ne devraient jamais être gaspillés. C'est pourquoi Don Bosco attendait des chré­tiens, religieux compris, l'obéissance lucide et en quête de mieux qu'il pratiquait lui-même. Les familiers de sa vie ne peuvent l'imaginer autrement en face des autorités urbaines ou gouvernementales du Piémont, des autorités religieuses de Turin ou de Rome. I1 mena, avec humilité et courtoisie du reste, de longues batailles, qui ne lui semblaient pas contraires à une saine abnégation de la volonté.


Ascèse et bonheur


La paix est assurée par Don Bosco à celui qui pratique une telle ascese de renoncement et plus encore d'acceptation. « Dieu sait largement récompenser les sacrifices accomplis pour obéir à sa sainte volonté » 132 « Vous êtes sûrs de trouver votre bonheur spirituel et la tranquillité du coeur dans l'obéissance aveugle aux avis de votre confesseur » 133. En somme, l'obéissance est un gage de « vie vraiment tran­quille et heureuse » 134.

I1 portait en souriant une vie difficile. Ne parlons plus de sa vie apostolique. Toujours plus tenace à mesure qu'il vieillissait, la maladie l'a persécuté. Les témoins de ses dix dernières années savaient combien ses yeux et ses jambes le faisaient souffrir. L'une de ses croix ne fut connue qu'après sa mort, quand on procéda à sa toilette funèbre : une sorte d'herpes contracte, semble-t-il, dés 1845, lors d'une épidémie qui s'était propagée dans l'hôpital de Cottolengo. I1 n'aurait pu endurer cilice plus horrible, écrivait le Pere Ceria 135. Ce cilice ne l'empêchait nullement de demeurer le joyeux et souriant Don Bosco. Lui-même trouvait une sorte de douceur dans une ascese de corps et d'âme, plus souvent supportée que choisie, qui le rapprochait du Christ dans sa passion et lui donnait l'espérance de le rejoindre dans la gloire, car, n'est-ce pas, « il faut souffrir avec le Christ pour être glorifié avec lui. »

La « tempérance », la lutte contre le mal et la soumission laborieuse à la vie, qu'il évitait, malgré une certaine rigueur, de transformer en absolu, étaient pour lui une manière de servir Dieu dans la joie, but suprême de son existence et chemin court de la sainteté d'aprés son enseignement le plus constant.


1 G. BOSCO, Cenni storici intorno alla vita della B. Caterina De­ Mattei.., Turin, 1862, Conclusion, p. 186 (ci-dessous, document 17). Don Bosco fait ici allusion à Éphésiens, 5, 14-17.

2 [G. BOSCO], Porta teco.., Turin, 1858, Avis généraux aux fidèles chrétiens; sentence 21 (ci-dessous, document 11). Répété dans l'édition de 1878

3 L. COGNET, L'ascèse chrétienne (Cours ronéotypé de l'Institut catho­lique de Paris), Paris, 1965, p. 5. Diverses remarques de ce travail équi­libré ont été intégrées à ce chapitre

4 Memorie dell'Oratorio . . , p. 88 (ci-dessous, document 2).

5 Songe du 10 septembre 1881, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XV, p. 184, d'après ACS, S. 111, Sogni. Selon le Père Ceria, l'original écrit par Don Bosco a disparu, mais de nombreuses copies l'ont restitué avec fidélité. Voir aussi, dans le même sens, les allocutions éditées ou résumées, ibid., t. XII, p. 353 (songe de 1876, sur « la foi, notre bouclier et notre victoire ») ; t. XIII, p. 432-433 (allocution du 31 août 1877 : « Veillez à être tempérants dans la nourriture et la boisson ... ») ; t. XIV, p. 363 (sermon de retraite, septembre 1879 : « Il me faut parfois jeûner pour vaincre mes tentations ... ») ; etc.

6 G. BOSCO, Maniera facile.., 2ª éd., Turin, 1855, § 20 (dans Opere e scritti... vol. I, première partie, p. 56).

7 G.BOSCO, Biografia del sacerdote Giuseppe Caf fasso.., Turin, 1860, deuxième partie, chap. 6, p. 94.


8 Memorie dell'Oratorio . . , p. 95.

9 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico . . , Turin, 1859, chap. 15, p. 72-75 ; Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele. . , Turin, 1861, chap. 8, p. 41 ; A. AMADEI, Il servo di Dio, Michele Rua.., t. I, Turin, 1931, p. I78.

10 S. ALPHONSUS DE LIGUORIO, Praxis confessarii, chap. 9, § 3, éd. Gaudé, p. 247-253.

11 GIUSEPPE CAFASSO, Manoscritti vari .., dans F. ACCORNERO, La dottrina spirituale.., op. cit., p. 6I

12 Voir le chapitre sur « la vie mortifiée » de Don Cafasso dans G. BOSCO, Biografia del sacerdote Giuseppe Caffasso . . , Turin, 1860, première partie, chap. 6, p. 29-34­

13 G. BOSCO, Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele. . , loc. cit.

14 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico.., op. cit., p. 72.

15 1 Corinthiens, 9, 25.

16 Feuillet de quatre pages, ACS, S. 132, C. 3 et G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. IX, p. 998.


17 Ibid.

18 G. Bosco, Vita del giovanetto Savio Domenico.., Turin, 1859, chap. 15, p. 72.

19 Extrait d'un cahier de Don Bosco, en vue de sermons à ses reli­gieux, dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. IX, p. 986-987 (ci-dessous, document 26), d'après I Jean, 1, 16.

20 Ibid. Ces notes étaient empruntées par Don Bosco à saint Alphonse de Liguori (La vera sposa di Gesù Cristo . . , chap. 2).

21 Don Bosco n'omettait pas de présenter David ou ... Michele Magone faisant pénitence pour leurs péchés (G. BOSCO, Storia sacra.., 2e éd., Turin, 1863, quatrième époque, chap. 8 ; dans Opere e scritti.., vol. I, première partie, p. 209; Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele.., Turin, 1861, chap. 10, p. 50).

22 {G. BOSCO], Cenni storici sulla vita del chierico Luigi Comollo . . , Turin, 1844, chap. 4, p. 47-48.

23 [G. BOSCO], il cristiano guidato alla virtù ed alla civiltà secondo lo spirito di San Vincenzo de' Paoli. . , Turin, 1848, quatorzième jour, p. 139

24 Feuillet cité, dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. IX, P. 998.

25 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico . . , Turin, 1859, chap. 15, p. 74


26 (G. BOSCO), Cenni storici..,, éd. cit., chap. 5, p. 65.

27 « Celui qui veut se réjouir avec le Christ, il faut qu'il souffre avec le Christ. » Voir II Timothée, 2, 11 ; Romains, 8, 17.

28 (G. BOSCO), Il giovane provveduto .. , Turin, 1847, Le Sei domeniche. . , deuxième jour, p. 58.

29 G. Bosco aux salésiens, 9 juin 1867, dans Epistolario, t. I, p. 474. Il ne répétait saint Paul qu'ad sensum.

G. Bosco aux salésiens, 6 janvier 1884, dans Epistolario, t. IV, p. 250.

30 G. Bosco aux artisans de l'Oratoire, 20 janvier 1874, dans Epistolario, t. II, p. 339.

31 Éditée par E. CERIA Memorie biografiche, t. XI, P- 508-518, d'après un manuscrit du maître des novices, Giulio Barberis (voir p. 513-514).

32 G. Bosco aux salésiens, 6 janvier 1884, dans Epistolario, t. IV, p. 250.



33 Dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XIII, p. 288 ; d'après le procès verbal du chapitre. (Ci-dessous, document 31.)


34 Voir par exemple [G. BOSCO], Il giovane provveduto . . , éd., Turin, 1851 première partie, Cose da fuggirsi . . , art. 1 p. 20..

35 Memorie dell'Oratorio .. , p.91-92.Voir[G.BOSCO], Cenni storici sulla vita del chierico Luigi Comollo.., Turin, 1844, chap. 5, p. 63 ; Regolamento della compagnia di San Luigi Gonzaga, manuscrit de 1847, corrigé par Don Bosco, 3e : « Fuir comme la peste les mau­vais compagnons ... » ; [G. BOSCO], Il giovane provveduto . . , éd. cit., Le Sei domeniche.., p. 61 ; [G. BOSCO], Avvisi ai cattolici, Turin, 1853, p. 25 ; [G. BOSCO], Porta teco . . , Turin, 1858, p. 34, 41, 44 ; G. BOSCO, Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele.., Turin, 1861, chap. 9, P. 44; G. Bosco à O. Pavia, 15 juillet 1863, dans Epistolario, t. I, p. 275 ; Il Pastorello delle Alpi, . , Turin, 1864, chap. 11, p. 62-64 ; G. Bosco à G. Garofoli, 1er juin 1866, dans Epistolario, t. I, p. 398 ; etc. Notons, pour prévenir les interprétations forcées, que ces recom­mandations étaient toutes adressées à des jeunes.

36 Conférence de Don Bosco aux salésiens, 1878, d'après la mise au net de Giulio Batberis, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XIII, p. 800.

37 Conférence de Don Bosco aux clercs salésiens, janvier 1876, ibid., t. XII, p. 21-22.

38 Voir, par exemple, le manuscrit inédit déjà cité Congregazione di S. Francesco di Sales, chap. : Scopo di questa congregazione, art. 6 (ci-dessous, document 14).

39 G. Bosco aux salésiens, 12 janvier 1876, dans Epistolario, t. III, p. 8

40 G. Bosco, Il Pastorello delle Alpi . . , éd. cit., chap. 11, p. 62. 41.

G. BOSCO, Storia sacra.., 3 ª éd., Turin, 1863, septième époque, chap. 3 (dans Opere e scritti.., vol. I, première partie, p. 301).

41 Voir cette réflexion pertinente sur les « mauvais compagnons » dans la maison de Turin : « Je ne veux pas même supposer qu'il y en ait. Mais, remarquez-le, on appelle mauvais compagnon celui qui peut de quelque manière occasionner l'offense de Dieu. II arrive souvent que même ceux qui, au fond de leurs coeurs, ne sont pas mauvais, présentent pour d'autres un danger d'offense de Dieu, et celui-là, on ne peut que le dire compagnon dangereux pour tel autre. » (Conférence citée de 1878, dans E. CERIA, op. Cit., t. XIII, p. 800.)

42 G. BOSCO, Storia sacra.., 3 ª éd., Turin, 1863, septième époque, chap. 3 (dans Opere e scritti.., vol. I, première partie, p. 301).


43 Voir, ci-dessus, chap. 2, le paragraphe sur 1' «exercice de la bonne mort ».

44 Il est vrai qu'en principe, conformément à l'exemple dûment invoqué du Christ à Nazareth, les premiers étaient préparés à cette vie par une initiation spirituelle et intellectuelle suffisante : « Jésus-Christ a commencé par « faire et enseigner ». De même, les associés se perfec­tionneront d'abord eux-mêmes par la pratique des vertus intérieures et extérieures et par l'acquisition de la science ; ils s'emploieront ensuite au bien du prochain » (Congregazione di S. Francesco di Sales, chap. cit., art. 2 ; voir, ci-dessous, document 12).

45 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico.., Turin, 1859, chap. 18, p. 91.

46 Ibid., p. 91-92.

47 G. Bosco à G. Bonetti, 3o décembre 1868, dans Epistolario, t. I, p. 600 (ci-dessous, document 24). La principale source de Don Bosco semble bien avoir été, plus que Rodriguez, la Vera sposa di Gesù Cristo . . , de saint Alphonse de Liguori, chap. 10: Del distacco dai parenti, e da altre persone, dont on retrouve dans ses conférences non seulement les idées, mais les citations bibliques ou patristiques.

48 Voir Matthieu, 10, 35-37. Cette citation figure dans le cahier de schémas de sermons de Don Bosco, édité par G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. IX, p. 990 : 1 parenti (ACS, S. 132, Prediche, E, 4, p. 8).

49 Ibid., d'après Deutéronome, 33, 9­

Voir G. Bosco à G. Giulitto, 26 septembre 1871, dans Epistolario, t. II, p. 181 ; G. Bosco à Louis Cartier, 17 septembre 1880, ibid., t. III, p. 626.

50 Conférence aux salésiens de l'oratoire du Valdocco, 25 juin 1867, éditée dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. VIII, p. 852-853 ; conférence d'exercices spirituels, Trofarello, 16 septembre 1869, dans op. cit., t. IX, p. 703-705, 990-992 ; conférences générales des 17 et 18 avril 1874, dans A..AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 1071 ; mot du soir du 11 mai 1875, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XI, p. 240 ; mot du soir du 20 mai 1875, ibid., p. 242-243 ; conférence aux clercs de l'oratoire du Valdocco, 6 juillet 1875, ibid., p. 297 ; conférence aux novices, 13 décembre 1875, ibid., p. 516-517 ; conférence d'exercices spirituels, Lanzo, 1875, ibid., p. 575, 580 ; circulaire de Don Bosco aux salésiens, 12 janvier 1876, dans Epistolario, t. III, p. 8 ; confé­rence d'exercices spirituels, Lanzo, 17 septembre 1876, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XII, p. 452-454 ; conférence aux salésiens du Valdocco, 30 octobre 1876, ibid., p. 561-562 ; conférence aux mêmes, 25 décembre 1876, ibid., p. 602 ; mot du soir du 18 juin 1878, op. cit., t. XIII, p. 807.

51 Voir G. Bosco à G. Giulitto, 26 septembre 1871, dans Epistolario, t. II, p. 181 ; G. Bosco à Louis Cartier, 17 septembre 1880, ibid., t. III, p. 626.


52 Sur le pèlerin, voir A. STOLZ, L'ascèse chrétienne, trad. franç., Chevetogne, 1948, p. 87-102, et passim. La spiritualité sacramentelle de Don Bosco, n'était probablement pas étrangère au renoncement qu'il professait. (Sur ces questions, voir A. STOLZ, Théologie de la mystique, 6e éd., Chevetogne, s.d. (9471, P. 50-57, 215-236.)

53 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico . ., éd., Turin, 1880, chap. 16, p. 71.

54 G. BOSCO, Angelina.., Turin, 1869, chap. 9, p. 46 (ci-dessous, document 25). L'histoire d'Angelina, aujourd'hui oubliée et pourtant bien composée et agréable à lire, était tout entière un éloge de la pauvreté ascétique.

55 Circulaire de Don Bosco à ses coopérateurs, dans le Bollettino salesiano, 1882, ann. VI, p. 4.

56 Voir E. CERIA, Memorie biografiche, t. XVII, p. 243-248.

57 D'après les catalogues qui subsistent, sa bibliothèque aurait comporté quelque trente mille volumes, estimation qui demanderait d'ailleurs à être contrôlée

58 Voir, par exemple, Angelina . . , chap. 8-9 (ci-dessous, document 25).

59 Voir les citations réunies dans F. ACCORNERO, La dottrina spirituale . . , op. cit., p.70-71.

60 (G. BOSCO). Il giovane provveduto . . , 2e éd., Turin, 1851, Le Sei domeniche . . , quatrième jour, p. 62. Phrases reprises dans toutes les éditions du Giovane provveduto et des Sei domeniche.

61 G. BOSCO, Maniera facile.., éd., Turin, 1855, § 20 (dans Opere e scritti.., vol. I, première partie, p. 56).


62 Préparation de la fête de saint Louis de Gonzague, 1864, dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. VII, p. 680.

63 Società di S. Francesco di Sales,1864, chap. 6 ; dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. VII, p. 877.

64 Voir Regole o Costituzioni.., Turin, 1874, chap. 4 ; dans A. AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 960.

65 Bollettino salesiano, 1882, ann. VI, p. 109-116. L' «Observation courtoise » émanait d'un « respectable coopérateur ", nous apprend cet article (p. 109).

66 Conférence de Don Bosco prononcée à Marseille le 17 février 1882, d'après un projet manuscrit en ACS, S. 132, Prediche, H. 5 (Memorie biografiche, t. XV, document 4, p. 694 ; voir la note, ibid., p. 49) dont nous avons seulement rectifié la ponctuation et l'orthographe.

67 G. BOSCO, Introduction aux Regole ocostituzioni. . , Turin, 1877, P. 29.

68 G. Bosco à G. Cagliero, 6 août 1885, dans Epistolario, t. IV, p. 328.

69 Cooperatori salesiani . . , 8, art. I (ci-dessous, document 33).

70 Deliberazioni del secondo Capitolo generale. . , Turin, 1882, distinzione 5 : Economia, p. 77-88.

71 J. DE LA VARENDE, Don Bosco, le XIXe saint Jean, Paris, 195 1, chap. 21, p. 235­

72 Selon G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. I, p. 296 ; très vraisemblablement d'après une confidence directe de Don Bosco dans ses dernières années, comme la suite du texte le fait entendre.

73 D'après G. B. LEMOYNE au procès apostolique de canonisation, ad 67, dans Positio super virtutibus, t. I, p. 905.

74 Sermon de Don Bosco, d'après la chronique de Giovanni Bonetti, ACS, S. 110 Bonetti, I, p. 2 (Memorie biografiche, t. VI, p. 63).

G. BOSCO, Maniera facile.., 2ª éd., Turin, 1855, § 20 (dans Opere e scritta.., vol. I, première partie, p. 56).

75 F. MAURIAC, Ce que je crois, Paris, 1962, p. 71-72.

76 G. Bosco aux garçons du collège de Mirabello, 3o décembre 1864, dans Epistolario, t. I, p. 332.

77 Voir Matthieu, 22, 30.

78 « Vertu d'un tel prix que celui qui la pratique à la perfection mérite d'être appelé un ange » ([Anonyme], Divozione di Sei Domeniche in onore de' sei anni . . , op. cit., Turin, 1740, p. 11 ; cité dans P. STELLA, Valori spirituali. . , p. 37).

79 G. BOSCO, Maniera facile.., 2ª éd., Turin, 1855, § 20 (dans Opere e scritta.., vol. I, première partie, p. 56).

80 Conférence aux salésiens, été 1875, d'après les notes de Giulio Barberis, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XI, p. 581.

81 Conférence aux salésiens, 16 juin 1873, d'après les notes de Cesare Chiala, dans A. AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 1089.

82 «L'innocence et la pureté sont deux vertus que l'on peut dire jumelles; l'une ressemble tant à l'autre qu'elles se confondent quand on veut les distinguer» (G. A. PATRIGNANI, Vite di alcuni nobili convittori stati e morti nel seminario romano segnalati in bontà. . , Turin, 1824, t. II, p, 167 ; cité par P. STELLA, Valori spirituali. . , p. 36, note).

83 G. BOSCO, Il mese di maggio.., 8° éd., Turin, 1874, vingt­sixième jour, p. 162.

84 Conférence aux salésiens, 4 juin 1876, dans E. CERIA. Memorie biografiche, t. XII, p. 224.

85 A. AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 35. Voir aussi E. CERIA, ibid., t. XII, p. 224 ; etc.

86 A. CAVIGLIA, Conferenze sullo spirito salesiano (fasc. lithogra­phié), Turin, 1949, p. 55.

87 Sur les uns et les autres, voir G. Bosco à G. D., 7 décembre 1855, dans Epistolario, t. I, p. 118 ; G. Bosco, Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele, . , Turin, 1861, chap. 9, p. 44 ; un manuscrit de Don Bosco sur la neuvaine de l'immaculée conception, décembre 1862, dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. VII, p. 331 ; une instruction aux salésiens, 1869, ibid., t. IX, p. 708, 922 ; une instruction aux salésiens, 1875, dans E. CERIA, ibid., t. XI, p. 581-583 ; G. Bosco aux salésiens, 12 janvier 1876, dans Epistolario, t. III, p. 8 ; etc.

88 Proverbes, 5, 8. (Voir, ci-dessous, document 5.)

89 « Prends la fuite, si tu veux remporter la victoire. »

90 Conférence citée de 1875, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XI, p. 581.

91 Combat spirituel, chap. 19 : « Comment il faut combattre le vice de l'impureté. »

92 [G. BOSCO], Il giovane provveduto. .,éd., Turin,1851, Divozione a Maria Santissima, p. 53.

93 Le Sei domeniche.. , éd., Turin, 1886, p. 26-27 ; [G. BOSCO], Cenni storici sopra la vita del chierico Luigi Comollo . . , Turin, 1844, chap. 3, p. 35 ; G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico..,

éd., Turin, 1880, chap. 13, p. 55 ; chap. 16, p. 66-67.

94 Instruction de 1869, dans G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. IX, p. 706-707 ; instruction du 24 septembre 1870, d'après un schéma retranscrit, ibid., p. 922 ; lettre citée, 12 janvier 1876, dans Epistolario, t. III, p. 8.

95 Voir Ephésiens, 5, 3. II donnait à ce verset le sens : « Que l'im­pureté ... ne soit pas nommée », sens qui était évidemment étranger à l'original biblique.

96 La lecture de son Histoire sainte est éclairante.

97 La première était née en 1827. Voir, dans l'Epistolario, cette correspondance, qui permettrait peut-être de composer sur lui un livre analogue à celui de H. RAHNER, Ignace de Loyola et les femmes de son temps, trad. franç., Paris, 1964.

98 [Anonyme], Il Conte D. Carlo Cays di Giletta, dans les Biografie dei Salesiani defunti nel 1882, S. Pier d'Arena, 1883, p. 40-41.

99 Voir l'article intéressant de J. TONNEAU, Devoir, dans le Diction­naire de Spiritualité, t. III, col. 654-672, surtout 659-672.

100 [G. BOSCO], Porta teco . . , Turin, 1858, p. 7 (ci-dessous, docu­ment 11).

101 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico . . , Turin, 1859. chap. 9, p. 48.

102 Ibid., chap. 20 p. 101

103 G. BOSCO, Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele . . . Turin, 1861, chap. 10, p. 53.

104 Ibid., chap. 7, p. 33.

105 Ibid., chap. 7, p. 33-39.

106 G. Bosco à M. Rua, 27 décembre 1877, dans Epistolario, t. III. P. 254.

107 Le clerc Giovanni Arata (1858-1878), dans le livret anonyme Biografie dei Salesiani defunti negli anni 1883 e 1884, Turin, 1885, p. 1 4.

108 Le clerc Francesco Zappelli (1862-1883), ibid., p. 82.

109 (G. BOSCO), Il giovane provveduto.., éd., Turin, 1851, première partie, Cose necessarie.., art. 4, p. 15.

110 Voir, par exemple, un mot du soir du 30 mars 1876, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XII, p. 147.

111 G. BOSCO, La Chiave del Paradiso.., éd., Turin, 1857, première partie, Ritratto del vero Cristiano, p. 21-22 (voir, ci-dessous, document 8).

112 G. BOSCO, Introduction aux Regole o Costituzioni.., Turin, 1877, p. 22. Le verset (Hébreux, 13, 17), mis en cause à cet endroit, ignore en effet la négation : « ce ne sont pas les inférieurs ... »

113 {G. BOSCO}, Il giovane provveduto.., loc. cit., p. 15. Le texte ajoute curieusement : « ... à la très sainte Marie et à saint Louis » !


114 D'après la chronique de Giovanni Bonetti (ACS, S. 110, Annali, III, p. 54-55). Voir G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. VII, p. 249.

115 G. Bosco à la comtesse C. Callori, 24 juillet 1865, dans Epistolario, t. I, p. 355-356 Cinq de ses principaux collaborateurs étaient tombés malades, le Père Ruffino venait de mourir et le Père Alasonatti était à toute extrémité.

116 G. BOSCO, Vita del giovanetto Savio Domenico.., Turin, 1859, chap. 15, P. 74.

117 G. BOSCO, Cenno biografico sul giovanetto Magone Michele . . Turin, 1861, chap. 8, p. 40.

118 G. BOSCO, Ricordi confidenziali.., Turin, 1886; reproduit dans A. AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 1041.

119 G. Bosco àMme etMlle Lallemand, 9 février 1884, dans Epistolario, t. IV, p. 422 (d'après la copie de l'une des destinataires).

120 Regolamento per le case.., Turin, 1877, deuxième partie, chap. 8, art. 6, p. 76.

121 [G. BOSCO], Cenni culla vita del chierico Luigi Comollo . . , Turin, 1844, chap. 3, p. 28 ; voir la 4ª éd., Turin, 1884, chap. 6, p. 46.

122 Voir G. BOSCO, Biografia del Sacerdote Giuseppe Caffasso . . , Turin, 1860, première partie, chap. 5, p. 28.

123 G. BOSCO, Il Pastorello delle Alpi.., Turin, 1864, chap. 3, p. 17.

124 Voir une conférence aux salésiens, 30 octobre 1876, dans E. CERIA, Memorie biografiche, t. XII, p. 564.

125 « Dieu aime celui qui donne en riant» (11 Corinthiens, 9, 7).

126 GIUSEPPE CAFASSO, Manoscritti vari, VI, 2240 A, cité dans F. ACCORNERO, La dottrina spirituale. . , p. 38, note 18. Voir, pour Don Bosco, Regole o Costituzioni.., Turin, 1874, chap. 3, art. 3 : «Nemo anxietate vel petendi vel recusandi afficiatur. »

127 Voir S. VINCENT DE PAUL, Entretiens spirituels aux mission­naires, éd. Dodin, Paris, 1960.

128 Voir G. B. FRANCESIA, Suor Maria Mazzarello. 1 primi due lustri delle Figlie di Maria Ausiliatrice, S. Benigno Cavanese, 1906, p. 295.

129 Conférence aux supérieures des salésiennes, 15 juin 1874, dans A. AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 637.

130 Conférence aux salésiens, 18 septembre 1869, d'après G. B. LEMOYNE, Memorie biografiche, t. IX, p. 713.

131 G. Bosco, Ricordi confidenziali.. , Turin, 1886; dans A. AMADEI, Memorie biografiche, t. X, p. 1046.


132 Mot du soir, 20 mai 1875, selon E. CERIA, Memorie biografiche, t. XI, p. 243.

133 A une demoiselle N. N., 10 novembre 1886, dans Epistolario, t. IV, p. 405.

134 G. BOSCO, Introduction aux Regole o Costituzioni.., Turin, 1877, P. 23.

135 E. CERIA, Don Bosco con Dio, éd. cit., p. 150.